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Jean-FrancisAUBURTIN1 8 6 6 - 1 9 3 0FACE À LA MER

A la faveur de ce rare ensemble de tableaux sur Porquerolles réalisés par Jean-FrancisAuburtin, on pourrait évoquer les divers styles à la croisée desquels le peintre s’est affirméen son temps : impressionnisme, japonisme ou nabisme.On retiendra plutôt le regard qu’il porta sur une île d’or dont il sut rendre la beautéimmédiate avec une évidente sincérité.On ajoutera que sa peinture, si sensible à la lumière et aux couleurs de son sujet, avec unsens naturel de la composition et du décor, n’a rien perdu de sa vérité et qu’elle continuede vibrer aux yeux des amoureux de Porquerolles ; aux yeux de tous ceux qui en sontnatifs, ont choisi d’y vivre ou d’y résider un temps, et à ceux des visiteurs du mondesensibles à des paysages qui invitent sans cesse au rêve et à une vie meilleure.Des paysages qui gardent, sous le pinceau d’Auburtin, la saveur d’une sensation primitive,fraîche et légère, et traversent le temps pour exprimer encore de quel éclat brille à Hyèreset en Méditerranée l’île de Porquerolles.JACQUES POLITIMaire de la Ville d’HyèresVice-Président de la communauté d’AgglomérationToulon Provence MéditerranéeFRANCOIS CARRASSANPremier Adjoint2

Couverture Etang des Pesquiers (détail)G O U A C H E A Q U A R E L L É E , 5 0 X 3 0 C MPointe du Lequin vue de la CourtadeG O U A C H E A Q U A R E L L É E , 3 4 X 2 5 C M

A la charnièredes XIX e etXX e sièclesJean-Francis Auburtin (1866-1930), artiste peintre,naît dans une famille aisée originaire de la Lorraine.Son père, Emile Auburtin, est architectede la ville de Paris.Après ses études aux Beaux Arts de Paris,Jean-Francis décide deconsacrer sa vie à la peinture.Nous rencontrerons trois volets dans son œuvre :le décorateur, le symboliste et l’amoureux de la nature.Il débutera par des décors de théâtre,mais très tôt il est reconnu en tant quedécorateur par ses contemporains.C’est un disciple de Puvis de Chavanne.Ce dernier l’incite à accepter la commandedu musée Longchamps à Marseille (1901),ce qui nous permet d’admireraujourd’hui sur place deux grandes fresques,l’une inspirée par Porquerolles(la calanque du Bregançonnet),l’autre par le golfe de Marseille(la pêche au gangui).4

Calanque du BrégançonnetG O U A C H E A Q U A R E L L É E , 7 8 X 4 5 C M

Très souvent, il reprendra en atelier des compositions,exaltant sa quête de la nature, occultant souvent etvolontairement toute trace de civilisation,à l’exception de la femme idéalisée, sous forme de muses,nymphes ou naïades aux accents mythologiques.Il fut nommé « le symboliste de la mer »(voir l’ouvrage de Christian Briend)ou bien le « peintre de la mer », épitaphe inscrite sur sa tombedans le petit cimetière marin de Varengeville (Normandie),où il repose depuis 1930, face à la mer.Amoureux de la nature, Auburtin se révèle un grand peintre,avant tout dans ce qui le passionne :le plein air, le travail sur le motif.6

Muses au Cap des MèdesA Q U A R E L L E , 1 0 3 X 7 5 C M

Il excelle dans ses rendus des ciels, des mers,campés dans des paysages grandiosesaux atmosphères mystérieuses.Ce qui le fascine, c’est le secret de la natureexprimé puissamment dans les éléments rocheux,au travers des eaux tantôt calmes,lascives ou tourmentées, dans le mystèredes frondaisons ou des horizons lointains.Il posa son chevalet sur les rivages de l’Atlantique,de la Méditerranée, de la Manche,comme au bord des grands lacs de montagnesou des étangs plus sages des Landes.Haute mer Grande CaleH U I L E S U R T O I L E , 9 2 , 5 X 6 6 C M

C’est en 1894 que Jean-Francis Auburtindécouvre les îles d’Hyères grâce à son beau-père,Félix Deloye, général d’artillerie.A partir de cette date, durant une dizaine d’années,Auburtin et sa famille débarquent à Porquerolles ets’installent pour l’été dans le seul hôtel de l’époque,l’hôtel Gauthier.Aucun secret de l’île ne lui échappera lors de ses escapadestant à pieds, qu’à bicyclette ou en bateau.C’est un solitaire, un contemplatifqui ne refuse pas non plus la compagnie.Il aime la vie.Il connut les cercles parisiens autour de Camille Flamarion.Il fut ami de la Loïe Fuller, dont certainesde ses petites danseuses lui servirent de modèlepour les Muses au Cap des Mèdes par exemple.Avec Auguste Rodin ils partagèrent certains modèlesau gré de leur travail.10

Cap des Mèdes vu de la pointe du LequinG O U A C H E A Q U A R E L L É E , 4 4 X 2 5 C M

Au travers des différentes peintures présentées,nous pouvons distinguer certaines influences quile marquèrent comme l’impressionnisme, le japonisme,ou le mouvement des nabis.Mais malgré cela, il faut noter que sa personnalité ne futjamais étouffée, bien au contraire ces différentes écolesl’aidèrent à entrer dans une simplification stylistique.Là où il excelle c’est dans son travail à l’eau. Il est très inventif,emploi des papier spéciaux, parfois à gros grains ou très lissescomme le papier de riz. Les couleurs de gouache fusent surces supports gorgés d’eau, ou au contraireles délicates aquarelles s’estompentdans leurs sertis d’encre noire.Très sensible, il nous convie à des visions soit fugitivesou descriptives tant des lieux que des instants du jour.Annick Le CicléPrésidente de l’Association Amis etDescendants de Jean-Francis Auburtin12

Cap des Mèdes côte pleine mer, vu de la batterieG O U A C H E A Q U A R E L L É E , 4 7 X 3 3 C M

Pointe Prime de la batterie du LionG O U A C H E A Q U A R E L L É E , 4 5 X 2 5 C M14

Informations complémentaires pour mieuxconnaître Jean-Francis AuburtinQuelques éléments bibliographiques :Christian Briend et Foucard :« Jean-Francis Auburtin, le symbolisme de la mer »DÉLÉGATION À L’ACTION ARTISTIQUE DE PARIS, 1990.« Jean-Francis Auburtin (1866-1930) »CATALOGUE DE L’EXPOSITION DE PONT-AVEN, MUSÉE DE PONT-AVEN, 2004.Jean-Pierre Mélot, Géraldine Lefèvre :« Jean-Francis Auburtin, variations normandes »SOMOGY, PARIS, 2006.Site de l’association Amis et Descendants de Jean-Francis Auburtin :www.jeanfrancis-auburtin-association.frREMERCIEMENTS à Jacques Barcet, Yves Barcet, Véronique d'Astorg, Marianne Charbon, Annick Le Ciclé,Matthieu Le Ciclé, Martine Lortat-Jacob, Geneviève Droz, Pierre Houssemand, Catherine Fredet et Emmanuel Boutin.

Photos fournies par l'association JF AUBURTIN - Réalisation : GROUPE FORUM Saint-RaphaëlCette exposition visible à la Rotonde du Park Hoteldu 7 janvier au 28 mars 2010est une réalisation de la Ville d’Hyères à l’initiative deJacques POLITIMaire de la Ville d’Hyères-les-PalmiersVice-Président de Toulon Provence Méditerranéede 10h à 12h et de 14h à 17h30, sauf lundis et mardisRENSEIGNEMENTS au 04 94 00 78 42 ou musee@mairie-hyeres.com