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Fiche sur le compostage des végétaux aquatiques et palustres

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<strong>Fiche</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> <strong>compostage</strong> <strong>des</strong> végétaux<strong>aquatiques</strong> <strong>et</strong> <strong>palustres</strong><strong>Fiche</strong> de synthèseRédacteur : Jacques Hauryd’après <strong>des</strong> documents de Johann Debril <strong>et</strong> en collaboration avec Roland MatratRe<strong>le</strong>cture Commission 1Cahier <strong>des</strong> charges : 2 pages, plus synthétique encore que<strong>le</strong> rapport de synthèse de J. Debril (2005), <strong>et</strong> élargissantéventuel<strong>le</strong>ment à d’autres espèces1


Le <strong>compostage</strong> <strong>des</strong> végétaux <strong>aquatiques</strong> <strong>et</strong> <strong>palustres</strong>Rédacteur : Jacques Hauryd’après <strong>le</strong>s travaux de Johann Débril. Re<strong>le</strong>cture : Roland Matrat <strong>et</strong> commission 1NB : C<strong>et</strong>te fiche renvoie aux deux documents rédigés par J. Debril sous la responsabilité de R. Matrat <strong>et</strong>J. Haury, qui sont téléchargeab<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> <strong>le</strong> site. Son but est de donner <strong>des</strong> orientations généra<strong>le</strong>s <strong>et</strong> aussid’élargir au-delà de l’exemp<strong>le</strong> de la Jussie. Pour <strong>le</strong> <strong>compostage</strong> <strong>des</strong> différentes espèces, ainsi que larég<strong>le</strong>mentation on se référera aux fiches spécifiques ainsi qu’à la partie rég<strong>le</strong>mentation du guide.Définition. Le <strong>compostage</strong> est un processus biologique qui facilite <strong>et</strong> accélère l’oxydation dela matière organique par fermentation aérobie. Il s’accompagne de dégagement d'eau, dedioxyde de carbone <strong>et</strong> de cha<strong>le</strong>ur. Il aboutit à un résidu relativement sec, désodorisé, hygiénisé(<strong>des</strong>truction <strong>des</strong> micro-organismes pathogènes), non phytotoxique <strong>et</strong> stabilisé appelé compost.Objectifs <strong>et</strong> intérêt du <strong>compostage</strong> <strong>des</strong> plantes <strong>aquatiques</strong> <strong>et</strong> <strong>palustres</strong>. Ce <strong>compostage</strong>correspond à la fois (i) à l’élimination <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s issus de l’arrachage <strong>des</strong> plantes <strong>aquatiques</strong> ou<strong>palustres</strong> 1 , <strong>et</strong> (ii) à <strong>le</strong>ur valorisation. Il s’agit toutefois d’effectuer c<strong>et</strong>te opération sans risque denouvel<strong>le</strong> contamination d’autres sites, <strong>et</strong> à <strong>des</strong> coûts aussi réduits que possib<strong>le</strong>.Dans la me<strong>sur</strong>e où la plupart d’entre eux sont très riches en eau (hormis <strong>le</strong>s déch<strong>et</strong>s provenant<strong>des</strong> massifs de gran<strong>des</strong> renouées), ce sont <strong>des</strong> composants intéressants en compléments dematériaux moins riches en eau <strong>et</strong> en azote <strong>et</strong> plus riches en carbone (tail<strong>le</strong>s de haies voire tontesde pelouse, déch<strong>et</strong>s de scierie). Il est souhaitab<strong>le</strong> de bien connaître <strong>le</strong>s matériaux que l’on veutcomposter (uniquement <strong>des</strong> plantes, ou aussi un peu de vase ?), <strong>et</strong> si possib<strong>le</strong>, de faire faire <strong>des</strong>analyses de plantes au préalab<strong>le</strong>.Les étapes du <strong>compostage</strong>. La première phase de réception <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s est suivie d'une phasede préparation <strong>des</strong> produits qui perm<strong>et</strong> d'obtenir une composition optima<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>stransformations biologiques : un rapport carbone/azote (C/N) de 30 à 35 <strong>et</strong> une teneur en eauavoisinant 60%. Le mélange <strong>des</strong> produits est as<strong>sur</strong>é en partie par <strong>le</strong> broyage <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s bruts.Après ces prétraitements démarre <strong>le</strong> <strong>compostage</strong> avec une phase de fermentation intensive <strong>et</strong>thermogène (la température atteint norma<strong>le</strong>ment 60 à 70 °C) au cours de laquel<strong>le</strong> la matièreorganique est dégradée <strong>et</strong> recombinée. Durant c<strong>et</strong>te phase, <strong>des</strong> apports d'oxygène doivent êtremaintenus. Le manque d’oxygène conduira à une anaérobiose <strong>et</strong> un dégagement de mauvaisesodeurs. La phase suivante dite de maturation conduit à la stabilisation <strong>des</strong> matières organiquesen composés humiques qui donnent au compost sa va<strong>le</strong>ur agronomique. La maturation estprécédée ou suivie d'un criblage perm<strong>et</strong>tant d'atteindre la granulométrie souhaitée en fonction del'utilisation prévue du compost. Les refus de criblage obtenus sont en général réintroduits en têtede <strong>compostage</strong> en tant qu’agents structurants. Enfin, <strong>le</strong> compost est commercialisé. La durée de<strong>compostage</strong> <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s verts est comprise entre 5 <strong>et</strong> 8 mois. Le compost peut être considérécomme mature quand il ne s’échauffe plus lors du r<strong>et</strong>ournement, ne repart pas en anaérobiose aucours du stockage, n’immobilise pas d’azote lorsqu’il est incorporé dans un sol.Techniques de <strong>compostage</strong> <strong>et</strong> rég<strong>le</strong>mentation. Le <strong>compostage</strong> en andain est généra<strong>le</strong>mentr<strong>et</strong>enu. Deux techniques de <strong>compostage</strong> en andain existent selon <strong>le</strong> moded'aération/oxygénation <strong>des</strong> matériaux. El<strong>le</strong> peut être soit obtenue naturel<strong>le</strong>ment par1 Ce <strong>compostage</strong> deviendra obligatoire selon <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment européen n’autorisant la mise en décharge que <strong>des</strong>déch<strong>et</strong>s ultimes, ce que ne sont pas <strong>le</strong>s déch<strong>et</strong>s verts issus de l’arrachage <strong>des</strong> plantes invasives.2


<strong>et</strong>ournement soit forcée par ventilation as<strong>sur</strong>ée par un réseau de drains sous <strong>le</strong>s matières àtraiter. L'aération forcée est recommandée pour <strong>le</strong>s matières très fermentescib<strong>le</strong>s (C/N faib<strong>le</strong>).Il est recommandé que <strong>le</strong> <strong>compostage</strong> soit réalisé <strong>sur</strong> <strong>des</strong> plateformes dédiées qui sontsoumises à <strong>des</strong> rég<strong>le</strong>mentations particulières (voir partie rég<strong>le</strong>mentation du guide).Précautions nécessaires <strong>et</strong> gestion <strong>des</strong> risques.Les précautions nécessaires sont de deux ordres : ne pas disséminer la (ou <strong>le</strong>s) plante(s)invasives, <strong>et</strong> ne pas polluer l’environnement.Prévenir la dissémination. Cel<strong>le</strong>-ci peut intervenir lors de la col<strong>le</strong>cte <strong>des</strong> plantes <strong>et</strong> <strong>le</strong>urtransport (voir <strong>le</strong>s préconisations généra<strong>le</strong>s du guide technique), puis lors du stockage <strong>et</strong> <strong>des</strong>autres opérations de <strong>compostage</strong>, <strong>et</strong> enfin lors de l’utilisation du compost, en raison d’organes dedisséminations, graines encore capab<strong>le</strong>s de germer, fragments de rhizomes ou boutures encorevivants.Pour <strong>le</strong>s aires de stockage, il sera important d’iso<strong>le</strong>r l’aire de <strong>compostage</strong> pour éviter <strong>des</strong>départs de morceaux de plantes, ou <strong>des</strong> disséminations par <strong>des</strong> promeneurs ou <strong>des</strong> animauxsauvages. Il faudra aussi éviter que <strong>le</strong>s macrophytes invasifs ne s’enracinent dans l’aire de<strong>compostage</strong> au niveau <strong>des</strong> chemins, délaissés, haies, … Enfin, il sera important de bien éviter <strong>le</strong>smélanges entre <strong>le</strong>s produits <strong>des</strong>tinés à l’exportation (<strong>le</strong> produit fini) <strong>et</strong> <strong>le</strong>s produits à risques. Lors<strong>des</strong> opérations de <strong>compostage</strong>, il faut bien homogénéiser <strong>le</strong> mélange pour éviter <strong>le</strong>s « zonesfroi<strong>des</strong> » dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il n’y a pas une montée suffisante en température <strong>et</strong> donc pas de<strong>des</strong>truction d’éventuel<strong>le</strong>s diaspores (graines, morceaux de rhizomes ou de tiges, …).Pour <strong>le</strong>s risques de dissémination dans <strong>le</strong> compost, a priori, ils dépendent à la fois de laqualité du processus de <strong>compostage</strong>, mais aussi de la nature <strong>des</strong> produits compostés. Il est clairqu’un bon compost, criblé pour éliminer d’éventuels gros morceaux (par exemp<strong>le</strong> <strong>des</strong> souches <strong>et</strong>rhizomes de Renouée) <strong>et</strong> ayant subi une forte montée en température comportera très peu derisques d’avoir conservé <strong>des</strong> diaspores vivantes.Des risques différents en fonction <strong>des</strong> espècesLes hydrophytes (Elodées au sens large, Lentil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> Azolla lorsqu’el<strong>le</strong>s sont récoltées) neprésentent pas de risques liés au <strong>compostage</strong>, car el<strong>le</strong>s ont obligatoirement <strong>aquatiques</strong> <strong>et</strong> nerestent pas vivantes lors <strong>des</strong> stress thermiques.Les amphiphytes majeures que sont <strong>le</strong>s Jussies <strong>et</strong> <strong>le</strong> Myriophyl<strong>le</strong> du Brésil pour <strong>le</strong>sprincipa<strong>le</strong>s espèces peuvent présenter <strong>des</strong> risques si la montée en température n’est pas suffisantepour détruire <strong>le</strong>s tiges <strong>et</strong> rhizomes, mais norma<strong>le</strong>ment, ces risques sont nuls si <strong>le</strong> compost estbien réalisé. Le problème <strong>des</strong> graines <strong>des</strong> jussies semb<strong>le</strong> peu important, <strong>le</strong>s essais réalisés dansdifférentes conditions ainsi qu’en laboratoire montrant que <strong>le</strong> pouvoir germinatif <strong>des</strong> graines estdétruit par <strong>le</strong> <strong>compostage</strong> <strong>et</strong> que <strong>le</strong>s quelques germinations obtenues correspondaient à <strong>des</strong> zonesmal mélangées. Toutefois, il faudra se méfier <strong>des</strong> graines de Jussies restées <strong>sur</strong> l’aire d’accueilainsi que dans d’éventuels jus de drainage de c<strong>et</strong>te même aire.Les Renouées posent un problème encore délicat, <strong>le</strong>s données disponib<strong>le</strong>s étantcontradictoires (voir la fiche réactualisée <strong>sur</strong> ces espèces) <strong>et</strong> encore très incomplètes tant <strong>sur</strong> labiologie que <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s possibilités de composter <strong>le</strong>s résidus, ainsi que <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s risques encourus. Eneff<strong>et</strong>, il y a possibilité de formation de graines, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s graines <strong>des</strong> Polygonacées pourraient êtreassez résistantes au <strong>compostage</strong>, ce qui implique qu’il vaudrait mieux ne pas inclure dans <strong>le</strong>compost de tiges f<strong>le</strong>uries. Les tiges étant assez lignifiées, il faudrait vérifier <strong>le</strong>ur état en fin deprocessus de <strong>compostage</strong>. Enfin, tout élément de rhizome qui aurait réussi à ne pas être détruit3


pourra redémarrer <strong>et</strong> donner de nouveaux pieds ; or compte tenu de <strong>le</strong>ur importance <strong>et</strong> de <strong>le</strong>urlignification parfois importante, c’est assez probab<strong>le</strong> qu’un <strong>compostage</strong> ne détruise pascomplètement <strong>le</strong>s plus grosses souches. Une position de précaution est à donc préconiser : ne pasinclure de rhizomes ou de souches, ni de tiges f<strong>le</strong>uries. Des expérimentations restent à réaliserpour c<strong>et</strong>te espèce.4


Rég<strong>le</strong>mentation à rem<strong>et</strong>tre dans la partie rég<strong>le</strong>mentation.. La législation impose auxplates formes de <strong>compostage</strong> une déclaration jusqu’à un tonnage sortant de 10 T/j (loi 76-663du 19 juil<strong>le</strong>t 1976 <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). Au-delàde ce tonnage une autorisation d’exploiter est requise. La commercialisation du compost estsoumise à la loi n° 79-595 du 13 juil<strong>le</strong>t 1979 <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s matières fertilisantes reposant <strong>sur</strong> <strong>des</strong>normes rendues d'application obligatoire (norme AFNOR NF-U-44-051, 2005) ou <strong>sur</strong>l’homologation.5

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