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Compendium - Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès ...

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DEUXIÈME PARTIE – Interventions en Séances PlénièresLa décision d'employer <strong>le</strong>s forces armées relève de la souveraineté des Etats.Il est de la responsabilité des Etats d'assurer que ses agents de sécurité respectent<strong>le</strong> droit applicab<strong>le</strong>, en l'occurrence <strong>le</strong>s droits de l'homme et <strong>le</strong> droit national.Cela peut représenter un défi particulier lorsque <strong>le</strong>s forces armées sontappelées en renfort <strong>pour</strong> maintenir l'ordre public, car il s'agit là d'une missionqui est fondamenta<strong>le</strong>ment différente de cel<strong>le</strong> de vaincre un ennemi. Pour neciter que quelques différences, à titre illustratif : durant <strong>le</strong> combat, <strong>le</strong>s militairessont vêtus en attirail de camouflage, alors que <strong>le</strong> policier adopte uneposture très visib<strong>le</strong>, voir intimidante <strong>pour</strong> réaliser sa mission sans devoir faireusage de la force. Les militaires usent de la force <strong>pour</strong> affaiblir l'ennemi, alorsque <strong>le</strong>s policiers ne doivent l'utiliser qu'en dernier recours, et alors au strict minimum.Ainsi, <strong>le</strong>s policiers tirent norma<strong>le</strong>ment à la vertica<strong>le</strong>, en sommation,alors que dans une situation de combat <strong>le</strong>s militaires tirent horizonta<strong>le</strong>ment,<strong>pour</strong> viser l'ennemi.En termes de sécurité humaine, des dérapages peuvent faci<strong>le</strong>ment mettre <strong>le</strong>spopulations en danger plutôt que de <strong>le</strong>s protéger; en termes d'accomplissementde la mission, <strong>le</strong>s tensions publiques peuvent faci<strong>le</strong>ment se trouver aggravées,et <strong>le</strong>s frustrations peuvent se diriger contre <strong>le</strong>s forces de l'ordre. Il estdonc évident que si <strong>le</strong>s forces militaires ne sont pas formées, entraînées etéquipées <strong>pour</strong> des opérations de maintien de l'ordre, <strong>le</strong>ur implication <strong>pour</strong>raitavoir des conséquences non souhaitées. Dans de tels cas, l'appel aux forcesarmées <strong>pour</strong> assurer l'ordre public devrait se limiter à ce qui est nécessaire<strong>pour</strong> rétablir l'ordre. De plus <strong>le</strong> choix des unités employées devrait se porteren priorité sur cel<strong>le</strong>s ayant reçu <strong>le</strong>s préparatifs requis.Forces de Défense et de Sécurité au cœur de la Séurité HumaineColloque International, 8-11 novembre 2010 - DAKARDans de nombreux pays, <strong>le</strong> CICR partage son expertise avec <strong>le</strong>s forces de sécurité<strong>pour</strong> la révision des procédures opérationnel<strong>le</strong>s et de la formation <strong>pour</strong>assurer une conformité avec <strong>le</strong>s normes juridiques pertinentes. Il maintientéga<strong>le</strong>ment un dialogue confidentiel sur des questions humanitaires, tel quel'usage de la force. La visite de détenus est souvent une composante importantede notre réponse opérationnel<strong>le</strong>, visant à éviter la détention arbitraire, <strong>le</strong>smauvais traitements ou encore <strong>le</strong>s disparitions.Le troisième contexte, éga<strong>le</strong>ment en dehors du conflit armé, est celuiou des groupes de population s'affrontent, sans que <strong>le</strong>s forces de sécuritéde l'Etat ne soient l'acteur prédominant. Il s'agit là de situations très diverses.Sur <strong>le</strong> plan local, il peut s'agir de lutte entre communautés <strong>pour</strong> un point d'eauou <strong>pour</strong> l'accès à la terre. Sur <strong>le</strong> plan national, on peut penser à des contextesé<strong>le</strong>ctoraux particulièrement tendus. De tel<strong>le</strong>s situations peuvent éga<strong>le</strong>mentengendrer beaucoup de vio<strong>le</strong>nce, avec des b<strong>le</strong>ssés par centaines ou par milliers,avec des déplacements de populations importants.Le DIH ne s'applique pas à de tel<strong>le</strong>s situations, puisqu'il ne s'agit pas d'unconflit armé. Les droits de l'homme ne s'appliquent pas non plus aux agissementsdes acteurs privés. Le régime juridique applicab<strong>le</strong> est donc parfois <strong>le</strong>droit international pénal (dans la pratique uniquement lors de génocides oud'actes de terrorisme) et <strong>le</strong> droit national. Alors que <strong>le</strong> DIH admet l'utilisationde la force à condition qu'el<strong>le</strong> soit dirigée contre des objectifs militaires, et que<strong>le</strong>s droits de l'homme règ<strong>le</strong>mentent l'utilisation de la force, nous n'avons aucunerèg<strong>le</strong> limitant l'utilisation de la force dans <strong>le</strong> cas de figure nous occupantici, puisque l'usage de la force el<strong>le</strong>-même est interdite.Le CICR n'interviendra donc en général pas sur une base juridique, mais feraappel au sens d'humanité des porteurs d'armes, <strong>le</strong>ur demandant de respecter <strong>le</strong>personnel médical ou d'épargner <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s. Il collabore souvent avec la SociétéNationa<strong>le</strong> de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge, qui a éga<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong>51

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