fi lms en fabrication - Filmer en Alsace

PRINTEMPS 2008
spécial Grand-Est
Photo MK Krafft/CRI Nancy Lorraine
la lettre
Filmer en Alsace

your fast-track
towards a career
in international
digital media
management?
definitely yes
welcome to the
european
television
management
academy
etma will train the television and digital mediamanagers
of tomorrow. Reflecting its particularly
European and universal spirit, etma is located near
Strasbourg. From here it will provide top-level
management training for talented students of
many origins and nationalities.
By working with the best of the digital media innovators,
through strong links with the pioneers of
the medias of the future and through constant
analysis of the most recent market innovations,
etma will give its students unique and up-to-date
access to the dynamics of top class media management
and innovation.
For those setting out on a career in digital media
management, for those on the lookout for that
extra qualification for success, for media managers
seeking new competences and developing specialised
skills…
… etma is definitely for you.
www.etma-academy.eu
22 avenue de l’Europe 67300 Schiltigheim
Tel. +33 (0)3 88 37 26 50 info@etma-academy.eu

éditorial
Mois du documentaire en Champagne - Ardenne. PHOTO AUTOUR DE LA TERRE
spécial Grand-Est
L’année 2008 nous a déjà réservé bon nombre de surprises. Nous
sommes dans l’expectative des changements que produiront un
certain nombre de décisions politiques concernant les télévisions, leur
fi nancement, et les lignes de crédit, autant pour la création que pour la
diffusion des fi lms. Même si l’époque peut nous inciter à nous replier
sur nos quant-à-soi, c’est peut-être justement le moment de s’ouvrir,
d’interroger nos pratiques et de nous nourrir de nos réfl exions et
expériences mutuelles.
Ce numéro de printemps de la Lettre de Filmer en Alsace est une
proposition, celle d’imaginer une Lettre commune à plusieurs régions.
Ainsi, ce numéro spécial Grand-Est a été conçu comme un laboratoire.
Il a été réalisé avec des contributions de nos collègues de Lorraine,
Franche-Comté, Bourgogne et Champagne-Ardenne. Lors de la réunion
interprofessionnelle qui s’est tenue à Gérardmer en mars dernier, nous
avons également pu vérifi er que cette proposition trouvait un écho
largement positif auprès des professionnels des autres régions.
L’expression “ mutualiser les moyens ” est en vogue actuellement.
Mais il ne s’agit pas de mutualiser uniquement pour économiser et
pérenniser des actions, il s’agit de travailler ensemble en reconnaissant
les domaines d’excellence des uns et des autres et en articulant,
coordonnant nos actions. Ainsi d’aucuns savent faire des Lettres,
d’autres des sites ou des portails, d’autres des festivals ou d’autres
encore inventent de nouveaux moyens de diffusion.
Réalisons ensemble une plate-forme audiovisuelle du Grand-Est, une
plate-forme riche et accueillante, forte de nos diversités et propositions
et enrichie de nos échanges.
L’équipe de Filmer en Alsace
Merci pour ce numéro à : Didier Asson, Charlotte Béfort, Mathias Berger, François
Caillat, Michèle Clément-Théclé, Nathalie Conq, Sandra Coronello, Denis Darroy,
Brigitte Daudé, Michel David, Laurent Dené, Delphine Didier, Édith Farine, Marie-
Alix Fourquenay, Damien Fritsch, Estelle Furstenberger, Florence Gautier, Anne
Hahn, Georges Heck, Églantine Hirsch, Julia Laurenceau, Ermeline Le Mezo, Julien
Mathis, Amandine Moulette, Isabelle Pantic Guillet, Paul Pauwels, Marie-Jo Pierron,
Jean-Philippe Rameau, Mathieu Rousseau, Josiane Schauner, Jean-Pierre Stucki,
Christine Torelli, Safi re Lorraine, Les Yeux de l’ouïe.
la lettre
Filmer en Alsace
association des professionnels
de l’audiovisuel en Alsace
Le conseil d’administration
réunit :
- l’APAA,
représentée par
Josiane Schauner
et Yannis Metzinger
- la Safi re,
représentée par
Damien Fritsch
et Luis Miranda
- Vidéo Les Beaux Jours,
représenté par
Georges Heck
- l’Agence culturelle d’Alsace,
représentée par
Brigitte Daudé
- iconoval,
représenté par
Michèle Clément-Théclé
- Ina Grand-Est,
représenté par
Isabelle Pantic Guillet
- le master pro
de l’université Marc Bloch,
représenté par
Jean-François Moris.
Filmer en Alsace
est soutenu par :
- le ministère
de la Culture/DRAC Alsace
- la Région Alsace
- le Département
du Bas-Rhin
- le Département
du Haut-Rhin
- la Ville de Strasbourg.
Contact :
Filmer en Alsace
c/o La Maison de l’image
31 rue Kageneck
67 000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 86 51
Filmer-en-alsace@neuf.fr
www.fi lmerenalsace.fr.nf
Contact pour La lettre :
la-lettre@laposte.net
SOMMAIRE
Éditorial ............................................ 1
Rencontres Grand-Est .......... 2
Territoires
Champagne-Ardenne ........... 4
Bourgogne
Franche-Comté .......................... 5
Formations Grand-Est .......... 6
Archives ........................................... 9
Chiffres Grand-Est ................10
Chiffres Alsace .........................12
Télévisions ...................................14
Europe ............................................15
Nouvelle technologie .........16
Histoire de fi lms
Alsace ..............................................18
Histoire de fi lms
Franche-comté ........................20
Histoire de fi lms
Lorraine .........................................22
Leçon de cinéma ....................24
Chronique ....................................25
Diffusion .......................................26
Retour de .....................................28
Brèves .............................................28
Écrans documentaires ........31
Films
en fabrication ..................3 à 21
sortis de fabrique ......27 à 31
primés, sélectionnés ...........33
L’INVITÉ
François
Caillat
en cahier central
Responsable
de la publication :
Filmer en Alsace
Coordination
et secrétariat de rédaction :
Marie Frering
Graphisme :
L’intranquille
Impression :
Gyss imprimeur, Obernai
2e trimestre 2008
ISBN en cours
1

2
rencontres grand-est
Les invitations mutuelles entre professionnels de l’Est de la France se font de plus en plus fréquentes,
avec une constante commune qui est d’être toujours étroitement liées à une manifestation ou un festival
public. Il en est ainsi des rencontres de Belfort, de Filmer en Alsace et de Gérardmer. L’intérêt de ces
rendez-vous qui ont pour objectif de mieux nous connaître et de trouver comment travailler ensemble
réside fortement dans la rencontre réelle, car, même si nos sites, mails et autres outils de communication
facilitent grandement les échanges, rien ne vaut le débat réel et les discussions autour d’une table.
Belfort
En novembre 2007, l’Institut régional de l’image
et du multimédia (Irimm), sollicité par Catherine
Bizern, déléguée générale du festival Entrevues,
propose une table ronde sur l’interrégionalité.
S’affi rme une volonté commune de travailler
ensemble sur des projets et des actions concrètes
dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel
dans le respect des spécifi cités et politiques
individuelles. Concernant la communication
et l’information, même si une Lettre commune
paraît compliquée à mettre en œuvre, il faut
envisager dans toutes les régions une rubrique
traitant de l’actualité des autres régions. Pour les
aides à la production, à partir du constat qu’un
certain nombre de projets sollicitent des aides
dans plusieurs régions et que certaines procédures
ne permettent pas d’envisager un tournage
dans deux régions, il faudrait harmoniser les
procédures pour permettre de partager les lieux
de tournages et les fi nancements. La formation
pourrait être un axe fort de la coopération
interrégionale. Les besoins sont nombreux et les
offres insuffi santes. Les régions qui mettent en
place des formations ont du mal à trouver un
nombre suffi sant de participants pour les mener
à bien. Un inventaire des besoins au niveau
Grand-Est serait judicieux.
Le problème de la diffusion des œuvres produites
en région est ressenti par les cinq régions. Une
opération pourrait être organisée autour d’une
programmation commune, de même pour le
court, avec la création d’un programme spécifi que
et également pour les longs “ diffi ciles ” qui
pourraient bénéfi cier d’un réseau plus étendu de
diffusion. L’établissement aussi d’un calendrier
des manifestations régionales serait judicieux
pour éviter que les manifestations se fassent aux
mêmes dates.
Strasbourg
Les journées professionnelles de Filmer en
Alsace ont donné lieu à divers ateliers qui ont été
élaborés dans le souci de ne pas rester généralistes
mais de prendre le temps d’approfondir des
points spécifi ques. Ont ainsi été proposés un
atelier sur les nouveaux modes de diffusion
(VoD, réseaux câblés, Doc net), un atelier sur
les droits d’auteur avec Nicolas Mazar, juriste
de la Scam. Plus au cœur du travail d’écriture,
de réalisation et de production, un atelier sur le
scénario dans le documentaire a permis, avec
notre invitée Esther Hoffenberg, de pénétrer
dans la “ salle des machines ” de la fabrication de
son fi lm Les deux vies d’Eva.
Le pitch dating, organisé par l’association des producteurs avait pour
souci la rencontre et la circulation de la parole entre réalisateurs et
producteurs, dont on sait combien elle n’est pas toujours facile. Enfi n, le
débat professionnel proposait comme thème la réalisation et la production
en région. Débat parfois houleux, illustrant la diffi culté certaine de faire
entendre les réalités du terrain, avec ses bonheurs et ses malheurs. Filmer
en Alsace souhaite permettre aux différents acteurs, professionnels et
collectivités de travailler ensemble, dans la transparence et l’échange
pas toujours si faciles. Ce débat aura permis cependant de souligner la
nécessité de trouver des temps de travail communs plus réguliers.
À saluer aussi durant ces journées, l’inventivité des Jeunes Talents (les prix
ont été attribués à Yakup Girpan et Chloé Mazlo) et la présence nombreuse
d’étudiants et de très jeunes réalisateurs aux ateliers et débat.
Géradmer
Les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel d’Alsace et de Lorraine
se sont réunis pour la conférence interprofessionnelle en mars 2008,
en présence des représentants de l’État (DRAC, CNC) et des collectivités
territoriales des cinq régions du Grand-Est. Au total, une centaine de
participants ont assisté à cette quatrième édition qui s’est inscrite dans la
programmation des douzièmes Rencontres du cinéma de Gérardmer. La
conférence a pour fonction de présenter et expliquer l’action de l’État et
la mise en œuvre déconcentrée des priorités nationales dans le domaine
du cinéma, de l’audiovisuel, du multimédia et des industries techniques,
dans une volonté de transparence des politiques et fi nancements publics.
Concernant en premier chef l’interrégionalité, Thibaut Villemin, viceprésident
du Conseil régional de Lorraine, informe les participants de la
mise en place d’un secrétariat commun ainsi que d’un coordinateur dans
le but de mener des actions communes de coopération interrégionale entre
la Lorraine, l’Alsace et la Franche-Comté.
Si ces journées comportaient de nombreux ateliers spécifi ques, nous nous attarderons
surtout sur les questions de la nouvelle politique de l’État et du CNC, dont il a longuement
été question avec Michel Plazanet et Céline Perrimond (CNC).
24 reconductions de conventions ont été signées pour la période 2006-
2009 portant sur deux volets : l’aide à la production et à la création (crédits
de soutien du CNC) et le fi nancement DRAC et Régions de l’exploitation
cinématographique. Le budget CNC tend à freiner mais est actuellement
toujours encore en augmentation par rapport aux années précédentes. Le
budget des DRAC est de l’ordre de 8 millions d’euros. Concernant le budget
cinéma des DRAC, des négociations menées par le CNC ont permis de le
préserver. Une baisse, plus ou moins de 15 %, est toutefois constatée sur la
diffusion des festivals (repris par le CNC à la demande du ministère de la
Culture et de la Communication) et sur différentes activités.
Les services du Premier ministre ont confi rmé que les DRAC resteraient
autonomes et donc non soumis à tutelle et qu’elles seraient constituées de
8 directions par région. Ces nouvelles directives interviennent alors que le
ministère est en pleine remise à plat des défi nitions des missions. Le CNC
a mis en place un groupe de travail pour réfl échir sur l’aspect économique
de la projection numérique et un rapport devrait sortir prochainement.
Le souhait du CNC est que toutes les salles puissent avoir accès au
numérique. Concernant les documentaires, les mesures sont drastiques
car le CNC n’arrive plus à suivre, les demandes de subvention étant trop
importantes. Une nouvelle augmentation des documentaires entraînerait
une augmentation des sommes versées par le CNC ce qui représenterait
des sommes considérables. Le CNC rassemble actuellement l’ensemble

Des hommes dans le brouillard. PHOTO SEI ITO
des documentaires dans le but d’établir un bilan. Actuellement, 400
documentaires sont aidés par les collectivités. 90 % sont destinés à
France 3. Aussi, la dépendance face à France 3 existe bien, mais on
peut espérer une évolution vers des chaînes privées.
Denis Darroy rappelle le montant des budgets CNC (528 millions
d’euros) et DRAC toutes régions confondues (50 millions d’euros) pour
mettre en évidence le poids que représente le compte de soutien. Les
budgets 2009 et 2010 seront équivalents à ceux de 2008. Pour la VoD,
il y a augmentation de 4,5 %, avec restriction budgétaire sur la dette
globale de l’État et sollicitation du compte de soutien : ce sont les
professionnels qui se sont mobilisés (Art et Essai). Une concertation
a eu lieu avec le CNC, mais un décalage s’est produit entre le choix
politique du Ministère et le fonds de soutien. Denis Darroy évoque
la règle du compte de soutien (100 euros la minute). La Région
Lorraine indique l’existence d’un nouveau mode de diffusion qui ne
correspond pas à la réalité des choses, car une partie du soutien est
hors conventionnement.
Thibaut Villemin s’interroge sur l’aspect culturel et pas seulement
économique et indique qu’il s’agit d’un vrai débat public. Pour le
soutien d’investissement dans les salles de cinéma, la Région Lorraine
est très en retrait. Elle est favorable au développement des télévisions
par câble, d’internet, de la téléphonie mobile.
Le CNC rappelle qu’il a émis un appel à projets d’œuvres susceptibles
d’être exploitées sur les nouveaux supports et qu’un nombre considérable
de projets a été réceptionné. Le CNC souhaite d’abord dresser
un bilan par rapport à ce premier appel à projets.
L’Association des régions
françaises du Grand-Est
Depuis plus de 20 ans, l’Association des régions françaises du Grand-
Est (ARFGE) impulse et soutient des projets intéressant les cinq régions
de l’Est de la France : Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Franche-
Comté et Bourgogne. Ses domaines de compétences sont multiples :
culture, santé, économie, environnement… Afi n de donner une réelle
valeur interrégionale à l’association, la présidence est acquise par l’une
des cinq régions pour une durée de deux ans.
Succédant à la Région Alsace depuis juin 2007, la Région Lorraine
représentée par Jean-Pierre Masseret assure actuellement la présidence
de l’ARFGE. L’un des objectifs majeurs de l’association est de favoriser
les échanges et les concertations sur l’ensemble du territoire à travers
des rencontres entre élus, techniciens et experts du Grand Est. Il s’agit
de mettre en œuvre des actions d’intérêt régional pouvant avoir une
incidence interrégionale. En ce sens, l’ARFGE salue la possibilité de
voir émerger une revue spécialisée dans le cinéma et l’audiovisuel en
région construite et diffusée par et sur le territoire du Grand-Est.
Contact : Delphine Didier, animatrice de l’ARFGE,
mission du lien social, Conseil régional de Lorraine
téléphone 03 87 33 61 16, télécopie 03 87 33 61 89, delphine.didier@cr-lorraine.fr
http://www.lorraine.eu
fi lms en fabrication
fi lms en fabrication
Méthode Coué :
plongée en pensée positive
Documentaire de 52’ de Alain Chrétien (Beta numérique)
La célèbre méthode Coué est souvent raillée. Pourtant,
nombreux sont ceux qui pratiquent la pensée positive,
directe héritière d’Émile Coué. L’apnée utilise ces principes.
Plus que des muscles, ce sport nécessite une préparation
mentale que Pascal et Antoine utilisent aussi dans
leur vie quotidienne. Si cette méthode réussit à Pascal,
chef d’entreprise suisse, comment Antoine arrive-t-il à
partager sa passion avec les jeunes en diffi culté qu’il accompagne
de Reims au bord de la Méditerranée ?
Coproduction Prodaction,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne
À pied, à cheval et en vidéo
Documentaire de Laurent Hasse (DV)
Ce fi lm traite d’une quête : la recherche du bonheur.
Si ce questionnement peut paraître commun, l’approche
est des plus pertinentes. Le réalisateur effectue une
traversée de la France, seul et à pied, avec pour tout
bagage une caméra et en tête cette perpétuelle quête
du bonheur, suivant le tracé de la célèbre méridienne
verte, ligne imaginaire et symbolique qui traverse toute
la France. Il s’intéressera à la vision du bonheur des gens
qu’il rencontrera et ce dans autant de villages, villes,
départements et régions. Autant de portraits, d’attentes,
de désirs de bonheur d’une population en mutation. Ce
n’est pas la Terre vue du ciel, mais la France vue du cœur,
ces cœurs qui battent pour le bonheur.
La Bascule
Harki, la faute
Documentaire de 52’ de Rabbah Zannoun
Le 13 juillet 1959, dans le XIX e arrondissement de Paris,
en pleine guerre d’Algérie, un sympathisant du Front de
libération nationale (FLN) refuse d’assassiner un membre
du Mouvement national algérien (MNA), mouvement
rival. Par peur de représailles et se sachant condamné à
mort par le FLN, cet homme trouve protection auprès des
autorités françaises et s’engage offi ciellement comme
harki le 2 janvier 1960. Ce n’est pas le début d’une fi ction,
mais l’histoire de mon père. Ce jour-là, son destin bascule.
De simple immigré algérien, mon père devient Harki.
Aujourd’hui, je veux recueillir sa parole et retourner sur
son passé de Harki.
Coproduction Ere production,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne
3

4
champagne-ardenne
Voici deux expériences originales et inventives en Champagne-Ardenne, la Caravane ensorcelée à Charleville-Mézières, qui promène
son cinéma, et le Centres des rives, laboratoire pour l’art contemporain et documentaire en milieu rural, qui, venu de Paris en 2003,
s’installe à Auberive (4 habitants au km 2 ) et y développe avec les artistes de Autour de la terre des dispositifs aussi expérimentaux
que conviviaux. Des invitations à la taille de l’homme et au rythme de l’école buissonnière.
Le Centre des rives,
une fi ction bien réelle en Haute-Marne
Avec des dispositifs expérimentaux comme par exemple le Porte-à-Porte, inspiré de
l’épicier ambulant et de sa relation avec les habitants, on y produit des fi lms, des œuvres
plastiques, des performances, des projections. Créer des rituels, pousser des portes,
croiser des domaines, aller à la rencontre. Ici, on voit qu’il y a un besoin de débat. Qu’un
public nombreux et varié est prêt à voir des choses “ diffi ciles ”. Qu’avec une once de
résistance, le désert, fut-il vert, recule et que de s’ancrer là n’est pas une idée de doux
rêveurs.
Et il y a des saisons dans ce désert. Un été qui commence avec Passeurs d’images, et,
vu les faibles moyens, c’est en vidéo qu’on projette des documentaires aux pieds d’un
ancien haut-fourneau. En septembre, on investit le hangar du jardin d’insertion pour
projeter des fi lms à la fête de la Patate. Un poète ou des agrobiologistes y retrouvent le
public. Et toujours, patates sautées, interventions d’artistes, débats… L’hiver venu, on y
fera aussi un fi lm dans un atelier pratique avec des personnes en insertion.
L’hiver, c’est le temps des Projections privées, initiées par les artistes Zoé Chantre et
Alexandra Pianelli, qui chamboulent l’espace de l’habitant, pour recevoir les voisins
et amis. Plus que spectateurs prolonge cette démarche par des projections publiques
avec des habitants (une maison de retraite de religieuses très curieuses, un groupe
d’agriculteurs…). À eux de choisir le fi lm parmi plusieurs propositions, prendre en charge
l’appel au public et l’intendance pour la convivialité.
Au printemps, avec un stage de botanique et dans le jardin d’un couvent, on déguste
un repas de plantes sauvages et des courts métrages. C’est une des projections
thématiques de fi lms d’artistes qui ont fait notre réputation de fêtes gastronomiques
et audiovisuelles…
Longtemps sous l’étiquette “art”, l’action a été identifi ée récemment dans le champ
audiovisuel. Nous intervenons maintenant pour Lycéens au cinéma, et développons
des actions pédagogiques (avec le CDDP, et l’Inspection académique, pour un cycle
éducation à l’image/éducation au développement durable, à partir de fi lms d’auteur
achetés pour être disponibles en classe).
En novembre, c’est le Mois du fi lm documentaire. En Champagne-Ardenne, il n’y eut
longtemps que trois points (Troyes, Reims, et Auberive). Autour de la Terre, devenu
coordinateur régional en 2007, souhaite contribuer à étendre l’opération avec de
nouveaux complices et partenaires. Pour 2008, une thématique, Le travail, concoctée
avec le lycée de Bar-sur-Aube, permettra de relier des partenaires.
Toute l’année, un de nos belles histoires se prépare avec un fringant ancêtre, le Cinéma
familial de Chalindrey, vibrant de l’énergie de tous ceux qui se relaient pour le faire
vivre, depuis 50 ans, sous forme associative. Nous y coordonnons une démarche art et
essai, avec des cycles (documentaire, ciné-musique, ciné-train…).
À 10 km de la Bourgogne, 40 km de la Franche-Comté, des pieds fréquents en Alsace,
des partenaires en Lorraine… Nous accueillons l’idée de Grand-Est comme une bouffée
d’air créatif et solidaire. Nous avons constaté l’effi cacité du Grand-Est dans le réseau des
plasticiens. Nous espérons voir surgir aussi dans notre région des outils de connaissance
et de renforcement du tissu audiovisuel, des temps d’échanges et de rencontres entre
professionnels, associations régionales… Création de réseaux et mutualisation…
Ermeline Le Mezo
site centredesrives.over-blog.org
PHOTOS AUTOUR DE LA TERRE
La Caravane ensorcelée,
des fi lms courts
sur les routes
La Caravane ensorcelée a été inaugurée au printemps
2007, c’est une petite salle de projection ambulante
qui permet de diffuser du cinéma d’art et d’essai dans
les villages, les écoles, les centres aérés, les festivals…
Cette caravane sillonne les routes de Champagne-
Ardenne, mais aussi des régions voisines, en emportant
avec elle des courts-métrages, de 1 à 15’ de tous genres
(fi ction, animation, documentaire et expérimentation).
Elle accueille pour chaque séance une dizaine de
spectateurs.
La Caravane ensorcelée projette des séances de type
Panorama du fi lm court ou répond à des demandes
spécifi ques sur des thèmes (danse, développement
durable…). Cette offre de cinéma ravit tous les publics,
les spectateurs sont d’abord amusés par la fantaisie de
l’objet Caravane puis conquis par la large sélection des
fi lms. Fidèle au projet de départ, la caravane s’arrête
dans des cours d’écoles, aux pieds d’immeubles, sur des
marchés… pour aller à la rencontre de tous les publics
en leur montrant ce qu’ils n’attendent pas, en proposant
une image plus décontractée du cinéma d’art et essai et
surtout, en leur montrant la diversité du cinéma, sans
cloisonnement. De manière générale, le public se prête
au jeu et s’ouvre à des univers cinématographiques
nouveaux, souvent méconnus et vers lesquels il ne va pas
naturellement.
La venue de la Caravane ensorcelée est aussi l’occasion
d’organiser, parallèlement aux projections, des séances
d’éducation à l’image, des ateliers de pratique ainsi que
des rencontres avec des professionnels du cinéma. La
petite cinémathèque ambulante s’adapte facilement à
tous les projets et évolue au gré des rencontres et des
découvertes cinématographiques. Ce projet, initié par
l’association La Pellicule ensorcelée, est le prolongement
de ses activités mensuelles, une salle de projection
ambulante avec un cœur de cinéma !
Responsable de la caravane
david.seurin@club-internet.fr
www.lapelliculeensorcelee.org
PHOTO DR

ourgogne franche-comté
Un portail du cinéma et de l’audiovisuel en Bourgogne et Franche-
Comté, l’idée est née au sein de la commission régionale des professions
du spectacle (COREPS). Après deux ans de rencontres, de réfl exions et
d’analyses, il est apparu qu’il fallait donner à la fi lière un instrument pour
sortir du cloisonnement qui bloque les initiatives et les projets, et pour
faire connaître les réalisations et les talents. Créer un portail sur internet
s’est imposé comme une réponse à cette attente.
Portail internet
Les deux conseils régionaux et les deux DRAC se sont engagés à
soutenir fi nancièrement le lancement et la première année de son
fonctionnement. La COREPS a confi é à l’APARR, l’association des
producteurs audiovisuels Rhin-Rhône, le pilotage du projet. En
organisant depuis 2006 le Mois du documentaire en Bourgogne et
en Franche-Comté, et en réussissant à développer son audience et sa
cohérence, l’association a prouvé son dynamisme et sa fi abilité.
Le portail audiovisuel veut être un outil d’échanges pour que chacun
soit en permanence informé des actions des autres, pour créer des
synergies, susciter des actions communes, rendre visibles les réussites.
Le portail sera aussi un outil de travail pour que tout professionnel à la
recherche d’une information sur le secteur soit sûr de la trouver en un
ou deux clics. Enfi n, il sera un outil de promotion auprès du public non
spécialisé pour que tout un chacun ait accès aux rouages de ce secteur
d’activité régional. Et cela, sans se substituer aux sites déjà existants
des membres de la fi lière, mais au contraire en les démultipliant par
les liens qu’il créera entre eux. Pour ne donner qu’un exemple, la
Commission du fi lm, qui accueille les tournages de longs métrages,
disposera d’un espace sur le portail qu’elle gérera à sa guise. Le portail
n’est donc pas un site rival, mais un amplifi cateur de consultation, une
caisse de résonance. Pour cela, il se doublera d’une lettre d’information
électronique envoyée périodiquement à toute personne intéressée.
Le portail est un dispositif techniquement complexe. Un partenariat
a été établi avec l’Agence de développement et d’urbanisme du Pays
de Montbéliard qui a mis à notre disposition deux chargés de mission
de sa structure Numerica. Le premier pour nous aider à élaborer le
cahier des charges ; le second pour animer, d’octobre à décembre 2007,
la fi lière audiovisuelle Rhin-Rhône à l’aide d’un blog et d’une lettre
de discussion. À l’arrivée de ce vaste brain-storming interrégional,
l’architecture générale prévoit plusieurs grandes rubriques. Un en semble
de catalogues des fi lms produits et réalisés en Bourgogne et Franche-
Comté. Et nous étudions la possibilité de donner accès à ces fi lms en
streaming, ou en VoD. On trouvera un espace réservé aux fonds d’aide à
la production, présentant les politiques régionales, le détail des aides, le
résultat des commissions, les dates de dépôts de dossiers et de réunion
et le fonctionnement des commissions d’accueil des tournages.
Également un annuaire des personnes (comédiens, techniciens,
réalisateurs…) et un annuaire des structures (production, prestation,
diffusion…). Toujours dans cette partie, une rubrique sera consacrée
aux différentes fi lières de formation et de sensibilisation aux domaines
audiovisuel et cinéma. Le fonctionnement donnera son plein sens au
mot “ portail ”, en mettant en responsabilité tous les acteurs concernés
par les rubriques. Chaque producteur annoncera lui-même ses avantpremières
ou ses sorties de DVD à l’aide d’un accès “ administrateur ”.
Chaque comédien ou technicien aura la maîtrise des informations qui
le concernent. Tout cela se fera à l’aide de mots de passe sécurisés.
L’animation quotidienne sera confi ée à un animateur-journaliste qui
aura pour tâches d’assurer la médiatisation de toute la fi lière à travers
le portail et de publier la lettre électronique. Pour la mise en œuvre
technique du portail, un prestataire de service régional a été retenu
à l’issue d’une large consultation. Il s’agit de la société Big Bang de
Besançon. Le lancement offi ciel est prévu en mai 2008.
Jean-Pierre Stucki
www.reseau-farr.net
fi lms en fabrication
fi lms en fabrication
La magie Novi
Documentaire de 26’ de Philippe Thomine (DV)
C’est le portrait de Nathalie Novi, peintre et illustratrice.
Au début du fi lm, elle commence les illustrations d’un
nouvel album de littérature jeunesse. On suit cette
aventure en temps réel, chaque jour apportant un
nouveau dessin. Au fi l du récit, on découvre une artiste
instinctive et pourtant imprégnée de l’histoire de la
peinture, vivant un pied dans la réalité et l’autre dans
l’univers poétique qu’elle a créé. Pourquoi, comment
vit-elle sur cette frontière ?
Coproduction Ere production,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne
Mai 68 en Lorraine,
Champagne - Ardenne
Documentaire de 52’
de Jean-Luc Marino et Nicolas Poinsignon (DV)
Nous verrons qu’en Lorraine Champagne-Ardenne il
existe bien des particularismes propres aux différents
villes et villages… Des situations singulières, liées à une
géographie, un territoire, un contexte social et/ou culturel,
qui vont nous donner une vision assez générale d’une
histoire toujours en marche. En faisant varier les échelles,
en proposant des scènes inédites avec des acteurs locaux
connus mais aussi méconnus, en confrontant passé et
présent, nous pourrons dépasser certaines idées reçues
et sans doute mieux appréhender ce qu’il demeure de
l’esprit de mai 68 aujourd’hui.
Coproduction Ère production,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne
Mai 68 en Alsace
Documentaire de 52’
de Hubert Schilling et Arnaud Gobin (DV)
En Alsace, tout a commencé avant mai 68. Pour une fois,
l’Alsace est en avance. Lors de la rentrée universitaire
de 1966, un pamphlet fait sensation. Les situationnistes
seront, à Strasbourg, les premiers à évoquer la « misère en
milieu étudiant ». 40 ans après, que reste-t-il de mai 68
en Alsace ? Que reste-t-il de ce printemps d’espoirs et
d’affrontements vécus dans cette région ? Qu’en pensent,
aujourd’hui, ces acteurs et ces témoins qui ont animé
ces semaines scellées par des engagements idéologiques
et quelques errements surréalistes ? Qu’ont donc à dire
encore, en 2008, ces « anciens combattants », ceux qui
y croyaient, ceux aussi qui n’y ont jamais cru, mais qui,
tous, se souviennent d’une époque tellement révolue…
Coproduction Ere production, France 3 Alsace
5

6
formations grand-est
Nous n’avons pas souhaité dresser un catalogue exhaustif des formations
existantes mais plutôt en présenter certaines, et rappeler aussi l’action de
l’Afdas, un acteur essentiel de la formation professionnelle.
Franche-Comté
Le lycée Viette à Montbéliard prépare au brevet de technicien supérieur aux
métiers de l’audiovisuel avec quatre options : gestion de production, techniques d’ingénierie
et exploitation des équipements, montage et postproduction, métiers du son.
www.agglo-montbeliard.fr
Un projet intéressant est en train de se monter avec le lycée Pasteur Mont
Roland à Dole. En collaboration avec l’IRIMM, pôle régional d’éducation et de formation
au cinéma et à l’audiovisuel, se met en place une formation post-bac, techniques et
culture de l’image et du son. Cette formation est en cours d’homologation, elle devrait
voir le jour à la rentrée 2008. Le programme de cette formation comporte des modules
professionnels : techniques de l’image et du son, scénario, analyse de fi lms, histoire des
médias et sémiologie. Ainsi que des modules généraux : sciences appliquées et anglais.
Cette formation se déroulera sur un an : six mois en centre de formation et cinq mois
en entreprise.
www.l3pmres.info
Lorraine
Dans le cadre de l’Institut européen de cinéma et d’audiovisuel (IECA),
l’université de Nancy 2 propose un enseignement généraliste spécialisé en cinéma et
audiovisuel. Cette formation diplômante de type universitaire s’adresse aux personnes
passionnées par l’image et qui se destinent aux métiers de l’audiovisuel. Fondé en 1984
par Roger Viry-Babel (professeur d’histoire du cinéma et réalisateur de nombreux fi lms),
l’IECA est l’une des rares structures universitaires et publiques en France qui dispense
un cursus complet allant de la licence (bac + 3) au doctorat (bac + 8), en passant par le
master (bac + 5) en études cinématographiques et audiovisuelles.
Cette formation a pour vocation d’ouvrir les portes de l’expression audiovisuelle. Un
enseignement en histoire, esthétique, narratologie mais aussi sociologie du cinéma ou
de la télévision permet aux étudiants d’acquérir un regard critique sur les images et
de découvrir les outils nécessaires à cette expression audiovisuelle. La force de cette
formation réside dans le fait que l’enseignement, à la fois théorique et pratique, est
assuré par des enseignants de l’université mais également par des professionnels de
l’audiovisuel, et complété par des stages en entreprise. Outre l’obtention d’un diplôme
national, l’IECA permet aux étudiants de rentrer en contact direct avec un grand nombre
de professionnels. Ainsi ils se confrontent, dès la licence, à la réalité du terrain et à
l’appréhension d’un métier.
La licence (L3) se déroule en un an, on y entre après l’obtention d’une licence 2 ou
d’un diplôme équivalent (BTS par exemple). Il est important de noter qu’une licence
professionnelle, consacrée aux nouvelles technologies de l’audiovisuel, est également
en cours d’habilitation. Le master se déroule en deux ans, une première année (M1)
est consacrée à un enseignement général, puis la seconde année permet à l’étudiant
de choisir une spécialité parmi trois possibilités : un master 2, recherche en sciences de
l’information et de la communication qui permet d’accéder au doctorat ; un master 2
professionnel, axé sur la conception et la production de fi lms documentaires, accessible
à une vingtaine d’étudiants par an de niveau M1 ou en formation continue ; et enfi n
un master 2 professionnel, spécialisé en images numériques, intitulé interactivité et
nouvelles images, dont l’enseignement a lieu à Épinal.
Les étudiants issus de l’IECA possèdent une formation théorique et pratique
suffi samment riche et large pour leur permettre de trouver du travail dans tous les
secteurs du domaine cinématographique et audiovisuel voire même, pour certains
d’entre eux, dans les domaines de la culture et du patrimoine. Outre les enseignements,
l’IECA offre également un certain nombre d’activités complémentaires et parallèles
telles que des conférences, des expositions, des participations à des festivals ainsi qu’à
des manifestations culturelles, artistiques et universitaires.
Nathalie Conq
ieca@univ-nancy2.fr
www.univ-nancy2.fr
Afdas
Formation professionnelle continue, des dispositifs
et des fi nancements existent, oui, mais comment
sont-ils utilisés ? Il semblerait qu’en matière de formation
continue, le Grand-Est pourrait… mieux faire. Petit rappel
sur l’Afdas et retour sur quelques chiffres… à méditer.
L’Afdas est le fonds d’assurance formation agréé qui
gère, sur le plan national, l’ensemble du dispositif de
la formation professionnelle des secteurs du spectacle
vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de la publicité et
des loisirs. Dans ce cadre, l’Afdas assure la collecte
des contributions des entreprises de son champ d’application,
la recherche de ressources complémentaires
auprès de partenaires institutionnels, la participation
au fi nan ce ment des actions de formation destinées aux
inter mittents du spectacle, aux salariés ou demandeurs
d’emploi qui bénéfi cient d’un congé individuel de
formation, ou aux salariés dans le cadre du plan de
formation de leur entreprise.
La délégation Est est située à Strasbourg, elle assure
chaque année des réunions d’information à destination
des professionnels pour informer des dispositifs existants,
et travaille en étroite relation avec les collectivités et
l’Anpe spectacle.
Elle nous a communiqué quelques données chiffrées :
en 2006, sur une population recevable de 54 650 professionnels,
près de 12 000 intermittents (toutes catégories
professionnelles confondues) ont eu accès à la formation
professionnelle à travers un fi nancement de l’Afdas, soit
un taux d’accès de 22 %. Concernant les techniciens
(secteur audiovisuel et spectacle vivant), le taux d’accès
est de 24 %, avec 5 821 stagiaires sur 23 960 professionnels
recevables, et comparable au taux d’accès à
la formation des salariés permanents des entreprises
de ce secteur (25 %). Or, sur plus de 600 professionnels
del’audiovisuel recensés sur les territoires alsacien et
lorrain, seuls 45 d’entre eux ont entrepris une démarche
formation auprès de l’Afdas en 2007, soit moins de 10 %.
Pour la branche audiovisuelle, le recours à la formation
rapporté au nombre d’ayants droit potentiels reste faible.
Un des freins semble être le manque de retour sur les
besoins de formation et, de ce point de vue, des actions
de type Grand-Est peuvent faciliter l’organisation de
formations. Mais l’étape préalable et indispensable reste
le recueil des besoins et, concernant les intermittents,
l’expression des besoins reste incontournable.
Virginie Delacour, responsable de la délégation Est de
l’Afdas, explique : « La formation est une démarche
person nelle, volontaire ; le temps de formation doit être
considéré comme un investissement, un levier. »
Pour pouvoir organiser des actions de formation en
adéquation avec les besoins réels du secteur, il faut que
les besoins en formation soient identifi és et exprimés,
il n’est cependant pas toujours aisé d’analyser seul ses
besoins et le recours à un professionnel, par exemple de
l’Anpe spectacle, est vivement conseillé.
Voir aussi l’analyse de Virginie Delacour
dans la newsletter 8 de l’Agence culturelle d’Alsace,
avril 2008 (www.culture-alsace.org/newsletter).
Délégation Est de l’Afdas 9 rue du Marais Vert 67000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 94 70 www.afdas.com
VISUELS DR

Alsace
Depuis 2004, la Femis, la Région Alsace et l’Afdas collaborent pour une
formation qui s’intitule l’atelier documentaire. Elle s’adresse à tous les réalisateurs
désirant s’ouvrir sur une autre façon de “ voir ” les choses, acquérir de nouvelles bases
de travail, rencontrer d’autres professionnels et pouvoir ensemble faire émerger
les projets des uns et des autres.
Le dispositif pédagogique tourne autour de trois grandes phases sur une durée
totale de huit mois : la théorie, les exercices, et la réalisation et le montage d’un
fi lm esquisse d’un projet personnel. Il s’agit d’acquérir à la fois des bases, de se les
approprier et de les appliquer dans son propre parcours, dans son propre projet. Ce
dispositif est ouvert à plusieurs régions pour une plus grande proximité des professionnels
et une plus large ouverture sur les spécifi cités de chacun.
Pour la Région Alsace et pour l’Afdas, il semblait primordial d’offrir cette formation
aux réalisateurs alsaciens. Tous les ans, ce sont deux réalisateurs sur dix stagiaires
qui participent à cette aventure. Pour cette année, les sélections ne sont pas encore
terminées ; quatre dossiers sont en cours d’instruction.
www.lafemis.fr
Ouverture de l’etma
À la fi n du mois de janvier 2008, l’european television management
academy a déménagé dans de nouveaux locaux à Schiltigheim. Elle partage
actuellement ses bureaux avec ceux d’iconoval, mais devrait s’installer dans ses
propres bureaux d’ici quelques mois. Cette situation sera appréciable, car l’équipe
s’agrandit. Récemment, Églantine Hirsch a rejoint l’etma en tant qu’adjointe du
directeur, de même que Jörg Winkelmann en tant que directeur pédagogique.
La structure légale de l’etma a également été fi nalisée. Il a été décidé que l’école serait
une association de droit local. Les sept membres fondateurs de cette association
sont Alain Tubiana, Guy-René Perrin, Michèle Clément-Théclé, Olaf Grunert, Tony
Mary, Josiane Schauner, et Paul Pauwels, qui est également le directeur de l’etma.
Enfi n, dès la mi-avril, le site internet de l’etma, www.etma-academy.eu, sera lancé.
Les dernières évolutions relatives à l’école pourront y être consultées, et les premières
inscriptions pourront être enregistrées ! Ouverture de l’école : octobre 2008.
Si certaines questions restaient sans réponse,
vous êtes invités à contacter l’etma à info@etma-academy.eu
ou au 03 88 37 26 50.
www.etma-academy.eu
Ina’Sup, nouvelle école de l’audiovisuel
Quatre jeunes diplômés des universités de Haute-Alsace, de Nancy 2
et de l’IUT de Belfort-Montbéliard ont intégré la première promotion d’Ina’Sup,
l’école supérieure de l’audiovisuel et du numérique, qui a ouvert ses portes en
octobre 2007. Répartis selon deux spécialités, production audiovisuelle et numérique
et patrimoines audiovisuels et numériques, les étudiants d’Ina’Sup suivent une
formation d’une durée totale de deux ans sur le campus de l’Ina à Bry-sur-Marne.
Issus de disciplines diverses (cinéma et audiovisuel, histoire, lettres, langues, droit,
commerce…), ils ont été sélectionnés sur dossier, épreuve écrite et entretien.
Ces étudiants se destinent aux métiers de producteur, conseiller de programmes,
gestionnaire de collections audiovisuelles ou chef de projet de valorisation
d’archives. Ils reçoivent un enseignement original de haut niveau, alliant culture,
technique, droit et économie. À l’issue de leur stage en entreprise, ils obtiendront
un diplôme de niveau master (bac + 5), reconnu par le ministère de la Culture et
de la Communication. Bénéfi ciant du réseau de l’Ina, ces étudiants profi tent de
nombreuses opportunités d’insertion dans les milieux professionnels. Plusieurs fois
par mois ils reçoivent la visite de personnalités du monde de l’audiovisuel pour des
master class. Enfi n, ils ont un accès privilégié aux fonds d’archives de la télévision
et de la radio détenus par l’Ina.
www.ina.fr
fi lms en fabrication
Trou de mémoires
Documentaire de 52’ de Régis Caël (DV)
Traversant les Vosges de part en part, le tunnel Maurice
Lemaire relie l’Alsace à la Lorraine depuis 1937. Fermé
au trafi c en 2004 suite à l’accident du Mont-Blanc, il est
l’objet depuis 3 ans d’énormes travaux de réhabilitation
et de sécurisation. C’est au travers du suivi de ce chantier
pharaonique que nous plongerons dans l’imaginaire des
deux régions. Au gré des rencontres ou symboles souterrains,
nous déterrerons le passé, nous conterons un
présent, un avenir, étroitement liés aux racines et aux
cultures de ces territoires…
Coproduction Ere production, Bix fi lms, TLVA,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne, France 3 Alsace
Le temps des maternelles
Documentaire de 52’ de Marc Grün (DV)
Ils s’appellent Coralie, Antoine, Maud, Camel, ils ont
entre 5 ans et demi et 6 ans et vivent dans un autre
univers que nous, même s’ils sont parmi nous et au milieu
de nous. S’ils nous apparaissent souvent charmants ou
exaspérants, ils sont avant tout étranges. S’il y a bien
une chose qui différencie les adultes des enfants, c’est
leur rapport au temps. Les enfants sont avant tout dans
le présent, les adultes sont peu dans le présent, plus
souvent dans le passé ou le futur. Nous partons à la
découverte de leur monde temporel, dans le cadre d’une
grande section de maternelle.
Coproduction Ere production,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne
fi lms en fabrication
Yangzi, la révolution bleue
Documentaire de 90’ de Baudoin Koenig (HDCam/HDV)
Dans le pays le plus peuplé de la planète, un tiers de
la population n’a pas accès à l’eau potable et les deux
tiers des rivières sont gravement polluées par les rejets
industriels et agricoles. Le Yangzi, le plus grand fl euve
d’Asie, a payé un lourd tribut au miracle chinois. Pollution,
pénurie d’eau potable, migrations massives… menacent
le devenir de la superpuissance économique. À l’intérieur
de la Chine qui n’admet pourtant aucune contestation,
les consciences s’éveillent, des voix se font entendre
pour remettre en cause un développement débridé qui
sacrifi e la nature sur l’autel de la croissance.
Coproduction Seppia, Arte
État de droit. Les grands procès
qui ont fait bouger la France
Collection documentaire
de 8 x 52’ de Laurent Lutaud (Beta numérique)
Procès du sang contaminé, des sectes, des réseaux
pédophiles, des faucheurs d’OGM, de l’euthanasie,
autant de grandes affaires judiciaires qui ont passionné
les Français. Leur enjeu dépasse celui de la justice pour
concerner la société française dans son entier. Cette
collection documentaire propose de faire un tour de
France des grands procès de ces dernières années qui
ont infl uencé la société française pour les réinterroger
aujourd’hui : quelles conséquences ont-ils eu sur la
législation ? Comment ont-ils infl uencé nos modes de
pensée ? Notre vie quotidienne ?
Coproduction Seppia, Atlantis, France 3 national et régional
7

8
formations grand-est (suite)
Depuis 1998, le master 2 professionnel, réalisation documentaire Écrire le réel (ancien DESS) de l’Université Marc Bloch de Strasbourg,
a permis à quelque deux cents étudiants de se former à la pratique du cinéma documentaire d’auteur, en assurant, chaque année,
deux périodes d’enseignement par l’entremise de professeurs, de professionnels (réalisateurs, producteurs, diffuseurs, responsables
de structures régionales comme Vidéo Les Beaux Jours ou l’Ogaca) et de passeurs de cinéma. Trois étudiants analysent ce cursus et
l’incertitude qui pèse sur son avenir.
Le master a 10 ans d’existence,
un anniversaire… amer
La première période du master pro est judicieusement consacrée à des
enseignements théoriques : des cours sur la production et ses contraintes
(découverte douloureuse : « Ah bon, hormis le droit moral, tous nos
droits sur nos fi lms appartiendront aux producteurs ? »), sur l’histoire
du cinéma (cours de Michel Cieutat consacré à l’école française du fi lm
court des années 50 ou de Jean-François Moris sur le cinéma direct, de
l’école canadienne au groupe Medvedkine) ; des projections des fi lms
des réalisateurs qui seront engagés dans les projets documentaires des
étudiants ; des séminaires (tel celui de Jean-Louis Comolli explorant les
relations entre fi lmeur, fi lmé et spectateur, fi ction et documentaire, pulsion
scopique et cinéma spectaculaire).
La seconde période est dédiée à la pratique : cours sur la prise de vue
et les pratiques d’entretien assurés par des réalisateurs professionnels
(Daniel Coche et Damien Fritsch, dont, pour le dernier, tous les étudiants
se souviennent de son regard atterré devant nos premiers élans façon
reportage) ; découverte de l’immense champ des possibles du son (grâce à
Georges Bloch et cette année Daniel Deshays) ; stages qui peuvent devenir
une passerelle vers l’embauche (les équipes des télés locales alsaciennes
peuvent en témoigner) et surtout la fabrication d’un premier fi lm, de
l’écriture à la projection, donnant à chacun la possibilité précieuse d’un
temps consacré à déterminer son regard.
Cette formation complète a été pour beaucoup d’entre nous un tournant,
un pied à l’étrier dans le monde professionnel et l’aboutissement d’un
cursus universitaire, où se croisent des étudiants de différents horizons :
arts, ethnologie, lettre, droit, journalisme, communication, langues, mais
aussi physique… Cette “ école dans l’école ” a été l’occasion de réaliser un
désir profond, celui de faire du cinéma. Mais l’existence de cette formation
a été secouée juste après le début de l’année universitaire 2007-2008 par le
recours juridique du syndicat étudiant l’Unef contre les frais d’inscription
dérogatoires de plusieurs masters, dont le master pro documentaire
(1 300 euros) ; un recours que l’Unef effectuait depuis plusieurs années
mais sans succès. Or, curieusement, cette année, la plainte a été prise
en considération et le master a été déclaré illégal. Les étudiants ont été
remboursés et le contenu du master remis en cause (on parle de « refonte
des enseignements » pour l’année prochaine). Or (« Mais comme c’est
bizarre… ») cette année, une certaine réforme de l’université a été lancée
(la loi LRU dite loi Pécresse). Son but ? Il est de calquer le « fonctionnement
de l’université sur celui de l’entreprise », selon les mots mêmes de la lettre
de mission envoyée par notre Président de la République à la ministre de
l’Enseignement supérieure, Valérie Pécresse.
Nous ne remettons pas en cause la légitimité de la plainte de l’Unef. Le
principe de libre accès à l’enseignement supérieur (grand principe républicain
s’il en est) nous est cher. Le problème ? Il est de plus en plus
caduc. La majorité des formations en cinéma sont privées et donc exorbitantes
; les bourses allouées dans les disciplines des sciences humaines
et des arts du spectacle sont en baisse drastique… C’est pourquoi, payer
les 1 300 euros était un investissement conséquent, mais bien moindre
comparé à d’autres formations, qui ne sont pas nécessairement meilleures.
Il était en outre justifi é par l’investissement en matériel et la qualité des
intervenants. Autant dire que les futurs étudiants risquent de payer un
prix symbolique (l’absence d’accès à un enseignement artistique) bien plus
fort. Nous sommes inquiets car il est légitime, vu le contexte, de penser
que « refonte des enseignements » pourrait vouloir dire rentabilité et
compétitivité. Or, les temps de l’enseignement,
de la formation d’un regard et de la création sont
peu compatibles avec ces impératifs relativement
jeunes historiquement, comparés à l’histoire de
la pensée et de l’art. Faut-il rappeler ce qu’est
une société sans pensée libre et critique, sans
expression artistique ? Les projections, ce mois
de février à Strasbourg, des fi lms du réalisateur
Dušan Hanák réalisés durant l’ère soviétique,
devraient suffi re.
À l’heure où les universités fusionnent et les
écrans assomment, cette formation, et derrière
elle l’université, doit être davantage qu’un lieu
de professionnalisation (dont la défi nition varie
selon les périodes gouvernementales) : elle doit
être un lieu de recherche, de questionnements
et de débats ouverts sur le monde. Plutôt que de
s’enfermer dans le compétitif, l’enseignement
du cinéma à l’université pourrait reconstruire
des ponts originels avec les sciences humaines,
ouvrir de nouveaux champs d’application sur ce
réel qui nous échappe, continuer de favoriser la
construction de nouveaux récits et de nouvelles
formes d’écriture pour contribuer à rendre
ce réel dialectique et non à sens unique. Car
l’enseignement est une amorce : ce qui est nous a
été amené par l’université, nous voulons le faire
perdurer et le faire entendre hors de ces murs,
avec lucidité, critique et invention.
Ne nous parlez donc pas de rentabilité. La
question aujourd’hui pour l’étudiant comme
pour le travailleur, c’est la question de la
précarité ; une précarité que nous subissons,
qui ne nous nourrit pas comme voudrait le
faire croire l’image romantique (ou libérale ?) de
l’artiste vivant d’amour et d’eau fraîche. Mais
nous sommes prêts à continuer à monnayer avec
elle, plutôt qu’à faire un fi lm en quinze jours ou à
soutenir un master parlant de “ communication ”
plutôt que de cinéma documentaire.
L’heure est à la résistance, et pour l’université à
nous répondre.
Julia Laurenceau, promo 2005-2006
Julien Mathis, promo 2006-2007
Matthias Berger, promo 2007-2008
PHOTOS DR

archives
Voyage au cœur des volcans avec le site du Conservatoire régional de l’image
(Nancy, Lorraine), dédié aux images du couple de scientifi ques alsaciens,
Maurice et Katia Krafft, décédés lors d’une éruption au Japon en 1991.
Collection Maurice et Katia Krafft
« Parmi les phénomènes que la nature offre à nos regards, il n’en est de plus
grandiose, de plus merveilleux, de plus mystérieux, de plus terrifi ant qu’un volcan en
activité. Il tremble, gronde, craque, s’éventre, mugit, explose, fume, jaillit, coule… »
Ces quelques mots de Maurice et Katia Krafft décrivent parfaitement la relation
viscérale qu’entretenait le couple avec les volcans. Maurice et Katia Krafft ont
consacré leur vie entière à leur passion : des années passées à collectionner tous
les livres, documents, peintures, gravures et dessins sur les volcans, à les fi lmer, à
les photographier. Ils auront ainsi rassemblé une des plus grandes collections du
monde dédiée à la volcanologie, dont une partie (800 heures de séquences fi lmées
et 300 000 photographies) a été déposée au Conservatoire régional de l’image de
Lorraine. Depuis 2005, un site internet, www.imagesdevolcans.fr, rend accessible à
tous ce patrimoine iconographique.
Le couple de scientifi ques, originaire d’Alsace, a été systématiquement présent sur
les grandes éruptions du monde entier. En un peu plus de vingt ans, ils ont vu près
de cent cinquante éruptions volcaniques et les images qu’ils en ont rapportées sont
une source de documentation unique. De 1970 à 1991, Maurice et Katia Krafft
ont réalisé cinq fi lms : Volcans d’Europe, Volcans d’Asie, Volcans d’Afrique, Les plus
beaux volcans du monde et L’homme face aux volcans. Ceux-ci ont servi de base
à un fi lm pédagogique sur les risques volcaniques qui a permis à près de 200 000
personnes d’être évacuées avant l’éruption du volcan Pinatubo, aux Philippines, en
juin 1991.
André Demaison, un ami du couple, dira de Maurice et Katia Krafft : « Libres de leurs
mouvements et libres penseurs, indépendants fi nancièrement, ils s’inscrivent dans la
grande épopée des curieux, des savants, des scientifi ques qui se sont attachés de tout
temps à aimer, à comprendre, à transmettre leur passion. […] Depuis leur disparition,
personne n’a repris le fl ambeau avec autant de compétence, de charisme, de courage
mais aussi d’humilité, d’amour et de volonté, dans l’étude, la compréhension et la
transmission des connaissances de ces phénomènes qui dépassent l’entendement
humain. » Reconnus, admirés et aimés autant par le grand public que par la
communauté scientifi que internationale, Maurice et Katia Krafft ont su saisir,
à travers leurs images, le paradoxe de la relation entre l’homme et la nature, la
puissance des forces naturelles renvoyant l’être humain à sa propre impuissance :
coulées de lave, éruptions, rideaux de feu face auxquels, bien souvent, nous ne
pouvons rester que spectateurs.
Mathieu Rousseau
Pour découvrir la collection Maurice et Katia Krafft
www.imagesdevolcans.fr
PHOTOS MK Krafft/CRI Nancy Lorraine
fi lms en fabrication
Paroles de sourds
Documentaire de 52’ de Laurent Lutaud (DVCam)
En suivant la vie quotidienne de jeunes sourds en
situation d’intégration grâce à de nouvelles techniques
de communication, ce fi lm documentaire veut montrer
que l’isolement des sourds n’est pas une fatalité, qu’il
existe d’autres voies que le communautarisme, souvent
synonyme d’exclusion.
Coproduction Seppia, CRDP de Lyon
fi lms en fabrication
Bucarest allers-retours
Film expérimental de 40’ de Ramona Poenaru (35 mm)
Le tournage du fi lm puzzle de Ramona Poenaru s’est
achevé le 15 mars en Roumanie. Tourné en 16 mm couleur
à Roubaix, Londres, Cologne, Fribourg, Strasbourg, Bucarest
et Cluj, Bucarest allers-retours proposera l’adaptation
d’un conte cruel, entre rêve et réalité.
Coproduction Le Deuxième Souffl e
fi lms & associés, Le Fresnoy
La bête des Vosges
Documentaire de 52’ de Robin Hunzinger
En 1977 dans les Vosges, une bête non identifi ée s’attaque
aux troupeaux et les massacre. La peur, la rumeur, la
presse s’emparent de cet événement. Puis la bête dispa rut
subitement et personne n’entendit plus parler d’elle.
Pourquoi et comment un fait divers banal est-il devenu par
sa médiatisation un grand fait de société ? Le narrateur
revient sur les lieux, parcourt la région à la recherche
des traces laissées, consultant les médias de l’époque et
interrogeant les témoins encore vivants. Chacun relate à
sa manière l’événement auquel il a été confronté.
Coproduction Bix fi lms, Real production, Ina,
France 3 Lorraine Champagne - Ardenne, Alsace et national
Le chat, miroir de l’homme
Documentaire de 90’ de Myriam Tonelotto
Le chat, miroir de l’homme est un conte philosophique
qui adopte la démarche légère d’un chat, nous promenant
d’épisodes heureux en relations attristantes
ou surprenantes au gré des diverses péripéties de nos
compagnons. Profi tant de la richesse narrative d’aventures
inédites de chats à travers le monde, ce fi lm a
pour ambition de tracer un parallèle entre l’évolution
des chats et de leurs maîtres à travers le temps. C’est un
chat, animé parfois, en prises de vue réelles ailleurs, qui
sera le narrateur du fi lm.
Coproduction La Bascule, Ana fi lms,
ZDF/Arte Deutschland
9

10
chiffres grand-est 2007
En Alsace
Un fonds de soutien est abondé par la Région et le CNC. Il a été créé en 1994 et a augmenté de 1 724 %. Les aides sont versées sous forme de subventions, et
d’avances remboursables pour les projets cinématographiques. L’Agence culturelle d’Alsace (ACA) est chargée de certaines lignes d’aides. Les commissions sont au
nombre de 3 par an. Des personnes adhérentes à une association professionnelle peuvent être membres de la commission. Elles sont cependant nommées intuitu
personae et non en qualité d’adhérent. Elles sont, à l’instar de l’ensemble des membres, soumises à une totale discrétion sur les dossiers et/ou débats. Un bureau
d’accueil des tournages existe depuis 1998 et est basé à l’ACA à Sélestat.
L’autre fonds de soutien est abondé par la Communauté urbaine de Strasbourg et le CNC. Il a été créé en 1992 et est passé de 300 000 à 836 250 euros en 2008. Les
aides sont versées sous forme d’achat de droits audiovisuels, suite à la signature d’une convention entre la société de production et la collectivité. Les commissions
sont au nombre de 3 par an. Les associations de réalisateurs et de producteurs ne participent pas aux commissions. Un bureau d’accueil des tournages existe depuis
1997 et est basé au centre administratif de la Communauté urbaine de Strasbourg.
Fonds Type d’aide dossiers présentés dossiers aidés montant
Région Alsace
+ CNC
Agence culturelle d’Alsace
Région Alsace
Agence culturelle d’Alsace
Région Alsace
+ CNC
Aides a la première œuvre
Aides à l’écriture
Aides à la réécriture
Aides au développement
Aides en industrie
Aides à la production
3 documentaires de 52’ 2 documentaires de 52’ 15 300 €
1 documentaire de 26’ - -
4 courts métrages 1 court métrage 7 650 €
14 documentaires 8 documentaires 9 720 €
2 fi ctions 2 fi ctions 1 433 €
1 long métrage Fiction - -
1 court métrage fi ction 1 court métrage fi ction 1 500 €
16 documentaires 8 documentaires 28500€
2 fi ctions 1 fi ction 4 000 €
1 long métrage fi ction 1 long métrage fi ction 735 €
1 court métrage fi ction 1 court métrage fi ction 180 €
26 documentaires de 52’ 14 documentaires de 52’ 211 000 €
10 documentaires de 26’ 7 documentaires de 26’ 58 000 €
40 courts métrages 10 courts métrages 135 000 €
3 téléfi lms 2 téléfi lms 106 000 €
1 long métrage documentaire 1 long métrage documentaire 30 000 €
8 longs métrages fi ction 4 longs métrages fi ction 435 000 €
2 docu-fi ctions 1 docu-fi ction 150 000 €
Région Alsace Aides au pilote 10 pilotes 5 pilotes 21 000 €
Communauté urbaine
de Strasbourg
+ CNC
En Franche-Comté
Aides à la production
22 documentaires de 52’ 13 documentaires de 52’ 154 200 €
10 documentaires de 26’ 7 documentaires de 26’ 48 000 €
16 courts métrages 5 courts métrages 63 500 €
3 téléfi lms 2 téléfi lms 120 000 €
1 long métrage documentaire 1 long métrage documentaire 15 000 €
8 longs métrages fi ction 4 longs métrages fi ction 150 000 €
1 docu-fi ction 1 docu-fi ction 95 000 €
montant total 2007 1 860 719 €
Le fonds de soutien est abondé par la Région et le CNC. Il a été créé en 1994 et est en augmentation, mais il est diffi cile de mesurer l’évolution. Les aides sont
versées en 2 ou 3 fois sous forme de subventions non révisables à la hausse. Quatre sessions de comités de lecture sont organisées annuellement. Deux ont lieu
au printemps pour, d’une part, la commission d’attribution d’aides à l’écriture et à la production de longs métrages, téléfi lms et docs TV et, d’autre part, pour la
commission d’attribution d’aides à la production de courts métrages et documentaires sans diffuseur. Deux autres sessions ont lieu à l’automne. La commission longs
métrages est composée de 8 professionnels (producteurs, réalisateurs, exploitants) et d’un élu du Conseil régional. La commission courts métrages est composée de
3 professionnels (producteurs et réalisateurs). Le conseiller cinéma de la DRAC est présent pour les 2 commissions. Le bureau d’accueil de tournages est externalisé
depuis janvier 2007 auprès de l’Institut régional de l’image et du multimédia (Irimm), situé à Dole.
Fonds Type d’aide dossiers présentés dossiers aidés montant
Région Franche-Comté
+ CNC
Aides à l’écriture 7 longs métrages fi ction de 90 et 120’ 3 longs métrages fi ction de 90 et 120’ 22 800 €
Aides à la production
13 documentaires de 52 et 90’ 6 documentaires de 52 et 90’ 146 000 €
36 courts métrages 5 courts métrages 85 000 €
6 longs métrages fi ction de 90 et 120’ 2 longs métrages fi ction de 90 et 120’ 250 000 €
1 long métrage docu de 90’ 1 long métrage docu de 90’ 50 000 €
7 fi lms associatifs 2 fi lms associatifs 20 000 €
montant total 2007 573 800 €

En Champagne-Ardenne
Le fonds de soutien est abondé par la Région et le CNC. Il a été créé en 2003. Le plafond du fonds d’aide est passé de 21 500 à 30 000 euros depuis sa création.
Les fonds sont versés en 3 fois sous forme de subventions. Les dossiers du fonds d’aide à la création cinématographique et audiovisuelle sont instruits par l’Offi ce
régional culturel de Champagne-Ardenne (Orcca). Les commissions sont de 3 par an, en janvier, avril et septembre pour des votes en mars, juin et novembre. Il
n’existe pas d’associations de réalisateurs et de producteurs en Champagne-Ardenne. Les projets présentés font l’objet d’une présélection par un comité de lecture
et sont ensuite transmis à un comité de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel chargé, après audition des réalisateurs et de leur producteur, de retenir les
projets susceptibles d’être soutenus et de faire proposition au Conseil régional du montant de l’aide correspondante. Le bureau d’accueil de tournages a été créé
en Champagne-Ardenne en octobre 2002, c’est un service de l’Orcca, basé à Epernay.
Afi n de renforcer sa politique d’aide à la création, la Région Champagne-Ardenne a souhaité créer en 2006, en plus du fonds d’aide existant, un autre fonds d’aide
(exclusivement fi nancé par la région Champagne-Ardenne) consacré aux réalisateurs, producteurs et sociétés de production implantés en région Champagne-
Ardenne afi n de soutenir l’émergence d’œuvres audiovisuelles de ce secteur considéré comme encore un peu fragile. Ce dispositif a été également conçu dans l’idée
de permettre à un producteur ou à une société de production régionale de développer une collection.
Fonds Type d’aide dossiers présentés dossiers aidés montant
Région Champagne-Ardenne
+ CNC
En Lorraine
Aides à la production
non communiqué 1 documentaire de 52’ 20 000 €
non communiqué 1 documentaire de 59’ 21 500 €
non communiqué 1 documentaire de 90’ 21 500 €
non communiqué 5 courts métrages fi ction 129 500 €
montant total 2007 192 500 €
Le fonds de soutien est abondé par la Région et le CNC. Il a été créé en 2003 et les crédits ont été multipliés par 5,2 entre 2003 et 2007. Les aides sont versées en
2 fois sous forme de subventions. Les commissions sont de 2 par an, en mai et en octobre, pour des votes en juin et décembre. Depuis l’année 2008, le règlement
intérieur du fonds de soutien ne prévoit plus de présence obligatoire des associations professionnelles, mais rien ne l’interdit. Par exemple pour 2008, le réalisateur
est membre de la Safi re mais le producteur n’est pas de la région. Le bureau d’accueil de tournages a été créé en Lorraine en mai 2007 et il fait partie de la direction
des affaires culturelles du Conseil régional.
Fonds Type d’aide dossiers présentés dossiers aidés montant
Région Lorraine
+ CNC
En Bourgogne
Aides à l’écriture 23 dossiers 9 dossiers 15 500 €
Aides au développement 17 dossiers 6 dossiers 22 000 €
Aides à la production
28 documentaires de 52’ et 90’ 13 documentaires 338 000 €
3 documentaires de 26’ 3 documentaires de 26’ 32 000 €
9 courts métrages 5 courts métrages 90 000 €
2 téléfi lms de 90’ 1 téléfi lm 75 000 €
1 long métrage fi ction de 90 et 120’ 1 long métrage fi ction 200 000 €
montant total 2007 772 500 €
Le fonds de soutien est abondé par la Région et le CNC. Il a été créé en 2005 (signature de la première convention avec le CNC en décembre 2004). Le fonds a
augmenté de 40 % depuis sa création. Les aides sont versées sous forme de subventions uniquement. Pour l’aide à l’écriture, il peut s’agir d’une aide directe à
l’auteur ou au producteur ou du paiement des frais d’intervention d’un scénariste pour la réécriture du scénario. Les commissions sont de 2 par an pour les longs
métrages, téléfi lms, documentaires et séries d’animation et de 1 pour les courts métrages, aide à l’écriture, aide à l’enregistrement de la musique de fi lms. Les
associations de réalisateurs et de producteurs ne participent pas aux commissions. Le bureau d’accueil de tournages a été créé en 1997 et il est basé à Avallon.
La région Bourgogne a mis en place en 2008 une nouvelle aide destinée à l’enregistrement et l’interprétation de musique de fi lms en Bourgogne. Les bénéfi ciaires
sont les producteurs de longs métrages (documentaires et fi ctions).
Fonds Type d’aide dossiers présentés dossiers aidés montant
Région Bourgogne
+ CNC
Aides à l’écriture 21 dossiers 6 dossiers 30 030 €
Aides à la production
8 documentaires 4 documentaires 141 000 €
29 courts métrages 4 courts métrages 90 000 €
8 longs métrages 3 longs métrages 450 000 €
5 fi lms à caractère expérimental 3 fi lms à caractère expérimental 10 000 €
5 téléfi lms 1 téléfi lm 100 000 €
1 série d’animation - -
montant total 2007 821 030 €
11

12
chiffres alsace
Les Nomades du cercle polaire de Andreas Voigt.
Les aides de la Communauté urbaine de Strasbourg et de la Région Alsace
lors de la dernière session 2007 et de la première session 2008
Hors le dispositif Soutien à l’accès diffuseur (aide au pilote) propre à la Région Alsace, les autres aides bénéfi cient du dispositif du 1 € pour 2 € du CNC.
Prochaines dates de dépôts des dossiers : à l’ACA les 22 juillet et 22 novembre, à la Région et à la CUS les 22 août et 14 novembre 2008.
Projets CUS Région Alsace
DOCUMENTAIRES
demandé obtenu demandé obtenu
L’énergie de l’espoir, 52’ RÉALISATION Jean-Marie Fawer PRODUCTEUR Ana fi lms 15 825 € 10 000 € 20 000 € 20 000 €
Un moteur pour ma vie, 52’ RÉALISATION Patrick Koestler PRODUCTEUR Ana fi lms 9 495 € 0 € 12 000 € 0 €
Deuxième chance, 52’ RÉALISATION Éric Sandrin PRODUCTEUR Beka - 20 000 € 0 €
La bête des Vosges, 52’ RÉALISATION Robin Huntzinger PRODUCTEUR Bix fi lms - 22 000 € 15 000 €
Valérie et les patients, 52’ RÉALISATION Sophie Desgeorge PRODUCTEUR Bix fi lms 10 000 € 10 000 € 12 000 € 12 000 €
Yougostar, 52’ RÉALISATION Amélie Deymier PRODUCTEUR Cerigo fi lms 17 935 € 15 000 € 22 000 € 0 €
Charles de Foucauld, chemin d’humanité, 26’ RÉALISATION Daniel Ziegler PRODUCTEUR Clap production - 13 000 € AJOURNEMENT
L’île aux artistes, 52’ RÉALISATION Vincent Froehly PRODUCTEUR Ere production 16 880 € 0 € 16 000 € AJOURNEMENT
Jean, Moussa et le fi l de l’eau, 26’ RÉALISATION Guy Wach PRODUCTEUR Faites un vœu 11 065 € 10 000 € 16 000 € 12 000 €
Les fondeurs de cloches, 52’ RÉALISATION Jean-Claude Poirson PRODUCTEUR Human Doors fi lms 15 825 € 8 000 € 15 000 € 15 000 €
Salsa ! Ensemble le temps d’une chanson, 52’ RÉALISATION S. Balay et J. Rabines PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e 17 408 € AJOURNEMENT 15 000 € AJOURNEMENT
La ligne blanche des Vosges, 40 x 2’ RÉALISATION Christian Klein PRODUCTEUR Pictural - 7 000 € 0 €
La place du beau, 52’ RÉALISATION Philippe Crnogorac PRODUCTEUR Pyramide production - 30 000 € 0 €
Paroles de sourds, 52’ RÉALISATION Laurent Lutaud PRODUCTEUR Seppia 4 220 € 4 220 € 8 000 € 8 000 €
Un médecin dans la brousse, 26’ RÉALISATION R. Letzgus et B. Tournois PRODUCTEUR Star production 10 500 € 0 € 15 000 € 0 €
Les bretzels de Kaboul, 26’ et 52’ RÉALISATION Thomas Risch PRODUCTEUR Zoulou compagnie 10 032 € 10 000 € 12 000 € 12 000 €
Les portes du monde, 52’ RÉALISATION Marc Jonas PRODUCTEUR Ana fi lms 16 880 € 15 000 € 21 000 € 0 €
Le chat, miroir de l’homme, 90’ RÉALISATION Myriam Tonelotto PRODUCTEUR Ana fi lms 26 375 € 0 € 25 000 € 15 000 €
L’héritage de l’Art nouveau, 40 x 2’ RÉALISATION Mélissa Décaire Hertzog PRODUCTEUR Faites un vœu RETIRÉ 75 000 € 30 000 €
Aysh, 52’ RÉALISATION Fitouri Belhiba PRODUCTEUR Filfi l fi lms 15 825 € 0 € 15 000 € 0 €
Affaires à suivre, 52’ RÉALISATION Pierre Toussaint PRODUCTEUR Bix fi lms 11 000 € 0 € 14 000 € 0 €
Trou de mémoires, 52’ RÉALISATION Régis Cael PRODUCTEUR Bix fi lms 16 000 € 15 000 € 20 000 € 15 000 €
Vienni nel mare, 52’ RÉALISATION Serge Fretto PRODUCTEUR Bix fi lms 18 000 € 15 000 € -
Sous l’eau les pieds sur terre, 52’ RÉALISATION Benoît Lichté PRODUCTEUR Seppia 12 000 € 12 000 € 23 000 € 15 000 €
Les nouveaux corps de la chirurgie, 26’ RÉALISATION Solène Doerfl inger PRODUCTEUR East Wise fi lms 11 605 € 6 000 € 14 000 € 0 €
Une vie de Max’s, 26’ RÉALISATION Christian Hugel PRODUCTEUR Odysseus fi lms productions - 5 000 € 0 €
Je fl otterai sans envie, 75’ RÉALISATION Franck Beauvais PRODUCTEUR Les Films du bélier - 20 000 € 15 000 €

Projets CUS Région Alsace
COURTS MÉTRAGES
demandé obtenu demandé obtenu
La courte histoire de Samuel H, 15’ RÉALISATION Téona et Thierry Grenade PRODUCTEUR Abog production 25 011 € 0 € 23 707 € 0 €
La dernière fois, 6’ RÉALISATION O. Dutaillis et J. Seranne PRODUCTEUR Kien productions - 1 800 € 0 €
Reichshoffen, 40’ RÉALISATION Gareguin Zakoyan PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e fi lms & associés 21 100 € 0 € 20 000 € 15 000 €
Y’a pas de loup, 15’ RÉALISATION Anne Burban PRODUCTEUR Les fi lms du cygne - 25 000 € 0 €
La légende du chou, 8’ RÉALISATION Pascale Hecquet PRODUCTEUR Les médias associés/Els’anime 21 100 € 15 000 € 20 000 € 12 500 €
Le frère, 47’ RÉALISATION Julien Darras PRODUCTEUR Pale fi lms 42 200 € AJOURNEMENT 50 000 € 0 €
Schéma directeur, 20’ RÉALISATION Bernard Tanguy PRODUCTEUR Rezina productions - 45 000 € 0 €
Les Apaches, 20’ RÉALISATION Stéphane Aicardi PRODUCTEUR Sedna fi lms - 20 000 € 0 €
Les espérologues, 10’ RÉALISATION Pascal Cling PRODUCTEUR Xbo fi lms - 16 000 € 0 €
La passagère, 20’ RÉALISATION Florent Darmon PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e fi lms & associés 15 000 € 0 € 15 000 € 15 000 €
Bucarest allers-retours, 40’ RÉALISATION Ramona Poenaru PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e fi lms & associés 15 000 € 15 000 € -
Le père Noël a les yeux bleus, 14’ RÉALISATION Mikael et Sébastien Thomaoglou PRODUCTEUR Tro4 productions 21 000 € 0 € 25 000 € 0 €
Ici Dieu est introuvable, 20’ RÉALISATION Damien Guerchois PRODUCTEUR 1/33 productions 13 715 € 10 000 € 27 000 € 0 €
L’instinct d’après, 12’ RÉALISATION Ida Techer PRODUCTEUR Le Bureau fi lms 21 490 € 15 000 € 27 160 € 0 €
Manu, 22’ RÉALISATION Jérémie Elkaïm PRODUCTEUR La Vie est belle fi lms retiré -
Face à la nuit, 18’ RÉALISATION Paviel Raymont PRODUCTEUR Carlito fi lms 26 375 € 0 € 30 000 € 15 000 €
La fi lle de la pluie, 18’30 RÉALISATION Sarit Intaraprapong PRODUCTEUR Unik production 26 375 € 0 € 25 000 € 0 €
Il était une fois la mayonnaise, 18’ RÉALISATION Sylvain Bressollette PRODUCTEUR Alcaline productions - 30 000 € 0 €
Jacques et Juliette, 10’ RÉALISATION Lee Sullivan PRODUCTEUR Butterfl y productions - 19 000 € 0 €
Kantkant, 15’ RÉALISATION François Grandjacques PRODUCTEUR Cocktail productions - 30 000 € 0 €
Cathy, 30’ RÉALISATION Elsa Barrère PRODUCTEUR Lionceau fi lms - 34 800 € 20 000 €
La truite au bleu, 10’ RÉALISATION Catherine Meyer-Baud PRODUCTEUR Sensito fi lms - 25 000 € 0 €
AIDES AU PILOTE
Salamatou fait son cinéma, documentaire, 10’ RÉALISATION Daniel Coche PRODUCTEUR Dora fi lms - 7 000 € 3 000 €
Tout est affaire de goûts, animation, 3’ RÉALISATION Olivier Lelong PRODUCTEUR Les médias associés/Els’anime - 7 000 € 3 000 €
Capitalisme à l’Est, la recette secrète, documentaire, 5 à 7’ RÉALISATION Alexandru Solomon PRODUCTEUR Seppia - 7 000 € 5 000 €
Dans la peau de Jean-Michel C et…, documentaire, 7 à 10’ RÉALISATION Sophie-Charlotte Gautier PRODUCTEUR Ana fi lms - 7 000 € 2 000 €
À l’assaut du Moyen-Âge, documentaire, 6’ RÉALISATION Alexis Metzinger PRODUCTEUR Cerigo fi lms - 7 000 € 4 000 €
Mission paradis, documentaire, 5 à 7’ RÉALISATION A. Knechtel et J. Maigne PRODUCTEUR Seppia - 3 000 € 2 000 €
TÉLÉFILMS
Le Père Noël est occupé, 90’ réalisation R. Kahane, P. Volson et A. Robillard PRODUCTEUR VAB 100 000 € 50 000 € 75 000 € 31 000 €
LONGS MÉTRAGES FICTION
Les Nomades du cercle polaire de Andreas Voigt.
La chèvre stérile, 90’ réalisation Murali Nair PRODUCTEUR Unlimited 60 000 € 0 € 60 000 € 30 000 €
Es kommt der Tag, 90’ réalisation Susanne Schneider PRODUCTEUR Unlimited 75 000 € 40 000 € 75 000 € 75 000 €
Dans tes bras, 90’ réalisation Hubert Gillet PRODUCTEUR Sombrero prod RETIRÉ 100 000 € 0 €
Les gens ne savent pas peut-être…, 100’ réalisation Roland Edzard PRODUCTEUR Unlimited 100 000 € AJOURNEMENT 100 000 € 100 000 €
Robert Mitchum est mort, 100’ réalisation Olivier Babinet et Fred Kihn PRODUCTEUR Ferris & Brokmann 105 500 € 0 € -
La grande vie, 90’ réalisation Emmanuel Salinger PRODUCTEUR Les Films du poisson 105 500 € 0 € 100 000 € 0 €
Dans ton sommeil, 90’ réalisation Caroline et Éric Du Potet PRODUCTEUR Delante fi lms 105 500 € 100 000 € 100 000 € 100 000 €
13

14
Dans les années 80, nous nous insurgions contre
la privatisation de la télévision avec ce slogan La
télé est à nous. Force est de constater quelques
décennies plus tard, qu’elle l’est de moins en moins.
Que signifi ent les nouvelles décisions politiques et
quels en seront les effets ?
Photo DR télévisions
Que vive la télé publique
Une foucade, ou l’envie, une nouvelle fois, de
faire un coup politicien en chipant une “ idée
de gauche ” va entraîner un bouleversement
de tout un secteur d’activités, et même de
plusieurs – audiovisuel, publicité, presse. La
décision politique correspondrait à une attente
supposée du public. Ce dernier serait sensible
au manichéisme de l’argumentaire télévision
privée, ressources privées, jouissant sans entraves
ni contraintes, ou si peu, et à l’opposé une
télévision publique, avec une redevance impopulaire
et des taxes qui ne le seront pas moins.
Une glose abondante a déjà été faite sur les
mécanismes compensateurs de la perte de
ressources du service public, sur le périmètre
de ce “ nouveau service public ”. Insistons donc
sur trois points : l’ensemble du secteur audiovisuel
public/privé, déjà en sous-fi nancement,
le sera encore plus, les ressources à venir seront
moins sûres que les ressources actuelles, et les
investissements des chaînes privées dans les
œuvres patrimoniales risquent, pour tout ou
partie, tout simplement de passer à la trappe…
malgré un vote à l’unanimité du Parlement.
Constatons aussi le risque qu’il y aurait à une
étrange alliance objective, contestant que le
service public puisse faire des émissions de
divertissement, des jeux, ou concourir à l’achat
de droits sportifs. L’heure est grave, parce que
nous savons bien que nous sommes pris dans
une contradiction : nous, producteurs de cinéma
et de télévision, nous sommes des entrepreneurs,
favorables à la concurrence, à l’initiative, à
la liberté. Nous sommes depuis longtemps
pratiquants, malgré toutes nos diffi cultés
quotidiennes, d’une politique de l’offre. Et nous
risquons une mort subite et/ou d’être traités de
corporatistes et d’assistés.
Nous sommes producteurs d’œuvres de l’esprit
(et nous ne nous excuserons pas de ces grands
mots), de programmes patrimoniaux destinés à
une large diffusion.
Comme tout “ objet culturel ”, nos productions (nos fi lms, nos œuvres, pour
reprendre des qualifi catifs juridiques qui ont leur importance, plus que
jamais) ont des spécifi cités d’écriture, de production et de diffusion qui ne
peuvent en aucun cas les réduire aux modèles économiques classiques des
autres secteurs. Nulle part dans le monde, notre secteur économique ne
fonctionne à l’image d’autres, où les sous-traitants seraient entraînés par
des grands groupes industriels.
Sans même parler des conventions internationales sur la diversité culturelle
(le rapport de force du génie français serait-il suffi sant pour avoir fait
accepter ces règles dérogatoires ?) ou sans même oser avancer le concept
d’exception culturelle, il suffi t de regarder le principal pays producteur
au monde, les États-Unis. De tout temps, Hollywood a su protéger son
industrie de programmes et ses producteurs, en valorisant ses productions
au mieux, en créant les conditions d’une force d’exportation avec des
outils politiques, économiques, fi nanciers et douaniers adéquats.
C’est une très grave illusion de croire que, autour de grands groupes
industriels puissants – TF1 et Canal + aujourd’hui, un opérateur de réseau
demain – pourrait se bâtir, grâce à la libéralisation du marché, une fl ottille
de producteurs sous-traitants. Si on analyse de près les modèles allemand
et anglais (dont il faut rappeler au passage – et ce n’est pas négligeable !!!
– qu’ils bénéfi cient d’une redevance sans commune mesure avec la
redevance malthusienne française), on voit bien qu’une large liberté
d’initiative est laissée, aussi bien aux diffuseurs qui acceptent les projets,
qu’aux producteurs (avec parfois de très petites entreprises, seules capables
de la réactivité nécessaire) qui proposent.
Il est frappant de constater que, malgré la diversité des modèles, le mode de
relation contractualisé de facto entre diffuseur(s) et producteur(s), laissant
l’initiative à ceux-ci, est à la base du métier (et, a contrario, là où cela n’est
pas, l’industrie s’est littéralement effondrée : Italie, Espagne, Portugal).
Il est donc urgent, au-delà des réfl exions immédiates sur les ressources du
service public (où l’on peut espérer que le débat idéologique cesse et que
la redevance s’impose comme le moyen le plus opérant de fi nancement),
de tout repenser :
- les voies et moyens qui vont faire que ce “ nouveau” service public ait la
ténacité et le courage de proposer une refonte de ses grilles et de ses
programmes et propose, avec producteurs et auteurs, une “ nouvelle télé ” ;
- à court et moyen terme (avec l’arrêt de la diffusion analogique, l’arrivée
de nouveaux opérateurs et la transformation radicale de la consommation
d’images), les voies et moyens qui vont permettre aux auteurs de faire
preuve d’inventivité, aux producteurs qui porteront ces projets de
pouvoir résister à la loi des plus forts, avec des mastodontes-opérateurs
tels qu’ils pèseront d’un poids si lourd que l’indépendance serait de fait
réduite à néant.
Dans les circonstances présentes, le débat doit être élevé, ne pas rester
(même si c’est important) sur les conséquences immédiates de l’arrêt de
la publicité et des transferts de ressources, mais porter sur les vertus
cardinales dont tout procédera : la création qui est le cœur de nos métiers,
la diversité des auteurs et de leurs écritures, la diversité des producteurs,
seuls avec les auteurs capables d’imaginer de nouvelles formes et de
couvrir tous les champs possibles du spectre pour une offre la plus large
possible pour tous les publics, l’indépendance absolue des producteurs
vis-à-vis de tous les pouvoirs, de tous les diffuseurs et de tous les groupes
mêlant capitalistiquement des intérêts de production et de diffusion.
Michel David,
producteur, président télévision
du Syndicat des producteurs indépendants

europe
La première édition de European Media Event s’est tenue à Bruxelles du
3 au 5 mars 2008. Elle a été co-organisée par Paul Pauwels, directeur de
l’etma, (european television management academy) à Strasbourg et Inge
Rochette, productrice de la société Injoy Productions à Bruxelles.
European Media Event
L’événement était organisé autour du documentaire et des nouveaux
médias : The Second Wave, piloté par Franz Grabner (ORF, Autriche)
avec un appel à projets pour les producteurs et les auteurs-réalisateurs,
et Meet the Players, une journée consacrée aux rendez-vous avec des
chargés de programmes TV et des experts en multimédia. Un appel à
projets intitulé The Second Wave avait été lancé pour participer aux
deux premières journées. Producteurs et
auteurs-réalisateurs pouvaient proposer
à un groupe d’experts des projets documentaires
tenant compte des nouveaux
médias tant dans leur nature que dans leurs
formats. Trois sociétés, deux producteurs
et quatre auteurs-réalisateurs alsaciens ont
Yannis et Alexis Metzinger.
PHOTO ÉDOUARD SMEKENS
ainsi pu présenter leurs projets dans les
tables rondes animées par des experts
venus des États-Unis, du Canada, des
Pays-Bas, d’Autriche et du Royaume-Uni.
iconoval, le pôle image Alsace, était présent comme observateur actif
pendant les différentes sessions de travail. Meet the Players a permis
aux producteurs d’avoir une série de rendez-vous avec des experts
dans les nouveaux médias et des responsables de programmes TV. La
BBC fait appel à des experts extérieurs pour développer des nouvelles
productions incluant dès l’origine les nouveaux médias. Il semblerait
que peu de chaînes de télévision aient engagé un travail de réfl exion
en interne sur les nouveaux supports, lié peut-être au clivage entre
les départements du multimédia et des programmes. L’etma proposera
d’ailleurs à Strasbourg dès la rentrée 2008, des formations aux
managers de demain dans le domaine des compétences-clés de la
télévision et des médias numériques.
Deux nouveaux dispositifs du CNC
Le CNC avait lancé en 2007 un appel à projets qui est une aide au
développement de projets pour les nouveaux médias, le cinéma et
la télévision. À l’attention des auteurs ou des producteurs avec leur
accord, cette aide devait favoriser le développement de projets de
contenus culturels, linéaires ou interactifs. Les projets devaient intégrer
dès l’origine, des écritures spécifi ques pour trois médias minimum, au
choix, téléphonie mobile, internet, jeu vidéo, cinéma ou télévision. 24
projets ont été aidés sur les 142 éligibles. Preuve de la pertinence de
cet appel, les auteurs et les professionnels y ont largement répondu. Le
CNC propose, pour 2008, en concertation avec les professionnels, deux
dispositifs de soutien à la VoD et aux nouveaux médias.
Le premier aura pour vocation à favoriser l’exploitation des œuvres
cinématographiques et audiovisuelles françaises et européennes en
vidéo à la demande et la diversité de l’offre sur les services de VoD.
Le second appel, destiné à développer la création pour les nouveaux
supports de diffusion, élargira l’appel à projets multisupports lancé en
2007. Ces dispositifs traduisent une volonté du CNC « d’accompagner
les mutations dans la création et la diffusion des images et de mettre
en place une nouvelle régulation adaptée au monde numérique »
avec des mécanismes d’aides qui « tiennent compte de la spécifi cité
de ces nouvelles plates-formes et qui soient aptes à garantir la
diversité culturelle ».
Michèle Clément-Théclé
fi lms en fabrication
Chien noir, chien blanc
Documentaire de 26’ de Vincent Schmitt (DV)
En France, Andrée, petite mamie, reporte toute son
affection sur Noé son caniche. Au Burkina Faso, Christian
ramasse les chiens et les cuisine pour les vendre sur le
marché où la viande canine est très prisée. À partir de
ces deux situations, qui peuvent l’une comme l’autre
sembler extrêmes de prime abord, ce sont à la fois des
personnages très simples et humains, et certains traits de
ces deux sociétés, éloignées tant géographiquement que
culturellement, qui transparaissent. Un fi lm qui choisit
de prendre à contre-pied les stéréotypes pour mieux nous
interroger sur l’autre, noir ou blanc.
Supermouche productions
fi lms en fabrication
Affaires à suivre
Documentaire de 52’ de Pierre Toussaint (DV)
Ils sont chômeurs, salariés précaires ou RMIstes et ont
décidé de s’en sortir en créant leur propre entreprise
de menuiserie, maçonnerie, restauration, leur salon
d’esthé ticienne ou encore un commerce ambulant… À la
rencontre de créateurs d’entreprises que rien ne prédestinait
à devenir patrons. Un fi lm loin des idées reçues
libérales.
Coproduction Bix fi lms, téléAlsace
Matières à danser
Série de 12 x 1’ 20 de Jean-Michel Plouchard (DV)
Au Centre chorégraphique national de Franche-Comté à
Belfort, un groupe de danseurs, où se mêlent amateurs
et professionnels, travaille les fondamentaux de la
danse de Odile Duboc : les appuis, le toucher, le regard,
la musicalité… La voix off d’Odile les accompagne au
montage, dans des séquences étrangement oniriques.
CRDP de Franche-Comté
Sous l’eau, les pieds sur terre
Documentaire de 52’
de Benoît Lichte et Serge Dumont (HDCam/HDV)
À travers une dizaine d’histoires au fi l des quatre saisons,
ce fi lm propose de faire découvrir, sur les pas du plongeur
Serge Dumont, un monde jusque-là méconnu : les milieux
subaquatiques du Rhin et de ses affl uents. Au-delà de la
beauté des images qu’il ramène de ces écosystèmes en
eau douce, ce fi lm pose un regard sur un homme engagé
qui s’interroge : « Combien de temps encore pourrais-je
fi lmer cet éden à l’équilibre si fragile ? »
Coproduction Seppia, Zinnober fi lm (Aix-la-Chapelle),
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
15

16
nouvelle technologie
Une des caractéristiques de la haute défi nition dont on sait la rapide avancée,
concerne le point. Le point partout, une image dont la netteté, le piqué et la
fi nesse étalés dans le plan posent de passionnantes questions au cinéma. La
journée professionnelle du mardi 11 mars au Cinéma du réel a été l’occasion
d’un riche débat sur le sujet. Extraits sur le vif.
Haute défi nition,
vers un réel virtuel ?
Jacques Bouquin (chef opérateur) : Filmer sans manipulation comme souvent
dans le documentaire, dans l’instant qui semble être le bon, dans la bonne
lumière, se retrouver tout à coup avec un objet qui n’est pas le même
que celui lorsqu’on va relire les images, est pour moi la grande diffi culté
actuellement de la haute défi nition. Ce n’est pas l’outil que je remets en
cause ou les technologies qui vont se développer, ce que je remets en cause
en tant qu’opérateur, c’est qu’il n’y a plus de frontière entre le devant et
le derrière. La profondeur de champ devient improbable, elle est partout.
Les opérateurs sont un peu des gens instinctifs et tout à coup on est pris
à contre-pied de ce qu’on pensait être de l’ordre du sensible. C’est une
question de rendu. Les caméras DvHD ne sont pas très différentes des
caméras DvCam, mais le rendu n’est pas le même et ce nouveau rendu
fait un peu peur. Il rend mal à l’aise sur le terrain, et il fait peur parce que
tout le monde va dans la même direction. Il y a, dirait-on, une volonté de
regrouper tout sous un même label que ça soit au niveau des chaînes de
télé ou des salles de cinéma.
Sabine Lancelin (chef opérateur) : Mon expérience n’est pas exactement la même,
et elle est très récente. Le premier fi lm que j’ai fait en numérique c’est un
fi lm de Manoel de Oliviera, qui, a priori, est la personne la plus éloignée de
ces techniques. Le choix du numérique a été fait essentiellement pour des
raisons économiques. Nous avons fait des essais et il n’aimait pas beaucoup
l’objet en plastique, mais il était content parce qu’il avait un moniteur HD.
Il m’a demandé si j’avais confi ance dans cette technique. Je lui ai dit que la
chaîne HD était fi able et Oliviera a fait le même fi lm qu’il fait d’habitude,
j’ai éclairé pareil, il a cadré pareil et fondamentalement ça n’a rien changé.
Un format c’est un format, et, à partir du moment où il y a un metteur en
scène qui pense, un opérateur qui réfl échit, un ingénieur du son, que tous
tentent d’aller au plus loin dans la collaboration sur un fi lm, je pense que
la question du support n’est pas un problème. Pour moi, un fi lm en super
8, en 35 mm ou en HD, la question est la même, celle de la rigueur qu’on
amène et de l’objet cinématographique qu’on veut produire.
Parler du numérique regroupe énormément de choses. Tourner avec
une PD 150 – caméra numérique DvCam – ou tourner avec une Génésis
– caméra HD professionnelle – ce n’est absolument pas la même chose. Les
distinctions se font du point de vue économique.
Jacques Deschamps (réalisateur) : On est très embêté parce que la machine est
très performante. Elle nous en met plein la vue et elle est très brillante.
Moi, ce n’est pas la profondeur de champ qui me pose problème, c’est son
éclat. C’est ce point de luminosité qui nous sidère et nous affole tous. Et
plus c’est brillant, plus on a envie de regarder. Quand on veut faire un fi lm
aujourd’hui, on peut parler avec l’un ou l’autre des opérateurs, on entendra
des choses différentes et, suivant le travail qui sera fait en labo, on aura
une belle copie 35 mm et on peut trouver la HD magnifi que. Mais il faut
des moyens considérables pour que l’image HD trouve sa résolution et sa
matité. Donc, si on n’a pas de copie 35 mm, on cherche le bon projecteur
numérique, sinon ça ne marche pas.
Les constructeurs de HD sont devenus les maîtres, c’est-à-dire qu’ils
décident de ce qu’ils fabriquent et mettent au point des machines derrière
lesquels les opérateurs courent. Ensuite les opérateurs doivent rentrer
dans les programmes, c’est-à-dire comprendre comment ces machines
fonctionnent, c’est un travail énorme et les ingénieurs de ces fi rmes ne
transmettent pas tout. Donc on se trouve avec un mot magique : HD. La
politique de ces fi rmes est basée sur l’économique en disant le 35 mm
est trop cher. C’est vrai qu’aujourd’hui le DV a
remplacé le 16 mm pour les fi lms qui ont peu
de moyens. Donc aujourd’hui la HD, c’est bien
meilleur mais très diffi cile à maîtriser. J’ai
rencontré un vrai problème sur un fi lm que
j’ai tourné en HD. J’étais avec la personne qui
supervise les copies et il m’a demandé : « Est-ce
que tu peux m’expliquer comment ce fi lm a été
fait, parce qu’il y a des trous dans l’image ? »
Les brillances et les contrastes en HD sont très
diffi ciles à maîtriser. Alors soit on les contrôle
à la prise de vue et on a un ingénieur de la
vision qui sait rentrer dans la machine comme
un opérateur, soit on fait comme les Américains,
on tourne avec les automatismes de la caméra.
Et après, on étalonne pendant six mois pour
maîtriser toutes ces questions. Quand vous
regardez les téléfi lms qui passent sur les chaînes
de télés françaises, vous remarquerez qu’il y a
souvent un effet de désaturation, pour faire un
peu “ cinéma ”, on enlève les couleurs. Je crois
que suivant le fi lm qu’on fait, les moyens qu’on
a et le choix esthétique qu’on prend, il faut tout
envisager et ne pas se jeter sur la HD comme seul
moyen de tourner.
Jacques Bouquin : Moi je suis attentif à quelque
chose quand je fais mon image et, quand je relis
l’image après, je me rends compte que cette
image n’est pas aussi attentive, en HD elle est
distraite. La profondeur de champ à l’infi ni
nous brouille le regard. Lorsqu’on regardait à
travers un dépoli, le dépoli donnait exactement
le rendu de ce que sera la projection et on avait
un vrai bonheur à être le premier spectateur de
son travail. Il y avait une grâce esthétique, une
qualité de peau, etc. Maintenant je travaille en
aveugle. Je parle du documentaire, parce qu’en
fi ction on peut tout maîtriser. En documentaire,
on est face à des gens, face à des paysages et le
retour n’est pas en HD alors que le côté imparfait
du DvCam faisait à la limite qu’on lui pardonnait
quelque chose.
Sabine Lancelin : Aujourd’hui il n’y a plus aucun
laboratoire qui est capable de traiter du 16 mm.
Avec l’arrivée des étalonneurs qui viennent du
numérique, il y a un savoir-faire chimique de la
photo qui est en train de se perdre. On ne sait
plus faire de tirage et on ne sait même plus faire
de collures. Il faut ici faire un petit rappel pour
dire que toute la technique numérique vient
de la télévision et on est dans une esthétique
télévisuelle qui devient envahissante dans le tout
voir, le tout net. Il faut donc que les techniciens
et les réalisateurs se saisissent de cette technique
pour ramener de la rigueur en ce qui concerne le
pas tout voir, le pas tout montrer. À terme, ces
caméras HD seront équipées d’objectifs 35 mm

Photo DR
et les questions de profondeur de champ seront réglées. Mais il y a un
vrai clivage entre des fi lms fait avec des caméras avec des capteurs
super 35 et d’autres d’un tiers de pouce. Alors tout le monde se saisit
de cette nouvelle technologie mais ça ne veut pas dire pour autant que
tout le monde va devenir cinéaste.
Jacques Deschamps : Où est-ce qu’on regarde ? Moi j’aime beaucoup être
assis à côté de la caméra et voir ce qui se joue devant moi. Avec la
HD, plus personne ne regarde ce qui se passe devant. On regarde un
moniteur qui est souvent inadapté ou mal réglé pour la HD, on croit
donc voir ce que c’est. Ça, c’est vrai depuis qu’existe la vidéo.
Sabine Lancelin : Je pense que l’arrivée de la HD est une bonne chose
parce qu’il va falloir qu’on se repose les bonnes questions : à quelle
place on est, quels fi lms on veut défendre et on veut faire.
Marie-Pierre Duhamel-Muller (directrice du Cinéma du réel) : Ce qui est en jeu,
c’est une relation à l’imaginaire du cinéma. L’arrivée de la HD remet en
jeu la nature de la projection et donc de la relation du spectateur à ce
qu’il voit.
Sabine Lancelin : Les machines ne m’intéressent que moyennement et je
pense qu’à terme on va savoir se servir de ce dont on a besoin.
Jacques Deschamps : Moi je ne suis pas d ‘accord avec ça, je pense qu’il
y a un fantasme de la part des constructeurs de créer le monde, d’où
le slogan publicitaire Vous en avez rêvé, Sony l’a fait. Ces machines
fabriquent des images dont on n’arrête pas de nous dire que c’est
l’image du monde, mais moi je dis que c’est le monde vu par cette
machine qui brille. Il y a cette mise en brillance du monde qui ne sert
à rien. Elle ne sert qu’à nous attacher à elle et à créer un circuit qui
diffuse en permanence quelque chose.
Sabine Lancelin : Moi je suis très énervée contre les producteurs. Ce qu’a
produit l’arrivée de la HD pour nous chefs opérateurs, c’est que quand il
n’y a pas d’argent pour faire un fi lm, la tarte à la crème c’est la HD et ça
permet d’entamer des projets qui sont ensuite avortés ou abandonnés.
Le numérique nous force à poser tous les problèmes en amont et a
priori c’est une façon de penser qui est intéressante, comment on va
post-produire, comment on va prendre le son, etc. Je trouve qu’il y a
un manque de réfl exion dans les bureaux de production, sans doute de
notre part aussi (les opérateurs) mais nous, c’est notre outil de travail,
donc on est obligé de s’y confronter. La seule réponse c’est que si on ne
peut pas tourner en 16 mm ou en 35 mm, eh bien achetons une caméra
numérique ! Ce que produit l’arrivée de la HD, c’est qu’on arrête de
réféchir en terme d’image, de son, mais aussi en terme de production et
les metteurs en scène font gravement les frais de ça.
Qu’est-ce que c’est d’avoir une petite caméra ? Moi je fais les fi lms
de fi ction de Chantal Akerman, qui, par ailleurs, a tout un travail de
documentariste et elle est très contente d’avoir une petite caméra parce
qu’elle s’est enfi n débarrassée de l’ingénieur du son et de moi, elle peut
rester à Tel Aviv comme elle veut, à regarder par sa fenêtre et elle trouve
que c’est un instrument très intéressant pour sa liberté de cinéaste.
Marie-Pierre Duhamel-Muller : Alain Cavalier dit volontiers qu’il a recommencé
à faire plus joyeusement des fi lms que quand il fi lmait en
35 mm. Mais la petite caméra, à mon sens, n’a rien démocratisé du tout,
elle a fait qu’il y a plus de gens qui savent tourner comme MTV que de
gens qui sont devenus cinéastes. Donc, qu’est-ce qui se démocratise et
se répand, si ce n’est les codes d’images dominants ?
Journée professionnelle du mardi 11 mars 2008 au Cinéma du réel,
débat retranscrit par Damien Fritsch
fi lms en fabrication
L’affaire du faux poisson
Docu-fi ction de 52’ de Vincent Gérard (HDCam)
Le fi lm est une enquête sur l’imaginaire, menée au début
du XXI e siècle par un célèbre explorateur. L’histoire
commence par un fi lm sous-marin, réalisé par notre explorateur
dans des abysses… peuplés de poissons de verre !
Afi n de percer le secret de cette découverte, l’explorateur
s’en va rendre visite à Yves Chaudouët, créateur de ce
monde merveilleux et effrayant, et Anne Giersch, une
neuroscientifi que spécialiste de la perception.
Coproduction Seppia, Lamplighter fi lm
fi lms en fabrication
Reichshoffen
Film expérimental de 45’ de Gareguin Zakoyan (35 mm)
En Alsace, Reichshoffen, petite ville de 5 500 habitants…
Comme par stances, l’instantanéité du quotidien exhale
la mémoire des temps passés… Parce que l’identité est
faite par l’histoire, la vie, les émotions et les espoirs.
Le Deuxième Souffl e fi lms & associés
Mission paradis
Documentaire de 90’ de Albert Knechtel
et Jacques Maigne (HDCam)
Ce documentaire prendra la forme d’une quête fantaisiste,
incongrue, celle du jardin des Origines, d’un éventuel
paradis terrestre… Mais dans ce fi lm il s’agit aussi de
reprendre l’enquête à sa source pour comprendre à la fois
la force de ce mythe universel, ses représentations dans
les différentes civilisations du monde, et sa permanence.
Coproduction Seppia, Rilana fi lms (Allemagne)
Mes yeux de dinosaure
(du cinéma)
Documentaire de création de 52’ et 75’
de Luis Miranda (DVCam)
Luis Miranda vient de rentrer d’Argentine où s’est
effectuée une partie du voyage avec Ricardo Aronovich,
le célèbre chef opérateur sud-américain… Les prochains
voyages de Luis seront à destination du Brésil, et de la
Basse-Normandie (Trouville).
Coproduction Le Deuxième Souffl e fi lms & associés,
Cerigo fi lms, Kiron fi lmes (Brésil)
17

18
histoire de fi lms (alsace)
C’est un jeune homme comme on ne les fait plus trop de nos jours, il a l’allure d’un acteur de la nouvelle vague, et on dirait qu’il
n’a jamais connu la télévision ni les jeux informatiques. Dans Chroniques, son premier fi lm après la fi n de ses études, se révèle une
indiscutable esthétique ; un sens de la lumière, du rythme, qui va de l’extrême lenteur à l’affolement d’un papillon, un choix de
narration libre qui n’est pas pris dans les rets du vouloir dire. De fi lms en installations vidéo, cet artiste invite à chaque fois à de
surprenants voyages. Visite donc à Clément Cogitore.
Visités de Clément Cogitore.
Je voudrais avoir un jour ce courage…
Peinture et cinéma
Si je résume brièvement mon parcours, j’ai fait mes études à l’école
supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et c’est au cours de ces études
que je me suis tourné vers la vidéo, l’installation et le fi lm. Alors que je
me destinais à l’origine plutôt à la peinture. Quelques rencontres avec des
professeurs/artistes de l’école sont à l’origine du virage, ainsi que plusieurs
chocs esthétiques : la découverte en première année de l’œuvre d’Andreï
Tarkovski et de Robert Bresson. Je réalise alors, dans une salle de cinéma,
que ce que je cherchais à faire avec les moyens de la peinture avait depuis
longtemps déjà été magistralement accompli par ceux du cinéma. J’ai
adopté alors la caméra. Ont suivi plusieurs vidéos et installations vidéos,
deux fi lms en 35 mm (Chroniques et Visités) et un post-diplôme au Fresnoy
Studio national des arts contemporains sous l’œil de André S. Labarthe et
Chantal Akerman.
En parallèle, pour payer le loyer et les factures, je fais de la réalisation pour
Arte et maintenant pour RTL.
La transdisciplinarité
Je garde de mes études d’art un attachement profond à la transdisciplinarité.
Je passe sans arrêt d’un projet de fi lm à un projet d’exposition et inversement,
cherchant à ce que les choses se répondent et résonnent en permanence. Je
cherche constamment à trouver la forme la plus juste par rapport au projet
que je mets en œuvre. Et ne faire ainsi en cinéma que ce qu’il n’est possible
de faire qu’avec les moyens du cinéma. Lorsque Rilke écrivit en 1926
ses premiers poèmes français, il se réjouit de trouver dans cette langue
nouvelle des mots comme paume, lorsque l’allemand ne lui offrait jusquelà
que intérieur-de-main. J’ai une sensation similaire lorsque je mets en
espace une installation vidéo après avoir monté un fi lm : d’autres mots
apparaissent, la langue s’enrichit et le poème se précise. Plusieurs langues
pour une seule parole en quelque sorte.
Je garde aussi de mon parcours une certaine décomplexion vis-à-vis de
la narration, je refuse l’a priori en vigueur un peu partout qui considère
le scénario comme une valeur sûre, garante de la réussite et de la tenue
d’un fi lm. Au cinéma, je crois au metteur en scène avant de croire au
raconteur d’histoires. La plupart des fi lms qui m’ont accompagné ou qui
m’accompagnent (au hasard et en vrac Le Miroir d’Andreï Tarkovski, Last
Days de Gus Van Sant, ou le récent et plus proche de ma génération Honor
de Cavalleria de Albert Serra) se révèlent la plupart du temps irracontables
ou perdent toute consistance sur le papier car, à l’évidence, le propos
fondateur du fi lm est indissociable de sa forme même, de la mise en scène.
L’impact du fi lm s’en trouve décuplé et l’on est
alors, face à l’écran, devant une puissante et
bouleversante proposition de cinéma. Les fi lms
qui résistent au récit sont ceux aussi qui résistent
à l’analyse, à la paraphrase, ce sont des fi lms qui
refusent de se laisser entièrement résoudre. Voilà
les fi lms que j’aime : tous les irrésolus.
Voyager à l’intérieur
Je me sens proche de propositions souvent
minimales, radicales, que ce soit en cinéma ou
en art contemporain. Je crois aux propositions
offrant un large espace de liberté au spectateur.
J’ai personnellement besoin de pouvoir respirer,
voyager à l’intérieur même d’un fi lm, rien ne
m’insupporte plus que d’être tenu par la main
par un réalisateur effrayé à l’idée que je me
perde dans son fi lm. Je préfère toujours risquer
de m’égarer en chemin que d’arriver à bon port
sans surprise. Voilà pourquoi le travail de gens
comme aujourd’hui Abbas Kiarostami, Eugène
Green, Apichatpong Weerasetakul, Arnaud des
Paillières, me transporte et me bouleverse.
Porter un chant
Je garde au chaud près de moi l’idée que le
cinéma serait, à la manière de la sculpture, un art
et un processus de l’élimination, c’est-à-dire que
poser un cadre serait avant de décider de ce qui
sera à l’intérieur du cadre, de décider de ce qui
n’y sera pas, que monter un fi lm est avant tout
trouver son rythme intime, évacuer sans regrets
tout ce qui lui est superfl u, anecdotique. Aller
au plus simple pour aller au plus juste. Ne plus
s’encombrer d’effets, se débarrasser de la peur,
cette vieille peur de ne pas en avoir fait assez,
de ne pas avoir assez raconté. Refuser de devoir
convaincre pour être entendu, refuser d’avoir
quelque chose à vendre. Mais faire entendre une
voix, porter un chant.
J’aimerais pouvoir avoir un jour le courage de
Alain Cavalier qui, en tournant Thérèse quasiment
sans décors ni costumes, construit
1 h 30 de fi lm uniquement sur le visage d’une
comédienne inconnue et inexpérimentée.
Je voudrais avoir un jour ce courage de tenir le
simple émerveillement face à un visage humain
comme suffi sant pour bâtir une épopée. Et
derrière une caméra, parvenir enfi n pleinement
et sereinement à me réjouir du cadeau que
m’adresse un corps vivant en me découvrant
lentement son visage. Le considérer à sa juste
valeur : comme un événement magique et sacré.
L’inestimable don d’une fi gure humaine.
Propos recueillis
par Brigitte Daudé

Chroniques de Clément Cogitore.
actualités
Visités
fi lm 35 mm, 18’
production Le Deuxième
Souffl e fi lms & associés,
Le Fresnoy-Studio national
des arts contemporains
Première au soixantième
festival international
du fi lm de Locarno,
bientôt en festivals.
Angelu(x)s
installation vidéo,
production Seppia
Musée de l’œuvre Notre-
Dame, pour l’exposition
Strasbourg 1400, commande
des Musées de Strasbourg,
jusqu’au 3 juillet 2008.
écriture
Parmi nous
fi lm 35 mm, 50’
production Le Deuxième
Souffl e fi lms & associés,
Kazakh fi lms
En résidence au
Centre des écritures
cinématographiques.
PHOTO DR
tournage
Cohabitations
installation vidéo-tryptique
production
Le Fresnoy-Studio national
des arts contemporains
À l’occasion de
l’exposition Panorama 10,
commissariat
Bernard Blistène
installation vidéo
Paysage reconstitué
galerie Enrico Fornello
à Florence
création vidéo
Mille anonymes
pour la pièce
de Daniel Danis
Compagnie Daniel Danis,
Scène nationale du Québec,
Centre des écritures
numériques de Mons
fi lms en fabrication
Un bout d’chemin
Court métrage fi ction de 15’
de Cyril Sobaszek et Emmanuel Georges (16 mm)
Michel a trente ans et aujourd’hui on enterre son père.
Michel est anéanti, lui qui aurait souhaité enfi n exprimer
son amour à son père, un désir toujours repoussé, défi nitivement
aujourd’hui… Son père était supporter du club
de foot de Thaon, à la vie, à la mort. Ce soir, événement…
Le petit club de province est en fi nale de la coupe de
France, pour la première fois de son histoire. Alors Michel
prend le volant du corbillard, direction le stade de France…
Un road-movie fi lial sur fond d’amour du ballon rond.
Supermouche productions
fi lms en fabrication
Jean, Moussa et le fi l de l’eau
Documentaire de 26’ de Guy Wach (Beta numérique)
Mise en lumière d’une coopération exceptionnelle entre
deux personnalités attachantes : Jean Vogel, agriculteur
et maire de Saales, engagé dans le développement durable
et Moussa Para Diallo, agronome guinéen. Ils collaborent
depuis des années, avec succès, pour le développement
de la plaine du Fatou Djalon (nord de la Guinée). Histoire
d’une amitié, mais plus largement récit d’une coopération
réussie, d’une émancipation économique et politique, vers
un avenir qui, sans être candide, se veut optimiste.
Coproduction Faites un vœu, France 3 Alsace
L’homme des orages
Documentaire de 52’ de Loïc Mahe (HD)
Il scrute l’éclair, le tonnerre, l’odeur de la pluie. Nicolas
Gascard a la tête dans les nuages. Dans son village, on
le surnomme l’Homme des orages. De mai à septembre,
des vallées vosgiennes aux déserts américains du Kansas,
il poursuit sa quête : rapporter la plus belle image de la
foudre. Aujourd’hui, à bientôt trente ans, il vit sa passion.
Il parcourt le monde, appareil photo en main, et raconte
sa vision de la foudre. L’homme des orages est l’histoire
de ce curieux bonhomme.
Coproduction Faites un vœu
France 3 Bourgogne Franche-Comté
19

20
histoire de fi lms (franche-comté)
Dominique Garing est un homme des terrains. Réalisateur, producteur, militant pour de libres et inventives télés locales. Nous lui
devons, avec ses compagnons, l’idée formidable de Télé brouette qui a fait des émules à partir de la première expérience née dans le
Haut-Doubs, Télé Saugeais, télévision sise à Montbenoît, capitale de la folklorique République libre du Saugeais. Mais ce printemps,
ce qui occupe Dominique Garing, c’est le tournage de son long métrage documentaire La vie sauvage des animaux domestiques.
Les stars de la ferme
Le tournage aura lieu du 21 avril au 11 juillet
à Dampierre-en-Bresse (Bourgogne). La particularité
de ce projet est qu’il est aidé par les
conseils régionaux de Bourgogne et de Franche-
Comté dans le cadre des fonds d’aide régionaux.
Les deux commissions du fi lm (Bourgogne et
Franche-Comté) coopèrent également. Ce fi lm
est produit par Les fi lms d’ici (Serge Lalou), en
coproduction avec Vie des Hauts productions, la
société de Dominique Garing, et Look fi lms pour
l’Allemagne.
L’équipe artistique et technique est composée
de nombreux professionnels franc-comtois et
bourguignons. Outre l’auteur, réalisateur et coproducteur,
le régisseur général, Éric Philippe et
son adjoint Julien Guiol, un cadreur et conseiller
faune sauvage, Jean-Philippe Macchioni (qui a
participé récemment au fi lm de Laurent Charbonnier,
Les animaux amoureux), des constructeurs,
peintres, stagiaires décoration, assistant
réalisateur, assistant son…
« Dans une ferme, les animaux domestiques semblent vivre en harmonie,
mais que se cache-t-il réellement derrière cette paisible apparence ? » Dans
cette ferme ordinaire, entre premiers bourgeons du printemps et canicule
d’été, les animaux domestiques semblent vivre en parfaire harmonie.
Et pourtant, à y regarder de plus près et tout domestiques qu’ils sont,
l’immersion dans leur vie quotidienne révélera une réalité complexe,
inattendue, parfois tragique mais souvent drôle.
Parmi les dindons, pintades, canards, lapins, oies, chevaux, vaches, rats et
autres animaux “ stars ” de la ferme, une poulette noire, trois petits cochons,
un chat gris, deux génisses et le fermier lui-même nous entraînerons dans
les péripéties de ce monde qui, bien qu’imprégné par l’homme, n’en a pas
moins conservé sa part sauvage. Tout cela sur fonds d’épizootie, dispositifs
sanitaires, évacuations et confi nements.
Ce long métrage animalier trouvera le rythme et les rebondissements
dramatiques de la fi ction (évacuation de la ferme pour raisons sanitaires,
puis le retour, à la fi n de l’alerte du paysan) dans la vie même de ses
personnages, leurs aventures alternativement maîtrisées ou imprévisibles.
Le décor est situé en Bresse bourguignonne, à quelques kilomètres de
Pierre de Bresse. C’est une ferme construite dans les années 30 avec la
maison du fermier, une grange, un poulailler, une mare, des dépendances…
une prairie, des champs, un étang, une forêt. Des travaux importants
(terrassement, rénovation des bâtiments, constructions d’une
éolienne, d’un poulailler, d’un clapier, d’un pigeonnier…) ont
été nécessaires pour préparer le décor à recevoir ses acteurs.

Le casting est composé des animaux domestiques
: vaches, taureaux, génisses, chevaux,
porcs, poules, pintades, dindes, oies, canards, le
chien Fidèle et le chat Félix Parmi les animaux
sauvages, les “ victimes ” : souris, campagnols,
musaraignes, lézards, orvets, couleuvres et vers
de terre ; les “ prédateurs ” et les “ perturbateurs” :
sangliers, autour, fouine, corbeaux, pies, renard,
taons et mouches, hérisson, rats, chouettes,
blaireau… Les “ gentils ” : crapaud, bergeronnettes,
hirondelles, perdrix, héron, abeille, huppe,
étourneaux et le poisson rouge qui s’ennuie dans
son bocal…
Pour le réalisateur, c’est l’aboutissement d’un
travail démarré avec ses premiers fi lms sur les
animaux de la ferme. Le passage au long métrage
avec une société de production renommée tout
en permettant de bonnes conditions de tournage,
impose également des contraintes inévitables
quand on envisage ce genre de projet.
Jean-Philippe Rameau
Télé Saugeais,
télé brouette en noir et blanc
documentaire de 26’
Dominique Garing et Guy Pineau (2005)
En 1978, dans le Jura, naît Télé Saugeais, une
initiative originale combinant vidéos d’informations
locales et ciné-clubs : chaque mois, les habitants
du canton de Montbenoît se voient offrir, avant le
“ grand fi lm ”, un magazine de reportages tournés
avec leur collaboration. En 2004, son créateur
Dominique Garing, vidéaste et animateur, réunit ses
amis du canton pour évoquer les étapes de cette
aventure à la fois culturelle, sociale et politique.
Autour d’une table de ferme se retrouvent une
douzaine de paysans ayant collaboré 25 ans plus
tôt à la création d’un nouveau média de proximité,
économique et interactif, qui devait prendre le
nom de Télé Saugeais ; il s’agissait de programmes
de télévision diffusés uniquement dans de petites
salles rurales, faits par et pour les habitants. Cette
réunion commémorative donne l’occasion de revoir
des reportages de la période pionnière, en noir et
blanc, caractéristiques du style de cette télévision
rurale très démocratique. Certains ont un intérêt
ethnographique, comme ce portrait d’un fabricant
de skis “à l’ancienne”, montrant en détail les
techniques de son artisanat traditionnel. D’autres
représentent des moments d’histoire sociale, comme
ce reportage sur la vente aux enchères des meubles
d’un fermier ruiné, ou cet autre sur la célébration
de la Sainte Catherine.
À gauche : Dominique Garing et le chef déco
sur le tournage de La vie sauvage des animaux domestiques.
PHOTO DR
Filmographie
La nuit tous les chats…
coréalisé avec
Laurent Charbonnier,
coproduction Les fi lms
d’ici, Vie des Hauts
productions
Dans le sillage
de la lamproie
coproduction Zangra,
Vie des Hauts
productions
La télé brouette
4 documentaires de 26’
Vie des Hauts
productions
Przewalski le retour
coréalisé avec
Laurent Charbonnier,
coproduction Les fi lms
d’ici, Vie des Hauts
productions
Quand le chat
n’est pas là
coréalisé avec
Laurent Charbonnier,
Vie des Hauts
productions
Juliette à la campagne
série pour enfants
12 x 7’, Vie des Hauts
productions
Chroniques du Jura
série 8 x 26’, Vie des
Hauts productions
Veaux vaches
cochons couvées
coréalisé avec
Laurent Charbonnier
Vie des Hauts
productions
Tapage dans
la basse-cour
coréalisé avec
Laurent Charbonnier,
Vie des Hauts
productions
Julien à la mer
série pour enfants
12 x 5’, coproduction
Vie des Hauts
productions, Aster
Pauline à la ferme
série pour enfants
12 x 5’, coproduction
Vie des Hauts
productions, Aster
Au temps de la fée verte
documentaire de 52’
Télé Saugeais
La vie des hauts
50 x 13’, Télé Saugeais
Les montagnons
série 6 x 26’,
coproduction
Télé Saugeais,
La mission câble
fi lms en fabrication
Capitalisme à l’Est :
la recette secrète
Documentaire de 52’ et 90’
de Alexandru Solomon
Imaginez que Ceausescu ressuscite et revienne dans son
propre pays 20 ans après sa mort ! Il commencerait par
rencontrer ses ex-généraux, membres du parti et leurs
enfants, qui sont aujourd’hui les entrepreneurs de la
Roumanie. Il comprendrait alors que ses “descendants”
ont rapporté le capitalisme, développé le business avec
l’Union européenne et préparé l’admission de 2007 !
Ce fi lm tentera de montrer, à travers les investigations
insolites d’un journaliste politique roumain dans la peau
de Ceaucescu, quelle est la réalité que les citoyens
d’Europe de l’Est vivent dans leurs pays.
Coproduction Seppia, Hifi lm (Bucarest),
Cosmo Doc (Copenhague), Néon rouge (Bruxelles)
fi lms en fabrication
D’imaginer,
la vie nous surprend
Fiction expérimentale de 19’
de Sébastien Bretagne (HD)
À Paris, un chantier gigantesque redessine tout un
quartier. Çà et là, des habitations sont achevées et déjà
occupées. À la tombée de la nuit, un couple entre en
promeneur sur ce territoire hybride. Cette architecture
en devenir, cet endroit où vivre peut-être, les renvoie à
leur avenir, à leur chantier intime…
Les Films de l’avalée (Bourgogne)
Avallon/Paris
deux lignes/deux voies
Documentaire de 45’
de Anne Faisandier (DVCam)
Depuis 18 ans, je prends le train pour me rendre d’Avallon
à Paris. Je l’ai fait à toutes les heures de la journée et
à toutes les saisons. Oui mais voilà, en fait, il y a deux
façons de se rendre à Paris : en TGV, en prenant tout
d’abord un car SNCF jusqu’à Montbard (2 heures), ou
en TER, en passant par La Roche-Migenne, Joigny, Sens
(3 heures). C’est le train, mais deux trains totalement
différents, deux univers, deux vitesses, deux musiques.
Dans les deux, j’écris mon journal.
Coproduction Les Films de l’avalée (Bourgogne),
Essa(i)mage (Nièvre)
21

22
histoire de fi lms (lorraine)
Dans Le Mur des oubliés, le réalisateur lorrain Joseph Gordillo se laisse guider par son histoire personnelle : la mort de son grandpère,
assassiné par la garde civile espagnole en 1946. Mais ce qui avait débuté comme une démarche singulière devient vite une lutte
collective. Quand le poids du passé s’impose à un pays tout entier : l’Espagne en quête d’identité.
Nous sommes les enfants du silence
On dîne en famille ce soir-là chez Francisco Gordillo Alba. « C’était dans
cette maison-là. […] Nous mangions des pâtes… Et je me souviens que
nous étions en train de rire parce que mon frère, qui n’avait que cinq mois,
commençait à manger tout seul… Tout à coup, deux gardes civils ont fait
irruption dans la maison, revolver au poing. » L’homme qui s’exprime est
le père du réalisateur : il raconte avec précision et pour la première fois les
derniers instants de son propre père. « Ils lui passent les menottes et ils
lui foutent un coup de pied au cul. Les gardes civils nous disent de ne pas
bouger, ils l’emmènent plus loin dans une autre rue et puis… deux coups
de feu… J’ai compris ce qui venait de se passer. » Les quatre enfants de
Francisco Gordillo Alba veilleront leur père pendant deux jours – mais
sans le corps – avec l’interdiction de parler et de pleurer. Ils ne sauront
plus jamais rien de lui. C’était le 6 décembre 1946, sept ans après la fi n de
la guerre d’Espagne.
Été 2005, dans un petit village d’Andalousie,
c’est jour de procession. On chante sa fi erté
d’appartenir au village, avec la voix gitane, haute
et vibrante. Ici, si l’on chante, c’est peut-être
parce que l’on ne parle pas. Ici, c’est le silence
qui s’est transmis de génération en génération.
Soixante-dix ans après la fi n de la guerre
d’Espagne, les corps des Républicains fusillés
gisent toujours dans des charniers, sans épi taphes,
sans identité. Joseph Gordillo est jour naliste
grand reporter ; il a couvert les événements du
Rwanda, de l’Irak ou encore du Pakistan. Il a
travaillé pour RTL, Arte, et TF1 pendant dix ans,
qu’il vient de quitter il y a quelques mois pour
s’associer avec son frère avec qui il a monté une
agence de presse à Madrid.
Tout serait donc une histoire de famille, chez
les Gordillo ? En réalité, Le Mur des oubliés est
avant tout le parcours d’un homme curieux
qui observe le monde, qui lutte contre le silence
en questionnant et en informant, qui a le
souci de transmettre ses impressions comme par
devoir, à la manière d’un Albert Londres dont
il avoue se sentir proche.
CRI : Le Mur des oubliés a été diffusé en salle pour la
première fois à Marly (Moselle, Lorraine), en novembre
dernier, dans le cadre de la quinzaine du fi lm lorrain.
Quel souvenir en gardez-vous ?
Joseph Gordillo : C’est mon premier fi lm. Ma famille
l’a découvert en même temps ce soir-là, avec le
public. Mettre en scène cette histoire de famille,
c’était forcément remuer un passé douloureux.
Mon fi lm est écrit à la première personne car je
suis personnellement impliqué : mon grand-père
gît dans un des charniers du village. Mais cette
exploration ne se résume pas à un simple fait de
famille, elle concerne tout un village et même
l’Espagne entière.
Nos pères se sont tus par peur puis par habitude.
Et nous sommes les enfants de leur silence.
Aujourd’hui, il faut délier les langues. Ce fi lm
est aussi dédié au grand nombre de citoyens
engagés, de tous horizons, qui demandent une
reconnaissance sans réclamer justice, à ceux qui
voudraient transmettre aux jeunes générations la
vraie version de l’histoire d’Espagne.
Le fi lm a été diffusé sur France 3 et j’en suis
heureux. Mais je me réjouis encore davantage
de sa projection en salle. Mon travail sur ce
fi lm aurait moins de sens sans cela. Le Mur
des oubliés a été sélectionné et diffusé au Figra
2008 (festival international du grand reportage
d’actualité et du documentaire de société). Il a
été présenté en mars dernier en ouverture de la
semaine du fi lm espagnol à Nancy et à Metz. Et
une projection est prévue en mai prochain, dans
le village de mon grand-père.

CRI : Lors du tournage, vous étiez uniquement accompagné de Laetitia Giroux, qui a
fait les images. Vous avez choisi également de travailler avec un producteur lorrain.
Or, avec un sujet aussi fort et résolument d’actualité, vous auriez pu être tenté de vous
rapprocher d’un producteur parisien…
J.G. : Il était important pour moi de travailler comme cela. J’ai aimé chez
Laetitia Giroux sa jeunesse et sa discrétion. Quant au choix du producteur,
c’est Stéphane Bubel (La Bascule production) qui m’a contacté. J’ai
bénéfi cié pour ce fi lm, en 2004, de l’aide à l’écriture du Conseil régional
de Lorraine, et c’est lors de la réunion de la commission d’attribution des
aides que Stéphane Bubel a repéré le scénario. Il s’est battu pour donner
du temps au fi lm : un temps si précieux pour un sujet aussi délicat. Ma
rencontre avec Marina Ziggiotti de France 3 Lorraine aura également été
déterminante. Elle défend ardemment la production lorraine et continue à
soutenir Le Mur des oubliés de manière indéfectible.
CRI : Les témoins sont nombreux dans le fi lm : tous ont dans leur main un portrait de
leur proche disparu…
J. G. : En effet. La seule chose qui leur reste est une photo. C’est un objet
de mémoire et de recueillement pour les proches. Petit, je me souviens
du portrait de mon grand-père trônant sur le mur en haut des escaliers.
Chaque famille conserve religieusement un portrait du disparu. La
photo reste l’unique témoin, la dernière trace de leur passage sur terre.
Véritables objets de culte, ces visages en noir et blanc sont vénérés comme
des reliques. Dans le fi lm on voit Paco, un vieux monsieur, qui serre dans
ses bras le portrait de sa mère. Il avait trois ans quand « les salauds »,
comme il dit, l’ont tuée. Tout au long de l’entretien, Paco jurait sans jamais
ravaler sa colère. Sa rancœur était si vive que j’avais l’impression que sa
mère avait été emmenée la veille au cimetière pour y être exécutée. Elle
était couturière ; elle a été fusillée parce qu’elle brodait le drapeau de la
République espagnole. Ce qui m’intéressait dans ce travail, c’était aussi de
montrer ce que peut transmettre un être qui a vécu une telle souffrance.
On est tous le produit de notre histoire. Mais l’histoire de ces gens a été
mutilée, coupée net.
CRI : Le fi lm suit également le travail de l’Association pour la récupération de la mémoire
historique (ARMH). Comment s’est établi le contact entre vous ?
J. G. : Cette association a des réseaux dans chaque région et sillonne le
territoire depuis quelques années maintenant. Mais il se trouve que pour
des raisons géographiques, le village de mon grand-père, qui se trouve à la
limite entre deux régions, avait été oublié. C’est moi qui ai pris contact avec
les responsables de cette association, mais nos recherches, nos enquêtes,
notre travail ont été menés de manière parallèle. Les familles de victimes
regroupées au sein de l’ARMH demandent que l’État espagnol ordonne
l’exhumation des corps, leur identifi cation par des expertises ADN et la
création de sépultures collectives signalées par un monument. Un rapport
très récent d’Amnesty international pointe du doigt les gouvernements
successifs d’Espagne, qui ont laissé « dans l’oubli le plus absolu les
victimes de la guerre civile et du franquisme ». Les plus grandes fosses
communes se trouvent à Malaga (3 500 morts), Merida (3 500), Oviedo
(2 000) ou encore Séville (2 500). Le travail de l’ARMH est un vrai parcours
du combattant comme l’explique Rafaela Torres que l’on voit dans le fi lm.
Ses recherches sont loin d’arranger tout le monde. J’en veux pour preuve,
dans le fi lm, le comportement du maire du village qui refuse de répondre
à mes questions et même de me recevoir.
CRI : Au-delà de votre histoire personnelle, le thème dominant du fi lm est le devoir de
mémoire.
J. G. : En tant que petit-fi ls de républicain, j’entends récupérer la mémoire
de mon grand-père, ceci est mon choix, mon droit légitime. En tant que
citoyen d’une démocratie, réhabiliter la mémoire de tous ceux qui sont
oubliés de l’Histoire est un devoir. L’Espagne a
fait le choix de déchirer une page de son histoire
au lieu de la tourner. La fameuse transition
démocratique espagnole, que tout le monde cite
en modèle, est en réalité un pacte pour effacer
les responsabilités. En plus d’amnistie, il y a eu
amnésie. Après la mort paisible de Franco – il
est mort dans son lit – aucun responsable ou
tortionnaire de l’ancien régime n’a été ni jugé
ni inquiété, aucune commission de vérité n’a
été mise en place. Accord tacite et certainement
nécessaire. Les vaincus ont renoncé à demander
des comptes, en échange de quoi les héritiers
du franquisme ont joué le jeu de la démocratie.
Mais la responsabilité de notre génération est de
repêcher les histoires tues. Il faut aujourd’hui
que les choses sortent, après il sera trop tard, le
fi l de l’Histoire risque de se rompre.
La dictature franquiste est restée taboue jusqu’à
récemment. Mais après soixante-dix ans de
silence, des milliers d’Espagnols sont, comme
moi, à la recherche de leurs disparus. 35 000 à
50 000 Républicains auraient été fusillés durant
la terrible répression qui a suivi le confl it.
Comme le dit mon père dans le fi lm, « les
cimetières nous montrent deux Espagne ». Le
quotidien Libération titrait récemment : « Deux
Espagne dans l’arène électorale ». Je pense
exactement la même chose. Il faut bien se rendre
compte que ce n’est qu’en octobre dernier qu’a
été votée la loi de réhabilitation des victimes du
franquisme par les députés espagnols. Ce pays
n’en a pas fi ni avec sa guerre fratricide. Son
travail de deuil vient à peine de commencer.
Christine Torelli
La Quinzaine du fi lm lorrain
est organisée
par le Conservatoire
régional de l’image,
l’APAL et la Safi re Lorraine.
Durant quinze jours,
en novembre, sont
diffusés sur grand écran,
dans les salles de cinéma
de la région, les fi lms
qui ont bénéfi cié du fonds
de soutien d’aide à la
production du Conseil
régional de Lorraine,
de la DRAC de Lorraine
et du CNC.
Le blog du fi lm
le-mur-des-oublies.
blogspot.com
Pour obtenir
le DVD, s’adresser
à La Bascule production,
www.labascule.tv
PHOTO LAETITIA GIROUX
23

24
leçon de cinéma
Les Leçons de cinéma : un rendez-vous mensuel devenu désormais
incontournable en Lorraine pour les passionnés de l’image. En janvier
dernier, le Conservatoire régional de l’image recevait Marie-Jo Pierron,
maître de conférences à l’Institut européen de cinéma et d’audiovisuel
(Université de Nancy 2), pour une leçon consacrée à l’œuvre du cinéaste,
photographe, critique et écrivain néerlandais Johan Van der Keuken.
L’essai fi lmique
Conservatoire régional de l’image : N’est-il pas paradoxal
de consacrer une leçon de cinéma à la question de l’essai
fi lmique, lequel, si l’on devait le défi nir, montrerait
rapidement sa résistance à l’exercice ?
Marie-Jo Pierron : L’essai fi lmique est en effet une
forme libre qui résiste à tout cadrage. C’est parce
qu’il est fondé sur la subjectivité qu’il ne supporte
pas la réduction à une défi nition générale, c’està-dire
à une forme fi gée et globalisante de savoir.
Dans les essais fi lmiques, je suis face à un regard
subjectif qui me convainc ou non, mais qui est
revendiqué comme tel. La subjectivité de l’essai
vient remplacer le caractère masqué et fi ctif
de l’énonciateur du fi lm de fi ction. Pourtant,
comme dans la fi ction, l’énonciateur peut avoir
des visées esthétiques et c’est en cinéaste qu’il
agit, non pas en tant qu’amateur ou reporter.
CRI : L’essai fi lmique pourrait appartenir à la non-fi ction ?
M.-J. P. : Non plus. L’énonciateur de l’essai revendique
une vérité, subjective et toujours partielle,
car fondée sur son expérience, alors que dans
les documentaires traditionnels, le spectateur
attend de l’énonciateur des énoncés vrais et vérifi
ables, fondés sur une observation du réel et
sur un savoir de type encyclopédique. En réalité,
c’est en montrant ce qu’il n’est pas et de quelles
formes voisines il se distingue que l’on peut le
mieux approcher l’essai fi lmique.
CRI : Chez Van der Keuken, l’essai fi lmique semble jouer
et se jouer de toutes les ressources du langage ciné matographique.
Néanmoins, n’y a-t-il pas une méthode ?
M.-J. P. : Pour Van der Keuken, l’essai pourrait se
qualifi er par sa méthode qui consiste à porter un
regard subjectif sur le réel, tout en réfl échissant
à l’acte de fi lmage et de perception qu’il est en
train d’effectuer. Il s’agit donc de fi lmer la situation
dans laquelle il est mais en partant d’une
forme préalable. Ainsi Amsterdam global village
(1995) adopte une forme centrifuge qui part de
la ville et de ses canaux concentriques pour
s’en éloigner progressivement en accompagnant
quelques immigrés dans leurs pays d’origine.
Face value (1990), quant à lui, prendra la forme
d’une mosaïque pour représenter l’Europe. Chez
Van der Keuken, vie privée, voyages et fi lms sont
toujours étroitement liés. Chacun de ses fi lms
sera l’objet d’un voyage, mais toujours la maison
ou la ville natale apparaissent comme points de
départ ou d’arrivée : on sait toujours d’où l’on
part et où l’on revient. Le voyage n’est jamais
une errance, il prend plutôt la forme d’une quête
existentielle à la recherche du sentiment du
vécu au travers de nouvelles sensations. Filmer,
vivre et voyager sont les trois pôles imbriqués
de son existence.
CRI : Chez Van der Keuken, à quoi sert l’essai fi lmique ?
M.-J. P. : Sur un plan communicationnel, l’essai fi lmique tel que le conçoit
Van der Keuken consiste à montrer le connu derrière l’inconnu, le familier
dans le différent, à rapprocher les contraires et à mettre en évidence les
différences qui peuvent se cacher sous des apparences semblables. Dans
Vacances prolongées (1999), il s’attache à montrer les différentes méthodes
de soins dans différentes cultures. Il est alors atteint d’un cancer de la
prostate, et il va fi lmer ses entretiens avec les médecins ainsi que les soins
qui lui sont prodigués en Hollande, aux États-Unis, au Tibet, en Afrique.
Derrière ces différentes pratiques, les questions sont identiques face à la
souffrance, à la maladie, et à la mort. Ces interrogations ne sont jamais
générales, mais sont toujours rapportées à lui-même ou à des individus
singuliers.
CRI : Et sur le plan politique ?
M.-J. P. : De la même manière, Van der Keuken ne fi lme pas les foules, les
masses organisées, les classes sociales, mais des individus dont l’énergie est
utilisée pour gagner leur liberté. Le jeune Bolivien suivi dans Amsterdam
global village, qui gagne sa vie comme agent de nettoyage dans une grande
surface d’Amsterdam, fait également partie d’un groupe de musiciens,
et l’argent récolté dans les concerts sert à acheter des produits de base
qu’il apporte dans son village natal pour lequel il lutte pour défendre la
culture, la musique et les coutumes. Le sens politique de la lutte pour la
survivance des cultures locales est rapporté à l’action de ce jeune immigré
à Amsterdam.
CRI : Et ce serait au spectateur de construire son propre savoir sur le monde ?
M.-J. P. : Les essais fi lmiques de Van der Keuken établissent un rapport
au savoir en train de se constituer tout au long des fi lms. L’essai ne se
situe pas dans une démarche de transmission de savoir mais plutôt
de questionnement et d’appropriation. Et c’est bien au spectateur de
construire lui-même son propre savoir à partir des données du fi lm qu’il
confronte à sa propre culture. Ce savoir, fondé sur des expériences de
rencontres effectuées au cours de fi lmages, ne propose jamais un savoir
unique : il est toujours montré comme relatif et susceptible d’être remis
en cause par le point de vue suivant. La fi gure du décadrage est ici
révélatrice de ce positionnement. Dans L’œil au-dessus du puits (1988),
la réalité d’une rue du Kerala en Inde est montrée dans un plan fi xe. Un
léger mouvement de décadrage vient alors relativiser la réalité représentée.
La caméra s’attarde sur ce mendiant sans jambes gisant dans une rue, elle
peut tout aussi bien, dans le même plan décadré, montrer ces femmes aux
robes aux couleurs superbes qui passent à côté du mendiant, sans même
le remarquer. L’horrible côtoie le sublime et le monde représenté, tout
comme sa représentation est sans cesse remis en cause. L’essai fi lmique
pourrait alors être caractérisé comme une forme de la mise en doute
engendrant le question nement chez le spectateur. Une nouvelle forme
de représentation subjective surgit alors, utilisant le cinéma comme un moyen
de cette mise en doute, de ce qui est montré comme de ce qui le montre.
Marie-Jo Pierron, Christine Torelli
Sur Johan Van der Keuken
http://cineressources.bifi .fr
Depuis 2005, les Leçons de cinéma ont permis d’accueillir
Frédéric Strauss, Alain Bergala, Serge Tisseron, Gérard Corbiau ou encore Jean-Paul Fargier, etc.
Ces rendez-vous proposent une approche complémentaire dans le domaine de l’image.
Programme téléchargeable sur www.imagesdelorraine.org ou contact@cri-lorraine.org
Christine Torelli 06 86 69 62 72
PHOTO CRI NANCY LORRAINE

chronique
Durant une semaine en février, Vidéo Les Beaux jours, la Safi re et l’Université
Marc Bloch ont invité le réalisateur Dušan Hanák. Le programme était
riche : projections tous les soirs de fi lms du réalisateur ou de ses élèves,
journée d’études avec les étudiants du master et, pour clore le tout, une
séance de l’invité à l’Agence culturelle d’Alsace.
Des trésors libérés ?
Je n’avais jamais entendu le nom de Dušan Hanák. Je lus dans le
programme : « Réalisateur slovaque né en 1938 à Bratislava, Dušan
Hanák a créé une œuvre remarquable mêlant documentaire, fi ction et
création photographique… » Puis j’appris que la majorité de ses fi lms
réalisés avant 1991 furent, selon ses propres mots, « mis au trésor »,
c’est-à-dire purement et simplement censurés et conservés dans un
coffre… Cette censure m’a habitée durant les projections. Je cherchais
une explication rationnelle avec cette vulgate en tête : l’ère soviétique
censurait la divergence. En voyant les fi lms de Dušan Hanák, je compris
que le régime totalitaire ne supprime pas uniquement la divergence, pas
seulement ce qui ne parle pas de lui correctement, mais qu’il supprime
tout ce qui ne parle pas de lui.
Les fi lms de Dušan Hanák sont le négatif de l’ère soviétique, son
refoulé, à commencer par Images du vieux monde de 1973. Ce
monde est celui de vieux slovaques des années 70 : un monde isolé
de l’histoire politique que le dénuement, l’humanisme et la sagesse
rendent paradoxalement intemporel. Une séquence bouleversante me
reste. Un homme rampe à quatre pattes dans un enclos avec, derrière
lui, un son assourdissant (Dušan Hanák expliquera qu’il s’agit de cris
humains retravaillés). Tout ce qui l’entoure est adapté à la longueur de
ses bras : la fermeture d’une cage de pigeons, celle d’une barrière de
moutons. L’homme raconte qu’il a perdu l’usage de ses jambes, mais
que seul, il a construit une maison entière : son regard est fi xe, sa voix
ferme, sa souffrance palpable derrière une volonté implacable. Diffi cile
de ne pas y voir une superbe allégorie de ce que l’homme peut faire
malgré un contexte épouvantable, une allégorie qui résonne avec son
hors-champ : l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie qui a mis à
genoux les résistants du printemps de Prague.
Old Shatterhand est venu nous voir, court métrage de 1967, campe une
autre forme de résistance : l’insolence. Son titre est une référence au
héros des romans de Karl May, un cow-boy frère de sang d’un Indien.
Le générique du fi lm est éloquent : un ouvrier dort sur une musique
de western, puis une voiture de l’Ouest passe le rideau de fer pour se
rendre à l’Est. Les cow-boys viennent donc voir les peaux-rouges. Outre
le fait que la communication soit impossible dans les rues de Bratislava
(personne ne parle anglais), les cow-boys rencontrent quelques
obstacles à leur circulation : le cinéaste a placé au milieu d’un carrefour
une pierre suffi samment volumineuse pour perturber le trafi c. Toutes
les voitures tchécoslovaques contournent l’obstacle, préférant monter
sur le trottoir. Une voiture autrichienne arrive : le conducteur s’arrête,
sort de son véhicule et déplace la pierre. Dušan Hanák commenta la
scène en parlant de « paresse typique de cette époque »…
Dušan Hanák réalisa Tête de papiers après l’effondrement du régime.
Le réalisateur voulait revenir sur le régime totalitaire qu’il avait subi
toute sa vie. Le fi lm fut coproduit avec des chaînes de l’Ouest. Au
visionnage, elles lui demandèrent de couper un tiers du fi lm – seize
séquences exactement –, selon Dušan Hanák la partie la plus critique
sur le communisme soviétique. Il en tomba malade et son médecin
lui conseilla de ne plus réaliser de fi lms, ce qu’il fi t. Une explication
rationnelle à ce nouveau « mis au trésor » ?
Julia Laurenceau
Images du vieux monde
de Dušan Hanák.
25

26
diffusion
Lorsque le milieu audiovisuel se retrouve pour parler de diffusion des œuvres, il est essentiellement question de télévision et de salle
de cinéma (ou des espaces de même type), mais pratiquement jamais de médiathèques. Or, à y regarder de plus près, ces lieux sont
devenus incontournables au regard de cet enjeu primordial. Certes, il n’en a pas toujours été ainsi, le phénomène est récent et surtout
il est appelé à évoluer.
L’offre image
en bibliothèques
publiques
Du livre au son et à l’image
Il y a un moment que les bibliothèques ont élargi
leur champ initialement limité au livre. En
effet, c’est au cours des années 80 que l’image
s’y est infi ltrée, à partir des premiers supports
disponibles. La cassette VHS n’existait pas
encore ou du moins n’avait pas encore connu
la généralisation qui sera la sienne dans les
années 90. Les premiers fi lms qui ont été mis à
disposition l’étaient sur support 3/4 pouce Umatic.
Autant dire que cela cantonnait l’accès
à la seule consultation au sein de bibliothèques
équipées des lecteurs adéquats, un équipement
dont ne pouvaient disposer les particuliers. Et
les fi lms édités sur ce support étaient pour la
quasi-totalité des documentaires. La source
venait essentiellement du service audiovisuel
mis en place au sein de la direction du livre et
de la lecture (DLL) du ministère de la Culture.
Sa mission était d’acquérir les droits de fi lms
sélectionnés pour leur intérêt culturel marqué
et de les mettre à disposition de bibliothèques
qui en faisaient la demande. Ainsi en Alsace,
ce fut le cas, par exemple, de la Bibliothèque de
Mulhouse ou de la Bibliothèque du Bas-Rhin.
C’est avec l’essor de la cassette VHS, qui a conduit
au développement de l’édition grand public,
que les bibliothèques ont proposé de plus en
plus des fonds vidéo en prêt, parallèlement aux
CD qui ont transformé nombre de bibliothèques
en médiathèques. Le passage au DVD a amplifi é
ce phéno mène grâce à une offre encore plus
importante. Au point qu’aujourd’hui, il n’est
pratiquement plus envisageable d’ouvrir une
bibliothèque sans que l’offre de prêt prenne en
compte tous ces supports, le livre, le CD et le
DVD, mais aussi des accès internet, ainsi que des
espaces de consultation pour la lecture d’ouvrages
et de revues, pour le visionnement de fi lms, et
enfi n des espaces d’exposition et d’animation.
Quelques rares médiathèques (aucune en Alsace
à notre connaissance) expérimentent également
une offre VoD, mais il est trop tôt pour savoir si
elle est appelée à se généraliser, tant elle semble
avoir quelque diffi culté à rencontrer un intérêt
un peu signifi catif dans ces lieux. Il n’en reste
pas moins qu’elles suivent avec attention toutes
les formes de diffusion en ligne, qui peuvent
transformer de manière plus ou moins radicale
ces structures.
Les sources des fi lms
C’est auprès de distributeurs spécialisés qu’elles s’approvisionnent habituellement,
dans le cadre de procédures de marché public, compte tenu
de budgets d’acquisition souvent importants. Ces distributeurs négocient
auprès des ayants droit (éditeurs, producteurs, etc.) les droits de prêts et
de consultation attachés aux supports. Ce qui est tout différent des livres
qui peuvent provenir des librairies locales. L’ADAV assure la plus grosse
part du marché, tout en ayant la particularité d’avoir un statut associatif,
les autres étant des sociétés commerciales. Depuis sa création il y a une
vingtaine d’années, l’ADAV a donné la part belle aux documentaires et plusieurs
producteurs régionaux. Les autres distributeurs sont Colaco, CVS,
VHS, RDM, etc. Il faudrait aussi ajouter à cette liste un autre distributeur
associatif, Heure exquise ! qui travaille sur le domaine plus pointu de l’art
vidéo, mais aussi du documentaire. Et à côté de ces distributeurs privés,
deux autres mènent un travail important sur le terrain du documentaire
en ayant la particularité de relever d’institutions publiques : Images de la
culture, rattaché au CNC, et la BPI, reliée au Centre Pompidou après avoir
été le service audiovisuel de la DLL, évoqué plus haut. Tous deux ont un
catalogue de plusieurs milliers de titres, mis à disposition des structures
cultu relles et éducatives, avec droits de consul tation, de prêt (pas toujours)
et de projection publique à caractère non commercial. En plus de ceux
que nous avons cités, il existe évidemment encore nombre de petits distributeurs,
qu’il est impos sible de dénombrer ici de manière exhaustive.
Au total, ce sont des milliers de fi lms, issus du cinéma, de la télévision
et de la production indépendante qui sont disponibles. Y compris dans
sa dimension patrimoniale, dans la mesure où l’édition DVD la prend en
compte de plus en plus, et par une relation quasi mécanique de cause à
effet les médiathèques aussi, qui assurent ainsi une offre en matière de
fi lms tout à fait considérable. Au point d’être sans doute la plus importante
par rapport aux autres, et en particulier les cinémas, ne serait-ce qu’au
regard du nombre d’usagers et donc de spectateurs potentiels ou effectifs.
Elles se distinguent aussi clairement des vidéoclubs non seulement par
les modalités de l’accès aux œuvres mais plus encore par le choix des
fi lms proposés, leur dimension culturelle étant primordiale : ce sont les
bibliothécaires qui constituent leurs fonds en faisant leur choix à partir
d’une offre pléthorique, en croisant des critères qui tiennent compte des
demandes des spectateurs et de l’exigence culturelle qui doit être la leur.
La production régionale
Pour ce qui est de la production locale, l’intérêt est manifeste, mais elle
se heurte à la fois à une méconnaissance concrète et à des obstacles formels.
Quand nous avons engagé des partenariats avec certaines d’entre
elles, nous avons constaté l’absence pure et simple de fi lms réalisés
dans la région : ceux qui ont à constituer les fonds s’appuient sur des catalogues
nationaux qui n’en contenaient pratiquement aucun et la nécessité
d’établir des contrats de mise à disposition réglant la question des droits
de manière très précise impliquait de s’appuyer sur des organismes assurant
cette dimension de manière formelle. Il n’empêche que, la prise de
conscience de l’ampleur, de la diversité, de la qualité, comme de l’intérêt
des lecteurs pour cette production, a conduit nombre de ces responsables
à chercher les moyens de les acquérir et, ces toutes dernières années, de
nombreux fi lms ont été acquis au travers de modalités bien défi nies, avec
l’aide précieuse des annuaires Films Alsace. Il est à noter que ces fi lms
semblent manifestement intéresser les usagers, à en juger au nombre d’emprunts
les concernant. Quant à la présentation de ces fi lms dans les médiathèques,
le fait que leurs auteurs résident souvent dans la région a facilité
leur présence pour des échanges avec les publics.

Mois du documentaire en Champagne - Ardenne. PHOTO AUTOUR DE LA TERRE
C’est à l’initiative de l’association nationale Images en Bibliothèques
qui réunit de nombreux acteurs de ce réseau qu’a été mis en place
il y a maintenant neuf années le Mois du fi lm documentaire, une
manifestation destinée à promouvoir ces fi lms en organisant de
nombreuses projections-rencontres chaque année pendant tout le
mois de novembre. Vidéo Les Beaux Jours assure le relais dans la
région de son organi sation, qui mobilise des bibliothèques de plus
en plus nombreuses, mais aussi des cinémas, ainsi que des centres
culturels et socioculturels. Les médiathèques s’inscrivent ainsi dans
des réseaux plus larges de lieux investis dans la diffusion des œuvres
cinématographiques et audiovisuelles. En 2008, l’enjeu sera de faire
en sorte que le Mois du fi lm documentaire soit ainsi présent sur tout
le territoire régional, réunissant cinémas, médiathèques et centre
culturels, voire aussi lycées, pour réunir en un seul réseau l’ensemble
des acteurs ainsi mobilisés.
Les bibliothèques, lieux culturels de l’avenir ?
Un des constats assez unanimement exprimé est que l’évolution des
bibliothèques vers cette diversifi cation des supports a réveillé une
fréquentation qui tendait à s’essouffl er : des publics jeunes et masculins
ont (re)trouvé le chemin des bibliothèques, attirés par l’offre musicale
et cinématographique. Aujourd’hui, les médiathèques sont devenues
des lieux culturels incontournables et surtout plus en vue. Il n’est
qu’à voir l’investissement des politiques locales dans ces structures.
Rien que sur le territoire de la communauté urbaine de Strasbourg,
entre 2007 et 2009, plusieurs médiathèques et non des moindres ont
ouvert ou ouvriront : après Illkirch, la grande bibliothèque Malraux
à Strasbourg en juin de cette année, puis Holtzheim et Lingolsheim
cet automne, l’an prochain Schiltigheim… Alors, les bibliothèques,
lieux culturels de l’avenir ? Peut-être, sans doute… si elles arrivent
à relever le défi de ce qu’elles pourraient représenter et du moins
offrir : un potentiel culturel large et mobilisable en permanence, des
espaces d’accueil ouverts en journée et aussi en soirée, un mélange
de pratiques individualisées et collectives, des animations régulières
autour d’auteurs, de textes, de fi lms, de musiques… Car c’est en effet
autour de propositions réunissant des publics multiples et ouvrant sur
de nouveaux horizons de connaissances que peut s’ancrer une fonction
majeure qui en légitime la place et dans l’espace social et dans le réseau
culturel de la cité.
Pour ce qui est du cinéma et de l’audiovisuel, nous avons pu avoir
l’occasion de l’approcher et de l’expérimenter de nombreuses fois
aussi bien dans le cadre des formations de bibliothécaires que nous
conduisons depuis près de dix ans et que dans celui de l’organisation de
projections et de rencontres de la région. Le cadre des médiathèques est
tout à fait pertinent, mais demande à être encore largement consolidé.
L’inadéquation des espaces d’animation, comme la méconnaissance
des réseaux par les bibliothécaires sont des handicaps qui freinent
les démarches engagées ici et là. Une réfl exion commune, à tous les
niveaux, demanderait à être approfondie pour expliciter les perspectives
qui doivent être déterminées. Beaucoup de médiathèques se sont déjà
engagées dans des actions qui en dessinent déjà les contours. Le rôle
même des bibliothécaires, entre catalogage et “ service public ” (les
tâches de sortie et retour des documents), est ainsi interrogé pour qu’ils
soient en mesure de contribuer à faire de ces espaces des lieux d’une
culture vivante, pleinement inscrits, intégrés dans le réseau culturel
de la cité.
Georges Heck
fi lms sortis de fabrique
Au fi l de la Loire
Documentaire de 2 x 52’, 4 x 28’, 2 x 43’
de Corinne Ibram, Jean Will et Nicolas Gruand
(Betacam numérique)
Coproduction Seppia, Zinnober fi lms (Allemagne),
Beta prod (France)
Diffusion fi n 2007 sur Orléans TV, Angers 7,
Nantes 7, SWR, WDR, ORF, ARTE en 2008
La famille Kebab
Documentaire de 52’
de Laurent Lutaud et Ulrike Bartels
(Betacam numérique)
Coproduction Seppia, Zinnober fi lm, (Aix-la-Chapelle)
Diffusion 13 avril 2008 Planète,
28 avril 2008 France 3 Sud, SWR
Enfants du Laos
Documentaire de 26’ de Daniel Coche
(Betacam numérique)
Coproduction Dora fi lms, France 3 Alsace
La peur
Court métrage fi ction de 42’ de Jean Cyrille Muzelet,
adapté de la nouvelle de Stefan Zweig (DV)
Coproduction La Cigogne enragée,
Musica libre/tv campus
Première projection en mai 2008
à la Maison de l’image
Papillon
Documentaire de 38’ de Anne Faisandier (DVCam)
Coproduction Les Films de l’avalée (Bourgogne),
Essa(i)mage (Nièvre)
Diffusion janvier 2008,
festival Les Inattendus (Lyon)
fi lms sortis de fabrique
27

28
retour de…
Bildfenster/Fensterbilder [Cadres] de Bert Gottschalk.
Pour un réel sur le parvis
Le festival international de fi lms documentaires Cinéma du réel souffl ait
cette année ses 30 bougies, l’âge de la nouvelle génération qui veut faire
des fi lms et qui vient voir et entendre ce que d’autres ont réalisé. Match
ou marché, 28 fi lms en compétition internationale et 12 en sélection
française. Le festivalier pouvait aussi (re)découvrir des séances spéciales,
de Bertolucci au théâtre du réel, des programmations thématiques :
Americana ou le cinéma de la contre-culture américaine des années 70 ;
Asie du Sud-Est ; Images/prison : visions intérieures ; Figures du tourisme.
Nous avons retenu Americana, dont les newsreels “ bobines d’actualités ”
des mouvements sociaux de l’époque en cinéma direct : plaisir du vif sans
concession. Portrait Of Jason de Shirley Clarke, fi lm d’une nuit de 1967
où Jason met en scène son homosexualité, sa prostitution et sa couleur.
Son rire ivre et sa caricature de la bourgeoise blanche font la violence du
dispositif. Cette phrase de la cinéaste : « Nous ne sommes plus affamés en
pain. Mais nous sommes affamés à perte d’âme. Nous sommes en train de
perdre nos âmes. » Asie du Sud-Est : l’insolence et l’humanisme de Amir
Muhammad dans ses fi lms sur les contrôles aux frontières malaisiennes
ou les communistes malais réfugiés dans un même village en Thaïlande.
En compétition, Kredens de Jacob Dammas ou la mise à jour par un jeune
cinéaste de la politique antisémite menée en 68 en Pologne au travers de
sa recherche d’un meuble de famille abandonné pour cause d’exil. Kretos
Sala d’Oksana Buraja ou le rêve d’un ailleurs, la Crète, dans le cadre d’un
café, d’un champ recouvert de neige et la réponse à l’impossible voyage :
inventer la Crète en Lituanie. Podul de Flori de Thomas Ciulei : un Begnini
en Moldavie, un père réinventant la vie pour la rendre supportable à ses
enfants dont la mère a été contrainte d’immigrer pour payer leurs frais
scolaires.
Ce qui nous a déçus : Les fi gures du tourisme, une violence étrange se
dégage de ces fi lms qui observent les participants de voyages organisés
tels des animaux d’un zoo. Parce qu’un festival, c’est aussi et d’abord un
lieu de rencontres, de débats et de fête, nous avons été déçus de ne pas
trouver cette émulsion entre les gens du métier et le reste du monde. Le
palmarès nous a questionnés, mais peut-être est-ce la présélection, qui
semble favoriser l’essai esthétisant et les fi lms à sujet social, à condition
bien sûr que cette misère soit loin du festival, du Mexique à l’Afrique, en
passant par l’Afghanistan.
En cette période de doutes, parce que le cinéma est un creuset où la forme
rejoint le fond, nous souhaiterions que le réel soit sur le parvis, à ciel
ouvert, sans frontières…
Julia Laurenceau, Julien Mathis
www.cinereel.org
Clermont-Ferrand
Comme à son habitude, Clermont-Ferrand
accueille des fi lms, des professionnels et des
cinéphiles à l’occasion du festival international
de court-métrage. Et cela fait trente ans que
ça dure ! Remercions les organisateurs, ceux
qui font des fi lms, et remercions aussi ces
deux impressionnantes pages de partenaires
(voir le catalogue du festival). Cet événement
donne l’occasion, chaque année, aux pôles
régionaux d’éducation artistique à l’image, de
se réunir en commission. Cette année l’ordre
du jour est remanié, c’est sur la crise de la
politique culturelle que l’on s’attarde et sur
ses conséquences qui sont, ou sinon seront,
aggravantes dans le domaine de l’action cinéma 1 .
Il a été décidé que les pôles apporteront une
contribution à la mobilisation nationale contre
le démantèlement de la diversité culturelle, en
y consacrant sa prochaine Lettre 2 . Il sera fait un
état des lieux des conséquences de la politique
qui s’abat sur tous ceux qui créent, fabriquent,
produisent, diffusent, accompagnent des fi lms
partout en France, amènent des fi lms dans des
villages, des quartiers, des écoles, des salles, et
aussi des hôpitaux ou des prisons, organisent des
festivals, des ateliers, des rencontres entre les
professionnels et le grand public… À suivre…
Charlotte Béfort
1 http://cinema-diversite-culturelle.blogspot.com
2 Prochaine Lettre des pôles, mise en ligne prévue en juin
sur www.videolesbeauxjours.org
www.clermont-fi lmfest.com

Festival de Montréal
Montréal accueillait du 6 au 16 mars 2008 le vingt-sixième festival international
du fi lm sur l’art (FIFA) : près de 300 fi lms documentaires présentés dans huit lieux
de projection.
Montréal 12 mars, 15 h (20 h en France), nous débarquons à l’aéroport après
2 h 30 de TGV, 3 h d’attente, 7 h de vol et 2 h de retard dans une ville prise sous
des monceaux de neige ; une tempête historique venait d’y déposer 1 m 50 de
neige fraîche, « du jamais vu depuis 1971 ! » Routes à peine dégagées, trottoirs
impraticables, températures proches du zéro, descendant à moins 10 la nuit. On
s’était pourtant préparé à retrouver l’hiver, mais pas à ce point… Le temps est
fi nalement idéal pour aller voir des fi lms et rencontrer réalisateurs, producteurs
et diffuseurs. Outre les fi lms en compétition et ceux du panorama international, le
FIFA présentait cette année un hommage à Ken Russell, huit sélections consacrées
aux arts médiatiques canadiens, une sélection de documentaires sur le cinéma, ainsi
que cinq rétrospectives dont une consacrée aux productions du musée du Louvre
et une à la collection Architectures d’Arte. Notre fi lm Marchand d’art, Ernst Beyeler
était présenté dans le panorama international, rassemblant une cinquantaine de
fi lms non inédits, principalement nord-américains et européens. À noter que notre
coproductrice suisse sur ce fi lm avait aussi en compétition un autre fi lm.
Tandis que les engins de déneigement font leur travail, nous recouvrons notre
jetlag. Une nouvelle journée va commencer… Les surprises aussi… Première
surprise, le marché du fi lm est presque désert : quelques box de la vidéothèque
sont occupés, des producteurs et réalisateurs, déjà croisés au petit-déjeuner à
l’hôtel, semblent errer à la recherche des acheteurs. Visiblement, ce n’est pas la
bonne heure… Profi tons-en pour aller voir des fi lms. Deuxième surprise, il n’y a
pas de projection en journée ; la première séance est à 19 h ! Le week-end, elles
débutent à 14 h Faisons un peu de patinage pour nous mettre en jambe, et revenons
plus tard pour… la projection de notre fi lm Marchand d’art diffusé au Musée des
beaux-arts. Troisième surprise, bonne cette fois-ci, la salle de 400 places est pleine !
Le public est attentif et réactif. Le débat qui suit la projection est chaleureux,
enthousiaste. Philippe Piguet, l’auteur du fi lm, raconte, explique et répond aux
questions. On nous demande même de dédicacer la page du catalogue ! Heureux
pays où les producteurs de documentaire sont considérés comme des stars… Une
seconde projection aura lieu au Goethe-Institut (toujours autant d’assiduité des
spectateurs !). Les jours vont se suivre et se ressembler. Salles pleines (tant mieux !),
lieux prestigieux, sans oublier repas conséquents, le froid sans doute, pour calmer
nos fringales récurrentes. Nous découvrons aussi des fi lms le matin aux projections
de presse, et visitons une impressionnante exposition d’art vidéo proposée par une
fondation privée : Nancy Davenport, Stan Douglas, Harun Farocki…
Retour sur la compétition : une étrange cohabitation entre documen taires télé
de 52’ (ou 55’), longs métrages cinéma suisses ou néerlandais, et reportages dont
la pédagogie rivalise avec un académisme ennuyeux, où des réalisateurs comme
Albert Maysles ou Alain Fleischer se retrouvent dans la même catégorie que des
équipes de la BBC…
Nous avons tout de même fait des rencontres intéressantes, notamment avec un
producteur de Winnipeg, province du Manitoba, région qui a établi un partenariat
avec le Bas-Rhin. Nous aurions aimé rencontrer des diffuseurs canadiens lors des
cocktails ou à la soirée de clôture, ce fut peine perdue. À cette dernière soirée
de remise des prix, les réalisateurs canadiens couronnés étaient présents, mais
très peu de réalisateurs d’autres pays, ce qui a un peu transformé la cérémonie en
“ palmarès des consuls ” ; c’est en effet eux qui montaient sur la scène pour récolter
les trophées.
Nous ne pouvons terminer ce petit billet sans dire que ce fût, somme toute, un vrai
plaisir que de découvrir et d’être à Montréal.
Josiane Schauner et Laurent Dené, Bix fi lms
www.artfi fa.com
Montréal. PHOTOS DR
fi lms sortis de fabrique
Meisenthal,
l’épreuve du verre
Documentaire de 26’
de Xavier Truti et Jean-Paul Fargier (Betacam)
Coproduction Bix fi lms, Ere production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Diffusion France 3 Lorraine
Champagne-Ardenne le 19 avril 2008
Édition DVD
Éco-crimes
Documentaire de 3 x 52’
de Thomas Weidenbach et Heinz Greuling (HDCam)
Coproduction Seppia,
Längengrad Filmproduktion (Cologne)
Diffusion WDR, Arte,
Planète, TVR, RTBF, ERT, ORF
Valérie et les patients
Documentaire de 52’
de Sophie Desgeorge (DV)
Coproduction Bix fi lms, téléAlsace
Klaar kimming
[À perte de vue ]
Documentaire de 52’
de Samuel Bester (HV)
Les Éditions du réel
Première projection en juin 2008
fi lms sortis de fabrique
29

30
brèves
Tournages en Franche-Comté
Patrice Leconte a tourné les extérieurs de son prochain fi lm
La guerre des Miss du 25 mars au 11 avril en Franche-Comté.
Cette comédie avec Benoît Poelvoorde et Olivia Bonamy
raconte l’affrontement de deux villages à travers un concours
de Miss. Éternel perdant des précédentes confrontations, le
village de Charmoussey fait appel à un coach (Benoît
Poelvoorde) pour gagner enfi n ce concours contre son rival
ancestral Super Charmoussey. C’est la première collaboration
entre l’acteur et le réalisateur des Bronzés. Ce fi lm, produit
par Gaumont et bénéfi ciant de l’aide à la production du
Conseil régional de Franche-Comté, devrait sortir sur les
écrans français en janvier 2009.
Zabou Breitman sera en Franche-Comté du 19 au 23 mai
prochain pour tourner certaines séquences de son prochain
fi lm Je l’aimais. Ce fi lm, tiré du roman éponyme d’Anna
Gavalda, réunira Daniel Auteuil, Marie-Josée Croze et Florence
Loiret-Caille. C’est l’histoire d’un homme qui quitte Paris
pour une ferme isolée du Jura pour éloigner sa belle-fi lle et
ses deux enfants de leur père qui les a abandonnés. Dans ce
chalet, Pierre va partager avec sa belle-fi lle, Chloé, le grand
secret qui le hante depuis vingt ans. Ce fi lm, produit par Babe
fi lms, bénéfi cie de l’aide régionale à la production.
Tournages en Alsace
Le bureau d’accueil des tournages (BAT) de la Région Alsace
annonce les prochains tournages :
Le jour viendra [Es kommt der Tag]
de Suzanne Schneider, production Unlimited,
du 15 avril au 25 mai ;
Dans la tête du tueur
de Jérôme Gluzicki, YN productions,
du 19 au 28 mai, du 2 au 11 juin et du 16 au 25 juin ;
Dans ton sommeil de Caroline et Éric Du Potet,
production Delante fi lms, du 14 mai au 20 juin ;
Au voleur de Sarah Petit,
production Les Films Hatari, du 3 au 19 juillet ;
Les gens ne savent pas peut-être
de Roland Edzard, production Unlimited,
9 semaines à partir de début octobre.
Les BAT de la Région Alsace et de la Communauté urbaine
de Strasbourg seront présents au festival de Cannes du 19
au 23 mai 2007. Pas de fi lms en sélection, mais l’occasion de
rencontrer les professionnels.
La Cigogne enragée
et les Courts qui déplument…
Après s’être fait remarquer sur les scènes strasbourgeoises en 2007 avec Liette et Méo
(version gay, lesbienne et franchement azimutée de Roméo et Juliette) et bientôt de retour
au théâtre avec Anéantis de Sarah Kane – c’est cette fois les réalisations de ses membres
cinéastes que nous a présenté l’association La Cigogne enragée les 15 et 21 mars derniers.
Cette première édition des Courts qui déplument, qui fi t salle comble à deux reprises,
avait pour but non seulement de présenter les travaux de quelques “ cigogneaux ”, mais
se veut également, dès la prochaine édition, un tremplin pour les réalisateurs amateurs de
Strasbourg (et d’ailleurs) ne bénéfi ciant pas jusque-là d’un espace de diffusion publique.
Contact : lacigogneenragée@yahoo.fr
Festivals en Lorraine
Le festival international du fi lm documentaire sur
la ruralité Caméras des Champs, a pour objectif de
montrer les mutations des mondes ruraux à travers la
projection de fi lms initiant débats avec le public, table
ronde, conférences et atelier de lecture à l’image.
Du 15 au 18 mai à Ville-sur-Yron
www.villesuryron.com
La cinquième édition de la Nuit vidéo prévoit
un parcours dans les moindres recoins de la MJC
Lillebonne : 10 salles, plusieurs heures de programmes,
de nombreux artistes et de belles découvertes. Une
manifestation proposée par Les Yeux de l’Ouïe et la MJC
Lillebonne, en partenariat avec la galerie Lillebonne, la
MJC Beauregard et le Centre culturel André Malraux.
Vendredi 13 juin de 20 h à l’aube,
à la MJC Lillebonne à Nancy
www.lesyeuxdelouie.com
Et aussi :
Aye Aye fi lm festival,
du 30 août au 6 septembre à Nancy
Festival du fi lm arabe de Fameck,
du 8 au 19 octobre, avec pour pays invité l’Égypte.
Trente-et-unième édition du festival du fi lm italien
de Villerupt, du 30 octobre au 16 novembre
Onzième édition du festival vidéo Le Réel en vue,
sur le thème société des médias, information
ou utopie, du 17 au 22 novembre
doc & pitch au Sunny Side of the Doc
Appel à fi lms
La huitième édition
du Festival tourné monté
super 8 de Strasbourg
est offi ciellement lancée :
la date limite d’inscription
et de réception des fi lms
a été fi xée au 30 juin 2008,
et le Festival se tiendra
les 21 et 22 octobre 2008
au Palais des fêtes
de Strasbourg.
Pour sa huitième édition,
le Festival tourné
monté super 8
recherche des réalisateurs,
amateurs ou confi rmés.
Site
festivalsuper8.free.fr
La troisième édition de doc & pitch aura lieu au Sunny Side of the Doc, marché international
du fi lm documentaire, à La Rochelle. Elle est organisée par iconoval, en partenariat avec
l’Agence culturelle d’Alsace, l’Association des producteurs audiovisuels d’Alsace (APAA),
Arte, Circom régional, l’Association européenne des télévisions régionales, l’European
Documentary Network (EDN), Eurimages, le fonds de soutien du Conseil de l’Europe au
cinéma européen et la Région Alsace. La rencontre réunira le mardi 24 juin des producteurs
de fi lm documentaire installés en Alsace et des chargés de programmes TV, principalement
européens.
La Rochelle, mardi 24 juin à 15 h 30
www.iconoval.fr
Le Rendez-vous
de la coproduction rhénane
Dans le cadre de son mandat visant à développer les relations
entre les professionnels des régions frontalières (Alsace,
Lorraine, Franche-Comté, Bade-Wurtemberg, Sarre, Luxembourg
et Suisse), l’Antenne MEDIA de Strasbourg organise
à nouveau le Rendez-vous de la coproduction rhénane. Elle
entend ainsi favoriser les contacts entre partenaires régionaux
en vue de développer les coproductions, les échanges
transfrontaliers et le dialogue interculturel européen. Cette
manifestation s’adresse à tous les producteurs qui portent des
projets de cinéma et de télévision en cours de développement
et à tous ceux qui sont à même d’en devenir les partenaires :
coproducteurs, diffuseurs, fi nanceurs privés et institutionnels.
MAMCS, mercredi 2 juillet
www.media-strasbourg.com
Projections privées. PHOTOS ZOÉ CHANTRE ET ALEXANDRA PIANISTE

écrans documentaires
En 2005, la Safi re Lorraine (association des auteurs-réalisateurs) et Les
Yeux de l’Ouïe (association de diffusion audiovisuelle alternative) décident
de créer ensemble un rendez-vous régulier de projections et de rencontres
intitulé les Mardis du doc…
Ce cycle, dédié à la diffusion de documentaires de création, propose
des fi lms présentant un point de vue d’auteur fort et une recherche
d’écriture. Les projections ont lieu au rythme de six par saison, et
se déroulent toujours en présence du réalisateur, ou à défaut, d’une
personne ayant un lien direct avec le fi lm (monteur, directeur artistique
de festival…). Quand cela est possible, la projection débute par la
diffusion d’une courte bande d’art vidéo. Les Mardis du doc se veulent
conviviaux : la projection du fi lm est toujours précédée… et suivie d’un
petit verre qui permet de prolonger les discussions.
Au lancement des Mardis, le public moyen était d’une trentaine de
personnes par séance. Un renforcement de la communication et une
vraisemblable fi délisation permettent d’atteindre 70 à 80 personnes au
bout de deux saisons pleines. Ce public semble se composer d’un tiers
de spectateurs fi dèles (professionnels et amateurs d’autres images),
d’un tiers de personnes venues pour la thématique traitée dans le fi lm
et d’un tiers d’étudiants en audiovisuel. La richesse et la durée des
débats montrent bien qu’il existe un réel intérêt et une demande forte
de la part du public : les questions fusent sur le fond, la forme, les
moyens, les choix, les motivations, ou même le matériel…
Début 2008, la rigueur des budgets culturels annoncée par l’État a
bien failli faire passer les Mardis du doc à la trappe, mais les dernières
nouvelles permettent d’espérer leur poursuite au moins jusqu’à la fi n
de l’année… Ce n’est peut-être pas à nous de le dire, mais il serait
dommage de mettre fi n à une expérience plutôt rare en région Lorraine !
Une expérience qui commence à trouver son public et qui représente
un rendez-vous nécessaire et salutaire en ces temps où les images de
toutes sortes (mais pourtant toujours les mêmes) nous envahissent
chaque jour un peu plus.
Prochain rendez-vous : le mardi 20 mai (programmation en cours).
La Safi re Lorraine et Les Yeux de l’Ouïe
La vie, l’automne de Sergueï Loznitsa
Les Mardis du doc reçoivent le soutien de la DRAC, du Conseil régional de Lorraine,
de la Ville de Nancy et de l’Institut européen de l’audiovisuel et du cinéma.
Programmation depuis 2005
Un monde moderne de Sabrina Malek et Arnaud Soulier ; le cinéma documentaire
de Sergueï Loznitsa Sur les cendres du vieux monde de Laurent Hasse Les fi lms
de Guy Gilles L’Affaire Valérie de François Caillat Un pont sur la Drina de Xavier
Lukomski et La Hauteur de silence de Hervé Nisic Ma vie est mon vidéoclip préféré
de Lee Show Chun ; Histoire d’œufs de Emmanuel Roy Secteur 545 de Pierre Creton
Huis clos pour un quartier et Récit pour s’en sortir de Serge Steyer La part du chat
de Jérémy Hamers Dithyrambe pour Dionysos de Béatrice Kordon Hommes sur
le bord de Avner Faingulernt et Macabit Abramson La vie de château de Frédérique
Devillez le formatage des documentaires avec Si toi aussi tu m’abandonnes de
Françoise Romand.
fi lms sortis de fabrique
Les jardins rougis
Clip de 3’15 (MiniDV)
de Simon Gillet,
musique de Dorothée Daniel
Les Films de l’avalée (Bourgogne)
Diffusion : bonus du CD
En haut des peupliers,
réseau disquaire
Le village TGV
Documentaire de création 52’ (DV)
de Muriel Beltramo
Coproduction MB fi lms,
France 3 Bourgogne Franche-Comté
Raconte-moi
ta langue
Documentaire de 52’
de Mariette Feltin (DVCam)
Coproduction Les fi lms du chemin,
Grand Large productions, téléAlsace,
Images plus, Mosaïk
Diffusion 24 mars 2008
au cinéma Olympia (Dijon),
2 février France 3 Bourgogne Franche-Comté,
5 avril France 3 Alsace
Précaritas,
pour l’amour
de l’art
Documentaire de 24’
de Anyway fi lms (DV)
Anyway Films
Diffusion du 15 mars au 12 avril 2008
au Syndicat potentiel à Strasbourg
fi lms sortis de fabrique
31

32
brèves (suite)
Safi re
Nouvelle composition du bureau, élu lors du comité
de direction du jeudi 10 avril 2008 : Damien Fritsch est
nommé président (et représentant à Filmer en Alsace),
Luis Miranda vice-président (et représentant à l’ACA et
à Filmer en Alsace), Zouhair Chebbale trésorier et Julien
Mathis secrétaire.
Prochaines séances de l’invité
le 17 mai à l’ACA avec Stan Neumann
Stan Neumann, né à Prague en 1949, étudie le cinéma de
1969 à 1972 (Idhec), puis travaille comme chef monteur
jusqu’en 1984. Il vient à la réalisation en 1989 par le
truchement de Richard Copans, qui, depuis, a produit
la quasi-totalité de ses fi lms. Depuis 1992, il dirige,
également avec Richard Copans, la collection Architectures,
coproduite par Arte et Les Films d’ici, consacrée aux réalisations
les plus marquantes de l’architecture moderne.
Dans ce cadre, il a signé près d’une quinzaine de titres,
dont les plus récents sont : La maison de verre de Pierre
Charreau (2003), La maison de Nancy de Jean Prouvé
(2004), L’abbatiale Sainte-Foy de Conques (2004), Le
Palais des congrès d’Adalberto Libera (2005).
le 20 septembre avec Marcel Trillat
Marcel Trillat, journaliste, réalisateur est un auteur
engagé. Il a reçu le prix Scam 2007 pour l’ensemble de
son œuvre. Sa caméra qui voyage dans la profondeur des
régions, raconte l’usine, les hommes et les femmes au
travail – ou sans travail – leur histoire, leurs désespoirs,
leur solidarité… Tendre et lucide télévision qui rappelle des
paysages oubliés et pourtant bien vivants.
Contact : Damien Fritsch au 03 88 31 78 03
Vidéo
Les Beaux Jours
Jardins de passage
de Pierre Toussaint
vendredi 16 mai 19 h
au Point d’eau à Illkirch.
Mai 1968 [Zoom]
par André Harris et Alain de Sédouy
mercredi 14 mai 20 h
à la Maison de l’image.
Mai68 en Alsace
samedi 24 mai 16 h
à la médiathèque Neudorf.
Carte blanche
à des jeunes créateurs
Jean-Cyrille Muzelet
mercredi 21 mai 20 h
à la Maison de l’image
Marguerite Bobey et Edwina Hoël
mercredi 28 mai 20 h
à la Maison de l’image
Manfred Sternjacob
mardi 3 juin 20 h au MAMCS
Vivre la ville
Rue des partants
de Gilles Dinnematin
mercredi 11 juin 20 h
à la Maison de l’image.
Carte blanche à Marc Mercier
[Instants vidéo nomades]
mardi 17 juin 20 h
à la Maison de l’image.
Un air louche de Serge Le Péron
mercredi 16 juin 20 h
à la Maison de l’image.
Films sonores/31 boulevard Magenta,
de Patrick Goasduff
mercredi 25 juin 20 h
à la Maison de l’image.
Villa mon rêve de Jean-Louis André
Rue des Mésanges de Philippe Baron
vendredi 27 juin 20 h
au MAMCS.
iconoval
Apaa
L’assemblée générale de l’Association
des producteurs audiovisuels d’Alsace
s’est tenue le 2 avril 2008,
la composition du bureau est la suivante :
Cédric Bonin (Seppia), président ;
Marie Michèle Cattelain (Unlimited)
et Josiane Schauner, Laurent Dené (Bix fi lms),
vice-présidents ;
Emmanuel Wolf (East Wise fi lms), trésorier ;
Yannis Metzinger (Cerigo fi lms), secrétaire ;
Franck Vialle (Le Deuxième Souffl e & associés),
chargé des relations extraterritoriales.
Plus spécifi quement, la répartition
des tâches a été défi nie telle que :
Laurent Dené (Bix fi lms)
et Marie Michèle Cattelain (Unlimited)
sont chargés des relations avec la Région Alsace
et la Communauté urbaine de Strasbourg ;
Josiane Schauner (Bix fi lms)
et Yannis Metzinger (Cerigo fi lms)
sont chargés des relations avec Filmer en Alsace ;
Cédric Bonin (Seppia) et Laurent Dené (Bix fi lms)
sont chargés des relations avec iconoval ;
Franck Vialle (Le Deuxième Souffl e)
et Yannis Metzinger (Cerigo fi lms)
sont chargés des relations
avec l’Agence culturelle d’Alsace.
Un bâtiment pour le pôle image
iconoval, l’agence régionale de développement économique dédiée aux technologies de l’image,
s’est installée en début d’année à l’Espace européen de l’entreprise à Schiltigheim. Le bâtiment
neuf de 3 000 m 2 est entièrement dédié à l’image ; il regroupe les principaux projets développés
par iconoval et des entreprises. On y trouve la plate-forme de simulation et de réalité virtuelle,
opérée par Holo3, ainsi que l’etma (european television management academy) qui ouvrira ses
portes à la rentrée 2008. Côté société il y a Via Storia, avec un plateau télé de 225 m 2 , télé-
Alsace, i-télé, Protozoaire, Youmage et CCR. Une salle de réunion de 30 places ainsi qu’une
cafétéria commune complètent l’équipement. Ce bâtiment sera inauguré le 6 mai, en présence
d’Adrien Zeller et de Jacques Bigot.
Pour toutes informations : www.iconoval.fr
iconoval 22 avenue de l’Europe 67300 Schiltigheim téléphone 03 88 37 26 00
Les Rencontres de l’image ont lieu chaque deuxième mardi du mois à Strasbourg, et une fois
par trimestre à Mulhouse. Elles proposent l’exploration d’un sujet économique, technologique
ou stratégique et permettent des échanges conviviaux. Les prochaines auront lieu dans les
nouveaux locaux au 22 avenue de l’Europe, espace européen de l’entreprise à Schiltigheim :
Images, architecture et urbanisme
mardi 13 mai toute la journée, dans la salle de réalité virtuelle Holo 3 ;
Cinéma numérique
mardi 10 juin 18 h 30, dans les locaux d’iconoval.
Programme et inscription indispensable : www.iconoval.fr
Projections privées. PHOTOS ZOÉ CHANTRE ET ALEXANDRA PIANISTE

fi lms primés, fi lms sélectionnés
Anissoroma mes amis
Documentaire de 52’ de Christian von der Heyden (DV)
Coproduction Cagifragilis, Dora fi lms
Sélections :
- Écrans du réel, Le Mans, novembre 2007
Bon-papa,
un homme sous l’Occupation
Documentaire de 69’ de Leïla Férault
Coproduction Bix fi lms, Lapsus,
France 3 Bourgogne Franche-Comté, téléAlsace
Sélections :
- Festival international
du fi lm d’Aubagne, mars 2008
- Festival URTI, Monte-Carlo, juin 2008
De-boire
Court métrage fi ction de 13’ de Jean-Cyrille Muzelet (DV)
Autoproduction
Prix du public au festival
100 scénarios contre l’exclusion,
organisé par le Secours populaire français, 2005
Émile Gallé,
la nature dans l’art
Documentaire de 26’ de Damien Fritsch et Marie Frering
Coproduction dora fi lms, Arte, France 3 Alsace
Sélections :
- 6e Festival international du fi lm
sur l’argile et le verre, avril 2008, Montpellier
Et Dieu… créa le foot
Documentaire de 52’
de Albert Knechtel et Alex Bellos (HDcam)
Coproduction Seppia, Rilana fi lms (Mayence)
Sélection :
- Festival de Palermo 2007
Prix Circom 2006
La cigarette.
Faut qu’on en parle !
DVD pédagogique de 1 h 45 de Jill Emery (DVD-vidéo)
CRDP de Franche-Comté
Prix du jury au festival du fi lm
d’éducation à la santé, Montpellier, janvier 2008
Le Mur des oubliés
Documentaire de 80’ et 52’
de Joseph Gordillon (Betacam)
Coproduction La Bascule, France 3 LCA, Mosaïk TV
Sélections :
- Figra 2008
- Semaine du fi lm espagnol à Nancy et Metz
Les Nomades du cercle polaire
Documentaire de 52’ et 42’ de Andreas Voigt (HDCam)
Coproduction Seppia, Barbara Etz Film Produktion (Berlin)
Sélections :
- Festival TAC 2008 (Eugene, USA)
- 56th Trento Film Festival 2008 (Italie)
La Paloma,
une chanson nommée désir
Documentaire de 90’ et 52’ de Sigrid Faltin (HDCam)
Coproduction Seppia, Whitepepper Films (Freiburg)
Sélections :
- Semaine internationale
du documentaire de Hambourg 2008
- Festival Des Deutschen Films à Mannheim
La tombe 33,
un mystère égyptien
Documentaire de 52’ de Thomas Weidenbach (HDCam)
Coproduction Seppia, Indifi lm (Ludwigsburg)
Sélections :
- Cinarchea 2008 (Kiel)
- Festival du fi lm d’archéologie d’Amiens, 2008
- TAC (Eugene, USA, 2007)
Marchand d’art, Ernst Beyeler
Documentaire de 66’ de Philippe Piguet
et Thomas Isler (Betacam)
Coproduction Bix Films, Freihändler,
France 3 Alsace, TSR, SF DRS, ARTE
Sélections :
- Journées cinématographiques
de Soleure, janvier 2008
- Festival international du fi lm sur l’art,
Montréal, mars 2008
Rendez-vous fatal
Court métrage fi ction de 6’
de Pierre Alt et Géni Canzek (35 mm)
Coproduction Aurore productions, Atlantis,
Starlight productions, G. Fritzen (Allemagne)
Sélections :
- Max Ophuls Preis Filmfestival,
Saarbrücken (Allemagne), 2007
- 11 e Rencontres du cinema de Gérardmer, 2007
- 3 e festival Faites des courts,
Brie-Comte-Robert, 2007
- 22 e Alpinale Filmfestival, Nenzing (Autriche), 2007
- 3 e International Short Film Festival,
Detmold (Allemagne), 2007
- 3 e International Filmtage Schwäbisch Hall,
Formula Mundi (Allemagne), 2007
- Court toujours n° 1, Sarreguemines, 2007
- Quinzaine du fi lm lorrain, CRI Nancy, 2007
- 9 e Landshuter Kurzfi lmfestival (Allemagne), 2008
- 15 e Festival espoir en 35 mm, Mulhouse, 2008
Travailler pour
110 euros par mois
Documentaire de 52’ de Nora Agapi
et Stéphane Luçon (beta numérique)
Coproduction Seppia, Hifi lm (Bucarest),
Dans le même bateau (Paris) Arte, TVR
Sélections :
- Camera Obscura Festival (Pologne)
- Astra Film Festival Sibiu (Roumanie)
- Ciné Attac (France)
De haut en bas :
Émile Gallé
Le Mur des oubliés
Les Nomades du cercle polaire
Anissoroma mes amis
Travailler pour
110 euros par mois
La Paloma
33