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NOUVEAU VOYAGEDANSL'INTÉRIEUR DE L'AFRIQUE,fA.IT 1813 et 1814.


NOUVEAU VOYAGE'DANS L'INTÉRIEURDE,15',AFRIQUE,FAIT EN 1810,181 l, 1812, 1813 ET 1814,ouRELATION DE ROBERT ADAMS,4l\IÉRICAIN DES'ATS-UNIS,CONTEN.~NTles détails de son nau~l'age sur la cÔte occidenGlede l'Afriql1e ; de sa captivité, pendant trois années, chezles Arabes du SAHARA ou GRAND DÉSERT; et de son séjourdans la ville de TOMlmCTOO;AVEC CARTE, NOTES ET APPENDICES.TRADUIT DE L'.AN'GLAISPAR. LE CHEVALIER DE l"RASANS,Pli! L'ORDRE ROYAL nt LA LÉGION-n'nONNEUR.A LA COUR ROYALE nE PARiS.CONSEILLERA PARIS,CHEZ L. G. MIeHAUD,IMPRIMEUR-LIBRAI RE,Ina: D);;s DONS-ENFANTS, NO. 34.1\1. 0 ccc. XV 11.


A SON EXCELLENCESIR WILLIAM SIDNEY SMITH,Chevalier-Commandeur et Gland-Croix de l'Ordre royalet militaire de l'ÊPÉE , de.Suède; de l'Ordre royal deST.-FERDINAND et du .MÉRITE , des deux Siciles; del'Ordre royal de la TOUR et de l'ÊPÉE, de Portugal;Commandeur de l'Ordre du'BAIN; Vice-Ami'al des forcesde Sa Majesté Britannique, etc. , etc., etc.MONSIEUR. L'AMIRAL,PERMETTEZ qu'à la faveur de votre nom, sijustement célèbre et considéré" je recommandeà Fattention publique ma Traductiondu Voyage de Robert Adamft. Tout le mondesait combien votre Excellence s'intéresse auxprogrès des découvertes dans l'intérieur del'Afrique , et de quel noble zèle vous êtesanimé pour la cause des Chrétiens qui y gémissentdans le plus dur esc1ava~; tout lemonde voudra lire un livre qui à ce doublerapport aVec l'objet de votre constante sollicitude, et que vous aurez jugé digne de parahresous vos auspices. D'ailleurs ma reconnaissancepour l'amitié dont vous m'ho-


norez depuis l'époque où je .partageai votredétention dans la tour du Temple, me fait undevoir de vous présenter aujourd'hui cet2homm.age authentique de l'attachement trèsI;espectueux avec le'11161 j'ai l'honneuz: d'être,MOI1&)eurl'Amiral,De Votre E.xcellence,Le très humble et 1irètt:ohéissant seryiteur.~E CuEV.~EFRASANS.


fPRE~FACEDU TRADUCTEUR.(MES longs et frét{uents vOYlîges d.ans les quah'el)Qrties du monde·, depuis 1786 jllsqu'en 18r5 ( ,.. ),m'ont laissé le goÛt des livres qui traitent de Hé-'COll"el'tes géogrlîphiques, et (.lui me font connaîtreles obsel;vations des a\11res <strong>voyage</strong>lll's.J'ai lu la~ Relation de la captivité de RobertAdatlls dansl'intél'ièllr de. l'Afrique, impl'imée à.Londres veH le mOls de juin de l'année (lernière,Ginsi qthY Jl!slllêll1oiresqlii aCcOll1pagnent cetteRelalion : (l'infét'~t que meritel'ouvrage ni'a faitpenser ({ti'îl;serait ntile d'en ptl~liel' une traduct'ioni,surtoutab moment où nous venons detenti'efeiJ possè~sion de nûtre colonie du Sénégal, et()Ù llt1trs UOllsO/i:cupdnS de forUler uu nouvel établis-C") ,Je travaille à réllniret à .p:tettre eu ordre ies notes quej'éqrivisians le cours de c~sv;oyages , qui, polir la plupart,furent oecasioanéspat' les évéQenleuts .de la Révolution, ycompris le v


YiijPRÉFACEsement sur la côte voisine du cap Vert. Il nousimporte sans doute de recueilliy toules les counaissançesqui peuvent nons venil' de différentesSOlU'ces, pour ce qui concel'Oe! des pays où notrecommerce pamÎt vouloir pOl.tec ses vues. Il estd'!iJ]eurs parmi nous beaucoup de personnes auxquellesle seul desir de J'instruction fait accueilJÏL'avec emprjessement ces sOl'tes d'écrits. La traductiondu Premier Voyage de Mungo.Park a eueu France, Je plus grand succès; celle de soilSecond Voyage, depuis si long-temps annoncée ~n'en aura pas Inoins lorsqu'enfin nons la verrons])araître.La RELATION DE ROBERT ADAMS, que je présenteen ce moment au public, peut être considéréecomme une suite des deux voypges de Mungo­Park, et comme se rattachant aussi à l'expéditionconfiée iernièrement par legollvernementbritanique, au major Peddie,dont le Dut est lacontinuation des recherches si malheureusementinterrompues pal' la mOl't tragique de Mungo­Park (*).C')Plusieurs journaux annoncent en ce moment que le majorPeddie est mort par l'effet de la maligne influWJce du climat,lorsque, parvenu sur les bords du Niger, à Bammaloo,il allait s'embarquer pour descendre le fleuve et· enéhercher l'embo1:chure. Des lettres de Gorée et de Sierra­Leona donnent, dit·on, cette nouvelle, en ajoutant que lelieutenant Campbell demeure chargé de la suite de l'expédi-


DU TRADUCTEUR.Robert Adams n'est qu'un siO)ple matelot, jetépar un nauft'age sur la côte 'occidentale de l'Afd-,que, où il fut fait esclave par les Arabes duSabara. Diverses aventUl'es le conduisirent jusquesaux lieux les plus reculés de ce désert, et lefirent arriver à Tombuctoo, ville çe Nigritie,dont on a tant padé depuis plusieurs siècles,sans la bien connaître. C'est le seul <strong>voyage</strong>u,:'chrétien quiait vu cette ville: ainsi la descriptionf1u'il en a tracée ne peut manquer de piquer notreGuriosité.Beaucoup de doutes auraien't pu s'élevel' sur laréalité d'un tel voyaye, ou.du moins Sl'lr l'exactitudedes renseignements donnés par un hommeaussi peu instruit que paraît l'être ce marin. :Maisl'éditeut; Anglais, COmme on le verra, s'est ~isparfaitement en mesure pour fournir des répons~sà toutes les objectious, faites ou à faire. Je mecrois donc dispensé d'entrer dans aucune discussion~ ce sujet.Je ne vois pour moi qu'une tâche à remplirdans ma pt'éface, après avait, expliqué le motifq'li m'a engagé à traduire la Relation: c'est derepdre un service aux navigateurs, en profilantde l'exemple du naufrage qui fit tomber Adamsi:ction ; mais il faut espérer que les rapports officiels ne confirmerontpas le bruit répandu SUl' ta foi de cette correspondance.


X.'PB:~FA€F}eIltre les mains


DU Tll:1AtC''F;EUR:que, (~tA~aate(1)_p,oJIli$t,pauson: ImprévQyar~e.)~ la vj~. d'f#~o_\~()Ju,iquipage,iln'osèt'ait, ~rès)~ un ~el éViélilelllien:l, se preseliltee s., la place de)1 Bo,deau~;q:u'jL se faisai~ horJ'eurà.ltlil-m&llle;.'(}:u'aYAll\ pfwdutsa réputation il· ne p0Ul\lâi~plus.1 v·iv~e, etc•••t M~ Folliie, ofticier à'efadmiuiswaliQnde III t;JJ~lt'ilil~" qui é.tatt passagell' sur ce n~v~et'ett q~i~~US1Uilretdu naulifaget.,t\Jsubi la pmscru~ll.'Q.aptl\7,~tedansle Salt,fu'a,pJ:}b~ul, eDi 1787" Ja relatl'{l'de sesa~e1lltu.pe$.;tl entpuJ!llia1:lne secoude édition"e~.J;7~' Ont/trouve un c'iemplaire des:deutx:éditienS!à la BibliQthèque. roy;ale de Bal.'is.Dans la /lllétne arihêêI7e:4i, eurent llbd renaufrage~Ut~al){it~i;l;u~ Dupuis, de JNantes, et celui:dtucapitaiua 4.udila~tijl.~Marseille, dk>ull le$:papiel::fipublics cl... J


xijcapitaine Le Turc, et plusieurs passagersou matelots,périrent defairn, de misère et de l'excès desmauvais traitements exercés à leur égard par lèsArabes, avant]'époque du rachat de leurs compagnonsd'infortune; on y voit encore que le second.capitaine, le chirnrgien-majol'et un sous.lieuten;antfurent cruellemeut assassinés, parce 'que.'lllanvais état de leur santé ne leur Jaiss.ail .. pointalez de ~orc~p~l1r exécuter les '~ravaux pé~ibjesqu'on. eXl~eaIt ?eux.'. l\r);•.. de B1'lsson mèntldnneaussi quelques bâtiments qui'allaient à la côte deGuinée, et qui, ·vers· la même afiQée 1785, fll-'rent jetés par le courant. sur c~lIé du Sahara.Le médecin anglais Lempl'ièrès(*) êite le nau..frage d'un bàti'meulde sà nàtion, commandé parle capitaine hving qu'il vità Mart)c, et à )a c1éliVl'anceduquel il .ent le bonneur Je contribuel'," Ce capitaine, dit.i"j~vaitfairdieureusement plll-'~) sieurs <strong>voyage</strong>s'à là :côte de Gtîiüee, '(;t il Y re·" tournait, en 1789" 100'SqlÙl échoua près du cap~, Blanc. Ses armateurs avaient vouln, contre son" gré, qu'il passât, cettç fois,entl'eles îles Cana­" des et la cÔte. ,d'Afrique , quoique de tout temps) ce passa9~,ait~té,r~~al'


DUT RÀÎ>ÎJÙ'1"e tIR.'Xiij;)' trahlé pat un courant qui le porta sur des 1'0­~) chers qu'il lui fut impossible d'éviter. Le navire. ~) n'ayant pas été rnis entièretllenten· pièces, les~~ hommes eurent le temps de se sauver et d'cm...~~ porter l'argent qui était à bord. Ils déharquèt'ent~) aussi de l'eau à hoire et tine partie des autres prO...)) visions. La plage où. ces malheureux. ahordèrent)) était entièrement sté11ileet couverte de·· sable;;) n'ayant apetçUâurcune iràcc d'hommes, ilsdi­t))' rigèl'ent lellc·fuàrche vers le nord, dans l'espé­;Jrance d'atteindre Sainte - Croix. ou Mogador.;; Après deux jours d'une fatigue extt'ême, ils fu­;; rent rencontrés par uu parti de sauvages arabes,;; armés de poignards et de V,f1ndes massues. Le)) capitaine Iwing, voyant qu'il n'étaÏl pas possible); d'échapper à ces brigands, fit caçher l'al'gent)) dans le sa1.>I~,p~psaniqtl'irpourraitqllelque;) jour venir le chel'cher. A peine les matelots vc­;) naient d'exécutCl' ses ordres, que le capitaine;) et tout sou éqtiipage furent saisis par les sanva­H ges, qui eurent beaucoup de peine à s'anallger;; entre eux; tous prétendaient avoil' le même») droit à uJ:.le si bonne capture; ce qui occasionna» une grande contestation dans le pal'tage. AvantH, qtle"la querelle ne fût vidée, les IH'isouuiers re­H çureut totHesort(~ de mauvais traitements; on») les terrassait pour les fouiller et arrachel' les bou­)) tons de letlfs habîts. Enfin ces hommes féroces.)) (Ju'on peut Comparer à des vautours, s'étant pat­)} tagé leu.r proie, emmenèrent, chacun de lem'


:si"PR.,Ê,FAQE,') côté, lesAngl~i~ qui;~tflif1tltéçhu~i;lreur Jo~ .,~ L~,ça.pÎlaj:tlel:vvi~~" a,ve.Ç ~rQ~S !l~ s~ l;l1alb,eu~,.~'; rem'-. ÇO?IH~~QOUs" t!)tufm ~u p~voir d'une (a-:'jJllilIe qu.~ ueleu~ ,dQ"U.q,ui Jes ftl.isaieut Q:l;Qlld,· de (aim.~ i'1~ :fiqF~ntveu­~>,. dus il. d'au,tt'es,.4J;a~~s.,!~II~'\ n'ét4,wut, pas.lillusJ~.u­'~mainsqqe ceu;x.. qu:il~ v;eu.aient de.~lJjtte,J,';. UlIai~~~qui , .. pOQl! til1ermi,eu~ paJ:ti l ~e leux tvavail ,.leuJ:;~> donnèrent, ~lll petll plu~ ~,ma~er. Ces paQ,"re~/~>.prisom),iel?S fl,l,reul emplo;yés aq,ç OQNt;ag~ le~" .plus. pénibles.; ceJuiguiJ.eur coûtait davanlag~,." était. de lranSllm~ 'deJ'ea9" à une grande dis"":,~ tan/ce, daQs d


DU TRADUGTBUR. :uil Jml:lQ~tf} qt1(t l~$ lllarin$ ~Qieqt tpstl'nits du.~aJ:l~~X q1l'ila Qutq,; CQlll'it' IQJ:'sqq~ l(tur navi~i:l'"JiQn les condqit ~lilrs les Ues Caparie&, les· ilespp. C~p Ver,l, l~ $é,Pégil1, Q1\ la GuiQée :' ils, ne§:.\qraie~t\J:1())} SE) l'nettre ,en g~rde CQqfl'e la ~ol:cedu CO\H1ant qp.i vprte les u!wil'es sm' la r(tclou,..,.table c.Q\edn Sa;hç\l:!'\.U J va de JaQlI' vie; '();I.l4'ils se· t\re1,11 sain~ e~ sal,Jfs deS ~a;ips des Ara;hes.ap.rès un afflJelil~(j!s~laYage, ils aur


:tvjPRÉFACE~) férences à l'est, qui proviennentvl'aisemhlahle­)) ment de la tendance des courants vers le détroit)) de Gibraltar quelques vaisseaux ont altéri à la~) côte de Barharié, aux. environs du cap de :N un ,)) lorsqu'ils s'attendaient à voirl'île de Ténériffe, ce)t qui fait une différence de plus de quatre-vingts~} lieues; d'autres vaisseaux ont vu l'île Alegranza,)) au lieu de Ténériffe;et quoique les erl'eurs ne)} soient pas toujours aussi cOllsidérables, il est bon)} de se tenir sur s'es gardes quandon s'estime par la)} latitude de ces îles , surtout pendant la nuit, 101'S­)} qu'un défaut de lune ou un épais brouillard" ne permettent pas d'apereevoir les dangers d'assez)} loin pour les éviter (*). »)On connaît donc ces courauts; mais on ne s'enméfje pas asssez, surtout dan.sl.e temps des équinoxes,où ils paraissent être beaucoup plus violents.,. que dans les autres saisons de l'année:on est souventtrompé parce qu'on ne se tient pas assez azi lar,e,lorsqu'on s'imagine pourtant avoir 11l'is une suffisanteprécaution.A cet égard, je crois devoir ici donner un exempletiré de ma propre expérience; car, qulconqueéchappe à nn danger imminent, soit sur terre,soit sur mer, ne doit-il pas chal'itablement avertircel1x qui peuvent tomber dans le même danger?Au mois de mllrs 1791, je partis du Hâvre pOlll' la(-) lnslrurtlon sur la navigation des Indes Orientales, etc. ,par Ni. d'Après de Mannevillette, Paris, 1775, in-4°·, i.8.


.-u TRADUCT EU Itxviicôte de Guinée, sur le naviœ la Seine, commandépar le capitaine Delille: nous reconnûmes le cap Lézard,à la pointe sud-ouest de l'Angleterre: de-lànousfîmes route, avec uu beau vent de nord, pourpasser à une trentaine de lieues à l'ouest de Madère.Nous avions calculé, suivant l'avis de M. d'Après deManneviUette, ci-dessus rapporté, qu'en gOl{vernantainsi pour passer à une assez gl'ande distance àl'ouest de Madère , Jious ,ne pouvions manquer de Iflvoit', puisque les cùurants devaient nous en rappro.cher considérablement. En effet, il étaitraisonnablede croiréqtle les courants, avec toute la fOl'ce quenous pouvions leur supposer, nous auraient laissévoÏL' Madère, au m'oins du côté de l'est.. Nous arrivâmespourtant à la latitude de cette île sans l'apercev(llt'.Dans une telle circonstance, il était encoreraisonnable de Renser q'lle I1vobabJétnent les courantsne s'étaient pas faÎt beaucoup sentir. etque nous avions passé trop à l'ouest de M.adère pour'la reconnaitr&. Nous continuâmes donc 110t1..e routevers le sud, dans l'espoir de découvrir bientôt l'îlede Palme, l'une des Canaries. Mais quel fut notreétonnement lorsque. parvenus vers la la titud~ deéê~le-ci, nous vîmes, à notre ganche, nne terre quin'ènavait nullement l'apparence! ... Nous nous ap...prochàtlles de cetle terre avec précaution, pour biennous aSSUrer de ce que ce pouvait être : nous eûmesbientôt la certit~de que c'était lecap cl~ Nltn) de lacôte d'Afrique, et nous nous empressâmes de pren­(h'e les amures à tribord ( je parle ici pOUl' les ma-1


~~~ .R.'AdErins), a6n dé cingler vers les îles Canaries 9 pOlit'nous éloigner de (lette maudit~ côte•. ~ ..... Ainsinous eûmes une diffél'et;lce ,en longitude, de plusde cent cinquante lieues, par le ~etl1 cffet'descourants,puisque nous avions toujours fait droite route.avec le vent le plus favorahle: nous passâmes à plusde trente lieues dans l'est de Madère, lorsque nousavions cru passer à l'ouest. ... Et quel honheur nefut ce pas pour nous d'avoir donné pendant le jouI'SUl" le cap de Nun ! ,La nuit, nous eussions fait iné~vitabJement nauft'age (*).Je desire heaucoup que celte espèce de notic~puisse êtrede quelqu'utilité aux navigateurs: c'estpour euxq~e j'ai pris plaisir à la tracer.Au surplus cette l~otice n'est pas éh'angèt'e àl'ohjet dont je m'occupais en traduisant la Relationd'Adams; car si les lecteurs veulent hien Cotllparerles détails qll'eHe contient, SUl' la déplo...l'able èondition ouse tl'ouvent réduits les euro~péensqui tombent entre les maiQs des Arahesdu désert, avec ce qu'Adams dit de ses propresmisèl'es dans une semhlahl~ situa~ion, ils auron,tune preuve de pIns de la réalité de son <strong>voyage</strong>,comme de la vérité de ses récits: certaincfncn.tAdams n'aurait pas aussi hien peint ces brig.andsdu Sahara, s'il ne les eût peints d'après nature.fi(~) M. lUaUet, capitaine de vaisseau de la mari,ne roya:le,Ilctuellement à Brest, fut mon compagnon dans ce voy~e, i!il peut attester l'exactitude de ,mon rapport.


AU COMITÉDE l,A COMPAGNIE D'AFRIQUE.JE prends la lib~rtéde vous présenter la R'elationde Robert Adanis~ rédigée dans la for'me qui m'aparu.ilécessaire pour lui mériler voire intérêt et cehlidu public, Pui~se-t.elleavoir un succès qui répondeà vos yues hienfaisantes, puisque vous avezdêcidé que l'impression s'en ferait au profit de cepaune lllario !J'ai l'houneurd'être,Messieun,Votre très humhle et trèsobéissant servjteur~S.COOCK.Londrlll,. bureau de la c()DiIpai~e d'Afl'ique,le 3l) avril 1816. .


INTRODUCTIONouPRÉFACE DE L'F:DITEUR ANGLAIS.Alu mois d'oçlo~re l~h5, un de mes amis m'informaqu'nne personne de sa connaissance ve­Dait de ,l.'enCbntl'el', dans les r~es de Londres, uulllatelot américaiq qu'elle .avait vu, peu de mois auparaval11,àCadix,a~ service d'uu négociant anglais;et dont l'histoire extraordinaire excitait alors ungrand intérêt: ce matelot racontait qLI'.;l .avait étélong-temps e.$.çla~~tilq,~ t~~~él:~i#U" de 1'4jrique,.etqu'itavaitj'ait un séiourde plusieurs 11ZQùdansla ville de TOMBUCTOO.Une-telle histoire ne pouvait manquer de\liquerma curiosité daus tous les temps; tuais je desiraisnrtoutde la cOliJaitre au moment oÙ'l'onrn'euparlait, à cauSedtl l'apport qu'elle pO.~lVait avoiraVec la l1l'issioll donnée au majot' Peddie, tout récemmentparti pour explorel' les mêmes régions der AfrÎque


INTRODUCTIONet me livrant à l'espoir que les renseignements qu'ildonnerait, ou Ses services personnels; pourraientêtre de quelque utilité pour la suite des recherchesordonnées par le gouvernement.L'homme dont il s'agit fut retrouvé parrentremisede la p~rsonne qui l'avait déjà rencontré; bientôton me l'amena dans les bureaux du comité d'Afrique.Ce pauvre matelot, nommé Robert Adams,était fort mal vêtu, et paraissait to.urmenté par lafaim; il relevait à peine d'une maladie qu'i} avaitessbyée à Hôlyhead, d'où il était venu à Londressolliciter, auprès du consul des États-Unis, un pas-"sage pour retourner dans ses foyers: mais, commed?tls l'attènte d'tine occasion, il demeurait sansmoyens d'existence, sa détresse se tl'ouvait telle"que, ne pouvant paYèl' Ùn gîtè, il avait passé plusiel1rsnuitsdans les rues avec une foule d'autresmarins sans emploi, dont malheureusement la: ca·pitale était encombrée à cette époque.Je~'elnpressaide le questionner sUl'la durée deson séjour en Afrique, sur les lieux qu'il avait puvoir, 8ilr les ch'constances de Us <strong>voyage</strong>s, et SUl'les moyens qüi lui avaient procuré sa déliVi'auce. Sesréponses me présentèrent une série si extraordinaired'aventures et de souffrances, que je fus d'abordtenté de/regarder son rêcit commeun roman.La personnequi ·l'avaitaccompagné, et qui était présenteà ce premier interrogatoi,'e, me dit qu'eHene ooutaWguèl'eqn'en effet i cene fût un conte faitàplaitÏr;surtoutquand elle considérait eGmbienla des...


ou PRÈtrACE DE L'ÉDITEUR ANGtAIS. licription de Tombucloo, par Adams, différait .desnotions généralement répandues, jusques à présent,SUI' la magnificence de celte ville et sur la civilisationde ses hahiLants. Je finis pourtant var concevoirune opinion plus favor/lble de la vérité des détails queje venais d'entendre, lorsqu'après avoir répété quel!!"ques-unes de mes questions, je vis le ton d'assuraqceet de fl'auchise,avec lequel Adams me fit exactementles mêmes réponses.. Je. pl'is,llote des principaux f~itsde son histoire, particulièrement de ce qui concer...naitles dif'fél'ents lieux où il avait passé, la dislaQceprés1,1mée des uns aux autres, et la direction desroutes par lui suivies: je lui donnai quelqu'argentpour subvenir à ses besoins les plus pressants, etj'engageai son conducteur à me le l'amener sous peude jours.11 rev.int une ap,rès.: jeJ'interro~eai de<strong>nouveau</strong> sur tous les points les pilis importants. deJ;~précédente narration, en écrivant ses réponses à.,mesure que je les recevais; comparant ensuite cesl'éponses avec celles qu'ilrn'avait faites dans notrepremi~re entrevue, j'eus la satisfaction de les tro1,1'".Vel'parfaitement concordantes pour le fond, et même)lQur les termes. Me croyant sûr alors de la v.éracitéd'Adams, je résolus de rédiger une relatioll. cirçons..tancié~~eses <strong>voyage</strong>s et aventures, depuis l'époque,de son dépar.tde New-York, surle navire le Charle~,avec lequel il. fit naufrage sur la cQte d'Afrique,jusqu'à celle de son arrivée à Cadix"d'où ilé~aitensuite venu en Angleterre. Ce l\\arill, ne sachant1..


lriTRODUCTIO~ni lite ni écrire, ne pouvait pas lui-même enfredprendre un tel travail.Dans cette vue, je pris des mesures pour le fairehabiller décemment et pour adoucir sa situation;jelui remis aussi une petite somme, commeà-corn pted'une gratification que je promis de lui fail-e accor..der s'il voulait venir auprès de moi, tous les jours ~jusqu'à ce que j'eusse terminé l'ouvrage. Ce ne futpourtant pas sans beaucoup de difficultés que j'obtinsde lui cet al'rangement: il était pressé d'un vif desirde retouruer dans son pays, après· une absence silongue et si périlleuse; le consul américain venait(l'ailleurs de le prévenir qu'il pouvait profiter d'unhâtiment qui allaithiclltôt mettre à la voile. Son enviede partit était atigmentée encore par le bruitqui se répandait alors d'une procbaine reprise d'hostilitésentre l'Angleterre et les États-Unis. M.ais jesurmontai à la fin toutes ses objections par l'engàgementfq:rrnel qU'e je p"is de h:tiprocuter imtnédiatementnnsauf-conduit si la guerre recommençait~ousa délivrance ~sczjit par rachat , soit par remplacement,si le malhenl' faisait qn'ilvtnt à se troU'va'compl'is dans une presse.~ à ces conditions, il consentità rester' à Londres tant que (aurais besoinde s~ présence. ..J'ai cnl devoir entrer dans ce détail pour la satisfactiondes personnes qui pourraient être disposées àl1evoir, dans Adams. qu'une espèce de mendiant.,che'rchaat à mettre à profit la cr-édnlité publique"en excitant la compassion de ses auditeurs par dès


OU PRÉF ACE DE L'ÉDITEUR ANGLAIS. 5i~cits dénués de tout fondement: on ne prendra})oint de lui cette idée, si l'on considère combienj'ai en de peine à le retenir à Londres. J'ajoute que 1>d'ailleurs, pendant tout le temps qu'il ya demeuré,je ne l'ai pas vu faire ]a moindre démarche qui etHpour objet de provoquer la générosité d'aucun deshommes en place ou des simples particuliers a1uxquelsj'ai elll'occasion de le présenter.Avant qu'il ne se dècidàt à rester, j'avais padéde lui dans une !,éance du comité de la compagnied'Afrique; j'avais communiqué les notes déjà recueillies,et fail part des raisons qui me portaient àle regarder comme digne de foi. Les memhresde ceComité avaient partagé mon opinion, après l'avoircllx-mêmesquestionnè à différentes reprises : enconséquence, ils m'avaient Cll\lPUragé dal1$le lwojetde transfol'mer 1,1les notes eJ;l une Relation st;livIe, etc'est d'après lelll' expresse recotnmandation qlles'était fait l'arrangement dont je viens de parler plushaut. Ou voit, par·là , qu'une réunion d'hommesexperts, en quelque sorte, a jugéles renseignementsdonnés pal' Adams comme propres;à augmenter lesçonnaissances précédemmentacquises.sur l'Intérieurde l'Afrique, et Comme pouvant mettre sur la voieponr les autres recl~erches dont s'occupe ~,c.tuel.lement le maiot, Peddie.Après la cOf,lClusion de notre traité, Robert Adamsvint fort exactement, pendant près de troIs semaines,passer chaque jou~ quelques heures auprès de moi.POUt r~pOI\dl:e i\.. lQutes l~s UQlJvelles questions que


6 INTRODUCTIONj'avais à lui faire. Dans cet espace de temps, il rutvu et interrogé par plus de cinquante pel'sonnes,parmi lesquelles il ne s'en trouva pas une qui neparût étonnée de la rectitude de sens qu'il montraitdans ses réponses, et qui ne demeurât persuadéequ'il ne faisait que rendre" avec autant de véritéque de simplicité, ce qui lui était arrivé, ou ce qu'ilavait remarqué dans le cours de son <strong>voyage</strong>.L'écrit qu'aujourd'hui je présente au public est Jerésultat de tons ces.interrogatoires.J eelois encOre déclarer aux lecteurs que, pourmieux m'assurer si les récits d'Adams n'étaient pasun thême étudié, je cherchai à mettre sa mémoireen défaut par de fréquentes int.erruptions, soit dema part, soit de celle des témoins de nos conférences.Lorsque nous l'arrêfions ainsi, c'était pourlui faire des questions imprévues, sur d'autres objetsque ceux dont il nOrls entretenait dans le moment;mais nous eûmes beau nous concerfel' de cel te mallièrepour entrecouper ses nal'ràlÏons, et lui enfaire perdre le fi), toujours il revenait juste an point(l'où nous l'avions détoUl'né; jamais il ne tombait encontradiction: nous reconnûmes bien, à ces épreuve!',qu'il ne parlait que le langage de la vérité.EngénéraJ, il ne nons donnait aucun détail de~irconstances, ni aucune descl'iption de lieux, sansêtre amené au sujet raI' une demande spéciale del'interlocuteur. Cette remarque explique pourquoila descriptionde Tombl1ctoo tieùt une' place si con,"sjdérable dans la Relation. Que]ql1es~uns des Iee,,",


OU PRÉF ACE DE I}ÉDJTEUR ANGLAIS. .,teurs s'étonneront peut-être qu'Adams se soit si fortétendu sur ce (lui concerne ceUe ville, où il a sé..journé dans les premiers temps de ses aventures, etdont le souvenir doit être présumé moins présent àson esprit; tandis qu'au contl'aire il passe assez légè.,rement sur les autres lieux qu'il a depuis visités::mais le fait est que la curiosité des personues qui in·terrogeaient Adams se fixant principalement SUl'Tombuctoo, les questions ont eu. celte ville pOUL'ohjet en maieure partie; d'où il suit que les réponses.ont dÛ'uécessairement se rapporter à Tombuctoo,dans une proportion prédominante, comme on levoit dans l'ouvrage.J'ai déjà dit que, dès nos; preluières entrevues,j'avais pris note du nom des })laces où Robert Adams:m'assuraÏl avoir passé,d~t:nêm,~que delel,~rsiluatil;>Uctdc leul'.distance, l'unepa.'l'(rapportà Fa.utre. Cesnotes, commUnif{uées à l'lm de mes a:a::nis" lui d9'unèrentl'idée de pointer sur une carte d'Afrique latrace des courses d'Adams, à partir de l'endroit oùcelui-cidisait avoil' fai.t naufrage. Le résultat de 1'0..l1ération faite avec beul1coup.de soins, et telle quela présente la carte ci...jointe, pro.duit le double effet


INTRODUCTIOlftoujours obligéclemarcher presque'nu, à l'ardeurd'un soleil hrÎIlant, ce qui était pour lui unsuppliceinexprimable, il ne manquait jamais, avantde se mettre en route, cles'informer daus combiende jours on arriverait a1:1 lieu d6la destination; qu'iLcomptait ensuite les jOllrs à meSl1l'e que chacun fi..nissait, pour savoir let€111pS qu'il avait encore àsouffrir; qu'à la finJdèla courSe il voyait bien si l'onétait juste 3vec le calcul fait d'avance;et que, d'ail.leurs, par le soin qu'iJ prenait de compter les journéesdemarohe, le nomhl'e de celles qu'il faisaitd~un He'tl··à· un autl'e se gravait profondément danssa mémoire.On lui fit cette autre qnestion: KSllr quoi vous~) f


OU PRÉFACE DE L'ÉDITEUR ANGLAIS. f)tionde ses différentes marches, pal' rapport auxpoints cardinaux de la houssole. Il déclara qu'ilObsel~vait. soigneusement le lever dusoleil, et que,Comme il avait. toujours la vensée tendue vel's laroute à fail'C pO~lr sortir de ces tristes déserts, il re.,.cueillait à cet égard tous les documents qu'il pouvaitse procurer, rappelant souvent à sa mémoire ladirection suivie dans les coursesdélà faites., etcelle({u'il fallait suivreencol~ pOUl~ arriver à son hut. Ilnt remarCfuer,;d'aiHeurs, qu'étant marin, et ayantcontractél3hahitude de serendl'e raison de la routequ'il faisait en mer, il n'avait pas dll trouver beaucoupde difficultés à pratiquer la même méthode aumilieu des plaines sablonneuses de l'Afrique, Jontl'immense étendue peut se comparer au tableau dela mer en calme.C'enest ·assez, j~


10 INTRODUC'l'IONthurst, le très honorable chancelier de l'échiquier,Je major-général sir Willoughby-Gordon, le trèshonorable sil' Joseph Banks, M. John Barl'ow (*) tM. George Harrison ,M. Henri Gonlburn, et plu...sieurs autres membres du gouvernement, tous iuté.,.ressés dans les affaires d'Afrique, qni, ayant en·tendu parler de lui, le firent venir en leur présencelJOur J'in 1el'roger, et prirent communication de moumanuscrit. On peut, au surplus, se faire Une idéedu degré d'intérc&t manifesté par le gouvernementen faveur d'Adams, quand on saura que les lordsde la trésorerie lui ont fait remettre une assez fortesomme pour son équipement et pour sonrelour auxÉtats~Unis.Je tel~mine en citant le passage suivant d'une lettreque sil'WiHoughby-Gordon m'a faitl'honneurdem'écrire pour me donner',de sapropre main,lc témoi·gnage de son opinion: (' D'après l'examen que j'a,i .» fait de votre travail, et des déclarations conformest) que j'ai entendues de la bouche d'Adams lui,.(...) En mentionnant les noms de sir Joseph Banks et de l'l. Barrow,je ne dois pas dissimuler qu'Adams, lors de sa p:çemière entre­''l'ue avec ces deux prrsonnages, et avant que j'eus~e recueilli tous lesmoy~ns de persuasion qui accolllpagnent aujourd'hui cet écrit, eut I,emalhrur de faire naître daus leur esprit quelques doutes, fondés surdes erreurs qu'ils remarquèrent dans sa description de Tombuctoo,sous le rapport de l'histoire naturelle ( rayez les notes 15, 18 et 20);mais je ne pense pas que, dès·lors, ils ayent balancé de croire à 141,sincérité de la Relation, sous le point de vue géuéraLe]Votç de t'$diteur (fnljl(liSc. 1


OU PRÉFACE DE L'ÉDITEUR ANGLAIS.~~ même, je demeure parfaitement convaincu de la)) véritéde tous les rapports que vous avez obtenus)) de ce <strong>voyage</strong>ur. Si l'on venait à me prottver main..•) tenant que ce sont là des impostures, ie tierhlrais)) Adams pour un second Psalrnanasar (*). ).J5 décembre J815.IlPOST"'SCRIPTUM.'Quoiqué les renseignements qui résultent desdépositions d'Adams ne paraissent pas, à la rigueur,offrit' toute l'utilité qu'on en attendait d'a:hord ponrl'expédition du major Peddie, qui probablement ne(*) George Psalmanasar, avènturier, qu'on crott être né dans lem.idi de la Frànce, et qui,apiès avoit, t'àitdes dupes dansdiyers étatsde l'Europe, s'établit à Londres vers le milieu du demier siècle, en sedonnant pour lUi habitant de l'île Formose. Il y montra un alphahetet des écllanlillolls d'écriture qu'il disait être selon la langue de sonrrétendu pays natal: l'université d'Oxford le chargea de faire unetraduction du catéchisme dans cet idiome imagin'lire. Il publia bieutôtaprès sa Relation de l'île Formose, qui passa, sans contradiction,}Jour·une histoire véritable, et qui fut traduite en français. Cette espècede cosmopolitè avait acquis une gi'ande habileté dans les langues orient'lIes,ct sa réputation, so\ts ce rapport, le fit admettre au nombre desauteurs de la grande Histoire uniperselle. A sa nlOrt, en 1763, illaissa 1111 manuscrit contenant des détails ~ur sa vie, ct qui désabusale public pal' t'aveu qu'il y faisait qlJC tout ce qu'il avait imprimé, surl'île de Formose, n'êtait qu'un jeu de son esprit. Voyez la Biographieuniverselle.( Note du Traducteur.)


INTRODUCTION.suivl'a point ses traces pour pénétrer dans l'inté.~ieur de l'Afrique ni pour en revenil' (*), néanmoinsle récit de ses aventures , et les renseignements~u'i1 donne sur Tombuctoo, méritaient sans contreditd'être mis au jour. Ainsi, dans l'intention defaire une chose t~ut à ]a fois agréable au public etjuste à l'égard d'Adams, il fut décidé que la Helalionserait imprimée au profil de cé dernier; en conséquence,je la remis à l'imprimeur sur la fin de décembre1815, n'ayant alors, ponr en garantir la.vérit~, que les considérations et les détails exposésdans la première partie de la présente P~·éfaçe.Cependant, comme il n'existait plus de raisonstlffisante pour l'etenir Adams à Londl'es.l'extrêmedesir qu'il avait de revoir son pays lui Ht accepterun passage que lui proposa le capitaine d'un bâti....înent prêt à faire voile pour New-York. Il ne parLÎt(*) li paraît que le major Peddie, qui était encore à Saint-Louis duSénégal dans le mois de septembre dernier, comme le di! la Quotidiennedu 14- octobre suivant, d'après des lettres de cette colonie, sepropose d'aller d'abord reconnaÎ.fre la source du Niger i pour 5'cnfoIjcerensuite dans l'intérieur de l'Afi'ique, ne perdant jamais de vue leshords de ce fleuve, jusqu'à ce qu'il e)l ait trouvé l'embouchure, SUl,laquelle les géographes sont si peu d'accord, Ce nOUVeau voyag.fur vadonc faire il peu près la même route que Mungo-Park, dans le pays d~nèg;rqs, sans .pénétrel' dans celui des Arab~;mais on doit espérerqu'il verra la ville de Tomb.uctoo: par conséquent son.itiué~aire aura,du.mo~ns ce poill~ de contact avec celui de Robert AdamS.{Notcdz4 2'raducteur.)


ou PRÉFACE nE L'ÉDITEUR ANGtAIS. 15toutefois qu'en nouS donnant sa pal'Ole de revenirou printemps : les lords de la trésorerie e.urent lahonté de lui faire dire qu'à son relour il toucheraitUne nouvelle gratification; je promis, de mon côté,de lui compter alors .]e produit de la vente du livrequi allait s'imprimer. En prenant congé de moi. ileutla pl'écaution de me laisser l'adresse de ses pal'ents,avec l)rière de leu!.' faire passer ce qui pourl'aitlui être destiné, dtlns le cas où il viendrait àlllourir sans me revoir.Les choses en étaient là, quand une circonstanc€hien inattendue arriva fort à propos pour me fournidesmoyens de mettre à l'épreuve la plus infaillihIela véradté d'Adams , fluant aux principaux.points de ses récits. Je fus informé que M. Dupuis ,vicei-consul d'Àllgletcl'reàMogaflol',à Jabienfaisanteefitl'ea'lisedttquelAdalnsm'avait souvent aitqu'il devait sa délivrance, venait de déhal'queràLondres. Je fi s aussitôt suspendre rilnpression du.lllanusCl'it, et je m'empressai de chercher à me procurerune entrev'ete avec cel agent dü gouvernelllent',nedoutant'pasqu'iI ne fût en état de juger,aveè panaiteconnaissànce de cau~e, de l'exactitudeou de la fausseté'de la Relation, du moins pour lespassages les plus essentiels. Je le vis, en effet: lacomplaiSance avec laquelle il répondit à llles pl'e...lllièl'es ottvertnt'es fut telle, que Je n'hésitai pas il leprier de lil'e en entier cette Relation, et de mettrepal' écrit les remarques qu'itaurail à faire pour ou


INTRODuctIO.N"confl'e. Le résultat de son examen se trouve dans lalettre suivante, que je transmets à mes lecteurs,sans l'ahréger, la regardant comme un certificat desplus satisfaisants" pal' tous les détails qu'eHe contieut,ét qui confirment plus ou moins le rapportd'Adams.Londres, le51 janvier 1816.A M. S. COCK, etc.« Je prends un uai plaisir à vous communiquer,suiv,ant la demande que vous m'avez faite, tout ceque je l'ais concernant le matelot américain qui paraîtavoir été conduit par ses aventures à Timhuctoo(*), et que je me rappelle parfaitement d~a­VOIr~u.» Dans les derniers jours de l'année 1810, j'apprisà lVlogador que le navire le Charles, de New­York, auquel ce ma~elot appartenai.t, venait defaire naufi'age sur la côte occidentale de]'Afrique,vers la latitude du cap Blanc. Peu de mois ap~ès cetévénement, je fus assez heureux pour trouver 1'00-(*) M. Dupuis explique, dans les notes qui suivent cet ouvrage,par quelle raison il éed! ainsi le nom que nous écrivons Tombucto(),d'après .l'lungo.Park etla plupart des géographes.(Note du Traducteur.)


ou PHÉFACE DE L'ÉDITEUR ANGLAIS. l~easionde racheter trois hommes de~'éql1ipage,quiJh\nformèrent que le~lrcap~taineétait mort, et quedeux de leurs camarades, qu'on ne reven'ait probahlemetltjamais, avaient été emmenés par les AI'abes(*')au fond du désert, du côté de l'orienl. Auboutde quelque temps encore, un <strong>voyage</strong>ur me rapportaque le maÎÜ'e ou second capitaine, et un 3UII'e ma...telotdll même navire, étaient en esclavage à. Wed­Noon : je fis tout ce qui était en mon pouvoir pout'parvenil' à les délivrer aussi; mais je n'eus aucunsnccèsdans mes démarches à ce sujet, non plus {lue(lans celles que je continuai de fail'e pOUl' savoil' cequ'était devenu le reste de l'équipage..Enfin, prèsde deux. ans postérieurement au naufl'age du Charles,le hasard me fit découvrir qu'il y avait un esclavechrétien à El·Kabla, lie.l) fort éloigné da.ns ledés(.'lrt,au sud. est. de l\'!ogador.,ii'éllltendis bientôtdil'e.qUéce même esclave venait d'être conduit il Wed­Noon, d'où je ne rénssis à le faiœ venir qu'après avoirpassé pl'esqu'une autre année à négociel' sa rançon.» Lorsque l'homme dont il s'agit parut à Moga.dOl', j'eus d'abord heaucoup de peine à croire quece rùtvérilablement uu chrétien, tant il ressemblaità Un Arabe, ou plutôt à un ShilluJt, par la figure ~par le vêtement, et surtoutpar sa bal'he noil'e, très(*) On verra de même, dans les notes qui suivent, pOUl'quoi M.Dupuis appelle Arabes ces hommes du désert, appelés Maures parAaâms.(Note du Traducteur.)


INTRODUCTIONpeu fournie. Quand je lui parlai en anglais, il mel'épondit dans uu mauvais langage, mêlé d'arabe etd'anglais corrompu: quelquefois il ne s'énonçaitqu'en arabe; et connue il le prononçait il peu près(le même queles nègres qui font usage de cet idiome,je conclus de-là qu'il pouvait avoir vécu pendant uncertain t.emps avec des nègres esclaves.Il Semblables il la plupart des autres chrétiens qni(mt subi une longue et dUl'e captivité parmi lesArabes, celui.ci demeura quelques jours dans U11état de stupiditê et d'anêantissement qui lui laissait1 à peine la faculté de répondre aux plus simplesquestions; mais il ne tarda pas il repœndre sa forcenaturelle, tant au moral qu'au physique, par l'ef-·fet de l'exercice etdc') distractions que je lu.i procurai,en l'occupant à me seèonder dans de lé~erstravaux, tels que l'embellissement d'un pelit jardin,ce qu'il fit d'ailleurs de son propre mouvement,comme pour me prouver l'envie qu'il avait de semontt'er reconnaissant envers son libérateur.» J'appris un jour, par quelqu'un qui venait deconversel' avec lui, qu'il disait avoil' .oyagé dan$;le pays des nègres: jugeant alors que le momentétait venu de l'entretenir moi-même sur ce qui luiétait arrivé et sur ce qu'il avait vu dans le désert,je commençai il l'interroger, sallS toutefois lui montrertrop de curiosité, ni lui donner lieu de croireque je m'attendisse il ce qu'il me racontât des chose~hien importantes. Les l'éponses qu'il J;l.le fit, du,.


lOU PREFAANGLAIS.•7{on de la plus grande simplicité, me dODDèr~nt ledétail de son naufrage, de la manière dont il futel~l:neD~ dans l~.Est et conJuit ensuite, ~Til1lbuctoo~de spn l't'tOUt' pai' le désert, des cruelles extrémitésau:x:qnelles fürent réduits les Arabes qtùlaccompaguait,et enfin de sort arrivée à Wed-N~~on. ~escirconstances SUI' lesquelles il s'appesantissait davantage,et dont il me parlait avec beaucoup ~~chaleur, fl1l'en,t, celles,;"({ui, se. l'apportaient auxtraitement~ bal'bahes qu;il endura pendant son sé~joUr.à EIrKaplaet à Wed·Noon.ll paraissait n'attacheraucun intérêt à ce qui couccmail sa résidencedans la ville de Timbuctoo : rien ue seJ.nblait l'avoil~frappédalls, si ce n'est une certaineten:çur,quelques nègressanarratlün, l'air de bonne foi qu'il en lesi'aconlant, la concordance de ses descriptions avecles renseignements que je posséllais déjà sur leslieux qu'il assurait, aVQir vus, tout me disposait àcroire ,loin d'en ,imposer. Néanmoins, jelui fis répéter plus,ieurs fois s9~ histoire, et je ]~trolw~i~ tonjours parfaitement conforme à ce qu'ilm'avait dit d'abord. Je ,. venir ensuitepiusieursmarchands ~u'abes qui avaient fait le VOJage ~fdl'imbl\Ptoo ~ et dont je connaissais le cara,cl~redi­Sile de confiance: chacun d'eux leque'~.liQpualon~gUemerit sur cette ville, aiu.si que sur les autre!2


181N'PRODU€TH)Jplaces par lui décrites; ils finirent tOllS parme dé,;:.clarel' qu'ils étaient convainotlS que cet hommeavait passé/aans tous les· endroits dont il pal'lait:.Dès-lors, ne doutant plus moi-même de la réalité deses courses dans l'intérieur de }'Af17ique, ni deJ'ex.actitude du compte ({n'H en rendait. je dl'essaiunecurte, sm' laqueHe je traçai la route (lU'il pré"télidait avoir suivie, tant portl' se rendre à TimhuetooquepOllt' en revenir; je mis aussi par éCl'ituneespèce de jouma) de son <strong>voyage</strong>, et, pendant query travaillais, j'eos d·efl'éqllentes occasions.de luifaire répéter encore tout ce qu'il m'avait raconté ,sans que jamais jele trouvasse en contradiction suraUéunpoint de quelqn'importance,A la fin. COmmeil me ténlGiguait •• uD. grau~desirde l'etourner dansson pays, je letis partir pOUL' Ta1lger, en l'adl'e~..saut à M. Simpson, consul général des États-Unis,à qui je,ccl,tifiai tous les renseignements que je m'étaisprocurés SUt' son compte,» Je regrette, Monsieur, d'avoir laissé, parmimes autres papiers à Mogador, l'écrit et la cal'tedont je viens de fail'e mention; mais. au reste, j'ellcenserve assez bonne l11~moil'e pour être en état devOllsdéclarel' (]1l'apl'ès un très mÎlr ex.amen de votre.pl'opre R(~Iation, 'celle-ci lue parait être,.enSllbstallCe, à peu près conforme à la: mienue : lachaîue des événements est absolument la mêmedans l'une que dans l'autre. Je tI'ouve sen'ementque, StU' plusieurs points, vous donnez des détai~smoins étendus que ceux que j'avais l'eelleillis. Je


OU PRÉF ACE DE L'É:OI 'l'EUn ANGLAI S. 19n~ài Î'elnal'qlilêqu'un fort petit nomhre. de passagesoù \TOS l'apports diffèrent essentiellement de Cellx,qui 11l,'ont été faits à Mogador \1ar le matelot dontils'agit; mais je me dispense de les indiqJICl' ici 0,puisque je relève ces contradictions dans ··les notesfJue VQUS m'avez demandées, et que vous V\)llsproposezde joindre à la Relation. Ces mêmes notescQntiennent aussi quelques additions et renseigue:,..1l1ents qui pourrOllltdouner plus de pdidsà certainesparties (.le vc;>tretexte.)) Apl.'è~la lecture de l'écrit que VO~lS avez bienvoulumç communiquer i , et sur le portrait que vousm'avez fait du matelot amél'icain, je ne doute pasun inslaut que votre Robert Adams ne soit le mêmeindividu que.celui qui a passé plusieurs mOls à Mogadoravec moi.·Je ne dois pOl.Jrtant pas vons lais...sel' ~gn(:)rel'qll'il sefaisai~ appelct'al()rs Benjamin.Rose; et qll'iln'était connu que sous ce del'nier nOllldes autres matelots du Charles, que j'ai rachetés del'esclava~e.» A. la vérité, je ne suis pas très surpris de ceHedif}ér~nce de nom; car je me rappelle qu'il me dit\lue fois que le sien n'était· pas Benjamin Rose. JellIe souviens allssi qu'il me donna hien à entendl'eque4'~~1l de temps avant de s'embarqnel' sur leChatle.$, ..~ New-York, il avait été retenu, contreson gré, à bOl'd d'u~ bâtiment de guerre deS.M.B.,soit comme prillounier, soit commecontl'aint au ser­\Tice. Si je rapproche maintenant de ces aveux la.crainte qu'il me montra toujours de tomber entre2 ..


INTRODUCTIONles mains des officiers de 110tre marine royale,l'inquiétude qu'il ne put dissirlluler lorsque je léfis partir pour Tanger, ville si peu éloignée de Gi·~hrallar, je croir;:li facilement qu'à une époque antérieureà sou ernbal'quement sur le Clzarles, il a Vus'échapper d'u~ de nos vaisseaux de gnerre, et cban~gel' ensuite de nOlll:pOUr mÎeux. se s6ustraire au~}'cchercbes.}) Une autre circonstance viendrait encore expli:­(jl.1er la cause qui aUl'ait pu le pOI'ler à ce change....l'nent de nom: il m'avait dit aussi qu'il s'était emharquéà New-York SUI' le Charles, pour éviter lesfâcheuses conséquences de son refus d'éponser unemie avec laquelleil ayait en des liaisons d'amour;matsje ln'arî'êterais plutôt au premier des deux motifssupposés, parce que je n'ai jamai's vu le nlate!ot marnifesterla l"t1oindl'c répugnance à retournel' en Amé'­Fique. au lien qu'il me parut toujours fort éloignédn projet de rester en Europe.» An surplus, je n'ens jamais à Mogadot la pluS'légère l'aison de soupçonner que ce matelot ne filtpas Américain, comme il tue disait l'être; et si j'11­"'ais eu d'abord quelque doute à cet égard, je l'au·raistoul-à-fait banni de mon espri.t, lorsqu'unjon...je fus témoin de la joie que mon hôte fit éclater ellapercevant daus le port lIn navil'e qui portait le pa"villon des États-Unis d'Amérique. Il m'a déchnplusieurs fois,·comme à vous, que le lieu de sa uaisance est sur les bords de la rivière de New-Yorken remonlant cette rivièl'C, et que S(m père viva~


ou PRÉ:FACE DEL'ÉDITElJR ANGLAIS.dans le m~tl1e lieu lOi'sclu'il partit pour son dernier\7oyage. J'j:li J1.l encore, soit de lui-même, soit de sescamarades, que sa mère était une mulàtresse, c~qu! me paraît assez probable, d'a,près sesc~êveuxcrepus et sou teint un peu basane, que vau~avezpu remarquel' aussi bien que moi.) Ainsi donc, je crois, avec vous, que cet hommeest Américain, et ql.H~ son vc!Si8l l,é, J O$,EPH DUPUIS. JiL'important témoignage que')e viens de meUreSOtlsJes yeu~dé nles lectelll'S, ajoute sans dout.~heaucol.lp il~lX, motifs que j'a.vais déjà présentés pou~,élablh' la l'éE\lité du <strong>voyage</strong> de Robel't Adams dans1'lQtérienf dé 1'A(rif{ue, et l'ex,actÏtllde des récitsq~l'a m'en a faÜs, quant aux, principales cil'COnSf'tances. .J'~x.c


INtRODUCTIONqu'à quel point ma Relation se trôtlV'e confirméel)Qr les remarques et par les développements (luej'ai eu le bonheur d'obtertîr de M: Dupuis; je communiqheraiaussi mes réflexions particulières sürquelques faits qu'il n'a pas cru pouvoir certifiercomme ceux qui lui étaient plus conmts. Mais dèsil 11résent, je m'empresse de lui payer ici publiquetuentle tribut de ma reconnaissance pour 1es secoursprécieux que je tire de sa +)ettl'e et de sesnotes; 8111't011t· ponr le zèle avec lequel il a bien'Voulu s'étendre beaucoup tnt-delà de ce que semblaitexiger la simple assUrance de son opinion per­50nuelle en faveur de la Relation.L'a:ppendice N°. ~, qui m'a été fourni aussi parM. Dupuis, mérite d'autant plus l'attention deslecteurs, (lU'il est fort peu de personnes en état,COü1me lui, de donner des renseignements sûi's etjudicieux à l'égard d~s diffél'etHes éspèees depeuples répandus soit dans la Bâ.;hàtie protJre-­ment dite, soit dans le grand dés.ert du. Sahara.La résidence de huit almées, qu~i1 a ,faite dans lesétats de l'empereur de Maroc (où il a eu, pendantplus de la moitié de ce téinps, ttn catadè,'epublic), et l'éminente perfection a'féb laqlteUe ilparle là langlle arabe, malgré toutes les difficultésde la pt'Olloneiatlon, lui out ùonhé, pour communiqueret conversel' avec les l'latul'els , Un trèsgrand avantage SÛt' la plupal'! des Ertropéehs quivondraient faire les mêmes recherches.J'ai beaUcolt}l d'ebligàtions encore à deux mem-


OUPRÉFACED,E·L'É:DtT,EU,R ANGLAIS. 2;)hres du Com.ité africain, qui né m'ont pas accordéla perlnissiondejl~sJilommerj nlf,lisqt;1;.i ne peuventlIl'emp~cher de déclarer la part import.ânte qu'ilsont prise à cet ouvrage. L'un m'a fourni la curieusedescription des régi()ns du hatt~ Nigel", insérée dansl'Af'pendice N°. 1; l'autre a fait la Carte dont j'aiparlé plus haut; et rendant unc indisposition, quiavait. interrompu mon travail, il a eu la honté derédiger plusieurs notes. intéressantes, dont j'ai faitusage.POur defnier mot, j'affirme, si cela peut être nécessaire,que je n'ai pas fait le moindre changemeptau texte de la Relation, depuis que je l'ai retirée desmains de l'imprimeur pour la communiquer à M.pupuis; je la puhlie aujourd'hui telle qu'eUe étaitIQrsque r~P.~s JeCctur~da,ris, 1~ ~al>i!'i-l~t!4l1 secrétaire-d'étatau département des colonies, et danscelui du quartier-maître-général; je n'ai P;:l.s mêmecorrigé l'orthographe de certains noms que j'avaisécrits sous la dictée d'Adams oomme il les prononçait.Les lecteurs pourront àinsijugcr par euxmêmesde l'intelligence et de la m.e:moil'e de c~ mat'elot,en l'oyant,par la comparaison, combien lesJ:l9ms géographiques, et ceux des petS()nnes quifigttrettt dans son récit, diffèrent lièu des l11êmesnoms qU\Jn retrouve dans les notes, avec les cortectionsdèM. Dupuis.30 avril 1816.


AVEl\TISSEMENTSUR LA CA,RTE~LE pllint de la côte d'Afrique où se fit le naufrage du navirl;)~Je Çhar1es, estmarqu~ sur notre carte, selon l'estime du ca"pitaine, à 400 milles au nord du Sénégal, c'est-a~dire, à peu.:près au 22 e • degré de latitude septentrionale,, La li$"ne pleine, ~ui p'lrt de ce point, i9dique la routeù·Adam~.jqsqu'à 'rombuctoo, et son l'etom vers la côte, sui..vant le relevé tr~s exact quel10us avons fait des journées demarche mentionnées dans la Relation, tant pour leur longueurque poûr léur dil'ection C").Laligne ponctuée, qui commence aussi au Heu supposé du.:p.aufrage, m~rque la tÎlêrneroute, mise eHl'appoft plus précisavec là véritable situation de Tombuctooet de Wed-Noon,ifaprès l'opinion des meilleurs géographes.La différence entre ces deux lignes peut être considéréefJOlTIme la ,mesure des erreurs assez légèt:esqu'Adams aurai,commises dans ses c;llculs,Il esté'iidenh toutefois ,qt1e l'exactitude des observation~~'Adams, quanJ à la première partie de cette l'ou,e, depuis 11\côte jusqu'à Tombuctoo, dépend singulièr~1Pent du poiJ?t d'où,\'00 fait partir la ligne. Or, on remarquera probablement que '.(~) Voyez la Table qui tel·mine la '10!


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.A VEllTISSEMENT sun LA CARTE. l!~fj! le naufrage du Charles prQuvequele' capitaine s'était trom~pé dans l'estime de sa longitude, ce capitaine aurait hien pllse tromper également sur la latitude. En effet, ne' Se p.etrt..ilpas qlle les courants, qu'on sait régner verS cette partie de la(lÔte d'Afrique, et qui paraissent avoir occasion l1é. son nal"':.frage, en le poussant à l'est, rayent aussi entraiué vers le sud ~.un peu plus qu'il ne croyait y être? Dans ce cas, ce qu'il faudraitretranchel' de la latitude li'stimée par le capitaine, vieu,drait à l'appui des calculs d'Adams: car, supposons que le lieqdu naufrage soit mal'qué sur la carte un peu plus au sud; alors la,ligne pleine, par laquelle nous représentons la marche queBotre <strong>voyage</strong>ur dit avoir faite, aboutirah parfaitement à la véritablesituation de Tombuctoo, qlle J'œil dll lecteur rencontrE:en suivant la ligne ponct11ée.Nous conviendrons pourtant qu'une telle l'emarq!1e ne suffitpas pour faire regal'dercomme fausse l'estilucdu c~pitajQçHarrison ("!') ,qui.pellt ;.l:av9jrf91~.dé,eSllr;lll1e iuste,;é;!~luationde l'effet desçO,llrantll·".·;apr~slaperte'de. son navire"eJ; SUl'd'autres notions qu'il ne nous appartient p~s d\lppréqier.Aussi ne nous sommes-nous point permis de 1I0l1S écal~tel' de60n opinion, en déterminant le lieu du naufrage, quel que fùtd~ailleursnotredesir de le faire mieu. coïncider avecla routed'4dams dans le désert :~u surplus, si l'on s'en tientà cett~opirfiol1,' peut-êtve erronée ,et si on la rapproche de la dr.s~cription qu'Adams donne du lieu du naufrage i il n'en résult


AVERTISSEMENTrochers tenant li nne côte/plate et sablonneuse, non loin de lalatitude du Cap-Blanc. ,Nous avons indiqué, par une ligne jaune, la route de Park(lans Sil première mission. ,depuis la Gambie jusqu'à Silla;mais, quant à la sitMtion de Tomhuctoo, nous avons cru(levoir consérverla latitude ol11a place.le major RenneH.Nous supposons une jonction entre la rivière Jollt parleAdams, sous le nom de la Mal' Zarah,et le Niger; nous faisonsremonter le cours de cette dernière fort au·dessus de ce queParkar.eèonnu, et cela dans l'intention d'éclairer la discussionsur un sujet qui est tr~itédansl'Appendice, N°. 1.En nous occupant cfun out'rage dont la publication Il pourbut d'étendre nos connaissances sur l'intérieur de l'Afrique, ilnous a paru qu'il ne serait pas hors de propos (l'exciter l'atteu.tion (les leeleursà l'égard de l'em~ncp.nre d\l Niger, jusqu'àprésent inconnue, mais qui est l'objet de tant de conjectures:t!neonsêquence, nous avons pOlié les degrés de longitude denotre carte jusqu'au Nil , et ceux de latitude jusqu'au Zaïre,pour qu'ml pttisse Sé livterà l'exàmeTi des différents systèmesfp1Foti.t~témisàt\. JOUi- sur cette matière. Nans ne prétendonspa.s néanin6Ïns nmts·êngagétnolls-mêtnest'ropJtlvant dans untel examen. U proM~e qu'il ~'llgirMt de résoudre nous parahsur le poitlt de recevoir sa s{)Iution par l'heureu1C résnhat ~uetrbusdevO:nS espérer de la double expédition qni vient d'être8iiigéê vel'sl'inté1'ienr de l'Afrique(*). D'ai'HellrS, il y aurllittrop("') La double expédition dont il s'agit ici, est celle que te gmIverrrementbi'itllflfiiqtie a èofitléè 1111 majorPClJai'ê, d'tine l'litt, etau eàpitailreTucl


SUR LA CARTE. 11de présomption de notre part à nous/ :llatter/derépandre unnouvel intérêt sur cette grande question,qùi Il été sibabile",ment discutée par le major Renflel, dans ses Éclaircis.>ement'l1géographiques sur le premier <strong>voyage</strong> de Parle, ainsi que pal"l'éditeur du second <strong>voyage</strong> de ce même Park, et par l~ au/wu ts d~nos onvrages périodiques les pins répandus.l\'lais il est peut-êue. . .,possible que nous donnions encore quelques notIons lIthessur des faits dont la connaissance contribuera plus ou moins afaire atteindre le hùtqu'6f1· se .prôpose, et, dans celte vue ~l'lOUS allons transmettre au public ce que nous avons appristobt récemment d'Un parLiculier très digne de foi, qui a fùtUilé longue résidence an cOluptoir de Lagos, et dafis d'autresétablissements européens sur les CÔtes de la baie de :Benin.Ce <strong>voyage</strong>ur rappol'te que les marchands de Haoussa (*) ~qui, antérieurement à J'époque de l'abolition de la traite desnègres, venaient très fréquemment aLagos,cootint1ent éd'Yftnir, qlJoiqueplusÎ'll/remè.'tI1iIJn' m'&iîts~rarii]Il en a vtt souven1i;UI~sabèliû~upquegtitll1néssurlltr6tttehsuivre pour parvenir dans leu 1:' PIlXS, et. gUt Ms diverses bâtionsdont il fa.ut U'avE!rser le territoire; il estdemeuré très p'èl'snà--quèl Il été le triste sott d'u capitaine TucItey et de tous ses officiers, ainsiqltelles~latnralistesetalltl'éJlsltvamscI(ui1'Jl.ccotbpagÎlaienl: t()lIS ont f€ri>demaIadie ,dp,nslli cours de leur nàvigationSll.rJe Zah'e ,ou de leur mal'''~he sQr ses bords; les deux bàtiments qui les portaient, le Corzf50 et la pol'othee,vienneut de rentrer à Portsmoulh, sous le commandement dumlâtte pUotl\ Fitz-Maurice. 'li pal'al! toutefois, pal- le ràppol·tde â dei'ilii", ~et par le journal qu'a lennle eapitaine Tnckey jusqu'à sa mort, quel'ide.ntitésupposée, dans le système de Park, n'existe pas. (VoyezlaQuotidien.nlJdn 2janvler e~ du 10 mars de la présente année 1817') 11 resle encore ilvériller l'opinion du tbajor Itennel1, et celle de Reichard, sur l'embouchureprésUliBée du Ni,8Cl'. :Bsp.érlilb& que Pèddie· réSl'iudrildélinitivemeut cet~portllllt probMmlh (Nme da Tr.tlucteur. )("') Les nègres l'I'ÔU01tcentCl: btlnt èommes'if étiiii éetÎt: Â-}fÔtûÛIt;( .Note de !'J!,'diteur anslais.)


AVERTISSEMENTdé, q'après leut's réponses, qu'on pourrait facilement fairepénétrel', par cette route, un corps d'Européens jusqu'auNiger, en le mettant, en quelque sorte, sous la prote~tioncles marchands. dj:l Haoussa, et en assurant son retour pal' desa,rrangements séduisants, tant avec ces cOllductems qu'avec lesprincipaux habitants de la côte, et même avec les peuples lesPloins paisibles de l'intérieur, qui, d'aiileUl's, seraient contenuspar l'influence que répandent au loin l'autorité et la fmee dessouverneurs d~toutes les petites colonies qu'entretiennent SUl':la côte plusieurs puissanc~s de l'Europe. La principale nation,;Je nègres qu'on rencontrerait dans ce <strong>voyage</strong>, est celle desJoos (*), peuple nombreux et aguerri, mais biendisposé ai'é~arddes blancs. A une distance moins grande de la côte, dans levoisinage de r~tat de Da40mey, on trouverait les Auagoos etlesMahe~s: ce dernierpeuplepassc,.pouf industl'ie.ll'!:., et onle~~f fort adonné il la culture Je la terre. Il ne faudrait que despo'ries (**) pour les présents et pour les approvisionnementsqu'on aurait à faire pendant tout le <strong>voyage</strong>.Mai~ c'est principalement sous le rappOI't de la nature dut!3.q'ain aparcourir , que nons croyons devoir communiquer cesrenseignements. Les marchands de Hil9llss!J.disent qu'ils met"tent de trois à quatre mois pOU.l' se rendre de leur ville à l~côte de Benin; ce qui est plus de temps qu'ils n'en passentordinairement pour venir du même point à la Gambie, quoique,dans ce dfilfPier vOyage, la course soit plus longue. Cettedifférence a pour cause les difficultés et les retards résultant("') Yos, ou fadoos ~dans les cartes de Danville.(Note de l'f.diteur anglais.).C''l-) Cauris) espèce de coquillage univalve, du genre des porcelaines,commnnément appelé pucelage, et qui tient lieu de monnaie dans divetses.')Iltfée$ de 1'AfL'iquç, principalement ~ la côte de Gninée.(Note du Tl'aduçteul'.)


SUR. tA CARTE.d'un gfllnd nombre de rivières, {le marais et de lacs considé.;:;tables, qui, à chaque instant, ralentissent la marche des<strong>voyage</strong>urs. Ils pàsseIlt qllelques':üns de ces laCl! sur de grandsradeaux, capables de porter à la fois beaucoup de passagers etde marchandises; illeul' arrive souvent d'ètre rettm~ls fortlong-temps sur le rivage, parce que les propriétaires de cestadeaux ne veulent faire le trajet que lorsqu'ils ont un frètsuffisant. La personne de qui nous tenons ces détails ne serappelle pas que les marchands de Haoussa lui ayent parléJ;aucune chaine de montagnes qu'ils eussent à traverser danscette longue route; elle Ile pense pas qu'il e11 existe dans ladirection vers laquelle nous supposons la possibilité du <strong>voyage</strong>;elle n'a jamais entendu citer d'autres obstacles que ceux qui"iennent des eaux.cesMaintenant, noris nous permettrons de faire remarquer querenseignements sembleiIt lever la fotte difficulté qu'onobjectait jusqu'à ~l'ésent .... codt~~l~~Y~~i~~ei suivallt· lequellêNiger,après avoir couru long-temps Claris l'est, finirait pal'tourner au sud, erisu;Hea l'oüest, et par se Jeter dans l'Océanatlantique, vers 1e royaume de Congo, ou bien au fond dngolfe de Guinée: nous voulons parier de la digueinsllrmontablequ'on disait lui être opposée par une très longue suitede montagnes appelées Jibbel KUlmi, ou Montagnes de IaJ~un{',1V[a15 tetminons, en avouant pourtant que ces domiéeS'-'nesontpasassez positives pmu' servir,' dès à présent, de foneJementli un~ opinion satisfaisante sllr l'embouchm'e présùl*ée (h~Nigel', soit qu'on veuille adûpter les conjectures théoriquC5de Reichard, soit qu'on penche plutôt en Lweur des probabilitéssi bien établies par le <strong>voyage</strong>Ul' Park, et snI' lesquelles OD:trouve une Dissertation très curieuse dans l'un dt'!ll OUvrages'périodiques dont nous avons parlé ci-dessus (*).""" ----- ----- 0....-.,.ig(') Voyez le QuarterZv R~wiewmois


SOl\fMAIREDU CHAPITRE PREMIER.Départ de New·York sur lepavire Je Charles. - Noms des hommescompos~nt l'équipage. - Arrivée tr-GibraJtar. - Départ pourl'iie de May.-:"Le navire fait naufrage sur la côte occidentale derAfrique. - t'équipage est sauvé; mai-; il lombe entre les mains


RELATIONDE ROBERT ADAMS_CHAPITRE lel'.ROBEllT,ADAMS, âgé de vingt-cinq ans, est nédans les Etats-Uuis d'Amérique, à Hudson, petite'tille snI' la rivière du Nord, à peu près à cent millesde. l'embouchure. Il $·embar(l~la.~\+po~,l'la pre~ièrefois, ..à Ne~...Xo~k'.QùsQn pèf,"e exerçait le métieL'de voilier; il a fait plusieurs <strong>voyage</strong>s à Lishonne,Cadix, Séville el Liverpool.Le 17 juin Itho, il partit du même port de New­York, comme matelot, Sllr le navire le Charles, de.280 tonneaux, appartenant à la maison de commerceCharles Stillwell, commaudé par le capi..taine Horton. et dont le chargement, destiné pourGibraltar, cbnsistait en faL,ine, riz et salaisons•.L'équipage du Charles se composait des dix personnesci-après uommées :John HORTON, capitCl:ine.Stephen DOLBIE , maître, OlS second capitaine.


R~tATîôf.tThomas W ILLlAMS. matelot.Martin CLJ.RItE, idemJÙnis NEWSHAM, id.NICHOLAS (Suédois), id.ihhn STEvENs, id.John MATHEWS, id.James DAVISON, id.ROBERTADA.MS, id.Le bâtiment se rendit à Gibraltar en vingt-sÎ:tljours, et la cargaison y fut mise à terre. Là, le, ca Apitaille enrôla un autrematelot , nommé Unis NePson; ilne prit sur sou lest CJ~1~.68pipes( dO.~lhlesbarriques) de vin, quelclues ballots de nankin bleuet du vieux fer. Il remit à la voile au bout d'ur~1uols, en disant qu'il allait à l~île de May, l'LHl(~ desîles du Cap-Verd, pour y compléter, en sel, sonchar~emeot d~retoUl'; mats.on etit lieu •.~e croire ~l'Hir la suite,que son projèt. était de faii'e la tràitesur la 'côte de Guiriée (rJ.Après trois sCluaines de navigation, Adams en";;tendit ùn jour deux hommes de l'équipage, :News-·!lame!Matlle""s, anciens matelots, qui s·entrete-'naieilt avec le maître sur les parages où l'on sè'h'ouvait alors, qu'ils disaient hien connaître, etqui prétendaient qu'on faisait une mauvaise route.'Le navire courait dans ce moment ausüd.sud-ouest;­les deux. matelots soutenaient qu'on devait gouver-"


DE R()J~Eij.T ADAMS. 55n~r 3U nOl~d-QliIest(a): cet avis ne r-.t }){lS écouté. Ilsurvint bientôt u~ vell,t contraire> qui @ltligea delouvoyér pelldallthuitou neuf jours. LetI ,otto"'!.hl'C, vers deu~ heures du matin, onftlt frappéd'u.11IJrtlÏt quiaunonçait des brisans;1.\1-a,thews, alql'saugouvernail, tlit au maître Dolbie., qui oommandait.le quart: ~~ Je suis sûr qtle llocl:soourons vers la.) côte d'Aft'ique, et qU.eiDOus,(ifn ,sommt's h'ès pt'ès.),A quoi le maître répCi>udit: .~~.l\'lêJe.-toi de ta heso...(a) Qn,ptl Ilait,s'jl. y \l ici défauf de mé(Qoircde la pql'td'Aqams ,ou défan.t de connaissànces nautiques de la rartd~s ..anciens matelots;'mais, en jetant les ye!Jx sur la carte çi-jointe, il est fa~i1e; dé vO,ir quela route au nord-ouest n'était pas celle qù'on dût suivre pêlurgagnér:les îles du Cap-VCl'd ft). (,N(ite de rÉditeur 4nglaisô)(Y) Je fette le~ye~sur la eàrte , et je croi$saÎsir le 'poiot'de;l~ ;dlfdé~lié{flle· liI-1flulje •. ij;j iJeH,~ ,,111ll!>i3'i'e~plique1! l\~~ti~•.,,;f>." .. ' i ; .Les deuxinstruIts p!,I:I'expérience, conllaissaientl'effetdes COl1l'ants dont T'ai parlé dans ma Préface ,ct il$ voyaientqllé le capitaineHortoll, Ilpr~s~tre 59rti dJJ détroit de Gibraltar P


54 RELATION~) gne, et non de ce qui ne regarde que moi, sinon~) je saurai te faire cassel' aux gages. )) Une heureaprès, le nllvil'e toucha violemment et s'arrêtasur le coup. Le capitaine sortit à l'instant de sachambre; il s'empressa de donner des ordres pourremédier au malheur ql1l'il aurait bien mieux faitde prévoir et d'éviter; il nt Jeter par-dessus le' bordles canons, les ancres,et tout ce qu'il;j avait depesant dans lei provisions; il fit aussi défoncer lesbarriques d'eau et de vin; et, au moyen des pompes,verser le. liquide dans la mer pour déchargerd'autant le bâtiment; mais toutes ces. mesures furentinutiles, le Charles était échoué de manière à nepouvpirplus se relever. Pour comble de mal,. levent augmenta tellement, et les vagues devinrentsi fortes, que l'équipage se vit bientôt en danger depérir. Cependant l'obscurité de la nuit ne laissaitpas d~couvrir la terre: le maître et trois matelotshasardèrent d'~ller en reconnaissance avec le canot;mais à peinê étaient':"ils dans l'emb:ircatiou, qu'unelame la remplit et la fit couler bas; les quatre hommesfurent emportés par les flots, qui beureusementpoussaient vers la côte. Presque aussitôt uncoup de mer, qui écrasa en partie le navire, enlevacinq autres personnes, du nombre desquelles étaitAdams; il en fllt de même, peu après, d," reste del'équipage; tout le monde pal'vint à terre sans heaucoupde difficultés: îl n'y eut qne le muitre et lesuédois Nicholas, qui, nesachaut pas nager, faillil'entà perdre la vie.


DER:OBE!RT ADAMS. 33Au point du.jour, on reconnutquelctia:vire.avâit{~bntlé Sllr un baàc del'och~.rs,'qnis'étendaitenme~depui$lerivage jt1squ'à .trois qttarts deniÎHe.ob.ea...viron, et qui, dans les basses eaux ,restait à décQû";:vert de plus dC.douze pieds. Le.capitaine estima:q.uêJe point de la côte où venait âescfaireoetristenaufrage, élait à peu près à quatre cent milles aunordduSéllé.gaJ , 4JlueçJuqMnÜlinede miUesaussiau nord du Cap-Blanc, par.Jes 22 degrés de latitude.Les infplJtunêsAOléricains fureut bientôt aperçusetent.outéspat, des Maures, qui venai~utà la pêche,~1.U nomhre de près d~ ({uaranle; ils u'avaienlaucunmoyen de faire résistance :de ce momèut Il ils devinrcntesclaves.Le rivage était déjà cpuverl,(I·es dêbrisduva~stseau ;lesl\f.autes)"f~tirelltl·~~~sfeU1P~ql'fcotil'el'lecuil.'reet·.lesJ/t:errureS;Jtnais, comme ils n'avaientras les instruments propres à enlevel'le doublage etlt:~s chevilles de cuivre, leurhutin se réduisit presqueà quelques quintaux de fef.El Gazie.(2.}est le nomq4e.l~snQuveaux captifseUlelldi1'e.J:lldonnel' à, cettept,wtÏ,:e .. de la côte:: plagesablonneuse, où' l'œil Ile dé.couvraÎt au loin ni arhres,ni aucune espèce de verc,lufe, ni montagnes.ni coteaux, ni .même d'autresTochel'sqll~ CeUJ",contre lesquels. le .Charles s'était perdu. Les.Mau...l'es qui s'y trouvaient alors avaie.nt Je visagept'es"noir, maisJescheveux .droits et tl'èS Jo.ngs;ilsl'taient,pour tout vêtement, qu!une peau cIe, Ollun grossier tissu .de laine autour. des3.•


RELATIONtéins. Les hommesétaieo:t oircoIrcis; ils ne se ser·vaient pas de chaussures, et ilsn'avaiceut rien sur ]a1:t~te. Les femmes ma'ichaient aussi pieds nus; lenrMte étaitoouvel'te d'tme mauv~ise guenille, eafonne de turban. OesMaores logeaient ~OLlS destentes faites d'une épaisse étoffe de laine croiséeavec dlhlpdil de cM"res : qnel:crncs.uns d'entre eux,'lui n'aVaielll pas de tentes, s'en procurèrent en cm·fllQ.y;al1tles vojle's du navire naufl'agé, d~ntils se:bl'ent allSsique]qtl~~pièces d'hàhillement. Ils n'avaierit.auclln''Vaseque]c~nq:tlepO,tll' ollit~e leurs alilhents;1cI.11' maniere d'apprête.' le poisson, c'étaitd:ede faire, sécher au. soleil; après quoi ils le coupaienten petits morceaux, et lui donnaient uu cel'·tain dègl'é cle CtltssOu en le faisant griller, pôuraingi dire, sur le sable, toujours brûlant vers lemiHet\lltt jonr; mais leut' si tüation s'améliora, sousêe l'11l,pl10l·t ,par larencontl'!e qu'ils &rent de quelquehanèl.:i'ê deêuisine parmi 'les dèbt·isc du naufrage.Ces gens vivàient daûsunesi ex~rêttuHndigence,qu'ils conl~àJieùt ris4tl'é s de périr def~im quand leurp!3chen'êtait pas hetll't~me; car c'était-là l~ur uni...qUer~!lS(jut·ce. Pendant qtllltot'te JOUl'S, qu'ils l'es..tèrentà El Gazie,a.pt·ès l'événemenrdotlt nOus ve­110nS dê l'endl~eCOll1plet ils enpassèrellt trois Ot\qUtlh'esansprendre nu seul poisson, faute (l'adl'esse~t d'ÎnstttH11euts Mnvenables. 0na.nit' trouvé plu.,ients lignes gat'nies, clans tll1e malle provenanûn"h'è echoué; l'équipage offrit aux. Maure,&Pptèlldte à s'Cil servir, et de les aider


pêche; mais ceux,.cirefusèreut t@'l\1lœiustl'llIeti0!l1 ettoute assistanoe.Il y avait avec cette h,@rde 'africaîncNil1 ,joolÎ11@~":ropéeu qui .l~t'~rsg~iltêtrè français,' qlll;}i{fll"iffù'thabilM comme J,es Maures. y, capiUiin~'Mo:rtonparlait français; if aiàconvet'satÏoll':fvec lûi. Celut'!ci racoIlla4'"l"envil'on uneannêeianpal'avant ~ i1 's'é:.tait échappé ,.' 8vecplusie~1:s "an)tresRran~ais',.dél'Ue.aeS


:RELATIONiJs'n,e; lardèrent pas à'être couverts de vermine;'càril n'y avait pas moyen de s'engaralltir dans le voisi...nage de leurs sales patrons•.Huit ou neuf jOU11S après Je na:ufi'age, o~est-à-dire,!e2oou le 21 octohl'e 1810 ,ile >capiLaine Horton,11eucapàble de supporterunelelle misère, se \rouvafortm,al;il se plai:-;nith~ulel»ent'Qe;la bad~a1'iedes l\'bu11es , fJui lui avaientenlevé'8.es. hahits ; il lesil'rita,sl fort par ses doléances, acpomtpâgriéès. deg~st~sm~{.aç-an,ts,>qu~i]ssejelèreJitsnr lui et le tuè..,rent.lls se serviren15à;c~t effet de sOllpropre sabre.q1,l'ilsavaient trollvé parmi les débris du ntnire.Horlon ne·fit ~llCnt]e résistanoe: la maladie l'avacit~~l1l·à; fait ahattn, et la vie lui étaildevenue si in..~ppol'tabl~',fl\;l'il~vaitphl;sietl;r~;JoisT~ppelé.lamort.il ;son, secours\Ce Jpt pll~\ôt le ton ll'opallierdu mat,.:he~h~ux, ~lIpilaine, q·ue ses disc,Ours, qui lui auirac~ f \~rôblec~âl;ill1eDt; c~rles ass~ssins .ne 11Ou'!l!ai~~jg'\rp~~COllll1l'~udre ce q\l'it le~r disait. Il aV'aitdéjà plns d'un~€Q~se~çité]em" colère., Cil; se mon"!,ml;utrehen~~~.;leu,l'.v(j)]~~;N{~iGi., pttr exenip1ei Je~\Jje~ .de l'une des .).~écédentesquerelles : Pomme ilu~;;Pl"enait pas &O;~U de son corps ~ et ~u'il éfait tbm...b~dal,lsla pJt,l,&el\tl't$l~e malpr()tpre.f,é:, I.es. M;allrésv()u:Jà;ieIl~ q;u'jl,laJlât ,Se baigner ::t.ll·bpl'd de,]a mer.•il$ ]eJuior~nl,l~rf;lllt par ·si.gnes ;~ais, soit effet9:'UD. e~lt~tell,l;


DE RO~ERTAI'>A1\:tS. 39Quelqll~s l'eprochesqu'ait pu mériler le capitl!-irt~Horton, pouda p~rle de son bâtiment,pnlqi dQj~Jajustice de décla.rcr qu'au monle~t du nalJfl'l:\Sèi~lfittout. ce qui était de son devoir pour s~ ren\~t.t.f:e:àflot. C'est dans cet esprit que DOUS avons renducompte des meSUl'eS qu'il essaya poul'ypar:ve~ir.,,;))eut·être aurait-il pu, malgré le désordre et la; cou.".fusion qui suivent toujours J.lQ td· 'évémuncllt" semOntrer plus. pl~VOy~,ntPQl1f le salut de sonéquÎr­'page, en trouvapt, un moyen queJconqlJe de débat'.,.qJ.ler·.des,af\~es~ Si, lorsque les Maures se présentèrent's,ur le rivage, on a.vait eq.· de la poudlle et desfusils, ou seulement. des sabl,~es" ilcll,t été fa~ile derepousser ces barpal'cs, qui n'é,taient pas plus dequarante, COl'lme nous l'avons, dit; et probablell;1ent,ensuiv~n,l J~ bprd,d, la .• ~ef," qn".aqrait.~gagpel'~ a~olop',e,e~lJl~.1céepQes ;


'iR.EL A. 'l'IONfragê. Us firent enSttite, entre eux, le pa.rtagedes~apLi'fs: Ada~s,NeWsbalh èt Je rt.aître Dofhie,t6mhèrent "tu pouvéir d'une bande:conlposée d'nnevingtaine tl'hommes, femmesetieùfâtiIS'; quise sé.;parèrent du rèsté' d'é Iâ tl-ibu , et Se 'ntirent én'route!Vers Je Qé~ertaveC.qualre chameau'x, dont troisétaient èhal'gés d'eau, pendantqhe l'antre J'j(ktait Jei:J~ga-ge èt 'la l)rovisiùu d'è l)ioÎssotlsèC. Les inurné'Cs~e:;nHH'che furellt fort inégales, farHôt de dixotl.~z@;In:iHes;,itantôtdeOe3'ÜCOllp pltrs:6tlllellble$~X!ètàqttinZétm'in~s '}iùnedans·Ptltltrè. Quelql1eféi~~it) âllaitperidantdètlxibU ti'ols jours sans 'ph~ITdre'


DE RlOfrBE[t'Tf IDAMS.'4"1:Dans!Ja1premièresefilaii:Ie'du$éiOo.l'(}«~ lil'eut l'esJ\'1


42 RELATIONSüerra t était la ville.. deMogador t dans l'empire deMaroc. où ils auraient hientôt trouvé la 6n de leuresclavage, en réclamant la pFotectioll de quelquecousld européen. A quelques joursde là, Do)hieetNewshalll ftirent emmenés par ,un petit détachementt qui se dirigea vers le nord: Adams et Stevensauraient hien voulu ne pas se séparer d'eux;·ma'suuneJe~rpermjt pasde les suivre.(6)., :peu tlprès, €eS dfjuX derniers furent invités àma,rçherpOl1F qne expédition qui .allait se faire vel'SSOudel1oy,et dOI~t le but était l'enlèvement de qnelq.uesesclaves nègres. Ce fut avec heaucoupdepeineque les Maures parvinrent à leur faÎl'e comprendreÇ~\dQ;llt il s'agissait' : ils jOllèl'entà cet effet une eS 4pèce. de pantomillle •. e.u ·exécl:.1:ltanf;.iumè:d:tassesimuléçsur de je!1Uespègl'es qu'ils avaient déjà: eu leurPQsSeSSioll, et qui partqgeaient a"ec leshlancs lesoindti troupeau ;'ilsaffectèrellt e~ même temps deprqfél!Cr,. à diverses neprises, le mot de Suerra, sibieu q;u.'Adl\ 111s: {i~ittpal' entendre que,s'itvottIa.itêtre de l'expédition.:.ainsique:Stevens, on leurpro emettait de les couduil'e ensuite à Mogador. Mais,aUl'~ste, ils dépendaient Jlntièrement deshoDlmesaux.qtl~ls]e sort les avait linés :.ilsdOllnèrent d&OOunconsentemen.t qu'ils ne pouvaientretuser.9n semÎtbienlôtet8;llarcbe POlU Soudellny , au nombrede vingt personnes, dix-huit Maures et les del1~blancs, avec neuf chameaux. chargés ô'eau et deplusieurs sacs de farine d'orge qu'on s'était procul'"ré,e au lieu de la station dont nous venOllS de padeiOc


DER OfBlt'lt'll ABiAM S. 4~11 denx.JOturbéesde distance, douzeàiltresMaUresjoignil'entJèpâl'l;Îavec trois chameaux. , et l'ous'enfonçadans le désert Ca), sur la ligue du sud':.'sttd"eSt,iparcoürant un~Sptlcê dèquio21c à vin~t filillespar jour; Les Mallres :se ftaHaient'que dixjoursidêc.ette mal'che L19 l)ell forcée les rendraient 11 tinpoint de balte où'il$ treuveràient;àr~llbùvelerleurprovision d'ea'IJ : Hs yarl'i\IÈwenf'cn:eflflet, et ils virentunpuits de bùit'd(1l1 'dirpiéds de ptofondclu';mais,à ;}ëli:r:g~âtid:dêsnppointement,ce puits étaiteai.i8~ëment; à sec ) parce qu'il avait fait, depuisqueJquetemps, Une excéssive chaleur. COlllmeiJsn'avaient presque plus d'eau, ils furent obligés del'lHHerce qUI 'eu restait avec }'nrinede Jelll"Scb.a...ulèaux ; etils contiiiuer'ent ainSI lel1t' <strong>voyage</strong> VC1'SSoudeliny; 'en;tira;ntUft'pèll'plus lMtslid.·Jhê:'èlft:;.:


44 1tir.A9;J:,f)NeUeestsituéea\1...milieu··d~I.l~.eespè~è de ,pi'aide.; USl'uisseau la traverse~.èt d~s arhres,peuélevés;l:en·ji...ronnen~.J-,es )Ialll'es, parwellusi,ldiK'OJldoll~mi!J~esidecelte.place, prü~ellt;une pPsitioucou~ellte: par l'iné·iali~é 4u terra;ip e;tpaJ~


DEROBERTjIAM~ .5ll'unelaÎcleul' remarql:'utble, qui dounal'Ol'dre deles mett,eenprisoo. Cette prison;ét.àit Ulleêneetntesansu{(l)it, dont lemt1r, constmit en ten>e,'n'avaitllf:tsplms d~ sÎ1tpitids de haut , et'd'où Jes Maures auraientpu facilement s'échapper,malgré toute laS(ibJ.'veTFlaneedotlt ils étaient l'objet, s'ils avaient éüle ca:ractèt'e entreprenant; mais Jeffr lâcheté naturellesemblait s'être accrue par la honte de leur mé­~..entt1re. Oules gal.?da quatre jours dans celte 8ituatiou',uduo:nleurfitentend,'e qu'ils allaient êtree1lVi0yes à;Tombuctoo, ville qu'Adams conjecturadevoirêtl:ela l'ésidence du roi de la contrée.Les principaux.hahitants de Sandenny sontvêtitsde naukinbleu,on guinêe, en forme de tnnifille;les .autnes ne se c()tlVrclllt quc le' milieu du COl'pSavec; desPt:lltnes,q:tlleleur ,,·emle:ntfès cônlme'rçants_allvcs.lll:s ;ont,tou'S,lesl'liéds!nEtSiet·ne'pot'tent riensur la tête , excepté le chef, qui se montre qllelqtlcfoisav.cc un tUl'hanhleu. la rnal'que distinctive dece chef était Une espèce de btodel'ie en or sllr sa tuniqâe;,dans la forme et àla fllace deuos épaulettes.LeS'offieiersqul fentouraientavaient de sernb'JàMessi~nesde distinctt(j)'n,' mais film; t)f"tits~! LesarO'les deces uègres con~istehten ards; 'et flèches et enpoigltllltmS,~omlile on III vu pIns haut: les 'arcsonl àpenpl'ès;Ctllatterpieds de loù~ueur)tlveectes'êoctlesen lanières depeal'i; les Hèche$ ,longuesde ~H,,-tlUitpouces, nè sont pas garnies de llh'Hnes à'l'c"!t1'érniléinférieure. IIss'ex:erce'tlt souvent à th'CCJ."'SLll' un hutde tel're glaise, qu'ils nemauquel1t pt'csque jaIuais


46 RELATiONà quinze ou vingt pas de distance. Les maÎsonssol1ttoutes de terre glaise, avec un toit de bois t'econvertd'une couche de cette même tel're~ il n'Yi 'cn~l aucune qui ait un étage au-dessus du rez·dechaussée.On ne fait jamais de feu dans I~inlériettt'de ces maisons; on n'y voit d'autresmeublesf ouustensiles de ménage, que des nattes de joncs et desgamelles de bois.Les prisonniet,s pal,til'en t ponr Tomhuctoo, connueils s'y attendaient, sous l'escor,te de soixante hommesarmés, .avec dix·huit chameaux ou dromadaires;ils marchèrent pendant dixjours à l'est, sansqu'il arriva rien de remarqua'ble: tons étaient àpi~d. ainsi que leurs gardes, à l'exception desofficiers;~eux..citlloJJtaieDt'les·hêt.c&.de ·.somme, ... etch,aque dromadaire, ollchamf'au,en por~aitdet1x.Vers latin dl1 dixième jour, les MaUl'CS firent UD'etentative pour s'évader. Il parait que la craiilled'être mis à mort en arrivallt·à Tomhucloo, fut lénlotifquiJes y déci.da;. mais on les surveili'aeÏt,detropprès: ceux q.ui prirentJa. fuite, furent hieutôt·atteints;le commandant de l'escorte élahlit"sur-Ie..champ une sorte de conseiLde guerl'C, et, après"unecourte.délihéraliou,il·titdécapiter tp:1:ah 1 rzedes.cOllpables.Celte ex.écUlio.â eutljell dansuu petit villageoù l'on était alors parvenu: la tète sanglante duchef de complot fut pellduepar les cheveux au COlld'un chameau ,pour inspirer plus de terreur aureste des fH'isonniers; on ne les délivra de cet épouvantail(IU~aU bout d~ trois jours, lorsque les gens


DE ROBERT l\BAMS. 41de l'escorte se trouvèl'ent eux·mêmes trop incommodésde l'odeuJ; ipsupporlabl~eque la tête putré6éeexh.dait autour d'eux. .Les hahitants du village ci-dessus nlentionné portaientdes boucles d'oreilles en or; quelques-uns enavaient deux à chaque oreille; leur nez était aossipercé, au cartilage.; d'unlal'ge trou, dans lequel ilstenaient une plume. Adams en vit plusieurs qui, ~1."':1 .lieu d'une plume, y avaient un gros anneau, «:leforme o'fale, pendant devant lem' bouche.L.I.l.tfoupe ne s'arrêta qu'un jour dans cet endroit;elle repritsa route pour Tombuctoo, en SQ dirigeantà rest-nord-est, et elle y il'riva au bout de quinzejournées, chacune de vingt milles, qui, avec les dix:premières, faisaient vingt-cinq jouraées depuis ledépart de Soudellny.


SOMMAIREDU CHAPITRE SECOND.inipi'isonnemen{ des ]\faures à Tombnctoo.-Adams yestull a:pjet de: curlosité,ét o~le tr~iteavec douceur. - 'Voollo et fa~tna, ou leroi et la reln~~ le'lIr palais; leur habillt'ment; gens de leur suite;cêjérilènres·dè Flé'Ur 'CO'l'Ir. ~ Armes à feu. - Emprcssemel;t dupCllple pour voir Mams....... DCSCl'iplion dt!. '.fi)mlnlctoo.- Rivière~1\J


CHAPITRE Il.DÈs que les prisonniersfurenl cnH'és dans la ville d~TombuclQo, le roi l~s fit àmener en sa présence jil ordonnaensuite.que les;~Jaures eussent conduitsen prison; quatIt,at1~ blancs, Adams et leieunePq~'~JJgais,illes relÏotchez lui comme des~lr~~1'~Hllit.3\.lx, 'et ilsy demeurèrent tout le temps deleupséjmtrdans sa capitale.La reine et les femmes·aUachées à sa pet'sonneprirent gi\andplaîsirà voir les deuxnôlesextraérdil1aü'es(lui leurfurent ,prése~l[és:pendal1tplusieursjours, eUes l"'~!~Ili:\J'PJ'lkdevanteu'",il le~~:/Ç!~~î§~ig;~PJ~r~~;'JI!tc1'~zej:Î1e":~è~ù.r ITJ()n If1"~heaucoup de bonté, à sa 'premièreaudieuce,elleleUl~ offrit, de sa· main, du pain; cuit sous la cendre.Le roi s'appelaitWoollo, etla l'cine Fatùna(8):ils paraissaient l'un et l'autre fort âgés, etilsavai~ntles cheveux tout gris.E.atima était d'un extrêmc· enibonpoh:it ; eBe pOl''''tait un habillement c1enacnkin:bleu,orné d'une esllècede broderie en or, autour du sein et sur lesépaules; sa l~obe, qui ne tomhaitque de quelquespouces au-dessous des genoux, tenait au. Qlilieud tlcorpspal'unc ceinture.aussi richementbrodée; lesfemmes qui l'entouraient, quoiqllemi~esavecmoinsde magnificence, portaient des. robes courtes, da.u.$4:


RELATIONle même genre; elles n'avaient point d'autr.e 'vête'''''ment sous cette l'ohe, de sorteqÇlelorsqu'elles étaientassises SUI' les talons , à la manière de tous les Africaius,la décence souffrait oe lem' posture qui leslivrait à l'indiscrétion des regards. La reine "avaitpou,r ~oiffuretlll turbaQ:.deQ:liokiu bleu; maisseu,..le~~mt daIlr$lef' céréQ'lQllies de cour OU danS' ses prq­~~ml:ldes. L~scheveux ql.1e ceturh.anlaissait paraîtrec;~aient:g~l(l;li~ d'llU graud nomb:re de; morceaux~:iJQjf:~,.de f~mm~ ~aJ:rée~· et~. peu près.·d~]a.gros;§e~' iJ,'un :~;


l~$DE IiO.13El\T lDAMS.Roignets: de grosses épal1l~U~~~'9r' cWl~ri':buaient, encoreâle faire di~tinguel' ~til1\ilieu,,~~'~~9fliciers. Quelql1efoisilavait nu turban" rHai~!~~\l~f,ll'diniiirement il se montrait la tête décol\v~rt~ 'é9)~.Lorsqu'il Rarcourait là ville, il se tenaiVpr~~q\lf'toujours un peu en avant desa suite:. se~sfijets',lesaluaient en s'iuclinant profondément de la tête et~u corps '.ou ~ie~j~J~.hitbàisâientJe$ niainsi,etiJsportaient en~uite}esJeùrs snI' sa tête. Quand il recG'vaitdanss(:)ll palais, il se tenait assis sur une Iiafte, etlall1~hièt'êdeJe saluerétait alors de baisel' son front.Lepâl~is on la maison du monarque est construiten tert'e glaise mêlée avec des herbes: cette espècede maçonnerie, plus solide qu'on ne pOUl~raitcroire,n'est revêtüe d'aucun badigeon , ni au~dèhot,s,niall,-dedaps'",Le Jog7Jne~~i~~s:,~o~lpo~eqtl~'(rud rèz'"de f'"chausséede huitou dix' pièces : un enclos,'detfois quarts d'arpent ou environ ,tient au palais~Lorsque les traitants ou marchands arrivent à Tom.;.bnctoo, ils sont obligés de faire portel' dans cet ènclosles objets de lem' commerce, pour y passer AiJ'inspection qt(en fait. le l'oi. Adalus pense, mais iln'en est pas cel'lain, queJa ulesure est relative audroit d'importation que doivent payer les commerçantsétrangel's(10).Il ya journellement autour dü roi, çonl'me oM':'èÏers de service, une trentaine de personnes, dontplusieurs sont armées de poignards,. d'arcs et de(lèches. Adams n'a pas pu savoir sldqS'I~j.l9ul1;>r~étaientdes enfa.nli ou parent. du. p:tiq,~e .•1-.•


10H ATI 0«'.îfdamsassure 8"oi1' vU da~s un petit mag:1!Înd"arn1f>S ,que contient lé palais, dix-huit ou vingtt'osUs ,dbnt un à deux coups, et qui lui ont paraêtre dè fabriqne française; mais il necroitpas qu'onCIl fâsse janlais usage (II).1Pendantbien du temps,àprèsl'arrivée d'Adams etdé son compagnon ,il y eut constamUlent foule au''Palais })our voir ces hommes blancs. Ils surent ..parfa: suit.e, qu'il était venu du monde tout exprèsdeplusienrs journées de chemin.Les Maures demeurèrent en prison très étroitementgardés; mais Adams et le Portugais euretlt lapermission de lèur faire des visites jusqu'au momentdeleurdêlivl'ance,qui n'arJ.'ivaque cinq; Ul()is après,comme on le verra dans le chapitre suivant.Nous allons donner ici, sur \a ville de Tombuc­100, Sur le pays et ses productions, sur les habitants,1eun mœurs et leurs usages, toutes les remarquesqu'Ada.ms à été capable de faire, etque sa memoil'eft pu conserver.Tombuctoo est située dans une plaine tt'èsunie, àJeux cents pas environ au nord-ouest d\me rivièrenommée, sur les lieux, la Mar Zarah (*). Adamsestime que cette ville ne couvre pas moins de terrainque celle de Lisbonne.' Il ne peut guèœ donner(*)Oula Mar Zarh. - Adams ayant une mauvaise prononcia,.lioh, il 'n'est pas aisé de donRicr, d'après lui, une orthographe trèJexacle de ces nomsaf1'icaills. (Note dcl'Édite"(,4r anglais.)


DE ROBRRT.ADAM8. 55une idée justedu nombre des habitants ~Illais·cQJ,'llIll~les maisons y sont bâties çà et là, sansa·ùcuP. alig~·m.ent de rpes •• et que d'ailleurs ces maiSO~l$,pe ~qD.ft01,ltes composées que d'un rez- .de .- chauss~eJ' il~l~croit pas que la population puisse égi,l)er ,àb.,eau~conp près, celle de Lisbonne ou de toute autreville d'Europe de la mêmeétt:pdue. Il P'y a',ni muraillesd'enceinte, ni relllparts ,ni rieQ.qui..d,'e$semble"àdes for,tifieations.Les maisons sontgénéralementcarrées, et toutes construites en bois ouenterre, comme celle du roi, avec des toits plats,en forme de terrasses. On ue trouve dans les appartements,de même qu'à Soudenny, d'autre mobi~lier que des jarres de terl'e, des gamelles de bois, etdes nattes quiservcnt à..)a·fois de lits pOUl' la uuit,et. de table~ pOlu'lesrepas~Adml!s,envi$itIlDtJesdif­~l'ents,gua,rt~ersdeceUe.vil]e,·l!;a cemaJ'qlléaucunemaison " ni aucun édifice quelconque qui, fût enpierres ( 1.2).La rivière la Mar Zarah, au point le pIns rapprochéde Tombuctoo J peut avoil' trois quarts demille de largeur; Je courant qpi , dansce.t endroit,n'est pas très sensible, se porte. au sud,oue~t{*).A(....) Si celte rivière est une branche dn Niger, ainsi ql,I'on .le croitassez généralement, comment le courantpeut.il se porter an sudrouest,puisqne le Niger coule de l'ouest al'est? Si Adams ne se IroIPpe pasici, la Mar Zarah serait donc une rivière venant du nord-est, et quise jeuerail dans le Niger à quelque dislance de TombiJcloO. Voyez ausurplus la Ilote J5, et les Del'Dièrcsrcmal'ques de rÉditeur anglais.(N()~ed~,l'raduc~cur.)


5~ RELATION,deu:tmiHes au sud clela ville, la rivière'se ~'esserred"uu quart demfilepour passer entre d~ux. monta~gnes assez élevées, qu'Adams COlllpal'e, pour lahauteur, à éelles qu'il a v~s depuis eu Barbarie.Ses eaux,sout sautnâtt;es; mais les habitants n'enhoiveut pourtant print d'autres: du nîoins Adamsn'a vuâucun' puits claps toute la ville (13), LesS'cule$! elubal'cations, dont le peuple de Tombuctoo8es~rVesur cette rivière, consistent en petits ca"..nots âepêche, dontle plus grand n'a guère queâix.pietls, et quine peuvcntporterau .. delà de troishommes; ces canots ou pirogues sont faits du tronod'un figllier, creusé il la manièl'e des sauvages, etdont les fentes se calfatent avec de l'herbe; on lesmet en mOllvernentavecdes pagayeslo"g;ues âecinqià six pieds (14). LaMar·Zarahest très poissonneuse;on y prend surtout une prodigieuse quantité d'uneespèce de mulets rouges. Il y a aussi un autre pois..son l'ouge,de la grosseur et à peu près de la formed'un saumoti ,et qui a des dents.· Adam's croit que(;'est·le m~me que ron· connaît à New.;York ,sous lenom de tête de mouton. Les nègres de Tombuctoo,.pour le dire en passant, font presque toujours bouil·lir le poisson qu'ilsmangent , et jalnais ils n'en ôtent~sintestins.Les prîricipâux fi'uits sont des oocos ou noix deeoc~tiers , de; dalles, des 6gues , des pommes de~~n (*), et uu autre de la grosseur d'une pomme


DER C)'B'ER TAiD;A 1\1 S. 5~.,i'dinaire, ayantun noyau semblabh~;àeelllid'uneprune. Ce dernier fruit est d'unesaveurd~ieieuse;et 'Î comme il est aussi très rare, on leJJ'eêhereheavec soin, rouren fail'e hommage à la. familJe roya~le : l'arbre qui le porte ressemble, par les feuilles,au pêcher (15).Les végétaux potagers consistent en carottes , na:­vets, patates douces, fcëves


56 RELATIONbouteilles ordinaires ; le grain est de la grosseurdttsinapis,oll graine àmoutarde,et chaq~e épi en contientde quoi remplir le creux des deux mains réunies.Onhat ces épis contre une pien'e, ponr en détachertous les grains, que l'on broie ensuite entredellxpierres plates, pour les réduil'e en farine. Uneseule personne suffi' pour cel ouvrage; on passe lafarine dans un petit tamis fait avec de l'herbe fine.Lorsqu'il s'agit de la prépareI' pour le repas, on faitd'abordhouillir la partie grossière, qui n'a point pnpasser au travers du tamis; après un certain temps,011 y mêle la farine; on laisse cuire le tout ensemhIe,jusqu'à ce qu'il en résulte une pâte assez épaisse,.. qQ.'çm verse dallsune grande gamelle de hois ;et l'on fait au milieu un trou, q.uise.rempHtde lllitde chèvre. Toute la famille, hommes, femmes etenfants, vient alors s'asseoit' sur des nattes, autour.deceuegafUelle; chacun mange la pâte, en la pl'e­Dant avcçles.doigts, et la trempant dans le lait. Leroi etlareinenlangent eux.:mê.mesde ceuemanièrc;car ils n'ont ni cuillers ni foul'~betles: seulement,~u lieu de lait, ils 11leUent, dans le trou ,du beurl'Cfait aveg ce même lait de chèvre, et qui leur paraîtextrêm~ent cl.éllcat, quoique plein du poil de labête. Quelqu.es-uus des vases quiservcht à ce peuplepour manger et pour boir~, sont faits avec la coquilledes noix de cocoti~l's ; mals, ep majcm'e par-.tie, ce sont des mOl'cequ:lÇ. de hois de figllÎer, crcu­~é~aveç un ciseau•.Le~ .. qll~drupèdes qu'Adams a vus, soit dans la


DE ROBERT ADAMS. 57ville, soit dans les environ~, sont des éléphants ,deshœufset vaches, des chèvres (point de chc\'ailx)(16),des ânes , ch:Itl'leauX' , dl'omadaires, chiens, lapins,gazelles, et 'lm autre animal appelé heirie, de la racedés chameaux, mais plus pelit: Les nègres ne se ,sel'''vent de ce dernier que pour monture, pal'cc qu'ilest indocile et peu propre à porter de gros fardeaux:ilcourt avec une vélocité extraordinaire, etses JOUl'"nées communes, en <strong>voyage</strong>, sont de cinquante milles.Les Maures se montreut très empressés à se procurerJeshêtesde cette espàce; mais les nègres l'efusentde les Jeur vendre (17)'.A- la chasse des éléphants, ces nègres font usagede flèches qui n'ont pas plus d'un pied de longueur,extrêmement minces et armées d'une pointe très aigue.,faite d'un métal .. q~ir~ss~~lhl~ ••àl·aêif.'.,.LesflèQhesdontits'agitsljmttrempées dans nne liqueurnoire, qui paraît un poison infaillible. Lorsqu'unnègre a hlessé l'éléphant d'un seul coup de cette armeterrible. il le laisse courir cà et là, et il se contenteode le sllivredes yeux ,pour voir de quel côté ranimaIfinit par se retirér, hien sûr de letrouvermottau boutdé trois Ou quatre jours ,pat-l'effet du poison.Adamsu'a été témoin que d'unesenle chasse dece genre, qui se fit à deux, ou trois milles de. Tom~bllCloo. Il était un soir dans la campagne, et il êau-.sait avec un hahitant, lorsque tout à coup il ~ntendit,à quelque distance, un sifflement, dont la forceet la <strong>nouveau</strong>té l"étonnèrent. Le nègre lui dit quec'était un éléphant. Le lendemain t à la pointe du


58 RELATIONjour, le lllêllle nègre sortit de la viHe avec son araet ses flèches, dans l'espoir de rell'onvel' l'éléphant.Adams, le jeune Portugais, et plusieurs des officiersdu l'oi l'accompâgnèrent. On aperçut bientôt l'animal;mais aucun des curieux n'osa s'en approchel'de plus de trois quartsde mille, tant sagros~enrpro..digieuse les tenait en respect. Le chasseur lui seul,monté sur un heirie, courut droit au monstre, etpassant presque à le toucher. il lui décocha unetlèche, qui entra dans le con, près de l'êpaule;Dèsque l'éJépharltse serltithlessé, il revint SUl' ses paset se mit à poursuivreson ennemi en frappant violemmentla terre de sa trompe, el en })oussant desrl;lgisscmentsépÔ\l.vantahles,qu'onpouvait ~~tendreÎle plus de trois millesâ la r()nde (*) : lenègI'e,pour regagnersain et sauf ses compagnons, eut he...soin de toute la vitesse du heirie, doublée par l'aiguillonde la peur. Le troisième jour, on tl'ouva l'é­~éphant qui se mourait, à quelques centaines dephs de l'endroit où. le chassem' l'avait fl'appé ide lafatale flèche. S'il en faut croireAà'ams , cet éléphantavait plus de vingt pieds de haut, et encore en étaittetin fort jeune, à ce que lui dirent! ses hôtes (r8).Les nègres s'occnpèrent aussih>t il le dépecel', etleur première opération fut d'énlever les quatredéfe~ses, dont les deux plnsgrandes avaient près de~inq pieds; ils coupèl"cntensuite les jambes et quel..:.ques longes sur la croupe. Ce fut là tout ce qu'ils(*) Expl'essÎonsd'Adams. (Note ded'Êditeura'~glais.)


DE ROBERT ADAMS. ~9emportèretitchêz eux. AprèsavQirdép~.\liJl~de leurcuir ces étranges pièces.de boucherie, ils.lt;,ls..e:x.po1""sèrentall s()Je·il. ipCJl9:aJlt deux. jours,et final


IdRELATIONaperçn d'hippopotames. ni de crocodiles (19)' Ilfaitmention d'une autl'e bête très extraordinaire. nomméecourcon, ressemblant assez à nos plus gt'oschiens, mais ayant SUl' le dos une poche fOl,t amplequi lui sert à porter sa proie (20). Les oreilles decet animal sont droites et pointues, etilll'a presquepas de queue; la couleur de son poil est d'un brunl'ougeâtre sur tonte la pal,tie supérieure du èorps,conuue si l'on voyait un renal,d ; le dessous du couet]~ventresontd'lm gl'Îs c1ail'. Le courcoomontesur les arbres avec une agilité rare, et il cueille desnoix de cocotiers, qu'Adams suppose fairé sa principalenourriture; mais ildévOI'e les chèvres, etmême les jeunes enfants lorsqu'il peut les surprendre.Les nègres le craigpent.l>eaucoup•.So;P crÎlieotde celui de la chouette. - Les loups font la gueI'reaux ânes et aux chiens. Le renal,d enlève les cbel'reauxetles poules, plus souvent les premiers (*)~"';- :Notre <strong>voyage</strong>ur n'a jamais vu, dans ce pays, nilions.., ni tigres, ni chats sauvages; mais il ..~. eu letemps de se convaincre que ces sortes de carnivoresn'y sont pas ral'CS ; car toules les nuits il entendaitleurs rugissements, que répétait l'écho des mon/la...gnes voisines de la ville (21).(*) Je crois que l'animàl désigné par Adams, sous le nom de renard,doit être le chacal, bien connu des naturalistes et des <strong>voyage</strong>ursqui ont écrit suri'Afrique. Le c1lacaltient le milieu cntre le·chienetle loup: on le voit plutôt ~ la suite des IrOnpeau:lt qu'au/ouf de,poulaillers. (Note du Tradùcte!!r, )


DE ROBERT ADAMS.Pour.tQut oiseau domestique,il n) a que Je. poulede Guiuêe, ou pintade.Les ~iseaux de proie sontl'aigle ,la corneille, lehibou, lepel'roqûet vert, et une espèce de héron,de cOllJeùr bl'une, qui ne vit que de poissons.Les paisibles volbtiles du bocage sont là très nomhl'euxet d'une grande variéte de forme comme deplumage. Adams y a cherchévâiûement rhiron...deHe (*) (22).H:r.B beaucoup d'autrllches, qui ont à peu près led.ilul:l'le.


RELA'ttONqu'ils font aussi bouillir. On voi.tqüe l'usage des ha'"hitants de Tombucloo est de'cuite au bouillon pre8-'que (out ce qu'ils mangent.La viande dont ce&


DE ROBERt ADAl\ts, 63'Adams dit encore avpil'vu desabeiU~s ~ mais iltle se rappelle)?asql;l'on lui ait montré du.~i~l~Un soir, il aperçut pfll'hasard une J~lni~~#~~iparaissait provenir d'un feu aHumé sur l'une des~i~nÛtgnesau sud de la ville; il eut la curiosi(é~e$epOl'ler de ce côté, etH tr01,1va plusieurs habitants~Qiti.é plllines d'huile de palme ou de .~i~e>;~ae calebasse, dans les­!Îùèllçll çes fourmis viennenl Cf.lufPll1e; s'englÎ,ll':I'.~es.p()jl;~ssontbe~~~~~ppJus grosSes: j'en ai vu qui formaient bienle:volb~~'ll!~c~U~pe;elles sont aussi beaucoup plus qu'incommodes fÇllr efles'Of1tj.usques à mettre en péril la vie des hommes et à dévoterles e~flÎnts. Ce n'est pas dans les maisons qu'elles viennt'ntfaireleurs attaques; elles s'éc.arlent au conlraire des villes et villages, parcequ'on pourrait facilement les y détruire en cherchant leurs. re.­trailes, et. en les inondant d'Cali bouillante; c'est dans les cltan1ps,c,est?u milieu d'Ulle forêt voisj~ des lieux habités.~ qu'elles ;s'~~hlissent et qu'elles dressent leur~;;~ht1ches. VlIici main~enallt courment elles opèrent. - Une arméêde ces insectes s'empare d'un sentierqui leur indique le passage fréquent des nègres : hient~t la largeurdu chemin en est toute couverte sur une longueur de quarante il cinquantepieds: si alors un nègre nonchalant ou préoccupé vient il s'ec­~a~r au milieu de cette armée, sans l'avoir aper~lle,il est aussi~ôtassailli par une multillide d'ennemis qui, de ses pieds, lui monteu~en un instant sur lout le corps; ct le piquent àvec furellr dans les endroitsles plus sensibles, surtout aux yeux. Un homme faitparvientp.'esque toujours à se tirer du danger, en fuyant à une centaine de pas,et en agissant vivement des deux mains, pour écraser tout ce quis'est attaclJê li sa peau: heureux s'il y il près de làllllè'rivière,unepièce d'eau quelbonque , où il puisse se plonge.' pour' s'en dé~'1fia.sserplus vile! et tout le mal qui lui .reste de son accident, ~~t~e fièvre dedeux ou trois jours , c~usêe par l'inflammation résyltant de toutes leslllOI'sures qu'il a endurJes. 1\I~~ IOl'squepar l1lalh;;~lla victime est un:


64 REL ATIONoccupés à recueillir une quantité considérab,l~ desoufre. Le settl llsage qu'ils paraissen~faiI'ede.)ce lui·néral, c'est de le mêler a!ec une autre substaQ.ce,de couleur noire, qui ressemble à l'opium (23) ; ilsfondent le tout ense~nble; et c'est ainsi qu'ils. obtiennentle liquide da~~ereux dans lequel ils trem.~pent leurs flèches pou~]es empoisonner.Les naturels de Tombuctoo sont d'une ~opstittJ..tion vigoureuse et peu sujels aux maladies)(Hl()i~qu'ils ne ~raigtl~ntpas de s'exposer habit"'2~~!!~~ent,eu plein midi , à toute l'ardeur d'un soleil brûlant,que les blancs ont bien de la.l)eit1e>a .. ~~11?porler.C'est un usage général, parmi eux, de ~'enduil'e tout]~ corps avecdu bellrl'e que le frolleme~t.des mainsfait f>én~trerdans tous le~ p~~;~s, et


DER'0 B:E Rt ADA1\1 S. 65Ils dorment ordinairement, pendant la nuit, sousle toit de Jem'smaisons: mais quelquefois ,dans letemps des gl'andes chaleurs, ils se couchent en pleinair, sans couvertures, ou ne se couvrant que trèslégèrement, maIgre la vapeur humide qui s'élève dela rivière , etqui teŒtnbe SUl' eux. comme une rosée;éar, dans cettesàison , la nature supplée ainsi au défautdes pluies.Tous les hoinmes 0111 Jiâmar'qued'ûne incision surle~r~isage,~ep~~slbliaut du front jusque sur lenez: ils .eu?ut ?eux .autres, qui, partant de la racinedu nez, s'étendent de droite et de gauche surles sourcils. Ces marque~' sont rendoes plus appal'entes par l'accompagn~tnentd'une couleur bleueindélébile,produi,td'ull' iriin'éralqui se tro~vea,";,pied des.~on~a~n~~,~~?j~n~~s.~vg~~,~iàp~rlé.Le!i'fel~nles o~t~T" vs,~~'~l~'Jes incisions; mais,pouréHes, le génie 'de la,:llloae met de la variété dans lesdessins; on elil voit qûi ont depuis deux jUS(lU'à cinqlignes parallèles, se prolongeant du front vers lestenlpes, et re~enant se lerminel' à rune et l'aut~'e lèvres,'La ~o~~Tl~~'~l~uTdonnea~ssi plus de charmeà ces agréme l1 ts:(1u bèau sexe de Tombuctoo. C'estlorsque les enfants ont à peine unan ,que lespèreset œèresleur découpent ainsi la figure, et la yiva-'cilé de ce bleu,dOfl.t on empreiI1t leursh)ess~fes ,s'affaiblit insensiblement à mesure. qu'il~gf~ndissent(25). . .Al'e:x.ception du ioi,de la reIne gens deleur cour, qui ont pour règle de changer de vête­5


œRELATIONments, à pen près une fois par s,el'l'laine , le peuplede Toruhuctoo peul passer poul;' très mal propre dansses llabits. En généml, les bains n'y sont pas f~'éql,ents:on peut même clire qu'Vn {;rancl nOQlbred'indi\;idus ,des deux sex~s, Qe S,e b;;tignent jamais.Il y a beaucoup dç femmes qu,i, :;tiusi que nousavons représenté la r~iQ~, !)Qr\eut s1,lr leur tête uneprofusion d'ornements d'iv6ire ou d'os très blanc,les uns " de forme carrée, les autres., l'I;~nds el de l'épais~eurde.. ~o~ p~èc~s d'np sltiiling. Elles ~~ (:lutaussi à leur~ poignets et '~Hl I:>as cie c~.aqtle jamhe.Cesjoyallx leur setnbleut d:llu si hau~ lwix, qu'eUesse décident facilement à les ptlyer des plus grandesfaveur~. Le~ bçucles. ~'or,ei.Hçs en QI; l~ul' sont d'unûis~ge asse~ cçmlUUp :, il Ycil f\ llul çut {'es bAS1,les àleurs doi6ts, mais qu'AdanlS croit être cI~ cuivre;et comme)a plupart de ces I:>a~uç~, toutes


DE RD BER T ADA 1\'1s. 61~valeur n'a pas eu l'occasion de s'instruil:':e'~~sfol!""malités qui se pratiquent pour les mariages d,us laclasse ordinaire du peuple.Il est dalls les mœurs de ces nègres d'av~ir chezet14 plusieurs concubines, outre 1


68 RELATIONment, par leur situàtion', pal' le soin de lem' sû"reté p~rsonnelle,ou par d'autres motifs de ce genre.Dans la haute classe de la société, si une fille devientgrosse, l'homme qui l'a séduite est condamnéà.l'esclavage, à rnoins qu'il ne l'épouse, ou , s'ilest déjà marié, qu'il ne la prenne au nombre de sesconcubines. Adams a été témoin de l'aventure d'unjeune nègre de distinction, qui, ayant mis unefilledans ce cas , l'l~fusa de l'épouser: le coupable fut enconséqûence condal'uné suivant la loi: bientôt la.l'éflexionfit qu'il se repentit de son refus, et il voulntserétracter; mais la sentence était irl'évocable ~on renvoya au loin pour être vendu commeèsèlave.La ressource criminelle de l'avOl~tement est nnechose très commune à Tombncloo ; les pères ellXmêmesexcitent leurs filles à y recourir, )pl'squ'ilss'aperçoivent que celles-ci ont compromis trop séal'Ïèusemcnt l'houneur de la maison; et si


DE ROBERT ADAMS.{tuesclaves des Maures, ou qu'ils ont fait résidence àTudenny (27)'Les .cél'émonies Junéraires sont lesseulesqui'donnent]ieuàquelques pratiques l'eligieuses, et où cesllegres . paraissent . songel' a, pner.• . L orsqueun . .}' d' ·en·tre eux vient à mourir, tons les parentset amis seréunissent, et ils demeurent assis • pendant un cel'­tain temps, autour du COl'pS, dans tlll profond l'e'­cueillemellt; ils l'accolnpagnent ensuite, avec unesorte de pompe, jusqu'au cimetière, qui est à unepetite.. distance de la ville, verS le sud-ouest: là, ledéfunt est mis en terre avec tout .son lit de mort,eest.-à dir'e , avec la natte et la couverture.Il n'}' a pas, à cc qu'on peut croire , un seulhomme de cette ville qui sache écrire; ils ont, pourtenir leurs .colliptes, destaiUeSide.hüis.·.Â)ucontrai...ra , presque tous les. lVlaures')qui"vi~nt dans le dé.sert, sont capables de traiter leurs affaires par éCl'it.Il n')' a d'autres médecins que de vieilles femmesqui guérissenlles maladies et Jes blessures par l'ap..plicalion des s.impIes, quand elles les guerissent.Adan.ls étai.t inconlu10.dé d'ttne loupe qui lui venaitsut la>llUaini~ll'Qile,et qui avaitdéjà Je volume d'ungros œuf; une de ces femmes la fit disparaître, enmoins d'un 11110is, avec des fr'Îctions et des emplâtresd'herbes (28).11 n'est pas jusqu'au mal de dents quine cède au};. remèdes de ces docles élèves de l'expérience: à la vérité, eUes emploient contre ce mal lejus d'une certaineracine qui a tantae vertu~qu'Ol1­tre la denl gâlée , elles en fout ~ouvent tomber })}usieursautres du voisinage.


'il):n EL AT IONOn voit très peu d'a.véugles,et éucore u:e5t -.ce~ue parmi les vieillards.B'eaucoup dectisnègres parviennent il un â.ge fortavaucé: quelq.ues..4uDs,il en juger pàl' l'npparence,avaient plus de cent ans. Les enfants sont obligés deoourl'ir et de soigner léurs père etmèl'c dans la vieil.lesse : mais, s'ils meurent les. premiers, ceux - citrol1vent asiledaus un hospice, où. ils sont lo~és annombre de quatre on cinq par charinhrée, et noUl'­ris 'au~;fraisdll,~\\>i.Nohsavons'dit plusbaut que ce peuple a7ctuploieguère, dans les travaux manuels, que la houe et leciseau; mais il faut· y ajoùteriles couteaux, de~etiteshaches lequel passentplusietu's cordes à hoyau, fodelllent tendues , quiréSQiln~ntavec éclat sous les doi~ls de l'Orphée du})ays.Ces nègres ont un gm\t passionné pOUl' la danse i


DE R0!BR'f ADAMS.et ils e'n fOBtlellrtllv;.îssefuènl 'èptüs bat5irii~l;ils se réuBiss:êut 1. pell près llfl~ fois pM s'érilàiùè,pOUl' cet c:xerei


PRELATIONpart d'un parti de C~Jlq. c.ts hOllliues que le roifaisait marcher pourune expédition de· guet're contreBambarra (30). Cette troupe futsuivie, lelendemain,d'un gran


DE ROUERT' :ADAMS. 73qui avait les dents limées ell rond Ct })ôiûtù.e's; il Sllpposeque c'était unagl'ément àla mode dans le ~~ysd'où elle sortait: ces 'dents, qui etaient d'aitlèt)rsfort longues, ressemblaient, dit-iI', àde~tLlyaux'depJumesde corneille (*). Laplu's grariHe quantitéd'esclaves qu'il ait vu ainsi, î;atne~el'à lasllif~. dèchaque expédition, ues'êlevait p'a's à plus' de \lingt,autant qu'il tmisse s'e~l'a~p'elêi.. ~res~u:totlSétaientdes environs de Bambà'frâ':'plàcè située au sl.ld-ouestde Tom.bt!lctoQ~etverslaquelle se dirigeaieüt lapluparid~s'pàrtisenv()yéstIC leurrecherche~Ces esclaves lù~taieot, en fT pl'iricipalc pal~tie', !quedes femmes et des enfants; il~dêID.euraieotûnjôurou deuxdans la maisondn rbi ,quilesénvoyaitensuitede différents côtés1pourêH'e 'vendus (31) , 011plutôtéchan.gés lCOtttNi .... divl:h~ge~m;a~chandist>sjsistanten na~~i,~plê~;c~~lveî;tUrês';?rge,ülbac , etqueiquefois eh poudre-'à canon. Ce dernier articleê,st là d'une valeur bien au-dessus de celle de l'or;(f)J'ai vu, dans la partie de Jacôte oeciqentale d'Afrique ,appeleecôte-d'Or, plusieurs nèg~es et ~égl'esses, esclaves, qui avaülut.t~. ... .q,." '}':":,: ,,'Idij~isj~~~sîll~~esr;Je:l~S:Ul;~t:?S?~;I·Uli.I?S~uelsse trouvaient desBlancs ,etl.ropée'M ,étàtlll~. surIes lieux ,m'oni ass.uré qne ces esd~ve~'étài~nt d'une llatlon qui habite le pays situé entre les sources de I~J~î9Grande.et celles de la Rio Cacandy ~ ils ajoutaient que cette .lla.ti~!1~t~i~antropophage.,'etqu'elleàvait adopté l'usage singulier de se .lim~~Jesdenls, ,poul'lllieux dEÈvorer.!a cjlair bumaine: J'ai vu. deg~is ~fs' csdavesde la lll~me nation dans nos colonies d'Amérique; jel~s ,i1i que:;­t~onués, dans l'espoil'diobt~nit d'eux desrel~~eign~me~is sùrleur prétendueantropolJhagiè; mais jamais ils ne'w'ont faii'(Je réponses asse;:positives, pour que je plisse eninal1ire;;~i'tun aveu, soit une iOl"tuelle dénég-,1lion. C.:?Vote du Traducteur. )


,4 BELATIONcar ,dans le troc de matière à matière, oh donnepour]a poudre Je douhle pesant du 11léta1.0u la conservedans des s.acs de peau, et l'on n'en fait nsageque pourJe COll1ll1erC~eKlél·ielilr (*).Le roi, bien ql,1.;il soitessentiellement despote, etqu'il ptlÎsse forcer ses ~l1jefs à marcher, quand i,Iveut leur faire preQd.-€le.sQ'r)mes , né f)araît ~lJlf'tahtpas avoir le droit de les lraiter cUesè)aves,Bi de lesveJ;ldre comme tels; il n'a point (r~Ulres esclavesqUecet;rx, ..«I'rl'~1 S.C pl1~c~we pal' les moyens éi-déssusdécrits, et les cônlÎIl.els (Lui ontsuhi condanlnatioi:l~Pendant. Je séjoul1d'Adal]ls, il n'y eut·qlle tlotllzehOnlll1yS du .baspe.uple. condamnés ainsi à l't'sola...~a;ge;: leJlrs .crimes ..é,laient.l'empoisorl;nement·., le ToIet le refus de mal'chel~.ponrles ex~iliôàS'bNh)ll'"nées pal-le roi. Il ne fut témoin d'alJlcun~ exéctltiol'l.. ..J"')A:nsila poudre ~ canon vaud~ail à .TOffi?;UClOO le douhle. d~son '~CS~:lt ~\or_ Q~~i appM pour les spéçulalenrs :~urol;éen~ ! Ce p~~.­sâ~deJJ"Î'é4'dri(Jn setaitcàIlabfe de tloùs faÎre éutrèpreudrc la conq;êt~duSomfan , COtllmeiî9Îlsfî~ê7,ir)~, la c@uquêledu Perou!..... mais je craillsqu;ilu"y ait encore quelque petiteer.re,ul·dans les souvenirs d'Adams; car l'or, à Tombncloo Jd(Jj{~yoir;u~e~aleu~à peuprès correspondante il celle. qU:OD. lui qO.llue dansA'~~,"tres.pilrlies de l'Afrique, qui ont des rapports de~omrllçl:ef) a.vecli)Soudan; et, cela supposé, commént se proclU'crail,oll dims te ~ouMllcent livres pesant d'or pou: cinquante Jiv! es cie l?oulIre à canon, h>:l:~'qu'au fort Sf.~Joseph.deGalam, p~r e,xelllp!e, éiablissell1ent frall:­çais situé vers les soul'ces .ou Sénégai, dl\n$ le·voisinage du SolUlay(roy.la carté), lesnésoçi~nls n'otll certainement jamais pbleDlJleq~illtal d'or pour un mi!lie~ pesant de poudre à .canou? J'ai yu achl!"'ter de l'or en lingots et de lior en poudre ,.parles Frilnçais clpal' Il!~Anglais, sur plusieurs points de la côte de Guinée: ils le payaient,


DE ROBER1' ADAl"lS.àmort (32); il eroitque l'esclavage est ledlâtimentde tous les grands crimes. Les délits ordinaires sontpunis de côups dcbàton,qui même tle s'adniinis2tI'éut pas avec beaucoùp de rîgl1eur :113 n01l1hre n'ex...;.cède guère deux doùzaÎ Iles, et Je bàton n'èst pas l'llusgros que l'tme de noshadines.Notre<strong>voyage</strong>tl'r dîtencoréqiî'ittl'â YU à(lCUneSboutiques à 'fonlbucto? .. (3~JJ'i tJ~ipalàÎs du, l'oiestl'entrepotoet:H~ralde'tOtltesles marchandises l'lchct)tées des Mau.·'ésodidèsantres pèupJades de nègres;H c'ést del'àqüéèesnllH'chàndisessortent,soit ponl'la eonsommatinnintérieilte, sOIt pOl1t les envois:u:Hlehors. Les princ1pat'rX articJessontlàpoui:h'è à'Canon, le tabac, le godm'on, le nankin: bleu, lescouvertures,les jarres defet're étfr,(:~lqtl~S~?ie,l'i:fLes objets;penil" ..,cêtli..:là , S'ontparrie eopoudreà; canon ~ partie cn· marchandises divèrsj}s ~ dicès.dètraite, et sur nu taux qui ne ppuvait leur laissqrqu'î.Ju hénéfice fOÎ.'tordinaire.Je !Il'étonne que M. Dupuis, qui a mis le [>111~ louahlesojlJ à f


76 RELATIONles esclaves, la POUdl'C d'or, J'ivoire, la/gomme, lescovvl'ies(I!'), lesplumes d'aull'l1ches et les peaux dechèvres, ces dernières teintes en rouge et en jaune.Il a vu donner un très bel esclave P0lEtl' quarante àcinquante c(;)wl'Ïes (34). Il n'a jamais assisté à la' recherchede la poudred:Ol'; mais il sait que les négresla mm,assent au;delll~es montagnes voisines,et sudes bords de la rivière, 811sud de la ville.Les habitants de Tombuctoo consomment beau"­~ol.lpde tabac; ilsle.lprennenten poudre; iJsfltment,aussi presque tous: pour ce dernier usage, ils ontdes pipes dont le tube esCun os de jamhed'autruche;.Le goudron, qu'ils acbètent des MaUl'~s, leur sertpr.incipaleluent à prés,er,ver leurscba11leauxet antt'e~hêJes domesliquesdes.attaques d'Ull6 mOllche vertedont l'espèce est extl'ênH'ment multipliée, et dontla piqûre tourmente beaucoup ces 3uimaux. Adamsles a vucluelquefois en mêler, comme remède, avec.Heaudans laqu:eUe ils fotl! cuit'e lem',s propres aliments:ce


DE ROBERT ADAMS.too t il n'y vit point d'autres Mauresque ses ancienscompagnons, et ceux dont flOUS allons bielltôt~par"1er; il apprit des Maures eux-'mêmcs, qu'on ne leslaissait pas approchel' facilèlllent de cette ville ,etqu'ou ne les y recevait jamais en nombreuses cal'a~vanes (35).Dans ce ll1~me espace de temps.ltlÏet le jeune Portugaîsne fm'ent jamais soulllis la moindre surveil..Jance;on.pourvutaboudQimÎü~rit·à lem' nourriture, etl'on n'e.xigea.d"euxauclln travail; en un mot, ils nel'e..9u1'6ut, de· la·· pHrt des nègres, que des marquesde douceur et d'amitié, si l'on excepte I,ourtant letraitement assez dl1l' que letlr ·fh'ent supporteccel1X:de SouJenny, quine lesdistingllèrent pas trop desMaul'es avec lesquels ils fureut faits priSOllniers (36):Ils euœnt d'autant.plusà se ;loIUH' dè;êette condltifehospitalière et.cOllstammeutbienveiUaute du peuplede Tonlbuctoo , à leur égard, (lue, dans mainte etmaiutecil'coqstances, ils vil'ent combien feshommes,quoique d'un assez bon naturel ,sont pourtant irascihleset querelleurs. Les disputes, qui survenaientassezSl'équemlllent euh'c eux ,se ressentaient cile laviolè'oee de le:ul' caractère, et60issaient toujourspar une seène de pugilat; ils branùissaient alol'8leur poing cornme uu marteau, et ils se donnaientdes coupstel'l'ibles; mais quand la ~V'ande colère's'en mêlait,ilsaUaient jusqu'à se déchirer à heUesdents.Adams ne croit pas qu'avant sOllal'rivée et cellede son c01npagllon il Tornbuctoo, les habitants dec.el~ v.iUe eussent jaluaisvu des hommes hlancs ; il7'J


,8 RELATION.cn juge ainsi, d'abord,p~r ce que lui enonl dit lesMaures, e~ ensllitcpar }'exll'ê'tne étonnement quecausa son app'U'ilion, quoiqu'il ne soit pas d'une}Jeau très hl.mche, e:t qu'il ait des cheveux crépusil: peu près Co~~me:· ceux des. nègres (37)'Il ne tomba point de pluie pendant tout le temps~e: sou séjour, si ce n'estquel.ques gouttes, presqu'auJUOOlCllt où il quitta ce pays. Les habitants lui ont:fait entendre que la sécheresse dureol'dinairement~et,lf 1,uHC§ iijue la saison des pluies vient ensuite,ct qq'elle va de trois à quatre lunes; que c'est danscette derll,~ère saison seulement qu'on peut h'aveL"­Sel' le d~sert, qui. est ilnpralicahle dans les cha­~eqr~@~}; ilf hJi. ont parlé de quelques annéesop ils. se sPlIt trouvés dansunegl"andefam,i.,e,les récoltesaJant manqué, pal' l'effet de la sécheresse,prqlQQgcie g,aqs la saison des pluies.AdalX's q'alWinl fait d'excursions ,au sudde Tom­~lIÇ~qp, ;;Lu-.«elà. de deux. mUles de distance; il n'apoillt


DE ROBERT ADAMS. 79merce. Ils lui ont aussi fait mention de Mandingoet de Bondou; mais il :n'a pas cOJls~rvéle souvenirdes particularités qui s'y l'apportent C}.Nous terminerons ce chapÏll'e par la liste de quelquesmots de la langue de TOlllPqo:\OP, ~oDt ~dam~se rappelle (40): .Homme,Femme,Chameau ~Chi~l~ ,Vache,Chèvre,Monton ,Éléphant,:Mais9~ ~~~4,1\;lQllla;gne .,ArlH'e,Dalller,Fjguier ,01' ,J,\'!a:nre ,Jungo.Jumpsa.$0.Killab.Fallee.Lugana,m.Naid.rh.:e;lj'f(;el~ .1J{l4~~~It.a~a1".Cama.f;ama-t.omar.Car!Z:Q-ç4rmQQ$•9r,~t!,Qk.ar;;.c..) Adams m'a L1Ît mention de Jinnie, au nombre des villes quilui ont été nommées par les nèsres de Tombuctoo.(Note de M. Dupuis.)


SOMMAIREDU CHAPITRE TROISIÊME.Rachat des prisonniers maures; Adams ct le jeune Portugais sont comllrisdans la rançon. - Départ de Tombuctoo ; route Il l'cst, ensuivantle bord de la ri\;iète, ct ensuite au Nord. - Marchands desel. - Tudenny; populalion mêlée de Maures et de nègres; salines.- Préparatif:~de~épart pour traverser le grand désert;souffrances dans ce 9ésc~t.- Arrivée.1 Woled-Dleim; longue détenliond'Adams danS'cefieh; emploi qui lui estdonné; il refuse deremplir sa taclle; on le p1unit , mais il persévère dans son refus;il saisit une occasion de s'évader; on le poursuit jusques à EI-Kabla.- Adams .cst. acheté .par le chef de cet endroit; il garde lestroupeaux des femI!le~.de s'ln maître; négociations pour 5011 salaireavec Aish~l,. ~3;.. ~!us jeune d~ ces femmes; intrigue secrète avec lamême, et~~~~i·~~.r~~ul~e; Adams s'échappe et .se cache; il estacheté par 1Il1maicEan


CIIAPITR'E III.I~y avait à peu près cinq moisqu'Ad~rns étai~ àTombuctpo ,lorsqu'il y.vit anjy~run~cltfme ouH~,t}te~~r~.vque, comp;osé~.. Pl?,Jli~> Illarqhands.mf1Ul·~.S"av.ec duq chq~~~fr0f11WI~gésç1e;tabac. Il s~a­.perç9t qpe.;


8:1 fŒLATION·huctoo, avec les cinq chameaux dontil vient d'êtrepadé, ceux qui avaient été saisIs VC17S Soudenny nese trouvant pas compris dans le rachat. Toutes lespl'ovisionsdu <strong>voyage</strong> ne consistaient qu'en un peu(le farine de maïs; carces marchands étaient restessaris 'i:n6yensd'aêhèter aritreêhose~Ons'èfdirigea Hu'c8té de l'est ,cri déviant un peuverslendtà, et en suivant la l'ive de la Mar Zarah,que i1?on perdait pôui'tarit quelquefois de vue, penà:'lfitttfllJJ&1r'ôudéu1~pôùr 'éviterles circuit.,. Adams'l1evit'dâlls'c~ttenlatcbeat'1cunarbre de haute venue;luais s1.lr les bords delari~ièl'e, presque tou­]Oll1'S côtiverts d'ulle herbe tr~sgrllnde,il y. avait çà'tftlà aés'arbl1~tesp~nval'iésdàWs leur espèce; il nefèribontrll d'l:îtitl'è ;habrtâtiô!tif1ttî.~tine senlehulte denègres. A l'e~cêpti'Otrdes deux montagnes mentionnéesdârrsleprécêdent chapitre, et qui s'e ttOU\Tentau suddc T6t1lbucto6, il n'en vit aucUne dàns'lesenvirmasae ln l'iUe: plusienrs, de peu d'élévation,intèi-J'6rilp"ent 'àqnelquedistânce l'étendue de cesvastes plaine~.La tronpefl.t ai1'1si


DE R@ll~ltT AD.AMS. 83l'neaux furent chargés d'eau , et l'on se l~emit .enroute, mais du côté dl.1 nor~l, avec une lég«\l·.~dévia.fion vers l'oueskCettenpuveUe cQur/>e fnide douzeou treize journées, à peu près du .ll,lême p.as·queJesprécédentes. On vit souvent d~sgaz~l)es., des J!lllins,des loups, des renards,et u.ne espèce d'.oiseauxplu$gros que nos poules ,ql.1e les Maures nommentJize (*), et qui parurent à 4d,allls: :~tre les lnèmesque ceux que l'on :co&naîten ;t\mé,riq\le sons lenom de 'cuckoq.Le $01 était constamment revêtu d'un,e pelol:1se,ressemblant à de la mousse ,aveqde .fréqu,entesAdams, la Mar Zarahcoule dU.nol·d,estausu


REr~ATtôRfouffés de huissous: llYàvailFpeu a~al'bres, et ceu""que.l'on rencdIlh"aitetaièllti fort petits.Pl'esqu~ touslesjoufs nos <strong>voyage</strong>urs secroi·saient 'aveé dés nègt"èsqt1,iportai.ellt clusel à Tom..'bùctOo, etqili nIai'ciraient par pelotons de ôix. outtbti:Cè ;a\'ec deS dl'omàdaires, des cliameauxettt~sânès;:AJa fh'r de la tI'eizième jOtltlIllée,ils anivèrent à1:ttJerznf(t), .village considél'able, 'ou bourgade,petlg1~ d'll~ •~élang~. ~eMaures et de·nègres,.o~J'brl'remarqueqttatpé pttitsqui fournissent une ex.-cellente eaU. Près de ceteudl'oit se trouvent plu;­,sieurs salines, qui at~irent de fort loin les commer..çants de l'ul1eetl'autre race d'hommes. Le terri·lc)ir'eôffl'éàpllU pi i èsles$métrles'cul1tul"ès4qlte celuide Tomhllctoo. Les dâttiers et les figuiers, cenx...ci.d'W~)~gr?sseeSFèce , sont les arbres à fruit lespl~lllcomnmus.. JYaprès]e grand non)bre deMautesq\~~!f~sid~~l~i\à.·Xtldenny, sans parler de ceux quÎy .viennènt,!p~ttt~î:des:,tcl.).:atll,:il par"î ~ )qLJ.@c.,~aps,çeueplâce on u'obsel"vèpas'à leurégal'd:la mèU1~police~~'défianceqnedal1sla capitale du roi Woollo(4I ).'.,Adalps visita, les salines, dont il trouva le }it decinq à •.'six pied~de }ll,'ofondeur ,el la cil'col1férencedechaçunetl'ellc,s de Vi~lgt à trénle yàrds(cinqtl.ânfeà quatre;-viuglspieds.). Le sel s'élève par gros flo~(Jons mêlés> de •terre , ..et il est d'upe .. COll~eUr rougèàtre,po l1rlaplusgrande partie.C',) Le véritablement nom est TaHdeny.( Nole de M. D/l{J/lis


DE ROBERTA J!) Al\IS. $5Les Maures qui habiteut Tudenliy s&nt .parf~ite~ment noirs; ils ne diffèl'ellt·des nègres, ppqr1te pby!sique , :qu'en ce que leur che.velure est longt~~ et,plate', aulien d'être conrte·etf1".isée;ettd:'aille~l~:sjl~ne se tatouent pointle visage. 'Les lr;,tbitants nègres.len: général, sont tatoùésde la ulênHf nHtni~re q'\l~ceux de Tomhuctoo.Laca6lle dOUIpa,'llij .À~l1le~11'~tlllatorzejoùrs dansled'lliël1J" pour ]aiss~r~u1i.. ;~:.turesrllnçomllés le tenlps clerecou.vrcl' quelqu.e.s fQrc.e~.,car ils étaient fOl:t affaiblis par,la. mis~r~ de ),~uJ.~Jongemprisonnement. 011' vendh W:~ de,$, ~lJ.ameiiux,en échange d'un ptl\it..a~e el,.a::ulwproyision 'de d,


RELATIONda'nt vingt-uêùf fO'l1rsêotl'Séetltifs,* sausrebcontrernu seul êU'édé l'fà'e'~ hrtmaine , sans vbir un' arbre;ni Un bùissoo, ni t:tn sculbrrn d'herbé, la nat~l;e~'(jfftabt .~.lè'tIrsTyèttk!qtÙ1DimtncIise oeëan. de sa...DIe ;J15 fjiie'îlt ij'ülsor8 qUatorze'j'cmrnées de qutnYlcàâlx"bttfNhiUes6hadtinei 11Ulisatthout décetèrnps,la plupart d'entre eux se trolltvèl'ent extrêmementfadgbé~.et l'ânetllOl1rnt de lassitude. Cbmnle lafll"ô"i~n'dé vivtes était déjà fortavaucée, lecada­~l'('d{ele~t1(~néf~tt~t5tiljéFafmOt'CeallX, qni ,sécllélsan S'oleif, etpor.és :pâtitÙn èbameau,servirentàfflênâgei' }esàâUes ét'lttffaNne(*). Ce supplé:.lh~ntdè' noüÎ'l'itu'l"e ·(;lta4'tdê:V€!tiil $Î nécessaire, qnesilt'6~Tfi'eü'8v~it!~às!fà"I(~~~~" qu~lqu!e~.uns..,desl'iOITHnCS dë'lâ ·Câ«J~eserà:il'!mtftlertainemen.trD»rtsdeifa'il'lt~Detê'tnolbent il Fallot ralentir la mal:ehe ; il ·futh~~~ssi~lei:}a,t~'bbp~e~te~b~e'defâh'eplus" dedOl:l;,:efti~~~~ra:.. ~~.~~:., Dans la idi;~~~~Pl\'ièm!ejour"Iléë ,otFârrlvavêtt i ftlJë 0 i)1l'{l'tP'€I' @OO"1l:4~ ÔÙ.rl'aucs!al.l.tei:l'dhit i~roU'vél' dtf)'~l:ib'; ,i1Ii~iS rn1afheureu.tscmeutc~pelit étallg ,dont la cireo'Bf~i'èB~e'êtnitd'ehvîro;n{rèntè'yaî'ds(i petr ':ptè~ quÜ'tl'e;.\)ibg'ts' pie,IsJ,setrbtl~~ttâ'~s6Itim'êfi'tdëssécHéparl'etTetdesgr::mdeschalettr~. '1\U:irsil n'yatait pclüsMàtlS les 6ulties qbe(*) Sur la questioll. ~~f nous raite.ll! ~dbFrtAaa~s '. ~i 'Ia~h~ir ..A'~neélait honne à mliDser , il nous a iép~na~ ~q,talhfs nlà l:Iiangéait at~c3tltàlill1eplàisii'qü'i\ en àl11'àÎt àujoiird'tJüÎ àm;mgel·uue ure;(itOtéâ't/ l'ÈO,îteur itifglaiS. )


DE RO~E~T A:DAMS'~7six ou huit galons d\~all ( vingt -:- fJuatr.e. ~ trentehouteilles), et Jes Ma;ures savaie~t qu'illeul'l'.estaitencoredrixjoUI?nées. dechenlin·devant e1ilX, avantql1~il:lfpusse., parvenir à. ua endroit habité.Dans, une si fâcheuse extrêm.ilé, ron prit Je partid.e recourir à l'urine çles challleaux,.c(l)mme Adamsavai t déjà VH facÎl'eune foislol'sde )'expédition contreS0uder,my. Celte ressoure,:e .n'augmenta. pas de plus.d·unquatt )esrati~s.quir~t~i6ntpour les dixjOUll'S; ai1l6ic.4afflueho~mene pG.uvait guère avoir,parjolil~;',qah:îqe demi".pip;te : qu'nnjuge s~il Y' avaitde quoi satisfaire la soif ardente qui d;évoraît·· cesmalhe.q.reux.Cependant lesMalll~es,allciensprisolllliel's deTOlllbuctoo, se trouvaientr~du,itsàl'état de fai~lesseJe plus dépJoJ.·~ilble. '1Vroisdlelltl'e eaoc"daJllstè$ ffltcltre.jOJ.1Pssuivl:tllti&,.~(t1ib.èFeDi;SlH' Jesaifrle sabs lîouvoirfaire l'nt·pas depl\ls: oules mil sur ,les chameaux;mais l'eleessive ardeurdusoletl, et les secoussesque leur faisait éprouverl'allure ,tIe ces chameaux,augmenlèFentteHemelltleups souffl'anees , qu~avantla(iaèe deux :t.ulres jouvnti(;lStls essay~rentde setraînel~encoreàpied, et ce fut avè


SBRELATIONses compagnons , qui probabJementeut pitië de lui,s'arrêta de son propre mouvement , eSt1érani:en êtrel'e;oint et lui aider ensuite à finil'ce Iléu:ibJe trajet.On Jaiss,{poùr l'un èt l'autre cfuelque peu de pl'O~isinns;Les marchands estimaient alors qu'iJs'-o'étaieutplus gnère' qu'à unetotu'Uéè, de marche de,leur demeure~ et ils y arl'ivèl'enten" effet, dans lajournée du lendemain, qui était! la vingt..neuvièm'e,depuis le départ {le la limite du désel't. 'Bs,atteudirentlvaiuement",pe~dantplusieUl~sjours,lesdeulXt';l,lÎueuiJiSi; ceu?t 'rc}larmebt, phis: Adams ne,doute pas-:qu'ils n'aient péri.1.,e lieu où se tC'rmina ce triste <strong>voyage</strong> s'appeUe""K/4!lt·,. Duù;,m {*}: c'est un village ou 'plutôt l un.camp ~lll'ièl~el:ùenl 11eLlll~léoes teilles, et qui, pal' Jelll~ habillement, lcm's hahi~ude8etbeaLiüoupd'autres rapprochements, pa­,:raissclil:!,être de la même tribu qucècux. chez lesqU1eJ!1;j},ill,llllS, ava.it élé:conduit:à son. dép,r! de lapeaux de moutons etdeux puits leurfournissaient de l'eau, l'un très pl~S du village,l'atlfl'e &une distance d'environ. cil,lq milles.AsIams compagli{)n€u'rer~t la premièreqQiUz,aj~le:pOpl' se relJU1ttre de J'fIUS fatigues; mais,dès qu'ils eUFent repris quelque fen~e, 0)1,leur donua,pour emplpi la glu~de .de8 tl1oupeaux. C01\lme ilscomru€pçaient à· se faire ~ntelldre dans le lçUlgage{"')l \V(I!eckP'1


DE RO,BERT ADAMS.des Matules" ils deinandaient fréquemrneJ!t .à, le:!1rsrnaÎtl'csdè ,Jes. '(wllduir.e à Suerra:C MogadOlÙ.· Qelli.ci lproruellaiel1t,det/]esrenvoyer: biiiflQde.3ils 'creusaioot dans le sable Ull grandtrqu cnfOI'UlQ',de8;U fo:nd àuqq.el. qe feMs'allumait:les cendres étaient reCOtlVC1'tesavéc dèrhel~be·etdù sablé.Admlls, à la fin, après qvoii1 bien réfléchi sur ]c& .Sg


90 RBLATION"~ensde se tirer d'tmeposition qui lui devenaitc:hatiJuejoul;"plusinscml,enahle, et dans laquelle ilparaissait ie$idé il passer le reste de sa vie ,prit lepar,ti de .som.mer' séI'iensemeut le maitre auquel ilétailédlll enp>al.!tage ,de tenirla parole qui lui avaitété dontJée. Mais,: eette{ois, Hamet~Laubed( c'est}etlGlll do, maître)réponœtsans détour que,n7ayantpastéussi dans plusieurs tentati1Ves qu'il avait faitespont" trouver d'autres esclaves, il se. 'décidait •à leglll1der, laB lie. de.}'enl'"&yer. Suerra, comme d'a..~drd il en avaitêît,le pl'ojer. Gntfléd3enten(lre pro'"noncer un tel arrêt, Adam.s se· JJésol'ut il ne plusmeUre aucun soin à la garde de sfutroupeau: d'oùiJ:aniva que, dès le leftifeb.\ain ,plusieursagnean1'el chevreaux fUI'.ent dé~l'és'parvJes··rtlnards'(~'i·,iCet accident donna liellde rechel~chel" à ql:1Î,:(l'Adams on du Portugais, 'la faute 1l6uvait en êtI'CIattrihuée ,et)'onreconnutque les aninyaux. manij,quat'lts,éta,ientdntroupealld'Adams::llors son maîtrevoulutle'bal'tl!é!âlti@eûnfVos bàtoft;·ma,jsili+osa luttel'contre h.li, etH l'e'utbie'Dt4t désarmé .;a:ussi.tôtune douzaine de Maures, hO[hmeS etfemmes,: sejetèl'ef{t SUI' le pauvreblanc et lel'ouèreutdecoups.Mal~rélechàtimeutqu'il venaltqe s1!lihir, Adamsfit un refu&·fortnetdeconti~!f;lel'càg'wJ'(jerleS'.chèvreset les mOlltons,;i\.·cersf!l.jet plusieurshahitants dnviIlagee~citèret:rt Hamet....Làuhed: à lêmêttl'ê à("') Voyez là note au bas dèlllcp.lge 60.; 4


.tDE R"BERT ADAMS.m!6rt J( 43); mais heureusement lemat,rCil,,'~4oUt:tUtnn meiHeur conseiller, son ~11'érêt'pel'S(1Htlllel\tl@~ebj'etlta que s~il hiait J'ésclave, 'Ce $el'I,tit une\':'~n"l'~'eà'liteeeD' ;pare perte, et fl1!li'îtvlllait tüie\ll: le \'eU.,.dt'e;si.oetesc}avepersistait à. ne ;pasvoJlloir. l~e,.l't';endre son service.Adahlispassa les trois jolllrsSllivants· sous;]t:ltente,Sans l'ien faire. Enfin'· la femule'ilesoU maître b.llayaht demandé.s"i:li~ai.fianet".a\lpQ'its le p]ùsl?loignutpoul' iluichcÀ"cberde l'eau, qui était\ueil,.tI'Jr6'iqijb:(lellede l'autrè, iHut frapp~ soudain'd'~.ée}~ird't,ispérance,d'après JeGjuel il'co(lsfrntit ~seebarger·,dela mission; en conséquence il p.artit lelébdenll'l'in ,detrès gran'd matill, avec un chameaupoNant deux outFesvides.LQl~./!qu'i;1:f!tltiar1i\'ével'!./!]ep.nif$t:a~li~1.iJ·des~o;c·tmper~"facil!'e dé l'eaij,il ;saisi:tl~ocea$iob4ui Se .pré­·sijtltailà dnipour s'échapper.. Il' av~it souvent enteoo4parlerd'une place nommée Wadituiwu,'comme setFouvant vers le nord-nord-ouest, ildi..i..gèa S.a ronte de cecôtépendalll toute la joul·n~e.*\1~(}b.ül:'"~n ·solmI;ilvoulutpollsser eu(}ore, sam6ntllre; m~isle chamenuqtÎin'nvaitpas l'hahi..tudedemardher laullit,ref'usa ,d'aUer plusloill;,ql1elqué8@'fortsqu'il fît pOUt' rycontraindt'e; il îtlllutduntr'S"àl·.r~ter, apr'ès .avoi F parcournplU$devIllgt millesvout d'lm .trait. Bientôt }echb.nlfUUlsemit en repos snI' les deux genoux, S'uiiall!l'Plilsage;Adams dêtacbarit a101"s la corde qurrtét0J!lait aillolIrde ses reins une pâ~~e~ SOft uliliqitevêtcluent. s'en


R"E L'ATIC)Ns@t'~itp6t1rHer ,les jamoes ...'de'dèvantêle l~artill1al,lHin i tIe l'empêcher. de se. relever; après .' qtloi .lui,..Jrièrt1e'sê é~lcha lout auprès ets'endormit, malgré,làctaihtéqtt?U avaitd'être poursuivi par~oumaîtl~e!lla êardè dont Jlt>l1svebons deiparlel'étaitf~te ~ve"Une herbe qui croît sur les bords de la. MarZal'ah:Amouctoo; les bàlS ouselles des chameaux sont faits.à·v.ec des cOI'des"deî!lê,lne espèce,entrelacéessurdes'mo'rceauxde b~isc{ufl'1!iehn!entiif1!nsentfj)liedaus Ja forl11e d'uue .croi~\ldf1!'St.:'.Alndré';'étide 't~àn.fèil~e à ;s'ajùster~tauthipllr qU4mal ,snr·Je dos ;fortirl~églliiel'


DE JH)BERTADAMS.fel'rc. Les femll.lés lêmoignèl'ent luiegl~andeSUr';'prisé de l'âppàl'itiond'Ull,homme blanc;u Ad~U'nsleurdemandaléinom:'du.;}ieu; ellês l'êponk{lfélll'qù'Oh il'appelà:it Hilla- Gibla. Peu d'instants' ap.rês tregardallt eno()re ·sur ses del'rièl'cs,iJ reconn~.Ifi!sdéltx<strong>voyage</strong>urs quilesuivaient pour être, l'un, sonmaître Hamet-Laubed; Haulre ,l~ propl'iétair'e duchameau qu'il filontait. Useûliçonduire SI,:1l'-Ifi!""champ ven leche.f!oiui§~.u.verneU1·i,dônt il implorala 'protection;, .eniluiracontant somrnairement S011l1i8,oire.· Cleehef.,iuommé 'Mahomet, était.assis 1souS'unetE!llle, etAdalns lui parlait encorelol'sq.ue lesdeux Maures de Vled... lJulejmseprésenlèl'ellt. àlui, suivis de toU'te lâliopulation de Hilla-Gihla.Ily e11t alors une espèee deplaidoirie entre le ·m.ai·tt'e etTescll!\ve:le prE?llliel'l ;coin.clntàce·qll'içe1·g,{"iei:lnirîltlii~l'~lcOUlmci &ai!pl'Opl~itilé; fA:dams répoJlditqu'il ne v~ulait pas rctourneeavec un l1laÎtreqJ:tÏavait manqué àla parole donuée .de le faire 0.011­auiee à Suerra, Bref, Adams déclara qu'il avaitmis dans sa tète d'obtenir la liberté ou de \l1ouril'.l;e'gôn'vel'lbel1l' ,.àprè.sl~·voit' eutenclu.• le8 cl~gx pa:r"..ttes, it pencherlahalancer4e,sJ:I';.Thjl;ls~j;(l.e ..en faVeurde l'esclave; il dit aù maitl'euêaIH:Q,oips que s'ilvolJ:­lait en dédommugementun' cb.ameauet un hpi'ssêaude daLtes, on allai~lf:)s luidotiuet:'; l'l1ai.s CIries'il ue consel1tait.pasà cel échange, il n'"ur;litriel1du tout. Hamet·Laubed refusa d'abord la proposition,et il disputa vloÎelnnlent pour souleni!'; ses d.'oits:voyant à la fin que Je gouverueul' était inéhl'an-


9~ RELATIONJable dans sa décision, etn'esp~r~n~pointde par...veniraunmeilleurarrân~ement, ~11p~s~a, leq'\arehé!Adams ainsi devint resclave .de;}\,lft1wmet,(44)·Les habitants de Hilla,..,Gibla.('*)sontJ;a!ie"l~v,~,Usetd'tnerace moins 8auvage que lC~tl~ de Vled"Duléim,avec lesquels ils paraissent viy;redat)s unegrande inimiti~ : ce fut là .probabl:ement une desraisons quidéte1 1 mÎnèren!: Je chef iMâbomet à pran..dre Je parti d'Adams; il avait mêmè :m.ontré, dansJaëbala~rldudébat"rintention de faire mettreànliortBamet-'Laübed, e~dercetenirleic:;hameau qui ,étaitaussi l'objet de la réclamation. Hn autre motif, quientra ponr beaucoup, selon toute appal'ence,danssa oon41'liteà ooi.snjet, ice fut la connaissance qu'ilavo.it da gt'and avantageique;lPiiip.roeu:'eb(;l:itl~acqui.sition d'un esclave chrétien, par ·la ranç,onq1lis'ensuivl'ait nnjour; tandis que l'ancien fllattl~e, Hamet.Lanhed,paraissait ignorercentièrce1nent les re...latiens>quiexistent, sous ce rapport,aveclescoasaIseU:i.'opéétiS!énPésidence dansJ'empivedeMaliroc.Adauls, entt:ê ,au èsepvioe_ g()l1""erneurM~bo,..ulet, eut d'ahord pour emploi là glu'Je des chameall'X.;mais quinzc}oors après OB luicoJ.lbta celled'un lfl'oijpeat.l4e cllèV'ltes.Mahomet avait detl'Xfel'nmes, qniJegeàientebacunesousune .. tente séparée;l'lluedeces femJe.s était vieille, et l'autl~efort jeune. Leseoènes remises aux soins dRuon-C'') El Kabla.


DE ROBE'Rr ADÂMS.g.§velesclave appartenaient à la plus àgée;la jeune 9nommée Isha (*), lui pr0(l0sa bieBlôt de cSeChal'­geraussi des siennes,moyenn&nt un salairequ?eUelui ppomit, et comme il n'y avait pas plus de peineà garder deux troupeaux qu'un seul, Adams y coU...sentit.Un certain tempss'êcoulasans.que ·Japropriétairequi avait faitcctacco1"d,patl'ût 'songcl'àpaYel'les gagespl'omis; l'huBi~)e'e9Ct~v:eôs:aun jour luiadresserque1ffUè'S


96 RELA'rI(lNla plus grande e:xa.ctitude à re.mplirtousse.$ qeYO~l:gdehergel', iln'~prou,v~itqlWd~holl~,h'i:lit~J;lle.l1t$i'cn sorte que sa nouvelle captivit~hli;paraiss~it a$ie.~ ,douce; lll:iis lehasard viQt .,~ 1a.,.6i~çhainJ5er,cet éta.tde choses.Un soir, le fils du maître entra dans la tente d'Ishll,et il y ..surprit Aqatl'll?qllÏétait;au r;euc)ez-vousordillairc; il.COll.rut .aussitôt ;~,ta.u.tre tente el, ap-'pelasoQ père; cel4i~ci yint faire nne, scène affreuse;mflii.~ pa.J, hQ,uhe,~lr l'explosion de sa colère tonlha.sur]a(ell1ine.,phJtôt,qqesu.r l'esclave, qni n'aurait }laSeQ le même talelltpour l'appaisel'.lshaprotesta de 'soninpocence.;,eJle assura,qu'il ne s'était rien passédel\llla.l,;gHe&d'ia,~lleurs ,J\ç1


DE ROBERT .A.DAMS.~,~e la teute,elle vit ce qu'elle voulait \roiiJ:'. MalHlmet,avct'Lip


98 RELATIONMaures et quatre chameaux. La marche fut didge~au nor


DE ROBERT ADA:MS'99,tuent d~ leU.l'rl\nçon. Boeriok ayant aoo(lpté la .proposition,son ~.lPi ;partit PC\l de joul'sapl\èS' pourBièta.. MQq~ss;:t- Ali, emmenant Adams aveo lui.Mais au lieu de marcher dl'oit au nord, comme illefallait(*)., Abdallah-Honssaprit la ligne du nord·nord·ouest. Il montait, de mêmeql1'Adams, untrès bon chaIl)00II ; le chemin d'aillenrsétaitplusferIlle que daus le gl'aud qç§~rt:aussi les journéesfUl'ent assez régulièl2e;~~tde vingt-cinq milles, età la fin de la~i;x.iètJ:le, on enll'a dans nn petiteamp.~.qpeNiugtaine.detentes ~ dont le nom est17illa­;,ddrialla(**).Ce lieu paraît n'être hahitéque pardesinarchands, qui ont au moins cinqcentschameau~,avec un grand nomhr~dè chèvre~e;t de moulons etquelques'Chevau~.Tou.sces bestiaux étaien~g~l:(~éspar des !e~clav~sl:li~gfes!lrAbdallab-Hopssafit %Jl\;\lU~éjour·.de~~o~sise~l~.~e~p~ur •.. ~;l:~gler·des affail'es. ;il reprît enstlÎte sa route, avec Adams, pourHièta­Mouessa-Ali, qui n'était qu'à trois journées de dis­~ance dans le nord-ouest. Aqamspense .que ce quiafait.fait marcher si vite soncollducteul'., depuis"V~Ua~d~"lB()Jlsb;lh jll:~ql,l'~ Yilla.,..Ad.J)ialla, c'étai~ la..C*J Suiv~nt la. c~rte J Adams se tromperait encore daus cet endr~*;car si le douar d'Aîata-M:oucssa-Ali est au nord-ouest de W oled·Abous~sehah, il ne fallait pas marchel' au nord pour s'y rendre.(Note du Traducteur.)(H) I.e Ilom esLprol>ahlellJ~!lLWoled-AdriaUa;mais je n'ai aucu-Iles notions sJll;'.ç(l.yiU~llc.oltc~llJP. CNote. 4.1l}f. Dupuis. )7"


100 lŒL~TIONl'lem' d'être volé enrollte; car, POUt' se rendre ensuitede ce dernzier euéll,'oil: à ldièta - Mouessa - Ali,n'ayanl: pas aplyarernrnent la même crainte, il ne +6.tguère que de seize à dix-huit mines pal' joUI'.Hièta-Mouessa-Ali (*) était le camp le pitlsconsidéI'ablequ'Adams ellt encore vu; il n'yavaitpas~*rnoinsd,'une centaÎnedetenles; ces tenles s'élevaieotsur l'ua et l'autre bord d'un }'ûlsséand'can vive venantd'm'le montagnevoisine , le seul qu'il eilt reneontrê)depuisceJuideSoudenny. Mais, all reste, lavegétationn'est pas plus riche autoUt' de ce campque vers lous ceux dont nons avopsprécédemmentdonné la description. Adams y passa près d'utl t'llois,employé,.· comme cté)+êolllume, à garder les chameaux.: ce ternt"s lufpat'ûttiieiilr>ng.,d'tlntantplllsqu'il ne voyait faire aucun préparatifpour continuerle <strong>voyage</strong> .juS(IU'à Wadinoon; SOll desir d'arriveren Ce der'niel" enéll'oitérait singulièrement aeèl'U,depuis qu'il s'attendait à y h,ouver des chrétiens.lnmpatie~~!)q\"i17oUvai!Jlli.fit. 9raiû~fequ'Abdallah-Houssa ne )pas da't'ts .l"intention i detenir la promesse/faite à Boerick; et cette craintele tourmenta si fort, qu'il pritle parti de désel'terpour se rendre seul il Wadinoon, après avoir adroitementrecn~ilH quelques renseigtl€metltssnl' ladistance et sur le chemin à suivl'e.Il partit donc un soir .. Èl pieêl, n'emportaut aveclui qu'un morceau de chèvre rôti, et se fiant sur la(")J.Hàta-JJ:[ouessa-Ali.( Note de Ji. DupztiS).


DE ROBERT ADAMS.possibilité de se procurel' à manger dans plusieurspetit8 villages qtl'ilcl'oyait stH-Ia croute: il marchatoute la llul't 'el lë l'eudemail1 'matin, jusqu'àneuf beures, sans s'arrê1el' : mais il fut alors atteintet repris par quatre hommes qui avaient été (lépêchésà sa poursuite sur des chameaux. Abdallah­Houssa s'étant aperçu de sa fuite ,dès le so.ir même,cruld'abord qu'il av~it é ' par quelques marchands,qui profiltonduisaient à Wadi-Doon poilr le ·vendre. Dans celte supposition, leseJuatre Maures 'envoyés après lui ne s'attendaientpas à le renconlJ'er ainsi seul et à pied, .ce qui leurfit grauf] plaisi.J'.1.es MaUi'CS n'e:K


SOMMAIREDU CHAPITRE QUATRIÈME.:[)I)scripliou de..'\1Ved. Noou~. - Ad.ams y rl)t!'otJVe tt:;lli& hommes del'équip~!;~;d~;Ch~~~C.~tF ~,~ es~ ~.cheté par Bel- Coss.Îm - AhdllUllh•...... Re~églltfrlln~ais. -Détailssur le nauf~age du n;vire anglais leMontezuma. - Nlanùfacture de poudre à canon. - Relation curieused'uiie'negtessè esclave, 'de Kanno.-1'ravaux auxquels sontsoumis les esélllve&chlétiens.~ Wêd-No4n., .etcl'uels traitementsfllJ~itsçndùreAt, ~r~ll"cutf~H'c/)r~datn~àtravailler aux champsuu j.o\ir; de repos;il refu~e; ilestha~tu·et;D,lisaux fers;· ilpérsisted.a.us son re. fi.us. . - Souffrances . 1 et mort de Dolbie. - Williams etDavison , vaillcus par I~ misère,. renoncent à leur religion; Adamssupporte courageus~rn~ntl:ét'reuve.- Lettre du .vice-consul an·glais· en résidence à Mogador, adI'CsSée aux esclaves chrêtims.­RlinçôîÏ d'Aalltns'iI~~t;~~~edlNoij~.,'· AHadia. -Bled-Cidî:'Heshem•..~,Blâtt!~ièlil~lIa"l1t~.à"~~~~s~.~~~~~~,onSfe.-Croix.-'Arl'iyée.d'Adams Jtl\fqgildol' ;&\il"".séJo~r.dâns· cette v,illc;.bonlésdel\;T. Dupuis, vic/)-consul anglais, à son égard; il est envayéauprès de l'empereur de l'Jaroc; san <strong>voyage</strong> jusques à Mitluenez,où il cst présenté à l'mnperellr. - Adams sort deI'Afliqtte parlaport de Tanger; il débarque kCadix.; \l se rend ensuite à G~War-.ta!', et finalement il Londrel!.


CHAPITRE IV.IWADlNOON (*) est la première place où Adamsait trouvé des maisons, depuis son passage à Tu­Çlenpy : il y ~D, a U1~e quO .e; le reste de la villeconsiste en une asse:li quaJ;ltilé dé lenLes.Ces maisonssont


J04REL ATIàNLes chl'él.jens dont on avait parlé à Adams pendantson SéjOUl'à Vin~-qe-Bonsbacb ~el qu'il rejoigniten effet peu d'instants après son al'\'Îvée à \Vadinoon,se ll'OllVaienl être trois de ses a com-» l'Amérique méridionale ,ma' dans quelques parties de l'an-» ci~n cOlltiuent, sur la côte "., etc.•" J"e fruit a presque la» forme. d'une ~igue; il est 0 irement rotige~u'e, et il COlltient unec»pulpe.~!cculente, aSse~i dmlce et d'up rouge très vif, ete. 11 elVouveaunaturelle, .par unc société de naturalisteset tome IY" page 52 et 55. )Les cactjets cette espèce sont très.comrnull5 daus nos coloniesdes Antilles, er comme ils ont de long'lCS épines , on en. f:lit des haiesimpél)élJ'ahles'. Dans leaMies du carnaval, les gens de couleUl' et lesnègres desi~ultSsexesppéjjnentg"ll"ni1?larsiit as'habiller de blanc et àcourir tesrUeSi lÎn se y-tall! la pulpe des fEnits de raquettes: leurs vête-­ment, finissent par êlte tout tachés de rougt'.J~es Arabes du Sahara etlesManl'cs de .Barbarie nomment ces fruit&carmOOS-llzara, c'est-à-dire, figues des Nazaréens (des èhrétiens).( Note du Traducteur.)Post..Scriptum....... La cfainted'a'l>oii' énonce daus la tUlle ci~dl!:sSUS uui!'opilliOlfi !JlI$il!-dééi.1'féitlide,membre del'Illsriwl, qui a: "isité plusieurs parties de l'Afrique, notamment la llad)a~qui l'lJÏstoire naturdle doit le bel ouvrage intitule: FloraAtlo,lj..­;[~ me félicitll de pOlJvoir placer ici le lémoignage de l'apPJ.;obationsavaJ)~~i.~tingué, qlli a bien voulu me répondl'e en ces termes;« Le fnlit qne l':lfuiteur anglais désigne sous le nom de poire piquo,nte, me"par"ît eue1J'et nepouvoruêtre 'lue celui du co,ctusopuntia,Cetarbnste est~,.~·i;scollHnun surJes côt"" d,'Afl1Îque ; on eurait des baies an:tou~ tles; jal'''» .lins i Oll mange les~ruitll, après .avoir enlevé hlpe.all, qui esthé~isséeli d'épines. On nourrit aussi le~ chameaux ~vec les jeunesbl·anflhes. J'ai ren,­» ci)))tré l'opuntia pl'esE(uè suries bords du désert, à plu~ de cent lieues" di/hs l'intérieur des terres. lé n'ai point vu de caetiers des autres espèce;». daus.ces contrées. 1)


DE ROBRRT ADlnrS.J05]Dognons de l'équipage du Charles, c'est:à;.;clil·e, Jemaître Stet1hen Doihie, avec les deuX: m:alelofs Ja";mes Davison et Thomas WHfiams. On peut se fdireune idée dM plaisir qu'il eut il lesrevoÎl'. Ilslui direntqu'ils étaiènt dans cette ville depuis plus d'un )an.,et qu'ils avaient pour patrons les fllsdu gouvel'"ueul'. (47)'Ahelallah-Houssaproposà iJjientQ~ à cegotlvel''';'neur, ou Sheick, n~{ilm6Amedanah-SaIem,de luivendre Adams, qui, en conséquence, fut Inis à l'essaidans sa maison; mais après J'avoir gardé quelcruesjor:lrs ,le gouvel'neur le renvoya n'ayant pus>accorder SUl' le prix. L'achat futfaÏt par un nounü@Belcassam-Ahd:allah (*}, pour soixante-dix piastresgonl'des en marchandises, dont l'assortÏl11ept secomposa de


'06 I\ELATIONtaitfail. mahométan sous le nom d'Absalon; il a",aitune fenulle et troisescJaves, et par son indnstrie ilétait parvenu à établir une manufacture de poudreà canon. qui lui rapport.ait d'assez gros profits.Adamsl'a vu Souvent dans les travaux de cette fahricéltiOD;il faisait pil~.r le soufre. dans des mortiersde bois, et broyer Je charbon entre denxpier~l'es.~ çommedu grain; mais jJ pro~édait seul aU: tnélangedes matîèreset à la cornpositionJinale de lal?ouQr~. dans Ul~~çJla[llbreoù il ne laissait entrerpersonu.c. Ce rCrIfgat vivait dans la même l'uaisonque son ancien maÎlI'e, qlû lui .avait donné la libertépour prix de son apostasie (*) (50).Pa,ru,li les n~gres qnisetl'ouya,i~1lt.à'~V·adinoon.en état d'csclavag~.,était unefelnn~ettuidisaitêtrevenue d'une place appelée Kanno 1 et situéebienloin au-delà du désert. Celle négre,sse assurait avoirvu dans son pay.s des hommes blancs, aussi blancs(}u~ le çrépi d'un rnur~qui passaient. sur la. rivièredan$ ltl1-.f:1.BflJnd~!flil;f!tfl~~;.()Ù.~IiÇtÏte.nt plant~~ .. delf::vhâtons elevé"s'...,.auxq?f,els pt)rtdtiii1n~des piècesd'étoffe,.elle rapportait encore que ces blancs l'ai.­&!lient avancer Jeul' pirogue d'une autre mauière queles nègres, quiemployent des pagayes; et eupai;­Jant ainsi, elle il}litait avec ses deu:x; bl'a~ le mouvE!-(*)Adams setronllXJ iei, IOl'squ'il dit que laliherté t'ut donhée aU rcllégatpar son maître: tout esclave cbrétien qui,~eu Barharie, devientmahometiln, obtient sq liberté de plein droü pat laloi du pays.( Note du Tr:aducteur.}


DE ROB ER T ADA'MS. 101\l'ément d'un rameur qui jone de l'avirdli: Ou nepeut glJère doutet', d'après ces détails, qu'en effetla négresse n'ait vu dans son pays un canot eurOpéenmonté par des blancs (SI ).;L'emploi auqoel Je nOUVQau maÎtl'e d'Adams l'oc.copa, fut de construiJ'e des murs, de couper du boisdans les halliers pour faire des haies de clôture. Onle faisait aussi travailler aulaboÙ~âge des châlnps,ou dans Jes plantatï611's


RELATIONae se refuser à remplit' la tàdlC qui lCl.w·élait hnposée: la conséquence de ce refus ~vai~,été UAcruel châtiment de coups de bâton t un stJrcroîtd'ouvrage au-dessus de leurs forces et ladiminutiondes aliments qu~on leur a"~aitappol'dés jt1Sque...làt qui uF cons~~H\it JHu"en U~le f:;tible ration.de fal,ine d'orge ou de blé de il'ul'{fpie; cJuelquefoispOurlant, dans un'egrandc OCCllisi~tl, eL par grâce~psigne, on yajputait Ill) peu de dau.esioA~~rn§ivéiGHt,~i,I~~ijl.lsql1'IliU nmis ,de juinsuiva:nt"époque oÙ illui~rl~iYa: ulle ,aveulul;~ qui faillit.àluifaire perdre la vie., Un jotlfde sabbat, le fils'de sonmaître. t nomn~é,[Ii:!meçb"Bel-Cossim t lui or


DE RoBERT ADAMS. 109'Vant eux., l'enàant le sang en aboochlDde:p:tr sa hles­Sl1r:e dn front ~tpar labollche, où' ils Juiotit cassedeux


lIORE LATJONsent être les conséCJl,lences de sonl'efns~ il ne secouvrirait jamais d'un tel opprobre. Le: maitre al01'$ordonna qu'on le mît aux fers; ce qui fut. aussitôtéxécuLé~ de teJle u,anière, que ses deux pieds et sesdeux mains se trouvèrent étroitement liés ensem·hIe pal' les bouts d'une même chaîne.On Je laissa dans cet. état pendant .près de dixjours~ à l'expiration desquels.I\Jloghtari lui demandas'il se décidait enfin à faire à son fils la réparationexigée; die lui d~clal'a en même temps (pu~s'il pel"sistait dans sn: obstination ~ jamais il ne reverrait'le pays des' ckrétien,.s : il demeura sourd à tout cequ'eUe put lui dire., Quelque ten1.Hsaprès ~ l'auteur de celle cruelledis~râce, .Hameda,s~appr:€,\~h~


DE ROBEIVT H5AJ\tlS.de le vendre,à)a première occasion qui se présente...raiL Ainsi, pour la troisième fois, Adartts dUkla,consel'valion de ses jours,nOll pas à 1'lmm3tl1té dttnlaître. à qui la force donnait snl'1ni droit de vie etQe~ort, m.ais aux froids calculs de .]'!jvarice! H luifut ordonné, malgré Son extrême f~ljb]esse, d'anersur-le-champ 'trayailler à rentrer larécoJtedehlé (5.2).Il Y avait. à peine ,.tmciselrlaÎne qf~'Adarns étaitsorti des fers, lors€lià'ouvint l'avertir ,que Do]bie setro.u.v.ait font:malade et demanrlait à le voir; il se.•rendit auprès de lui, fiais ce futrl)our être témoinde sa mort, dont voici les circonstances. Dolhie gissaitSUl'le plancher, souffrant de la fièvl'c et épnisé'11al' la fatigue: Brahim, son patron, l'un des fils dag()uveruel1r. lui ordonna, en présence d'Adams, de. Se leveret·d"allet> à .l·quv.~~~e;l~iltftàlhCtll'euxeuthéàtl rê])ondre qb~il étâit'h6rsrd'~tatde pouvoir seremuer: Brahim, loin d'a\'''Oir pitié de lui? essaya dele faire level' à fm'ce de COUI)S de hâton; mais voyantqu"il n'en venaÏt pas à bout, il le menaça de le tuet'..Dolbie répondit qu'il ferait4ienmieux.


112 RE L·Ar',I',I0:Nsa.us la moindre cérémOl\ie. Adams aUa le lendc";main vers cet endroit avec ses deu.x COlllpagllonssurvivants; ils virent que Jafosse u'étaiit pas profonde;et comme it~rriyaitsouvenl que les l'enards (*) dé..terraient les cadavres pour les mauiger'iilscouvri..vrent cette fosse i d'uu a1J1aS de pierre!> (53).iCependant les lVlaul:es.. dc,Wadil1oou ne cessaientde faire tous lems efforts pour.d~tcrminer leurs es·claves ch.'éliens à e1uhrasser la foifle Mahomet: c'était.;mêtpelapriucipaleraisou de la Cl'llatlté,([u'ilsexerçaient ~nver~~ux:,dansl'espoi.'detriompller deleur résistauce.WilIiamset Davison perdirent conl'agepresqu'au même moment T l~un etl'autr'e; ilsdécl(irèreut qu~jl~ renonçaient à leur.religion,et(*) J'ai déjà dit, dans une antre note , qu'Adams qOqflllld prooablementle renard ,avec le qhaeal : ici mon opinion estapPllyée de cdle de1\1. Caillard, anciennementauacl~é il la légation du roi de FrancedanJrempif'e die. Maroc bienvouln examiner avec moi la Relatiolld'Adâm~,etqùîs"lgit en cet cn-.(1roit. En effet,lesparties septenttionales; mail> ces animaux sauvages n'y sont pas' pltlsdangereux qu'en Europe: leur voracilé n'a guère que les vo!ai!ll's pourohjet. Ce sont les chacals qui attaquent les troupeaux dechèv,J!cs {H1;4emoutons, .et qui vont jusqu'à déterrer .Ies cadav;l'es· POltr lesdévt!rer.Ce qui a pu causer l'erreur d'Adams à cet égard, .c'est que les Ara?es,en général, donnent le nom de dibb aurena~d cOllune au chacal.1\1. Caillard a tué des uns et dés autres à la chassl'; ainsi son térl1oÎgnagese fonde sur desfails qui lui. sorit persolluels.J'ai profilé deplusieurs observationsqtiil m'a faites surd'autl'es passàges dé laRelation.(N(iI1I:t!UTrq,ducteur.)


DE RODERT 'ADAMS.II;Hs se làissèl'entcil'concire. Dès':lorsils :furent dé':'linésde l'esclavage (*);' on leur nt présent à c~alèmn d'lUl cheval, tl'll'll fusa et d'une couverture,et on leur pel~m,it de se marIel' ; car dans aucUllêplaees hahitées par les Maures, un chrétienn peut se marier, lli luêmecona'bitél' libremehtavec une femme de leur race.Après lafâcheHse marr{uc de f,M;hJi'isse dionnée pà.tces<strong>nouveau</strong>x renégats, Adams del"itll ph1S spécialementUlii 'Ohjet de


114 lŒLATIO~fendit la l!;)clllre de cette dépêche sans montrer al1~cnlle émoLÏon; mais WiBianlS ne put se défendred'Ull saisissement, dont la preuve fut évidente; carla leure qu'il avait prise, pour la lire de ses propresyeux, lui tomba des mains, et bientôt ilpan~it un torrent de larmes (55).De ce moment, Adams ne fut plus maltraitécomme allparavant; mais 011 continua d'exiger delui le même travail.Le messager qui avait apporté]a lettre était unhomme all~ gages du consul anglais et déguisé enmarchand; il demeura l'espace d'un mois à WadinCion, .sans qu'Adams se doutât qu'il y fût occupéà traiter de sa rançon: aüssi la joie de ce dernierfut - elle d'autant plus vive~;101:'sqù~unjourlé u6godateurvint lui dil'c: « Vous êtes libre; j'ai culehorrhellrde rêussirà vous l'acheter. » Dès le lerïdemainils partirent ensemble pour Mogador•.La .captivité de Robert Adams , dans la ville de:Y\iadinoon, avait été de plus d'une année; car la~'écolte de tahac n'etait pasèncoré commeneée101'squ'il'yal'riva,si l'on s'en'souvient, et il n'en sortitq\l'après la récolte de tahac qui suivît celle-là.Lesdenx <strong>voyage</strong>urs, san~allmmeescorle;et monlésSUl' des PluIes, marchèrènt du côté du nord; ils).Uirent quinze jours (*) à se rendre à Mogador, eufaisant à penpl'ès tl'enle milles par journée.(*) ~ ~tail qui. suit ne donne qlle treize ejol1fsde mafeb('~(Note:de rÉd~l'mr lI11f5lais.,··


DE RQBERT ADAMS.La première nuit ils s'arrêtèrent à un village nomméAMadia, situé au picd d'uoe haute montagne.Là, pour la premi~refois, Adams vil dcs oliviel's etdes palmiers; çeux . ci de l'espèce qui produit despetites noix, extrêmement dures, proj'>res à faire del'huile (*). Ce village se compose d'une vinglainede maisons, dont fjuelques.unes oot deux étages.Le lendemain, à quatre heures du matin, ils seremirent en route,et, au couchel' du soleil, ils entrèrentdans un autre village, dont Adams ne serappelle JJas le nom. II n'y a ici que tl,ès peu de mai·sons ~ mais elles sont entourées d'un grand nombrede tentes. Les champs, qui s'étendent. au loin, pro...duisent du hlé, de l'orgè et du maïs. Adams cl'oitquecet endroit est la propriété d'uo senl homme.La place où ils s'arrêtèrent Je jour suivant, aprèsavoir marché tout ceioJ,trau nord-est, est la l'ési..dence d'un fameux guerrier de ~escontrées, nom...(*) Les Arabes nomment argan celte espèce de palmier qui est assezrare en Barbarie, niais très commun sur toute la cÔte de Guiuée, Jecrois que c'est celui d,out J..iuné parle sous le nom d'clais guinecllsÎs,et dont le fruit, dit-il, est huileux; (..es nègres font une gl'~nde consommationde l'buile qu'ils en tirent : ils s'en senent pour assai­$onner·Jeurs mets, l)articulièrel\lent le riz, qü'ils mangent en pilau,de même qu~ beaucoup de peuples de l'Asie et du nord de l'Afriqul'.Celte buile ést~paissc comme l'buile d'olivcs figéc: c'cst ünesortedebeurre végétal, d'un goût agréable, et qui, fondù dans le. rizchaûd, ;.vi donne u~c f(.l1:t~tein!e dejaune , ressemblant à celle du safran.( Note du Traducteur.)8..


REtATlq~tné Cidi-Heshem ,qui vil au milieu de plus de sixCents hommes, arInés de fusils en très bon état. Cetlatl'oupe est composée, en grande partie, de nègreSesclaves, échappés des mains de leurs maîtres, etauxquels le chefgarantiL la liberté tant qu'ils re8­tetH à son service. Cidi-fIeshe,m paraît ~h'e très riche;il a des chameaux, des chèvres, des moutonSet des bêtes à cornes en nombl'c considérable; ilfossède aussi beaucoup de pièces d'êtoffesde dif..ifét'ents gentes, des babouches ou sandales, et auh-eSobjets maiiufaclurés, (lui sont exposés en vènte dansdes houtiques tenues par des juifs. Le lieu, d'aprèsle nom du prop1f'iétaire, est appelé lJ}ecl- Cidi ..HeslHJTh; il est situé dans le dish'ict de Sus, et, au"tant qU'A&I~1.Sa pu rcmàr'luer, le nombre des mai..sons y est de vingt à trenle. On y vott beaucoup('l'argent monnayé en circulalion, principalementdes' piastres gourdes. Cidi - Heshem était alors enguelTe avec l'empereur de Maroc (56).Après av'?il'p~$~él~TD,~it;t~n=l?~rtie~ela jour..née suivante chez ce, gll€l'rÎerpastc?,l' et'1l4~qdant,'les deux chl'élie.ns (*) continuèrent leur <strong>voyage</strong>, ense dit·igant vers le nordnot'd-oueSl; ils couchèrentcette fois dans une petite habitation,où il n'y aVai~(*) I.e eonducteur d'Adams n'était pas chrétien ,qtIOÎqu'attaelié ilNI. Dupuis, vice-consul de S. M.llritanriiquc: c'était l1l1 Matlte sÜjetde l'empCl'Cur de Maroc. -- Voyci. ce qu'en dit1\f. Dupuis dans fa:note 55. ' ( Note du Traductellr.)


DE ROBERT ADAMS.Tlique deux Câlnmcs. Le lendemain ils 11~ '{rQurèrentencore qu'lJU s~mblable gile.Ils esptiraient a.rrivel' ensuite t d'un seul trait, dl\llfl1111egrQnq~ yille située au somUlet d'nné 1l1Onlagpe,Ilpn Joi u de la. Toer, que lcs.jl'fl;ul'es pOlllllleot.4ga..tifeer, appelée Santa,Crl(~ par ]esÂngllil~s,qui au..çieumnnçnt:Ylllvaicut nll cOIls~~l, M~is.ladis'tSl~lçe~e\rouvanl h 1 çpgrande., j1sfi'?,rfl&l~tent, tUlX appro.ches de la nuit, ,Claus lUle hOlwgade 110l1Ullée BllJd.,Çidi'lvlo!u?~f;M~.da'rlJ;toussa (*) , au milieu d'une vasteplllil)c. Les'habitants de cet endroit vell~icnt de rentrcl'Jeurs mqissons ; ils tenaient alors un gl'aJ:ldn,l~~"ohé, qui avait attiré plus de quatre millepersonuesqe lous les pays;circonvoisins.r et où se veqdaientdQS mm'ch,îmfise~ de toutes s0:ftes. 0[,) dit l!. ~dal:l1.sqUe ce '. OUJll~1~!~ .. ~et~~..t9ir~/? !§'.n~ie!pt cb~...q!u(f~11IJté~ •.d~nslrs uue heure après mi~di, ils entrèrclltdaus4{Jctde()r.Le gouverneur, de...(*, Il ya près d'liSârtta.Cl'llz un lieu sainl, nommé .cittUJoltam­1Ited:.1J'lousoul Hl)'larahqu'Adams COllfoud avec cêlui.ei llléd.Cid:·Ha.ruel-a.Moussa, pfobah!emcllt il cause de la ressemblance des noUlS.,- Voyrz la Dole 56. ( Note dç 11.[. Dl1puis,J


It8RET...A'1'IO~l'ant leqnel ils se présentèrent aussitôt, dit à Adams,dans le langage des Maures: « A prés~nt, mon garçon,vous pouvez vous regardel' comme sauvé. » Cegouvel'l1eudui demanda ensnitecommerit il avaitété traité pendant le ten'tps de son esçlavage à Wa...dinoon; et, sur le détail des cruautés dont nousavonsdonné ci-dessus le tableau, il dit: « Je sais que ces» gens - là se conÉluisent euvees lcschréliells avec}) be;ulcoupd'inhumanité; mais cesont des sauvages,» qui d'aillclU'.snevivenl pointsous l'autorite de notre») empereur. »"ll ajout;}, en adressant de <strong>nouveau</strong>la parole à Adams: H Vous avez maintenant le oon­)} heur d'être dans les états de S. NI. ; votre misèt'e') est finie; vous pouvez être Gîll' qu~ .. ~artout on)} aura pom vous des égards. ~) Ada~g'eut gt:andplaisil' à entendre l'annonce de ces b~nnes di;positionst quoique pourtant, depui.s son départ dé WadinQon,il se fût déjà fait, pour ainsi dire, à l'idéed'une cOtl1plète délivrance.:Nos <strong>voyage</strong>urs ne passèrent q;q'unc journée dansla ville d'Agadeer; ils marchèt'ent pendant cinqjOUl'S dans la même direction, c'esl-à-dire , au nord·nOJ'd"'ouest, ne rencontrant sur lem' route que des cabanesisolées. Parvenusau sommet d'une montagne,'Vers le miJieu du cinquième jOtll', ils découvl'il'entd'abord la mer, et hientôt, au-dessous d'eux, la'Ville de Mogador. avec plusieurs navires européensdans le port. A celte vue, Adams se sentit le cœurserré parl'effet d'Une joie inexprimahle, dont nousne pouvonsmicux donner l'idée, qu'en rapportant


DE ROUERT ADAMS.ll~ee qu'il nous en a dit lui·même : «( Jecrlls que je re·naissais à une aull'e "ie r )) Ils ne tnÎ'dèt:èùt pas àfaire lenr entrêe dans la ville, et ils se re,;dirë~td'a:bord devant le gOllvel'oeut. qlli 6t aussitôt conduifêAdams chez M. Dupuis, consul de Sa Majesté hri.tannique. « Jamais, nous a dit enC01,e Adams, je ne~t perdrai le souvenir de toules les bontésMnt m'a:~~ comblé cel estimablecoo~ul,~~in~'agardélon~w~) temps ChEZ lui, et quisemblait se f-aire une étudeJ~ généreuse de "ôt:tsle~ sOIns capables de réparer~, mes malheurs. ~~Il pal'ait que le gouverneur, peu de i.~ll·sapresl'al'l'ivée d'Adams à Mogador, voulait l'envoyer!l'empereur de Mal'oc ;!nlais M. Dnpriis tél1lOii;'na lédesir de le garder; ~t en effetille ga'rda pendanthllitmois. Dans cci it;lter~allede temps., illui 6.tde{habités. qÙè(l·é~entesquestion·ssul'i()U$:.les;iJ~lxcelui-ci disait avoil' vus dans J'intérieul'ue IAfriqtfe;il consl~llait ensuite tOU$! les auttes<strong>voyage</strong>ul's (IÜ'il}louvait joindre, pour comparer leurs rappol'lS aveéceux de son hôte (57)'M. DUlmis en6.:lica pal' la suite Ada ll1s,à sC.l'.endreen Angleterre, ponr y donner le récit de ses''\'oyages, rassurant que heaucotlp~epersonnes a~considél:ation s'empresseraient de lui fajl~e accl1ei1etd~ lui être utiles. Mais l'Apgletcl're élaitalorseuguerre ayecles États.,Unis d'AméI1iqne. À ...lalllscrai...guil. qU'O~l ne l'y retînt p;risonnier, et cettéàppréhensionle fit résister à toutes les proposilions duconsul,qui lui disait s'être asslù·é déi~ d'un bât.irultQl


RELATIONfUlg1ais , prêl à fai)'e ,"oile }!Out' Londres.M. DOl7uis,lui vOJant cet éloi'lne1l1ent ptlllr l'AngleleITc, s'oc...cupa des moyens de le faire }laSSel' ailleurs; maisc;onllue les. navires , qui se trouvaient alors dans lép'ortdeMogador~ éL"licllt to.Usen ehal'getllellt p,oltrLOll~lres" il écrivit il. 'l'empereur de .Maroc et à~f~ Sünpson,Qonsqlangl~is,(>f-), en résidence ltTangeL~ ,afin d'obtenil' laflcJt111!issiou d'envoyerA~~tn~à c:eW~ d(lrni~re:ville,~ÙrÔll trotn:ail fréw~1l}eJail:~l1etlt 1~9rqnfl.si9n;;Ùèpassèr à Cadix sur des bar.'lues'espagnolesi Les réponses faV:Ol:ables 3ITi,èrent;Aqaxps Pt'dt èongé de SOIl bien~aitetll· daus le mois~'~"Til IaI4.;~1 partit, sous .laproleolion de deux~pl$qa:;~XPil"'I;~sl'!:JY~~Jll:~ tê~J;ed'ahol'(là Fe~, rési!"~e~ç,~ d,eiretl:lpefelU1,~';~); •..... Le <strong>voyage</strong> se fit SU,l' des mules, mais d'nnpas;J~~zlenr, et,({Onillll,~ed'ailleursil y eut une pause de~~UJ{i~llllsJitl'..r1troç!ie(**), Adalus mit dix-huiti9l11'~~$ 'P~U;I' arriver àÊ'(;'7",.L'cnlpeJ'em' él~it ulod~'"'i\t:flj~~~r(~'tt;):;.nf~,l~l~ts':t fain~ pon,düirc;Adams(*) 1\1. Simpson élair consul américain. (Note de r.l1dileW;; ttllglai~,)~·J~I'~r~isc1H" .}dams abien évidcmrpc,1I1 ~ulJliéJa ~if.ual.joll géographÎcfllCde ceUe til!ei:il peut y avoir passé lorsqu'II faisait rou1ede Mogàdort>o~rFH/, ce n'esfs.ans doute qlt;cll:aflahtde Nligt!e:ilz .1'fanger qu'il :l'/Iura 'Vue: l •.:l lllacè dOlft il·Wllt!lilrlc'rici dùit êtù!B,kabtlt!, llutl'emcutditSalé. (NaUde .1J.!: Bt.tfJtlisi )(***) Ici se présente une ault'c d~t:rlcMté doll! JVt. DIlP"isll';jpaséfé{Jappé. Si Adams Il fait rdOl~ de Mog;)qorjllsqu'41HIlIhatt ,ct si quit~ta,ut cnsljitclc bord de la mer ~ ,il $'est rendu de te demier lit'u ~


DE tlOlEJ11 U)A~IS.rUl'fl:U'VIr}l le !ç;lldenlaill , et il descendit ch(lzle doc..ItlurManuel, Plédecin porh1gais, qui infOl'ma l'empereurde S€lll ~rrivée. lJ ravui devant lesotlvel'aia.(l~li hliden;~aJldade quelle na.tion iJétait: il répondit(plilétqit Anglais. VemptwctU· s'iufol'lUa s'il, avaitété bien traité; il lui fit ensuite celte autre qoes ..l!O.tl : '( 'ÂiIJleZ~VOlls Ica M'll.l!i'es antant que Jes Eu­~~ JOJ?éellsl~ ~t Ad'Ilms, avec ;II\n~ f tiranc:la.ise (lll,e ,leSl,epteul's det'eUe:l\elatiQfJl.r]"'Îliparidoaneront, sans~~:l, ,~tlIl1al'ch~l1~~:I:cst,il a dû pa&§er p.~r lI.fiqucnez ; qui est SUl'fe dl'o:t clieruin dclRhahau il Fez: l?7rconséquellt Adams i/%1Ü IrQ.uvc$rcmp~reur il Miqu€IH z,el il n'aurail pis été, ohligé d'allerjusqt~CS àFçr;(!O)'fZ la carte du major Re~n~ll~ pouI'leF"o.rag; de ftf. .Lem~fl'Pfères dans 1'empire de Maroc). Ainsi, puisqn'Ad;rms Iii! être alléd'anord aFet, et df;llà à .Mi


J2~ RELATIONdoute, répondit: Non. Après cette courte audience,il .fut mené chez le gouverneur de la ville, qui, lejour suivant, le .fit pal'til' pour Tanger sous l'escortede deux soldats. Il fit encore cetfe dernièrecourse sur une n'lule, etclle fnt de trois journées(*).lmmédiatément apl'èssob arl'ivée à Tanger,Adams fut présenté au gouverneur; on le èonduisitensuite chez le consul, M. Simpson; celui-ci,dès le ~urlcndemain, ]ui procura: passage à bordd'une goëlette espagnole, allant à Cadix (59), oùil déharqua le jour suiv~nt, 17 m~i 1814, trois, anset sept ruois apJ'ès le Il~ufragedu n,avire le. Cha7'-;les (60). Bavait.,Plilssé celte.longne "ériodedetemps sans être malad,e uu seul jour, si ce n'est desblessures (pt'il reçut, comme nous l'avons dit, llarsuite de la querelle avec le fils de son maître.~·(*) On trouverait icila preuve qu'Adams u'a point passépar E1-Araiselle;car'S'i! y àvait passé, el s'il yavait fait une panse de deu~ jours,tomme HIe dit pIllsh~llt,ihi:'âûràit paspll se .rendr~4e;Mirluenrz ilTanger en trois jours, y compris cette panse de deux jours. n fautdonc croire qu'Adams a seulement entendu parler d'El-Arai5cbe j etque ce nom sera resté dans son souvenir, au lieu de celui de quelqu'autreville où il aUra passé et fait une halle de deux jours, eu se rendantde Mogador à Fez: alors la ville qu'il coufoild ilvec EI·Araisehe doitêtre Saff'y.-El-Ar.:lische, en arabe, veut Jire jardin: oncroit .que celleville tire son nom d'un souvenir mythologique; car, suivant la fable ~le jardiQ. (ks Hespérides était près de 1.1 (VOY1Z l'Histoire de l'empirede Maroc, par 1\1. de Chénier, tome 5"., page :!'l ). Les Françaisbombardèrent El Aiaische eu 1',65.( Nole du Traducteur.)


DE ROBERT ADAMS.Wadinoon; si ce n~est encore de l'épuIsêment où.Je réduisit la cruauté de la vengeance exel'cee sut'lui pendant .qu'il étaitaux fers.Son s~jour à Cadix fut de quatorze mois : il ydemenra comme domestique, au service d'un Anglaisnomme Hall. Au mois de juillet I8~5,la paix.étant tout-à-f'ait rétablie entre l'Angleterre ct lesEtats-Unis, le consul de sa nation l'informa qu'onpréparait à Gibraltar l'expédition d'un cartel, onl'aisseau de tl'an5port, pour em:oyel' à ~eW-YOl'kun cel'taiu nombre de matelots américains, prisonniers,que le traite rendait à leur pays; il voulutprofiter de cette occasion poui' retouruer lui-mêmechez lui, mais il ne put arriver à Gibraltar quedeux jours après le départ du cartel. Alors il pritle'parti de s'engagel' sur un brick du pays de Galles,prêt à faire voile pourBHbao. Rendu à celte destination,le brick chargea du bois pour 'Bristol: ,decette dernière ville, le capitaine voulut aller, sur sonlest, à Liverpool, mais il fut forcé, par les vents contraires,d'entrerà Holy-Head. Adams tomba maladedans cet endroit: il.fut laissé à terre;se tl'ouvantmieux au bout de quelques jours, ilse mit en route,à pied, Ilour venir à Londres, où il arriva vers lemilieud'octobre, dans un etat de dénuement absolu.Son projet était de chercher quelque navire destinépour les Etats:-Unis; mais ses prernières démarchesayant été sans succès, il se trouva dans le plus grandembarras, tourmente par ]a faim et couchant enl)lein air sur le pavé des rues; lorsque heureuse..


n4RELATIONment il fut reconnu\pal" un négociant qui l'avait\'u à Cadix, chef: M. HaH, êt qui lui avait entendu.raconter le détail de ses aventt~res. Ce négociant luidonna des stcOll1rs, etbietltôt ill'inh'oduisit aUlwèsde quel,ques memhres du comité de la compagnieèfAfrique.


NOTESET DÉVELOPPEMENTS.C*JNOTE I,PA6E 8.t.JE ne Ole rappele pas avoir entendu dire, nipar Ad~01S, ni par aucuu autre hOO1me de l'équi...page du Charles, que le capitaine eût laissé paIre l'intention d'allerailleurs qu'à l'île de lVIay4es îles du Cap-Yerd, qui était le lieu de sa cltipn; luais Jes nOlllS du navire, de l'ar01ateur, dpitaine. et des Ola.telot$, a~n;l)iq~I1J~ détail de la,ç.u'gaison, sont ·e~.a;c,t~01.elltle$ mê01e$ qui me CU"l'ont donnés à Mogador. D.NOTE 2, PAGE 35.El Gqzie (le g forte01ent gultnracl). Cette partiegelacôte,01'a; iété.,décrite parde.s4J.'9-JJe$ qui i~rYaiel,t fait plusieurs <strong>voyage</strong>s, Iwur partager 0"achteter les débris de quelques JJâti01CUtS naufragés;;ç,al' le jlllalheur du naufrage n';lJ,'l'Îve là qUe t.l"PBLeSD.Qles ilia suite desquelles se treuve PD. D, 'sotlt dêM. Du..1ll:1\s;le~ ild(JiliQt1S'etle.s'n_~()1l suhies dt la m4.{DJ\,~~l'eil $ont d(lrt:iiteur 4ug1i.\b, •


'126 NOTESfréquemment aux:. capltalOes qui ne prennent pasla précaution de se tenir toujours fort au large;cette côte déserte est si basse,dans presque touteson étendue, et le temps est généralement si somhre,qu'on ne pe!1tapercevoir le rivage, pour,~,psi. dire, qu'au mOment où on le touche.Le douar (je donne ce nom aux villages du dé~sert composés de tentes, et dans}a suite j'appelleraiainsi toutes ces espèces de camps où les Arabessont réunis eu plus ou moins grand nombre), ledouar,. dis-je, qui se,trouve là, non loin dn bord de)a mer, ne consiste qu'en une trèspetite quantité detentes, éparses, habitées par quelques A.'abes trèsmisérables dont la manière de vivre, l'habillement et)anguresont, à ce qu'on m'a dit, tels qu'Adams lesdépeint. Ces hommes, qui quittent h'ès peu la-côte, sont ordinairement les premiers possesseursdes marchandises et des équipages pl'ovenant deshâtiments naufragés; mais dès que la nouvelle del'événement s'est répandue dans le désel't, leuI'douar devient nn marché, où accourp.nt de toutespàrts les Arabes pour faire des achats, Il arriveInême souvent qu'à celte nouvelle, lorsqu'elle par­"Vièn't jusqu'aux provinces méridionales de la Bal'·harie, les marchands de Santa-Cruz, de Mogadoret autres lieux voisins, entreprennent le long <strong>voyage</strong>d'El Gazie dausuu semblable dessein; et pour l'or.dinaire ils el} l'Eipportent. chez eux des objets d'ullgrand pl'ix, qu'ils achètent pour des bagatelles au'X:isnorants habitants de la côte, comme choses d~,. ,


ET DÉVELOPPEMENTS. '127peu de valeur~ Je lës aivns qllelqüefois montrantdes pièces d'étoffes très .fines, qui ne leur avaientpas coûté une demi.gourcle l'aulle; j'ai vu aussi desbillets de la. banque d'Angleterr'e, qu'ils m'assuraientavoir eus presque pour rien, parce qu'eux seuls savaientqueUe ep était l'impol'tance: ils se procurentainsi des montres, des bijoux, des mousselines,des soieries,pe la toile,etc., l'oUl' des dattes,des chevaux, des cl1ameaux,du.nB.n'kin bleu ( queles Arabes appellent baftas, et dont ils font un sigrand usage pour leurs vêtements, ainsi que la pluMpal't des nègres de l'Afr'ique) ; et enfin pour quelquesautres articles des plus nécessaires il des pal.lyr'espenples, si étmnger's à tous les besoins du luxe,tnême à ceux de la civilisation la moins avancée. Ilne leur, est pas si facile d'obtenir Jes armes à. feu,les sabres, les piques,lesh()l'dagë~, les morceauxde fer ot1 de cuivre ,ni-les doux: les Arabes gardentces objets, ou ils ne s'en défont qu'à un trèshaut prix.Tel est le genre de commerce qu'alimentent lesnaufloages SUl' lacôlëinhospitalière du Zahara. cef;­pendant il ar~dvè assëz:fiéqueninient, lorsque l'équipageet la cargaison d'hn navir'e naufrag~ tombentaupouvoir' d'un très faible parti d'Arabes. qu~ceux-ci sontassaillis par des voisins plus forts qu'eux.qui ]~Ul' enlèvent tout le butin, ou qui du moinsles forcent à leur abandûdner' à vil prix. ce qu'ilstrouvent à leur COl)venanec. Dans l'un ou l'autrecas/. ceux. qui ont aipsiex,êcuté le partage du lion,


128 NOTES.-;hal'g,ent leur$ cluHnea,UN; de mtn'ebatœdisag,êl s'etll'eloUI'nont (1at1sJe ll~l1t:,ell ïtliisant m31'chel' (le...vant eU~ les infQrtuu~s ~hl'éû:'ens tl:H1llh~s [Ill osda...l'age. Ces derlliel's.~Qllt ·elJlSùite:ltewetIÛlt!dl d'an..Ires Ar;ibes, SQl1Ve~rded~·férel.ltestt'ihllS, fltlÎ' les.sépaFcnl et les el.lllmftn~ntel)ooœiphll~ aVIJ1Ilt dal2lsJe désert; là., ils essLljel'lflJ~$fllns durs trlliiloments,el ils soot employés il des 'ravalt~(JuiJ}'0ntde hor~~s que selon le ca:pricc ou l'itllél'êt de bmrs inlpi.19yahles pah:ons. D.NoTt3, plÇE 37.Un jour qu'Adams é.tait dans, Illon cahinet ,à 1\'10"g{\dor, c,l qll'il m'entretenaitde S€,S av,enlurês, M. JmlftBarry, llésoci~n.t>aQII~is!,~daJ;)l!d'\ledeTén&­Tiffe, qui se trouvait présent, l'ayant ententhlpadcl1'de ce Français échappé der.lIH.~d~s.Caual'ies,nleCtl:r"';tilia Je fait dc1a manière slliv,;an te : ~~ Il Ya qu:a'tlre ~D~, cinc(au$.,t nle dit cQn~~Ci!i:aJilt" qll:e pJtuli€cllf'SIWl")' sonniel's français s'échappèrenl de l'île de gh~.•" Croix, ?~1 moyendc',~;~.·~'~oti.(jl.'i_;,a'aj;éntenlevée,; j'ai su, dejpu~s, qu'ayant llnis il terre StIJl)} la côle d'Afrique, ils.'ll~ieut IOIll;bésem:ll'c litS" maill.s des Arabc,s", ~t~q~eul'és en esclavage. » Iln'y a pasd't {!lotltequ~.Jefenégat dont,pa.'~e .AcltUliSne soit uu dt} ~es F~'a;;g;çW$'" D.. NôTE 38•Je me raL)peUei!arfili·~eweut {Jlle je fl\S informéde la murt du: cApitaiqe J1:klft!.)~J;, uœ setl1ement pae


Adams 1ET DÉVELOPPEMENTS.'1~!)mais par tons les autres matelots du Char~les, que je vis à Mogador après les avoir délivtés. 'Je n'ai pas Ottl dire, autant qu'il puisse m'enSdttvenil', que ce capitaine eùt été tné: je le croyaismort d'une maladie, jointe· au manque de ndurritureet aux mauvais 'traitements. D.NOTE 5, PAGE 4r.EuparJant dLlSénégal., Adams aurait dtl direr:A/jadeer Doma ; c'est ainsi que l'appellent JesArabes.Celte proposition faite par le maître Dolhie am".Arabes, de le conduil'e, lui et ses compagnons, aLl~négal, m'a été rapportée par Adams et par tous lesautresmatelots quej'ai vus; ils m'ont ditque les Arahesdélibérèrent long- temps entre eux, pt;>u~' sèdécider sur le.parti qu'ilsavaietl!ffliprendre;qu'ensl~ite,comnw pOUL' donner de l'espoir à lenrs prisonniers,.ils montrèrent de la main le nord ou lenord·nord~est,en prononçant beaucoup de pal'oles~que les chrétiens ne comprenaient pas, et répétantsurtout ces deux.mots, Suerra J sultan. D.NOTE 6, PAG; 4~.Au commencement de IBIr, époque où je rem"­plissais tout à la fois, à :Moga~dr, les fonctions device-consul d'Angleterre et celles d'agent du cdnsulatdes Etats·Unis (ces dernièresd'après'uneC9minÎssion de M. JarDes Simpson, eoBsul+générald~s Etats-Unis, eu résidence ai!ftinger; el le les9


NOTESe:)(el'çai jusqu'au mOment de la rupture entre lesdeux puissances, en 'I81.h), un APabe de la trihude Woled-Abollssehàh, m'amena trois matelotsde l'équipage du Char/es, nomm~s Nicholas, :New~sham et :Nelson; et il.me proposa de traiter de lem'rançon, que j'effectuai, après quehJues difficllltesdont je rendrai compte dans une note subséquente.Ces matelots me racontèrent les· cil'constancesoeleur naufrage, presque dans les mêmes tel'mes quele fit depuis Adams, et teUes que je les retrouvel'apportées dans la Relation'; ils m'informèrent aussiqu'Adams '( ou Rose) et un autre de leurs camaradesavaient été vendus ,par les Arahesqui lesprirent sur la côte,àd'autres A,rahesvenus de l'est,et que cell)(~ci les!ailvaientenll~en~$au'ti:md du dé:·sert, dans la même direction. D.:NOTE 7, PAGE 44·80udenny m'a été dépeint comme qne viUe, oltllnivill'q,ge d.enègres,· sitl:lé aux coniins du désert;les mar€lland's <strong>voyage</strong>t1rsé~uill.1"e~olJi. p~rM m'ontaussi assuré que les Arabes du désert font aSSEZsouvent des excursions vers les établissenrents desnègres limitrophes, dans le dessein d'en prendrequelq~tés-uns, par st\rprise, et de les emmenel' enesclavag~.Ce n'es.t pouhtant pas là leur moyen l€plus ôrdinai~~ de se procurel' des esclaves; car ilya beaucoup cIe risques à courir, comme le prouveJ'événement doat parle ici R@bert Ad.ams.PendantiWa résidence dans les élat~ de JY.larQc,j'ai fréq;uem.~


ET D]~VELOPP:El\ItNTS.n'lent ibterrogé les esclaves nègres sur la mal1ihedont ils étaient tombés enll'e les mains des Al,a.h.es :beaucoup d'entre eux m'ont,dii qu'ils avaientéiêenJevés de leur pays, et non pas achetés eo vente, ,., Dl'egn JCre.. •COl1forl'üémentaux observations. d'Adams' sur samarche, la situation de SOUd~[lOY peut être ~xée,connue nous l'avons~~i~ d~ns.notrec~rte,au sixièmedegré de lon~itt~~lt~"o.çcidepiale '. et au seizième èle~gré de latitude .~êplentrionale.Soudenny Se (rouv~Hillsi fort pi'èsâil pays de Ba~nbarl'a,du côté du nord,où ce pays tonche prescl'l'au dés.ed; et il n'estpa~éloigÎ1é non plus du pays de tudamar,dontla fron·tière lui reste à l'ouesr. Pal'.çQl)séquent, .soude~lnytient "pl'esqu'~ .lalign~ (lue .. sniv~~Park J~l:~-Juière Inis~ion? 1~t:~~~1~. ~e: ~~)~~.) f' .. ? P'OlÙ'écllalYpel' auxMalll~es cre Belibv~~n .. Nous pouvoùsdonc th'er de la relalion de Park des motifs-l)OUl'jÙger, jusqu'à un certaIn point, de la probabilitéâ'~ ce que dit Adams sur l'expédition qui le COlldüisitaSoll~ellny. ....•... .Ol';eil rè)isnnt l~~


NOTES" peuple de ceUe villeque, peu de jours aupal'8vanf,),) llU parti de Maures avait ~enté d'enlever quelques),) hêtes à cornes, mais qu'ils avaient été repoussés.~sIl parle des F0111ahs Wassiboo,lrès adonnés à l'agriculll1re,"quiétaientohligés de porter toujours avec.) eux leurs armes dansleschamps, pour se défendre~J contre les attaques des Maures.» (Voy. page 187')Dans: la page suivante, il dil encore: " Lorsque"nolls approchâmes de ~atilé, le peuple, qui était,socêupé aux travaux des champs, nous prit pour., des Maures, et se sauva en, donnant des marques~s d'une grande fl'ayeur! Quand nous entrâmes dans~s la ville, nous trouvâmes toutes lesportes ferméest) etles hahitants sons les armes. ))Les différents établissements dont il est ici questionsont très rappJ'ochés les uns des autres, et setrouvent sur le point de la route de Park, le pInsprès de la' situation présumée de Soudenny. C'est~uI:quoi les détails ({ue nous venons de lranscI,ire,DOUS semblent hien faits {mur confirmer l'aventureracontée par Adams; et nous Ile croyol1spas qu'ilsoit hesoin de chercher d'autres preuves de sa vél'acitésur cette partie de son histoil'e.:NOTE 8, PAGE 49.oilo, ql1iest un nom nègre et non pas maure,se t e cité' dans nne note sm' le journal d'Isaac,(édition ill-4°., page 203), comme celui du dernierroi de BamhalT8, père de Mansong, Îe roi actuel;mais la vérité du rapport d'Adams sur ce qui cou·


ET DÉVELOPPEMENTS. 155cerne le roide TOlllbuctoo, se trouve vlnsitnmédia..temetlt attestée par l\'I. Jaçkson, qlliassure à seslecteurs" que dans rannée 1800, il Yavait à Torn..Imctooun roi du nom de V\Toollo. M. Jackson dit,.plus loin, que ce 1'01 de Tombuctoo était en m~m~temps souverain de Bambarra; mais il paraît quesur ce dernier point, comme sur beaucoup d'autrespassages de son livre, M}Jackson a élé mal inforrhépar les <strong>voyage</strong>urs africaiOs qù'il a consullés; car,depuis 1795 jusqn'à 1805, c'est-à-dire, pendant ladurée des deux. <strong>voyage</strong>s de Park, le nOm dU roi deBambarra était certainement Mansong: Néanflloiusil serait possible que "VooUo, dont M. Jackso.u en."'"tendît parler en 1800, comme 1'61 de Tô~ubucloo,et qu'Adams y vit en effet en 181 l, fUt un des nombreuxtributaires du: roi de J17~b~u'ra ;(l~C~)Fap.procbement entre les deu"" états, peut avoiç~onnélien à ropinion qu'ifs étaient gouvernés par le mêmerOI.Le nom de Fatima, que parail porter la reine deTOlllbuctoo, d'aprè3 Adams, ne prouve pas que cet.œreinesoit de race ll13ure ou de la religion mahomé·tane; car Pa.rk ,en.j>ai'tantÙ'u.nal1trè roi. nègre, celuide Bandou, dit:" Ce monarqne s'appelait AI­~, mallli, d'Un nom maure, quoiqu'il ne lût point~, lllahollilétan , m'a-l-on dit, mais cafir ou .païen. ,~(ler.17ayage, édition in-4°. 11Age $3,)NOT.E 9, PAGE 5.1.J'ai toujours entendu dire qucl'babillcll,lQU.J des


NOTEShahilants de Timbuct;JO (>(.) est :;thsolumeut tel}IU'Adams le dépeint id. On m'a dit aussi qu'ilstc1)Ol'lent quelquefois le 'vêlement si connn dansle~çtats'ôe Barbal'ie, sous lé nom d'AIÎlail" et ({Ill.':leur fournissent les nlarehand~., ll1


ET DÉVELOPPEl\IENTS.des chefs; mais les pauvres 'sont }'eprésentés commen'avaut.d'autt'e vêtement qu'un morceau


1~ NOTESAu dehors de l'enclos,,·pu citadelle, donrje vien!'de parler ci-dessus, le tenain est couvert d'iDe im.mense ql1antitci de maisons ou de huttes, aussi loinque la vue puiss~s'éteudre, sUrtout du côté de larivi~l'e; en sorte que Timbllctoo peut vêritablementpasser pour une gra~d~ ..ville. D.Park ( dans son Premier Voyage, édition in-4°.,page 22) fait du palais du roi dé Bondou, une descriptionqui se rapproche beaucoup de. celle qu'Adamsnousdonne SUI' le palais du roi de Tombuctoo.,~Toutes les maisons 9 dit-il, qui form~nl Je loge­J, ment du roi el de sa:familIe, sont entourées d'une~~' haute muraille de terre, qui fait de l'intérieur une,~ espèce de 'citadelle, que d'autres murs partagent~) encor€:~en différentes COUt's.)):NOTE II, PAGE 52.Je n'ai pas oublié qu'Adams, à Mogador, me11adade .ces fusils qu~il avait vus dans le palais du roi deTimbuctoo .; il'me ,dit aussi qu.e les habitants n~enfaisaient aucunllsage, et c1)cela ils'à·ccô.'deavecce qui m'a été rapporté par heaucoup d'autresper-­sounes.J'ai touiQursoUï dire que les fusils à deux coupswnt fort. en usage dans' tout le nord du gl'anddésert;. J?al'k


, ET DÉVEJ,OPPEl\ŒNTS. i~1NOTE 12, PAGE 53.Autant ql~e je puisse m'en rappeler, la descriptionque me fit Adams, en Barbarie, concernant lesmaisons d~ Timbuctoo, était beaucoup plus détail:­lée que celle qu'il en dorine dans la Relation. Ily a, me disait-il alors, deux espèces d'habitations :les~aisons des chefs et des principaux nègres, etleshu.tles des pauvres.Les premièl'cs, attssîbicll que le palais du roi, ontdes murs d'argile ou terre glaise, quelquefois mêléede sable, soutenue par une charpente d·encais"sement et s'élevant l)ar couches jusqu'au toit; cetoit est fait de solives posées horizontalement snrles murs et recouvertes d'un ciment composé ausside terre glaise et de sable.Les huttes du has pe~elesogtconst'ruites sim·plernent avec des pel'ch'es, 'plantées circulairementetobliquemènt dans la terre, très rapprochées lesunes des autres, se rejoignant, et liées ensemble àune certaine hauteur. On entrelac~ ces branches,depuis le bas jusqu'au sommet, avec une sort~ deliane, qu'Âdânlsappelle de l'herbe, mais qui, d'après.la peinture qu·(j.... m'en a faite,'paraît êtrele palmeta,que res Arabes nOmment dame. Les huttes, ainsi fa­. çonnées, sout ensuite recouvertes de telTeg]ai~e,qui s'attache facilement à l'espèce de Clâiequîlasupporte.Cette. description s'accorde, surto~s}es points,avec les renseignements qui m'ont été donnés pat'les <strong>voyage</strong>urs maures et ar~bes. D.


NOTESNOTE 13, PAGE 54.Je tiC me souviens pas du nom qu'Adams donnaitil la rivière de Timbllctoo ,lorsqu'il m'en parlait àMogador; je ne l~e rappelle pas non plus avoit' entend',1nom mer cette rivière, la Mar' Zarah ~ pat' aucundes marchands avec lesquels j'ai en l'occaeollde converser sur l'intérieUl' de l'J).fri


ET DÉVEt.o,PHEM ENTS.IO§'lal Barbar'ie, tantôt Wed..Ni/tl, tantôt Baltar·Nile,et d'autrefois 13ahar-Abide,. ils lui donnent illdi~féremmentl'un.oul'aulrede Cest nmns:. Ils mél'ntreprésentée comme passant très près de la ville, et!courant ensuite à. travers de fet,tiles contrées quibordent le dé~ert vers le sud. On pense générlllemerlt,dans ,tous les états bafbaresques, qu'elle fInitPf:ir se joindœ au Nildansla hauteÉ'gypte.D'après ces rappqrt~,iJparaitraitqi;t'·Adams s"csttr'()lllpé 10rsqu'iLaditdans .la Relation, que, toutpr~sde Timbuetoo, le courant de la rivière sé di:.l'ige .vers le sud·ouest.A la véJ'ité, jene me rappelle,pascju'il m'ait dit à moi le contraire; mais 'té doisdéchu'er CIlle, ,sur ce point, et sur' ce point seule...nrent. je le trouvai fort embarrassédans ses réponsesà mes questions: peut-être ue fit...il pas grande. atten':'tiQn au courant:de lari\tièr.f,t·


IqoNOT~Sà nous assurer qu'il le croyait dirigé vers le sudoue,st.1Nous réservons, pour les dernières Remarque~qui suivrout.lesll;otes de M. Dllpuis, un examen pIns'"étendn de ce point d'incertitude. Nous ajouteronsseulement ici, à ce qui vient d'être dit sur la Ma~Zarah, qlje le géographe espagnol Marmol, qni ditavoir paSisé vingt ans dans l' Afl~i'lne t soit en expéditionsmilitaires, soit en esclavage, vers Je milieudl" s~i.7-ième siècle, varIe d'nne rivière qn'ilnolllmeLaha'111ar, qu'il ditètl'e une branche du Nig.er, etdont les eaux étaient troubles el samuâtres. Suivantle même auteur, Je gl'and courant, eu ie Nigel', étaital/pelé Jça '. ou Iss(l, pal' les nègres de Tombuctoo.Les cUI'les de d'AuviJle donnent an Nigel' le mêmenom.NOTE 14, PAGE 54.La descriptiou qu'Adams fait des bateaux ou canotsqu'il a vus sur la l,ivièl'.e de Timbuctoo , s'ae.cord.e parfaitelnent avec eéqu'il.nreditsur le mêmesujet à J\1ogad&r. .Jecroispottrtâiltqu'il me les repré~enlaiten beaucoup plus grand nombre; car ilme.padait de petites flottes de dix on \Tingt, qn'ilavait vues naviguant sur lativiè.'e i , (lui faisaientquelquefois des,<strong>voyage</strong>s de p}lls'd"tm mois, el qnirevenaient avec des esclaves et des marcbandises.Ume fit aussi mention de la ville de .Jinnie, commed'une place avec laquelle il avait appris qu:eles ha,..pitants de Ttmbuctoo entretenaient des comliibni..cations commerciales t qui se faisaient pareau.


ET DÉ VELOPPEMENTS."1·4tJe dois ajettler que c~s particularités sont confirméespar tous les l'enseignements que m'ont donnésles marchands maures et arabes sur Timbuct09 etsur le Nile-Abide. Ces marchands m'ont instmit deplus que Jinnie est à quinze joul'l1ées au sud-ouestde Timbuctoo. D.NÔTE J5, PAGE 55.Aucun des <strong>voyage</strong>urs de la Barbarie qui con'"naissent TimbJ1ctoo, ne m'a, je crois, parlé desdattes ni des pommes de piu (ananas); mais ilsy ont vu, suivant leur rapport, beaucoupdetigueset de noix de coco . Les autres végétaux lll.enlionnéspar Adams s la Relation "et dont il m'adonné la même lisle, se trouvent dépeints par les11larchands.<strong>voyage</strong>m's, comme. production dusoJ;,généralement parlant,dallisle>Solldan. D.Pour ce qui'concerne les dattes, Park cite demeoccasions où il en a vu dans le Soudan: rune à Gangadi, surIes bords duSénégal , au-dessus de Galam,où ~,ilaperçut,dit-il, ungrand nOplbre de dauiel's.).)( Premiel\R"oJ'a8~,~dition in-4°., page.71 ) ; l'autre, lorsqu'il raconte que ~,.lesbergeI;s'foulahs," sur les confins du Bambarra, vers le nord. , lui)) donnèrentdes daltesàmangeN' (Ibid., pag.IB';z.)En parlant de toutes les productions végé~alesdu..Soudan, Park dit encore ( Ibid., page 250 ):" Quoiqu'on trouve en Afrique une gra~de quanti­.), té des aI:bres on plantes qui croissent dans nos)) lIes .des Indes occidentales ,uéanmoiD,s ie u',ai ia...,


14'1 :NOTES~) mais rencmHre, datistout té cOlù'sde mon voya­)) ge, ni la carille à sucre, ni lé caGer, ni le ca­») cao, et }en'ai ltoùvé aucun dès l1aturels africains)} qui, sur la description que fe Wür en faisais, me)} parîlt les conriaitre. I~a pomine de pin, et beau­») coup d'autres fruits délicieux que l'industrie des») hommes civilisés se procure dans les climats d'A­)} mérique ~ situés enlre les deux tl'opiques ~ lem'») SOlltégàlement inconnus. »)JiNous savons pelWUtIit que' la pomme de pin e,st,b~èsédllnüeàlâ Côtê - d'Of' et SUI' les bords de lahàie de Béüin, et noUs 11evoyotlS pas de i'aisou suffisantepourâoIHerqn'l~dà.••..•.....ait vu à Tombtlc­?too(*)~NOlJlS n'avo~~ga ~)dnï~irequ~ l'Afric[neproduisit'le cacao; mals la canne ù §ucre et Je cafiét"y ex.istent l)iel1cetlain·clnent. La prenâèl'e setrouve sur les parties dè la tâle ci-t'lcssus indiquées;~t·deptiis 'long-'temtH oiIp'lgnol'e pas que le cafml'v·ietiten âhouèlatrtct1a'tIS J'Ahyssiuie.Qtl~lÎi~âU'. .••...•... i,ff·A~;lX~1S~Ptl~~~.~tlssiparmilesarbres a frnifsCJtlé ptodl1ff fe 86'( aux environsde rl"ombuctoo, quefques doufes s'élèvent contreFex~:titn'~'edesono~'s5r~31iol]~cetégtJrd: d'abordparèe'~'on est?3sseZ génél'alèulent d'opinion quecet al'})l'e. ne CfOÎ( en Afri'que que sur les bords de la(*) J'ai vu etmangê beanteu!' d'ananas stlJ:' talile la côte d


ET DÉVEr~OPPElVlENTS.Jf~mel' ; en second lieu, parce. qu'Adams ne l'~ pas décritd'une manière bien satisfaisante, lorsqtÙ.lP le .questionnait. Ma~s, SUl' qettedelf'nière raisOIl ,;ilnous semble qu'on ne doit P~\s aUacLel' une !t,èsgrande importance aux souvenil's bot~Hûqiiesd'Ullsimple lllatdot: C31' il peut avoir oubli~cu partie Ccqu'il a vu; il peut d'ùilleurs manquer du tillent nécessail'epOUl' dépeindre cOIlVell


Non: 16, PAGE', 57'Adams dit qu'il n'a point vu de ~hevaux à TimhUCloo;je ne me rappelle pas qu'il m'ait fait celleremarq1?-e; mais je m'en rapporte volontiers à ceque je vois dans ]a Relation, parce que j'ai reçn lamême information de t


ET DÈVELOPPEMENTS.'.45daves nègres, et pour leur montrer dUl1lépris, ilsrépètent souvent cette espèce de proverbe :,( Dieu,» qui a béni les Maures, en leur donnant des che­~t vaux, a maudit les nègres, en ne· leul.'laissant'~ que des ânes. ~) Les autres animaux dontpàrleAdams sont, en général, tels qu'on me les a décrits_D.NOTE 17, PAGE 5']'-Les /zeiries, mentionnés par Adams, soot, sansoootredit,del'espèce de chameaux connule sous ceRomdaus le désert. J'ai vu à Maroc uude ces'ani...IQaUX extraordinaires, qu'un Arabe d'Aboussehàltavait amené, en présent, à l'e~pereUl'; je peu)"dire qu'il diffère très peu des autrescqatl)eaox(., si.(}e n'est en ce qu'il a beaucoul? l'lus de vites~e~nssa marche, et qu'il supporte encôre mieuX la fatigueet l'abstinence; sous ces rapports,les At'abes y' àtta~chent un très baut prix. D.Il ne peut y avoir de doute que le heirie d'.Adamsne soit l'animal dépeint par L~oAfriça1lrlJ,lf"dans le passagesuivap.t ,quru9Us fivons de)atra~duction latine: Tereif/111't.. fl'It!'/iUS (came/orumhpa-·triâ linBu.â RAGUAlIIL ,t:rô,cilibusêxigua!?t/,;t'e stti"tarte camelis, constat,' lJzti, sarcinis gerenâts';ln~'feriores, reliquos .tanta suî pemiçitate sup~ra~f'ut diei unius;spatiocentw~zfassuummilffril?o'!fi~ciant, itermodioo viatieo ~iI ilies oeto, ?(eltieceni,'Pf$l'petuantes. «Les chameaux de latJ:'oisièrlle es­» pèce, appelés ra8uahil par les h~bitants du pays,10


lt46!1'tDTES!~~ sontfurril,uJ'e. }}La description que fait Pemlantdll même animals'accorde encore plus liuél'alellleN~Tavec ce qu'eudit Adams: " Il Y a plusieul's espèc~s de chameaux;}},pclu"i;ij"'ot'l;f.,\}~!fietlel1u!lt(ft:ryou ragu/zal'est exh'ê­.}} Pl~m!eI!!lHégerit la eot"ttlse; sa-h:ID~se est moins pro­>, li11oJ\C~~;,Ht:st,moi'ns !~"I:and; 11 ne porte jamais de~};f~trdeillUt:t~ê"raUine s~e[qel'.tq\;lepOurmontl1T'e.)}f·#L~oiVe.l&, la"~Mlf.leÙJ,dePeuo,aqt" io,.4


ET DÉ VELOPPEl\IENTS.NOTE 18, PA.GE 58.On m'a rapporléque la chasse auX, éléphap~& ~efait dans tout Je Soudan, ct pàI'liclilièt'cment daus l~senvirous de Timbuctoo; il eslcertain que les caravanesquiviclincnt de cette pal'lie de l'Afl'iqllC, in-» est 'aussi obligé tle se couvrir le visa~c!,~I'e:lcepljon .dlls yeu1".» pour éviter la douleur ~u'ilé~.ioll"eraitel1 ,fendanl 1',lÏr aussi l'api.» demcnt. Dans un héauellemin, le dromadaire peut faire cil!q:li centsmillesl(k1nsquiitre jours, c'est.à~djre, à peu près cent soixante­)' sept lieues de France; .ce qui donne, 110ur un jour, un peu pluslI. de quarante-une Iieues~ ll( P'o.rag'e dans rempinede 1rlarof,pag. 76.)l\'I. l'vIalte-Brun, que ie me plais à citer aussi ,COmme uneau~Qritédès plus recommandables, en toute matière tenant !lIa sciencegéo.graphique, a publié réccuunent, sur le htirie, des choses. ql1i SOIl~}llus snrprenantes éncore. Voici cc qu'il en dit, dans ulle Notù;esur. les États de B4rb/)rîe,lfuiparutllP .I\l~~.de!leptemllre .•dtrnier,IQrsque le bombardement 'd'Alger nOus fi\i~it tourner les )'ènx de ceeôté:t( La nature a fouruiaux hahitants du Sahara nn moyen de traver~Se~en pellde jours les iUJUlellSes déserts de l'Afriq 'lc occidentale.lIouté sur Je heirie ou chameau du désert, qui, se,nblable au' q.'Ont~'7ciail'e, is'en!distin~tte.seuleUJetlt· par une taille plus élégante, l'Arllbe,après s'être enveloPf1é les reÎ;Q$ iJa'119it~itle et les oreilles , POUI"!le gallantirdes bouffées d'un ventdangel'eux, parcourt, 'avec ia. rapiditéde la filèclfe, le désert brûlant dont l'atmosphère enflammèe empêcheIII respiratioll , et peut presque étouffer un voyagèul' imprudeut.J,(;lstuonvemelitstrèsviolents de ce chameau ne sauraient être .suT'pôvtésl4ue par des gens aussi l1atieuts, aussi abslÎllents , aussi exe.rcés 'lueces Arabes. La plus mauvaise espèce de ces chameaux s'appeUetalll,ri,~rme dénotant que l'animal 11e fait quele chemin de tr~IS Journees or·"illlaires dans un jour. La variété la plus répand~eest celle qui fait sept10..


I~~NOTEStroduisent dans ]a Barbarie une quantité considérablede morphil. La manière dont Adams raconte"dans la Relation, la chasse qu'il assure avoir vue,.est absolument la répétition de ce qu'il me dit surjournées dans un jour: on la nomUle seba~·e. Il y en a qui font neufjournées, et qu'on appelle tasaye: ~aisils sont bien rares et hors deprix. " L'Arabe, dans son suie figuré, dépeint de la manière suivantela vitesse du chameau du désert: Cl Quand tu rencontres un heirie,JI et que tu dis au cavalier qui le Ulonte salem fl1ik(paix avec vous! )," loi ,avantd'avoir pu te répondre alik salem, est déjà presquehors» de ta vue; car il marche comme le Vent. "PrenOnS ici, pour terme moyen, la course du sebaye, c'est-à-dire,sept journées ordinaires daus un seul jour, et additiollnons les millesà raison de vingt par journée; nous aurons, pour un seul jour demarcbede tet animal,' cent quarante milles , ou quarante - sel1tlieues.Mals ceri'est p3S lou!~ncore; M. Maltebrun continue, et il rapforte,d'après M. Jackson, les faits suivants:Ct Un lleirie arriva du Sénégal à Mogadol' en sept joUl'S; il avaittl'avea'sé''quatorze degrés de latitude, ct , avec les détours de la route,il avait'franchi un espaœ de mille à onze cents milles anglais: ce qùirait par jour cent soixante milles, ouoinquante-quatre lieues. Un Maurede Mogador monta un matin sur son h~jrje', alla à Maroc, qui en est fteeut milles anglais,et revint le même jour au soir, avec quelquesoranges qu'une'de ses femmes avait dcsirées: il avait ainsi parcourudans sa journée deux cents milles, ou soixante-septlieues. M. Jacksonconvient que ces faits mettent la foi du lecteur à une rude épreuve;mais trois <strong>voyage</strong>urs antérieurs ont rapporté des/raits semblables: onaioRte ,il ,est vraï,que cette sorte de -chameaux est très peu nombreuse."Il m'a paru curieux de rapprocher ainsi plusieurs Relations pour c~t111i concerne le heirie; et d~ail1eurs Ces rapprochements peuvent fair.


Et DÉVEJ~OPPEMENTS. 149~e sujet à MogadOl'; d'autres persoones lh'avaientdéjà donné les mêmes détails sur ce gelU'e de chasse.Je ne me rappelle pas l'exacte dimension qu'ildonnait à l'éléphant dont il s'agit. Ql'tant aux quatredents tit'ées de la mâchoire de cet animal, certainementAdams, ni personne, ne m'a jamais entretenud'un tel phénomène, pendant tout Je temps de mal'ésidence à Mogador. Da l1 s le fai~ ,je ne lui 6s au-Cune question sudes dents de l'éléphant. D.Il faut convenir qu'Adams attribue à cet éléphantdes dimensions qui surpassent de heaucoup ce qu'olla jusqu'à présent entendu dire sur les plus gt'alldsdes animaux de cette espèce; mais, sans avoir laprélention de nous rendre garants de la vérité deson rapport, nous pouvons néanmoins l'appuyet; del'autorité de B.pff$1.let. de .plpsi~uI's a.utreSnaturalistesdistingués, qui llteprésentent les éléphants del'intél"iem' et de la partie orientale de l'Afrique,comme très supél'ieurs en taille à ceux de la partieoccidentale, même à ceux des grandesIndes. AIl sm'-juger combien Adams Il pris soin d'éviter daiis ta siènneeequi aurait}lll fui. donner l'air de l'exagé!;ation. C'est' lin motif pour lui accorderunll1Igence, lorsqu'il parle un peu Illus bas de l'éléphant.Au surplus, il.' dois tiJ-éclal'er que je n'ai pas vu un seulll.irie .. ~ la1:9te de Guinée, Oll j'ai même vu tl'ès reu de cilamea,.tlf, ordinaires.~eux dont parlcr'l\1. Lemprières, comme venant de la côeedeÛuinée,veuaient bans'doute du Soudan, où ils paraissent être indi;.>;ènes , d'aprèsce que dit Adams, et ce 'lU'avait dit, plusieurs. sii:çle~ aV.aul lui,_Leo Africauus.(HoU dll- Traducteur.>


150 NOTESplus, nous pensons qu'Adams ne fait que raconter. ici de bonne foi, ce qu'il a cru voir; il dit lui-mêmequ'il ne s'appt'oeba point del'animal de plus de trois(luarts de milie, pendant le temps de la chasse; etlorsqu'il le vit ensuite de plus lwès, étendu sans viesur la terre, il peut hien, devant cette énormemasse qui ft'appait sa vuepottl'la ]H'{'mière fois, ilIleut bien, disons-nous, avoir élé saisi d:une certaineimpression de ten;eur, dont l'effet aurait été de le luif~irè;ipàraîlre.ellcorC plus monstrueux. Son él rangevisio\l des quatre dèntS'proqvel'aït assez qu'ilin'étaitpas de sang-froid lorsqu'il mesurait de l'oeil celéléphant de vingt pieds de.baut.Il serait peut~êttle:trop/'f'igoureux d'exiger d'u~simple matelot, perdu, pour ainsi dil'e, dans leCOOl1;1' de l'Afrique, où tont devait lui paraître <strong>nouveau</strong>et suqwenant, qu'il eÎtldû. observer avec lasagacité. d'un naUH'aliste, et


ET DÉVI:t'ti3)PPE 1\1 ENTS:."1 !JItIu'Adams, sal1!~ qu'il les renlal'que; Ott; si ce qel'....nier lesadistimgués, et·s'il eneOllsehrélè's6tifen11',j'idée qui ]uiel1 restera,he /seràguèl'è (J11ê'~Hede Jerl!' phlS fl'nppanle al'plù 4 erwe. Ot',les'filétàl'ts


NOTESpa,r nous Sur la connaissance personnelle qu~ pouvaitavoir du courcoo, dont il nous faisait' mention,nous a dit ne l'avoir vu qu'à une distance de trente,ou quarante pas. Ce sont les nègres qui lui ODtappris que cet animal a SUI." le ,dos une espèce depoche, à laquelle ils donnent le nom de coo, et quisert à porterdes provisions. Ila fait d'autant moins dediffieulté de croire à cette asserLion,uous a-t-il ajouté,qu'une fois il en vit un qui courait avec une trèsgrande vitesse ,po~tallt uue hraDche de cocotier,avec ses fruits, q\li paraissait teDit, à son dos.Sous plusieul's rappor(s, la d~scription qu'Adamidonne du coW:coo, ferait croire que cette bête estle.. lynx,. •NOTlt 21, PAGE 60.Je sais qu'il Y' a dans presque toutes les partiesdu Soudan beaucoup de lions, de tigres, de loups,d'hiènes, de renards et de chats sauvages, et queles nègres leurfont une chasse très soutenue, pourles élOlgnel' de ]e~ll's troupeaux. D.NOTE .22, l'AGE 6r.Les~iseaux,tant sauvages que privés, dont Adamsparle dans la Relation, sont absolument les mêmesqu'il m'avait désignés. Il me dit que les nègres mangentla chair des autruches tuées à la chasse, etqu'ils vendent lésp]umes aux Maurès : en effet, cesderniers en apportent en Barbarie, D.


E'r DÉVEIJOPPEMENTS.NOTE 23, PAGE 64.Ce liquide empoisonné, fait avec une substanct1noire, qui ressemble à l'opium, et dans lequel lesnègres trempent leurs flèches, paraît être Je mêmeque celui dont se servent les Mandingues pour cetusage, et que Park mentionne dans les tel'messuivanls:{~Ce poison, qui rend Jesblessures morteUes,~) se fait avec t'me plante nomméekooma ,dont les)) fcuiIJes, bouiHiès dans une petite quantité d'eau,~~ produisent un jus épais et noir.)) (Premier170yagede Park, in-4 u ., page 281. )NOT E 24, PA G E 64,Park remal'que que les nègres de Bondou se grais~6ent le cOI'psdelamêl'ne manière: "Ils foril d".) beurre avèclaC1;ême dtl. lait·· de vaches, en laH battant fortement dans de'grandes calebassês. Ce)) beurre sert à préparer leurs aliments; ils l'em­)) ploient aussi, comme pommade, dans leurs che­)) veux, et ils sont dans l'habitude de s'en fl'oUer la)) tigUl'e etlês bl'QS, pour se rendre la peau luisantè.~.(Premier Poyage, in-4°., page 62.)NOTE 25, PAGE 65.Ce détail, sur l~ manière dont, les habitants deTimbucloo se tatouent le visage, s'accorde av~ccequ'Adams m'cn a dit à Mogador.J·'ai eu l'occasiQll de voir plusieurs nègl'es qui


154 NOTES110rtaient sur leur figure de semblables marques;,mais je ne peux. pas assurer qu'ils fussent de Timhuç,too.Néanmoins, îlest très certain {Itlftj'aisu,par les rappoI'ts des marchands. que la majeurepartie des nègres de ce pays, si cen'cstlâtotalilé,$C fait remarquer par. ces incisions .. qu'ils regardentcomme leur donnant.heaûooup de grâces.Parmi les esclavesnègresqcuc. les Arabesamé..nent cn Barbarie, il y a heaucoupsd?.lromme5 qui()ljItJecal'lilage dll PeZ percé d'un tl~dtÎ, (Jans le'.(I~lel.,nfa-ton dit, lorsqu'ils sont chez eux, ils POl'­tent un gros anneau d'or, comme Adams racont€!avoir Vt,l faire aux. nègres d'une peuplade entre Sou..denny et Timbuctoo; il y a aussi beaucoup de femmesqui pamissent avoir été dansl'»sage de porterdes l)ollc1es d'()l'eilles très pesantes, à, en jugel' pal'(Je larges fenlesqni leur restent, et 'qui,san,s donte,8nit été agrandies pal' le ..poi.ds ~e cesjoyauxJ D.NOTE 26, PAGÉ61~liAIci encore Adams, qn'ildit de la polygamiequi ex.iste parmi les nègres de Tombuctoo, etdes querelles que la jalpusie suscit~ ~utt'e les femmesdu même homme, se trouve appuyé de l'auloriléde Park, qlli :)'eKprimeainsi sur ce qu'il a rernarquéchez d'autres peuples vol.sins : H Comme les(~J(ajirs (nègres païens) n'out aucunes lois qt,ü li­"mitent lè nomhredes fe~tmesnu'ils peuvent épou­~'~el" ils en prenrlent autanttqü'ils~onten élat (ren"oootrir; mais iIarrive sonveiÜ que la discorde se'


ET DÉVEt()PP'Êl\ŒNTS. 155" met entre elles. et mêutequelqt1efolS legt'I1.1erene~,!~ vont si loin, que loute la puissance du lnari cOIn­)~mun ne peut ranH'net' la paix. dans la maison':'>",c0(Premier royage~in·4°'.P·ages3geF40')NOlE 27, PAGE 69.Je n'ai l'ieu decerLain il dite surIar~ligioh'desnègt:es de Timhuctoo.Cependant j'aierltêndu rnpP()J'terqu'il y en abeaucoup qui sbPventlaloi de Mahoruct, et je suisassèz disposé à le croire. Ouest aüssi généralementd'opinion en Barbarie, qu'ilf a des mosquées à Tim­Imcloa. D'un autre côté, j'assl1rerâispresrrue qlH~ leroi n'est ni Maure, ni Arabe; car' tous les marchandsqui m'ont donne les rcnseignernents que jépossède, étant d; II'tl~îè~HJ'~~L,! \j;aêé,jceJ{)isIwésumerque s'ils m'ont tr,oI11pésut({uclques points,ce ne sel'aitpas du moins au préjbdice de lem·amolli' - propre natiorlal, niâe leul's prétentions,trèS'E.'Xagél'ées, sous le l'ai)pOrL de laprép.dndél'aocetfèWur reJigioll.Jeft5tiôifS)qtl~~dl\lnsm'a ··dit.~v~it.\:tl ~enllçôÛI).(lénègres cil'concis ùTirnbuct()o :lès: marchands m'ontitsslue, de lt:ul' côle, true l'usage dela cil'coneisiOllesth'ès répandu dans tout le Soudan, t(llOiqùefiO'lu';,tatlt 1eet usaflle il'y soit .pas généJ'a! ;J\n\ais;istHvaht~ui~illl'enré~ullepas (llÙHldoivê;lie'ga~l~J:lcanl\nle11lahhmétatis'les nègres qui l'onta(lQ'pü~r!Park are1h'aî'qtié'cI\ie la cit'cQlieÎs$bn\se 'pratiqueaSSlf?~;eo11U1U111élllehtt;tîàl'ini phHrapprô"


156 NOTESchés de la côte ,~, Barrow et d'autres <strong>voyage</strong>urs attestentque cet, usage est aussi fort en honneurdans plusieurs parties de l'Afrique méridionale;mais ils ne le regardent pas non plus comme unepreuve de mahométisme.Pour ce qui· concerne les cérémonies religieusesdes peuples.païens du Soudan" eu général, Parkdit qu'au moment où la nouvelle lune se montrepour la premièl'e fois " ils font une courle prière,


ET DÊVEriOPPE1\fENTS.1'°1un autre passage, où Park nous apprend que ~des~) kafirs adoptent souvent les usages , les noms et») même les prières des mahométans, sans adopter)) pOUl' cela leUl' croyance ni leurs pratiques reli­)) gieuses.» (Premier Voya§e ,in-4 Q ., page 37')NOTE 28, PA.GE 69-Adal1ls m'a douné une description particulièrede cette tumeur qui lui étah veuue\à. la main, et dela manière dont il en guérit à Timhuctoo. Je trouve:ce 11assage de la Relation .confoJ;'me à ce qu'il m'ena dit.A propos de ces femmes empiriques et presquesorcières, je saisis l'occasion de faire remarquerquOAdams passe sous silence plusie'llrs histoires m~rveilleuses,qu'il me raC~llt~i~ il M9gador , sur Jes ef.fets d'un pouvoir surnaturel et dé certains charmesque quelques-'llns des nègres employaient, me di-.sait-il, soit pour se préserver d'accidents, soit pournuire à leurs ennemis. Je ne me rappelle g{lère quele fait suivant, dont il m'a dit avoir été témoin~Un nègl'e qui était esclave chez un Arahedudésert,et qui venait d'être. châtié cruellement pourquelquelégèt'e offense, défia son maître de le tll~l' ,.ou de lui fail'e une blessure gra.ve, en ajoutan·tqu~q.n-charme puissant le protégeait. L'Arabe-le prit au!not: il saisit aussitôt .son fusil, .qu'il chargeli d'unehalle, et le visant à la poitrine~ il lâcha Je coup presqu'about portant; mais le pègre, loin de tonlber


NOTES~lQrl, se baissa. fl'()ideUlcn,t vers. latctTeet l'amaSSala haUeà ses pi.ed&! ..•...•.'.Je trouve çtouuaut qu'Adams ,q.ni n'a presquerieuotnis,daIl,s s;}.+ ll(/lation ,de .tout cc qu'il m'avaitdit il Mogadol·,lÙlir.faitauculle. menLÏoIl de celleanecdote extraordiuail'e, non plus que d'autres semblablesdont il 1l1'entretirJl )ollsqtl'ilétait chez moi;cal' il m'exprima souvent la fenue opinion qu'il avaitque les nègres étaietlt capables de faii'ébeuuconp demal à lents ennemis pâl'des sortilèges; èt il me montl'amêJile tillé fÔÎSUh esclave nègre, dont il avaituèsgmude peur, parce qu'il le croyait sorcier. Sansdoute, il avait appris toutes ces histoires ridiculeschez lés. ArabeS,doui:quelqttes-uns se disent ihitiésdans les secrersde l'al'!:, etqui toustil.'ont pal'u êtretrès persuadés de son eni'eacilé, ainsi que de l'11abiJ~tédes' nègres qui s'y adonnent. D., Il ne serait pas dérâis


ET DÉVELOPPEI\lENTS. t5~d~une duplicil~J'dontil s'est 111011tré fort éloigtl~ danstoute sIlconduile (*).NOT E .29, PAG E 71.Adams m'a souvent fait la peinture des dat1sê~'diipeuple de Timbuctoo; et un jour que notlsregarclionsensen:hle quelques nègres ~ esclaves à Moga:..(*)Quel~ue rai§on~i.1bJ~.q.tle puisse paraître le'motif du silence qUe)l'Êditell~:. allgl~is}~rudevoir filÏre garder à Rolwrt Adams sur le$histoires dé ~o;~eUerie dont celui - d avait d'aLord entretenu M. Du:puis, il me semble pourtant qu'on a lieu de regretter Jil sUJ}pression decette partie des observations du <strong>voyage</strong>ur. Tout intéress(', qnand il s'agitdepeindre les mœurs d'on pcuplepeu connu, ct souvent les ombresqu'on Jlégligeajouteri.1ient beaucoup llU mérite d'un tel tableau.Les personnes qlli. p;tltvoyagéen Aff!ic{ue savent qu'ellg~1l1f1'i.11 :lèsnègres croiellt l,Iu~sOrçi~l'Al ,!~ !'ill.ffuencc des fétiches,et qu'ils ont rarmi. eux be'l.ltÇoup prétendus magic;ienll, dont lascience consiste surtout à préparer habilement les poisons les plus su])..tils. Le pouvoir de tés' enchanteurs ne les préserve pas toujours clel'esclavage: on Cil a vu·souvîmtllrriver dans nos colonies d'Amérique;lil, ils .çonsèmen1; Sllr l'esprit des autres nègl'es esclaves lill empilequi les fait consulter comme des oracles, et ils contitluent en secret lal,ratÎque de leur art. Cc sont eox qui" trament les çonspirations, quifout éclater les révoltes. Quand 'ils sc senteut contenus pal' ulle .force.qu'ils n'osent attaquer ouvertement, ces hommes d:mgereux em.i.ploient, pourllUire à leurs maîtres, la connaissance qu'ils onl (lesplantes vénéneuses; ils prennent un cruel plaisir à causer lenr l'bine,en empoisonnant t~ntôt les troupeaux de l'habitatioD', tanlot >les ou­Vriers les Illus uLiles de l'atelier. Plusieurs fois, à la Gtr3dcloupe ,dans le lemps où j'habitais cette île, le gouvernelueJlta eîé forcé d'é·_hlir des tribunaux extr:.twdinaircs, poqr inffigCl' des l?unitiOlls


l&NOTESdOl', quise livraient à cet exercice, leur amusementfavori: ff Voilà, me dit-il, une danse qui ressemble.) beaucoup à celles que j'ai VllCS dans le Soudan, et.) dont je vous ai parlé.•, Cinq ou six nègres, setenapt par la main, formaient alors UQ. cercle autourd'un antre nègre, qtliétait vêtn·d'une manière burlesque,et dont la tête portait Une large perruquenoire, surchargée d'une quantité très considérabledecowries. Ce dernier chanlait , par intenalJes ,des couplets qui paraissaieut improvisés, à en jugerpar l'étonnement et par l'admiration qne montraientles auditeurs. Deux musiciens, placés en dehors ducercIe, jouaient, l'un sur. un gros tambourin,l'autre avec·une espèce.de guitare: ils suspendaientleurs accords lorsque Je poète faisait entendre seschants; mais à la fin de chal(lle conplet, ils accompagnaientle refrein. Ce refl'ein était ensuite répétépar tous les nègres de l'assemblée, qui, se tenaut parla main et formant un grand cercle, dansaientalors aut()urdupetit.cercle;


ET DÉVELOPPEMENTS.simultanél'Pellt un genou jusqu'à tèrl'è


:N OTES" taient avec beaucoup d'ensemhIe et de mesure." Cette danse consistait plutôt en gestes vifs et gro­» tesques, q~'en attitudes gracieuses et en effortsCk)) ~tudiés des muscles. Les femmes semblaient se)) défier entre elles à qui s'abandonnerait aux mou­" vcments les plus voluptueux. Ce bal durait encore)) après minuit. ))NOTE 30, PAGE 72.Dansl'opini()Il commune, on a l'egardé jusqu'àprésent TOlnbuetoo comme soumise à l'autorité duroi de Bambarra. Ce qu'Adams dit ici conti'editcette opinion; et nous voyons dans le Journald'Isaac (in-4°., p.205), un passage ({ui s'llccordebien avec le rapport d'Adams. L'aut~tlr de ce journalnous apprend que le prince de Tombuctoo estaccusé, par le roi de Bego, d'avoir pillé, soit enpersonne, soit en envoyant exprès une troupearmée,deuxcal'avannes de Bambarra, et d'avoir enlevétoutes les marchandises, ainsi que les esclaves.C'était en septembre 1810, parèônséqüent très pende mois avant l'expédition mentionnée dans la relationd'Adams.NOTE 31, PAGE 73.Les esd,aves nègres que les marchands-<strong>voyage</strong>ursamènent d,eTimbuctoo en Barbarie, paraissentêtre de différentes nations; 'ce qui se fait remarquer;parleu~s'vêtements,leurs habitudes, les traitsd.e leur figure, et SUl'tout par leur lang~ge. J'en ai


ET DÉVELOPPEMENT,S, 165vu qui veuaienfde Wangara, pays fortêloigué;mais Bamhan'a, et les contrées environnantés,enfOl1l'Uis~nlleplus grand nombre. Ces dernierss6Jltplus recherchés, et se paient heauctup plus cherque tous les auh'es, parce qu'ils ont plusd'inteUigenceet qu'ils sont d'une plus forte complexion.Je me rappelle qu'il y avait à Mogador une uégressed'une force extraordillail'e, sUr le compte delaquelle existait une opinÎonqui ne l'était pas moins.Elle passait pourappal'tenir à une nation 110rnbl'eusede cannibales; son maitre m'assura qu'il avait laconviction de la vérité du fait. Je ne sais p~s surquoi cette conviction se fondait; mais ce'êpie jepeux certifiel', c'est que la négresse, lorsque jel'interrogeai, m'avoua ql1ece qu'on disah d'elleètaitvrai, et .fJ~'~H~..~~.ait.so~~::~.t:~it ;dailsson'~âys, désrepasdechail··i.1umaillc ,dont je m'abstiens de don-,uer ici les révoltants détails (*).J'avais pl'is l'habitude deql1eSlion..her les nègres àMogador, pour savoir d'eux comment ils étaienttombés en esclavage. Un jour ,j'eu' trouvafl1u'qUiétait de'BaÛl~a..ra',et. (luil~e.dit avoÏl'eule malheurde tombér entre les maiusd'un parti de ;;oleursd'hommes,. il me raconta comment il avaiten'suiteété vendu, comment il s'élait échappé de chez S:Ql1.(*), Cette d~claration de M. Dupuis confirme, jusqu'à un c~l'tain[loint", que j'ai dÜ Sur les antl~ropophages, dontllle parlèrentIIuelques iJabilants la c()lè·d'Or. - Voyez la nol~ aù has de lallll.ge· ,5. (N


I~ NOTESp~'e~11iel' ma,~re, COllll11enl on l'avait repris el revençll.}.plusieurs fo ..Îs à des llègres de différenle& l1ati9us,jllsqu'à cequ'ellfiu des marchands rorahc& ,q~1Î raçlaet~nwt à Titl1huctoo , l'eussent amené enB~rbal'ie- Son réGit 111'intéressa, particulièxemenl:sons le rapport (~e la .Q,es.cription qu'ilu.lc fit d'nuepuissantE) naliollde nègres, appelée, di~ait-il, Colloou Qua.lto, qu'il avait cu l'ocGa.sion de visiter, (.'1:(!l,l.'iJ me représen1ta comme beaucoupphli) avancée~~'R'.s.!~,~iyilis


ET DÉVEfiOPPE~IE~TS. 1f)5ilo1'1'iva, ce pays doit"être au sud-estde~atnbarra.A peupt'èsà trois journées en...deçà de la vl1te~apitale,est nu'ltH:iconsidel'ahle,onplulôt nue :l'iyiere",(lui communique avec le Niger, et dont CC nègreprofita depuis pour effectuer son évasion.Malgré tOutê la réserve que l'on doit tnétti'c à s'éurapportel' aux histoK'cs que les nèg,'es font souventà plaisir, j'avoue que j'ai cOl1~e.r\'é uné forte 101­ptession en favenr de El~~éNlcitédêcèllii;";èi, du1110ins sUl'plnsietll'spolnls qui nùhlt paru appuyesdecireonstancespropres à combattre viclorieüscTttlctltl'"lneJ.·édtûité. Hm'a tnêmeptodnït, en qtl~]qùesorte, des prel'lveS visibles, à l'égard de qtièîqilèsunesde ~ces circonslal1ces. Par exemple, il nlé fitremarquer qü'iI avait l'oreille di'oite coupee; et ilnH~ dit qLie celte crueHe atÎlputation 111i·. îlvâitétéfaite édjn~~~lenrsd'ùottirî.ies avec lest{lîelsil setî'otlvait, lorsqü'iltoolba entre les mains du peuple"qui, depuis, ]even(lit alt:'lt nègl'es de GoHo. D.NOTE 32, l'AGE 75.Nous sa\Tlons dejà, pnrlés relations de Park, eoufltu'léesen cela par ceUeèFPlrlanls, :queles nèg';èsdc,Dintérieùr dil Soudl1b sont, etl géilél'111', J'ullc.a·l'aefÈ!î'e pleIn de bonté, qd.'Us 11l0nÜ i ent dela cblrj"passion. pOUi.' les ttlalheurebx, et qlle leurslois· n'olitl'ietl ({tli sente la hIH'harie. Bien différelJts àCèt égardde ]a plupart de leurs voisihs du sud, qui ,nou self..l~lîlellt se livrent envers'lesentîemisextérieurs à


100 NOTEStous les excès de celte haine implacahle"siordinaireparrni les peuples sauvages; mais qui même n'épargnentpas le sang de leurs compatriotes, dansleursquerelles, dans leurs punitions et dans leurs sacrificessuperstitieux.Le rapport que nous fait Adams sur Je châtimentinfligé aux plus grands crimes par les lois de TomhUCloo,s'accorde parfaitement avec ce que ditParck, en parlant de la législation desMandingues ,qui ne punissent aussi que de l'esclavage Je mel:U'tre,radql.(~reet la sorceUerie (ou, en d'autres termes,]a science danger'euse des empoisonnements). Il yaseulement celle différ'ence? .qlle chez les Mandinguesj'en cas de meurtre, Jesparen~sdu défunt ontla faculté de faire mettl'eà mOI't l'assassin.Au surplns, il ne fabt pas s'étonner de la raretédes exécutions à mort dans des pays où les hommessont considérés comme mat·chandise. Nons devonscroire que le génie du commerce a tout autant depart dans. la modération du code criminel des nèg~'esdu Soudan, que le sentiment (te. l'humanité.NOTE 33, PAGE 75.Jene me rappelle pas actuellement si Adams m'adit qu'il y.eût, ou non, des boutiques à Timhuctoo;l'nais, comme je l'ai déclaré dans la note 10 ,quelques<strong>voyage</strong>urs maures m'ont rapporté, ctjc penche·fort à le croire, qu'il y a dans c,He ville des boutiques,où les marchandises qni viennent du dehor'ssont exposées en vente, ainsi que tout ce qui se


ET DÉVELOPPEl\IENTS. 167fahrique dansl~intérieur, pOUl' les besoins domestiques.des habitants.Les arLicles de commerce ,dont Adams fait l'énumérationdans les ligp.es qui suivent, me paraissentcorrespondre assez exactement aveç ceux que lescaravanes de Barbarie portent à Timbuctoo, ouqu'eUes en rappOl'tent.Ce com~erce des états de M.arocayeC 'l'imbuctoo,qui, à dater du règne d~1:e.qlp~fe91;Mulai.Ismaël,avait pris un accrgissement très considérable, n'estpl us à beau()onp près, si important depuisquelquesannées. Peu de temps après.la mort. de. ce. prince ,les sujets de son successeur, qui se trouvai~llt engmnd nombre à Timbuctoo, donnèrent des inquiétudesaux habitants par leur esprit de domination,et ils se firent .cl1assel'; onntf les y l'~çoitplusqt;l'~ntrèsl:>.eti~~s c~~p~glil.ies., ~t ti~Si ysput soumis à unesurveiUance sévère. C'est pour remplacer, autaQtque possible, un tel débouché du commerce de l'empi~e~ qu'on a dernièrement établi le marché inter- .luédiaire de Cidi·Hamet-a-Mousa, sur le .territoirede Cidi.Heshem, dont je parlerai dam une note subséquente,et oùles Arabes du désert viennent achetel'beaucoup de marchandises, .qu'ib portent ensqiteàTimbuctoo. Quant aux maures de M.aroc, dans letemps présent, je ne crois pas qu'il y en ail plusd'une centaine, par an, qui fassent le <strong>voyage</strong> duSoudan.P~mr ce quîcgncerne les caravanes, ]eu~' manièrede se rassemblel'et delX1archeJ.', lesda.ogers qu'elles


168 NOTEScourent dans le désert" soit 'Par .les coups de 'ientqu'on ap.pelle shume, soit par la diseue d'eatl, soitenfin pal' les a~taques des Arabes errants, on en a sisO,uveut .p~rl:é"ailleurs, que je regarde comme inutilede traiter .ici ce sujet. D.NOTE"34, PAGE '76.Lorsqu'Adams fixe ainsi le prix d'un bel esclave,en'cowries, il COITtmet certainement \une grandeerreur. Il m'a dit, je m'en souviens très bien queles Aral:iëij:tayaient les ~sclavés nègres fort cher, entabac ou auttes marùh:mdises , et que ces mêmesesclaves, achetés à Timhuctoo, ne pouvaient ser~vendredans le fort au-d'e$sous du prix:q,ll?its,:,iàvâ'i':ëtlt''''>+ ft·(x>'t,'g'A 'D~Park nons apprend que le prix courant d'un esclavemâle , à Sansanding)'était de quarante millecÜ'Wl'lès. Il n'est pas possible que dans deux pays,très rapprochés l'un de l'autre, ily aituhè sigra:ndedilipropo~ti6ti.entre hl. valeur des èowries ; et qùè ,dans Pml, on ne pà:"ye un' esClave .que quarantecowries ,tandis que, dans l'aulre, on le paieraitqt1arant~ mille. Je suis donc fondé à penser, commeM. Dupuis, 'qu'Adams s'est méptîs surIes vé'ritablestermés de la vente dont il parle., NOTE 35, PAGE 77,11 me paraît tr.ès.·probablè que lepeup~·de Tim.lnlôtoo vit dans un!étatdè méfia,ncc'eorttbltlellej..


ET DÉVEJ,OPN!:MENTS.Ml9"l!égal'ddes tribusd't\râbes qui JréquentêtHile.s pnr"ties du désert les plus voisines de cêtte ville ha""bitudes de ces bandits justifiet'lt' ùné telle ménâH(}e7~mais.jen!ai jamais entendu dire qu'il y eût contreeuX nne police drexclusion presque absolue, tèllequ'Adams croit l'âvoÎl' remarquée. Al'égnrd desmarchandsde 'Barbarie, on m'a toujours assut~équ'ilspeuvent y résider antantque.lenrs affahtes Pe~i...geut, quoiqu'à lavé~'ité,ils,n'tysoieutj'1'eçusqtt'efipetit nombre à4a:~fois.D'llnautreèôté, je }1et1Se (Itlèles chatneliérs, lesguitles arabes, et en géuérâl toti..tes persounes.attachéc$aux. caravanes,qlli :ne peu..vent pas ou qui ne v~ulentpasfaireun prégentàuroi, n'ont point l'entrée dans la "Ii1e. D.Lodqu'Adams dit que pendant la durée,de sou séjouril TOlnb~lOt?O, il n'y a.vuqt~ele8l\Inut'csatèdlesguels. il ~ lesqinds il enpartit, cette assèrtion ne l'ueparaîtpas nussÎ con..traire aux probabilités qu'on pourl'llit le pensel' d'a..bord.;L.aville de Tombuctoo. parsa situation si \ltiÎsinedesli.t...itf'lSn dp..gvl\nd .. désecrt,estdevenue Jepôinf"ers lequelse!diil'igeuttotlt:è& les Ga·raval1es do nordde l'Afrique" pnrcequecescaravanes ne pourraientpoint liepasser le déserl.dans la mêlne saison. sieUe$pénétraient plus avant dans le Soudan. Les ma~·challdises appol,tées à Ttirnbnctoo par ces hlêl)lesca~'avanes,alilllentent ensuite sou colluuerce l1'''IeolIat>ussa, Tual'ick, etc., du côté. de l'otiént; avec'\Vallet, Jinnie et Bego ,ve1'$ l'occidènt et le


J'l0NOTESmidi (Park nous représent.e Haoussa et Walletcomme deux vilIes beaucoup plus considerablesque Tombucloo). Il Y Il pourtant quelqnes Mà';­l'es qui rie retournent pas au nord avec ]a caràvanedont ils. ont fait partie; mais qui restent dansle Soudan, se répandent dans les gr'ands mal'cliesci~dessus indiqués, pour y suivre pàr eux-m~mesleurs spéculations, et ne reviennent à Tombuctoo(lu'tm moment où les caravanes de l'année suivantedQlvent repartir. Or, d'après cet état de choses, onconçoitqu'Adams, arrivé à Tombuctoo dansle moisde février, et ayant quitté celte ville au commencementde juin, n'a pu y voil', ni les caravanes de Barbarie,quin'y anivent eUes-mêmes que vers le moisde noveùlbre et s'en retournent presqu'aussitôt, niles maures séparés 5le ces caravanes, qui, âlots.étaientà parcourir les antres parties du Soudan. On concevrademême que Palk ait rencontré des marchandsmaures à Sansanding, dans les mois de mai~et juin,tà.rtdisqu~il n'y ell avait alors aucun à TOll1buctoo.Quant aux articlêsde ttiarchandises qlli font actuellementà Tombuctoo le fonds du comtnerce,soit d'importation, soit d'exportation, et dont il fautéonvenir flu'Adams nons donne un détail peu satisfaisant,nous devOIls regretter qu'il n'y ait pas eu à]a plac~ de ce marin, dénué de toute instruction,une personne t


ET DÉ VELOI>PEMENTS.Adams, prollv


11'J.NQtESqu'.il.ll1'ait dit avoir eucètte idéê;rn;ai's luivint à l'espl'it, p.'ohâh1ep:tèllt il y ;'aU1'a l'erldn~é , enconsidérlînt qu'il lui eût ~tébièn difticiJe de se l'ehdl"êseul à rUné des c()lonies elH'opéenries ~ln' fa côte occidentalédel'Afrique,soitarr Sénégal, so~t àSiel'~l'.a.Leûne.J'ilnàgine~ue,set~ppelantla pl'omess~que les Ar(1b~s lui avalentfait,e, de le conduire ilMogador ;:\uretéU1' de lel~rexpédWot1 cot1tre Soudenny,Il préféra la chance de salut qtfil se ménageaiten retournant avec eux dan~ le désert:.d'ailr ..leurs.il n'avait.fait en.~ore qu'une légère expérienced~hlicruaùtéètdelaperfidice decettè espèce ù'hb91­nies; il ne prevoyait pas les affreUx u'aitehl1Jnts ètles pel'séèutions aux~ltel's il allait s'eXpOSei'. D.·NOTE 37, PAGE 7~'Je iue pense pas, que celte grande curiosité des~ègl;es ,hI'ég1il'd ,d'Adams ,tilt excitée principalem~n~~~~·l~coül~ln'desa·p;Hu:jecroisplllfôt queè~st·.·c,.()~~eefr}~~~:~~~é~~~~~l~·iJ\~ .. J;~.tl;~J.~I,aj.t;;-tunribjettoat"à-faité~tliâa'frdiiJa:irê~J.Ën.~ftet ·~·cesnègl'esaut de frêqüentes occasions, \.à·l'arrivee des cal'3­)(Îlné's de llarhàrie, surtéut de cenes cleFez, de vOIrdës M.aur~snon mainshlancs de peau qu·Adams,D.N.o TE 38p AGE 78.O'est dans l~smois de septetnh1'e èttl'(jêt6hfe qUéJesifcaravtlnes de J'a Barhal'ie pfJm'Tittifju~too se fortftênt'$ttrla limite septènttlonàle du. désert: eUes


ET DÉV&tO~l?EMENT$.lr;(r


174 NOTESheural'l'ivé à leurs camarades, et qu'ils eurent réulliles moyens de faire face à leur rançon, sans selaisser retenir pal' la crainte des risques qu'ils pouvaientcourir en<strong>voyage</strong>ant dans une saison de sécheresse.Les souffl'ances extraordinaires qu'ils eurentà supporter, la mort de plusieurs d'entre eux,lorsqu'en revenant de ce <strong>voyage</strong> ils se trouvèrentaecahlés tout·à-Ia·fois par l'ardeur du soleil et parla disette d'eau, ne laissent aucun doute sur laquestion.Cette observation, au surplus, se trouve appuyéed'une remarque d'Adams lui - même, lorsqu'il dit(page 88 ) que les Maures de W oled-D'leim,sontde la même tribu qtle ceux qui habitent Ie douaroll il fut conduit en partant de là côte d'El Gazie,et avec lesquels il fUl fait prisonnier vers Soudcnny.NOT E 3g, PA G E 78.Ce passage, en apparen.ce fort peu important, mefournit une oQCasionde!~et~re\leplusen plus enévidence l'exactitude des rapports d'Adams.Dans le cours des interrogatoires que nous luiOmes subil' au comité de la co~pagnie d'Afrique,plusièurs personnes lui adressèrent des qùestionsl1ressantes et réitél'ées sur la l'ivière Joliba; en lui


ET DÉVEr.OPPEMENTS. 175tao, il n'avait eu aucune occasion de voit' Une rivièrede ce nom, et que,mêmeil n'enavait jamais ent,e,nduparler aux habitants de la ville; il se raJ}pelait seu..lement qu'à Tudellny on lui avait dit qu'il y avait ducôté de Bambal'ra une rivière à laquelle on donnaitce nom de loliba.Les personnes qui se rappellent les remarquesdu major Rennell SUl' le Niger( GeoBraplzicalll~lustrations), ne s'étonnerolltpoint qu'Adams n'ai4;pas entendu prqnoocer à Tombuctoo le nom deJoliba. Ce nom est celui que les Mandingues donnentau Niger, et le m;ljor :R.ennell observe qu'audelàde Bamharra le fleuve ne s'appelle plus ainsi. lifaut donc que les babitants de Tombuctoo, s'ils ontparlé du Niger à Robert Adams, le lui aient désignésous un atltre nom que celui de ./oliba.NOT E4, P A G 1:79'Quelques-uns des mots qui composent cepetit die..tionnaire d'Adams surle langage des nèg"es de Timbuctoo,sont des Illots arabes: par exemple, kille/J( chien),feel{ éléphant), dar (maison). Il en estde même à l'êgal,d de toma~'11our dauiel: f et dec{lnnoos, pour figuier; ma'is Je mot cama, quiJ:lrécède ces deux derniers, et qui désigne un i ,11'­hre, n'est point arabe. lise peut qu'Adams,


1,5 Nol1'ESlangue des Arp.hes avec cel'Iedupeuple de Timbnc~too, comme c~la résulte· ordinait't'mentdes fréquentescommlll}ications de.deux. nalions limitrophes:je Ile prétend§ pas})ronOnceri~ntreces causes, qtlej'indique comme ayant pu donner lieu à la confusion.Ce qu'il y a de certajn , c'est qu'Adams sait quelquechose dl} langage des nègres; car je l'ai sou­~ent entendu converser avec les esclaves à MogadOl',particulièrement avec nn jeune nègre qnivenaitle voir chez moi, et qui témoignait un grandplaisir à lui parIer de :00 pays, où il m'assurait quele blanc av~it l)a~sé.N01::1:: 41:, 84·Les Maures <strong>voyage</strong>urs tu'ont souvent parlé déTaudeny d'une luanière qtlÎ s'accorde parfaitementavec ]a description qu'en fait Adan.s; ils y ont vu. q~atr~puils de très bonDe eau, des dattierset d~sfiguiers; ;ils m'~n~~~p~~~~~~é .il~s.~r~bes~ui .l'habitentcomme différàntpéu.desn~gresp3:r la peau',quoiquen'nyant ~U1cune ressemblance avec ceux-cipour les traits du visage, les chexeux., et én génêraI110ut'.toutela.~o~~tifutionphysique.Suivant ces<strong>voyage</strong>urs, C0!11rl1ieWaprè~ ltf rapport d'Adallls i'les salines de TaudenJ consistent en p]t';sieurs mines,ou pUilS de~~l ~il1érâl , i. d'une étenduec6usidérahIe.Le prodh.i~dt: ces salines se >transporte à Tiro;..huclooet ·diiSout1arî;oÜ]é~ll, esdaves , que les


'ET bÈVELOPPEMENTS, J~1habitants de. Taudcny échangent ensuite .avco.lesArabes de W oled-D'leim el {leWoled - Abousse...hah, pourdes chameaux , deschev~nx ou du tah~c.Ainsi je regarde Taudeny comme une place· fortimportante pour le commerce de l'intérieur


ET DÉVELOPPEMENtS. 179il ressemble assez à EI·Gihla ou Hilla·Gihla: je netrouve donc pas étonnant qu'Adams en ait altéréjusqu'à ce pointYort,hographe.Leterdtoirede la tribu d'EI,..Kablaborne au nordcelui de W oled·O'leim. Cette tribu pal'aît être assezconsidérable; eHe foumitordinairement des guides,et même des escortes, aux marchands de la Bal'­hariequi traversent le désert, pour les accompajusqu'àTaudeny. Onme Fareprésenlée conuneétant d'un natm'el al:rogant et féroce, quoiqu'observantreligienBèlnent.les lois de l'hospitalité. Au physique,les homl1:les de la tribu d'EI-Kabla ressemblentà leurs voisins de Woled - D'leim; ils ont,comme ceux-ci, la peau très noire et les cheveuxlongs; ils tiennent visiblement de la vraie l'aec desArahes. On m'a ,certifié 'lu'ilsdescendent de la tribude \Voled·Aboussebah, dont je présume qu'ils se~ont séparés pat:' suite de quelqU'e guene civile,comme onen voit fréquemment parmi ces nationsdudésel't. LCUI'snombl'eux troupeaux de moutonset de chèvres font toute leur nourriture; ils se cou"\11'ent de la peau (le ces.anÎmaux; mais presqLletous portent par· dessous des chemises bleues duSoudan. D.NOTE 45, PAGE 97.Ce détail des amours d'Adams avec Aïsha est ahsolumentce qu'il l'P'en a dit a Mogadol'; je n'aid'ailleurs aucun doute l'a cet égal~d ; car l'anecdote12••


180 NOTESm'était cOl;nue bien'avant qu'il ne pût m'en parler,et voici comment:Après le naufrage du navire le Charles, je nemauquai iamais, lorsque le voyais des marchandspartir pour le désert, de les chat'ger de prendre desrenseignements SUl' le sort de l'équipage tombé entreles mains des Arabes, et particulièrement SUl' leshommes de cet équipage, que l'oltro'avait dit avoirété enlTaÎnés vers l'OI'ient. Un de ces tnarchands;qui ava.it passé à 'El - Kab~a , me rapporta qu'il yavait vu un esclave chrétien au pouvoit, d'un Ar~bequi probablement ne demanderait pas mieux que des'en défaire, l'ayant surpris dans une liaison tropintime avec sa femme. Je questionnai le <strong>voyage</strong>ursur les circonstances de cette intrigue, et il me lesraconta telles que depuis Adams me les a lui-mêmeracontées.J'appris dans la suite, par un autre marchand al'...rivant d.e Wed· No.on, que l'esclave en question yétait parvenusaiu et sauf'~etque son aventure galanted'EI·Kabia y faisait grand bruit. Ce fut peu detemps après ce dernier avis, que je fis racheter Adams.D.NOTE 46, PAGE 98.Villa-de-Bousbach, ainsi appelée par Adams, nepeut être unau.tre lieu que celui dont j'ai beaucoupentendu padersousle nOm de,Woled Aboussebalz..IWoled veut direfils ou enfants. Les différentes tri-


ET DÉVELOPPElVIENTS. 181hus d'Arabes prennent assez conmH.mément cetteespèce de prénom.La tribu d~ W oled-Aboussebah est l'une des plusimportantes de ces d~serts ; eUe habite plusieurs endroits,séparés les uns des autres, dans la partie dunord et dans celle de l'occident; elle prétend descendrede la ligne des $herifs, c'est-à-dire, qu'elleserait de la race du prophète. Ses-flouars, ou camps,sont situés sur des teri'ains fertiles, qui se rencontrentçà·et là, comme je l'ai dit. dans mes notes précédentes,et où les troupeaux de chèvres et de moutons,ainsi que les chameaux, trouvent un abondantpàturage. La principale nourritUl'e des hommçsdecette tribu consiste dans le lait des femelJes de cha­1lleaux, appelées niags. Ils m~ngentpourtant quelquefoisla chair des moutons et des chevreaux ; ilsse 'procurent aussi des.dattes par le commerce avecles Maures de Barbarie. Le même commel'ce leur1donne le tabac, dontils font une consommation imnlodérée,soit par le nez, soit en fumant, et quileur sert encore pour aehetel' des esclaves et desétoffes decotpn hleu dansleSoudan.Comme cette tribu se répand SLlr llne étenduetrès considérable de pays, jusque vers les côtes occidentalesde l'Afrique, cHe est diviséeen plusieurs})ranches, qui se tiennent pour indépendant?s lesnnes des autres ,quoique. s'appelant tontes du nomCommun Woled - Aboussebah. Les Arabes des:branches les plus rapprochées de la mer, se serven'de fusils à deux coups, et de div'Cl'S instnunentsde


NOTESfer, qui leur sont apportés p::.r des bâtimentsîles Canaries, ct pourlesquels ils donnent en échangeune partie delellrs troupeaux. On les dit excellentscavaliers, et si habiles à l'usage des armes il feu,qu'ilsmanquent rarement leur coup, même en courantde toute la vitesse d'un cheval ou d'un chameaudu désert ( Izeirie ). Us ont des guerres fréquentesavec leurs voisins du midi et de l'orient,mais sans aucuns résultats bien importants; car lastérilité dusol, dans ces régions sablonneuses, laissepeu de sujet de tentation pondes envahissements detenitoire.Les , habitants de V\Tcd Noon sont sortis de la tri-Lu do!)t il s'agit ici, et c'est à cHe qu'ils ont dil jus-


ET DÉVELOPPEMENTS.' 185sîluées.cmre Saffy~t Mogador. Les hahilI;JulS de cesprovinces essayèrent de les repousser, de concertavec d'autres Ar~bes d\ll1etrihu appelée Woledel-Haje, qtli occupe une riche contrée au nord dela rivière Tensift. Les fils -cl'Abollssebàh livrèrentplusieurs.combals " dans lesquels ils furent toujom'svictorieux. ; ils firent un grand carnage de leursennemis, ct finalement, après les avoir menés,l'épée dans les reins, j.ll.squ'an bord de la mer, ilsles taillèrent en pièces , sans épargner les femmes niles enfants. Demeurés ainsi maîtres du pays quiétait l'objet: de leur convoitise, ils s'y sont maintenuscontre toutes'}es tentatives faites d(;:puis pour les endélogel'; mais ils se sont rangés volontairement arlnombre des sujets de l'empereur de Maroc. D.NOTE 47', PAG E 101').~Le maftre et les deux. matelots du Charles,qu'Adams dit avoil'l'etrouvésà Wed-~oon, y étaientdepuis long-temps lorsqu'il y arriva lui même ; etje savais très bien qu'ils y élaient. Je crois donc({u'il né sera pas hOl's de propos d'expliquer ici pourquoices malheureuxnepùrentrecouvrerlem' liberté,lorsque je parvins à racheter les trois autres hommesdu même équipage. dontj'ai parlé dans l"uue de mesprécédentes notes (*).Quand l'Arabe cl'Abonssebàh , qui conduisait àri) Voyez la note 6.


l~ NOTES:J\logadol', Nicholas, Newsham et Nelson, passa parla viJ1ed'Agadeflr ou Sainte·Cl'oix, le gouverneur quiy commandait lni témoigna le desir de prendre possessiondes Ch,rëliens, pour les envoJer à l'empereur:mais l'Arabere(usa de s'en (lessaisir, en ob~jectant qu'il n'était pas sujet de l'empereur' de Mal'OC,.etque .parconséquent les officiers de S. M.n'avaient aucun droit de s'emparer de sa propriété,dont il entendait disposel' il son gré. Cet Al'ahe s'emprèssade soi,tir de Sainte-Croix avec les trois es··claves, à la faverir de la nuit suivante, et il poursuivitsa route pour serendre à Mogador': je l'y visarrivel', mais en compagnie de denx soldat,s, quiavaient été.envoyésà sa poursuÎle par le gOllVel'l1€'urde Sainte.Croix, et qui, l'ayantaUeint sur la fin du<strong>voyage</strong>, le contraignirent de se présenter chez moi ..L'Arabe dont il s'agit me déclara que son intentionn'avait jamais ét~ de faire remise des trois es­Claves à l'empereur; qu'il les avait achetés dans ledésert avec le projet de gagner cluelque choscl'iurle prix. de leur rançon, en le.s revendant à quelqueconsul européen; qu'eu conséquence ii était toutdîsposé à traiter avec moi. et que s'il faisait un honmarché, à régal-d des trois chrétiens actuellementàsa suite, il relourneraÎt,à 'Ved-Nooll, d'où bieutôtilm'anlèllerait d'autres chrétiens. qui y étaientencore en esclavage. Je ne balançai pas à eutrer ennégociation avec ce marchand d'hommes , p~ur délivrel;les esdaves qui se tl'ouvaient avec lui; maisquoique je lui en offrisse une somme assez considé-


ET DÉVEI,ÛPPElUENTS.l'able ,il rompit la confél'ence, en nIe disant qu'ilavait de pIns hautes prétentions, et que, puisqtienous ne pouvions nons aécorder, il se détefminait àse rendre à Fez, auprès de l'empereur, à la générositéduquel il se livrerait: Bien résolu, dernoncôté, à ne pas lui laisser les. chrétiens, qu'il aUl'aitpu remmener dans le désert.an lieu de les conduireà Fez, comme il l'annonçait, je lui signifiai qu'ilsétai~nt l'OUS ma protection, et que je ne souffrirais1)as qu'ils partissent pOUl' Fez, à moins (lue ce ne fl).tsous l'escorte d~un soldat maure. L'Arabe aus~itôtalla demandel' un soldat au gouver~eurde Mogador,(lui Je lui refusa: force lui fut lllors de l'l'veuil.' à moil,our.conclure le ulal'ché sur le pied de la propositionque je lui avais faite.II paraît que, mécontent du résldtatde sotivoYàgeen Barbarie, cet Arahe , dans la crainte de se trouverencore contral'ié par les gouverneurs de Sainte­Croix et de MogadOt" ne se sera plus soucié d'yl'l'venir; et je ne doute pas que ce ne soit là ce qui 21êté qause qu'on ne m'a point arnene le reste deshommes du navir'1,le Ch,arles, jusqu'au moment oùj'ai été assez heureux. pour faire racheter Adams.D.J'ai souvent entendu citee par Adams ce Bel.Cossim-Abdallah,comme le maître au.quel il avait été'Veudu a~l moment de son arrivée à Wed-Nooo; et il


lMNüTEame disait que- ce maître ne l'avait pas payé,pluedesoixante·dix piash'es, en marchandises.Cette partie de ]a relalion m'a été confil'mée parBel~Cossim-Abdl,illahlui-même, qui vint à Mogadm'peu de temps après .qu'Adams y fut aniv&, et quime demanda la permission de le voir chez moi. Cetfol.'Arabelui montra en ma: présence beaucoup d'amitiê,et me dit que ce n'était pas sans un vif regl'et ,qu'ils'en étah séparé, lorsque mon agent eut payé larançon (*).:N PTÉ 49, PAGE T05.Je vais mettre ici SOllS les yeux des lecteurs l'extrait(l'une réponse qui m'a été faite pal' M. :e. w.BI'ancker, négociant de Liyerpool ,àqui ,avais demandédes renseignements sur le navire doutil s'agitdans ce passage du récit d'Adams.Liverpool, 28 novembre 1815.~(Le matelot américain ne se h'ompe pas IOl'squ'il)} 111entiollne le naufrage d'u.n bâti~ent de Live"pool ;)} il commet seulement une légère errem a l'egard}} du nom de ce bàliment: c'est le ]JIlor~tezuma, qui}} appartenait à .MM. Théodore Coster et compagnie,(*) C'est pourtant cc m~mc Bel·Cossim-Abdallah qui, lorsqu'il tenaitAdams en son pouvoir, l'avait si cruellement traité ( '!Ioyez laRelation, pagès log et 110): apparemment que ces Arabes du dé~sert connaissent et suivent là' maxime: Qui aime bien, châtie bietl,( Note du Traducteur.)


ET DÉVELOPPEMENTS. 18,s) et qui, ayant fait voile de ce port pour le Bl'ésil,») se perdit ,Je 2 novembl'e 1810 , sur la, partie de laj, côte d'AfJ·ique située enlre Bajadol' et le cap de~,Nun. Il pal'aÎt qu'immédiatement après le nau.)) fl'age, le capitaiue,et tous les matelots furent fails." prisonniers par une horde d'Arabes; mais ce capi­" taine, peu de temps après, fut délivré pal' un pal'li» de cavalerie au service de l'empèreur de Maroc," qui le lrouv.a gardant des chameaux:; et,COlmne" ni ses patrons ,ni ses camal'ades de captivité ne» surent ce qu'il était devenu, je présume que c'est») ce qui aura donné lieu au Bruit de sa mort, re­~) cueilli par Adams. La vé['ité' est que le capitaine») du lJ!JonteZltma se réndit auprès de l'eJ'npereu,J'.» sous l'escorte des cavaliers qui l'ayaient enlevé, et,'que ce prince le fit passel' à Gibl'altar , d.'f>Ù ilest)} revenu en AngleterJ:lc.J'ai su aussi que totH l'équi­" page, à l'exception d'un mousse, avait '.depuis," obtenu la liberté. »)NOTE 50, PAGElOG.J'ai heallcol:ilp enteudu paderde cc renégat fr~lçais,et de sa 11lanufactui'e ,lepolldJ'e à canon; maisdes personnes veuues de IVed.lNoon à Mogador,111'ont assuré qu'il était mort quelque temps àprèsqu'Adams l'eût quitté,c'est-à-Jifc, il y a deu!.anseuvil'on. D.NOTE 5r, PAGE r07.:M. DUpllis a dit ailleurs (voyez la llote 31) que,


'188 NOTESparmi les nègres esclaves, achetés à Tombuctoo pal"les -4ha~es,.et qui sont ensuite revendus en Barba~l'Îe, après aw.1ir traversé le grand tMsert, il yen a beaucoupqui tiennentàdf's nalionsf01't éloignées de Tombuotoo,du côt~ de l'orient, par exemple, à celles duWangara. Cette observation me 'POl'te à croire quele pays de Kanno, dont Adams fait ici mention, peuthien être le royaume de Ghanaou Cano, que d'Anville,dans ses cartes de i'Afrique, place surle Nigel',entre le IOe. et. le I5 e • degrés de ~ongilude orientale.En admeltantcette supposition, les lecteurs trou...veront un grand 11!0tif d'inlér'êt dans la relation(lU'Adams nous tI'ansmet, comme lui ayant été faite1)a1' une négresse de Kanno; cal' ils ne dotlteront 11asque l'embarcation (:)'uropéenne dêcrite par ceUe négresse,ne soit celle qui porlait le <strong>voyage</strong>Ul' Pal'kdans sa dernière'et mall~eureuseexpédition. D'où ilrésulterait une preuve que Park a descendu le Nigerbeaucoup plus bas que ne le dit Amadi-Fatouma.dans le récit connu d\l public, c'est-à-dire, qu'il adépassé les frontièl'cs du pays d'Haoussa.En effet, d'après le temps qui s'est écoulé depuis~e jour où Pal'k quitta Sansanding, jusqu'à celui oùl'on dit qu'il a pel'dula vie ,je trouve qu'il a pu allel'bien plus loin encore que n'lest le l'oyaume de Ghanaou Cano, par rapport à Sànsanding; puisque, suivantle rapport d'Isaac et d'Amadi-Fatouma, sa navigation,en descendant le Niger, à partie de cedemiel' lieu, jusqu'au jOUl'. de sa mort, a été delJltatremois, sans qu'il ait mis pied à terre tme seule


ET DÉVELOPPEMENTS. 189fois (*). Assurément il ne fallait pas quatre mois"pour se rendre, tout d'un trait, de Sansanding àl'extrémité orientale du pays d'Haoussa'; car Parkavait été informé, par Amadi-Fatouma h1Ïcmême_qu'il pouvait enllloins de deux mois arriver àKas/ma, qui, d'après la cartedll mtljor Rennell ,est à plus du double de distance.En parlant de Kashna, je m?arrête;.à une autrecirconstance très remarquable du récit decet Am~di­Fatouma; et si, dans ce que je viens de dire, (ai faitvoit' qu'il est peu d'accord avec lui-même, je vaismaiutenant montrer combieu peu il s'accorde avee'Park sur uu autre point.Park, dans sa demière lettre.il. sir Joseph Banks,écrite trois jours seulement avant son départ de Sansanding,et apnonçant que tous les préparatifsétaient faits pourla continuation du <strong>voyage</strong>, dit,en parlant d'Amadi-Fftouma: H J'ai engagé unguide,)j qui doit me conduire jusqu'à Kas/ma. ~~ Dans lamême leUre, il dit encor~: Il Je vous écrirai de)~ Kashna, au retour de monguide.~~Or, ce guide,qui est Amadi~Fatouma,s'exprime bien différem~ment lorsqu'il rend compte de Sa séparation d'avecPark: il prétend ne s'être engagé que pour conduirel'Eul~()péen jusqu'à la ville d'Haoussa,. et voicien quels termesil présente cetteassertion , sans douteafin de la rendœ plus probable en la faisant sortir ,(*) Second r oyage de Park, in-4- o ., pase 2l8.


tgoNOTESpour ainsi dire, (Je la bonche de Park lui-même:


ET.DÉVET,OPPEMENTS.cbangé au lexte, je déclare ici que, frappé des remarquesdont je viens de faire part, et de beaucoupd'invraisemblances que présente encore le récit del'Africain, je soupçonne fortement le guide, Anladi­Fatonma, d'avoir lili-même fait péril' Park, et des'être approprié ses effets. Je ne crois pas toutefoisqu'on parvienne jamais à découvrir jusqu'à quelpoint mon soupçon peut être fondé ; car le tempsqui déjà s'est écoulé, et la difficulté dcfaire une enquêtedans un puyspresqu'inahol'dable, ne laissentguère de moyens d'arriver aux preuves de la faussetédes renseignements qu'Âmadi- Fatouma, suivantmoi, s'est plu à répandre sur l'époqu.e, lelieu et les circonstqnces d'lUl si fatal évéllemenl(*),Igt(*) P()Urquoi d~l>{)spér.er;,iholil de parve.flir~cc!t~l.fl@t!te la véritélllllr lesort d~ MUlll;p·J?ad\.? SPemaJ9r lledlfie, eU descendant Je !'Iig~r ,arrive jusqu'@u-delà de Haouss~, sans doute il fera tous ses efforts PQurdécouvrir les causes auxquelles on doit atlribuer la mOlt de son mallleurcuxprécurseur. Le soin de sa propre sûreté lui commande deprendre à cet égard les informations les plus précises; ear il est exposélui-même aux dangers et aux trahisons dont l'autre pamit avoir étévictimJl;et.d'aiUeurs on Il.e. pcutcro.ire que les Înstructions qui/uiout ~té dounées par I.e '!5t)Uvcrncment hfillllll)ique, 'ne lui prescriventpas de se procurer tous les renseignements qu'il am'a l'occasionne re~cu


NOTESNOTE 52, PAGE nt.Adams m'a beaucoup entretenu de sa querelleavec Hameda-Bel-Cossim, fils de son maître, et de'toutes les disgrâces qui en furent la suite. PlusienrsMaures, arrivant de Wed- Noou, m'ont certifiéqu'en effet il éprol1va tont, de qu'il raconte à cesujet; qu'on le mit aux fers et en pl'ison, pour leforcer à s'humilier devant le jeune Arabe; maisqu'il montra dans sa, résistance la plus inêbranlablefermeté. D.NOTE 53, PAGE 1 I2.Je n'ai aucune raisoude révoqueren doutecequedit A(lams concernant Step,henDolbie, si ce n'estlorsqu'il attribue sa mort à un coup de poignard.D'autres personnes m'ont rapporté que Dolbie motirutd'imefièvre, qui lui vint lorsqu'il travaillait àrentrer la moisson ùe son maître par un temps plu-Mungo-Park, âgé de quinze ans, se disposait à partir pour l'Afrique,dans l'espoir d'y trouver son père' enCore \rivant; car il suffit que ,lamort de ce célèbre <strong>voyage</strong>ur ne soit pas authentiquement prouvée.pour que Sa famille conserve illn tel espoir. On présume qu'il ~utomber entre les mains de quelque roi nègre, mal disposé à l'égard desEuropéens, et qüi le retietldrait en esclavage. Ainsi, notre !.JloderneTélémrlque va, par un si beau motif, affl'onter tous les périls d'unetelle entrepdse : puisse-t-il en effet retrouver son père vivant! puisse-t-il,au ,mo.s, ne pas Je suiv,re jusqu'au séjour des ombres, et n!>us rapporteesdétailspositifs SUI-' sa mOl~t!.


ET DÉVELOPPElVIENTS.J95'Vieux: je crois même'me l'appeler qll'AdanlS ,à Mogadol',me pl'ésenta le fait sons ce derniel' point devlle;je crois aussi qu'i! lne ,padadel'ente1'l'en:rentde son compa~uon, comme y,ayant "assisté. Je mesollviens fl


lMl'HlT;ESpeine à lesl'eCQ(ll1')aœll'c" '(lOurdes EurOfléel'l~, nonseulement àlaf1)aiili6rcc1(mt ils étaient vêtus ~ maisà iCMlsede l'altélJailiol!l. ·.dte ICllI1t's 'ac,uItés momIes,a:nssi bien 'fue .deleUil' ,santé. li)!ahord, à peinea·vaient-i;ls un rpefit'mol'CelmD d'étoffegrossièlle pOUl!'coulVrill leurnudi·téi;etije ,puis diret1ftUie iles Arabesles plus misérables du désèrt, ou même les esclavesnègres venant (1es llayslespills sauV'ages, ne sontpas, sous ce rapport, .dans unétat à imspirerplus.depiÜé.Ma~s oe(jJlihiil;U 7 iÏ\0.l:1te1ClcitaltElla cobltassioniU$€{u~àutl degl~é


ET Dl!:VELOPPEMENTS. 195J'eligieux. Les zélés disciples de Ma.home~ue regardentles nègres que comme des êll'es ignorallts etaveuglés par la superstition, pOUl' lesquels c'est uubonheur de tomber en esclavage, puisqu'ils y trouventl'occasion de s'instruire dans la vraiefOi,. et ilest de fait q~le ces nègres, qui n'ont aucune espél'anced'êtt',e;amaisrac,helés,et ll~: Je prixqu'.il a PlI c9îlt4'dl ç~lui-ci:Or ,quel que ,sQit l~ z.èled\m.,Afilhe pOlIr fait,c des13"


~6 NOTESprosélytes, ce zèle n~ va jamais jusqu'à blesser sonintérêt personnel.On m'a rapporté, dans le temps, un trait curieux.qui mit en évidence, parmi les habitants de 'Vcdl'loon,.ce cJue peutle sentiment de cet intél'êt pèrsonnelcentre tous lés efforts duprosélytisme: ce futun jeune mousse anglais .qni y donna lieu, après lem~ufrage d'nn 1ltuiment de sa nation sur la fatalecôte, à une époque rapprochéede celle Où le navirealll~ricainle' Charlèsvint s'y perdre à son tOur.L'enfant dont il s'agit s'était laissé gagner pal' lesmenaces, bien plus que par les sermons des zélateurs,et il 'avait embrassé le mahométisme; maispeu ap,:êsil si! repentit de s,a faiblesse, et il déclarapnbliquement qu'a abjiiràÏt lesdo~(rinesduKoran,pom rentrel' dans le sein de la vraie religion. Les::Arahesde Wed:-Noon, furieux de cet outrage fàità leur pr.orbètè', a~'rêtèrent de briller vifle coupa-.ble :l'auto-.daféaurait certainemetlt eu lieu sur-lec'halup,sans l'iIit~i'vehlejeùneAngl;is avait appàrtèO'lalJlOn'létan,et qui déclara que, puisque son ancien esclave~,~aevenait chrétien, il réclamait sur lui son droitde propriété. Cette réclamation attira sur le pl'Opriét~il~un tOl'rent d'iüjUl'cs; tons les autres Arallesluiprodiguèrent les épil4è(es les pIns avilissacilsle traitèrent notamment d~;hfidJZe, mot Je'1)1~1~ exécr~ble qui puisse sortir de' là· Douche d'nnmusulman. Le pi'opriélaire tiilt tête' à l'orage , et ilu~eti i-H:rsiSla pas llioi[l!l à soutenir que sfl'on ~otllait


ET DÉVELOPPEl\fENTS. 197lu'ûler son esclave, on devait commencer par lerembourser de la somme que cet esclave lui .av.


t~ ~bTES({il'il avaitsculemetit donne àWitriams qttel


ET DÉ VE.L.rQP P'EMENTS.J9grempil'e de Mafoc: c'est UIJ petit état iu~p:endant.peuplé enpt·iocipale pavrtÎ'6 pavr des ShiHulils, et situé.comme ledit Ada13.IS,.d!lll15 le. pays illfét'ieur~tldistrict de Sus. Le citi,c'est...à...dire,}e chef de cetÉltav! , non:uœ Heshem, et qni a llésÏsté .usq:u'~ présentavec succès à toutes les tentavti\les faites par sesvoisins pOlIr renversel' SOI!l gouverntelllCut f est ledescelild:~u.1t de Cid;-Hal'l1let....a....O.llssa, llllœtell0deul'de saillteté, ({ui, }lenda'lll?fI.ea Y vie ,s'éblit rendlll'ohjet d'uo~ havote vénération pat sa justice commeparsa piété. et dont le tomheau, depuis sa mort,est visité en pélerinage par les dévots l'l1l:usulmansde la Baroorie, àÎn&i qu.e pareeux du«.el·t~DidHeshem a récemment olltvert un COll1l11"'Cl'Ce tl'èsconsidérahle anc le SoudaI), pOtilJ." la HOlu,me, Je'§'';toffes .d~i.co~~~,.1esplt1i~d·alll"tleil1ies,.;1~ii~~il'e,la pou(.b·~trol'~iilesescl:avesFgses.a;geI1t·&~a.leut·'l'e­'1;(I)ur de 'fiâihucloo. revemdeutles ob.jets q:t1:è'.lvs yiont achetés à la gl'ande t'Qire avunueHe (~e Illed­Gidi·HI'Hllet·a-Motlssa. L«s ma.rehands de Barha.,t'ie$e1"e11(l:e'O,' eri grand llorlilhl'e à cette foil'e, d'a.,'/ès·J:ésr~n~~Î~'OeJ,Ue.llitsqpej'ai'Ceus de quelquclFtlnsd'êux. , Hs 8'ypli~~urènitlœiprodl~tlOl1'S du Sou­(lauà meilleur compte qllé s'i~s'aUaientetlx-mèrnesles chetchcl' , illdépendammcnt de ce qu'ils' évitmatniosi lesrÎ:squeset Jesfatigtlcs d'UJllon§ V()y"~Il!.Cetétat actuel des ehoses. l'llO' :fnitappréheo(ltfI7('{ue ,(l'ici à très peu de temps ,les MatH'c'sdeBa:I'uaI'ienecessent tout-à·fait de travcl'sel'ledés


NO'fE'Sà .. y'tran~pol'ter letll}S,prOpI1es ·maFcnandises ,. sansilltel'médiairf:$.~·.pour s'endéfaire par échanges, soitdans lesdiffél'ellts douars eles Arahes, soit dandesmal'i~héspl'incipau:x.du Soudan.11- parait, par la; description qu'Adams donne dela (oire de.Bled-Cid~"i"Hamet-a-Moussa,qu'ill'avé.ritablement vuede ses propres yeux: jele crois d'autantmieux,que l'éptquede son <strong>voyage</strong> correspondavec la saison oùèetle foire se tient. Mais je pensequ'ila commisune~r..'et.lr eu plaçant la bourgiu:leà plus d 7 uue jourllée de chemin de la résidence ducid Heshem; car j'ai toujoUl'SOUÎ clire. que le tombeaudu~aint 9 ainsi que la ville'ou, bourgade à la'­{Juel1eila laiss~;s(m'~om, torlcf).ei~e;tr~s1Jrès.anpet ittel~ritoirgque' possède aujoul'd 7 hni'sou'desceudanl,qui préside lui-mênle à la foire pour y mainte,.nir l'Q;I.'dre et la. tranquiUi·té.JiJeshahitahtsdt.l pays soumis au cid Hesnem, soutdesShiUuhs, comme l'ai déjà dit : c'est une racedistincj~dJes.Arahes~etqj\lli ....• J.1ir~.e;,U1I~l.n.e~Q$titl;;'me, ni'les mèlnes ..llsages1;lflila n...rêlue.langtte.Leursnlaisous sont bâties 'eupierres, et· généralemel'ïtplacé~s sur des éminences; ils les.eutourent de,forlitiüa:1Îouspoursedéfêndrecontre les attuf{UeS deleurs yoisiltlS. Leurs terres produisent de l'ol'geeuabondance ~·t uhpeu de blé ,ainsi qmqo't.ls les fruitset végélauxtluiviennêutdans la llarbal'ie mèl'idio.nale. lkont


ont aussi/beaucoup de chamea:tlx,tl'èsestim'es pOUl'la patienceet/]a forceextraol'dinaire quecéS'âbi':"maux montrent dans les plus grandes fâtigues (~7.E>.NOTE 57, PAGEIIg.Je répète ici que pendant toute ]a dm'ée du séjourd'Adams à Mogador, je me plus à l'interroger fl'équemmentsur les circonstances d~ son <strong>voyage</strong> dansl'inférieur de ]'Afrique, et que je ne négligèai au­Cllne occasion qe conversel' ensuite avec des personnesque je savais avoir été dans les lieux qu'il medécrivait, afin de comparer leurs rapports avec lessiens. C'est surtont à l'égard de Timbuctoo que jepoussai mes questions, de part et d'autre, aussi loin(lue je pusse le faire, pour m'assurer . vél'itablemeutil avait vu eeUe ville. Je le mis un jour au.xprist:s avec un Sh~ick deWed.Noon, personnagede haute distinction dans son pays, et qui avait faitpInsieurs fois le <strong>voyage</strong> de Timbuctoo. Cet expert,si je puis m'exprimer ainsi, le questionna lui-mêmesur la ville et SUl' les campagnes lel1vir~nnanfes, demanière à eu ol;ltenir une description trèS détaillée;et à ]a fin de la. confél'ence, il nie déclara qu'il ~çdoutait pas d'un instant qu'Adams n'eilt fait uuassezlong séjour à Timbucloo. Un autreMaure, ma~"cband , habiluéaux mêmes <strong>voyage</strong>s, me dit qu'ilétait aussi de celle opinion. En un mot, tous les<strong>voyage</strong>urs que j'ai consultés m'ont paru persuadés(*) Pour de plus grands détails, sut res ShiUiths, voyez l'Appellii~c,2.


DM~OSES.qu~î) était impossib1e.qu'Adams lù~ûf; pas vules dif·fërçntes.plae.es de l'iatérieutde l~Afl'iql1e dout ilfaisait meûtion. D.NOTE 58, PAGE 120.Après qu'Ada'tilst'ift passé htlrttn6is à Mogador,comme il le dit., jelefispal'tir pour.:Fe:t "sous. l'escorted'uu soldat et (run muletier. D.NOTE 59, PAGE 122.Je vins mol-rnên.i.ê.à Tan~er quelques mois après..Adal11s, et M. S.imps'Oii tilê(lit qu'il' J'avait fait partil'rOUI' Cadix. très peu de jours après que j'cIe luieQs adressé. D.NOTE 60, PAGÉ :122.1:6 êxarnin:h'ilà ~éd itttêtftrofi la'lê1lfttion (:l"AJamS,011 tl'ollve ùue différence considêrable entre l'estimeqt.1~ily,lait de, la dUl'ée de son séj()Ur en Afrique,pârt~us sescalclils reunis , et lar~,capitulationquèpN~sèntè ce derrfieppassage. En effet, si l'on addit(drltleses~i~fereüt~s,i~~l'~~~~"~~,,~~,~~le,,,et.?esta"fions ,on ltUf'a un total de lJu~~J"'1~nse~trois moisà peu ppès ; an lieu que dans la vérité, et comme ill~


ET Dtv1t5P'EMENT&nlois dans UR lien ,"'hüit t'lainS un sec'()nd,d'i~dansulltl'oisièlllê, c'est qtl'ilétait pot"tênatnrellemÊ!l1tà fait'e b'(illllle l1üJSurê de ce temps d'êpt"enve ,doi1tles semàines ont db. lui' para:itl'e d,es mois~Dans les entretiens 11t:1'€ j,enS avec lûii~, je ne man~êltlai pas t'lê lui faire remal'quél' que se~ supputa:...fions partielles ne s'âccôr~làientpoint avée le l'ésu1­fat trèspÔsrtif qu'on obtella,i~'ênJl'éDfO'BlaD.~delâdatecertaine deson embarquemyenla Tallger, jusqu'à ladate Ilo11.moills "(léi'tainé de son naufrage sur lacôte d'EI-Gazie~ La différence le frappa hien, et ilchercha lui·m~meà cOlTiger ses calculs; mais, aprèsavoit' consulté sa mém()ire, il me dédal1'a qu'il luiétait impossible de déterminel' les circonstances oùles erreurs a:vaiCllt pl:têlreeommise~, tantilct'oyaitavoit' compté .jus~~,\~~ tOl.lteoccasio;, J!aj'outa loutefoîsqueces errel'îrsn:eportment f1âssllt'le nombredes jomnées mises à <strong>voyage</strong>r d'un lieu il. l'autre,pat'ce qu'il était bien sûr d'ên avoir conservé dans sa.tète uue uote exacte. A l'égard de cet objet particuHérdethes conféréliêes avec Jl1.i ;c


:J04 NOTESdu l'enégalfrançais,au. momeutde son arl'ivéedanscelte ville ,qu,"on était ialors vers le milieu d'août18i2,tanc1is qu'il se croyait debuit ~ois plus enavant, d'apnès !lùntl.stime. Ainsi, prenant le tempsécouJéde l'époque de son naufrage. à celle de sonBl'rivéeà Weù-Noon, .etfa;js


Routes d'un lieu à l'autre.~-----...,-.....,..-.....,....------;De la côted'ElJ;:~~ic, au premier douar dâ~'sle dêsert • • • • 50lIoute ve;;" Sôuàenny •I\fê me roUte. • •• • • • • . • •Oc SQudc,.,nY./lu yiUage9ù périrent 14 Maurcl;"Oc ce;vil11gell .•'foTlJlw;too '.' . • •Oistançe (C{j Illilles Iluglais) de labuctQo.. : • • •I>e 7;ombuctoo ,marche surlesboMs de la MarZitrah:....... Jusqu'à . .Oc Taudeny il lalil.lûte du dés'ert •Dans le dêsert. •l).l)e'ia ~1l du ~ra~d ~ésert il Woled.~sl:il~"El-Kabla. • • • • • • • • • •...... Trolcd.,L/ûQÛsseûn,'h •...... Troled-Adrialla • •...... 4.ïata-Mouessa-Ali...... Treà·Noon. ..... 4.kkadia. • • •...... Bled-Cidi-Hesnem.... 4gadeer, ou Stc;.eroi~ •.... Suerra, ou Mogador. .{~~stancede Tombuctoo à Mogador. • . .Istance de la côle à'Tombuctoo ,comme cidessus.• • •Tutal des marches d'Adams, tant pouraller Il Tombuctoo, que pour revenir.E.N.E. 18 1;:'0N. 18 234"N.,o, 2014 18 25215 12 18012 122 NtN.O. 15 50.•·••9 N.E. 18 1626 N.N.O. 25 1503 N.O. 18 545 .". ~ 16 80N. 30 302 N.E. 30. 605 NtN.O. 30 go20 804 N.• • 't..10 10-1tô24 1I?go"=========='""""'=~====""'==~='~!


206 NOTES ETDÉVELOPPEIVIENTS.C~$ gi\t~Jllcestainsi que la d~~ecJiop.d,~$tllar­C:~s, sont spignep$.ement mal'qnées snr la carteqi-joipte , par la ligne pleine, telles qu'~~amslesaqaLmlé~; .. we~ $.~ns donte aucun des lecteurs, enqomp~r8tn;t~Cft~ei]i~ne avec celle qui es~ ;l~l~~st;ll'atqe~;Çol#fe~tjP11S.doqt j'~ilparJé.pans 1'4vr;rtjssfHlllfJl1-tspr;la Carte, ne pqu.rl"ascdét'eudrccf,l.)u 's~t;imcntd'adlIlira~ian ponr la mémoire'et·rintei}igêticed'unbeomme dépourvu ~'éducatiou, qui s'~~t !rÔlllpé desi pendans l'f~ti~~ .4.e.se~ diver,ses courses., l'~t~9uePOPJ.'tilutil. .'fl.fai~ pas la ressource de l"écrit\Jrepoprtenir jO~ll:Aal , ,et lorsqJl'iJ n:av,ait d'a;U..tJ.~eibsplf$"splc que lelev.er ou Je coucher dtisôleil.FIN DES :NOTES.


DERNIERES, REMARQU:Q,i"DEVÉDITEUR A'NGr./1.I r S,JOu Mémoire dont l'objet principal est d'éclaircirles détails donnés par Robert A dams sur'aSoPDENNY, sur TOMBUCT,OO, et sur la riYièrequ'il appelle MAR ZARAli.Nous ajouterons ~ notre Intra"lu,otîp;n ,et a~~ ~otesqui accompagnent le récit d'A


208 DERNIÈRES REMARQUESCadix, Tanger, Miquenez ,Fez, MogadoretWed·Noon~.En effet, on a vu que les aventures d'Adams avecla jeune Aïsha,dans ledonar d'El·Kahla, fnrentconnues de M. J)llpuis, à Mogador, long-tempsavant que cecotlsnLne les lui entendît raconter àJui'rnêrne ; que d'ailleursle bruit de ces aventuresl'avait aussi devancé à Wed-Noon, et s':y était gé­]Jéralement répandu: par conséquent ~ersonnc ne(ioutera qu'Adams ne sortît vérit::M>lemeni d'El·KanIalorsqu'il vint àllogador. De ce dernier endroit,sa marche jusqu'à Tanger est attestée par M. Du:",puis dans des termes, pour ainsi dire, officiels. ATanger,il s'ell'1bal'que pOllrCadix. par l'enlt'emiseducdnSUlai.néJ'icaiu ,iM.8îl1lpSotr ~o/(lni lê/l'eçuit en(!uelque sorte des mains de M. Dnpuis. A Cadix. , ildemeüre, pendant htlit mois, au service d'uu négociant.anglais ,M. Hall. Enfin il est reconnudans les rués de'J1ondi.'es par un 'autre négociantaqgla/is, qtlidéclal'efavoÏ1" vu che~ M.Hall à Cadix.puéchapper à l'attention des elqtlepons nousdispensons de léur rappeler,achèven eUre dansla plus parfaite évidence ces preuves Ilêontestahlesd':idel1tité,desqllelles il résuJtedéjà que le marinquiasUchi'taD'l,d'intcrrogatoil'es à Londres , sur son<strong>voyage</strong> à/~~.mJi)üetoo~ est hie lé tllêlllé iùdîvidilqllccelui dOtltl'êselav'agë àEf lafttt sigr1alé pal'une iD'tl"igllegtl!fatit:e?a:vec17hlle d'és JelîllitieS de SOllpatton.:


·J)iE L'ÉDI'lTEUR AN GLAI8.l:lO9Si nous relllontoO'seusuite jusqu'à,l~éfl~~ue:du:.naufrage d'Aqallls;SUl' JI:( cole. cl'Afrique "lIt0BSvoyons ~ d'un.qôté, ql~ ç~tévéneJllentet tOusses.d~tail~,.ainsique ledépal'.t d'Adams pout' le déi­Bert) dansla .direction de l'e.st, se tl'(;)'Uvent attestésp~r les trois hommes de l'équjpage.duX'karles qui:~nt ét~ les prer.:niers l'aebetés, c'est.,à.dire ,par Ni..cholas, NewshametNelson;~f;lnqi$que,;d:unautre.cÔté, laque~tiqJl d~ sa,rq~rsUematelt racheté,,~n


l1'l'1!D ,B EiR.Nl :ft f\ nis J@1!MAIQt1nsnauf'vPl6SUr 'la.çôt~ d'Eil.:Gt'.œie f ettôlfibet J êt1tre les'1UaW~ 'd~9ttrabesif "Iuil'ewf'raittêtit\J);eDJ lotnaufonel,·da.désert ,;tiSlltl'au douar 'JàiI·est séparé de~Dolbieetd~ NeV'fsham.Dans là SêE!ônde, on ]e1:'e:­trbn\1fe à EI.Kablâ,C·êst-à.dire, tlien plus loin en­Jœl'e (la1'fs .le désêl't, à unê distance de ln côte où:muus'ne croyonspasiqu'àJllCrt'n 'é:tttrechrétien: soitja~is par~eJlu; et )ÔfSq'fi'''UJ périt àe ce dernier.douar pdur se rappJrdcher de là dô'fe, on' ne lé petalJ?as de we jusql:ëdU!n1en1e:tltde sdn 'ârrivéeà.1tonM~~. .certains sur leur. compte; et lotis, Solistes mêmes nômsqu'Adam.sleUr a clo1;lnés as (ÎoDlmencèment.dè la Rél:1tion.'foici la liste de c.s dix.' iÀ'OÎIlmes,,ct6IJe.q\ièl·l\1, "D~uisoouiS' 'Ira..emmuniquée :1°. Horton, capitaine, mort immédiatement après lén~nfl!age.~o. NiehPltlfS, maté!ol, ~~.3... 0..•. Ne.'Wsham,.d."., •. r.al:.hetés ..J.•.troismois a p ... *Ie.nanfrage.4°. Nelson "ao.~ · .. , .5°~ :Dolbie, ~aîtl'e ,,~~rl~~ed.:~of~enl8,I5.6°. &se( ou A&:ms), taclietê c';' ~1813; .'")0. Olarke, matelot, racneté en 1814.8, ô .1Jal'ison, do,,{ é à W d N • 'd' ;\2 ,o "lU' do l'en gats e - oon,malS e1VreSeDJ814·9. w~ ams, "100. Mat1ieWs " vieux materot, mort dans Te desert, suivant cequia étérapporléà ,M•. Pupuispal'dAsv


DE L'ÉDITEUR ANGLAIS. 211.Màiséntrè ces deux .ép0'tues il .s'est écoulé 'Unepériode de. quinze ou sc:izerl't0is. sur laquelle ilfautèonvenir que nous ri'avons guère d'autre garantied~ la sincérité de ses récits et de ses descriptions,que son propre témoignage, à moins que nous necherchions à en juger par des notions indire~tes i,nisées dans.des sources connues, et qui pourront,jusqo'à. un certain point, tenir lieu de preuves.G'~st ce que nous allons essayer de faire.Le laps de temps dont il s'agit, comprend, 1°. l'expé.ditionmalencontreuse des Arabes contre SQUilen11:,J:/ 2;p. la ~arche vers Tombuctoo,et le séjourdans cette ville; 3°. le retour, par Taudeny etWoled·D'leim, jusqu'à EI-Kabla,' mais nous necroyons pas nécessaire de porter notre eXamen surcette troisième division;car si nous sommesassez:heureux pour convaincre noS lecteurs qU'Adams apu parvenir à Tombuctoo,et qu'il y est eu effetparvenu, la question du retour par EI-Kabla rest~ahors de toute contradiction. Nous n'avons rienè. dire non plus SUI' la première, puisque la IUOle,·~o.11. contient.. déjà uosobservatiolls à l'égard del~e!pédition coutre Soui/enny, que nous croyons'ly8tr fait paraître assez probable. Ainsi nous 1l0m.Shorneronsà rechercher maintenant les probabilités\ltil vOJ'"age depn.isSoudeouy jusqu'à Tomhuctoo.;Avant d'entrer en matière. nous prierons lesl~teU:fs de ne pas croire que nous nous flattionsd~.v.(:)il· détermine d'ttne manière bien exacte, dansl""'Ptié rappelée cl·desSus~ la .. si~uation de~ la vtHe14-.


212 DERNIÈRESREiMàB1QfU'ltSde Sohdenny,ni, en généval, celle; des;diFférentsdouars du désert, que nous avons placés sur la carteun peu au hazal'd , sans autre indication que ce qui;résulte des calculs d'Adams, auxquels on ne petitcertainement pas attacher l'idée de justesse qui ac:.compagne les observations astronomiques. ll·fautdonc regarder la carte,souS ce rapport, commen'ofFrantque des approximations: on doits'attendreà des erreurs, qui pourront être rectifiées un joùrpar les gébgraphes , lorsque l'intél'ieurdè l'Afriquesera mieux connu; mais qui., en tout cas, ne se...raient pas suffisantes pour fail'e regardèr.cette pal':"lie du <strong>voyage</strong> d'Adams comme dénL1ée de toutèap;..parence de réalité.:Nous p.e prétendrons donc point ,ence qui concernela situation de Soudeuny, nous prononcerd'une manière irrévocable sur la question de savoirsi, de ce côté, ·le territoire des negres.les plus voisinsdu grand Sahara " s'étend jusqu~au 16'nJegréde latitudeseptentl'ioluùe, Otl sila.cO:llitse;d~;Atikll11s,pour y :.u'river, futpousséetinpetlplusloin versle sud; bien que nous ne doutions pas qu'efieff~t,lalimite de ce désert, au méridien sous lequel nOUsplaço,ns Soudenny, ne soit à la latitude indiqnlou à très peu de choses près. Toujours eSl,.i1 vraiqueles renseignements qui résultent, à cet égal;'d:,desdéclarations d'Adams, s7aecordent d'tlne manièreétonnante avec ceux' qu'on pouvait avoir déjà de.quelques antres sources; et .en vérité cette"cou.:.\coi!àance est telle, que siM. Dupuis n"avaitpa"


];)EL'ÉDITEUR ANGLAIS.2t3a,suréle publie Qll'Adams, dès les premiers momentsde son arrivée à Mogadov , lui donna lesmêmes détailssurla roufequ'ilavaitsuivie pour aUerilSoudenny etensuite à Tombuctoo, l'on serait tenté~iajoraenll~H.Au surplus, toutes,les ·eiroomsfanoesbien prouvéespar le témoignage de M. Dupuis, ne laissen~;aqCUll li€tl de cr~ire qu'Adams ait iB'Venté Irhi&'"'~oire de SOfl 1'0yage dans l'intériCl:U' de rAlEl'iqili:t,ct! nous regardOJ1S même comme impossible qu'unhomme, si dépeurnl de toute espèce d'jQs~rLl~lion ~"ait été capable de jouer le rôle du célèbl'e impost~tl·Psalm.an~sar, sU~~9:ut.jmlnédialemellt après ~


'14 ;I)~iNIÈf:tES REMARQUESsortie du désert, lorsqp'iln'avait eric.~ vu pel'''sonne qui eût.pul'endoctriner.Il nous semble doo,c que le plusfortar~lIneDt~è.n fav€.f;1rde la vérité de la Relation,. se tire de ceque la route qu'Adams dit avoir suivie, a pu êtretracée ,sur :t&cante demaniène à nencontren si justelesdifférent:s Jieuxqu'i:lindique, précisément à laplace où l'on doit supposer que ces lieux sont eaeffet situés.Quant à la position particulière de la l'il.· d~Soudenny, nous dirous qu'outve les raisons quenous avons exposées déjà ( dan' la note 7 ) ,P0U41'placer cette ville sùde territoire de Bambarra , l'onpeut eub'onver une autre encore dans ce qae le<strong>voyage</strong>ur Park rappœteà 1'égarddesfréquent$changements auxeJuels la froutière des nègl"es es'sujette de ce côté, et particulièrement à J'égard dec:;eux qui eurent lieu ,dans l'espace de quelquesmois ,à l'époque où il visitait cette coutrée: changementsqu'il faut a~tribner ,dit..il ,tantôt aux. attaquesdes Maures ou Arabesdl1l q.éscl"t, tal'ltôt atlxarmements, plus ou moins considérables, faits parle t'oi de Bambarra pour les rep


;U.j... ..,. ~DITElJ" AN GtâlSi 2.:;l\in.si ~onc, en fixant la situatiolll de· oSoudennysur la frollltière 4U royallme de Bambarra,.. r60..f)"lJl peut..,êtl'e au Ioe.degré de latitude septentl'iolo\J,aJe, ct au,se. ou (i.e. degré· de longitude occiden...laIe, nous h~Olilvel'Onsque la raute qtt'Adams dit@.Yoi~· Sl;tivi~, flopr se reooœ de cette ville à Tom..buctoo, s~a.ccOrFd~ d'une mauière étannante, tantp0litr .a ~ectionquepoal' les distances ,avec laligpe par l&'Juellenoli/;s l'avons représenkiesur l~çarte. No~ n"ayoP.S .qu:tme connaissance trop impad1{lifedespays .que tvaveFse ceUe ligne ,POUItDOUS croire en état d'eD fawe UlJmdesc~liontop.graphique qui puisse mériter quelque' c."nDiaJ!lCe..Nous ne pOU\TOnS en parler que d'apl'ès Park, le seulgllide qu'on ait jusqu'à présent pom~ ce:ttteflartie.de1':intél'ieurd~1'Afti:que.•OJJ,.ceV:li}y~etu.1tlfAJ8 îÏlltcfdl'mêqu'à l'est du royaume de .Bamba~l7ai,et1tt'eéeroyaume etTli}mbuctoo , se trouve l'éiat d~ Mëta;na,peuplé par des nègl'es Foulahs. Ou ne sait pas jusquesà queldegré de latitude septentrionale parvientla frontière ae~ce dernier pays; mais nOûsnvonsqpidi,t'e qu'il estbli}J!uéan nopd pal' leBeeroo, partie dumême pays s'étendall heaucoup plus loin, en 1810, que IO:fs du premier<strong>voyage</strong> de Park; car, suivant le Journal d>lsaac, in -4.°.,page 194, il n'y avait, en 1&10, que trois ou qua~re~etit~~ jO!:lruéesde chemin de la ville d'eGiocha ( Joko ) à la fl'ontière du nambarra;tandis que , selon la carte du Premier Yoyase !le Park, celte distanceest au moins de dix journées. 1.1 y a elt. une ~uerre dans cee.contrées en 180 J , et c'était la seconde guerre depuis 'sis: a1ls.(Note de l'Éditeur an,lais •. )


:116 DEIlNIÈRES REMARQUESdésert, où vivent plusieurs tl,ibus d'Al'l:ihes, réuniessous un .même chéf. Il y .atout lieu de supposer,tliVeC Jemajol' Reuhell(*) ,que les Arabes du désert,qui ,du côté de la mer, touchent presqu'au.Sénégal, ne s'avancent pas autant vers le sud dans}'Întéi·ieur des tèl'l'eS; en sorte qu'à partir dlI Sénégal,la limite .du territôir~dês nègres se dirige annord-e,st. Il suit de là que les Uèg1.'es deSoudertny,pour se rendre à 1'ornhucloo, peuveut~archerdansla. direction indiquée par Adams, sans avoir rien acrain


nE L'ÉDITEUR ANGLAIS; 217lI61usjt1geons hienqu'eHe pourrait. être faitepap leslecteurs de la Relation d'Adams, et que plusieursd'entre eux, s'ils ne trouvaient pas de réponse satisfaisante,se laisseraient peut·être aller à révoqueren doute la réalité du <strong>voyage</strong> ,par cette seuleraison. Mais il nous semble qlle nous aUQ\JilS, en peude mots, donner la juste solution ,


::n5DERNIÈRES R.El\UR,QUESque l'on se'dit-ait fondé à croire fahuleuse ta :Rela.lion d'Adams t du moins pour ce qui concérne Jasé·}otll' à Tombuctoo.Ea répondant sur ce point, nous commenceronspal'collvenirque la question de l'entière expulsiondes dominateurs/maures par les nègres de Tombuc·tao t pré~eDte .quelqliles diftieu.ltés, en raison des informationscontraires que Park a transmises anpnbJic. Mais il s'agit d'examiner si l'on ne doit pasplutôt en croire le rapport d'Adams que celui dePa·a" ;etllous l'tOUS Hattons que la vérité va se trouverdu côté du premicl'.Nous voyons, dansla personne d'Adams, un <strong>voyage</strong>urqui parle de pays tout-à-fait inconnus, et quil'BC(Uifte des' aventures assez extraol,dinaires; maisqui ponrtant fait ses récits et ses descriptions avel}tant


D;EUÉDITEUR AN;GLAJS~2J9~_~Jil~dQpc supposer qu'un tel l:wm}'):!e, d'ail.]~"ll'S ~rrait~menlétratlgeràtôutsystème gêogra­,ltique.politique, pnisqu'Hestpadàitement igl1o..l'api, oit voulu nous fail'e croire autre chose que ce1,u'ilo yu?AjiOJil'lons à cette observation, €Ju'à ·)')·U$U d'A..dams et~n SQtl absence. une occasioo sê p.-éseritedeœ:eUre à rêpreuve laidéJîtédesa mémoire. ainsi~ue s.on respect pOUl'la ~'érité, à l'égard de plusieurseireonstances des plus importantes de son histoire;etque·1e résllltat de l'épreuve confirme pleinementtout .ee fil"1'il a rapporlé : nous vou]onspaI'1er ièi destéllloignages de M. Dupnis. La mêmepccasionnousfournit le moyen de vérine.' s'il ne tombe point dansqtlelques contradiclions, lorsqu'il l'aconle à Londresce qu'il la raconté fWécédemment dànsd'a\ltr.fl$lieux; et nous reconnaissons que ses derniersrécits ne diffèretlt en rien, surlous les points essentiels,de ceux (lU'il a faits, pIns de deux ansauparavant, à Mogador, immédiatement après sasOl,tie dû désert.Haisulle


220 DERNIÈRES REMARQUEStllrel1ement, et qui est amenée par l'enchainemenrde ses aventures. Ainsi, lorsqu'il nouS dit que laville et le pays de Tomhuctoo sont au pouvoirdeslZegres, et. lorsque nous n'avons aucune raison desuspectel' son témoignage à cet égard, non plus quesur Jes autres parties de sa Relation, nous ne pouvons,ce n


DEL'ÉDITEun ANGLAIS'. 22[~). tous les renseignements qu'ils pourraieptme don­~, ner SUt; le cours inférieur du fleuve, ainsi qllesur)' la situation et l'étend,ue des différents royaul1les" qui avoisinent ses bords. ~.Vient ensuite (page..:uS ) cette description deTombuctoo, Jaisant partie des notipns qu'il a recueilliesà SiUa: .f~ .Au nord-est du royaume de Masina lest);silfue») celui de TOlllbuctoo, sur letjùeUesEnr'opéens de­)' sirent tant s~)prOGurer des rapports dignes de foi,») etdont, iIs.n'ollt encore rien appris, sinon que la») viUecapitale est un (!es principaux march~s dll))commerce consiqérable qui sefait entre ,les Mau"" l'es et les nègres. La soif des richesses, et le zèleU, pgpr la propagation de la l'eligiou mahométane,"x.outfait affll!~rd~nsc~tte ~raudeviUeitH~bOlllbre;, im:roen~e 4~,~au~e.,$,f,:lliilymollfJJCnlplusstricts" dans les pratiques de leur culte, et' plusrintoIé­7' rants dans leurs principes,q'ne toUS! les autres» Maul'es des différeples tribus répandues vers cefte" Pllrt.ie del'Afl'Îque. Un vieux nègre, tl'ès respe~)) ~~~l(;}.,~ve,cl~queliem~eÎltretills à 8ma ,m'assùra') que lapr~mière,f'Q!squ'iJ avait fait le <strong>voyage</strong>


2~'DE Rlntlli:S.l\El\1i iQ\tJts» vOlts traîner aumarené. Le roi qtiîtègbê àc~~, tueUement à 'Fombuctoo Sènomme .A:bri: Abtlthi·~~ ma; il possède; dit - on , .des t'l'éroI'simm:enses;Jj toutes ses femmes et concubines son't habillées» aveè desélioffes de soie; les pl'încipàtix officiers» qui l'entourentviventdans u-né gtandesplén,élettt.») Les dépenses du gouvernement se fottt art moyêrl)) d'une ta),é sur les marchandis~t qui se perçoit,j aux. portes de Ica vïUe.)JLe major Rennen ajoute ici, sans d!oüt'~ d'à'pt'esçeque Park: lui aura verbalement fait connaître,~u'à la vérité., la majeure paJt!tïe deshabibilitsdêTombuctoo se compose dênègres. ( Voyez l'.A:p.;,pendice., il la suite du PflJ:mier Voyage ,p~gexè.1Maintenant :examinons.ft' èf\fetlê. 'sitfâaHôn setrouvait Park, lorsqu'il se procura ces i'nformân6nssur Tombuctoo. 11 ne nons donne que très péu dedétails sur son al"l'i:v:êe et son séjour à Silfa. On.voit seulement qu'il ,fit une l'apide navigation de-­puis la viUe €le Sego, qu'il étai.t alôrs:~â~~tln~gl'ande détre$sc', E!tqUJe.:te 29 infflèt,ve~s' quatreheures de l'après-midi, il s'arrêta devant MoorzJ.d,village habité par des nègres-pêcheurs, sur la l'ivegauche du:Nigel'. (.Delà,dit-il, je traversai le ffedve,» et j'~rl'ivaisur l'autre rive, à Sifla, vineêonsi­)., déràble où. ,je.demeurai Jusqu'à: la Duit, soUS unSt) arbre, C'i!ntouré par plusieurs centaines d'baBitûtits,)) 90nt lela~aW!:difféooi\theàlicoopde êèhHqtli·sé)tfar1e de.ùs les.alâres· pal'tielld~roya'tirtie .


'»iECL'ÉDITIUR ANG1Li4zi\$. 225J,de peine à obtenir l'entrée d'une huttep,?ur meIj met~rêil l'abri; et encore. j'y ressentis une telle.•• humidi'té, que je fus pris d'un violent accès ,de•• fièvN, qui me dura jusqu'au lendemain matin.~.Alol·s , abattu par la maladie, épuisé par la faim., ·etpar la :fatigue, je restai convaincu, après tout~ceqlle j'avais déjà souffert, qu~il ne m'étlilÎt plus•• possihlede p@ussermes .~echerchesau-,deiâdê»ce lieu, et qu'il fal!Jait e.l'l&ucéder>à.d'iusuIlmon'­•• tables ob.shicles.~t Ge fut ainsi qu'il forma lèdessei~ de lanretiaile; et heureusement llour lui.~~insîquepourla sciencegéog:raphiqtue qu'il devaitplus tard illustrer ellcorepar son uouveauv$!1'agé.'ceUe résolution ne fut pas plutôt vrise qu'exécutée;car, dès ce même matin, à huit heures ~il se jetadans un canot, et oo.m~nça 80upénjblel.etolu'en remontantle Nigêr,.n'ayant passé,; comme ouwièrit de voir, quequefques heures à 8ma, dansu~état de décoUl'agement et de maladie.Il n'est certes aucun de nos lecteurs quiadmirèplus.que nousle zèle et l'intrépidité dont Parka faitpreiné ;dans ses courses périlleuses: aussi noussommes penshadésques'cilprit Je parti de revenirsur ses pas, ce ne fut qu'après avoir, comme il Jeè.éclare, " fait tous les efforts que la prudence luiÏ» JilcrmeUait, pour pousser plus loin :ses déeouV'ers~tes;~t ct si nous pen5ions autrement, cène seraitpasj~enqre justice à l'ardeur dont il se montra t01U.­",s~imé pour le succès de sonentrcptise, non


224 DERNIÈRES REMAllQUES.})lus qu'à la persévétance incomparable qui ~e sou...tint conh'emille raisons d'en désespérer. Il joignaità ceUe force de caractère une extrême circonspectionetune patience à toute épreuve, dont il fit souventun h~ureux usage, dans le ,cours de sa pre'"mière mission, pour éviter les piéges qu'il avait Acraindre de la part des, Afdcains , ou pour suppor""tel' des provocations et des injures, c~ntre lesqueJlesil eût été dangereux de montrer du ressentiment~Cette réunion de qualités presque toujom;& incompa..~ibles, est.cequile rendait éminemment propreaux entl-eprises difficiles qui lui avaiènt été confiées;et nOus craignons que, sous ce l'apport, on ne puissegu~re tr9uvel' à le œmplacer. Disons.encore , POU?~onorer la mémoire de ce.célèbrev.o,argeur , qu~onnommerait à peine un homme de nos joms qui aitété enlevé à son pays dans des circonstances d\1,;nplus;haut intérêt: soit que l'on considère combienSa mort est funeste à la géographie , dont ils'accu.pa:itavec tant de dévouement'; soit qu'on réfléchisseau malheur qui rafl'appé,pet"sounellement~ e~trompant ses plus chères espérances, en ne le laisisant .pas arriverjusqu'au but de ses pénibles travaux,elll;éservantpour un autre le triomphe qu'il avaitsibien mérité. Sans doute celui qui désol'mais ferala découverte del'embouchure du Niger, nefond~rasa"réputation que sur une base .déjà poséep!lr80ft'illustre prédécessem' ; on peut même di~e queHédi,...Zficede ceUe ré}1utation aura été construit,engraade:


DE L'ÉlnTEURANGLAlS. 225,}1dr{ie, p~r j'iofol'Iuné Park; mais on n'en ve~ra pasmoins le nom d'un aulre inscrit sur le faite:« Ros ego........ feci , tnlit all/!r honores !bAprès lclvoir aiusi manifesté les sentimenfs de re~grel et de vClIéI'ation dont nous SOlllUles péuéft'és àregard de Park, nous prions nos lecteurs de croireque nQus l't'garderions connne une espèce de sacri·lége d'~lever le moindre doule,la moindre discussionsur les ohservations qu'il apu faire de ses pro.pr(lsJ)(eux.Mais nous pouvons bien ne pasen .'apporter ..avec le même scrupulea.ll'X.qu'il nous transmet, surull simpJeiouï direà ces derniel's, nous avons le deoit, pour 1nlcttre ou les l'ciete.. , d'examiner commept ils sonparven.us à celui qui nous les donne, .• et.depf0powSel' lesil'aisonsqul, selon nous,.doivent faire 'douterde lenr ex.actitude.Usant donc d'un tel deoit. nous nous permettronsde dire qu'il est difficile d'imaginer une situationtPoips favorable pour obteuil' des renseignementsautheQt~que$,ql.J(:lcelleouse trouvait Park, deson propre aveu, dans la triste nuit qu'il nous ditavoil' passée à Silla. Il avait déclaré d'abord (page.181) qu'il n'entendait pas bien la langnefoulan,que parlent les nègres du royaume de Bambarra ;plus bas, il assure que le langage des habitants deSilla.lui pitrut différent encore de celui des peuplesd~ la .pqrtie occidentale. du royaum.e; dans le pas­~a&~ où. il pade. de son al'rivée à. Sansanding, i~15


2~6 DE,RNIÈRESREMARQUESavait dit aussi qu'on y faisait usage d~llne ~l..ndevariété de dialectes ~ tous inintellillibles pt:»:lrlui, etqu~il était ohligé d'avoir l'ecours au guide-interprètequi l'accompagnait depuis Sego. lequel ( ce qui estfort importat;lt à reIIIarquer ) ne le suivit pM jusqu'àSma; de sorte que , d~usce dernier endroit, il n'à.­vait poillt le secours d'uu interprète.Aiusi ,puisque Park tient ses renseignentetus surTomhuctoode quelques nègres de Si~la, quienastà plus de deux: cents milles de distance, nous neserions I)QS étonnés d'abol'd que ces renseignementsfussent faux: en eux:",mèmes; et nous tt'ou'feriOl\SlJloins étonnant encore que Park, qui n'avait alorlJle secol4lrsd'aucun interprète, eût mal entendu ceque les nègl'es {{u'il queslioDtlait ontvou'u lui dire.Dans le petit nombl'e des personnes qui ont voyagéen Afrique, il n'en est aucune, nous ne craiguonspas de l'assurer, qui ne soit en état, pal' sa propreexpérience, de certifier qu'on est toujours plus oumoins ti'Ompé par les informations que veulent biendonner les natm'els J Lamt nègres qu'Arabes, ouMaures, lorsqu'on les interroge: et comment pour..l'ait-on se flatter de savoir d'eux la Vél'ité, 100'sque,d'une part, ils sont Jlresque tous de la plus pt'orondeignorance, lorsque d'aiHem's la méfiance et l'inquiétudeque leur inspire la curiosilé des Européens,suffiraient seules pOUl' les .empèche.' de fai.'e un tableaufidèle des pays qui sont l'objet de ceuecuriosité1D'après tout ce que Park nous dit de ses relationsavec les marchands maures, il n'y a pas de


DE L'ÉDITEUJl ANGLAIS. !l27(loufe qu'il ne les ait trouvés lui-même très peu disposésà lui fournir des documents de quelque importance.Il fait aussi remarquer à ses lecteurs(page 214 ) comhien il eut peu de satisfaction surles questions qtl'il adressait à un marchand nègre,concernant les pays que celui-ci venait de parcourirpourson commerce.Au commenc?mentdu même,Journal (page 8), il donne, eu ces termes, un autreexemple: ~~ On me fit parler, dit - il , à plusieurs.. marchands .de ceux qu'on appelle slatees. Ce» sont des nègres qui jouissent d'une grande con­.~ sidératidn dans cette pàrtie de )"Aftiqne ( il était•• al01'8 sur les bords de la rivière de Gambie) , et•• qui venaient de fort loin dans l'intérieur des ter­•• tes; mais je découvris bientôt qu'il n'y ~vait guère.». à se fier aux rapports qu'ils me faisaient; car$'j ils se oontredisaient les uns les autres sur les)'j points les plus impol'tants (*). " Maintenant,(*) Les <strong>voyage</strong>s de Park fournissent plusieurs preuves de ees conti'àdretionsdans les docume.* qu'il recevait des nègres. Sur la foi. de~ques4unsd'eult, pare:temple , il avait dit,dans Je Journal de sonpremier <strong>voyage</strong>, que la ville de Jinnie était située au hord du Niger;mais dans celui du second <strong>voyage</strong>, il dément cette assertion, sc disantmieux instruit par la déclaration d'un vieux somonie ( hatelier) ,1iiÏ avait été sept fois à Tomhuctoo, qui connaissait parfaitement lanavigation du fleuve, et qui plaçait Jinnie sur. le lac Ba - Nimma.t< Ainsi, continue Park { Second rOjage, page 166 )1' nous ne.» verrons ptlS Jillnie en allant à Tomhuctoo •. » Sui;vant la mémoired'Amadi.:Fatouma, CènE! dernière indication serait IJOlirtanl fausse, etil faudrait en revl!ni.r à la pt


:228 DÈRNIÈ.RE8 REMARQUESn'est-il pas naturel de ,penser que si Park. avait faitun plus long séjour à SiUa , il aurait entendu les nè~gl'es de celte ville se contredil'e aussi les URS les autl'esdans leurs descriptions de Tomhuctoo ; en snpposanttoutefois qu'il eid étécapable de compl'endreleur langage, ou qu'il eût ptt se le faire expliquer:par un interprê.le~II n'y a pomlant d'atItre autol'ité que ces renseignementstl'ès suspeNs, donnés à P:wkdàns la viJJede SiUa ,pOUL' faire cl'o'ÏL'e que le gouvernement' dceTOl'uhuctoo soit effectivement enll'e les mains desMaures; et il nous semble que le lémoignagequ'ily a recueilli doit être, pour le moins, neutralise pat'ct::ux f1ûeuoüs pdtlVons' lùÎ opposer', c'est..:.à-dire,ral'ceux de tous les mal'Cba'll(l~inâtn~eS de la Bar;­harie. Nos lecteurs n'ont pas oublié que M. Dupuisaqil'me avoit' entendu dire à un grand nombre deces marchands. et même à plUsieurs sheiksonautœspersonl1ages~k gl'ande importall,ç~ .. accoutu:­lllés à faire le vQyage dJ..l ~911daJ1,ql.,l.eJ~, royaumede Tombuctoo est ,à tous égards, un état nègre.M. Jackson ( dans sa Description de l'empil'ed8Maroc) dit qu'il a reçu les mêmes déclar6tlons ;ctquoique cet écrivain paraisse ne pas s'être piquési l~()n s'en souvient, le guide que Park prit à Sansanding, pOlir sonmal,hcur ( voyez la n9te SI), dit, dans ce Mémoire : «( En descen~') dant le Niger, après avoirdépassé Silla, nous arrivâmes el) deu.,)jours à Jinllie, ,) ( Note de l'Éditeur anglais. )


DE V~DITEUR ANGLAIS. 229rôujoul'S d'une grande habileté dans Je choix. despersonnes qu'il questionnait, nous ne pensolls pasque sur ce point on ait pu le faire tomber dans Perl'euroToujoUl's est-il certain que tous ces marchandsde Barbarie qui traversent souvent le grand désert,s~accordent à ne point représenter Tombuctoocomme soumise au pouvoir des Maures; et l'ou doitd'autant mieux admettre ce témoignage de lem'part, que lem' vanité serait sans donte flattée depouvoir en donner un contraire. Mais quand nonsn'aurions pas cette raison de nous décider en favenrdeleurs rapports, pourquoi vondrions-nons en'crotreplutôt ce qui a pu être dit à Park pal' quelqnes l1ègresde 8illa , lorsque Park. nous prévient lui-mêmequ'il n'était pas dans un état de santé et de tranquillitéd'esprit qui hli permît de bien prêter l'oreilleaux di'scours de céux-ci ; que J'aiJJem's il entendaitfort peu lenr langage; et qu'au surplus, iln'y a guèee à se fier aux renseignements flui viennentde pareille sOlll'ce?Nous en avons dit assez, nous l'espérons, pOlU'convaincre les ]ectellrs, d'abord, qu'il y auraÏl del'injustice à rejeter le témoignage de Robert Adams,pour ce qui concerne.l'élat actuel des choses dansle royaume de Tombucloo , sans autre motif qtle laprétendue invraisemblance de ce qu'il en ràpporte;et ensuite, que les témoignages contraires,'recueillispar Park, sont d'un trop faible poids pour qu'onse décide à les admettre de préféreuce. Nous allons,~s.a'yer à présent de faire voir que l'anecdote l'aCOll-


23eDERNIÈRES REMARQUESfée par le vieux. nègre de SiUa peut fort l>ie'l\ êtr.vraie, eu égard au temps déjà reculé dont il pqrl~tiet que, néanmoins, les notions qui nous sout d~I\ées par Adams SUl' l'état politique du royaUtu6 deTomhuctoo, po",r l'époque très récente de SOQ;<strong>voyage</strong>, peuvent tout aussi bien être confortues à lavérité.On sait généralement que, parmi les peuples dqnord de l'Afrique, la tradition eL les annales écrites,conèernantles guerres de l'empire de NlarOG,s'accordent à établir que, vers le milieu du dix.-se~tième siècle, Tomhuctoo se trouvait au pouvoir detitroupes de cet empire, qui levaient annuellement,sur les hahitants nègres, des taxes eonsidéral>les,mais que ceux.-ci, profitant d'une circonstance favorableque leur présentait la diminution des fOl'·ces de leurs oppressems , par suite de quelqu'une deces sanglantes catastrophes qui accompagnent sou..vent la mort ou le détrônement des despotes de laBarbarie, parvinrent, dans le COmmCJICemeut dusiècle suivant, à secouer tout-à·fait un joug flue,depuis, aucun empereur n'a pu leur imposer de<strong>nouveau</strong>. Néanmoins, quoique JesMaul'es de Maroc,dont)a domination, à l'égard même des partiessllpérieUl'cs du Sahara, ne fait depuis longtempsque décliner, n'ayant pas eu la faculté del'essaisir au-delà de ce désert, à une si grande dis..tance de chez eux, l'autorité qui s'était échappée deleurs mains, on pourrait raisonnablement supposerque les Arabes de ce même désert, ceux qui ap.-


lU! t'I!lDITEUIANGL.ITS.~3:Jpla'tie:alle1llrt lli't11r. tribus les plus l'approchées de·'ft)ftlbuctoo,n'ont pas négligé de profiter des occasionsqui, de temps à autre, Oftt dû s'off:rirà eux, pour!atisfaire Jeull'amour du pillage, et pour aercer~nvel'S les .Il:ègres, leurs voisins, les dFoits de supérioritéqu'ils sont naturellement portés à s'arp~r li.l'ég:U'd deeette espèce d'hommes (*): etalors on~on..oeVJl'a que le territoire d.e Tombuctoo, "Ni t~che 8adésert,devienne souvent le théâtre des plus vifscoo­Hits, dont. lel'ésultat serait, tantôt l'établisse.lentD:l(lmentané des Arabes StU' ce te1'l'itoire, tantôtleurl'ellaite foreée. Ne voyons - )lOUS pa~ C7)N'il en estainsi dans le pays de LN.clamar, à l'ouest du rtiry'aumede Tombuctoo, dont la population nègre setrouve actuellement sous la tyrannie d'un chef debrigands arabes, nommé Ali, contre les hosliJilésduquel les rois, de Bamw.rt'a et de Kaarta. sont continuellementà se tenir en garde '? Le caractèré c.tla manièl'e de vine des Arabes d'Aff'ique sont tl'apconnuspour qu'on ne se pel'sua(le pas facilemen t qHetelle doit êtrela situation précaire de tous les diverspeuples du. Soudan, qUI ont le Ulalheurde les avoir("') M. Jackson nous dit avoir appris que les nègres de 'fomhllctoo,dans les temps qu.i précédèrcnll'occlipati,oJl de leur pays par les :MaIηres de Maroc, étaient sans cesse exposés aux attaques et aux dépréda.tions des Arabes de leur voisinage ( Voyez sa Description de l~elfpirede Maroc, in-4 0 • , page 25~ ), 11 est il présumer que ccL élat de c.ho.s~s aura repris son cOUrs apllès l'expulsioll d.ea Mallres~( Note dè l~É(lil(fflir anglais.),


232 DERNIÈRES REMARQUESpour voisius(*).S'il yaque1tluesilllervHlIesde pai~"il ne faulpas croireqtte,' dans Jeur.(,olJrte dUl'ée"l'héréditaire aniulosÎlé' s~étei~ne'. ,du côté des AI'a;'hes , ni que les nègres demem'ent exempts de toutecrainte. ,Les premiers rep11cunentils les armes et:l'evil:.'nnen!-ils victorieux., ils se m


DE L'ÉDJTEUR ANGLAIS.l'es défensives pOUl' se garalltird'une nouvelleinvasion,sans rompre les relatiôns habituelles du cÙml11erce.Ces observations expliquent, ce nous seUlhIe,la contradiction apparente qui existe entreJes renseignements que Pal'ks'est procurés et ceux.que nous donne Àdams. On voit tout·à-Ia-fois quecelui-ci a pu se trouver à Tombuctoo dans un mol11entoù l'autorité du roi nègre était l'établie, etqu'il a pu y voir venir des marchands arabes (*).La réserve avec laquelle nous avons dit qu'il fautrecevoir les notions que les naturels (le l'Afriquedonnent aux Européens, sur l'intérieur de cette partiedu monde, ne nous~abandonnera point dans le(*) Dans le second volume des Mémoires ~".r les opérations de lasociété africaine, il est dit, d'après un rapport du shériff Hagi Mo·llamllleil, que, vers ['année 1800, le roi de Bambarra rassemblauue puissante armée avec laquelle il délivra le royaume de Tombuctoode la domination des Arabes: et l'on doit remarquer que ce shériffdonne au roi de Bambal'I'a, dont il parle, le nom de Woollo, tandisque Park l'appelle J'lansong. ( Voyez la note 8.) (*)( Note de l'Éditeur anglais. )(~) N'est-il pas possihle que le shériff ait confondu le nom du roi de Barnharraavec celui du roi de Tomhuctoo, qui aurait été l'établi SUI' son trônepar l'armée du premier? On ne peut pas douter qu'en 1800, le nom du roi deBambarra ne mt ]J1ansOllf5, puisque Park nomme ainsi le souverain qu'il yvit dans ses deux <strong>voyage</strong>s, en l ?95 et eu 1805. D'un" autre côté, M. Jack­~on dit, qu'en 1800, le roi de Tomhucloo s'app:lait lPoollo. Ainsi donc, enrectifiant, à la lueur de ces deux témoignages importants, celtji du sbéritrHagi Mohammed,on ohtient une confirmatioll hien sa tisfaisall te de Ja possi.hilité de l'état de choses décrit par Hobert Adams, lorsque celui-ci déclarequ'en 1811 , il a vu à Tombuctoo nn roi nègre, du nom de lYooUo.( Note dttTraducteur.)


254 DERNItllESllEMARQUEffrapproehement que nous allons fail'·e el)·ee momentde leurs rapports, avec ceux. d'Adams, POUli' ce quiconcerne l'état de ]a population de Tombuctoo etl'impol'tance de çelte ville. Ainsi, malgré tout cequ'on a publié d'apl'ès eux, dans ces dernierstemps, sur un tel suiet ,lllalgrétoules les brillantespeintures que l'ima:gination de cerlainsauteurs s'estf)lne à tracer, et de la beauté des édifices, et de lasplendeur de la cour, ct de la civilisation très avancéedes h~bitauts, nous sommes fort enclins à nousfier e.ncore beau.coup plus aux. humbles descriptionsde notreAméricain,qui a vu de ses pl'Opres YCl.llL, etqui al)al' conséquent un grand avantage sur ces a~teurs, dont quelques-uns n'ont voyagé que dam~leurcabinet, dont les autres n~ont fait que répéter, avecamplificalion, ce qui leur a élé dit. Nous savonsbien, loutefois, que les assertions d'un siruple matelotne peuvent point fau'e une autorité, tout - à - faitdéterminante: sansdonle eUes ne sont pas elLemptesde quelqües erreurs; et 110US conviendrons que,parmi toutes les questions qni lui ont été adrefséesdans ses interrogatoir~s, il en était beaucoup quiportaient sur des mafières trop élevées pour qu'ilfût en état de bien comprendre ou cie répondre d'nnemanièresatisfaisallte.Anssi croyons-nous, par exem·pIe, qu'il ne DOW> sera pas possible de nous fairelme jus!e idée des nègres de TOlllbu~too, quant àleur religion, à leurs ll:lœurS, à leurs lois et àleurs connaissances ( s'ils en ont aucunes) , avantqu'un observateur plus instruit qu'Adams ne nous


J)!L~ÉDITEUR ANGLUS. 235ait éc1a,irés à cet égard pal' un <strong>nouveau</strong> rapport.Mais nous en voyons assez pourtant dans celui de oematelot, pOlU' prévoir que l'Europe finil,a bientôtpa,­revenir de loin SUl' ce qui a été débité, conoernantune ville si vantée par des gens qui ne la connais~saient pas.C'est ici le lieu de }'emarquer que le l'ang qu'oc..oupe TOimbuotoo pa,rmi les Q.utres "ilIes de l'inté..rieur de l'Afrique, et les ressources qu'elle pourraitoffrir au commerce des Européens, ont été singu.lièrement exagérés. Il paraît que ces exagérationsont lem' preluière souroe dan8~'0l1vrage (lue publiaLeo Africanus, au seileième siècle (*) ; et depuislollSelles ont été toujours croissant jusqu'au luomelltactuel; mais, pour ce qui regarde les espérancesde notre comlnerce, les écrivains qui coutiouentà nous entreteuir aujourd'hui de leurs séduisantesinstructions, ne veulent probablelnent pas s'apercevoil'que la raison qui fait que Tombuctoo peutparaître un marché très important aux spéculateursPlaUl'es d~ la Barbarie (la situation/de cette villeauxconfins du. désert, et par conséquentla possibi..lifté d'y aller et de revenir dans la même saison ),n'est VIus pour nous d'aucun intél'êt, depuis que,gl'âce .au zèle et au cotll'ageux dévouement de Park,une voie plus courte et plus sûre nous a été ouvertepour diriger nos entreprises commerciales vers lecentre de l'Afrique.(*) Histoire et Géographie de l'Afrique? ete.


256 DERNIÈRES REl\IARQUESIndépendamment de cette considératioH, il Y atout lieu de croire que la ville de TOlnhUctoo n'aplus, 11ar le nombre et la richesse de ses hahitants.,la prééminence dont elle a pu jouir dans les sièclesprécédents: l'état de choses dont nous avons fait ci·dessus le tableau, c'est· à - dire, l'opprQssion desMaures, celle de~ Arabes, les efforts des nègrespour secouer le joug, les changements fréqtients demaîtres.etl'instabilité des propriétés, ont dû. néces"5aire~enl la ftlire déchoir de son ancienne prospél'ité.Et, à ciet égard, ce n'est pas Adams seul quinous met en éfatde porter notre jugement: Park luinlême,à (fui plusieurs nègres l'ont représentéecomme la reine des cités dtl Soudan, nousassuteavoir appris. pal' d'autres nègres, que Haoussa,Walet, et probablement aussi Jinnie , la surpassenten grandenr, en population et en opulence.On voit, ail surplus, dans les deux relationsdes <strong>voyage</strong>s de Park, qnelques passages desquelsil l'ésl:lllerait que des marchands de la Barharief0ntlm commerce considérahle avec SeiJodireetement"en traversant le désert et sans passer à Tombuctoo.El) un mot, le royaume de Tombuctoo, qui, dans leseiziènle siècle, suivant Leo Afl'icanus, était lepIns puissant état de l'intél'ieur de ]' Afri~Iue , pourl'aitbien n'être plus, dans Je dix-neuvième, qu'unpays à derni·ruiné" tributail'e d'un autre royaumedevenu puissant à son tOUi', et dont Leo n'entenditpent-être jamais prononcer le nom.Un tel décrois.sernent de l'ünpor,ancepoliti'1ueet


DE L'ÉDITEUR.ANGLAI$~ 2:51OOn,lmerciale de Tonlbuctoo , doit nécessairementaV,oir produ~t un eftet corrélatifsur la magnificencetant célébrée des édifices de cette ville. Or, nousne croyons pas qu'on juge à propos de rejetcl',comme invraisemblable, ce que Robert AdamsDOUS dît de la mesquinerie du Palais-Boyal et desautres maisons, quant à l'architectU.l'e: surtout sil'on ..veut hi~n l'ecourir à l'ouVl;it\~e!de Leo, quidécritces bâtiments, tels qu'ils étaient de son temps, pres.que/ dans les mêmes termes qu'Adams employetI'oiscents ans après lui (*); et si l'on se rappelleC')Nous avons remarqué beaucoup de discordances entre les traduclionsqui ont été faites de l'ouvrage de 1.co dans diverses langues, etJe llassage dont il s'agit ici nous en présente un exemple. l,a vers\onitalienne dit simplement , qu~ « les ha~itations du peuple de 1'0m!:Juc­» 100 sont d~s caba~f!s/ou huttes. construites Cil bois et en lerre, et" couvertes de chaume. - Le cui case sono capannefatte dipali))1 coperte di aeta, co i cortiri di paglia. Il Mais les expressions dela traduction latine, lesquelles ont été liUéralf!mcnt suivies dans latraduclÎon anglaise de Pory , semblent peindre des ruines d'architectureql.li attesteraient que, dans des temps antérieurs, celle ville étaitbâtie avec pll.\s dCl'uagnincûuee 1 voici cese~prcssions: Cuj((S domusamnes in tuguriola cretacea, stramineis tcatis, SUNT JlIUTATAlii.~ Comme nous aurons occasion tout-à-I'heure de fdire voit, que, slirun autre point, ces traductions diffèrent encore de sens, il nous pa­.raÎt nécessaire de l'rcivepir les lecleurs que la version itaiirnne passepour être dc'Leo lui-même, auteur dll texte arabe.Ramusio, (lui lapuhlia, fait la d~claraliou suivante dans sa préface, en. pal'Iant deLeo. Cosi habito poi in Roma il rimanente dellavita su(', dore iInparola lingua icaliana e legffere, e scr;irere i e Irq-dusse questo SUI)libro , l'/leg~io ch' egli seppe ~ di arg,b() : il quai libro scritto da lui.


~38 DER:Nt:taES RnMA1\~'UESque Park nous représente les villes florissantès dèSego et de Sansanding comme n'ayant.que des mai·Ions construites en terre glaise, précisément de lamême manière que celles de Tombuctoo sont'dépeintespar Adams.Mais quel que soit le degré de coïncidenée quel'on puisse trOuyelo entre les rapports d'Adams etceux des autres <strong>voyage</strong>urs sur ce qui concerne lamédesimo> dopo molci accidente pet'I'enne nelle 1lostre mani; enoi, con queUa maggior diligenza che abbiamo pOCuto, ci siamo ingeniaticon ogni jedelta dijar lo venir in luce nel modo che haro.silegge. ( Voyezle ter. volume de la èompillltioh de Ramusio, intitulée1 Raccolto delle httl'igatione è 'Viaggi, 'Vefietiâ, 1588. ) -« Ill>4:'asSla les dernières années de sa vie ft ROl11ê; il Yapprit à lire et» écrire l'italien, et il y 6t ensuite, du mieux qu'il put, la traduction» de son livre arabe. Le manuscrit de celte traduction vint entre nos» mains par une suite de circonstances fortuites, et dès que nous en1) ft1mes en possession, nous travaiMmes à le l11ettre én état d'être im.» primé tel qu'aujourd'hui nous le présentons au public. "Si DoUS supposons rnaÎntèîlal1t que là version ratine a été faité directementsur le texte arabe, cê serail peut.ê(re intliquer la vraie cause dupéu d'accord qui règne entre les traductions; car il serait possihle,d'un côté, que l'auteur de la traduction laline eftt commis quelquesfalltes, par ignorance de la langue arabe; et, d'un autre côté, il sellourrait anssi que Leo en Cal commis dans la sienne, puisqu'il ne savaitqu'imparfaitement l'îtalicn. Mais, pour reconnaÎlre ces fautes, ilfaudrail pouvoir recourir au texte arabe, etno~s ne pensons pits qu'~tlle possède dans aucune de nos hibliolhèqtles llùbliques.Au reste, nous devons dire qu'après avoÜ' conrt'onté les traductions-,nous trouvons la frànçaise conforme à l'italienne, et l'ânglaise COnfOflll.i1101 latine. ( Note de t JJditeuf anglàl$. )


IlE L'tDITlUJl ANGLAIS. 2§9population de TOIllbuctoo, ainsi que sur lasll'ucturedes maisons de cette ville, il itnporte de faire re.marquer., dans la~eJation du premier., une pal,tièularitédont personne jusqu'à présentn'avaitt'enduuntémoignage positif; c'est ce qu'il dit de J'existenceIlz:urre nviitre ruuJigable etassez large, TOUT PRÈS DELA MÊME VILLE.Nous avouerons que la foi due àJ'hiswired'Ada'ms l'eut dépendre uniquement de la véritéde cette assel'tion topogl·aphique. On ne trou­.èI'ait pas étormànt que, sur d'autres objets, il eûte


2.40 D~RN~ÈRES .REMARQUESécrivains, qne la ville de Kabra, bâlie snr la rive;gauche du fleuve, est., en quelque sode, le port deTombucloo, et qUe les .deux villes sont éloignéesl'une de l'autl'c, soit de vingt tnilles, soit de douzemilles au moins. Nous ajouterons encore que .niPark, ni aucun autre auteur (y compriscelui deJatraduction anglaise, de .I...eo, .de .laqlldle nous par-.lerons plus bas) ne font mention e~pressc d'une cornmunicatioupar eau enlre Tombuctoo.et Je Niger.Adams, néanmoins, comme.nous venons fZléiadele dire, ne peut s'être trompé jusqu'à faÎre figlll'cr,dans sa description de Tombuctoo, une rivière qp'iln'aurait pas vue en effet. Il ne nous montm jamais)a moindre hésitation dans ses réponses quandnous J'interrogions sur cette rivièl'e, SlU' sa proxi..mité de la ville, et sur la marche qu'il fit pendantdix jours en suivant ses bords, lorsqu'il retournadans Je désert. Nous ne saurions donc douter (IU'iln'y ait véritablement à Tombucloo une l'ivière t.eHequ'Adams nons l'a dépeinte. Nous aHons examinel'maintenant si notre Opilli(}l1 1;1e setl?Q.l1ve pas confil'''mée, jusqu'à uo certain point, pal' d'autres considérations.Mais d'abord, quant au colirs de cettel'ivière vers le sud..,ouest, puisqu'Adams lui dOlll}eune telle direction, nous en tirerons deux .conséquencesdont l'alternative présente une égale pr;ohabilité:la première, que , peut:-êtr~ ,i apl;ès ~y()irpassé entre les deux. montagnes mentionnéesAdams,Ja l'far Zal'ah tourne bl'usquem~nt.,ausl1del se j.e.tt~.dan$leNiger, près de Kabra;la seconde,


D1!J"VÉDITEUR ANGLAIS;*I.e petit-êt~é aussi continue-t-elle son OÔl,Jrs ausud-ouest, pO'urse(Iécliarger,.à une grandedi$t;a1l:­~e. ,dans le lac JJibbie: en sOrte qu'il faudrait',dans le dcmier cas, se 1a fignrel'3UX liet,letplace duplus,septenfrionahdes; deux canaux (*)pa~~Jesquels,:Buivant,ce queJ1appOi'te Park. d'"apl'èsdesinfol'J11à"­tiousreçues ide q~lelquesuègres,.. leJt,tc~racuer'ai~Ieseaux/du·Joliba (Niger)k'tl:til'ont fOI'Oj'é.Nil\illeni. J'autre de ces couséquences ne Seraii'flt'('n opprl'"sitiônavec 1esrenseignemen!squi présentent Ka­'~J:'a01~Q.mtne·.servanl de portàTonlbucloo; Cal' s.iJ!llcon1lnnnica'tion; ,rle la .IVIllf . avecJ~ ·~ir."ise .fait. à travel'sle ]acJ,;Dibbie, .on peut vail;,en jetant uu coup-d'œil sur la carte ci-jointe, quelÏlnnleuse circuit. par eau .. l'on ~vite; en transf!0rlant. à dos de cl~alneanxJes;UlarchalldisesdeTo.n:t... 'io':.,.·"·,, ij ,,' :i: .,..... :::>,.hL.cted~àJ{all,~·lt.,cQ"!tl:;e~I'es'sont.ensuite. el1lb:\rq~.ées'f>ottrdescendnide Niger; etsiauconlraire Kaqra~e,t:ff'ttll?e située a.tlcontluent de/la Mâr Zarah et d\!Niger, son impol'tRr(ce, comme rendez - vous d~~) L.iStllppOs14!iùillc4Il'l!Iillàc, couslidc:ratlle; 1el (pide Diqbie, puisserejetercaJ1aUX qui, .après avoir couru séparément',p~nàJ!.nt plus de cent milles, finiraient par se réunir, nous pi1rah toutit-fait inadmissible:. du moins nous Ile J:>ensons pas que l'histoire géô·~grallhiqq~ du monde rapporte un seul exemple sur Irquel on pllisst:: fa" • La séparation des eaux d'uu fleuve cnplusielll's branches, quint autant d'embouchnres dans la mer, est un fait géologiquebtenconuu ; mais le cas est très différent lors1Ju'il s'agit d'Ulllac qui s.etf••vcsiavant dans .es ~ett(lS.


li'~~,fiERNt J!RE'S B:B1I14 R,QlUE:S;t'oules les IJÎl'ogues q111 l'c'l'ilol1tentla Mai".ftnh ~qilî ladescendentpol1r î'ul.viguérSUlt le'· Niger,soitn l'est, sOIt à l'ôdest ,SèCOb\loit'sads qu'iLstritbèsoin de 'lâdémÔbtrer.E~saY0Îlsà.preSètltdeprouvel' .', pal' le 'cpncorlrs-de qùelql1es aàtol'1tiés ,qu'on peut rel§ardercOl»meccrtaltl qù'iletisteèntfé Toinbuct{) et le Niger',soHsurt'ln l)oinl, soit SUt uu antre, tine cOJ!l'ltt1auicimonpar eaa.En pl~emierlieu, nous fCl'Ol1S remarquer>


i/ii~~ L'l~DITEÛR ANGLAIS. ~45~~~ clé di~tance d'uugrandlleuve , dont le cour'sJuiotfte tant. de déhouqh~si'p:eût pas un po~nt de con...taçl immédiat iivec çe tie#ye, 0rt avec une rivièreaffl.uetite.En ~ecoodlieu, y a de fortes l'aiso08 de penserqbe Leo Africanus, le sertI. éCI'ivaiu. qui nous aitdécritT


~44 DERNIÈRES REMARQUEScelle-ci, faite, comme nous l'avons déjadit, surune autre, en latin, porte que Tomhuctoo est (çà~)douze milles d'un bras du Niger. )) Les termes du.Jatin sont: In duodêcim miliario a quodam flu'-­violo sitllln fuit, quod è N igroflumine iffluebat.La traduction que Leo a ,faite lui - même en italien,selon le témoignage dé l'êditeur Ramusio ( voyezla note au bas des pages 237 et 238), n'est pas siformellement contrail'e à notre opinion; elle rendainsi le passage concemant la situation de Tombuctoo:vicina a p,n rama del Niger, circa a dodeci.miglia. Nous voyons, dans ces expressions,uI,Ieamhiguïtéquel'auteUl'de la traduction française a trèsfidèle.ment conservée ,.en éCl'ivant .. mt ~~ot, d'a~près l'italien: « prochaine d'un brasdu· Niger, en-)) vil'on douze milles (*). )) Ne semble+il pas quecesn~ots,(( prochaine d'un bras du Niger,~) voudraientdil'e H située tout près d'un bras du Niger, H et quel~!sdouze milles de distance se rapporteraient augrand lit du fleuve,? .Le passag~ dll cbapitresurKab"'a se trouveraitalors parfaitement d'accord avec J'antre, puisqu'ily. est dite et ici tons les traducteurs s'expriment demê~ne) qne (( Tombnct.oo est éloignée du Nigel' de)~douzemilles. ))c'!, wrilen in Arabicka antlIlalian ~ Joh.",Lli;O, a More,translat.(!d and collected bJ" .John. PORY! tatc{r of GonpilleàrltlCaius college , London, 1600,·(*)Édi!io~de Lyon,


IlE L'ÉDITEUR ANGLA1S.Si l'on v6111ait, au contraire, préférel' le sens qneJe Traducteur anglais donne au premier Fass~ge ,c'est·à-dire , si l'on plaçait Tombuctoo à douzemilles d'une petite rivière communiquant l:i.vec leNiger., il s'ensuivrait, puisque le second passageplace cette vilJe à douze milles du Niger lui·même,qu'elle se h'ollVerait à une égale distance des depxrivières. Or, serait-il probable que Leo, lorsqu'il a'Voulu, dans Je premier passage, indiquer à ses lecteursl'exacte position de Tombuctoo-, eût imaginédedil'e qu'eHe était à douze milles d'une petite rivièreinconnue et sans nom, au lieu de di;e qu'elleétait à douz~§;lnitles du Niger? Non, assurément.On peut dotl"'raisonnablement se persuader que,dans le texte arabe, l'un et l'autre passage ne pal'­lent des douze milles de distance (lue par rapport auNiger. Ainsi li nous aurJÎons raison decroil'e que ]apetite rivière, le ramo deI Niger, lefllwiolltS dontparle Leo dans le premier passage, se tro';lve toutprès de Tombucloo, et que c'est la :Mar Zarahvue par Adams.Ou trOU'\1'e,rapeut .être qp'Il10US nolis sommes livrésli sur ce point, à uue diséussion trop étendue:nous avons été entraînés par la ·ùonsidération dugl'and intérêt que présente une tellequeslion , llOOseulement sous le rapport du hut auq"uel nous l'O\llionsatteilldre, pour convaincre nos lecteurs qu'A.dams a pu voir une rivière ton.! près de 'fombllctoo,mais encore parce que l'·examen de cette questionlleut contribuer à dissipel' entièrérnent les doutes


246 DERNIÈRES REMARQUESqui, malgré les déclarations fort;nell~sd~ l?~r~tres~teM encore dans heaucoQpd'esprjts 51,11' laJ'éa}ifédu cours du :Nigel' de l'ouest à l'est. SiJÇl Ma,r~l'ahcommunique véritahlell1~ntavec le Niger ,~~tvers Kahra , soit pal' le l~c de Qjhhje, ,ap.rès arQircouru plus ou moins lonp• temps a\1 s,ud - .qy,est,comme le dit Ada.t1,1s,?Il.~,()n~QitalQrs lac~\1$e ,y.el'erreur .commisepar l.eo, qui P~ace l~ pay,sy.e Pinea( Ghana) à l'ouest de romh~lpt.c;w:err~u.r ..sibien démon~réepar le major Renne)l. 11,e,st •. ~Û!y.~ptque Leo n'.lliamais pOl,t,é ses pas jusque sur ~es,bordsdu Niger ,puisque ce vOyageUI' le f~it cqul~r del'est à l'ouest. Sans doute sa course s.e sera born~eà Tombuctoo; et la, v?yant que les;~~arcbaQq~911is'embar~[l1aientponr Aint;a4esc~1~Q.~i~ll~l~.couraptdu côté de l'ouest ou du sud-ouest, il aura .conclucette observation, que leur royage entier se faisaitdans la même direclio ll ;q,ue pStr ~pt;ls~9.U:entGiuea était à l'ouest de Tombuctoo; e,t, enco1'(~,qB~>le Nigel' coulait de l'est l'olfeit C}(*) Leo dit que les march~~ds Je 'rpmbuctoo s'embarquaient pourGinea, lJenda~)t la crue des eaux du Ni?Cf, dans les\Uois de Jnill9t,~o~tet septembre; c~_iui semble port~r à sous-ent~ndreque., dansles autreS mois de l'année, la communication, par eau, de Tomhuclooa'vécle Niger, m:lJ,?eut avoil' lieu, Il dit ailleurs, qu'à l'époque d.es itiôndationsdu Niger, les eaux arrivent par des canaux jusr{ll'à l'omhuctoo.Onserait doncfondé à croire, d'après ces.deux citations, que danslasaisoll des grandes chalç!v's , Jp. Mar Zarah .es.t à.SeC Su(/;' p1USiellfSn.oillts ict, comme Mams l1'a séjourp{,à';fomb,l.lctoo .que dans CJ!,ltes~ison , ce serait une r~isol1 ~~..9 c~pÎl:e~uss,i q;ue reyt- êll'e .ne lui. a-;..il,1.


DEU:tDITEUl\ ANGLUS;;t;41Nonstefmineron.s'ici ces remarques, qlle·nOtlSde~.irons avoir pu rendre dignes d'attenti9n, et quinOUS10). ( Noté de rÉditeur anglais. )) .... ....j ... ,... ...".:.•..•..:....;.•.J'.e) Cette note de l'Éditeul' ~nglaisfaitv.~it~u~'. mal~l'é toutes les probabllitésq\li, selon lui, devraient nous décider à regarder la Mar Zarah ,1\on lla~ GQJ:IlJD,e\lnbra~ d\l Niger, mais comme une rivihe affluente, venantd\l•. ~?r~Tes~ ...,~~lInm9i!IS il reconnalt ~u'Adams aurait bien pu se trompel' àc:etégll~'4'~~~'~tà ~oi, j~ pel'siste à ~enser~u'Adams eu l'flet s'est trompé,et que la Mar Z~rab l\'~st


!i48 DERNIÈRES REl'IfkRQ,UEScl' Adams, qui ne se trouvenLpa$ recommandées illeur confiance par des témoigna~esdirects,tels queceux dé M. Dupuis , acquiènmt pourtant du crtiditlorsqu'oules met à l'épreuve d'une comparaisoasouteuue aveç.les renseignements qui nous étaient,déjà veuus de diffél'cntes soUl'ces.Il nous serail facile·dedollher encore beau~oupd'exemples de cette cnuformité qui règne entre lesdescriptions cl'Adams etcelle~des autres;<strong>voyage</strong>ursqui ont éCI'it SUl' J'Afr'ique ,SUl'Lout si nous voulionsporter notre exameu sur ce qui concerne les mœurs,les usages et la manière de vivre des peuples l'épanquetel étaitle cours de cette rivière;d'autant mieu", qjl'il avait une fausse'$idée de celui du Niger, qui, suivant lui, serait de l'est à l'ouest,lV1ais, m'obj"ctera-L-on,si la Mar Za,a!. est véritablement un bras dn Niger, et si pal'conséquent elle a le même cours du côté de l'est, pourquoi les marcbands(JllÎ pal'raient de Tomhuctoo , dans leul's pirogues, pour se rendre au pa,ys(je Ghana, situ'> fort loin à l'est de Tombuctoo, se dirigeaient - ils donc ausud-()uest, comme l'alleste Leo; c'llIlt-à-dil'e, pourquoi remontaieut-ils Jecouraltt de la 1\:tar.z;"r"h, aU lieu de suivre ce


DÊt'ÈDITEUR ANGLAIS. 249dus dansfecentre 'de ce' continent. Mais ilfatitlaisser ce soin à quiconque voudra s'en faire unamusement; et nous né craignons pas d'assurerque plus 00 étendra les rapprochements, plus onaura de preuves de l'exactitude des observationsqu'Adams a pu. faire dans son <strong>voyage</strong>.Finissons donc, en disant, pour dernière remarque,qu.e les l'apports d'Adams,qui confirmen~leinementce qu'on avait déjà lieu de penser à l'égardde l'intérieur de l'Afrique, nous donnent tout à lafois de grands motifs d'encourageme,nt, si nousvoulons cont.iuuer de DOUS livrer aux entreprises quiont pour but d'y porter la civilisation, et la justecrainte de rencontrer des obstacles presque insurmontables.Comment en effet ne pas éprouver cesdeux sentiments contraires, lorsque nous voyons,d'un côté, le naturelgénéralement doux et pacifiquedes nègres païens du Soudan, et leur conduiteassez amicale envers les Européens,. del'autre côlé , cette sorte de muraille de séparation,qui semble tJlevée entre eux et nous depuis l'ori..gine dtJs$îlJeles, par le /jenre de vie anti..- socialque l'habitude de l'esclavage afait adopter à tousles peuples de cette partie dle monde?


PllEMIER 'APPENDIC~~puMil\[OIllE. ~on~elZ.tl.nt4es r:e~k.ePfJhesslf,r lanavig;s"!,iondy,. h,qlJt ljilJer: 1 etc/es l!ues pour un tit{#-:hlissementç~l(J.m~Pr:.c~qt, qp, point qji ce j/;r:li.ltVI!j. flm:y.rne/1,çC 4 fili~ Pf!':r ~tn fl;rni derf;i/itelff anglqy,rnembre 4u,.9~mia:afriQai/ll,.,fie ~q'lClre.f. ..une époque où Je projet d'introduire notre COIn·mel'ce, avec les bienfaits de la civilisation, parmiles pe~lples de l'Afrique, semble occuper sérieusement)anation britannig(le et son go~vernemerii,il Ilonscstpermis, lorsque nousvoyôns l'aire lesexpéditions qui ont pour objet" de se procurer (Jesrenseignements sur ]'intérielu" si peu connu de c~v~ste contil1ènt, il nous est permis 1 disons -nous,d~~~t~~r~rque Jerappo.rl 'suivant, surTombuctoo et5!lr la;,~av,j;~~tj;0l!(l~~,,~:,~~~;,~,,~:~a)~~a, ;~e


~""1!:lM:I~R AP~~NDJG'li· @3If( ,Apr~s hi~p peS' dit qqelque ,chose; mais je m'en rapporte plUl~t)} .il c~ dernier,~ qui en est tout nouvellement an'iv~.)} Çe vpy,ag.~llr l;Q'~ assuré #l,u~les h~timents fllli>, pavii,uenJ; sprlf/-~:~~i~r~.4~ ~Wl1hu.ctPo n;e .v~ens,nent poinl de lagr,an4'r 1))cr (deJ~grli,\nde riviè­'5 re) ; q:Pe ,Ce sont.desbâtimellls constl'uits à TOm­"P,l1c.loP? qui so,Qt cousus ~ soit avec du cordage,,}s


!lS2PREMIER APPENDICE~,> toutes sortes de marchandises ,des étoffes et dess> toiles blanches; q'ue ces carâvanes ne sonfcom­).J posées'qne de chameaux; qu'elles s'arrêtent à" une demi -lie8.e 'tie Tombllctoo; et que là les" gens de Tomhuctoo vont achetet' les marchant>dises et les apportent dans la ville: ensuite, qu'ils" arment leurs bâtiments pourles e.nvoyer à Gen­» né (Jinnie) , qui est une autre ville sons la dos,mination de Tombuctoo , et que le$hahitants den Tombuctoo y ont des correspondants. Ceux de" Genné arment à lellI' tour leurs hâtiments et yJo, ineUent les marchandises qu'ils ont reçues des" bâliments de Tombuctoo, el ils leur font mon­" tel' la rivière plus haut. Il est à remarquer qùe la" séparation des deux rivières est à une derni-lieue" de Genné , et Genné se trouve entre les deux" rivières, comme une île. Une de ces rivières" conrt dans le Bambarra, et l'autre va dans le" Betoo, qui est u~ pays habitê par un peuple rou­~ ge~t~~)~~ui.faitsa~scesse la g~erre .. au Bam-·»'barra. IJorsqne li;ls gens/~e. ce ..peuple font la" guerre au Bambarra • ils sont toujours ciuq mois" dehors. Lors(jue les barq~les de Germé ont rernon...)' té la l'ivièrebien avant ~ elles trouvent la chule de,> Sootasoo, où eUes s'arrêtent et ne peuvent plusss passer. Là, elles déchargent leur sel et leurs mar­» chandises, et on les porte au·delà de la chute, à,s dos'd'ânes et sur la tête des nègres. Là ~ se trOntsvent d'autres grandes pirogue.s ~qlle les hOlnrnes)) de Genné prenuent à fret, et ils .contÎnnent Ele


P:RE~IIER !PPENPICÈ.î~l'emonterla rivière avec ces, pirogues jusque cht!z~j les Mandingues, qui s'appellent Malins, et qui)j sont proches de la roche Gouvina, HLa personne à qui ce rapport fut fait y ajoutait laplus grande foi, nonseulélllent .parce qu~elle connaissaitles talèntset le caraeteredu <strong>voyage</strong>ur, maisellcore parce que, durantunsé.joul' de trois ou quatreannées au Sénégal, eUe e!tplf;l~


254 PRÊMÎÊii APPEN:6ICE.» les paje~ènèôfepFûS' chet atii nüù'~lîandslfçJ'in-)) nie (*). )i .Mais si le rappod dont if s'agit est de la mêmeeXactitude pour le reste, trous devons croire que leNiger est naviga'ble , ~riremontant! vers l'ouest,bea~cot~p au-delit a~Ec)i~ti~~(~e~n\~~~e..ait sàna~vigation, suivaut i tou'tes les c~~'fesr:9~~nolls a"o,11'$jusqu'à présent sor .. celle patlÎ"e' ~ê~1!~'iq~e;iëtilné paraît.pas q~'a~cunea'tit?rtté fOI1ibattè;cétt~?~i.liron ,ex~~t~cc qu~ dit lC'major 1ten~~n: d~ ~üélqttèsinfortnatio1is qtd auraient été données:à PàtR~lorsqtte cehli;,.ci passaU lt Kilrltâlld, en l\évênaîÏf déson premiet< voy~ge', e~dès(fttêl1ésiil rêsül1tera'j't ,.~~~)a sÔilrcc"d« Nigcf·~'~~ •. ~r()ig~é~~é.~ete~~!~~fgü~de sept journées de marché, vi#ps te sild IH sud:-ouest li peu près, cequi ferait cent huit milles, selônlés calculsdé ParK (~~). te.mafoI' ReIlDèll a)otfté quélé pays oùlesl1cgresdeKa: i;t:lflacètHla SOdl'Ci~&ï~fleil.!~, .~st~ppeJé p'a~ ettx Stln~.afl~·e~ il p'ense quec·est .ceJtfi;qui.~~t ."!~//8 1~s,~~rU~sd~. f)atl..ville, sous le nom de So àtït nous, de il:tJesnl1ôrrnatIOns-e· '. .ne metllen'.' .' f guel'e .'. ." qu oll ,. s'Aty ar'rbè ,pùisqu'eÎles lIé viennent qtte de qttêJqdèS h661rrt~sigriorànts ,qui, ainsi qire l'o'bservE! Pal'K (~JI.~y~(*) .gecond Pdyageilè Park, in·4"" pagtî ~:W6.Pi'èrnièr Vdjrzgè'. Appenàice, paSé':iIiv.·lliùÎ;, page 2 ( 4.~('*)


n~l\fIEl\ A"P1ENnt€'p! ~'5~l':Ofàgent:.uuiquement pOl1r leIlr uafic ,~trte forltrère de remarqups sut 1e coUrs des riviel'es:, naüpltls qo:e sur"tout autre objet de rediel"ches g~o'gra~phiques. D'un autrec~t~,les f'àisons dé croire quë"Je:lNi~r est lliflYigll'Me à~ une tl;~S ~l"atide disfal1te au;.dessus deBa~1flll,hoà, p'èt,\vlê1lJ&':sétl-ahvêr mêmechmk Jes l1&lati~s de Park, ët:pàtrHcftJièrerrl"en1dansneUes ~ 809: ~~lld .oYà\g~1rql!ttJktbelâ êltHé qUiacebmpà~bec6S:Fè}â'tii)l1s'!;awb}1!: ~hloti fteilé COnkaire.{)'6sttiè'ttl!U~b(:1ns ~lihrls't~éBer dé fàÏt'écompileSdIfe'.L~au;tet1l';m.t: ~f,it mttbbSoHf:qffe: 'bb'tis "cltthtnéh':'_'Sdèe M(hUélh,p'âtJed'uHena:v(~dtiori ires rt~J"'f1~1Jéeqtteles marchütlds llef;l'esfoDt '~tl rèmpt1làl'Ù }(. Ni­@el'; ~p)'ès avoir dépassé Jà'chble de &(Jotasoo, et quiles conduit, dit.il, jusqUe tillez' Jlés: Mâ~iiiJ, 1~llpJe'


P,!ilôPREMIER APPENDICE.trait déjà s'approcher de la véri~é, .en œq1.l'il estCertain que le paysq!J'babi~entles diverses \nationsmandingues, touche presqtiIe ., pal' .sa frontièreor,Ïentale, à Bammâloo; ma.is aucune de nos cartesne représente le Niger de manière à faire crqiJl'eqll'il soit navigable .~l;1."~SSl.1.s dècc.dernie.. endl'oit.Cependant Park ,quiH~H~l'l\~.~~"lllèpàrtdelachutedeSootasoo, .nous dépeint le$l'alJ~des.,qui Sontprès de BanlmakoqJtWt~rmes d~~J·).'0~sl,~squelsonpeut juger que ces rapides et ·la chute enqUlcsbionSc?l~t la mêulechose (*) ; et il dit que, dansla saisolloù. il se trouvait alors (21 août ), la riVièreétait.na·vigahle même à l'endroit.des rapidt)s (**). On doitconclure de là qu~ ,dans les autres saisops ,le pas...sage des rapides es.tiUlpljaticf;lole\ :ppl;1vlespirogues.,soil en remontant, soit même en desceudant; cêqui représente .bien alors la chltte et le portage dél)eintsdansnotre ·w,apnscrit. Il paraît {uème quedans le temps des hautes eaux, ces rapides ne sep\ass~~t.r~i~tsallshea~c(~ll~ de diffic'~hés; ~arParkdit encl'5l'e


PtŒl\HER APPENDICE.'},57lenir le plus pres possible de la rive, néanmoins leoourant qui l'enfmînait était si violent, qu'il en futmalade (*). Quoiqu'il en soit, ce passage des rapides,dans tme saison'ou dans l'autre, fait nécessairementsupposer une navigation qui a lieu au-dessusde Bammakoo.Le Major RenneU , qui paraît avoir obtenu, dansses entretiens ilvec Park tdes informations géogl'aphiquesbeaucoup plus étendues que celles qu'onpeut !t'ouver dans le Journal du premier <strong>voyage</strong>, ditqtl€;le.Nigerne commence à devenir navigahle quedevant Batnmakoo , ou quepeut-être ne peut-on leremonter,par une navigation non interrompue, quèjusqu'à cet endroit (**). Cette demière opinionnous paraît plus juste que j'autre; car elle ne s'~lèveni contre la prohabilité d'uue navigation andessusde Barpmakoo , du moins dans la saison desgl~andes eaux, ni contre.a.u fait prouvé par l'expériencede Park, dans solf second <strong>voyage</strong>, o'est-àdire,le passage des rapides par des pirogues qui,dans cette même saison, descendent le fleuve.Il parflÎtaussi, d'après ce qut:\. dit Park, qu'à unecertaine distance au·dessus de Bammakoo, habiteUn peuple nombreux. et commerçant, sur le territoireduquel se trouve la ville de Kancaba ( Kaniaha,suivant ~es cartes), où le marchandl(arfa'-(*) Second r oyage, pag~ 258.{'",..) PremierJTo,yage. Appendi~e,page xliv.\


PIH':MIER APPENDICE.Taztraachetait les escla~'es qu'il amenait en.tuit:_aux comptoirs des Europêens sur les bords de lcr;;mer (1+-). Cette ville est représentée comme nngrand mal'ché d'esclaves, et le major RenneI},.sans doute d'après ce que lui en a dit PInk, la placesur le bord du Niger (**). La plupart des escJave9~qui se vendent au marché de Kancaba v,ieltnent dupays de Bambarra. Le roiMansong " ajoute Park,afin d'éviter le dangerqu'il y aurait à garder tous sesprisonniers à Ségo, ainsi que les dépenses Cfu'iJs luioccasionneraient, les envoie de différents Cillés,par petits détachements, pour êtl'e velldtts, pFintipaIementà Kallcaba où ils arrivent Cil pirogues,.et où s~ytrou"e.poul'l'ortJillaÏtre, une rélKlioll C9cIl":sidérahle d~acheteurs.Mailllenan1 Oll ne peul sopposer que tous ces ache..teurs, qui affluent au marché de Kancaba, s'y l'en..dent eux-mêmes des palt situés au-dessous des'rapides de Bammakoo;pal' pourquoi feraient-ils uneI!lavigak~ péllibie, eu reDloutaut le flell·,,·e jusqu'àune si grande dista·nce, tôrsqu'ilscaL'll'aieut plus PFès'de chez eux: Jes marchés de Ségo etde Sansauding? Ilfàllt donc que les esclaves, transportés ainsi à Ka1\-­caha, n'y soient enveyés qtle penrêtrevendlls à dfesgens qui descendent le Nigel', d'un point encoreplus rapproché de sa. sOUl'ee que ne Pest cette ville:(*) Premier Poyage, page 27rJ..t:r*> Ibid 1 catte dll majollR:e1ll)elf..


PREMIER APPENDICE. 259èequi démontré de plus en pll,1s que JeftètlV'e estnavigahle fort au-dessus des rapides de Bamnlàloo.Comment en effet pottrrait-oil croil'e que le Niger,qui, suivant Pal'lt, a pOUl' le moins un mille délargeur vers :8ammaloo, et dont la navigation surce point ne se trouve interrompue que par une causéaccidentelle, par une cataracte, tie sel'ait plus navigablediang' toute sa partie supériéUre ? Cornrneitferoif1'léaUssi que ce tTeuve, qui, 111ênlè devant Dammakoo,comme nous l'aN>tenons encore de Park,estl'Jius J~œge que le Sénégal ou l'a rivière de Gambic,dtlns leurplus gran:de largeur, n'tiurait qu'uneou'rs de cent nuit rhlllesgéo§raplliqtü1$ depuis Sa'source, en descendant vers Kamalia , ville très voi...sine de Bammaltoo, et que toutes ses eaux, jusquelà,lui scraient foumies parudè vallée dé quaranféou cirlquaiH~·mi:J1cSl "d~ dlànrètre setiJclnent, telleql!c la représente la cartedl1 second <strong>voyage</strong> de Parl;lorsque le Sénégal, d'aprèsJa mênle carte, parcourtune éteudue de pays de six cents milles ( de beaucoupplus, si l'on mesurait toutes les sinuosités)';dépuis Je voisinage dtrrodJer de Gouvi~a jusqu'àson embouchure" ~lrIht'squ'ifreçoit co~sHünm~nt,de droite et de gauche, (reS eaux tributaires, dontle lit remonte jusqu'à cent cinquante milles, plusou moins?Si l'on s'eu rapportait aux cartes qui accoOOpà­~nerit les deux: <strong>voyage</strong>scfe Pat'k, il fatldi"aÏf &lenpourtant regat"der commê cerlàin que la cJîa.ine d~ttlOlltagnes d'oitparteùt lèSsoûrces' d1J. Sérl~gar èt de17"


260 PREMIER APPENDICE.la Gambie, s'oppose à ce qu'on porte plus loin, ducôlé de l'ouest ,celies du Niger, qui y sont placéesde l'autre côté de ces montagnes: mais en lisantavec attention le texte du second <strong>voyage</strong> ~ on trouvemde justes raisons de penser que les auteurs dela carte qui y est jointe, sont tombés dans quelqueerrem' provenant saps dollte de la viei1Je opinionsuivant laquelle le Sénégal et la Gamhie devraientleurs premières eaux aux. nlOntagnes de Kong. Ilparaitrait, selon nous, qu:,il y a dans ces contréesdeux chaines de mOl~tagl1es bien distinctes, commençantl'une et l'autre aux. monts Foota-Jalla : lapremière, celle des montagnes de Kong, qui passentpour être les plus hautes de toute l'Afrique,s'étendraitdu côté de l'est, mais en formant d'abord uneligne très courbée vers le slld ; la seconde, par uneligne pIns droite, et avec une progression dans sonélévation, se porlerait aussi à l'est, jusqu'auprèsdes montagnes de Koncod~o, ~~/elle tournerâitensuite au nord et au nord~guest, en dépassantToniba.C'est cette dernière .chaîne de montagnes, quePark traversa près de Toniba, qui produit touleslespetiles rivières dont la réunion forme le courantdu Sénégal.Nous n'avons point de notions positives sur lessources de la Gamhie;maisil est à présumer qu'ellespartent de l'endroit où nous venons de direque cam·mencent les deux. chaînes de montagnes du côté del'ouest, en·de~à. des mOllIs Foota-Jalla. Cette idée


PREMIER APPENDICE.nous est fournie par ce que dit ParK da ns deux deses leures au président de la société royale de Londres,sir Joseph BanKs. Dansl'une, datée de Kayee,sur la l'ivièl'e de Gambie, 26 avril 1805, le <strong>voyage</strong>urs'exprime ainsi: f( Le cours de la Gambie n'est cer­») tainement pas aussi long qu'on l'a jusqu'à présent») marqué sur les cartes (*).;, Dans la seconde,écrite de Badoo, près de Thmbacunda, le 28 mai1805, se trouve le passage suivant :.,~ J'ai porté trop)} loin sur ma carte ( celle de son premier <strong>voyage</strong>)») les sources de la Gambie; je viens de reconnaî:"» tre presque tout le cours de cette rivière, et je» vois ici, par la petitesse de son Jit, qu'eHe ne)) peut venir d'un point aussi éloigné dans le)} sud (**). » Si nous rapprochons donc les sourcesde la Garilhie du lienoù Parkccssa de la remonter,c'est-à·dire, cie Badoo, il Y aurait toute apparencequ'on les trouv~rait à J'endroit ci- dessus indiqué;au lieu que si on se les 6gure beaucoup plus reculéesdu côté du sud ou du sud-est, comme les carteslesl'cprésentent, on ne conçoit, plus que ParK ait pudire qu'il venait de reconnaîtl'e· pl'esque ,out l~. "' ;acours de cette rlVlere.Park, en quiuanl les bords de la Gambie, marchevers le nord-est; il traverse plusieurs rivières, «:lI Îlarrive à Dindikoo , située au sommet d'une mon-(*) Second rayage) page 62.(*") Ibid. , page 69'


Pl;tEl\UER APPENDICE.tagne :là , il décrit avec beaucoup de soin la PQsi...tion de la branche de lnonlagnes à laquelle tienteeJ]e·c~ , ainsi que le spectacle imposant{lui s'offreà sa vue, lorsque les habitants lui ruootrent les pré"cipices affreu~ qu'ils ont SO~ls les pieds, et, au-delàde ces précipices, une Yl,\~te plaine., couverte defa·J'êts sauvages Il qui se trouve entre deux rh'ièl'es, laFalemé et la riviere NQire. " Cetle plaine, dit-il.,~} IVe paraît avoir .à peu près quarantell1illes dl!~~~ tendue., du Dord aU sud; eHeest bornée, du côté)} du sud, pat' nneautre branche de ll1eutagnes,,) qui ont la même direction que celles de Konke")} doo, del'(Jst.à l'ouest (*). »01' les auteurs de lacprtl1 qui acep~pagne ~ .s~cond <strong>voyage</strong> de Parkcoptredisent le te~te, d',une l~ièl'e bien remar­(lJlable, cn donnant à cette autre hranche la dit'ee.,..~koJ)dUr norcl au sud,. et sans doute c'est llaree;.Cl1;l'j}s .out vO~dtlplacel' au-delà,ic.omme ils l'on.tlai.t, la .souree .des A1i((ére1il.tesrîvi.€l.œsql1i, par leur:1iunion t'fo),;R)ell'~i:JeS.~né.i;al\"i:~;J;~S~ suivaJlt littél';.)lementle tex.te., m~us YOyoIlsqIJe la plaine, k~ua~ÇlI;lte mines d'élelldue, compriseel)tre la. bl'anchedes montagnes de Dindilooet l'3'llt,rebranch.eyeJ;li).»J; dpi'(J$t Li lQM~t, est Sllf6s3nte pOlIr donnercours ...~ lOJlles Jes rivières dont il s'agit,et (fui f~"reQ.t Jl'ilYeJ$'sées par Parl,


ptl\!EMIEl\ APP.ENDtctt. ,,~La première de ces rivières estcelledeJ!alemé,que Park avait déjà passée à Madina (*); il mepa,:le ni


264 PREMIER APPENDICE.t, d'envil'on deux pieds, et le courant peut·êtl'e det, trois nœuds E*). Suivant tonte apparence, lorsde ]a grande Cl'lle des çaux ,>le courant est b~aucoupplus rapide ;cae on voit, dans le premier<strong>voyage</strong>, que Parli traversa celte même rivière àraide d'une espèce de pont t'armé de deux gros al''''bres abattus en sens contraire; et il remarque({ue, tous les ans, à l'époque des gl'andes eaux, UUsemblable pont, jeté sur ce passage, estemporté parla violence du courant(**). L'une et l'autre relation,mais la pl'emière plus pal,ticulièrement, i'eprésententcette rivière comme "coulant au pied d'uue>} chaîne de hautes mOllfagoes(***),à travel'S un pays)} presque toUjol:trs hérissé d~ rochers et d'aspérités,H dont l'aspect, dit le <strong>voyage</strong>ur, ne peut être Coin.» p~H'é li rien de ce que j'avais vu jusque-là (****). >sElle forme par conséquent beaucoup de sinuosités,ct ellé reçoit les eaux d'uue infinité de torrents: ensorte qu'il n'est pas surprenant de la "'oir porter despirogues à:K.e~~~·~rn~,.. qll.oique sa source ne soitpas fort éloignée{1.él~)fcar.. après tout, ce ne peutêtre qu'uue petite rivière, puisqu'elle n'a que deuxpieds d'eau en temps ordinaire, et puisqu'uu ponttel que celui dont nous venons de l)arlel' suffit pOUl'la passér.(*) Second Voyage, 1Jages 193, 194 et 195.(**)Pl'emier Vorage, page 338.(***) Premier Yoyage, page 34 o.(***'-) Second Yoyage, pag. 192; el .Rremier Yoyage, pag.531.


PH'EMIER APPENDICE.2ô5La qllau'ième se rencontJ'e à peu de distance deMadina: les cartes la font sortir du confluent dedeux autres nommées Furkomah et Boki, et la.rapprochent beancoup de la na-Fing, p*Ot1l' la largeUl'de son lit comme pOUl' la longueurdeson cours.Topt ce que Park dit de cette IJrande rivière sehorne à ceci: (( vers Park ;(*) Second rayage, page 197'(**) Premier rayage, Appendice, page xix.


':.165PIŒMIER APPENDICE.théorie qui se ,trouve pal'fa!Ï4lement d'accord aveC'1101re propuedescription, et d'après laquelle nousne pOJlvons concevoir pou!rquoinéanmoius le major"sur sa carte, fâit venir la Ba-Fing., et autressoul;ces du Sénégal, de si loin, du c0;tédes mQutaguesde Kong, D!i, pom'quoi il trace dans la dÜ'ectiondu nord an sud, ~ll la prolongeant jusquevers ces moutagnesde KGlilg, l'aliltre chaîne defUontagnesql.le Park, qui les a sihien ohsenées des11alltetlrS de Dindikoo , dit être rangées d.e l'est ill'ou!est. No!lltsavons vu cléjà que la 'Chaîne plus aunord, cene de Conkodoo ~ s'étend aussi de ,}'est àl'ouest, à environq.uara,nte mmes de distance de aa:prelnière.Park ~ forcé de faiœ lllU détonr pmu' éviterle désert de d al@nka., la perd de voependantnu temps; mais il la retrouve à Toniba, suiv:anJtceDcore la même direction de l'est à l'ouest, puis-­:qu'illatraverse en .marchant à peu près nord etsud (*). Or, nous evous démontré de notre mieux.!qDel'espa~deterrain; .deJquarall te milles ûe )art;eur,qui setrou'V'eiitDk'e les,rtemc. cnûnes , est suf..bsant pour donner cours à des rivières aussi peuconsidérables


PREMIER APPENiHCE.!1a:tJ,frès foudée, il y ~urait impossibilité àoeque lesl'iviéres ci. dessus décrites ,ousetille111ent l'uned'eUes, vinss~ntde plus loin dtlcôlédu sud OUdll.sud-est; car la valléeqn'elles parcourent est fortélevée et sua Wlepente trèssensihle de l'est à l'ouest.au lieu que, pll1sau sud, la pente est toute oppo..sée et le terrain beaUCOlJp plus bas(*)..Il résulte de l();ut ce que nous vel1QuS dedil1e,qu'au·delà de ces montagnes œù: sl1tent lo.s sources.dtl Sénégal ,et dOQt la chaîne s'étend, non du nordau sud,mais de tes' ~ l'()JJtelt, $a trOtlVent de trèsvastes plalluils .qu.i vo'Ut~aus leswA ,jll$qu~aUx. montllgucsde K.Ol1~. Or ,s,uiv'ltnt l'opinion de Park, le;Niger coule dans ces plaines (**) ; il nons le repré­$el~1e comme y étallt4éjà ·c


:168 P~EMIER APPENDICE.juste l'étendue de ces plaines du côté dé' l'ouest, nil'endroit d'où sortent les som'ces du Nigel' , ni lepoint où pOtInait commencer la navigation de cefleuve: il ne parait pas qu'on ait encore fait aucunerecherche à cet égard, malgré les pr~babilÎlés dugralxl avantage qui s'ensuivrait pour le progrès denos découvertes et de notre commerce dans l'intérieurde l'Afrique. Mais il ya tout lieu de croire quele Niger, coulant ainsi entre deux chaînes de montagnestrès élevées, qui lui fournissent uneimmerisequantité d'eau par ~i1le'et mille ruisseat~x divers,doit être navigable bien p'Fès de ses sources; et alorson conçoit la vérité du rapport de noh'e interprètè:u'abe, qui le fait rernôntersi loin dans l'ouest parles pil'o~ues de Jinnie,. rapport conf1rrné, comme. nous l'avons renlarqllé plus haut, par ce que ditPark de lit navigation de~ pirogues de, Bambarra jusqu'àUgrand mal'ché de Kaniaba.ou Kancaba. Onpourrait peut-êtreaussi concilieravecpetétatdechosesles renseipp.émen~~qui ont,.été donnés à Park parles nègl'es de Kamalia,. car il est possible que versKamalia, Je Niger,en continuant son cours de l'ouestà l'est, reçoive une rivière moins considérable, venantdusud,et dont ces nègres auront faiL la descriplionlorsque Park les questionnait sur le Niger(*) ; au lieu que si èeHe rivière était vél'itablementle Niger, le fleuve alors formant un angledroit avec la chaîne des montagnes de Kong, n'au-('*) Voyez ci·dessus , page 254..


PREMIER APPENDICE. 2.69ra.it plus qu'un cours en effet très. borné depuis sasour


2']0PRENfIER APPENDICE.pédition vers le sud-est, pour reconnaître les sourcesdu Niger; enfin, après avoir trouvé ces sources,on marcherait SUl' les bords du Niger jusqu'à l'endroitoù il commence à être navigable; et peut·êtrepourrait - on f"Ûuder 3f:1ssi sur ce .dernier point uneomptoirqlli deviendrait d~lnreextrême importancepof:1r l'extension 'de nos entreprises.La possibilité de nous établit' ainsi du côté dessources de la Gambie, ne peut faire l'objet dumoindre doute, puisque nOus avons pOf:1r" ex.emplè'lefOrb ~IJ.-Ji(!j$eplt, que les' Français ont construit,il Y a déià grand nombl~e


PBEMIER APPENDICE. 2171,nation, les traitaient avec amitié et protectiott, parceque ce eommerceleur proeurait à eux-mêmesà'egrandsay,antages; )a navigation du fleuve élait pat'­faitemenl sQre,et les,officiers de la garnison ,vi..vaient dans la ~ei.JJ,eure inlelligenee avec tous leschefs llègres des envil'ouS (*).(*) Cet exemple, qlle cite l'auteur anglais, est en effet digne de remarque.11 y aplus d'unsiède que les'Franç:is ôm formé leurs établissements,du Sénégal; et" à l'époqtle où ils les fo·rmèrent , il Yavait déj~plus d'lin siècle que leurs navires fréquentaient cette parfie de la côred'Afriquc,pour y faire le commerce, au moyen de petites embarcationsqui'~emonta~ent leSénégaljusfflià~alantlJ 1 iJcÎactüéIJernem eutreles mainsla relation d'un TT6j'digef18 Claude Jannequin, sieur d~Rochifort - Chaawn7l(J;is, imprimé ~ Paris en 1643, et contenantdes détaih asse~ curieux SUl' le SéllégaL Cc <strong>voyage</strong> eut lieu cn 1657 ,stIt un hâtimenVparli de DieppeL,ilb roi'LouisXIU alétS' régtlltlltl" Jannequindierit, en style du temps , sa; navigation pour remonter lefléuve, les difféJ.'elltsroyaumes qy?i\ trouva SUI' .sa' l'Oule, les mœut'set usages des nègres, etlegenredetraficquiscefaisait aV'èceux, Quantà,ce traie, voici ce qlli'il en di4i: «i N~t1straitl1!fl!lestouœs les nlaI'chall­» dises qlie nous rencontrions, comUie cuirsœe bœufs, ,J'e cerfs, de}l lions et de léopards; dents d!éléphaflts, gomme, pJumesd'autru~}li ebes, a~e,cgt\Î~etiOlt('IBai!l:preUientee'®J'it~rarticle) ;qUfnous}l éohangions avec de,III toilé' ~dufet , dùpapier,'des couteaux, peil)gnes, miroirs, rassad'es, etc. l' Il parle'du bon accueil qu'il receveait,ainsi que ses compagnons, de tous les chefs devant'lesqul'ls ilavait occasÎ


27 2 PREMI ER AP PENDICE.Si 11'0US formions nn pareil établissement VCI'S lesSOurces de la Gambie, on conçoit que de là nouspourrions nous avancer au cœur de l'Afrique septentrionale, sans avoir à craindl'e J'mcnn obstaclede la part des Maures ou _Arabes, nos rivaux pOUl'le comllierce et 110se1111emis très déclarés, dont 110USéviterions la rencontre et les «;'lllbûches, e11 suivantune route qui nous éloignerait davant~ge de leursdéserts :.,et parvenlfnt ensuite à fonder une coloniesUl'le Niger, nous aurions bientôt, par la SUpél'io-"'%Tombuctoo, ni en général sur le Soudan? Comment sejait-il ail contraireque les Anglais, momentanément maîtres de nos établissements duSénégal, soient sur,le-challlp.parvenus à recueillir-les documents contenusdans le manuscrit dél'înterprètearabe, qui a da lel1r.donller lapremière idée du véritable conrs du Niger, et qni probablcmeut a faitnaître ensuite le projet des découvertes de Mungo-Park, continuéesaujourd'hui par le major Pcddie ?......Cette question me mènerait UBpen loin, si je donnais cours aux réflexions qui se présentent !.... ~Veut-on voir, au surplus, unéchalltillon des connaissances que nousavions ~ur le Nigel' avant l~s <strong>voyage</strong>s de Park? Je le tire de cette relationde Jannetluindônt je.parJaistout-à-l'hettre. Seloh-Jannef}uin leSénég~1 et le Nigcl' ne seraient qu'nn se!ll et même fleuve; et il en faitla descl'Ïption suivante : {( I.e Niger, ayant traversé lc royaume de~) l'ombuto, sc divise en trois canau~, l'un desquels se rend en~) Barhari,., sous la hauteur ,j;lu tropic du Cancer; l'autre arronse ces" quatre royaumes que j'ai dit, et se jette dans la mer à la fin des» costes de Barbarie, où commence Je royaume du Sénégal; ct le» troisième, allongeant sa course plus que Ics autres, a son emboucheure" assez procbe de la coste de Guinée: de quoi tous les géografesayans« écrit, il serait superflu .cl'cn parler encore. II A-t-on jamais rienimasiné de plus absurde que ce systême ? ... D'abord, éomment•


PREMIER APPENDICf:. 273l'Îté de nos ressourcescommerciaJes ,réduit ces concurrentsànons abandonner tout-à·fait la partie (*).POST-SCRIPTUM. _. L'auteur du présent Mémoiredéclare ici qu'il est l


1274- PREMIER APPENDICE~makoo, lors9ue Park aS~l;lre qt;l.'.à BamI).lakoo lefleuve. a pllJ.s d'un.l'niUe de If\Jj~~9~·. 'tic il s'est livr~ àdes méditations sur ce poinlde difficullé qu'il lui aparu important d~ résoudre: et s~ h:o.uvant possesseurd'uu manl;lsCI'it donl la leclu~e peut jeler dujour sur la questi9'i1 ,il a cru devoir c~mmuniqueL'ce mau.uscrit au public , en y j()~~uant qu~lques rel;nal'quesqui peut-être méritel'0'i1:~ l'~tteution despersOUnes capables. de porler un i.~elJ1eut 8111' unetelle matière.J.ent entreprendre par la voje de \a


, ,DE{]XIEME APPENDICE',M:iMOIRE sU'P, jl~sdif,Je'Psesouraces d'hommes qui/or.mentla population de la Rarb611'ie, du côtèdél'êz:npù;è;,tJ,e,Maroc~ainsi~ue d'une partie du..Sahal'a.; par.M. Dupuis J vi(i)e-consul de S.1Vl. B.à MO{jador (*).TOUTE, la population de la Barbarie occiden'talepeut se diviser en ftois principales classes d'hom.:.mes, indépendarüment des J nifs, c'est - à ~ dire.lO. les Berrebbers ou Brèbes 5·.2. P.Jes AraRes;iJe"esMaupes.t.e$deu::lt l')remrèlies soutde raCe âbst)!ttmentdistincte l'une de l'antre ;et chacune d'eUesse subdivise en plusièUl'S, tribus ou grandes famil~les; la troisième se compose de lotl~ ce que produi..•Les l'4!Çh~J'ches précieuses que contient /41e Mémoil'esonf'1e:résultat de q'ueJqulla.e~plic:j.tions gcue,nQIts..delllandAmes à/M. Dupuis,dans no, conférences avec lui, sur l'emploi qu'il faisait, téiutôtdunom de Maures, tmtôt du nom d' Arab~s, et quelquefois de celuide Shîlluhs • lorsqu'il parlait en apparence du même people. Ces exp!icationsayant eqtr,aîné M. Dupuis dans des dét;jils.tI'op 10I!gs flourfaire le sujet d'une. simple note. il a bien voulu, SUl' notre prière, ré.diger un Appendice offraptle tableau des rac~svariées quicolPPQsenlla population de l'empire de Maroc; et nous avons obtenu la permissionde le présenter au public. ( Note de 1'Éditeur anglais. )18..


:116 DEUXIÈ ME APPENDICE.sent les alliances des deux autres entre elles, ou derune d'elles, soit avec des Européens, soit avec desnègres.La classe des BERREBBERS, dont je ~ais parler d'abord,comprend généralement les descendants despenples divers qui habitaient ces contrées avant l'époque011 les Arabes en firent la conquête (*)"; ilsparlent ~ifférents langages ou dialectes d'une mêmelangue, qui ne ressemblent enrien à la langue arahe.Les subdivisions de cette classe, ou race, se distinguentainsi qu'il suit: 1°. les Berrebbers d'Errîf,c'est-à-dire, ceux qui habi~ent laprovipce montueusede ce nom, sur la côte de la Méditerranée;2 .les Berref:tbers ile l'lntérieur,qui occûpenttplltesQles montagnes et terres élevées;, depuis la'provinced'Errif jusqu'aux plaines de Fez et clet Miquenez;3 0 • les Berrebbers de l'Atlas du, milieu, ou grandAtlas, c'est-à-dire, ceux qui sont maîtres de lachaîne la plus haute. de l'Atlas, depuis le voisinagede Fez jl1sqn'au~delà de la province de Maro.c; 4°.les Shi~luhs, (fui-tiennent loute la partie la plusméridionalede'l'Atlas ,et qui s'étendent même dausles plaines des deux provinces de Sus et de Hàhà(li') La conquête du nord de l'Afrique par les Arabes eut lieu dans lepremier siècle de l'hégire·· de lUahomet, vers le milieu du septièmesiècle de l'ère chrétienne. ( Voyez les Recherches historiques sur lesMaures, par M. deChépier, tome 1 er ., pages 248 et suiv.)( Note du Traducteur. )


l?EUXIÈI\'IE APPENDICE.'-7"( ou Reà ) ,depuis le territoire du Cid Heshem,mentionné par Adams, jusque vers laviIJe de.MQgador,en suivant les côtes de l'Atlantiq~le.Les Berrebbers d'Errif(*) sont des hommes d'unehaute stature et de formes athlétiques; ils ont uncaraclèl'e audacieux et entreprenant; les traits delelu' visage paraissent assez distingués; on pourraitmême leur tl'ouvel' langm\ehelleetagréaB1e, si ceu'était une certaine expression de férocité qui estcomm.Une à tous les Bcrrebbersen général, mais quise l;enuil'que plus particulièl'ement dans les yeux deceux7Ià.lls~nt. aussi, comme ceux. de tout.es les autrestribus de leur race, une barbe très peu fournie,quine consiste, pour la plupart, qu'en uue légèrefiJOust(}ch.e sur la ,lèvre supérieure, avec un petitbO~lquet sur le menton ; ils sont très enclins au volet au pillage: pour satisfaire ce penchant, ils emploientindiffél;eu\ment la subtilité, la. perfidie •la force ouverte, et même l'assassinat, suivant .cequ'exige l'occurrence., sans qu'aucun sentiment dereligion, dempfale o.ud'humauitfi, les al'rêle. Ceserait toutefois leur faire inh1s1iceque de les représeutel'comme les seuls brigands de la Barbarie: je1(*) Il faudrait dire les Brèbes de Rif, suivant M. de Chénier: laprovince dont il s'agit ici èst marquée sous le nom de Rifdalls lacarte de son Iroisième volume, et il donne toujours te nom de Brèbes~ux races d'hommes. que 1\1. Dupuis appelle Berrebbers.( Note du .Tradttof,ur.


DEUXIÈME APPENDICE.veuX, seuletnettl dire qu'ils surpassent tous les autresen féJonie et en cruauté.Les Berrebbers de l'intérieur et du grand Atlasressemblent beaucoup à ceux d'Errif pOUL'le physique,mais ils sont nn peu moinssanvages danslem's habitudes; ils ont l'humeur belliqueuse, ettiennent singulièrement à lem indépendance qu>ilsonttoujdbrs conservée', à la faveur de leurs mon·tagnesinaccessihlesrOn peut dil'e qu'ils ne sont sujetsque de nom de l'emiJereur de·· Maroc, dont ilsbravent l'autorité toutes les fois que J'occasion s'enprésente; ils enga~nt fréquemmentdeshostililésa~ecsfi).s t;ro~lpesn~.ir~s~et sOlIvent aussi les Arabesles plus voisins de leurs retraites out à. se dé..f~ndre de leurs incursions; ils se servent d.e labaïonnette dans 'les combats, et, d'après les renseignementsque j'ai recueillis, ce sont les. seuls}Jabilauts du nord de l'Afrique qui en aient adoptéi'usage"Les dish~jctsoupro\!inces'lt}'j;ltS~cêtlpentsont remarquables >par: desbeautévraiment romantique: on est ft'appé d'admiration àla vue de ces haules montagnes couvertes de forêtsausstvteilles que le nlonde, et dont les flatleS s'étendenten vallées profondes, bien arrosées, riches enmoissons et en pâturag~s (*).(*) La difficulté l'fu'éprouvenLles étrangers à pénétrer dans tes montagnes, fait q'tle nous n'avons point dc description complète de }'Atlas,Voici ce qu'cndiel''!. de Chénier : cc Ce mont borde à l'estloutes les pro"


DEUXIÊME APPENDICE. 2'9Les Shilluhs (*), ou Berrebhers de lapartie méridionalede l'empil'c, diffèrent, sousheaucbup dèl'aprol'ts, de leurs frères du septentrion; ils sontIl ,vinees occidentales de l'empire de Maroc; il est formé pal' uneII chaîne de hautes montagnes multipliées à l'infini 1 ct divisées !ln" régions très hien peuplées par une multitude de tribus dont la ré­II rocité en interdit l'acces à fout étranger. Je n'ai pu acquérir ,surces1) montagnes, aucl1necofmaÎs&ilnce assft exacte pour queie me per­» mette d'cn parler. Ce qlle Leo AIi:icanl1s en a dit est très vague,Il et je ne sais si l'on doit s'en rapporter à lui.,!. I..es montagnes dll» l'Atlas sont peut-être cegu'il y aurait de Jllns f~rieut. à parcourir)l pour en connaître l'histoire na.turclle, ·etc. » -CReçherehes histo­,iqües surIes Maures, êtc., toment, page 15.)Ce fut peu d'années après la publication de cet ouvràge, q\leftr. Desfortaines ellt occasion de visiter une partie de l'Atlas, et d'yfaire les intéressal!tes découvertesdollt il ;a;depuis ènriêhi'la botani.que par sa Flora o,tlo,T1tiça" mentionnée dal)s une de mes précédelttesnotes.Le docteur Lemprières traversa aussi \'Atlas au mois de décembre1789, pour se rendre de Tarudent à Maroc i mais ce n'est qu'unechaîne secondaire qui se rencontre sur celle route: ainsi ce qu'il endit Ile peut donner qu'une faible idée de ce l]lfe doit être l'Atlas dansson ehlirii'. .L>(Voyrzson,Yo.rage:dansi l'emp~~ de Maroc, cha~,pitre VII. )J,e Précis de la géographie universelle de M. Malte.Emu contientdes détails curieux SUl' l'Atlas.On pl~nse généralement que ces montagnes produisent de tresheaux bois de conslruction ct renferment des mines tlrécieuses \( qui» resteront saliS exploitatiOn, dit Lemprièrcs, aussi long-temps que)) \'eIDpire de Maroc sera ilabité par un peuple lache et paresseux. 1)(lV'ote da Tradùctettr.)l*) Chel?lls, suivant M. de Chéniér~(Note du Traducteur.)


DEUXIÈME APPENDICE,~'une moiusriche faille; ilsonl ]a barbe encore plusrare, et, en général , la voi" efféminée; mais leurc()ostilution physique n'en est pas moins forte, nileur caractère moins impétueux.; ils possèden~ mieuxles qualités nécessaires à la sociabilité; ils paraissentsensibles aux chal'mes de l'amitié et des autresattachements du cœur; ils connaissent et suiventles lois de l'hospitalité. 1.a déférence et le respectqil'ils portent à leurs chefs,sont dignes de remarque:tout ce que protègent ceux-ci est pour eux unechose sacrée, et je n'ai jamais ouï parler d'un seulacte de violence ou de pillage commis envers les<strong>voyage</strong>urs qui, l)ar des présents aux chefs, ou pard'autres moyens,se sont nH~nagé celte pl'otection,devenue ,comme On voit, une espèce de trafic. C'es'tainsi que les caravanes considérables, qui traversentfréquemment leur territoire pour aller dans leSoudan, ou lorsqu'elles en reviennent, sont toujourssq,res d.e passer sans accident. Il ne faut rienmoins ql;le pepouvoir deleul'S chefs, pO~lr retenir Jepenchant qui les porte à s'emp31:el' du bien d'autrui.A les voir dar~s les villes de l'empire, ou dans touteréunion quelconque d'étrangel's, s'jls n'en font quela plus faible partie. on les cl'Oirait les hommes lesplus paisibles et les plus désintéressés; mais, horsde là, lorsqu'ils ont la force en mains, ce ne sont,comme les autres Berrebbers, (lue des voleUl's deprofession, qui commettent fl'Oidement les plusgrands crimes pour s'enrichir. Ce n'est pas sur l('sehréricns sctilcment qu'ils etercentleur brigandage,


DEUXIÈME APPENDICE. 281toules les fois qu'ils en h'ouv~pt l'occas!on, cequ~iIsregardent comnle une œuvre méritoire; ils pillentet assassinept demênl~ les mahométans voya...geul'S qui ont l'impl'udencede g'engager daps l«:1urpays sans s'être mis à l'a.vance .sons la protectiond'un chef(*).(*) L'exemple suivant, rapporté par M. FoIlie , dans son P'oya,geau Sahara ,etc., prouve quesi la protection des chefs est utile aux<strong>voyage</strong>urs pour passer sûrement dans le pays des Shilluhs, le seuldroit de l'hospitalité suffit quelquefois pour les préservel' du pillage,même les elu'étiens.Vers 1 775 , lorsque l'empereur 8idi·· :MahQmet.fa~sait bâtir··la villede Mogador , les négociants chrétiens établis à Ste- Groix reçurentl'ordre de transporter leurs établissements dans la nouvelle ville; et,en exécution de cet ordre, ils formèrent uue caravane considérahlf! ,qui devait traverser une partie du pays Qel,lupé par lesShilluhs. Ceuxci, ditM. :,oUie, voulurent profiter de la circonstance pour s'emparerde toutes les marcbandises : en conséquence, ils s'embusqurrcntdans un défilé, au nombre de quatre cents hommes bien armés. Ils'en tallait de beaucoup que la caravane eût une escorte aussi nombreuse;mais le plus heureux Ilasa1,d la fit échapper au danger. Duepluie abondante qui sUl'Vint l'obligea de faire halte avant d'arriver audétilê; la nuit .s'a.pprochait; 1e conducteur de cette caravane dit auxchrétiens qu'ils I!l'étaient pas éloignés de la demeure d'un cllefde Shil.1uhs, et leur proposa d'aller lui demander l'hospitalité; Ce à quoi ilsconsentirent. Ce chef était précisément celui qui avait envoyé le partide quatre ceuts bommes pour attaquer la caravane: loin d'abuser dela confiance des <strong>voyage</strong>urs qui venaient ainsi se livrer à lui, sans sedouter de son projet, il les reçut avec bonté, fit décharger les chameauxet mettre I~s marchandises à l'ah1'i de la pluie; il IcUl' appritensuite les risques qu'ils avaient cour\1S, en les assorant que rien n'é~tait encore à craindl'e pour eux et que sa religion lui ordonnait de lesprotéger désormais, puisqu'ils ét:üellt admis sous son toi! hospitalier;


'lthDEUXIÈME APPENDICE.Si j'ai représenté les Slâlluhs comme susceptible~d'un grand attachement entre eux pal' les liens del'amitié, je dois dire, d'un autre éôté, qu'ils sontimplacables dans leUl's haines, et que l'Îen ne peutles arrêter'dans leurs vengeances (*).il ajouta que sa troupe, au lieu de les piller, leur s€,rvirait de renfortd'escorte jusqu'à Mogador, pour les garantir de pareilles surprises. litintparole ,et il ne voulut a


DEUXIÈME APPENDICE. ~8;)Tout le pays qu'habitent lesSl:lilluhs prodtl;it enabondance du blé, de la cil'e. des amandes et plusieursantres objets de commerce, printipalétllêntdes troupeaux.J'ai dit que les Berrebbcrs,en général, parlent unelangue tout-à -fait differente de l'AralJe; mais jelai"se anx savants à dêcidersi cette langue dêrive deceUe que parlaient ancÎemlen-ient les' Cai,thaginois •les Numides ou les Mauritaniens: Les 'Berrebberst1'El'rif, comme je l'ai déjà fait remarquer, ont Undialecte qui leur est particulier; ceux du granclAtlas én ont~un autre; les ShiUuhs en ont 'aussi llObiendiSlinct: mais toutes les personnes accoutuliléesà entretenir des relations avec ces montagnards,prisol1niei'; il offrit même une somme d'àr~èl1t assez considéràb!é 1mais les l1arties adverses, quoique gens de basse classe, reietèr~nt~ctre compen~ation. Je tes vis re"euir triomphants à ~loga(lor, avecJ'ordre ùe l'empereur pour que le cO'lpable leur fût livré. l\'Mlres dejJfTSOIl1ne, ces fnrieull. l'elJtraînèrcnt hor3 de la...illc : là ,. cel).li d'en.plûs· richarne lui l~cha un coup -de fusil àbont portatll; et commèle'pâtiéltt ne tomha point mi>rtstn-':le1ehamp,il le rrr~aplusieurs fois de son poignard, ju,ql1'à ce qu'il lui eùt .1r.,l'aché le dernier soupir. Le calme t't j'intrépidité que montra' l'infortunéShilluh, pendant cette terrible exécution, excita-p:lI'rui les.specta.,leurs lin prlJfOlldscutiment d'admiration. Quant à HS honrreatlx, s'illi!lons révoltèrent par un tel acte de barbarie, nous (Ümes pourtll"tf{)rcés dl' convî-iJil' qu'il y avait quelque chose de grand et de Boilledans cette Înflexiblè perslvemnce qu'ils avaient mise à poursuivre le.meurtrier de leur ami, sâIfs se laissér désahner 1lilt l'âPljîlr de leur in-~rçt personnel, ( Note de M; Dupais. )


284 DEUXIÈME APPENDICE.m'ont assuré que leurs dialectes variés applll'tiennentà une seule et méme langue.Ainsi que les Arabes, les Berrebbers sont divisésen l~ne infinité de tribus ou grandes familles, qui sedistinguent par le nom de leur patriatche ou fondateur.L'autoritédes chefs qui les commlVldcnt s'éta:.hlit ordinairement SUl' la mémoire de celle que s'étaitacquise qUdqU'llIl de leurs ancêtres par une viesaiote, ou sur les preuves éclatantes qa'ils ont euxm,~mesdonnées de leur zèle pour la loi de Mahomet,ou sur quelqu'autre circonstance tenaut à lai'eligiun.A]a seule exception mentionnée plus haut " et{lui consiste en ce que lesB~lTebhersdu nord ,sontplus grands elen apparence plus robustes que C~U"du midi, on reconnaît en eux tous un air de consanguin1lé.Leurs usages, leurs inclinations et leur espritnational ont de grands rapports; ils tiennenttous, avec une égare passion, à l'indépendance quefavorise Sipllissamment la .oatm:e du pays qu'ils hahitent;ils sont animés au même degré d'une hainehérédilaire conlre leUl's communs ennemis, lesArabes. Leurs demeures sont des maisons en pierreou des cabanes eu bois, toujours placées Sl1r deséminences, et qu'ils entourent de murs percés demeurtrières, pour se défendre contre les attaquesde leurs voisins. Leur lactique daus la guerre consiste.à surprendre l'ennemi, plutôt qu'à l'affl'outerouvertement. Ils sout excellents tireurs, et ils pos-'sèdenlles meillem'es armes à feu qu'on puisse troll-


DEUXIÈME APPENDICE. 2$5'fer dans toute la Barbarie: aussi tuent - ils beaùcoupde mqnde, avec peu de perte de leur côté,lorsqu'ils ont l'avantage d'un terrain propl'e aux:embuscades; mais s'ils l'emportent toujours surleursennemis dans ces combats de positions, il perdentleur supériorité dès qu'ils sont en rase campagne,et alors on les voit fuir au pl'emier choc de la cavalerie.Les AIlABES d~ la Barbarie sonl les descendantsdirects de ceux qui, à l'époque de la grande tt'ànsmigrationdont l'histoire aconsené le souvenir,vinrent des pays situés au-delà de la mer rouge, etqlli, vCr$ Ifau 400 de l'hégire (*), suivant leurs( )n me semble qu'ici M. Dupais commetttneerreur de ehrono~logie qui ne serait pas de moins de trois siècles. J]an 400 de rh~girerépond à l'an 1020 depuis Jésus - Christ: or l'histoil'ClloUS apprend,que l'invasion des Arabes. en Bnbarie c~mmença da.ns l'année 643 del'ère chrétienne, c'est-à-dire, dans l'année 25 de l'hégire, sous le règnedu calife O\.hmall, le troisième des successeurs de Mahomet, et qu'ellefllt cov.sommcle.parle calife Walid, vers l'av.née 705 , la75 e • de l'hé~gire. Ce même Walid , devenu mahre de tout le nord de l'AfI'ique, fitaussitôt envahir l'Espagne par ses armées•..La conquête en fut si rapide,que, dès l'aunée 71 '] , les Arabes, autrement dits Sarr:!zÎns, franchissantles Pyrenées, inondèrent les provinces méridionales .. de laFrance, qu'ils mirent li feu.età sang, jusque vers '15~, époque de glorieusemémoire , signalée pal' la bataille que leur livra Charles-Marteldans les plaines de Tours, el par celle où le même prince les défit pluscomplètement enc\>re dans la vallée de Corbièl'6s, en Languedoc.CY"oJe'l.I'HiitQirep,~. l'41rique eJ,p,e 'Espagne, par Cardonne; et


,86 DE:UXIÈ~l"E APPEND.tCE.propres annales, âchevèrent la.conquête:de tout leDordde l'Afriqtlt:l, a.près "avoir exterminé ou dis.,.perse lesanoiens hahitants qu'ils ne .purentsou met..tre à la loi de Mahoroet. Ge fut, à oe Çfu'il paraît 'Jla fomlidablecavaJerie desasiatiques,qni jeta l'épouv.antepal'miJesenfalltsdes Nnmides et des Carthaginois.Les restes fugitifs d~s. vaincus se retirè...rent dans les montagnes de l'Atlas, où ils formèrentdès-lors la population qui existe encore ~ujonrd'huisous les noms de Bc...re1?berset de Shillnhs. On conçoitparç~t:l§el}Pel~t,quelleest l'origine pc la hain~,héJ'éditaire dOJ;:lt jedi~aistollt-à-l'heure.~qu~ le~peuples de l'Atlas sont aHimés'contre les Arabes.Depuis cftte époque, la race des conquéràntss'est considérablement multipliée dans la Barharie ;ene n'a cessé d'ydoluiner etd~f()tl1'njî"~rt"éfârâel\1:arocdes rois ou des empereurs, toujourspris dàlJSla ligne des Shériffs, c'est::.à-dite; des descendantsdu prophète. 'fotites les plaines dé l'em;1ire sontoccupées par c~s Arabes; ils ont ~ême pénétré dan~le d6sel't .~. ou Sq,l1:!H:a ,.et se s0t:l1ételldg.~jysq~~aux:coufins du Soudan. Ce so~t de~ hommes généralementgrands et rohustes , d'une belle figuI1eet d'unedémarche qui annoncela pénétration de leuresprit ;ils ont les cheveux noirs et lisses, Jesyeu~grandsl'Histoire de France, par l'abbé Velly ). Ainsi l'erreur de M.Dupuisest évidente: les Arahes'étaientpossesseurs du nord de l'Afrique alafin du premier siècle de l'hégire' , puisqu~ils furent chassés de Franceau commencement du second siècle. ( Note du Traducteur. )


DEUXIÈME APl?ENDIC~.llS1~t bruns', le regard perçaut, le .ue~ UU pE:tj.;aquilaillt,Ill. barhe.épaisse, les den~s de la plus parfaite blan'1"c1)cur. Le teint de ceuJ'. qui résideJ)tellBllrhari(l. esJ;légèrement basané, mais ~iphe de sang : bien dif..fércl)t de la couleur tout·à-ll\-fois jaPllc et Qlaffard~des mulâtres•. Ceux qui vivent dal)S le désert out lapeau plus ou Il:1Oius rembrunie, suivantles degrés delatitude qu'ils fréquentept : dans le voisin~e dl!~oudan, ils l'ont tout-~"'f",itJ)~i~.e;.maisils n'p:qt p.iles cheveux cr~pus, ni le nez éCras~ , :qi les grosseslèVl;es qui disti~lguentsi particulièrem.ent les nègresde l'Afrique.Les Arabes sont adonnés àl"agricu~~ureet.à I~vie pastorale; ils ne se nourrissent gllère que duproduit de leurs récoltes et du lait deleurs troupeaux:­aussi disent-ils proverhialement que le Cre~~~~l'dUt monde a fait la terrepour les Arabes~il'lssèdivisent en une infinité de tribus OJ} familles, êonînîêj'ai déjà fait observer à l'égard des Berrebbers :cnaque11'ibll porte le nom du patriarcbe qui la fonda tet occupe une portion séparée de territoire; ils ne€Q.J;1~.p~t;;~.aH~poipt ~~. C9tMmeJ:'CeaVeC leQl~s voisins,.~pc9re.l>ieJ) mOiUiS av.ecle.s étra~~ ..geI1s;,ilsabborrenttpute espèce de sujétion el; de contl'ain.tedans leurmallÎçue d'exister; ils méprisent la sÛl'eté, toujollrstributaire et dépendante, que d'a~tres hommescherchent dans le séjour des villes? ils n'habiten~que les campagnt;s, ~t n'ont pqUJ' H11liSQQ!i qu~ delitent~s f~i~~s ?'P9tissQ. d~ poil c;le Çh~Vl'~S, m'ois~ aYeçla lia:qe qq'op ~ppeUepa.tllJ~ta. Dalls.quelques pl'O-


DEUXIÈME APPENDICE.vinees, ces tentes, l'étmies au nombre de vIbgt outrente, et même de plus de cent, composent undouar, ou. camp, deforme circulaire, qui est sousl'autol'Îtê d'unsheick, espèce de magistrat pris dansla tribu. Cet officier est subordonné lui-même i:funhacha nommé·par l'empereur, et qui réside dansquelqtle ville des environs. On voit toujours danschaque camp une tente consacrée spécialement à laprière qui se failen commun, et à l'hospitalité quel'écJam~nt les <strong>voyage</strong>urs fatigués ou surpris: par lanuit. C'est]a communauté qui entretient cette tente,et qui fait les frais occasionnés par les hôtesétrangers (*).(*) Les lecteurs verront peut-être avec plaisir, après cette descrip­.tion d'un douar arabe, ce que dit M. de Chénier sur le même sujet,dans le passage suivant: ..'(' Les Maures de la campagne (les Arabes) vivent sous des tentesqui sont de figure èonique, et n'ont guère plus de huit à dix piedsd'élévation dans le centre, sur vingt à vingt-cinq pieds de long. Cel!·tentes, comme celles de la plus haute ântiquité, ressemblent, par leurforme, à un navire renversé qu'on verrait par la quiJIe; elles sontfaites d'une grosse étoffe qui se fabrique avec une espèce de cordonnetdont la matière première est un mélange de poil de chèvre, de lainede chame~ux et de feuilles de palmiers sauvages; étoffe à peu près imperméable,mais dont la couleur noire donne aux tentes un aspect désagréable.Les familles qui habitent sous ces tentes les déplacent tousles ans pour laisser reposer leurs terres et pour chercher des pâturagesplus frais; mais elles ne peuvent faire ces mouvements sans en prévenirle gouverneur de la province. Semblables aux anciens Ar~beselles sont entièl'ement adonnées à la "ie champêtre. J,curs Ollm}ls


DEUXIÈME APPENDlc'E. 289J'ai parlé déjà du caractère des Arabes dans lesnotes qui accompagnent la Relation d'Adarns;jouterai ici qu'à Jes considerer sous un point de vuegénéral, on leur fr'ouve plus d'elévation d'ame et denoblesse de sentiments, que n'eq. font paraître lesBerrebbers: leurs vices même ont quelque chose deplus relevé et de plus généreux, s'il m'est permis dem'exprimer ainsi. Lorsqu'un objet quelconque exciteleurs desirs, ils emploient' plutôt la violencepOUl' se Je procurel', que l'artifice et la tromperie;toutedissimulation leUl' paraît indigne d'un homme;ils surpassent aussi de beaucç>up lesBerre.bbers dans]a p,'atique des devoirs de la (~harité et de l'hospitalitéenvers les gens de leur race ou de leul' religion:qu'on appelle douhars, forment un croissant, dont les deux extrémitéssont tl'ès rapprochées l'une de J'autre; 011bien, ils sont sur deux:Jigues parallèles: les troupeaux, au retour du pâturage, occupent lecentre. On ferme ordinairement avec des fagots d'épines J'eIltrée deces camps, qui n'ont pour toute garde que des chiens sans ccsseaboyantà l'approche d'un étranger. Chaque dauhar a un chef subordonné àun oflicierde plus baut ~ad.e;celui·ci étend son autorité sur un certainarrondisst'fllcnt; plusieurs arrohdissemeuts réunis forment legouvernement d'un bacha, composé quelquefois de mille donhars.....'Les chefs de douhars reçoivent les étrangers avec celte cordialité queJacob et Laban montraient à leurs hô!s. Aleur arrivée, ils font tuer unmouton, qui est sur-le-champ mis à la broche, et qui, rôti à un feubés vif, se sert ensuite sur un grand plat de bois. Je me suis trouvésouvent à de pareils repas dont je respectais la simplicité; je me çroyaistransporté en songe sous la tente d'un patriarche du premier ~ge. 1/(JYote du l'raducteur.)19


DEUXIÈ~E APPENDICE.mais voilà,. je crois, tout le beau côté de leurportrait.C'est surtout dans le temps des dissensions et desguerœs civiles, si fréquentes en Barbarie, que lecaractère de c.es Arabes se manifeste sans aucnne"etenue. On les .. voit alors former entre eux des associationsde quelques tribus,qui se soutiennent Î'é·ciproquement de toutes leurs fotces , et qui traitenten ennemi quieonqueest étranger à ceUe ligue. Leurfureur, dans de telles circonstances, ne s'exercepas seulementconh'e les Berrebbers et les Bukharies.( espèce d'hommes dont je parlerai ci après), aveclesquels ils sOnt dans un état perpétuel d'hostilités,.et .q~~ils combattent aussi souvent que l'occasions'en présente; ils portent leurs. attaques flartout oùles conduit l'espoir d'un riche butin: le carnage etla dévastation marquent lems pas; ils n'épargnent:IIi l'âge ni le sexe; ils poussent l'inhumanité jusqu'àoUVl'ir les cadavres de leurs victimes, pour y.cbellclu:~rl'or q,u'ils .supposentque la crain.ted~ leur,rapacité a ,pu faire avaler. .La cruauté de leur conduite, à l'égard des chré*tiens, pourrait aussi faire jpger du plaisir qu'i}sprennentà répandre le sang; mais je m'abstiens de citerceUe preuve, parce qu'il faut considérer que leur.àuimosité contre nous vient sans doute, en princi..pale partie, ÇI~fl préju~és déplorables que leur jus'pilie la religiondansJaqueHe ils sout élevés •..et d'a""près lesquels Hs nous rega,rdent c~nrll:11.e des cfJ,ie1'lS.t1:ù'l.jitlêies, ma/ullits parle prophète. Toujours est-il


DEUXIÈME APPENDICE.2~)tqu'ou chl'étien qoi tonibè entre les mains des Arabes,ne doit s'alteodl'e à aucun quartier. Si ce 50tlt})Onrfant les Arabes du désert, il aura la vie sauve,parce que l'espoir d'une bonne rançon lui servirad'égide; mais s'il a le malheur de faire naufi'age surles"côtes de l'empire de Maroc où 1'esêlavage deschrétiens est aboli, les Arabes ql1i fréquenteîit cescôtes,le :poignarderont indllHitàb1ement, avan1;q~lèles autorités ne puissent intervenir pour lui donnerprotection,La ti'oisièrne division desracesquipct.lplen·l la.Barbarie occidenlâ]esé comp@se de tdus Jê'shabifantsdes V'iHeset bourgades que je classerai généralementsous la dénomination de MAUllli:S, qu@iqu'iIsneseldonn~nt:p(il'inleux;.î:rJtêmesceAom,don.tlesEuropéens seulsles appeHcnt. Ils viven.t, soit ducommerce,soit delcor travail dans ,les manl1fàctures,soit desdiverseSreSSdUI"CeS que présente Je séjourd'uDe ville~i'Qnel4ifues. oins pourtant, mais inl1llîimentpeu. s'associent. à des Arabes pour dese]tI~Joitationsruta·les:;Les ..7l1aures se subdivisentên quatre dasses, quisont: 1°, Lesfamilles d'origine arabe; 2,0, lesJamillesissues i1e~B(:rrebbers,. 3°. les È.l,lk!z(Jrief ;4°,lesAndalous.Les f~U1ftles d~o.rigineara'be ,descendent des Al'âhesquimrentjadis la cCl'lit'quêtècihipays; eHesformentla u'll'rjèfil'epartie dè:lâlloplllationcles vtÎ\l~smérididnalesdél"empil'e, surtout de celles qui tou·19..


~9~ DEUXIÈME APPENDICE.chent de plus près aux plaines habitées parleurs an;­cêlres.Les familles de la race des Berrebbers sont égalementplus ou moins nombreuses dans les villes, suivantque ces villers sont plus ou moins rapprochéesdes montagnes de l'Atlas.Les Buldzaries sont des nègres nés en Barbarieet descendantile ceux que l'empereur Muley-lsmaëlfit venir autrefois du Soudan (*). Les successeurs dece prince leur àistl'ibuèl'ent des terres et leur firentd'autœs largesses, pour les attacher d'autant plusà leur personne: ils ne sont pas en nombl'e très con-,sidérable; mais ils forment néanmoins un corps importantdans l'état, puisqu'ils composent Une partiede la gal'de de l'empereur et son armée permanente.Ce sont eux qui exécutent les mandats d'amener~t tous les ordres de rigueur donnés pal' le souveJ'ain.La ville où ils sont presque tous réunis est Miquenès,résirlence actuelle de l'empereur. Ou en voitquelques. p~tits . détachements dans les ...principalesvilles de province.Les Andalous descendent des Al'abes, par6cu­.1ièrement appelés San'asins, qui furent si 1()l1g-("") Ce fut vers l'année 1678 que Muley-Ismaël rassembla ces nègreset en fit une troupe réglée, pour mieux étahlir sa tyrannie.1\'1. de Chénier les appelle Al-Boccaris , du nom de Sidi· Boccari,~'UIJ des commel1tatètlrs du Kdran, parce que, dit, il, on leur fit~. fr~ter serment de fidélité sur le Ii.vre sacré de cet auteur. --"! (Reckeri,:f?he~~istoriqlles sur les Ma.~re$ , tome III, page~93.)( Notqdll.. Tri1t/(ueteur.)


DEUXIÈME APPENDICE.temps possesseurs de l'Espagne, et qui se réfugièrenten Barbarie après leur expulsion de ce royaume.Le nom sous lequel on les distingne leur vient del'Andalousie, l'rovince d'Espagne la plus voisine dela côte d'Afrique, et que probablement ils é'vacuèrentla dernière. Leur classe peuple, en principalepal,tie, les villes du nord de la Barbarie, partic111iè:J;ement Tetuau, Miquenès, Fez, Rhabatt et Salé. Iln'yen a qu'un bien petit nombl'e qui aient dépasséla rivière d'Azamol'e ; ils se sont presque tous fixésdans le district d'El-Gharb.Ces deux dernières classes,. les Bukhades et lesAndalous, ne forment chacune qu'une seule tribu:les deux autres, au contraire, se partagent en s;lbdivisions,qui, à l'exempledespeuples allxquelsellesappartier.ment d'origine, se distinguent sous le nOm:de quelque ancien patriarche ou chef. C'est ainsiqu'on voit la tribu d'Antrie, celle de Rehamni, etc.,dans la classe d'origine arabe; celle dJEdoutanan,d'Ait-Amoor, etc., parmi les enfants des Berrebbtlrs.Toutes ces petites tribus entretiennent, autantqu'elles peuvent, des relations d'amitié et desalliances par mariages avec les Arabes de la plaine,ou avec les Berrebbers des montagnes, suivantqü'elles vienncmt des uns ou des autres; et, dans lestemps de guerre civile, clles tirent un grand avantagecle leurs liaisons avec eux, parce que ceux - ciles protègent.Il serait bien difficile de dire précisément depuisquelle époque ces familles arabes et berrebbers sont


29~. DEUXIÈ~lE APPENDICE,.établies dans .les villes; rWis on peut regarder, sinoncomme,certain, du 1 moins corru::ne trçs probable,qu'elles ont été s~paréesdu~estedeleur castedans différentes cil'constances à peu près semblablesà celle 'lue je vais ci~r pour exemple. Lorsque lepère de l'empel:eur actuel eut hâti Mogador, poury étabtir les négociants européens clui étaient auparavautà Ste. -Croix, il fi.t enlever dans les campagnesce ql.,l'On put arrêter d'Arabes, de,Berrebberset de Shillul~s, et il lescolltraignit d'habiterla nouvelle ville, où il envoya aussi un certainnombre de Maures pris dans les différentes placesde l'emp.ire. Mogador devint bieutôt florissante parle cornuler~fl J;l~aritime~veclf~sétrang.el;~'Cettj;l popula.tion, que la fo;ce· y av~it r~$se~hjée, finit pary resler volontairement, et même par s'augmenter,JUaut bien que quelques meSJlres de Ce genre ~lÎentété employées, dans çles temps antérieurs, ponrpeupler d'autres villes; car les Ben'ehers et les Arabes, sllrtR"t'~, 0U'~ t,~9P ele répugoan.ce' à quitterleurs champs et leurs tl'oupeaUx, POn.r y; être venus:deletll'propre mouvement.Telles $Ollt les différentes espèces d'hommes quioccupent l


DEUXIÈ.ME APPENDICE:deçhacl;lQese p~rpét\le de généfl}.t.i.O)l en génération.On voit pourtaQt quelquefois de ces mariages. !lf,qudes çohabilati


296 DEU XIÈME APPENDICE.Les BERRlmBERS ( y compl'is les Shilluhs ) Isont}1alstleurs et agriculteurs; ils occupent les pays dem~tagnes, et leurs demeures sont des maisonsconstruites en pierre ou en bois.Les ARABES sont maîtres des plaines; ils suiventla même profession qlle les Berrebbers et ils viventsous des tentes.Les MAURES sont commel'çants, fabricants ouartisans, et ils résidentdarls les villes.On obsel'vera sans doute que la distinction ci­~essusne fait poiu't voir à quelle classe appartiendraientces hommes répandus dans JatlarLie la }1lusmél'idionale dt! Sahal'ôl , qui poursuivirent lU, Pal'kdans latnarcherétr(i)grade de son pre1nier <strong>voyage</strong>,auxquels il donne le nom de Mau,t'es. et qu~on nedoit pas confondre, dit-il, avec les Arabes du dé':'"sert.~}'avoue que je ne vois pas tl'OP clairement àquelle classe ces hommes peuvent appartenir. Il estimpossible d'assigner des dénominations bien précises,à toutes les fusions de ra,ces qui ont pu s'opél'el',par la successÎot)' destcn;).ps,. dans un pays sipeu connu. Je dirai toutefois qu'une tribu erranteet viv~nt sous des tentes, telle que la dépeintM. Park dans ce passage de sa relation, n'est certainementpas de la classe des lJlaures,. d'un autrecôté, des hommes qui. 011~ les cll.eveux courts ctfrisés, comme ceux. dont M. Park fait ici le pOl'trait,ne sont pas non plus des Arabes purs, quoique leurchef Ali ffIt, à n'en pas douter, un Arabe (~).Mais,(*) Ace chaî Ali "cconnaÎt les Arabes ou blaures , ilctue!le~


DEUXIÈME APPENDICE. 297quel 'que soit le uom qu'on leur donne, il me paraîtqu'ori dbit les regarde!' comme les descendants dessoldats de Maroc, qui, après avoir envahi le Sou·dan, étaient restés en gamison dans les places conquises,et qui, à l'époque de leur expulsion, se retirèl'entprohablement dans lapartie méridionale dudésert, où, l)robablem~ntenCOl'e, leurs unions avecles négresses des pays limitrophes ont fait nahred'eux des enfants qui, par la couleul' et par lestraits du visage, ne ressemblent plus que faiblementà leurs ancêtres, les ArabesÇ:)'En considérant le nom deMo;upes·que nous donnonsgénél'alement ,nons auh'es Européens, auxhabilants du nord de l'Afi'ique , connue nne trac1nctiQllou corruption du terme Maud, dont 11'(8 Romainsse servaient autrefois pour désigner un peumeutmahres du pays de ludamar, ét qui sont toujours en étatd'hostilité avec les rois de Bambarra et, de Kaarta , comme le ditl'É.ditcm'anglais. ( 17oyez plus haut, page 231. ) Sans, doute aussi cesont-là les hommes l'Park auraitcu raisollde'dire qu'il ne faut pas confopdre la tribU dont il s'agitavec les Arabes des parties septentrionales du désert.( Note


298 DEUXIÈME !PPENDICPhpIe particulier de ces ré~iqM ( les Maurita1'1tiel;L$ ) Ilil est évident qu~on.ne (.levr~it mêUle}i>i:ls l'~mployer'dans l'acception plus limité~ que je lui donne enrappliqnant aze:x; habitants des villes de la Barbarie;car les habihmts de la plupart de .oes villes dansla Barbarie occidenL1l1e, à l'e~ceptiou peut-être deceux qui s'al.lient aux BelTehbers, Del descendentsîlremeut pas des anciens Maurit4nien,s. Ils ne sedonnent point eux - mêqles le nom de Maur8$,COI'tUlle je rai rellwrql1é plus haut; tandis que ·lesArahes, les Berrebhers et les Shillllhs s'appellenteux-mêmes de ces


DE.UXIÈlVIEAPPENpICE. 299clilliells t ~'est-à-dire, habitants, de~ villes; e~ c'estune ~anière de marquer ie IUépris .qu'ils en font., Sivous demandez à un M",qre CQmm~nt s'appelle $àna~ion, il vous répondra qu'il est un JJ1,ooslim, uncroyant; si vous l'interrogez sur le nom 'au pays(IU'il habite, il vousdira Bled Mooselmin, terre descroyants; si vous poussez plu~ loin les questions ~il vous apprendra.pent-être qu'il tient à là race de~Arabes, ou à celle des Berrebbers, des l\n(laloQ:s,etc. , et q~l'il est né dans tell.e province, dans telleviUe : en. un l)lot, les Maures p'ont aucun. nom géo..graphique, J'acception géu@a.le,pollt indi{!uerleur pays. [,es a.ûtreS' peuples 'mahométans neconnaissent eux- mêmes ce pays que sous le nomd'El Ghârb, l'occident; mais da~~Xempircde Marùc,le nOU1 d'lit (}hârp n.''''Hpartien~ qu.'1i la p.ro..,vince occi~ent~le qui s'étend depuis le détl'Oit deGibl'altar, en suivant les bords del'océall atlantique,jllsqu'à laviHe de Mâmote et à la rivière deSebu.Ainsi~ je~i~~>~ol~clure, de tOQ:~es cesexplications,que les Européens,'lor~qll;'~ls' ~ppellent gén~ralementlespellples de la Barbal'Ïe du nom de Mau..res , conlmett~ntà leur égard la même erreur queceu~-ci commettent envers nollS lorsqu'ils 110US ap"peUellt Romi,.c'est-à-dire, qi/;WS prennent la partiepour le tout. Ell ~ffet~ c'est paree qu'un de cespeqples autl'~foisportait le nom de 1Vlauri, qu'aujourd'huinQuS les nOl:nm,ons to,uS Jl(lq.ures / et denlêmeils nomment aujourd'hui Rami tous les E"l-


500 DEUX1lÈME APPENDtC~.ropéens , parce qu'a.utrefois un l'leuple de l'EulOpe '1les Romains, fUlmaÎtl'e du nord de l'AfrifIue, et ylaissa Je souvenir de son nom (*).#(*) En terminant la traduction de ce Mémoire, je demnire frappé dela netlelé des idées qll'illaisse sur la matière qui y est traitée. J'ai suivil'auteur dans ~es descriptioj,)s et dans ses raisonnements, en rapprochanttoujours de ce qu'il dit les reIYseignemenls beaucolip plus rilenilusque confient l'ouvragedeM.deChénier; je trouve un parfait accord'fIltre Je consul anglais el l'ancien consul français, sur presque tous'lespoints; j'ignore si les Recherches historiques de ce dernier ont ététraduites en anglais, ou si le premier a eu l'occasion de les lire en ori-,ginal: dans l'un ou l'antre cas, M. Dupnis aurait toujours le mérite dutalent avec lequel il a su /éunir, dans un cadre si étroit, ce qui setrouve disséminé d.llIs les trois volumes de 1\1. de Chénrer. Mais s'il n'apoint connu cet ouvrage; si les notions quell~usdonne son opusculeSODt uniquemellt le fruit de ses remarques pt'rson!le!les, combienne devons.nons pas être plus satisfaits encore de ce travail, puisquellOUS y voyons la cOllfirmation de tout ce que M. de Chénier puhlia,cn 1787 , sur la diversité des races d'hommes qui peuplent la Barbal'ieoccidentale, ainsi que le Sahara, ou gr'anddéscl,t d'Afrique.Le docteur Lemprièrès, qui ne séjourna pas long-temps dans l'empirede :Maroc, mais Ifui y, fit a,~~;5L~~!~ ?b~~~vatiolls judicieuses,Ile partage la population de cet état qu'en quatre l'aces distinctes'; sa­'Voir: ro.les Arabes, halJitants des plaines; 2". les Brèbes Ol! Berrebbers,habitants des montagnes; 3". les Maures, habit.1l1ts desvilles; 4°. les Nègres, dont une partie fOI'me lapl'incipale milicede l'emperenr, dont une autre partie vit en état d'esclavage,dans les villes, ,soit lklns les campagnes, et dont un cert~insoitnomhreetlcorc se trollve confo.ndu avec les Maures, par suite d'àffranchisse·menl. Il ne connatt pas les subdivisions dont parlent M. de Chénier et1\1. Dupnis, c'est-à.dire, les Chellus ou Shilluhs, les familles d'originearabé ou 'brèbe, établies dans les villes, les Andalous, etc.; mais ildit IJoul'tant que ie sang des Maures est singulièrèment mêlé, par l'cf-


DE.UXIÈME APPENDICE. 501fet des alliances qu'ils contractent avec les femmes de races différentes.Il dit aussi qu'on voit dans tout l'empire beaucoup de juifs, quisont le; principaux agents du commerce ct de l'industrie, quoique lesouverain qui les tolère les tienne dans un état d'abjection dont la peinturefait pitié.Je trouve à peu près les mêmes remarques, sur la population del'empire de Maroc, dans un ouvrage très peu répandu, qui fut impriméen J775. Cet ouvrage est une relation de la gl~rieuse mais déplorableaffaire de l'Arrache, ou El Ar;a'ische, dont j'ai déjà fait mentionailleurs ( vorez la note au bas de la page 122), et dont voici lesprincipales circonstances. En 1765, l"I. Duchaffalllt, chef d'escadre,avait reçu de S. M. Louis XV la mission de réprimer lés pirateries,qu'à cctte époque les corsaires de l\broc e,:x.erçaient contre nos naviresde commerce. Il partit de France avec unedivision composée du vaisseaul'Utile, commandé, par M. de La Touche.Beaùregard; de plusieUJ'sfrégates, sous le commimdement de :MM. de MarchainviI!e, de Brugnon,de Grasse, d'Apchon, de Suffren, de Sémerville, etc. ; ct dequelques galiotes à bombes. Il se rendit d'abord devant la ville de Salé,qu'il bombarda vigoureusement, et qui fut presque démantelée; il seprésenta ensuite ~ur la rade de l'Arrache, qui essuya unfeu non moinsDleurtrier ; mais ayant voulu s'emparer de vive force de plusieurs corsairesarmés qui s'étaient réfugiés dans la rivière de Lucos 1 SOIIS lesmurs de l'Arrache, il envoya .M. de La Touche - Beauregard, avecseize chaloupes, pour enlever ces Mtiments ennemis ou pour ym~ltrele feu. Ses ordres ~lJ~~,~t ex.écutésavecla plusgran,de intrépidité 1 malgréla mousqueterie des :Maur~s qui,. des deux rives, faisa!ent p,fcuvoirsur les assaillants une grêle de balles. Des obstacles insurn:lOntables,qui venaient des localités, ne permirent pas d'amariner lesprises; on les brûla. l\laI11eurcllsement, après avoir. obtenu ce succès,M. de La Touche ne put opérer sa retraite avec assez de promptitude,parce que la marée montante vint le contrarier: les l'faures redoublèrentalors leur fusillade; ils s'embarquèreut dans des canots ennombre considérable, et se rendirent maîtres de sept chaloupes, dontils massacrèrent les équipages. M. de La Touche fut tué; tl'ente- deux


302 DEUXIÈME APPENDICE.~e ~es officiers perdirent anssila vÎe; •• quelques-uns furent faits prisonuiers.Parmi ces derniers était M. Bidé de MaurviUe, alors gardede la marine, depuis capitaine de vaissean : ce jellne homme fut·· conduità Mâroc où il demeilra en esclavag€' pendant plus de deux ans;il eut lebonheur d'être assez hien traité par l'empereur, qu'il accompagnamême dans plusieurs <strong>voyage</strong>s li Salé, Sarfy et autres lieux, etqui le Ilotnmâ grand âlcaïdé ou chef de tous les esclaves français qu'ilavait alors en son pouvoir.M. de :Maul:~il1e est l'auleur de la Relation'dont je veux parler ici; ce qu'il dit des cruautés exercées coutre lesprisonniers fait frissonner d'horreur. Il fait la description des états dèMaroc, dans laquelle, dépeignant les différentes classesde la popu­Iatiôn, il s'exprime en ces termes, à l'égard des trois races principales: « Les Mtillres , habitants des villes, sont peu braves; mais» le~ Arabes de la campagne et les Brèbés sont helliqueux et infati­» gahles, sachant manier l,enrs chevaux en perfection, et se servant') égale~ent~iende rar.me~~e~.~de la lance et~u sabre.: l~s uns et» les autres sont généralement fariatÎ~ues, s~l~e.r.stitieux, hypocrites,» souples, fourbes, menteurs, intéressés, voleurs, lascifs, jâloux,» vindicatifs et cruels; ils n'ont d'autre vcrln sociale qu'une eha­" rité hospitalière qu'ils cxercent indistinctement les uns envers" les autres, quelquefois même e1\vers leurs cllllemis, ctc.» ~I. deMaurvillé fait connaître aussi,Îa .milice noire, qu'il ap'pelÎe Boucaris:« Lêsfo~c~s ~.~•. !e~~~d.~r~r~~i~eN~~~roc ,al~ ~il?)con~ist:~lt~rinci­" paIement en ai::tmil!encii~.s~~,t~.~~~:~/~~gI~:s3f~~~ês BOllcaris,» divisés en l)lllsieurs compagnies,~ôus l~ commandement d'un pal)reil nombre d'alcaïdes. Ccs soldats sont c11argés de la gard~ dn l'Qi et» de sOllpalaisj onen voit aussi quelques détiJeh·emfmls clâusles viÎles les" plus considérables; ce sont eux qui von! partourpo(terlesordresde» l'empereur, Ctchercner les personncs que ce prln.ce veut f~ire pal)raÎll'e devant lui. Les Boucaris sont tous Cilvltliers; ils out ,l'our'al'­" mcs, un fusil à.e pl'ès de six pieds de longueur, un .sabre et un" poignard; ils portent en ceiutm'e un fOllrniment~lus. OtI. .moins» heau) qui col1tien~)eurs munitions deguerre.L~.ur., h:.hitie~entII d'ailleurs h'est point uuiforme ; ils onl lrne espkce de jaqùelte de


..\')DÊtJXIÈ~IE APPENDICE. 503drap, SOuvent de trois ou quatre couleurs, et par - dessus cette jat)quelle nu manteau delai'ne hlanche qu'ils appellent telêm.... Leur» tête est rasée: cenx qui sont mariés laéOùvrent d'une calotte rouge;» ce qui est commun à tons les 'Maùres•...•• Ils sont hraves, adroits à»manier leufs chevaux et leurs armes, mais nllIlêmellt disciplinés';» ils ne savent dbserver aucun ordl'e dabsleurs manœuvres ni aucune» tactique, en sorte qu'ils auraient toujours UD grand désavantage s'ifs1) étaient à se mesurer avec le plus pctit corps tle nos troupes d'inlifanterie ou de cavalerie, etc. l) Enfin le m~ll1e iluteur c~hfil'me, parletablt'aa suivant, ceqùe tellrpri:èl'està~porle à l'égard des iJuifs:«( Il y a beaucoup de luifsdans tolÎtPêtllplredeMardc, principalel)ment dans lesviHes , et pavtout ils sont très malheureux, par IIIli servitude et l'humiliation où les tiennenlles Maures, malgré les la"ltes» exolhitalltes qu'ils payent pour vivre en paix sous la protection» du gouvernement. Les principaux d'entre eux n'oseraient refuserli d'obéir à n'importe quel ordre du dernier des Maures, pas même)l à celui d'llll enfant, et ne le pourraient sans être menacés et fraplipés; ce qu'ils n'évitent pas même en obéissant sur le-champ. Ils ne» peuvent porter que des vêtements noirs, des bahouches et des ca­» lottes noires; ils ne peuvent monter à cheval; ils ne peuvent nonli plus passer devant uue mosquée, ni même marc~er dans la plupart» des villes avec leurs bahoucheschaussées; ce qui cependant estIl généralement permis aux esclaves chrétiens, etc. »Peut-être les citations et rapprochements que je viens de faire contribueront-ilsà laissex.dans l'esprit des lecteurs une idée exacte des diversesespèces d'hommes qui composen~ la popUlation de l'empire"deMaroc, et, à peu de choses près, celle des autres états de la Barbarie.Je finis en observant que les auteurs cilés , et généralement toutesles personnes auxquelles cette partiede l'Afrique est connue, s'étonnentque, depuis si loug - temps, les princes chrétiens soient insultés etbravés avec tant d'audace par les puissances barbaresques, qui pourtantn'ont qu'une force peu redoutable, sur tçrre comme sur mer, et qu'ilserait bien facile de mettre une bonne fois à la raison. Ce ne sont pointdes demi-mesures lce ne sont point des bombardements périodiques de


304 DEUXIÈME APPENDICE.telle ou teIle place, ni des traités aus.sitôt violés que signés, ni des tributshumiliants, qui peuvent faire cesser pour toujours les pirateries de cesincommodes voisins. Les expéditions partielles et momentanées contreTripoli, Tunis, Alger, ou autres villes de la côte de Barbarie, ontfourni quelques l)elles pages aux annales de ,I~ marine européenne;ces q:péditions ont fait entrer au temple de lagloü'e un Pierre de Navarre,un du Guay-Trouin, un .Iord Exmouth :. mais quels résultatsdurables en avons-nous obtenus pour la sûreté de notre commerce?J'esp~r!l démontrer quelque jour la possibilité/ilt la nécessité d'une mesureplus vaste dans son plan, plus utile dans .. ses effets, qui meparait dig~e de toute la sollicitude de la SAI~TE ALLIANCE.


,TABLE DES MATIERES.E'pîtrer eMdicatoire à S. E. Sir StDNEYSMITH••Préface du TraducteurLettre de M. S. C 00 CI\., l'Éditeuranglais, au. Comité cie la compagnied'Afrique .Introduction, ou Préface del'Éditèltranglais .Avertissement sur la carte .Pages.v.VIJ •XIX.1RELATION DE ROBERT AD.AMS.CIl API T Il E 1er•':..4damsest né àux EtatS-Unis d'A~mérique;ils'em!Jat'fllteàNew-York,su.r le naYi!~~erG4.!;l~;les;.san llau'­frage sur la cQtei();cciderttale.' dét Afrique .,. .e~ .. Sya marehé ju.squ'àTOMBUCTOO.3r à47CUAPlTREP·DescriptionùeT6mbuctoo,et remarquesd'Ailamssuple9tnœûr$ désnègres .79


CHA P ITRElU.Adams part de Tombuctoo; il estescltl{Je des Arabe$, du grand Dé,.sert; ilestconduità Nun, ou Wed­NoonPages.81 à 101CHA)?I TAEIV.Description de la''lJil!:l:uleNun ; Adamsy retrouve trois de ses anciens COlnpagnonsdel'équipage duCharles; il.Y demeure en esclavage plus. d'uneannée;cnœls traitemen/;s qùilY,erl,-ilure; ilest racheté; ilarrilJe à Mogador,à Cadi;,;, e.t finalement àLondres 103 à 12,)Notes et DéveIQPpe.llJ/lnt:;. . , .",. I,aSà.2otiDernièresRe'l!fUl;rqu,esde,I'Étfiteur fitn·~lais, ou Mémoired(ititl'tibjtJtlJ1m~ci'pal est d'éclaircir les dêtails d@n·néspar Robert 4.dams3ur SêUDEN-NT, sur TOMBUCTOO et· sur la rivièrelfu'il appelle la MAR ZARAH • 207 à 249Premier Appendice, ou Mémoirecontenant...des T'ec1zerc1];(Js sur la. ntl~vigation t4t haut. NÏfjer, eli tJes '1(.UtstAApo",r un étabilis.femen.t cçmzrnercù;l


TABLE.au point où cefleuve commence àêtre naviaable; par un ami de tÉditeuranalais, membre du Comitéafricain de Londres .Deuxième Appendice, Olb Mémoiresurles diverses races tl?tl!J'httnes quipeuplentla Barbarie occidentale etquelques parties du Sahara; parM. DUPUlS, vic'};Co.!!§J-!ldeS. M.B.,à Mogador. ~. • • • • .Pagës.F~NIII LA T"'BLE.


Pages. Lignes.07, 9, l'île de Ste.-Croix:; lis~z,; l'île ;eItT~nérifre~40, 2~, ne

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