Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
VACCINATION : RENDEZ-VOUS IMMUABLE ?<br />
Les vaccins essentiels<br />
En France, à l’exception du vaccin antirabique, il n’existe pas de consensus en matière<br />
de vaccination. Aux USA la terminologie utilisée par le groupe chargé de l’étude des<br />
vaccins canins du AAHA et par le comité consultatif chargé de l’étude des vaccins<br />
félins du AAFP certains vaccins sont qualifi és “d’essentiels », au vu de la gravité et de<br />
la prévalence de l’infection, de l’effi cacité et de l’absence de dangerosité du vaccin.<br />
Pour le chien il s’agit du vaccin vivant modifi é ou le vaccin recombinant de la maladie<br />
de Carré canine, la vaccin vivant modifi é de la parvovirose (CPV-2), le vaccin vivant<br />
modifi é de l’adénovirose-2 (CAV-2). Pour le chat du vaccin de la panleucopénie (parvovirose<br />
féline), du vaccin (combiné) de l’herpèsvirose-1 et de la calicivirose. L’espace<br />
de temps entre les rappels recommandés par l’AAHA peut être différent de celui<br />
indiqué par le laboratoire qui commercialise le vaccin.<br />
La primovaccination du chien<br />
Pour les chiots, les vaccins devraient être inoculés au moins trois fois entre les âges<br />
de 6 et 13 semaines avec un vaccin vivant modifi é ou un vaccin recombinant de la<br />
maladie de Carré, un vaccin vivant modifi é de la parvovirose-2 et un vaccin vivant<br />
modifi é de l’adénovirose-2. On recommande un intervalle de 3 à 4 semaines entre les<br />
inoculations. Les vaccins ne doivent pas être administrés à des intervalles de moins de<br />
2 semaines quel que soit l’antigène. Les âges sont de 2, 3 et 4 mois, ou trois semaines<br />
d’intervalle en commençant dès l’âge de 6 semaines. Soit 4 doses de vaccins en terminant<br />
à l’âge de 14-16 semaines, par crainte d’une interférence avec les anticorps<br />
maternels lors de l’utilisation de vaccins vivants modifi és. Les vétérinaires sont mis en<br />
garde d’utiliser tous les vaccins commercialisés contre toutes les maladies. Exception<br />
lorsque le risque d’infection est considéré particulièrement élevé comme la maladie<br />
de Lyme dans certaines les régions des Etats-Unis.<br />
La vaccination du chien adulte<br />
L’AAHA recommande que, quel que soit le fabricant, tous les vaccins vivants modifi és<br />
et tous les vaccins recombinants contre la Maladie de Carré (il n’existe pas de vaccins<br />
à virus tué contre la maladie de Carré) et tous les vaccins vivants modifi és contre la<br />
parvovirose et l’adénovirose-2 soient administrés tous les trois ans suivant le rappel<br />
effectué un an après la vaccination initiale. La vaccination annuelle est également<br />
pratiquée et représente elle aussi un critère aux Etats-Unis. Il n’existe aucune directive<br />
légale ou éthique pour le vétérinaire, quant au protocole de vaccination triennale.<br />
La primo-vaccination du chien adulte<br />
Lorsque les chiens présentés pour une première vaccination sont âgés de plus de 16<br />
semaines, il n’y a pas lieu de craindre des interférences de concentrations d’anticorps<br />
maternels passivement acquis. Donc, une dose unique de vaccin vivant modifi é (ou<br />
d’un recombinant) devrait induire une réponse immunitaire protectrice. Cependant<br />
les directives usuelles et l’usage conventionnel font que la première vaccination du<br />
chien âgé de plus de 16 semaines comprenne deux doses des vaccins essentiels injectés<br />
à 3-4 semaines d’écart.<br />
Le risque élevé d’exposition<br />
L’administration des vaccins essentiels aux chiens vivant dans un environnement<br />
considéré à risque élevé d’exposition justifi e un protocole de vaccination différent de<br />
celui recommandé pour les chiens vivant chez des propriétaires. Il est important que<br />
ces vaccins soient administrés au moment de l’admission au refuge. Utiliser alors des<br />
vaccins vivants modifi és ou des vaccins recombinants plutôt que des vaccins tués.<br />
Les Vaccins félins essentiels et les recommandations pour leur administration (basées<br />
sur le rapport de 2006 du groupe chargé de l’étude des vaccins de l‘American Association<br />
of Feline Practitioners).<br />
La vaccination initiale féline<br />
Tous les chats domestiques devraient être vaccinés contre la panleucopénie (FPV),<br />
l’herpèsvirus-1, le calicivirus félin (FCV). Les directives pour l’administration de la vaccination<br />
initiale chez le chaton diffèrent sensiblement des directives données par la<br />
plupart des fabricants. Des études récentes préconisent d’étendre les inoculations de<br />
la vaccination initiale au-delà de l’âge de 12 semaines afi n de prévenir l’interférence<br />
des anticorps maternels. Le comité consultatif de l’AAFP recommande de commencer<br />
dès l’âge de 6 semaines et de pratiquer une inoculation toutes les 3-4 semaines<br />
jusqu’à l’âge de16 semaines. La mise en place d’un protocole comportant trois doses,<br />
semblable au protocole recommandé chez le chiot, est un programme de vaccination<br />
sensé dans lequel un vaccin combiné est administré aux âges approximatifs de 2, 3 et<br />
4 mois en évitant des vaccins à virus tués.<br />
La vaccination du chat adulte<br />
Il est recommandé d’administrer les vaccins contre le FPV, le FHV-1 et le FCV tous les<br />
3 ans, que le chat reçoive des vaccins tués ou vivants atténués. Les durées d’immunité<br />
protectrice sont de 5 ans.<br />
• 64 •<br />
Le risque élevé d’exposition<br />
Les chatons devraient recevoir un vaccin vivant modifi é combiné pour le FPV, FHV-1,<br />
et le FCV lors de leur admission. Les chatons devraient être inoculés dès l’âge de 4 à<br />
6 semaines. Des rappels devraient être administrés toutes les deux semaines jusqu’à<br />
l’âge de 16 semaines aux chats qui demeurent au refuge.<br />
AU DELÀ DU TABOU<br />
Les causes d’échec dues au vaccin<br />
Mauvaise conception et qualité du vaccin<br />
Il peut s’agir d’un protocole incorrect de l’essai clinique (trop faible nombre d’animaux<br />
participant à l’essai, pas de groupe témoin, méthodologie de diagnostic mal<br />
choisie, pas d’épreuve virulente, conditions de laboratoire très différentes des conditions<br />
naturelles, distorsion entre test indiquant une protection et protection réelle,<br />
d’antigènes incorrectement choisis lors de maladie polymicrobienne, trop faible pourcentage<br />
de population immunisée, d’une atténuation excessive ou incomplète du<br />
vaccin, d’une inactivation du vaccin après sa fabrication<br />
Induction d’une immunodépression par le vaccin<br />
Certains vaccins polyvalents peuvent induire une immunodépression, les mêmes<br />
constituants vaccins injectés isolés ne provoquent pas cette défaillance. A l’inverse<br />
les essais réalisés dans les années 70 ont montré un caractère de synergie de l’association<br />
pour les différentes valences associées.<br />
Les causes d’échec dues au praticien<br />
Considérer stockage, conservation, utilisation immédiate d’un vaccin reconstitué lyophilisé,<br />
utilisation de seringues stériles à usage unique, injection de la totalité de la<br />
dose, mélange de vaccins non recommandés, autre solvant, bonne voie d’administration,<br />
moment de la vaccination proposé. C’est seulement à trois mois que la majorité<br />
des chiens et à 2,5 mois des chats, n’ont plus d’immunité passive. La corticothérapie<br />
ne semble pas gêner la vaccination et le développement d’une immunité vaccinale.<br />
Echecs de la vaccination dus au malade<br />
L’agent pathogène est présent avant l’injection vaccinale. L’immunité vaccinale est<br />
contrecarrée par l’immunité passive transmise par la mère. Lors de l’utilisation de<br />
vaccins atténués le développement de formes atténuées.<br />
L’immunodepression expérimentale ou spontanée<br />
Les pseudo-échecs et les accidents<br />
Réaction d’hypersensibilité lors de la vaccination : Hypersensibilité de type III (Hépatite<br />
de Rubarth avec le CAV1), leucose (réactions d’hypersensibilité de type I, II et<br />
III, polyarthrites ). Absence contre certaines souches microbiennes (leptospirose). Un<br />
autre agent microbien mime cliniquement l’agent éliminé par le vaccin Chlamydiose<br />
vis-à-vis de l’herpès virose, de la calicivirose, de la toxoplasmose vis-à-vis du virus<br />
de Carré. Stimulation d’une processus auto-immunitaire par la vaccination : diabète,<br />
maladie d’Addison, lupus systémique etc.… Vaccin contaminé : parvovirus félin et<br />
virus de la blue tongue.<br />
Diagnostic d’un échec ou d’un accident de vaccination<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
La vaccination annuelle a-t-elle du sens ?<br />
E. THIRY (1) , D. THIRY (2) , A. ZICOLA (3)<br />
1. DMV, DScVét, DiplECVPH - 2. DMV - 3. DMV, DEA.<br />
Virologie vétérinaire et maladies virales animales, département des<br />
maladies infectieuses et parasitaires,<br />
Faculté de médecine vétérinaire, Université de Liège, BELGIQUE<br />
La vaccination annuelle a du sens, mais elle doit être raisonnée en fonction de l’âge<br />
du chien ou du chat et des valences vaccinales nécessaires à injecter selon la situation<br />
épidémiologique. Une vaccination réfl échie prendra donc en compte plusieurs<br />
éléments.<br />
Le premier rappel annuel, soit un an après l’accomplissement du protocole de primovaccination,<br />
est indispensable. Il fait partie intégrante du schéma de vaccination de<br />
base. Il permet en effet d’immuniser des animaux mal vaccinés, par exemple à cause<br />
d’une interférence colostrale très élevée ou d’une immunodépression qui auraient<br />
réduit l’effi cacité de la primo-vaccination. Ce premier rappel annuel comprendra l’ensemble<br />
des valences vaccinales essentielles (core vaccines).<br />
Chez l’animal adulte, les rappels ultérieurs seront espacés en fonction de la durée<br />
d’immunité connue pour les différents vaccins. Il convient également de suivre les<br />
recommandations de consensus émises par des groupes d’experts comme celui de la<br />
World Small Animal Veterinary Association (WSAVA) pour le chien et du European<br />
Advisory Board on Cat Diseases (ABCD) pour le chat. En plus des qualités intrinsèques<br />
du vaccin, le style de vie de l’animal, de même que le risque épidémiologique qu’il<br />
court sont pris en considération dans ces recommandations.