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N°22 : Unités de restauration et production ... - FOOD MAGAZINE

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écupération <strong>de</strong>s subventions?<br />

Il faut reconnaître que la procédure<br />

d’attribution <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s a été considérablement<br />

simplifiée.<br />

Au lieu d’attendre <strong>de</strong>ux ans, l’on est<br />

aujourd’hui à un délai <strong>de</strong> 45 jours mais<br />

il est vrai aussi qu’il y a beaucoup <strong>de</strong><br />

paperasse.<br />

Malgré le réchauffement<br />

climatique, certaines zones <strong>de</strong><br />

plus en plus ari<strong>de</strong>s continuent<br />

à produire <strong>de</strong>s cultures très<br />

consommatrices en eau, les<br />

céréales notamment. Pensez-vous<br />

que ce choix est soutenable ?<br />

Plus que le phénomène climatique, je<br />

crois qu’à court <strong>et</strong> moyen termes, le<br />

choix d’une culture dépendra davantage<br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sa rémunération sur<br />

le marché. Si les céréales sont bien rémunérées<br />

<strong>et</strong> que les producteurs sentent<br />

qu’il est toujours aussi intéressant d’en<br />

produire, ils continueront <strong>de</strong> le faire. Si<br />

l’on veut intégrer le facteur raréfaction<br />

<strong>de</strong> l’eau, les céréales sont beaucoup<br />

moins concernées que d’autres types <strong>de</strong><br />

cultures (riz, maïs, b<strong>et</strong>terave, agrumes,<br />

<strong>et</strong>c.). Elles consomment n<strong>et</strong>tement moins<br />

d’eau <strong>et</strong> c<strong>et</strong> avantage se trouve encore<br />

renforcé avec la recherche génétique<br />

qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s espèces moins<br />

consommatrices en eau <strong>et</strong> en engrais.<br />

De plus, je crois qu’au lieu <strong>de</strong> parler <strong>de</strong><br />

réchauffement climatique, il faudrait<br />

évoquer la question en termes <strong>de</strong> changement<br />

climatique. C’est une idée qui commence<br />

à gagner du terrain au niveau <strong>de</strong>s<br />

cercles scientifiques. Elle signifie que<br />

l’on va assister à <strong>de</strong>s cycles climatiques<br />

extrêmes entraînant tantôt <strong>de</strong>s sécheresses<br />

très dures, tantôt <strong>de</strong>s pluviométries<br />

diluviennes parfois.<br />

Etes-vous préparés<br />

à une telle situation ?<br />

Pour faire face à une telle situation, il<br />

y a <strong>de</strong>s investissements considérables à<br />

réaliser par l’Etat afin <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place<br />

<strong>de</strong>s réseaux d’assainissement capables<br />

d’assurer l’évacuation sans dégâts <strong>de</strong>s<br />

précipitations extrêmes. Il faut aussi<br />

investir dans l’installation <strong>de</strong> réseaux<br />

d’irrigation pour perm<strong>et</strong>tre un arrosage<br />

suffisant <strong>de</strong>s champs en temps <strong>de</strong> sécheresse.<br />

Pour l’heure, nous agissons en<br />

fonction <strong>de</strong> données dont nous sommes<br />

sûrs aujourd’hui. Le changement <strong>de</strong><br />

climat n’est pas l’affaire <strong>de</strong> quelques<br />

<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 23 / Du 15 Juin au15 Juil. 2010 34<br />

années.<br />

Plusieurs industriels pointent du<br />

doigt la disparité fiscale entre<br />

l’amont <strong>et</strong> l’aval pour expliquer<br />

la difficulté <strong>de</strong> constituer une<br />

filière agrégée <strong>et</strong> intégrée. Qu’en<br />

pensez-vous ?<br />

Il faut préciser d’abord que 75% <strong>de</strong>s exploitations<br />

agricoles se situent en <strong>de</strong>hors<br />

du champ d’application <strong>de</strong> la fiscalité<br />

pour la simple raison que leurs revenus<br />

se situent en <strong>de</strong>ça du seuil imposable. Il<br />

reste alors les grands domaines ; ceux-là<br />

ne sont pas contre une fiscalisation du<br />

secteur. Précisons au passage que, <strong>de</strong><br />

toutes les manières, l’exonération fiscale<br />

prendra fin en 2013. Précisons aussi, à<br />

ce propos, que l’exonération ne concerne<br />

que l’Impôt sur le Revenu (IR). Autrement<br />

dit, l’agriculteur supporte toutes les<br />

autres taxes, notamment la TVA : nous<br />

ach<strong>et</strong>ons <strong>de</strong>s semences, du matériel,<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s ficelles… Tout cela en<br />

payant la TVA sans pouvoir la récupérer.<br />

Nous ne sommes pas contre une réforme<br />

fiscale mais cela doit se faire d’une<br />

manière juste <strong>et</strong> équitable <strong>et</strong> ne doit pas<br />

rem<strong>et</strong>tre en cause la compétitivité <strong>de</strong>s<br />

opérateurs.<br />

Vous savez, en Egypte par exemple,<br />

les exploitations bénéficient <strong>de</strong> l’eau<br />

gratuitement sans parler d’un dumping<br />

social défiant toute concurrence (pas<br />

<strong>de</strong> syndicats, pas <strong>de</strong> grève, <strong>et</strong>c.). Donc,<br />

il faut rester vigilant <strong>et</strong> surtout ne pas<br />

m<strong>et</strong>tre en péril la compétitivité <strong>de</strong> notre<br />

agriculture.<br />

Pourquoi ne pas réfléchir à un système<br />

purement marocain qui prend en considération<br />

les spécificités <strong>de</strong> chaque région,<br />

voire <strong>de</strong> chaque filière, une régionalisation<br />

avancée <strong>de</strong> la fiscalité agricole ?<br />

En ce qui concerne le cas précis <strong>de</strong><br />

l’agro-industrie, je considère que le<br />

fait <strong>de</strong> taxer l’agriculteur ne règle pas<br />

le problème <strong>de</strong> l’agro-industriel. C’est<br />

pourquoi, il faut à mon avis poser le<br />

problème autrement. Cela dit, nous ne<br />

sommes pas contre une TVA sociale <strong>de</strong><br />

7% pour les produits <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> consommation<br />

tels que le lait par exemple.<br />

Que pensez-vous <strong>de</strong> l’idée<br />

<strong>de</strong> réforme du système <strong>de</strong><br />

compensation actuel ?<br />

Tout le mon<strong>de</strong>, y compris les pouvoirs<br />

publics, est d’accord pour dire qu’il faut<br />

aujourd’hui changer le système d’enca-<br />

drement <strong>de</strong>s prix actuel. Cela dépasse en<br />

eff<strong>et</strong> notre champ <strong>de</strong> responsabilité en<br />

tant que fédération professionnelle. Mon<br />

sentiment personnel est qu’il faut supprimer<br />

la farine nationale <strong>de</strong> blé tendre<br />

parce qu’elle empêche le bon fonctionnement<br />

<strong>de</strong> toute la filière céréalière <strong>et</strong> ne<br />

remplit pas les objectifs pour lesquels<br />

elle est produite.<br />

Il est temps <strong>de</strong> changer tout le système<br />

<strong>de</strong> compensation en ouvrant un débat national<br />

afin <strong>de</strong> trouver le meilleur moyen<br />

perm<strong>et</strong>tant à la fois <strong>de</strong> préserver le pouvoir<br />

d’achat <strong>de</strong>s couches défavorisées,<br />

<strong>de</strong> garantir leur accès aux <strong>de</strong>nrées <strong>de</strong> première<br />

nécessité mais assurant aussi une<br />

rémunération satisfaisante (ou du moins<br />

non pénalisante) <strong>de</strong> la <strong>production</strong> agricole<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> son écrasement. Notre espoir<br />

est que ce problème soit résolu pendant<br />

le mandat du gouvernement actuel parce<br />

que nous avons la chance d’avoir <strong>de</strong>s<br />

ministres en charge <strong>de</strong> la question d’une<br />

même génération <strong>et</strong> qui s’enten<strong>de</strong>nt sur<br />

la nécessité <strong>de</strong> la réforme.<br />

La mise à niveau <strong>de</strong>s ressources<br />

humaines est un préalable pour<br />

la réussite <strong>de</strong> toute réforme.<br />

Disposez-vous d’un plan d’action<br />

dans ce sens ?<br />

Il est indéniable que le facteur humain<br />

est la clé <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> tout changement,<br />

il peut être le talon d’Achille en cas<br />

d’échec. D’ailleurs, la majorité <strong>de</strong>s plans<br />

sectoriels qui ont concerné l’agriculture<br />

ont échoué parce qu’ils ont négligé<br />

le côté R.H. Mais la mise à niveau<br />

souhaitée <strong>et</strong> nécessaire ne peut être la<br />

question <strong>de</strong> quelques années. Il s’agit<br />

plutôt d’un processus long s’étalant sur<br />

plusieurs générations. Une bonne partie<br />

<strong>de</strong>s agriculteurs-producteurs que nous<br />

avons aujourd’hui est là <strong>de</strong>puis l’indépendance<br />

; la relève n’est pas assurée <strong>et</strong><br />

très souvent la succession s’effectue au<br />

détriment <strong>de</strong> l’activité agricole à travers<br />

le morcellement <strong>de</strong>s terres héritées. Pour<br />

ce qui est <strong>de</strong> la formation, aussi bien<br />

l’Etat que l’agrégateur (dans le cadre du<br />

plan Maroc Vert) ont une responsabilité<br />

à assumer. L’Etat assure une formation<br />

transversale à toutes les filières. Cela<br />

s’effectue par le bais <strong>de</strong>s directions<br />

régionales qu’il faut renforcer <strong>et</strong> étoffer.<br />

Quant à l’agrégateur, il apporte une<br />

expertise à la carte du type techniques<br />

<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau ou comment éviter<br />

d’avoir <strong>de</strong>s résiduels, <strong>et</strong>c.<br />

Propos recueillis par Nabil TAOUFIK

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