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Juin - Echo of Cantley / Écho de Cantley

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MORALE ETFOI CHRÉTIENNEDes affirmationsCe Samedi Saint, 15 avril2006, le journal La Presseprésente <strong>de</strong>ux pages intéressantessous le titre « Le baptêmeaujourd’hui ». (Cahieractuel, p. 2-3) À la fin <strong>de</strong> son<strong>de</strong>uxième article l’auteure,Marie-Clau<strong>de</strong> Girard, rapporte<strong>de</strong>s explications <strong>de</strong>Mme Ferretti. Il est question<strong>de</strong> la foi qui « donne aussi unsens à la vie et fournit un cadreéthique, <strong>de</strong>s valeurs d’amour<strong>de</strong>s autres, <strong>de</strong> partage, <strong>de</strong> pardon,et <strong>de</strong> justice que tout lemon<strong>de</strong> trouve importantes. »(p. 19) Ces affirmations méritentréflexion et exigent <strong>de</strong>snuances et <strong>de</strong>s précisions. Jepropose quelques considérations.La moraleL’individu, l’être humain,la personne qui n’a pas lafoi en Dieu <strong>de</strong> Jésus-Christne commet pas <strong>de</strong> péchés,mais il peut faire le mal.Cette affirmation peut être unpeu provocante, mais combienéclairante. Le péché estune notion religieuse, chrétienne,qui nous vient <strong>de</strong> larévélation. Il existe peut-êtreune confusion. L’opposé <strong>de</strong>moral est immoral, l’opposédu péché n’est pas le moral,mais bien la foi. Être moral,ne pas être immoral, est uneexigence pour toute personne.C’est notre métier d’humains.Personne n’en est exempté.Le premier principe pratique– « fais le bien, évite la mal »– s’adresse à tout individu,croyant ou incroyant. Lamorale humaine et la moralereligieuse ou chrétienne ne secontredisent pas nécessairement.Elles proposent souventles mêmes normes. Ces moralessont toutefois différenteset exigent qu’on apporte <strong>de</strong>snuances. Vivre moralement estdonc une mission inhérente ànotre existence.Le bien et le malSi être moral signifie vivrele sens, comme le formuleGuy Durand, (Sexualité et foi.Montréal, Fi<strong>de</strong>s, 1977, p. 68)il est permis d’énoncer uneorientation fondamentale quinous permet d’entrevoir le14 The ECHO <strong>of</strong> CANTLEY, June 2006sens <strong>de</strong> la vie. On est autoriséà proposer une élaboration <strong>de</strong>normes, <strong>de</strong> mesures, <strong>de</strong> règlesqui, comme <strong>de</strong>s balises, peuventai<strong>de</strong>r, dans la liberté et laresponsabilité personnelle, àadopter un sens à la vie. Quelleest donc cette option ou orientationfondamentale? Le sens<strong>de</strong> la vie, on le trouvera si onrépond à la question : Qui estl’être humain? L’affirmationsuivante mérite attention :« Envisagé dans l’acte même<strong>de</strong> sa vie, l’homme est aussi lepoint <strong>de</strong> rencontre d’un nœud<strong>de</strong> relations qui le façonnent. »(J. M. R. Tillard. Notes <strong>de</strong>cours. Ottawa. Collège dominicain)Est bien ce qui favorise,épanouit ces relations. Estmal ce qui affaiblit, détruit cesrelationsMorale etfoi chrétienneLa morale humaine sefon<strong>de</strong> uniquement sur la raisonhumaine. La morale religieuses’inspire <strong>de</strong>s principes doctrinaux<strong>de</strong> sa religion. La moralechrétienne ou la théologiemorale, trouve sa raison d’êtredans la Révélation. La moralechrétienne est un indicatif d’oùdécoule l’impératif. « C’estmoi le Seigneur, ton Dieu quit’ai fait sortir du pays d’Égypte,la maison <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> : (et ensuiteseulement vient l’impératif)Tu n’auras pas d’autresdieux face à moi.. » Pour leNouveau Testament, écoutonsun discours <strong>de</strong> l’apôtre Pierre:« Israélites, [...] : Jésus leNazaréen, [...] vous l’avez livréet supprimé en le faisant crucifierpar la main <strong>de</strong>s impies;mais Dieu l’a ressuscité en ledélivrant <strong>de</strong>s douleurs <strong>de</strong> lamort, car il n’était pas possibleque la mort le retienne en sonpouvoir. » (Acte 2, 22-24 passim)Le salut c’est l’adhésionà cet indicatif, c’est la foi. Unarticle écrit par le pr<strong>of</strong>esseurYves Cailhier (« La foi impose-t-elleune morale? » dansRéseau, Vol. II, No. 9, p.11)formule ainsi cette vision :« Ce qui fait la nouveauté radicale<strong>de</strong> l’Évangile, ce n’estpas la morale, mais la BonneNouvelle du salut <strong>de</strong> Dieu<strong>of</strong>fert à toute l’humanité enson Fils unique Jésus, Christet Seigneur. Le comportementmoral découle <strong>de</strong> cette révélationinitiale, primordiale. »En morale chrétienne il y adonc un préalable : Dieu faitle premier geste. L’expériencereligieuse du peuple hébreuconsiste en ce que Dieu, enpremier lieu, se manifestecomme Sauveur. Pour le chrétien,l’adhésion à ce salut enJésus-Christ par une relationinterpersonnelle engendre lafoi qui sauve. Par sa conduitemorale, le croyant chrétienmontre qu’il est sauvé. « Pourexprimer cette vérité, les exégèteset les théologiens dirontque le don précè<strong>de</strong> l’exigence,que le don du salut ou <strong>de</strong> vienouvelle en Jésus précè<strong>de</strong> etfon<strong>de</strong> le comportement éthiquequi est appelé à manifesterce don. On dira aussi quel’indicatif précè<strong>de</strong> l’impératif,Chronique d’humeurDavid GomesIl est 22 h 35. J’essaie <strong>de</strong>dormir, mais il s’agit là d’unetâche très complexe lorsqu’ona le regard fixé au plafond oudu moins ce que j’en vois.J’entends la <strong>de</strong>rnière goutted’eau <strong>de</strong> la douche qui suitson cours, le bruit infernaldu lave-vaisselle et l’eau quiruisselle dans la gouttière quilonge le mur <strong>de</strong>rrière mon lit,tout pour s’endormir quoi!Heureusement que la main <strong>de</strong>ma belle brune et les quelquessoupirs d’épuisement <strong>de</strong> mapetite fille âgée d’un an, quia son logis tout près <strong>de</strong> nous,viennent m’assoupir et merelaxer.Malgré tout, je pleure. Jesouffre. Je pense à tous les papasdu mon<strong>de</strong> qui aimeraientbien que la communicationqu’ils ont avec la mère <strong>de</strong> leurenfant soit meilleure, voireidéale, pour le bon développementet le bonheur <strong>de</strong> leurenfant. Je pense donc à moi.Je pleure, je pleure, je pleure.Épuisé, une idée me vient àque ce que Dieu a accompli enJésus en faveur <strong>de</strong> l’humanitéprécè<strong>de</strong> et fon<strong>de</strong> l’exigencemorale d’une vie conforme audon reçu dans la foi. » (YvesCailhier, p. 11). « Comme jevous ai aimés, aimez-vous lesuns les autres » (Jn 13, 34).Ainsi, en morale humaine, jefais le bien pour me « sauver», pour me réaliser en tantqu’humain, pour réussir « labonne vie ». En morale chrétienne,ma conduite morale estmanifestation <strong>de</strong> mon salut enJésus-Christ. Par conséquent,le catholique <strong>de</strong>vrait « aller àla Messe » non pour se sauvermais pour montrer, pour manifesterqu’il est sauvé. « [...] leslois morales surgissent commeune réponse à l’évangile »comme le dit C. H. Dodd.(Morale <strong>de</strong> l’Évangile. Paris,Plon, 1973, p. 13)Communiquer faitle bonheur <strong>de</strong> tousl’esprit. Pourquoi ne pas écriremes peurs, mes tristesses, mesangoisses, comme ma mèreme l’a toujours répété : « Tu<strong>de</strong>vrais écrire mon fils, ça teferait du bien. ». Me voilà doncen train d’écrire mes angoissessur le comptoir <strong>de</strong> la cuisine (àcôté du lave-vaisselle!).Avec ma fille et sa maman,nous formons ce qu’il y a lieud’appeler une famille monoparentale,je crois. J’aime mafille plus que tout au mon<strong>de</strong>.Elle a aussi la meilleure mamanqui soit. Cependant, lacommunication fait défautpour plusieurs raisons qu’ilvaut mieux ne pas élaborer. Jepourrais me dire qu’il n’y arien là et que c’est chose courantepour <strong>de</strong>s familles commenous ou plutôt <strong>de</strong>s parentscomme nous. Mais s’il n’y apas une bonne communicationentre nous, que peut-il bieny avoir? Rien. C’est tout cequi nous reste. C’est le lienqui nous unit. Cette communicationest primordiale. Ellepermet <strong>de</strong> mieux connaîtreles habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’enfant, <strong>de</strong>ConclusionLa positon <strong>de</strong> ceux quiveulent une morale chrétiennesans foi chrétienne suggèreune certaine incohérence. Onpourrait aussi conclure aveccette citation du renommépr<strong>of</strong>esseur Antoine Vergote :« Le souci <strong>de</strong> garantir et <strong>de</strong>protéger l’éthique sociale parla religion, ou l’intérêt qu’onprend à la religion commesoutien pour la formation <strong>de</strong> sapropre i<strong>de</strong>ntité morale, se défont,car on prend conscience<strong>de</strong> pouvoir se passer <strong>de</strong> la religionpour réaliser ces buts. »( Religion, foi, incroyance.p. 102).Gustaaf Schoovaerts,Pr<strong>of</strong>esseur honoraire, UQOmieux s’adapter comme nouveauxparents. Surtout, cettecommunication montre à l’enfantque ses parents existent,qu’ils sont là pour lui, qu’ilssont capables <strong>de</strong> laisser leurorgueil, leur rancune et leurpeur <strong>de</strong>rrière eux pour le bienêtre<strong>de</strong> leur enfant. Y a-t-ilplus grand altruisme?Ce soir, je pense à tous cespapas et toutes ces mamansqui sont incapables <strong>de</strong> biens’entendre, <strong>de</strong> bien se parler,<strong>de</strong> se respecter, <strong>de</strong> respecterles différences <strong>de</strong> chacun.Je dis à ces parents (moi lepremier!), pensez à votre petitgarçon si doux, votre petitefille si candi<strong>de</strong>, n’est-il paspréférable pour eux que leursparents, bien qu’ils n’habitentplus ensemble, vivent en harmonie?La vie est beaucouptrop courte pour en vouloirtant à l’autre. Le temps nousmanque pour tout aujourd’hui.Cessons <strong>de</strong> le gaspiller! Sur ce,je retourne au lit retrouver mes<strong>de</strong>ux amours (le lave-vaissellea terminé son cycle!!).

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