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Dynamisme 208 xp - Union Wallonne des Entreprises

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|| RUBRIQUEJean Stéphenne : "Ce qui me frappe,c’est le manque de transversalité.Il faut bien être conscient que lesmeilleures innovations sonttransversales"l’autre. En général un chef d’entreprise a le nez dans le guidon,mais un bon réseautage devrait inciter les PME, qui sontle moteur de la Wallonie, à ne pas rester seules et à croîtreplus vite.Le monde politique doit être à l’écoute <strong>des</strong> entreprises. Jeprends le cas du marché du travail : il existe encore beaucouptrop de freins en Belgique et singulièrement en Wallonie. Onne semble pas comprendre les besoins de flexibilité qui sontfonction <strong>des</strong> marchés. Or ces marchés sont mondialisés eton ne peut pas faire comme si on l’ignorait.Il y a beaucoup de domaines où l’on peut progresser. Jeprends quelques exemples : le système <strong>des</strong> heures supplémentairesreste beaucoup trop réglementé, l’intérim estboudé par les syndicats, les besoins en formation ne sont pastoujours très bien analysés, les moyens pour les formationsen qualité, normes ISO etc. pas toujours trèsbien utilisés.La gestion administrative d’une entreprisereste extrêmement complexe, malgré le faitque le Gouvernement wallon en soit conscientet s’attaque à ce problème, avec la collaborationde l’UWE. Des sociétés de servicescomme les secrétariats sociaux peuvent aiderles entreprises à faire face, et notre rôle est de dire aux PMEde recourir aux spécialistes.Être davantage à l’écoute et proche du terrain : c’est aussi unmessage valable pour les fédérations d’entreprises, qui ensont parfois trop éloignées. J’invite vraiment les organisationsà retourner sur le terrain. Je repense aux entrepreneursque j’ai croisés dans le cadre de «l’Entreprise de l’Année» :<strong>des</strong> personnes dotées d’un exceptionnel esprit d’entreprise,avec de très bonnes idées, de bons résultats à l’e<strong>xp</strong>ortationetc. Leaders dans leur secteur, ils ne sont pas toujours aucourant que <strong>des</strong> organisations peuvent les aider. Ils auraientintérêt à mieux connaître l’offre de service, à savoir que <strong>des</strong>réseaux les attendent…Vous êtes un <strong>des</strong> plus importants employeurs privés deBelgique et dirigez une entreprise qui est leader mondialdans son secteur, ce qui fait de vous un patron emblématique.Cela vous confère-t-il une responsabilité ?Nous venons d’une économie constituée de gran<strong>des</strong> entrepriseset nous devons recréer un tissu de PME. Une grandeOn n’apprend pasuniquement dansles livres !entreprise comme la mienne a effectivement un rôle àjouer : par exemple, nous accompagnons beaucoup dePME pour qu’elles se mettent à niveau par rapport à nosexigences de qualité, qui sont très élevées. Ou alors nosjuristes donnent un coup de main à d’autres entreprises.Je reçois aussi énormément de jeunes qui viennent meprésenter <strong>des</strong> Business Plans : je leur dis toujours de bienveiller à s’entourer de bonnes personnes, de former uneéquipe autour d’eux. Deuxième conseil : toujours s’efforcerd’être ouvert sur l’extérieur. On n’apprend pas uniquementdans les livres !J’insiste beaucoup sur le décloisonnement. Bon nombred’entreprises ne grandissent pas car elles regardent tropleur nombril. Ce qui me frappe aussi, c’est le manque detransversalité. Je prends un exemple que je connais bien,celui <strong>des</strong> ingénieurs qui ont un savoir-faire essentiellementtechnique. On commence seulement chez nous à couplerces compétences à <strong>des</strong> connaissances médicales oumanagériales ce qui se fait depuis 20 ans aux Etats-Unis.Il faut bien être conscient que les meilleures innovationssont transversales.Pour le reste, à ceux qui viennent pleurer parce que laBelgique est un pays à la main d’œuvre chère, je répèteinlassablement qu’il faut se distinguer parl’innovation, faire <strong>des</strong> produits à haute valeurajoutée.Vous disiez récemment, dans une interviewdonnée à un quotidien, que la situationwallonne ne se dégrade plus, que lamentalité est meilleure. Le Plan Marshall a donnéune dynamique positive ?Il y a depuis une dizaine d’années un réel changement dementalité. Mais il y a encore parfois un peu de confusiondans le rôle à jouer : celui du politique n’est pas d’offrir <strong>des</strong>services aux entreprises. Par contre, il y a beaucoup dechoses à faire, notamment au niveau de l’éveil <strong>des</strong> jeunesvers les matières scientifiques et techniques. De grandsdéfis doivent être relevés dans le champ de la formation etde l’enseignement. La tâche est énorme et ne sera pasfacile. Il s’agit notamment de motiver les directeursd’école, en veillant à leur donner un maximum d’indépendanceet d’autonomie.Mais d’une manière générale le monde politique a comprisl’importance <strong>des</strong> entreprises pour le développementéconomique. Le fait d’intégrer un «input» du monde économiquedans le choix de certains projets <strong>des</strong> pôles decompétitivité, par exemple, va vraiment dans le bon sens. ||<strong>Dynamisme</strong> wallon Octobre 200723

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