NonetteLa butte (dyke) est <strong>le</strong> culot d’une ancienne cheminée volcanique. Son emplacement exceptionnel et la découverte<strong>de</strong> vestiges gallo-romains laissent supposer une occupation très ancienne. Nonette était au IX e sièc<strong>le</strong> <strong>le</strong> sièged’une vicairie. L’église paroissia<strong>le</strong> primitive était cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> Saint Sixte, située sur <strong>le</strong>s rives <strong>de</strong> l’Allier.Les franchises <strong>de</strong> Lorris (charte octroyant aux habitants <strong>de</strong> nombreux privilèges notamment fiscaux)accordées en 1188 par Philippe Auguste entraînèrent une relative extension <strong>du</strong> village.Au XIII e sièc<strong>le</strong>,Nonette était une prévôté roya<strong>le</strong> <strong>de</strong>s plus anciennes <strong>de</strong> la province. El<strong>le</strong> embrassait alors 90 paroisses.26
Le parc <strong>du</strong> château actuel est une création romantique <strong>du</strong> XIX ème sièc<strong>le</strong>.Il est planté <strong>de</strong> nombreuses essences d’arbres centenaires ; cèdres <strong>du</strong>Liban, sophoras <strong>du</strong> Japon, mélèzes, pins, marronniers d’In<strong>de</strong>s et érab<strong>le</strong>s.C’est un lieu calme propice à la méditation.Le château plusieurs fois remanié était protégé par plusieurs enceintes.Au XVII e sièc<strong>le</strong> une ligne <strong>de</strong> fortifications ceignait <strong>le</strong>s quartiers <strong>de</strong>l’ancienne basse-cour et <strong>de</strong> l’église St Nicolas. Le château fut adjugépour démolition sous Richelieu en 1633.La vil<strong>le</strong> qui possédait un hôpital, <strong>de</strong>ux chirurgiens, <strong>de</strong>ux notaires, perditpeu à peu <strong>de</strong> son importance au fil <strong>de</strong>s ans. Lorsque <strong>le</strong> phylloxéra, à lafin <strong>du</strong> XIX ème sièc<strong>le</strong>, détruisit <strong>le</strong>s cent et quelques hectares <strong>du</strong> vignob<strong>le</strong>,<strong>le</strong>s propriétaires terriens et <strong>le</strong>s viticulteurs se virent dans l’obligation <strong>de</strong>quitter <strong>le</strong>ur petite patrie.Depuis <strong>le</strong>s ruines <strong>du</strong> château on distingue encore <strong>de</strong>s embases <strong>de</strong> tourset l’emplacement <strong>de</strong> la herse et <strong>du</strong> pont-<strong>le</strong>vis. On découvre éga<strong>le</strong>mentun panorama exceptionnel qui offre une vue quasi aérienne sur <strong>le</strong> villageet <strong>le</strong> Lembron.Le pont PakowskiConstruction en béton armé <strong>du</strong> début <strong>du</strong> XX ème sièc<strong>le</strong>, il a remplacé <strong>le</strong>bac. Il enjambe l’Allier, une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières rivières sauvages fréquentéepar <strong>le</strong>s saumons. Les canoës, <strong>le</strong>s bala<strong>de</strong>s sur berge et la pêche sont trèsappréciés <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> estiva<strong>le</strong>.Depuis <strong>le</strong> Moyen Age il existait à proximité <strong>du</strong> village une carrière,aujourd’hui disparue, où était extrait un calcaire travertin très fin, appelé« marbre <strong>de</strong> Nonette », essentiel<strong>le</strong>ment utilisé pour la réalisation <strong>de</strong>cheminées ou escaliers encore visib<strong>le</strong>s dans nombres d’anciennes<strong>de</strong>meures.L’église St Nicolas et <strong>le</strong> Beau DieuL’église St Nicolas est <strong>le</strong> siège d’un prieuré bénédictin dépendant <strong>de</strong> laChaise-Dieu. Le porche ouest et une partie <strong>de</strong> la nef sont <strong>du</strong> XII ème sièc<strong>le</strong>.Les travées <strong>du</strong> chœur et <strong>le</strong>s chapiteauxsemb<strong>le</strong>nt caractéristiques <strong>du</strong>début <strong>du</strong> gothique. La Ganivel<strong>le</strong>(porche dominant la place) estune construction <strong>du</strong> gothique flamboyant.Le bâtiment renferme unmobilier intéressant, notamment <strong>le</strong>Beau Dieu (buste en marbre <strong>de</strong>Nonette) qui aurait été commandé parJean <strong>de</strong> Berry en 1387 au sculpteur AndréBeauneveu. Le buste décapité était situéau pignon <strong>de</strong> la Ganivel<strong>le</strong> jusqu’en 1897.Monsieur Henri Salveton pensa yraccor<strong>de</strong>r une tête découverte lors<strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction d’une maison.Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> la nonneL’histoire raconte que <strong>le</strong> plus ancien <strong>de</strong>s Comptours d’Apchon, Amblard1 er <strong>de</strong> Nonette surnommé <strong>le</strong> Mal Hiverné (meurt en 1008), en<strong>le</strong>va unejeune religieuse, suite à quoi <strong>le</strong> roi <strong>de</strong> France lui aurait confisquéNonette. Que <strong>le</strong> nom <strong>du</strong> village soit relié à l’enlèvement <strong>de</strong> cette« nonette » reste une légen<strong>de</strong>.Légen<strong>de</strong> <strong>du</strong> saut <strong>de</strong> CanillacAu sud – ouest, la partie la plus escarpée <strong>du</strong> rocher <strong>de</strong> Nonette porte<strong>le</strong> nom <strong>de</strong> « Saut <strong>de</strong> Canillac ». Il s’agirait <strong>de</strong> Monsieur <strong>de</strong> Montboissier– Canillac, condamné à mort en 1666 par <strong>le</strong>s Grands Jours d’Auvergne,qui préféra mourir tout <strong>de</strong> suite en s’élançant <strong>du</strong> haut <strong>du</strong> rocher. Uneautre tradition situe ce suici<strong>de</strong> pendant un séjour hypothétique <strong>de</strong> lareine Margot à Nonette. Après <strong>de</strong> fortes libations, <strong>le</strong> marquis <strong>de</strong>Canillac, soucieux d’impressionner la reine, aurait fait <strong>le</strong> pari <strong>de</strong> franchirà cheval <strong>le</strong> parapet <strong>de</strong> la forteresse (à moins que <strong>le</strong> désespoir amoureuxne l’ait poussé…)27