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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

ANESTHÉSIE -RÉANIMATION<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

Anesthésier un chien ou un chat insuffi sant<br />

cardiaque<br />

P. VERWAERDE (1) , G. JOURDAN (2)<br />

1. DMV, MSc, PhD, ENVT - BP 87614 – 23 chemin des Capelles –<br />

F-31076 TOULOUSE CEDEX 03<br />

2. DMV, MSc, PhD - ENVT - BP 87614 – 23 chemin des Capelles –<br />

F-31076 TOULOUSE CEDEX 03<br />

Contrairement à une idée largement répandue, il convient d’adapter la procédure<br />

anesthésique (incluant à la fois le protocole anesthésique et la réanimation) au patient<br />

plus qu’au type de chirurgie à réaliser. Lors de la prise en charge d’un chien ou<br />

d’un chat insuffi sant cardiaque, le respect de cette consigne prend toute son importance,<br />

de même que le strict respect des bonnes pratiques résumé par l’acronyme<br />

ELSA (E pour examen clinique et équilibre du protocole anesthésique, L pour lignes<br />

de vie vasculaire et respiratoire, S pour surveillance clinique et instrumentale des<br />

grandes fonctions et de la profondeur de la narcose et A pour analgésie postopératoire<br />

et adaptation de la prise en charge à l’état du patient). Sans rentrer de façon<br />

exhaustive dans les moindres détails de la gestion anesthésique d’un insuffi sant<br />

cardiaque, l’objectif de cette présentation est de souligner les points clefs à ne pas<br />

omettre lors de l’anesthésie d’un animal insuffi sant cardiaque.<br />

La première des choses à réaliser est un examen clinique précis et pertinent, permettant<br />

d’évaluer effectivement l’état fonctionnel cardiaque et plus largement cardiovasculaire<br />

de l’animal (pouls, TRC, FC,…). Tout animal ayant un souffl e n’est pas pour<br />

autant insuffi sant cardiaque per se. Il existe des grades d’intensité de l’insuffi sance<br />

qui se traduisent directement en terme de risque anesthésique grâce à l’établissement<br />

du statut ASA. Selon la gravité de l’insuffi sance cardiaque, l’animal sera déclaré<br />

ASA2, 3, 4 ou 5. Ainsi, outre la réalisation et l’interprétation d’un ECG et d’une mesure<br />

de pression artérielle, l’évaluation précise de la fonction cardiaque par échocardiographie<br />

constitue un élément clef permettant d’établir notamment l’existence de<br />

l’insuffi sance. Cependant, il conviendra en outre de se souvenir qu’une insuffi sance<br />

cardiaque évolue souvent avec des co-morbidités qui auront un impact direct sur la<br />

survie anesthésique (rein, coagulation,…).<br />

Concernant les lignes de vie, s’il est indispensable d’intuber et d’oxygéner un animal<br />

anesthésié pour garantir un apport en oxygène suffi sant au tissu, l’établissement<br />

d’une voie vasculaire permanente constitue à elle seule un élément de sécurité en<br />

toute circonstance mais qui prend toute sa pertinence dans un contexte de risque<br />

cardiaque. Lors d’une anesthésie générale, il est classique de réaliser en outre une<br />

prévention de l’hypotension associée à la narcose au moyen d’une perfusion continue<br />

de cristalloïde. Cela s’applique aussi à l’insuffi sant cardiaque. Cependant, dans<br />

ce contexte en fonction de la nature et de l’intensité fonctionnelle de l’insuffi sance<br />

cardiaque la marge de manœuvre concernant les débits de soluté est parfois faible.<br />

Dans les cas les plus graves/risqués, le clinicien pourra alors guider la réalisation<br />

d’une perfusion non seulement sur la base de mesures répétées de pression artérielle<br />

mais aussi de pression veineuse centrale. Ainsi, lorsque la pression artérielle tend à<br />

diminuer alors que la pression veineuse est élevée (> 8 cmH20), l’administration d’un<br />

inotrope positif (dobutamine 0.5 à 2 μg/kg/min) ou d’un dérivé nitré/antagoniste calcique<br />

(en fonction de la nature de la cardiomyopathie responsable de l’insuffi sance<br />

cardiaque) se révélera plus pertinente et adaptée qu’une augmentation du débit de<br />

perfusion.<br />

La surveillance pré, per et postanesthésique de ce type de patient doit être précise et<br />

régulière tant que l’animal n’a pas retrouvé un habitus normal. Durant toute la prise<br />

en charge il sera indispensable non seulement de réaliser une surveillance clinique<br />

mais aussi un monitoring précis de l’électrophysiologie cardiaque, de la pression artérielle,<br />

de la saturation de l’hémoglobine en oxygène et de l’ETCO 2 . Un point crucial<br />

de cette surveillance reste l’évaluation et la titration précise de la narcose. En effet,<br />

la narcose est la qualité anesthésique responsable de la possible détérioration de<br />

la fonction cardiaque au cours de la prise en charge d’un tel animal. Cependant,<br />

elle doit être suffi sante car un défaut de narcose dans un contexte chirurgical est<br />

à l’origine d’une majoration des besoins en oxygène de l’organisme induisant une<br />

surcharge fonctionnelle du myocarde déjà insuffi sant à l’état basal. Chez l’insuffi sant<br />

cardiaque l’excès de narcose s’avère donc aussi délétère que le manque de narcose.<br />

Enfi n, en matière de médicament, le clinicien devra privilégier des agents permettant<br />

une administration en titration même s’ils ont la réputation d’être dépresseurs. Certaines<br />

classes médicamenteuses seront à éviter (alpha2-agonistes, dissociatifs longue<br />

durée). Enfi n, il conviendra de recourir à une valence analgésique très puissante en<br />

particulier dans la période peropératoire, afi n de limiter les besoins de narcose. C’est<br />

ainsi que des médicaments injectables de la famille du fentanyl trouvent toute leur<br />

place en anesthésie vétérinaire.<br />

En conclusion, il convient avant tout de réaliser une réelle évaluation clinique et paraclinique<br />

de l’animal afi n d’établir la balance bénéfi ce/risque de l’acte à réaliser sous<br />

anesthésie générale. Dans la mesure du possible, la mise en place d’un traitement ad<br />

• 19 •<br />

hoc de l’insuffi sance cardiaque devra être privilégiée avant d’envisager l’anesthésie<br />

de ces animaux à risque potentiellement élevé.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Posters<br />

Utilisation d’un cathéter péridural chez le chien et le chat<br />

dans la gestion de la douleur. Description de 16 cas<br />

C. BILLE 1<br />

1. Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers, 29 av. du Maréchal<br />

Joffre, 77100 MEAUX<br />

L’utilisation d’un cathéter péridural permet de cibler précisément les racines nerveuses<br />

concernées par le message nociceptif et d’apporter des substances actives de<br />

manière continue et prolongée.<br />

DESCRIPTION DE LA TECHNIQUE<br />

La pose se déroule sur un animal anesthésié<br />

L‘aiguille est introduite, avec son mandrin, caudalement à L7.<br />

Le biseau de l’aiguille est orienté crânialement. Le cathéter est inséré avec son guide<br />

dans l’aiguille.<br />

Une radiographie permet de confi rmer le placement dans la zone désirée.<br />

L’aiguille puis le guide sont retirés.<br />

L’ensemble du dispositif est fi xé.<br />

Le pousse seringue administrant la substance active y est connecté.<br />

PRINCIPES ACTIFS<br />

Le principe actif utilisé est un mélange de morphine et de bupivacaïne.<br />

Le retrait se fait sur l’animal vigile, par traction douce.<br />

DESCRIPTION DE 16 CAS<br />

Population<br />

Sur 16 animaux 14 étaient des chiens et 2 des chats.<br />

Poids des patients<br />

Le poids moyen des chiens était de 26,6 kg. Celui des chats de 5 kg.<br />

Affection de l’animal<br />

Les affections pour les animaux ont été traités étaient chirurgicales et médicales<br />

Chirurgicales<br />

• Thoracotomie<br />

• Costectomie<br />

• Entérectomie<br />

• Hernie périnéale<br />

• Néphrectomie<br />

• Chirurgie orthopédique<br />

Non chirurgicales<br />

• Péritonite<br />

Positionnement de l’extrémité du cathéter<br />

L’extrémité du cathéter a été positionnée en regard de T6, T11, L1, L2 et L3. Tous ont<br />

été contrôlés avec une radiographie.<br />

Molécules utilisées<br />

Mélange de morphine (0,3 mg/kg/24 heures) et de bupivacaïne (0.125-0.5 %) administrées<br />

par un pousse-seringue.<br />

Tous les animaux ont reçu un ou plusieurs autres principes actifs par voie systémique.<br />

COMPLICATIONS<br />

Des complications sont présentes dans 43.75 % des cas.<br />

1 animal est décédé 9.5 h après la pose du cathéter. Il a été conclu que la mort était<br />

liée à l’affection dont souffrait le patient (corps étranger linéaire digestif) et non à la<br />

présence du cathéter.<br />

4 animaux ont présenté une ataxie et 2 une rétention urinaire. La diminution de la<br />

dose d’antalgique ou l’arrêt du traitement a résolu ces complications.<br />

1 pose de cathéter a échoué.<br />

1 cathéter a été accidentellement coupé par une tondeuse.<br />

Aucune complication due au cathéter n’a eu de conséquence signifi cative sur l’état<br />

général des patients.<br />

TEMPS DE TRAITEMENT<br />

Le temps de traitement moyen a été de 38.81 h (9.5-71.5).

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