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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Dans le même ordre d’idée, la Kilimanjaro Native Farmers Association inTanganyika (association des agriculteurs <strong>du</strong> Kilimandjaro au Tanganyika) (enTanzanie) fut la première association indigène de pro<strong>du</strong>cteurs africains decafé, constituée en 1925, qui lutta contre le monopole détenu par des colonseuropéens.Au Ghana, le cacao représentait des revenus cruciaux pour l’Etat. Dès lesannées 1920, les Ghanéens découvrirent les avantages des actions collectivespour négocier des droits sur les terres <strong>et</strong> partager la charge de l’entr<strong>et</strong>ien desjeunes cacaoyers. Cependant, le commerce d’exportation restait aux mainsd’entreprises européennes. Voulant à tout prix augmenter leur part des revenusdes exportations de cacao, celles-ci formèrent une structure d’achat secrète quiperm<strong>et</strong>trait à quatorze d’entre elles de contrôler les prix payés aux courtiersafricains. Les groupes coopératifs eurent vent de c<strong>et</strong> arrangement <strong>et</strong> jouèrent unrôle déterminant dans le «hold up <strong>du</strong> cacao» qui amena les agriculteurs à r<strong>et</strong>irerc<strong>et</strong>te denrée <strong>du</strong> marché pour provoquer une hausse des cours. L’administrationcoloniale britannique abhorrait ce genre de groupes organisés car ils menaçaientle statu quo politique <strong>et</strong> économique. Cela explique qu’initialement, toutecouverture légale ait été refusée aux groupes coopératifs au Ghana <strong>et</strong> dansd’autres pays anglophones.Les responsables coloniaux libéraux en Afrique s’inspirèrent <strong>du</strong> modèle decoopération britannico-indien développé en Inde <strong>et</strong> à Ceylan (l’actuel Sri<strong>La</strong>nka) à partir de 1904. L’idée de base était, comme Münkner (1989: 103)l’a observé, «de pallier l’absence d’initiative <strong>et</strong> de savoir-faire technique de lapopulation locale en recourant aux services de fonctionnaires d’un organismed’Etat spécialisé (département des coopératives) dirigé par le Registrar, ce qui, àterme, perm<strong>et</strong>trait de créer de coopératives autonomes». Dans les années 1930<strong>et</strong> 1940, des Cooperative Soci<strong>et</strong>ies Ordinances (ordonnances sur les sociétéscoopératives) furent promulgués dans beaucoup de pays africains sous tutelleanglophone <strong>et</strong> des départements pour le développement coopératif furentcréés. Une tradition de coopération constructive, non antagoniste <strong>et</strong> selon unmodèle unique fut donc institutionnalisée. Les départements devaient créer descoopératives, les promouvoir <strong>et</strong> les conseiller pour qu’elles gèrent leurs activitésconformément à des principes internationalement reconnus. Les Registrarsdisposaient de fonctions éten<strong>du</strong>es, de pouvoirs discrétionnaires <strong>et</strong> d’un nombreconsidérable d’assistants, auditeurs, comptables <strong>et</strong> superviseurs, très largementsupérieurs à ceux <strong>du</strong> Registrar britannique des Friendly Soci<strong>et</strong>ies (mutuelles) del’époque.LE DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF EN AFRIQUE JUSQU’AUX ANNÉES 19907

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