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au fil des jours... - Musée des beaux-arts de Dijon - Ville de Dijon

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panorama (salles 3 et 4)le réalisme socialsalle 3 > art, misère et désespoir !Antithèse du be<strong>au</strong> idéalisé, le réalisme se teinta parfois <strong>de</strong> misérabilisme en représentant le sort <strong><strong>de</strong>s</strong> plusdémunis, souvent condamnés à se séparer <strong>de</strong> leurs maigres biens. Vieillards, mendiants et petits métiersmisérables <strong><strong>de</strong>s</strong> villes étaient les princip<strong>au</strong>x archétypes <strong>de</strong> ce dénuement, que les gravures <strong>de</strong> Legros et lespetits sujets sculptés <strong>de</strong> Pompon illustrent ici.Mais la réalité était en fait be<strong>au</strong>coup plus complexe.L’opinion publique restait ambiguë face à ces petitesgens : tantôt on admirait leur religiosité profon<strong>de</strong> etsincère, leur sagesse bon enfant, tantôt on leur reprochaitleur inculture, leur paresse, leur saleté. S’imposèrentalors <strong>de</strong>ux modèles : le « m<strong>au</strong>vais p<strong>au</strong>vre », le mendiantoisif et le « bon p<strong>au</strong>vre », exécutant <strong><strong>de</strong>s</strong> tâches répétitivespour une rémunération insuffisante. L’industrialisation<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> moitié du XIX e siècle introduisit, en effet,<strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x sujets dans l’iconographie <strong>de</strong> la peintureréaliste, qui s’intéressa alors <strong>au</strong>tant <strong>au</strong> paysan laborieuxqu’à l’ouvrier exploité par la bourgeoisie capitaliste,<strong>de</strong>venu un véritable héros <strong><strong>de</strong>s</strong> temps mo<strong>de</strong>rnes.François Bonvin, La Forge, 1852, <strong>Dijon</strong>, musée <strong><strong>de</strong>s</strong> be<strong>au</strong>x-<strong>arts</strong>salle 4 > le portrait, reflet d’une sociétéAn<strong>de</strong>rs Zorn, Portrait d’EugèneSpuller, 1891, <strong>Dijon</strong>, musée <strong><strong>de</strong>s</strong>be<strong>au</strong>x-<strong>arts</strong>Confi<strong>de</strong>ntiel, rarement exposé <strong>au</strong> Salon et ainsi <strong>au</strong>x critiques, le genre du portraitconnut néanmoins, sous l’impulsion d’Ingres, <strong>de</strong> subtils changements <strong>au</strong> XIX esiècle. Bien plus qu’une mémoire <strong><strong>de</strong>s</strong> apparences, le portrait se donnait commeambition <strong>de</strong> révéler le caractère <strong>de</strong> la personne ainsi que son origine sociale etculturelle, <strong>de</strong> la « saisir » à travers sa posture, son regard, son environnementet ses accessoires vestimentaires. Les peintres dijonnais Sophie Ru<strong>de</strong> et FélixTrutat donnèrent ainsi <strong>de</strong> la bourgeoisie provinciale une image d’un réalismesans complaisance. Enfin, les artistes se plurent également à illustrer les loisirsbourgeois <strong>de</strong> leur temps, comme Léon Goupil et Jean-Baptiste Carpe<strong>au</strong>x avecles portraits <strong>de</strong> Sarah Bernhardt ou <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Fiocre, danseuse étoile<strong>de</strong> l’Opéra. Le portrait permettait ainsi une vraie mise en abîme <strong>de</strong> la sociétébourgeoise <strong>de</strong> ce siècle, née <strong>de</strong> l’expansion du capitalisme, créant alors uneFrance à <strong>de</strong>ux vitesses.

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