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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

• Plusieurs des travaux de recherche menés par l’équipe d’endocrinologie<br />

d’Alfort ont été soutenus fi nancièrement par le Laboratoire Intervet/<br />

Schering-Plough Animal Health, laboratoire commercialisant la seule insuline<br />

dotée d’une autorisation de mise sur le marché vétérinaire en France.<br />

Tribune des Résidents et Internes<br />

Un cas d’acromégalie féline<br />

C. BERTOLANI, A. GABRIEL, J. HERNANDEZ<br />

CHV Frégis, Service de médecine interne, 43 av Aristide Briand,<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

L’acromégalie est un syndrome de surcroissance osseuse et tissulaire et d’insulino-résistance<br />

liée à une production excessive d’hormone de croissance (GH). Chez le chat,<br />

elle est le plus souvent d’origine hypophysaire, secondaire à un adénome des cellules<br />

somatotropiques de l’hypophyse antérieure. L’acromégalie est une cause d’insulinorésistance<br />

aussi bien chez l’humain que chez le chien et le chat, sa prévalence réelle<br />

chez le chat est encore inconnue mais certainement sous-estimée.<br />

Un chat siamois mâle castré de 13 ans est présenté pour polyuro-polydipsie d’apparition<br />

progressive depuis plusieurs mois. L’appétit et l’état général sont conservés. A<br />

l’examen clinique, l’animal présente une discrète amyotrophie.<br />

Des analyses hémato-biochimiques et urinaires sont réalisées. L’examen biochimique<br />

révèle une hyperglycémie à 5 g/L (VU : 0,7-1,2 g/L) et l’analyse urinaire une glucosurie<br />

massive. La concentration des fructosamines est très augmentée (700 μmol/L, VU : 225-<br />

375 μmol/L). Les autres paramètres biochimiques sont normaux et la culture urinaire<br />

est négative. Une insulinothérapie (Glargine-Lantus®, 2 UI SC matin et soir) est initiée<br />

et une alimentation diététique est proposée (Hill´s Feline m/d®). Le suivi réalisé une<br />

semaine plus tard montre une persistance des signes cliniques. La dose est alors progressivement<br />

augmentée jusqu’à atteindre 10 UI matin et soir sans amélioration. Les<br />

causes d’insulino-resistance sont alors recherchées : des radiographies thoraciques, une<br />

échographie abdominale, des mesures de lipase spécifi que pancréatique féline (fPLI)<br />

et d’un médiateur de l’hormone de croissance (IGF-1, insuline like growth factor) sont<br />

réalisées. La concentration d’IGF-1 étant fortement augmentée (971 ng/mL, VU : 205-<br />

322 ng/mL), un examen d’imagerie par résonance magnétique cérébrale est proposé.<br />

Une hypophyse irrégulière, augmentée de taille et fi xant le produit de contraste est<br />

visualisée. Un adénome hypophysaire à l’origine d’une acromégalie est alors suspecté.<br />

Un protocole de radiothérapie externe est alors réalisé (12 séances, dose totale : 36<br />

Grays). Six semaines après la fi n du traitement, les signes cliniques ont régressé et la<br />

concentration des fructosamines a diminué 8 semaines après la fi n de la radiothérapie.<br />

La dose d’insuline a pu être diminuée à 4 UI matin et soir.<br />

Chez le chat, l’acromégalie est le résultat de la présence d’un adénome somatotropique<br />

fonctionnel de la pars distalis de l’adénohypophyse. Bien qu’elle soit décrite<br />

depuis longtemps, son importance relative ne cesse d’augmenter et certaines études<br />

récentes décrivent une prévalence de 30 % chez le chat diabétique. De plus, actuellement<br />

l’acromégalie est quasi exclusivement recherchée chez des chats diabétiques<br />

insulino-résistants ou avec d’autres signes cliniques d’acromégalie. Certains auteurs<br />

proposent sa recherche systématique chez tous les chats diabétiques qui n’entrent<br />

pas en rémission trois à six mois après le diagnostic.<br />

La prévalence réelle de l’acromégalie dans la population féline peut donc être beaucoup<br />

plus élevée que ce qu’on pense aujourd’hui. Le chat atteint d’acromégalie est<br />

typiquement un chat d’âge moyen à avancé, les mâles étant plus fréquemment atteints.<br />

Les signes cliniques sont secondaires à l’effet catabolique et diabétogène de<br />

l’hormone de croissance et aux effets anaboliques d’IGF-1 : croissance de la mâchoire,<br />

polyurie, polydipsie et polyphagie.<br />

Il n’existe pas un seul test diagnostic permettant de confi rmer l’acromégalie. Le dosage<br />

de la GH est de peu d’utilité à cause du caractère pulsatile de sa sécrétion et<br />

l’absence de trousse spécifi que pour le dosage. Le dosage d’IGF-1, avec une semi-vie<br />

plus longue, est plus utile en clinique. L’emploi de techniques d’imageries comme<br />

l’IRM ou le scanner sur les animaux avec une IGF-1 élevée permet de confi rmer le<br />

diagnostic dans la majorité des cas en visualisant une masse hypophysaire.<br />

Il existe plusieurs approches thérapeutiques : radiothérapie externe, hypophysectomie<br />

ou emploi des analogues longue action de la somatostatine.<br />

Le pronostic lors d’acromégalie est diffi cile à établir car la majorité des chats non traités<br />

décèdent de maladies associées à l’excès d´hormone de croissance (insuffi sance<br />

cardiaque congestive, insuffi sance rénale, hypoglycémie lors de surenchère de dose<br />

d’insuline,..). Lorsqu’ils sont traités, certains chats peuvent vivre plusieurs années<br />

après le diagnostic.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Relation fi nancière avec le laboratoire Mérial.<br />

• 47 •<br />

Maladie d’Addison chez un chat<br />

D. BOTA, J. HERNANDEZ<br />

CHV Frégis, 43 av Aristide Briand, F-94110 ARCUEIL<br />

L’hypocorticisme primaire (Maladie d’Addison) est une maladie rare chez le chat,<br />

avec environ 40 cas décrits dans la littérature (1). Elle résulte d’une production insuffi<br />

sante de glucocorticoïdes et minéralocorticoïdes par le cortex surrénalien, souvent<br />

secondaire à une destruction à médiation immune (2,3).<br />

Le diagnostic de Maladie d’Addison est souvent une gageure médicale.<br />

CAS CLINIQUE<br />

Un chat mâle castré de race Chartreux de 1 an et 8 mois est référé pour abattement<br />

et anorexie intermittents avec amaigrissement (1 kg). Il a été hospitalisé trois<br />

fois (avec perfusion, antibiotiques et corticoïdes) chez son vétérinaire traitant, à la<br />

suite de quoi son état clinique s’est amélioré. La seule anomalie décelée par les examens<br />

complémentaires réalisés au cours des hospitalisations précédentes était une<br />

insuffi sance rénale rapidement réversible avec la perfusion. Les résultats des autres<br />

examens (numération et formule sanguine, examen biochimique sanguin, échocardiographie,<br />

échographie abdominale, sérologie FIV/FeLV, dosage des acides biliaires,<br />

PCR toxoplasmose et endoscopie digestive) réalisés par le vétérinaire traitant étaient<br />

jugés normaux.<br />

L’animal pèse 3,2 kg (pesait 4,2 kg) et les examens cliniques général et nerveux sont<br />

normaux.<br />

À l’admission un ionogramme, un examen biochimique sanguin (urée, créatinine,<br />

protéines totales, calcium et phosphore) et un test de stimulation à l’ACTH sont préconisés.<br />

L’ionogramme montre une natrémie à 135 mEq/L (VU : 150-165) et une kaliémie à<br />

3.9 mEq/L (VU : 4-5). La calcémie totale est à 120 mg/L (VU : 80-110) et la phosphorémie<br />

à 48 mg/L (VU : 25-50). Le test de stimulation à l’ACTH montre un hypocortisolisme<br />

: T(0) 26 nmol/L (inférieur à 200) et t (0+1 h 30) 22 nmol/L. A ce stade, un<br />

dosage de l’aldostérone est demandé sur les 2.<br />

Au cours de l’hospitalisation, une perfusion de soluté NaCl 0,9 % est mise en place<br />

et un suivi du ionogramme est réalisé. Le lendemain, la natrémie est à 126m Eq/L,<br />

la kaliémie à 5,3 mEq/L, la calcémie à 114 mEq/L et la phosphatémie à 46 mEq/L.<br />

Les résultats de la mesure de l’aldostéronémie sont diagnostiques de la maladie<br />

d’Addison : T(0) : inférieur à 5 pg l inférieur à 300) et à t(0+1h30) : 5pg<br />

Une supplémentation en gluco et minéralocorticoïdes est mise en place : prednisolone<br />

0.5-2 mg/chat/jour en 2 prises et acétate de deoxycorticosterone 0,25 mg/Kg<br />

par voie intra musculaire tous les 2 jours (ou fl udrocortisone 0.05-0,1 mg/chat deux<br />

fois par jour (1,5).<br />

DISCUSSION<br />

Le plus diffi cile dans la Maladie d’Addison… C’est d’y penser !<br />

La cyclicité des signes cliniques au rythme des hospitalisations a été un élément de<br />

suspicion dans ce cas. Cet animal présentait des signes cliniques compatibles avec<br />

la maladie d’Addison mais de façon intermittente, ce qui semble être commun chez<br />

le chat et l’homme (4).<br />

L’hypercalcémie totale s’est améliorée avec l’administration des perfusions et semble<br />

donc être en relation avec la déshydratation et la diminution de la fi ltration glomérulaire.<br />

Compte tenu de l’administration de corticoïdes exceptée les jours qui ont précédé<br />

notre test de stimulation à l’ACTH, il était fondamental d’écarter l’hypothèse d’un<br />

hypocorticisme secondaire. Le dosage de l’aldostérone combiné à l’amélioration durable<br />

du ionogramme a confi rmé le diagnostic de la maladie.<br />

CONCLUSION<br />

L’hypocorticisme félin est une maladie rare. Les signes sont peu spécifi ques et le<br />

diagnostic repose sur la réalisation d’un test de stimulation à l’ACTH pour mesure de<br />

la cortisolémie +/- aldostéronémie.<br />

Le pronostic est considéré excellent lorsque le traitement est mis en œuvre (1).<br />

• Bibliographie<br />

(1) Feldman and Nelson Canine and Feline Endocrinology and Reproduction 3rd edition<br />

Hypoadrenocorticism pag 435-439.<br />

(2) Peterson M, Greco D and Orth D Primary Hypoadrenocorticism in ten catsJVIM 3 (2) :<br />

55”58, 1989.<br />

(3) Boysen SR Fluid and Electrolyte Therapy in Endocrine Disorders : Diabetes Mellitus and<br />

HypoadrenocorticismVet Clin Sm Anim Prac 38 (2008) 699-717.<br />

(4) Stonehewanedr J and Tasker S Hypoadrenocorticism in a cat JSAP 2001 (42) 186-190.<br />

(5) Redden B and Rosenthal M Feline Hypoadrenocorticism Comp Cont Ed Vet 2005.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Relation fi nancière avec le laboratoire Bayer.

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