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AGRICULTURE

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3. PROMOUVOIR LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITÉS RÉMUNÉRATRICESGros plan sur les chaînes de valeur mondiales –Les petits producteurs ont-ils encore leur place?Présentée comme une solution doublement gagnante en matière de croissance etd’équité, l’agriculture à petite échelle a suscité un regain d’intérêt dans le débat sur la luttecontre la pauvreté. Mais l’argument selon lequel la production agricole à petite échelle estefficiente a toute chance d’être battu en brèche : en effet, si la productivité de la main-d’œuvreet de la terre est plus élevée dans les petites unités de production, cet atout est neutralisépar le niveau plus élevé des coûts de transaction avec les filières alimentaires mondialescaractérisées par de nouvelles formes de gouvernance du secteur privé. Les risquescorrespondants sont la polarisation entre le secteur agroalimentaire et les systèmesagricoles à petite échelle, et une diminution des avantages de la libéralisation du fait deproblèmes de structure des marchés.Un examen attentif des filières alimentaires mondiales constitue un volet importantde tout « nouveau programme gouvernemental » en faveur de l’agriculture. Il y a plusieursraisons à cela. Dans l’agro-alimentaire, les stratégies du secteur privé – en particulier dansla distribution à l’échelle mondiale – évoluent rapidement sous le regard attentif desdécideurs politiques. Si élaborer des politiques consiste à prévoir les évolutions, il estimpératif de mieux comprendre ces évolutions (et leurs implications pour les producteursruraux). Et si, jusqu’à présent, les pays en développement ne sont pas parvenus à pénétrerde manière significative les marchés agricoles des pays riches, on fonde de grands espoirssur l’idée d’une « mise à niveau » des petits producteurs qui intégreront alors les filièresalimentaires mondiales régies par les acheteurs afin d’échapper au rétrécissement desmarges de la production de produits de base.Dans l’intervalle, on s’inquiète de plus en plus des distorsions du marché résultant dela concentration excessive d’entreprises dans le négoce, la transformation, la fabrication etla vente au détail. Faute de fonctionnement concurrentiel des marchés agricoles, lalibéralisation des échanges n’apportera pas les avantages escomptés. Et comme lesentreprises se développent et se regroupent en partant du principe que ce sont les plusgros acheteurs qui sont en mesure d’obtenir des fournisseurs les conditions les plusfavorables, il se pourrait que la part de valeur des acteurs ruraux de la filière alimentaire– travailleurs de l’agriculture et de la transformation des produits et producteursprimaires – s’amenuise. Ainsi risque de se trouver compromise la possibilité qu’offrel’agriculture d’aider efficacement les petits producteurs à sortir de la pauvreté et àbénéficier de la croissance économique au sens large, notamment quand les marchés del’alimentation sont déjà déprimés. En outre, l’aptitude des acheteurs à fixer des normes deproduit et de procédé et leurs exigences de traçabilité peuvent exclure certaines catégoriesde producteurs des chaînes d’approvisionnement et, partant, aggraver les inégalités(Vorley et Fox, 2004).68VERS UNE CROISSANCE PRO-PAUVRES : L’<strong>AGRICULTURE</strong> – © OCDE 2006

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