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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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En comparant l’implication des bailleurs de fonds dans le développementcoopératif sur le continent africain avant <strong>et</strong> après le début des années 1990,nous observons plusieurs changements importants (voir aussi Poll<strong>et</strong> & Develtere,2004). Premièrement, le soutien <strong>du</strong> secteur coopératif en Afrique transiteessentiellement par des ministères (Nigéria, Kenya, Niger, Egypte...), desorganisations faîtières ou des coopératives secondaires (Ghana, Afrique <strong>du</strong> Sud,Rwanda...) ou des agences d’appui comme les collèges coopératifs. Toutefois,les gros proj<strong>et</strong>s de développement coopératif tels ceux financés par les paysnordiques en Afrique de l’Est <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s de l’OIT-ACOPAM en Afrique del’Ouest dans les années 1980 <strong>et</strong> au début des années 1990 ont laissé de la placepour des interventions nationales <strong>et</strong> locales plus modestes.Deuxièmement, les agences ont substitué à l’approche proj<strong>et</strong> une démarche plusprogrammatique. Pour plusieurs d’entre elles, les programmes sont des boîtesà outils souples qui perm<strong>et</strong>tent aux bailleurs de fonds <strong>et</strong> à leurs partenairesd’atteindre des objectifs définis en commun de manière stratégique. Beaucoupprivilégient des relations de travail sur le long terme avec des coopérativeschoisies plutôt que des engagements à court terme avec un large éventail decoopératives.Nous observons aussi que diverses agences (celles liées au mouvement coopératifdes pays <strong>du</strong> Nord en particulier) préfèrent promouvoir des réseaux consensuelsentre coopératives <strong>et</strong> investir pour adapter l’environnement politique, juridique<strong>et</strong> fiscal où doivent évoluer leurs coopératives partenaires. De plus, les méthodestraditionnelles de transfert de savoir-faire disparaissent de plus en plus au profitde méthodes d’acquisition de connaissances. Quelques agences s’appuientencore sur l’envoi de personnel expatrié dans les structures coopératives.Bref, les partenaires <strong>du</strong> développement coopératif en Afrique s’approprientdavantage les programmes d’appui coopératif <strong>et</strong> déterminent leurs propresbesoins en termes de connaissances.Hier, les coopératives étaient souvent ré<strong>du</strong>ites à des institutions socialess’intéressant à certains groupes défavorisés. Aujourd’hui, la plupart des agencesinsistent sur le fait qu’il faut considérer les coopératives comme des acteurséconomiques privés devant pro<strong>du</strong>ire des excédents ou faire des bénéfices. Ellesm<strong>et</strong>tent plus l’accent sur des aspects comme la gestion financière, la solvabilité,la rentabilité, la viabilité financière, la pénétration <strong>du</strong> marché ou le r<strong>et</strong>our surinvestissement. C<strong>et</strong>te approche plus économique va de pair avec de nouveauxoutils comme les fonds de prêts renouvelables, les garanties bancaires, lesprêts ou le capital social. Les liens commerciaux sont encouragés. Ainsi, parexemple, il existe au Mali une coopérative qui pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> coton dans le respectde l’environnement, puis envoie sa récolte à une coopérative indienne qui enLA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN73

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