Origine culturelle et sociale de la violence à l'école: les ... - acelf
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<strong>Origine</strong> <strong>culturelle</strong> <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> à l’école :<strong>les</strong> dimensions <strong>culturelle</strong>s <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conduites agressives pendant l’enfanced’éco<strong>les</strong> élémentaires italiennes en ce qui concerne <strong>les</strong> comportements agressifs <strong>et</strong>pro-sociaux. Ils ont trouvé suite à leurs différentes étu<strong>de</strong>s que <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> italiennesn’expriment pas un taux d’agressivité re<strong>la</strong>tionnelle plus important que <strong>les</strong> garçons,ces <strong>de</strong>rniers ont <strong>de</strong>s taux d’agressivité manifeste <strong>et</strong> d’agressivité re<strong>la</strong>tionnelle plusforts que ceux <strong>de</strong>s fil<strong>les</strong>. Si l’agressivité re<strong>la</strong>tionnelle n’était pas prise en compte, onn’en arriverait à <strong>la</strong> conclusion absur<strong>de</strong> selon <strong>la</strong>quelle l’agressivité serait re<strong>la</strong>tivementabsente chez <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> italiennes. Des étu<strong>de</strong>s comparant <strong>de</strong> grands échantillons d’ungrand nombre <strong>de</strong> pays perm<strong>et</strong>traient <strong>de</strong> comprendre l’intérêt d’étudier l’agressivitére<strong>la</strong>tionnelle dans d’autres sociétés.Ainsi, un proj<strong>et</strong> portant sur six sociétés différentes (Whiting & Edwards,1988;Whiting & Whiting, 1975) a entrepris d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> différences <strong>culturelle</strong>s présentesdès le début du développement social <strong>de</strong> l’enfant. Les recherches avaient recours àl’observation directe <strong>de</strong>s mères <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs enfants âgés <strong>de</strong> 2 à 10 ans en In<strong>de</strong>, àOkinawa, aux Philippines, au Mexique, au Kenya <strong>et</strong> aux Etats-Unis. Les interactionsmère-enfants <strong>et</strong> <strong>les</strong> re<strong>la</strong>tions <strong>sociale</strong>s entre enfants ont été ainsi codés. Les informationssur chacune <strong>de</strong>s cultures étaient bien documentées, ce qui ajoutait encore à <strong>la</strong>valeur <strong>de</strong> ce travail. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est restituée en détail dans <strong>de</strong>ux volumes qui incluenten outre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie quotidienne, <strong>de</strong>s ressources,<strong>de</strong>s pratiques éducatives parenta<strong>les</strong>, du réseau <strong>de</strong> soutien social <strong>et</strong> du type <strong>de</strong> responsabilitédonné aux enfants dans chaque pays. Ce proj<strong>et</strong> a mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s différences<strong>culturelle</strong>s importantes entre <strong>les</strong> sociétés étudiées. Par exemple, <strong>les</strong> enfantsd’âge sco<strong>la</strong>ire dans <strong>les</strong> cultures ayant un système sco<strong>la</strong>ire organisé ont plus <strong>de</strong> contactsavec leurs pairs, surtout avec ceux du même sexe.Dans une autre étu<strong>de</strong>, à Nyansago au Kenya, où un seul enfant sur <strong>les</strong> 22 suj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche al<strong>la</strong>it à l’école, <strong>les</strong> résultats indiquaient le plus faible taux <strong>de</strong> contactentre pairs. Dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, <strong>les</strong> enfants ont rarement fait preuve <strong>de</strong> comportementsagressifs, ceci est particulièrement vrai pour <strong>les</strong> fil<strong>les</strong>. Le taux le plus important <strong>de</strong>comportement agressif a été attribué aux enfants <strong>de</strong> Kha<strong>la</strong>pur, en In<strong>de</strong>, culture quipratique <strong>les</strong> châtiments corporels envers <strong>les</strong> enfants. Les enfants <strong>de</strong> Mixteca, unecommunauté indienne du Mexique, faisaient preuve eux aussi d’un niveau important<strong>de</strong> conduites agressives. Dans c<strong>et</strong>te communauté, <strong>les</strong> niveaux d’agressivité <strong>de</strong>sadultes est particulièrement élevé. Les garçons qui appartiennent à <strong>de</strong>s culturesencourageant <strong>la</strong> ségrégation sexuelle <strong>et</strong> <strong>la</strong> compétition sco<strong>la</strong>ire, sont souvent trèsbagarreurs. Ceux qui font le plus preuve <strong>de</strong> comportements protecteurs <strong>et</strong> éducatifsenvers <strong>les</strong> pairs <strong>de</strong> même sexe vivent généralement dans <strong>de</strong>s cultures où il est<strong>de</strong>mandé aux enfants qu’ils ai<strong>de</strong>nt leurs frères <strong>et</strong> sœurs.Osterman <strong>et</strong> ses collègues (1994) ont réalisé une étu<strong>de</strong> inter<strong>culturelle</strong> <strong>de</strong> l’agression<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> « victimisation » chez <strong>de</strong>s enfants appartenant à cinq groupes <strong>et</strong>hniquesdifférents. Les données ont été collecté auprès d’enfants <strong>de</strong> 8 ans en Turquie,Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> (par<strong>la</strong>nt le suédois <strong>et</strong> le Finnois), à Chicago aux Etats-Unis (<strong>de</strong>s caucasiens<strong>et</strong> <strong>les</strong> noirs américains) <strong>et</strong> à Varsovie en Pologne. En utilisant l’échelle d’agressivitédirecte <strong>et</strong> indirecte (Björkqvist, Lagersp<strong>et</strong>z & Osterman, 1992), <strong>les</strong> chercheurs onttrouvé que <strong>les</strong> enfants noirs américains avaient le niveau d’agressivité le plus fortqu’elle soit citée par eux-mêmes ou par leurs pairs. Les auteurs attribuent <strong>les</strong> résul-volume XXXII:1, printemps 2004235www.<strong>acelf</strong>.ca