AGRICULTURE
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3. PROMOUVOIR LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITÉS RÉMUNÉRATRICESindividuels que sont la maladie chronique, les accidents et la mort. On réduit les risques endiversifiant ses moyens de subsistance, et la mobilité est le principal moyen d’y parvenir(même s’il n’est pas le seul).L’urbanisation est un puissant moteur de migrations et de déplacements quotidiensdu fait des possibilités économiques que les zones urbaines offrent à la population rurale :emplois mieux rémunérés, nouvelles compétences et mutations culturelles. Cespossibilités peuvent être particulièrement bénéfiques pour les groupes de tout tempsdéfavorisés comme les populations tribales, les personnes appartenant aux castesinférieures (en Asie du Sud) et les femmes. Contrairement aux idées reçues concernantl’urbanisation et les migrations, les taux de migration (permanente et temporaire) vers leszones urbanisées ne baissent pas, bien que beaucoup de migrants vivent dans desconditions effroyables et travaillent dans le secteur informel, où l’emploi est précaire etsous-payé. Pourquoi? Parce que les marchés du travail urbains offrent des possibilités sanspareilles de passer rapidement d’un emploi à un autre, de diversifier ses sources de revenuet de s’élever dans l’échelle sociale en partant d’un niveau très bas de patrimoine et decompétences.Selon les tenants de la « désagrarianisation », une part importante et croissante deshabitants des zones rurales ne peut plus compter sur l’agriculture pour lui fournir desmoyens de subsistance suffisants. La production agricole se trouve donc reléguée au rangd’activité à temps partiel, résiduelle ou de repli (Bryceson et Bank, 2001; Bryceson, 2002). Enl’occurrence, certains des facteurs en jeu sont les tendances démographiques etéconomiques à long terme, d’autres étant liés aux politiques économiques :● Diminution de la taille des exploitations agricoles provoquée par les partages lors dessuccessions.● Incapacité croissante des jeunes à accéder à une superficie suffisante pour exercer uneactivité d’agriculteur à temps plein.● Médiocrité des résultats des exploitations et baisse des rendements provoquée par ladiminution de la fertilité des sols et la dégradation des environnements naturels.● Amplification du changement climatique, créant des extrêmes plus marqués au fil dessaisons et des années.● Baisse du rendement de l’activité agricole.● Impact du VIH/sida venant se surajouter aux autres handicaps.Les schémas de subsistance en zone rurale observés un peu partout dans le mondeéclairent la dynamique de la vulnérabilité des populations rurales (chapitre 4). En Afriquesubsaharienne, les plus pauvres et les plus vulnérables sont ceux qui sont le plusfortement tributaires de la production agricole et les plus prisonniers d’une agriculture desubsistance. En outre, cette même catégorie de ruraux pauvres est généralementcontrainte d’aller travailler sur l’exploitation agricole d’autrui pour combler le déficitvivrier du ménage. Cela ne diminue pas mais, au contraire, accroît sa vulnérabilité pourdeux raisons : premièrement, le fait de travailler chez les autres peut amener un ménage ànégliger les bonnes pratiques culturales sur ses propres terres (Alwang et Siegel, 1999).Deuxièmement, travailler sur d’autres exploitations que la sienne est un mécanismerégulateur peu fiable lorsque des phénomènes naturels défavorables affectent l’ensemblede la production agricole d’une zone géographique.VERS UNE CROISSANCE PRO-PAUVRES : L’<strong>AGRICULTURE</strong> – © OCDE 200661