Saint GervazyLe village <strong>de</strong> Saint Gervazy se situe entre<strong>le</strong>s plateaux <strong>du</strong> Cézallier et <strong>le</strong> Val d’Allier, dansla basse vallée <strong>de</strong> la Couze d’Ar<strong>de</strong>s :il s’étire <strong>le</strong> long <strong>du</strong> ruisseau la Volave, affluent<strong>de</strong> la Couze d’Ar<strong>de</strong>s.Le nom <strong>de</strong> Saint Gervazy viendrait<strong>du</strong> latin Gervasius, nom d’un martyr<strong>du</strong> III e sièc<strong>le</strong> (Gervais).Auparavant nommé Serac,Saint Gervazy s’appela éga<strong>le</strong>mentDes Rochers sous la révolution.Les terminaisons <strong>de</strong> Segonzat,Unsac et Serac signa<strong>le</strong>ntune origine gallo-romaineen ces lieux.32
L’église Saint-Gervais et Saint-ProtaisL’édifice actuel s’appuie sur une base romane, comme entémoigne à l’intérieur plusieurs chapiteaux. Il a ensuitesubi <strong>de</strong>s remaniements à la fin <strong>du</strong> Moyen-Age,pério<strong>de</strong> correspondant à la réalisation <strong>du</strong> portail,<strong>de</strong>s voûtes et <strong>du</strong> chevet à pans coupés.A l’intérieur, une statue <strong>de</strong> Vierge en Majesté, viergenoire datant <strong>du</strong> XII e sièc<strong>le</strong>, a été classée monumenthistorique en 1903. El<strong>le</strong> a été dérobée en 1983 etretrouvée à Madrid en 2000.Sous <strong>le</strong> porche <strong>de</strong> l’église, <strong>le</strong> <strong>de</strong>ssin d’un canardindique <strong>le</strong> niveau atteint par la crue <strong>de</strong> la Volaveen 1880.Le châteauLe seigneur <strong>le</strong> plus connu <strong>de</strong> Saint-Gervazy est un certain Jacquesd’Oradour, qui fut maître d’hôtel <strong>du</strong> roi Char<strong>le</strong>s IX.Le château se présente sous la forme d’un quadrilatère irrégulier,flanqué <strong>de</strong> trois tours d’ang<strong>le</strong>s. Le quatrième ang<strong>le</strong> est surmonté d’uneéchauguette communiquant avec <strong>le</strong> chemin <strong>de</strong> ron<strong>de</strong>.La tour maîtresse, haute <strong>de</strong> 22 mètres, semb<strong>le</strong> remonter à la fin <strong>du</strong>XIV e sièc<strong>le</strong>. Le sommet <strong>de</strong> la tour est percé <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s archèresmeurtrières.La tour compte cinq niveaux, dont une sal<strong>le</strong> seigneuria<strong>le</strong>dotée d’une voûte à ogive hexagona<strong>le</strong>.A la fin <strong>du</strong> XVI e début XVII e sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong> logis principal (sud) sur cour a étécomplètement modifié pour abandonnerson utilisation première(défensive) et pour en faire unlieu <strong>de</strong> vie plus agréab<strong>le</strong> :ga<strong>le</strong>rie, escalier droit àbalustres. On abattit éga<strong>le</strong>mentla courtine nord afind’ouvrir <strong>le</strong> château sur <strong>le</strong>village.Le Dolmen d’Unsac ou <strong>de</strong> l’Ustau <strong>du</strong> LoupDaté d’environ 2000 ans av. J.C., ce dolmen était une allée couverte àusage funéraire. Les dal<strong>le</strong>s qui couvraient l’ensemb<strong>le</strong> gisent aujourd’huià côté <strong>du</strong> dolmen.La cabane ou Ustau <strong>du</strong> Loup, ou encore la « grotte <strong>de</strong>s fées », a naturel<strong>le</strong>mentsuscité bien <strong>de</strong>s interrogations au fil <strong>de</strong>s temps et <strong>de</strong>meurel’objet <strong>de</strong> plusieurs légen<strong>de</strong>s.Cette appellation évoque éga<strong>le</strong>ment la crainte qu’inspire ce monument.Habitat ruralSaint-Gervazy a une bel<strong>le</strong> architecture rura<strong>le</strong> avec <strong>de</strong> petites maisonsvigneronnes et <strong>de</strong>s maisons plus cossues datant <strong>de</strong>s XVIII e et XIX e sièc<strong>le</strong>s,avec cours fermées et porches ornementaux.On trouve un nombre important <strong>de</strong> pigeonniers isolés ou accolés àl’habitat, certains avec un décor peint en faça<strong>de</strong>.La légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Font-Vieil<strong>le</strong>Chaque enfant <strong>du</strong> village est instruit<strong>de</strong> la légen<strong>de</strong> d’une bêtesournoise habitant la fontaine, laFont-Vieil<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> se tapit dans <strong>le</strong>srecoins ténébreux et saisit par<strong>le</strong>s cheveux l’impru<strong>de</strong>nt qui osepencher la tête à l’intérieur.Pour preuve, il suffit d’entrebâil<strong>le</strong>rla porte et <strong>de</strong> lancer unepierre dans l’eau. Il faut, dans <strong>le</strong>mouvement, escala<strong>de</strong>r sansperdre une secon<strong>de</strong> <strong>le</strong>s cinqmarches d’accès, vers <strong>le</strong> cheminprotecteur. En tendant l’oreil<strong>le</strong>, onentend <strong>le</strong>s clapotis qui correspon<strong>de</strong>ntau réveil <strong>de</strong> l’horrib<strong>le</strong> bête.Le chanvre et la vigneLe chanvre était cultivé jusqu’à la fin <strong>du</strong> XIX e sièc<strong>le</strong> dans chaque village.Préparé <strong>de</strong> préférence à Saint-Gervazy pour <strong>le</strong> rouissage et <strong>le</strong> peignage,tissé à Ségonzat et à la Croix <strong>du</strong> Carton, il était enfin transformé envêtements ou en linge à Unsac.La vigne était la principa<strong>le</strong> richesse <strong>de</strong> la commune jusqu’en 1893 où <strong>le</strong>phylloxéra la fit pratiquement disparaître.33