12.07.2015 Views

Maisons du sud-ouest - Le Canard Gascon

Maisons du sud-ouest - Le Canard Gascon

Maisons du sud-ouest - Le Canard Gascon

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’aventure de la restauration dansle triangle d’or (<strong>Le</strong>ctoure/Condom/Fleurance)L’état de délabrement de certaines bâtisses à vendre n’arrête pas les accros de la restauration. Sicertains se découragent avant même d’avoir commencé les travaux et si d’autres flanchent en coursde route, en revanche la plupart des candidats à la réhabilitation d’une vieille maison finissent parmener leur projet à bien.Jacques FurlanPendant les travauxUn bel exemple d’acharnementet d’opiniâtretéest celui de Jean-Louiset Véronique. Las de leur Vauclusetrop richement fréquenté,ils se sont mis en quête d’unemaison dans le <strong>sud</strong>-<strong>ouest</strong>. <strong>Le</strong>Gers et plus précisément cequ’on appelle à présent « letriangle d’or » (entre <strong>Le</strong>ctoure,Condom et Fleurance) les aconvaincus. En septembre 2005ils tombaient sous le charmede deux belles bâtisses situéesdans les écarts de Terraube etdominant la campagne environnante.Marché conclu à près de250 000 €. Comme Jean-Louisest maçon de profession il sesentait parfaitement capable detransformer lui-même ces ruinesen petits paradis. Dès juin2006 il débarquait avec femmeet enfants (deux) pour bivouaquerdans l’une des maisonstrès sommairement aménagée.Objectif : finir la restaurationde l’ensemble pour le mois dejuin 2008. Un pari audacieuxqui est en train d’être gagné.L’un des bâtiments a été terminé« Ici c’est encore tranquille. Comme l’étaitla Provence il y a un demi siècle. »26 - <strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> A-MP - N°16


RetaperJacques FurlanLa maison avant l’achataprès un an de travaux. Commed’ailleurs Jean-Louis l’avaitprévu. Il s’agit d’un gîte destinéà la location et qui a déjà trouvépreneur. Il faut dire que la vueest superbe et la réhabilitationréussie. Avec même une piscineréalisée dans la foulée.<strong>Le</strong> couple (Véronique est devenueaussi maçon) a encore unedizaine de mois pour terminer ledeuxième bâtiment dans les délaisqu’il s’est fixé. Et c’est bienparti. Il comprendra l’habitationfamiliale plus trois chambresd’hôtes.Quand on demande à Jean-Louis pourquoi il a choisi leGers sa réponse est claire : « icic’est encore tranquille. Commel’était la Provence il y a un demisiècle. Là-bas c’est la cohue etles prix sont hallucinants. Impossible,sans dépenser unevraie fortune, de trouver un pro<strong>du</strong>itéquivalent à ce que nousavons pu acheter ici. »Evidemment il ne faut pas resterles deux pieds dans le même sabotpour mener à bien une telleaventure. D’autant que, s’il possédaitun parfait savoir-faire,Jean-Louis ne disposait qued’un outillage rudimentaire. Il adû investir comme une entrepriseachetant même un tractopellequi lui fait gagner un tempsprécieux. L’autre difficulté estle coût des matériaux commele bois et le fer qui augmententà la vitesse grand V. De mêmeque les pro<strong>du</strong>its dérivés <strong>du</strong> pétrole.Et puis il y a les normesde plus en plus contraignanteset en conséquence coûteuses.Toutes ces raisons amènent lecouple à ne pas perdre de temps.En se demandant comment lesanciens pouvaient réaliser desi nobles bâtiments avec desmoyens financiers et techniquesmoins importants. Peut être unequestion de respect des sites, detemps et de culture intrinsèque.Jacques FurlanCette jolie bâtisse située à quelquesencablures de <strong>Le</strong>ctoure avait été achetéepar un couple d’américains Jacqueset Amalphie. Ils habitaient un villagevoisin où ils avaient aussi acquis deuxmaisons qu’ils ont restauré. La troisièmeréhabilitation était au dessusde leurs forces. Ils ont tout reven<strong>du</strong>et sont retournés à Philadelphie.La preuve que la réalité nesuit pas toujours le rêve.Jacques Furlan<strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> A-MP - N°16 - 27


RetaperDes maçons au pied <strong>du</strong> mur«Au pied <strong>du</strong> mur»... il y a deux ans, la chambre des métiers a pris la maxime... au pied de la lettre !Et elle a récompensé Pierre Puppato de <strong>Le</strong>ctoure. Des honneurs qu’il partage avec son père.Julien et Pierre Puppato<strong>Le</strong> père peut être fier de sonfils. Et réciproquement. Ilest vrai que pour les Pupatto,2005 fut l’année de tousles honneurs. Avec un doubleévénement. D’abord, un belanniversaire pour l’entreprisefamiliale qui fêtait ses quaranteans d’existence. Ensuite, parceque la chambre des métiers <strong>du</strong>Gers consacra officiellementla maison Puppato pour sonsavoir-faire.Réhabilitation d’un porcheJacques FurlanJacques FurlanQue de chemin parcouru depuisce jour de 1949 où le petit Juliendébarquait avec ses parentsde sa Vénétie natale. Il avaitalors 14 ans et tous ses rêvesd’immigré parfaitement intacts.Des rêves qui pour devenir réalitéallaient demander beaucoupde courage et de persévérance.Comme Julien ne manquait nide l’un ni de l’autre, il fonçadans le travail. Dans un premiertemps, et pendant 8 ans, ilfut ouvrier agricole. Puis changementde cap. Comme pourconfirmer une citation des « Ritals» de Cavana : « <strong>Le</strong>s Italiens<strong>du</strong> Nord sont maçons, ceux <strong>du</strong>Sud sont gangsters » il entrepritun apprentissage dans le bâtimentau centre de formationprofessionnel des a<strong>du</strong>ltes deMontauban. Son CAP dans lacaisse à outils, il prend son premieremploi de maçon en 1958,chez Louis Gavazzi à <strong>Le</strong>ctoure.Sept ans plus tard, en 1965, ilcrée sa propre société qu’il dirigeavec un associé, puis avecson fils aîné. Hélas, alors quel’entreprise est en plein essor(jusque 15 personnes), son filstrouve la mort dans un tragiqueaccident. C’est son deuxièmefils qui le seconde depuis.Pierre le bien nomméCe deuxième fils, c’est Pierre.Un nom qui sonne bien pourse bâtir un avenir dans le bâtiment.D’autant que chez lesPuppato on joue à fond la cartede la construction traditionnelleet plus particulièrement de larestauration. D’où la place quetient la taille de pierres danscette entreprise très polyvalente.L’équipe se composeaujourd’hui de onze personnes,très spécialisées dans la rénovationet la réhabilitation. Des« pro » pour tout ce qui toucheà la maçonnerie, à la plâtrerie etUne équipe spécialisée dans larénovation et la réhabilitation.au carrelage. <strong>Le</strong> créneau se révèleporteur auprès d’une clientèlenouvelle. A 75% des gensvenant d’ailleurs. Pour moitiédes Parisiens (ou assimilés)et pour moitié des étrangers,surtout des Anglais mais aussides Allemands, Néerlandais etAméricains.Une clientèle très sensible ausavoir faire de l’entreprise Pupattoqui s’est spécialisée dansUne spécialité : la taille de pierreJacques Furlanles badigeons et autres en<strong>du</strong>itsà base de chaux aérienne teintéeaux pigments. <strong>Le</strong> stuc (en<strong>du</strong>itsde plâtre enrichi de colle et depoussière de marbre ou de calcaire)n’a plus de secret pourPierre qui a multiplié les stageset formations afin de devenirun professionnel de la rénovation<strong>du</strong> patrimoine ancien. Degros chantiers ont ainsi pu êtreréalisés. Des termes de <strong>Le</strong>ctoureà l’hôpital de Mauvezinen passant par d’importantespropriétés anciennes, l’entreprisePuppato a parfois <strong>du</strong> malà fournir. D’où la réalisationd’un nouvel atelier de taille depierre équipé d’une débiteusemoulureuse automatisée et d’unpont roulant. Un investissementde près de 200 000 € qu’il fallaitamortir. Car Pierre Puppatone cache pas les difficultés querencontrent les artisans pourtenir le coup. Compte tenu descharges mais aussi <strong>du</strong> problèmede recrutement de maçons à lafois qualifiés et motivés. Unleitmotiv chez cet entrepreneurqui s’étonne qu’en cette périodede fort chômage, le recrutementsoit si difficile. Alors que dansle même temps la forte demandede chantiers ne peut être satisfaite.De toute évidence pourlui, aujourd’hui, si le bâtimentva, et c’est le cas, tout ne va paspour autant.Jacques Furlan.28 - <strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> A-MP - N°16

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!