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Education et cohésion sociale I. La cohésion sociale : un enjeu pour ...

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de l'éducation <strong>pour</strong> neutraliser l'influence de l'Eglise sur la société <strong>et</strong> réduire sonemprise sur l'éducation du peuple. L'enseignement, la culture scolaire,l'éducation publique tiennent dans son programme éducatif <strong>un</strong> rôle paradoxal :elles interviennent <strong>pour</strong> amadouer la société civile, la rendre gouvernable.L'enseignement, l'éducation, sont <strong>un</strong> outil dans <strong>un</strong> grand proj<strong>et</strong> d'humanisation <strong>et</strong>de gouvernement de la société civile qu’il faut éduquer. L’éducation est <strong>un</strong>antidote contre les perversions de la société, <strong>un</strong>e éducation de la société <strong>pour</strong> lasociété. ( Sloterdijk, 2000) (Normas Para El Parque Humano, 2000); ( John Meyer)(John Meyer, J. Boli, G. Thomas, F. Ramirez, 1997:"World Soci<strong>et</strong>y and theNation-State", American Journal of Sociology, 103 (juill<strong>et</strong>), 144- 181).L’helléniste Paul Veyne cependant atténue considérablement le rôle queDurkheim réserve à l’éducation. Il soutient que l'idéologie n'est pas à la racinede l'obéissance des peuples, "du respect de l'ordre établi, quelle que soit lalégitimation qu'on leur donne" ) ( Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Albin Michel, Paris, p. 228). Le proj<strong>et</strong> de se servir de l'école <strong>pour</strong>inculquer c<strong>et</strong>te idéologie est vain, prétentieux: "le patriotisme <strong>et</strong> aussi bien lerespect <strong>pour</strong> les privilégiés ne sont pas de la religion <strong>et</strong> n'en proviennent pas; ilsne sont pas davantage inculqués par <strong>un</strong>e idéologie, ils la précèdent, logiquementparlant, ils sont induits par l'obéissance à l'ordre établi, ils naissent de c<strong>et</strong>teobéissance, loin de la faire naître; on les respire dès l'enfance dans l'air du temps<strong>et</strong> le spectacle de tous les autres ". (Veyne, ibid. p. 229). Veyne cite le passagesuivant de Jean-Marie Schaeffer: " A notre époque, l'enseignement par l'école nepeut pas remplacer l'apprentissage des règles <strong>sociale</strong>s ou politiques par le cadrede vie <strong>et</strong> l'exemple familial <strong>et</strong> social, d'où l'inefficacité dramatique de l'éducationcivique scolaire" (Schaeffer, 1999), ( Pourquoi la fiction? Paris, Seuil, 1999, p.127). Dans <strong>un</strong> certain sens, la cohésion n'est donc pas l'affaire de l'école, se situebien en amont de l’intervention idéologique, de l’endoctrinement, du discours devérité effectué au sein des systèmes d’enseignement. Sur ce terrain,l'enseignement ne joue qu'<strong>un</strong> rôle ancillaire, <strong>un</strong> tout p<strong>et</strong>it rôle.1. Limites <strong>et</strong> échecs du proj<strong>et</strong> humaniste par l’école.1.1 <strong>La</strong> société littéraire antérieure à la Révolution française areprésenté <strong>un</strong> <strong>un</strong>ivers idéal d'entente <strong>et</strong> de fraternité entre l<strong>et</strong>trés.Elle était l’héritière des sagesses antiques pratiquées dans lescercles restreints des intellectuels, qui débattaient entre eux <strong>et</strong> sequerellaient sur des <strong>enjeu</strong>x philosophiques, mais qui ne sesouciaient pas de faire du prosélytisme. <strong>La</strong> société littéraire était <strong>un</strong>monde de gens bien, <strong>un</strong> cercle d'amis, se respectant mutuellement.Le prosélytisme chrétien qui se dresse contre les ennemis de la foi

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