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N ° 3 5 5 m a r s2 0 0 8 - 4 , 6 0 € - 7 F Sé c o l o g i e • a l t e r n a t i v e s • n o n - v i o l e n c esortir des pest<strong>ici</strong>desSans papiers Pour la liberté de vivreTransports Vive la traction animale !


Le mois de Lasserpe3questions à...le parti Vert wallon, après les six moissans gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Belgique.V<strong>en</strong>ez nous voirle 20 mars !Vous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lors desexpéditions de la revue. Cela se passe un jeudide 17 h à 20 h et c’est suivi par un repas pris<strong>en</strong>semble offert par S!l<strong>en</strong>ce. Et naturellem<strong>en</strong>t,vous repartez avec le nouveau numéro qui vousest offert. Prochaines expéditions : 20 mars,17 avril, 15 mai…Si vous êtes plus particulièrem<strong>en</strong>t intéressé-epar une rubrique de Sil<strong>en</strong>ce, vous pouvez vousproposer pour dev<strong>en</strong>ir “pilote de rubrique” <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>ant contact avec le comité de rédaction de2 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008quoi de neuf?la revue où nous décidons de l’ori<strong>en</strong>tation dela revue, des prochains dossiers, des articles quel’on passe, des réponses à apporter aux courriers…Les prochaines réunion de ce comitéde rédaction se ti<strong>en</strong>dront à 10 h les samedis 29mars (pour le numéro de mai), 26 avril (pourle numéro de juin), 31 mai (pour le numérod’été)…Vous pouvez proposer des articles à ce comitéde rédaction jusqu’au mercredi qui le précède,avant 16 h.Vous pouvez proposer des informations destinéesaux pages brèves jusqu’au mercredi qui lesuit, avant 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéroont été arrêtées le 6 février 2008.Comm<strong>en</strong>t les écologistes belges viv<strong>en</strong>t-ils la crisegouvernem<strong>en</strong>tale <strong>en</strong>tre Wallons et Flamands ? Quelles sontles positions des deux partis verts, Ecolo et Gro<strong>en</strong> ?Le 10 juin 2007, les Belges ont voté pour des représ<strong>en</strong>tantspolitiques afin que ceux-ci apport<strong>en</strong>t des solutions auxproblèmes qu’ils viv<strong>en</strong>t au quotidi<strong>en</strong>, pas pour <strong>en</strong> créer davantage.Œuvrer à l’apaisem<strong>en</strong>t plutôt que jeter de l’huile sur lefeu, t<strong>en</strong>dre la main à l’autre communauté <strong>en</strong> privilégiant ce quirapproche et non ce qui divise : c’est l’attitude qui guide notremanière de faire de la politique et de poursuivre le dialogue<strong>en</strong>tre écologistes de Gro<strong>en</strong>! et d’Ecolo.Ecolo a régulièrem<strong>en</strong>t manifesté sa volonté constructivepour sortir de la crise, et à plusieurs reprises démontré sadisponibilité pour faire partie d’une équipe gouvernem<strong>en</strong>talesout<strong>en</strong>ant les points fondam<strong>en</strong>taux du programme écologiste,désireuse de travailler dans l’intérêt de la Belgique au-delàdes <strong>en</strong>jeux communautaires et refusant d’être l’otagedes séparatistes.Très vite, Ecolo a dénoncé la prés<strong>en</strong>ce au sein de la coalitionalliant c<strong>en</strong>tre gauche et droite de la N-VA, parti nationalisteflamand. Il nous paraissait paradoxal et absurde, sinon su<strong>ici</strong>daire,d’impliquer dans une négociation au niveau de laBelgique un parti dont le seul objectif est de détruire l’Etatfédéral.Les écologistes du Nord comme du Sud ont bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>cequ’une réforme de l’État est nécessaire pour bâtir un État fédéralmoderne à même de faire face aux défis <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,sociaux et sociétaux qui sont devant nous. Nous n’avonsjamais cru qu’un État, quel qu’il soit, puisse affirmer être arrivéà une forme définitive de ses structures. Un État est et resteun outil au service des citoy<strong>en</strong>s. Nous n’avons d’ailleurs pasatt<strong>en</strong>du la crise actuelle pour réfléchir <strong>en</strong>semble, Verts duNord et du Sud, à ce qui est nécessaire pour r<strong>en</strong>forcerla solidarité et l’efficacité de cette Belgique moderne.Début décembre 2007, Gro<strong>en</strong>! et Ecolo ont organisé conjointem<strong>en</strong>tau Parlem<strong>en</strong>t fédéral une r<strong>en</strong>contre publique, afin deréfléchir <strong>en</strong>semble à la meilleure manière de redessiner lescontours de notre Etat fédéral. Aux antipodes de l’extrémismecommunautaire, constituer “une famille politique” de partet d’autre de la frontière linguistique reste possible, quand ona le s<strong>en</strong>s des priorités et… qu’on le veut !Aujourd’hui, les écologistes assum<strong>en</strong>t pleinem<strong>en</strong>t leursresponsabilités dans une opposition qu’ils veul<strong>en</strong>t utile, propositionnelleet vigilante quant aux intérêts de tous les Belges,aussi bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> matière sociale qu’économique et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.Cette opposition, Ecolo la mène main dans la main avecson homologue flamand Gro<strong>en</strong>! ; c’est ainsi que les écologistesconstitu<strong>en</strong>t au Parlem<strong>en</strong>t fédéral un groupe commun, faitaujourd’hui unique dans le paysage politique belge.Derrière les oppositions actuelles, faut-il voir un risqu<strong>en</strong>ationaliste ? Quid des positions “régionalistes”des écologistes (pour l’Europe des régions) ?Les partis séparatistes cherch<strong>en</strong>t à se servir de la crise communautairecomme levier pour leurs rev<strong>en</strong>dications politiquesséparatistes, via une plus grande ext<strong>en</strong>sion de l’autonomierégionale de la Flandre. Il y a donc bi<strong>en</strong> un risque,aujourd’hui <strong>en</strong>core limité.Les écologistes belges déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une Europe fédérale, et faceau risque de balkanisation qui m<strong>en</strong>ace le contin<strong>en</strong>t, trouv<strong>en</strong>tparticulièrem<strong>en</strong>t peu opportun aujourd’hui de subordonnerle projet europé<strong>en</strong> à d’év<strong>en</strong>tuelles dérives régionalistes.Appel à bénévolesNous aurions besoin de bénévoles pour t<strong>en</strong>irun stand (prés<strong>en</strong>tation et v<strong>en</strong>te de la revue) :> les 29 et 30 mars à Chaumont (Haute-Marne) pour le forum de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.> les 29 et 30 mars à Val<strong>en</strong>ce-d’Ag<strong>en</strong>(Tarn-et-Garonne) pour le salon Santé nature.> les 4, 5 et 6 avril à Besançon (Doubs) pourle salon Bio &co.> le 6 avril à Salins-les-Bains (Jura) pour unejournée d’action sur le traitem<strong>en</strong>t des orduresménagères.> les 12 et 13 avril à Lons-le-Saunier (Jura)pour la foire Bio Terra.> les 26 et 27 avril à Riec-sur-Belon(Finistère) pour la 6e Foire bio et alternative.


editorialSortir des pest<strong>ici</strong>des,c’est possible“Il est grand temps de pr<strong>en</strong>dre au sérieux l’usage croissant deproduits pest<strong>ici</strong>des, dont nos agriculteurs sont les premières victimes.Je demande à Michel Barnier de me proposer avant un an, un planpour réduire de 50% l’usage des pest<strong>ici</strong>des, dont la dangerositéest connue, si possible dans les dix ans qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t”.Nicolas Sarkozy, discours de clôture du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,25 octobre 2007.G. AbleDRPour une flore et une faune vivante :prés<strong>en</strong>tation de la semainesans pest<strong>ici</strong>des pages 6 à 14La France est l’un des pays au monde qui consomme le plusde pest<strong>ici</strong>des à l’hectare. Ceci étant lié à une agriculture trèsint<strong>en</strong>sive (1).Comme la plupart des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts pris parle Présid<strong>en</strong>t de la république lors de ce discours, il y a un “si” qui seglisse dans la promesse : “Si possible”.Il y a fort à parier que le lobby des pest<strong>ici</strong>des dont Fabrice Nicolinonous prés<strong>en</strong>te dans les pages suivantes les méthodes, fera tout pourr<strong>en</strong>dre ces mesures impossibles. Face à ce lobby, tous les acteursécologistes doiv<strong>en</strong>t donc faire le poids pour faire p<strong>en</strong>cher la balancedu bon côté. Car évidemm<strong>en</strong>t, non seulem<strong>en</strong>t réduire de moitiéles pest<strong>ici</strong>des, c’est possible, mais on peut même espérer allerrapidem<strong>en</strong>t vers une suppression de ces poisons.Cela suppose de considérer la nature comme un milieu vivant et respectable,d’oublier des termes comme “mauvaises herbes”, d’accepter desr<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts agricoles peut-être un peu plus faibles — au moins lespremières années —, de s’appuyer sur les connaissances de l’agriculturebiologique, de redéfinir les objectifs de la recherche dans le domainede l’agriculture, d’aller vers une agriculture “durable”, qui consommemoins d’énergie (2). Il faut que tous s’y mett<strong>en</strong>t, car la questionn’intéresse pas que les agriculteurs : les pest<strong>ici</strong>des se retrouv<strong>en</strong>t dansnos assiettes (3). Alors part<strong>ici</strong>pons tous à la semaine sans pest<strong>ici</strong>des,à notre niveau : cette année, les <strong>en</strong>jeux sont <strong>en</strong>core plus importantsque d’habitude.Michel Bernard ■(1) Et donc avec un haut niveau d’usage des <strong>en</strong>grais, égalem<strong>en</strong>t polluants.(2) Il <strong>en</strong> faut beaucoup pour les pest<strong>ici</strong>des, mais il <strong>en</strong> faut égalem<strong>en</strong>t pour certaines méthodesalternatives : désherbage thermique ou mécanique…(3) Quand ce n’est dans nos poumons comme le montr<strong>en</strong>t les études réalisées sur plusieurs villesde France : le v<strong>en</strong>t emmène les pest<strong>ici</strong>des très loin de leur lieu d’épandage.4S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tPest<strong>ici</strong>des, révélationssur un scandale françaisUn après la publication du livre, nous vous prés<strong>en</strong>tons <strong>ici</strong> ce qui estle plus caché à la population : le travail de lobbying de la professionou comm<strong>en</strong>t depuis Boulogne <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne jusqu’à Bruxelles,les techniques de communication réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la novlangue de George Orwellafin d’éviter tout propos qui fâche.DRLe texte que vous allez lire est extrait du livreque j’ai publié avec mon ami FrançoisVeillerette au printemps 2007, Pest<strong>ici</strong>des,révélations sur un scandale français (Fayard). Vousy trouverez l’ess<strong>en</strong>tiel du chapitre 10, que nousavons consacré à une prés<strong>en</strong>tation du lobby <strong>en</strong>France.Neuf mois ont passé, et je vous dois bi<strong>en</strong> un petitcomplém<strong>en</strong>t. François et moi, nous avions décidéde faire un livre différ<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, unetelle ambition n’est pas nouvelle. Et il est plusfacile d’<strong>en</strong> parler que d’y parv<strong>en</strong>ir. En tout cas,nous ne voulions pas ajouter un livre de plus surl’étagère, qui raconterait à cinq mille valeureuxque les pest<strong>ici</strong>des sont un poison.Nous avons donc choisi la rupture. Et quandnous sommes allés voir celui qui devi<strong>en</strong>draitnotre éditeur, H<strong>en</strong>ri Trubert (Fayard), nous luiavons dit que nous estimions d’emblée courir lerisque de procès. Ajoutant que, s’il redoutait cetteperspective, nous ne pourrions signer un contratavec lui. Trubert a dit oui.Nous n’avons pas cherché les procès, qui sonttoujours une débauche d’énergie et d’arg<strong>en</strong>t. Maisnous avions décidé de ne pas reculer, sans pourautant chercher la provocation. Il fallait t<strong>en</strong>ter dedécrire un système viol<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong> qu’institutionnel,qui a conduit à l’empoisonnem<strong>en</strong>t de tous lesmilieux de nos vies : les sols et les eaux, l’air etl’alim<strong>en</strong>tation, notre corps <strong>en</strong>fin.Or, derrière chaque sigle, il y a des personnes. Quidoiv<strong>en</strong>t à l’occasion, qui devrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tout casr<strong>en</strong>dre des comptes publics. C’est pourquoi nousavons chargé plus d’une fois, flamberge au v<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> citant des dizaines de noms, cachés derrièreautant de responsabilités. Nous p<strong>en</strong>sons que celivre était et demeure une bombe.Mais à la vérité, il me semble qu’elle n’a pas explosé.Ce n’est pas la peine, devant vous lecteurs deSil<strong>en</strong>ce, de chercher bi<strong>en</strong> loin l’explication.Certes, le livre a eu un réel succès, avec plus de25 000 exemplaires v<strong>en</strong>dus et une édition depoche à v<strong>en</strong>ir. Certes. Mais cela reste dérisoire auregard des <strong>en</strong>jeux. Car l’empoisonnem<strong>en</strong>t est là,qui continue et continuera. Sauf si des partiessignificatives de la société s’empar<strong>en</strong>t des véritésjusque-là dissimulées qu’il dévoile.Alors, tout pourrait changer. Mais nous n’<strong>en</strong>sommes pas là. En att<strong>en</strong>dant, deux mots <strong>en</strong>coresur l’industrie des pest<strong>ici</strong>des. Nous pourrions, àl’heure qu’il est, crouler sous les plaintes <strong>en</strong> diffamation.Il n’y <strong>en</strong> a eu aucune, et il n’y <strong>en</strong> aura pas.Des sci<strong>en</strong>tifiques, des hauts fonctionnaires, desindustriels aurai<strong>en</strong>t pu nous traîner au prétoire.Ils ont fait un autre choix, celui du (relatif) sil<strong>en</strong>ce.Celui du l<strong>en</strong>t éteignoir.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20085


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tJe dois vous dire néanmoins que les premièressemaines de mars 2007 ont été pénibles. Nousavons tout de même essuyé quelques grains : destracts anonymes au Salon de l’Agriculture, dessites plus ou moins anonymes, sur le net, quivisai<strong>en</strong>t nos personnes, utilisant de vilesméthodes bi<strong>en</strong> connues.Ces attaques prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t de vrais salopards, bi<strong>en</strong>plus puissants que leur ridicule ne le laisse supposer,mais elles sont restées périphériques.L’industrie, elle, a préféré l’ombre. Et c’est intéressant.Car même si cela ne vaut pas quitus pournotre livre, il faut tout de même <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre qu’unlivre peut décrire un système insupportable, avecdes élém<strong>en</strong>ts concrets et des accusations graves,sans être poursuivi.Tant mieux, ou tant pis ? L’industrie n’est pas restéeinerte pour autant. Outre les plantureusescampagnes de publ<strong>ici</strong>té payante qu’elle offre àtant de journaux avides, elle s’est spécialisée dansune forme d’intimidation des journalistes et surtoutde leurs chefs. Sans que vous le sachiezjamais, chaque article paru <strong>en</strong> France sur les pest<strong>ici</strong>des,fût-ce dans Le petit bleu de la Côte Ouest,suscite une réponse écrite, souv<strong>en</strong>t trois fois pluslongue.Adressée le plus souv<strong>en</strong>t au rédacteur <strong>en</strong> chef,signée par Jean-Charles Bocquet, que vousdécouvrirez plus bas, elle assomme le récepteurde chiffres, de puissance, d’indignation. L’industriedes pest<strong>ici</strong>des y montre ses muscles, et viseclairem<strong>en</strong>t à impressionner. Ces lettres, dont j’aipu lire différ<strong>en</strong>ts modèles, sont réellem<strong>en</strong>timpressionnantes. Sont-elles suivies de coups defil ? Je n’<strong>en</strong> ai pas la preuve, mais je n’<strong>en</strong> seraispas autrem<strong>en</strong>t étonné.Lecteurs de Sil<strong>en</strong>ce, la route est longue, sansaucun doute. Et parce qu’elle est imm<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>tlongue, il serait temps de se mettre <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t.Pas demain.Ce que lobbyveut (vraim<strong>en</strong>t) direRude tâche. Il existe des hommes et des femmeschargés de déf<strong>en</strong>dre et d’illustrer l’histoire terrifiantede ces poisons. Mais tout est dans la manière,n’est-ce pas ? Dans le monde <strong>en</strong>chanté desamis des pest<strong>ici</strong>des, on ne dira jamais merde, maisfèces. Ou selle. Ou <strong>en</strong>core matières alvines. Oui,franchem<strong>en</strong>t, c’est tout de même plus joli. Estalvin ce qui provi<strong>en</strong>t des intestins. La merde seradonc alvine. On ne dira pas davantage salaud,mais plutôt méchant, coquin, scélérat. Et pour-Pour une floreet une faune vivante2 0 - 3 0 m a r s 2 0 0 86 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008semaine sans pest<strong>ici</strong>desLes différ<strong>en</strong>tes associations qui anim<strong>en</strong>t la Semaine sanspest<strong>ici</strong>des mett<strong>en</strong>t à votre disposition du matériel et des idéesd’action. A vous de jouer.L’Action citoy<strong>en</strong>ne pour les alternatives auxpest<strong>ici</strong>des (ACAP), réseau de 130 organisationsinitié et coordonné par le MDRGF, lance du20 au 30 mars 2008 sa troisième Semaine pourles alternatives aux pest<strong>ici</strong>des. Dix jours p<strong>en</strong>dantlesquels la démonstration sera faite qu’on peutet qu’on doit se passer des pest<strong>ici</strong>des. Partout<strong>en</strong> France, mais aussi <strong>en</strong> Europe (Angleterre,Belgique, Bulgarie, Italie…) ou <strong>en</strong>core auQuébec, des hommes et des femmes semobilis<strong>en</strong>t pour montrer qu’un autre monde estpossible. Au programme : des visites de fermes,confér<strong>en</strong>ces, projections de film, formationsau jardinage bio, expositions, spectacles...Rejoignez-nous et part<strong>ici</strong>pez à cet événem<strong>en</strong>tfédérateur, éducatif et ludique.Pour plus d’information :> Gabriele Oteri à semainesanspest<strong>ici</strong>de@free.frou au 01 45 79 07 59> r<strong>en</strong>dez-vous sur le site de la Semaine sans pest<strong>ici</strong>desavec plein de surprises et d’actions prèsde chez vous : www.semaine-sans-pest<strong>ici</strong>des.com.> ACAP : www.acap.netDe quoi initier une action chez vousIl est possible d’organiser la projection de filmscomme introduction à un débat. Vous pouvezdisposer de :> “Pest<strong>ici</strong>des, non merci”, docum<strong>en</strong>taire de45 min qui prés<strong>en</strong>te un état des lieux sur l’impactdes pest<strong>ici</strong>des et met <strong>en</strong> avant les alternativesà l’utilisation de ces produits tant<strong>en</strong> milieu agricole que non agricole.+ d’info : MDRGF (www.mdrgf.org) ou Adabio(http://adabio.free.fr/)suite page 8


DRDémonstration du désherbage thermique d’un chemin au CPIE de Br<strong>en</strong>ne (Indre).quoi pas galvaudeux, ti<strong>en</strong>s ? Non, quand mêmepas : galvaudeux est trop vieux. Or ces g<strong>en</strong>s sontjeunes, modernes, incarn<strong>en</strong>t l’av<strong>en</strong>ir et la beauté,dis<strong>en</strong>t toujours la vérité, éclair<strong>en</strong>t les ombres, dissip<strong>en</strong>tles ténèbres, inform<strong>en</strong>t.Oui, ils sont les grands informateurs de cette planètesourde et aveugle. Sans eux, sans ces effortsmille fois cons<strong>en</strong>tis, éternellem<strong>en</strong>t recomm<strong>en</strong>cés,sans ces aubes grises qu’ils consacr<strong>en</strong>t à la lumière,personne ne saurait quoi faire de ses dixdoigts, de son pouvoir, de ses millions de milliards.Qui sont-ils ? Les maîtres de la communication,<strong>en</strong>fin ! Ils ont créé des milliers de sociétésde consulting à travers le monde, ilsconseill<strong>en</strong>t, ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, aid<strong>en</strong>t.Notez qu’on peut appeler cela d’un autre nom :le lobbying. En matière de pest<strong>ici</strong>des, <strong>en</strong> France,la meilleure adresse, et de loin, s’appelle l’UIPP,ou Union des industries de la protection desplantes. Derrière ce sigle, derrière cette structurequi a inv<strong>en</strong>té avec brio l’agriculture raisonnée, ily a tout l’univers des multinationales de la chimiede synthèse. Et sa force de frappe est (presque)sans limites : les 19 <strong>en</strong>treprises adhér<strong>en</strong>tes (1)représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 96 % du marché français des pest<strong>ici</strong>des.Il vaut mieux le savoir.Maint<strong>en</strong>ant, attachez vos ceintures, et directionBoulogne, dans la banlieue parisi<strong>en</strong>ne. Commec’est beau, comme tout est propre ! En cettematinée de fin d’été, le soleil brille, les voituresbalaiset les pompes à eau se relai<strong>en</strong>t rueGambetta, il reste des fleurs dans les cours et sousles f<strong>en</strong>êtres, on repartirait volontiers <strong>en</strong> vacances.Devant le 2 de la rue D<strong>en</strong>fert-Rochereau, face aubois de Boulogne, on s’extasie sans ret<strong>en</strong>ue. Beaujardin, belle maison, superbe escalier de pierre,porte électrique : le siège de l’UIPP est non seulem<strong>en</strong>tcossu, mais de bon goût. Et la zone al<strong>en</strong>tour,peuplée de t<strong>en</strong>nism<strong>en</strong> jeunes et vieux —Roland-Garros n’est pas loin — et de prom<strong>en</strong>eursstylés, ne semble qu’assez peu connaître la misèreet les privations.Le directeur de l’UIPP, Jean-Charles Bocquet, estun homme charmant, sympathique au possible,av<strong>en</strong>ant même. Un air franc, des yeux bleus, unechemise blanche, une cravate rouge. Des photosde cerfs décor<strong>en</strong>t les murs de son bureau, unepetite sculpture du même animal repose sur leradiateur. Il aime la nature, oui, et s’apprêted’ailleurs à assister au brame du cerf, qui chaqueannée attire <strong>en</strong> forêt les amoureux de l’animal.“Je suis d’une famille de forestiers, dit-il <strong>en</strong> préambule,et d’origine rurale.” La directrice de la communication,Claire Morin, est visiblem<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>te,accueillante, ouverte au dialogue. Quepourrait-on demander de plus ?Eh bi<strong>en</strong>, des bricoles. Par exemple : y a-t-ilmatière à s’inquiéter, avec tous ces pest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong>circulation ? Monsieur Bocquet p<strong>en</strong>se que non.“Je suis à l’aise dans mes baskets, assure-t-il. Aprèsla guerre, et jusque dans les années 70, on a demandéaux paysans de produire, et l’int<strong>en</strong>sification a(1) Voir la liste de ces sociétés sur lesite de l’UIPP : http://www.uipp.org/uipp/societe.phpS!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20087


Iprod<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tParaquat - Atrazine - Reg<strong>en</strong>t - Gaucho - Chlordécone - Round up - Lindane -Fénoxycarbe Vamidothi on- Hexaconazole -(2) Institut français de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(IFEN) (2004) : Les pest<strong>ici</strong>desdans les eaux. Sixième bilan annuel.Données 2002. Etudes et Travauxn°42. Téléchargeable à l’adresse :http://www.if<strong>en</strong>.fr/publications/dossiers/<strong>PDF</strong>/dossier05.pdf(3) Entreti<strong>en</strong> accordé à FabriceNicolino le 30 août 2006.<strong>en</strong>traîné, certainem<strong>en</strong>t, des abus. Mais depuis,l’agriculture, l’industrie, et les gouvernem<strong>en</strong>tsd’Europe du Nord et de l’Ouest, ainsi que lesAméricains, ont opéré une prise de consci<strong>en</strong>ce.Notamm<strong>en</strong>t avec l’agriculture raisonnée. Avant, ilexistait un cal<strong>en</strong>drier des traitem<strong>en</strong>ts. Le paysan utilisaitdes pest<strong>ici</strong>des sans même savoir si les insectesou les ravageurs étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans ses champs.Maint<strong>en</strong>ant, dans l’agriculture raisonnée tout aumoins, il va d’abord dans son champ et regarde.”Il regarde, c’est incontestablem<strong>en</strong>t un progrès. Oùdiable avait-il la tête auparavant ? Poursuivons :que p<strong>en</strong>ser du nouveau rapport de l’Institut françaisde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (IFEN) ? Cette très off<strong>ici</strong>ellesynthèse d’août 2006 note la prés<strong>en</strong>ce d’aumoins un pest<strong>ici</strong>de dans 96 % des prélèvem<strong>en</strong>tseffectués dans les cours d’eau (2). Une augm<strong>en</strong>tationconstante depuis des déc<strong>en</strong>nies. Comm<strong>en</strong>tl’expliquer ? “C’est totalem<strong>en</strong>t bidon, estimeBocquet. Nous contestons la méthodologie.”Soit. Claire Morin ajoute un comm<strong>en</strong>taire : “Lecœur du problème, c’est que tout le monde p<strong>en</strong>se ques’il y a prés<strong>en</strong>ce, il y a danger. Or, avec les méthodesactuelles, on peut trouver des doses infinitésimales.Ce que ne dit pas l’IFEN, c’est que 98 % des analysessont conformes à la législation europé<strong>en</strong>ne. Lepublic, au fond, réclame le risque zéro, qui n’exist<strong>en</strong>ulle part”.Soit, décidém<strong>en</strong>t. Donc, pas de problème ? Ou sipeu ? “Sur la base des informations disponibles,résume Bocquet, j’estime pour ma part qu’on nepeut pas être sûrs qu’il existe un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les pest<strong>ici</strong>deset des problèmes de santé. On ne peut pasconclure, et il faut donc poursuivre les travaux.”Arrêtons-nous une seconde car, sans vouloir malm<strong>en</strong>erJean-Charles Bocquet, on retrouve là l’ess<strong>en</strong>tielde l’argum<strong>en</strong>taire des industriels du tabacou de l’amiante. Ri<strong>en</strong> n’étant jamais totalem<strong>en</strong>t etindiscutablem<strong>en</strong>t prouvé, il faut par prud<strong>en</strong>ce ethonnêteté intellectuelle continuer de chercher.C’est ainsi que le tabac comme l’amiante ont pugagner des déc<strong>en</strong>nies de commerce sans souci.Cela ne signifie pas, certes, que le cas des pest<strong>ici</strong>dessoit id<strong>en</strong>tique. Mais il semble plus sage defaire au moins le rapprochem<strong>en</strong>t (…).Le chapitre sur le lobby des pest<strong>ici</strong>des pourraits’arrêter là, <strong>en</strong> pleine lumière tamisée, douce aupossible. Jean-Charles Bocquet doit d’ailleurspartir. Pince sans rire, il se lève et annonce à soninterlocuteur (3), après lui avoir prêté un livreprécieux sur les pest<strong>ici</strong>des : “Vous m’excusez ? Jedois aller faire du lobbying au Sénat.” Oui, le chapitrepourrait s’arrêter là, mais il ne fait que comm<strong>en</strong>cer.Pour mieux apprécier la suite, quelques mises <strong>en</strong>garde. Avant de pénétrer avec nous dans les coulisses,sachez que nous ne sommes ni juges nisuite de la page 62 0 - 3 0 m a r s 2 0 0 8semaine sans pest<strong>ici</strong>des> “Témoins gênants”, docum<strong>en</strong>tairede 52 min sur la problématique des abeilles(affaires gaucho, rég<strong>en</strong>t)+ d’info : VB films (http://pagespersoorange.fr/vbfilms/index.html)> “La vie et le CAC 40”, docum<strong>en</strong>taire de50 min sur les pollutions : quels <strong>en</strong> sont leseffets sur les hommes et les sols, quellesconséqu<strong>en</strong>ces sur les valeurs humaines.+ d’info : La boîte à images, 80, rue Saint-Maur,B 4000 Liège, Belgique, tél : (0032)4 226 17 35(www.laboiteaimages.be)> “Le coton biologique”, docum<strong>en</strong>taire de15 minutes sur le coton (<strong>en</strong> anglais) réalisé parPest<strong>ici</strong>d Action Network (PAN).+ d’info : PAN-UK (www.pan-uk.org)> “Plantes de trottoirs, faut-il désherber ?”,docum<strong>en</strong>taire de 12 min réalisé <strong>en</strong> 2006 parl’association l’Ortie, membre de l’ACAP.+ d’info : L’Ortie, 8, rue Blaise-Pascal,33800 Bordeaux.> “The future of food”.Deborah Koons Garcia a réaliséun film de 1 h 30, sorti<strong>en</strong> 2004, sur l’histoire et latechnologie du génie génétique,qui a nécessité troisans d’<strong>en</strong>quête. Elle abord<strong>en</strong>on seulem<strong>en</strong>t les risques sanitaireset <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux maisDRaussi les questions éthiques que pos<strong>en</strong>tles brevets et le contrôle de l’alim<strong>en</strong>tation parquelques <strong>en</strong>treprises.> “Femmes dans les bananeraies” : 2002,52 min. De 1960 à 1980, les multinationalesaméricaines de production bananière ont utilisé,dans leurs plantations d’Amérique c<strong>en</strong>trale, unpest<strong>ici</strong>de extrêmem<strong>en</strong>t nocif : le DBCP. Ainsi,au Costa Rica, plus de 15 000 ouvriers aurai<strong>en</strong>tété intoxiqués. Quant aux femmes des ouvriersqui vivai<strong>en</strong>t à proximité des zones arroséespar les avions, personne ne les a jamaiscomptabilisées parmi les victimes. Faussescouches <strong>en</strong> série, cancer de l’utérus, stérilité,<strong>en</strong>fants difformes, dépressions nerveuses… Laliste est longue et les conséqu<strong>en</strong>ces dépass<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core la question de la santé.+ d’info : Calypso production, 37, rue Emile-Zola,34400 Lunel, tél : 04 67 83 63 23 (http://calypsoproduction.online.fr).Vous pouvez part<strong>ici</strong>perà l’organisation de visitesde fermes sans pest<strong>ici</strong>desautour de chez vous :> des domaines viticoles, des exploitationsmaraîchères ou céréalières,des élevages, des vergers (pommieret poiriers) ; des exploitationsfromagères…8 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008Exposition zéro pest<strong>ici</strong>deà Orléans (Loiret).suite page 10


lof<strong>en</strong>tézine -- CParathion- Reg<strong>en</strong>t- Paraquat - Atrazineione - Phénylpyrrole - Malathion - Chlordane- Heptachlore- Gaucho- Chlordécone - Round up - Lindane -ParathionDRpol<strong>ici</strong>ers. C’est d’un système qu’il est question,non pas de la personnalité de tel ou tel. Bocquetet Morin ne sont pas des <strong>en</strong>nemis personnels etils ne se livr<strong>en</strong>t pas à des activités illégales. Ce quiest peut-être, au reste, un tantinet plus grave. Ilsprofit<strong>en</strong>t, ainsi que beaucoup d’autres d’ailleurs,dont nous allons parler, d’un rapport de forcessocial et politique outrageusem<strong>en</strong>t favorable.D’un côté une poignée de nigauds – sci<strong>en</strong>tifiqueset médecins, écologistes, paysans critiques – quicri<strong>en</strong>t sans être jamais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus. De l’autre uneindustrie mondiale florissante, et ses innombrablesrelais et obligés. En France, cette situationest aggravée par trois phénomènes <strong>en</strong>tremêlés: l’habituelle faillite des politiques ; l’étonnanteforce des grands ingénieurs d’État et deleurs corps d’origine, qui form<strong>en</strong>t toute l’ossatureadministrative ; un ministère de l’Agricultureoù règne la confusion des g<strong>en</strong>res et lacogestion de l’agriculture avec les industriels et laFNSEA (4), ce syndicat qu’on ne prés<strong>en</strong>te plus.Place au spectacle. Ce que nous avons découvertn’est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que la partie émergée d’unvaste iceberg, mais donne une fichue idée de cequi demeure caché (...).Où est le lobby ? Nous l’avons dit, il est sis 2, rueD<strong>en</strong>fert-Rochereau, Boulogne-Billancourt. Orc’est aussi la première adresse du Farre, lancé surles fonts baptismaux <strong>en</strong> 1993.Anodin ? À vous de juger. L’industrie des pest<strong>ici</strong>desa créé ex nihilo ce qui est prés<strong>en</strong>té aujourd’huicomme une <strong>en</strong>treprise de modernisationécologique de l’agriculture française. Et lui adonné les clés de son premier (somptueux) local.Le Farre est <strong>en</strong> réalité le plus beau triomphe dulobby. Car il regroupe, dans un mélange desg<strong>en</strong>res stupéfiant (5), tout le monde de l’agriculture: la FNSEA, plus grand syndicat paysan, l’industriedes pest<strong>ici</strong>des et des <strong>en</strong>grais, des banques,des instituts publics comme le Cemagref, etc, etc.Même l’UFC-Que Choisir, la grande associationde consommateurs, a failli sombrer – moralem<strong>en</strong>ts’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d – dans cette invraisemblable av<strong>en</strong>ture.P<strong>en</strong>dant des années, son anci<strong>en</strong>ne présid<strong>en</strong>te,aujourd’hui décédée, a sout<strong>en</strong>u avec force etmême obstination la remarquable opération depub appelée “agriculture raisonnée”. Mais à quidonc se fier ?Rev<strong>en</strong>ons-<strong>en</strong> au 2, rue D<strong>en</strong>fert-Rochereau. L’UIPPy siège, et avant elle le Farre. Mais ce dernier n’estque la continuation d’un autre faux nez desindustriels, appelé Protection des plantes et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(PPE). Créée <strong>en</strong> 1971 par la Chambresyndicale de phytopharmacie (CSP), ancêtre del’UIPP – ri<strong>en</strong> ne se perd –, cette associationn’avait, comme il se doit, qu’un but admirable :informer. Sur les pest<strong>ici</strong>des et la santé deshommes, évidemm<strong>en</strong>t. Or, avant de disparaître ily a quelques années seulem<strong>en</strong>t, PPE était dom<strong>ici</strong>liée1, rue Gambetta, comme aujourd’hui leFarre. Et la CSP qui l’avait fondée se trouvaitnaturellem<strong>en</strong>t, dans les années 1970, au 2, rueD<strong>en</strong>fert-Rochereau. Vous avez la tête qui tourne?Nous aussi.Ce ne serait que plaisant si ces braves g<strong>en</strong>s secont<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t de s’échanger les mêmes locauxdepuis tr<strong>en</strong>te-cinq ans. Att<strong>en</strong>dez la suite. Vous neconnaissez probablem<strong>en</strong>t pas la revue Phytoma,et c’est bi<strong>en</strong> dommage. Car elle est un must, un<strong>en</strong>grais qui <strong>en</strong>richit chaque mois l’esprit de seslecteurs et le porte-monnaie de ses protecteurs.Côté lecteurs, c’est simple. Phytoma est le “supportindisp<strong>en</strong>sable aux professionnels de la protectiondes plantes. 25 000 lecteurs suiv<strong>en</strong>t chaquemois l’actualité sur les grandes cultures, l’arboriculture,les cultures légumières, les cultures tropicales,la viticulture, les espaces verts, les pépinières, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,la sylviculture”. (6)Défilé masqué à S<strong>en</strong>antes, dans l’Oise, mars 2007.Depuis 1948, “la seule revue m<strong>en</strong>suelle françaisespécialisée <strong>en</strong> protection des plantes” délivre auxprescripteurs de pest<strong>ici</strong>des et aux paysans qui lesécout<strong>en</strong>t avis et conseils. Peu de supports aurontfait davantage <strong>en</strong> France pour la chimie de synthèse.Phytoma, créée <strong>en</strong> sous-main par le premierpatron du lobby français des pest<strong>ici</strong>des,Fernand Willaume, rassemble <strong>en</strong> son sein, depuisles origines, l’industrie, l’administration quidevrait la contrôler et les sci<strong>en</strong>tifiques qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tdes deux premiers pour leur carrière et leurstravaux. Ce qu’on appelle un fonctionnem<strong>en</strong>tsain.(4) Fédération nationale des syndicatsd’exploitants agricoles. Lireabsolum<strong>en</strong>t le livre de Gilles Luneau:La Forteresse agricole. Une histoire dela FNSEA Fayard, 2004.(5) Si le cœur vous <strong>en</strong> dit, voilàl’adresse internet : www.farre.org/F A R R E / D o s s i e r _ M E M B R E /MEMBRESA.HTM(6) www.phytoma-ldv.com/S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20089


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tCôté parrainages, c’est très instructif. Et pourlever tout mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, précisons que c’estPhytoma soi-même qui évoque <strong>en</strong> première pagede son site Internet ses amis. Parmi eux, le ministèrede l’Agriculture — oyez, amis du servicepublic — et une certaine Association française deprotection des plantes dont nous allons vousreparler plus loin. Les autres “part<strong>en</strong>aires” de larevue sont plus discrets, et nous nous faisons unplaisir de vous les prés<strong>en</strong>ter. Outre l’INRA etl’ACTA — tous deux publics —, il s’agit de notrechère UIPP et de l’Association générale des producteursde maïs, autre quartier général de l’usagemassif des pest<strong>ici</strong>des.Ainsi fait, la barque de Phytoma semble déjà bi<strong>en</strong>chargée. Nous ajouterons néanmoins un petitdétail qui tue. Dans son numéro 28, d’août 1996,le Courrier de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, publication del’Inra, publie une note de lecture consacrée àPhytoma. Oh surprise, l’adresse du journal estindiquée. Oh surprise, cette adresse est : 1, av<strong>en</strong>ueGambetta, Boulogne-Billancourt.Récapitulons, car les labyrinthes perd<strong>en</strong>t lesmeilleurs d’<strong>en</strong>tre nous. La Chambre syndicale dephytopharmacie a créé l’UIPP. Et l’associationPPE, qui a donné naissance au Farre ainsi qu’àl’opération Agriculture raisonnée. Et toutes cesstructures — ainsi que Phytoma — se sont retrouvéesà un mom<strong>en</strong>t ou à un autre à deux adressesaccueillantes de Boulogne. L’araignée est un animalpati<strong>en</strong>t, qui sait ce que toile résistante veutdire.Allons, tirons <strong>en</strong>core sur le fil. Phytoma est, nousl’avons vu, “parrainée” par une énigmatiqueAssociation française de protection des plantes(AFPP), mise sur le même plan que le ministèrede l’Agriculture. Ce n’est pas si étrange, carl’AFPP est une très grosse association, née <strong>en</strong>1984, et qui compr<strong>en</strong>d, au milieu de c<strong>en</strong>tainesd’adhér<strong>en</strong>ts, des services <strong>en</strong>tiers du ministère del’Agriculture. Mais aussi des instituts techniqueset comme il se doit des industriels des pest<strong>ici</strong>des.Présid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2006 : Philippe Michel, de l’UIPP.Vice-présid<strong>en</strong>ts : Jean-Louis Bernard, de la multinationaleSyng<strong>en</strong>ta, Bernard Cure, d’Arvalis —les producteurs de maïs et de blé —, <strong>en</strong>fin et d’uncertaine manière surtout Marc Delos.Ce dernier représ<strong>en</strong>te la Direction générale del’alim<strong>en</strong>tation (DGAL), service clé du ministèrede l’Agriculture qui s’est illustré dans des dossierslourds comme celui du Gaucho ou du chlordécone<strong>en</strong> Guadeloupe. Oui, décidém<strong>en</strong>t, tout sepasse à la bonne franquette, dans le droit-fil decette cogestion omniprés<strong>en</strong>te dans l’agriculture.Les hauts fonctionnaires copin<strong>en</strong>t avec les industriels,dans les mêmes structures, aux mêmestables. Adresse de l’AFPP p<strong>en</strong>dant de longuesannées : 6, boulevard de la Bastille, à Paris. C’estsuite de la page 82 0 - 3 0 m a r s 2 0 0 81 0 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008semaine sans pest<strong>ici</strong>des> des visites guidées et des démonstrations surdes thèmes comme les principes de base del’agriculture bio, diagnostic de sol à partir de laprés<strong>en</strong>ce des plantes sauvages, information surles plantes aromatiques, fleurs sauvages, méd<strong>ici</strong>nales,plantes potagères (variétés anci<strong>en</strong>nes) ;visite d’atelier de meunerie, fabrication de farine,boulangerie, cuisson du pain à l’anci<strong>en</strong>ne.> v<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> gros, demi-gros, détail de fruits,légumes, fromages…Confér<strong>en</strong>ces, débats, tables rondesIl est possible, <strong>en</strong> contactant les organisateurs,de faire v<strong>en</strong>ir des confér<strong>en</strong>ciers pour des débatspublics sur des thèmes variés :> le jardinage et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : comm<strong>en</strong>t jardinerpour les alternatives aux pest<strong>ici</strong>des ? ;comm<strong>en</strong>t reconnaître des plantes sauvagescomestibles, méd<strong>ici</strong>nales et utiles au jardin ;comm<strong>en</strong>t les plantes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ausecours des plantes ; les plantes,leurs associations, leurs bi<strong>en</strong>faits ;les plantes utiles aux oiseaux…> sur la bio : pourquoi mangerbio ? ; développer l’alim<strong>en</strong>tationbio à l’école ; l’alim<strong>en</strong>tation biologiqueet ses effets sur la santé,la bio face aux OGM ; les produitsnaturels sont-ils <strong>en</strong> danger ?Une première victime :le purin d’ortie…DRInterv<strong>en</strong>tion de Pierre Rabhi lorsd’une confér<strong>en</strong>ce sur les pest<strong>ici</strong>deset la biodiversité, à Bègles (Gironde).> sur les pest<strong>ici</strong>des : peut-on se passer de pest<strong>ici</strong>desaujourd’hui ? dangers et alternatives ; prés<strong>en</strong>tationdu désherbage alternatif communal ;pest<strong>ici</strong>des : quelles solutions pour s’<strong>en</strong> passer?;que savons-nous de la pollution chimique ? ;les abeilles face aux pest<strong>ici</strong>des,..> sur la santé : agriculture, santé et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t: les défis pour demain ; <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet santé : changeons nos comportem<strong>en</strong>ts ; pest<strong>ici</strong>des,risques pour la santé et la biodiversité ;viticulture sans pest<strong>ici</strong>des…Expositions/diaporamaEt pour exposer, dans un magasin bio, dans unejardinerie…> diaporama issu de l’exposition Jardins de trottoir(par L’Ortie)> exposition sur le thème “Jardiner pour lesalternatives aux pest<strong>ici</strong>des pour protéger notresanté et aussi celle de nos animaux préférés”(avec l’association les Pati<strong>en</strong>tsImpati<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> IDF)> Exposition “Pest<strong>ici</strong>des, danger!”de la MCE commandée pourcette occasion par l’EspaceRéaumur (à Poitiers)> Exposition “Pest<strong>ici</strong>des ?Savoir c’est déjà agir”suite page 12


DRDésherbage thermique, par la ville de Lannion (Côte-d’Armor).égalem<strong>en</strong>t le dom<strong>ici</strong>le — pur hasard, on s’<strong>en</strong>doute — de Ruralia, une autre association quiédite Phytoma.Mais que fait au juste l’AFPP ? Des choses passionnantes,sonnantes et certainem<strong>en</strong>t trébuchantes: elle organise <strong>en</strong> effet des congrès, descolloques, des symposiums. Comme elle estreconnue organisme off<strong>ici</strong>el de formation continue,elle met aussi <strong>en</strong> place des stages de formation,réunit des groupes de travail, lesquels rassembl<strong>en</strong>tin fine une espèce remarquable <strong>en</strong>tretoutes : les experts.Le lobby des pest<strong>ici</strong>des a compris fort tôt l’intérêtque pouvai<strong>en</strong>t avoir les experts dans une vraiestratégie. Et l’une des preuves les plus manifestesde cette vision se trouve dans l’éditorial du numéro42 de la revue Phytoma. Nous sommes <strong>en</strong> 1952,c’est-à-dire il y a plus d’un demi-siècle, et le moinsque l’on puisse écrire, c’est que Charles Collomba du flair. Ce polytechn<strong>ici</strong><strong>en</strong> est le rédacteur <strong>en</strong>chef de Phytoma, et il est le bras droit de FernandWillaume. Dans son édito du numéro 42, il plaidepour la “nécessité d’un corps d’experts <strong>en</strong> matièrede déf<strong>en</strong>se des cultures”.Tout le texte mériterait citation. Collomb y insistesur les petits et grands malheurs des industriels.Son obsession, à ce mom<strong>en</strong>t du moins, estclaire : il craint les litiges, les procès, les tribunaux.“Le fabricant, s’interroge-t-il, peut-il êtrer<strong>en</strong>du responsable des indications complém<strong>en</strong>taireset dépassant le cadre légal qu’il fournit bénévolem<strong>en</strong>tà son cli<strong>en</strong>t ?”. Vous avez bi<strong>en</strong> lu : les industrielsde l’époque se demand<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réunion si lefait de dépasser le “cadre légal” peut valoir despoursuites. Plutôt amusant.Collomb avance une autre thèse, au moins aussimortelle : “le tribunal auquel s’adresse l’exploitantaura t<strong>en</strong>dance – à tort selon nous – à considérer quele fabricant est responsable <strong>en</strong> toutes circonstancesde la totalité du mode d’emploi qu’il a préconisé”. Ordonc, si l’on compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong>, un patron ne sauraitêtre t<strong>en</strong>u pour responsable de l’utilisation desproduits qu’il met <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te. C’est audacieux.Et cela devi<strong>en</strong>t loufoque, mais aussi très révélateur.Car Collomb termine <strong>en</strong> se plaignant desexperts habituels près les tribunaux. Car ils nesav<strong>en</strong>t pas, car ils ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> à la sci<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ouvelle <strong>en</strong> marche. “Il est donc nécessaire,conclut Collomb, de créer un corps d’experts quipermette <strong>en</strong> notre matière une meilleure administrationde la justice. C’est un problème sur lequel nousrevi<strong>en</strong>drons.” En effet.Nous touchons là au noyau dur du lobby, à sonapothéose stratégique. Car qui occupe le territoirede l’expertise déti<strong>en</strong>t un pouvoir c<strong>en</strong>tral, colossal,sans égal. On lira avec l’imm<strong>en</strong>se intérêtqu’elle mérite la liste des experts estampillésAFPP (7). Compr<strong>en</strong>ons-nous bi<strong>en</strong> : cette listepermet à des sci<strong>en</strong>tifiques et techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s d’arrondirleurs fins de mois <strong>en</strong> fournissant des travauxqui év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t pourront être utilisés devantla justice. Et c’est bi<strong>en</strong> leur droit, que nous necontestons nullem<strong>en</strong>t. Mais est-ce la tâche d’uneadministration de l’État que de cautionner unetelle liste, élaborée au sein d’une association dirigéepar les transnationales du secteur ? (…)On trouve dans celle-ci, <strong>en</strong> tout cas, des expertsde haut vol. Nous ne pr<strong>en</strong>drons pour l’heure quedeux exemples : Jacques My et Jean-ClaudeTournayre. Le premier a été directeur de l’UIPP.Le second a fait partie de la direction techniquedu lobby patronal des pest<strong>ici</strong>des. Monsieur Delos,haut fonctionnaire du ministère de l’Agriculture,vous garantit de son côté, à ce qu’on croit compr<strong>en</strong>dre,la neutralité des experts de l’AFPP. Hum.Nous l’avons dit, Marc Delos aime les casquetteset <strong>en</strong> change souv<strong>en</strong>t. On le trouve donc, plusieursannées de suite, dans le stratégique Comitéd’homologation des pest<strong>ici</strong>des, dernière instancepublique avant la mise sur le marché. (…)Êtes-vous perdu ? Égaré dans les trop longs couloirs? Saisissez avec nous le fil d’Ariane appeléAndré Rico. Oui, ce preux qui se moque <strong>en</strong> beautédes générations futures. Nous nous répétons,mais c’est absolum<strong>en</strong>t nécessaire : <strong>en</strong>tre 1992 et1995, celui qui dirigea longtemps la Commissionà lireUne femmecontreles pest<strong>ici</strong>desEstelle CintasEd. Sang de la Terre2007 - 224 p. - 15,90 €A travers l’histoire de ChristianeMassicot, apicultrice dans leCher, l’histoire de l’apiculture <strong>en</strong>France confrontée à la multiplicationdes pest<strong>ici</strong>des (du DDT <strong>en</strong>1945 au Gaucho aujourd’hui) età l’effondrem<strong>en</strong>t des populationsd’abeilles. Le combat est dev<strong>en</strong>uplus collectif avec les ans, dest<strong>en</strong>tatives ont été faites avec lesfirmes pour trouver des produitsnon toxiques… mais la meilleuresolution semble bi<strong>en</strong> être la généralisationde l’agriculture biologique.Facile à lire, un bon moy<strong>en</strong>de faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre un combatlocal et une vision écologique dela société. FV.(7) www.afpp.net/commande/commissions/expert_liste.htmS!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20081 1


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(8) www.sante-publique.org/amiante/rapports/academie1996.htmdes toxiques, pièce-clé de l’homologation despest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> France, fut aussi directeur del’IUTOX, une création des multinationales de lachimie et de l’agroalim<strong>en</strong>taire. Oui !Des critiques professionnels comme nous y verrai<strong>en</strong>tpresque la preuve d’un mélange des g<strong>en</strong>resinsupportable. D’autant que monsieur Rico n’apas été le seul directeur de l’IUTOX. Avant lui, unautre membre de l’Académie de médecine — uneépidémie ? —, Éti<strong>en</strong>ne Fournier, le fut aussi,<strong>en</strong>tre 1980 et 1983.Fournier est un toxicologue si épatant qu’il adéf<strong>en</strong>du l’usage de l’amiante <strong>en</strong> France jusqu’àson interdiction <strong>en</strong> 1997. Foin de précaution oratoire: il a été un homme lige du lobby de l’amiante.Nous ne pouvons détailler, car ce n’est pas lelieu, mais Fournier, qui fut <strong>en</strong> outre, nous n’inv<strong>en</strong>tonsri<strong>en</strong>, présid<strong>en</strong>t de la Commission nationaledes maladies professionnelles, a fait partie duComité perman<strong>en</strong>t amiante (CPA) qui a organisép<strong>en</strong>dant de longues années la désinformation surle sujet. Et il a signé <strong>en</strong> 1996 un rapport surl’amiante déshonorant, publié pourtant parl’Académie de médecine (8). Les associations dedéf<strong>en</strong>se des victimes porteront plainte contre leprofesseur pour “publication et diffusion de faussesnouvelles”. Ri<strong>en</strong> que cela !Les 100 000 morts à v<strong>en</strong>ir de l’amiante – <strong>en</strong>France seulem<strong>en</strong>t – apprécieront-ils le voisinageà l’IUTOX d’Éti<strong>en</strong>ne Fournier et d’André Rico ?Le rapprochem<strong>en</strong>t inévitable <strong>en</strong>tre l’amiante etles pest<strong>ici</strong>des ? Du moins l’information est-elledésormais publique. Et poursuivons, non sansavoir glissé un mot sur un congrès, un congrès“sci<strong>en</strong>tifique” de plus.En 1977, le lobby de l’amiante <strong>en</strong> avait prévu un,dissimulé sous l’auguste direction d’Éti<strong>en</strong>neFournier. Thème ret<strong>en</strong>u cette année-là ?“Amiante et cancérog<strong>en</strong>èse”. Dans un premiertemps, tout marche à la perfection, et les inscriptionspleuv<strong>en</strong>t. Ce sera un succès, un beau succès.Mais voilà qu’un malotru surgit dans le décor.Le professeur Roujeau, chef du départem<strong>en</strong>td’anatomie et de cytologie pathologiques à l’hôpitalLariboisière. Dans une lettre adressée àFournier, Roujeau rugit. “Je vi<strong>en</strong>s d’appr<strong>en</strong>dre,mord-il, que l’organisateur réel du colloque est lachambre syndicale patronale de l’amiante et que,très vraisemblablem<strong>en</strong>t, les interv<strong>en</strong>tions qui aurontlieu à ce colloque seront utilisées selon des méthodesque je ne peux accepter a priori.” Fournier luirépond par une phrase d’anthologie : “On peutêtre industriel et honnête”.Rev<strong>en</strong>ons-<strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant à ce cher MonsieurBocquet, de l’UIPP. L’industrie ne veut que notrebi<strong>en</strong>. La preuve immédiatem<strong>en</strong>t, par la pub. Ensuite de la page 102 0 - 3 0 m a r s 2 0 0 8semaine sans pest<strong>ici</strong>des> Exposition “Jardiner propre, jardinerautrem<strong>en</strong>t”> Exposition “Mieux traiter pour protéger votresanté ; l’eau et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”> Exposition comm<strong>en</strong>tée par une animatrice duCPIE ; compr<strong>en</strong>dre les dangers que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tles produits phytosanitaires, comm<strong>en</strong>t mieux lesutiliser, comm<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> passer…D’autres actions sont possibles…> Stands de prés<strong>en</strong>tation sur les associationspour le mainti<strong>en</strong> de l’agriculture paysanne(AMAP), les OGM avec prés<strong>en</strong>tation d’ouvrages,exposition sur les pest<strong>ici</strong>des, v<strong>en</strong>te desem<strong>en</strong>ces bio, information sur le purin d’ortie> Stand d’information sur les alternatives auxpest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> milieu non agricole> Animation sur des marchés bio et non bioavec des panneaux d’information surles pest<strong>ici</strong>des et distribution de prospectus> Exposition sur la production debananes dans le monde ; dînerdégustation à la découverte descultures culinaires valorisant labanane ; comparaison gustativede bananes de variétés et modesde production différ<strong>en</strong>ts…> Ateliers pédagogiques sur lesdangers des pest<strong>ici</strong>des et lesbases du jardinage naturelDR> Ateliers pédagogiques sur les auxiliairesdu jardin : construction de nichoirsà hyménoptères> Initiation au compostage et à la cultured’<strong>en</strong>grais verts> La biodiversité au jardin : comm<strong>en</strong>t favoriserle développem<strong>en</strong>t de la faune et de la flore deson jardin par des aménagem<strong>en</strong>ts et des comportem<strong>en</strong>tsrespectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t> Découvrir les plantes sauvages> Distribution de docum<strong>en</strong>ts et de conseilsdevant des jardineries> Information <strong>en</strong> collège sur les cantines bio> Comm<strong>en</strong>t purifier l’air intérieur grâceaux plantes> Sortie sur le terrain : diagnostic de sols parles plantes bio indicatrices, les am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts> Petits aménagem<strong>en</strong>ts pour favoriserla faune du jardin> Formation professionnelle :comm<strong>en</strong>t réduire son utilisation depest<strong>ici</strong>des ? (formation initiéepar la Confédération paysannede Haute-Marne).> Animation dans les lycéesréalisant des repas bios> Dégustation de produits bio1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008Ballade découverte à Poitierspar l’association Espace Réaumur.suite page 14


2005, l’UIPP lance une vaste campagne de promotion<strong>en</strong> forme d’anti<strong>en</strong>ne : les pest<strong>ici</strong>desserai<strong>en</strong>t utilisés “dans le respect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”.La presse relaie et <strong>en</strong>caisse les divid<strong>en</strong>desdes pages couleur. Et <strong>en</strong> 2006, rebelote. Cettefois, l’UIPP s’adjoint les services coûteux d’uneag<strong>en</strong>ce de com “dédiée à la sécurité alim<strong>en</strong>taire età la gestion de crise”.Rude tâche pour cette filiale (9) d’EntropyConseil, une société fondée par Serge Michels.L’homme a beaucoup d’<strong>en</strong>treg<strong>en</strong>t : il a travaillépour l’industrie agroalim<strong>en</strong>taire, mais aussi,hélas, pour l’association de consommateurs QueChoisir. Ingénieur agronome, il signe volontiersdes articles dans la lettre sci<strong>en</strong>tifique de l’Institutfrançais de la nutrition (IFN), largem<strong>en</strong>t financéepar l’industrie. Et il n’est pas le seul, notez. L’IFNa par exemple publié <strong>en</strong> 2004 un copieux travailde 153 pages consacré aux “risques alim<strong>en</strong>tairesd’origine chimique” (10). Notre (déjà) vieilleconnaissance, André Rico, <strong>en</strong> a rédigé la partieconsacrée aux pest<strong>ici</strong>des.Il n’y a pas crime mais, comme si souv<strong>en</strong>t, étrangeconfusion, ou joli rapprochem<strong>en</strong>t si l’on préfère,<strong>en</strong>tre intérêts privés et protection publique.Michels emploie par ailleurs comme conseiller unhomme qui fut le pilier de notre système de sécuritéalim<strong>en</strong>taire : Gérard Pascal. Ce dernier a été,<strong>en</strong>tre autres, présid<strong>en</strong>t du conseil sci<strong>en</strong>tifique del’Ag<strong>en</strong>ce française de sécurité sanitaire des alim<strong>en</strong>ts(AFSSA) de 1998 à 2002. Là <strong>en</strong>core, lesév<strong>en</strong>tuelles t<strong>en</strong>sions <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t public etcarrière on ne peut plus privée ne sembl<strong>en</strong>t<strong>en</strong>nuyer personne. Quel beau pays que le nôtre,vous ne trouvez pas ?Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, l’UIPP monte début 2006, avectous ces grands experts, une somptueuse campagne“d’information”. Astucieusem<strong>en</strong>t nommée“Qui sème des questions récolte des réponses”, ellecible <strong>en</strong> priorité, de février à avril, la presse féminine.Coût : 1 million d’euros.Et la suite est <strong>en</strong>core plus guillerette. Prés<strong>en</strong>tepour la première fois au Salon de l’agriculture du26 février au 5 mars 2006, l’UIPP y sème desfleurs à tout v<strong>en</strong>t, surtout des violettes. On exagèreà peine. Elle y ouvre une “clinique desplantes”, lance des activités pédagogiques tournéesvers les <strong>en</strong>fants.À l’aide de docum<strong>en</strong>ts qui oubli<strong>en</strong>t mystérieusem<strong>en</strong>tde préciser pour nos chères têtes blondesque les pest<strong>ici</strong>des sont et demeur<strong>en</strong>t, jusqu’à plusample informé, toxiques et donc dangereux (11).L’UIPP préfère, que voulez-vous, la BD et des dessinsde méchants insectes qui mérit<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> laguerre qu’on leur mène. Où est le mal ? Maischez l’autre, mon bon <strong>en</strong>fant. Pour prouver ce quiest pour elle une évid<strong>en</strong>ce, l’UIPP se dit “animéepar des valeurs d’ouverture, de dialogue et de responsabilité”.Et le démontre <strong>en</strong> organisant des“dîners de l’UIPP” et des prés<strong>en</strong>tations publiquesde son rapport “Santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t” auxquelselle invite des ONG et des organisations deconsommateurs.François Veillerette, qui a publié le livrePest<strong>ici</strong>des, le piège se referme, avait accepté <strong>en</strong>2002 de part<strong>ici</strong>per à la lecture publique de ladeuxième édition du rapport “Environnem<strong>en</strong>t etSanté” de l’UIPP. Et de lire <strong>en</strong> tribune un texte decomm<strong>en</strong>taire qui fut si critique que le présid<strong>en</strong>t<strong>en</strong> titre de l’UIPP, Bernard Charlot, avait ost<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t,ce jour-là, quitté l’assemblée, furieux.DRExposition dans un magasin “Mr Bricolage”.L’UIPP, quelques jours plus tard, racontait avecune fabuleuse imagination l’incid<strong>en</strong>t sur son siteInternet : “M. Veillerette apprécie le rapport‘Environnem<strong>en</strong>t et santé’ de l’UIPP dans sa globalitéparce qu’il est le décl<strong>en</strong>cheur d’un dialogue interprofessionnelet la preuve de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de l’industriedans les domaines de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et dela santé de l’homme”. Faudra-t-il vous l’<strong>en</strong>velopper,amis de la vérité ?L’UIPP ne loupe jamais une occasion d’être là, aumoins par l’un de ses innombrables relais et obligés.Qu’une réunion ait lieu, qu’un vague débatpublic sur l’agriculture ait lieu à Trifouillis, et nosvaillants missionnaires seront là. À l’occasion, onn’hésite pas à <strong>en</strong> organiser. Même à l’Assemblé<strong>en</strong>ationale, où une bi<strong>en</strong> curieuse réunion se t<strong>en</strong>aitle 19 décembre 2005. Le thème ret<strong>en</strong>u par “l’organisateur”,l’honorable député du Bas-RhinAntoine Herth, était <strong>en</strong> toute simpl<strong>ici</strong>té : “Agricultureet développem<strong>en</strong>t durable, quelle place pourl’innovation ?” (12). Jean-Louis Debré, présid<strong>en</strong>tde l’Assemblée, préside la séance, qui sera clôturéepar François Goulard, ministre déléguéà l’Enseignem<strong>en</strong>t supérieur et à la recherche.Ma foi, pourquoi pas ? Mais l’exam<strong>en</strong> rapide dela tribune surpr<strong>en</strong>d, car le gratin de l’agrochimieest là, représ<strong>en</strong>té par Monsanto, Bayer, BASF.(9) http://www.proteines.fr/(10) Les risques alim<strong>en</strong>taires d’originechimique. Paris, IFN, 11 mars 2004.(11) Voir la dénonciation argum<strong>en</strong>téede cette campagne scandaleuseciblant les <strong>en</strong>fants sur le site :h t t p : / / w w w . m d r g f . o r g / -MDRGFvsUIPP/(12) Actes consultables : “Agricultureet développem<strong>en</strong>t durable :quelle place pour la recherche et l’innovation? : 1res r<strong>en</strong>contres parlem<strong>en</strong>tairessur l’agriculture durable”M&M CONSEIL Editeur (1erdécembre 2005).S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20081 3


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(13) Flor<strong>en</strong>ce Autret : Les Manipulateurs: le pouvoir des lobbys D<strong>en</strong>oël,2003. p. 47 et suivantes.(14) lire : Europe Inc : comm<strong>en</strong>t lesmultinationales construis<strong>en</strong>t l’Europeet l’économie mondiale, Belén Balanyá& al., Agone , 2005.Pour <strong>en</strong> savoir plus sur les lobbies àBruxelles, allez sur le site deCorporate Europe Observatoryhttp://www.corporateeurope.org/ ettéléchargez le lobby planet guide toBrussels : http://www.corporateeurope.org/docs/lobbycracy/lobbyplanet.pdf(15) www.bmbrussels.be/pdf/GuideEurCom.pdfLe présid<strong>en</strong>t de “l’agriculture raisonnée” — leFarre, création de l’UIPP — est là aussi, toutcomme le Crédit agricole. Sur l’autre versant — sion veut—, un représ<strong>en</strong>tant de l’UFC-QueChoisir, association favorable au Farre, et un responsabledu Muséum national d’histoire naturelle.Les vrais opposants aux pest<strong>ici</strong>des n’ont pasété invités. Et pas même les t<strong>en</strong>ants de l’agriculturebiologique, qui regroupe 12 000 paysans <strong>en</strong>France contre à peine 1500 pour “l’agricultureraisonnée”.Comm<strong>en</strong>t expliquer une telle insulte à l’équité ?Ce n’est pas très compliqué : il aura suffi de faireappel à une société spécialisée, Altedia M&MConseil. La spécialiste des lobbies Flor<strong>en</strong>ceAutret (13) a fort bi<strong>en</strong> démonté le système dansun livre : “Ils [Altedia M&M Conseil] vont trouverun parlem<strong>en</strong>taire et lui dis<strong>en</strong>t : ‘Vous avez étérapporteur de la loi X. Nous, on vous organise uncolloque, sous votre présid<strong>en</strong>ce, avec votre nom<strong>en</strong> grand sur le programme. En contrepartie, onne vous demande qu’une seule chose : vousréservez une salle.’ Ensuite ils demand<strong>en</strong>t aux<strong>en</strong>treprises un montant Y pour avoir leur logo sur leprogramme. Rest<strong>en</strong>t à leur charge la publication desactes et le déjeuner de midi. Un tel colloque rapportefacilem<strong>en</strong>t soixante-quinze mille euros”.Cette confusion volontaire <strong>en</strong>tre res publica – <strong>en</strong>l’occurr<strong>en</strong>ce un débat dans l’<strong>en</strong>ceinte parlem<strong>en</strong>taire– et profit privé est une marque de fabriquedu lobby des pest<strong>ici</strong>des, et d’ailleurs de tous lesautres. Détail et cerise : Antoine Herth, députédu peuple français et sympathisant de la causepest<strong>ici</strong>de, était rapporteur du projet de loi agricolediscuté au même mom<strong>en</strong>t. Gérant depuis 1984l’<strong>en</strong>treprise agricole familiale à Artolsheim, il a étévice-présid<strong>en</strong>t du C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> des jeunesagriculteurs et préside la Commission nationalede l’agriculture raisonnée et de la qualificationdes exploitations (CNAR) ! L’<strong>en</strong>tourloupe comm<strong>en</strong>celà. Et elle se poursuit invariablem<strong>en</strong>t àBruxelles, où de nombreux pouvoirs nationauxont été transférés. La capitale europé<strong>en</strong>ne compteoff<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t 15 000 lobbyistes (14). Environ70 % travaill<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t ou indirectem<strong>en</strong>tpour les <strong>en</strong>treprises. La chimie, regroupée dans leCEFIC (Conseil europé<strong>en</strong> des fédérations de l’industriechimique), est noblem<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>due à elleseule par 150 lobbyistes. Et ça marche très fort.Le cabinet Burson-Marsteller (15), très actifauprès de l’industrie du tabac aux Etats-Unis, ainterrogé des responsables de tout niveau de laCommission europé<strong>en</strong>ne et rassemblé l’<strong>en</strong>semble.Résultat : le lobbying de l’industrie chimiqueest pour eux le plus efficace !Fabrice Nicolino ■suite de la page 122 0 - 3 0 m a r s 2 0 0 8semaine sans pest<strong>ici</strong>desEt <strong>en</strong> ville aussi…> Démonstrations d’alternatives à l’utilisationde pest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> milieu urbain> Inviter la population à v<strong>en</strong>ir désherber unerue manuellem<strong>en</strong>t : opération “Je m’occupe demon trottoir” (<strong>en</strong> Bretagne, avec l’associationPourquoi pas ?)> Mieux : étiqueter les plantes sauvages de laville, prés<strong>en</strong>tation de leur rôle et distributiond’une lettre-pétition demandant aux maires d<strong>en</strong>e plus utiliser de pest<strong>ici</strong>des dans la commune(réalisé à Bordeaux)> Visites de serres des services mun<strong>ici</strong>paux de laville et débat sur les pest<strong>ici</strong>des> Diffusion d’informations sur les anti-poux etles méthodes alternatives de traitem<strong>en</strong>t> Manifestation à vélo pour un av<strong>en</strong>ir sans pest<strong>ici</strong>desavec étapes sur un lieu de v<strong>en</strong>te de pest<strong>ici</strong>des,près d’un pont où coule une eau trouble ;information sur la santé devant un c<strong>en</strong>tre anticancer,fin de la balade à côté d’un marché bio(fait par l’association Uminate et les Amis de laTerre-Pyrénées à Toulouse)Et, pour terminer, une soirée> “Paroles de terre” conte initiatique sur lesrouages et les ravages du productivisme, adaptédu livre du paysan poète Pierre Rabhi par lacompagnie Les Enfants du paradis (espace cultureldu Bois-Fleuri, place du 8-Mai-1945,33310 Lormont, tél : 05 56 74 25 77www.les<strong>en</strong>fantsduparadis.org)> Spectacle “L’Homme qui plantait des arbres”par des personnes handicapées> D’autres spectacles organisés localem<strong>en</strong>tsont disponibles sur le site de la semaine.Et maint<strong>en</strong>ant, à vous d’agir…20 au 30 mars 20081 4 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


santéA.BachellierBronzage dangereuxLe Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 17 décembre 2007a publié une étude sur les dangers du bronzage. L’étude montreque les jeunes de moins de 25 ans et les travailleurs <strong>en</strong> externesont ceux qui s’expos<strong>en</strong>t le plus au soleil et qui s’<strong>en</strong> protèg<strong>en</strong>t lemoins, avec comme conséqu<strong>en</strong>ce un vieillissem<strong>en</strong>t prématuré dela peau et des risques de cancers. L’exposition au soleil a égalem<strong>en</strong>tdes conséqu<strong>en</strong>ces négatives sur les yeux. Autre sujet à risque :le bronzage artif<strong>ici</strong>el <strong>en</strong> cabine, déconseillé par les médecins.Dépressionset écothérapieUne étude de l’Université d’Essex,<strong>en</strong> Grande-Bretagne, a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>celes bi<strong>en</strong>faits du contactavec la nature dans la luttecontre la dépression. Ils ont proposéun traitem<strong>en</strong>t intitulé “écothérapie”qui se veut une alternativeaux anti-dépresseurs. Pourmettre au point la méthode, deuxgroupes témoins de dépressifs ontété emm<strong>en</strong>és <strong>en</strong> prom<strong>en</strong>ade p<strong>en</strong>danttr<strong>en</strong>te minutes, l’un dans lanature, l’autre dans un c<strong>en</strong>trecommercial. Dans le premiergroupe, 70% des malades ontress<strong>en</strong>ti un mieux, 90% ontretrouvé une meilleure confiance<strong>en</strong> soi. Dans le deuxième groupe,45% se sont s<strong>en</strong>tis mieux… mais22% davantage déprimés, 50%étai<strong>en</strong>t plus t<strong>en</strong>dus, 44% ont vuune baisse de leur estime de soi.D’autres expéri<strong>en</strong>ces faites avecdes personnes ayant des problèmesde santé m<strong>en</strong>tale, montr<strong>en</strong>tune amélioration de leurétat de santé pour 94% d’<strong>en</strong>treelles. L’étude ne conclut ri<strong>en</strong>mais demande au ministère de lasanté d’ouvrir le débat et d’<strong>en</strong>visagerles économies qu’il pourraitfaire : la prise <strong>en</strong> charge des antidépresseurscoûte annuellem<strong>en</strong>t427 millions d’euros au gouvernem<strong>en</strong>tbritannique.VaccinsPaysdangereux ?Avant les vacances, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d desconseils pour ceux qui part<strong>en</strong>t àl’étranger. On pourrait donc <strong>en</strong>visagerd’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre un tel avertissem<strong>en</strong>t: “Communiqué off<strong>ici</strong>el duministère de la maladie : Avantles départs <strong>en</strong> vacances, l’att<strong>en</strong>tiondes voyageurs est attirée surles risques <strong>en</strong>courus <strong>en</strong> se r<strong>en</strong>dantdans les pays où aucune vaccinationn’est obligatoire, notamm<strong>en</strong>t:Allemagne, Danemark, Finlande,Royaume-Uni, Irlande, Islande,Luxembourg, Pays-Bas, Suède,Suisse. Les personnes qui s’y r<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>tquand même devrontpr<strong>en</strong>dre toutes les précautionspour ne pas se faire contaminerpar les maladies contre lesquellesla vaccination est obligatoire <strong>en</strong>France : diphtérie, tétanos,poliomyélite, tuberculose,typhoïde.Formationplantesméd<strong>ici</strong>nalesPromonature propose desstages <strong>en</strong> phytothérapie tout aulong de l’année sur place, <strong>en</strong>Saône-et-Loire, ou <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>ts: initiation à la botanique(4 au 8 juin), flore alpine dansles Hautes-Alpes (2 au 6 juilletou 9 au 13 juillet), perfectionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> botanique (19 au 23juillet). Des stages pour les professionnelssont égalem<strong>en</strong>torganisés dans le Jura : plantessauvages bio-indicatrices, alim<strong>en</strong>taireset méd<strong>ici</strong>nales (7 au11 juillet ou 28 juillet au 1eraoût). Promonature, GérardDucerf, Beauloup 71110Briant, tél : 03 85 25 85 65.Sécurité socialeUn troutrès relatif…Le déf<strong>ici</strong>t de la sécurité sociale— 6 milliards d’euros — nereprés<strong>en</strong>te que 3,6 % du budgetTéléphonie mobiletotal ou treize jours de fonctionnem<strong>en</strong>t.Un trou modeste comparépar exemple au prix d’un réacteurnucléaire, d’un navire deguerre ou d’une autoroute. Undéf<strong>ici</strong>t politiquem<strong>en</strong>t organisé etfortem<strong>en</strong>t médiatisé par ceux quiaimerai<strong>en</strong>t démanteler cetteforme de solidarité nationale.Vers la findu mercured<strong>en</strong>taireLes “plombages” pour les d<strong>en</strong>tsconti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t jusqu’à 50% de mercure.Or ce dernier est extrêmem<strong>en</strong>ttoxique et depuis de nombreusesannées, des médecinss’étonn<strong>en</strong>t qu’il soit interdit dansles fumées industrielles et autorisédans nos bouches. Au fur et àmesure des années, des alternatives,notamm<strong>en</strong>t à base de céramiques,ont été mises au point.En 1999, <strong>en</strong> Suède, la Sécuritésociale a annoncé la fin du remboursem<strong>en</strong>tdes plombages aumercure provoquant un effondrem<strong>en</strong>tde sa pratique dans le pays.Le 1er janvier 2008, la Norvège,estimant que les alternatives sontvalables, a interdit l’usage dumercure d<strong>en</strong>taire. L’Allemagne,l’Autriche, le Danemark et leJapon ont aussi pris des mesures> Orange joue la montre. L’actuelle mun<strong>ici</strong>palité parisi<strong>en</strong>ne a mis <strong>en</strong>place une charte qui prévoit de ne pas exposer les riverains d’ant<strong>en</strong>nesrelais à plus de 2 V/m. Or ceci n’est pas appliqué partout : à quatrereprises des mesures ont été faites rue Métra (20e) montrant pourune ant<strong>en</strong>ne d’Orange, des pics dépassant les 10 V/m. La charte signéepar les opérateurs prévoit une régularisation dans le mois… Depuisdeux ans, Orange n’a pas mis son ant<strong>en</strong>ne aux normes et sembleespérer un changem<strong>en</strong>t de mun<strong>ici</strong>palité.> La croissance d’abord. Plusieurs associations avai<strong>en</strong>t interpelléle gouvernem<strong>en</strong>t pour qu’il rappelle que le téléphone portable estparticulièrem<strong>en</strong>t dangereux pour les <strong>en</strong>fants et les adolesc<strong>en</strong>ts. Cesassociations demandai<strong>en</strong>t que cess<strong>en</strong>t les publ<strong>ici</strong>tés montrant des<strong>en</strong>fants <strong>en</strong> train de téléphoner et que cesse la diffusion de téléphones“pour les plus petits”. Le gouvernem<strong>en</strong>t a courageusem<strong>en</strong>t diffuséun conseil pour inciter les par<strong>en</strong>ts à r<strong>en</strong>oncer à ce type de cadeauxpour Noël… Le communiqué du gouvernem<strong>en</strong>t a été publiéle 3 janvier 2008 !> Lyon : émetteur coupé. Alors qu’un deuxième <strong>en</strong>fant de la mêmeclasse de CE2 est atteint d’un cancer, la mairie de Lyon a demandé le31 janvier 2008 à la société SFR de stopper son ant<strong>en</strong>ne-relais situéesur le toit de l’école primaire Victor-Hugo, impasse Fleysselles.Les par<strong>en</strong>ts dénonc<strong>en</strong>t l’arrivée d’un deuxième cas chez un <strong>en</strong>fant del’école… scolarisé dans la même classe que le premier. En 2006,la direction de l’école avait demandé <strong>en</strong> vain à la mairie la nonreconductiondes autorisations d’émission de l’ant<strong>en</strong>ne. Des mesureseffectuées dans cette classe <strong>en</strong> novembre 2007 avai<strong>en</strong>t montréla prés<strong>en</strong>ce d’un champ électromagnétique inférieur au41 volts/mètres autorisés <strong>en</strong> France… mais largem<strong>en</strong>t au-dessusdes recommandations europé<strong>en</strong>nes (0,6 V/m).S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20081 5


santépour limiter son usage. La Suèdeet le Danemark ont annoncé l’interdictiontotale pour le 1er avril2008. En France pour le mom<strong>en</strong>t,ri<strong>en</strong>. Au niveau europé<strong>en</strong>, desdébats ont lieu… <strong>en</strong> particuliersur l’élimination du mercure déjàprés<strong>en</strong>t dans les d<strong>en</strong>ts : il y <strong>en</strong>aurait 1100 tonnes dans lesmâchoires europé<strong>en</strong>nes et avec untiers des morts qui sont incinérés,il est estimé que 280 kg devapeurs de mercure sont libéréesdans l’atmosphère chaque année.Mésusaged’internetUne étude portant sur 4500personnes ayant cherché desr<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts médicaux surinternet indique que seuls 40 %d’<strong>en</strong>tre elles connaiss<strong>en</strong>t l’originedes informations qu’elles y ontlues. Pourtant dans ce domainecomme dans d’autres,l’origine des informations estfondam<strong>en</strong>tale : tout le mondepeut y raconter n’importe quoi.TeinturesdangereusesSelon une étude réalisée par lafédération des assurances deretraite allemande, les coiffeusesprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un taux de cancer troisfois supérieur à la moy<strong>en</strong>ne.D’autres études réalisées auxEtats-Unis conclu<strong>en</strong>t que ce sontles teintures qui pos<strong>en</strong>t le plus deproblèmes et que le cancer neconcerne pas que les coiffeuses,mais aussi les personnes qui sefont teindre les cheveux. (60 millionsde consommateurs,décembre 2007)CloVaccinsDeux laboratoiresmis <strong>en</strong> exam<strong>en</strong>En 1994, Philippe Douste-Blazy, ministre de la santé, lance unecampagne nationale de vaccination contre l’hépatite B, maladieà l’origine de cirrhoses ou de cancer du foie. La campagne estsusp<strong>en</strong>due <strong>en</strong> 1998 alors que les premières inquiétudes se manifest<strong>en</strong>tsur l’innocuité du vaccin. Environ 14 millions d’adultes et sept millionsd’<strong>en</strong>fants de moins de 15 ans ont été vaccinés. Au moins mille troisc<strong>en</strong>ts parmi les vaccinés ont subi des effets secondaires neurologiques,dont un millier de scléroses <strong>en</strong> plaques. Plusieurs c<strong>en</strong>taines d’<strong>en</strong>tre euxont alors porté plainte. L’Etat sera plusieurs fois condamné à verserdes indemnités souv<strong>en</strong>t pour des personnes travaillant dans le milieumédical où la vaccination est toujours maint<strong>en</strong>ue.Les responsables du laboratoire SmithKline Beecham (aujourd’huiGlaxoSmithKline, GSK) et de la société Pasteur Mérieux MSD-Av<strong>en</strong>tisPasteur (Sanofi Pasteur MSD), deux laboratoires ayant fabriqué levaccin, ont été mis <strong>en</strong> exam<strong>en</strong> le 31 janvier 2008. Ils sont poursuivispour “tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantiellesd’un produit ayant eu pour conséqu<strong>en</strong>ce de le r<strong>en</strong>dre dangereuxpour la santé de l’homme”.La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, du pôle de santé publiquede Paris, a égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> exam<strong>en</strong> pour “hom<strong>ici</strong>de involontaire”la société Sanofi Pasteur MSD, <strong>en</strong> tant que personne morale, pour lamort d’une pati<strong>en</strong>te, Nathalie Desainqu<strong>en</strong>tin, <strong>en</strong> 1998, à l’âgede 28 ans, d’une sclérose <strong>en</strong> plaques. Les deux sociétés estim<strong>en</strong>tn’avoir que répondu à la demande de l’Etat.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tHelsinkiChantd’oiseauxPour guider les malvoyants dansles carrefours, la ville a adoptécomme signal sonore des chantsd’oiseaux. On peut traverserquand les oiseaux chant<strong>en</strong>t. Seulinconvéni<strong>en</strong>t du système : cela nefonctionne que dans une ville suffisamm<strong>en</strong>tpolluée pour qu’iln’y ait plus d’oiseaux !PCBIls sontpartoutAprès avoir découvert que l’<strong>en</strong>sembledu Rhône est contaminépar le PCB, une huile proche dela dioxine, des mesures ont étéfaites dans les différ<strong>en</strong>ts coursd’eau. Même si les contaminationsne sont pas aussi importantesque dans le Rhône, ontrouve toujours du PCB à desdoses non négligeables dans tousles cours d’eau. Une pollutionpar accumulation qui persisteaujourd’hui, même si les PCBsont maint<strong>en</strong>ant interditsd’utilisation.Pollutionseuropé<strong>en</strong>nesSelon l’Ag<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>ne del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, on compte aumoins trois millions de sites dansl’Union europé<strong>en</strong>ne susceptiblesd’être pollués. 80 000 ont éténettoyés, 250 000 ont été analyséset peuv<strong>en</strong>t être nettoyés. Pourles autres tout reste à faire. Cesont principalem<strong>en</strong>t les métauxlourds et les dérivés du pétrolequi sont à l’origine des pollutions.L’ag<strong>en</strong>ce note que 30% des fraisde dépollution ont été pris <strong>en</strong>charge par des fonds publics… <strong>en</strong>contradiction avec le principedu pollueur-payeur.ErikaJugem<strong>en</strong>t importantLe jugem<strong>en</strong>t prononcé le 16 janvier 2008 dans le cadre du naufrage del’Erika est intéressant sur plusieurs points. Pour la première fois aumonde, Total, <strong>en</strong> tant qu’affréteur du navire, est condamné (192 millionsd’euros), alors que jusqu’alors les compagnies pétrolières y échappai<strong>en</strong>t. Cejugem<strong>en</strong>t pourrait am<strong>en</strong>er les compagnies pétrolières à un peu plus d’att<strong>en</strong>tiondans le choix des pétroliers, voire les inciter à développer leur propre flotte.Autre innovation du tribunal : pour la première fois <strong>en</strong> France, le tribunalreconnaît l’exist<strong>en</strong>ce d’un préjudice écologique et non plus seulem<strong>en</strong>téconomique. Reste à définir ce que doiv<strong>en</strong>t payer les condamnés. AllainBougrain-Dubourg, pour la LPO, Ligue pour la protection des oiseaux,suggère de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les tarifs de l’Office national de la chasse quiestime qu’un oiseau braconné représ<strong>en</strong>te un préjudice de 70 €. Le 25 janvier2008, Total a fait appel.1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008DR


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tTransports> Suisse : limiter les importations polluantes. Les jeunes Verts suisses ont lancé une collecte de signatures pour <strong>en</strong>visagerun référ<strong>en</strong>dum qui demanderait d’interdire l’importation des véhicules polluants dépassant 250 g de CO 2 par km. Si l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne demande de desc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>-dessous de 120 g, l’interdiction des véhicules les plus polluants mettrait au moinsà mal le marché des 4x4 et des grosses cylindrées. Association pour des véhicules plus respectueux des personnes,case postale, 8031 Zurich, www.mobilitehumaine.ch.> N’importe quoi ! Depuis le 10 décembre 2007, il est interdit <strong>en</strong> Alsace de pr<strong>en</strong>dre un TER avec son vélo aux heures de pointe.Pour Adri<strong>en</strong> Zeller, présid<strong>en</strong>t UMP de la région : “ce n’est pas écologique de transporter un vélo sur 100 km dans un wagon quipèse 200 tonnes”. C’est sans doute mieux de le mettre sur le toit de sa voiture ! Le 29 janvier 2008, lors d’une alerte à la pollutionà Lyon, le candidat UMP à la mairie, l’anci<strong>en</strong> ministre Perb<strong>en</strong> déclare que c’est la faute à la mun<strong>ici</strong>palité (PS) si l’on a cettepollution : les aménagem<strong>en</strong>ts — sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus piétons et deux roues — ont provoqué une congestion de la ville et des embouteillages.C’est du même niveau que les élus qui coup<strong>en</strong>t les arbres au bord de route pour éviter les accid<strong>en</strong>ts, oubliant que ce sontles voitures qui percut<strong>en</strong>t les arbres et non l’inverse.> Autoroutes : bonnes raisons. Le discours de Sarkozy pour le Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t a le mérite de permettre de continuercomme avant puisqu’il avait été dit que l’on arrêterait la construction des autoroutes sauf si elles prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une utilité.Et comme on trouve toujours une bonne raison, <strong>en</strong> février 2008, on constate que se poursuiv<strong>en</strong>t tous les chantiers.EssonneNuisances à ChamplanLa commune de Champlan, au sud de Paris, se trouve placée au c<strong>en</strong>trede multiples réseaux routiers, de lignes à haute t<strong>en</strong>sion, de stockagesde mâchefers, de station d’épuration d’eau, d’ant<strong>en</strong>nes relais, de c<strong>en</strong>trescommerciaux… et est survolée chaque jour par 400 avions décollant d’Orly.Un comité de déf<strong>en</strong>se a obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> août 2005, de leur députée NathalieKosciusko-Morizet, aujourd’hui secrétaire d’Etat, le lancem<strong>en</strong>t d’une <strong>en</strong>quêtemulticritère sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la santé, une première <strong>en</strong> France, quidevrait déboucher sur des mesures de protection. Sont étudiés la pollutionde l’air, le bruit, les champs électromagnétiques… Les résultats de l’<strong>en</strong>quêtedevrai<strong>en</strong>t être connus cette année. Comité de déf<strong>en</strong>se de Champlan contreles nuisances collectives et pour la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, ChristianLeclerc, 42, rue Division Leclerc, 91160 Champlan, tél : 06 71 26 50 49.DRDéchets> Naples sous la fumée. Deux Napolitains ont demandé l’asile àla Suisse le 14 janvier 2008, estimant qu’il était dangereux pour euxet leurs <strong>en</strong>fants de continuer à vivre à Naples. Depuis les années 1990,un vaste trafic de déchets se produit <strong>en</strong> Italie du Sud et se conc<strong>en</strong>treautour de Naples où toutes les décharges sont pleines. Depuis findécembre 2007, les ordures ne sont plus ramassées et excédés, deshabitants organis<strong>en</strong>t des feux qui libèr<strong>en</strong>t des fumées toxiques. Débutjanvier, les <strong>en</strong>fants n’ont pas repris l’école, les autorités demandantqu’ils rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fermés chez eux tellem<strong>en</strong>t l’air est pollué. Plus de110 000 tonnes de déchets s’<strong>en</strong>tassai<strong>en</strong>t dans les rues, mi-janvier2008. Derrière tout cela, on retrouve des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les politiques etles maffias qui p<strong>en</strong>dant des années ont <strong>en</strong>grangé des bénéfices <strong>en</strong>acceptant des déchets… sans aucune vision à long terme. A Naples,la collecte sélective n’a pas été mise <strong>en</strong> place, ce qui fait que le tauxde recyclage n’y est que de 5% contre plus de 50% dans les 1000 plusgrandes villes itali<strong>en</strong>nes. Les associations écologistes comme Ambi<strong>en</strong>tefuturo (http://ambi<strong>en</strong>tefuturo.interfree.it) demand<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong> placed’une politique “zéro déchet” alors que les politiques réclam<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ouveaux incinérateurs.Décembre 2007, une rue de Naples.Ile-de-FranceIncinérateurmodèle ?La région Ile-de-France vi<strong>en</strong>td’inaugurer son nouvel incinérateurgéant à Issy-les-Moulineaux.Celui-ci brûlera 460 000 tonnesde déchets par an… mais produira108 000 tonnes par an dedéchets solides sous forme demâchefers et 9660 tonnes dedéchets dits ultimes, prov<strong>en</strong>antdes filtres et hautem<strong>en</strong>t toxiques.L’usine utilisera l’eau de la Seineà raison de 13 000 m3/h avecinterdiction de réchauffer celle-cide plus de 6°C ou de dépasser28°C. Si les rejets sont prévus <strong>en</strong>dessousdes normes actuelles, lescheminées relâcheront quandmême des NOx, du SO2, de l’acidechlorhydrique, des poussières,des métaux lourds et des dioxines.Rappelons qu’un incinérateurtransforme les déchets, mais neles détruit pas : on les retrouve<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dans les déchetssolides, dans l’air et dans l’eau.IsèrePour undeuxième joursans chasseLa FRAPNA, Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature,a lancé une pétition pour demanderun deuxième jour sans chassedans le départem<strong>en</strong>t (actuellem<strong>en</strong>tle v<strong>en</strong>dredi est sans chasse).La fédération demande que celasoit de préfér<strong>en</strong>ce le samedi ou ledimanche. Frapna-Isère, 5, placeBir-Hakeim, 38000 Gr<strong>en</strong>oble,tél : 04 76 42 64 08.DR> Incinérations : le Gr<strong>en</strong>elle n’y change ri<strong>en</strong>. Les groupes écologistescomme le Cniid, C<strong>en</strong>tre national d’informations indép<strong>en</strong>dantessur les déchets, n’ont pu obt<strong>en</strong>ir comme ils le souhaitai<strong>en</strong>t de moratoiresur la construction de nouveaux incinérateurs. Si <strong>en</strong> principe, devraitêtre interdit dans les futurs contrats <strong>en</strong>tre exploitants et collectivitéspubliques un tonnage de déchets à fournir, cette clause ne sera pasremise <strong>en</strong> cause dans les contrats actuels dont certains cour<strong>en</strong>t pour<strong>en</strong>core vingt ans. Si le gouvernem<strong>en</strong>t a accepté de fixer un objectif deréduction des déchets de 15% d’<strong>ici</strong> 2012, cela ne s’accompagne d’aucunemesure pratique pour y arriver… Cet objectif est d’ailleurs <strong>en</strong>baisse par rapport à ceux fixés par Nelly Ollin <strong>en</strong> 2006 (-14% <strong>en</strong>2010, -30% <strong>en</strong> 2015). Plus d’infos : Cniid, 21, rue Alexandre-Dumas,75011 Paris, tél : 01 55 78 28 60.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20081 7


climatClimatet nucléaireLe RAC, Réseau Action Climat,Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, lesAmis de la Terre, France-Nature-Environnem<strong>en</strong>t, Gre<strong>en</strong>peace, leWWF et le Réseau Sortir dunucléaire vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de publier<strong>en</strong>semble un remarquable fasciculesur ce thème qui montre que l<strong>en</strong>ucléaire est, au niveau mondial,une énergie de plus <strong>en</strong> plus marginale,que l’on ferme maint<strong>en</strong>antplus de réacteurs qu’il ne s’<strong>en</strong>construit, que la t<strong>en</strong>dance ne s’inverserapas, que le bilan <strong>en</strong> gaz àeffet de serre de cette industri<strong>en</strong>’est pas négligeable et que lapoursuite des crédits <strong>en</strong> faveur decette énergie fait perdre du tempspour le financem<strong>en</strong>t des vraiessolutions : les économies d’énergieet les énergies r<strong>en</strong>ouvelables.La brochure de 64 pages peutêtre commandée (5 € + port)auprès du RAC, 2 b, rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil, tél :01 48 58 83 92, www.rac-f.org.RoumanieCharrettes interdites <strong>en</strong> villeAlors que plus de la moitié de la population est <strong>en</strong>core paysanne et que la traction animale est <strong>en</strong>core courante,les autorités roumaines s’appuyant sur une directive europé<strong>en</strong>ne qui vise à limiter les émissions de gaz à effet deserre, ont interdit l’<strong>en</strong>trée des grandes villes aux charrettes sous prétexte qu’elles provoqu<strong>en</strong>t des embouteillages devoitures, lesquels sont polluants. Evidemm<strong>en</strong>t, interdire la voiture qui pollue ne leur est même pas v<strong>en</strong>u à l’esprit.Un phénomène vieux de 150 ans......qui va durer au moins 1000 ansLes climatologues estim<strong>en</strong>t que le changem<strong>en</strong>t climatique, de plus <strong>en</strong> plus visible aujourd’hui, n’est pas un phénomèneréc<strong>en</strong>t mais qu’il a comm<strong>en</strong>cé à se développer dès le début de la révolution industrielle, vers le milieu du 19e siècle,quand les activités humaines ont comm<strong>en</strong>cé à brûler du charbon et à augm<strong>en</strong>ter le taux de CO 2 dans l’atmosphère.Cette évid<strong>en</strong>ce pose de nombreuses questions sur les temps de réaction de la planète : si la température mondiale neconnaît une hausse s<strong>en</strong>sible que depuis les années 1990, au bout de combi<strong>en</strong> de temps un arrêt de l’augm<strong>en</strong>tation du CO 2dans l’atmosphère se traduirait-il par un nouvel équilibre des températures ?Le dernier rapport du GIEC multiplie les scénarios à ce sujet. Le panel de sci<strong>en</strong>tifiques estime que même si nous nous mettionsà avoir des démarches vertueuses, les actuels dérèglem<strong>en</strong>ts climatiques mettrai<strong>en</strong>t très longtemps à s’inverser. Unerapide stabilisation des émissions de gaz à effet de serre ne signifierait <strong>en</strong> effet pas la fin du réchauffem<strong>en</strong>t… car commele soleil nous chauffe au maximum le 21 juin pour des températures plus élevées <strong>en</strong> juillet et août, de même, le réchauffem<strong>en</strong>tplanétaire se produit avec un décalage par rapport aux émissions. Ri<strong>en</strong> ne devrait donc nous permettre d’éviter unréchauffem<strong>en</strong>t d’au moins 1,8°C d’<strong>ici</strong> 2100, une poursuite de la fonte des glaces… avant d’év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visager unretour à la normale… mais peut-être pas avant un millénaire.DRConflits <strong>en</strong> perspectiveLe programme des Nations unis pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, PNUE, a publié le10 décembre 2007, un rapport sur les m<strong>en</strong>aces que fait peser le dérèglem<strong>en</strong>tclimatique sur la paix mondiale. Ce rapport met l’acc<strong>en</strong>t sur lescauses de conflits possibles. Dans les pays où la sécheresse est <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tation,les conflits pour l’eau risqu<strong>en</strong>t d’éclater (Afrique subsahari<strong>en</strong>ne, Asie c<strong>en</strong>trale,Andes…). Le déclin de la production alim<strong>en</strong>taire dans certaines régionspeut <strong>en</strong>traîner des famines et donc des guerres civiles, surtout <strong>en</strong> Afrique (lerapport ne parle pas du fait que le développem<strong>en</strong>t des agrocarburants dansles pays du Sud augm<strong>en</strong>te considérablem<strong>en</strong>t ce risque alim<strong>en</strong>taire).L’augm<strong>en</strong>tation des tempêtes et la montée des eaux peuv<strong>en</strong>t provoquer desdéplacem<strong>en</strong>ts de population (Antilles, Bangladesh, Micronésie…). Ces migrationspeuv<strong>en</strong>t provoquer des conflits par rejet des réfugiés (frontière USA-Mexique, Inde-Bangladesh). De manière générale, la combinaison de ces facteurspeut être l’occasion de t<strong>en</strong>sions locales et donc de conflits <strong>en</strong>tre Etatsou au sein d’un Etat. Ainsi, une guerre civile <strong>en</strong> Chine ou au Brésil ne peut êtreexclue. Les pays occid<strong>en</strong>taux risqu<strong>en</strong>t de connaître des jours diff<strong>ici</strong>les : le malheurdes uns prov<strong>en</strong>ant de la surconsommation des autres, on peut s’att<strong>en</strong>dreà des réactions contre les pays riches. Le PNUE appelle à éviter ces scénarios<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant des mesures efficaces de protection du climat… ce que ne sembl<strong>en</strong>tpas pressés de faire les pays riches : lors des r<strong>en</strong>contres de Bali qui se t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tau même mom<strong>en</strong>t, les délégués de nombreux pays (Canada, Etats-Unis,Grande-Bretagne, Australie principalem<strong>en</strong>t) ont multiplié les am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tspour retarder les prises de décisions.1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


femmes-hommesJournée internationale des femmes> Paris : 5e festival au féminin. Il se ti<strong>en</strong>dra du 1er au 8 mars 2008 au Lavoir moderne, 35, rue Léon. Thèmede l’année : regard sur le corps de l’autre. Danse, musique, théâtre, expositions… Compagnie Graines de Soleil,7, rue de la Charbonnière, 75018 Paris, tél : 01 46 06 08 05.> Créteil : 30e festival international des films de femmes. Du 14 au 23 mars 2008 sur le thème“Tu fais quoi pour tes tr<strong>en</strong>te ans ?”. 150 films prés<strong>en</strong>tés dont cinquante inédits. Festival internationaldes films de femmes, maison des Arts, place Salvador-All<strong>en</strong>de, 94000 Créteil, tél : 01 49 80 38 14.> Yvelines : 6e Regards de femmes. Du 8 au 16 mars 2008 à Trappes et Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines. Unesemaine de spectacles, débats, projections, ateliers, expositions, proposés par des artistes, mais égalem<strong>en</strong>t pardes part<strong>en</strong>aires locaux, associatifs notamm<strong>en</strong>t, réunis pour questionner la mémoire, la société et la cultureau sujet de la femme. Programme : La Merise, place des Merisiers, 78190 Trappes, tél : 01 30 13 98 53.> Lille : femmes du monde. La rue des Trois Molettes, rue de boutiques éthiques, organise le samedi 8 marsdiffér<strong>en</strong>tes activités pour la journée internationale de la femme : expositions artistiques, défilé de mode éthique,projection de films, soirée poésies et chansons au restaurant l’Inca. www.larueethique.fr.> Toulouse : 2e festival féminitude. La r<strong>en</strong>contre toulousaine des arts au féminin se ti<strong>en</strong>t du 3 au 8 mars2008 au café-théâtre Les Minimes, avec spectacles d’humour, théâtre, expositions, lectures… Café-théâtre LesMinimes, 6, rue Gélibert, 31000 Toulouse, tél : 05 62 72 06 36.> Nîmes : comm<strong>en</strong>t je suis arrivée là. Spectacle sur ces femmes immigrées, v<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> France pour suivreun mari et qui rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fermées, ne parlant pas le français. Mardi 11 mars 2008, à 14h, au c<strong>en</strong>treAndré-Malraux, av<strong>en</strong>ue de-Lattre-de-Tassigny, 30000 Nîmes. Organisé par l’association La pléiade,10, rue Ronsard, 30000 Nîmes, tél : 04 66 23 15 90.> Montpellier : invisibilité des lesbi<strong>en</strong>nes. Les Cafés du g<strong>en</strong>re organise un débat sur ce thème le 11 mars2008 de 18h30 à 20 h à l’étage du Café Joseph, place Jean-Jaurès, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Françoise Mariotti,psychologue. Tél : 06 87 01 46 54, www.mariottipsy.com.> Narbonne : femme, eau, vie. Une exposition sur ce thème est organisée du 4 au 8 mars sous chapiteau,au parc des Sports et de l’Amitié, avec v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères des œuvres le 8 mars au profit d’un c<strong>en</strong>tred’accueil pour femmes <strong>en</strong> détresse. Club Soroptimist, tél : 06 81 14 81 09.> Bouches-du-Rhône : théâtre. La pièce de théâtre de Boris Vasiliev Ici les aubes sont calmes sera prés<strong>en</strong>téle v<strong>en</strong>dredi 7 mars 2008 à 19h30 au théâtre Toursky, à Marseille. Elle raconte le rôle héroïque des femmesrusses p<strong>en</strong>dant la seconde guerre mondiale. La pièce Ephémérides sera prés<strong>en</strong>tée le samedi 8 mars à 19h30 authéâtre Le Sémaphore, à Port-de-Bouc. La pièce Lysistrata sera prés<strong>en</strong>tée à l’espace de l’Huveaune, à LaP<strong>en</strong>ne, le mardi 11 mars à 19h30, l’histoire d’une grève des femmes contre la guerre. Cmcas, 23, av<strong>en</strong>uede Corinthe, 13006 Marseille, tél : 04 96 21 54 81.BD féminineSi le monde de la bandedessinée est <strong>en</strong> pleineexpansion, avec 4313albums publiés <strong>en</strong> 2007, ilreste très macho : sur 1357auteurs, on ne compte que137 femmes (10%).Au festival d’Angoulême, lesfemmes prés<strong>en</strong>tes sont plussouv<strong>en</strong>t attachées de presseque dessinatrices !Un nouveau prix a été mis<strong>en</strong> place <strong>en</strong> “off” du festivald’Angoulême pour récomp<strong>en</strong>serune “BD féminine”.Dix dessinatrices étai<strong>en</strong>tnominées. Le 1 er prixArtémisia a été remis par Chantal Montellier et Jeanne Puchol àJohanna Schipper, auteure de Nos âmes sauvages paru chez l’éditeurFuturopolis. L’album relate un voyage <strong>en</strong> Amazonie à la r<strong>en</strong>contredes cultures et rites locaux, dont la médecine shamanique ;à la r<strong>en</strong>contre de soi-même <strong>en</strong> parallèle. C’est une exploration dela forêt intérieure et de ses ombres qu’il nous est donné de suivre.Ce périple est une occasion d’aborder des questions philosophiques,spirituelles et écologiques (Johanna milite activem<strong>en</strong>t dans uneassociation de déf<strong>en</strong>se des peuples premiers). Entrecroisant les lieux(la jungle du métro parisi<strong>en</strong>) et les époques, mêlant souv<strong>en</strong>irs intimes,interrogations et citations d’ouvrages, l’auteure nous propose unregard s<strong>en</strong>sible, sincère et lucide sur son temps. Artémisia,8, place Rhin-et-Danube, 75019 Paris,http://associationartemisia.blogspot.com.ParisNib’ArtNib’Art est une expositionrésultat d’un travail artistiquesubjectif sur le vécude son cancer du sein par MarineBureau-Kohn. Elle raconte sousla forme de photos, sculptures,peintures, film et installation,ses jours, de la découverte du“crabe” jusqu’à la fin de ses soins.“Maint<strong>en</strong>ant, je sais que l’art faitpartie du protocole de mes soins.L’art ne nourrit pas toujours sonhomme, mais il peut l’aiderà guérir”. L’exposition est visiblejusqu’à fin mars 2008 à la Citéde la santé, au sein de la Citédes sci<strong>en</strong>ces et de l’industrie,à Paris. Marine Bureau-kohn,Marville, 24130 Prigonrieux.Homopar<strong>en</strong>talitéreconnueLe 22 janvier 2008, la Coureuropé<strong>en</strong>ne des droits de l’hommea condamné la France pourdiscrimination sexuelle à l’<strong>en</strong>contred’une femme célibatairelesbi<strong>en</strong>ne qui s’est vu refuserl’adoption d’un <strong>en</strong>fant <strong>en</strong> raisonde son ori<strong>en</strong>tation sexuelle. LaCour a accordé 10 000 € d’indemnitésà la plaignante. C’est unnouveau pas vers une société pluségalitaire. En juin 2001, la justicefrançaise avait autorisé l’adoptiond’un <strong>en</strong>fant par la compagne desa mère biologique. En juin 2004,Noël Mamère avait symboliquem<strong>en</strong>tprocédé au premier mariagehomosexuel. En février 2006, laCour de cassation avait acceptéla délégation de l’autorité par<strong>en</strong>taleà la compagne d’une mèrede deux <strong>en</strong>fants. L’associationdes par<strong>en</strong>ts et futurs par<strong>en</strong>ts gayset lesbi<strong>en</strong>s estime que 300 000<strong>en</strong>fants viv<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t ausein d’une famille homosexuelle.LyonConstructiondu g<strong>en</strong>reaprès 68L’Institut des sci<strong>en</strong>ces de l’hommede Lyon organise un colloque<strong>en</strong> septembre 2008 sur cettequestion : comm<strong>en</strong>t le mouvem<strong>en</strong>tféministe s’est développé dans lesannées 70, comm<strong>en</strong>t les questionsde g<strong>en</strong>re sont dev<strong>en</strong>ues politiques,comm<strong>en</strong>t sont apparues les rev<strong>en</strong>dicationshomosexuelles, masculines…Les animatrices-teursdu colloque cherch<strong>en</strong>t étudeset publications sur le sujet :michelle.zancarini-fournel@wanadoo.fr,vinc<strong>en</strong>t.porhel@laposte.net.DRS!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20081 9


alternativesDRRepasCompagnonnagealternatifLe Repas, Réseau d’échanges etde pratiques alternatives et solidairesest constitué d’<strong>en</strong>treprisesqui, dans les années 1995, ontcréé un groupe, d’abord informel,basé sur le désir commund’échanger quant à leurs pratiques.Constatant une demandedans le domaine de la formation,le Repas a mis <strong>en</strong> place une formulede compagnonnage pour lesjeunes qui veul<strong>en</strong>t créer leur<strong>en</strong>treprise alternative.En 1997, un part<strong>en</strong>ariat a été mis<strong>en</strong> place avec la région Rhône-Alpes pour le financem<strong>en</strong>t de cesformations. 110 compagnons sontpassés par cette structure depuis.Mais début 2008, les financem<strong>en</strong>tsont été bloqués… parceque légalem<strong>en</strong>t la région Rhône-Alpes aurait dû faire un appeld’offre public pour une telle formation(alors qu’il n’existe ri<strong>en</strong>d’autre <strong>en</strong> France !). C<strong>en</strong>tre deformation du réseau Repas, associationle Mat, Le Viel Audon,07120 Balazuc,tél : 04 75 37 73 80.Sol, monnaiesolidaireA l’initiative d’<strong>en</strong>treprises solidaires,une nouvelle monnaievi<strong>en</strong>t de voir le jour : le Sol.Lorsque vous achetez dans ces<strong>en</strong>treprises, vous bénéf<strong>ici</strong>ez,comme pour une carte de fidélité,d’un crédit <strong>en</strong> « sol » que vouspouvez dép<strong>en</strong>ser sur le réseau des<strong>en</strong>treprises mais aussi au niveaude services proposés par les collectivitéslocales. A l’opposé de lamonnaie réelle, le sol est unemonnaie “fondante”, c’est-à-direqu’elle disparaît de votre comptesi vous ne l’utilisez pas. Les unitésnon utilisées se retrouv<strong>en</strong>t dansun fonds commun géré par l’associationSol où chacun disposed’une voix pour affecter ces fondsà des projets solidaires. Les unitéssol peuv<strong>en</strong>t aussi permettre lacréation de formes de solidarités<strong>en</strong> échangeant des unités contredu temps. Problème que nousn’avons pas résolu : apparemm<strong>en</strong>t,tout cela se gère avec unecarte à puces via internet et nousparaît suffisamm<strong>en</strong>t complexepour que cela soit réservé plutôtà de grosses structures.www.sol-reseau.coop.Pour uneéducationauth<strong>en</strong>tiqueAppr<strong>en</strong>dre la vie est l’objet d’une‘éducation’ auth<strong>en</strong>tique. Alors quel’éducation habituelle génèr<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t le manque, la peur etla dép<strong>en</strong>dance, l’éducationauth<strong>en</strong>tique se veut intègre, intégréeet intégrale. Elle porte donc,Médias> L’Ecolibriste, L’Aparté, Caravaning de la Rive-au-Bois,45340 Chambon-la-Forêt, tél : 06 75 26 85 86. Bimestriel“Vivre mieux dans un univers sain, naturel et fraternel”. Petit tirageavec reprise d’articles d’un peu partout et des infos sur les alternativeslocales. 20 pages.> Transrural initiatives, ADIR, 2, rue Paul-Escudier, 75009 Paris,tél : 01 48 74 52 88, bim<strong>en</strong>suel d’information agricole et rurale de8 à 16 pages, et pas mal d’infos dans le domaine des alternativesà l’agriculture dominante.> EcoRev, revue critique d’écologie politique, 22 villa des Sizerins,75019 Paris, tél : 08 73 61 85 39, http://ecorev.org. Le numéro 28de la revue (8 €) est un hommage à André Gorz qui a longuem<strong>en</strong>tdialogué avec les animateurs de cette revue. Une visite de son œuvre,<strong>en</strong> particulier de sa critique du capitalisme, du travail et de la richesse.à la fois, sur les plans psychique,émotionnel, m<strong>en</strong>tal et physique,comme dans leurs interrelations,<strong>en</strong>tre eux et avec le ‘monde’(pour plus de détails, demanderles “Lettres” m<strong>en</strong>suelles duCREA, Cercle de réflexion pourune éducation auth<strong>en</strong>tique).Une première r<strong>en</strong>contre estorganisée du 28 au 31 août 2008(lieu à préciser). On y approfondirala dim<strong>en</strong>sion psychique, cellequi répond à la question fondam<strong>en</strong>tale– laquelle a plusieursformulations possibles, tellesque : “qu’est-ce que je faisde ma vie ?”, “quel est le butde ma vie ?”. Le travail y seratourné vers soi, vers le groupe despart<strong>ici</strong>pants, vers les autres et le“monde” <strong>en</strong> général, comme verssoi-dans-le-monde. Il est c<strong>en</strong>trésur l’appr<strong>en</strong>dre et se fait <strong>en</strong> troisétapes : information, assimilation,réexpression. Les activitéssont variées : méditation(facultative), réflexion, hathayoga, échanges, vidéos...Pour recevoir gratuitem<strong>en</strong>t la“Lettre” m<strong>en</strong>suelle ou pour <strong>en</strong>savoir plus sur la r<strong>en</strong>contrede fin août : CREA, Les ChampsDessus, 71300 Mary, appviecrea@yahoo.frSeine-Saint-D<strong>en</strong>isEx-croissanceLa cinquième édition du festivalpart<strong>ici</strong>patif Ex-croissance organisépar l’Adada et Riv’Nord seti<strong>en</strong>dra à Saint-D<strong>en</strong>is <strong>en</strong> mai surle thème “l’esprit de mai(s)”. Unhommage critique et artistique àMai 68. Expositions et r<strong>en</strong>contresse ti<strong>en</strong>dront au local de l’Adada,mais égalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant deuxjours dans l’Oise avec la part<strong>ici</strong>pationde l’association Arc <strong>en</strong>terre qui organise Art <strong>en</strong> herbesles 17 et 18 mai. Collectif Adada,60, rue Gabriel-Péri, 93200Saint-D<strong>en</strong>is, H<strong>en</strong>ri Bokilo, tél :01 42 35 31 09 et Riv’nord,c/o Bateaux lavoirs, 1, quai dusquare, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél :01 42 43 00 45 après-midi.Les PourkoapasDepuis 2005, les Pourkoapas, c’est une brocante musicale à l’affûtde mélomanes éclairés, une équipe <strong>en</strong> chantier, jouant pour une“éco-logique”. L’accumulation des déchets dans un monde de surconsommationa donné l’idée d’offrir une seconde vie “sonore” à desobjets du quotidi<strong>en</strong>.Ces mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s recyclés mélang<strong>en</strong>t rythmiquem<strong>en</strong>t leur parcours musicalet celui de leur percussion ménagère. Leurs influ<strong>en</strong>ces diverses sont aussivariées que leurs profils.Dans un esprit toujours festif, ils veul<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibiliser etdivertir par les rythmes sud-américains, funk, reggae, africains, tribauxou arabisants. A tout ça s’ajoute l’arrosoir à double anche et le trombonepvc à coulisse pour une douce mélodie. La force de leur musique ti<strong>en</strong>tdans l’hétéroclisme de leurs instrum<strong>en</strong>ts mais aussi dans celui de leursexpéri<strong>en</strong>ces. Ils peuv<strong>en</strong>t assurer un spectacle de rue, déambulatoire oufixe. Les Pourkoapas, Mélanie, tél : 06 62 40 69 49, http://les.pourkoapas.free.fr.DR2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


alternativesDRJuraStages au BiolopinL’association Infloresc<strong>en</strong>ce organise le week-<strong>en</strong>ddu 17 et 18 mai, un stage de fabrication d’un chauffe-eausolaire, suivi du 19 au 23 mai d’un autrestage pour réaliser un moteur Gillier-Pantone.Infloresc<strong>en</strong>ce, Biolopin, 39570 Saint-Maur, tél :03 84 44 23 53.Créer sonécole SteinerL’école Steiner de Colmar.Pour ceux et celles qui veul<strong>en</strong>tcréer une école Steiner, la fédérationdes écoles Steiner proposeune journée de prés<strong>en</strong>tation les 2et 3 mai 2008 : crèches, jardind’<strong>en</strong>fants, école primaire et autre.Ces journées seront suivies deséminaires de formation.Fédération des écoles Steiner-Waldorf, 36, rue Gass<strong>en</strong>di,75014 Paris,tél : 01 43 22 24 51.DRAlsaceEviterles maisonsde retraiteDes médecins spécialisés <strong>en</strong> gériatrieet des architectes se sont unispour la construction d’un lotissem<strong>en</strong>tpour s<strong>en</strong>iors, à Baltz<strong>en</strong>heim(Haut-Rhin), pour y accueillir despersonnes de 60 à 85 ans. Ce projetqui devrait être une alternativeaux maisons de retraites a étéconçu <strong>en</strong> haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.Les appartem<strong>en</strong>ts sontde plain pied, avec des ouverturesassez larges pour y faire passerchaises roulantes, lits ou matérielmédical. Chaque logem<strong>en</strong>t disposed’un petit jardin privatif. Unemaison commune offre des servicesconviviaux : salon commun,restauration, salle de dét<strong>en</strong>teet de sport, salle de télévision,jacuzzi, salon de coiffure, petitAisneTerre de li<strong>en</strong>sLa bibliothèque sociale de Merlieux reçoit le jeudi 6 mars, de 18h à21h, l’association Terre de li<strong>en</strong>s pour débattre de la gestion de l’espacerural, des autres formes de propriété possibles, du souti<strong>en</strong> à des projetscréateurs de li<strong>en</strong>s et écologiquem<strong>en</strong>t responsables. Bibliothèque sociale,8, rue de Fouquerolles, 02000 Merlieux, tél : 03 23 80 17 09.Un projet agricole sout<strong>en</strong>u par “Terre de li<strong>en</strong>s” à Saclay, au sud-ouest de Paris(voir S!l<strong>en</strong>ce n°345).R<strong>en</strong>nes, Pau, Montpellier, Tours, DijonSemaine de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tDepuis 2003, cinq associations étudiantes organis<strong>en</strong>t uneSemaine de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sur les différ<strong>en</strong>ts campus. Du 10 au16 mars 2008, chaque jour, un thème est abordé avec des confér<strong>en</strong>ces,des films, un forum associatif… : lundi 10 : action locale,mardi 11 : économie solidaire et sociale, mercredi 12 : biodiversité,jeudi 13 : santé et alim<strong>en</strong>tation, v<strong>en</strong>dredi 14 : écologie au quotidi<strong>en</strong>,samedi 15 : éco-mobilité.> Coordination : GRAPPE,Maison de l’étudiant,Université de Pau, 64013 Pau,tél : 06 18 08 88 14 (MickaelCorreia).> Montpellier : AssociationOuvre Tête, UniversitéMontpellier II, place Eugène-Bataillon, 34000 Montpellier,tél : 04 67 14 41 39,www.ouvre-tete.com.> Pau : ASPE, Association des<strong>en</strong>sibilisation aux problèmes<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, UFRsci<strong>en</strong>ces et techniques, av<strong>en</strong>uede l’Université, 64000 Pau,tél : 06 81 37 18 24 http://associationaspe.canalblog.com> R<strong>en</strong>nes : Ar Vuez,www.arvuez.org,tél : 06 83 02 79 33 (Jérémie)> Dijon : Sun Festival,www.sunfestival.org,tél : 06 85 75 82 76 (Camille)> Tours : APNE,tél : 06 24 58 06 63 (Coline)commerce de proximité. Unealarme est disponible dans chaquemaison pour demander de l’aide.Les logem<strong>en</strong>ts sont <strong>en</strong> propriétéou <strong>en</strong> location et chaque habitantreste libre de ses mouvem<strong>en</strong>ts.Du personnel est prés<strong>en</strong>t dans lamaison commune <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce.Les logem<strong>en</strong>ts vont de 46 m2à 77 m2. Le lotissem<strong>en</strong>t est àproximité du c<strong>en</strong>tre de la commune(600 habitants). Le prix dev<strong>en</strong>te est un peu plus élevé quedans l’immobilier classique.D’autres projets sont <strong>en</strong> préparationà Drulling<strong>en</strong>, Wisches dans leBas-Rhin, à Hag<strong>en</strong>thal et Kembs,dans le Haut-Rhin, deux autressont à l’étude près de Metzet Nancy. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Association MedEthic, 10, ruedu Rhin, 68320 Muntz<strong>en</strong>heim,tél : 06 80 32 51 31.YonneEcofestivalde ToucyUn écofestival est organisé du9 au 11 mai 2008 au domainedes Gilats sur le thème “écohameaux,écoc<strong>en</strong>tres, les bâtisseursde l’av<strong>en</strong>ir”. 150 standsavec de nombreuses démonstrationsde gestes pratiques, desexpositions sur des réalisationsexistantes, des animations pourles <strong>en</strong>fants, des soirées festives…Ecodomaine des Gilats, Anneou Jean Luc Delmotte, 89130Toucy, tél : 03 86 44 20 62,gilats@ecodomaine.org.BretagnePratiquesanci<strong>en</strong>neset emploisd’aujourd’huiLe réseau Panier : Pratiquesanci<strong>en</strong>nes et innovations pour desemplois ruraux, a vu le jour <strong>en</strong>2005 pour une durée de trois ansafin de rec<strong>en</strong>ser des métiers abandonnésou peu développés quidans une politique de respect del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, peuv<strong>en</strong>t redev<strong>en</strong>irdes métiers d’aujourd’hui. Leredéveloppem<strong>en</strong>t du chanvreS!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20082 1


alternatives“L’homme qui s’est assis sur le sol de son tipi, pour méditer sur la vie et sons<strong>en</strong>s, a su accepter une filiation commune à toutes les créatures et a reconnul’unité de l’univers. En cela, il insufflait à son être l’ess<strong>en</strong>ce même de l’humanité.Quand l’homme primitif abandonna cette forme de développem<strong>en</strong>t, il ral<strong>en</strong>titson perfectionnem<strong>en</strong>t”Chef Luther Standing Bear, dans Pieds nus sur la Terre sacrée, D<strong>en</strong>oël, 1972.comme matériau d’isolation estun exemple de filière économiqueanci<strong>en</strong>ne qui s’est redéveloppéainsi. D’autres domaines ont étémis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce : la réhabilitationde variétés locales (conservatoireet production locale de cidre), utilisationdu cheval de trait breton,développem<strong>en</strong>t du bois-énergie,accueil des personnes âgées chezdes ruraux, écohabitat avec destechniques traditionnelles…Panier, Civam Bretagne,17, rue du Bas-Village,35577 Cesson-Sévigné cedex,tél : 02 99 77 39 20.Côtes-d’ArmorEpicerieambulanteJusque dans les années 1970,les ép<strong>ici</strong>ers faisai<strong>en</strong>t des tournéesdans les villages et dans lesfermes pour livrer directem<strong>en</strong>t lesproduits… Avec la multiplicationdes voitures, cette pratique a plusou moins disparu. Pourtant unedemande existe comme le montrel’initiative d’un ép<strong>ici</strong>er breton quia recomm<strong>en</strong>cé à tourner avec uneDrômeamaninsLes bâtim<strong>en</strong>ts d’accueil.Les Amaninscamionnette à partir de 2000.Huit ans après, huit salariésse relai<strong>en</strong>t pour conduire cinqcamionnettes, proposant 3000produits d’épicerie courante,de la viande, des plats cuisinés…Environ 1000 familles profit<strong>en</strong>tde ce service : autant de trajets<strong>en</strong> voiture <strong>en</strong> moins ! Si nousvoulons réfléchir à une alternativeà la voiture <strong>en</strong> milieu rural, il vautmieux que les commerçants sedéplac<strong>en</strong>t plutôt que chaquecli<strong>en</strong>t le fasse individuellem<strong>en</strong>t.Servad, Bidan Gérard,24 B, rue Félix-Couteau,22150 Plougu<strong>en</strong>ast,tél : 02 96 26 83 69.CherProjetd’écoc<strong>en</strong>tremédiévalLe château d’Aigue-Morte,anci<strong>en</strong>ne commanderie des templiers,est une ferme fortifiée dutreizième siècle, dans la vallée duCher, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t préservé.Une association est <strong>en</strong>cours de constitution pour essayerde m<strong>en</strong>er un projet de restaurationdes lieux selon les techniquessaines et écologiques avec respectdu bâti anci<strong>en</strong> (tour de garde,pont-levis, donjon, douves, palissades…),recherche de l’autonomieénergétique, production alim<strong>en</strong>tairebiologique, zéro déchets,pas de recours au pétrole…Pour <strong>en</strong> savoir plus : LedjoSCOP, parc Comitec, 7, rueJules-Ferry, 18000 Bourges,tél : 02 48 02 15 51.MorbihanCoopagnonnageL’association Coopagnonnagea vu le jour dans le but de favoriserla culture et les pratiques decoopération <strong>en</strong>tre les personneset les organisations plutôt que lacompétition. Elle propose pourcela des r<strong>en</strong>contres amicalesautour de jeux coopératifs, demise <strong>en</strong> confiance et d’explorationdes mécanismes de compétition etde coopération. Coopagnonnage,1, chemin de la Fontaine,Le Bourg, 56430 Trehor<strong>en</strong>teuc,tél : 02 97 73 85 10.Le c<strong>en</strong>tre agro-écologique des Amanins, mis <strong>en</strong> place dans la Drôme depuis quelques années grâce à unapport financier important d’un particulier, a comm<strong>en</strong>cé à fonctionner progressivem<strong>en</strong>t : mise <strong>en</strong> placedes cultures <strong>en</strong> 2005, ouverture d’une école alternative <strong>en</strong> 2006. Cette année, à partir d’avril 2008,ouvre le c<strong>en</strong>tre d’accueil dans des bâtim<strong>en</strong>ts restaurés écologiquem<strong>en</strong>t, où il est possible de v<strong>en</strong>ir séjournercomme simple vacancier (mais avec nourriture bio) ou comme stagiaire dans le cadre de multiples activités.Le prochain chantier sera administratif : la mise <strong>en</strong> place d’une Scop, Société coopérative ouvrière de production,qui donnera le même pouvoir (un homme = une voix) aux 19 salariés actuels. Les Amanins, 26400 LaRoche-sur-Grâne, tél : 04 75 43 75 05, www.lesamanins.com.amaninsFête du printemps à l’école du Colibri.Tarn-et-GaronneLi<strong>en</strong> <strong>en</strong> paysd’OcL’association Li<strong>en</strong> <strong>en</strong> pays d’Ocpart du constat que la demande<strong>en</strong> produits bio est plus forte quel’offre et que les agriculteursseuls ne peuv<strong>en</strong>t organiser cettedemande <strong>en</strong> constante progression.Li<strong>en</strong> <strong>en</strong> pays d’Oc cherchedonc à créer des passerelles <strong>en</strong>treville et campagne pour permettreà des précaires de la ville d’<strong>en</strong>trerdans la filière bio et de la dynamiseraussi bi<strong>en</strong> au niveau de la productionque des réseaux de distribution.Li<strong>en</strong> <strong>en</strong> pays d’Oc, av<strong>en</strong>uedu 8-Mai-1945, quartierLaroque, 82160 Caylus, tél :R<strong>en</strong>é Chaboy, 05 63 67 02 36.HéraultArche dela FleyssièreLa communauté de l’Arche deLanza del Vasto de la Fleyssièrequi vit principalem<strong>en</strong>t du travailde la terre, dans le respect del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, organise desstages p<strong>en</strong>dant l’été 2008 : sepositionner <strong>en</strong> situation de mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>duset de conflits (6 au 11juillet), connaissance de soi etmassage biodynamique (6 au 11juillet), danses des Balkans (3 au9 août), yoga, santé, ressourcem<strong>en</strong>tdans la nature (11 au 16août). Communauté de l’Arche,34650 Joncels, tél :04 67 44 40 90.Bouches-du-RhôneLe Bus à vivreLe Bus à vivre est un bus à deuxniveaux qui circule autourd’Aubagne et où l’on trouve de ladocum<strong>en</strong>tation gratuitem<strong>en</strong>t miseà disposition sur différ<strong>en</strong>tsthèmes : droits humains, résistances,écologie, psychologie,conflits et médiations, spiritualité,initiatives locales ou non, actionscollectives et alternativesconcrètes… Le bus fait un arrêtfixe chaque v<strong>en</strong>dredi, route nationale8, <strong>en</strong> face du Casino LeCharrel-Aubagne. Vivre, LesBartavelles A2, chemin duBon-Civet, 13400 Aubagne,tél : 04 42 03 41 44.2 2S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


alternativesRhône-AlpesRéseauPossibleTravailler moins, autrem<strong>en</strong>t,mieux… C’est possible et cela estdéjà le cas dans de nombreusesinitiatives associatives ou coopérativesde la région. Alors quedans certaines régions il existedéjà un réseau autour de l’économiesolidaire (Apeas <strong>en</strong> Paca,Adepès <strong>en</strong> Midi-Pyrénées…), ri<strong>en</strong>de tel <strong>en</strong> Rhône-Alpes. Pourtantles initiatives sont nombreuses etun réseau <strong>en</strong>tre elles pourrait permettrede développer de nouvellesactivités pour aller vers desemplois solidaires, autonomes, dequalité, hors d’un système où l’arg<strong>en</strong>test le seul moteur. Pour <strong>en</strong>débattre, des réunions se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ttous les v<strong>en</strong>dredis à 12h30 à laLutine (91, rue Montesquieu àLyon 7e), et des personnes seti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à votre disposition pourd’autres r<strong>en</strong>contres, possible@nolog.orgou 04 78 84 47 02.ArdècheEducationpopulaire etécoconstructionsolidaireUne r<strong>en</strong>contre est organisée les8 et 9 mai à Caracole de Suc,dans la vallée de l’Heyrieux pourdébattre de ce thème : comm<strong>en</strong>tconstruire, habiter, vivre autrem<strong>en</strong>tau temps des fracturessociales et climatiques ?EstebanLyonMai à la Croix-RousseDébut février 2008, plusieurs associations et collectifs d’artistes se sont réunis à la Croix-Rousse,à Lyon, pour préparer la “Commune de la colline” p<strong>en</strong>dant tout le mois de mai 2008. Il s’agit à partirdu 1er mai de relancer la reconquête, chacun avec ses moy<strong>en</strong>s et ses méthodes : lancem<strong>en</strong>t de l’eureux,une monnaie autonome, festival des possibles, concerts spontanés, fête du travail… p<strong>en</strong>dant tout le mois, cinémarévolutionnaire, etc. Quelques événem<strong>en</strong>ts : procés de Jacquart, inv<strong>en</strong>teur du métier à tisser, qui a détruitle savoir artisanal (1er mai), opération gorge sèche : chacun vide son compte <strong>en</strong> banque p<strong>en</strong>dant un mois(2 mai), manif de droite (4 mai), journée d’éducation populaire (7 mai), déballages des superflus à Monop(10 mai), le couscous clan, les nourritures du monde (17 mai), bal des amoureux (pour v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide aux sanspapiers)(18 mai), le corps comme champ de bataille (24 mai), révolution sexuelle (30 mai), fresque populaire(31 mai), début de la révolution mondiale (1er juin)… et <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce Radio-révolution, banque de la colèreoù l’on peut déposer ses rages et ses cris, des repas partagés <strong>en</strong> plein air…R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : communedelacolline@no-log-org ou écouter Radio-Canut, 102,2 FM.Le crieur public de la Croix-Rousse prés<strong>en</strong>tera le programme tout au long du mois..Prés<strong>en</strong>tation d’expéri<strong>en</strong>cesd’habitat écologique et social,construit et géré de manière part<strong>ici</strong>pativeet conviviale. Comm<strong>en</strong>tfavoriser la mise <strong>en</strong> place decoopératives de construction avecdes personnes <strong>en</strong> difficulté, comm<strong>en</strong>tprofiter des aides à l’insertionpour aller vers l’autoconstructionde logem<strong>en</strong>ts écologiques,peu cher et de basseconsommation. Comm<strong>en</strong>t articulercela avec les politiques mun<strong>ici</strong>paleset les régies mun<strong>ici</strong>palesHLM. CEN, Coopérative de lanouvelle éducation populaire,Marie-Noëlle Régis-Chamel,40, rue Notre-Dame-des-Marais01120 Montluel,Andre.Duny@wanadoo.fr,www.la-c<strong>en</strong>.org.Fêtes, foires salons> Var : Vie autrem<strong>en</strong>t. 1er et 2 mars, gymnase Les Blaquières, à Port-Grimaud.Association bio-logique, l’Aigre, 83550 Vidauban, Mary Burbaud, tél : 04 94 4306 68.> Nîmes : 16e Sésame. 7 au 10 mars, parc des expositions. 200 exposants. 25% <strong>en</strong>bio. 60 confér<strong>en</strong>ces. Goral-expo, 126, impasse Juvénal, 30900 Nîmes, tél : 04 6662 07 16.> Belgique : foire internationale du livre alternatif et libertaire. 8 mars à Gand.www.aboek<strong>en</strong>beurs.be.> Finistère : 10e foire bio de Landerneau. 8 et 9 mars, salle Saint-Ernel, 75 exposants,75% de bio. Thème de l’année : le végétal. Ecole diwan, allée de Trémaria,29800 Landerneau, tél : 02 98 25 85 69.> Cambrai : 15e forum bio. 8 et 9 mars, palais des Grottes, 70 exposants. Natureet progrès Nord-Pas-de-Calais, 42, rue de Noyon, 59400 Cambrai, tél : 03 27 7417 48.> Paris : 21e Vivre autrem<strong>en</strong>t, 5e Ecobat. 13 au 16 mars, parc Floral de Paris.350 exposants. 25 à 30 ateliers-confér<strong>en</strong>ces par jour. Spas, 86, rue de Lille, 75007Paris, tél : 01 45 56 09 09.> Orne : 2e Ecosalon bio. 15 et 16 mars au hall des expositions d’Arg<strong>en</strong>tan.Thème : la santé. Michèle Fortin, La Pierre, 61310 Exmes, tél : 02 33 39 97 12.> Vi<strong>en</strong>ne : 5e Natura’Vie. 15 et 16 mars, espace Jean-Dousset, rue de la Jeunesse,à Neuville-de-Poitou. 50 exposants. Thème : une alim<strong>en</strong>tation saine. Qi Gong et bi<strong>en</strong>être<strong>en</strong> Neuvillois, 1, place Joffre, 86170 Neuville-de-Poitou, tél : 05 49 54 17 73.> Rhône : 19e foire au miel et produits bio. 16 mars, de 9 h à 19 h à la sallePierre-de-Coubertin, à Chazay-d’Azergues, stands miels, producteurs et associations.Altern’info, André Abeillon, 8, rue Jean-de-La-Fontaine, 69380 Chazayd’Azergues,tél : 04 78 43 02 19.> Char<strong>en</strong>te : 5e salon Bi<strong>en</strong>-être. 22 et 23 mars à la salle de la Combe, à Saint-Yrieix-sur-Char<strong>en</strong>te. 30 exposants. JM. Dréano, La Vergne, 211, rue Saint-Roch,16000 Angoulême, tél : 06 03 21 43 33.> Haute-Garonne : braderie culturelle. 23 mars à Aspet de 9h30 à 19 h, vide-bibliothèque(particuliers et bouquinistes), vide-discothèque, vide-vidéothèque, vide-gr<strong>en</strong>ierd’artistes (œuvres et matériel), animations (musiques, contes…). Tél : 06 29 49 3662 ou 05 61 90 44 06.> Reims : 11e T<strong>en</strong>dance nature. 28 au 30 mars, parc des expositions, thème : écotourisme,éco-habitats. Reims Evénem<strong>en</strong>ts, BP 214, 51686 Reims cedex 2, tél : 0326 84 69 69.> Loire-Atlantique : 19e Natura. 28 au 31 mars, parc des expositions de laTrocardière, à Rézé. NGE, 18, rue Scribe, 44000 Nantes, tél : 02 51 70 30 40.> Tarn-et-Garonne : Salon santé nature. 29 et 30 mars à la Halle Jean-Baylet, àVal<strong>en</strong>ce-d’Ag<strong>en</strong>. Entrée gratuite. Le trèfle vert, tél : 05 63 30 91 74,http://trefle.vert.free.fr.> Loire : 2e salon de la nature, des plantes et du bi<strong>en</strong>-être. 29 et 30 mars à lasalle polyval<strong>en</strong>te de Savigneux. Stands, expositions, confér<strong>en</strong>ces. Association lePigeon Voyageur du Forez, Marie-Pierre From<strong>en</strong>tin, 2 lot. Lavergnat, 42210Boisset-lès-Montrond, tél : 04 77 54 46 38.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20082 3


décroissanceLivred’extrêmedroiteL’extrême-droitea toujours essayéde s’infiltrerdans les nouveauxmouvem<strong>en</strong>tssociaux <strong>en</strong>y distillant sesidées. Le championtoute catégorie<strong>en</strong> Franceest Alain deB<strong>en</strong>oist. Anci<strong>en</strong>du GRECE, ungroupe de réflexion à la droiteextrême, anci<strong>en</strong> chroniqueur auFigaro-Magazine, animateur dela revue Krisis, il a failli publierson livre sous le nom d’Objectifdécroissance ! Il a fallu unem<strong>en</strong>ace de procès de l’éditeurParangon co-éditeur avec Sil<strong>en</strong>ce,pour bloquer ce titre… d’où letitre Demain la décroissance,p<strong>en</strong>ser l’écologie jusqu’au bout,un titre proche du livre deGeorgescu-Roeg<strong>en</strong> Demain ladécroissance, <strong>en</strong>tropie, écologie,économie paru initialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>1979. Comme d’habitude, le livreregorge de référ<strong>en</strong>ces aux vraisdébatteurs de la décroissance,jetant ainsi le doute pour un lecteurnon averti. Pour lui, la criseécologique est le fruit d’une crisereligieuse, la cathol<strong>ici</strong>sme ayantdonné naissance à l’idéologie duprogrès, idéologie portée par lagauche. Il évacue tout le débatsur l’inégalité sociale ce qui estnormal, l’extrême-droite étantpour une élite dominante. Il oubliedonc le rappel des faits commequoi 20 % de la population mondiales’appropri<strong>en</strong>t 80 % desrichesses et que parmi ces 20 %d’Etats riches, les 20 % des dirigeantsles plus riches consomm<strong>en</strong>t80 % des 80 %. Pour Alainde B<strong>en</strong>oist, seule la hiérarchie(naturelle selon lui) peut permettrede contrôler une sociétéqui détruit la planète. Vo<strong>ici</strong> doncconceptualisé un éco-fascismetotalitaire.AlsaceForumjoyeuseet solidairedécroissanceLes organisateurs de la foire deColmar (ex-Rouffach) ont décidéd’organiser un forum de la joyeuseet solidaire décroissanceles 4, 5 et 6 avril 2008, à l’anci<strong>en</strong>Hôtel-de-Ville de Rouffach, pourcontrer la semaine institutionnelledu “développem<strong>en</strong>t durable”.Projections de films, débats surla marchandisation de la vie,sur la confiscation des bi<strong>en</strong>scommuns, sur la casse sociale<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et culturelleprovoquée par la mondialisation…Comité Ecobio Rouffach,Jean-Pierre Frick, 5, rue deBaer, 68250 Pfaff<strong>en</strong>heim,tél : 03 89 49 62 99.Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nesUniversitépour tousL’Université pour tous deVal<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes organise le jeudi29 mai 2008 à 18 h, à la sallede confér<strong>en</strong>ces Les Tertiales de lafac de Droit, une confér<strong>en</strong>ce avecJuli<strong>en</strong> Pilette et Erwan Taverne,de Gre<strong>en</strong>peace. L’Université pourtous, Les Tertiales, fac de Droit,rue des C<strong>en</strong>t-Têtes, 59300Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes,www.univ-val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes.fr.R<strong>en</strong>nesDemain,changer notretrain de vie ?L’association La bonne assiettepropose une soirée sur ce thèmele mardi 4 mars 2008 à laMaison du Champ-de-Mars,à R<strong>en</strong>nes, avec projection du filmSimpl<strong>ici</strong>té volontaire et décroissanceet débat. Elle organise<strong>en</strong>suite une semaine du 14 au 19avril 2008, de s<strong>en</strong>sibilisation à ladécroissance à travers l’alim<strong>en</strong>tation,avec balades et cuisine biodans la région du Mont-Saint-Michel. La bonne assiette, 49, rueDéchets collectifsEPierre-Corneille, 35000 R<strong>en</strong>nes,tél : 02 99 32 18 87,www.bonneassiette.org.ToulouseCafégéographiqueLe Café géographique du jeudi20 mars 2008 qui se ti<strong>en</strong>t de18h30 à 20h30 au bistrot duthéâtre TNP, 3, rue Labéda (M°Jean-Jaurès) aura pour thème :“réchauffem<strong>en</strong>t climatique :du développem<strong>en</strong>t durable à ladécroissance ?”. Il sera animépar Frédéric Durand, géographe.Les cafés géographiques, 9, rueA.-Lautmann, 31000 Toulouse,tél : 06 66 00 19 85.n France, la production de béton prêt à l’emploi est de 44 millionsde m3 par an (celui fabriqué sur les chantiers n’est pascompté). Cela fait donc plus de 700 litres par personne, pesantplus de 1700 kg (d<strong>en</strong>sité 2,4 kg/l). Pour une durée de vie moy<strong>en</strong>nede 78 ans, chacun d’<strong>en</strong>tre nous aura donc consommé plus de 55 m3pesant 130 tonnes. Ce sont aussi des déchets que nous laisserons auxgénérations futures, car le béton n’est pas éternel, loin de là (duréede vie technique de l’ordre du siècle et moins avec l’obsolesc<strong>en</strong>cedes ouvrages).Ces 44 millions de m3 ne sont pas sortis du néant, mais de carrières,des trous béants et polluants (les couches de matériaux extraitesfiltrai<strong>en</strong>t l’eau avant qu’elle n’arrive à la nappe d’eau souterraine).Ajoutons à cela que la fabrication du cim<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te 5% du CO 2rejeté et le béton est diff<strong>ici</strong>le à déf<strong>en</strong>dre. Vo<strong>ici</strong> un exemple où lasimpl<strong>ici</strong>té volontaire ne suffit pas. Une bonne part de ce béton sertà des usages collectifs : autoroutes, c<strong>en</strong>trales atomiques,bâtim<strong>en</strong>ts publics…La pierre, la terre, le bois, la paille, la fougère et autres végétaux sontpourtant à notre disposition, sans demander beaucoup d’énergie fossile,sans demander beaucoup d’ingénierie et seront recyclables <strong>en</strong> fin de viede l’ouvrage, soit <strong>en</strong> construction, soit <strong>en</strong> agriculture.Une réflexion sur la décroissance des usages collectifs doit intégrerune réflexion sur les déchets collectifs (<strong>ici</strong> le béton, mais on peut aussiparler des goudrons pour les routes…).“Si pressé par l’urg<strong>en</strong>ce, nous ne décollons pasde l’actualité, nous échouerons, soit par incapacitéà juger la situation faute de recul, soit, pire,pour avoir réussi <strong>en</strong> oubliant nos raisons d’être.Notre paradoxe est de devoir nous hâter l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t,sommés de réfléchir dans une maison quipr<strong>en</strong>d feu. Mais on ne force pas plus le développem<strong>en</strong>td’un grand changem<strong>en</strong>t humain que celuid’une plante.”Bernard Charbonneau, Le feu vert.Autocritique du mouvem<strong>en</strong>t écologique, 1980.DR2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


décroissanceDRFin du pétrole> Pic par habitant. Richard Duncan, un géologue ayant travaillé dans l’industrie pétrolière proposeune autre manière de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le pic de production : il le rapporte au nombre d’individus.Par tête d’habitant, on sait maint<strong>en</strong>ant que la consommation maximale a été atteinte <strong>en</strong>1979, puis qu’il y a eu <strong>en</strong>suite une l<strong>en</strong>te décroissance p<strong>en</strong>dant les vingt ans suivants (-0,33 % paran), puis une accélération depuis 1999 avec -0,70 % <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne de 2000 à 2006. Le mêmeauteur prévoit une décélération de plus <strong>en</strong> plus rapide… avec à un mom<strong>en</strong>t donné un basculem<strong>en</strong>tlorsque les politiques de maîtrise de la consommation et les transferts sur d’autres formes d’énergi<strong>en</strong>e permettront plus de comp<strong>en</strong>ser le manque de pétrole.> Tractés par des cerfs-volants. La société américaine Kiteship, <strong>en</strong> modifiant le principe desvoiliers, a <strong>en</strong> projet de faire une voile géante mise <strong>en</strong> place par un petit dirigeable qui <strong>en</strong>suite peuttracter un cargo commercial. La société étudie différ<strong>en</strong>ts modèles selon la taille des navires etp<strong>en</strong>se pouvoir développer ce mode de transport d’autant plus facilem<strong>en</strong>t que le prix du pétrole vas’<strong>en</strong>voler. Un cargo tiré par un cerf-volant de 160 m2 a effectué une première traversée <strong>en</strong>treHambourg (Allemagne) et le Vénézuela fin janvier 2008. La voile pilotée par ordinateur devraitpermettre une économie de 10 à 35%. Une méthode à comparer aux techniques des catamaransqui vont aujourd’hui plus vite que les bateaux à moteurs. Pour <strong>en</strong> savoir plus : www.kiteship.com.> Début de la famine alim<strong>en</strong>taire ? Les agrocarburants qui comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à se développer pourpalier le manque de pétrole pourrai<strong>en</strong>t provoquer des crises alim<strong>en</strong>taires très rapidem<strong>en</strong>t. Le prixdu blé a triplé <strong>en</strong> 2007, le maïs, le riz, le soja connaiss<strong>en</strong>t aussi d’importantes hausse de prix.Ceci car les surfaces de production sont grignotées par les agrocarburants… alors que la demande<strong>en</strong> nourriture augm<strong>en</strong>te logiquem<strong>en</strong>t avec la hausse démographique.> Au niveau de 1973 ! En euro constant, lors du premier choc pétrolier de 1973, le prix du barilavait atteint 106 euros. Nous n’<strong>en</strong> sommes plus bi<strong>en</strong> loin… mais cela signifie que depuis 25 ans,nous payons notre pétrole moins cher que lors de premier pic.habitatDRDRRécupérateurs d’eau <strong>en</strong> boisLa plupart des récupérateurs d’eau de pluie sont<strong>en</strong> plastique, un produit bi<strong>en</strong> peu écologique. Lasociété O’Biozz propose un tonneau <strong>en</strong> pin douglasavec un cerclage inox, à partir de 1000 litres decont<strong>en</strong>ance. O’biozz, Guy Marceau, Les Brettaz,Hirm<strong>en</strong>taz, 74470 Bellevaux, tél : 04 50 73 32 27,www.obiozz.com.NordKasa BioKasa bio est une jeune société quifait la promotion du bâtim<strong>en</strong>técologique et bioclimatique <strong>en</strong>ossature bois. Elle cherche à partirdu désir des futurs habitantspour concevoir une démarche globalevisant à limiter au maximuml’empreinte écologique du bâtim<strong>en</strong>t.Elle a lancé une lettreUne autre empreinte écologiqueque l’on peut recevoir sur simpledemande. Kasa bio, Zac duMoulin, Master Park,435, rue de Marquette,59118 Wambrechies, tél :03 20 94 45 09.AriègeConstruireet habiterautrem<strong>en</strong>tLes associations Ecorce etPhébus-Ariège organis<strong>en</strong>t du 8 au11 avril 2008 à Pamiers un stageConstruire et habiter autrem<strong>en</strong>tavec le 8, initiation à la conceptionbioclimatique et visite d’unemaison ; le 9, prés<strong>en</strong>tation desconcepts d’auto et éco-construction,visite d’une maison paille etossature bois ; le 10, les modes dechauffage et de maîtrise del’énergie, visite d’une maisonsolaire ; le 11, les matériaux deconstruction et l’isolation avectrois professionnels. Ce stage serade nouveau organisé du 1er au 4juillet et du 22 au 25 octobre2008. Du 21 au 24 avril 2008,Ecorce organise un stage <strong>en</strong>duitsterre crue à Festes et Saint-André, avec Dirk Eberhard etStéphanie Landreau, membres duréseau Eco-Bâtir.Les 14 mars, 13 juin et 7novembre 2008, ChantalRodriguez propose une journée deformation sur les <strong>en</strong>duits à lachaux à l’Ecomaison de Limoux.DREcorces, 26, chemin du Pyd’<strong>en</strong>-Bas,09100 Les Pujols,tél : 05 61 60 18 95.DordogneEcoc<strong>en</strong>treL’Ecoc<strong>en</strong>tre du Périgord organiseune formation ossature bois etremplissage du 8 au 15 mars2008 : remplissage paille (8 et9), terre (10 et 11), bois cordé(12 et 13), bois tressés et <strong>en</strong>duitchaux (14 et 15), chaque moduleest indép<strong>en</strong>dant. AssociationPégase Périgord, Ecoc<strong>en</strong>tre duPérigord, Froidefon, 24450Saint-Pierre-de-Frugie, tél : 0553 52 59 50, www.ecoc<strong>en</strong>tre.org.Ecoc<strong>en</strong>tre du Périgord.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20082 5


agri bioKokopellilourdem<strong>en</strong>t condamnéLe 30 janvier 2008, le jugem<strong>en</strong>t du procès lancé par les sem<strong>en</strong>cierscontre l’association Kokopelli a condamné celle-ci à un total de35 000 euros d’am<strong>en</strong>des et de dommages et intérêts pour v<strong>en</strong>tede “produits dangereux”. Les sem<strong>en</strong>ces anci<strong>en</strong>nes, utilisées depuis desmilliers d’années, mais qui n’ont pas fait l’objet d’un dépôt d’homologationauprès du registre europé<strong>en</strong> sont donc maint<strong>en</strong>ant considéréespar notre moderne justice comme “illégales et dangereuses”. Ce sontainsi 2500 variétés qui sont placées dans l’illégalité. Proposer à desjardiniers d’être autonomes <strong>en</strong> ayant des sem<strong>en</strong>ces qui permett<strong>en</strong>t derefaire des sem<strong>en</strong>ces est effectivem<strong>en</strong>t dangereux… pour le commercedes sem<strong>en</strong>ciers. Le coût d’une récidive étant prohibitif, l’associationKokopelli va sans doute se trouver dans l’obligation de mettre la grainesous la porte… <strong>en</strong> espérant que d’autres organis<strong>en</strong>t la révolte dessem<strong>en</strong>ces. Association Kokopelli, Oasis, 131, impasse des Palmiers,30100 Alès, tél : 04 66 30 64 91.Bois raméal fragm<strong>en</strong>té> Compte-r<strong>en</strong>du de colloque. Le bois raméal fragm<strong>en</strong>té, BRF, consisteà utiliser le broyat de petits bois frais d’élagage comme mode d’améliorationdes sols. Un colloque sur son utilisation <strong>en</strong> agriculture s’estt<strong>en</strong>u à Lyon les 1er et 2 février 2007. Les actes <strong>en</strong> sont disponiblesauprès du Collectif BRF Rhône-Alpes, c/o B<strong>en</strong>oît Dodelin, 40, av<strong>en</strong>ueJean-Jaurès, 69007 Lyon, b<strong>en</strong>oit.dodelin@laposte.net.> Ile-de-France : Formation. Daniel Chollet, paysagiste, animateurd’Orsay nature, anime régulièrem<strong>en</strong>t des cours de jardinage naturel et<strong>en</strong> particulier sur l’usage du BRF. Prochains stages : 1er et 2 mars, 29et 30 mars 2008. Daniel Chollet, 3, rue du Pavillon-Bleu, 92350Plessis-Robinson, tél : 01 46 31 27 46 ou 06 13 28 81 81.> Maine-et-Loire : Observatoire des sols vivants. Alors que l’onassiste, avec l’agriculture int<strong>en</strong>sive, à un épuisem<strong>en</strong>t des sols, desméthodes alternatives comme le BRF, le compostage, l’agriculture biologique,la rotation des cultures… permett<strong>en</strong>t d’améliorer la fertilité dessols. Un projet d’Observatoire des sols vivants a pour objet de créer unoutil de comparaison <strong>en</strong>tre ces pratiques, d’accompagner le changem<strong>en</strong>tde comportem<strong>en</strong>t et de favoriser l’émerg<strong>en</strong>ce d’une agriculture durable.Observatoire des Sols Vivants c/o Jean-Marc Thuau, domaine de Danne,49500 Saint-Martin-du-Bois, tél : 06 09 39 36 10, jmthuau@free.fr.DupetyBruno GuilleminSuisseC<strong>en</strong>tred’agriculturebiodynamiqueLes biodynamistes suisses ontlancé <strong>en</strong> 1999 un projet pourlouer le c<strong>en</strong>tre de formation agricoledu pays et pour le transformer<strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre de formation à labiodynamie. Ce c<strong>en</strong>tre qui disposede 60 hectares de terrain, deserres importantes, d’une salle deLes graines “dangereuses” de Kokopelli.restauration pouvant accueillir120 personnes, d’une salle deréunion de 300 personnes, deseize salles de classe, et de 25petits bâtim<strong>en</strong>ts, se trouve à 15km de Berne. Un accord de locationa été trouvé avec le cantonde Berne, propriétaire. Le lieusert aussi d’accueil et de restaurantbiologique. Une partie desterres sert de conservatoire avecla culture de plus de 150 variétésde légumes et céréales anci<strong>en</strong>nesou rares. Bioschwand, CH 3110Münsing<strong>en</strong>, tél : 031 312 59 55,www.bioschwand.ch.SuèdeProgrammeambitieuxEn 2001, la Suède s’est fixé unobjectif de 20% des terres agricoles<strong>en</strong> bio. L’objectif a étéatteint <strong>en</strong> 2006… mais pour lamoitié, les surfaces ne sont pas<strong>en</strong>core certifiées, ce qui devraitêtre atteint <strong>en</strong> 2010. Le gouvernem<strong>en</strong>ta égalem<strong>en</strong>t fixé commeobjectif d’<strong>ici</strong> 2010 que la bioreprés<strong>en</strong>te 25% de la consommationdes institutions publiques.(Symbiose, mai 2007)LotGroupem<strong>en</strong>td’achatLe Poivron rouge est un groupem<strong>en</strong>td’achat de produits bio quicherche à favoriser le local et lesactions solidaires. Le groupem<strong>en</strong>td’achat permet de bénéf<strong>ici</strong>er deprix de gros, de limiter les déplacem<strong>en</strong>ts.Il propose une fois parsemaine des produits frais, unefois par mois des produits qui seconserv<strong>en</strong>t. Poivron rouge chezSimon Busser, Les Rouges,46220 Prayssac,tél : 06 83 92 84 73 (Myriam),www.basebio.com.Puy-de-DômeAgriculturebiologiqueet changem<strong>en</strong>tclimatiqueEnita-Clermont et ABioDocorganis<strong>en</strong>t les 17 et 18 avril 2008à l’Enita-Clermont, à Lempdes, uncolloque sur ce sujet. Le méthane(CH 4 ) et le protoxyde d’azote(N 2 0) produits ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tdans le domaine agricole sontresponsables de 30% du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique. A ceci il faut ajouterla combustion classique (CO 2 )par le machinisme agricole… Lebut du colloque est d’étudier <strong>en</strong>quoi l’agriculture biologique peutaméliorer ce constat. L’occasiond’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les résultats de nombreusesétudes m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> Europeet ailleurs. Annabel Barthélemy,ENITA Clermont, Marmilhat,BP 35, 63370 Lempdes,tél : 04 73 98 13 29,www.abiodoc.com.DR2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


ogmE. MoralesManifestation devant le ministère de l’Agriculture.Moratoire sur les procès ?Etudessci<strong>en</strong>tifiquesdouteusesPour demander des autorisationsde culture <strong>en</strong> plein champ, lesfirmes sem<strong>en</strong>cières doiv<strong>en</strong>t fourniraux autorités différ<strong>en</strong>tes étudesc<strong>en</strong>sées montrer que les OGMsont sans danger. Le Crii-Gem,comité de recherche et d’informationindép<strong>en</strong>dante sur le géniegénétique, à la demande deGre<strong>en</strong>peace, s’est p<strong>en</strong>ché sur cesdossiers sci<strong>en</strong>tifiques. Refaisantcertains des tests prés<strong>en</strong>tés parMonsanto pour le maïs transgéniqueNK603 sur des souris, leCrii-Gem arrive à des résultatssignificativem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts queceux annoncés. Le Crii-Gem <strong>en</strong>conclut que les demandes d’autorisations’appui<strong>en</strong>t sur desméthodes d’évaluation au mieuxpas fiables, au pire inv<strong>en</strong>tées. Le14 juin 2007, Gre<strong>en</strong>peace atransmis les résultats de l’étudeaux autorités.Coexist<strong>en</strong>ceimpossibleE. MoralesAprès avoir obt<strong>en</strong>u un moratoire sur le maïs Mon810, les associations demand<strong>en</strong>t que soit reconnuel’utilité des faucheurs volontaires comme pionniers de la déf<strong>en</strong>se civile contre un produit aujourd’huireconnu comme dangereux. Elles demand<strong>en</strong>t donc non seulem<strong>en</strong>t une susp<strong>en</strong>sion des procès <strong>en</strong> cours,mais une amnistie pour les faucheurs condamnés.Les sci<strong>en</strong>tifiques s’oppos<strong>en</strong>t surles possibilités d’une coexit<strong>en</strong>cepossible <strong>en</strong>tre OGM et culturestraditionnelles. Mais quand on yregarde de près, ceux qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tqu’elle est possible sont le plussouv<strong>en</strong>t financés par des industriels,les autres sont soit indép<strong>en</strong>dants,soit <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec des associationscomme Gre<strong>en</strong>peace. Cesderniers rappell<strong>en</strong>t qu’au départMonsanto annonçait qu’une distancede 1,50 mètre était suffisantepour éviter la contamination,alors que maint<strong>en</strong>ant onconstate que 300 mètres n’empêch<strong>en</strong>tpas les poll<strong>en</strong>s de migrer.Certains estim<strong>en</strong>t que la distanc<strong>en</strong>’a qu’un effet sur le temps decontamination mais ne l’empêcherajamais : le v<strong>en</strong>t peut porter despoll<strong>en</strong>s sur des kilomètres.Pas de libreaccès auxdocum<strong>en</strong>tsLa FNAB, Fédération nationalede l’agriculture biologique,s’appuyant sur une directiveeuropé<strong>en</strong>ne, avait <strong>en</strong>gagé unrecours auprès de la Cada,Commission d’accès aux docum<strong>en</strong>tsadministratifs, pour obt<strong>en</strong>irla localisation précise des parcellesOGM. La Cada a refusé,prétextant le risque “d’atteinteà la sécurité publique et à la sécuritédes personnes”. Autant direque les faucheurs sont dangereux,pas les OGM.Deuxpoids, deuxmesures?La Fnab, Fédération nationale del’agriculture biologique s’étonnedans un communiqué du 12 janvier2008 que le gouvernem<strong>en</strong>tait trouvé 45 millions d’euros àinvestir dans la recherche pour lesbiotechnologies alors que pas unc<strong>en</strong>time n’a été trouvé pour lemom<strong>en</strong>t pour financer le plande développem<strong>en</strong>t de l’agriculturebiologique annoncé le 27 octobre2007, <strong>en</strong> clôture du Gr<strong>en</strong>ellede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Débateuropé<strong>en</strong> ?Les associations qui ont part<strong>ici</strong>péau Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdemand<strong>en</strong>t au gouvernem<strong>en</strong>t deprofiter de la présid<strong>en</strong>ce françaisede l’Europe au deuxième semestre2008 pour revoir les règles d’autorisationdes OGM. Les associationsestim<strong>en</strong>t que la Francebénéf<strong>ici</strong>erait dès le départ du souti<strong>en</strong>de plusieurs pays :Allemagne, Autriche, Italie,Pologne, Hongrie, Grèce, qui,comme la France, ont aussi faitjouer la clause de précautionpour interdire les OGM surleur territoire.BretagneLa régioncontreles OGMAfin d’inciter les éleveurs bretonsà ne pas utiliser de sojad’importation OGM, la régiona mis <strong>en</strong> place une filièrespécifique qui garantit l’abs<strong>en</strong>ced’OGM dans l’alim<strong>en</strong>tationanimale, seule destination desOGM actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France.La région a ouvert un siteinternet (www.consommersansogm<strong>en</strong>bretagne.org)où sont prés<strong>en</strong>tésles producteurs qui ont adhéréà cette filière. On y trouve ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t…des producteurs bio.Inra et biotechnologiesInra, Institut national de la recherche agronomique, le plusgros institut de recherche <strong>en</strong> France, avec un statut mixteL’ public-privé, compte aujourd’hui 9000 chercheurs. Interrogéepar Thierry Jaccaud, rédacteur <strong>en</strong> chef de L’Ecologiste lors de laprés<strong>en</strong>tation de ses vœux, sur le nombre de chercheurs qui travaill<strong>en</strong>tsur la question de la bio,Marion Guillou, la directric<strong>en</strong>’a pas su répondretout de suite. Elle a<strong>en</strong>suite écrit pour préciserqu’il y <strong>en</strong> avait <strong>en</strong>viron110… soit 1,2%. Quantà la question de savoircombi<strong>en</strong> travaill<strong>en</strong>t pourles OGM et la brevetabilitédu vivant, la réponseest “presque tous”.Comm<strong>en</strong>t alors croire quele gouvernem<strong>en</strong>t veut voircroître l’agriculturebiologique et bloquerles cultures OGM ?L’Ecologiste a lancé unepétition pour demanderde remédier à cela :www.ogm-jedisnon.org.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20082 7


énergiesArd<strong>en</strong>nesTechn<strong>ici</strong><strong>en</strong>de l’éoli<strong>en</strong>Après une formation des <strong>en</strong>seignants<strong>en</strong> Allemagne, le lycéeFrançois-Bazin de Charleville-Mézières propose depuis cetteannée la première formation BTSmaint<strong>en</strong>ance éoli<strong>en</strong> qui accueilleses six premiers étudiants. Le proviseurdu lycée estime que lebesoin <strong>en</strong> techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s de maint<strong>en</strong>ancepour l’éoli<strong>en</strong> sera de 300 à400 par an dans les années àv<strong>en</strong>ir. Les six premiers étudiantsont déjà l’assurance d’un emploi àla sortie du BTS.Pyrénées-Ori<strong>en</strong>talesLe retourde la THTLors du sommet franco-espagnoldu 10 janvier 2008, il a été indiquéque le tracé définitif d’un<strong>en</strong>ouvelle ligne THT <strong>en</strong>tre laFrance et l’Espagne devrait êtreadopté avant le 30 juin 2008. Ilse dit du côté espagnol que laligne pourrait suivre le nouveautracé du TGV avec un <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>tde la ligne pour le passagedu col du Perthus (où passe déjàl’autoroute <strong>en</strong> surface et le TGV<strong>en</strong> tunnel. A noter qu’initialem<strong>en</strong>tle projet de ligne THT était <strong>en</strong>visagépour v<strong>en</strong>dre de l’électr<strong>ici</strong>téde la France vers l’Espagne, ceque plus ri<strong>en</strong> ne justifie aujourd’hui,l’Espagne ayant fortem<strong>en</strong>tdéveloppé ses éoli<strong>en</strong>nes.MarseilleFriche de laBelle de maisolaireLe conseil mun<strong>ici</strong>pal de Marseillea voté le 10 décembre 2007 lamise <strong>en</strong> place d’une c<strong>en</strong>tralesolaire photoélectrique sur le toitde la Friche de la Belle de mai,un imm<strong>en</strong>se bâtim<strong>en</strong>t accueillantde multiples activités culturelles.C’est directem<strong>en</strong>t EDF qui assurerala gestion de ces panneauxsolaires… dont le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tdevrait être excell<strong>en</strong>t, Marseilledisposant de 340 jours d’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>tpar an. Le conseilmun<strong>ici</strong>pal a annoncé vouloir ainsiéquiper une dizaine de bâtim<strong>en</strong>tsmun<strong>ici</strong>paux.AgrocarburantsMarche arrière ?Le 14 janvier 2008, dans une interview à la BBC, le commissaire à l’Environnem<strong>en</strong>t, Stavros Dimas,a déclaré que “le danger pour les forêts tropicales et le risque de hausse des prix de l’alim<strong>en</strong>tationavait été sous-estimé lorsque l’Union europé<strong>en</strong>ne avait fixé l’an dernier un objectif de 10% pour lesbiocarburants dans les transports à l’horizon 2020 afin de diminuer les gaz à effet de serre”. “La productionet le transport de biocarburants sur de longues distances impliqu<strong>en</strong>t une consommation d’énergie quifait planer des doutes sur cette énergie-miracle”. “Nous avons vu que les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux provoquéspar les biocarburants et aussi les problèmes sociaux sont plus importants que nous lecroyions, donc nous devons être très prud<strong>en</strong>ts”. Pour Stavros Dimas, il faut créer un systèmede certification pour les agrocarburants et interdire par exemple ceux qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t del’huile de palme, responsable de la déforestation <strong>en</strong> Indonésie.Le 18 janvier 2008, les Amis de la Terre ont r<strong>en</strong>du public un docum<strong>en</strong>t réalisé par leC<strong>en</strong>tre commun de recherche, l’organisme sci<strong>en</strong>tifique interne de la Commission europé<strong>en</strong>ne.Ce rapport prés<strong>en</strong>te une analyse sur les avantages et les inconvéni<strong>en</strong>ts des agrocarburants.Concernant les gaz à effet de serre, ce rapport conclut “qu’il n’y a aucune certitudeque le recours aux agrocarburants réduise les émissions de gaz à effet de serre” : notamm<strong>en</strong>t,le changem<strong>en</strong>t de vocation des terres utilisées (déforestation, drainage de tourbières,labourage de pâturage…) pourrait relâcher plus de gaz à effet de serre, toutcomme les processus de fabrication ou le transport. Les experts estim<strong>en</strong>t que vis-à-visde la sécurité d’approvisionnem<strong>en</strong>t, les agrocarburants ne pourront que rester marginauxcomparés aux besoins actuels de pétrole. Concernant la création d’emploi, l’étudeestime que les emplois créés dans les agrocarburants équilibreront seulem<strong>en</strong>t lesdéparts dans les secteurs touchés par une telle réori<strong>en</strong>tation. En conclusion, le rapportestime que les inconvéni<strong>en</strong>ts l’emport<strong>en</strong>t sur les avantages. Les experts conseill<strong>en</strong>tplutôt d’investir dans d’autres domaines si l’on veut vraim<strong>en</strong>t lutter contrele dérèglem<strong>en</strong>t climatique.Pour Christian Berdot des Amis de la Terre : « Même les experts de la Commissionreconnaiss<strong>en</strong>t que les agrocarburants n’apport<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>, ni pour lutter contre leschangem<strong>en</strong>ts climatiques, ni pour garantir la sécurité des approvisionnem<strong>en</strong>tsénergétiques et qu’<strong>en</strong> plus, ils vont coûter aux contribuables europé<strong>en</strong>s des sommesénormes. Cette directive a été dictée par les intérêts de quelques grands groupesindustriels. Il est temps que la Commission revoit sa copie, mette <strong>en</strong> place lesbases d’une économie europé<strong>en</strong>ne sobre <strong>en</strong> énergie et s’attaque réellem<strong>en</strong>tDRSavoieMaisondes énergiesaux causes des changem<strong>en</strong>ts climatiques ».Pour <strong>en</strong> savoir plus : Les Amis de la Terre, 2B, rue Jules Ferry, 93100 Montreuil,tél : 01 48 51 32 22 ou Christian Berdot, tél : 05 58 75 34 50.Au sein de la Maison des énergies,l’Asder, Association savoyardepour le développem<strong>en</strong>t desénergies r<strong>en</strong>ouvelables, proposediffér<strong>en</strong>tes activités : visite d’uneréhabilitation de trois logem<strong>en</strong>tsà Saint-Jean-de-Chevelu (15mars), réintroduire les plantessauvages dans sa cuisine (20mars), projection du film “Lesappr<strong>en</strong>tis sorciers” sur la privatisationd’EDF (3 avril), visite demaisons écoconstruites à Saint-Pierre-de-G<strong>en</strong>ebroz (19 avril),visite d’une maison basse énergieà Saint-Jeoire-Prieuré (26avril)… Asder, 562, av<strong>en</strong>uedu Grand-Ariétaz, BP 99499,73094 Chambéry cedex 9,tél : 04 79 85 88 50.Solaire> Australie : ville solaire. Cloncurry, commune de 4000 habitants, aunord de l’Australie, sera <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t autonome <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té et <strong>en</strong> chaleurd’<strong>ici</strong> 2009 grâce à la construction d’une c<strong>en</strong>trale solaire thermiquede 10 MW. 8000 miroirs chaufferont des rochers de graphite qui produirontde la vapeur d’eau pour faire tourner des alternateurs… L’inertiedes rochers permet de maint<strong>en</strong>ir la production la nuit.> Espagne : le soleil éclaire la nuit. En Catalogne, le gouvernem<strong>en</strong>toblige les compagnies d’électr<strong>ici</strong>té privées à racheter le courant d’originephotovoltaïque à cinq fois le prix du marché, afin d’aider au développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables. La commune de Sant-Fost-de-Camps<strong>en</strong>telles a compris l’intérêt de la chose. Pour améliorer son éclairagepublic, elle a investi dans la création d’une c<strong>en</strong>trale photoélectriquede 12 000 m2. Le courant produit <strong>en</strong> journée (900 000 kWh par an)est v<strong>en</strong>du au prix fort. La nuit, le courant est acheté au prix faible pouralim<strong>en</strong>ter l’éclairage public. En ne dép<strong>en</strong>sant pas plus qu’auparavant, lacommune a pû ainsi installer 1800 points lumineux supplém<strong>en</strong>taires,avec un réglage électronique modulant l’int<strong>en</strong>sité. Sur le long terme,la commune devrait faire des économies. Il s’agit de la deuxième plusgrosse installation photovoltaïque de Catalogne après le Forum, salle decongrès située dans Barcelone. (L’Indép<strong>en</strong>dant, 21 mars 2007)> Allemagne : reconversion d’une base militaire. Utilisant un anci<strong>en</strong>terrain militaire, à Brandis, près de Leipzig (Saxe), la compagnie Juwia obt<strong>en</strong>u l’autorisation de construire une c<strong>en</strong>trale photovoltaïque quid’<strong>ici</strong> décembre 2009 atteindra la taille de 400 000 m2 répartis sur220 hectares, pour une puissance totale de 40 MW. Cela <strong>en</strong> fera la plusgrande c<strong>en</strong>trale photoélectrique d’Allemagne.2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


énergiesNord-Pas-de-CalaisVirage énergieL’association Virage-Energie a vu le jour pour mettre <strong>en</strong> place un plande lutte contre l’effet de serre, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte dans la régionla nécessité de fermer la c<strong>en</strong>trale nucléaire de Gravelines. Fin janvier2008, l’association a r<strong>en</strong>du public son scénario. Premier constat : si l’ondivise par quatre les besoins <strong>en</strong> énergie comme souhaité au niveau national,<strong>en</strong> conservant le nucléaire, on ne divise les émissions de gaz à effet de serreque de 1,5 alors que si l’on opte résolum<strong>en</strong>t pour les énergies r<strong>en</strong>ouvelables,on divise les gaz à effet de serre par quatre !L’association préconise de miser sur la diversité des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,tant pour les besoins <strong>en</strong> chaleur que pour l’électr<strong>ici</strong>té.> Solaire : 2% de la surface régionale (soit quand même 248 km2 !)recouverte par des panneaux photovoltaïques produirait l’équival<strong>en</strong>t dela consommation électrique régionale. Le planVirage-énergie estime possible de recouvrir jusqu’à7% de la surface <strong>en</strong> utilisant les toits.> Eoli<strong>en</strong> : l’énergie éoli<strong>en</strong>ne devra se développerdans des parcs éoli<strong>en</strong>s terrestres mais aussi off-shore.Virage-Energie propose de viser 20% dela production électrique au Danemark.> Biogaz : issu de la méthanisation des déchets organiques, le pot<strong>en</strong>tieldu biogaz est énorme : il provi<strong>en</strong>drait des quatre millions d’habitants etdes déchets d’élevage et de l’industrie agroalim<strong>en</strong>taire. A noter que labiométhanisation contrairem<strong>en</strong>t aux agrocarburants restitue <strong>en</strong>suite au solla matière organique.> Le bois-énergie. Il y a un pot<strong>en</strong>tiel par la valorisation des déchets urbainset industriels. il faut par contre rester prud<strong>en</strong>t sur la mise <strong>en</strong> culture d’ess<strong>en</strong>cesénergétiques (même problèmes que les agrocarburants).Cette production d’énergie doit se développer <strong>en</strong> combinaison <strong>en</strong> déployantles réseaux de chaleur. Alim<strong>en</strong>té par une chaufferie collective, un réseau dechaleur interconnecte les bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre eux. Il est possible d’<strong>en</strong> installerà l’échelle d’une ville, au niveau d’un quartier, d’un hameau, d’un groupe debâtim<strong>en</strong>ts... L’industrie peut égalem<strong>en</strong>t se chauffer <strong>en</strong> étant moins vorace. Enremplaçant par exemple le coke de houille par du coke de bois, comme celaest pratiqué au Japon. En conclusion, Virage-Energie montre les avantagespour la région : écarter le danger d’un accid<strong>en</strong>t nucléaire, r<strong>en</strong>dre la régionplus autonome, moins dép<strong>en</strong>dante des sources d’énergielointaines, adaptée au défi climatique, sans limite deconsommation dans le temps, avec une bonne dynamique<strong>en</strong> emplois… Le docum<strong>en</strong>t (258 pages) peut êtretéléchargé <strong>en</strong> ligne.Virage-Energie, MRES, 23, rueGosselet, 59000 Lille, www.virage-<strong>en</strong>ergie-npdc.org.nucléaireP-E WeckMarche Londres-G<strong>en</strong>ève26 avril - 16 juillet 2008Pour l’anniversaire de l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl, un rassemblem<strong>en</strong>t est organiséà Battersea Park à Londres, le 26 avril 2008. Ce sera le lieu de départd’une marche de 1500 km qui à travers la Grande-Bretagne, la France etla Suisse, passera par de très nombreux sites nucléaires pour demander la sortiedu nucléaire civil et la fin de la fabrication des armes nucléaires. L’itinéraire prévoitle passage par Cherbourg (Manche), Fougères (Ille-et-Vilaine), Laval(May<strong>en</strong>ne), Angers (Maine-et-Loire), Tours (Indre-et-Loire), Blois (Loir-et-Cher),Orléans (Loiret), S<strong>en</strong>s (Yonne), Troyes (Aube), Bure (Haute-Marne), Dijon (Côted’Or),Pont-de-la-Chaux (Jura), G<strong>en</strong>ève (Suisse).Pour informations complém<strong>en</strong>taires (<strong>en</strong> tant que hôtes ou év<strong>en</strong>tuels marcheurs),contactez :> Marcus, marcus@footprintsforpeace.net (<strong>en</strong> anglais)> Jocelyn, jocelyn.peyret@sortirdunucleaire.fr 04 79 36 13 19 (pour hôtes)> André, andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr 04 71 76 36 40 (pour marcheurs).IndeAustraliecontre FranceLe 15 janvier 2008, le gouvernem<strong>en</strong>taustrali<strong>en</strong> a indiqué au gouvernem<strong>en</strong>tindi<strong>en</strong> qu’il refusait delui livrer de l’uranium pour sesréacteurs nucléaires, l’Ind<strong>en</strong>’ayant pas signé le traité de nonproliférationnucléaire.L’Australie estime avec justesseque les réacteurs “civils” permett<strong>en</strong>tde produire la matière premièrepour le développem<strong>en</strong>t debombes nucléaires. L’Inde a heureusem<strong>en</strong>ttrouvé un autre fournisseur: la France de Sarkozy quilui fournira de l’uranium acheté àvil prix au Niger.Vérité surles coûts ?> Du côté de Bouygues.L’Elysée pousse à la privatisationd’Areva… et Martin Bouygues,proche de Sarkozy, espère bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>emporter un bon morceau. Maiscelui-ci reste prud<strong>en</strong>t <strong>en</strong> affaires :fin décembre 2007, il a demandéune <strong>en</strong>quête interne pourconnaître les coûts des pénalitésprévisibles pour les retard duchantier de l’EPR <strong>en</strong> Finlande etpour le surcoût des deux c<strong>en</strong>tralesv<strong>en</strong>dues à la Chine. D’<strong>ici</strong> à ce qu’ildécouvre, comme de nombreuxfinanciers, que le nucléaire n’estpas r<strong>en</strong>table sans part<strong>ici</strong>pation del’Etat… (L’Express, 3 janvier2008)> Du côté d’EDF. Fin décembre2007, EDF a demandé à sonactionnaire principal, l’Etat, l’autorisationd’augm<strong>en</strong>ter les tarifsdestinés aux industriels de 25%<strong>en</strong> trois ans. Pourquoi cette soudainehausse ? Pour aller vers leprix réel du marché selon EDFqui ajoute qu’elle souhaite ainsiarriver à un prix correspondantau prix du futur kWh nucléairequi sortira de l’EPR (estimé parEDF à 46 euros par mégawattheure).L’Etat a refusé cettehausse l’estimant “su<strong>ici</strong>daire”pour le milieu industriel (380 000<strong>en</strong>treprises aurai<strong>en</strong>t été concernées),demandant à EDF de couvrirses frais par d’autres moy<strong>en</strong>s.Suggérons à EDF de regarder ducôté des économies d’électr<strong>ici</strong>té etdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20082 9


Europe> Av<strong>en</strong>ir du traité d’Euratom ?Le traité d’Euratom a cinquanteans. Début février 2007, une commissiond’experts a fait un rapportau Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> pourdiscuter de l’av<strong>en</strong>ir de ce traité.Le rapport note que l’article 1n’est plus d’actualité : il propose“l’établissem<strong>en</strong>t et la croissancerapide des industries nucléaires”alors que le nucléaire déclinedans l’Union europé<strong>en</strong>ne.Gre<strong>en</strong>peace qui avait un représ<strong>en</strong>tantdans la commission a demandéque le Parlem<strong>en</strong>t statue surl’abandon de ce traité obsolète etanti-démocratique. Mais certainssoulign<strong>en</strong>t que cela faciliterait lecommerce dans ce domaine aurisque de la prolifération.> Pour diminuer le nucléaire.Un sondage réalisé dans l’<strong>en</strong>sembledes 27 Etats membres del’Union europé<strong>en</strong>ne (sur 26 000personnes) indique que 61 % desEuropé<strong>en</strong>s souhait<strong>en</strong>t une diminutionde la part du nucléaire dansla production d’électr<strong>ici</strong>té contre30 % qui souhait<strong>en</strong>t voir se développercette énergie et 9 % sansopinion. La France est dans lamoy<strong>en</strong>ne avec 59 % des Françaispour une baisse. Les plus opposésà l’énergie nucléaire sont lesGrecs (83%) devant lesAutrichi<strong>en</strong>s (78%) et lesChypriotes (76%)… trois paysqui n’ont pas de c<strong>en</strong>tralesnucléaires. 26 peuples sur 27 sontmajoritairem<strong>en</strong>t opposés aunucléaire : la Bulgarie est le seulpays où une faible majorité estfavorable au nucléaire (avec toutjuste 51 %). (Eurobaromètre,6 mars 2007)> Vingt ans d’incid<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>Europe. Le groupe des Verts auparlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a financé uneétude sur vingt ans de nucléaire<strong>en</strong> Europe. Concernant la France,on y appr<strong>en</strong>d que de sources off<strong>ici</strong>elles,il y a eu 10 786 incid<strong>en</strong>tsdéclarés (soit un toutes les16 heures !) dont 9111 de niveauzéro (sans incid<strong>en</strong>ce radioactive),1615 de niveau 1 (plus d’un parsemaine), 59 de niveau 2 et unseul de niveau 3 (à Gravelines, <strong>en</strong>août 1989). Au total, l’étude prés<strong>en</strong>te16 incid<strong>en</strong>ts qui aurai<strong>en</strong>t puévoluer <strong>en</strong> accid<strong>en</strong>t nucléairegrave dont, <strong>en</strong> Europe, des pertesde fluides refroidissant à Tihange1 (Belgique, 18 juin 1988),à Civaux 1 (près de Poitiers,12 mai 1998), un emballem<strong>en</strong>tde la réaction <strong>en</strong> chaîne àPhilippsburg (Allemagne, le12 août 2001), à Kozloduy-5(Bulgarie, 1 mars 2005), unedégradation du combustibleradioactif à Paks (Hongrie, <strong>en</strong>2003), un inc<strong>en</strong>die à Brunsbüttel(Allemagne, 14 décembre 2001),une panne générale électrique<strong>en</strong>traînant une perte de contrôledu réacteur à Forsmark(25 juillet 2006), une inondationaccid<strong>en</strong>telle du fait d’une valveouverte à Barseback-2 (Suède,le 18 juillet 1992), l’inondationdu site au Blayais-2 (France,27 décembre 1999).L’étude conclut qu’unnouveau Tchernobyl restemalheureusem<strong>en</strong>t possible.DéchetsPour avoir un perman<strong>en</strong>t, le Cedra, Collectif d’éradicationdes déchets radioactifs, cherche à se r<strong>en</strong>forcer <strong>en</strong>disposant d’un salarié qualifié sur la question. Ilcherche des personnes voulant bi<strong>en</strong> se mettre <strong>en</strong> virem<strong>en</strong>tautomatique (même modeste) pour financer ceposte. Cedra, BP 17, 52101 Saint-Dizier cedex, tél :03 25 04 91 41DRnucléaire3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008Areva,prix de l’irresponsabilitéAl’occasion de la t<strong>en</strong>ue du sommet des maîtres du monde à Davos,les ONG suisses, Déclaration de Berne et ProNatura organis<strong>en</strong>tdepuis plusieurs années la remise des Public eye awards, prix del’œil du public. Le grand prix revi<strong>en</strong>t cette année au groupe Areva, quiextrait de l’uranium au nord du Niger dans des conditions que les deuxONG jug<strong>en</strong>t “totalem<strong>en</strong>t scandaleuses”. Ainsi, les mineurs ne sont pasinformés des risques sanitaires qu’ils cour<strong>en</strong>t, alors que les analysesrévèl<strong>en</strong>t une contamination de l’air, de l’eau et du sol. AlmoustaphaAlhac<strong>en</strong>, présid<strong>en</strong>t de l’organisation nigéri<strong>en</strong>ne Aghirin’man, a ainsidénoncé des “décès suspects” chez les travailleurs d’Areva. A noterqu’Areva reçoit égalem<strong>en</strong>t le prix du public. Plus de la moitié des12 000 internautes ayant pris part au vote lui ont aussi décernéle titre peu <strong>en</strong>vié de société la plus irresponsable.Daneel ArianthoAction de sabotage sur le site virtuel d’Areva prés<strong>en</strong>t sur “second life” (internet).IterManqueà investirLes Etats-Unis d’Amérique ontannoncé le 17 janvier 2008 que lebudget de la recherche du pays neprévoyait pas le financem<strong>en</strong>t pourle réacteur Iter qui doit êtreconstruit à Cadarache. La part<strong>ici</strong>pationinitialem<strong>en</strong>t prévue pour2008 était de 160 millions dedollars soit 9% du budget global.Epinal4500 personnesirradiéesEntre 1989 et 2000, 4500 personnesayant suivi des radiothérapiescontre le cancer ont reçu desdoses trop importantes de radioactivitéà l’hôpital d’Epinal, dansles Vosges. Ce n’est que progressivem<strong>en</strong>tque l’on a mesuré l’ampleurde la crise due semble-t-il àune erreur de réglage de l’appareildont la notice, <strong>en</strong> anglais, n’apas été correctem<strong>en</strong>t interprétée.Le surdosage n’aurait pas excédé7% pour la plupart… Pour 24cas où le surdosage a dépassé les20%, les complications ont étégraves — cinq sont morts. 63plaintes ont été déposées contrel’établissem<strong>en</strong>t début septembre2007.LotSortir dunucléaire etdécroissanceLe groupe Sortir du nucléaire duLot organise le 19 avril, à 10 h,une distribution de pastilles d’iodesur le marché de Figeac ; puisde 14 h à 18 h, une r<strong>en</strong>contre àla salle Balène de Figeac, avecà 14 h, une confér<strong>en</strong>ce sur lesrisques du nucléaire avec CyrilGiraud de la CRII-Rad ; à 16 h :projection du film “Simpl<strong>ici</strong>tévolontaire et décroissance” deJean-Claude Decourt suivi d’undébat avec Bertrand Bozec, colporteurde décroissance. La journéese poursuivra par un repasbio et une soirée musicale. Sortirdu nucléaire Lot, Lafargue,46170 Sainte-Alauzie, tél : 0565 22 91 11 ou 06 09 71 64 03.


nord-sudOxfamComm<strong>en</strong>t l’industriepharmaceutiquetue les pauvresSelon un rapport d’Oxfam, organisation de solidarité internationale,les douze plus grandes firmes pharmaceutiques n’ont aucuneapproche sociale de la question de la santé. Seuls les intéress<strong>en</strong>tles gains qu’elles peuv<strong>en</strong>t faire <strong>en</strong> v<strong>en</strong>dant des médicam<strong>en</strong>ts. Ceux-ciétant protégés par des brevets, cela leur permet de les v<strong>en</strong>dre cher… etd’attaquer les gouvernem<strong>en</strong>t des pays du Sud (Inde, Brésil) qui fabriqu<strong>en</strong>tdes médicam<strong>en</strong>ts génériques (sans marque) à des prix beaucoup plusfaibles. Oxfam note ainsi que le médicam<strong>en</strong>t de Sanofi-Avantis contreles maladies cardiovasculaires est v<strong>en</strong>du aux Philippines 60 fois plus cherque le médicam<strong>en</strong>t que la firme attaque pour copie et qui est fabriqué<strong>en</strong> Inde. Elle note que sur 163 nouvelles molécules mises sur le marché<strong>en</strong>tre 1999 et 2004, seulem<strong>en</strong>t trois sont trouvables dans les pays duSud. Le résultat de cette politique est que seuls les riches peuv<strong>en</strong>tbénéf<strong>ici</strong>er des médicam<strong>en</strong>ts:90% des produits pharmaceutiquessont consomméspar 15% de la populationmondiale. Oxfam appelle lesfirmes à “investir dans lavie” <strong>en</strong> cherchant àrépondre aux maladiessimples à soigner comme latuberculose ou la malaria…pour lesquelles la recherch<strong>en</strong>’est pas faite faute de“marché” suffisant pour lesfirmes. Oxfam France, Agir<strong>ici</strong>, 104, rue Oberkampf,Action d’Oxfam lors du sommet du G8 consacré à la santé,6 juin 2007.75011 Paris, tél : 01 56 9824 40, www.owfam.org.IndeFilmsur JanadeshLa marche des sans-terres <strong>en</strong>Inde qui a eu lieu à l’automne2007 a été l’occasion de réaliserun film montrant comm<strong>en</strong>t cettemarche s’inscrit dans la suite desactions de Gandhi et la pratiquede la non-viol<strong>en</strong>ce. Le film peutêtre demandé à : AssociationShanti, 37, rue de la Concorde,11000 Carcassonne, louiscamp@wanadoo.fr.Commerce équitablePrivilégierle local ?Les débats sur le commerce équitablefont évoluer la réflexion surle sujet. Après les délires desgrands réseaux pour <strong>en</strong>vahir lagrande distribution avec des produitsdu Sud, les structures sontde plus <strong>en</strong> plus nombreuses àpr<strong>en</strong>dre le contre-pied. En effet,si l’on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte le coûtécologique des transports… etleurs conséqu<strong>en</strong>ces sur tous, <strong>ici</strong>au Nord comme au Sud, il estévid<strong>en</strong>t qu’il faut favoriser aumaximum les circuits courtsde distribution. Des <strong>en</strong>treprisescomme Terralibra <strong>en</strong> Bretagneannonce ce qui pourrait être ladémarche cohér<strong>en</strong>te de demain :“sortir progressivem<strong>en</strong>t d’unelogique d’exportation, mêmeéquitable, et donc offrir desdébouchés à des producteurs etdes artisans plus proches de cheznous, avec qui nous <strong>en</strong>gageonsdes échanges équitables, unerelocalisation de l’économie etune maîtrise des coûts énergétiquesdes produits”. Les produitsdu Sud ne serai<strong>en</strong>t plus importésque quand ils ne sont pas disponiblesplus près… et <strong>en</strong> évitantsoigneusem<strong>en</strong>t l’avion destructeur.Mais alors quid de l’aideaux producteurs du Sud ?Plusieurs études ont récemm<strong>en</strong>tmontré que c’est la mise <strong>en</strong> placede coopératives (pour exporter)qui ont une influ<strong>en</strong>ce positive surle développem<strong>en</strong>t local, avantmême la valeur ajoutée par lev<strong>en</strong>te de cultures d’exportation.Il semble donc plus efficace d’inciterles g<strong>en</strong>s du Nord à agir chezeux pour ne plus piller le Sud quede chercher à favoriser des culturesd’exportation du Sud versle Nord, ce qui masque mal uneattitude proche du colonialisme.paixMoruroaNouvellecondamnationLe tribunal des Affaires de sécuritésociale de Tulle (Corrèze), ar<strong>en</strong>du le 8 janvier 2008, son délibérédans l’affaire opposant GillesDelamare-Oubron, qui a travaillésur le site nucléaire de Moruroa àses anci<strong>en</strong>s employeurs (Sotraplex,Doris, Sogretram). Le tribunal areconnu la “faute inexcusable” dela société Sotraplex. GillesDelamare-Oubron a été employépar Sotraflex du 16 juin 1986 au8 janvier 1997, comme scaphandrierpuis comme chef de chantier.Pour le Commissariat à l’énergieatomique de Moruroa, <strong>en</strong>tre 1988et 1996, il effectuait à Moruroades missions de deux mois et demipar an. Il disposait du statut depersonnel directem<strong>en</strong>t affecté auxtravaux sous rayonnem<strong>en</strong>ts ionisants.Guerre du GolfeVictimestabousD’anci<strong>en</strong>s militaires de la guerredu Golfe, <strong>en</strong> 1991, souffr<strong>en</strong>taujourd’hui de maladies diverses.Mais le sil<strong>en</strong>ce est total du côtéministère de la déf<strong>en</strong>se. Le candidatSarkozy avait promis dereconnaître ces maladies… maisdepuis ri<strong>en</strong>. Un des militaires,Frédéric Curtil, invalide aujourd’hui,a remis ses médailles ausous-préfet de Montbrison (Loire)le 25 janvier 2008. Un autre adécidé d’attaquer <strong>en</strong> justice lefabricant du Modafinil, une piluleanti-sommeil qui a été testée surles militaires sans autorisation demise sur le marché. L’associationdes victimes Avigolfe diffuse unDVD sur le sujet “La guerre radioactivesecrète” (15 €). Avigolfe,49, av<strong>en</strong>ue Bontemps, 95750Chars, tél : 06 85 20 06 99.BruxellesPour le blocage du siègede l’OtanLe 22 mars 2008, les groupes d’inspections citoy<strong>en</strong>nes flamandsBombspotting organis<strong>en</strong>t une action pour bloquer le siège del’Otan à Bruxelles. Cette action sera précédée de deux jours deformation à la désobéissance civile (20 et 21) et suivie du congrès del’IRG, Internationale des résistants à la guerre (23 et 24). Le blocagedevrait permettre de lancer des débats sur différ<strong>en</strong>ts sujets : laprés<strong>en</strong>ce illégale d’armes nucléaires dans les bases de l’Otan, l’<strong>en</strong>voide troupes dans des pays comme l’Irak, l’Afghanistan, la mise <strong>en</strong>place d’une déf<strong>en</strong>se europé<strong>en</strong>ne prévue par le traité constitutionnel…En France, un départ groupé à cette manifestation est organisé parl’Union pacifiste, BP 196, 75624 Paris cedex 13,tél : 01 45 86 08 75, www.unionpacifiste.org.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20083 1


politiqueAllemagnePrivatisation bloquée ?Après le contre-G8 de l’été 2007, les groupes Attac <strong>en</strong> Allemagneont décidé de lancer une grande campagne “Notre rail” contre laprivatisation <strong>en</strong>visagée de la Deutch Bahn, la SNCF allemande.L’affaire n’était pas évid<strong>en</strong>te car le gouvernem<strong>en</strong>t regroupe une coalitiondroite-gauche qui dispose des deux tiers des sièges au Parlem<strong>en</strong>t et auSénat. Attac a d’abord mis <strong>en</strong> place une large coalition où figur<strong>en</strong>t leBund (Amis de la Terre, très puissant dans le milieu <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal),des syndicats, l’<strong>en</strong>semble des partis à gauche du SPD au gouvernem<strong>en</strong>t.Les actions ont été ciblées sur le lobbying auprès des parlem<strong>en</strong>taires,des campagnes de pétitions et une répétition d’actions dans les garesavec banderoles et distribution de tracts. Plusieurs groupes locaux duSPD ont alors progressivem<strong>en</strong>t rejoint la campagne ainsi que des sectionsde syndicats t<strong>en</strong>us par les socialistes. A la veille du congrès duSPD, <strong>en</strong> octobre 2007, les jeunes du mouvem<strong>en</strong>t ont rejoint la campagnetout comme IGMetall, le syndicat allemand le plus représ<strong>en</strong>tatif.Ceci a décl<strong>en</strong>ché une division au sein des instances gouvernem<strong>en</strong>talesprovoquant un recul du gouvernem<strong>en</strong>t sur le dossier. Fin novembre 2007,le projet de privatisation semble abandonné par le gouvernem<strong>en</strong>t.Le début d’un retournem<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> Europe ?Robin WoodCollecte de signatures devant une gare allemande, octobre 2007.Traité europé<strong>en</strong>> Mémoire. “La souveraineté c’est le peuple. A chaque grandeétape de l’intégration europé<strong>en</strong>ne, il faut donc consulter le peuple,sinon nous nous couperons du peuple”.Déclaration de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie,le 9 mai 2004 lors d’un conseil national de l’UMP.> Déni de démocratie. Alors que son adoption nécessitait unemodification de la Constitution, à la veille de la réunion à Versaillesdes députes et sénateurs, les sondages indiquai<strong>en</strong>t que la majorité desFrançais (59 % selon CSA) souhaitai<strong>en</strong>t un nouveau référ<strong>en</strong>dum.Les “élus du peuple” n’<strong>en</strong> ont eu cure.> La “gauche” fait passer la ratification sans référ<strong>en</strong>dum. Il suffisaitque l’<strong>en</strong>semble des élus de gauche et huit députés de droite vot<strong>en</strong>tcontre la modification de la Constitution pour que le gouvernem<strong>en</strong>t soitobligé d’organiser un nouveau référ<strong>en</strong>dum. Le 4 février 2008, s’il y aeu 15 députés de droite pour voter contre, la “gauche” n’a malheureusem<strong>en</strong>tpas t<strong>en</strong>u ses promesses électorales : la modification a été largem<strong>en</strong>tadoptée avec 560 voix pour et 181 contre. Les socialistes ne sontplus des démocrates.> Manifestation pour un référ<strong>en</strong>dum. Un petit millier de personnesse sont rassemblées, le 4 février 2008, devant l’<strong>en</strong>trée du château deVersailles pour demander la t<strong>en</strong>ue d’un référ<strong>en</strong>dum. Jean-LucMélanchon (PS) et Nicole Borvo (PCF) étai<strong>en</strong>t dans la manifestation.Les deux élus ont rejoint les autres élus, <strong>en</strong> portant avec eux une pétitiondemandant un référ<strong>en</strong>dum, pétition signée par plus de 120 000personnes. A l’extérieur, des militants d’ATAC, du PCF, de la LCR, deLO, de Sud, de la Confédération paysanne, se sont <strong>en</strong>suite r<strong>en</strong>dus autribunal administratif de Versailles pour déposer une plainte contrele vote <strong>en</strong> cours au sein du château.3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008Ile-de-FranceMai 68,ce n’est qu’undébut…De nombreux groupes, éditeurs,compagnies de théâtre et militantsse sont réunis pour lancerun appel à poursuivre l’esprit demai, quarante ans après. Du 13au 24 mai à Paris et dans les<strong>en</strong>virons, de très nombreuses initiativesdevrai<strong>en</strong>t se dérouler avec<strong>en</strong> ouverture une r<strong>en</strong>contrele 13 mai à la Bourse du travailde Paris sur le thème “Rêve général”et une autre r<strong>en</strong>contre aumême <strong>en</strong>droit pour poursuivre“Car ce n’est qu’un début”. Un“Mai de la jeunesse” se ti<strong>en</strong>dra lesamedi 17 mai à l’UniversitéParis-8-Saint-D<strong>en</strong>is. Un “Mai deprolétaires” donnera la parole àd’anci<strong>en</strong>s des usines <strong>en</strong> lutte àl’époque. Un “Mai international”prés<strong>en</strong>tera la vague de révoltesdans le monde <strong>en</strong>tier (Nanterre,19 et 20 mars). Un “Mai des barricades”prés<strong>en</strong>tera les initiativesautogérées et les mouvem<strong>en</strong>tssociaux nés de Mai 68. Un “Maides murs” prés<strong>en</strong>tera expositions,films, lectures, théâtre, revues…Différ<strong>en</strong>ts colloques vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tcompléter cet important programmeque l’on peut retrouversur www.mai-68.org.Paris4e salon dulivre libertaireLa librairie Publico et les éditionsdu Monde libertaire organis<strong>en</strong>tles 31 mai et 1er juin 2008, àl’Espace d’animation des Blancs-Manteaux, 48, rue Vieille-du-Temple, le 4e salon du livre anarchiste.Entrée à prix libre.Publico, 145, rue Amelot, 75011Paris, tél : 01 48 05 34 08.


politiqueMarseilleRassemblem<strong>en</strong>t pour le TibetUn rassemblem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong> au peuple tibétain est organisé le samedi 8 mars 2008devant le palais de justice (place Monthyon), à Marseille. Deux jours avant le lancem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Inde d’une importante campagne de protestation contre la t<strong>en</strong>ue des jeuxOlympiques à Pékin. Différ<strong>en</strong>tes organisations de Tibétains <strong>en</strong> exil lanc<strong>en</strong>t un appel pourmettre <strong>en</strong> place des actions non-viol<strong>en</strong>tes sur la passage de la flamme olympique, à partirdu 10 mars, 49e anniversaire de l’<strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t du Tibet par la Chine. Une marche partirade Dharamsala, lieu du gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exil, <strong>en</strong> Inde, pour joindre la frontière chinoise.Des grèves de la faim pour appeler au boycott des jeux devrai<strong>en</strong>t être lancées à ce mom<strong>en</strong>t-là.Pour suivre le dossier : Alternative tibétaine, 38, rue Bauss<strong>en</strong>que, 13002 Marseille,tél : 06 87 57 67 85, www.alternative-tibetaine.org.DRGratuites : les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés et les offres d’emplois.Pour passer une annonce, joindre le bandeau d’expédition qui <strong>en</strong>toure la revue ou un chèquecorrespondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : soyez le plus concis possible. Au delàde 500 signes, nous nous réservons le droit de faire des coupes.annoncesEntraide■ Chantier part<strong>ici</strong>patif. Enduits terreet cloisons terre-paille, tadelak, dans villageécologique du lundi 7 avril audimanche 20 avril. Quelques jours, unesemaine ou les deux à votre conv<strong>en</strong>ance.Hébergem<strong>en</strong>t, nourriture, appr<strong>en</strong>tissagecontre quelques heures de travail parjour. Michel et Emmanuelle Philippo,05300 Eourres, tél : 04 92 49 65 93,s<strong>en</strong>setautonomie@free.fr.■ H, 60 ans, actif, alternatif, bricoleur,cherche logem<strong>en</strong>t contre services diverset variés esprit S!l<strong>en</strong>ce. PhilippeDussaussois, chemin du Château-d’Eau,30130 Carsan, tél : 06 79 04 88 10.Agir <strong>en</strong>semble■ Prof d’arts plastiques à mi-temps, jevis seule avec ma fillette à Montauban(82). J’ai un projet de reconversion dansl’audiovisuel. Je cherche à réaliser descourts-métrages avec des associationsdiverses sur le thème d’un mondemeilleur, pour proposer des solutionsayant plus de s<strong>en</strong>s et moins de souffrance.Je souhaite arriver à un long métraged’<strong>ici</strong> sept-huit ans. J’organise bi<strong>en</strong>tôtune réunion à Toulouse et cherche descontacts de personnes intéressées par ceprojet, de nouveaux amis. Je me s<strong>en</strong>sactuellem<strong>en</strong>t très seule et j’aimeraisaussi que mon projet m’aide à construireun nouveau projet de couple. Marie-Christine Cathala, 6, résid<strong>en</strong>ce Le Closdes Chênes, 980, chemin du Long,82000 Montauban, www.criscat.fr.■ Indre-et-Loire. Nous sommes troisécolos, non-viol<strong>en</strong>ts et décroissants quisouhait<strong>en</strong>t s’installer dans la région deChinon. On recherche nos futurs voisinspour partager autoconstruction, méchouis,verger, gâteaux, voiture, moutons,<strong>en</strong>traide et confitures… La listeétant à compléter selon les <strong>en</strong>vies dechacun ! Tél : 02 38 98 84 36.■ F 36 ans, cultivée, s<strong>en</strong>sibilité artistique,animant des ateliers de dansecontact,danse contemporaine, ayantl’expéri<strong>en</strong>ce de la vie <strong>en</strong> communauté(Arche de Lanza del Vasto), ferme, jardin,boulangerie <strong>en</strong> bio ; je cherche à merelier, rallier à 1,2, 4, d’autres personnesautour d’un projet commun. Lieu de vie,de ressources, d’activités diverses esprit“décroissance sout<strong>en</strong>able” sur les basesde la non-viol<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>traide, simpl<strong>ici</strong>téde vie, privilégiant le processus avant lerésultat “comm<strong>en</strong>t on pourrait s’ypr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>semble ?”. Je vous att<strong>en</strong>ds devive voix, tél : 02 47 66 79 68.■ Théâtre. Un auteur propose une piècesans droit pour les vingt premièresreprés<strong>en</strong>tations. Voir le site “les auteursde l’ombre” puis Thierry Richard.R<strong>en</strong>contres■ JH, 22 ans, naturel, sérieux, calme etcourageux, je suis à la recherche d’unejeune femme d’âge proche, même esprit,pour construire <strong>en</strong>semble une vie sainedans le respect de la nature. Dép. 43 +200 km autour. D<strong>en</strong>is Bruand, route dela Cascade, 43370 Solignac-sur-Loire.Réponse si honnête.■ Réf 355.01. Homme t<strong>en</strong>dre aimeraitpartager sa future vie de paysan avecfemme t<strong>en</strong>dre elle aussi. Au m<strong>en</strong>u, simpl<strong>ici</strong>téet écologie avec l’espoir d’êtreheureux <strong>ici</strong> et maint<strong>en</strong>ant. J’ai des<strong>en</strong>fants (petits) et quarante printemps.Les mômes sont les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us. Régionnord-ouest. futurpaysan@free.fr ou écrireà la revue qui transmettra.■ Réf. 355.02. Tu es libre, tu as <strong>en</strong>vied’une vie dans la nature, dans un lieuprotégé pour partager le printemps, puisl’été, partager nature, pain, fromage,légumes, conserves faites sur place, chaleurdu poêle, chaleur des échanges, respectmutuel, esprit Sil<strong>en</strong>ce. Je suis nonfumeur,presque végétari<strong>en</strong>, constructif,pas extrémiste. Ecrire à la revue quitransmettra.■ Magnétiseuse, blonde, la quarantaine,druidesse, cherche son druide, régionBourgoin-Jallieu (Isère) et <strong>en</strong>virons,tél : 06 79 14 10 65.Emploi■ SCOP Mercisoleil offre poste de techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>-ne<strong>en</strong> énergies r<strong>en</strong>ouvelables etécoconstruction. Après formation complém<strong>en</strong>taireinterne, vous serez installateur-trice<strong>en</strong> chauffage, plomberie,hydraulique, électr<strong>ici</strong>té, zinguerie, charp<strong>en</strong>te.Pour intégrer notre coopérativeouvrière de production et part<strong>ici</strong>per ànotre réseau d’ag<strong>en</strong>ces dans le grandsud, vous devez avoir un bon s<strong>en</strong>s pratiqueet ténacité, créativité et compét<strong>en</strong>ces,<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t social et initiativebi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues. Pr<strong>en</strong>dre r<strong>en</strong>dez-vous avecLinda B<strong>en</strong>hedfa, au 06 60 69 52 94,l.b<strong>en</strong>hedfa@mercisoleil.com ou <strong>en</strong>voyerCV à SCOP Mercisoleil, Oasis, 131,impasse des Palmiers, 30100 Alès.Recherche■ Lyon. Cherche local de stockage 8 m2ou plus, de préfér<strong>en</strong>ce à la Croix-Rousse,afin d’y stocker au moins 40 à 60 cartonsde livres. Le local devra être accessibleet bénéf<strong>ici</strong>er d’une températureambiante suffisante (+ de 10°) pour queles livres ne s’abîm<strong>en</strong>t pas. Esteban, éditionsLe p’tit gavroche, 19, rue Imbert-Colomès, 69001 Lyon, tél : 04 72 00 9298, ptitgavroche@gmail.com.■ S!l<strong>en</strong>ce mieux que Google ? Jecherche sans succès sur la toile un fournisseurde machine à laver qui chauffel’eau au gaz permettant de bouillir lelinge, la vieille machine des annéessoixante-dix s’étant définitivem<strong>en</strong>t misehors-service ! Mais tous les pixels et lesavoir virtuel d’Internet ne m’ont pasapporté solution à ce problème. Yaurait-il parmi les lecteurs de S!l<strong>en</strong>cedes personnes capables de me fournirdes pistes <strong>en</strong> la matière ? Pierre Kung,Capvath 47130 Baz<strong>en</strong>s. Tél : 05 53 6833 96, fax : 05 53 96 62 38 oupk-pv@orange.fr■ Contacts jusqu’<strong>en</strong> Inde ? Nous partons<strong>en</strong> juin pour rejoindre l’Inde à vélo<strong>en</strong> passant approximativem<strong>en</strong>t par laroute du Danube puis la route de la Soie.Nous serions heureux de recevoir desinfos et conseils de personnes ayant déjàemprunté ce chemin : adresses de lieuxalternatifs, écovillages, écolieux, fermesWwoof, associations, contacts, lieuxmagiques… Merci d’avance. Loïc etMarie Giorgi, 3, rue du Lion-d’Or,38260 La Côte-Saint-André,lavie2v<strong>en</strong>tnous@no-log.org.■ Association cherche un lieu pouraccueillir un stage de danse-contactimprovisation,une semaine à dix jours<strong>en</strong> juillet ou début août 2008. Cadreagréable, calme, bonne accessibilité(proximité d’une gare), de préfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>Bretagne (pas exclusif), dortoirs,chambres, camping pour 10 à 20 personnes,cuisine, sanitaires et surtout unesalle claire d’<strong>en</strong>viron 80 m2 avec un trèsbon plancher flottant. 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sociétéDRFichages> > > > >ADN et regroupem<strong>en</strong>t familial. La loi françaiseprét<strong>en</strong>d demander aux immigrés de prouver, par le recoursà l’ADN, leur li<strong>en</strong> de sang avant tout regroupem<strong>en</strong>t familial.Envisageons un peu que cette mesure soit prise dansun autre pays que la France et que nous souhaitions yaller. Que devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants d’un ménage recomposé ?En France, un <strong>en</strong>fant sur six ne vit pas avec ses deuxpar<strong>en</strong>ts biologiques.> Des puces humaines. Depuis 2005, aux Etats-Unis,la société Veriship propose aux hôpitaux une puce de lataille d’un grain de riz que l’on peut implanter sur lesmalades chroniques. En cas de malaise et de perte deconsci<strong>en</strong>ce, un lecteur permet par la puce d’obt<strong>en</strong>ir le nom du malade, le nom du médecin traitant et son histoiremédicale. Deux ans après, 300 pati<strong>en</strong>ts aurai<strong>en</strong>t ainsi accepté l’implantation d’une telle puce… dont onsait maint<strong>en</strong>ant qu’elle est cancérigène. Rappelons que l’on peut faire plus simple : avoir sur soi une feuille depapier portant ces indications.> Mouchards sur ordinateur. La loi d’ori<strong>en</strong>tation sur la sécurité <strong>en</strong>visage d’autoriser la mise <strong>en</strong> place delog<strong>ici</strong>els espions sur les ordinateurs des particuliers… dans le cadre de la lutte contre le crime organisé et lapédophilie. C’est exactem<strong>en</strong>t ainsi que l’on a justifié au départ les prélèvem<strong>en</strong>ts ADN ! Dans combi<strong>en</strong> detemps la loi sera-t-elle élargie aux militants ?“Au demeurant, uneécole, un lycée, c’esttrès facile à démolir !Ces établissem<strong>en</strong>tssont <strong>en</strong> effet bâtis <strong>en</strong>carton-pâte ! ce sontles constructionsemblématiques dela précarité. Comparezavec les blockhaus de laBanque de France ! Çac’est du costaud. Vouscompr<strong>en</strong>ez tout de suitela valeur de l’arg<strong>en</strong>t parrapport à la culture”.Rolland H<strong>en</strong>ault, Non,Ed. Libertaire, 2006.Pouvoird’achatLes Alternatifs ont fait le calculsuivant : depuis sa création,il y a vingt ans, le CAC40 estpassé de 1000 points à 5700points (au 31 décembre 2007),soit une multiplication par 5,7 dela valeur des actions. P<strong>en</strong>dantce temps, le salaire minimum estpassé de 4,24 € à 8,44 € soitseulem<strong>en</strong>t une multiplicationpar deux. Si l’on voulaitrétablir l’égalité, le salaireminimum devrait se situerà <strong>en</strong>viron 3300 €.Privatisationdes diplômesAprès le financem<strong>en</strong>t desuniversités par le privé, avecdes chaires au nom d’<strong>en</strong>treprises,le Royaume-Uni a franchi un<strong>en</strong>ouvelle étape <strong>en</strong> ce début 2008<strong>en</strong> autorisant pour la premièrefois trois firmes à délivrer ellesmêmesdes diplômes. Les nouvelles“écoles privées” ont pournom MacDo, Network Rail etFlybe. MacDo est autorisé a délivrerun diplôme équival<strong>en</strong>t aubaccalauréat “gestion du travail<strong>en</strong> équipes”, Network rail, quigère l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du réseau ferroviairepeut délivrer des diplômesallant jusqu’au doctorat <strong>en</strong> ingénierie.Flybe, une compagnieaéri<strong>en</strong>ne lowcost délivrera desdiplômes de stewards et d’hôtesseainsi que d’ingénieur <strong>en</strong> vol (cequi veut dire au passage que vousrisquez <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant l’avion detomber sur des pilotes <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>tissage,bon courage !). Avantagepour les firmes : cela permettra<strong>en</strong>core de baisser les prix car lesétudiants ne sont pas payés.Retraite tardive ?On nous annonce aujourd’hui qu’il faudra cotiser plus pourarriver à la retraite dans les années futures. Rappelonsqu’<strong>en</strong> 1993, l’augm<strong>en</strong>tation des cotisations avait déjà étéappliquée au secteur privé. En 1993, les salariés du privé partai<strong>en</strong>tà la retraite <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 57,5 ans. 15 après, ils part<strong>en</strong>t toujoursà la retraite exactem<strong>en</strong>t au même âge, mais simplem<strong>en</strong>t ils touch<strong>en</strong>tun peu moins. L’augm<strong>en</strong>tation des temps de cotisation nechange donc ri<strong>en</strong> au r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des générations mais permetde faire des économies dans le montant des retraites.Manifestation de la fonction publique, 20 novembre 2007.William Hamon3 4S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008DRPubl<strong>ici</strong>té> Interdiction dans le service public ? Alors qu’une pétition circulait à Radio-Francecontre l’ouverture de l’ant<strong>en</strong>ne à des publ<strong>ici</strong>tés de marque, le gouvernem<strong>en</strong>t a fait volte-faceannonçant début janvier 2008, son int<strong>en</strong>tion d’aller vers un service public sans publ<strong>ici</strong>té, ni àla télévision, ni à la radio. Une bonne nouvelle sans doute pour ceux qui n’aim<strong>en</strong>t pas la publ<strong>ici</strong>téet qui ne semble pas effrayer le milieu : les actions de TF1 ont immédiatem<strong>en</strong>t gagné10%. TF1 apparti<strong>en</strong>t à Martin Bouygues, parrain du fils de Sarkozy. C’est un hasard.> Bâches publ<strong>ici</strong>taires légales. Après être interv<strong>en</strong>u plusieurs fois <strong>en</strong> justice, les associationsont réussi à faire <strong>en</strong>lever des bâches publ<strong>ici</strong>taires géantes posées sur des monum<strong>en</strong>ts historiques<strong>en</strong> rénovation. Depuis le 1er octobre 2007, un décret a malheureusem<strong>en</strong>t légalisé ceg<strong>en</strong>re de pratique. Une réflexion est <strong>en</strong>gagée chez les Déboulonneurs pour déterminer un moded’action contre ces nouvelles publ<strong>ici</strong>tés.> Rou<strong>en</strong> : refus d’ADN. François Vaillant, rédacteur <strong>en</strong> chef d’Alternatives non-viol<strong>en</strong>tes, etmembre des Déboulonneurs de Rou<strong>en</strong>, a été convoqué le 23 janvier 2008 pour un prélèvem<strong>en</strong>tADN suite à sa condamnation symbolique à un euro pour avoir repeint publiquem<strong>en</strong>t un panneaupubl<strong>ici</strong>taire. Refus de répondre à la convocation de l’intéressé qui rappelle que la loi prévoyaitau départ de tels prélèvem<strong>en</strong>ts pour “les crimes, les abus sexuels, les actes de barbarieet de torture, les dégradations dangereuses”.


sans papiersPour la liberté de vivreLa multiplication des lois et des directives sur l’immigration ainsique les réc<strong>en</strong>tes rafles sont inquiétantes. L’état Français se déshonore,la démocratie est directem<strong>en</strong>t atteinte. Il est temps de réagir et de se mobiliser.Depuis quelques années déjà, nous assistonsà une int<strong>en</strong>sification de la répressionvis-à-vis des ressortissants étrangers, et àla remise <strong>en</strong> cause de leurs droits fondam<strong>en</strong>taux.Etrangers qui ne correspond<strong>en</strong>t pas aux critèresédictés par quelques individus infatués et arrogants.Ces derniers occup<strong>en</strong>t, malheureusem<strong>en</strong>t,les postes décisionnels.Depuis 2002, pas moins de quatre lois sur l’immigrationont été votées, complétées par la publicationde nombreux décrets, circulaires et décisionsadministratives. Cette multiplication desdirectives dans ce domaine, loin d’être le fruit duhasard, r<strong>en</strong>d la déf<strong>en</strong>se des immigrés <strong>en</strong> situationirrégulière plus diff<strong>ici</strong>le. Il faut se t<strong>en</strong>ir informépresque quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t des nouvelles dispositions.Ce qui pr<strong>en</strong>d du temps et limite le nombrede personnes pouvant réagir rapidem<strong>en</strong>t lorsqu’unesituation se prés<strong>en</strong>te.En 2003, des objectifs chiffrés de reconduite à lafrontière pour les personnes <strong>en</strong> situation irrégulièreont été mis <strong>en</strong> place (1). Le nombre dec<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion, où les conditions de vie sontprécaires et de plus <strong>en</strong> plus pénibles, de mêmeque leur capacité, ne cess<strong>en</strong>t d’augm<strong>en</strong>ter (de 786places <strong>en</strong> 2002 à plus de 1500 fin 2006) (2). En2006, une loi sur l’immigration choisie limite<strong>en</strong>core les conditions d’<strong>en</strong>trée et de régularisationdes immigrés ainsi que les modalités permettantle regroupem<strong>en</strong>t familial. Or, comme le souligneLaetitia Van Eeckhout, “durcir les conditions de vie<strong>en</strong> France des couples mixtes et des familles étrangères,c’est pr<strong>en</strong>dre le risque d’une remise <strong>en</strong> causedes droits fondam<strong>en</strong>taux” (3). Non seulem<strong>en</strong>t cetteloi restreint des êtres humains à une « chose productive» mais, comme la plupart des autres, ell<strong>en</strong>’aboutit qu’à une succession d’effets d’annonce.Des organisations d’aide aux immigrés constat<strong>en</strong>tavec amertume que le fossé ne cesse de s’accroître<strong>en</strong>tre d’une part les proclamations et d’autre partla réalité. Sans compter, là <strong>en</strong>core, que les nombreuxm<strong>en</strong>songes et les innombrables provocationsde l’Etat n’aid<strong>en</strong>t pas à apaiser la situation.Pour l’année 2008, le chiffre des personnes àexpulser a donc été fixé à 26 000 par le nouveauprésid<strong>en</strong>t français. Pour mémoire, le chiffre de25 000 expulsables ret<strong>en</strong>u pour 2007 n’a pas étéatteint, mais l’accélération des arrestations et desmesures de reconduites <strong>en</strong> fin d’année, faitcraindre le pire pour 2008. A quoi cela peut-ilrimer dans une nation qui se déclarait il y a <strong>en</strong>corepeu de temps, pays des droits de l’Homme ?En quoi un immigré pose-t-il des problèmes dansune quelconque société ? Comm<strong>en</strong>t un être> Au panier !Martine Vuaillat, 56 ans,six fois grand-mère, membredu Réseau éducation sansfrontières (RESF), r<strong>en</strong>dfréquemm<strong>en</strong>t visite aux <strong>en</strong>fantsdu C<strong>en</strong>tre de rét<strong>en</strong>tionadministrative de l’aéroportLyon-Saint-Exupéry. En juin2007, elle y a am<strong>en</strong>é un livrepour <strong>en</strong>fants : “Au panier”(de H<strong>en</strong>ri Meunier et NathalieChoux, éd. du Rouergue). Cepetit livre montre des pol<strong>ici</strong>ersinterv<strong>en</strong>ants dans un square etarrêtant tout ce qui n’a pas depapiers : un <strong>en</strong>fant, un chat, unoiseau… et surtout v<strong>en</strong>u de loinà l’Est, le Soleil. Le livre n’apas été apprécié et MartineVuaillat s’est vu demander d<strong>en</strong>e plus rev<strong>en</strong>ir. Depuis, DanielleGastugue, fondatrice desEditions du Rouergue, éditricede ce livre, <strong>en</strong>voie chaquesemaine des livres au C<strong>en</strong>tre derét<strong>en</strong>tion de Saint-Exupery.P-E Weck(1) D’après la Cimade, les objectifssont passé de 15000 <strong>en</strong> 2004 à 26000pour 2008.(2) Pour avoir une idée de ce qui sepasse dans les c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tions :rapport Cimade 2006 sur cimade.org,mais aussi l’article : “Ils dis<strong>en</strong>t quec’est un c<strong>en</strong>tre de rét<strong>en</strong>tion, maisc’est une prison” paru dans l’Envolé<strong>en</strong>° 19, mars 2007.(3) Le Monde, 11 avril 2006.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20083 5


sans papiers> Directive de la honteUne directive europé<strong>en</strong>ne<strong>en</strong>visage d’autoriserl’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t dans les c<strong>en</strong>tresde rét<strong>en</strong>tion à 18 mois ! EnFrance, cette durée est déjàpassée <strong>en</strong> 2003 de 12 à 32jours. Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, il s’agitde donner du temps auxadministrations pour traiterles demandes d’asiles ou deréfugiés politiques… Dans lesfaits, cela va permettre demultiplier les c<strong>en</strong>tres derét<strong>en</strong>tion, un joli nom pourcacher des prisons pourétrangers. Pour <strong>en</strong> savoirplus : voir la Cimade ouwww.directivedelahonte.org.à lireParolessans papiersCollectifEd. Delcourt2007 - 72 p. - 15 €Neuf auteurs de Bd traduis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>autant d’histoires les parcours desans-papiers. L’introduction faitepar José Muñoz, présid<strong>en</strong>t dufestival d’Angoulême 2008, rappelle<strong>en</strong> tant qu’Arg<strong>en</strong>tin, il estresté <strong>en</strong> Europe près de vingt anssans papiers. Une excell<strong>en</strong>te initiativepour démonter le discourssécuritaire actuel et montrerclairem<strong>en</strong>t que la France vitaujourd’hui sur les ruines desdroits humains. Un dossier dehuit pages <strong>en</strong> fin d’ouvrage rappellel’évolutiondramatique de lasituation depuisdix ans. Un livrepour ouvrir lestêtes avant deréouvrir les frontières.MB.(4) lefaso.net le 15 septembre 2007(5) Olivier Brachet, le Journal deForum réfugiés, octobre 2007.(6) Pour avoir un aperçu des faitsscandaleux se déroulant sur le territoirefrançais, se reporter aux sites ouaux adresses des organisations m<strong>en</strong>tionnées<strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ces.(7) Voir “Directive de la honte” cidessus.P-E WeckParrainages républicains à la mairie du 2e arrondissem<strong>en</strong>t de Paris.humain peut-il être réduit à un nombre ? Commele précise Mahorou Kanazoe, “Cela rappelle étrangem<strong>en</strong>td’autres temps où la traque des Noirs se faisait<strong>en</strong> s<strong>en</strong>s inverse, c’est-à-dire de l’Afrique versd’autres contin<strong>en</strong>ts” (4). Ces g<strong>en</strong>s-là n’ont-ils pasle droit de s’aimer, de voyager, de se cultiver, des’instruire ?Le malaise s’est accru depuis le printemps 2007,avec la création d’un ministère de l’Immigrationet de l’Id<strong>en</strong>tité nationale. Une nouvelle loi a étévotée à l’automne, qui, <strong>en</strong>tre autre, autorise lestests ADN. Cette focalisation sur cette problématiquea occulté les lacunes ou durcissem<strong>en</strong>tscont<strong>en</strong>us dans cette loi. Oubliés la réouverturedes frontières et le discours sur les échecs de lapolitique d’”immigration zéro”. Avec cet actelégislatif, “l’ori<strong>en</strong>tation est claire, il faut repartirsans tarder à la chasse aux fraudeurs du regroupem<strong>en</strong>tfamilial, aux abus de la procédure d’asile, auxétrangers <strong>en</strong> situation irrégulière, qui satur<strong>en</strong>t nosc<strong>en</strong>tres d’hébergem<strong>en</strong>ts d’urg<strong>en</strong>ce” (5).Ruses et châtim<strong>en</strong>tsDepuis peu on assiste aussi à la multiplicationrévoltante de rafles à la sortie des écoles, dans lesbus, à des arrestations à dom<strong>ici</strong>le, à de faussesconvocations dans des lieux publics permettantd’arrêter des individus, à des m<strong>en</strong>aces de sanctionspour les personnels des administrations oudes professionnels de santé (médecins) ou du secteursocial (assistantes sociales), refusant de collaborer,à la confiscation des <strong>en</strong>fants de sanspapiers(6).Un climat de terreur s’installe peu à peu.L’augm<strong>en</strong>tation des contrôles génère une peurtoujours croissante chez les personnes concernées.Au point qu’actuellem<strong>en</strong>t, la Cimade estparfois contrainte d’<strong>en</strong> accompagner certainesdans des administrations, pour prév<strong>en</strong>ir toutrisque d’arrestation, pour les aider dans leursdémarches légales, même les plus anodines. Sanscompter que ces reconduites représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t descoûts élevés pour la communauté, pour un résultatpeu efficace, les reconduits cherchant dès quepossible et par tous les moy<strong>en</strong>s à rev<strong>en</strong>ir. Selon lemagazine Capital, chaque expulsion coûterait<strong>en</strong>tre 10 000 et 15 000 €. Sommes payées par lecontribuable. Et la liste des faits honteux est loind’être exhaustive. Elle risque même de s’allonger<strong>en</strong>core. De nouvelles dispositions sont <strong>en</strong> effet <strong>en</strong>discussion au niveau de l’Europe, risquant fortd’aggraver <strong>en</strong>core les situations. A titre d’exemple,et <strong>en</strong> vue d’une harmonisation de l’<strong>en</strong>sembledes pays Europé<strong>en</strong>s, il est question de passer ladurée de rét<strong>en</strong>tion de 32 jours à 18 mois (7) etd’instaurer une interdiction de séjourner danstoute la zone Europe p<strong>en</strong>dant cinq ans pour lespersonnes r<strong>en</strong>voyées. Ce qui fait quand mêmebeaucoup pour quelqu’un dont le seul délit estd’être sans-papiers.3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


Des contrôles nauséabondsQuelle est cette société qui tolère ce g<strong>en</strong>re d’agissem<strong>en</strong>t? Il est atterrant, révoltant de constaterqu’elle évolue dans une telle direction. Comme leprécise si justem<strong>en</strong>t le MAN, (Mouvem<strong>en</strong>t pourune alternative non-viol<strong>en</strong>te) : “L’<strong>en</strong>semble desfondam<strong>en</strong>taux de liberté individuelle sur lesquels estbasée notre démocratie sont anéantis et foulés parces pratiques” (8).L’extrême-droite et la xénophobie sont-elles siimportantes, si répandues <strong>en</strong> France, pour justifierla mise <strong>en</strong> place de tels comportem<strong>en</strong>ts, levote de telles lois inhumaines et déshonorantes ?La nausée provoquée par ces accumulations defaits et de décisions n’est pas sans rappeler lesheures les plus sombres de notre histoire réc<strong>en</strong>te.Certes les expulsés ne vont pas dans des campsd’exterminations, mais pour nombre d’<strong>en</strong>tre eux,le retour dans leur pays prés<strong>en</strong>te un risque, si c<strong>en</strong>’est de mort, au moins d’emprisonnem<strong>en</strong>t, ou depersécution.En fait, ce sont les méthodes utilisées qui converg<strong>en</strong>t.Si on complète le tableau avec l’actuelle etdangereuse multiplication de la vidéosurveillance,du fichage, des puces électroniques et autressystèmes de contrôle, les libertés fondam<strong>en</strong>talessont m<strong>en</strong>acées de façon <strong>en</strong>core plus préoccupante.Elles s’ajout<strong>en</strong>t aux lois libert<strong>ici</strong>des évoquées<strong>ici</strong>.Face à ces comportem<strong>en</strong>ts, affirmons et rev<strong>en</strong>diquonssans crainte, que la première des libertésn’est pas la sécurité. “Dans une nation vraim<strong>en</strong>tManifeste des innombrablesToute personne qui aura, par aide directeou indirecte, facilité ou t<strong>en</strong>té de faciliter l’<strong>en</strong>trée,la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger<strong>en</strong> France sera punie d’un emprisonnem<strong>en</strong>tde cinq ans et d’une am<strong>en</strong>de de 30 000 €.Article L622-1 Code de l’<strong>en</strong>trée et du séjourdes étrangers et du droit d’asile.Je déclare comme des milliers d’autres personnesrésidant <strong>en</strong> France avoir sout<strong>en</strong>u, sout<strong>en</strong>ir actuellem<strong>en</strong>tet/ou être prêt à sout<strong>en</strong>ir un jeune majeur scolarisé, un<strong>en</strong>fant et sa famille, étrangers privés du droit au séjour,pour leur permettre de poursuivre leur vie <strong>en</strong> Francedans la dignité.Au nom de l’Humanité, je continuerai à aider despersonnes dites sans-papiers à faire face aux décisionsarbitraires et brutales qui bris<strong>en</strong>t leur av<strong>en</strong>ir et viol<strong>en</strong>tleurs droits fondam<strong>en</strong>taux.Je déclare refuser de me plier à des mesures indigneset inhumaines et agir ainsi, comme d’autres innombrablesl’ont fait <strong>en</strong> d’autres périodes de l’histoire, <strong>en</strong> accordavec les principes du droit international qui protèg<strong>en</strong>tles migrants, les droits de l’<strong>en</strong>fant et la vie privéeet familiale, comme avec les valeurs universellesde fraternité, d’égalité, de liberté et d’accueil dontse réclame notre République.Signature(s) et coordonnées complètes à r<strong>en</strong>voyer à :RESF c/o EDMP 8, impasse Crozatier, 75012 Paris.cultivée, personne n’a le droit de priver un hommede liberté de façon arbitraire” disait OleksanderKonysky. La liberté de se déplacer, de se loger, devivre où bon nous semble n’est pas négociable. Demême, il faut s’insurger contre la notion d’id<strong>en</strong>titénationale (idée dangereuse affichée par l’extrême-droite)qui ne correspond à ri<strong>en</strong> dans notresociété civilisée.“Avec ou sans papiers,de toute manière partoutc’est chez nous”RidanEffet boomerangMais le prés<strong>en</strong>t flux migratoire, il faut le rappeler,trouve son explication c<strong>en</strong>trale dans le pillage despays du Sud par ceux du Nord, qui s’efforc<strong>en</strong>t demaint<strong>en</strong>ir coûte que coûte leur niveau de vie. Or,comme le souligne Serge Latouche, parmid’autres, ce sont les pays du Nord qui ont besoindes ressources et des richesses naturelles se trouvantdans le Sud et non l’inverse. Ces pays duNord sont directem<strong>en</strong>t impliqués dans le mainti<strong>en</strong>des régimes politiques totalitaires, de la pauvretédans ces pays, et donc de l’attirance de lapopulation pour le « mirage » occid<strong>en</strong>tal.Ne pas se taireTout cela se passe dans une indiffér<strong>en</strong>ce à peuprès générale. A part l’histoire dramatique,durant l’été 2007, du petit Tchétchène sautant parune f<strong>en</strong>être pour échapper aux forces de l’ordre etquelques autres évènem<strong>en</strong>ts de ce g<strong>en</strong>re, peu d’informationsfiltr<strong>en</strong>t. Les vrais débats sont esquivés,les questions de fond pas abordées. Les raflescomme les autres actions ignominieuses sontmises <strong>en</strong> œuvre de manière sournoise, commesait si bi<strong>en</strong> le faire le gouvernem<strong>en</strong>t dans d’autresdomaines.Les citoy<strong>en</strong>s sont abreuvés des dernières frasquesde leur omniprésid<strong>en</strong>t, de faits divers, de la pluieet du beau temps. Mais ces agissem<strong>en</strong>ts indignesne font jamais la une dans les médias.Il faut donc absolum<strong>en</strong>t se t<strong>en</strong>ir au courant, tisserdes li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre celles et ceux qui refus<strong>en</strong>t cettetyrannie, <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> résistance, ne pas collaboreravec cet Etat qui, dans bi<strong>en</strong> des cas, outrepasse lesprincipes élém<strong>en</strong>taires du respect de la dignitéhumaine.Les partis politiques “humanistes” sembl<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>discrets sur la question ou alors ils sont eux aussimuselés, ou peut-être se réjouiss<strong>en</strong>t-ils de voir ladroite faire le sale boulot. Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, on> Amoureux au ban publicAu nom de la lutte contre lesmariages blancs et du contrôlede l’immigration familiale,reléguée au rang peu <strong>en</strong>viabled’”immigration subie”,le durcissem<strong>en</strong>t continu des loiset des pratiques administrativesproduit des situationsinadmissibles: multiplicationdes procédures d’opposition àmariage, difficultés pour obt<strong>en</strong>irla transcription des unionscélébrées à l’étranger,multiplication des refus de visasou de titres de séjours, éloignem<strong>en</strong>tsdes conjoints de français<strong>en</strong> situation irrégulière, <strong>en</strong>quêtesde police sur la communauté devie ne respectant pas les règlesélém<strong>en</strong>taires de déontologie,d’objectivité et de respectdes personnes auditionnées,non reconnaissance du droitau séjour des couples mixtesvivant hors mariage...Constitué de c<strong>en</strong>taines decouples mixtes, le collectif“Les Amoureux au ban public”milite contre la loi Hortefeuxsur l’immigration. Alors quela gauche a saisi, le 25 octobre2007, le Conseil constitutionnelsur l’<strong>en</strong>semble du texte,l’association a, de son côté,décidé de s’adresserdirectem<strong>en</strong>t aux Sages.Sur leur site, “Les Amoureux”publi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t desinformations juridiqueset des témoignages sur leurstracasseries quotidi<strong>en</strong>nes.■ http://placeauxdroits.net/amoureux/index.php■ amoureuxauban.net(8) Communiqué de presse du MANdu 2 novembre 2007.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20083 7


sans papiers> Plus personne n’est à l’abriMe Abdoulaye Coulibaly vit <strong>en</strong>France depuis 1962, date àlaquelle il s’est inscrit <strong>en</strong> droit.Il avait alors 25 ans. Depuis lafin de ses études, il est avocatà Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce. Il a passésa carrière à plaider la régularisationde c<strong>en</strong>taines d’étrangers.C’est à son tour d’être m<strong>en</strong>acéd’une expulsion.L’administration estimequ’Abdoulaye Coulibaly ne“justifie pas de sa prés<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> France pour chaque annéedepuis dix ans”. Or, desattestations de tous ses bâtonniersdepuis 1980, le bailde son cabinet r<strong>en</strong>ouvelé depuisdix-neuf ans, prouv<strong>en</strong>t qu’ilest <strong>en</strong> règle.“Je compr<strong>en</strong>ds l’émotion,dit la chef du bureau desétrangers à la préfecture, maison n’a qu’une règle et onl’applique à tous dela même façon”.Faire du chiffre dis<strong>en</strong>t-il.> Florimond Guimard relaxéCe professeur des écoles,militant RESF, a part<strong>ici</strong>péle 11 novembre 2006 à unemanifestation non-viol<strong>en</strong>teà l’aéroport de Marignane(Bouches-du-Rhône) contrel’expulsion d’un père et deses deux <strong>en</strong>fants scolarisés àMarseille. Il avait été inculpéde “viol<strong>en</strong>ce volontaire àag<strong>en</strong>t” et de “viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>réunion avec armes” pour avoirsuivi la voiture des pol<strong>ici</strong>ers quiemm<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t le père. Ceux-ciont essayé de le semer <strong>en</strong> vain.La viol<strong>en</strong>ce serait donc desuivre les pol<strong>ici</strong>ers, l’armeserait une voiture… Le tribunala prononcé la relaxele 21 décembre 2007.P-E WeckManifestation du Réseau Education sans Frontières, Paris, 2007.les <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d peu, comme s’ils n’étai<strong>en</strong>t pas scandalisés,comme s’ils n’avai<strong>en</strong>t pas de propositionsalternatives sérieuses à avancer. C’est donc auxcitoy<strong>en</strong>s de s’organiser. Même si la répressionconcerne des personnes sans véritables moy<strong>en</strong>sfinanciers ni capacité d’expression, une radicalisationet une recrudesc<strong>en</strong>ce de la viol<strong>en</strong>ce n’estpas à exclure. Pour l’éviter, seules des actionsnon-viol<strong>en</strong>tes sont à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre. La Cimade, leRéseau éducation sans frontières (RESF), leMAN, et d’autres <strong>en</strong>core sont déjà largem<strong>en</strong>t misà contribution (9). Ils font de leur mieux et il fautabsolum<strong>en</strong>t les sout<strong>en</strong>ir. Ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>tde façon remarquable pour l’intégration,l’accueil, la déf<strong>en</strong>se des étrangers. Mais il ne fautpas hésiter à créer d’autres structures devant l’ampleurde la tâche et des responsabilités qui incomb<strong>en</strong>tà chacun d’<strong>en</strong>tre nous.Dans un premier temps, il faut dénoncer ce durcissem<strong>en</strong>tde la société, sout<strong>en</strong>ir ceux qui s’oppos<strong>en</strong>t,physiquem<strong>en</strong>t parfois, aux arrestations, auxreconduites. Aider les personnes <strong>en</strong> difficulté àl’égard des autorités.(9) Cimade, 64, rue Clisson, 75013Paris, tél : 01 44 18 60 50,cimade.org. Man, 114, rue Vaugirard,75006 Paris, tél : 01 45 44 48 25,http://nonviol<strong>en</strong>ce.fr. Réseau éducationsans frontiere, resf, http://educationsansfrontiere.org.Resovigi, 9,rue Bouteille, 69001 Lyon,http://resovigi.org. Quotidi<strong>en</strong> dessans-papiers, site : quotidi<strong>en</strong>sanspapier.free.fr.Unis contre l’immigrationjetable (UCIJ), site : contreimmigrrationjetable.org.Ligue des droits del’homme, 138, rue Marcadet, 75018Paris, tél : 01 56 55 51 00, site : ldh-France.orgCela s’appelle une rafle !Le 25 octobre 2007, <strong>en</strong>tre la rue de la République et lecours Gambetta à Montpellier, des pol<strong>ici</strong>ers arrêt<strong>en</strong>t les bussystématiquem<strong>en</strong>t, contrôl<strong>en</strong>t certains passagers au faciès,font desc<strong>en</strong>dre, femmes, hommes, poussette, et embarqu<strong>en</strong>tceux jugés étrangers sans discussion et sans ménagem<strong>en</strong>t.Une femme qui pourtant avait des papiers et qui allait chercherses <strong>en</strong>fants à l’école sera ret<strong>en</strong>ue plus de trois heures...La CIMADE a pu pr<strong>en</strong>dre des photos. Elle a appelé le cabinetdu Préfet pour lui dire son émotion devant cette femme<strong>en</strong> pleurs qui a assisté à l’embarquem<strong>en</strong>t de son amie pourtant<strong>en</strong> règle.Cela porte un nom : une rafle. Tout simplem<strong>en</strong>t.Le terme est approprié. Et nous ne pouvons mêmeplus mettre de guillemets. Et nous ne confondons ri<strong>en</strong>...nous ne faisons pas <strong>ici</strong> de parallèle <strong>en</strong>tre 1942 et 2007.Les situations ne sont pas comparables. Les raflés ne sontpas <strong>en</strong>voyés vers l’ind<strong>ici</strong>ble. Ils dispos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core un peu,de recours d’un Etat de droit. Le pouvoir qui a donnéces consignes a été légitimem<strong>en</strong>t élu. Etc.De même que nous n’amalgamons pas, comme un premierréflexe, ce qui revi<strong>en</strong>t de la chasse systématique des étrangersqui a t<strong>en</strong>dance à ce développer : objectifs chiffrés d’expulsionsdonnés par le pouvoir à sa police, des pol<strong>ici</strong>ers forçantune porte au petit matin, ou <strong>en</strong>core desconvocations-pièges à la préfecture...Mais n’<strong>en</strong> déplaise à quiconque... ce à quoi nous avonsassisté... cela s’appelle une rafle !!!Cimade Montpellier.tél : 04 67 06 55 02.3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


Il faut aussi s’<strong>en</strong>gager dans de véritables actionsde désobéissance civile, devant conduire notamm<strong>en</strong>tà se mobiliser massivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas d’arrestation,à r<strong>en</strong>contrer des sans-papiers, pour mieuxles aider. Isolés, ils peuv<strong>en</strong>t faire l’objet d’expulsionsqui se déroul<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toute invisibilité ; dansle plus grand sil<strong>en</strong>ce, des drames se jou<strong>en</strong>t. Alorsque si les personnes visées sont connues desréseaux d’aide, des souti<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t se mettrerapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place, et l’agitation ainsi crééer<strong>en</strong>d la tâche des autorités plus délicate.D’autres idées serai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, de :> lancer des campagnes de refus, de protestations;> faire des actions spectaculaires ;> inonder les administrations de fax, de courriels;> signer le manifeste des innombrables (voir<strong>en</strong>cart);> alerter les citoy<strong>en</strong>s sur la remise <strong>en</strong> question dela notion même des droits de l’Homme <strong>en</strong> France;> déclarer que les étrangers sont une richessepour le pays.De même, l’idée de poursuivre les préfets <strong>en</strong> justicepourrait être <strong>en</strong>visagée. Après tout, ce sont euxqui sign<strong>en</strong>t les arrêtés d’expulsions. Même s’ils nefont qu’obéir aux ordres, ils sont responsables deleurs actes. Certains sont peut-être prêts à refuserde coopérer. Par le passé un préfet est dev<strong>en</strong>ucélèbre <strong>en</strong> refusant d’obéir aux ordres de Vichy !Désobéissance civile à LyonL’espoir est une d<strong>en</strong>rée suffisamm<strong>en</strong>t rare pour <strong>en</strong> savourerchaque gorgée... Dans son édition du 2 octobre 2007,l’hebdomadaire Lyon Capitale titre: “A Lyon, l’Eglisecache les sans-papiers”. Michel Durand, curé de l’égliseSaint-Polycarpe, explique qu’il loge illégalem<strong>en</strong>t desfamilles de sans-papiers dans sa cure depuis trois ans.Et qu’il assume publiquem<strong>en</strong>t son geste. Le Réseau éducationsans frontières (RESF) rev<strong>en</strong>dique à Lyon depuissa création un millier de familles “protégées” et ledouble de militants.La semaine suivante dans le même hebdo, NathaliePerrin-Gilbert, mairesse PS du 1er arrondissem<strong>en</strong>t deLyon, avoue avoir accueilli, p<strong>en</strong>dant trois semaines, danssa mairie, une famille de cinq <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> situation irrégulière,avec l’appui de son équipe mun<strong>ici</strong>pale. La semainesuivante, rebelote : le pédagogue Philippe Meirieu rev<strong>en</strong>diqueavoir inscrit des étudiant-e-s à l’IUFM de Lyontout <strong>en</strong> sachant qu’ils étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> situation irrégulière.Christiane Demontès, sénatrice PS, affirme sout<strong>en</strong>ir“les individus qui outrepass<strong>en</strong>t la loi par humanisme”.Azouz Begag (Modem), anci<strong>en</strong> ministre de l’Égalitédes chances, affirme à propos de Michel Durand : “Bi<strong>en</strong>sûr que je souti<strong>en</strong>s ! Ce prêtre ne protège pas des sanspapiers,mais beaucoup plus que cela : il protège lesvaleurs françaises. Il <strong>en</strong> faudrait des millions comme çaqui se lèv<strong>en</strong>t contre cette politique de barricades dresséesautour de l’id<strong>en</strong>tité nationale”. Pascale Bonniel-Challier(Verts) adjointe à la mairie de Lyon, resitue le débatlà où il nous intéresse particulièrem<strong>en</strong>t : “Sur certainssujets de société, la désobéissance civile est la seulefaçon de débloquer les m<strong>en</strong>talités et les lois”.Joël Rochat, présid<strong>en</strong>t de l’Eglise réformée, rappelle :“L’Eglise réformée avait déjà pris dans le passé despositions pas forcém<strong>en</strong>t politiquem<strong>en</strong>t correct,<strong>en</strong> hébergem<strong>en</strong>t des résistants algéri<strong>en</strong>s.”RESF Lyon : resflyon@aol.com ;tél : 06 81 51 81 44 ou 06 31 11 24 29.Démocratie <strong>en</strong> dangerLe sil<strong>en</strong>ce des uns, l’atonie des autres peuv<strong>en</strong>tam<strong>en</strong>er les autorités à durcir <strong>en</strong>core, si faire sepeut, la situation. Dans cette év<strong>en</strong>tualité, le pireest à craindre. Pourtant, dans ce domaine, lespolitiques passées et actuelles ont fait la preuvede leur incapacité à résoudre les problèmes.Hélas, avec l’aide de communicants bi<strong>en</strong> rodés, etla prét<strong>en</strong>due approbation d’une partie de la population,l’escalade vers un Etat <strong>en</strong>core plus répressif,n’est pas à exclure. Il ne faut pas oublier, <strong>en</strong>effet, que bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t les atteintes aux libertés etaux droits des personnes, comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t par toucherles plus démunis pour se généraliser <strong>en</strong>suiteà l’<strong>en</strong>semble de la population. Ne laissons doncplus les gouvernants agir impuném<strong>en</strong>t. Demandonsla suppression de certaines lois et exigeons,l’arrêt des expulsions, de la chasse aux sanspapiers,la fermeture des c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tionadministratifs, une véritable politique d’intégrationet de régularisation, l’instauration d’unedémocratie digne de ce nom, où chacun est respectéet libre de ses mouvem<strong>en</strong>ts.Michel Jarru ■> ProcèsLe 26 novembre 2007, a eu lieule procès de François Auguste,vice-présid<strong>en</strong>t communiste dela région Rhône-Alpes, pour“<strong>en</strong>trave à la circulation d’unaéronef afin de sout<strong>en</strong>ir despersonnes faisant l’objet d’unereconduite à la frontière”.Il avait protesté contre laprés<strong>en</strong>ce de sans-papiers dansun avion qu’il empruntait. Débutjanvier, il a été condamné à500 € avec sursis. L’élu soulignel’embarras du tribunal.à lireNo woman’s landRicardo Montserratet collectifEd. du Cerisier(B 7033 Cuesmes)2007 - 314 p. - 13,50 €A l’initiative de l’associationMiroir Vagabond, RicardoMontserrat a animé un atelierd’écriture avec une tr<strong>en</strong>taine dedemandeurs d’asile, originairesde vingt-six pays différ<strong>en</strong>ts.L’histoire démarre <strong>en</strong>Tchétchénie avec un att<strong>en</strong>tatcontre les troupes russesd’occupation. L’héroïne s’<strong>en</strong>fuitpour éviter les représailles. Ellerejoint d’abord Moscou pour<strong>en</strong>suite travailler et financer sonpassage à l’Ouest. Elle arriveraaprès moult péripéties <strong>en</strong>Belgique où elle se retrouveradans un c<strong>en</strong>tre de rét<strong>en</strong>tionavec de nombreux autresdemandeurs d’asile. Elle seheurtera alors au racisme,à l’administration, maisdécouvrira aussi des réseauxde solidarité. Le voyage <strong>en</strong>treMoscou et Anvers est assezdélirant, multipliant les situationslimites : on peut imaginerque chacun a voulu y mettredes anecdotes de son proprerécit. On se croirait dansun film de Tim Burton !L’arrivée <strong>en</strong> Belgique est plusréaliste, sans doute parce quetranscrite du vécu au quotidi<strong>en</strong>.Le résultat est un plaidoyerpour retrouver la confiance dansles récits de vie des sans-papierset arrêter d’imaginer que l’onfuit son pays pour le plaisirou pour <strong>en</strong>vahir l’Europe.Un travail ambitieuxet parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisé. FV.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20083 9


Matignon a annoncé “<strong>en</strong> comp<strong>en</strong>sation” un quadruplem<strong>en</strong>tdes budgets de recherche dans lesbiotechnologies : la porte ouverte à l’autorisationde nouveaux OGM ? La loi qui va être prés<strong>en</strong>téeau Sénat le 5 février 2008 et àl’Assemblée nationale après les élections mun<strong>ici</strong>palesprépare-t-elle aussi l’acceptation de nouveauxOGM ?Le quadruplem<strong>en</strong>t du budget de recherche dansles biotechnologies est une comp<strong>en</strong>sation auxpro-OGM et nous espérons qu’elle ne servira qu’àrépondre aux questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales,agraires et de santé que se pos<strong>en</strong>t les citoy<strong>en</strong>s, età répondre aux doutes et questions que la clausede sauvegarde soulève, et non pas à accompagnerune technologie que plus de 80% de citoy<strong>en</strong>s neveul<strong>en</strong>t voir ni dans leurs champs, ni dans leursassiettes.La loi : depuis 2006 le cadre n’a pas changé ; elleest proposée comme une loi de disséminationautorisée et concerne les OGM et pas seulem<strong>en</strong>tle maïs. La coexist<strong>en</strong>ce est impossible, Mr Borloocomme l’INRA, Institut national de rechercheagronomique, récemm<strong>en</strong>t, l’ont reconnu. Nousréclamons, comme dans le cadre des conclusionsdu Gr<strong>en</strong>elle, une loi qui garantisse “Le droit et laliberté de consommer et de cultiver sans OGM”.L’acceptation ou non de nouveaux OGM nedép<strong>en</strong>dra que de la responsabilité de nos parleogmRi<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core joué !Il semble que le dossier des OGM (Organismes génétiquem<strong>en</strong>t modifiés) évolue<strong>en</strong>fin suite au Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et à la grève de la faim des faucheursvolontaires. Entre effets d’annonce présid<strong>en</strong>tiels et réalité, qu’<strong>en</strong> est-il vraim<strong>en</strong>t ?L’avis d’Olivier Keller, paysan <strong>en</strong> Ardèche, responsable du dossier OGMà la Confédération Paysanne et membre des Faucheurs Volontaires.> 25 octobre 2007 :une promesse présid<strong>en</strong>tielleSarkozy déclaraitle 25 octobre 2007 :“La vérité est que nous avonsdes doutes sur l’intérêt actuel desOGM pest<strong>ici</strong>des ; la vérité estque nous avons des doutes sur lecontrôle de la dissémination desOGM ; la vérité est que nousavons des doutes sur les bénéficessanitaires et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tauxdes OGM. Je ne veux pas memettre <strong>en</strong> contradiction avecl’Union europé<strong>en</strong>ne. Mais je doisfaire des choix. Eh bi<strong>en</strong>, dansle respect du principe deprécaution, je souhaite que laculture commerciale des OGMpest<strong>ici</strong>des soit susp<strong>en</strong>due.”> 4 février 2008 :vers une loi pro-OGMComme on pouvait le craindre,le projet de loi prés<strong>en</strong>té etam<strong>en</strong>dé le 4 février 2008 parle Sénat prépare le terrain pourautoriser de nouvelles culturesOGM. Certains am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tssont proprem<strong>en</strong>t scandaleux :un producteur d’OGM qui pollueraitun voisin pourrait ledédommager <strong>en</strong> lui fournissantla même quantité <strong>en</strong> produitsnon-OGM… pas de condamnationdonc et surtout, on fourniraitpar exemple un maïschimique à une agriculteur bio.Un article de la loi prévoitun r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des am<strong>en</strong>des…pour les faucheurs, mais paspour les pollueurs.Sil<strong>en</strong>ce : Le jeûne <strong>en</strong>gagé à Paris au mois de janvier2008 et relayé un peu partout a permis d’obt<strong>en</strong>irle lancem<strong>en</strong>t de la clause de sauvegardecontre le maïs MON810. Celui-ci avait été semé<strong>en</strong> France sur plusieurs milliers d’hectares <strong>en</strong>2007, levant une vague de protestations liées auxrisques de dissémination irréversibles de cesessais génétiques dans la nature. Cette “clausede sauvegarde” nous garantit-elle que ce maïscommercial ne sera pas semé <strong>en</strong> France <strong>en</strong>2008 ? Quid des stocks de sem<strong>en</strong>ces OGM prés<strong>en</strong>tsdans les coopératives ? Risque-t-on dessemis “sauvages” ?Olivier Keller : Il est évid<strong>en</strong>t que les quinze grévistesde la faim, dont deux anci<strong>en</strong>s porte-parolesde la Confédération paysanne, et d’autres lieux derésistances <strong>en</strong> région, ont largem<strong>en</strong>t contribué àce que la clause de sauvegarde soit activée sur ladernière ligne droite. Sous réserve des réponsesque la société Monsanto pouvait apporter jusqu’àfin janvier aux interrogations qui permett<strong>en</strong>t dedécl<strong>en</strong>cher la clause de sauvegarde, et si celle-ciest rédigée, dans l’esprit des interrogations soulevéespar la Haute autorité provisoire, nousvivrons une année blanche, sans MON810…Aucune demande de moratoire sur un OGM n’aété refusée à ce jour au niveau de l’UnionEuropé<strong>en</strong>ne. Le stock des sem<strong>en</strong>ces est de la responsabilitédes sem<strong>en</strong>ciers et de l’Etat dans lamesure où ce dernier reconnaît le principe de précaution…Si quelques fous font des semis sauvages,sans cadre, sans loi, leur responsabilité serapleine et <strong>en</strong>tière.La France est le sixième pays à faire jouer cetteclause contre ce maïs. Peut-on espérer, comme ledemande la Fédération nationale de l’agriculturebiologique, que cela rouvre le dossier auniveau europé<strong>en</strong>… et que la France, qui va avoirla présid<strong>en</strong>ce au deuxième semestre 2008, peutappuyer dans le s<strong>en</strong>s d’un moratoire généralisé ?Depuis quelques années nous organisons unerésistance europé<strong>en</strong>ne et contribuons à des argum<strong>en</strong>tairesque nous partageons afin que demainl’Europe soit indemne d’OGM. Dans tout les cas,le MON810 fête ses 10 ans et doit être réévalué auprintemps au regard des nouvelles réglem<strong>en</strong>tations(2001/18). Dans le même temps, StavrosDimas, présid<strong>en</strong>t de la Commission Europé<strong>en</strong>ne,vi<strong>en</strong>t de se prononcer contre deux nouvellesdemandes d’autorisation de BT (OGM intégrantun pest<strong>ici</strong>de comme le MON810) avec les mêmesréserves qui nous permett<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher laclause de sauvegarde. Enfin, dans le cadre international,l’UE doit répondre à une plainte desUSA, du Canada et de l’Arg<strong>en</strong>tine, portée parl’OMC, Organisation mondiale du commerce,concernant des OGM. Suite aux dernières décisionsfrançaises, il semble évid<strong>en</strong>t que la présid<strong>en</strong>ceau deuxième semestre 2008 puisse contribuerà un moratoire généralisé concernant les BTet qui sait, concernant les OGM <strong>en</strong> général.4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


E.Moralesm<strong>en</strong>taires et des résistances que nous sauronsconsolider au niveau europé<strong>en</strong> et international.Pour la première fois dans cette histoire d’OGM,la problématique des systèmes agraires et apicolessembl<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due.Avec seize associations nationales, nous proposonsd’intégrer dans la loi différ<strong>en</strong>ts am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsdont deux marqueront les esprits :- Le seuil de contamination : Zéro, c’est zéro etnon pas 0,9 % (seuil d’étiquetage et non de contamination).- La responsabilité de tous les opérateurs de lafilière et pas seulem<strong>en</strong>t des paysans.Comm<strong>en</strong>t expliquer que l’on débloque cet arg<strong>en</strong>tpour les biotechnologies maint<strong>en</strong>ant… alors quedepuis le Gr<strong>en</strong>elle et les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> faveurde la bio, aucun financem<strong>en</strong>t n’a été trouvé pourcette dernière ? Uniquem<strong>en</strong>t pour rassurer lesLimagrain et dirigeants FNSEA ?Une partie de la réponse est dans la question, uneautre je l’ai faite ci-dessus, <strong>en</strong>fin posons-la auxintéressés qui sav<strong>en</strong>t faire du lobbying au seinmême de l’Etat.Olivier Keller.Quid des procès <strong>en</strong> cours des faucheurs et dessuites jud<strong>ici</strong>aires ? Peut-on plaider une amnistiedans la mesure où les faucheurs ont fait acte de“précaution” <strong>en</strong> amont de la clause de sauvegarde?Il faut noter l’indép<strong>en</strong>dance de la justice et del’Etat !Par trois fois, des procès ont été reconduits aprèsle Gr<strong>en</strong>elle. Une succession de procès nous att<strong>en</strong>dsans parler des convocations pour prélèvem<strong>en</strong>td’ADN.Maint<strong>en</strong>ant que la clause de sauvegarde est activée,il est évid<strong>en</strong>t que la reconnaissance desactions et des OGM mis <strong>en</strong> cause font que c’est durôle de notre syndicat, des associations, des éluset parlem<strong>en</strong>taires de demander une amnistie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.Quelles stratégies possibles pour les FaucheursVolontaires <strong>en</strong> 2008 ? Faut-il <strong>en</strong>visager decontrôler les semis de maïs pour s’assurer du respectdu lancem<strong>en</strong>t de la clause de sauvegarde ?Pour la Confédération Paysanne et les FaucheursVolontaires, dans un contexte ou les essais <strong>en</strong>plein champ ne sont pas remis <strong>en</strong> cause, il est évid<strong>en</strong>tqu’il y aura terrain d’expression car jusqu’àce jour les essais n’ont fait que pr<strong>en</strong>dre noschamps pour des paillasses de laboratoires oucomme terrains à des certificats de sem<strong>en</strong>ces.Si l’Etat et ses services (préfets, Direction régionalede l’agriculture et de la forêt, protection desvégétaux, Ministre de l’agriculture…) rempliss<strong>en</strong>tleurs fonctions au service des citoy<strong>en</strong>scomme ils aurai<strong>en</strong>t dû le faire, il n’y aura aucuneraison que nous interv<strong>en</strong>ions.Quelle stratégie au niveau international pour luttercontre les OGM espagnols ou les arrivées desoja OGM d’Amérique du Sud destiné à l’alim<strong>en</strong>tationanimale ?Au niveau international, le jugem<strong>en</strong>t de l’Erika <strong>en</strong>dit long sur les possibilités de recours et de responsabilitéscollectives <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales qu<strong>en</strong>ous pourrons utiliser. (1)De plus, des résistances exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> UnionEuropé<strong>en</strong>ne comme je l’ai signifié plus haut.Enfin le plus grand syndicat paysan mondial ViaCampesina, et quelques associations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesainsi que quelques Etats saurontconvaincre que le brevet sur le vivant est un diktatet les biotechnologies <strong>en</strong> plein champ unasservissem<strong>en</strong>t des citoy<strong>en</strong>s qui va à l’<strong>en</strong>contre del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Comme pour le soja au Canada, les paysans bio<strong>en</strong> Espagne ne peuv<strong>en</strong>t plus cultiver leur maïs etsont obligés de s’approvisionner <strong>en</strong> France. Dansle cadre de l’Union Europé<strong>en</strong>ne et de nos relationsnous contribuons a s<strong>en</strong>sibiliser les consommateurset paysans aux risques qu’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t cescultures.Dans le cadre de la loi nous réclamons l’étiquetagedes produits animaux nourris avec des OGM.En terme de souveraineté alim<strong>en</strong>taire nous réclamonsmoins de dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> protéines, <strong>en</strong>finnous accompagnons toutes les démarches d’autonomieterritoriale et de contrats avec des intrantssans OGM.Propos recueillis le 21 janvier 2008par Guillaume Gamblin et Michel Bernard ■à lireLe gènedu perce-neigeJacques BullotEd. du bout de la rue(92170 Vanves)2007 - 182 p. - 15 €Ce roman pol<strong>ici</strong>er efficace s’appuiesur l’histoire réelle du chercheurbritannique ArpadPusztai, mis sur la touche aprèsavoir révélé une augm<strong>en</strong>tationdes maladies chez des rats ayantmangé des pommes de terre surlesquelles a été implanté le gênedu perce-neige. Un jeune chercheurbrillant fait la mêmedécouverte dans un laboratoiredu c<strong>en</strong>tre de la France et vadécouvrir ce qu’il <strong>en</strong> coûte dechercher à faire publier ses résultats.En parallèle, un homme estretrouvé mort près du laboratoireavec de curieuses plaquesd’urticaires. Une écriture conciseet efficace qui nous permet aupassage de compr<strong>en</strong>dre un peumieux le monde des multinationalesde la transgénèse. Préfacepar José Bové. FV.(1) Voir brève page 16.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20084 1


traction animaleUne énergie écologiquesur quatre pattesP<strong>en</strong>dant plusieurs millénaires, l’humanité n’a pu se passer de la force de travailanimale. C’est avec les animaux qu’on transportait hommes et marchandises,qu’on cultivait les champs, et aussi, malheureusem<strong>en</strong>t, qu’on faisait la guerre.4 2> Quelques revuesEn francais :■ Sabots – Traditions& Animaux du TerroirEn kiosque ouwww.sabots-magazine.com,tél : 02 31 15 53 53.A signaler, son premierhors-série: « le débardageau cheval <strong>en</strong> France ».En anglais :■ Small Farmers JournalP.O.Box 1627 Sisters, OregonUSA 97759-1627www.smallfarmersjournal.com■ Rural Heritage281 Dean Ridge Ln. GainsboroTN 38562-5039www.ruralheritage.comEn allemand :■ Starke PferdeWeisser Weg 109D – 32657 Lemgo0049 5261 92 79 26www.starke-pferde.deeschroll@starke-pferde.deUn trimestriel très intéressantet <strong>en</strong>gagé, qui a su réunir lestrès nombreux utilisateurs etéleveurs allemands surtout,mais aussi suisses, autrichi<strong>en</strong>s...S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008Avec l’inv<strong>en</strong>tion de la force motrice àvapeur, et plus <strong>en</strong>core avec l’introductiondu moteur à explosion dans le mondeindustrialisé (<strong>en</strong> Europe, <strong>en</strong> Amérique du nord),les animaux de travail, ânes, mulets, bœufs etchevaux, fur<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t mis au rancardet, finalem<strong>en</strong>t, m<strong>en</strong>acés de disparition.C’est tout particulièrem<strong>en</strong>t le plan Marshall, parlequel les Etats-Unis décl<strong>en</strong>chèr<strong>en</strong>t l’industrialisationde l’agriculture <strong>en</strong> Europe de l’ouest, quieut un effet catastrophique sur les effectifs desanimaux de trait. Les hommes politiques et lescadres du monde agricole poussèr<strong>en</strong>t délibérém<strong>en</strong>tà la disparition de ces animaux, pour permettrecette révolution.Au début des années 1960, la survie de races dechevaux de trait qui avai<strong>en</strong>t fait leurs preuvesétait extrêmem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acée. Ces races ne pur<strong>en</strong>tcontinuer à vivre que grâce à la passion dequelques éleveurs, et, dans certains pays commela France, la Belgique et les Pays-Bas, grâce à unnouvel objectif d’élevage clairem<strong>en</strong>t affiché : laproduction de viande — cela conduisit au moinsà ce que, <strong>en</strong> France par exemple, on put conserverles neuf races indigènes de chevaux de trait.Mais cette ori<strong>en</strong>tation unique transforma lesraces, et beaucoup de leurs qualités faillir<strong>en</strong>t êtreperdues.Fort heureusem<strong>en</strong>t, le milieu connut <strong>en</strong> Europede l’ouest, vers le début des années 1980, uner<strong>en</strong>aissance graduelle. Certains, peut-être pluséclairés, sur<strong>en</strong>t reconnaître dans la force animaleun pot<strong>en</strong>tiel. C’est d’ailleurs à cette époque quel’on reprit des études techniques et des expéri<strong>en</strong>cesque dans l’élan du « progrès », tout lemonde, ou presque, avait mis de côté. Des associationsrégionales, nationales et internationalesse créèr<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>courager cette utilisation,pleine de s<strong>en</strong>s sur le plan écologique.La situation actuelleLa consci<strong>en</strong>ce liée à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t a nettem<strong>en</strong>taugm<strong>en</strong>té ces années dernières dans presque tousles Etats europé<strong>en</strong>s. Les changem<strong>en</strong>ts climatiquesqui s’esquiss<strong>en</strong>t, comme les effets négatifs d<strong>en</strong>otre système économique, y compris dans l’agriculture,ont s<strong>en</strong>sibilisé l’opinion. On cherchait eton cherche toujours des solutions pour conserverun <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t vivable et limiter les besoins<strong>en</strong> énergie. Pour cela, on a trouvé quelquefois debonnes solutions, mais aussi, souv<strong>en</strong>t, des solutionsaberrantes. Parmi celles-ci, les nuisibles, ontrouve l’énergie nucléaire et la production desagrocarburants (biodiesel et bioéthanol). Cettedernière offre un bilan énergétique négatif et prépareun désastre écologique. On détruit des forêtsprimaires. Puis ce sont des sols qui devrai<strong>en</strong>t servirà la production d’alim<strong>en</strong>ts qui sont dégradéspour la production des agrocarburants. L’emploimassif des <strong>en</strong>grais minéraux et des pest<strong>ici</strong>desnécessaires à ces cultures <strong>en</strong> alourdit <strong>en</strong>core, etfortem<strong>en</strong>t, l’écobilan. Non seulem<strong>en</strong>t on utilised’énormes quantités d’eau, mais il se dégage, àcause de l’emploi massif d’<strong>en</strong>grais, énormém<strong>en</strong>tde gaz dangereux comme le protoxyde d’azote,NO 2 .Au niveau mondial, les conséqu<strong>en</strong>ces socialespour les populations indigènes sont catastrophiques.Les prix des terrains agricoles et des fermagesconnaiss<strong>en</strong>t dans les pays concernés defaramineuses augm<strong>en</strong>tations. Déjà on revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>arrière sur les réformes agraires <strong>en</strong>tamées commesur celles qui étai<strong>en</strong>t prévues. Les populationscampagnardes du cru sont chassées souv<strong>en</strong>t brutalem<strong>en</strong>tou forcées de travailler comme desesclaves sur les plantations.Ici même, et dès maint<strong>en</strong>ant dans notre richeEurope, la culture <strong>en</strong> pleine expansion desplantes pour la production d’énergie provoqueaussi une énorme augm<strong>en</strong>tation des fermagesagricoles. Les effets négatifs de ces cultures serépercut<strong>en</strong>t déjà sur les productions alim<strong>en</strong>taires.L’homme moderne, celui qui p<strong>en</strong>se seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dim<strong>en</strong>sion économique (homo œconomicus!),recherche le plus souv<strong>en</strong>t les solutions techniquesde grande <strong>en</strong>vergure. Il s’<strong>en</strong>thousiasmequand les plus grandes ét<strong>en</strong>dues possible sonttravaillées avec les plus grands équipem<strong>en</strong>ts possibles.Dans tous les cas, il faut seulem<strong>en</strong>t utiliserles procédés hautem<strong>en</strong>t technologiques. Mêmedans les organisations de protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong>nes, on est étonné de voir appliquerla plupart du temps des solutions techniquesplus ou moins compliquées. A peine quelquesunsde nos distingués protecteurs de la nature <strong>en</strong>


Erhard Schroll/Starke PferdeSemoir moderne, conçu pour la traction animale.arriv<strong>en</strong>t à la solution la plus simple. Cette alternative,qui, certes, ne résoudra qu’une partie duproblème, mais qui tout au moins le réduira, c’estd’utiliser des chevaux et d’autres animaux pourtravailler.Le cheval de travailConsidérons tout d’abord les chevaux, dont nousallons prés<strong>en</strong>ter les avantages mais aussi lesinconvéni<strong>en</strong>ts de l’utilisation dans l’agriculture etla sylviculture.> puisque le cheval se nourrit seulem<strong>en</strong>t deplantes (une matière première r<strong>en</strong>ouvelable), ilest de l’énergie solaire métamorphosée <strong>en</strong> uncorps et quatre membres dotés de puissantsmuscles et t<strong>en</strong>dons ;> le cheval se reproduit lui-même contrairem<strong>en</strong>taux tracteurs et autres machines qui pour être produitset fonctionner, dévor<strong>en</strong>t de grandes quantitésd’énergies fossiles et de matières premières ;> le cheval n’émet aucun gaz nuisible excepté leCO 2 que produit chaque être vivant. Contrairem<strong>en</strong>taux ruminants, les équidés ne produis<strong>en</strong>tpratiquem<strong>en</strong>t pas de méthane ;> les excrém<strong>en</strong>ts du cheval — les crottins et l’urine— sont des <strong>en</strong>grais de valeur. Le tracteur neproduit que des gaz d’échappem<strong>en</strong>t et de dangereuseshuiles usées ;> le cheval ne provoque pas, contrairem<strong>en</strong>t auxtracteurs et aux grosses machines, de dégâts irréversiblesdu sol ; tout au plus des tassem<strong>en</strong>tsponctuels qui ne sont pas durables. Il faut noter<strong>ici</strong> que le tassem<strong>en</strong>t des couches profondes n’estpas seulem<strong>en</strong>t dû au poids des <strong>en</strong>gins mais surtoutau moteur à explosion, dont les vibrationsprovoqu<strong>en</strong>t l’asphyxie qui limite au maximum lesmicro-organismes nécessaires à la vie ;> les outils et machines tirés par les chevaux sontmodestem<strong>en</strong>t dim<strong>en</strong>sionnés, nécessit<strong>en</strong>t pourleur fabrication relativem<strong>en</strong>t peu de moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong>ressource et <strong>en</strong> énergie ;> les chevaux possèd<strong>en</strong>t dans les situationsextrêmes une réserve de force importante, quipeut être mobilisée dans un court délai. Ce quin’est pas possible pour un tracteur pour des raisonstechniques ;> les harnais des chevaux sont réalisés <strong>en</strong> cuir (dela peau de bœuf travaillée) ou dans d’autresmatières neutres pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, avec peude métal ;> à la fin de leur vie de labeur, les chevaux peuv<strong>en</strong>tproduire : de la viande, du cuir, des os (pourla colle ou les <strong>en</strong>grais) et des crins ;> une augm<strong>en</strong>tation de l’utilisation des chevauxde trait au travail aurait des effets positifs dans lescampagnes : on aurait besoin de maréchaux-ferrants,de fabricants de harnais, de charrons et demarchands de fourrage ;> l’utilisation des chevaux pour le travail supposeraitde pouvoir disposer de bons chevaux, cequi serait profitable à l’élevage <strong>en</strong> général, et à laconservation des races autochtones ;> l’usage des animaux de trait garantit, puisqu’ilsse reproduis<strong>en</strong>t eux-mêmes et consomm<strong>en</strong>t desalim<strong>en</strong>ts produits localem<strong>en</strong>t, une grande indép<strong>en</strong>dancevis-à-vis de l’agro-business (machines,pièces de rechange, carburants, alim<strong>en</strong>ts) et desinstitutions de crédit (banques).Malgré ses nombreux avantages, cette utilisationcomporte aussi des inconvéni<strong>en</strong>ts d’ordre économiqueque l’on ne doit pas taire :> quand ils ne sont pas au travail, les chevaux ontbesoin d’un minimum de nourriture et de soinsdonnés par l’homme. Ici, on ne peut pas simplem<strong>en</strong>tarrêter le moteur, comme avec un tracteur,et le démarrer à nouveau, après plusieurs jours derepos ;S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20084 3


traction animaleLa traction animaleà travers le monde<strong>en</strong> quelques chiffresSur <strong>en</strong>viron 1,3 milliardsd’agriculteurs au monde(Source FAO 1998),> près de 30 millionsbénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t du triomécanisation / intrantssynthétiques/irrigation;> 300 millions utilis<strong>en</strong>t latraction animale et la fertilisationanimale, peu l’irrigation ;> le milliard restant travaillemanuellem<strong>en</strong>t de diversesmanières (grattage, bâtonà fouir, donc travail humain).Le labour <strong>en</strong> traction animalea donc une importante margede progression. Elle représ<strong>en</strong>tesouv<strong>en</strong>t une phase de transition<strong>en</strong>tre travail humain etmotorisation.> Environ 80 chevauxvignerons<strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2005En Bourgogne, 11 prestatairesde service travaill<strong>en</strong>t avecdes chevaux sur différ<strong>en</strong>tesdomaines.> 34,5 millions de m 3 de boisdébardés par an <strong>en</strong> Franceet 50 000 m3 à cheval.Environ 40 débardeurs à chevalrec<strong>en</strong>sés <strong>en</strong> 2005 <strong>en</strong> France.En Scandinavie ce sont7000 débardeurs à chevalet 15 000 chevaux.> Environ 30 villes etcommunes françaises emploi<strong>en</strong>tun ou plusieurs chevaux :transports de matériel etde personnes, collecte dedéchets, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de parcs…> Environ 55% de l’énergieagricole mondiale est <strong>en</strong>coreanimale !(Compilé par Hippotese)4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008> le travail avec les chevaux demande des bras,puisque les machines et les outils utilisés sontmoins puissants et que les parcelles travailléessont plus petites. Cela crée, par contre, un paysageagricole varié, une biodiversité plus grande,des emplois dans les campagnes, et contribuedonc à éviter l’exode rural vers des ghettos citadins;> les g<strong>en</strong>s qui travaill<strong>en</strong>t avec des chevaux ouautres animaux doiv<strong>en</strong>t nouer une relation aveceux et l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir. Le tracteur, lui, s’<strong>en</strong> fiche si sonconducteur l’aime ou pas.Mais au fait, ce dernier point est-il à mettre dansles avantages ou dans les inconvéni<strong>en</strong>ts ?Les possibilités d’emploipour le chevalDans l’Europe actuelle, les possibilités d’employerle cheval avec bon s<strong>en</strong>s, dans la durée etvalablem<strong>en</strong>t sur le plan économique, sont nombreuses.Il faudrait cep<strong>en</strong>dant au préalable unchangem<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>tal de l’actuelle politiqueagricole commune. Il faudrait cesser de subv<strong>en</strong>tionnerles grandes exploitations, et de sout<strong>en</strong>irfinancièrem<strong>en</strong>t des mesures ins<strong>en</strong>sées sur le planécologique comme les rabais sur les carburantspour les exploitations agricoles. (Question : y a-t-il des rabais sur le gas-oil dans tous les pays del’Union ? C’est le cas au Luxembourg, <strong>en</strong>France...)Les possibilités d’utiliser le cheval sont trèsvariées comme le montre la liste suivante :> dans l’agriculture, y compris le maraîchage et laviticulture ;> dans la forêt et les pépinières ;> pour l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des zones s<strong>en</strong>sibles et ledébroussaillage ;> dans le domaine communal : <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> desespaces verts, arrosage, transport des poubelles,tri sélectif, etc. ;Collecte de déchets <strong>en</strong> milieu urbain.Erhard Schroll/Starke PferdeDébardage <strong>en</strong> forêt, technique dite “<strong>en</strong> traîne directe”.> dans le domaine de l’équitation : hersage descarrières, des manèges, nettoyage des écuries et<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des chemins cavaliers ;> dans les transports : à l’intérieur et à l’extérieurdes exploitations, sur de courtes distances ;> dans le tourisme «doux», respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t;> dans les activités de loisir : équitation, attelage.Certains points doiv<strong>en</strong>t être davantage précisés,<strong>en</strong> ce qui concerne l’agriculture et la sylviculture.Dans une agriculture respectueuse de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,tous les travaux peuv<strong>en</strong>t être effectuéspar les chevaux. Cep<strong>en</strong>dant, et tout particulièrem<strong>en</strong>tau mom<strong>en</strong>t des récoltes, on aura besoind’un nombre relativem<strong>en</strong>t élevé de bras. Il peut seprés<strong>en</strong>ter des situations où l’emploi du tracteur etdes plus grosses machines ne peut pas complètem<strong>en</strong>têtre rejeté.Dans le domaine des travaux <strong>en</strong> forêt, les chevauxseront utilisés avant tout pour le débardage. Ladistance de traîne des bois dép<strong>en</strong>d des conditionslocales de terrain et des habitudes. Des moy<strong>en</strong>smodernes (porteurs forestiers hippotractés,munis d’un grappin, luges spéciales) peuv<strong>en</strong>tfaciliter le travail des chevaux et <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>ternettem<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t. Le transport du bois dela forêt à la scierie se fait de nos jours par camionou par tracteur.La régénération naturelle des parcelles forestièrespeut être préparée à l’aide des chevaux (travaildes sols) et réalisée avec eux égalem<strong>en</strong>t (semoirsspéciaux). Ces pratiques sont relativem<strong>en</strong>t intéressantessur le plan financier (meilleur marchéque la plantation) pour une bi<strong>en</strong> meilleure préservationdu sol et des arbres existants.


Les autres animaux de travailEn Europe, ce sont principalem<strong>en</strong>t les chevauxqui sont utilisés comme animaux de trait. Mais ily a des <strong>en</strong>droits où on emploie avec efficacité lesmulets, les ânes et les bovins. Ici, ce sont les donnéeslocales et traditionnelles qui ont une grandeinflu<strong>en</strong>ce.Au niveau mondial, les chevaux jou<strong>en</strong>t un rôleplus réduit qu’<strong>en</strong> Europe ou <strong>en</strong> Amérique dunord. Dans les zones tropicales ou sub-tropicales,domin<strong>en</strong>t les bœufs, les buffles, les ânes, lesmulets, les chameaux, les éléphants, les chi<strong>en</strong>s etles chèvres. Ces espèces sont utilisées <strong>en</strong> tantqu’animaux de trait (agriculture, transport) ou debât (transport de personnes ou de bi<strong>en</strong>s).Sans l’aide et l’utilisation de ces c<strong>en</strong>taines de millionsd’animaux, la situation économique dansles pays du Sud serait <strong>en</strong>core plus catastrophiquequ’elle n’est. Même les pays dits “émerg<strong>en</strong>ts” nepourront pas se passer, et avant longtemps, deleurs animaux de travail : leur remplacem<strong>en</strong>tbrutal et précipité par des machines à moteurconduit au chômage massif et à l’exode inévitablevers des bidonvilles surpeuplés où l’espoir n’estplus de mise, ou à la fuite dans des pays plusriches.A l’intérieur de l’Europe où les problèmes, relativem<strong>en</strong>t,sont moins graves, se développ<strong>en</strong>t pourles mêmes raisons ces mouvem<strong>en</strong>ts d’émigration,<strong>en</strong> particulier d’est <strong>en</strong> ouest, bi<strong>en</strong> qu’<strong>ici</strong> les conséqu<strong>en</strong>cessociales pour les pays concernés nesoi<strong>en</strong>t pas, et pour longtemps <strong>en</strong>core, mesurables.Erhard Schroll/Starke PferdeAspects politiques et devoirsLes politiques et les économistes continu<strong>en</strong>t ànourrir l’illusion qu’un jour, les pays actuellem<strong>en</strong>tpauvres de cette planète pourrai<strong>en</strong>tatteindre le même niveau de vie (<strong>en</strong> terme deconsommation) que les riches pays occid<strong>en</strong>taux.Les ressources de notre terre sont bi<strong>en</strong> trop limitées,et le manque d’énergie disponible bi<strong>en</strong> tropgrand, pour que cette illusion puisse dev<strong>en</strong>ir réalité.Cela signifie que pour essayer de créer un mondeà peu près juste, les nations riches ont un devoirabsolu de morale et de raison. Nous, les habitantsdes pays qui consommons et gaspillons le plus ded<strong>en</strong>rées et d’énergie, devrions s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t réduir<strong>en</strong>os besoins au bénéfice des pays plus pauvres.Un des chemins pour y arriver peut être d’utiliserà nouveau les animaux de trait <strong>en</strong> grand nombre.Dans nos pays hautem<strong>en</strong>t développés, ces derniersdevrai<strong>en</strong>t regagner leurs lettres de noblesse,leur utilisation étant la forme la plus valable et laplus intellig<strong>en</strong>te d’utilisation de l’énergie, del’énergie solaire transformée.Les pays riches, ceux qui ont le niveau technologiquele plus élevé, doiv<strong>en</strong>t aller vers une agricultureet une sylviculture respectueuses de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,pleines d’égards pour les sols et lesressources. Ce qui n’est possible à long terme quepar une utilisation bi<strong>en</strong> réfléchie et bi<strong>en</strong> adaptéedes chevaux et autres animaux de trait (<strong>ici</strong>, il fautmalheureusem<strong>en</strong>t noter que les utilisateurs de latraction animale doiv<strong>en</strong>t financer eux-mêmesintégralem<strong>en</strong>t la recherche et les essais pour lamise au point d’outils performants <strong>en</strong> adéquationavec les technologies modernes). Mais c’est seulem<strong>en</strong>tainsi qu’on pourra démontrer d’unemanière convaincante qu’utiliser la force de travailanimale n’est pas rétrograde, mais au contrairetotalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> fondé écologiquem<strong>en</strong>t, socialem<strong>en</strong>t,économiquem<strong>en</strong>t. L’image des animauxqui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> serait considérablem<strong>en</strong>t revalorisée; cela se répercuterait dans les pays pluspauvres, et conduirait à ce que les animaux ysoi<strong>en</strong>t beaucoup mieux traités, <strong>en</strong>traînant uneamélioration de leur santé, et une augm<strong>en</strong>tationde leur durée de vie, y compris au travail.C’est aux pays très développés de démontrer quel’utilisation des animaux de trait n’est pas ringarde,ni passéiste, mais vraim<strong>en</strong>t au contraire uneidée avancée. Les connaissances pratiques etthéoriques sur ce sujet ont considérablem<strong>en</strong>t progresséces dernières années. Maint<strong>en</strong>ant c’est auxcitoy<strong>en</strong>s des pays riches de créer le rapport deforce qui obligera les hommes politiques à se dirigervers un monde meilleur et plus juste !Reinhard Scharnhölz ■Docteur vétérinaire.Présid<strong>en</strong>t de l’IGZ,Interess<strong>en</strong>gemeinschaft Zugpferde e.V,Vice-présid<strong>en</strong>t de la Fectu. (Voir <strong>en</strong>cadré)> Carnet d’adresses■ FECTU, Fédérationeuropé<strong>en</strong>ne du cheval de traitpour la promotion de sonutilisation, 9, rue Principale,7475 Schoos, Luxembourg,fax : 00352 32 59 90,www.fectu.org. Cetteassociation a été fondée <strong>en</strong>2003 au Luxembourg par septassociations v<strong>en</strong>ant de cinqpays europé<strong>en</strong>s. Elle regroupeaujourd’hui quatorze associations<strong>en</strong> Allemagne, Angleterre,Belgique, France, Luxembourg,Norvège, Pologne et Suède.■ HIPPOTESE, AssociationHippomobile de technologie etd’expérim<strong>en</strong>tation du sud-est,05250 Saint-Didier-<strong>en</strong>-Dévoluy,tél : 04 92 58 88 01,www.hippotese.free.fr.■ PROMMATA, Promotiond’un machinisme moderneagricole <strong>en</strong> traction animale,La Gare, 09420 Rimont,tél : 05 61 96 36 60,www.prommata.org.Voir article dans S!l<strong>en</strong>ce n°331.■ CERRTA, C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong>de ressources et de recherches<strong>en</strong> traction animale,2, place de l’Eglise,25270 Villers-sous-Chalamont,tél : 03 81 49 36 41,http://cerrta.monsite.wanadoo.fr■ SNCP, Syndicat national descochers professionels, 15, ruede la Gare, 28320 Gallardon,tél : 02 37 31 06 28.■ DCE, Débardage chevaux<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,www.debardage-cheval-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.com.■ CECD, Comité europé<strong>en</strong>des chevaux de débardage,50, rue des Aubépines,6800 Libramont, Belgique,tél : 00 32(0) 84 / 34 43 14,www.cecdebardage.be.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20084 5


alternatives à s!l<strong>en</strong>ceStand de S!l<strong>en</strong>ce lors du rassemblem<strong>en</strong>t “Tous à Cherbourg”, les 15 et 16 avril 2006.Des lecteurs <strong>en</strong> action…P-E WeckLa revue S!l<strong>en</strong>ce vit aujourd’hui, grâce au travail des cinq salariés à temps partiel,mais aussi à l’investissem<strong>en</strong>t bénévole d’un grand nombre de lecteurs et de lectrices.à R<strong>en</strong>nes, quelqu’un deLyon m’a acheté un S!l<strong>en</strong>ce sur le“Dimanchestand, il ne connaissait pas la revuealors qu’il habite à quelques pas du local...” Vo<strong>ici</strong>une anecdocte fraîchem<strong>en</strong>t rapportée par Alexis,correspondant de la revue depuis six ans, quiti<strong>en</strong>t une dizaine de stands chaque année, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Bretagne.Après une période avec une t<strong>en</strong>tative de professionnalisationcomme cela se pratique dansnombre d’autres médias, pour ses vingt ans, <strong>en</strong>2002, Sil<strong>en</strong>ce a lancé une nouvelle formule de diffusionde la revue : des lecteurs et des lectricesti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des stands et des tables de presse bénévolem<strong>en</strong>t.Cela va de la petite foire bio locale auxquelques grands salons comme Marjolaine ouPrimevère, mais aussi à la sortie d’une projectionou d’une confér<strong>en</strong>ce sur un thème proche de larevue, voire p<strong>en</strong>dant une manifestation (antinucléairepar exemple). Au sein de la revue, l’inscriptionà l’événem<strong>en</strong>t, quand elle est nécessaire,et l’<strong>en</strong>voi des revues s’effectu<strong>en</strong>t par une personnesalariée partiellem<strong>en</strong>t (1/4 temps).Cette nouvelle formule est plutôt satisfaisantedans son <strong>en</strong>semble. Elle évite de grands déplacem<strong>en</strong>tseffectués par une même personne (ce quiétait le cas auparavant) et permet égalem<strong>en</strong>td’être prés<strong>en</strong>t sur plusieurs événem<strong>en</strong>ts la mêmefin de semaine. Elle prés<strong>en</strong>te aussi de nombreuseslacunes : il y a des régions où aucun lecteur ne seporte volontaire, et notre prés<strong>en</strong>ce reste aléatoire(désistem<strong>en</strong>ts par exemple).Une des grandes difficultés pour obt<strong>en</strong>ir un standest le délai dans lequel nous avons besoin desavoir que quelqu’un sera disponible. Nous pouvonsbi<strong>en</strong> heureusem<strong>en</strong>t aussi arranger des inscriptionsde dernière minute avec des organisateurstrès ouverts et accueillants.Nous avons une poignée de correspondants“fidèles”, qui n’hésit<strong>en</strong>t pas à se lever à l’aube ledimanche matin pour installer un stand de fortune,à braver tantôt la pluie, tantôt le cagnard desfoires <strong>en</strong> plein air, et le brouhaha des salons couverts.Quelques-uns pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t même l’initiativede nous contacter bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> avance pour faire lepoint des prés<strong>en</strong>ces qu’ils pourront assurer lesmois à v<strong>en</strong>ir afin de nous aider à organiser les inscriptionset les <strong>en</strong>vois. Merci à eux, (Mireille,Alexis, Michel, Jean-Louis, Émile, Jean-François,Martine...)Améliorer la communicationP<strong>en</strong>dant les cinq dernières années, plus de 200personnes ont t<strong>en</strong>u ou aidé ponctuellem<strong>en</strong>t surun stand, mais ceux/celles qui poursuiv<strong>en</strong>t leuraide plusieurs années sont peu nombreux/nom-4 6 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


euses. Nous ress<strong>en</strong>tons une limite à cette implicationcar il n’y a pas de “retour” de notre part.Cela est dû ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à l’éloignem<strong>en</strong>t quirestreint nos échanges à une communication téléphoniqueet quelques courriers postaux ou électroniques.Cette année nous avons souhaité fairele point sur leurs ress<strong>en</strong>tis et 29 ont répondu à unpetit questionnaire (sur 67 personnes soll<strong>ici</strong>tées).Tous souhait<strong>en</strong>t figurer dans un répertoire debénévoles, mais aussi développer des relationsavec d’autres lecteurs et lectrices bénévoles localem<strong>en</strong>tou régionalem<strong>en</strong>t. C’est là que les difficultéscomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t car souv<strong>en</strong>t nous n’avons pasplusieurs personnes rec<strong>en</strong>sées dans le même secteur.Globalem<strong>en</strong>t, la t<strong>en</strong>ue des stands est très satisfaisanteau niveau relation humaine, échanges etdébats suscistés, contact locaux. Certains n’appréci<strong>en</strong>tguère l’aspect commercial : v<strong>en</strong>te de larevue, mais aussi <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t très commercialdes autres stands. Plusieurs bénévoles nous fontremarquer qu’un point d’achoppem<strong>en</strong>t du standSil<strong>en</strong>ce est le manque d’un “produit d’appel” oud’un visuel accrocheur.Jean-Louis Michel nous livre son astuce : “le portd’un tee-shirt noir arborant le logo jaune “Ogm,j’<strong>en</strong> veux pas”, est très opportun pour s’id<strong>en</strong>tifiercomme citoy<strong>en</strong>s ayant déjà fait des choix alternatifssur l’agriculture, la santé, l’écologie, [ …].”L’idée de proposer la prés<strong>en</strong>tation de la revue àd’autres exposants ne fait pas l’unanimité car lesbénévoles sav<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> qu’il est diff<strong>ici</strong>le de parlerde plusieurs associations ou causes à la même“table”. Quelques propositions revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toutefois: les associations locales fédérées par le réseauSortir du nucléaire, les faucheurs d’Ogm, les associationslocales de producteurs bio.La part<strong>ici</strong>pation à la mise <strong>en</strong> place d’animationslocales <strong>en</strong>thousiasme la plupart à condition d’êtreau moins deux, mais les volontaires se répartiss<strong>en</strong>ttantôt <strong>en</strong> animateurs pot<strong>en</strong>tiels, tantôt <strong>en</strong>aide à l’organisation, peu ou pas <strong>en</strong> confér<strong>en</strong>ciers.Reste donc à élaborer une liste d’interv<strong>en</strong>antspossibles pour des confér<strong>en</strong>ces. Les thèmes lesplus plébiscités sont la décroissance, la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire, puis l’agriculture biologique etl’énergie ; <strong>en</strong> revanche les relations nord-sud etles Ogm sont peu proposés, le nucléaire et la santémoy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t.Les v<strong>en</strong>tes sur les stands et plus <strong>en</strong>core les abonnem<strong>en</strong>tssont <strong>en</strong> baisse sur les foires biologiquesou salons écologiques. À l’opposé, les manifestations“de rue” permett<strong>en</strong>t de diffuser rapidem<strong>en</strong>tla revue sans mobiliser de longues heures lesbénévoles. Un diffuseur de Sil<strong>en</strong>ce, de laDécroissance et de l’Age de faire nous rapporte queces v<strong>en</strong>tes ont été plus importantes <strong>en</strong> une heuresur la manifestation contre Iter à Marseille, à l’automne2007, que p<strong>en</strong>dant dix jours à Marjolaineà Paris ! Cela pose question et laisse rêveur !Lieux de v<strong>en</strong>teParallèlem<strong>en</strong>t à la diffusion ponctuelle par lesbénévoles, les points de v<strong>en</strong>te de la revue oscill<strong>en</strong>tautour des 230, <strong>en</strong> réel progrès ces dernièresannées, mais cela pourrait augm<strong>en</strong>ter bi<strong>en</strong> davantagegrâce aux lecteurs et lectrices. En effet, lesprospections “commerciales” sur fichiers, adressesrepérées “au hasard” ne sont pas très efficacescomparativem<strong>en</strong>t à celles qui sont effectuéesauprès de lieux connus et signalés par les lecteurs.Il est donc très important que toutes lespersonnes qui nous lis<strong>en</strong>t nous communiqu<strong>en</strong>tles coordonnées des lieux près de chez elles quileurs sembl<strong>en</strong>t appropriés à diffuser la revue :librairies, café, restos, boutiques (bio, équitables,ou simplem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ues par des personnes ouvertesà l’écologie). Mais aussi aux maraîchers, boulangers,et autres producteurs des petits marchés quipeuv<strong>en</strong>t consacrer un coin de table pour prés<strong>en</strong>terla revue. Ils sont déjà quelques-uns à être ainsidépositaires et nous confi<strong>en</strong>t que c’est parfois unebonne accroche pour eux d’ouvrir la conversationavec Sil<strong>en</strong>ce et que cela permet de donner uneautre dim<strong>en</strong>sion aux petites emplettes hebdomadairesdes cli<strong>en</strong>ts, car <strong>en</strong>fin le marché est un lieude débat idéal !Dorothée Fessler ■> Correspondants à contacter:■ Auvergne : Clara et Gilles,tél : 04 71 77 44 57.■ Bourgogne : Michel,tél : 06 17 66 44 85.■ Bretagne : Alexis,tél : 02 99 07 87 83 ;Yves, tél : 02 96 80 00 73.■ C<strong>en</strong>tre et sud-est : Michel etPatr<strong>ici</strong>a, tél : 02 54 37 27 26et 06 84 51 26 30.■ Champagne-Ard<strong>en</strong>nes :Jean-François, tél :03 25 32 24 42 ; Marie-Noëlle,tél : 03 87 01 87 14.■ Franche-comté : Martine,tél : 03 84 78 01 19 ; Jean-Pierre, tél : 03 81 50 93 55,Philippe, tél : 03 81 84 41 34.■ Limousin : Christophe,tél : 05 55 20 97 59.■ Lot-et-Garonne : Émile,tél : 05 53 87 84 58■ Montpellier et <strong>en</strong>virons :Paule, tél : 04 67 96 69 28.■ Oise : Brig, tél :02 33 25 63 62.■ Paris : Mireille,tél : 01 43 57 20 83.■ Prov<strong>en</strong>ce : Véronique,tél : 04 94 47 09 45 (Var etAlpes-Maritimes).■ Rhône-Alpes : Christille,tél : 04 32 81 94 91 (Ardècheet Drôme).■ Sud-est : Jean-Louis,tél : 06 30 54 39 80■ Toulouse et <strong>en</strong>virons :groupe décroissance,Valérie : 05 34 36 55 73 ;Pascal : 05 62 71 02 43.échange publ<strong>ici</strong>taireSi vous voulez diffuser vous aussi S!l<strong>en</strong>ce,bénévolem<strong>en</strong>t, ou <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir dépositaire,ou connaître le correspondant régional,vous pouvez pr<strong>en</strong>dre contact le mardi avecDorothée au 04 78 39 55 33,ou laisser vos coordonnées un autre jourou bi<strong>en</strong> écrire par courrier postal.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20084 7


CourrierLe droit, un outil de lutteIl y a déjà quelque temps, des lecteurs de Sil<strong>en</strong>ce regrettai<strong>en</strong>t de ne pastrouver de réflexions critiques et de propositions sur le terrain du droit, dejuristes militants (ce n’est pas surpr<strong>en</strong>ant : d<strong>en</strong>rée très rare !). Dans l<strong>en</strong>uméro suivant, un avocat proposait ses services ! c’est typique. Sil<strong>en</strong>cesemble ne pas échapper, comme la plupart des personnes, au discours etaux croyances dominants que je résume : le droit serait une sorte d’êtretechnique à part, l’affaire de l’Etat, des spécialistes que sont les juristes.Alors que le droit est éminemm<strong>en</strong>t politique, au cœur de la vie de chacuneet de chacun, donc nous pouvons tous et toutes être acteurs et producteursde droit. Le droit est un outil de lutte.Je vous invite à vous rapprocher d’une initiative réc<strong>en</strong>te et originale initiéepar des paysans de Rhône-Alpes (dont plusieurs de la ConfédérationPaysanne). De petites équipes de paysans se sont constitués dans plusieursdépartem<strong>en</strong>ts pour aborder dans une pratique alternative (…) laquestion juridique avec leurs collègues r<strong>en</strong>contrant des problèmes,appuyés si c’est nécessaire par un militant juriste (Delphine Gar<strong>en</strong>d, baséedans la Drôme) dans des structures associatives départem<strong>en</strong>tales (CAJ :Comité d’action juridique) regroupées à la région dans un Comité d’actionjuridique Rhône-Alpes, 8, quai Joffre, 69002 Lyon, tél : 04 72 41 74 42.(…)En zone urbaine vous pouvez aussi vous rapprocher d’une autre initiativedéjà anci<strong>en</strong>ne (1980) : Boutique de droit, 45, rue Smith. 69002 Lyon,tél : 04 78 37 29 07.(…) Je vous invite à découvrir un petit livre qui prés<strong>en</strong>te une approchediffér<strong>en</strong>te du droit et plusieurs “pratiques populaires” de droit à travers lemonde : Quand le droit fait l’école buissonnière, Patr<strong>ici</strong>a Huyghebaert etBoris Martin, éd. Descartes et Cie, et à visiter le site juristes-solidarités :www.agirledroit.org.Jean DesigneBouches-du-RhôneA g<strong>en</strong>ouxElève chez les Jésuites , un copain me citait un “bon Pére” : Si tu n’as pas<strong>en</strong>vie de prier, mets toi à g<strong>en</strong>oux...Ça vi<strong>en</strong>dra !”Nulle trace de coercition dans cette proposition… Mais qu’<strong>en</strong> est-il de cettetechnique de m<strong>en</strong>agem<strong>en</strong>t dans notre monde d’aujourd’hui ?Il n’y a pas plus d’obligation à faire quelque chose dont on n’a pas <strong>en</strong>vie. Maisune insidieuse pression médiatique et de marketing nous conduit bi<strong>en</strong> à nousmettre à g<strong>en</strong>oux… <strong>en</strong> douceur.Vous n’avez pas <strong>en</strong>vie, non pas de prier, mais d’acheter un deuxième lecteurDVD ? C’est la saison des soldes ! P<strong>en</strong>sez à votre gosse avec sa “seule” télévisiondans sa chambre ! (50% des <strong>en</strong>fants sont, pour les par<strong>en</strong>ts, des décl<strong>en</strong>cheursd’achat). P<strong>en</strong>chez-vous un peu, là ! au bas du rayon ! C’est bradé moitiéprix ! Soyez éthique, équitable : faut bi<strong>en</strong> que les Chinois viv<strong>en</strong>t aussi !Et tout ceci vous conduira bi<strong>en</strong> à r<strong>en</strong>trer (c’est déjà la génuflexion) dans unmagasin pour acheter votre pot de moutarde et ressortir avec un deuxièmelecteur de DVD.Vous êtes-vous demandé pourquoi les v<strong>en</strong>deurs avai<strong>en</strong>t disparu des hypermarchés? Quand ils étai<strong>en</strong>t là, aux petits soins, à nous questionner sur nos souhaits,on devait leur répondre, essayer de ne pas dire n’importe quoi, <strong>en</strong> un mot“réfléchir” !Réfléchir aujourd’hui avant d’acheter ? Réfléchir au lieu d’être soumis à ses<strong>en</strong>vies du mom<strong>en</strong>t ?Peut-être bi<strong>en</strong> qu’à notre époque, notre premier geste de résistance est deréfléchir ! Sinon, vive les soldes... à g<strong>en</strong>oux... le porte monnaie à sec !Pierre Nicolas,résistant à l’agression publ<strong>ici</strong>tairePrnico@aol.comSyndicalisme révolutionnaireLes quatre pages de débat sur l’écologie politique du n°351 m’ont vraim<strong>en</strong>tplu. Des points de vues variés qui ont la place pour s’exprimer. Cela m’a donné<strong>en</strong>vie de m’exprimer à mon tour.Je suis v<strong>en</strong>u à la politique par le syndicalisme et je dirais que je suis restésyndicaliste. La dichotomie syndicalisme/politique n’a de s<strong>en</strong>s que si l’onréduit la politique aux luttes partisanes et aux élections et le syndicalisme àla déf<strong>en</strong>se des salariés. Cette dichotomie m’insupporte car je ne l’ai jamaisress<strong>en</strong>tie dans le courant dans lequel je me suis inscrit, à savoir le syndicalismerévolutionnaire. Je vais donc détailler ce concept qui me paraît pouvoiréclairer le débat sur l’écologie politique.Jusqu’à la première guerre mondiale, ce courant était l’un des principaux ausein de la CGT. L’idée était que les syndicalistes qui se battai<strong>en</strong>t contre leurexploitation ne devai<strong>en</strong>t pas laisser à des spécialistesla tâche de relayer leurs rev<strong>en</strong>dicationsau parlem<strong>en</strong>t et qu’ils étai<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>tcapables de réfléchir aux ori<strong>en</strong>tationspolitiques et de les mettre <strong>en</strong> œuvre.L’exploitation capitaliste est injuste ?Luttons contre <strong>en</strong> même temps que nous mettons<strong>en</strong> place les alternatives au salariat etsans att<strong>en</strong>dre de convertir les parlem<strong>en</strong>tairesà notre cause.Les anarco-syndicalistes espagnols l’ont bi<strong>en</strong>démontré. Ils ont mis <strong>en</strong> place dans leursstructures des écoles, des organisationscoopératives qui leur ont permis de se formerpour être <strong>en</strong> mesure de produire autrem<strong>en</strong>tdurant la brève période où leur révolte a été victorieuse (1936-1939).Ainsi le syndicalisme révolutionnaire est am<strong>en</strong>é à réfléchir sur tous les thèmespolitiques, dont l’écologie. Le syndicalisme est étroit s’il se limite au seulcadre du travail et c’est là que le cantonne aujourd’hui l’opinion courante.Selon moi c’est le r<strong>en</strong>dre aveugle et cela produit des rev<strong>en</strong>dications contreproductives.La bataille pour l’emploi par exemple. Le syndicaliste aveugleapplaudit des deux mains la création d’une industrie d’armem<strong>en</strong>t ou l’implantationd’une raffinerie pour l’éthanol. Le syndicaliste révolutionnaire sait queles armes tu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général les exploités d’autres pays. Le syndicaliste révolutionnairequi intègre dans sa réflexion le rapport à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sait quel’éthanol n’a pas un bon écobilan et qu’il va contribuer à affamer les <strong>en</strong>fantsdu tiers monde.Dans le monde paysan, le syndicalisme peut avoir deux ori<strong>en</strong>tations : la premièreest de lutter contre l’exploitation des salariés. Et des esclaves clandestins,et la seconde d’am<strong>en</strong>er ces salariés à quitter le salariat pour créer descoopératives dans lesquelles ils peuv<strong>en</strong>tdécider de se passer de la chimie.A mon s<strong>en</strong>s le syndicalisme révolutionnairepeut aller vers la décroissance car <strong>en</strong>même temps qu’il va t<strong>en</strong>dre vers la baissede la production, la réduction du temps detravail, il peut créer les alternatives quipermett<strong>en</strong>t aux salariés de ne plus uniquem<strong>en</strong>tdép<strong>en</strong>dre de leur salaire. Il peut êtreun pont <strong>en</strong>tre ceux qui sont <strong>en</strong>core dans lesystème et ceux qui l’ont déserté.Clém<strong>en</strong>tfutur ex-salariéSeine-Maritime4 8 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


Un autre regard sur le MAPICGonflantsJe persiste à vous lire car beaucoup d’infos ne se trouv<strong>en</strong>t réunies quedans Sil<strong>en</strong>ce. Néanmoins vous pourriez peut-être éviter de nous reproduiredes articles gonflants comme ceux du mois de décembre derniersur l’industrialisme, que, de plus, vous allez chercher sur les sitesd’internet.Jean-Pierre GilquelIlle-et-VilaineSil<strong>en</strong>ce : les articles de Deun dans le n°352 sont effectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ligne sur le site www.decroissance.info (dans une version d’ailleursun peu différ<strong>en</strong>te) : les auteurs avec lesquels nous sommes <strong>en</strong> contactdispos<strong>en</strong>t librem<strong>en</strong>t de la diffusion de leurs textes !InnovantsJe trouve vos articles innovants et positifs. Grâce à eux j’<strong>en</strong>trevois d<strong>en</strong>ombreuses possibilités et je vous <strong>en</strong> remercie sincèrem<strong>en</strong>t.Aude FerrandParis(…) La lecture d’un article (n° 350, p. 44) consacré au MAPIC (Mouvem<strong>en</strong>tpour une insurrection des consci<strong>en</strong>ces) m’a un peu irrité par ses non-dits etpar quelques distorsions de l’histoire de ce mouvem<strong>en</strong>t. Des c<strong>en</strong>taines de personnesont été intéressées par le cont<strong>en</strong>u du projet de candidature pour lequelPierre Rabhi a été soll<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> 2002. Beaucoup ont part<strong>ici</strong>pé au mouvem<strong>en</strong>tqui s’est constitué <strong>en</strong>suite. Au fil de l’évolution du mouvem<strong>en</strong>t, une bonnepart d’<strong>en</strong>tre elles (…) ont été très déçues par les ori<strong>en</strong>tations prises et ontfini par quitter le MAPIC. (…)J’aimerais que Sil<strong>en</strong>ce fasse autant preuve de s<strong>en</strong>s critique <strong>en</strong>vers PierreRabhi et le MAPIC que sur d’autres sujets : comme par exemple sur l’écologieprofonde (que vous avez hélas souv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tée de façon très tranchée etcaricaturale…).Voilà donc quelques-uns des points qui me sembl<strong>en</strong>t sujets à discussion :• ce n’est pas uniquem<strong>en</strong>t la « parole publique » de Pierre Rabhi qui aam<strong>en</strong>é des c<strong>en</strong>taines de personnes à se reconnaître dans la dynamique de précandidatureaux présid<strong>en</strong>tiellesde 2002 puis dans le mouvem<strong>en</strong>tqui a suivi. Pour de nombreuxpart<strong>ici</strong>pants, ce sontavant tout les idées expriméesdans les écrits (rédigées collectivem<strong>en</strong>t)de la pré-campagne.Personnellem<strong>en</strong>t je n’avaisjamais lu ou <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du PierreRabhi et n’<strong>en</strong> connaissais quevaguem<strong>en</strong>t le nom. Mais par le4-pages de début 2002, j’aiété intéressé de voir <strong>en</strong>fin portersur un terrain plus large et politique les idées d’écologie radicale, dedécroissance, de solidarité Nord/Sud, et pour lesquelles je me passionnedepuis longtemps.• Pierre Rabhi a eu une attitude ambiguë dans le MAPIC dès sa création :ne voulant pas formellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faire partie mais souhaitant y exercer touteson influ<strong>en</strong>ce ; affirmant une volonté de démocratie part<strong>ici</strong>pative (dans le 4-pages pré-cité) mais faisant <strong>en</strong>suite obstruction à une construction autonomedu mouvem<strong>en</strong>t ; appelant à la constitution d’un mouvem<strong>en</strong>t politique maisrefusant ce qui fonde une politique adulte (assumer les contradictions et l’expressiondes conflits pour avancer) <strong>en</strong> recherchant le “positif” à tout prix et<strong>en</strong> suscitant le suivisme sur ses avis, etc. Pour moi comme pour bi<strong>en</strong> d’autres,le cont<strong>en</strong>tieux est resté vif. (…).• Dire que “la qualité des débats, des prises de décision, et du règlem<strong>en</strong>t desconflits au sein du MAPIC s’est progressivem<strong>en</strong>t améliorée” est une déformationde la courte histoire de ce mouvem<strong>en</strong>t. En fait, <strong>en</strong> 2003 et 2004, il y aeu un travail de sape par les courriers de Pierre Rabhi aux comités locaux duMAPIC, par l’obstruction des membres (minoritaires) du Collège — l’instanceexécutive des premières années du MAPIC — dont certains dép<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>tpour leurs rev<strong>en</strong>us de Pierre Rabhi ou de Terre et humanisme… Enfin d<strong>en</strong>ombreux membres du MAPIC étai<strong>en</strong>t (hélas !) des admirateurs pour qui la“parole de Pierre” primait sur toute réflexion critique ou évolution autonome.Le dénigrem<strong>en</strong>t du travail effectué par le Collège et le suivisme derrièrePierre Rabhi (que je ress<strong>en</strong>tais comme d’autres comme une “gouroutisation”douce du MAPIC) ont fini par décourager voire dégoûter nombre de part<strong>ici</strong>pants.Parmi bi<strong>en</strong> d’autres, j’ai cessé d’adhérer et le Collège (à plus des troisquarts opposé à la référ<strong>en</strong>ce constante à Pierre Rabhi) a r<strong>en</strong>du son mandat<strong>en</strong> 2004. C’est dans ces conditions que s’est construite la belle homogénéitédu MAPIC. Alors quand je vois évoquer dans le texte du numéro d’octobrela “forte exig<strong>en</strong>ce d’autonomie de p<strong>en</strong>sée et d’action”, ça me fait sourire(jaune)…Paul LambinetArd<strong>en</strong>nesAppareils photosnumériquesDepuis l’apparition sur le marché de cesbijoux de la technique, j’observais nombrede leurs possesseurs stocker des quantitésincroyables de clichés, et je me demandaisquelle pouvait bi<strong>en</strong> être l’utilité d’une telleprofusion d’images, qui allait finalem<strong>en</strong>tles regarder, comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> trouver letemps ? Sans même évoquer l’intérêt (ouplutôt l’inintérêt) de ces dizaines de vuesprises à quelques secondes d’intervalle,sans discrimination…Jusqu’à ce que, récemm<strong>en</strong>t invité chezun de ces amateurs, je m’aperçoive qu’ilchargeait ses <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts sur sonordinateur, le mettait <strong>en</strong> marche et lançaitle déroulem<strong>en</strong>t automatique de cesimages sur son écran tout <strong>en</strong> vaquant àses occupations domestiques, voire <strong>en</strong>s’abs<strong>en</strong>tant. Ainsi un robot-consommateurs’était-il substitué à l’humain, et les photosn’avai<strong>en</strong>t plus pour spectateurs que…les murs de son appartem<strong>en</strong>t !A la réflexion, on peut observer le mêmephénomène avec les téléviseurs qui fonctionn<strong>en</strong>t<strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce sans personnedevant l’écran, les musiques (…) diffuséesà longueur de journée dans le moindresupermarché, que personne n’écoute, etqui n’ont pour effet que d’abrutir lescli<strong>en</strong>ts et le personnel, etc. Mais l’ess<strong>en</strong>tieln’est-il pas de consommer, tout et n’importequoi, pourvu que la “croissance”y trouve son compte ? Et pour cela, s’il lefaut, faire consommer par des machinesce que nous ne trouvons plus le temps oule goût d’utiliser nous-mêmes ; consommer<strong>en</strong> quelque sorte par robotinterposé ?Dans les années 1960, l’écrivain polonaisJerzy Lec avait déjà noté que “la techniqueatteindra un tel niveau de perfectionque l’homme pourra se passer de luimême”.Nous y sommes presque…Jacques DeschampsLoir-et-CherTransports bretonsNous avons la chance, que dis-je, le privilège (!) de ne pas avoir d’autoroutes<strong>en</strong> Bretagne (historique) sauf un bout de l’A84 de R<strong>en</strong>nes vers laNormandie (gratuite) et quelques kilomètres au sud de Nantes vers Niort(A83, payante). Plein de routes à 2x2 voies sillonn<strong>en</strong>t l’Armorique d’est<strong>en</strong> ouest et du nord au sud, sur lesquelles la vitesse est limitée à 110km/h. Et voilà que les services de l’Etat sort<strong>en</strong>t de leur chapeau, <strong>en</strong>novembre 2007, une mise aux normes autoroutières de quelques 500 kmde ces voies rapides. Avec à terme une limitation à 130km/h ?Les mêmes services rest<strong>en</strong>t évasifs. (…)Certains élus Verts de la région (administrative) sont bi<strong>en</strong> sûr montés aucréneau. Et pour les autres élus régionaux, les autoroutes ne sembl<strong>en</strong>t pasprioritaires, contrairem<strong>en</strong>t au TGV, une 2x2 voies à terminer <strong>en</strong> C<strong>en</strong>tre-Bretagne, les capacités aéroportuaires (Brest récemm<strong>en</strong>t, R<strong>en</strong>nes ?Notre-Dame-des-Landes ?). Ils ne sont évidemm<strong>en</strong>t pas dans une logiquedécroissante !Qu’<strong>en</strong> sera-t-il <strong>en</strong> 2008 ? L’Etat passera-t-il outre ? Alors que les routesnationales devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t départem<strong>en</strong>tales ? Alors que 20 km/h de pluspousse la consommation d’ess<strong>en</strong>ce ? Alors que les prix du carburants’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t ? Alors que nous semblons avoir dépassé le pic du pétrole ?Evidemm<strong>en</strong>t, puisque l’Etat supprime les services administratifs deproximité — pour ne nommer que les tribunaux, récemm<strong>en</strong>t — il fautpermettre aux administrés de se r<strong>en</strong>dre plus vite vers les services qui subsist<strong>en</strong>t…au loin ! Belle logique administrative ! J’ai fait mon choix :si je dois pr<strong>en</strong>dre la voiture — ce que j’évite — et emprunter ces couloirsà camions à 110 ou 130, je roule à 100 km/h.Yeun LiotCôtes-d’ArmorS!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008 4 9


livresOù commander ces livres ?Les livres (et seulem<strong>en</strong>t les livres et BD) chroniqués dans ce numéro sont disponibles auprès de lalibrairie Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce, 23, rue Voltaire, 75011 Paris. Il suffit de remplir sur papier libre, voscoordonnées, les ouvrages que vous souhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notéssous les titres de chaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à l’adresse ci-dessus. Délai de livraison<strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.Raoul VaneigemGregory LambretteLes Editions Libertairescollection Graines d’ananars2007 — 68 p. - 8 €On ne prés<strong>en</strong>te plus Raoul Vaneigem, l’unedes figures de proue du mouvem<strong>en</strong>t situationnistede 1961 à 1969, essayiste fougueuxdepuis lors, auteur <strong>en</strong>tre autres duTraité de savoir-vivre à l’usage des jeunesgénérations. Gregory Lambrette note àjuste titre que les textes de ce p<strong>en</strong>seur “dotéd’un remarquable tal<strong>en</strong>t d’écrivain” sont“autant d’analyses qui donn<strong>en</strong>t à p<strong>en</strong>ser, etnon la justification d’une éthique à laquelleil faut adhérer”. Il évoque la p<strong>en</strong>sée séditieusede ce libre esprit pour qui “la vie n’apas de prix” et ne vaut pas d’être broyée parle conformisme de la p<strong>en</strong>sée, les mécanismesaliénants du travail et les illusionsmisérables du consumérisme. Si onaccueille avec intérêt l’initiative de prés<strong>en</strong>terla p<strong>en</strong>sée de cet empêcheur de p<strong>en</strong>ser <strong>en</strong>rond, le résultat est plutôt décevant, apportantpeu d’outils d’analyse ni d’éclairagescritiques à qui est désireux d’approfondir sacompréh<strong>en</strong>sion de son œuvre, ni à quicherche à faire ses premiers pas dans celleci.La plus stimulantedes introductions àcette p<strong>en</strong>sée à la “lacrymogèneess<strong>en</strong>ce” estsans aucun doute la lecturedes textes mêmes.Ce que nous permet heureusem<strong>en</strong>tl’auteur <strong>en</strong>assortissant son textede nombreux extraitschoisis. Un p<strong>en</strong>seur desplus stimulants à découvrir,tout <strong>en</strong> gardant àl’esprit son souhait : “j<strong>en</strong>e veux pas être suivi,j’aspire seulem<strong>en</strong>t àêtre précédé”. GG.Le cornetaux mille saveursLes Jardins de Cocagne(case postale 245,CH 1233 Bernex)2007 - 184 p. - 20 €Les Jardins de Cocagne sont nés <strong>en</strong> 1978,près de G<strong>en</strong>ève. Ces jardins coopératifsréuniss<strong>en</strong>t aujourd’hui 410 ménagesconsommateurs de légumes. Ces dernierssont cultivés <strong>en</strong> bio sur 4 hectares par cinqjardiniers salariés. Tous les jeudis, les “cornets”de légumes sont livrés dans 44 pointsde distribution, ceci 45 semaines sur 52.Chaque coopérateur part<strong>ici</strong>pe quatre demijournéepar an au jardin. Un bulletin estrégulièrem<strong>en</strong>t mis dans les cornets. Ce livreest une compilation des recettesmises dans le bulletin, accompagnéd’un rappel sur les <strong>en</strong>jeuxdéveloppés par la coopérative :faire des légumes diversifiés, desaison, assurer un salaire déc<strong>en</strong>taux salariés, faire le li<strong>en</strong> villecampagne,producteurs-consommateurs.Avec le temps, il a étédécidé de mettre de côté une certainesomme pour des projets dedéveloppem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier auSénégal… La coopérative estaussi associée avec des producteursde viande et de céréales pourune v<strong>en</strong>te directe aux adhér<strong>en</strong>ts. Une belleinitiative à découvrir… et des recettesextrêmem<strong>en</strong>t diverses. MB.Les Arbrespas correctsMuriel Allaert DegunstEd. Le Passager clandestin2007 - 106 p. - 14 €L’auteur ne compr<strong>en</strong>d pas comm<strong>en</strong>t s’estfait le divorce <strong>en</strong>tre l’homme et dame nature.Ce qui est sûr, c’est qu’une fois <strong>en</strong>core,ce sont les <strong>en</strong>fants qui vont trinquer. DansromansLes vivantset les mortsGérard MordillatEd. Livre de poche2006 - 830 p. - 8,50 €Le livre s’ouvre sur l’inondationde la Kos, une usinede plasturgie dont la santééconomique n’est pasfameuse. Rudy, avecl’équipe de maint<strong>en</strong>anceintervi<strong>en</strong>t au milieu desflots pour mettre à l’abriles circuits électriques.L’usine pourra ainsi redémarrerrapidem<strong>en</strong>t. Pasassez toutefois pour lespropriétaires, une multinationale dont les capitauxchang<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t de mains. GérardMordillat nous <strong>en</strong>traîne alors dans un grandconflit social, montrant tout à la fois la vie desplus humbles et celles des dirigeants, nousmontrant les arcanes des négociations avec lesadministrations et les collectivités publiques.Avec de riches dialogues, une grande finessepsychologique, l’auteur nous fait vivre de l’intérieurla lutte pour la survie d’une poignée derésistants, les trahisons des syndicats (la CFDTce livre qui se rev<strong>en</strong>dique de l’écologie poétique,Muriel Allaert Degunst évoque parpetites touches, avec photos, dessins, citations,les incompréh<strong>en</strong>sionsd’aujourd’hui et la sagessede toujours, à travers sonexpéri<strong>en</strong>ce d’élue mun<strong>ici</strong>pale.Car “les arbres pas corrects”sont ceux qui ne sontpas droits, et les “trottoirsdégueulasses” ceux qui sontcouverts de feuilles mortes.De petites touches <strong>en</strong>petites touches, l’auteur<strong>en</strong>ous pousse dans nosréflexions. Un livre étrange.FV.Politique écologique =plein emploiJean-Marc Governatoriet Nathalie CalméEd. Jouv<strong>en</strong>ce2007 - 186 p. - 9,90 €Ri<strong>en</strong> que le titre interroge : le plein emploiest-il un objectif écologique ? En quoi le faitde travailler est-il utile pour la planète?Acceptons toutefois cette hypothèse, pour<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d pour son grade) et l’amour <strong>en</strong>tre lespersonnes qui expliqu<strong>en</strong>t les souti<strong>en</strong>s, lesaffrontem<strong>en</strong>ts, les conciliations. Un Germinalcontemporain tout aussi désespéré mais aussitout aussi plein de volonté et de combativité.Une fois le livre comm<strong>en</strong>cé, on ne peut pluss’arrêter. MB.Le canapé rougeMichèle LesbreEd. Sabine Wespieser2007 - 150 p. - 17 €Sans nouvelle de sonanci<strong>en</strong> compagnon partiau bord du lac Baïkal,Anne part à sa recherche.La longueur dutrajet dans le Transsibéri<strong>en</strong>lui laisse dutemps pour se souv<strong>en</strong>irde sa vieille voisine qui,sur un canapé rouge,l’écoute lui faire de lalecture. Et pas n’importe laquelle : les vies deféministes plus ou moins connues. Deux histoiresoù se mêl<strong>en</strong>t les souv<strong>en</strong>irs, la nostalgie,les questions sur le s<strong>en</strong>s de la vie, la monotoniedes paysages de Sibérie, le vide du temps duvoyage… pour une converg<strong>en</strong>ce au mom<strong>en</strong>t duretour à Paris et une chute pleine d’espoir.Belle écriture. FV.5 0 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


livresavoir <strong>en</strong>vie d’ouvrir ce livre. Les auteurs,s’appuyant sur de nombreux autres textesde personnalités écolos, multipli<strong>en</strong>t lesdémonstrations pour montrer les “réserves”d’emplois dans l’écologie. Parfois,c’est juste (on peut effectivem<strong>en</strong>t promouvoirune agriculture 100 % bio), parfois,c’est à côté de la plaque (les biocarburantspour créer des emplois … sans remettre <strong>en</strong>cause l’usage de la voiture !). De même,l’acc<strong>en</strong>t est mis sur le développem<strong>en</strong>t —capitaliste sans le dire — des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables… alors que l’urg<strong>en</strong>ce écologiqu<strong>en</strong>’est pas de produire de l’énergie,mais d’<strong>en</strong> économiser. Si l’on admet que lasolution pour les déchets est de n’<strong>en</strong> pasproduire, on peut douter qu’un tel choixcrée des emplois (l’ADEME annonce qu’untiers des camions qui circul<strong>en</strong>t transport<strong>en</strong>tdes déchets… beaucoup de chômage <strong>en</strong>perspective !). Une longue prés<strong>en</strong>tation despionniers de la ruralité (Pierre Gevaert,Philippe Desbrosses…) ne nous r<strong>en</strong>seigneguère sur la question de l’emploi. La prés<strong>en</strong>tationd’initiatives pédagogiques alternativesnon plus. Par contre, on peut êtred’accord sur les propositions de réori<strong>en</strong>tationdu budget de l’Etat : diminuer le budgetmilitaire, réori<strong>en</strong>ter les crédits de lasanté vers la prév<strong>en</strong>tion, pénaliser les produitspolluants… Mais de nombreusesquestions rest<strong>en</strong>t éludées : quelle est laplace du travail dans la société ? Voulonsnous“travailler plus” (év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t pourgagner plus !) ou voulons-nous travaillermoins… pour avoir le temps de vivre avecsa famille, ses amis, avec la nature, avec sesrêves ? Enfin, les allusions électoralesambitieuses de Jean-Marc Governatorigên<strong>en</strong>t la lecture de l’ouvrage. MB.Voyage avec un ânedans ses veinesDidier CarretEd. L’Or-des-Clous, 30700 Uzès2006 - 150 p. - 15,50 €Vo<strong>ici</strong> le récit de l’anti-compétition : l’auteur,piètre cycliste, se lance dans une randonnée<strong>en</strong>tre Uzès et Vézelay, quelques c<strong>en</strong>tainesde kilomètres parcourus “à pied dansles côtes, à vélo dans les desc<strong>en</strong>tes”, vitessemoy<strong>en</strong>ne : 7 km/h. Habituellem<strong>en</strong>t chanteur,c’est avec humour et poésie qu’il narrel’av<strong>en</strong>ture au coin de la route. Ça se laisselire très facilem<strong>en</strong>t. FV.Respirez la santéLaur<strong>en</strong>ce SalomonEd. Grancher2007 - 192 p. - 20 €Le Bol d’air Jacquier consiste à faire respirerdes vapeurs d’ess<strong>en</strong>ce de téréb<strong>en</strong>thineavec de l’air v<strong>en</strong>tilé. Cette ess<strong>en</strong>ce conti<strong>en</strong>tdes molécules qui augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t nos capacitésà absorber l’oxygène. L’oxygène étant labase de notre système de régulation, un<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t de notre sang <strong>en</strong> oxygènepermet de se nettoyer et d’améliorer nosrésistances immunitaires.Le Bol d’airJacquier est donc unemachine qui aide à rev<strong>en</strong>irà la santé et à luttercontre toutes les maladies.Ce livre retrace <strong>en</strong>détail l’histoire de cettemachine, les étudesmédicales qui <strong>en</strong> ontvalidé les effets et rappellequand mêmequ’une bonne oxygénationpeut être assuréepar l’effort physique,une alim<strong>en</strong>tation saine, des exercices respiratoires,le yoga… La machine ne soignepas, elle aide seulem<strong>en</strong>t. Très technique. FV.Les cités-jardinsJean-Françoiset Nicolas ChampeauxEd. Sang de la Terre2007 - 160 p. - 30 €Les cités-jardins se sont développées principalem<strong>en</strong>tau début du 20e siècle dans lasuite des réflexions m<strong>en</strong>ées sur les citésouvrières et après l’étape des “citésidéales” du socialisme utopique. Des expéri<strong>en</strong>cesde cités-jardins ont vu le jour simultaném<strong>en</strong>tun peu partout à l’initiative decoopératives ouvrières. L’ouvrage, richem<strong>en</strong>tillustré, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>te plus particulièrem<strong>en</strong>ttrois : Hampsptead, au nord deLondres, Paris-Jardin à Draveil et La ButteRouge à Chât<strong>en</strong>ay-Malabry, les deux au sudde Paris, cités qui exist<strong>en</strong>t toujours aujourd’hui…mais avec un glissem<strong>en</strong>t socialimportant : ce ne sont plus des ouvriers quiy habit<strong>en</strong>t. A l’époque, des changem<strong>en</strong>tsdans les politiques sociales sembl<strong>en</strong>t avoirmis un terme à ce g<strong>en</strong>re de projets dans lesannées 1920. Un r<strong>en</strong>ouveau s’opère depuisle début des années 1990 avec l’apparitionde nouvelles réflexions sur l’urbanisme, surle besoin de convivialité liée au logem<strong>en</strong>t.Deux cités-jardins réc<strong>en</strong>tes sont alorsprés<strong>en</strong>tées : à Bois-Guillaume près deRou<strong>en</strong> et à Chantepie près de R<strong>en</strong>nes. Alorsque dans les cités-jardins anci<strong>en</strong>nes persist<strong>en</strong>tjusqu’à aujourd’hui des activités communeset coopératives, les cités réc<strong>en</strong>tesfonctionn<strong>en</strong>t comme des zones résid<strong>en</strong>tiellesclassiques avec seulem<strong>en</strong>t un cadreplus agréable. L’ouvrage développe <strong>en</strong>suitelonguem<strong>en</strong>t des analyses sur ce qui r<strong>en</strong>dagréable une forme urbaine : rôle desplaces, des rues droitesou courbes, des limitationsde jardin, des perspectives,du styled’architecture, de lahauteur des bâtim<strong>en</strong>ts,la place de l’eau, l’importancedes détails…une initiation à l’urbanismed’aujourd’huioù l’on voit toutefoisassez peu les habitantset la question sociale.MB.Les dix plusgros m<strong>en</strong>songessur l’économiePhilippe Derudderet André-Jacques HolbecqEd. Dangles2007 - 268 p. - 16 €Comme le rappell<strong>en</strong>t justem<strong>en</strong>t les auteurs,le premier m<strong>en</strong>songe est de faire croire quel’économie est une sci<strong>en</strong>ce juste… alorsqu’elle sert souv<strong>en</strong>t à expliquer pourquoi ons’est trompé dans les prévisions. Les auteurs,actifs dans le milieu de l’économie alternative,démontr<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t les discours off<strong>ici</strong>elsrelèv<strong>en</strong>t du dogme et non de la réalité <strong>en</strong> cedomaine : si on peut les suivre sans problèmesur la critique d’idées comme “on vivraitmieux avec moins d’impôts”, “baisser lesprix, c’est garantir le pouvoir d’achat”, “lacroissance dynamise l’emploi”, il est plus durde croire qu’il ne sert à ri<strong>en</strong> de rembourser ladette d’un Etat contrairem<strong>en</strong>t à celle d’unparticulier ou d’une <strong>en</strong>treprise. Si certainesdémonstrations sont brillantes : l’inflation negène que ceux qui ont du capital et donc lalutte contre l’inflation ne profite qu’auxriches ; ils ont peut-êtreraison, mais c’est diff<strong>ici</strong>le àsuivre lorsqu’ils expliqu<strong>en</strong>tle fonctionnem<strong>en</strong>t desbanques et de la monnaie,ou <strong>en</strong>core pourquoi lesgrands travaux ne coûterai<strong>en</strong>tri<strong>en</strong> à la société si c<strong>en</strong>’est du travail et de lamatière première. Doncpas toujours facile à lire,mais que de remises <strong>en</strong>cause des discours off<strong>ici</strong>els.FV.Les appr<strong>en</strong>tis sorciersde la chimieMichel Nejszat<strong>en</strong>Ed. Asbl Vivre… S, 16, placeCardinal-Mercier, B 4102 Seraing2007 - 172 p. - 8,50 € + 3 € pourla Belgique, 8 € pour la France.Alors que les premiers indicateurs de santésembl<strong>en</strong>t montrer que l’on va vers une baissede l’espérance vie à court terme, il existe peude réflexion sur les moy<strong>en</strong>s de lutter contreles raisons du déclin annoncé, déclin provoquépar une pollution généralisée. Après laprés<strong>en</strong>tation des indices du déclin, l’auteur sep<strong>en</strong>che sur les solutions avancées et dénonc<strong>en</strong>ombre de limites : même si des initiativesexist<strong>en</strong>t dans la chimie, la recherche de profitne permet que rarem<strong>en</strong>t d’aller vers dessolutions réellem<strong>en</strong>t efficaces. Des alternativesplus radicales exist<strong>en</strong>t : l’agriculture biologiquepar exemple, mais l’auteur montrequ’elle a aussi des limites dans le domainesocial, <strong>en</strong> particulier avec la pénibilité du travail,l’int<strong>en</strong>sification, la conc<strong>en</strong>tration, l’exploitationd’une main-d’œuvre malrémunérée, la dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>vers la produc-S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20085 1


livrestion dominante pour les transports, lesoutils, l’énergie… La décroissance estséduisante <strong>en</strong> théorie, mais pour le mom<strong>en</strong>t,limitée à la simpl<strong>ici</strong>té volontaire, elle n’aaucun effet sur la marche du monde (l’auteuravait déjà publié un texte virul<strong>en</strong>t surla question <strong>en</strong> février 2004). L’auteur p<strong>en</strong>seque la direction est bonne mais qu’ell<strong>en</strong>’intègre pas assez les questions sociales etla question de fond : si l’agriculteur bio oule décroissant utilise toujours une voiture,un tracteur ou un ordinateur, l’industri<strong>en</strong>écessaire à leur production va continuer ànécessiter de nombreuses étapes polluantes…qui minore d’autant l’intérêt du bioou de la vie simple. Si l’ouvrage est assezfourre-tout, il comporte de nombreusesréflexions stimulantes pour cerner les difficultésà mettre <strong>en</strong> place des alternatives.MB.Les av<strong>en</strong>turesextraordinaires deLaplume et Goudron,travailleurs de la nuit.Claire AuziasLes éditions libertaires2007 - 79 p. - 10 €On avait pu découvrir Claire Auzias à traversson portrait dressé par MimmoPucciarelli dans un livre réc<strong>en</strong>t, “Clairel’<strong>en</strong>ragée” (S!l<strong>en</strong>ce n° 344, p.51). Vo<strong>ici</strong>B . D .Tout doit disparaîtreBoris Fleuranceau, GuillaumePodrovnik, Antoine SilvestriEd. Danger public2007 - 96 p. - 14,50 €Le livre est dédié àVinc<strong>en</strong>t Bolloré, l’hommequi symbolise lacroissance économique.Dans un monde situédans un futur proche, lasociété de consommationa poussé le bouchonun peu plus loin : satisfaireles actionnaires audétrim<strong>en</strong>t de la planète<strong>en</strong> pratiquant un marketing basé sur l’exploitationdégradante de la femme. L’héroïne, dessinatricede métier, travaille chez elle, ce qui neplaît pas au gouvernem<strong>en</strong>t car elle n’use pasd’une voiture pour aller à son travail. M<strong>en</strong>acéed’arrestation, elle tombe sur une bande de subversifsqui os<strong>en</strong>t réaliser des barbouillages surla publ<strong>ici</strong>té, “non à la consommation”. Mais lespubl<strong>ici</strong>stes sont particulièrem<strong>en</strong>t retors et tousles slogans utilisés sont immédiatem<strong>en</strong>tdétournés pour lancer un nouveau produit. Legroupe cherche alors à trouver l’action quidétruira le système… Le dessin excell<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>teun monde où la pub à tout <strong>en</strong>vahit jusqu’àla forme des appartem<strong>en</strong>ts qui repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tqu’elle dresse à son tour le drôle de portraitd’une figure étonnante qui a émaillé lemilieu libertaire lyonnais durant quelquesdéc<strong>en</strong>nies. Goudron nous embarque dansses av<strong>en</strong>tures rocambolesques et quasiromanesquesde cambrioleur, sorte de robindes lucarnes qui n’hésitait pas, avec soncamarade Laplume, à redistribuer lesrichesses issues de ses “reprises” auxcopains dans la panade. Une forme commeune autre de contribution à la lutte, quimontre le rôle éminemm<strong>en</strong>t social du cambrioleur.Dans une ambiance à la R<strong>en</strong>éFallet et dans un parlerpopulaire étonnant, ClaireAuzias nous fait suivre lecamarlo Goudron, dev<strong>en</strong>uvieux, raconter autour d’unverre ses exploits d’as de lacambriole à une bande dejeunots qui n’<strong>en</strong> loup<strong>en</strong>t pasun mot. Il nous appr<strong>en</strong>d aupassage et mine de ri<strong>en</strong> lesmille petits secrets du cambrioleuraverti, sur laconnaissance des systèmesd’alarme par exemple :“chez un <strong>en</strong>tifleur à la plaque, il y avait unefois deux gueulards, un dehors plus undedans. Ça a pris dix minutes. Si on l’interromptrapidem<strong>en</strong>t, les voisins sont ravis”.Pour les nombreux mots d’argot que le lecteurne compr<strong>en</strong>dra pas, il pourra mater leglossaire argotique à la fin de l’ouvrage,phosphorer un peu sur sa séante, puis r<strong>en</strong>quillerillico sur sa lecture. GG.celle des objets courants. Tout est sponsorisé, ycompris la religion et l’humanitaire. Derrièreun humour décapant, une dénonciation de faitsbi<strong>en</strong> réels : la force de récupération du capitalismeet les efforts dérisoires des militantsdécroissants. Savoureux. MB.> Les chansonsde Zazie <strong>en</strong> BD> Les chansons deThomas Fers<strong>en</strong> <strong>en</strong> BDCollectifEd. Petit à petit (76162 Darnetal)2007 - 48 p.De jeunes auteurs deBD illustr<strong>en</strong>t deschansons avec commecontrainte de s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ir au texte. La série<strong>en</strong>gagée avec desauteurs classiques setourne maint<strong>en</strong>antvers des chanteursc o n t e m p o r a i n s …avec une formuleréduite. Alors que l’oncomptait 12-13 chansonshabituellem<strong>en</strong>t, il n’y <strong>en</strong> a plus que 6 et 5dans ces deux ouvrages. Bi<strong>en</strong>tôt une BD parchanson ? FV.Micropolitiquesdes groupes pourune écologie despratiques collectivesDavid Vercauter<strong>en</strong>Editions HB, collection Politiques2007 - 240 p. - 19,50 €A travers ses expéri<strong>en</strong>ces personnelles deluttes associatives et de nombreuses référ<strong>en</strong>cesphilosophiques, <strong>en</strong>tres autres, l’auteurnous ouvre divers accès au travail de groupe.Cet ouvrage est composé d’une vingtained’<strong>en</strong>trées, par mot clé, qui trait<strong>en</strong>t du fonctionnem<strong>en</strong>tdes groupes de travail autourd’un projet commun. Comm<strong>en</strong>t éviter certainsconflits par la parole, la gestuelle, lamise <strong>en</strong> place d’une stratégie de communicationnon-viol<strong>en</strong>te, etc.C’est suite à des réussites et des échecs dudev<strong>en</strong>ir de groupes que ce livre a germé. Ilvous permettra, peut être, de pr<strong>en</strong>dre letemps de la réflexion, de mieux compr<strong>en</strong>drel’évolution d’un groupe etce qui est possible,<strong>en</strong>semble, de mettre <strong>en</strong>œuvre pour de meilleurespratiques de travail collectives.Une culture des précéd<strong>en</strong>tsmise à notre disposition,afin de mieux s’organiserpour lutter <strong>en</strong>semblede manière plus efficace <strong>en</strong>évitant les écueils qui serépèt<strong>en</strong>t à chaque créationde groupe. JP.Il est bon mon poissonClaude Aubert et Lionel GoumyEd. Terre vivante2007 - 160 p. - 17 €Si le poisson est recommandépar de nombreux diétét<strong>ici</strong><strong>en</strong>s,faut-il pour autant <strong>en</strong>consommer ? Avant de donnerde nombreuses recettes,un quart de ce livre estconsacré aux problèmes quepos<strong>en</strong>t la consommation dupoisson : de nombreusesespèces sont <strong>en</strong> voie de disparitioncar surpéchées, d<strong>en</strong>ombreux poissons accumul<strong>en</strong>tles polluants dansleur graisse, le poisson d’élevage ne concerneque des poissons carnivores que l’on nourritavec de la farine animale obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> broyantde petits poissons : 7 kilos de petits poissonspour 1 kg de poisson v<strong>en</strong>dable… L’argum<strong>en</strong>tcomme quoi ce poisson mangerait naturellem<strong>en</strong>tautant de petits poissons ne ti<strong>en</strong>t pas :les petits poissons sont souv<strong>en</strong>t pêchés aularge des côtes des pays du Sud… pour nourrirles élevages dans le Nord, question oubliéedans le livre. Donc un sujet source de polémiquesaujourd’hui… Le reste est plus classique: des recettes pour les espèces de poissonsjugés non m<strong>en</strong>acées aujourd’hui. MB.5 2 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008


livresl e l i v r e d u m o i sPetit traité de la décroissance sereineSerge LatoucheEd. Mille et une nuits2007 - 172 p. - 3,50 €Après Le pari de la décroissance (éd. Fayard 2006),Serge Latouche sort ce petit livre par la taille, maisgrand par la quantité de sujets balayés autour de laquestion de la décroissance. Très impliqué dans un milieuuniversitaire itali<strong>en</strong> qui produit de grandes qualités deréflexion sur le thème de la décroissance, Serge Latouch<strong>en</strong>ous brosse <strong>ici</strong> un panel de propositions de plus <strong>en</strong> pluscohér<strong>en</strong>tes et de plus <strong>en</strong> plus complètes pour aller vers unesociété de décroissance. C’est un vrai plaisir de la voir progresserd’ouvrage <strong>en</strong> ouvrage dans ce domaine. Rappelantque pour définir un projet de décroissance “l’altruismedevrait pr<strong>en</strong>dre le pas sur l’égoïsme, la coopération sur lacompétition effrénée, le plaisir du loisir et l’éthos du jeusur l’obsession du travail, l’importance de la vie sociale sur la consommation illimitée,le local sur le global, l’autonomie sur l’hétéronomie, le goût de la belle ouvragesur l’eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>ce productiviste, le raisonnable sur le rationnel, le relationnel sur lematériel” [p.58], Serge Latouche insiste sur l’importance de développer un autreimaginaire, une autre culture notamm<strong>en</strong>t vis à vis de la nature : “remplacer l’attitudedu prédateur par celle du jardinier” [p.59]. Et de développer les “cercles vertueuxde la décroissance” dans tous les domaines, développant des réponses à de multiplesquestions <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues dans les débats. Spécialiste de l’économie informelle dans lespays africains, il développe <strong>ici</strong> l’importance que ces pratiques au Sud peuv<strong>en</strong>t nouspermettre <strong>ici</strong> pour développer des relations <strong>en</strong> dehors du capitalisme destructeur.Méfiant par rapport à la volonté de certains de créer un parti de la décroissance, ilappuie par contre sur la nécessité d’être prés<strong>en</strong>ts dans le débat politique et conclutsur les idées profondém<strong>en</strong>t humanistes qui accompagn<strong>en</strong>t l’idée de décroissance. Vule tout petit prix du livre, sa grande concision, vous auriez tort de passer à côté ! MB.Pour une analysecritique des médiassous la direction de Eveline PintoEd. du Croquant2007 - 240 p. - 22 €Plus de dix interv<strong>en</strong>ants se succèd<strong>en</strong>t dansce livre où ils <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une discussionsur le pouvoir et l’influ<strong>en</strong>ce des médias, etoù ils cherch<strong>en</strong>t “à expliquer le mode defonctionnem<strong>en</strong>t du monde journalistique”.Tous les auteurs, de par leurs activités professionnellesscrut<strong>en</strong>t <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce lessupports d’informations (journalistes, philosophes,sociologues, histori<strong>en</strong>s). Autantdire que les thèmes sont examinés avecacuité, à défaut d’impartialité. De l’histoiredes médias aux questions de l’insécurité,des investigations àpropos de la politiqueinternationale, desanalyses sci<strong>en</strong>tifiques,ou économiques dép<strong>en</strong>dantesdes milieuxfinanciers, <strong>en</strong> passantpar un comm<strong>en</strong>taireréprobateur de la commémoration,<strong>en</strong> novembre2006, destroubles de novembre2005 et par “le sabordaged’un grand servicepublic” (France 2),l’év<strong>en</strong>tail des débatsproposé est large. Paradoxalem<strong>en</strong>t, cetouvrage est assez abordable. Et, même siles sujets sont traités avec sérieux et parfoisun peu de fatuité, le lecteur trouveraquand même de quoi alim<strong>en</strong>ter son opinionsur ces questions. MJ.Question de g<strong>en</strong>re !Un livre-jeu surl’égalité<strong>en</strong>tre femmes et hommesClaudine Drion et ClariceLe monde selon les femmesEd. Luc Pire (Bruxelles)2007 - 96 p. - 10 €Ce deuxième livre-jeuédité par l’associationbelge Le monde selon lesfemmes comporte unesérie de cartes qui permett<strong>en</strong>tà partir dequatre personnes d’initierune discussion sur lathématique du g<strong>en</strong>re. Leg<strong>en</strong>re est un terme poursignifier que chaque sexedans une société culturelledonnée se voit attribuerdes rôles spécifiques<strong>en</strong> fonction de la situationsociale, culturelle et économiquelocale.Tout au long des vingt chapitres queconti<strong>en</strong>t cet ouvrage sont abordées des thé-matiques comme celle du travail, de l’éducation,du salaire, du Nord et du Sud et chacunede ces questions est développée à traversdes exemples de faits, de lieux, de motset de jeux. Il ne s’agit pas <strong>ici</strong> d’une étudesociologique, mais bi<strong>en</strong> d’une approche succincte,d’une première approche ludique maiscomplète, fort bi<strong>en</strong> argum<strong>en</strong>tée et chiffrée, dela problématiques du g<strong>en</strong>re à travers lemonde et les cultures. Où l’on appr<strong>en</strong>d parexemple que “Les femmes possèd<strong>en</strong>t 1% desrichesses de la planète, qu’elles produis<strong>en</strong>t70% des heures travaillées dans le mondemais ne perçoiv<strong>en</strong>t que 10% des ressourcesproduites” et qu’il y a un manque criantd’instituteurs, 80% des postes étant occupéspar des femmes. JPDe Godzilla aux classesdangereusesAlfredo Fernandes et CieEd. Ab irato, 21 ter, rue Voltaire,75011 Paris2007 - 95 p. - 8 €Les gouvernants ont besoin de t<strong>en</strong>ir un discourssécuritaire pour justifier leur domination.Ils ont aussi besoin d’actes de fermetépour préserver leur autorité. Quitte, pourcela, à inv<strong>en</strong>ter des <strong>en</strong>nemis, des agresseurspot<strong>en</strong>tiels. Qu’ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’extérieur desfrontières (syndrome de Godzilla) ou de l’intérieur(les classes socialem<strong>en</strong>t défavoriséespot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dangereuses), les puissantsont toujours intérêt à trouver des boucs émissairesou à fabriquer (provoquer, décl<strong>en</strong>cher)beaux livresAustralie,la transversale sauvageMichèle Decoustet Nicole VoloteauEd. Panama2007 - 270 p. - 39 €Quand deux amoureuses de l’Australie semett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble pour raconter ce contin<strong>en</strong>t,ses espaces, le “dreaming” des aborigènes,l’écotourisme, la restauration dessavanes. Des photos <strong>en</strong> double page qui <strong>en</strong>jett<strong>en</strong>t plein la vue. Des r<strong>en</strong>contres et desportraits originaux, plus ou moins intéressants.Et une approche de la double cultureaustrali<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre occid<strong>en</strong>talisme et sagessedes peuples premiers. On regrettera seulem<strong>en</strong>tles décalages<strong>en</strong>tre les photos etles textes, l’abs<strong>en</strong>ced’une carte avecl’itinéraire, d’AliceSprings au c<strong>en</strong>treau bord de l’Océanindi<strong>en</strong> au nordouest.FV.S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20085 3


livresdes amalgames pour int<strong>en</strong>sifier l’exploitationdes individus et les maint<strong>en</strong>ir dans lapeur. Les textes réunis dans cet ouvrageexprim<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t ce truisme. Ils ontété initialem<strong>en</strong>t publiés dans la revueOiseau tempête <strong>en</strong>tre 1998 et 2005 à l’exceptiond’un inédit. Dans le quotidi<strong>en</strong>, dansle traitem<strong>en</strong>t médiatique des évènem<strong>en</strong>ts,dans le monde du travail, même dans lechoix des mots, il n’est pas diff<strong>ici</strong>le de constater“la manipulation de l’opinion, et l’occultationparallèle de la critique des techniquesmanipulatoires” qui “sont lep<strong>en</strong>dant idéologique du sécuritaire qui leurest contemporain”. Mais malgré la réductiondes libertés, le repli sur soi, la résignation,des poches de résistances exist<strong>en</strong>t oupourrai<strong>en</strong>t exister. Ce livre est plutôt pertin<strong>en</strong>t.Il comporte cep<strong>en</strong>dant quelques passagesampoulés. MJ.musiquesTielas VivoKoreEd. Vinilkosmo (31)2007 - 28 titres - 17,55 €Après plusieurs années d’abs<strong>en</strong>ceKore revi<strong>en</strong>t avec cet album, <strong>en</strong>demi-teinte, partagé <strong>en</strong> deux parties.La première, avec des nouvelles créationsaux sonorités <strong>en</strong>soleillées relèveplus de la pop musique tirant untantinet vers la variété. Les textessont des questionnem<strong>en</strong>ts sur soi, lesvaleurs humaines, mais aussi surl’amour. Et puis après une reprise dustandard des Que<strong>en</strong> “The show must go on”tout <strong>en</strong> finesse, Kore se lâche <strong>en</strong>fin. Il exprimealors toute la palette de son tal<strong>en</strong>t. Cettedeuxième partie repr<strong>en</strong>d des inédits composés<strong>en</strong> 2000. Musicalem<strong>en</strong>t plus variée, on s<strong>en</strong>talors plus de plaisir, plus d’originalité à traversces six derniers morceaux. Ce trio, donne à cecd un ton <strong>en</strong>joué et abordable par tous. MJDemandezle programmeAgnès BihlEd. Raoul Breton2007 - 14 titres - 17 €Dans son dernier album, on l’avait quitté“méchante et chiante”. On la retrouve toujoursaussi révoltée, grinçante, et agaçante. Avec elle,ri<strong>en</strong> ne peut être simple. Quand elle nous emmènepar exemple dans son <strong>en</strong>fance <strong>en</strong>tre nostalgieet amertume, dans la rue, quand elle nousnarre la supplique de ces jeunes femmes célibatairesà la recherche du mec idéal, à nous lesgarçons, elle exaspère tout <strong>en</strong> se dévoilant,impudique, combattante, <strong>en</strong>tre désespoir etacharnem<strong>en</strong>t. Même <strong>en</strong> chantant une berceuse,la complainte de la mère parfaite, elle part <strong>en</strong>vrille. Alors, avec elle tout est possible, le pirecomme les lames. Cet humour décalé, mordant,corrosif est un régal. Dans cet opus les chan-5 4 S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 2008Gandhi aujourd’huiCollectifEd. Jouv<strong>en</strong>ce / Terre du Ciel2007 - 158 p. - 9,90 €Gandhi est mort assassiné <strong>en</strong>1948. Que sont dev<strong>en</strong>ues sespratiques et ses idées dansl’Inde d’aujourd’hui. Ce livredonne la parole à un Françaisayant visité l’Inde (ChristianDelorme) et à six militants de lanon-viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Inde dont lesplus traduits <strong>en</strong> France sontVandana Shiva et Rajagopal.Aussi prés<strong>en</strong>t le petit-fils deGandhi. Tous sont des militantsqui ont su lier dans leursdémarches, comme Gandhi, uneapproche spirituelle et politique.Facile à lire et passionnant. FV.sons plus personnelles crois<strong>en</strong>t des coups degueules face aux tragédies humaines. Que cesoit des drames de la vie, avec cette copine<strong>en</strong>tre la vie et la mort après un accid<strong>en</strong>t demoto, la petite sirène, la cruauté de l’incestetouche pas à mon corps, la triste réalité dessans papiers mais où est donc Ornicar, ou pourdénoncer l’indiffér<strong>en</strong>ce de chacun face auxdrames sociaux demandez le programme, sespropos sonn<strong>en</strong>t si juste. Sa voix, tantôt de fillettedélurée, tantôt passionnée, et ses textes caustiques,au vitriol, nous <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t dans desrecoins qu’on voudrait tant éviter, mais qu’ell<strong>en</strong>ous balance <strong>en</strong> pleine face.Quant aux musiques, qu’elle a confiées pour laplupart à de belles pointures, elles donn<strong>en</strong>t àl’<strong>en</strong>semble une tonalité originale et cré<strong>en</strong>t ununivers particulièrem<strong>en</strong>t réjouissant.On l’aura compris,cette jeune chanteuseinclassablemérite le détour,parce qu’elle dérangeun milieu bi<strong>en</strong>conv<strong>en</strong>u, qu’elle aun humour si délectableet qu’elle cultivela chansonrésistante. MJ.Opus Compilateur 2Tradsch Miousic Productions(15, rue Georges-Jacquet,38000 Gr<strong>en</strong>oble, tradsch@free.fr)2007 - 16 €A l’heure de l’Ipod Nano avec ses 3000 morceauxde musique sur 1 cm3, on ne peut qu’apprécierle très <strong>en</strong>combrant Opus Compilateursecond tome et ses 12 morceaux répartis surdeux vinyles. D’autant plus que la sélectionmusicale est d’une qualité certaine, naviguantdans des « musiques jubilatoires d’<strong>ici</strong> etd’ailleurs » (avec <strong>en</strong>tre autres AmsterdamKlezmer Band, un duo Sleeppers/RageousGratoons ou un inédit des Têtes raides). Et pourcelles et ceux qui n’ont pas <strong>en</strong>core trouvé delecteur vinyle à la brocante du coin, un CD estégalem<strong>en</strong>t fourni... VP.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ Bord à bord, art écologique, art <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal,Ecole nationale supérieure du paysage, éd.Actes Sud, 2007, 212 p. 20 €. Manifestem<strong>en</strong>t, ily a de l’art… un peu de nature (avec quelques installationsqui relèv<strong>en</strong>t du land art), mais de l’écologie? En plus la qualité des images est médiocre,bref, la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre artistes du paysage et écolosne semble pas s’être faite au niveau de cet ouvrage.Pourtant, cela existe… chez le même éditeur.■ Politiques de la peur, Réfractions n°19 (145,rue Amelot, 75011 Paris), 2007, 128 p. 12 €. Lapeur est un puissant outil pour ceux qui nous gouvern<strong>en</strong>t…pour assurer leur domination. La revue deréflexion anarchiste nous propose d’intéressantesréflexions sur ce sujet.■ Gandhi, sage et stratège de la non-viol<strong>en</strong>ce,Jean-Marie Muller et Alain Refalo, C<strong>en</strong>tre de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce (11, allée de Guérande,31770 Colomiers), 2007, 88 p. 7,60 €. La forcede Gandhi c’est le choix de la non-viol<strong>en</strong>ce, maisaussi une grande stratégie politique. Ce recueil prés<strong>en</strong>tece côté stratégique, avec notamm<strong>en</strong>t des traductionsinédites de textes de Gandhi.■ L’habitat durable existe, nous l’avons r<strong>en</strong>contré,R<strong>en</strong>é Longuet et Muriel Lardi, éd. Jouv<strong>en</strong>ce(74161 Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-G<strong>en</strong>evois), 2007, 128 p.6,90 €. Après avoir montré comm<strong>en</strong>t l’habitatconsomme de l’espace, des matériaux, de l’énergie,et produit des déchets, les auteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t lesinnovations pour aller vers des maisons économes,saines, vers l’éco-quartier et l’éco-ville de demain(Bedzed à Londres).■ La question du logem<strong>en</strong>t, Paul Latreille, éd.Chronique sociale (Lyon), 2007, 160 p. 14,60 €.L’auteur qui a exercé comme gestionnaire <strong>en</strong> HLM,se p<strong>en</strong>che <strong>ici</strong> sur le droit au logem<strong>en</strong>t, sur la nécessitéde concevoir des logem<strong>en</strong>ts à prix abordables,sur le vivre <strong>en</strong>semble et sur la politique de la ville.De nombreux problèmes étudiés et de multiplessolutions, vues du côté social.■ Soignons notre Terre, contes et proverbes desquatre coins du monde, Margaret Read MacDonald, Emmanuel Chauvet, Anne Presse-Faure,éd. GRAD (228, rue de Manet, 74130 Bonneville),2005, 142 p. 13,50 €. 40 contes pour pr<strong>en</strong>dre soinde la planète, montrer que tout se ti<strong>en</strong>t, que tout ade la valeur, que l’homme est trop souv<strong>en</strong>t cupide…et heureusem<strong>en</strong>t que l’on peut <strong>en</strong> changer, <strong>en</strong> rêvant<strong>en</strong>semble.■ Ecodesign : des solutions pour la planète,Nancy J.Todd, éd. Ecosociété (Montréal), 2007,244 p. 20 €. Depuis la fin des années soixante, l’auteureet son mari anim<strong>en</strong>t un institut qui met aupoint et popularise des techniques “conviviales”(dans le s<strong>en</strong>s où l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d Ivan Illich) : agri bio, énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, habitat autoconstruit, épurationdes eaux usées… Visite d’un c<strong>en</strong>tre de technologiesalternatives. Le titre québécois est trompeur de cecôté de l’Atlantique.■ Réparer la planète, la révolution de l’économiepositive, Maximili<strong>en</strong> Rouer, Anne Gouyon, éd.J.-C. Lattès, 2007, 404 p. 17 €. A partir de nombreusesanecdotes, les auteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des solutionspositives, réelles, mais sans jamais se poser laquestion du politique. Pour eux, il suffirait deconvaincre les <strong>en</strong>treprises pour qu’apparaisse un<strong>en</strong>ouvelle croissance respectueuse de la planète. Ilsti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t peu compte de l’épuisem<strong>en</strong>t des ressources(pas de nucléaire sans uranium), des effets pervers(les biocarburants vont couvrir les “surfaces abandonnées”…donc les milieux naturels !), ils contest<strong>en</strong>tl’<strong>en</strong>tropie (mélangeant le fonctionnem<strong>en</strong>t duvivant et des matières inertes), ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que letourisme est positif pour le Sud (vision colonialiste)…Bref un mélange de bonnes informations et deconvictions libérales.■ Les dérives de l’industrie de la santé, Jean-Claude Saint-Onge, éd. Ecosociété (Montréal),2007, 240 p. 19,40 €. Des médicam<strong>en</strong>ts inefficacesou franchem<strong>en</strong>t dangereux sont retirés de la v<strong>en</strong>te,certaines campagnes de presse nous annonc<strong>en</strong>t descatastrophes sanitaires (virus de la grippe aviaire)…Tout cela a un s<strong>en</strong>s : celui de l’arg<strong>en</strong>t et nonplus celui de la santé, et avec la compl<strong>ici</strong>té desag<strong>en</strong>ces sanitaires off<strong>ici</strong>elles. Un tour d’horizon desscandales réc<strong>en</strong>ts et à v<strong>en</strong>ir.


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Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 328 Décroissance, socialet emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche.■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2).■ D e v e n o n s d e s m é d i a sa l t e r n a t i f s , é d i t i o n sd u P ’ t i t g a v r o c h e . 2 0 0 6 ,3 7 0 p , 1 0 € ( + 3 € f r a i sd e p o r t )■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovations frugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.■ 343 Changeons la recherche !Politique : Paul Ariès, révolution et décroissance.Paix : Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n e■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique<strong>en</strong> questions. Fausses solutions.Excès de vitesse.■ 352 : Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.■ 354 : Mun<strong>ici</strong>pales : être maireautrem<strong>en</strong>tAlternatives : une autre Villa est possible.Décroissance : Colporteurs de santé. Islande :les géants de l'aluminium. Lobby nucléaireet politique.Francemétropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ P a r t i c u l i e r 1 a n 4 6 €■ I n s t i t u t i o n 1 a n 9 2 €■ S o u t i e n 1 a n 6 0 € e t +■ P e t i t f u t é 2 a n s 7 4 €■ G r o u p é s p a r 3 e x 1 a n 1 1 5 €■ G r o u p é s p a r 5 e x 1 a n 1 7 3 €■ P e t i t b u d g e t 1 a n 2 8 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €Fr a n c e : r è g l e m e n t àS il e n c e, 9 , rue D u m e nge,6 9 3 1 7 Lyo n c e d ex 0 4C C P 5 5 0 - 3 9 - Y Lyo nVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NB e l gi q u e : r è g l e m e n t àB ra b a n t - E c o l o gi e,3 3 ro u t e d e R e ni p o n tB - 1 3 8 0 O h a int é l : 0 0 3 2 2 6 3 3 1 0 4 8C C P O O O - 1 5 - 1 9 - 3 6 5 - 5 4S u i s s e : r è g l e m e n t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 A b o n n e m e n t s : 0 4 7 4 0 7 0 8 6 8 m a rd i 8 h 3 0 - 1 1 h e t 1 3 h 3 0 - 1 6 h o u l e 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 j e u d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h -1 7 h R é d a c t i o n : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 m e rc re d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h S t a n d s , d é po s i t a i r e s : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 L e s t e x t e s s o n t s o u s l a re s p o n s a b i l i t é d e l e u r s a u t e u r s .L e s b r è v e s s o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Te x t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i r e , l a r e v u e a u t o r i s e , s o u s r é s e r v e d e c i t e rl a s o u rc e , l a c o p i e i l l i m i t é e à u s a g e p r i v é d e s t e x t e s . L e s u t i l i s a t i o n s à u s a g e p é d a g o g i q u e s o n t é g a l e m e n t a u t o r i s é e s . To u t u s a g e c o m m e rc i a l e s t s o u m i sà n o t re a u t o r i s a t i o n . I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s re s t e n t l a p ro p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G 8 7 0 2 6 N ° I S S N 0 7 5 6 -2 6 4 0 D a t e d e p a r u t i o n : 1 e r t r i m e s t r e 2 0 0 8 T i r a g e : 7 2 0 0 e x E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e , p e r m a n e n c e : l u n d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h t é l : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3A d m i n i s t r a t e u r s : E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a r e l l i D i r e c t e u r d e p u b l i c a t i o n : M i m m o P u c c i a r e l l i S e c r é t a i r e s d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a r de t M i c h e l J a r r u G e s t i o n e t a b o n n e m e n t s : M i c h e l J a r r u M a q u e t t e : P a t r i c e F a r i n e S t a n d s , l i e u x d e d é p ô t s : D o ro t h é e F e s s l e r R é d a c t i o n:M i c h e l B e r -n a r d , G u i l l a u m e G a m b l i n , E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a r e l l i , F r a n c i s Ve r g i e r. D e s s i n a t e u r : L a s s e r p e C o r r e c t e u r s : E m m a n u e l l e P i n g a u l t ,S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n d Vi g n a l , F r a n ç o i s e We i t é P h o t o g r a p h e s : L e s A m a n i n s , D a n e e l A r i a n t h o , A . B a c h e l l i e r, M a r i eC l e m ’s , D u p e t y, C l o , E s t e b a n , B r u n o G u i l l e m i n , W i l l i a m H a m o n , E . M o r a l e s , E r h a r d S c h r o l l / S t a r k e P f e r d e , R a y m o n d Vi g n a l , P i e r r e -E m m a n u e l We c k ,R o b i n Wo o d E t po u r c e n ° : M y r i a m C o g n a r d , M a r g u e r i t e D e s c a m p s , D o ro t h é e F e s s l e r, S y l v i e F o n t a n a , D e l p h i n e J e n a r t ( M u n d a n é u m ) ,O l i v i e r K e l l e r, Vi n c e n t M a r t i n , P a u l e t t e M a z o y e r, P a t r i c e N é e l , F a b r i c e N i c o l i n o , M i r e i l l e O r i a , G a b r i e l e O t e r i ( A C A P ) , J o c e l y nP e y r e t , V i n c e n t P e y r e t , R e i n e R o s s e t , R e i n h a r d S c h a r n h ö l t z , X a v i e r S é r é d i n e , M y r i a m Tr a v o s t i n o , B e r n a r d Va l e t t e C o u v e r t u r e :I m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é b l a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0S!l<strong>en</strong>ce n°355 mars 20085 5


La Tri<strong>en</strong>nale Internationale de l'Affiche Politique11 " B r u i t s " d e K a r l Va l e n t i n .Te r e s a S D R A L E V I C H - B e l gi q u e2 " M a d e i n Po o r l a n d "P e y m a n P O UR H O S E I N - I r a n3 " S a i n t Va l e n t i n , f a i t e s l ’ a m o u r,p a s l e s m a g a s i n s ” - T I T O M - B e l gi q u e4 " Wa n o u l é l é , q u e s ’ e s t - i l p a s s é ? "L e g é n o c i d e ( a f f i c h e d e t h é â t r e )C o l i n J UN I U S - B e l gi q u e "5 L a v i o l e n c e d e l a d r o i t e p e u t f r a p p e rt o u t l e m o n d e " - M a i k W O L L R A B - A u t r i c h e6 " C o n t i n e n t p a u v r e "P i e r r e - P h i l i p p e D U C H AT E L E TB e l gi q u e25634D e p u i s 1 9 7 8 , à M o n s ( B e l g i q u e ) , u n e e x p o s i t i o nd ’ a f f i c h e s p o l i t i q u e s e s t o u v e r t e a u x g r a p h i s t e sd u m o n d e e n t i e r.C e t t e a n n é e , 9 0 9 a f f i c h e s d e 4 1 p a y s s o n t e x p o s é e s .Exposition du 16 novembre 2007 au 27 avril 2008 au Mundanéum, 76 rue de Nimyà Mons (Belgique) - infos : (00 32) 6 53 53 43 www.affichepolitique-mons.com

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