AGRICULTURE
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5. VERS UNE MISE EN ŒUVRE DU NOUVEAU PLAN D’ACTIONPromouvoir la diversification des activités de subsistanceLa diversification des activités de subsistance dépend avant tout des liens entreéconomies rurales agricoles et non agricoles. Un secteur agricole prospère porté par uneproductivité sectorielle en hausse influera sur le développement de l’économie rurale,ainsi que sur la sécurité salariale et alimentaire. Traditionnellement, la politique agricoleprivilégie l’augmentation de la production, négligeant l’investissement dans les actifs nonagricoles susceptibles d’accroître l’éventail des moyens de subsistance mis à la dispositiondes ruraux, tout en considérant comme socialement indésirables leurs stratégies d’exode.Elle a donc favorisé les grands producteurs prospères et, ce faisant, marginalisé lesproducteurs défavorisés qui, pour gagner leur vie, dépendent davantage des marchésextérieurs à l’agriculture et aux zones rurales. Il s’agira donc pour les gouvernements etleurs partenaires extérieurs de :● Mieux connaître les marchés du travail et la structure des flux migratoires, et en tenir compte dansles politiques nationales. Il est essentiel que les politiques publiques prennent en comptel’importance d’un renforcement des capacités des individus à accéder à de nouveauxmarchés dans une économie diversifiée, l’instauration des conditions nécessaires audéveloppement économique des entreprises agricoles et non agricoles, et l’éliminationdes obstacles politiques et réglementaires à la cessation des activités agricoles et àl’exode rural. Cette évolution aurait des conséquences bénéfiques aussi bien pour lespauvres sans terre que pour les grands producteurs commerciaux, qui ont besoind’ouvriers pour faire fonctionner leurs unités de production.● Mettre en place des marchés fonciers opérationnels, y compris pour la location de terres, etgarantir la propriété des terres de manière à encourager de nouvelles formes d’activitééconomique. La croissance du secteur agricole a pâti du mauvais fonctionnement desmarchés fonciers existants, et l’absence de garantie concernant l’accès à la terre a freinél’adoption d’autres formes d’activité. Le bon fonctionnement des marchés fonciers est lacondition sine qua non d’une diversification de l’économie et de la fiabilité des moyens desubsistance, ce qui aura pour corollaire de meilleures conditions d’emprunt pourl’investissement et la fourniture d’un filet de protection en période de difficultéséconomiques. Pour faciliter cette diversification, il faut que les pouvoirs publics règlentle problème des régimes fonciers.● Supprimer les contraintes à la création d’entreprises. Dans les pays en développement,différents obstacles freinent généralement l’investissement : des procédures fiscales etd’autorisation commerciale excessivement lourdes, ainsi que différentes tracasseriesauxquelles sont soumis les individus et les sociétés créant des activités commerciales –qui se voient, par exemple, imposer des rentes, redevances ou amendes informelles ouillicites par des agents de la fonction publique. Les changements d’activité d’un secteur àun autre sont souvent l’occasion pour les fonctionnaires de chercher à bénéficier de potsde-vin.Les ruraux pauvres sans terre, qui ont pour seul bien leur force de travail, sont trèsgravement handicapés par de telles contraintes. Il est donc urgent que les pouvoirs publicslèvent les obstacles à la création de conditions plus équitables dans une économie en voiede croissance et de diversification et offrant davantage de moyens de subsistance auxruraux pauvres. Il y a lieu de penser que les changements technologiques opérés dans lesecteur agricole libèrent du temps pour d’autres activités rémunératrices, ainsi que pourdes actions de développement individuelles et locales.94VERS UNE CROISSANCE PRO-PAUVRES : L’<strong>AGRICULTURE</strong> – © OCDE 2006