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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

Chimiothérapie intrathécale chez six chiens atteints<br />

de lymphome à localisation cérébrale<br />

D. TIERNY (1) , F. SERRES (1) , L. MARESCAUX (1) , N. GRANGER (2)<br />

1. Oncovet, Avenue Paul Langevin, F-59650 VILLENEUVE D’ASCQ<br />

2.Department of Veterinary Medicine, University of Cambridge,<br />

Madingley Road, Cambridge, CB3 0ES, UK<br />

Chez l’Homme, le traitement de la méningite lymphomateuse, qui survient chez 25<br />

% des patients atteints de lymphome malin non Hodgkinien, est palliatif et vise à<br />

réduire les symptômes liés aux atteintes nerveuses. Le traitement médicamenteux habituel<br />

repose sur une administration intrathécale de methotréxate ou de cytarabine.<br />

Notre étude rétrospective évalue le rapport effi cacité/effets indésirables du traitement<br />

intrathécal palliatif lors de survenue d’envahissement du système nerveux central<br />

chez des chiens traités par polychimiothérapie systémique pour des lymphomes<br />

de haut grade de malignité.<br />

MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

Les dossiers de chiens présentant un diagnostic cytologique de lymphome avec envahissement<br />

cérébral, ayant reçu entre 2006 et 2008, dans deux centres de référés<br />

(Oncovet et The Queen’s Veterinary School Hospital) une chimiothérapie intrathécale<br />

à base de méthotrexate ou de cytarabine, sont étudiés rétrospectivement.<br />

Les critères d’inclusion sont les suivants : diagnostic d’envahissement cérébral lymphomateux<br />

par analyse cytologique du liquide céphalo-rachidien (LCR), présence de<br />

défi cits nerveux au moment de la ponction de LCR, et administration intrathécale<br />

palliative d’un agent anticancéreux en complément du protocole de polychimiothérapie<br />

systémique.<br />

RÉSULTATS<br />

Six animaux correspondent aux critères d’inclusion. Quatre chiens traités pour un<br />

lymphome ganglionnaire multicentrique, et un chien pour un lymphome intestinal<br />

ont développé des signes d’atteinte du système nerveux central. Un chien a été présenté<br />

pour des défi cits nerveux. Les signes neurologiques étaient : perte d’équilibre (n<br />

= 4), amaurose (n = 2) ou autres atteintes de nerfs crâniens (n = 2). L’envahissement<br />

lymphomateux du système nerveux central a été confi rmé par examen cytologique<br />

du LCR.<br />

Cinq chiens ont reçu par voie intrathécale une dose de 5 à 12 mg de méthotrexate<br />

(pour un total de 6 administrations) et un chien a reçu de la cytarabine par voie<br />

intrathécale (20 mg).<br />

Un chien a été euthanasié le lendemain de l’injection ; un chien a présenté une amélioration<br />

clinique partielle ; pour les 4 autres animaux, une amélioration spectaculaire<br />

de leur statut neurologique a été observée.<br />

Les effets indésirables suivants sont apparus : neurotoxicité se manifestant par des<br />

douleurs cervicales et dorsales (n = 1), toxicité digestive aiguë (n = 1).<br />

Tous les chiens ont pu être suivi jusqu’à la date de leur décès dû, dans cinq cas à, une<br />

rechute de leur lymphome ou à la demande des propriétaires dans un cas. Les durées<br />

de rémission vont de 7 à 197 jours.<br />

DISCUSSION<br />

Dans cinq de nos cas, l’envahissement lymphomateux cérébral est survenu lors d’une<br />

rechute de lymphome préalablement traité par protocole de polychimiothérapie.<br />

Même si les durées de rémission après l’injection intrathécale palliative apparaissent<br />

relativement courtes (de 7 à 197 jours), elles correspondent toutefois aux durées de<br />

rémission attendues dans des rechutes de lymphomes.<br />

Les injections intrathécales ont été associées à une rémission complète et rapide des<br />

symptômes nerveux dans 4 cas sur 6.<br />

Le syndrome méningé (raideur et douleur cervicale et dorsale) survenu chez un chien<br />

après l’injection intrathécale est l’effet indésirable le plus fréquent chez l’homme<br />

; il doit être prévenu par l’administration de dexaméthasone. Les signes cliniques<br />

de toxicité digestive aiguë, apparus chez un autre chien sont attribués à la toxicité<br />

spécifi que digestive du methotréxate.<br />

CONCLUSION<br />

Malgré la survenue d’effets indésirables transitoires et réversibles dans deux cas, les<br />

administrations intrathécales d’agents anticancéreux (methotréxate et cytarabine)<br />

apportent un bénéfi ce en situation palliative dans la prise en charge des lymphomes<br />

canins à localisation intracérébrale, pour lesquels le pronostic vital est engagé.<br />

• Bibliographie<br />

1-Snyder JM, Shofer FS, Van Winkle TJ, Massicotte C. Canine intracranial primary neoplasia<br />

: 173 cases (1986-2003). J Vet Intern Med. 2006 ; 20 : 669-75.<br />

2-Couto CG, Cullen J, Pedroia V. Central nervous system lymphosarcoma in the dog. J Am<br />

Vet Med Assoc 1984 ; 184 : 809-13.<br />

3-Rosin A. Neurologic disease associated with lymphosarcoma in ten dogs. J Am Vet Med<br />

Assoc 1982 ; 181 : 50-3.<br />

• 102 •<br />

4-Reni M, Ferreri AJ. Therapeutic management of refractory or relapsed primary central<br />

nervous system lymphomas. Ann Hematol. 2001 ; 80 : B113-7.<br />

5-Bay A, Oner AF, Etlik O, Yilmaz C, Cachsen H. Myelopathy due to intrathecal chemotherapy<br />

: report of six cases. J Pediatr hematol Oncol. 2005 ; 27 : 270-2.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Posters<br />

Mastocytomes multicentriques chez deux jeunes<br />

Shar-Peï<br />

K.CHAMBARD 1 , F.SERRES, L.MARESCAUX, D.TIERNY,<br />

A.HIDALGO, C.HAELEWYN<br />

1. ONCOVET, Avenue Paul Langevin – F-59650 VILLENEUVE D’ASCQ<br />

Le Shar-Peï, race connue pour ses nombreuses maladies dermatologiques, présente<br />

des formes bien particulières de mastocytomes que nous avons pu observer au travers<br />

des deux cas décrits.<br />

HISTORIQUE ET EXAMEN CLINIQUE<br />

Deux Shar-Peï âgés respectivement de 10 et 9 mois sont amenés à la consultation<br />

pour avis sur plusieurs masses cutanées d’apparition rapide, associées à une adénopathie<br />

poplitée, inguinale et pré scapulaire marquée. Par ailleurs leur état général<br />

est bon. Dans les semaines suivant la consultation, de nombreux infi ltrats diffus sont<br />

observés.<br />

DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE ET TRAITEMENT<br />

Dans le premier cas, la biopsie permet de diagnostiquer un mastocytome de grade<br />

III. Le bilan sanguin révèle uniquement une anémie régénérative, normochrome,<br />

normocytaire. Aucune anomalie biochimique n’est constatée. Le bilan d’extension<br />

révèle une adénopathie médiastinale crâniale, iliaque et sacrée. Du Masivet® est<br />

alors prescrit à l’animal ainsi qu’un anti-histaminique et des corticoïdes. Il est revu<br />

rapidement suite à une détérioration majeure de son état général. Les syndromes paranéoplasiques<br />

étant trop marqués et la réponse au traitement trop faible, l’individu<br />

est euthanasié.<br />

Dans le deuxième cas, également caractérisé comme un grade III après analyse des<br />

pièces de biopsie, le bilan d’extension révèle également une infi ltration métastatique<br />

de nombreux ganglions. Un protocole de chimiothérapie à base de vinblastine et de<br />

corticoïdes est alors instauré. L’animal est également rapidement euthanasié.<br />

DISCUSSION<br />

Le mastocytome représente 7 à 21 % des tumeurs cutanées rencontrées dans l’espèce<br />

canine. Elle peut prendre des formes particulières chez le jeune Shar-Peï avec un<br />

aspect très diffus, et une adénopathie marquée.<br />

Le diagnostic peut être établi via une simple ponction à l’aiguille fi ne mais pour<br />

mieux caractériser les lésions il est utile de réaliser une biopsie.<br />

Le pronostic lors de mastocytome cutané est extrêmement variable. Il dépend notamment<br />

du grade histologique et du stade clinique, précisant le caractère multicentrique<br />

et la présence ou non d’infi ltration des nœuds lymphatiques de drainage et/ou de<br />

lésions métastatiques hépatiques ou spléniques. La moelle osseuse peut également<br />

être infi ltrée. Il est donc théoriquement nécessaire de réaliser une ponction médullaire<br />

en parallèle d’une échographie abdominale et d’une radiographie thoracique<br />

afi n de disposer d’un bilan d’extension le plus complet possible. Le pronostic est plus<br />

défavorable lorsqu’une infi ltration médullaire, splénique et/ou hépatique est mise<br />

en évidence. Lors de forme multicentrique chez les jeunes individus le pronostic est<br />

très sombre. Plusieurs cas de mastocytome chez des jeunes Shar-Peï ont été décrits<br />

dans la littérature. Les nodules sont essentiellement observés en régions inguinales<br />

et préputiales chez ces jeunes individus et sont de grade histologique élevé tout<br />

comme dans les cas décrits ci-dessus. Le pronostic est également défavorable. Lors<br />

de forme localisée, la forte radiosensibilité des mastocytomes permet d’envisager un<br />

traitement par radiothérapie qui peut être accompagné ou non de chimiothérapie<br />

en fonction du grade histologique et de l’indice de prolifération KI 67 obtenue après<br />

analyse histologique sur pièce d’exérèse. Les molécules de choix sont la Vinblastine<br />

ou la Lomustine associées à une corticothérapie (prednisone 2 mg/kg/J). Elles sont<br />

en général bien tolérées.<br />

Lors de forme plus étendue, de nouveaux traitements visant les tyrosines kinases<br />

restent une option envisageable et prometteuse. Quel que soit le traitement envisagé,<br />

il reste capital de prévenir le syndrome paranéoplasique dû à la dégranulation<br />

d’histamine par les mastocytes.<br />

CONCLUSION<br />

Il reste encore de nombreux points à élucider quant à l’étiologie et le traitement de<br />

ce type tumoral et dans ce cas de leur agressivité chez les jeunes Shar-Peï mais les<br />

perspectives thérapeutiques restent encourageantes.

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