20.07.2015 Views

Compendium - Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès ...

Compendium - Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès ...

Compendium - Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

DEUXIÈME PARTIE – Interventions en Séances PlénièresColloque International, 8-11 novembre 2010 - DAKARForces de Défense et de Sécurité au cœur de la Séurité HumaineIII. Le contrô<strong>le</strong> par<strong>le</strong>mentaire comme gage de la transparencedémocratique dans <strong>le</strong>s questions de sécuritéLa volonté de monopo<strong>le</strong> de lʼexécutif doit être surmontée(A) et quelquesautres préalab<strong>le</strong>s remplis (B) afin que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> par<strong>le</strong>mentaire, gage de latransparence démocratique sur <strong>le</strong>s actions des FDS, puisse être efficace.A - La volonté de monopo<strong>le</strong> de l’exécutifLes questions de sécurité ne relèvent pas uniquement du domaine militaire,el<strong>le</strong>s sʼétendent à lʼensemb<strong>le</strong> des forces de défense et de sécurité.Les forces de défense et de sécurité renvoient à lʼArmée et aux organismesparamilitaires à caractère public cʼest-à-dire, <strong>le</strong>s formations qui reçoivent uneinitiation aux tactiques militaires, un équipement de type militaire et qui sontsusceptib<strong>le</strong>s dʼêtre mobilisées, sous commandement militaire en temps deguerre, que sont : la gendarmerie, <strong>le</strong>s services de douane, <strong>le</strong>s gardesfrontières, <strong>le</strong>s gardes chasse etc. Ces formations sont généra<strong>le</strong>ment appelées<strong>le</strong>s « Autres organismes militarisés de lʼEtat », (AOME).Outre lʼArmée et <strong>le</strong>s organismes paramilitaires à caractère public, <strong>le</strong>s forcesde défense et de sécurité comprennent éga<strong>le</strong>ment la police et <strong>le</strong>s servicessecrets et de renseignement.Chacune de ces composantes des FDS est en charge de tâches et missionsassez sensib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s se joue quelquefois la survie même des lʼEtatet cel<strong>le</strong>s des institutions. Plus généra<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s FDS ont <strong>pour</strong> missionessentiel<strong>le</strong> de veil<strong>le</strong>r sur <strong>le</strong>s intérêts vitaux de la nation et <strong>le</strong> cas échéant, de<strong>le</strong>s défendre y compris par la force.En raison de lʼimportance de <strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> dans la préservation de la sécurité et dela défense par tous <strong>le</strong>s moyens du sanctuaire nationa<strong>le</strong> et dans la garantie dela liberté dʼaction de lʼEtat dans au niveau national quʼinternational, et delʼhyper puissance de lʼexécutif dans <strong>le</strong>s systèmes de gouvernement africains,de façon mécanique, <strong>le</strong>s questions de défense et de sécurité sont généra<strong>le</strong>mentperçues, à tort, comme re<strong>le</strong>vant uniquement du gouvernement.Cette erreur dʼappréciation sʼest enracinée à partir dʼun oubli révélateur desdysfonctionnements 27 que donnent à voir <strong>le</strong>s pratiques politiques dans denombreux pays africains. Cet oubli est relatif à lʼimportance et à lʼétenduedes pouvoirs de contrô<strong>le</strong> du par<strong>le</strong>ment en démocratie. Quelque soit <strong>le</strong>système politique considéré, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ment nʼest – il pas lʼinstitution à traverslaquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> exerce sa souveraineté ?27Maurice KAMTO, « La crise de lʼEtat et réinventionde lʼEtat en Afrique », in lʼAfrique dans un mondeen mutation ; Dynamiques internes ;marginalisation international ? Yaoundé, Afredit,2010, pp. 51 - 113Sʼil est incontestab<strong>le</strong> quʼil revient au gouvernement de disposer des FDS entemps de paix comme en temps de guerre, il est constant que <strong>le</strong> niveau depratique démocratique dʼune société se mesure entre autre à lʼaune de lacapacité du par<strong>le</strong>ment à exercer p<strong>le</strong>inement son droit de contrô<strong>le</strong> sur lʼexécutifdans la définition de la politique nationa<strong>le</strong> de sécurité, la préparation des traitéset accords divers en matière de sécurité ainsi que dans son utilisation des FDS.Le fonctionnement des par<strong>le</strong>ments africains nʼéchappe pas aux nombreuxdysfonctionnements de lʼEtat. Dans plusieurs cas, malgré <strong>le</strong>ur représentationpluraliste, ils restent sous la tutel<strong>le</strong> politique du pouvoir exécutif et par conséquentne peuvent jouer efficacement <strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> de contrô<strong>le</strong> démocratique dusecteur de la sécurité. Malgré cette réalité, il est important dʼexaminer <strong>le</strong>sconditions dʼun contrô<strong>le</strong> par<strong>le</strong>mentaire effectif et efficace en matière de sécuritéet de défense, un secteur où, en Afrique probab<strong>le</strong>ment plus quʼail<strong>le</strong>urs,lʼexécutif tient à conserver une liberté dʼinitiative et dʼaction, quitte à tenterdʼignorer <strong>le</strong> principe de la séparation des pouvoirs.24

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!