Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
L’ichtyose du Golden Retriever :<br />
Histoire d’un modèle génétique spontané<br />
C. ANDRÉ (1) , E. GUAGUÈRE (2) , A. GRALL (1) , S. PLANCHAIS (1) ,<br />
C. HITTE (1) , E. BENSIGNOR (3) , F. DEGORCE-RUBIALES (4) ,<br />
A. PAGOUTTE (1) , A. THOMAS (5) , M. LE GALLO (1) , G. QUENEY<br />
(5) , J. FONTAINE (6) F. GALIBERT (1)<br />
1. Institut de Génétique et Développement de Rennes, UMR6061 CNRS/<br />
Université de Rennes1, Faculté de Médecine, F- 35043 RENNES Cedex -<br />
2. Clinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598 avenue de Dunkerque,<br />
F-59160 LOMME - 3. Clinique Vétérinaire de la Boulais, 6 rue de la<br />
Mare Pavée, F-35510 CESSON-SÉVIGNÉ - 4. Laboratoire d’Anatomie<br />
Pathologique Vétérinaire du Sud-Ouest, 129 route de Blagnac, F-31201<br />
TOULOUSE Cedex 2 - 5. Antagene, Laboratoire de génétique animale, 2<br />
allée des Séquoias, F-69760 LIMONEST - 6. Clinique Vétérinaire, avenue<br />
Brugmann 425 B 1180 BRUXELLES<br />
L’intérêt et l’originalité du chien pour identifi er les bases moléculaires de maladies<br />
génétiques humaines tiennent à sa structure génétique unique : une seule espèce,<br />
répartie en plus de 350 races, se comportant chacune comme un isolat génétique.<br />
Ainsi, chaque race peut constituer un modèle spontané unique d’une maladie humaine<br />
donnée, homologue sur les plans physiopathologique, histologique et de<br />
réponse aux traitements. Nous démontrons ici que l’identifi cation des causes génétiques<br />
de l’ichtyose chez le Golden retriever apporte un nouvel éclairage sur la<br />
physiopathologie et la génétique des ichtyoses humaines, avec la découverte d’un<br />
nouveau gène impliqué dans l’homéostasie de la barrière cutanée. Nous montrons<br />
également l’intérêt de cette découverte pour la médecine vétérinaire et l’élevage, par<br />
le développement d’un test génétique utile pour le diagnostic et surtout le dépistage<br />
de cette affection dans la race.<br />
De façon à déterminer les bases génétiques de cette forme d’ichtyose chez le Golden<br />
retriever, nous avons collecté plus de 300 échantillons sanguins de Golden retrievers<br />
dont 100 sont atteints. Aucune prédisposition sexuelle n’est notée. L’étude génétique<br />
d’un pedigree de 150 chiens a permis de proposer un mode de transmission monogénique<br />
autosomique récessif. Un criblage génomique complet de 20 chiens sains et<br />
20 chiens atteints, non apparentés, utilisant les puces ADN 48 000 SNP (Affymetrix)<br />
a permis de mettre en évidence un locus chromosomique, associé à la maladie avec<br />
un très fort support statistique. L’analyse fi ne de la région a révélé la présence de<br />
gènes candidats métaboliques qui ont été séquencés et une mutation tronquante fut<br />
mise en évidence dans l’un d’entre eux. Cette mutation ségrége parfaitement selon<br />
un mode récessif avec la maladie : sur 100 chiens atteints, tous portent la mutation<br />
à l’état homozygote, et sur 150 chiens sains, 100 sont hétérozygotes (porteurs) et 50<br />
sont homozygotes sains. La mutation a été validée et avérée spécifi que des Golden<br />
retrievers atteints par l‘analyse de 300 Golden retrievers et 300 chiens d’autres races.<br />
Le gène identifi é est nouveau et sa fonction précise dans la physiopathologie de la<br />
maladie est en cours d’étude, ainsi que son implication dans des formes d’ichtyoses<br />
humaines pour lesquelles aucune cause génétique n’a été identifi ée à ce jour.<br />
La découverte de ce gène a donné lieu à un dépôt de brevet au noms du CNRS et de<br />
l’Université de Rennes1 et une licence internationale a été octroyée à Antagène pour<br />
la commercialisation de ce test génétique pour le diagnostic et surtout le dépistage,<br />
pour aider à une meilleure gestion de l’élevage.<br />
Cette maladie fréquente dans la race par suite de l’utilisation comme reproducteurs<br />
de champions atteints, s’est répandue dans la race dans les années 1980. La mutation<br />
n’étant à ce jour pas retrouvée chez les autres retrievers, la sélection de cet allèle est<br />
certainement spécifi que à la race et d’apparition récente. La fréquence de la mutation<br />
dans la race est actuellement estimée à 50 %, avec 40 % de chiens porteurs, 30 % de<br />
chiens atteints et 30 % de chiens sains. Cette ichtyose, d’apparition spontanée chez<br />
le Golden retriever et l’identifi cation de la cause génétique avec des analyses génétiques<br />
classiques, portant sur très peu de chiens, montre la puissance de ces modèles<br />
canins spontanés de maladies humaines.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Actualités dans la génétique des robes chez le Chien<br />
I. THIRIET<br />
TEXTE NON REMIS<br />
• 54 •<br />
HÉMATOLOGIE<br />
<strong>Programme</strong> général<br />
Quand et comment moduler le traitement<br />
d’une anémie hémolytique immunologique ?<br />
L. CHABANNE<br />
DMV, Pr. de Pathologie médicale, Département des Animaux de<br />
compagnie, Vet Agro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon, 1 av Bourgelat,<br />
F-69280 MARCY L’ETOILE.<br />
Le traitement des anémies immunologiques peut être abordé en deux temps. En tout<br />
premier lieu, il faut combattre la crise d’hémolyse et ses conséquences immédiates<br />
les plus délétères (hypoxie et thrombo-embolie), d’autant plus bruyantes que la crise<br />
est aiguë. Dans un deuxième temps, le traitement a pour but d’empêcher la production<br />
d’anticorps à l’origine de l’hémolyse.<br />
TRAITEMENT INAUGURAL<br />
Pour cette première étape, un consensus semble se dégager et s’organiser autour<br />
de 3 axes :<br />
1. Enrayer, si ce n’est arrêter, la crise d’hémolyse par l’utilisation de glucocorticoïdes<br />
à forte dose avec administration immédiate par voie veineuse de succinate de méthylprédnisolone<br />
(Solumédrol®, 2 à 4 mg/kg, 1 à 2 fois à 12 heures d’intervalle), puis<br />
relais per os à l’aide de prednisone ou de prednisolone à la même dose, répartie<br />
en 2 prises quotidiennes. L’utilisation de la dexaméthasone est parfois préférée par<br />
certains (0,3 mg/kg/jour IM ou per os).<br />
2. Combattre l’hypoxie par l’apport de sang, ou plus exactement d’hématies, voire<br />
de produits sanguins de substitution comme les hémoglobines polymérisées (type<br />
Oxyglobin®) lorsque le pronostic vital est directement engagé (anémie mal tolérée<br />
d’un point de vue clinique, hématocrite inférieur à 12 ou 15 %).<br />
3. Prévenir un risque de thrombo-embolie par l’utilisation d’aspirine à faible dose<br />
(0,5 mg/kg/jour), tandis que la mise sous héparine sera davantage réservée aux cas<br />
où une thrombo-embolie est avérée.<br />
TRAITEMENT DE FOND<br />
Pour cette 2e étape, de nombreuses interrogations ou incertitudes persistent quant<br />
à la meilleure stratégie à adopter. Le choix du principe actif à utiliser, son utilisation<br />
seule ou combinée, les doses, la durée des traitements, restent des variables très<br />
discutées et dépendent également de la réponse individuelle de chaque malade. Les<br />
critères pris en compte, et les solutions préconisées, sont :<br />
Origine<br />
- Anémies immunologiques secondaires : Le traitement de fond repose sur l’élimination<br />
de l’agent causal quand il peut l’être (traitement anti-infectieux ou anti-parasitaire,<br />
arrêt du médicament dans le cas d’un phénomène immuno-allergique) ou sur le<br />
traitement de la maladie associée. A priori, il n’y a pas lieu dans ce cas de renforcer<br />
le traitement immunosuppresseur inaugural qui doit pouvoir être arrêté rapidement.<br />
L’utilisation parfois systématique d’antibiotiques, et principalement de doxycycline,<br />
se veut une réponse à la mise en cause fréquente d’agent infectieux de type rickettsie<br />
au cours de ces anémies.<br />
- Anémies immunologiques primaires (idiopathiques ou auto-immunes) : Les immunosuppresseurs<br />
sont le pilier du traitement de fond, avec en premier lieu la corticothérapie<br />
qui a été initiée lors du traitement inaugural. Un autre traitement immunosuppresseur<br />
sera facilement associé dans ce cas à la corticothérapie. On privilégie<br />
actuellement l’azathioprine chez le chien (Imurel®) à la dose de 2 mg/kg/jour. Son<br />
utilisation dans l’espèce féline s’avère plus délicate (demandant des posologies beaucoup<br />
plus réduites : 0,3 mg/kg/jour, voire 1 mg/kg tous les 2 jours), si bien qu’on lui<br />
préfère le chlorambucil (Chloraminophène®) dans cette espèce à la dose de 0,1 à 0,2<br />
mg/kg/jour ou la cyclosporine A (Néoral®, Atopica®) à la dose de 1 à 5 mg/kg/jour<br />
répartie en 2 prises quotidiennes. Cette dernière peut également être utilisée chez le<br />
chien à la dose de 5 à 10 mg/kg/jour répartie également en 2 prises quotidiennes.<br />
Effi cacité<br />
Les paramètres à prendre en compte pour apprécier l’effi cacité des traitements immunosuppresseurs<br />
sont d’abord cliniques, puis hématologiques (normalisation de<br />
l’hémogramme) et, enfi n, immunologiques à travers la normalisation des critères<br />
du diagnostic immunologique (disparition de l’auto-agglutination en milieu salin,<br />
diminution de la sphérocytose, négativation ou diminution du titre anticorps lors du<br />
test de Coombs direct). Sur un animal stabilisé à l’issue du traitement inaugural, la<br />
réponse doit être évaluée 8 à 10 jours après le début de la corticothérapie pour juger<br />
d’une réponse. Le traitement ne devrait pas être arrêté avant que l’ensemble des 3<br />
paramètres ne l’autorise.<br />
Dans le cas de la ciclosporine A, avant de se prononcer sur son effi cacité, il peut être<br />
conseillé de s’assurer que la concentration sanguine obtenue est à un niveau jugé