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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

apprécier les responsabilités fonctionnelles respectives des multiples causes anatomiques<br />

de perturbation du drainage d’une sécrétion lacrymale normale : entropion<br />

inféro-médial et absence d’espace pour le lac lacrymal chez les chiens nains et chats<br />

de type persan (contact étroit du bord palpébral et de la cornée), entropion inféromédial<br />

associé à l’euryblépharon des molossoïdes ; atrésie, absence, oblitération ou<br />

malposition des points lacrymaux inférieurs ; caroncule velue.<br />

Plusieurs facteurs responsables à la fois de défauts de drainage et d’hyperlarmoiement<br />

à manifestation chronique sans infl ammation peuvent coexister. Un exemple<br />

banal est l’association de l’entropion inféro-médial et du contact de poils faciaux<br />

normaux (palpébraux notamment) sur la cornée : poils très fi ns des Bichons de toutes<br />

variétés, Caniches, Coton de Tuléar…<br />

DIAGNOSTIC<br />

Un examen complet des annexes de l’œil est capital avant de faire une proposition<br />

de traitement mais, assez souvent, l’examen du canthus interne suffi t pour porter<br />

le diagnostic, puisque la (les) cause(s) de défaut de drainage des larmes y siège(nt)<br />

majoritairement. Le premier test visant à s’assurer de la perméabilité des voies évacuatrices<br />

des larmes est l’instillation de collyre à la fl uorescéine, ou la mise en place<br />

d’une bandelette imbibée de fl uorescéine dans le cul-de-sac conjonctival inférieur :<br />

le colorant doit se retrouver à la narine correspondante en moins de 5 minutes ; si ce<br />

n’est pas le cas, il faut inspecter l’arrière-bouche pour le rechercher, notamment chez<br />

les brachycéphales. Le nombre de faux négatifs obtenus par la mise en œuvre de ce<br />

test conduit à pratiquer le cathétérisme canaliculaire supérieur suivi de l’injection<br />

de NaCl isotonique par la canule, qui permet notamment de repérer l’emplacement<br />

de l’imperforation d’un point lacrymal inférieur par la formation d’une petite bulle<br />

sous-conjonctivale (à condition qu’il n’y ait pas d’agénésie canaliculaire proximale<br />

partielle associée). Si les points sont de taille normale et perforés, et que le NaCl sous<br />

pression ressort par l’ostium nasal du canal lacrymo-nasal, cela signifi e que la dynamique<br />

lacrymale est perturbée par d’autres défauts anatomiques qu’il convient de<br />

corriger chirurgicalement (malpositions palpébrales, trichiasis…). Ces malformations<br />

sont rencontrées préférentiellement dans certaines races. L’imperforation des points<br />

lacrymaux est réputée plus fréquente chez le Bedlington Terrier, les Caniches nain et<br />

toy, les Epagneuls breton et nains anglais, les Cockers américain et anglais, le Golden<br />

Retriever, le Samoyède. L’épiphora est fréquent chez les Bichons de toutes variétés, les<br />

Caniches nains et toy et les chats brachycéphales (Persan, Exotic shorthair) : la sélection<br />

sur la forme et la dimension du crâne et de la face (orbites peu profondes, yeux<br />

volumineux, nez court) prédispose à l’entropion médial et au contact étroit entre les<br />

bords palpébraux et le globe oculaire.<br />

TRAITEMENT<br />

Si l’épiphora est modéré, un traitement hygiénique quotidien (nettoyage et séchage)<br />

est suffi sant.<br />

Lorsque l’aspect (coloration), l’odeur de la souillure des poils et de la peau ne sont<br />

plus tolérables, il a été conseillé dans certaines publications de faire prendre de la<br />

doxycycline ou l’association métronidazole-spiramycine pendant 2-3 semaines : la<br />

nuisance s’en trouve momentanément réduite mais cela cesse dès l’arrêt du traitement.<br />

La correction chirurgicale est la seule appropriée :<br />

Atrésie des points lacrymaux : ces derniers sont élargis au dilatateur.<br />

Imperforation des points lacrymaux :<br />

Un seul point imperforé : le cathétérisme est direct par le canalicule du point supérieur<br />

perforé (pour perforer le point inférieur imperforé) ou rétrograde par le méat<br />

du canal lacrymo-nasal (pour perforer le point supérieur imperforé), le repérage de<br />

l’emplacement de l’imperforation est effectué par injection de NaCl isotonique et<br />

la conjonctive soulevée saisie par une pince est ouverte aux ciseaux ; une irrigation<br />

canaliculaire est indispensable pendant 4 ou 5 jours, les risques d’oblitération cicatricielle<br />

sont majeurs.<br />

Deux points imperforés : le cathétérisme est rétrograde par le canalicule du méat<br />

lacrymo-nasal et les emplacements imperforés sont repérés par l’injection de NaCl<br />

isotonique ; les suites et complications sont identiques à celles déjà évoquées.<br />

Pour toutes des techniques, afi n d’éviter l’oblitération cicatricielle, l’intubation bicanaliculaire,<br />

facilitée par l’usage du microscope opératoire, est recommandée : on<br />

l’effectue à l’aide d’une sonde queue-de-cochon, d’un fi l guide (Prolene 5/0) et d’un<br />

tube de Téfl on ou polyéthylène de 7/10 mm de diamètre.<br />

En cas d’échec d’une ou l’autre de ces interventions, d’oblitération cicatricielle du<br />

point inférieur (postherpétique chez le chat), la dacryocystorhinostomie est indispensable<br />

(technique de Stades).<br />

Points inférieurs perforés mal placés (en principe trop temporaux) : leur remise en<br />

place est obligatoirement microchirurgicale.<br />

Entropion inféro-médial des races naines et chats persans ou apparentés : une incision<br />

triangulaire à sommet ventral est réalisée sur 8 à 15 mm parallèlement au bord<br />

palpébral pour l’ablation d’un triangle de peau de hauteur égale à 5 mm environ ; sa<br />

fermeture s’effectue par trois à cinq points simples.<br />

Ablation de la conjonctive velue de la caroncule, excision du pli de peau nasal (trichiasis),<br />

correction chirurgicale du distichiasis : elles sont décidées s’il y a lieu.<br />

Euryblépharon avec pigmentation cornéenne des brachycéphales : la canthoplastie<br />

• 107 •<br />

de préférence médiale est réalisée selon la technique de Wyman (incision cutanée<br />

à la lame en pointe de fl èche et sutures en deux plans sous-cutané et cutané) si la<br />

mesure de la fente palpébrale au pied à coulisse est égale ou supérieure à 40 mm.<br />

Toutes ces techniques peuvent être combinées (canthoplastie et ablation de caroncule<br />

velue par exemple).<br />

• Bibliographie<br />

1. Chaudieu G. Thérapeutique et gestes simples en ophtalmologie vétérinaire. Paris :<br />

Elsevier Masson ; 2008.<br />

2. Stades FC. Dakryozystomaxillostomie : eine neue chirurgische Therapie der Dakryozystis.<br />

Tierärzl. Praxis, 1978, 6, 243-250.<br />

3. Stades FC, Gelatt KN. Diseases and surgery of the canine eyelids. In : Gelatt KN, ed.<br />

Veterinary ophthalmology. 4th ed. Ames : Blackwell ; 2007, 563-617.<br />

4. Turner SM. Small animal ophthalmology. Edinburgh, London : Saunders Elsevier ; 2008<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Les uvéites félines G. PAYEN<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 avenue Aristide Briand –<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

De nombreuses maladies systémiques, d’origine infectieuse ou non, peuvent provoquer<br />

des uvéites chez l’homme et toutes les espèces animales domestiques. L’œil<br />

représente en effet le seul viscère directement accessible de l’extérieur, et la mise en<br />

évidence de signes ophtalmologiques peut, dans certains cas, représenter le motif de<br />

consultation. Les causes connues d’uvéites chez le chat sont diverses : les études<br />

récentes estiment le pourcentage de cas d’uvéites associées à une maladie systémique<br />

entre 38 et 70 %. Ainsi, pour plus de la moitié des cas d’uvéite, la cause ne<br />

peut pas être déterminée et ces affections sont alors classées comme idiopathiques.<br />

Dans une étude récente portant sur 158 globes oculaires atteints d’uvéite et ayant<br />

été soumis à un examen histopathologique, les causes identifi ées d’uvéite étaient,<br />

par ordre de fréquence décroissante, les uvéites lymphoplasmocytaires (d’origine<br />

idiopathique ou associées au virus de l’immunodéfi cience féline), les uvéites associées<br />

à la péritonite infectieuse féline, les lymphomes à localisation oculaire, associés<br />

à une infection par le virus de la leucose féline, les uvéites d’origine traumatique, et<br />

en dernier les uvéites phaco-antigéniques.<br />

Dans une étude de cas d’uvéites associées à des maladies systémiques, l’atteinte<br />

oculaire était typiquement bilatérale ; 80 % des chats étaient des mâles, 22 % des<br />

chats de race, et l’âge des chats variait de 6 mois à 15 ans (moyenne 7,6 ans). Dans<br />

les cas d’uvéite idiopathique pour lesquels des examens histologiques ont permis de<br />

mettre en évidence une infl ammation de nature lymphoplasmocytaire, une atteinte<br />

bilatérale n’était recensée que dans 48 % des cas ; 72 % des individus étaient des<br />

mâles, 8 % des chats de race, et l’âge des individus atteints variait de 3 à 15 ans<br />

(moyenne 9,6 ans) ; en outre, 76 % des chats étaient âgés de plus de 5 ans.<br />

Les signes cliniques des uvéites antérieures sont nombreux. Ils incluent<br />

une diminution de la vision, un blépharospasme, une hyperhémie conjonctivale, une<br />

néo-vascularisation cornéenne profonde en brosse d’origine ciliaire, une procidence<br />

de la membrane nictitante, un œdème de cornée, une exsudation protéique et/ou<br />

cellulaire dans la chambre antérieure (effet Tyndall), la formation de fi brine dans<br />

la chambre antérieure, des hypopions, un hyphéma, des précipités kératiques, une<br />

rubéose irienne, des nodules iriens, une modifi cation de couleur de l’iris, un myosis,<br />

une hypotension oculaire, des infi ltrats cellulaires dans le vitré antérieur le long de la<br />

capsule postérieure du cristallin (pars planite), ainsi que des lésions variables dans le<br />

segment postérieur. Dans les cas chroniques d’uvéites antérieures et moyennes, les<br />

lésions oculaires sont caractérisées par des synéchies postérieures, des cataractes,<br />

des luxations et subluxations du cristallin, des glaucomes secondaires, ainsi que des<br />

cas de rubéose irienne.<br />

Les lésions actives de chorio-rétinite sont caractérisées par de l’œdème<br />

rétinien, des hémorragies du fond d’œil, des infi ltrats de nature infl ammatoire ou<br />

tumorale, des granulomes de nature mycosique ou parasitaire, ainsi que des exsudats<br />

ou des transsudats à l’origine parfois de décollements de rétine. En fi n d’évolution,<br />

les chorio-rétinites laissent généralement des cicatrices qui apparaissent à l’examen<br />

ophtalmoscopique, en regard de la zone du tapis sous forme de zones d’hyperréfl ectivité<br />

plus ou moins associées à des dépôts de pigments, et en regard de la zone sans<br />

tapis sous la forme de zones de dépigmentation. Les séquelles sur le fonctionnement<br />

de la rétine, et donc la vision, peuvent être très délétères.<br />

Aucun des signes cliniques décrits n’est pathognomonique d’une cause spécifi que<br />

d’uvéite, ce qui rend délicate l’interprétation des lésions. Néanmoins, certaines<br />

d’entre elles surviennent plus fréquemment avec certaines causes d’uvéite. Ainsi,<br />

l’identifi cation de la cause d’une uvéite représente toujours un problème diffi cile à<br />

résoudre pour le vétérinaire ophtalmologiste. Celle-ci est néanmoins fondamentale<br />

pour la mise en place d’un traitement spécifi que.<br />

Les lésions les plus fréquentes en cas d’atteinte oculaire associée au virus de l’immunodéfi<br />

cience féline (FIV) correspondent aux uvéites antérieures associées<br />

à une infl ammation de nature lymphoplasmocytaire d’une part, et aux lésions de

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