Maîtres G - Inspection de la Goutte d'Or (18B)

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CIRCONSCRIPTION DE LA GOUTTE D’OR (18B)LES ELEVESLes difficultés des élèvesLa langueUn grand nombre d’enfants à l’école maternelle avaient du mal à s’exprimer dans la classe et ce, pour différentes raisons dontnotamment le manque de lexique, une pratique langagière insuffisante, une certaine inhibition ; un nombre important dedemandes d’aide en langage était faite auprès du RASED.Les élèves de l’école élémentaire avaient d’importantes difficultés dans leur entrée en lecture puis en production d’écrit, duesnotamment à des compétences langagières faibles.Notre questionnement se porte également sur ces élèves de nos quartiers qui ont pour beaucoup une ou deux langues parléeen plus. Ceux qui nous sont signalés n'arrivent pas à faire le passage, le lien avec la langue française, et la langue écrite.Les types de difficultés rencontrées dans les élèves pris en charge en E sont majoritairement celles liées à l'éloignement desmodes de socialisation des élèves issus de milieux populaires avec ceux de la forme scolaire, augmenté pour ces derniers pardes difficultés d'ordre psychologique et social (logement, insertion professionnelle, etc.). Il s'agit donc de travailler avec eux surles difficultés inhérentes à l'écrit, qu'elles soient de l'ordre du cognitif que de l'ordre de l'attitude.La pauvreté de l’imaginaire : nous sommes de plus en plus confrontées à des enfants incapables d’imaginer des histoires, decréer à partir de pâte à modeler ou de dessin. Aucun jeu symbolique n’est possible. Pour nous, la construction de lasymbolisation est à l’origine de la pensée. Le travail scolaire ne peut se limiter à apprendre, il faut que les enfants puissentpenser par eux-mêmes pour pouvoir s’approprier les notions abordées.Pas seulement la langueCette année dans l’antenne, la maîtresse E constate que les demandes concernent autant les mathématiques que le français.Difficultés pédagogiques :Cycle 1 : difficultés d’expression orale, de compréhension des consignes, de gestion de l’espace et d’apprentissage du gested’écriture.Cycle 2 : difficultés d’apprentissage de la lecture et de la capacité à écrire des mots en autonomie ; accompagnement àl’apprentissage des gestes graphiques ; travail autour du nombre, numération de position et de quantité et techniquesopératoires.Cycle 3 : reprise des apprentissages fondamentaux (notions disciplinaires, combinatoire), difficultés dans la compréhension detexte, la recherche d’informations ; mathématiques : techniques opératoires raisonnement logique et résolution de problèmes.Les repères : dans le temps, dans l’espace, dans la tache scolaire, dans l’institution éducativeL’on constate des problèmes de méthodes et de stratégies : ce sont les élèves ayant des difficultés d'organisation dans letravail ou n'employant pas les outils adéquats.Je remarque des difficultés de la maîtrise des repères dans l'espace et dans le temps. Difficultés que l'on retrouve à tous lesâges. Ainsi en maternelle certaines élèves ne font pas la différence entre hier, aujourd'hui et demain. Au cycle trois des élèvesne connaissent pas les jours de la semaine ou les mois, voire les saisons.J'ai été frappée par le manque total de repères pour un certain nombre d'entre eux, y compris chez les plus âges, qui ne sesituent en particulier pas du tout dans le temps. Au delà de la difficulté de pouvoir faire référence aux codes usuels, il s'agitsurtout d'une difficulté à avoir conscience d'être dans une continuité temporelle, avec la conscience d'un avant et d'un après.Ces enfants sont eux beaucoup dans l'instant. Ils sont donc collés à la réalité sans outil pour la mettre en perspective.Les enfants n'arrivent pas toujours à comprendre ou à intégrer le comportement attendu par le milieu scolaire.Année 2011-2012 – Bilan des bilans du RASED 8
CIRCONSCRIPTION DE LA GOUTTE D’OR (18B)Pour beaucoup de ces enfants pris en charge, la posture d'élève est loin d'être une évidence, et un long chemin est parfoisnécessaire pour qu'une appropriation ait lieu. Beaucoup cherchent à adopter un comportement pour correspondre à une image,mais ils n'ont en réalité pas de désir personnel d'apprendre. Cette notion n'a d'ailleurs pour eux aucune signification.Des situations qui entraînent la fragilitéDes difficultés sociales aggravées : nous avons été confrontées cette année à de nombreuses détériorations de situationssociales qui étaient pourtant déjà alarmantes. Ces détériorations empêchent les élèves de s’impliquer dans le scolaire.Difficultés du secteur : Les plus nombreuses concernent le milieu social des élèves qui déménagent souvent et sont logés dansdes hôtels, parfois très loin. Beaucoup de familles sont en situation précaire. Certaines ne maîtrisent pas bien la langue niparfois les codes sociaux. Cette remarque à propos d’une majorité de nos élèves induit les constatations suivantes : lesdifficultés de langage et celles de la fatigue des voyages sont visibles en aide E autant au niveau pédagogique qu'au niveau ducomportement. En rééducation cette fatigue est sensible également, de même qu’une grande difficulté à s'approprier lesrepères spatiaux et temporels. Aussi cette problématique inhérente au type même des familles impose aux enseignants unepédagogie différenciée très complexe à mettre en place.La plupart des élèves travaillant en rééducation ont une individualité fragile, voire excessivement fragile. Les contours de leuridentité sont encore très flous et mal définis. En conséquence, beaucoup d'entre eux sont en permanence dans un état devigilance. En effet, ils se sentent agressés par un regard, ou même un sourire. Ce qui vient des autres est à priori intrusif, voiragressif. Ils sont donc dans un état de tension permanente et une moindre disponibilité pour les apprentissages scolaires endécoule.Ils font preuve d’agitation motrice, inhibition, difficultés relationnelles, mutisme, difficultés d'adaptation au cadre de la classe etde la vie en groupe.Cette année le psychologue a été particulièrement saisi par la multiplication d’enfants développant des réactions de typephobique avec agitation, des enfants montrant des réactions de prestance sans doute dues à des failles narcissiques.Des difficultés sont apparues selon les modalités suivantes: incapacité à supporter dans la durée le cadre de l'école, et lescontraintes de la vie en groupe pour quelques élèves. Pour d'autres les difficultés d'apprentissage semblent être dues àl'absence de repères stables dans l'environnement de l'enfant, inhibition dans leurs relations aux autres (enfants ou adultes), etdans leur rapport aux apprentissages.L'inhibition, l'agitation comme la violence seraient l'expression de ces difficultés. Les difficultés langagières y sont souvent liées.Nous constatons en effet une augmentation des passages à l'acte et des difficultés personnelles qui rendent de plus en plusdifficile une entrée sereine dans les apprentissages. Nous sommes confrontées à des enfants évoluant dans un contexte socioéconomiquequi se dégrade d’année en année et donc à des élèves qui ont de plus en plus de difficultés pour se rendredisponibles aux apprentissages.La grande difficultéConcernant les graves difficultés, nous identifions les trois types de situations suivantes :- Troubles nécessitant des soins à l'extérieur qui sont difficiles à mettre en place ou à être suivis.- Répercutions du positionnement éducatif intrafamilial ou en lien avec l'école : discordance entre les attentes de l'école et le lafamille. Le projet pour l'enfant n'est pas le même.- Pathologies particulières débouchant sur des orientations.Le handicapPour des handicaps divers, l’aide à la reconnaissance du handicap et à la mise en place des aidesadaptées prend souvent du temps.Dans la circonscription, l’on dénombre en 2011-2012 :- 52 élèves accompagnés par un EVS ou un AVSAnnée 2011-2012 – Bilan des bilans du RASED 9
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