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FSC 332 p 30 - SNUipp

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« Pratique permanenteet objet d'enseignement »Claudine Garcia Debanc évoque les gestes professionnels et les nombreusesapproches à explorer pour un enseignement structuré de l'oral.Qu’est-ce que l’on entend par enseignerl’oral ?L’école a des exigences spécifiques quinécessitent un apprentissage organisé de lalangue orale, principalement dans deux directions: participer de manière efficace à desinteractions orales, que ce soit dans un travailde groupe ou en classe entière et prendre laparole en public de façon structurée, ce quirequiert un oral préparé. L’oral est à la foisune pratique permanente et un objet d’enseignementà part entière. Les élèves ont en effetà progresser vers une maîtrise de la langue, àconstruire des compétences linguistiques, àmanier les usages du langage oral : raconter,décrire, expliquer, justifier, argumenter. Il estimportant aussi qu’ils distinguent la syntaxede l’oral et celle de l’écrit.Pourquoi l’oral est-il une pratique peu aiséeà mettre en œuvre pour les enseignants ?Ceci tient d’abord aux conditions techniqueset matérielles. Si l’écriture permetde faire travailler simultanément tous lesélèves d’une classe, cela n’est pas possiblepour la production orale qui nécessite desdispositifs particuliers, des effectifs réduits.Toutefois, il ne faut pas oublier que l’oralsuppose aussi l’écoute. De plus, l’oral estun objet labile qui ne laisse pas de trace.Pour le conserver, il faudrait se doter desupports audio ou vidéo, ce qui est lourd àorganiser. Tout en étant conscients que cettepratique est importante, les enseignantssubissent aujourd’hui des pressions tellessur les contenus des programmes qu’ilsmettent parfois au second plan son enseignement,qui demande du temps. On peutregretter aussi que cette dimension soitpeut-être actuellement minorée dans lesformations alors qu’elle requiert, aucontraire, une posture précise de l’enseignant,des gestes professionnels.A propos des gestes professionnels, quelssont ils ?L’enseignant est conduit constamment àreformuler, ou à faire reformuler, lesparoles des élèves pour les faire existerpour l’ensemble du groupe-classe, faireavancer la construction des connaissances,les rectifier ou les valider. Ceci constitue unélément important de l’expertise professionnelle.De plus, l’enseignant doit égalementavoir conscience du fait que sa propreparole sert aussi de référence pour laconstruction du langage de l’enfant, particulièrementà l’école maternelle. L’enseignementde l’oral est important de la maternelleau cycle III. En effet, un étayageexplicite de l’enseignant dans ce domaine etabordant toutes les variétés de l’oral estutile, notamment pour les élèves qui sont lemoins à l’aise avec le langage.Quelles peuvent être d’autres approchespour apprendre à manier l’oral ?Les situations de productions orales sontnombreuses : apprendre à reformuler unrécit pour le raconter à une autre classe,apprendre à être rapporteur des résultats deson groupe de travail en sciences, ateliersthéâtre pour travailler la diction, revue depresse hebdomadaire, présentation de livrespour les conseiller ou les déconseiller, lectureà haute voix, débat… Le visionnage dedébats, l’écoute d’émissions de radio peuventcontribuer à l’éducation aux médias.Les activités ritualisées, inscrites dans l’activitéde la classe, ont l’avantage d’êtresécurisantes pour les élèves qui n’auraientpas l’habitude de prendre la parole. On peutainsi présenter la définition d’un mot polysémiqueantérieurement rencontré par laclasse, lire un court extrait d’un livrequ’on a aimé, faire deviner la fonctiond’un objet insolite, présenter les dix livresqu’on aimerait emporter dans une îledéserte…Un temps bref mais régulierconsacré à ce type d’activités permet deconstater des progrès importants.Une autre difficulté, comment évaluerl’oral ?On pourrait imaginer que l’enseignant procèdeà des enregistrements, audio ouEntretien avecClaudineGarcia DebancProfesseure des universités en sciencesdu langage et didactique du français,IUFM Midi-Pyrénées, Ecole InterneUniversité Toulouse2-Le Mirailvidéo, qu’il corrigerait comme le travailécrit des cahiers. Mais ceci est assez utopiqueet lourd à mettre en œuvre. De façonplus opératoire, il faut pouvoir évaluerdans le cours de l’action, comme en EPS.On peut élaborer des critères d’évaluationqui seront utilisés conjointement par lemaître et par les élèves. Les élèves gagnentainsi la capacité à analyser leur propreactivité. Lorsqu’on procède ainsi en lectureà haute voix ou pour la diction de textespoétiques ou encore pour une présentationde livres, les élèves sont rassurés : ilssavent que ce qui sera évalué, c’est leurprestation orale et non pas leur personne.Car l’évaluation de l’oral peut être éprouvante.Et, fort heureusement, toutes lessituations orales mises en place ne nécessitentpas une évaluation systématique.Retrouvez l'interview sur le site du Snuipp :dossier oral19

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