Origine culturelle et sociale de la violence à l'école: les ... - acelf
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<strong>Origine</strong> <strong>culturelle</strong> <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> à l’école :<strong>les</strong> dimensions <strong>culturelle</strong>s <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conduites agressives pendant l’enfancedans l’évolution future <strong>de</strong>s enfants (Maraspini, 1968). Il n’est pas considéré en généralque le comportement puisse être modifié par <strong>les</strong> attitu<strong>de</strong>s éducatives. Au contraire,<strong>les</strong> mères canadiennes semblent plus persuadées que <strong>les</strong> interventions parenta<strong>les</strong> <strong>et</strong>le style éducatif peuvent modifier le comportement <strong>de</strong> l’enfant. En conséquence, c<strong>et</strong>teétu<strong>de</strong> peut ai<strong>de</strong>r à comprendre comment <strong>les</strong> caractéristiques <strong>culturelle</strong>s peuventinfluencer <strong>les</strong> interprétations que <strong>les</strong> parents font du comportement <strong>de</strong> leurs enfantsaussi bien que leurs niveaux <strong>de</strong> tolérance vis-à-vis du r<strong>et</strong>rait social <strong>et</strong> à l’agressivité.Weisz, Suwanlert, Chaiyasit <strong>et</strong> Weiss (1988) ont aussi étudié <strong>les</strong> seuils <strong>de</strong> toléranceau comportement sur-contrôlé (ex : timidité, r<strong>et</strong>rait) <strong>et</strong> au comportement souscontrôlé(ex : agressivité), dans une recherche conduite en Thaï<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, en Jamaïque <strong>et</strong>aux Etats-Unis. La majorité <strong>de</strong>s Thaï<strong>la</strong>ndais souscrivent à <strong>la</strong> doctrine du bouddhism<strong>et</strong>haï<strong>la</strong>ndais. L’étu<strong>de</strong> consistait en <strong>la</strong> présentation à <strong>de</strong>s parents <strong>et</strong> enseignants américains<strong>et</strong> thaï<strong>la</strong>ndais <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux images, chacune d’elle illustrant un exemple du pattern<strong>de</strong> comportement étudié. Ils <strong>de</strong>vaient alors estimer le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gravité du comportement<strong>et</strong> dire s’il était peu comme ce<strong>la</strong> ou pas. De plus, <strong>les</strong> parents <strong>de</strong>vaient évaluerleur niveau <strong>de</strong> préoccupation par rapport au comportement s’ils étaient le parent duprotagoniste ou l’enseignant. Ils avaient aussi à apprécier <strong>la</strong> probabilité d’un changementdu comportement <strong>et</strong> trouver ce qui l’avait suscité <strong>et</strong> ce qu’ils <strong>de</strong>vaient faire. Lesrésultats indiquent que <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s thaï<strong>la</strong>ndais évaluaient <strong>les</strong> comportements souscontrôlé<strong>et</strong> sur-contrôlé moins négativement que <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s américains. En comparaison,par rapport aux participants américains <strong>les</strong> Thaï<strong>la</strong>ndais jugeaient aussi ces patterns<strong>de</strong> comportement comme moins inquiétants pour un enseignant ou un parent,<strong>et</strong> plus probable <strong>de</strong> s’améliorer tout seul. Les psychologues thaï<strong>la</strong>ndais <strong>et</strong> américainsrapportaient <strong>de</strong>s niveaux égaux <strong>de</strong> préoccupation à propos <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> comportement.Le niveau <strong>de</strong> préoccupation <strong>de</strong>s psychologues était plus important quecelui <strong>de</strong>s parents <strong>et</strong> <strong>de</strong>s professeurs thaï<strong>la</strong>ndais, mais plus bas que ceux du groupe <strong>de</strong>suj<strong>et</strong>s américains. Les Thaï<strong>la</strong>ndais attribuaient plus souvent <strong>les</strong> comportements surcontrôlés<strong>et</strong> sous-contrôlés à une éducation défectueuse que ne le faisaient <strong>les</strong>Américains qui tendaient à attribuer ces comportements à <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> stressenvironnementaux, comme une vie familiale <strong>et</strong> interpersonnelle instable <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conflitspersonnels. Dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cultures, le comportement sous-contrôlé semb<strong>la</strong>itplus préoccupant que le comportement sur-contrôlé.French, S<strong>et</strong>iono <strong>et</strong> Eddy (1999) ont étudié l’agressivité chez <strong>les</strong> enfants enIndonésie. La société javanaise indonésienne est extrêmement collectiviste(Hofste<strong>de</strong>, 1991) <strong>et</strong> m<strong>et</strong> l’accent sur <strong>la</strong> coopération <strong>et</strong> l’harmonie dans <strong>les</strong> re<strong>la</strong>tions(Koentjaraningrat, 1985). En utilisant le paradigme individualisme/collectivisme,French, S<strong>et</strong>iono <strong>et</strong> Eddy ont émis l’hypothèse selon <strong>la</strong>quelle l’agressivité serait associéeà un statut sociométrique négatif <strong>et</strong> ce dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux pays, mais ce<strong>la</strong> serait plusparticulièrement prononcé en Indonésie. Ils prédisaient aussi que le r<strong>et</strong>rait socialserait associé à un statut social élevé chez <strong>les</strong> enfants américains, mais non chez <strong>les</strong>enfants indonésiens. Les résultats témoignent <strong>de</strong> l’association attendue entre l’agressivité<strong>et</strong> un statut sociométrique négatif. French, S<strong>et</strong>iono <strong>et</strong> Eddy suggèrent que cerésultat peut être un refl<strong>et</strong> <strong>de</strong> perturbations dans <strong>les</strong> re<strong>la</strong>tions pendant l’enfance (voirPatterson, 1982), plus que comme un phénomène individuel. Les conclusions mon-volume XXXII:1, printemps 2004238www.<strong>acelf</strong>.ca