AGRICULTURE
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2. ACCROÎTRE LA PRODUCTIVITÉ ET AMÉLIORER L’ACCÈS AUX MARCHÉSRehausser la productivité du secteur agricoleLes systèmes d’exploitation agricole en Afrique subsaharienne sont très divers, enraison de l’immense disparité des conditions tant agro-écologiques que socioéconomiques.Dans beaucoup de régions, la pression sur les ressources s’est fortementaccentuée; avec le net raccourcissement des périodes de régénération des jachères, desparcours et des forêts, la productivité des systèmes traditionnels baisse, les élémentsnutritifs du sol sont exploités de façon excessive et la couverture du sol est détruite.Pourtant, paradoxalement, comme le notent la FAO et la Banque mondiale (2001), ilsubsiste en Afrique subsaharienne d’immenses zones dont le potentiel est inexploité, et oùil serait possible d’accroître la productivité des terres non irriguées et de développerl’irrigation. Pour plusieurs des principales cultures aussi – maïs, manioc et riz enparticulier – il existe déjà des variétés améliorées sur lesquelles fonder cette exploitation.Toute tentative faite pour exploiter ces potentiels en vue d’améliorer la productiondoit cependant, avant tout, tenir compte de la diversité de l’Afrique. Des recommandationsde type unique concernant les techniques d’intensification, du genre de celles qui ontpropagé la Révolution verte à de vastes superficies de rizières/terres à blé en Asie du Sud,ne trouvent généralement d’écho qu’auprès de producteurs dispersés en Afriquesubsaharienne – souvent ceux-là seuls, principalement dans les mondes ruraux 1 et 2, quisont bien reliés aux marchés et qui peuvent accéder facilement aux services financiers.Pendant de longues années encore, la seule façon d’aller de l’avant pour les producteurs etles travailleurs pauvres des mondes ruraux 2, 3 et 4, et la base de toute nouvelleamélioration technique, sera sans doute de commencer par une meilleure gestion desressources naturelles d’ores et déjà disponibles. Il faut élaborer de nouvelles formesd’utilisation durable qui puissent remplacer les systèmes de jachères et de pâturages detranshumance qui, dans le passé, assuraient la subsistance de populations moins denses.Du fait de la diversité des systèmes et de la multiplicité des problèmes actuels et de leursorigines, les solutions techniques seront beaucoup plus spécifiques aux lieux et aux clientsque dans les autres régions.Les politiques mises en œuvre pour amorcer ces formes de changement doivent suivretrois axes principaux : assurer la sécurité de l’accès aux ressources; amener les utilisateursdes ressources à concevoir et diffuser eux-mêmes de nouveaux systèmes de production;partager les coûts de la transition avec les utilisateurs des ressources.Il faut du temps pour engager la spirale de hausse de la productivité et derenforcement de la durabilité en se fondant sur des processus biologiques – agricultureécologique pour limiter l’érosion et améliorer la fertilité grâce au paillage et à la réductiondes labours, lutte intégrée contre les ravageurs ou gestion intégrée de la fertilité des sols,par exemple. Les stratégies mises en œuvre doivent assurer aux producteurs susceptiblesd’adopter ces pratiques un accès fiable à leurs terres, soit en tant que propriétaires privés,soit en tant qu’exploitants fermiers à moyen terme ou conformément au droit coutumier.Eu égard à la diversité des modifications qu’il pourrait être nécessaire d’apporter auxpratiques, il n’est pas possible de recourir uniquement aux modèles d’organisation qui fontappel à des compétences techniques externes pour opérer les changements. Ce sont lesproducteurs eux-mêmes qui en savent le plus sur les ressources et les risques locaux et surles modifications techniques qui sont, ou ne sont pas, compatibles avec les conditions devie locales. Les méthodes appliquées doivent se fonder sur la participation afin decommuniquer les exigences du terrain à ceux qui fournissent un soutien sous forme de52VERS UNE CROISSANCE PRO-PAUVRES : L’<strong>AGRICULTURE</strong> – © OCDE 2006