Le projet scientifique et culturel de l'Inguimbertine :
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ConfluencesOutil <strong>de</strong> pilotage, il sert, enfin, <strong>de</strong> tableau<strong>de</strong> bord – ce document ayant faitl’obj<strong>et</strong> d’une délibération municipale –auquel tous les acteurs du <strong>proj<strong>et</strong></strong> seréfèrent. <strong>Le</strong>s points forts <strong>et</strong> les pointsfaibles <strong>de</strong> l’institution y sont i<strong>de</strong>ntifiés<strong>et</strong>, selon les cas, les développementsou les remè<strong>de</strong>s à apporter sont signalés.Ainsi, la politique à venir d’acquisition,<strong>de</strong> restauration, d’animation,d’exposition, <strong>de</strong> programmation <strong>et</strong> <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong> l’établissement se fon<strong>de</strong>sur les orientations définies dans lePSC. Tous ces aspects, évoqués dansles musées, sont directement applicablesau domaine <strong>de</strong>s bibliothèques.Si le conservateur est le plus àmême <strong>de</strong> discerner <strong>et</strong> <strong>de</strong> présenterl’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’établissement, sa personnalité,son originalité, sa spécificité parrapport à un autre équipement ou unautre territoire, la définition <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teimage se fon<strong>de</strong> non seulement sur lescollections, mais aussi sur le caractèredu bâtiment qui les abrite, l’ambiance<strong>de</strong> ses espaces, la variété <strong>et</strong> la qualité<strong>de</strong> ses services, déterminés en fonction<strong>de</strong> ses utilisateurs.Dans un environnement précis, àun moment donné, dans un territoirecirconscrit, c’est encore au conservateurà exprimer la vocation <strong>de</strong> l’établissementpar rapport à ses <strong>de</strong>stinatairesd’aujourd’hui <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.Quel est son rôle dans la cité ? Quelleimage confère-t-il à sa tutelle ? Quereprésente-t-il pour ses publics <strong>et</strong> queleur apporte-t-il aujourd’hui ? Quellerelecture <strong>de</strong>s collections faut-il opérerpour les rendre perceptibles au plusgrand nombre, <strong>et</strong> par quels moyens ?Ce questionnement est commun àn’importe quelle institution, <strong>et</strong> il existemaintes « confluences » entre les différentstypes <strong>de</strong> collections. <strong>Le</strong>s enjeuxsont les mêmes pour une bibliothèque,un musée, un service d’archives :conservation <strong>et</strong> enrichissement <strong>de</strong>scollections, accès aux œuvres <strong>de</strong> l’esprit<strong>et</strong> médiation auprès <strong>de</strong>s publics.Un public en quête <strong>de</strong> repèresLa problématique d’un conservateuren charge <strong>de</strong> collections <strong>de</strong>beaux-arts (peintures pour l’essentielà caractère religieux, mythologique <strong>et</strong>historique) est la même que celle d’unconservateur <strong>de</strong> fonds patrimoniauxécrits <strong>et</strong> graphiques (ouvrages en latin,en grec, aux thématiques humanistes).<strong>Le</strong> public actuel dispose <strong>de</strong> moins enmoins <strong>de</strong>s références nécessaires pourlire – au propre <strong>et</strong> au figuré – <strong>et</strong> pourdéco<strong>de</strong>r <strong>et</strong> comprendre l’ensemble<strong>de</strong> ces productions littéraires <strong>et</strong> artistiquesd’une époque révolue.Dans le domaine <strong>de</strong> la médiationégalement (lecture publique, atelierspédagogiques, heures du conte, visitesthématiques), les préoccupations <strong>et</strong>les problématiques entre les bibliothèques<strong>et</strong> les musées sont similaires.Quels que soient les conservateurs,ils ont pour objectif <strong>de</strong> rendre leursétablissements attractifs pour tous lespublics. À mesure que l’accès à l’informationou au savoir se dématérialise(notamment avec le développement<strong>de</strong>s nouvelles technologies), les usagersempruntent <strong>de</strong> moins en moins<strong>de</strong> livres. En revanche, ils manifestent<strong>de</strong> plus en plus leur quête <strong>de</strong> repèresà la fois symboliques <strong>et</strong> tangibles. Entémoignent l’engouement <strong>et</strong> l’enthousiasme<strong>de</strong>s visiteurs pour les aspectsconstitutifs <strong>et</strong> matériels <strong>de</strong>s livres, <strong>de</strong>stableaux ou <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s.À Carpentras, c<strong>et</strong>te observationa incité à proposer une « contextualisation» <strong>de</strong>s collections : la scénographie<strong>de</strong>s fonds patrimoniaux mêleles œuvres picturales <strong>et</strong> les obj<strong>et</strong>safférents aux différents fonds bibliographiques.Il s’agit <strong>de</strong> renforcerl’impression d’accumulation propreaux cabin<strong>et</strong>s d’étu<strong>de</strong>s pour susciter laflânerie, le rêve, l’inspiration. L’articulationentre les diverses collectionspropres à l’institution a conduit à trouver<strong>de</strong>s solutions innovantes <strong>et</strong> adaptéesau bassin <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’agglomération,en tenant compte du contextehistorique, local <strong>et</strong> social <strong>de</strong> l’Inguimbertine.Un tel constat a incité à relativiser<strong>de</strong>s préconisations élaborées exclusivementsur <strong>de</strong>s schémas standardisés.<strong>Le</strong>s recommandations en matièred’aménagement, d’agrandissement, <strong>de</strong>construction <strong>de</strong> bibliothèques élaboréespar le ministère <strong>de</strong> la Culture <strong>et</strong><strong>de</strong> la Communication dans un désir<strong>de</strong> maillage du territoire supposent,pour certaines d’entre elles, <strong>de</strong>s prérequisremontant à une quarantained’années. Elles se révèlent parfoisinadaptées à une population <strong>et</strong> à <strong>de</strong>susages d’aujourd’hui dont l’évolutionn’était guère prévisible alors. En outre,au nom <strong>de</strong> l’égalité <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong> tousles citoyens à la culture, qui reste unprincipe intangible dans ses fon<strong>de</strong>ments,ces préconisations ont eu poureff<strong>et</strong> <strong>de</strong> produire partout <strong>de</strong>s établissementsuniformes, aseptisés, trop souventdénués <strong>de</strong> personnalités propres :« G6&77%"( 7.$%"!( %7( H1%+( -&( *6%7"/1+mité.» C<strong>et</strong>te formule d’Houdar <strong>de</strong> LaMotte vaut autant pour les publics quepour les professionnels…Des procéduressensiblement i<strong>de</strong>ntiques<strong>Le</strong>s procédures dans les politiques<strong>de</strong> conservation <strong>et</strong> <strong>de</strong> restauration sontaujourd’hui sensiblement i<strong>de</strong>ntiqueschez les conservateurs <strong>de</strong> bibliothèques<strong>et</strong> <strong>de</strong> musées. <strong>Le</strong>s dossiers <strong>de</strong>restauration pour les documents relevant<strong>de</strong>s bibliothèques sont soumis aucomité technique <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong>sbibliothèques publiques du ministère<strong>de</strong> la Culture <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Communication ;ceux concernant les œuvres muséographiquesdoivent être validés par lacommission <strong>scientifique</strong> régionale <strong>de</strong>restauration, instance présidée par ledirecteur régional <strong>de</strong>s affaires <strong>culturel</strong>les.La prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s défistechniques imposés pour l’aménagement<strong>de</strong>s réserves <strong>et</strong> leur éventuelleprésentation au public est une préoccupa tion partagée autant par les bibliothèquesque par les musées. <strong>Le</strong>snouvelles approches <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong>la culture encouragent <strong>de</strong> plus en plusl’ouverture <strong>de</strong>s bibliothèques à unlarge public, avec notamment <strong>de</strong>s espacesd’exposition <strong>de</strong>s fonds précieux.Pourquoi les bibliothèques ne bénéficieraient-ellespas <strong>de</strong> l’expérience acquisepar les musées dans le domaine<strong>de</strong> la valorisation <strong>de</strong>s collections ? Sansperdre <strong>de</strong> vue les spécificités d’unlivre 3 , le patrimoine écrit <strong>et</strong> graphique3. Sur les difficultés liées à l’exposition dupatrimoine écrit, voir le compte rendu <strong>de</strong> lajournée d’étu<strong>de</strong> organisée le 14 juin 2007,au musée <strong>de</strong>s Beaux-arts <strong>de</strong> Nancy, par ladirection régionale <strong>de</strong>s affaires <strong>culturel</strong>les <strong>de</strong>Lorraine <strong>et</strong> le centre régional <strong>de</strong> formation aux30 bbf : 2011t. 56, n o 4