La Céramique archaïque de la Grèce de l’est : le styledes chèvres sauvages par Anne CouliéCréature hybride jouant de la lyreCalcaire, h. 17,2 ; l. 16,5 cmDécouverte : Lindos, acropole, « couchesarchaïques »/ production : Chypre, 600-550 av. J.-C.Acquise en 1942, don de la Fondation Carlsberg© Copenhague, Musée national du DanemarkAvec la collaboration d’Anne Bouquillon, 208 pages, 44 euros,coédition musée du Louvre éditions / Gourcuff Gradenigo.L’originalité et la diversité de la céramique grecque, sonimportance numérique dans les collections du département desAntiquités grecques, étrusques et romaines, sont à l’origine de cettecollection qui, en alliant un commentaire savant et une abondanteillustration en couleurs, souhaite satisfaire tout à la fois l’exigencede savoir de l’amateur ou du chercheur et le plaisir de l’œil.Ce nouvel ouvrage qui porte sur la céramique archaïque de la Grècede l’Est, s’inscrit dans la lignée du premier volume, publié en 2011par Martine Denoyelle et dédié aux vases paestans du IV e siècle av.J.-C. L’examen stylistique et typologique, qui permet d’identifierles mains de peintres et de potiers, mené de façon approfondie surles vases milésiens tardifs, postérieurs à l’œnochoé Lévy,renouvelle l’étude de cette céramique. Les carrières des peintresreconstituées par Anne Coulié ont pu être confrontées, ce qui estrare, aux données archéométriques déjà publiées ou collectées entre2006 et 2014 dans le cadre d’une collaboration fructueuse avec leCentre de Recherche et de Restauration des musées de France(C2RMF) : le présent ouvrage illustre à partir de cas précis etcomplexes l’intérêt de croiser les différentes disciplines. Maisl’auteur ne se contente pas d’une étude technique et stylistique, elles’attarde aussi sur l’histoire des collections. En dépit du naufragedes sources qu’elle ne cesse de souligner, l’étude de première mainde plusieurs fonds d’archives d’une particulière richesse l’amène àconsacrer une grande part de cette monographie à AugusteSalzmann, l’inventeur en 1859 du site de Camiros, auquel le muséedu Louvre doit sa belle collection d’antiquités rhodiennes.ConférencesPrésentation de l’exposition à l’Auditorium du Louvrevendredi 14 novembre 2014 à 12h30Par les commissaires de l’exposition : Anne Coulié, conservatriceen chef au département des Antiquités grecques, étrusques etromaines du musée du Louvre et Melina Filimonos-Tsopotou,directrice honoraire de la 22 e éphorie des Antiquités (préhistoriqueset classiques).Informations pratiquesTarif : Public : 10 eurosAmis du CCHEL/Amis du Louvre :5 euros.Lieu : Goethe – Institut, 17 avenued’Iéna, 75116 ParisRéservation par courriel :contact@cchel.orgpar téléphone : 01 47 23 39 06Colloque au Goethe-Institutlundi 17 novembre 2014 de 14h à 18h30« Rhodes dans l’Antiquité : L’Histoire des trois cités »Ouverture du colloque par la Présidente du Centre CulturelHellénique, Mme Alexandra MitsotakiInterventions de :Anne Coulié, commissaire de l’exposition du Louvre ;Melina Filimonos-Tsopotou, directrice émérite de l’éphorie duDodécanèse et co-commissaire de l’exposition du Louvre ;Kalliopi Baïrami, Toula Marketou, Maria Michalaki-Kollia etVassiliki Patsiada, archéologues.6
PréfacePar Françoise Gaultier,directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée duLouvreNous nous réjouissons de voir présentée au musée du Louvre l’exposition « Rhodes, une île grecque auxportes de l’Orient », un projet porté dans l’enthousiasme et gravé ici dans les pages d’un magnifique catalogue,mais dont la genèse fut longue et complexe, à la mesure de l’histoire des fouilles de Rhodes.L’idée d’une exposition dédiée à Rhodes avait été caressée par Dyfri Williams, alors qu’il était à la tête dudépartement des Antiquités grecques et romaines du British Museum, dont la collection rhodienne, l’une desplus riches au monde après celle du Musée archéologique de Rhodes, réunit plusieurs milliers d’objets ; maisce projet était resté sans suite. Il a repris vie en 2008, de façon aussi inopinée que spontanée, dans le cadred’une collaboration entre le musée des Arts cycladiques à Athènes et le musée du Louvre : Rhodes, qui avaitfait l’objet d’études comparatives portant sur les échanges entre l’Égée et la Méditerranée orientale, unethématique chère au musée Goulandris, était aussi au coeur des recherches menées au Louvre sur la collectiond’Auguste Salzmann, une figure trop peu connue de l’archéologie du XIX e siècle.L’histoire européenne des fouilles et la très grande dispersion des collections rhodiennes poussèrent NikosStampolidis, directeur du musée des Arts cycladiques, à envisager un programme de recherche européenréunissant, outre la Grèce, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne – les musées de Berlin abritent aussi deriches collections rhodiennes acquises au XIX e siècle –, le Danemark, dont le Musée national conserve lematériel archéologique mis au jour entre 1902 et 1914 lors de l’exploration de Lindos et de son territoire ;l’Italie, en raison de sa participation aux fouilles de Rhodes dans l’entre-deux-guerres et de la présence decollections rhodiennes au Musée archéologique national de Florence ; la Turquie enfin, avec le Muséearchéologique d’Istanbul, qui, en vertu de la législation ottomane, a reçu une part importante des antiquitésexhumées par les archéologues danois. Les difficultés économiques rencontrées par la Grèce sonnèrentrapidement le glas de cet ambitieux projet, qui fut repris sur un mode simplifié, et sous la direction d’AnneCoulié et de Melina Filimonos-Tsopotou, en partenariat avec les musées européens fortement impliqués dansl’histoire des fouilles menées à Rhodes depuis le XIX e siècle.Ainsi s’explique l’octroi de prêts aussi nombreux qu’exceptionnels, dont les plus importants sont ceux duMusée archéologique de Rhodes, avec près de cent cinquante objets, parfois inédits, dont beaucoup sontprésentés en contexte ; ceux du British Museum, avec quelque quatre-vingts pièces, dont les magnifiquesparures qui ont fait la renommée de l’orfèvrerie rhodienne ; ceux du Musée national du Danemark, avec plusde trente oeuvres, issues pour une part des riches dépôts votifs de l’acropole de Lindos. Au musée du Louvre,cette exposition a été l’occasion de remettre en contexte, grâce à un important travail accompli sur les archives,les œuvres exhumées lors des premières fouilles, conduites à Camiros, dont plus de cent sont présentées ici.Ce projet, qui doit beaucoup à la générosité de l’ensemble de nos partenaires et à la qualité de leurscontributions scientifiques, n’aurait toutefois pu voir le jour sans le soutien du ministère grec de la Culture etde nos fidèles mécènes Niarchos, Leventis et Ipsen.7