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Jeunesse Prospective - Prospective Jeunesse

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verse et du partage en y associant des positionscontradictoires et complémentaires afin dedynamiser la réflexion, ouvrir les horizons etinviter chacun à se positionner dans un continuumentre savoirs pratiques et théoriques.D’emblée, nous faisions le pari d’y interrogerdes questions de société au sens large, dépassantla problématique des drogues et se situantdans une optique de prévention générale. Notresouci constant est de mettre en débat laquestion des drogues, des lois, des normes, desplaisirs et souffrances… en les reliant à la complexitéde nos êtres dépendants et aux différentscontextes qui nous entourent. C’est faire de laprévention.1/ Evolution de notre cadred’interventionSi le domaine de la prévention des assuétudesest par excellence un domaine complexe et quirecouvre une pluralité d’approches psychomédico-socio-culturelles-pénales,il n’en demeurepas moins qu’il évolue au cœur de tensionsqui, d’une part lui sont spécifi ques et,d’autre part sont reliées au mode de développementdu champ socio-culturel occidental au senslarge. Entendons par là, la multiplication desliens d’interaction et d’interdépendance émergeantau sein d’une société de plus en plus complexe.En effet, la question des drogues met enévidence des problèmes et des questions multiplesoù le psychisme, le social, le judiciaire, lepolitique se trouvent intriqués.La prévention entre normalisation pénaleet « normalisation » anthropologiqueUne tension forte du secteur est la contagion dudomaine socio-sanitaire par le système sécuritaire.Si elle traverse l’ensemble du champ social,le secteur de la prévention des assuétudes enest un laboratoire exemplatif et largement exploré.Toutes nos interventions butent sur cesfameux rapports à la Loi, la norme, la règle et cequi les réunit c’est le concept de « limite ».En 1998, une journée d’étude organisée par laFedito (Fédération des institutions pour toxicomanes)questionnait l’espace de la préventiondes assuétudes « prise en otage entre dissuasionet autonomie ».Plus précisément, le propos était de questionnerla place de la prévention entre un modèle de normalisationpénale (dissuasion) et un modèle denormalisation qualifié d’anthropologique. « Dansun modèle pénal dissuasif visant l’abstinencecomme norme, la consommation de produitspsychotropes – illégaux – n’est pas reconnuepuisqu’elle est assimilée artificiellement à l’abusou, pire, à la toxicomanie, alors que l’on saitqu’entre abstinence et abus se trouve un largeespace occupé par la multiplicité des usages deconsommation (occasionnel, régulier, problématique,récréatif, ludique, thérapeutique, social,religieux, abusif, pathologique, etc.). Cet espacesocio-culturel est nié et occulté dans un tel modèle.Tandis que dans un modèle non dissuasifne visant pas l’abstinence comme norme, l’usageest reconnu comme faisant partie de la normeacceptable, une norme qualifiée d’anthropologique.Cette normalisation anthropologique viseune relative liberté de choix ainsi qu’une autonomieresponsable par l’acquisition de connaissanceset l’exercice de la critique. Elle se réclamed’une conception humaniste tolérante qui visele respect des consommateurs considérés commedes citoyens librement consentants » 2 .C’est cette approche dite « anthropologique »des drogues et de leurs usages qui fait dès lorsl’identité des offres de services proposées par<strong>Prospective</strong> <strong>Jeunesse</strong>. Partant d’une étude historiquedes produits inscrits dans des cultures 3 ,les intervenants de <strong>Prospective</strong> <strong>Jeunesse</strong> poursuiventleur réflexion en développant le conceptd’ « espace d’usage ». Ils développent la complexitéen termes de contextes d’usage cherchantà préciser les éléments favorisant ou limitant laconsommation de psychotropes en lien avec lathéorie du désormais célèbre « triangle du1 Les illusions de la prévention. Actes, <strong>Prospective</strong> <strong>Jeunesse</strong>, Décembre 1985.2 Journée d’étude FEDITO « Drogues : au nom des lois », M.Rosenzweig, Atelier 4 Prévention, 2 juin 1998.3 ROSENZWEIG, M., Les drogues dans l’histoire, entre remède et poison. Archéologie d’un savoir oublié, De Boeck,Paris-Bruxelles, 1998.<strong>Prospective</strong> <strong>Jeunesse</strong> Drogues|Santé|Prévention | 50-51 | Numéro double – janvier et mars 2009page 3

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