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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

ciliaire dans l’angle irido-cornéen AIC ou à travers la voie annexe uvéo-sclérale médicalement<br />

ou chirurgicalement (trabéculectomie ou drainage par implant tubulaire).<br />

Pour un glaucome primaire c’est favoriser le drainage de l’HA et diminuer la<br />

sécrétion d’HA. Dans les glaucomes secondaires c’est un traitement anti-infl ammatoire<br />

lors d’uvéite, l’exérèse d’un cristallin luxé, l’iridectomie lors de bloc pupillaire<br />

avec synéchies postérieures ou l’énucléation lors de tumeur intra-oculaire. Dans tous<br />

les cas la sécrétion de l’HA doit baisser à un niveau compatible avec les capacités de<br />

son évacuation. Le traitement médical nécessite souvent l’association de plusieurs<br />

principes actifs. Le choix se fera en fonction des indications et contre-indications de<br />

chaque principe actif dans la situation donnée et en fonction de l’effet synergique<br />

lors d’association. En cas d’échec ou en complément du traitement médical une approche<br />

chirurgicale peut s’imposer (laser diode, implant drainage).<br />

Inhibiteur de l’anhydrase carbonique (IAC), l’acétazolamide sulfamide non bactériostatique<br />

inhibiteur de l’anhydrase carbonique réduit le débit de la sécrétion d’HA. Il<br />

est administré per os (Diamox comprimés 250 mg ®) à la posologie de 10 mg/kg/j, en<br />

deux prises. L’acétazolamide peut être indiqué dans tout type de glaucome chronique<br />

avec un traitement per os au long cours. Un contrôle préalable de l’état général avec<br />

l’exploration des fonctions rénale et hépatique est nécessaire. Sa prescription chez le<br />

chat doit être exceptionnelle et entourée de précautions vis-à-vis de la surveillance<br />

de l’état général. Dans la pratique, les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique sont en<br />

priorité prescrits en collyre pour limiter les effets secondaires : dorzolamide 2 % (Trusopt<br />

Collyre ®) et brinzolamide 1 % (Azopt Collyre ®) instillés deux ou trois fois par<br />

jour. Les parasympathicomimétiques ou médicaments cholinergiques :<br />

la pilocarpine (1 ou 2 %) ou l’acéclidine (Glaucostat collyre ®) provoquent un myosis<br />

et une contracture du muscle ciliaire contribuant à ouvrir par traction l’angle iridocornéen<br />

et à améliorer le drainage de l’HA. Leur action n’est possible que si la PIO n’est<br />

pas trop élevée. Elle est indiquée dans le traitement d’un glaucome primaire chronique<br />

chez le chien bien que les homologues des prostaglandines leur soient préférés.<br />

Chez le chat la pilocarpine est un médicament très utile dans le glaucome chronique<br />

même si un état infl ammatoire intra-oculaire très marqué peut limiter son usage. Lors<br />

de luxation cristallinienne sa prescription ne doit pas favoriser un blocage pupillaire.<br />

Dans les effets secondaires c’est le myosis et l’intolérance chez certains chats avec<br />

ptyalisme spectaculaire. Les sympatholytiques bêta (bêtabloquants), substances<br />

β1 et β2 bloquantes agissent sur les récepteurs de sous-type β2 prédominants<br />

dans les procès ciliaires avec baisse de la formation d’AMP-cyclique nécessaire au<br />

transport ionique dans la sécrétion de l’humeur aqueuse par les cellules de l’épithélium<br />

ciliaire non pigmenté et une diminution de l’ultrafi ltration par réduction du fl ux<br />

sanguin des procès ciliaires. Chez le chien, leur effet limité à une baisse de quelques<br />

millimètres de mercure n’en fait pas des molécules majeures dans le traitement du<br />

glaucome. Leur effet s’additionne à celui d’autres principes actifs. Le maléate de timolol<br />

(Timoptol collyre 0,5 % ®) demeure la référence. L’asthme et les blocs auriculo-ventriculaires<br />

constituent une contre-indication à l’emploi des bêta-bloquants.<br />

L’insuffi sance cardiaque, les bronchopathies chroniques et les bradycardies seraient<br />

des contre-indications relatives. Le risque de toxicité après instillation de collyre est<br />

à considérer. Les sympathicomimétiques ou alpha-agonistes : l’adrénaline<br />

(Eppy 1 % Collyre, Glauposine Collyre ®), par vasoconstriction réduit l’ultrafi ltration<br />

ciliaire. Elle réduit la résistance à l’écoulement de l’humeur aqueuse dans le trabéculum<br />

et favorise l’élimination de l’humeur aqueuse par la voie annexe uvéo-sclérale<br />

via la production locale de prostaglandines ou d’autres dérivés de la cyclo-oxygénase<br />

à partir de l’acide arachidonique. Sources d’intolérance locale ou générale, les sympathicomimétiques<br />

ou alpha-agonistes sont peu prescrits. Les analogues des prostaglandines<br />

sont des dérivés métaboliques de la cascade de l’acide arachidonique<br />

mise en jeu lors d’infl ammation. Leur effet biologique dépend de la quantité présente<br />

dans l’organe ou le tissu concerné. Après application locale de 25 à 200 μg de prostaglandines,<br />

les observations font état d’une augmentation de la pression intra-oculaire<br />

suivie d’une baisse de cette pression pendant 15 à 20 heures, avec infl ammation. En<br />

revanche une dose de 5 μg produit une baisse durable de la PIO sans hypertension<br />

initiale. C’est ainsi que furent créés les médicaments analogues des prostaglandines<br />

ou lipides hypotenseurs. Effi caces à de très faibles concentrations ils permettent de<br />

s’affranchir des effets infl ammatoires néfastes. Cette nouvelle classe thérapeutique<br />

comprend le latanaprost (Xalatan 0,005 % collyre®, 1996), l’unoprostone (2000), le<br />

travoprost ( Travatan 0,004 % collyre ®, 2000) et le bimatoprost (Lumigan 0,03 %<br />

collyre ®, 2001). Les mises au point pharmacologiques ont consisté à apporter des<br />

modifi cations chimiques aux molécules de prostaglandines. C’est notamment l’addition<br />

d’un groupement phényle à la chaîne oméga (latanaprost, travoprost et bimatoprost)<br />

pour améliorer l’affi nité pour les récepteurs FP des prostaglandines. C’est aussi<br />

l’introduction d’un groupe éthyl-amide pour le bimatoprost et isopropylester pour le<br />

latanoprost, le travaprost et l’unoprostone en position C1 du groupe carboxyl pour<br />

améliorer la solubilité des molécules. Cela crée une prodrogue lipophile hydrolysée<br />

dans la cornée pour donner une molécule acide libre et active. Les récepteurs aux<br />

prostaglandines sont associés à des protéines G. Les récepteurs FP (principalement<br />

localisés dans les muscles ciliaires et le muscle sphincter de l’iris) activés se lient à<br />

la phospholipase C qui active une cascade de transduction moléculaire mettant en<br />

jeu des facteurs de transcription nucléaire c-fos et jun. Il en résulte une activation<br />

des métalloprotéinases de la matrice extra-cellulaire du muscle ciliaire, de la base<br />

de l’iris et de la sclère. Les métalloprotéinases actives dégradent les substrats de la<br />

• 106 •<br />

matrice extracellulaire comme des collagènes I, III et IV, la fi bronectine ou la laminine.<br />

La lyse enzymatique de la matrice extracellulaire du conjonctif du corps ciliaire<br />

par les métalloprotéinases 2,3 et la plasmine, augmente les espaces entre les fi bres<br />

musculaires de ce conjonctif remanié et améliore la voie d’élimination annexe uvéosclérale<br />

de l’HA. La relaxation du muscle ciliaire et la modifi cation de la forme des<br />

cellules à travers une altération du cytosquelette pourraient également contribuer à<br />

la moindre résistance dans la voie annexe uvéosclérale. L’effi cacité des prostaglandines<br />

sur la diminution de la pression intra-oculaire est remarquable, de l’ordre de 30<br />

% chez l’homme avec chez certains sujets des résultats meilleurs et chez d’autres une<br />

absence d’effi cacité. Chez le chien pour le latanaprost (Xalatan 0,005 % collyre®)<br />

les résultats peuvent être également spectaculaires notamment dans le glaucome<br />

primaire aigu ou chronique. Cette molécule est également effi cace dans le glaucome<br />

chronique ou l’hypertension postopératoire de la chirurgie de la cataracte. Chez le<br />

chien, elle induit systématiquement un myosis qui à l’image des parasympathomimétiques<br />

doit participer à la baisse de la PIO. Un état infl ammatoire infra-clinique<br />

peut accentuer ce myosis et des précautions s’imposent en cas d’infl ammation<br />

intra-oculaire pour éviter une séclusion pupillaire ou des synéchies<br />

postérieures. Chez le chien l’effet secondaire le plus constant est le myosis de<br />

survenue rapide après l’instillation. Le travoprost (TRAVATAN Collyre®) possède les<br />

mêmes propriétés que le Latanaprost et une effi cacité comparable chez le chien. Si le<br />

recours à ces molécules à titre préventif se répand, aucune étude ne précise son effi<br />

cacité en comparaison des inhibiteurs de l’anhydrase carbonique. L’association des<br />

lipides hypotenseurs à une cyclophotocoagulation des procès ciliaires et/ou à la mise<br />

en place d’un implant tubulaire de drainage constitue à ce jour l’arsenal thérapeutique<br />

le plus complet dans le traitement des glaucomes primaires. L’un des avantages<br />

des prostaglandines est l’instillation d’une seule goutte quotidienne (1,5 μg), voire<br />

deux. Cela favorise grandement l’observance thérapeutique. La limite à son usage<br />

peut en être son coût élevé. Les homologues des prostaglandines sont avant tout des<br />

médicaments indiqués dans les glaucomes primaires. Il est à noter que chez le chat<br />

l’effi cacité des prostaglandines est loin d’être aussi régulière que chez le chien. Dans<br />

cette espèce les sympathomimétiques sont encore d’un grand intérêt.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Epiphora sans signe d’infl ammation G. CHAUDIEU<br />

DMV, DESV Opht, Dip ECVO, F-63400 CHAMALIÈRES<br />

L’épiphora se défi nit comme l’écoulement uni- ou bilatéral d’une partie de la sécrétion<br />

lacrymale normale par-dessus le bord palpébral inférieur. S’il ne s’accompagne<br />

pas d’infl ammation, il n’est pas douloureux. Il est séreux, humidifi e et salit la face<br />

(larmier nasal foncé bien visible sur un pelage clair). Cette souillure peut être malodorante<br />

lorsqu’elle est installée depuis quelques mois.<br />

APPARITION, ÉVOLUTION<br />

Cette anomalie peut être congénitale ou acquise<br />

Congénitale : l’épiphora est en général remarqué par l’acquéreur d’un jeune animal<br />

(traînées humides foncées de chaque côté du nez), ou signalé par l’éleveur (« coup<br />

de froid, coup de patte d’un congénère… »). Bien visible à partir de l’âge de 3-4<br />

mois, il peut facilement être imputé à l’éruption des dents d’adulte par le propriétaire<br />

(concomitance, confi rmation de l’éleveur) : le sujet type présenté en consultation est<br />

soit un jeune chien de race naine, soit un brachycéphale (chien ou chat) âgés de 4 à<br />

8 mois en moyenne.<br />

Acquise : les sujets sont en règle générale examinés plus tardivement, un « passé pathologique<br />

» est rapporté par le propriétaire (traumatisme oculaire unilatéral ancien,<br />

épisode de coryza chez le chaton…) ; le traitement a résolu le problème (notamment<br />

l’infl ammation), mais l’épiphora demeure.<br />

SIGNES CLINIQUES<br />

L’épiphora sans signe d’infl ammation ne s’accompagne pas de signes généraux.<br />

L’examen à l’œil nu met en évidence une humidifi cation faciale uni- ou bilatérale<br />

à partir du canthus nasal, le larmier souillant, en traînée brunâtre verticale, la peau<br />

et les poils nasaux. La teinte foncée est liée à l’oxydation de pigments des larmes<br />

de type lactoferrine et s’accompagne rapidement d’une irritation cutanée au canthus<br />

nasal, puis d’une dermite de macération malodorante (qui peut s’étendre aux<br />

plis faciaux chez les brachycéphales). Il peut y avoir défaut de drainage à sécrétion<br />

lacrymale normale (épiphora au sens strict) ou hyperlarmoiement (production excessive<br />

de larmes) : si la valeur du test de Schirmer ou au fi l imbibé de rouge phénol est<br />

dans les intervalles de référence, s’il n’y a ni douleur ni infl ammation, il s’agit bien<br />

uniquement d’un épiphora. Parfois, les deux coexistent et il convient d’identifi er les<br />

anomalies potentiellement responsables d’un hyperlarmoiement réfl exe sans signes<br />

de douleur et/ou d’infl ammation : trichiasis du pli nasal des brachycéphales, distichiasis,<br />

association entropion médial-ectropion médian inférieurs des molossoïdes.<br />

L’examen instrumental (système grossissant/éclairant) s’attache à rechercher et

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