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S!l<strong>en</strong>ceN°327Septembre20054 €6 FSREPASLes NouveauxRobinsonEnergieL’éoli<strong>en</strong>détrônele nucléaireDe nos[in]cohér<strong>en</strong>ces


SommaireDe nos [in]cohér<strong>en</strong>cesDossier26Une alternativeà la grandedistributiond’Alban Labouret et Aymeric Mercier35EnergieL’éoli<strong>en</strong> détrônele nucléairede Michel BernardBrèves20 Alternatives29 Femmes30 Santé31 Paix32 Nucléaire34 EnergiesL’alternativedu moins pirede Madeleine NutcheyFaire mieux ?de Daniel Juli<strong>en</strong>Sur la route de l’école...de Ghislaine GuignierContradictionsd’un naturophilede Philip PerdomoEco(lo)graphiedu thé russed’Alice VillevertIl faut décroire, non ?de Matt Mahl<strong>en</strong>Un long appr<strong>en</strong>tissagedans le respect des êtresd’André LarivièreUniverselles contradictionsde Madeleine NutcheyREPAS36 Environnem<strong>en</strong>t37 Nord/Sud38 Courriers41 Annonces44 Livres48 PolitiqueVUOffrir S!l<strong>en</strong>ce !Si vous offrez cinq abonnem<strong>en</strong>ts découvertepour six mois (15 € x 5 € = 75 €), vousbénéf<strong>ici</strong>ez de votre réabonnem<strong>en</strong>t gratuitpour un an (40 €).En chantierSous réserve, les prochains dossiersseront consacrés à :l décroissance et emploi (octobre),l la désobéissance civique (novembre),l faire un média alternatif (décembre),l alternatives <strong>en</strong> sud-Midi-Pyrénées (janvier)…Reportages<strong>en</strong> régionsNous réalisons les numéros régionaux aurythme de deux par an. Il nous faut donc plusde quinze ans pour faire le tour de la France.Ceci ne signifie pas pour autant que l’on nepasse pas des reportages sur les autresrégions. N’hésitez pas à nous <strong>en</strong> proposer surles initiatives que vous connaissez. Les articlespasseront dans les numéros intermédiaires.Changem<strong>en</strong>tde formuleA partir de janvier 2006, nous allons légèrem<strong>en</strong>tmodifier la prés<strong>en</strong>tation de la revue.Au lieu d’avoir deux énormes numéros régionauxde 96 pages <strong>en</strong> janvier et <strong>en</strong> été et48 pages le reste de l’année, nous allons passerà 64 pages pour les numéros régionaux(avec des reportages qui se finiront dans lesnuméros suivants) et 56 pages pour les autresnuméros. Tous les numéros seront v<strong>en</strong>dus auAppel à bénévolesmême prix (4 €). Au lieu de 9 numéros à48 pages et 2 à 96 pages soit 624 pages,il y <strong>en</strong> aura donc 9 à 56 pages + 2 à 64 pagessoit 632 pages par an . Soit 8 pages de pluspar an. Les formules d’abonnem<strong>en</strong>ts vontaussi changer puisque l’on passera d’un abonnem<strong>en</strong>tpour 12 numéros à un abonnem<strong>en</strong>tannuel (donc pour 11 numéros).Alternativesà ParisPour le numéro d’été 2006, nous devrionsprés<strong>en</strong>ter les alternatives dans la capitale…et uniquem<strong>en</strong>t dans la capitale (pas l’Ile-de-France !). Si vous désirez nous aider à concevoirce numéro, nous pouvons vous <strong>en</strong>voyerun courrier avec les explications pour larecherche des reportages. Ecrivez-nous outéléphonez-nous (de préfér<strong>en</strong>ce le mercrediau 04 78 39 55 33).Archivesde Sil<strong>en</strong>ceNous avons accumulé d’énormes quantitésde docum<strong>en</strong>tation sous forme de collectionsde revues, de livres et divers docum<strong>en</strong>ts. Nousavons <strong>en</strong>fin mis <strong>en</strong> place une solution pourles stocker : nous donnons à la bibliothèquemun<strong>ici</strong>pale de Lyon les livres qu’elle n’a paslorsqu’ils dat<strong>en</strong>t de plus de deux ans. Un premierdon a été effectué <strong>en</strong> décembre 2004portant sur un millier de livres. Le reste de ladocum<strong>en</strong>tation (plus de 3000 livres, 300 collectionsde revues militantes), toujours aprèsun délai de deux ans, est donné à l’Universitésolidaire de Lyon qui devrait ouvrir cetautomne un c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation à <strong>en</strong>viron500 m des locaux de Sil<strong>en</strong>ce. Notre docum<strong>en</strong>tationy sera ainsi accessible au public.Nous avons besoin de vous pour les manifestations suivantes <strong>en</strong> septembre :- 9 e festival de l’Av<strong>en</strong>ir au Naturel de l’Alb<strong>en</strong>c Isère les 3 et 4,- festival de la nature à Lons le Saunier les 10 et 11,- 9 e foire bio de M<strong>en</strong>s, Isère, les 17 et 18,- 9 e colchique à Guéret le 18,- 1 er éco-festival à Bourbon-l’Archambault (Allier) les 24 et 25,- 4 e fête de l’écologie à Nanclars (Char<strong>en</strong>te) les 24 et 25.Contactez vite Dorothée au 04 78 39 55 33 le v<strong>en</strong>dredi ou par courrier à la revue.N° 328 (octobre) : Clôture des brèves : mercredi 31 août à 12 h.N° 329 (novembre) : clôture des articles et comité de lecture : samedi 24 septembre à 14 hClôture des brèves : mercredi 28 septembre à 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées au 3 août 2005.de l’intérieur...Bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 47SILENCE N°3272Septembre 2005


LE MOIS DE LASSERPEEditorialUne exig<strong>en</strong>cesans sectarismeBeaucoup de cas de consci<strong>en</strong>ce chez nos lecteurs parcequ’il est très diff<strong>ici</strong>le, dans l’état actuel de notre sociétéde consommation, de mettre <strong>en</strong> accord sa vie pratique etce qu’on a appris à l’école de l’écologie. A S!l<strong>en</strong>ce, pour ceux quipart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à l’élaboration de la revue, le problème devi<strong>en</strong>t :nous qui diffusons informations et recommandations, devonsnousconformer strictem<strong>en</strong>t nos modes de vie avec nos écrits ?Si cela se révèle impossible, quelles “dérogations” sont admissibles? Et s’il y a un hiatus <strong>en</strong>tre ce que nous disons et ce qu<strong>en</strong>ous faisons, comm<strong>en</strong>t le gérer ? Nous n’avons pas de ligneéditoriale et rev<strong>en</strong>ons rarem<strong>en</strong>t sur les objectifs qui nous ontréunis. Peut-être est-il utile de les rappeler parfois. Des refus,nous sommes passés aux propositions : pas de nucléaire maisdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables, pas d’agriculture int<strong>en</strong>sive mais dela bio, pas de guerres ni de ségrégations mais des politiques depaix sociale. Toutes ces positions ont débouché sur la logiquede décroissance, garante de ces idées. Je p<strong>en</strong>se que noussommes très exigeants et sans concession sur ces points-là.N’empêche que lorsqu’il faut <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir aux détails pratiques,pour rester <strong>en</strong> parfaite cohér<strong>en</strong>ce avec ce que nous avons ditet p<strong>en</strong>sé, nous sommes bi<strong>en</strong> obligés de pr<strong>en</strong>dre la mesure d<strong>en</strong>os contradictions personnelles ! Nous n’avons ri<strong>en</strong> quiressemble à un catéchisme pour nous guider. Acteurs deS!l<strong>en</strong>ce ou lecteurs, nous avons les mêmes doutes quand ilnous faut choisir, mais tout écolo de cœur peut se permettrede petits écarts sans déroger. Dev<strong>en</strong>ir sectaires ou extrémistesavec toutes les dérives qui peuv<strong>en</strong>t suivre me paraîtraitplus dangereuxMadeleine Nutchey nSILENCE N°327 Septembre 20053


Att<strong>en</strong>tion : le texte ci-après conti<strong>en</strong>tdes traces de dérision — à lire avec modération,risques d’allergies.Vivre <strong>en</strong> ermite dans une cabane au fond de la forêt semble la seulealternative au mode de vie hyperindustrialisé qui soit au-dessusde tout soupçon pour qui exige la perfection écologique.Hélas. Nos forêts actuelles ne sontplus des forêts primaires, ellessont plantées d’intrus <strong>en</strong>vahisseurs: douglas, pins de Weymouth etautres transgressions arboricoles (1).Elles sont traversées parfois par des<strong>en</strong>gins de débardage puant le gasoil etdétruisant l’humus délicat sur leur passage.Admettons cep<strong>en</strong>dant que ce milieuest moins artif<strong>ici</strong>el que la place de laConcorde. Admettons. Mais la cabane ?Comm<strong>en</strong>t la construire sans détruire ?Avec du bois mort ? Alors que les écologuessont formels sur le rôle ess<strong>en</strong>tieldu bois mort qu’on laisse pourrir surplace pour préserver l’écosystème forestier? Et comm<strong>en</strong>t s’installer sans piétinerun micro-habitat qui grouille de vies invisibles? A peine assis, accablé, sur unesouche, tout futur locataire de la forêt ses<strong>en</strong>t comme un intrus, un parasite, unprédateur. La soif d’absolu et de puretéécologiste qui l’a poussé jusque là, à pied,avec son sac sur le dos, serait-elle doncincompatible avec cette forme de vie nonpas primaire, on l’a vu, mais primitive ?Ne lui reste-t-il, dev<strong>en</strong>u profondém<strong>en</strong>tdépressif, qu’à se p<strong>en</strong>dre à la premièregrosse branche (assez grosse pour ne pasla casser, bi<strong>en</strong> calculer son poids avant lesu<strong>ici</strong>de) ?Ma petite fable nous a conduits à unpremier dilemme diff<strong>ici</strong>le à résoudre : laperfection dans le choix du lieu de vieécolo ne semble pas exister.Deuxième dilemme : admettons pourtantque notre adepte de l’installationforestière ait assez d’énergie vitale (oubi<strong>en</strong> qu’il ait oublié de se munir d’unecorde pour ne s’être pas <strong>en</strong>core su<strong>ici</strong>dé).Admettons. Peut-être a-t-il estimé queperturber seulem<strong>en</strong>t 10m 2 de sol forestiersur les disons 50 hectares de la forêt choisieétait un préjudice mathématiquem<strong>en</strong>tet moralem<strong>en</strong>t acceptable et qu’il pouvaitmême s’autoriser à faire un petit feu (formellem<strong>en</strong>tinterdit <strong>en</strong> forêt, c’est vrai,mais la froide humidité peut inciter parfoisà <strong>en</strong>freindre la loi). Notre adepte acueilli un peu de réglisse (glycyrrhiza) etsouhaite chauffer de l’eau pour s’<strong>en</strong> faireune infusion afin de mieux digérer sonrepas de champignons (comestibles !).(1) Voir l’excell<strong>en</strong>t n° d’avril 2005 d’Isère nature surla forêt.DRAh ! pourquoi est-ce que je l’appellel’adepte ? Parce que c’est une dénominationasexuée et qu’il peut s’agir, dans mafable, tout aussi bi<strong>en</strong> d’une personne mâleque femelle... Et, maint<strong>en</strong>ant, l’adeptes’<strong>en</strong>nuie. Oui, il faut l’avouer. Observer ler<strong>en</strong>ardeau qui ne lui r<strong>en</strong>dravisite que très rarem<strong>en</strong>t,les fourmis qui ontdéjà <strong>en</strong>vahi sa cabane,écouter la hulotte maisseulem<strong>en</strong>t à la tombée dela nuit, c’est merveilleuxp<strong>en</strong>dant quelques semaineset après la solitudepèse un peu. Il faudraitêtre <strong>en</strong> couple pourvivre heureux <strong>en</strong> cet<strong>en</strong>droit paisible (les<strong>en</strong>gins pour l’exploitationdu bois ne sont dans lecoin qu’à l’automne). Ledeuxième dilemme estdonc de découvrir l’âme sœur. Maisadmettons que ce dilemme soit résolu parle passage de quelques randonneurs unpeu égarés. Admettons.Troisième dilemme : En admettant lasolution du deuxième dilemme, je crainsd’<strong>en</strong> percevoir un troisième am<strong>en</strong>é par lesecond. L’hypothèse est que nous avonsEn dépit descolossales bêtisesdes hommes,peut-êtreavions-nousun rôleà jouer, pas<strong>en</strong>core comprismais qui pourraitl’être un jour ?désormais, dans la cabane légèrem<strong>en</strong>tagrandie, deux adeptes. Mais voilà qu’ilssont si bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>semble, <strong>en</strong> symbiose avecun <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qu’ils ont si peu, si peuperturbé que les écureuils les ont totalem<strong>en</strong>tadoptés, qu’ils sont si bi<strong>en</strong> dis-jeque l’idée leur vi<strong>en</strong>t defaire des petits adeptes,des sauvageons qui neserai<strong>en</strong>t pas des banlieues(ma fable suppose <strong>ici</strong> queles deux adeptes ne sontpas du même sexe).Or ils ont lu beaucoupde livres dans leur vied’avant la forêt et jusqu’àdes revues comme S!l<strong>en</strong>ce.Ils sont consci<strong>en</strong>ts de lasociété inhospitalière quesubiront leurs <strong>en</strong>fants s’ilss’av<strong>en</strong>tur<strong>en</strong>t hors du feuillag<strong>en</strong>atal. Le troisièmedilemme s’énonce doncainsi : a-t-on le droit de procréer <strong>en</strong> cemonde inhumain et destructeur ? Mais :si notre espèce ne se reproduit plus, doncdisparaît, ne va-t-elle pas manquer dansl’écosystème ? En dépit des colossalesbêtises des hommes, peut-être avionsnousun rôle à jouer, pas <strong>en</strong>core comprismais qui pourrait l’être un jour ? Il y aSILENCE N°3275Septembre 2005


[in]cohér<strong>en</strong>cesbeaucoup de nuisibles que l’on a cesséd’appeler des nuisibles…Si j’ai choisi cette fable des adeptessylviphiles, c’était pour aborder par l’extrêmele problème de nos contradictions.Car leurs dilemmes sont lesnôtres, nous qui voulons surtoutne pas nuire et dont les gestesquotidi<strong>en</strong>s ont toujours un côténocif dès qu’on les examine deprès. L’habitat des lecteurs deS!l<strong>en</strong>ce n’est sûrem<strong>en</strong>t pas forestier,si rustique soit-il. Mais quel’on s’approche peu ou prou de lanormalité, et l’on est confronté àde multiples choix et de compromisà accepter ou non. Jusqu’oùaller dans le compromis pour pouvoirvivre sereinem<strong>en</strong>t ? Les puristes sontsemblables à nos deux adeptes, ils ont<strong>en</strong>vie de s’exiler pour vivre selon leursprincipes (et <strong>en</strong> quel lieu est-ce possible ?)ou bi<strong>en</strong> mourir pour ne pas trahir leursidées. Transposé dans notre vie plus banalede tous les jours, comm<strong>en</strong>t résoudre ceproblème ?La perfectionn’est pas de ce mondeEn pr<strong>en</strong>ant l’exemple le plus simple,la nourriture, on sait que chaque alim<strong>en</strong>tacheté est à examiner selon sa compositionmais aussi sa prov<strong>en</strong>ance. Du biolointain très transporté ou du produit duterroir non garanti bio ? Et les besoinsque l’on <strong>en</strong> a doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> ligne decompte. J’ai des copains qui ont refuséd’acheter oranges et citrons à leurs<strong>en</strong>fants parce que “produits importés”disai<strong>en</strong>t-ils. Or les agrumes pouss<strong>en</strong>t dansl’extrême sud de la France et même si certainesoranges vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’Espagne, n’estcepas acceptable d’<strong>en</strong> acheter surtout sil’on a des <strong>en</strong>fants ? C’est beaucoup moinsloin pour les Français du sud que l’<strong>en</strong>diveLe pire restel’objectifà abattreet l’utopieest à inv<strong>en</strong>terà chaqueminute.du nord de la Francepour un Marseillais. Anous d’agir pour que lestransports se fass<strong>en</strong>t parle rail et non par la route.Et vous connaisseztous l’exemple du pot deyaourt dont composantset emballages font d’hallucinantsparcours routiers.Alors l’on conseille :faites vos yaourts vousmêmes.Très bon conseil, mais impraticabledans la plupart des régions, parceque l’on n’y trouve plus de lait cru et avecdu lait pasteurisé, on le rate, le yaourtmaison. Par contre, près de chez moi, jetrouve des yaourts fermiers excell<strong>en</strong>ts ! Achacun donc de trouver une solutionadaptée à son cas. Il n’y a pas de règleécolo universelle. Mais l’exemple “pot deyaourt” est très utile pour tout examinerde la même manière.On s’interroge d’abord : c’est fait avecquoi ? ça vi<strong>en</strong>t d’où ? c’est produit par quiet comm<strong>en</strong>t ? et l’on passe à l’adaptationpersonnelle : est-ce que moi, qui habite<strong>ici</strong>, qui ai tels besoins et tels moy<strong>en</strong>s, jepeux accepter ce produit malgré une oudeux imperfections ? Et il faut s’interrogeraussi sur les besoins des proches à quiest aussi destiné le produit… Moi, je peuxm’<strong>en</strong> passer, mais n’est-il pas indisp<strong>en</strong>sableà l’un ou l’autre ? Je ne p<strong>en</strong>se pasqu’une volonté de conduite écologiquepuisse être imposée à l’<strong>en</strong>tourage, car celadevi<strong>en</strong>t une forme de viol<strong>en</strong>ce.Contradictionsdes uns et des autresEt les modes de déplacem<strong>en</strong>t, quellesource de dilemmes et de contradictions !(2). Si on habite la campagne — et c’estlégitime d’aimer y vivre — on sera souv<strong>en</strong>tcontraint d’utiliser un de ces véhiculeshonnis à moteur, vous voyez dequoi je parle. Du moins tant que nosécrits, nos actions, nos manifestationsn’auront pas poussé les pouvoirs publics ànous assurer partout des services de bus(<strong>en</strong>fin, pas partout : à vous de r<strong>en</strong>oncer àl’anci<strong>en</strong>ne ferme, totalem<strong>en</strong>t isolée, on nepeut exiger un bus quand on est seul à <strong>en</strong>avoir besoin). Vous avez choisi la proximitéimmédiate d’un village ? Alors c’estbon. D’ailleurs les cars scolaires s’arrêt<strong>en</strong>tpour emm<strong>en</strong>er les ados au collège. Ouimais. Au collège, ils subiront, outre lesm<strong>en</strong>us déséquilibrés au lieu des bonslégumes du jardin, les programmes nonmoins déséquilibrés de l’éducation off<strong>ici</strong>elleet l’appr<strong>en</strong>tissage de la compétition.Que faire ? L’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t à la maisonserait préférable s’il ne privait les <strong>en</strong>fantsdes contacts sociaux (eux-mêmes éducatifs).Suffira-t-il de comp<strong>en</strong>ser les car<strong>en</strong>cesle week-<strong>en</strong>d si on choisit le collège ?Compromis pour cause de dilemme…Et puis voilà, les copains restés <strong>en</strong> villese vant<strong>en</strong>t : regardez moi, je suis unexemple, je n’ai pas de voiture, moi ! Eh !facile ! avec des transports <strong>en</strong> commun àcinq minutes ! Et un marché bio juste àcôté ! Oui, mais pour acheminer tout cequi est produit à l’extérieur dans des campagnes…vitales pour l’av<strong>en</strong>ir des citadins,cela implique des cohortes de poids lourdssur des kilomètres de périphériquesconstruits eux-mêmes <strong>en</strong> saccageant l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.On ne va condamner ni lesuns ni les autres. Il me semble qu’il estpossible de tolérer <strong>en</strong>core, <strong>en</strong> 2005 et pastrop longtemps après, que certains utilis<strong>en</strong>tune bagnole s’ils ont auparavant évaluétous les paramètres : la distance estelleinfaisable à pied, <strong>en</strong> vélo, par cetemps-là, la gare de Chose est-elle inaccessible? etc. et à condition d’avoir choisi leplus sobre des véhicules existants.Ah, vous <strong>en</strong> avez besoin pour travailler…Alors surgit une autre grandequestion. Car nous connaissons desintransigeants qui déclar<strong>en</strong>t qu’il ne fautplus travailler pour parv<strong>en</strong>ir à une sociétéde décroissance. Fort bi<strong>en</strong> ! Fort bi<strong>en</strong>DREn Suisse et <strong>en</strong> Autriche, la Poste assure une liaison avec toutes les communes...(2) Voir S!l<strong>en</strong>ce n° 250 ou 317 par exemple.SILENCE N°3276Septembre 2005


DR... En France, on préfère construire des voies rapides.quand on a pris la précaution de s’assurerde la prés<strong>en</strong>ce d’un dieu bi<strong>en</strong>faisant quiva vous installer dans un univers paradisiaqueoù il suffit de t<strong>en</strong>dre à peine le braspour cueillir des fruits éclatants de vitamines.Néanmoins, si l’on a fait un bébé(remarquons <strong>en</strong> passant que l’accouchem<strong>en</strong>tse nomme “travail”, ah zut…), il vafalloir le nourrir, le laver quelque peu et lesurveiller beaucoup car même un paradisterrestre est bourré de pièges à bébés. Ons’aperçoit vite que le travail zéro n’existepas et que la décroissance ce sera peutêtreune approche différ<strong>en</strong>te de la notionde travail mais pas son élimination. Jesuppose même que, la société industriellecapitaliste ne visant qu’à supprimer lesemplois pour augm<strong>en</strong>ter les profits, par laproduction outrancière et la robotisationsi elle est inversée <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drera davantagede travail. Mais ceci sera à démontrerdans d’autres pages…Ce que l’on peut supposer tout desuite, c’est la possibilité de ne plus lier letravail obligatoirem<strong>en</strong>t à la notion d’emploisalarié. Pour remplacer le dicton“toute peine mérite salaire” par “tout travailnécessaire et intellig<strong>en</strong>t est <strong>en</strong> luimêmeun plaisir”. Ce qui exclut de fabriquern’importe quoi de n’importe quellemanière <strong>en</strong> gaspillant les ressources, etnous rapproche donc du mom<strong>en</strong>t dedécroissance. Mais sur ce plan aussi, leschoix seront complexes <strong>en</strong>tre ce qu’il fautfabriquer et ce qui ne doit pas l’être, et ily aura des compromis à accepter si l’onveut que ces choix n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t pas d’exclusions.La règle du moins pireIl faudrait, <strong>en</strong> somme, se résoudre àune sorte de cons<strong>en</strong>sus <strong>en</strong>tre tous lesintéressés, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t compris. Pourrésumer, je pourrais appeler cette formule“la règle du moins pire”… Cette règleserait, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons-nous bi<strong>en</strong>, tout à faittransitoire. Pas question d’adopter àjamais le moins pire ! Le pire reste l’objectifà abattre, évidemm<strong>en</strong>t. Et l’utopieest à inv<strong>en</strong>ter à chaque minute, pour arriverà une règle du “moins <strong>en</strong> moins pire”SILENCE N°3277Septembre 2005avant de parv<strong>en</strong>ir à celle du “tout bon”.J’ai dit transitoire parce que, effectivem<strong>en</strong>t,je p<strong>en</strong>se que nous n’arriverons pasà une société décroissante où les solutionsécologiques parfaites seront possiblessans une période de transition, même sil’on piaffe d’impati<strong>en</strong>ce et c’est beaucoupplus facile d’<strong>en</strong> faire admettre la notionauprès des indécis. Je préfère gagner à lacause écologique un grand nombred’adeptes imparfaits que de fonctionner<strong>en</strong> vase clos dans un petit cercle depuristes, mais je ne les rejette pas, tous lesgardi<strong>en</strong>s de tous les dogmes sont indisp<strong>en</strong>sables.J’ai essayé de rassembler un certainnombre de nos contradictions quotidi<strong>en</strong>neset cela n’a ri<strong>en</strong> d’exhaustif. Vosdilemmes et vos solutions vont, je l’espère,<strong>en</strong>richir le débat.Ma conclusion, pour l’instant, c’est :faut-il se p<strong>en</strong>dre à la grosse branche oucontinuer de vivre avec de multiples compromis?Madeleine Nutchey n


(5) Voir L’habitat écologique, Quels matériaux choisir ?,Friedrich Kur, Ed. Terre vivante, 2002, pages 66 à 69l’article “les limites de l’écoconstruction”.(6) Par exemple, si je v<strong>en</strong>ais à découvrir une techniqueet/ou des matériaux qui ne prés<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t pasces inconvéni<strong>en</strong>ts, ou si il se trouvait que près de chezmoi des travaux <strong>en</strong>traînerai<strong>en</strong>t le déplacem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dépôt (ou décharge) de c<strong>en</strong>taines de mètres cubes deterre, ce qui me permettrait de m’approvisionner <strong>en</strong>diminuant à ma mesure cet impact négatif.(7) Et <strong>en</strong>core moins gaspillés.(8) Intégrant l’extraction des minerais, leur transformation…jusqu’aux frais de transport sur le lieu dev<strong>en</strong>te.(9) Décoloniser l’imaginaire, Serge Latouche, Ed.Parangon, 2003, réed. <strong>en</strong> cours.(10) Fragilité de la puissance, Alain Gras, Ed. Fayard,2003.tion solide : je comm<strong>en</strong>ce à mettre <strong>en</strong>contradiction mes idées avec mes actes.Plus tard, au cours d’une discussionoù je faisait part de mon souci concernantmes contradictions, un ami me prête unlivre. J’y découvre, exemples à l’appui,que si toutes les constructions actuelles sefaisai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matériaux r<strong>en</strong>ouvelables,ceux-ci “ne suffirai<strong>en</strong>t pas à répondre à lademande et il s’<strong>en</strong>suivrait des pollutionset des destructions inévitables du milieunaturel” (5). Je dispose donc maint<strong>en</strong>antd’une justification qui, si elle me permetde t<strong>en</strong>ir l’épreuve de la réalité, pour untemps, ne me disp<strong>en</strong>se pas d’une part, derester vigilant car cette justification pourraitun jour ou l’autre tomber (6), etd’autre part, à examiner quelles serai<strong>en</strong>tles autres possibilités pour à la fois ne paspeser sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t tout <strong>en</strong> utilisantdes matériaux totalem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>ouvelables.Pour les toilettes à eau, ma justificationest d’ordre socio-familial, à savoirque cette maison est celle des par<strong>en</strong>ts dema femme et que je ne p<strong>en</strong>se pas qu’à leurâge ils supporterai<strong>en</strong>t que l’on ne la pourvoiepas d’un assainissem<strong>en</strong>t “standard”,sans provoquer des diss<strong>en</strong>sions importantesdans notre ménage. Soit.Lorsque chut<strong>en</strong>tles justificationsEncore un peu plus tard, je découvrela possibilité de construire <strong>en</strong> bottes depaille, puisque dans ma petite région lapaille est <strong>en</strong> excès certaines années, etaprès avoir constaté que mes beauxpar<strong>en</strong>tsétai<strong>en</strong>t plus ouverts que je ne lep<strong>en</strong>sais aux toilettes sèches ; donc aprèsla chute de mes justifications, je construitavec mes <strong>en</strong>fants, leur maison de cesmanières nouvelles.Dois-je pour autant regarder avecmépris et regrets ma maison anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>trénovée avec du cim<strong>en</strong>t, quelquesparpaings et de la chaux, mais comportantfinalem<strong>en</strong>t des toilettes sèches ? Bi<strong>en</strong>sûr que non. Elle a été construite à unmom<strong>en</strong>t de ma vie, avec mes savoirs del’époque. J’ai évolué, le monde aussi, maistoute l’énergie grise et les matériauxinvestis dedans ne doiv<strong>en</strong>t pas être déconsidérés(7), sauf si ils se révèl<strong>en</strong>t être dangereuxpour la santé. Ils doiv<strong>en</strong>t donc êtreutilisés à meilleur esci<strong>en</strong>t, dans le mêmeesprit que celui qui consiste à préférercontinuer d’utiliser (modérém<strong>en</strong>t) unevieille voiture plutôt que d’<strong>en</strong> acheter uneautre, considérant que la majeure partiede l’énergie consommée par un véhiculel’est durant sa phase de constructionv<strong>en</strong>te(8).Au final, c’est une analyse fine, soucieusede l’aspect systémique et dynamiquedes phénomènes socio-techniqueset écologiques, qui nous permettra, decompromis <strong>en</strong> compromis, de modelernotre société pour qu’elle puisse progressivem<strong>en</strong>tactualiser cet idéal écologique etnon viol<strong>en</strong>t que nous souhaitons tous.Mais nous avons dit plus haut que lecompromis est un état d’équilibre socialdynamique dans l’att<strong>en</strong>te de pouvoir fairemieux. Ce pouvoir de faire mieux est directem<strong>en</strong>tlié aux limites que nous fixons ànos imaginaires. Or ces imaginaires, pourpouvoir pr<strong>en</strong>dre réellem<strong>en</strong>t le pouvoirdoiv<strong>en</strong>t passer par une phase de décolonisation(9). Sur le chemin de cette décolonisationse trouve un travail considérablequ’il faudra fournir pour se libérer dupouvoir de la p<strong>en</strong>sée dominante, de l’emprisetechnologique (10) sur nos vies etnos modes de p<strong>en</strong>sée, afin de réconciliernos idées et nos pratiques autant que celasera possible.Daniel Juli<strong>en</strong> nDRSILENCE N°3279Septembre 2005


[in]cohér<strong>en</strong>cesContradictionsd’un naturophileDès que possible, promis, je m’y mets !En att<strong>en</strong>dant je me cont<strong>en</strong>te de gestes,certains parfois dérisoires…Ecolo ? Quel vilain mot ! Je me définiraisplutôt comme naturophile,car c’est bi<strong>en</strong> la nature que j’aime etqui m’amène à adopter le comportem<strong>en</strong>tqui est le mi<strong>en</strong>, soucieux de mon <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de l’empreinte écologiqueque je laisse, hélas, derrière (et autour !)de moi. Et puis, à écolo, il est si faciled’accoler un vernis politique, de droite oude gauche (un peu plus d’ailleurs pourcette t<strong>en</strong>dance), alors que, c’est bi<strong>en</strong>connu, les vernis, ça dé-nature et qu’àmes yeux la nature ne devait pas être étiquetéepolitiquem<strong>en</strong>t ! Tout ça pour vousdire que de toutes les manières, il n’estpas si facile, au quotidi<strong>en</strong> d’<strong>en</strong> être und’écolo, ou mieux <strong>en</strong>core de naturophile.Ainsi, pour vous écrire, j’ai délaissémon bon vieux crayon papier <strong>en</strong> boispour le clavier de mon ordinateur. Pour lalisibilité (j’ai une écriture <strong>en</strong> pattes demouche, mon côté nature sans doute !)c’est nettem<strong>en</strong>t mieux. Par contre, pource qui est de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, c’est lacata : pour la fabrication, eau, sable,pétrole, métaux lourds et rares (je nedétaille pas, vous savez tous cela), et sil’on cherche à s’<strong>en</strong> séparer (le mi<strong>en</strong> àquand même dix ans, ce qui dans cet universconstitue un bel effort de conservationde ma part mais le fait remonter quasim<strong>en</strong>tà l’ère préhistorique) ri<strong>en</strong> n’estprévu, sauf d’aller polluer la décharged’Entress<strong>en</strong> (eh oui, tare supplém<strong>en</strong>taire,j’habite non loin de Marseille et laCommunauté urbaine dont nous faisonspartie continue à jeter ses ordures <strong>en</strong>décharge). Côté impression, je minimiseles dégâts <strong>en</strong> l’externalisant à mon bureau(une imprimante et ses consommables <strong>en</strong>moins tout de même) et recycle tous lespapiers que j’utilise (dom<strong>ici</strong>le et bureau),après m’être servi des feuilles recto-verso.Gestes dérisoires sans doute, mais cela mepermet d’y croire et de p<strong>en</strong>ser que j’agisdans le bon s<strong>en</strong>s…D’autant plus dérisoires que, seloncertaines sources, le tri sélectif <strong>en</strong> containerdistincts papiers, verres, autresCh. CoulombeDécharge d’Entress<strong>en</strong>.emballages (auquel je m’adonne depuisdix ans) serait <strong>en</strong> fait regroupé in finepour aller… s’<strong>en</strong>tasser à Entress<strong>en</strong> (voussavez, la fameuse décharge à ciel ouvert,la plus grande d’Europe et illégale p<strong>en</strong>dantdes années).Là-dessus, j’utilise, avec les mêmeshorreurs de fabrication que l’ordinateur,un Palm (compr<strong>en</strong>dre un assistant personnelnumérique, sorte d’ordinateurminiature qui me permet de ne plus acheterd’ag<strong>en</strong>da papier ni de ri<strong>en</strong> marquer surun petit bout de papier, ce qui est légercomme avantage pour la nature, j’<strong>en</strong>convi<strong>en</strong>s) et un téléphone portable (j’airésisté longtemps, mais l’amour est passépar là…) ! Et pour être totalem<strong>en</strong>t cohér<strong>en</strong>tavec moi-même, je me bats contre lespylônes supportant les relais de téléphoniemobile se trouvant à moins de 100mètres de chez moi…A cela s’ajout<strong>en</strong>t mes déplacem<strong>en</strong>ts.J’ai beau avoir négocié dès 1999 la semainede quatre jours pour 32 heures (ram<strong>en</strong>ésdepuis le passage des autres salariésaux 35 heures, à 28 heures hebdomadaire),je me dois <strong>en</strong>core d’aller sur mon lieuSILENCE N°32710Septembre 2005


de travail. Las, mon vélo (du moins lesecond, mon premier, bi<strong>en</strong> que totalem<strong>en</strong>tdémodé m’a été subtilisé un jour <strong>en</strong>c<strong>en</strong>tre ville, comme quoi, même lesvoleurs sont écolos !) qui me servait à m’yr<strong>en</strong>dre (25 à 30 minutes le trajet) a laisséplace (déménagem<strong>en</strong>t, paramour toujours !) à un scooter125 chevaux. Je me console<strong>en</strong> me disant que c’est globalem<strong>en</strong>tmoins polluantqu’une voiture coincée dansles embouteillages (au minimum,l’utilisation de cettedernière double mon tempsde transport), mais toujoursplus que les transports <strong>en</strong>commun (trois fois plus longqu’à moto ! Trop de rupturede charge, comme dis<strong>en</strong>t lesspécialistes, pour aller dechez moi au bureau). Quantau vélo… le trajet s’avère beaucoup tropdangereux (et pourtant, je me suis déplacé<strong>en</strong> ville p<strong>en</strong>dant plus de six ans) et j’yai — pour l’instant ! — r<strong>en</strong>oncé de peurque vous ne perdiez un lecteur. Le plusdramatique, c’est que j’ai quand mêmeune voiture (style «petit» monospace)parce qu’<strong>en</strong> plus de tout, il m’arrive departir <strong>en</strong> vacances, compr<strong>en</strong>dre parcourir600 km aller/retour avec ! Et puis, j’ai unfils d’un premier mariage dont la mèreréside à 80 km de chez moi (les premièresannées de notre séparation pour ne pas <strong>en</strong>acheter une, je contournais le problème<strong>en</strong> utilisant — je vous passe sur la complexitéde l’organisation — la voiture dema mère. Le reste du temps, j’avais monvélo (celui qui a été volé…).En route pourla consommationBon, j’ai beau avoir une conduitesouple, me servir du régulateur de vitesseà outrance (efficace dès 30 km/h) et rouler<strong>en</strong> me mettant au point mort dans ladesc<strong>en</strong>te sur les routes que je connaispour diminuer ma consommation de diesel(essayez, mais allez-y avec prud<strong>en</strong>ce letemps de vous familiariser, car les résultatsse révèl<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ants) cela fait toujoursdu mal à cette nature que je prét<strong>en</strong>dsaimer et pour cela déf<strong>en</strong>dre.Sinon, crime des crimes, il m’arrive<strong>en</strong>core d’aller (plus qu’une fois toutes lestrois semaines) dans une grande surfacefaire des achats alim<strong>en</strong>taires. Pour m’aiderpsychologiquem<strong>en</strong>t face à cette dure réalité,je débarque là bas avec deux paniersLe plus fou,malgré tousces énormestravers, c’estque mon<strong>en</strong>tourageme considèrecommeun écolo.<strong>en</strong> osier, un sac grande capacité et résistance<strong>en</strong> plastique (aïe, aïe, aïe) ce qui mepermet de ne pas utiliser les sacs plastiquessorties de caisses (ouf !). Aucunachat de surgelés ni de plats déjà cuisinés,ni de yaourt, ni de boissons pétillantes oupas. Cela me console unpeu. J’ai égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncéaux fruits et légumes, que leprimeur non loin de la maisonme fournit à de bi<strong>en</strong>smeilleures conditions. Et là,<strong>en</strong> plus de mes paniers <strong>en</strong>osier, je les conditionnedans des sacs papiers alim<strong>en</strong>tairesque j’apporte etréutilise d’une fois surl’autre (ce qui me fait passerpour un doux illuminé…).Et pour finir, je paie <strong>en</strong>espèces (y compris dans lesgrandes surfaces) la traçabilitéde mes faits et gestes par mon banquier,plus le coût des services «offerts»par une carte me répugn<strong>en</strong>t.Evidemm<strong>en</strong>t, j’ai mes comptesailleurs qu’à la Nef (trop compliqué pourfonctionner ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> liquidemais je ne désespère pas que cela évolue) !A défaut, je suis tout de même sociétairede ma banque et non simple cli<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong>qu’<strong>en</strong> pratique cela ne me donne guèreplus de pouvoir sur les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsfinanciers et la politique de cette dernière.Pour la culture et les loisirs, cela va demal <strong>en</strong> pis. Je suis skieur depuis 35 ans,autant dire tout le mal que j’ai fait auxmontagnes <strong>en</strong>neigées. Certes depuisquinze ans, je ne skie plus qu’<strong>en</strong> «jouisseur»,c’est-à-dire quand les conditionssont idéales <strong>en</strong> termes d’<strong>en</strong>neigem<strong>en</strong>t etde soleil. Cela limite mon degré d’agressivitémais fait toujours de moi un prédateurdes montagnes. En plus, je pratique,ou ai pratiqué, d’autres sports voraces <strong>en</strong>espaces au sol (t<strong>en</strong>nis) et/ou consommateursd’électr<strong>ici</strong>té car se pratiquant <strong>en</strong>gymnase ou <strong>en</strong> salle (squash, badminton,volley).Au niveau des évasions m<strong>en</strong>tales dontje suis adepte, le théâtre ou la dansemoderne ont une empreinte à peu prèsrespectable et valoris<strong>en</strong>t l’humain, bi<strong>en</strong>plus que le cinéma, où je me r<strong>en</strong>ds quandmême assez assidûm<strong>en</strong>t, mais dont l’omniprés<strong>en</strong>cedu matraquage publ<strong>ici</strong>tairedevrait me faire compr<strong>en</strong>dre combi<strong>en</strong> ilest d’abord un business avant que d’êtreun art. Il me reste les projections dans lessalles d’art et d’essais pour me s<strong>en</strong>tirmoins coupable et plus impliqué.Libérer les livresPour la lecture, je n’achète quasim<strong>en</strong>tplus de livres (sauf pour offrir) et puiseabondamm<strong>en</strong>t, depuis un plus d’un an,dans les bibliothèques. En parallèle, etpour faire profiter les autres des livres quej’avais déjà achetés <strong>en</strong> leur donnant uneseconde vie, je les libère peu à peu !Libérer un livre consiste à lui affecter unnuméro (1) et à le déposer, <strong>en</strong> cadeau,n’importe où. Avec un peu de chance,vous faites un heureux qui peut vous lefaire savoir par le biais du site et quicontinuera la démarche de mutualisationde cet objet de culture.Côté habitation, nous avons emménagérécemm<strong>en</strong>t dans une maison avec unbout de jardin. Je l’avoue, outre l’ordinateur,s’y trouve la plupart des équipem<strong>en</strong>tsmodernes voraces <strong>en</strong> énergie eteau. (Y compris un fer à repasser, anodinfer de lance de la culture bourgeoise,seule frange de la population qui, à l’origine,avait les moy<strong>en</strong>s et l’utilité de fairerepasser son linge. Quand je p<strong>en</strong>se à lasomme d’énergie, de temps et d’arg<strong>en</strong>tconsacrée à cette activité alors qu’il suffiraitde r<strong>en</strong>dre à la mode le port des vêtem<strong>en</strong>tsfroissés… Je m’étonne que les écoloset/ou féministes ne se soi<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>coreemparés de l’idée). Trône parmi eux,honte à moi, un poste de télévision pourlequel mon budget temps est des plusminimes avec, qui plus est, une pratiquede visionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> décalé, après <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tdes émissions sélectionnées.Pour le reste, c’est promis, dès que jepeux, je fais installer un chauffe-eausolaire pour diminuer ma consommationde fuel, je modernise la cheminée avec uninsert, je généralise le double vitrage,j’isole de deux couches supplém<strong>en</strong>tairesles combles, je récupère les eaux de pluie(dès que j’aurai trouvé où la stocker), jeréalise mon compost (je suis pr<strong>en</strong>eur desolution commode) pour mon potager.Pour les toilettes, je sèche sur le “comm<strong>en</strong>tfaire compr<strong>en</strong>dre à ma femme l’intérêtde toilettes sans eau” car, comble detout, je vis avec des personnes qui n’ontpas forcém<strong>en</strong>t le même souci que moi deleur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Le plus fou, malgré tous ces énormestravers, c’est que mon <strong>en</strong>tourage meconsidère comme un écolo. Ce que je medéf<strong>en</strong>ds d’être. Allez compr<strong>en</strong>dre !(1) Explications sur le sitewww.vogu<strong>en</strong>tleshistoires.comPhilip Perdomo nSILENCE N°32711Septembre 2005


Il y a trois ans, <strong>en</strong> bonne décroissante,j’ai décidé d’arrêter un de mes deuxboulots salariés (je n’étais déjà pas àplein temps). J’ai choisi de supprimercelui situé à 35 minutes de voiture bi<strong>en</strong>que cela soit le moins désagréable… pourconserver celui situé à… 30 mètres dechez moi (16 h par semaine).Mon compagnon n’a pas besoin luinon plus de notre voiture pour aller travailler,donc, logiquem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> bonsdécroissants, vous vous dites, cette voiture,ils l’ont jetée.B<strong>en</strong> non !Parce que nous vivons <strong>en</strong> montagne,dans un désert humain, un petit paradisécolo “loin de tout” que nous polluonsallègrem<strong>en</strong>t avec notre voiture dont nousavons besoin “pour tout”.Et notamm<strong>en</strong>t parce que nous avonschoisi, avec lui, de scolariser notre dernierado <strong>en</strong> école Steiner… à 2h15 deroute.Avant, pour aller dans le public, nousavions à faire 40 km par jour pour l’allerretourjusqu’au car scolaire… Alors on estheureux certaines semaines de ne pas voirla voiture bouger de place <strong>en</strong>tre le lundimatin et le v<strong>en</strong>dredi soir.Nous n’économisons pas ces 40 kmpar jour parce que nous <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>sonsautant pour son trajet deux fois parsemaine jusqu’à la gare !Dans le public, aller aux réunionspar<strong>en</strong>ts-profs (30 km) (nos <strong>en</strong>fantsn’ayant aucun problème) était une corvéeet nous <strong>en</strong> sautions. A l’école Steiner, c’estun régal, on n’<strong>en</strong> rate pas une, on <strong>en</strong>revi<strong>en</strong>t avec la pêche ! Nous assistons àtoutes les manifestations passionnantesde l’école (très demandeuse de bénévolat,de surcroît, c’est un fonctionnem<strong>en</strong>t associatif!). Nous nous y s<strong>en</strong>tons tellem<strong>en</strong>tplus <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec nos idées… saufpour les trajets ! Beaucoup de familles del’école ont déménagé pour v<strong>en</strong>ir habitertout près (<strong>en</strong>fants petits)… mais il n’<strong>en</strong>est pas question pour nous.En contrepartie, nous faisons demicro-efforts : à 500 m de notre location,nous avons notre terrain où nousconstruisons notre maison, faisons nosjardins, notre bois de chauffage et oùnous campons tout l’été pour fuir l’invasiontouristique du village. Cette situationgénère de nombreux aller-retourincessants sur ces 500 m, chargés detoutes sortes de marchandises, outils,objets, etc. Nous tâchons donc d’évitersystématiquem<strong>en</strong>t la voiture dès qu’il y aquelque chose à transporter (cela n’a pastoujours été le cas !) : nous avons achetéSur la routede l’école…Les routes qui mèn<strong>en</strong>t à la cohér<strong>en</strong>cesont bordées d’obstacles.à un voisin un vieux petit charretonprévu pour être tiré derrière un vélo etqui nous permet donc de transporterrécoltes, bois, outils, objets… à pied (lacôte est rude à vélo !). Très heureuxd’économiser un ou deux kilomètres parjour… pour <strong>en</strong> claquer allègrem<strong>en</strong>t 240les soirs de réunions à l’école !Nous qui étions si fiers de notre choixvieux de bi<strong>en</strong>tôt tr<strong>en</strong>te ans (et que toutnous confirmait que c’était le bon ! : refusde la ville, de la pollution et de l’anonymat,bonheur de vivre sans clés, <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>tdes yeux, des oreilles, du nez (oui,ça s<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t très bon chez nous !), àchaque sortie, nos <strong>en</strong>fants qui n’ontconnu aucun stress, mais une grandeliberté car peu de dangers et qui nousremerci<strong>en</strong>t d’avoir choisi de vivre <strong>ici</strong>… unloyer dérisoire nous permettant de vivreavec peu, auto-production d’une grandepartie de notre alim<strong>en</strong>tation, autoconstructionde notre maison, etc.Et blam !S!l<strong>en</strong>ce nous fait réaliser que vivre cepetit paradis écolo et social sans aucuntransport <strong>en</strong> commun n’était possible quegrâce à la voiture…Bouou, sniff.Alors on tourne <strong>en</strong> rond pour essayerde s’<strong>en</strong> débarrasser mais elle nous pègueaux doigts comme le ruban tuemouches…Et l’on soupire avec résignation aprèsla fin du pétrole qui explosera notre imaginaire…pour trouver d’autres solutionset surtout pour les appliquer !Sinon,• on composte,• on produit légumes et viandes (très peu :25 kg par an pour trois),• on boycotte les supermarchés : achats<strong>en</strong> groupem<strong>en</strong>t bio et <strong>en</strong> Biocoop à 95%,• on cuisine tout : quasim<strong>en</strong>t aucun achatde bouffe toute prête, donc très peu d’emballages,on fait nos conserves,• p<strong>en</strong>dant des années, notre petit déjeunerétait <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t maison : pain, lait,beurre, confitures et miel ! Avec la suppressiondes produits laitiers pour raisonde meilleure santé, nous achetons ducoup des produits exotiques de remplacem<strong>en</strong>tcomme le thé et le tahin,• un de nos deux comptes bancaires est àla Nef, l’autre à La Poste,• nous n’avons pas de portable, ni de fourà micro-ondes et nous sommes <strong>en</strong> trainde supprimer le frigo, mais une télé (quine sert presque plus hors de nos vidéos etDVD), un magnétoscope, un lecteur deDVD, un ordinateur et une tronçonneuse,la machine à laver chauffe l’eau au gaz,• nous baissons régulièrem<strong>en</strong>t notreconsommation d’électr<strong>ici</strong>té (50 kWh parmois à ce jour) et bi<strong>en</strong>tôt dans notre maisonauto-construite, nous serons à la bougieet au solaire (un peu),• nous ne voyageons jamais <strong>en</strong> avion,mais nos <strong>en</strong>fants un peu…Ghislaine Guignier nSILENCE N°32712Septembre 2005


[in]cohér<strong>en</strong>cesEco(lo)graphie du thé russeLe temps d’assimiler une nouvelle idée nous met déjà <strong>en</strong> positionde décalage perman<strong>en</strong>t. Et même si l’on cherche à progresser,il n’y a pas toujours d’alternatives disponibles.Pour certains, la cohér<strong>en</strong>ce ne ti<strong>en</strong>tque dans le discours, impeccable,mais ne se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas concernéspar une quelconque mise <strong>en</strong> pratique :“Faites ce que je dis, mais ne faites pas ceque je fais !”. Pour d’autres et à l’inverse,peu ou pas de discours, mais des gestes etdes choix 100 % écolo du réveil au sommeil.Peut-être quelques rêves incontrôlésde consommation irresponsable persist<strong>en</strong>t-ils? Et pour la plupart <strong>en</strong>fin, un subtilmélange des deux, qui nous conduit àparler d’incohér<strong>en</strong>ces.Mais déjà, incohér<strong>en</strong>ces pour qui,pourquoi et quand ? Le sont-elles pourcelui qui les vit ou le devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ellesseulem<strong>en</strong>t par le regard de “l’autre” ?Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, lorsqu’une idée fait sonchemin <strong>en</strong> nous, nous avons besoin d’uncertain temps pour la mettre <strong>en</strong> pratique,pour des raisons… pratiques, <strong>en</strong>treautres ! Cela conduit alors à un décalage<strong>en</strong>tre le discours (que l’on peut produireimmédiatem<strong>en</strong>t) et son application (quinécessite un délai). Et c’est là que l’<strong>en</strong>tourag<strong>en</strong>e va pas nous louper, surtout sicelui-ci se s<strong>en</strong>t ébranlé par le discourst<strong>en</strong>u.Pressant s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tsIl est peut-être plus intéressant defaire un petit tour <strong>en</strong> soi-même, de seregarder vivre et s’écouter, écouter sesémotions pour révéler et compr<strong>en</strong>dre sespropres incohér<strong>en</strong>ces. Elles nous paraîtrontparfois minimes par rapport à cellesque nous observons chaque jour autourde nous, ou au contraire révélatrices d’unprofond déséquilibre intérieur, ou d’undécalage d’avec son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, son<strong>en</strong>tourage immédiat, sa famille, qui nousempêche de vivre selon nos convictions etnous conduit à un mal-être. Ce qui est <strong>en</strong>effet le plus gênant dans les “comportem<strong>en</strong>tsincohér<strong>en</strong>ts” que nous r<strong>en</strong>contronsparmi les “écolos” n’est pas tant leurfaçon de vivre que leur façon de mal levivre. Chacun avance à son rythme sur lechemin de l’écologie, et l’important, c’estd’avancer ! Et les obstacles r<strong>en</strong>contréssont pour chacun différ<strong>en</strong>ts et pourchaque personnalité plus ou moins surmontables.Ainsi on parle couramm<strong>en</strong>t de“la pression sociale”, mais on oublied’autres causes moins rationnelles quisont par exemple les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts. Lorsquedans un couple une “prise de consci<strong>en</strong>ceécologique” naît chez l’un des membresmais pas chez l’autre, le passage à l’acte auquotidi<strong>en</strong> est forcém<strong>en</strong>t compromis, alorsfaut-il rompre le couple, briser une famillepar souci de cohér<strong>en</strong>ce idéologique, ouavancer à petits pas, exprimer ses idées etpratiquer <strong>en</strong>core un temps celles del’autre ? Il n’y a pas de réponse universelle; à chaque situation une réponse adaptéedoit être trouvée, mais l’ess<strong>en</strong>tiel restede chercher, <strong>en</strong>semble. Cela s’appliqueaussi bi<strong>en</strong> au niveau du couple tiraillé<strong>en</strong>tre deux façons de voir et une façon devivre, qu’à l’échelle de la société toute<strong>en</strong>tière.A boire et à mangerJe vous propose un petit tour du côtéde mes cheminem<strong>en</strong>ts au pays d’une“prise de consci<strong>en</strong>ce écologique”.Comme un orage qui gronde longtempsavant d’éclater franchem<strong>en</strong>t, j’ai répétédes gestes simples p<strong>en</strong>dant une dizained’années avant de radicaliser ma démarche: tri et recyclage (papiers, cartons,verre), réduction puis suppressionde la consommation deviandes, récupération au maximumd’objets usuels divers(plutôt que d’acheter) : meubleslaissés dans la rue, fringuestrouvées dans les b<strong>en</strong>nes.P<strong>en</strong>dant cette premièrepériode, dev<strong>en</strong>ue végétari<strong>en</strong>ne,je continuais d’acheter des produitsaux “dépanneurs” et dansles petits supermarchés. Unepremière contradiction danscette réflexion sur l’alim<strong>en</strong>tation: d’un côté, le refus de la viande,consommée au Nord et nourrie grâce auxcéréales produites au Sud, refus égalem<strong>en</strong>tde l’exploitation animale int<strong>en</strong>sive,de l’autre l’achat de produits alim<strong>en</strong>tairesindustriels et dans la chaîne de distributionqui <strong>en</strong> découle. Une deuxième étapem’a conduite aux produits bio. Plus decohér<strong>en</strong>ce donc, pour un temps. En effet,<strong>en</strong> approfondissant le “régime” végétari<strong>en</strong>,je me suis ori<strong>en</strong>tée vers des produitsriches <strong>en</strong> protéines végétales et très prés<strong>en</strong>tsdans les rayons des magasins bio :quinoa, tamari, azukis… Et ces produitsvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’autre bout du monde !Aujourd’hui je suis arrivée à une troisièmeétape concernant mon alim<strong>en</strong>tation :je privilégie toujours l’achat aux producteurs,sur les marchés, et de produits biologiques.Je ne suis plus strictem<strong>en</strong>t végétari<strong>en</strong>neet il me paraît plus cohér<strong>en</strong>t deconsommer parfois une viande issued’une production fermière, non int<strong>en</strong>sive,locale et bio, que de compléter mon équilibr<strong>en</strong>utritionnel par des protéines végétalesv<strong>en</strong>ues de loin et/ou fabriquéesindustriellem<strong>en</strong>t. Je me nourris aussi <strong>en</strong>fonction de mon <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : ainsidans une zone de petites montagnes, laproduction est plutôt viandarde et laitièreque maraîchère, il faut savoir s’<strong>en</strong> accommoder!Mais là où je fais dans le compromis,c’est dans tous le superflu qui <strong>en</strong>tourel’acte de se nourrir : le café, le thé, le chocolat,tous ces plaisirs purem<strong>en</strong>t hédoniquesauxquels j’avais r<strong>en</strong>oncé p<strong>en</strong>dantplusieurs années. J’y suis rev<strong>en</strong>ue bi<strong>en</strong>qu’ils soi<strong>en</strong>t exotiques car après avoiressayé tous les succédanésde café <strong>en</strong>tre autres,j’ai réalisé qu’une frustrationsournoise m’<strong>en</strong>vahissait(sous la formed’une prise de poidsconsidérable !), et quesous prétexte de cohér<strong>en</strong>ce,de bonne conduiteécologique, je n’étaispas bi<strong>en</strong> avec moimême.Et comm<strong>en</strong>tpeut-on être bi<strong>en</strong> avecles autres si on n’est pasbi<strong>en</strong> avec soi-même ? Je me soucieaujourd’hui moins de mon équilibr<strong>en</strong>utritionnel que relationnel, et sur cepoint, une alim<strong>en</strong>tation strictem<strong>en</strong>t végétari<strong>en</strong>neet pure (sans consommationd’aucune drogue tels que café, alcool,sucre…) est parfois diff<strong>ici</strong>le à mettre <strong>en</strong>place si ce n’est lourde de conséqu<strong>en</strong>ces.Chacunavance àson rythmesur le cheminde l’écologie,et l’important,c’estd’avancer !SILENCE N°32713Septembre 2005


DRJe ne suis pas arrivée à destination(d’une parfaite cohér<strong>en</strong>ce écologique), et,dans quelques années, j’aurai <strong>en</strong>coreavancé, reculé, changé de directions. M<strong>en</strong>ourrirai-je exclusivem<strong>en</strong>t de racines,plantes et fleurs sauvages, ou sortirai-jed’un clapier mobile un civet de lapin deuxfois l’an aux repas de famille ?Coté fringues, je continue de jongleravec la récupération, les bric-à-brac g<strong>en</strong>reEmmaüs. Cela me permet de déculpabilisersur l’achat de textiles forcem<strong>en</strong>t polluants: des fibres naturelles (coton, laine)largem<strong>en</strong>t traitées, <strong>en</strong>grais, pest<strong>ici</strong>despuis teintures chimiques et <strong>en</strong>noblissants<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re, aux textiles synthétiquesissus de la pétrochimie, l’impact <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talet social est désastreux. Mais lacontradiction se trouve pour moi dansl’accumulation. Les prix sont tellem<strong>en</strong>tbas dans ces lieux de v<strong>en</strong>te (de un à troiseuros <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne) que je peux rev<strong>en</strong>diquerun bon mètre cube de vêtem<strong>en</strong>ts.Est-ce bi<strong>en</strong> nécessaire de posséder unevingtaine de jupes et pantalons, une quarantainede tricots et polos, une douzainede vestes et de blousons ?Les prix des vêtem<strong>en</strong>ts issus d’uneagriculture et d’une fabrication écologiquem<strong>en</strong>tet socialem<strong>en</strong>t correctes sont<strong>en</strong>core tellem<strong>en</strong>t prohibitifs que je n’arrivepas, ou très rarem<strong>en</strong>t, à m’ycontraindre. Alors la solution se trouve-telle,pour moi, dans le tissage et la couture(sur une machine à pédale, bi<strong>en</strong> sûr) demes vêtem<strong>en</strong>ts à partir des fibres que j’auraispréalablem<strong>en</strong>t cultivées et ramassées,tel le lin, le chanvre et les orties ? Sûrqu’avec deux moutons pour tondre lapelouse, je pourrais peut-être filer lalaine ! Ou alors est-ce que je dois pratiquerun naturisme à toute épreuve, celledu temps et celle du regard des autresposé sur mes résidus de bourrelets. Là<strong>en</strong>core, r<strong>en</strong>dez-vous dans quelquesannées pour faire le point.Aux petits soinsEt puis, il n’y a pas que ça ; je fais25km aller-retour à vélo <strong>en</strong> plus depr<strong>en</strong>dre le train pour me r<strong>en</strong>dre sur monlieu de travail, mais quand même, detemps <strong>en</strong> temps, je me laisse transporter<strong>en</strong> automobile, jusqu’à 3000 kilomètrespar an, damned !Et j’ai <strong>en</strong>core des ampoules ordinairesdans les WC, le couloir et la salle d’eaucar je n’y reste pas longtemps alors je n’aipas voulu investir dans des bassesconsommations pour ces lieux de passage.Bon, j’<strong>en</strong> connais qui font bi<strong>en</strong> pire,qui ont même des halogènes et des veillessur des appareils électroménagers que j<strong>en</strong>e possède évidemm<strong>en</strong>t pas comme unposte de télévision, un magnétoscope ouun four électrique, mais j’ai <strong>en</strong>core duchemin à parcourir pour gagner le premierprix de la parfaite écologiste.Côte santé, j’ai décidé très vite deremplacer tous les traitem<strong>en</strong>ts chimiquespar des tisanes, huiles ess<strong>en</strong>tielles et performancede résistance aux migraines (untruc de fou, passer une journée <strong>en</strong>tièreavec une horloge comtoise qui sonnedans le crâne pour ne pas pr<strong>en</strong>dre uncachet, des fois je me dis que je suis vraim<strong>en</strong>tdingue, ding dong, dingue donc).Mais, avant que le grand orage du débutéclate, j’ai quand-même pris la pilule dixans. Et puis, basta, pas de chimie dansmon corps, et pas de bébé non plus !Pourtant, pour ne pas tomber dans legrand miracle de l’abstin<strong>en</strong>ce, il faut bi<strong>en</strong>un peu aider les seules observations ducorps assez subtil pour nous jouer destours. Alors recours aux préservatifs oblige.Mais qu’<strong>en</strong> est-il de leur fabrication,de la matière première ? Même <strong>en</strong> purlatex d’hévéa, celui-ci ne pousse pas dansle coin, donc importation et exploitationforestière sont nécessaires. A quand lacapote produite et diffusée localem<strong>en</strong>t ?Et on ne parle même pas des trois mètreslinéaires de choix <strong>en</strong> pharmacie, parfuméesà la vanille, à la fraise…Chat alors !Et puis, il y a <strong>en</strong>core le cas du chat.Manque de pot, il est arrivé <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t,il y a douze ans, après les souris.On l’a mis d’emblée au régime végétari<strong>en</strong>,mais ca ne lui conv<strong>en</strong>ait pas du tout nospetits reste de tofu et compagnie. Bref, levétérinaire a tranché : du bœuf et de l’eau,voilà ce qu’il lui faut ! J’avais l’air malin àla boucherie musulmane du quartier àquémander des restes pour mon chat… Ettout ça a fini aux croquettes et boulettes,bio. Mais le chat, il préfère les colorants etles arômes souris, alors il faut ruser, unpeu de croquettes bio maronnassesnoyées dans les quadricolores. Le pire estque cette petite boule poilue d’à peinequatre kilos arrive à nous faire aller ausupermarché pour lui ram<strong>en</strong>er sa bouffe !Côté litière, l’aberration totale : voilàqu’on ramène le chat à la campagne, jardinet espace à gogo (pour nous aussid’ailleurs), mais le matou, il demande àr<strong>en</strong>trer pour faire ses besoins — p<strong>en</strong>dantque nous autres humains, on ne rate pasune occasion pour aller dehors. Questionécolo-pratico-économique, on a trouvé :des épines de douglas qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dubois d’<strong>en</strong> face, <strong>en</strong> plus très absorbant etinodore, ça évite au moins de creuser descarrières <strong>en</strong> Espagne pour le derrière d<strong>en</strong>os petites bêtes.DRQuand on voit le chat hystériquedevant ses “s<strong>en</strong>ior vitality plus” et autresslogans débiles à souhait, on ne s’étonneplus que les gosses préfèr<strong>en</strong>t les tagadatsoin-tsoinaux biscuits complets maisonaux fruits secs à mastiquer p<strong>en</strong>dant uneheure !Mais que faire, le p<strong>en</strong>dre par la queue,l’abandonner au fond des bois ourépondre à ses caprices de minet gâté ?Plus on avance, plus on pr<strong>en</strong>dconsci<strong>en</strong>ce du chemin qui s’ouvre devantnous, mais l’intérêt ne réside-t-il pasdavantage dans les moy<strong>en</strong>s que dans la fin(du monde ? de l’humanité ?). Plus onavance, plus on a l’impression que lesautres recul<strong>en</strong>t, ceux qui n’ont <strong>en</strong> fait pasbougé ou si peu, mais peut-on leur <strong>en</strong>vouloir ou doit-on les <strong>en</strong>courager à chacunde leurs pas ? Lorsqu’un gaminappr<strong>en</strong>d à marcher, on ne se moque pasde lui à chaque fois qu’il se casse la figure,alors laissons un peu ces “pas <strong>en</strong>coreécolos” le dev<strong>en</strong>ir à petits pas, à coups dechutes et de rechutes, et continuons,d’avancer, de boire et manger, de rire et des’aimer (tout nu et habillés) !Alice Villevert. nSILENCE N°32714Septembre 2005


[in]cohér<strong>en</strong>cesIl faut décroire, non ?DRVivre mieux (!) nos contradictions <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant qu’une sociétéde décroissance nous libère ? Gérer nos compromis déprimants et remâcherquelques incohér<strong>en</strong>ces ? Il est déjà intéressant de noter dans cette invitation,à partager à la fois un point de vue et un coup d’œil honnête à l’exist<strong>en</strong>ce,qu’il est surtout question de l’avoir.peut-être symptomatique.Sommes-nous riches au pointC’estde ne p<strong>en</strong>ser d’abord, et bi<strong>en</strong> àpropos d’ailleurs, qu’à nous séparer desmachines, des objets et des choses donton s<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong>, même confusém<strong>en</strong>t,qu’ils nous serv<strong>en</strong>t autant qu’on les sert ?Ceux que nous avons quasi constamm<strong>en</strong>tsous les yeux, soudain nous <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t,nous manqu<strong>en</strong>t, nous étouff<strong>en</strong>t. Maisp<strong>en</strong>sons-nous vraim<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> tout premierlieu, il faudrait se séparer de sa voiture,être l’un-e des rares sans téléphoneportable (1) ou ne pas avoir d’ordinateur? Est-ce cela qui ferait disparaîtreou qui atténuerait foncièrem<strong>en</strong>t noscontradictions ?Je ne demande pas forcém<strong>en</strong>t par là siil faut le faire ou pas, <strong>en</strong> premier ou non,mais est-ce que cela suffirait ? Il est certainque notre bonheur et aussi le salut dela planète — ce qui devrait d’ailleurs êtrelié dans notre esprit — n’ont que faire desc<strong>en</strong>taines d’instrum<strong>en</strong>ts et de matériauxque nous trimballons avec nous. Quandle séd<strong>en</strong>taire s’aperçoit du volume et dupoids — au propre comme bi<strong>en</strong>tôt aufiguré — de sa propriété, il doit s’inv<strong>en</strong>terune façon de vivre, une philosophie del’exist<strong>en</strong>ce intégrant cette donnée (2)pour, littéralem<strong>en</strong>t, pouvoir porter sesaffaires et avancer. Etre libre, c’est être à lafois détaché des choses et autonome.Nous p<strong>en</strong>sons souv<strong>en</strong>t parv<strong>en</strong>ir ausecond <strong>en</strong> nous dotant d’outils et nouscroyons réussir le premier <strong>en</strong> nous séparantd’objets, leur accordant ainsi dans lesdeux cas trop d’importance et pas de justevaleur.Cette masse pèse, puis elle obstru<strong>en</strong>otre vision du monde. De nombreusessagesses signal<strong>en</strong>t justem<strong>en</strong>t ce danger dela propriété, de l’accumulation, ce véritableécueil pour une vie sans souffrance.Ce bon mot de Swift vi<strong>en</strong>t d’ailleurs tempérercette idée fondam<strong>en</strong>tale de sa joyeuseet utile nuance : “cette méthode stoïquede subv<strong>en</strong>ir à nos besoins <strong>en</strong> supprimant nosdésirs, équivaut à se couper les pieds pourn’avoir plus besoin de chaussures”. Car plutôtque de trancher ou de retrancher, ilnous faut appr<strong>en</strong>dre à utiliser pleinem<strong>en</strong>tnos outils vitaux, ceux qui nous serv<strong>en</strong>t àconstruire notre vie et ceux qui part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tde notre équilibre. Les choisir avecsérieux et parcimonie, exercer sur eux laforce de notre volonté comme la liberté d<strong>en</strong>otre idéal, de nos choix. Les r<strong>en</strong>drevivants, intégrés au monde, façonnés parl’exig<strong>en</strong>ce. Les partager, les mutualiser.En faire des moy<strong>en</strong>s adéquats, des ust<strong>en</strong>silescohér<strong>en</strong>ts pour les fins que nousvisons. Pour cela, il nous faut appr<strong>en</strong>dre àêtre, à savoir qui nous sommes, à affirmernotre irréductible altérité, à <strong>en</strong>richir d<strong>en</strong>os différ<strong>en</strong>ces les idées et réalisationscommunes. C’est ainsi que nous t<strong>en</strong>dronsà mettre <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce, voire <strong>en</strong> harmonie,nos idées et nos pratiques, et parfoiscomme à faire se rejoindre le lointainquotidi<strong>en</strong> et le proche idéal. Une maximeintéressante dit d’ailleurs : ce que je gardeje le perds, ce que je donne je le garde. Ceque nous possédons doit servir et celadevrait être aussi la marque de nos margesde manœuvre ou du chemin qu’il nousreste à franchir. Il faut savoir le regarder— même l’accepter — pour le ou <strong>en</strong>changer. “Ils s’égar<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet tous ces g<strong>en</strong>squi int<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un procès aux choses plutôtqu’à eux-mêmes” disait, fort à propos, lecynique Télès (3).Il faut décroireDécroire (4) ? L’effort sur soi-mêmeest aussi important que l’action sur lemonde. Les deux s’épaul<strong>en</strong>t, se corrig<strong>en</strong>t,se complèt<strong>en</strong>t. Ils sont bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>tconcomitants, si ce n’est complices. Etpour dans ce sérieux exposé apporter<strong>en</strong>core un peu de sagesse, je m’adosseraiau socle des thèses cubiténistes : “MonMoi à Moi est le seul qui soit le mi<strong>en</strong>, ça nefait pas beaucoup” ou “Pour bi<strong>en</strong> se situerpar rapport à l’univers, un bon cubiténistese doit, une fois dans sa vie, de regarder sespieds avec un télescope” ou <strong>en</strong>core “On a(1) Vivre sans portable, une infime minorité de g<strong>en</strong>s sepasse <strong>en</strong>core de téléphone mobile (…) comm<strong>en</strong>t font-ils ?vo<strong>ici</strong> l’incroyable titre et introduction d’un reportagedu Monde 2 (n°53, février 2005) où l’on voit des téléphonopithèquesqui gard<strong>en</strong>t le sourire <strong>en</strong> parlant dansun combiné… En un temps très court, 43 millions deFrançais, soit 62% de la population, se sont dotés d’unportable.(2) Lire le caustique et désopilant livre de JérômeAkinora, Les av<strong>en</strong>turiers du RMI, L’insomniaque, 2004,où l’auteur dans un chapitre intitulé Les objets du désiret dans le paragraphe Comm<strong>en</strong>t mesurer sa liberté, <strong>en</strong>vi<strong>en</strong>t à questionner le poids idéal de 240 kilos (60kgde masse organique plus 180kg d’affaires) au regardde la proposition de certains “de desc<strong>en</strong>dre à 60kg, soitmon poids organique, ce qui dénotait chez eux un idéalismereligieux auquel j’étais totalem<strong>en</strong>t étranger” <strong>en</strong>passant par ce cons<strong>en</strong>sus qui se dégagea un mom<strong>en</strong>t“autour de 120kg au total, (…) mom<strong>en</strong>t où mes affairespèserai<strong>en</strong>t moins lourd que ma masse organique, mesinvités supposai<strong>en</strong>t que je pénétrerais dans le mondeétrange et merveilleux des primitifs chasseurscueilleurs”jusqu’à la quintess<strong>en</strong>ce de 75kg, “un poidsque je pourrais porter seul et sans peine”.(3) Les Cyniques grecs, fragm<strong>en</strong>ts et témoignages, L.Paquet, Livre de Poche, 1992. Sénèque (un stoïque,traversé de… contradictions !) précise <strong>en</strong>core:“…Corriger quelques-unes de tes erreurs et de reconnaîtreque les défauts que tu imputes aux choses vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde toi-même (…). Il y a de ces défauts que nous attribuonsà certains lieux et à certains temps ; mais ils noussuivront toujours <strong>en</strong> quelque lieu où nous allions”.(4) Lettre anonyme, George Hyvernaud. “Surtout, ilavait ret<strong>en</strong>u que le travail mène à tout, à condition de nepas trop demander. Le travail, l’économie, la fierté de nedevoir ri<strong>en</strong> à personne — toute sa morale. Je diraisvolontiers sa foi. Il croyait à une provid<strong>en</strong>ce des petitsépargnants. Les gaspilleurs, les insouciants, l’ouvrier quiva au café, la ménagère qui a des dettes chez le boucherlui étai<strong>en</strong>t objets de scandale. Et qu’ils fuss<strong>en</strong>t promis àla misère lui paraissait nécessaire et juste. Telle était saphilosophie. Une métaphysique du livret de Caissed’Epargne”.SILENCE N°32715Septembre 2005


cru <strong>en</strong> la nature, <strong>en</strong> une foule de dieux etd’esprits, <strong>en</strong> un dieu seul et orgueilleux, <strong>en</strong>un éboulis de philosophie, au progrès, <strong>en</strong> lasci<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> la matière, <strong>en</strong> la consommationet pour finir, <strong>en</strong> l’hygiène et la sécurité. Laqualité fout le camp” (5).Ce n’est pas l’idéologie qui doit êtr<strong>en</strong>otre guide, et surtout pas le seul. Il estvrai que la pauvreté, la simpl<strong>ici</strong>té volontaireont leurs vertus. Que les coupler avecl’action collective, la vie de groupe peut <strong>en</strong>faire pétarader les forces et les surprises.Adopter ce principe, souligné par la sorcièreStarhawk, de clarté des int<strong>en</strong>tions etde diversité des tactiques (6) nous aide àtransc<strong>en</strong>der nos contradictions internes età transformer positivem<strong>en</strong>t celles quijou<strong>en</strong>t dans notre rapport au monde. Il mesemble utile d’établir une hiérarchie descontradictions, une échelle mouvante quichangera au cours de notre vie.Ainsi œuvrer toute la semaine pourun but antinomique à la cause déf<strong>en</strong>duele week-<strong>en</strong>d est une contradiction majeur<strong>en</strong>on seulem<strong>en</strong>t parce qu’il y a un conflitdes finalités mais parce que cette situationest un déséquilibre stérile, un aveuglem<strong>en</strong>tqui nous déchire, une condamnationirrévocable à la vanité, à l’illusion.Combi<strong>en</strong> travaill<strong>en</strong>t ainsi leur vie durantà un ouvrage qu’ils t<strong>en</strong>teront de détricoterune fois à la retraite ? Voir cela, ne pas <strong>en</strong>avoir peur et ne pas s’y prêter nous permettrade déconstruire notre servitudevolontaire, de défaire la chaîne de noscontradictions. Il apparaît aussi qu’uneincohér<strong>en</strong>ce n’est ni universelle ni définitive.Méditer cela nous permet du mêmecoup de respecter ce principe ess<strong>en</strong>tiel :ce que nous choisissons pournous-mêmes ne peut être imposé àautrui et peut ne pas être “sa” solution.A chacun son niveau d’exig<strong>en</strong>ce,fluctuant dans la vie <strong>en</strong>fonction de marges de manœuvrevariables. L’avantage de cette pédagogiedes petites choses est que,bi<strong>en</strong> qu’éprouvante, elle semblebi<strong>en</strong> plus accessible, eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>te etdouce que celle dite des catastrophes.Décroire c’est donc seremettre <strong>en</strong> éveil, redéployer notrecapacité imaginative, s’<strong>en</strong>richir dudoute, se forger un idéalismeconcret et s’apercevoir, in fine, que notreplus dangereux adversaire est nousmême.(5) Le chaos est dans le sac, Essai cubiténiste de philosophiecomique, A. Fraud, 1998.(6) Voir Rire n°43, janvier/février 2002, p.24-25 (disponibleauprès de CQFD, Marseille).DRUn décalage qui te faitaller de l’avantJe crois utile cette t<strong>en</strong>sion, presqu<strong>en</strong>écessaire le fossé — pourvu qu’il ne soitpas trop large — <strong>en</strong>tre nos idées et nosactes. C’est déjà ne pas se bercer d’illusionset comm<strong>en</strong>cer peut-être à chercherdes voies pragmatiques, directes, immédiates.Vivantes et vivables. Pourconstruire non pas un mais des mondesdiffér<strong>en</strong>ts.Et ce décalage ne ferait-il pas mêmepartie d’un processus vital, nous faisantp e r p é t u e l l e m e n tA défautde l’éradiquer,ne pourrionsnouspas nousservir de lacontradictioncomme d’undétonateur ?chercher qui noussommes, nous obligeantquotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>tà faire preuved’att<strong>en</strong>tion et de pati<strong>en</strong>ce? Il y a uneidée, presqu’incompressible,de mouvem<strong>en</strong>tdans cette discordance<strong>en</strong>tre ce qu<strong>en</strong>ous sommes (oucroyons être) et ceque nous désironsêtre. Cette quête nousporte, nous déploie, nous pousse. Elleappelle à essayer, <strong>en</strong>core et <strong>en</strong>core. C’estle signe que nous marchons et rêvons <strong>en</strong>même temps, que nous ne sommes pasarrivés.Chercher l’angle bénéfique, le pas decôté salutaire : transformer le RMI <strong>en</strong>rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce (même s’il reste imparfait,exclu à différ<strong>en</strong>tes catégories socialeset globalem<strong>en</strong>t un carcan) et mesurer larichesse du temps personnel libéré <strong>en</strong><strong>en</strong>gageant aussi un combat collectif pourun mieux social. Définir et mettre <strong>en</strong>place son emploi, reconquérir l’espacepublic, inv<strong>en</strong>ter ou adapter des échangessociaux plus souples, forts et libres(Amap, coopérative, budget part<strong>ici</strong>patif etdémocratie directe, zone de gratuité, tontine,copyleft, mutuelle de spectateurs…).Enfin, nombreuses sont lespistes, l’important étant d’être dans unerecherche, dans un effort vigilant et att<strong>en</strong>tif.Surtout de ne jamais croire avoir raisonmais t<strong>en</strong>dre puis toucher l’un desvisages de l’utopie. S<strong>en</strong>tier de la guerre outraces buissonnières ? Certainem<strong>en</strong>t unpeu des deux, et c’est bi<strong>en</strong> cette surprise,cette sincérité, cet élan créatif bref cetteinvincible alchimie vers un bonheur nonremis au l<strong>en</strong>demain qui aura fait l’ess<strong>en</strong>tielde la force des mouvem<strong>en</strong>ts du débutde l’altermondialisme. Aussi s’agit-ilmoins, dans une certaine mesure, deperdre que de donner, d’avoir que d’être.T<strong>en</strong>dre, chacun à son rythme, à cettetransformation libre et non viol<strong>en</strong>te nouspermet de faire r<strong>en</strong>trer de la vie dansl’idéologie, de dépoussiérer de vieilleslunes et de se pr<strong>en</strong>dre pour le soleil !Ainsi, à défaut de croire hypothétiquem<strong>en</strong>t(?) l’éradiquer, ne pourrions-nouspas nous servir de la contradictioncomme d’un détonateur ?Matt Mahl<strong>en</strong> nSILENCE N°32716Septembre 2005


[in]cohér<strong>en</strong>cesUn long appr<strong>en</strong>tissagedans le respectdes êtresQuestions de tempéram<strong>en</strong>t.Certainsappr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au coup par coup <strong>en</strong> sebrûlant au feu des excès.Tandis que d’autres soupès<strong>en</strong>t avant d’essayer,s’absti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t des pirespièges et explor<strong>en</strong>t méthodiquem<strong>en</strong>t lesdiverses facettes de leurs choix.Questions d’affectif familial et culturel.Certains <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>dront une grande partiede leur vie, plus ou moins malgré eux pardifficulté de sevrage, de douteuses habitudesqui leur ont été transmisespar le milieu ambiant.Tandis que d’autres saurontrapidem<strong>en</strong>t flairer leur propres<strong>en</strong>tier, larguer les amarres(hors du nid un peu gluant desaffections), décoder et recoderautrem<strong>en</strong>t pour oser le changem<strong>en</strong>tet chercher d’autrescarrefours et directions.Questions de parcours.Certains feront de longsdétours idéologiques, s’empêtrerontlongtemps dans diversescroyances et passions avantde se r<strong>en</strong>dre compte que celane leur correspond pas vraim<strong>en</strong>t(toutefois, il leur fallaitmalgré tout passer par là).Certains autres, sans errancesparticulières, auront connu uncheminem<strong>en</strong>t long et très l<strong>en</strong>t àtous petits pas (presque statique)pour arriver tardivem<strong>en</strong>t à une sortede mise <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce face à eux-mêmes.D’autres <strong>en</strong>core sont comme v<strong>en</strong>us d<strong>en</strong>ulle part et ont soudainem<strong>en</strong>t atterri surleur propre chemin sans même l’avoircherché. J’ai ainsi r<strong>en</strong>contré avec grandétonnem<strong>en</strong>t un homme strictem<strong>en</strong>t végétari<strong>en</strong>depuis 30 ans mais sans aucuneréfér<strong>en</strong>ce philosophique, non-viol<strong>en</strong>te oude santé ; tout simplem<strong>en</strong>t par pur dégoûtviscéral de la viande.Tandis que d’autres, privilégiés <strong>en</strong>quelque sorte, se donn<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s (etils leur sont à la fois donnés) d’explorerdoucem<strong>en</strong>t le dedans et le dehors d’unmême choix ; ainsi que les multiplesimplications et applications que sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tce choix.Mettre <strong>en</strong> accord ses p<strong>en</strong>sées, ses paroleset ses gestes (le dedans et le dehors) restelong, diff<strong>ici</strong>le et laborieux.Et subsist<strong>en</strong>t sans cesse malgré toutcontradictions et compromis. Le travaild’une vie !Et quand, <strong>en</strong> plus, les conditions sontparticulièrem<strong>en</strong>t défavorables ; et lesméandres excessivem<strong>en</strong>t tortueux…On sait l’âpreté du combat des démunisacculés à la survie dans une société impitoyableet cynique pourOn mesurela difficultédu cheminde cohér<strong>en</strong>ce àparcourir pourcelui qui s’esthabituéà critiquer lemonstreaméricain tout<strong>en</strong> sirotantdu Coca-cola.cause de mercantilismeaigu.On devine l’écartèlem<strong>en</strong>tintellectuel de celui quiest parti, par exemple, dela dictature du prolétariatpour arriver à l’écologiepolitique.On mesure la difficultédu chemin de cohér<strong>en</strong>ceà parcourir pour celuiqui s’est habitué à critiquerle monstre américaintout <strong>en</strong> sirotant duCoca-cola.On compr<strong>en</strong>d mal cettecompassion parcelliséequi fait pr<strong>en</strong>dre la déf<strong>en</strong>sede l’humain sans se tracasserdu sort des bêtes ;et même de la planète.Ou <strong>en</strong>core l’inverse :craindre pour la planète <strong>en</strong> son <strong>en</strong>tier(m<strong>en</strong>acée au plus haut point par l’accumulationd’armes nucléaires) sans se soucierparticulièrem<strong>en</strong>t de la condition desêtres (hommes, bêtes et plantes) quiviv<strong>en</strong>t sur cette même planète.Celui, par contre, qui a vite reconnu sonfil conducteur, avec un “luxe” de stabilitéréfér<strong>en</strong>tielle,celui qui <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce a pu faire d<strong>en</strong>ombreux choix de vie saine au quotidi<strong>en</strong>et relier tout cela par une forte logiqueinterne et solidaire à diverses activitéscitoy<strong>en</strong>nes et militantes,celui-la a-t-il le droit de nourrir lesmêmes exig<strong>en</strong>ces (de cohér<strong>en</strong>ce) <strong>en</strong>versceux qui ont vécu des parcours <strong>en</strong> lignesbrisées et de faible cohér<strong>en</strong>ce ?A-t-il le droit de leur crier : “Globalisez lacompassion et le respect ! “Tout au plus, peut-être, pourra-t-il se permettrede temps <strong>en</strong> temps de pati<strong>en</strong>ts rappelsface aux contradictions les plus flagrantes; rappels qu’il pourra <strong>en</strong>core souv<strong>en</strong>tà la fois par la même occasions’adresser à lui-même.Nous parlons <strong>ici</strong> de cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> termesde respect pour soi-même (choisir l’auth<strong>en</strong>t<strong>ici</strong>tépersonnelle plutôt que l’instinctgrégaire) et pour tous les êtres (favoriserla moindre nuisance, l’harmonie etl’échange réciproque positif dans lamanière de naître, grandir, nourrir, éduquer,produire, acheter… par l’écoute, les<strong>en</strong>s de la justice (qui s’interdit le “deuxpoids deux mesures”) et le fonctionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> circuits courts, r<strong>en</strong>ouvelables etouverts.“Total respect !” <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d-on aujourd’hui.Et un Amérindi<strong>en</strong> disait : “Il respectaittout ; et tout lui était favorable”.L’humanité actuelle, avec ses armes dedestruction massive (militaires, économiqueset technologiques) est-elle <strong>en</strong>cohér<strong>en</strong>ce avec cette sagesse ?André Larivière nMilitant écolo-pacifiste int<strong>en</strong>sifet strictem<strong>en</strong>t végétari<strong>en</strong> depuis 35 ans.DRSILENCE N°32717Septembre 2005


[in]cohér<strong>en</strong>cesUniverselles contradictionsLes écologistes d’aujourd’hui viv<strong>en</strong>t parfoisavec difficulté leurs propres contradictions.Dans toutes les époques et dans toutesles formes de p<strong>en</strong>sée on a toujours baignédans les incohér<strong>en</strong>ces.Platon s’y est intéressé, comme aussiHéraclite (il me plaît bi<strong>en</strong>, Héraclite,quand il déclare que“chaque chose est à la fois elle-même etson contraire”, quoiqu’il faille faire desdistinctions <strong>en</strong>tre contradiction etcontraire). Dans l’Evangile selon Saint-Mathieu, on trouve “l’Homme aux multiplescontradictions”. Un peu plus tard etchacun dans sa spécialité, ce fur<strong>en</strong>tProudhon, Hegel et Marx qui abordèr<strong>en</strong>tle sujet (Hegel, j’aime bi<strong>en</strong> aussi, parle de“contradictions fécondes”). Quant àMarx, si vous voulez vérifier, il intitule lechapître V du Capital “Contradictionsdans la circulation de l’arg<strong>en</strong>t”.Le thème est <strong>en</strong>core d’actualité, puisquePolitis titre “ Contradictions dumonde musulman” <strong>en</strong> juin 2003. Donc ils’agit bi<strong>en</strong> de tous les pays et tous lestemps. Et j’<strong>en</strong> ai pourtant oublié beaucoup.Ce que p<strong>en</strong>seurs et philosophes nesont pas parv<strong>en</strong>us à définitivem<strong>en</strong>trésoudre au cours des siècles, ce n’est pasS!l<strong>en</strong>ce et <strong>en</strong> quelques pages qui va y parv<strong>en</strong>ir! Notre seule ambition <strong>en</strong> abordantle problème avec vous est d’essayer devous préserver de la déprime de l’écoloexigeant qui pourrait vous frapper.Pour comm<strong>en</strong>cer, respirez bi<strong>en</strong>. Jevous emmène <strong>en</strong> montagne.DRLes variantesLes alpinistes sav<strong>en</strong>t qu’il y a plusieursfaçons d’atteindre un sommet. Ilexiste les grands itinéraires, face Sud, faceNord, les arêtes et les couloirs de glace,mais toutes ces voies bi<strong>en</strong> décrites etrépertoriées s’accompagn<strong>en</strong>t de variantes.Les variantes sont des tracés supplém<strong>en</strong>tairesque l’on peut emprunter à certainspoints de la course. On pr<strong>en</strong>d à gauche ouà droite de l’itinéraire principal un parcoursplus facile ou plus diff<strong>ici</strong>le, ou plusrapide, ou esthétiquem<strong>en</strong>t ou sportivem<strong>en</strong>tplus satisfaisant. Bref : on choisitselon ses goûts et capacités, mais toutesles cordées et les grimpeurs solitaires arriveront,sauf accid<strong>en</strong>t, au même sommet.Ce sommet écologique que représ<strong>en</strong>tepour nous la société décroissante peutaussi être atteint par de multiplesvariantes. Et comme <strong>en</strong> alpinisme, onpeut sans cesse chercher de nouvellesvoies. Ouvrir un autre itinéraire, c’estplus diff<strong>ici</strong>le, on n’est pas sûr de “sortir”quand on se lance dans une première,d’où hésitations et atermoiem<strong>en</strong>ts.La biodiversité nous a faits tous différ<strong>en</strong>ts,nos aptitudes et compét<strong>en</strong>ces sonttrès diverses. On ne va pas tous choisir laface Nord très exposée pour y risquerl’échec, quand on peut grimper prudemm<strong>en</strong>tpar une voie normale facile. Il n’estpas indisp<strong>en</strong>sable de jouer les héros.Il me semble que l’on ne parle pasassez souv<strong>en</strong>t des compét<strong>en</strong>ces, des aptitudes,ni des circonstances. Pour <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>irà la comparaison avec la montagne, ilfaut t<strong>en</strong>ir compte des circonstances.Redesc<strong>en</strong>dre si l’orage approche ce n’estpas de la lâcheté, c’est savoir adapter soncomportem<strong>en</strong>t aux circonstances.Ceux qui ne transig<strong>en</strong>t jamais cour<strong>en</strong>tde gros risques, dont celui de ne pas arriver<strong>en</strong> haut et de n’y emm<strong>en</strong>er personne.Or l’on a souv<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’êtreconsidéré comme un lâche <strong>en</strong> matière decomportem<strong>en</strong>t écologique si l’on t<strong>en</strong>te des’adapter <strong>en</strong> fonction des moy<strong>en</strong>s dont ondispose et du mom<strong>en</strong>t.On aimerait, lorsqu’il n’y a pas lamoindre boutique dans le coin, ne pas ses<strong>en</strong>tir indigne parce que l’on <strong>en</strong>tre dansun supermarché (et c’est instructif, d’observerce qui s’y passe...). On aimerait nepas être montré du doigt parce qu’on n’apas jeté son téléviseur (surtout que,comme déchet polluant, on ne sait où lejeter !). Cela n’empêche nullem<strong>en</strong>t decombattre le système de la grande distribution(qui <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce vous a privéde l’exist<strong>en</strong>ce antérieure d’une petite épicerieet vous <strong>en</strong> êtes bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>t), ni demanger un maximum de légumes du jardinet de choisir d’autres loisirs que la téléla plupart du temps !Nous ne sommes pas les produits d<strong>en</strong>os outils. Posséder un couteau de cuisin<strong>en</strong>e fait pas de vous systématiquem<strong>en</strong>tun assassin, quels que soi<strong>en</strong>t les crimesqui ai<strong>en</strong>t été innombrables commis avecun couteau de cuisine !Faibles dosesParce que nous sommes différ<strong>en</strong>ts,nous avons tous des intransigeances différ<strong>en</strong>tes,des points sur lesquels noussommes inflexibles et d’autres sur lesquelsnos moy<strong>en</strong>s et aptitudes nous ferontcéder.Je ne p<strong>en</strong>se pas que cela ait uneimportance primordiale. Il me paraît plusimportant de ne pas <strong>en</strong> faire une cause decritiques et de conflits <strong>en</strong>tre nous, car ilest probable que chacun fait le mieuxqu’il peut et l’<strong>en</strong>semble des actions individuellesfait un tout qui n’est pas négligeablesi l’on ajoute à la maison presqueautonome de l’un, la reconversion à la biod’un autre et l’organisation d’un Sel pourun troisième. On ne demande pas tout àla fois pour chacun !C’est la théorie bi<strong>en</strong> connue despetites doses de radioactivité qui s’accumul<strong>en</strong>t,là <strong>en</strong> additionnant des petitesdoses d’actions positives.Nous sommes égalem<strong>en</strong>t sujets àmaintes fluctuations dans le temps. C’està-direque des décisions prises il y a dixans, avec une profonde certitude sur leurSILENCE N°32718Septembre 2005


Vinc<strong>en</strong>t LucasRassemblem<strong>en</strong>t au Larzac <strong>en</strong> 2003.bi<strong>en</strong>-fondé, peuv<strong>en</strong>t soudain apparaîtrecomme de mauvaises décisions <strong>en</strong> fonctiond’une évolution de nos propres p<strong>en</strong>séesou de celle du monde extérieur. On a“cru bi<strong>en</strong> faire” et il faut se remettre <strong>en</strong>cause. On ne peut jamais dire j’ai raisonde faire ce choix et surtout pas “j’aurairaison demain” (exception faite des idéesfondam<strong>en</strong>tales qui nous ont réunis). Lesparamètres qui nous ont fait choisir telleou telle option peuv<strong>en</strong>t changer et si dixans après une décision concernant parexemple le lieu d’habitation, le métier quel’on souhaitait exercer, le mode de chauffagede la maison, etc. on change d’avis,l’on va peut-être vous dire que vous vousr<strong>en</strong>iez, que vous manquez de cohér<strong>en</strong>ce.Je p<strong>en</strong>se plutôt qu’il ne s’agit pas d’unecontradiction mais d’une adéquation avecdes changem<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>us <strong>en</strong>tre-temps.L’appar<strong>en</strong>te incohér<strong>en</strong>ce dans la façon dem<strong>en</strong>er votre vie ne réfute pas votre profondecohér<strong>en</strong>ce avec les principesmajeurs de l’écologie. Ils sont des axessolides et vous pouvez évoluer autoursans rompre les attaches.EmpathieCela concerne nos modes de vie. Maiscertains lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce ont dénoncé lefait que, dans la revue elle-même, il y aitdes contradictions, parfois d’un article àun autre, ou bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre deux numéros.C’est exact. Et qui plus est volontaire etnon pas dû à une distraction dans la compositiondu journal (du moins, la plupartdu temps !) Car nous souhaitons que desp<strong>en</strong>sées diverg<strong>en</strong>tes puiss<strong>en</strong>t s’exprimeret dans l’équipe concoctant la revue, il y<strong>en</strong> a aussi ! D’ailleurs, est-ce vraim<strong>en</strong>t“contradictoire” ? On peut dire souv<strong>en</strong>t“complém<strong>en</strong>taire”. Ce sont des points devue différ<strong>en</strong>ts. Point de vue ! Or nous nesommes pas tous placés au même posted’observation et cela change considérablem<strong>en</strong>tnotre perception. De plus, ceposte d’observation n’est pas seulem<strong>en</strong>tl’emplacem<strong>en</strong>t physique devant un événem<strong>en</strong>tqui se déroule. Il comporte aussitoutes les expéri<strong>en</strong>ces précédemm<strong>en</strong>tvécues par les personnes,leur âge, leur métier, facteursqui chang<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tress<strong>en</strong>ti. Quand ilsemble y avoir vraim<strong>en</strong>tantagonisme <strong>en</strong>tre deuxavis, c’est peut-être simplem<strong>en</strong>tparce que l’on ne saitpas vraim<strong>en</strong>t se mettre“dans la peau de l’autre” etc’est alors manque d’empathieplutôt que contradiction.Il est rare qu’étant d’accordsur les grands principes,on ne puisse arriverà se compr<strong>en</strong>dre à proposd’une démarche différ<strong>en</strong>te.C’est cep<strong>en</strong>dant plusCeux quine transig<strong>en</strong>tjamaiscour<strong>en</strong>t degros risques,dont celui d<strong>en</strong>e pas arriver<strong>en</strong> haut et d<strong>en</strong>’y emm<strong>en</strong>erpersonne.diff<strong>ici</strong>le sur le papier que lorsqu’on faitface à un contradicteur. On écrit unarticle ou un courrier de lecteur et quelqu’unmanifeste son désaccord. Mais<strong>en</strong>suite un troisième va sout<strong>en</strong>ir le premieret un quatrième apportera un éclairagediffér<strong>en</strong>t, etc. Si trois ou quatre pagesfont débat, des dizaines font une polémiqueinterminable. Où s’arrêter ? Etfatalem<strong>en</strong>t les derniers à vouloir s’exprimerne seront sans doute pas publiés bi<strong>en</strong>que leur avis soit très pertin<strong>en</strong>t.Incohér<strong>en</strong>ce ou contradiction ? Ni l’un<strong>en</strong>i l’autre, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce, simplem<strong>en</strong>tmanque de moy<strong>en</strong>s matériels pour assurerà tout le monde un espace de paroleid<strong>en</strong>tique.Un exemple concret de débat jamaisclos dans S!l<strong>en</strong>ce ? Les forums et grandscolloques.Quelques-uns ne les support<strong>en</strong>t pas,trop de monde, trop de voitures, trop devedettes monopolisant la parole. C’est unbon constat, c’est vrai. Et on préfère tousles réunions plus modestes. Mais lorsquej’ai écrit que tout n’est pas négatif dans cetype de rassemblem<strong>en</strong>ts, qu’ils peuv<strong>en</strong>tavoir des retombées longtemps après (jevi<strong>en</strong>s de le vérifier deux foispour le Larzac 2003 !), quel’on peut se débrouiller pours’y r<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> train ou à vélo,il y a eu des protestationsassez véhém<strong>en</strong>tes. Parce que“on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d toujours lesmêmes médiatisés à la tribune”? Oui, c’est vrai. Mais sicertains éprouv<strong>en</strong>t un réconfortou un <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t àles <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre — et les voir —pourquoi pas ? Le danger desgrandes gueules qui manipul<strong>en</strong>tles foules ? Cela existe, ily a certes des précéd<strong>en</strong>ts trèsfâcheux. Mais Gandhi ouMartin Luther King ont euxaussi convaincu par l’effetbain de foule. Alors ? Les choses apparemm<strong>en</strong>tcontradictoires ne sont pas sisimples à démêler.Je ne prét<strong>en</strong>drai pas y arriver. Tout ceque je souhaite, c’est que ceux qui n’ontpas <strong>en</strong>vie d’aller dans ces rassemblem<strong>en</strong>ts,et c’est légitime, ne trait<strong>en</strong>t pasceux qui étai<strong>en</strong>t là comme des imbécilesou même de dangereux individus etmépris<strong>en</strong>t l’énorme travail accompli parles organisateurs. Si la leçon à tirer c’estqu’il faudra inv<strong>en</strong>ter autre chose, d’accord,et après on comparera les résultats.D’ailleurs diverses formules peuv<strong>en</strong>tcoexister, ce n’est pas contradictoire !Si pour sortir du conformismerégnant l’on prône une seule issue, oninstaure un autre conformisme, celui dela p<strong>en</strong>sée contestataire unique.Et puis c’est seulem<strong>en</strong>t à l’arrivée —ou non — au sommet que l’on saura si lavoie choisie était pertin<strong>en</strong>te.Madeleine Nutchey nSILENCE N°32719Septembre 2005


PetitesphrasesAlternatives“Certains regard<strong>en</strong>t la vase aufond de l’étang, d’autres contempl<strong>en</strong>tla fleur de lotus à la surfacede l’eau ; il s’agit d’un choix”Dalaï-Lama.“La planète peut pourvoir auxbesoins de tous, mais pas à lacupidité de certains”Gandhi“Ce n’est pas parce qu’on està des années-lumière d’uneréponse qu’on ne doit pas seposer la question”Editorial des nouvellesde Longo Maï, juin 2005.Médiasn Guide sur Internet. Le guidedes médias alternatifs dont lasortie est prévue pour la fin del’année est d’ores et déjà consultable<strong>en</strong> partie sur www.guidaltern.org: annuaire thématique dela presse alternative (400 titres),coordonnées d’une c<strong>en</strong>taine delibrairies indép<strong>en</strong>dantes, contactsde réseaux alternatifs et lieuxressources,radios libres et detélévisions associatives, festivalset réseaux de films et vidéosmilitantes, articles et idées pourbouger... Et si vous n’avez pasaccès à internet, écrire à :Association Le P’tit gavroche -guidaltern.org, 9, rue desPierres-Plantées, 69001 Lyon.n Observatoire indép<strong>en</strong>dant del’édition. Après 25 ans de bonset loyaux services, l’associationdu Calcre qui milite pour ladéf<strong>en</strong>se des auteurs face aux maisonsd’édition, se voit condamnerà une importante indemnité parun anci<strong>en</strong> salarié demandant desindemnités de lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t.L’association est mise <strong>en</strong> faillite<strong>en</strong> février 2004 et sa revueEcrire et éditer est susp<strong>en</strong>due.Début mai 2005, une nouvelleassociation a vu le jour pourpr<strong>en</strong>dre le relais : l’Oie plate,observatoire indép<strong>en</strong>dant del’édition pour les auteurs très exigeants.L’Oie-Plate a déjà rééditéle guide 150 questions sur l’éditionet prépare un site internet.Espérons que la revue pourrareparaître. L’Oie plate, BP 17,94404 Vitry cedex.DRSauvons le bénévoleLe bénévole (activus bénévolus) est un mammifère bipède qu’onr<strong>en</strong>contre surtout dans des structures sociales appelé associationoù il peut se regrouper avec ses congénères.On les r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong> petits groupes dans divers <strong>en</strong>droits, quelquefoistard le soir, l’œil hagard, le cheveu <strong>en</strong> bataille et le teint blafard, discutantferme de la meilleure façon d’animer une manifestation ou defaire des recettes supplém<strong>en</strong>taires pour boucler le budget.Les <strong>en</strong>nemis héréditaires du bénévole sont le Yaqua et le Fauquon.Le Yaqua (inactivus bénévolus simplex) est un mammifère bipède quise caractérise par la petite taille de son cerveau qui limite son vocabulaireà “ya” et “qua”. On l’id<strong>en</strong>tifie généralem<strong>en</strong>t grâce une mauvaisepetite langue un grand poil dans la main. Chez quelques rares spécim<strong>en</strong>sce poil pr<strong>en</strong>d la taille d’une queue de vache.Le Fauquon (inactivus bénévolus faucul) est un mammifère bipède quise caractérise par un cerveau un peu plus évolué et un caractère plussocial que le yaqua. En effet le Fauquon est plus intégré aux associationset dispose d’une p<strong>en</strong>sée collective rudim<strong>en</strong>taire. Néanmoins, iln’est pas suffisamm<strong>en</strong>t intégré au point de part<strong>ici</strong>per activem<strong>en</strong>t autravail. On l’id<strong>en</strong>tifie généralem<strong>en</strong>t grâce à une langue bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>due etpar la prés<strong>en</strong>ce d’un duvet dans la main.Les Yaquas et les Fauquons att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le mom<strong>en</strong>t où le bénévole feraune erreur, un oubli, pour bondir sur lui et libérer son v<strong>en</strong>in. Cela provoqueune maladie très grave appelée “découragem<strong>en</strong>t”.Les premiers symptômes de cette maladie implacable sont rapidem<strong>en</strong>tvisibles. Le bénévole s’abs<strong>en</strong>te de plus <strong>en</strong> plus fréquemm<strong>en</strong>t desréunions, il manifeste un intérêt croissant pour son jardin, souritdevant une canne à pêche. Le sujet atteint se s<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus àl’aise dans un bon fauteuil, assis devant la télévision.Les bénévoles décimés par le découragem<strong>en</strong>t, risqu<strong>en</strong>t de disparaître.Il n’est pas impossible que, dans quelques années on ne r<strong>en</strong>contre pluscette espèce que dans les zoos, où, comme beaucoup d’animaux <strong>en</strong>fermés,ils auront le plus grand mal à se reproduire.Les Yaquas et les Fauquons avec leurs petits cerveaux et leursgrandes langues, vi<strong>en</strong>dront leur lancer des cacahuètes pour tromperleur <strong>en</strong>nui, ils se rappelleront avec nostalgie du passé pas si lointainoù le bénévole abondait et où on pouvait le traquer sans contrainte.(texte qui circule sur internet)Les bénévoles à Sil<strong>en</strong>ce ont le cheveu <strong>en</strong> bataille mais pas le teint blafard.Ici, Maurice à Castelsarrazin.A U B EArt AtlasDRArt Atlas, société franco-péruvi<strong>en</strong>ne,a choisi, depuis 1996, detravailler main dans la main, <strong>en</strong>respectant les personnes, les traditionset la nature. Art Atlas utilisedes laines d’alpaga aux couleursnaturelles et du coton prov<strong>en</strong>antd’une anci<strong>en</strong>ne variété quidonne des fibres de couleurs (dublanc écru au chocolat <strong>en</strong> passantpar le vert amande, le beige et lemarron) et qui pousse naturellem<strong>en</strong>tsans <strong>en</strong>grais, sans pest<strong>ici</strong>deet sans produits chimiques.Art Atlas, 14, rue de laPlanchotte, 10360 Fontette,tél : 03 25 29 37 18.SILENCE N°327 Septembre 200520


DRF I N I S T È R ELa musiquede la vieMarc Vella utilise son piano dediffér<strong>en</strong>tes façons <strong>en</strong> obt<strong>en</strong>antdes sons proches du clavecin, dela harpe, du violoncelle ou d’unecithare. En avril 2004, il a mis<strong>en</strong> place une caravane amoureusepour partager et chanter le désirdu monde. Pianiste nomade, ila parcouru le monde. Il donne unconcert le 14 septembre àPlouescat. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Fête du vivant, Marielle AnneRichard, 9 bis, place de l’Eglise,29410 Plounoéour-M<strong>en</strong>ez,tél : 06 81 16 33 92.M O R B I H A NLotissem<strong>en</strong>téconomeLa commune de Silfiac(Morbihan) a posé juin la premièrepierre de son lotissem<strong>en</strong>técologique. La commune,350 habitants, proche de R<strong>en</strong>nes,Alternativesprojette de construire 22 maisonsindividuelles et 10 logem<strong>en</strong>tslocatifs sur le modèle écologique.Pour éviter le piège de la “citédortoir”,ces projets ont intégrédes espaces de vie communscomme des potagers et desemplacem<strong>en</strong>ts pour barbecuepartagés, mais aussi des configurationsroutières privilégiant lesimpasses pour éviter le flux decirculation des véhicules.L’éclairage public sera intellig<strong>en</strong>tet s’allumera grâce à un détecteurde prés<strong>en</strong>ce, les lampesseront à économie d’énergie. Desciternes de 7000 litres vont être<strong>en</strong>fouies dans chacune des parcellespour assurer la récupérationdes eaux de pluie, elles servirontà alim<strong>en</strong>ter les chassesd’eau, choisies à deux vitesses.../...10 e foire deMuzillac(Morbihan)xSAMEDI 24ET DIMANCHE 25SEPTEMBRE 2005Confér<strong>en</strong>cesAnimation <strong>en</strong>fantsForums-débatscontact : TERRE EN VIE06 26 10 15 49Agriculture biologiqu<strong>en</strong> Arg<strong>en</strong>tine : au secours des pauvres. Après lacrise qui a frappé l’Arg<strong>en</strong>tine fin 2001, à Rosario,un ingénieur agronome, formé <strong>en</strong> biodynamie,contacte le secrétariat pour le développem<strong>en</strong>tsocial et lui propose de développer des jardinsurbains. Le choix de la bio est vite fait : impossibled’acheter des <strong>en</strong>grais ou des pest<strong>ici</strong>des, beaucouptrop cher. Des coopératives d’agriculture citadinese multipli<strong>en</strong>t alors qui cultiv<strong>en</strong>t la moindre parcell<strong>en</strong>on bâtie. La production de fruits et légumesest <strong>en</strong> hausse rapide et profite aujourd’hui à plus de 10 000 familles.D’autres villes arg<strong>en</strong>tines ont repris ce modèle et le sud du Brésil suit lemouvem<strong>en</strong>t : des jardins citadins bio ont ainsi vu le jour à Porto Alegre.(Biodynamis, printemps 2005)n Fin de la distribution de proximité ? Les agriculteurs bio pai<strong>en</strong>tpour se faire contrôler… alors que ceux qui pollu<strong>en</strong>t ne pai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>. Unnouveau règlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> prévoit, depuis le 1er juillet 2005,d’ét<strong>en</strong>dre ce contrôle obligatoire (et payant !) aux distributeurs et auxmagasins. Le prix du contrôle étant indép<strong>en</strong>dant du chiffre d’affaires, lepetit détaillant de proximité qui v<strong>en</strong>d un peu de bio ne pourra se permettrede payer un tel contrôle… et supprimera son rayon bio. Si cerèglem<strong>en</strong>t est réellem<strong>en</strong>t appliqué, seuls les plus gros distributeurs deproduits bio pourront se le payer… c’est-à-dire les grandes surfaces !Mi-juin, Nature & Progrès a lancé un appel aux pouvoirs publics pourdénoncer les conséqu<strong>en</strong>ces écologiques et sociales d’une telle dispositionqui pénalise la distribution de proximité, laquelle devrait, au contraire,être <strong>en</strong>couragée compte t<strong>en</strong>u de la crise climatique générée notamm<strong>en</strong>tpar les transports. Nature et Progrès, 68, boulevard Gambetta, 30700Uzès, tél : 04 66 03 23 40.n OGM : la bio déjà contaminée. Interrogée sur la compatibilité <strong>en</strong>treles OGM et les produits bio, la Direction générale de la concurr<strong>en</strong>ce, dela consommation et de la répression des fraudes donne cette réponse :“Les produits issus de la filière de l’agriculture biologique ne peuv<strong>en</strong>têtre qualifiés ‘sans OGM’ du seul fait de leur mode de production. […]Les opérateurs qui souhait<strong>en</strong>t alléguer l’abs<strong>en</strong>ce d’OGM doiv<strong>en</strong>t doncs’assurer que leurs produits ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas d’OGM au seuil dedétection selon les exig<strong>en</strong>ces (ainsi définies). La prés<strong>en</strong>ce de toute traced’OGM doit être exclue. En d’autres termes, le seuil à ret<strong>en</strong>ir dans cecas est la limite de détection à l’analyse et nullem<strong>en</strong>t le seuil de prés<strong>en</strong>cefortuite de 0,9%” (Note d’information n° 2004-113 <strong>en</strong> date du16 août 2004).Les producteurs biologiques se voi<strong>en</strong>t donc contraints d’effectuer, à leursfrais, de multiples analyses pour satisfaire la demande de leur cli<strong>en</strong>tèleet risqu<strong>en</strong>t à tout mom<strong>en</strong>t de voir leur production refusée si elle estcontaminée. Cela s’est déjà produit à plusieurs reprises. En juillet2001, par exemple, les autorités danoises avai<strong>en</strong>t révélé la prés<strong>en</strong>ced’OGM dans 20 échantillons (dont 8 à un taux supérieur à 0,1%) deproduits biologiques, sur 48 contrôlés. Les <strong>en</strong>treprises ayant mis <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te ces huit produits ont dû s’acquitter d’une am<strong>en</strong>de pour violationde la législation concernant les produits biologiques. Le cas le plusconnu <strong>en</strong> France est celui de Patrick de Kochko, agriculteur du Lot-et-Garonne, qui, <strong>en</strong> 1996, s’est vu refusé par ses acheteurs sa productionde soja biologique contaminée par des OGM v<strong>en</strong>ant des sem<strong>en</strong>ces nonOGM fournies par sa coopérative. Bi<strong>en</strong> qu’il ait int<strong>en</strong>té une action <strong>en</strong>justice (qui à ce jour n’a pas abouti), il n’a jamais été indemnisé. EnFrance, déjà 5 à 6% des échantillons de produits biologiques analysés<strong>en</strong> 2004 par les organismes certificateurs agréés se sont déjà révéléscontaminés par des OGM, <strong>en</strong>tre 0,01 et 0,1%, (et un à plus de 0,1% !),alors qu’aucune culture “commerciale” d’OGM n’est réalisée à ce joursur notre territoire. (Source : Nature & Progrès)n Baisse de la production. Pour la première fois de son exist<strong>en</strong>ce,la production <strong>en</strong> agriculture biologique a baissé <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2004d’<strong>en</strong>viron 3 %. Ceci intervi<strong>en</strong>t après une déc<strong>en</strong>nie de forte progression etalors que l’on avait déjà observé depuis plusieurs années une baisse dunombre de reconversion. La baisse des reconversions est la conséqu<strong>en</strong>ced’une aide financière insuffisante. La consommation <strong>en</strong> bio augm<strong>en</strong>tantfortem<strong>en</strong>t, cela traduit la t<strong>en</strong>dance générale des grands magasins à sefournir <strong>en</strong> bio… dans les pays où la main-d’œuvre est moins chère. Larégion Rhône-Alpes fait exception avec une croissance de 2 %. Cettediffér<strong>en</strong>ce peut s’expliquer par l’attitude de la région qui a pris <strong>en</strong> chargele coût des frais de contrôle, qui fait la promotion des repas bio <strong>en</strong>structures collectives et qui finance la formation nécessaire à la reconversion.Le départem<strong>en</strong>t de la Drôme avec 498 producteurs et 8,8 %de la surface agricole <strong>en</strong> bio est <strong>en</strong> tête pour la France. (source :Corabio, 11, rue Fulton, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 21 98)DRSILENCE N°327 Septembre 200521


Alternativespour l’économie.La tonte du gazon bordantle futur lotissem<strong>en</strong>t sera confiéeà des moutons de Ouessant.Les maisons sont mises <strong>en</strong> v<strong>en</strong>teà 100 000 €. (La Gazette descommunes, 22 avril 2005).L O I R E -d’éviter d’avoir à “travailler lesol”, ce qui le désorganise auniveau des microorganismes.Des stages sont organisées régulièrem<strong>en</strong>t.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Le blé <strong>en</strong> herbe, 23350 LeCellette, tél : 05 55 80 62 83.P A R I SAtelier du CorsetL’acceptation d’un handicap n’est pas toujours facile. D’autant plussi vous devez porter un corset ou une prothèse peu esthétique. Partantde ce constat, l’Atelier du Corset a mis <strong>en</strong> place depuis une dizained’années une gamme pour l’habillage des orthèses et prothèses.Atelier du corset Alc<strong>en</strong>aïs, 189, rue d’Aubervilliers, 75886 Paris cedex19, tél : 01 40 05 98 98.A T L A N T I Q U ERestaurerpour moinsconsommerMarie-Luce Paré et Marion etJean-Noël Le Gouill, artisansd’art depuis 25 ans dans ledomaine du textile et du bois propos<strong>en</strong>tdes stages pour développersa créativité et moins consommer: cours de réfection de fauteuil,cours de restauration et patine demeubles, cours de couture, broderie,tissage, teinture… dans unesprit de convivialité. Stagesd’une semaine avec nourriture biovégétari<strong>en</strong>ne et hébergem<strong>en</strong>tsimple. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Marie-Luce Paré, Marion et Jean-NoëlLe Gouill, 19, le Val de Morière,44650 Touvois, tél : 02 40 3116 69.DRB O R D E A U XEco-quartierécologiqueAfin de construire <strong>en</strong> périphériede Bordeaux un éco-quartier écologiqueregroupant une dizainede maisons <strong>en</strong> écoconstructionet si possible autoconstruites,autour d’une ferme <strong>en</strong> agriculturebio axée sur le maraîchage, uneassociation a vu le jour : Epure,c/o Gilbert Galey, 33170Gradignan, 44, rue Lange,tél : 05 57 35 88 99.G A R DLe masde CarlesAnimée sous forme associative etavec Olivier Péty, un prêtre,comme directeur, la communautéde Carles a pour vocation l’accueilde personnes <strong>en</strong> difficulté,souv<strong>en</strong>t des hommes ayant desproblèmes d’alcoolisme ou dedrogue. Sur 26 hectares, troisactivités principales sont proposées: une chèvrerie avec transformationfromagère, la restaurationde murs <strong>en</strong> pierres sèches et lemaraîchage. En 2004, s’est ajoutéun début d’activité de miellerie.208 personnes sont passéesà la communauté <strong>en</strong> 2004, avecune prés<strong>en</strong>ce moy<strong>en</strong>ne journalièrede 48 personnes. Les nouveauxdoiv<strong>en</strong>t s’intégrer dans une viecommunautaire stricte. Le masde Carles vi<strong>en</strong>t d’être conv<strong>en</strong>tionnépar le ministère des Affairessociales comme c<strong>en</strong>tre expérim<strong>en</strong>talde “lieu à vivre” avec unerecherche sur l’hébergem<strong>en</strong>t, lavie communautaire, la citoy<strong>en</strong>netéet le développem<strong>en</strong>t d’activité.Le mas de Carles, route dePujaut, 30400 Vill<strong>en</strong>euve-lès-Avignon, tél : 04 90 25 32 53.M A Y E N N EActeSantéActeSanté est une associationcréée <strong>en</strong> 2001 dans le but de protégerl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et d’apporterun bi<strong>en</strong>-être naturel pourtoute la famille, <strong>en</strong> informant surles alternatives possibles dans lesdomaines d’hygiène et de santépour les bébés et les femmes :couches lavables écologiques etprotections féminines sans productionde déchets. ActeSantépropose aussi des ampoules àspectre solaire, des produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>ainsi que des couettes delaine d’agneau. ActeSanté, 10bis, rue du Coton, 53000 Laval,tél : 02 43 53 03 67.C R E U S ELe Blé<strong>en</strong> herbeLe Blé <strong>en</strong> herbe est un c<strong>en</strong>tre der<strong>en</strong>contre international fondé <strong>en</strong>1990 et géré depuis <strong>en</strong> permaculture.La permaculture — ou cultureperman<strong>en</strong>te — favorise laprés<strong>en</strong>ce de plantes pér<strong>en</strong>nes afinSILENCE N°327 Septembre 200522


AlternativesDRH É R A U L TLes jardinsbio de laDévezeLes jardins bio de la Dévezeest un écolieu animé par quatrepersonnes avec des jardins bio,des ruches, et <strong>en</strong> projet une huttede sudation et des stages de chamanisme.Des paniers de légumespersonnalisés sont livrés àMontpellier et al<strong>en</strong>tours chaquev<strong>en</strong>dredi. On peut <strong>en</strong> profiter<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant contact avecLa Dévèze, 34260 Avène,tél : 04 67 23 46 21.L Y O NMaison de lapar<strong>en</strong>talitéDu 10 au 17 septembre serainaugurée à Lyon la maisonde la par<strong>en</strong>talité et de la naissance.Elle est le résultat du travailm<strong>en</strong>é depuis cinq ans par ungroupe de par<strong>en</strong>ts et est sout<strong>en</strong>ueactuellem<strong>en</strong>t par plus de250 familles. On y trouverala possibilité d’assisterà des ateliers d’eutonie, de yogade prise de consci<strong>en</strong>ce par lemouvem<strong>en</strong>t, de massage pourbébé, des aides à la grossesseet l’alim<strong>en</strong>tation du bébé.DRMaison de la par<strong>en</strong>talitéet de la naissance, 6 bis,rue Jean-Juli<strong>en</strong>, 69004 Lyon,tél : 04 78 27 96 08.R H Ô N EDes Amapà Alter-ConsoLes Amap, Association pour lemainti<strong>en</strong> de l’agriculture paysanne,propose une distribution <strong>en</strong>16 e Sa lo n de l’ÉcologieC<strong>en</strong>tre Équinoxe -La Tour-du-Pin (38)Dimanche 9 octobre2005 - 9h à 19hThème 2005 : Le Bonheur<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Jean-Marie PELT(Prix Nobel)Expo – Confér<strong>en</strong>ces –Sta ndsdirect de la production bio d’unpaysan. Avantage pour le paysan :pas de gaspillage, débouchésassurés, v<strong>en</strong>te directe au meilleurprix. Avantage pour le consommateur: produits bio à faiblecoût. Avantages pour les deux :convivialité. Mais souv<strong>en</strong>t un paysanne peut pas fournir toute lagamme alim<strong>en</strong>taire nécessaired’où l’idée de l’association Alterconsoqui vi<strong>en</strong>t de voir le jour àLyon : fonctionner avec plusieursagriculteurs pour obt<strong>en</strong>irCOLCHIQUEFÊTE BIOECOLOGIQUEDimanche 18 Septembre 2005(de 10h à 19h)ETANG DE COURTILLEà GUERET (CREUSE)Entrée Gratuiterestauration bio/ producteurs biooffice du tourisme : 05 55 52 14 29Colchique : 05 55 81 65 13Habitat sainDR DRDRn Compost d’appartem<strong>en</strong>t. Les déchets organiques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tjusqu’au tiers de nos déchets ménagers. Si à la campagne, la solutiondu compost est une évid<strong>en</strong>ce, il faut savoir qu’<strong>en</strong> ville c’est aussi possibleavec des composteurs d’appartem<strong>en</strong>ts. Dans son numéro d’hiver, la revuePasserelles Eco prés<strong>en</strong>te longuem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t cela peut se faire avec deslombrics dans un seau qui digèr<strong>en</strong>t les déchets <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant certaines précautions.Chacun peut se bricoler son lombricomposteur. Il est possibleaussi d’<strong>en</strong> acheter tout prêt.l Passerelles Eco, 42, rue du Faubourg-Figuerolles, 34070 Montpellier.l Art bio, Agnès Allart, 6, rue des Orfèvres, 34120 Péz<strong>en</strong>as,tél : 04 67 98 51 66. V<strong>en</strong>te de compostières simples ou artistiques,v<strong>en</strong>te de lombrics.l Terre native, 467, chemin de la petite Frette, 38110 Dolomieu,tél : 04 74 83 91 09. V<strong>en</strong>te d’une valise compostière et de lombrics.n Réseau d’autoconstructeurs. Alors que l’écologie devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong>plus un motif de business, un réseau d’autoconstructeurs vi<strong>en</strong>t de voirle jour pour développer le plaisir des r<strong>en</strong>contres et des échanges, favoriserles techniques saines les moins coûteuses, échanger des moy<strong>en</strong>s et desconseils, favoriser les démarches d’autonomie et la force du regroupem<strong>en</strong>t.Le nom est imprononçable : Rahmabaman, réseau d’autoconstructeursd’habitats et de maisons <strong>en</strong> bois et autres matériaux naturels, c/o MaximeVasseur, chemin Ferré, 30250 Salinelles, tél : 04 66 77 43 80.n Hérault : Cantercel. Sur le site expérim<strong>en</strong>tal d’architecture Cantercel,l’association S<strong>en</strong>s Espace Europe organise des journées de s<strong>en</strong>sibilisation :autoconstruction et éco-construction, climat et confort thermique(11 septembre), habitat et énergie (16 et 17 septembre), mise <strong>en</strong> œuvredu Tadelakt marocain (7 et 8 octobre), approche du site et bioclimatisme(14 et 15 octobre), apprivoiser la lumière et les formes dans la maison(21 et 22 octobre). Cantercel, BP 01, La Vacquerie, Saint-Martin-de-Castries, 34700 Lodève, tél : 04 67 44 60 06.Site de Cantercel dans l’Hérault.SILENCE N°327 Septembre 200523


un “panier” plus diversifié et cecisous forme coopérative. Le projetdevrait être <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>tpour le printemps 2006. Alterconso,15, rue de Miribel, 69007Lyon, tél : 04 37 37 18 54.P A R I SZalea TVAlternativesDepuis 2001, un collectif associatifparisi<strong>en</strong> suit les manifestationsde la mouvance alternative etemmagasine de l'image dans lebut de pouvoir un jour lancer unechaîne de télévision citoy<strong>en</strong>ne etnon lucrative. Jusqu'à maint<strong>en</strong>ant,la CSA avait toujours prétextéle manque de place sur les ondespour refuser les autorisationsd'émettre. Mais avec la télévisionnumérique, cet argum<strong>en</strong>t ne ti<strong>en</strong>tplus. Et pourtant, aucun projetassociatif n'a été ret<strong>en</strong>u pourle lancem<strong>en</strong>t de la TNT :il semble que vouloir faire unechaîne qui ait un rôle autre quede laver le cerveau ne soit pasd'actualité. Zaléa TV a introduitun recours <strong>en</strong> Conseil d'Etat.Zalea Tv, cour du Maroc, 45/47,rue d'Aubervilliers, 75018 Paris,tél : 01 46 07 22 08.I S È R ETerreVivanteLe C<strong>en</strong>tre Terre Vivante proposeun samedi de la bio le3 septembre sur le thème desrempotages, bouturages etgreffes, un samedi de l’habitatle 24 septembre sur le chauffageécologique… C<strong>en</strong>treTerre Vivante, domainedu Raud, 38710 M<strong>en</strong>s,tél : 04 76 34 80 80.DRLes confiturese jour où nous reçumes la visite de l’économiste, nous faisions“Lnos confitures de cassis, de groseille et de framboise.L’économiste, aussitôt, comm<strong>en</strong>ça à m’expliquer avec toutes sortes demots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tortde faire nos confitures nous-mêmes, que c’était une coutume du Moy<strong>en</strong>-Age, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps,nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes usines, que la question semblait tranchée, que, bi<strong>en</strong>tôt, personneau monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.- Att<strong>en</strong>dez, monsieur ! m’écriais-je. Le marchand me v<strong>en</strong>dra-t-il ce queje ti<strong>en</strong>s pour le meilleur et le principal ?- Quoi donc ? fit l’économiste.- Mais l’odeur, monsieur, l’odeur ! Respirez : la maison toute <strong>en</strong>tière estembaumée. Comme le monde serait triste sans l’odeur des confitures !L’économiste à ces mots, ouvrit ses yeux d’herbivore. Je comm<strong>en</strong>çais àm’<strong>en</strong>flammer.- Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquem<strong>en</strong>t pour leparfum. Le reste n’a pas d’importance. Quand les confitures sont faites,eh bi<strong>en</strong>, monsieur, nous les jetons.J’ai dit cela dans un grand mouvem<strong>en</strong>t lyrique et pour éblouir le savant.Ce n’est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>irde leur parfum.”Georges Duhamel,Fables de mon jardin, Mercure de France, 1961.22 e foiredeMontfroc1 ET 2 OCTOBRE2005Dans la vallée du Jabron(Drôme), <strong>en</strong>treSisteron et Buis-les-Baronnies. Producteurs bios,produits transformés, plantesaromatiques et méd<strong>ici</strong>nales,artisans... Théâtre, musique,manège, confér<strong>en</strong>ces, débats.contact : 04 92 62 01 55SILENCE N°327 Septembre 200524


Fêtes, foires, salons(le signe i indique que Sil<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)n Namur : 21 e Valériane. 2 au 4 septembre à Namur-Expo. Le plus grandsalon écologique de Belgique. 300 exposants : bio, habitat sain, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,éco-consommation, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, commerce équitable, habillem<strong>en</strong>técologique, tourisme vert… Thème de l’année : les céréales. Nature et Progrès,520, rue de Dave, B 5100 Jambes, tél : 0032 81/32 30 50.i Isère : 9 e festival l’Av<strong>en</strong>ir au naturel. 3 et 4 septembre à L’Alb<strong>en</strong>c, 200exposants, <strong>en</strong>trée libre. Confér<strong>en</strong>ces : la fin du pétrole avec Yves Cochet, lesOGM avec Gilles-Eric Séralini, économie contre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t avec BernardMaris, r<strong>en</strong>contre avec Astrid Bétancourt, sœur d’Ingrid <strong>en</strong>levée voilà trois ans<strong>en</strong> Colombie… et peut-être Youri Bandajevsky, médecin biélorusse actuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> relégation dans son pays. Espace Nature Isère, BP 1, 38470 L’Alb<strong>en</strong>c,tél : 04 76 36 50 10.n Meurthe-et-Moselle : marché bio. 7 septembre à Jarny, château du parc deMoncel, produits bio. Jean-Paul Olivier, mairie, place Paul-M<strong>en</strong>negand, BP19, 54801 Jarny cedex, tél : 03 82 33 14 54.i Bretagne : 20 e Biozone, 10 et 11 septembre à Mur-de-Bretagne, avec pource vingtième anniversaire, comme thème “Regards féminins” et uniquem<strong>en</strong>t desfemmes comme confér<strong>en</strong>cières : Francine Bavay, élue verte, Michèle Des<strong>en</strong>ne,Attac, Madeleine Nutchey, Sil<strong>en</strong>ce, Véronique Chable, INRA… Biozone,45, le Coudray, 22800 Saint-Brandan, tél : 02 96 32 11 14.i Jura : 5 e Festival de la nature, 10 et 11 septembre à Juraparc. Festivalde la nature, BP 452, 614, av<strong>en</strong>ue Edgar-Faure, 39570 Montmorot,tél : 03 84 86 23 84.i Gard : 15 e Terrabio, 10 et 11 septembre à Collias. Nature et Progrès Gard,23 bis, bd serg<strong>en</strong>t Triaire, 30000 Nîmes, tél : 04 66 64 77 18.n Bas-Rhin : 2 e Biobernai. 10 et 11 septembre, parking des Remparts àObernay. Producteurs bio. Thème : le goût. Alsace bio, 7, rue de Sarrebourg,67000 Strasbourg, tél : 06 81 28 20 51.n Haute-Saône : 2 e foire écobio. 11 septembre à Villafans, 60 exposants, bioet produits écologiques, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, artisanat, confér<strong>en</strong>ces.Association le Village, anci<strong>en</strong>ne Cure, 70110 Villafans, tél : 03 84 20 97 17.n Paris : R<strong>en</strong>trez z<strong>en</strong>. 15 au 19 septembre à l’Espace Champerret, porteChamperret, développem<strong>en</strong>t personnel, santé, bi<strong>en</strong>-être, bio, confér<strong>en</strong>ces. Spas,86, rue de Lille, 75007 Paris, tél : 01 45 56 09 09.i Waterloo (Belgique) : parcours <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. 17 et 18 septembreau parc communal, chaussée de Bruxelles, de 10 h à 18 h. Infos : Brabant-Ecologie, tél : 02 633 10 48.n Luxembourg : 17 e foire écologique. 16 au 18 septembre, hall d’expositionLuxembourg-Kirchberg. 160 exposants, jardinage, énergie et transports,alim<strong>en</strong>tation, santé, habitat sain, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t… Oeko Foire, Mouvem<strong>en</strong>técologique, 6, rue Vauban, L-2663 Luxembourg, Luxembourg,tél : 00352 43 90 301.n Vosges : 21 e fête de l’homme, la nature, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.17 et 18 septembre à la rotonde de Thaon-les-Vosges. 160 exposants : bio,habitat sain, artisans, associations… Jean-Claude Noirclere, 1, rue du Chêne,88500 Vaubexy, tél : 03 29 39 50 99.n Isère : 9 e foire bio de M<strong>en</strong>s. 17 et 18 septembre, une c<strong>en</strong>taine d’exposantsdans une commune qui accueille plusieurs initiatives écologiques dont le C<strong>en</strong>treTerre Vivante, domaine du Raud, 38710 M<strong>en</strong>s, tél : 04 76 34 80 80.n Dordogne : Santé nature. 17 et 18 septembre au c<strong>en</strong>tre culturel de Sarlat.Produits bio et diététiques, santé… CF Organisation, 113, impasse des Petites-Écuries, 87220 Feytiat, tél : 05 55 48 36 50.n Jura : fête du pain du vin des fromages et des bouquins. 18 septembreà Saint-Maur. Thème de l’année : bio-carburants, un av<strong>en</strong>ir pour l’agriculture ?Biolopin, Saint Maur 39570, tél : 06 87 14 35 50.n Aveyron : Envies de bi<strong>en</strong>-être. 18 septembre à Cransac-les-Thermes, confér<strong>en</strong>ces,animations de rue. Chrysalis, ZI du Combal, BP24, 12300 Decazeville,tél : 05 65 43 63 63.i Creuse : 9 e colchique. 18 septembre à l’étang de Courtille, à Guéret. 60exposants, bio, artisans, associations, confér<strong>en</strong>ces et animations. Colchique,La Size, 23320 Bussière-Dunoise, tél : 05 55 81 65 13.n Paris : Vivez nature. 22 au 26 septembre, cité des sci<strong>en</strong>ces et de l’industrie,La Villette. Bio, commerce équitable, <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts éthiques, santé, vêtem<strong>en</strong>ts…Vivez nature, 1, place Paul-Verlaine, 92100 Boulogne, tél : 03 86 78 19 20.n Allier : 1 er éco-festival. 24 et 25 septembre à la salle polyval<strong>en</strong>te deBourbon-l’Archambault. Construction écologique, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, technologiesalternatives, économie solidaire, agriculture bio, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, maisonautonome, santé, artisanat. Association Esprit Libre, place du Champ-de-Foire,03160 Bourbon-l’Archambault, tél : 04 70 67 00 67.i Char<strong>en</strong>te : 4 e fête de l’écologie. 24 et 25 septembre, à Nanclars. R<strong>en</strong>dezvousconvivial, festif et militant, forums sur le solaire, la mobilité, les déchets,les énergies, les sem<strong>en</strong>ces, la biodiversité… animations, expositions, une c<strong>en</strong>tained’exposants, etc. La Sauce verte, bât. Ronsard, appt 11, Ma Campagne,16000 Angoulême, tél : 05 45 65 24 60.i Loir-et-Cher : salon des éco-consomm’acteurs. 24 et 25 septembre àRomorantin, écoconstruction, producteurs bio, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, déf<strong>en</strong>sede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Sologne nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, parc de Beauvais, BP136,41200 Romorantin, tel : 02 54 76 27 18.n Haut-Rhin : 5 e Sci<strong>en</strong>ce et consci<strong>en</strong>ce. 24 et 25 septembre, à Hohwald,thème de l’année : “la solidarité”. Confér<strong>en</strong>ce de Pierre Rabhi. Produits bio,Alternativescommerce équitable, santé, associations… Sci<strong>en</strong>ce et Consci<strong>en</strong>ce, 34, ruedu Wittertalhof, 67140 Le Hohwald, tél : 06 18 41 06 82.i Loire atlantique : festival d’écologie “Nature <strong>en</strong> fête”. 24 et 25 septembre,soirée d’ouverture le 23, à Saint Herblain, lycée agricole Jule Rieffel.Humus 44, 18 av<strong>en</strong>ue des Hespérides, 44300 Nantes, tél : 02 40 50 02 14.i Haute-Saône : marché bio. 25 septembre à Chancey. Comité des fêtes,place de la Fontaine, 70140 Chancey, tél : 03 84 31 52 61.n Côte-d’Or : 23 e foire bio de Semur-<strong>en</strong>-Auxois. 25 septembre, salle Saint-Exupéry. Produits bio, artisanat, associations, santé, énergies douces. Thème del’année : l’eau dans l’habitat. Auxois écologie, D<strong>en</strong>is Guidard, 21140 G<strong>en</strong>ay,tél : 03 80 97 13 78.n Toulouse : salon du bi<strong>en</strong>-être. 30 septembre au 2 octobre, parc des expositions,produits bio, santé. Thème : sans santé, plus de futur. C2L Organisation,Théon, 17120 Cozes, tél : 05 46 90 11 52.i Lot-et-Garonne : 17 e Horizon vert. 1er et 2 octobre au parc des expositionsde Vill<strong>en</strong>euve-sur-Lot. Thème de l’année : des territoires et des hommes, versune culture écologique et solidaire”. Confér<strong>en</strong>ces : la qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taledes bâtim<strong>en</strong>ts, santé et territoires, les éco-hameaux, l’empreinte écologique,conservation de la biodiversité des fermes, la souveraineté alim<strong>en</strong>taire, le droitau logem<strong>en</strong>t, territoire et peuple palestini<strong>en</strong>… 240 exposants dont une cinquantained’associations. Horizon vert, BP 208, 47305 Vill<strong>en</strong>euve-sur-Lot,tél : 05 53 40 10 10.i Drôme : 22 e foire bio de Montfroc. 1 er et 2 octobre. La plus grande foirebio <strong>en</strong> plein air du sud-est de la France et l’une des plus conviviales dans un villageà la limite de la Drôme et des Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce. Produits bio, produitstransformés, plantes aromatiques et méd<strong>ici</strong>nales, artisanat, associations…Marie-Claude et André Bucher, Foire de Montfroc, domaine de Grigon, 26560Montfroc, tél : 04 92 62 01 55.n Isère : définitivem<strong>en</strong>t bio. 2 octobre dans la Grande cour de l’Abbaye, àSaint-Antoine-l’Abbaye. Office de tourisme, place Ferdinand-Gilibert, 38160Saint-Antoine-l’Abbaye, tél : 04 76 36 44 46.n Bourges : festival du film écologique. 6 au 9 octobre, au museum d’histoir<strong>en</strong>aturel. Ag<strong>en</strong>ce culturelle de Bourges, BP121, 18003 Bourges cedex,tél : 02 48 24 93 32.i Paris : 3 e Salon du livre anarchiste. 8 et 9 octobre à la salle Olympe-de-Gouges, 13, rue Merlin, 75011 Paris (M° Voltaire). Entrée gratuite. LibrairiePublico, 145, rue Amelot, 75011 Paris, tél : 01 48 05 34 08.SILENCE N°327 Septembre 200525


REPASUne alternativeà la grandedistributionLes Nouveaux Robinson sont une chaînede supermarchés biologiques <strong>en</strong> pleineexpansion. Part<strong>ici</strong>pant au Réseau d’échangeset de pratiques alternatives et solidaires,cette <strong>en</strong>treprise originale soulève la questionde la compatibilité <strong>en</strong>tre alternatives au systèmedominant et stratégie de croissance.Alban LabouretL’<strong>en</strong>seigne des Nouveaux Robinson.“La Terre notre île à tous”, une îledésertée par les préoccupationsécologiques et sociales,une île dont la durabilité est remise <strong>en</strong>cause, une île dont l’av<strong>en</strong>ir dép<strong>en</strong>d de lacapacité de chacun à dev<strong>en</strong>ir unRobinson, pour construire l’utopie. Etreun Robinson c’est dev<strong>en</strong>ir responsable,donner un s<strong>en</strong>s à sa vie, faire des choix desubsistance dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t nouveau,réinv<strong>en</strong>ter des li<strong>en</strong>s sociaux etinv<strong>en</strong>ter un nouveau rapport au travail.La Société coopérative biologique parisi<strong>en</strong>neles Nouveaux Robinson a été fondée<strong>en</strong> juin 1993 dans un esprit alternatifreposant sur l’écologie et l’expérim<strong>en</strong>tationde li<strong>en</strong>s sociaux différ<strong>en</strong>ts. Elleregroupe aujourd’hui trois supermarchéset plusieurs boutiques spécialisées danslesquels travaill<strong>en</strong>t 120 salariés et ellecompte bi<strong>en</strong> poursuivre sa croissance.Pourra-t-elle rester une véritable alternative,fidèle à ses valeurs fondatrices, tout<strong>en</strong> s’inscrivant dans une ambitieuse stratégiede croissance ?L’écologie au cœurd’une expérim<strong>en</strong>tationsocialeAu début des années 90, Didier Legat,un cadre commercial de l’informatique auchômage, réfléchit à la création d’une<strong>en</strong>treprise qui pourrait part<strong>ici</strong>per à l’expérim<strong>en</strong>tationde li<strong>en</strong>s sociaux différ<strong>en</strong>ts.Militant, se s<strong>en</strong>tant proche de Gre<strong>en</strong>peace(1) et de Nature & Progrès (2), il souhaiteinscrire l’écologie au c<strong>en</strong>tre de sadémarche <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>euriale sociale etéthique.Didier constate, d’une part, qu’il n’y apas de supermarchés biologiques <strong>en</strong>région parisi<strong>en</strong>ne et d’autre part, qu’iln’existe pas, dans les circuits de distributionexistants, d’offre suffisamm<strong>en</strong>t largede produits biologiques ou écologiquesqui pourrait satisfaire les militants.Partant de l’hypothèse d’une sociétécoopérative de consommateurs parisi<strong>en</strong>nequi pourrait pallier ce manque, il lanceune étude de marché qui durera un an.Cette étude, qui se déroule sur les marchésbiologiques, <strong>en</strong> particulier sur lemarché Raspail, est aussi l’occasion deprospecter les futurs sociétaires de lacoopérative.Une recherche de locaux bon marchél’amène début 1993 à Montreuil, petiteville de l’est parisi<strong>en</strong> dans laquelle il y abeaucoup de friches industrielles, maisaussi beaucoup d’habitants œuvrant dansle domaine culturel. La souscription réalisée,ainsi qu’un emprunt contracté auprèsdu Crédit Coopératif, permett<strong>en</strong>t auxNouveaux Robinson d’ouvrir un premiermagasin dont les premiers cli<strong>en</strong>ts sont desmilitants écologistes de longue date.Cette coopérative de consommateurspr<strong>en</strong>d la forme d’une société anonyme austatut coopératif. Elle est dirigée par unconseil de surveillance, élu parmi lescoopérateurs, qui nomme le directoire,c’est-à-dire l’équipe de direction opérationnelle.Les coopérateurs, aujourd’huiau nombre de 676, sont des consommateursainsi que quelques producteurs.Se s<strong>en</strong>tant proches de l’idéologie desBiocoop (3), les Nouveaux Robinsonadhèr<strong>en</strong>t au réseau et bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de sac<strong>en</strong>trale d’achat, mais font d’emblée lechoix d’élargir l’offre proposée. Ils propos<strong>en</strong>tainsi, dès le début, 5000 référ<strong>en</strong>cesalors qu’il n’y <strong>en</strong> avait que 2000 à Biocoop.Des li<strong>en</strong>s directs avecles producteursCet élargissem<strong>en</strong>t de l’offre (7000référ<strong>en</strong>ces aujourd’hui) a pour principalemotivation d’établir des échanges directsavec les producteurs et les transformateurs.Aujourd’hui, les Nouveaux Robinsonne s’approvisionn<strong>en</strong>t plus auprès dela c<strong>en</strong>trale d’achat Biocoop : 60% des produitsdistribués sont obt<strong>en</strong>us auprèsd’une dizaine de grossistes différ<strong>en</strong>ts.Quant aux 40% de référ<strong>en</strong>ces restantes,elles sont issues de 500 fournisseurs gérés<strong>en</strong> direct.Les Nouveaux Robinson veill<strong>en</strong>t à nepas mettre les fournisseurs <strong>en</strong> situation dedép<strong>en</strong>dance, <strong>en</strong> les incitant à ne pasdép<strong>en</strong>dre d’eux pour plus de 10% de leurchiffre d’affaires. Leur délai de règlem<strong>en</strong>tmoy<strong>en</strong>, qui est inférieur à un mois, sedémarque très nettem<strong>en</strong>t des 90 jours traditionnellem<strong>en</strong>tpratiqués par la grandedistribution classique. Un autre aspect(1) Gre<strong>en</strong>peace France, 22, rue des Rasselins, 75020Paris, tél : 01 44 64 02 02, http://www.gre<strong>en</strong>peace.fr,(2) Nature & Progrès, 68, boulevard Gambetta, 30700Uzès, tél : 04 66 03 23 40, http://www.natureetprogres.org,(3) Biocoop, 157, rue des Blains, 92220 Bagneux, tél :01 45 36 17 17, http://www.biocoop.frSILENCE N°32726Septembre 2005


qui les distingue de leurs concurr<strong>en</strong>ts estl’abs<strong>en</strong>ce de pratiques promotionnelles,qui sont normalem<strong>en</strong>t financées par lesfournisseurs.Bi<strong>en</strong> qu’ils ne le demand<strong>en</strong>t pas àleurs fournisseurs, ils accept<strong>en</strong>t néanmoinsles marges arrières (4) versées parcertains fournisseurs habitués à travailleravec les c<strong>en</strong>trales d’achats de la grandedistribution.Rester att<strong>en</strong>tifsà la concurr<strong>en</strong>ceS’ils souhait<strong>en</strong>t privilégier des pratiquesalternatives avec leurs fournisseurs,les Nouveaux Robinson doiv<strong>en</strong>tnéanmoins rester att<strong>en</strong>tifs à la concurr<strong>en</strong>ce.Les produits sur lesquels ils sont leplus vulnérables face à la grande distributionsont le lait et les produits transformés,comme les biscuits, les produitspour bébés... Sur ce type de produits, ilssont obligés de s’aligner <strong>en</strong> termes deprix. C’est pourquoi ils mett<strong>en</strong>t l’acc<strong>en</strong>tsur les produits frais, qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>taujourd’hui plus de 50% de leur chiffred’affaires et pour lesquels ils font face àpeu de concurr<strong>en</strong>ce. Jean Mata, l’actuelprésid<strong>en</strong>t du directoire des NouveauxRobinson, admet que les Biocoops sontpositionnées sur le même type de produits,mais qu’il reste <strong>en</strong>core beaucoup deplace <strong>en</strong> Ile-de-France pour satisfaire lademande.Les produits biologiques de consommationcourante sont souv<strong>en</strong>t plus chersque les produits conv<strong>en</strong>tionnels équival<strong>en</strong>tsproposés par les grandes surfaces traditionnelles.C’est pourquoi, afin de “permettreau plus grand nombre d’acheter desproduits biologiques”, les Nouveaux Robinsonpropos<strong>en</strong>t le “panier Robinson”,qui offre <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce une gamme de74 produits de base sur lesquels “la coopérativeet les producteurs ont volontairem<strong>en</strong>tappliqué une marge réduite”.Les marchés biologiques, quant à eux,ne sont pas considérés comme desconcurr<strong>en</strong>ts. C’est même le contraire, lespersonnes allant faire leur marché vontsouv<strong>en</strong>t compléter leurs achats auxNouveaux Robinson par des produitsd’épicerie ou des produits non alim<strong>en</strong>taires.Logique de croissanceLe marché des produits biologiquesconnaît depuis dix ans une croissanceannuelle à deux chiffres, mais constituetoujours une très faible part des produitsv<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> France. C’est pourquoi JeanMata considère que “la marge de croissancepour les Nouveaux Robinson est quasim<strong>en</strong>tinfinie”.Depuis 1993, année d’ouverture dupremier magasin à Montreuil, ce fortpot<strong>en</strong>tiel de croissance n’a effectivem<strong>en</strong>tpas été dém<strong>en</strong>ti. La coopérative ouvredeux magasins à Neuilly et Boulogne <strong>en</strong>1996, puis des boutiques spécialisées àMontreuil <strong>en</strong> 2001 et 2002 : librairie, écoproduits,cosmétiques et complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires,literie, linge de maison. En septembre2004, elle ouvre un restaurant-barsalonde thé à Montreuil : la place de laRépublique de Montreuil est littéralem<strong>en</strong>tceinturée par l’<strong>en</strong>seigne aux petits pois.Cette dernière av<strong>en</strong>ture ne sera d’ailleurspas un succès comme les autres initiativesdes Nouveaux Robinson. Souhaitant donneraux employés du restaurant les mêmesconditions de travail qu’aux autresemployés du groupe, ils ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas à rester compétitifs face aux conditionsd’emploi très particulières habituellem<strong>en</strong>tproposées dans la restauration. Lerestaurant ferme au bout de six mois.Certains petits concurr<strong>en</strong>ts locaux,comme par exemple un magasin La vieclaire de Montreuil, ne surviv<strong>en</strong>t pas à laposition solide que les Nouveaux Robinsonse sont construite <strong>en</strong> une dizained’années. Mais l’ambition des NouveauxRobinson ne s’arrête pas là, ils souhait<strong>en</strong>t“gagner une place prépondérante <strong>en</strong>Ile-de-France”.Les divid<strong>en</strong>des versés aux sociétairesdes Nouveaux Robinson sont plafonnéspar la loi à 4% d’intérêts. 50% des profitssont ainsi versés aux salariés et 50% sontmis <strong>en</strong> réserve, c’est-à-dire qu’il ne sontpas redistribuables et qu’il doiv<strong>en</strong>t êtreréinvestis. Cette forme d’actionnariatdevrait donc logiquem<strong>en</strong>t éviter l’habituellecourse aux profits à l’origine de lalogique de prédation et de croissance infiniereprés<strong>en</strong>tative de l’économie capitaliste.Si ce n’est pas cela, quel est donc lemoteur de la croissance des NouveauxRobinson ?(4) Ristourne obligatoire que les distributeurs sontobligés d’accorder <strong>en</strong> fin d’année dans la grande distribution.DRSILENCE N°32727Septembre 2005


REPAS“ N o t r estratégie decroissance estliée à unevolonté decroissance de labio <strong>en</strong> France”,nous répondJean Mata. Ilsouhaite ainsique cettecroissance sepoursuive, mais il se trouve confronté auproblème d’une agriculture biologiquelocale qui ne suit pas la demande croissante.En effet, les conversions à l’agriculturebiologique sont, d’après Jean Mata,<strong>en</strong> diminution car les agrobiologistesreçoiv<strong>en</strong>t moins de subv<strong>en</strong>tions que lesagriculteurs conv<strong>en</strong>tionnels. Par ailleurs,les grands groupes industriels, dont lalogique domine actuellem<strong>en</strong>t les marchés,n’ont pas intérêt à ce que l’agriculture biologiquepaysanne, c’est-à-dire locale etnon productiviste, se développe.Beaucoup d’importations sont doncnécessaires pour satisfaire une demandecroissante. Il faudrait selon lui, parv<strong>en</strong>ir àune meilleure organisation de la production.Répondant à notre souci de savoir ceque son <strong>en</strong>treprise fait pour favoriserl’émerg<strong>en</strong>ce d’une agriculture biologiquelocale, Jean Mata admet qu’une implicationdans des associations militant pourcette cause serait souhaitable, mais estimeque son <strong>en</strong>treprise n’<strong>en</strong> a malheureusem<strong>en</strong>tpas les moy<strong>en</strong>s.Éthique et croissanceCette vocation à dev<strong>en</strong>ir un acteurprépondérant <strong>en</strong> Ile-de-France et mêmepeut-être au delà, est si prés<strong>en</strong>te qu’ellesemble pousser les Nouveaux Robinson àcontinuer de croître, même si l’agriculturebiologique locale ne suit pas. Plus globalem<strong>en</strong>t,nous nous demandons si lalogique de croissance ne risque pas égalem<strong>en</strong>tde nuire à certains fondem<strong>en</strong>ts écologiquesque cette <strong>en</strong>treprise rev<strong>en</strong>dique.Selon Jean Mata, il y a, au sein desNouveaux Robinson, une remise <strong>en</strong> questionperman<strong>en</strong>te sur les questions écologiques.Ils doiv<strong>en</strong>t “faire des choix diff<strong>ici</strong>les”.Ainsi, le choix de ne pas v<strong>en</strong>dreque des fruits de saison locaux a été faitpour satisfaire la moitié de leur cli<strong>en</strong>tèlequi achète biologique pour des raisons desanté et qui “veut donc du bio à tout prix,contrairem<strong>en</strong>t au cli<strong>en</strong>t écolo, qui ti<strong>en</strong>tcompte de la saison et de la prov<strong>en</strong>ance”.C’est pourquoi le supermarché deMontreuil v<strong>en</strong>d des tomates toute l’année,ainsi que beaucoup de fruits et légumesimportés parfois de très loin. Et, plusgénéralem<strong>en</strong>t, même si les choix écologiquessont flagrants (épicerie sèche <strong>en</strong>vrac, boucherie et boulangerie artisanales,prés<strong>en</strong>ce importante des labelsDemeter et Nature & Progrès ...), ceux-cicôtoi<strong>en</strong>t des choix moins écologiques(nombreux produits importés, produitsbiologiques issus de l’industrie et doncsuremballés, complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires...).Cette stratégie de croissance peut-elleégalem<strong>en</strong>t avoir un impact sur le choixinitial de créer “une <strong>en</strong>treprise avec un li<strong>en</strong>social différ<strong>en</strong>t” ? Cette éthique socialeoccupe <strong>en</strong> effet une place aussi prépondéranteque l’éthique écologique dans laculture d’<strong>en</strong>treprise des Nouveaux Robinsonet les principes de fonctionnem<strong>en</strong>tinterne de cette structure alternative lesdémarqu<strong>en</strong>t très nettem<strong>en</strong>t des acteurshabituels de la grande distribution.Ainsi, même s’ils n’y sont pas incitéscar “l’implication doit être volontaire”, 25%des 120 salariés des Nouveaux Robinsonsont égalem<strong>en</strong>t sociétaires. De même, untiers des salariés part<strong>ici</strong>pe à l’assembléegénérale du personnel, qui débat de nombreuxsujets et élit le représ<strong>en</strong>tant du personnelau conseil de surveillance. Cesproportions, qui montr<strong>en</strong>t une implicationdu personnel très forte par rapportaux <strong>en</strong>treprises classiques, pourrai<strong>en</strong>tnéanmoins être plus importantes. Mais,du fait de la réc<strong>en</strong>te croissance, la moitiédes salariés a moins de deux ans d’anci<strong>en</strong>netéet “tous n’ont pas forcém<strong>en</strong>t laconsci<strong>en</strong>ce de faire partie d’une <strong>en</strong>treprisediffér<strong>en</strong>te”. Jean Mata p<strong>en</strong>se que la directionaura à faire des efforts “pour cultivercette différ<strong>en</strong>ce”. Le nombre désormaisimportant de salariés et la nouvelle organisationdu travail, due à l’ouverture <strong>en</strong>tremidi et deux heures, y sont pour beaucoup.“C’est, selon lui, un des travers de lacroissance, qui fait que certains employés nese crois<strong>en</strong>t jamais”.Les Nouveaux Robinson avai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tfait des choix alternatifs au niveaude leur politique de rémunération : lesplus bas salaires sont équival<strong>en</strong>ts au Smic+30% et le coeff<strong>ici</strong><strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le plus bas etle plus haut salaire n’est que de 2,4 ce quiest une fourchette de rémunération trèsécrasée et sans commune mesure aveccelles que l’on constate habituellem<strong>en</strong>tdans la grande distribution. De même,l’intéressem<strong>en</strong>t aux profits de l’<strong>en</strong>trepriseest réparti de façon égalitaire <strong>en</strong>tre lessalariés proportionnellem<strong>en</strong>t à leur tempsde travail. “Mais avec la croissance, la fourchettedes salaires va s’élargir, pour permettrele recrutem<strong>en</strong>t de managers”. Mêmesi les salaires de ces nouveaux managers,dont le recrutem<strong>en</strong>t est r<strong>en</strong>du indisp<strong>en</strong>sablepar la stratégie de croissance choisie,resteront plus bas que ceux proposéspar la concurr<strong>en</strong>ce, il est nécessaire de“mieux rémunérer les salariés qui font del’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t, car ils ont plus de soucis etsont plus impliqués, notamm<strong>en</strong>t juridiquem<strong>en</strong>t”.Jean Mata admet que cette augm<strong>en</strong>tationdes salaires les plus élevés estaussi r<strong>en</strong>due nécessaire par “la pression dumarché”.Rester alternatifsLa coopérative les Nouveaux Robinsonconstitue une véritable alternativeà la grande distribution, aussi bi<strong>en</strong> parson organisation, son statut juridique,son approche du commerce, que par sonéthique et sa culture d’<strong>en</strong>treprise. La fortecroissance qu’elle a connue <strong>en</strong> dix ans etle choix de poursuivre dans cette stratégied’expansion amèn<strong>en</strong>t néanmoins à seposer des questions. Ses dirigeants admett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> effet que certains principessociaux ont déjà connu, ou connaîtrontune inflexion. Le choix d’une telle stratégietransparaîtra forcém<strong>en</strong>t dans la culturede l’<strong>en</strong>treprise. “Les choix diff<strong>ici</strong>les” àfaire sur les questions écologiques risquerontalors fortem<strong>en</strong>t d’être guidés par desconsidérations commerciales et non pasécologiques.Si la vocation des Nouveaux Robinsonest vraim<strong>en</strong>t de favoriser l’émerg<strong>en</strong>ced’une agriculture biologique locale<strong>en</strong> France, afin de mettre “les produits biologiqueset écologiques à la portée du plusgrand nombre”, pourquoi ne pas opterpour une stratégie d’essaimage ? Celle-cipourrait aboutir sur la création de structuresdéc<strong>en</strong>tralisées et autonomes, à uneéchelle où il est plus facile d’appliquer lesprincipes sociaux rev<strong>en</strong>diqués. Sur labase d’une charte commune, l’essaimagepourrait aussi favoriser la distribution deproduits biologiques de saison <strong>en</strong> circuitscourts. Ainsi, les NouveauxRobinson éviterai<strong>en</strong>t une regrettabledérive de l’idéal social et écologiquequi a motivé leur fondation. “Pourquoipas, nous répond Jean Mata, les NouveauxRobinson pourrai<strong>en</strong>t faire cadeau de leurexpéri<strong>en</strong>ce dans le cadre d’une stratégied’essaimage, mais à condition que cela soitauprès de coopératives”. La Terre n’est-ellepas notre île à tous ?Alban Labouret et Aymeric Mercier nLes Nouveaux Robinson, 49, rue Raspail,93100 Montreuil, tél : 01 49 88 25 10,http://www.nouveauxrobinson.frSILENCE N°32728Septembre 2005


K O W E Ï TFemmes<strong>en</strong> politiqueLe petit Etat du Koweït avancevers un semblant de démocratie.Alors que le Parlem<strong>en</strong>t tergiversesur la possibilité du droit de votedes femmes, le gouvernem<strong>en</strong>t anommé, le 5 juin, deux femmesau conseil mun<strong>ici</strong>pal de la capitalepuis le 12 juin une femme,Maasouma Moubarak, commeministre de la planification.Journéemondialede la femmeruraleLa journée mondiale de lafemme rurale a été initiée<strong>en</strong> 1995 lors de la r<strong>en</strong>contreinternationale des associations defemmes organisée par l’ONUà Beijing, <strong>en</strong> Chine. Elle a lieudans une c<strong>en</strong>taine de pays le15 octobre et a chaque année unthème différ<strong>en</strong>t : les savoirs traditionnels(2001), le droit à l’eaupotable (2002), le droit à l’information(2003), le droit de décider(2004). En 2005, le thèmeportera sur le droit à la justice.Cette journée est coordonnée parla Fondation Sommet mondialdes femmes, BP 2001,CH 1211 G<strong>en</strong>ève,tél : 0041 22 738 66 19.SAN FRANCISCOAffichagedes cli<strong>en</strong>tsLa commune de San Franciscoa décidé d’afficher les visages des personnescli<strong>en</strong>tes de prostituées. L’affichecompr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t un numéro d’aidedestiné aux prostituées qui souhaiterai<strong>en</strong>tchanger de métier.E U R O P EParitéà l’étudeL’Union europé<strong>en</strong>ne a annoncéle 8 mars dernier la créationd’un institut de la parité hommefemmedoté d’un budget de57 millions d’euros pour la période2007-2013. A cette occasion,le présid<strong>en</strong>t du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,Josep Borrell, a appelémardi les hommes à changer“radicalem<strong>en</strong>t” d’attitudeet souhaité que les 25 agiss<strong>en</strong>tpour assurer l’égalité des salaires.Dans ce domaine, lorsqu’unhomme de l’Union europé<strong>en</strong>negagne 100 euros, une femme n’<strong>en</strong>gagne que 84. Il y a des différ<strong>en</strong>cesnotables <strong>en</strong>tre les pays.Toujours pour 100 euros masculins,une Itali<strong>en</strong>ne gagne 91, uneBelge 89, une Française 88, uneDanoise ou une Espagnole 86,une Suèdoise 83, une Allemandeou une Finlandaise 81, uneAutrichi<strong>en</strong>ne ou une Néerlandaise79, une Britannique ou uneIrlandaise 78. (chiffre 2003dans l’ex-Europe des 15)S U I S S EIdées’EllesL’association Idées’Elles estnée <strong>en</strong> 2002 à la suite d’un voyagede six femmes au Mali.Entrées <strong>en</strong> contact avec l’associationmali<strong>en</strong>ne Prométhée qui aideau financem<strong>en</strong>t une cinquantained’associations locales fémininesde microcrédits. Elles ont décidéde relayer cette action <strong>en</strong> collectantdes fonds <strong>en</strong> Suisse.Association Idées’Elles,CP 2078, CH 1920 Martigny 2,tél : 027/ 722 42 30.Gouvernem<strong>en</strong>tmachisteLe nouveau gouvernem<strong>en</strong>tVillepin compte six femmes demoins que le précéd<strong>en</strong>t. La paritén’est pas pour demain.Lab-elleChristine Keim mène depuis septembre2004 une étude à laHaute école d’arts appliqués deG<strong>en</strong>ève pour proposer la mise <strong>en</strong>place d’un label faisant la promotionde l’égalité des g<strong>en</strong>res.L’étude a porté dans un premiertemps sur la littérature <strong>en</strong>fantine,car des études ont montré queFemmesla découverte par des jeunes fillesde moins de dix ans d’histoiresnon-traditionnelles de femmesmodifie sérieusem<strong>en</strong>t leur perceptionde leur av<strong>en</strong>ir. Les livres nonsexistessont <strong>en</strong>core rares !Christine Keim est pr<strong>en</strong>euse detoute idée pour mettre <strong>en</strong> pratiqueun tel label et le développerauprès d’autres produits.On peut la joindre par courriel :contact@lab-elle.org.Hommageau socialismePour fêter les 100 ans du socialisme,le PS a publié sur son site lesphotos de c<strong>en</strong>t grands hommes…et aucune femme. Après l’hommage,à quand le femmage ?DRDRDe Louise Michel...... à Edith Cresson.A U S T R A L I EViol<strong>en</strong>ceconjugaleUne étude publiée <strong>en</strong> Australie,mi-mars dernier, indique que laviol<strong>en</strong>ce conjugale est la premièrecause de risque pour la santé. Nonseulem<strong>en</strong>t pour les blessures qu’elle<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre, mais aussi pour tout un lotde maladies induites par l’état dechoc et de stress des femmes victimesde viol<strong>en</strong>ces : dépression, abus demédicam<strong>en</strong>ts, cancers de l’utérus,su<strong>ici</strong>des…AISILENCE N°327 Septembre 200529


DROndesnocivesn Iran : brouillage dangereux.Pire que les ondes des téléphonesportables ! En Iran pour brouillerles émissions radio et télévisionv<strong>en</strong>ant de l'étranger, le gouvernem<strong>en</strong>tutilise d'importantes installationsde brouillage qui couvr<strong>en</strong>tle pays d'un vaste champ électromagnétique.Début juin, desmédecins irani<strong>en</strong>s ont osé interpellerle gouvernem<strong>en</strong>t sur lesrisques que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cesondes pour la santé.n Téléphone portable : paspour les <strong>en</strong>fants. L'Ag<strong>en</strong>ce françaisede sécurité sanitaire <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taledéconseille l'utilisationdu téléphone mobile pour lesjeunes <strong>en</strong>fants, compte t<strong>en</strong>u"de la persistance d'un doutesérieux quant à la possibilitéd'effets sanitaires", dans un avispublié le 21 juin.n Téléphone : cancers deschamps. Une étude suédoisecomparant les conséqu<strong>en</strong>ces surla santé des téléphones portables<strong>en</strong> ville et à la campagne montreque les utilisateurs ruraux développ<strong>en</strong>tdes cancers <strong>en</strong> plus grandequantité. Ces différ<strong>en</strong>ces provi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>tdu fait qu'à la campagneles relais sont plus éloignésles uns des autres et que lesrayonnem<strong>en</strong>ts nécessaires à latransmission sont donc plus forts.(AFP, 17 mai 2005)S I D AL'OMCcontreles pauvresL'OMC, Organisation mondiale ducommerce, a demandé à l'Inde dese plier aux systèmes des brevetsdès 2005. Or, pour le mom<strong>en</strong>t,plus de 700 000 malades du sidadans le sud bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de médicam<strong>en</strong>tsgénériques indi<strong>en</strong>s. Lerespect des règles de l'OMC pourrait<strong>en</strong>traîner une véritable hécatombe…mais rapporterait tellem<strong>en</strong>tplus aux riches.MaladiesprofessionnellesEn France, un million de salariés(soit 4% du total) sont exposésà des produits cancérigènesconnus. Cela monte à 17%DRchez les ouvriers. Chez l'adulte,<strong>en</strong>tre 10 et 20% des cas d'asthmeprovi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t de ces expositions.(Viva, mai 2005)S U I S S EC<strong>en</strong>treprév<strong>en</strong>tionet santéLe c<strong>en</strong>tre prév<strong>en</strong>tion et santé deColombier, près de Neuchâtel,propose tout au long de l'annéedes activités : gymnastique,expression corporelle, préparationà la naissance, qi gong, tai chi,streching, feld<strong>en</strong>krais, homéopathie,Kousmine, naturopathie,ostéopathie, etc. Programme :C<strong>en</strong>tre prév<strong>en</strong>tion santé, route deSombacour, 10, CH 2013Colombier, tél : 032 843 36 10.ne étude réalisée par l'unitéSanté Tous dopés ? Ude pharmaco-épidémiologie deToulouse conclut que 30% des personnesqui travaill<strong>en</strong>t ont besoin dedopants pour t<strong>en</strong>ir au boulot. A ladiffér<strong>en</strong>ce des sportifs, cette meilleureproductivité ne se traduit pas pardes primes au niveau du salaire : celapermet juste de ne pas être lic<strong>en</strong>ciés.Ce sont surtout les plus âgées et lesfemmes qui ont recours à desdopants. L'étude ne considère pascomme dopant les drogues légales :tabac, café, thé. (Marianne,16 avril 2005)D O U B SEducationdans notreassietteLes Francas du Doubs organis<strong>en</strong>tun colloque "Bon appétit, l'éducationde l'<strong>en</strong>fant passe aussi parle cont<strong>en</strong>u de son assiette" les 29,30 septembre et 1er octobre authéâtre de Sochaux. Au programme: le retour des goûts à la maison,le repas comme mom<strong>en</strong>t privilégiéde parole, l'obésité adolesc<strong>en</strong>teest-elle une épidémie ? alim<strong>en</strong>tationbiologique, végétari<strong>en</strong>neou traditionnelle (avec JosianeGoepfert du Jardin d'une curieuse),la première gorgée de lait surl'allaitem<strong>en</strong>t maternel, etc.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Les Francasdu Doubs, 12, rue R<strong>en</strong>aud-de-Bourgogne, 25200 Montbéliard,tél : 03 81 99 87 00.n Une loi génétiquem<strong>en</strong>tmodifiée ? L'Europe ayant tiré<strong>en</strong> touche sur la question desOGM, c'est chaque Etat qui doitretransmettre dans sa législation lesconditions d'autorisation ou de refus desOGM. Un rapport parlem<strong>en</strong>taire remis avant l'été parun groupe de députés laisse <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que le projet de loi <strong>en</strong>France pourrait être fort laxiste <strong>en</strong> laissant notamm<strong>en</strong>t cohabiterOGM et non-OGM sans protection particulière. De très nombreusesorganisations d'écologistes, de consommateurs, d'agriculteurs se sontfédérées pour lancer une campagne de cartes postales adressées auxdéputés et demandant de respecter le choix des Français pour les deuxtiers opposés à la culture des OGM. En parallèle à la campagne, desr<strong>en</strong>contres se ti<strong>en</strong>dront à Lille (<strong>en</strong> septembre), à Toulouse (<strong>en</strong> octobre),à Paris (le 12 novembre à 14 h au salon Marjolaine), à Strasbourg(décembre). Les cartes postales sont à demander à : Agir pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,97, rue Pelleport, 75020 Paris, tél : 01 40 31 02 37.n Appel du 18 juin. Le 18 juin, les grandes associations écologistes,Attac et la Confédération paysanne appelai<strong>en</strong>t à une journée d'action.En Haute-Garonne, les g<strong>en</strong>darmes ont empêché physiquem<strong>en</strong>t 150manifestants anti-OGM de pénétrer sur une parcelle de maïs de la communede M<strong>en</strong>ville près de Toulouse. Les manifestants voulai<strong>en</strong>t y semerdu maïs biologique. Près de Poitiers, une manifestation s'est t<strong>en</strong>uedevant l'INRA avec comme slogan : "pas d'arg<strong>en</strong>t public pour les OGM".A Niort, une opération étiquetage a eu lieu dans un supermarché. Dansle Puy-de-Dôme, des rassemblem<strong>en</strong>ts ont eu lieu devant les mairies desneuf communes ayant des parcelles expérim<strong>en</strong>tales OGM.Près de 300 g<strong>en</strong>darmes protégeai<strong>en</strong>t ces parcelles. Le même jour,Limagrain a répliqué <strong>en</strong> portant plainte contre X pour "association demalfaiteurs" devant le tribunal de Riom, dénonçant "ceux qui organis<strong>en</strong>t,planifi<strong>en</strong>t, form<strong>en</strong>t et appell<strong>en</strong>t un certain nombre d’acteurs à interv<strong>en</strong>iret à détruire les parcelles de maïs OGM". Espérons que le tribunal id<strong>en</strong>tifierarapidem<strong>en</strong>t les malfaiteurs qui nous pollu<strong>en</strong>t avec les OGM.n Justice inefficace. Plusieurs associations (France-Nature-Environnem<strong>en</strong>t, Nature-et-Progrès, CRII-GEN, Confédération paysanne…)avai<strong>en</strong>t demandé au tribunal de susp<strong>en</strong>dre une culture de maïstransgénique à vocation thérapeutique <strong>en</strong> Auvergne devant le risque decontamination d'autres maïs. Devant la complexité du dossier, le 24 juin,le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a reporté sa décision…après la date de récolte du maïs !n Gr<strong>en</strong>oble : procès <strong>en</strong> appel. Malgré des faibles peines <strong>en</strong> premièrecondamnation (600 € d'am<strong>en</strong>des par personne et 4000 € de dédommagem<strong>en</strong>tspour Monsanto), les trois faucheurs de Saint-Georges dansl'Isère ont décidé de faire appel. Ils repass<strong>en</strong>t donc <strong>en</strong> procès le mercredi28 septembre au tribunal de Gr<strong>en</strong>oble à 14 h. Comité de souti<strong>en</strong>aux Trois de Saint-Georges, MIN, 117, rue des Alliés, 38030 Gr<strong>en</strong>oblecedex 2, tél : 04 76 09 26 05.n Auvergne sans OGM. Le 11 juin 2004, le conseil régionald'Auvergne a adopté un vœu se déclarant opposé aux cultures de plantesgénétiquem<strong>en</strong>t modifiées <strong>en</strong> milieu ouvert dans la région. Une pétitioncircule pour demander à la région de passer aux actes : adhésion àl'Assemblée des régions europé<strong>en</strong>nes opposées aux OGM (20 régionsdont 5 françaises), aide juridique, technique et politique aux maires quipr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des arrêts anti-OGM, information des citoy<strong>en</strong>s sur les risques.Collectif OGM 63, maison des Paysans, Marmilhat, 63370 Lempdes.SILENCE N°327 Septembre 200530


Gre<strong>en</strong>peace/Mattieu Barret Gre<strong>en</strong>peace/Mattieu BarretProlifération nucléair<strong>en</strong> Ecosse : actions à Faslane. Le 4 juillet, deux jours avant le débutdu G8 <strong>en</strong> Ecosse, plus de 3000 militants antinucléaires ont manifestéà Edimbourg contre l'illégalité de la base de sous-marins nucléairesde Faslane, toute proche. Des affrontem<strong>en</strong>ts avec les forces de l'ordrese sont soldées par une tr<strong>en</strong>taine d'interpellations. La manifestations'est poursuivie par une t<strong>en</strong>tative d'inspection de la base militaire.Trois personnes, un Britannique et deux Suédoises qui avai<strong>en</strong>t réussià passer les grillages ont été arrêtés. Les <strong>en</strong>trées de la base ont étébloquées p<strong>en</strong>dant 48 h.n Inspections civiles. Gre<strong>en</strong>peacea rejoint la coordination internationalepour m<strong>en</strong>er des inspectionsciviles dans les bases militaires suspectéesde dét<strong>en</strong>ir des armesnucléaires déclarées illégales auniveau du droit international. Le 6juin, les premières inspections civilesont eu lieu <strong>en</strong> France à Taverny(nord de Paris, poste de commandem<strong>en</strong>tnucléaire), au c<strong>en</strong>tre de Valduc(Côte-d'Or, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des amorcesnucléaires), à l'Ile-Longue (face àBrest, sous-marins nucléaire) et duMont-Verdun (près de Lyon, postede commandem<strong>en</strong>t de secours). Lesmilitants n'ont pas pu pénétrer surles sites. Dans chaque lieu visité, ilsont porté plainte contre l'Etat pourdét<strong>en</strong>tion d'armes illégales.Bush dégoutn Otages. Le 1 er septembre, lespopulations iraki<strong>en</strong>nes sontotages de l'armée américainedepuis 900 jours (depuis l'<strong>en</strong>tréedes troupes le 9 avril 2003).n Morts. L'armée américaines'apprête à fêter son 2000 e mortet éprouve des difficultés à recruteraux Etats-Unis. Il a fallu40 000 morts au Viet-Nam pourque les USA reconnaiss<strong>en</strong>tleur défaite.Interv<strong>en</strong>tioncivile de paixDepuis 2000, Interv<strong>en</strong>tion civilede paix propose des formationspour des volontaires à des missionsd'interv<strong>en</strong>tion civile <strong>en</strong>Colombie, au Mexique, auGuatemala, <strong>en</strong> Indonésie, auKosovo. Ces missions ont pour butla protection des droits humains,l'accompagnem<strong>en</strong>t de sociétésciviles m<strong>en</strong>acées, la reconstructiondu dialogue… les missionsciviles de paix s'adress<strong>en</strong>t à descandidats intéressés par un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> faveur de la solidaritéinternationale et de la résolutionnon-viol<strong>en</strong>te des conflits.Des sessions de formation sontorganisées : attitudes individuelles<strong>en</strong> situation de conflit(18 au 23 décembre ou 17au 22 avril 2006), travail <strong>en</strong>équipe dans des contextes conflictuels(3 au 8 juillet 2006), mandatsde volontaires <strong>en</strong> situationd'interv<strong>en</strong>tion civile (17 au 27Uranium appauvri55 jours de grève de la faimjuillet 2006). On peut <strong>en</strong> savoirplus auprès d'ICP, c/o MAN,114, rue de Vaugirard, 75006Paris, tél : 01 45 44 48 25.L O R R A I N EEt la fraternitécitoy<strong>en</strong>s !Dans le cadre de la déc<strong>en</strong>nieinternationale pour la promotionde la non-viol<strong>en</strong>ce et de la paix,le collectif Non-viol<strong>en</strong>ce et paixde Lorraine organise pour la troisièmefois, une journée internationalede la paix le dimanche 25septembre, de 10 h à 18 h sur lacolline de Sion, au sud de Nancy,sur le thème "Et la fraternité,citoy<strong>en</strong>s !". Le collectif regroupele C<strong>en</strong>tre de médiation interculturelle,le CCFD, Echange et partageavec le Bénin, Fraternité del'Amandier, Moulin de l'Ebruelle,le Man, le Moc, Pax Christi, leSecours catholique, le service diocésainpour l'unité des chréti<strong>en</strong>s.Stands, forums, confér<strong>en</strong>ces, animationspour les <strong>en</strong>fants, vidéos,mur d'expression libre sur lapaix… NVP Lorraine,L'Ebrouelle, 54290 Froville,tél : 03 83 72 88 50.I S È R ECommunautéde l'ArcheL'Arche de Lanza del Vasto deSaint-Marcellin organise des formationstout au long de l'annéeavec <strong>en</strong>tre autres : la solitude,un chemin d'évolution (14 au 16octobre), couples : sexualité etaffectivité (14 au 16 octobre),pédagogie de la non-viol<strong>en</strong>ce(22 au 24 octobre), sculptureChristian Prud'homme a observé une grève de la faim de 55 jours (du 13 mai au 5 juillet) pour demanderà l'armée de lever le secret militaire sur les dossiers médicaux des personnes qui ont été impliquéesdans la première guerre du Golfe <strong>en</strong> 1991 et dans celle des Balkans <strong>en</strong>suite. Il y a actuellem<strong>en</strong>t un nombreanormalem<strong>en</strong>t élevé de militaires malades suites à ces deux guerres et l'utilisation de l'uranium appauvridans les missiles semble bi<strong>en</strong> être la cause de ces maladies. Selon un docum<strong>en</strong>t militaire de l'OTAN "à diffusionrestreinte" datant de 1992, portant sur les explosifs, et diffusé par Avigolfe, l'association des vétérans,on peut y lire : "La combustion de gouttelettes d'uranium <strong>en</strong> fusion s'accompagne d'un jaillissem<strong>en</strong>t d'étincelleset de projections permettant à une plus grande partie de la masse de métal de se transformer <strong>en</strong> unefine vapeur ou <strong>en</strong> une fine poussière d'oxyde qui, <strong>en</strong> cas d'inhalation, risqueront davantage de pénétrer et dese fixer dans les poumons (…) la nouvelle contamination qui <strong>en</strong> résulterait pour l'atmosphère à proximitéimmédiate du lieu de l'accid<strong>en</strong>t pourrait donc constituer un risque à retardem<strong>en</strong>t d'exposition par inhalation.(...) Ce mécanisme d'exposition indirecte connu sous le non de re-susp<strong>en</strong>sion, créerait donc des effetspersistants à long terme si aucune mesure n'était prise pour supprimer cette contamination résiduelle".Avigolfe, 49, av<strong>en</strong>ue de Bontemps, 95750 Chars, tél : 06 85 20 06 99 et ACDN, 31, rue du Cormier,17100 Saintes, tél : 06 73 50 76 61.Paixde la terre (21 au 23 octobre),à la découverte de son propreclown (12 et 13 novembre),danses folkloriques (27 décembreau 1er janvier)… Programmecomplet : Arche de Saint-Antoine, cour du Cloître, 38160Saint-Antoine-l'Abbaye,tél : 04 76 36 45 52.N O R D - P A S -D E - C A L A I SSemaine del'éducationà la paixIFMAN, Institut de formationdu mouvem<strong>en</strong>t pour L'une alternative non-viol<strong>en</strong>te, LePas de Côté et Générationmédiateurs organis<strong>en</strong>t du 17 au25 septembre dans le Nord-Pasde-Calaisune semaine de l'éducationà la paix. Cette semaines'inscrit plus largem<strong>en</strong>t dans ladéc<strong>en</strong>nie pour une culture d<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>ce et de paix. Lasemaine s'ouvre par un forum del'éducation à la paix le samedi17 au C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> de la paixà Souchez (Pas-de-Calais) :débats, dialogues, jeux coopératifs,exposition sur la résistanceet la déportation. 14 cinémaspart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite à un "cinépour la paix" avec projection defilms et débats. Enfin, une soiréefesti-paix clôt la semaine lesamedi 24 à la salle du gymnase,place Sébastopol, à Lille, à partirde 18 h. S'ajout<strong>en</strong>t à ce programmecommun à l'<strong>en</strong>semble dela tr<strong>en</strong>taine d'associations part<strong>ici</strong>pantes,un chantier-natureorganisé par les Blongios les 24et 25 ; une confér<strong>en</strong>ce "êtrepar<strong>en</strong>ts de paix" avecl'association "L'<strong>en</strong>fant et la vie"le mardi 20 ; un trajet pour lapaix <strong>en</strong> vélo <strong>en</strong>treétablissem<strong>en</strong>tsscolaires de larégion ; une exposition"Quitte taviol<strong>en</strong>ce" au lycéeprofessionnelLouis-Loucheurde Roubaix…Programme completsur lesite www.lepasdecote.orgou <strong>en</strong> écrivantà IFMAN,MNE, 23, rueGosselet, 59000Lille, tél :03 21 73 96 89.SILENCE N°327 Septembre 200531


DR.J A P O NMonju peutredémarrer ?Après un grave inc<strong>en</strong>die desodium <strong>en</strong> 1995, le surgénérateurde Monju — trois fois moinspuissant que Superphénix arrêté<strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1997 — à 350 kmà l’ouest de Tokyo, n’avait jamaispu redémarrer du fait des blocagesadministratifs. Le 30 maidernier, la Cour suprême duJapon a donné son feu vert pourla réouverture du dossier administratif…contredisant un arrêtdu tribunal de Nagoya qui <strong>en</strong>2003 avait jugé que le réacteurétait définitivem<strong>en</strong>t fermé. Entretemps, l’<strong>en</strong>quête a montré queBureNucléairel’inc<strong>en</strong>die a été provoqué par desdéfauts de conception qui n’ont<strong>en</strong> ri<strong>en</strong> disparu avec le temps…Le réacteur a déjà <strong>en</strong>glouti4,6 milliards d’euros et ne pourraitau mieux redémarrer avant2008 ! Sainte rouille et saintefissure priez pour nous !Blocage de trainsSouti<strong>en</strong>financierPlusieurs militants antinucléairessont actuellem<strong>en</strong>t poursuivis <strong>en</strong>justice pour avoir bloqué destransports ferroviaires de déchetsnucléaires. Une caisse de solidaritépour payer les frais d’avocatset les am<strong>en</strong>des s’est mise <strong>en</strong>place. On peut faire un don àl’ordre de Cac<strong>en</strong>dr , 5, ruedu 15-Septembre-1944, 54320Maxéville.EPRn Préparer l’opinion. Pour justifierde la relance du nucléaire, ilfaut faire croire à la populationque nous risquons de manquerd’électr<strong>ici</strong>té. Pour cela, tous lesmoy<strong>en</strong>s sont bons. Le 27 févrierdernier, suite à une vague de24 septembre, manifestation nationalePlus d’un millier de personnes ont part<strong>ici</strong>péau rassemblem<strong>en</strong>t de trois jours, fin juillet,devant le projet de laboratoire de l’Andra.Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieursc<strong>en</strong>taines de manifestants ont essayé de pénétrer<strong>en</strong> force sur le site déf<strong>en</strong>du par les g<strong>en</strong>darmesmobiles. Ces derniers les ont repoussésà coup de gr<strong>en</strong>ades lacrymogènes. Ledimanche, l’ambiance était redev<strong>en</strong>ue bon<strong>en</strong>fant et les manifestants ont construit symboliquem<strong>en</strong>tun mur contre l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t desdéchets devant l’une des <strong>en</strong>trées du site.Une manifestation nationale contre l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>test organisée le 24 septembre à Bar-le-Duc (Meuse). Il s’agit de faire pression aumom<strong>en</strong>t où le gouvernem<strong>en</strong>t risque d’autoriserl’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t sans même que le laboratoireait jamais fonctionné. Des départs groupés sontorganisés dans toute la France. Pr<strong>en</strong>ez contactavec l’un des 700 groupes locaux adhér<strong>en</strong>ts auRéseau Sortir du nucléaire.n CD de souti<strong>en</strong>. Les opposants au projetde Bure ont le souti<strong>en</strong> d’un groupe musicalqui diffuse 2 CD de 11 titres résolum<strong>en</strong>tcontre le nucléaire. L’un réalisé par le groupe,l’autre collectif. 10€ le premier, 8€ le second,bénéfice <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t reversé au collectif d’opposition.V<strong>en</strong>te <strong>en</strong> gros possible. A commanderà : 6Sons, 2, route d’Autrepierre,54450 Repaix, tél : 03 83 42 40 90.DRDRDRJean PigneroLe 15 juin dernier, Jean Pignero, anci<strong>en</strong> instituteur, pionnier de lalutte contre les rayonnem<strong>en</strong>ts ionisants et militant écologique de lapremière heure, nous a quitté. Il allait avoir 91 ans et depuis 1957n’avait jamais cessé de dire non au nucléaire qu’il soit civil ou militaire.Tous les anci<strong>en</strong>s militants antinucléaires de France et de Belgiqu<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t, connaissai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, voir très bi<strong>en</strong>, Jean Pignero et l’APRI,Association de protection contre les rayonnem<strong>en</strong>ts ionisants qu’il présidait.A la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, à uneépoque où l’information sur ces sujets se faisait rare, il était celui à quion s’adressait pour se procurer cette information. Grâce à lui et auxnombreuses plaquettes qu’il a fait éditer, il a été plus facile aux militantsde base que nous étions, de nourrir le débat et l’élargir toujoursplus.La littérature de l’APRI était fort appréciée et se trouvait toujours <strong>en</strong>bonne place sur nos tables de presse : “Les règles médicales et légalesde la protection contre les rayonnem<strong>en</strong>ts ionisants”, “mémorandum demédecins dénonçant la nocivité et les dangers de l’industrie nucléaire”,“relance nucléaire, santé publique et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”, “les pollutions etl’énergie nucléaire”, “manuel du biologiste anti-nucléaire”, “nous allonstous crever”, “comm<strong>en</strong>taires anti-nucléaires”, “écrits d’un militant”…Saluons la ténacité dans la discrétion et l’efficacité de ce militant detoujours. Georges Davidfroid, les médias nous annonc<strong>en</strong>t,sous l’impulsion d’EDF qui fournitles données, que l’on manquede courant et qu’il faut <strong>en</strong> importerd’Allemagne. Aucun journalist<strong>en</strong>e se pose la question desavoir comm<strong>en</strong>t l’Allemagne, quisur l’année est importatrice decourant de la France, peut ainsinous fournir du courant alorsqu’il fait <strong>en</strong>core plus froid cheznos voisins. Chez eux le chauffageélectrique est l’exception et lefroid ne se traduit pas par unehausse de consommation. Mais lemessage comm<strong>en</strong>ce à passer : onva manquer de courant. Rebelotele 7 mai à Marseille avec unevaste panne de courant qui selonles médias “prive de courant toutle littoral de Marseille à Nice”.Des lecteurs de Nice et de Toulonnous signal<strong>en</strong>t n’avoir constatéaucune coupure de courant. Maisles médias locaux insult<strong>en</strong>t lesécologistes qui depuis des annéesSILENCE N°327 Septembre 200532


Le nucléaire tu<strong>en</strong> Lignes à haute t<strong>en</strong>sion et cancers. Publiée le 4 juin dans leBritish Medical Journal, une étude anglaise indique un risque de leucémieaccru de 70% chez les <strong>en</strong>fants résidant dans un rayon de 200mètres autour d’une ligne à haute t<strong>en</strong>sion. Le risque augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>corede 23% dans le cas d’une distance comprise <strong>en</strong>tre 200 et 600mètres. Au delà, plus ri<strong>en</strong> n’est mesurable.Le groupe de recherche sur le cancer de l’<strong>en</strong>fant, de l’universitéd’Oxford, a <strong>en</strong>trepris la plus vaste étude jamais m<strong>en</strong>ée, <strong>en</strong> utilisantles données du registre national des tumeurs de l’<strong>en</strong>fant, <strong>en</strong> place <strong>en</strong>Grande-Bretagne, représ<strong>en</strong>tant 29 081 cas chez des individus demoins de 15 ans, dont 9 700 de leucémie. Ils ont dressé la carte duréseau de lignes à très haute t<strong>en</strong>sion et des 21 800 pylônes correspondants.Les données du réseau national d’électr<strong>ici</strong>té ont <strong>en</strong>suitepermis de calculer la plus courte distance <strong>en</strong>tre le lieu de naissanceet une ligne électrique.n Les faibles doses tu<strong>en</strong>t. Une étude épidémiologique portant sur600 000 personnes ayant travaillé plus d’un an dans le nucléaire, sur154 sites, dans quinze pays du monde, a été réalisé par le CIRC,c<strong>en</strong>tre international de recherche sur le cancer, ag<strong>en</strong>ce de l’ONUsituée à Lyon. C’est la plus vaste étude portant sur les faibles dosesjamais réalisée. L’étude, r<strong>en</strong>due publique fin juin, a retracé le trajetprofessionnel des employés p<strong>en</strong>dant dix ans. La dose moy<strong>en</strong>ne cumulée<strong>en</strong>registrée par personne, <strong>en</strong> dix ans, a été de 19,4 mSv (limiteautorisée : 50 mSv par an, 100 mSv sur cinq ans). Malgré une expositiontrès largem<strong>en</strong>t inférieure à ce qui est autorisé, l’étude faitressortir une augm<strong>en</strong>tation des morts par cancer <strong>en</strong>tre 1 et 2 %(soit <strong>en</strong>tre 6 et 12 000 morts pour la population étudiée).En extrapolant ces données, le CIRC estime que si l’on atteint la limiteautorisée sur cinq ans, il faut s’att<strong>en</strong>dre à une augm<strong>en</strong>tation demortalité de 9,7 % pour tous les cancers, 19 % pour les seuls leucémies.Conclusion évid<strong>en</strong>te : même si les doses admissibles ont sanscesse été revues à la baisse depuis le début du nucléaire,il faut <strong>en</strong>core les baisser.Nucléairese batt<strong>en</strong>t pour faire respecter laloi <strong>en</strong> interdisant la constructiond’une nouvelle ligne à haute t<strong>en</strong>sionà travers le site protégé desgorges du Verdon. Parions que ceg<strong>en</strong>re d’incid<strong>en</strong>t va se multiplierdans les années à v<strong>en</strong>ir.Rappelons qu’<strong>en</strong> 2003 (chiffresEDF), la France a exporté 73,1milliards de kWh soit 13% d<strong>en</strong>otre production.n Travaux <strong>en</strong> cours : constructiondes lignes THT. Alors que legouvernem<strong>en</strong>t continue à nousdire que le débat est ouvert, RTE,Réseau de transport électrique, aannoncé le 25 janvier 2005 qu’ildéposait une demande pour tirertrois nouvelles lignes à haute t<strong>en</strong>sion<strong>en</strong>tre le site de Flamanvilleet respectivem<strong>en</strong>t R<strong>en</strong>nes, Lavalet Rou<strong>en</strong> (<strong>en</strong>tre 260 et 300pylônes).n Travaux <strong>en</strong> cours : accès àl’eau. Alors que le “débat public”sur le futur EPR doit comm<strong>en</strong>cer<strong>en</strong> octobre, les travaux ont déjàcomm<strong>en</strong>cé sur le site deFlamanville, dans la Manche !Le 21 juillet, six militants deGre<strong>en</strong>peace ont investi une bargeplacée au large du site nucléaire,barge qui sert à préparer lesréseaux de pompage et d’évacuationd’eau dans la mer. Les militantsont déployé une banderole“EDF, stop EPR” pour rappelerque ces travaux sont illégaux.Que croyez- vous que fit la justicede notre beau pays ? Après 48 hd’occupation, les militants se sontvus condamnés à quitter les lieuxsous peine d’une am<strong>en</strong>de de75000 € chacun s’ils restai<strong>en</strong>tsur place ! Les g<strong>en</strong>darmes les ontévacués de force, le 23 vers15 h alors qu’ils négociai<strong>en</strong>tleur retrait.P A R I SMarc Jolivet<strong>en</strong> souti<strong>en</strong>Marc Jolivet, humoriste bi<strong>en</strong>connu, prés<strong>en</strong>te son nouveauspectacle Comic symphonic du20 au 25 septembre au Casinode Paris (rue de Clichy).Spectacle musical avec la part<strong>ici</strong>pationde l’orchestre symphoniquelyonnais. Chaque soir, iloffre l’équival<strong>en</strong>t du prix de50 places au Réseau Sortir dunucléaire… et propose des placesà tarifs réduits via l’intermédiairedu Réseau (36€ au lieu de 41€).Réseau Sortir du nucléaire, 9, rueDum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04.IterSuper-folie !Les mouvem<strong>en</strong>ts antinucléaires ont mis vingt ans pour obt<strong>en</strong>irl’arrêt de Superphénix, un rêve de technocrate qui n’a jamaisfonctionné correctem<strong>en</strong>t et qui, annoncé à 3 milliards d’euros <strong>en</strong>a finalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>glouti plus de 10. Huit ans après la décision politiquede son arrêt, Supephénix continue à consommer de l’électr<strong>ici</strong>té pourchauffer le sodium que les ingénieurs ne sav<strong>en</strong>t toujours pas neutraliseret cela consomme autant qu’une ville de 40 000 habitants.Le projet Iter à Cadarache est annoncé avec un coût de 10 milliards.Il s’agit théoriquem<strong>en</strong>t d’arriver à maîtriser les réactions de fusion<strong>en</strong>tre atomes et de récupérer l’énergie excéd<strong>en</strong>tairequi serait produite.Mais les recherches pour cette technique de fusion ont comm<strong>en</strong>cé <strong>en</strong>même temps que celle pour la fission (les réacteurs nucléaires actuelsbris<strong>en</strong>t les gros atomes) et depuis, jamais aucun réacteur au mond<strong>en</strong>’a réussi à fonctionner. Pour de nombreux phys<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, le projet Iterne prés<strong>en</strong>te pas plus de garantie de fonctionner que les réacteursexpérim<strong>en</strong>taux précéd<strong>en</strong>ts et risque donc de n’avoir comme résultatque de consommer les crédits de recherche.Une explosion du réacteur reste toujours techniquem<strong>en</strong>t possible, avecalors dégagem<strong>en</strong>t de radioactivité. Explosion qui pourrait être provoquéepar un tremblem<strong>en</strong>t de terre : la région de Cadarache étant l’unedes plus séismiques de France.Le budget énorme de l’ITER devait être pris <strong>en</strong> charge par un<strong>en</strong>semble d’Etat : Europe, Chine, Russie, Japon, Etats-Unis. Ces deuxderniers souhaitai<strong>en</strong>t que l’ITER soit installé au Japon. Le Japon afinalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncé à se battre contre l’Union europé<strong>en</strong>ne… <strong>en</strong> échanged’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts financiers conséqu<strong>en</strong>ts : le 27 mai, il obt<strong>en</strong>ait l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tque 20 % du personnel serait japonais. Le 30 mai, il obt<strong>en</strong>aitque le budget Iter inclut le fonctionnem<strong>en</strong>t de son c<strong>en</strong>tre derecherche de Naka. Le même jour, il obt<strong>en</strong>ait l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t que si Iterfonctionne, le deuxième réacteur soit construit au Japon… et financéà 50 % par l’Union europé<strong>en</strong>ne.SILENCE N°327 Septembre 200533DREmplacem<strong>en</strong>t virtuel d’Iter à Caradache.Au sein de l’Union europé<strong>en</strong>ne, c’est évidemm<strong>en</strong>t le lobby nucléairefrançais qui pousse à la construction de l’Iter, obligeant la Franceà pr<strong>en</strong>dre de plus <strong>en</strong> plus d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts financiers.Le budget déjà revu de nombreuses fois à la hausse est maint<strong>en</strong>antsi énorme que le Canada a annoncé son retrait du projet et que lesUSA se pos<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des questions : le 24 mai, le Congrès américaina voté un texte limitant sa part<strong>ici</strong>pation à 1,12 milliards de dollarsd’<strong>ici</strong> 2013. Cette décision étant prise pour ne pas trop pénaliserd’autres secteurs de recherche.En France, si le gouvernem<strong>en</strong>t répond à l’appel des chercheurs <strong>en</strong>annonçant que leur budget est <strong>en</strong> hausse, il oublie de dire qu’<strong>en</strong> grossepartie cette hausse servira à financer l’ITER.Et pour ce qui est de donner “la priorité à l’emploi”, le Réseau Sortirdu nucléaire a chiffré le nombre d’emplois que l’on pourrait créeravec la même somme dans le domaine des énergies r<strong>en</strong>ouvelableset des économies d’énergie : c’est 100 fois plus !Le réseau Sortir du nucléaire a lancé une pétition contre l’Iter quel’on peut obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> lui écrivant : Réseau Sortir du nucléaire,9, rue Dum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04.


EnergiesFin du pétrol<strong>en</strong> 100 dollars ? Fin juin, le barilde pétrole dépasse les 60 dollars,alors que c’est la période de l’annéeoù la demande de pétrole estla plus faible… (les pays richesdu Nord ne se chauff<strong>en</strong>t pas).Ceci fait que certains expertsp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que le prix du pétroledevrait s’<strong>en</strong>voler dès le début del’hiver et pourrait donc doublerd’<strong>ici</strong> six mois.n Décroissance. Le maximum deproduction a peut-être été déjàatteint, mais les gouvernem<strong>en</strong>tscomme les compagnies donn<strong>en</strong>tdes indications floues pour éviterla peur des marchés financiers.Tout le monde s’accorde pourdire que c’est <strong>en</strong>tre aujourd’hui et2025… Si le flou sur la date est<strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>t, par contre,presque tout le monde est d’accordsur la vitesse de décroissancede la production au-delà decette date : de l’ordre de 2 à2,5% par an… alors que laconsommation augm<strong>en</strong>te actuellem<strong>en</strong>tde 1,6% par an. Si côtévoiture, il semble possible derésister un mom<strong>en</strong>t avec des véhiculesplus économes, cela nerepoussera le délai que dequelques années. Par contre, celarisque de faire <strong>en</strong>trer l’aviationdans une spirale rapide dedécroissance. Tant mieux pour lasurvie de la planète !Eteignezvos phares !La campagne lancée par la sécuritéroutière “conseillant” d’allumerles codes la journée n’aaucun caractère obligatoire. Saufconditions de visibilité mauvaise,il faut mieux éviter de roulerphares allumés. L’ADEME a faitle calcul : les phares consomm<strong>en</strong>t0,15 l aux 100 km pour les véhiculesà ess<strong>en</strong>ce, 0,17 l pour lesdiesel. Si tout le monde le fait(29 millions de voitures), celareprés<strong>en</strong>te 415 000 tonnes depétrole par an dép<strong>en</strong>sées inutilem<strong>en</strong>tet une émission supplém<strong>en</strong>tairede 1,3 million de tonnesde CO2.E U R O P ELe nucléairecoûte cherDepuis le début de l’Union europé<strong>en</strong>ne,celle-ci a financé larecherche dans le domaine del’énergie. Un bilan fait état dessubv<strong>en</strong>tions versées : 1000 milliardsd’euros pour le nucléairecontre 25 milliards pour lesr<strong>en</strong>ouvelables. Calculer le vraiprix du nucléaire.E S P A G N EPolitiqueénergétiqueambitieuseLe ministre espagnol del’Industrie, José Montilla, aannoncé le 8 juillet un plan énergétiquepour le pays qui prévoitune baisse de la consommationd’énergie primaire de 8,5 % <strong>en</strong>deux ans accompagné d’une baissedes importations de pétrole de20 %. Le plan concerne sept secteurs: l’industrie, les transports,la construction, les servicespublics, l’équipem<strong>en</strong>t, l’agricultureet la transformation d’énergie.Le plan passe par une taxationimportante et différ<strong>en</strong>ciée del’énergie afin d’assurer ce qui estindisp<strong>en</strong>sable et de pénaliserce qui est du gaspillage.DREoli<strong>en</strong>Montage d’une éoli<strong>en</strong>ne.n 50 000 MW. Durant l’été, la barre symbolique des 50 000 MWinstallés a été franchit. L’Inde avec 3600 MW vi<strong>en</strong>t de doublerle Danemark et se place maint<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> troisième position aprèsl’Allemagne et l’Espagne. Il a été installé au premier semestre 2005trois fois plus de MW éoli<strong>en</strong>s qu’un an avant.n Bataille législative. Le 29 mars, les députés avai<strong>en</strong>t adopté unam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t prévoyant que les parcs éoli<strong>en</strong>s devrai<strong>en</strong>t avoir une puissanced’au moins 20 MW pour qu’EDF soit dans l’obligation de racheterle courant… alors que jusqu’à maint<strong>en</strong>ant les projets étai<strong>en</strong>t plafonnésà 12 MW. Le 4 mai, le Sénat avait supprimé cet am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t. Le15 juin, huit c<strong>en</strong>ts élus de 47 départem<strong>en</strong>ts dont le sénateur UMP dela Vi<strong>en</strong>ne Claude Bertaud, deux sénateurs PS (Raymond Courrière etAndré Vézinhet), un député PS (Augustin Bonrepaux), un député Verts(Yves Cochet) et un député PRG Joël Giraud, deux députés Verts europé<strong>en</strong>s(Marie-Anne Isler-Béguin et Gérard Onesta) ont signé une pétition<strong>en</strong> faveur de l’éoli<strong>en</strong>. Le 21 juin, une commission mixte paritairedevait réconcilier les vues diverg<strong>en</strong>tes de l’Assemblée et du Sénat.n Autoconstruction. Pour développer de petites éoli<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> autoconstruction,Eole-France propose des stages et des informations :Eole-France, 86330 Saint-Jean-de-Sauves, tél : 05 49 50 83 19.n Riverains et actionnaires. Début juillet a comm<strong>en</strong>cé la mise <strong>en</strong>place de seize éoli<strong>en</strong>nes de 125 m de haut sur les crêtes des villagesd’Igney, Repaix et Foulcrey, à cheval sur les départem<strong>en</strong>ts de laMeurthe-et-Moselle et de la Moselle. Elles totalis<strong>en</strong>t 32 MW de puissanceet produiront de quoi alim<strong>en</strong>ter 40 000 personnes. Originalité duprojet : quatre-vingt-dix-neuf habitants des communes sont actionnairesdu projet à hauteur de 10 % sur un budget total de 35 millions d’euros.Une première nationale, à l’image de ce qui s’est fait au Danemarkou <strong>en</strong> Allemagne.n Languedoc : 10% éoli<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2010. En 2004, les éoli<strong>en</strong>nes de larégion Languedoc-Roussillon, 120 MW installés, ont produit 326 millionsde kWh assurant 2,3% de la consommation électrique de la région(et 44% de la production nationale). De nouveaux projets sont <strong>en</strong> routeet le pot<strong>en</strong>tiel terrestre de la région est estimé à 1000 MW. Le pot<strong>en</strong>tielmaritime, avec 300 km de côtes bénéf<strong>ici</strong>ant de v<strong>en</strong>ts assez réguliers, estlui estimé à 1700 MW. La région espère produire 10% de sa consommationélectrique dès 2010… et peut espérer progresser <strong>en</strong>core jusqu’à<strong>en</strong>viron la moitié de ses besoins. (La lettre de l’Ademe, mai 2005)Solair<strong>en</strong> Suisse : photovoltaïque <strong>en</strong> magasin. Les grandes surfaces Migroscommercialise un kit solaire “Do it + gard<strong>en</strong>” qui permet de fournirdu courant électrique pour les maisons de campagne isolées des lignesélectriques. Le kit compr<strong>en</strong>d un capteur photovoltaïque, un générateurélectrique, un régulateur de charge, un accumulateur, un tube fluoresc<strong>en</strong>tde 14 W, 5 m de câbles spécial et permet 12 h d’éclairage après12 h d’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t.n Chambéry : c<strong>en</strong>trale photovoltaïque. Le premier juin, la plus grossec<strong>en</strong>trale photovoltaïque de France a été inaugurée à Chambéry (Savoie)par le maire Louis Besson (PS) et le présid<strong>en</strong>t socialiste de la régionRhône-Alpes, Jean-Jacques Queyranne.La c<strong>en</strong>trale est composée de deux tranches, l’une de 860 m 2de capteurs, installés sur des réservoirs d’eau potable, et d’une autrede 150 m 2 , posés sur un bâtim<strong>en</strong>t proche. L’installation a une puissancede plus de 100 KWc. La production d’électr<strong>ici</strong>té annuelle sera d’<strong>en</strong>viron120 000 kWh.DRElle servira <strong>en</strong> partie à alim<strong>en</strong>ter les pompes des réservoirs d’eau(20% <strong>en</strong>viron), le reste étant rev<strong>en</strong>du à EDF. L’installation a été financéepar l’Europe (35%), la région (18%), l’ag<strong>en</strong>ce pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet la maîtrise de l’énergie (14%), le conseil général de Savoie(13%) et la ville (20%).SILENCE N°327 Septembre 200534


EnergieL’éoli<strong>en</strong> détrônele nucléaireLes investisseurs <strong>en</strong> sont maint<strong>en</strong>ant persuadés :le grand éoli<strong>en</strong> est plus r<strong>en</strong>table que le nucléaired’où une multiplication de projets <strong>en</strong> Europe,de plus <strong>en</strong> plus gigantesques.DREn 2004, la puissance installée <strong>en</strong>éoli<strong>en</strong> <strong>en</strong> Europe a progressé de20% pour atteindre 34 205 MW(1). L’Allemagne et l’Espagne mèn<strong>en</strong>t ladanse. Alors qu’<strong>en</strong> France, on craintmaint<strong>en</strong>ant les pics de froid à cause de lademande du chauffage électrique, l’Espagneest fière d’annoncer que cet hiver,elle a v<strong>en</strong>du du courant à la France… seséoli<strong>en</strong>nes y assur<strong>en</strong>t déjà 10% de la productionélectrique.Toutes les grandes sociétés ont maint<strong>en</strong>antle regard tourné vers le offshore,ces éoli<strong>en</strong>nes que l’on regroupe <strong>en</strong> grandnombre <strong>en</strong> mer, là où les fonds ne sontpas trop profonds et où les v<strong>en</strong>ts, trèsréguliers, permett<strong>en</strong>t d’avoir une disponibilitésupérieure à 70% (2).Alors que l’extraction du pétrole est<strong>en</strong> baisse dans la mer du Nord, celle-ci etla mer Baltique sont convoitées pour yinstaller des méga-infrastructures éoli<strong>en</strong>nes.Les prospecteurs pétroliers <strong>en</strong> offshoredispos<strong>en</strong>t de l’acquis technique nécessairepour implanter des éoli<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>mer. Des côtés britannique et norvégi<strong>en</strong>,on annonce des projets à plus de 500 MW.Le projet le plus ambitieux revi<strong>en</strong>t toutefoisà la société allemande WPD qui anégocié des autorisations pour installer leplus grand parc éoli<strong>en</strong> mondial à la limite<strong>en</strong>tre les eaux allemandes, suédoises etdanoises, dans la mer Baltique. Ce projetprévoit une première tranche de 640 MW(soit 320 éoli<strong>en</strong>nes de 2 MW) <strong>en</strong> eauxsuédoises qui pourrait <strong>en</strong>suite s’agrandircôté allemand et danois pour atteindre3800 MW. Le chantier pourrait comm<strong>en</strong>cerdès cet automne. La même sociétévi<strong>en</strong>t de comm<strong>en</strong>cer des négociationspour réaliser un projet similaire dans legolfe de Gascogne, au large de l’Espagne,avec l’idée de fournir du courant àl’Espagne, au Portugal et à la France.(1) Contre 28 568 fin 2003.(2) Sur terre, on est rarem<strong>en</strong>t au-dessus de 50%.Bonne nouvelleAlors qu’actuellem<strong>en</strong>t dans le monde,on ferme plus de c<strong>en</strong>trales nucléaires quel’on <strong>en</strong> construit, ces parcs éoli<strong>en</strong>s annonc<strong>en</strong>tdes performances économiques toutà fait remarquables. La société WPD estime<strong>en</strong> effet que son projet ne dépasserapas le milliard d’euros pour les 640 premiersMW. Si l’on compare avec les prixannoncés pour le prochain réacteurnucléaire EPR, on est déjà à 30% moinscher du côté des c<strong>en</strong>trales éoli<strong>en</strong>nes. Ceciexplique sans doute pour une large partles actuelles difficultés d’EDF à trouverdes part<strong>en</strong>aires pour investir dans le futurEPR. Sans une volonté étatique forte,l’EPR n’a aucune chance de voir le jour :les contraintes de sûreté dans le nucléaire<strong>en</strong> font grimper le prix, alors que celuides éoli<strong>en</strong>nes baisse régulièrem<strong>en</strong>t.Le projet de WPD représ<strong>en</strong>te une productionéquival<strong>en</strong>te à celle de trois réacteursnucléaires. Bi<strong>en</strong> qu’énorme (près de2000 éoli<strong>en</strong>nes), il n’occupe au niveau dela mer qu’un espace d’<strong>en</strong>viron 2 km 2 . Ilsuffirait d’<strong>en</strong>viron 70 projets de ce g<strong>en</strong>repour remplacer totalem<strong>en</strong>t le nucléaire <strong>en</strong>Europe !Mauvaise nouvelleSi sur le plan de la lutte antinucléaire,nous pouvons être satisfaits de voir seconstruire de telles c<strong>en</strong>trales éoli<strong>en</strong>nesavec une production qui <strong>en</strong>fonce le kWhnucléaire, sur le plan écologique, nousdevons être sérieusem<strong>en</strong>t inquiets.En effet, les investisseurs du grandéoli<strong>en</strong> (pétroliers, banques…) conçoiv<strong>en</strong>tces parcs comme de l’électr<strong>ici</strong>té produite<strong>en</strong> plus et non à la place du nucléaire. Ilne s’agit <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> d’une remise <strong>en</strong> cause d<strong>en</strong>otre course à toujours plus de consommationd’énergie.Si, sur le plan financier, cela devraitbloquer assez rapidem<strong>en</strong>t le nucléaire,nous sommes <strong>en</strong>core loin d’une sociétéSILENCE N°327 Septembre 200535L’éoli<strong>en</strong> <strong>en</strong> EuropeAu premier janvier 2004, les puissancesinstallées <strong>en</strong> Europe étai<strong>en</strong>t les suivantes(<strong>en</strong> MW) :• Allemagne 16 629• Espagne 8263• Danemark 3117• Italie 1125• Pays-Bas 1078• Grande-Bretagne 888• Autriche 606• Portugal 522• Grèce 465• Suède 442• France 386• Irlande 339• Norvège 160• Belgique 95• Finlande 82• Pologne 63• Turquie 20• République Tchèque 17• Autres pays de l’Est 58• Suisse 9(source : Association europé<strong>en</strong>ne de l’énergie éoli<strong>en</strong>ne)de décroissance qui nous permettrait derev<strong>en</strong>ir à un niveau où notre empreinteécologique serait supportable par la planète.Il y a malheureusem<strong>en</strong>t fort à parierque cette gabegie d’électr<strong>ici</strong>té ne débouchesur une nouvelle fuite <strong>en</strong> avant…et les industriels annonc<strong>en</strong>t déjà la productiond’hydrogène à partir deséoli<strong>en</strong>nes pour continuer à faire rouleravions et voitures. Indirectem<strong>en</strong>t, lesparcs éoli<strong>en</strong>s géants contribueront donc àla pollution généralisée.Tous les débats sur la déc<strong>en</strong>tralisationdes sources d’énergie (et donc la déc<strong>en</strong>tralisationdes lieux de pouvoirs); sur ladomination de la technique, facteur d’inégalitéssociales ; sur la nécessaire décroissance,rest<strong>en</strong>t posés.Michel Bernard n


Environnem<strong>en</strong>tEmpreinteécologiqueSelon une étude du WWF, nospar<strong>en</strong>ts pesai<strong>en</strong>t, il y a tr<strong>en</strong>te ans,deux fois moins lourd que noussur la planète. Quant à nos aïeuls,ils n’ont pas dép<strong>en</strong>sé plus de ressources<strong>en</strong>tre 1900 et 1950 qu<strong>en</strong>ous <strong>en</strong>tre 2000 et 2005.Le calcul de la surface qu’il faudraitpour faire vivre les habitantsde Bruxelles est de 408 foisla surface de l’agglomération…ou deux fois la Belgique ! Celadonne une idée du chemin à parcourirsur le chemin de ladécroissance !IncinérationAdbustersn Pour un av<strong>en</strong>ir sans incinérateur.A l’initiative de CorinneLepage, anci<strong>en</strong>ne ministre de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,un appel a été lancédans les médias le 20 juin dernierdemandant “un av<strong>en</strong>ir sans incinérateur”.L’appel est notamm<strong>en</strong>tsigné par Michèle Rivasi, anci<strong>en</strong>nedirectrice de Gre<strong>en</strong>peace,Dominique Belpomme, cancérologueet Jean-Marie Pelt. Cetexte rappelle qu’il est impossibled’incinérer sans produire des produitstrès toxiques comme lesdioxines et les furanes. Il demandeque la politique <strong>en</strong> matière dedéchets soit réori<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> directionde la réduction des emballagesà la source et à la mise <strong>en</strong>place d’aides pour obt<strong>en</strong>ir que latotalité des déchets ménagerssoi<strong>en</strong>t recyclables.n Gilly-sur-Isère : l’<strong>en</strong>quêtecontinue. Depuis la découverted’une recrudesc<strong>en</strong>ce de cancers etd’une forte pollution aux dioxines<strong>en</strong> 2001, une instruction jud<strong>ici</strong>aireest <strong>en</strong> cours concernant l’incinérateurde Gilly-sur-Isère. Desélus dans le collimateur de lajuge d’instruction d’Albertvilleont essayé de faire interv<strong>en</strong>ir leministère pour obt<strong>en</strong>ir un dessaisissem<strong>en</strong>tdu dossier. Cette t<strong>en</strong>tativea fait long feu. Les éluslocaux ont dû reculer devant lesouti<strong>en</strong> apporté à la juge par sescollègues et à la suite d’un avisde la Cour de cassation.Le 4 juin,la coordination nationale contrel’incinération des déchets a organiséun pique-nique localem<strong>en</strong>tpour fêter l’échec du dessaisissem<strong>en</strong>t.Acalp, Association citoy<strong>en</strong>neactive de lutte contre les pollutions,Mairie, 73200 Grignon,Dominique Frey,tél : 06 87 49 64 06.n Loiret : pollution à Gi<strong>en</strong>-Arrabloy. Une analyse des rejets<strong>en</strong> dioxine de l’incinérateur deGi<strong>en</strong>-Arrabloy réalisée <strong>en</strong> janvier2005 indique un taux de 680TransportsLes Français <strong>en</strong> avancesur les politiquesLes Français ont de plus <strong>en</strong> plus consci<strong>en</strong>ce qu’il est urg<strong>en</strong>t delutter contre les méfaits de la voiture. Selon un sondage réalisépour l’Ademe <strong>en</strong> mai 2004, 80% des Français estim<strong>en</strong>t qu’il fautlimiter la vitesses des voitures dès la construction, 62% sont pourune taxe proportionnelle à la consommation de la voiture (et doncpour le retour de la vignette supprimée par le parti socialiste),59% sont pour l’arrêt de la construction de toute autoroute etpour l’affectation des crédits dégagés au rail. Vo<strong>ici</strong> des nouvellesqui montr<strong>en</strong>t que l’on peut <strong>en</strong>visager d’aller vers des transportsqui ne pass<strong>en</strong>t plus par la voiture.Dans le même sondage, on peut égalem<strong>en</strong>t relever que 48% sontd’accord pour desc<strong>en</strong>dre la limitation de vitesse sur l’autoroute à120 km/h, 43% sont pour que le kérosène des avions soit taxécomme l’ess<strong>en</strong>ce ou le diesel, par contre seuls 15% sont pourl’augm<strong>en</strong>tation des taxes sur les carburants.Mais alors, si les Français ne veul<strong>en</strong>t plus que la voiture se développe,comm<strong>en</strong>t verrai<strong>en</strong>t-ils les transports du futur ?Selon un sondage réalisé au printemps 2005 par l’Institut françaisde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 55% des Français p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que le véhicule quidevrait le plus se développer dans les années à v<strong>en</strong>ir est le vélo,47% p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que c’est le bus, 38% le tram et le métro, 31% lamarche, 27% la voiture, 22% le scooter et la moto, 18% le roller.90% des sondés sont favorables à pr<strong>en</strong>dre des mesures <strong>en</strong> faveur duvélo et 62% estim<strong>en</strong>t (avec justesse) que c’est le véhicule le moinspolluant.Avec un tel <strong>en</strong>thousiasme, on peut donc se demander pourquoiles politiques gouvernem<strong>en</strong>tales vont à l’<strong>en</strong>contre des souhaits dela majorité des Français. Comme dans bi<strong>en</strong> d’autres domaines, malheureusem<strong>en</strong>t,nos élus sont à la botte des lobbies et ignor<strong>en</strong>t superbem<strong>en</strong>tles désirs de la population, se cantonnant à ânonner leurdiscours sur le nécessaire “dés<strong>en</strong>clavem<strong>en</strong>t” et sur la “liberté”que nous donnerai<strong>en</strong>t les véhicules polluants. Comme pour laConstitution europé<strong>en</strong>ne, un référ<strong>en</strong>dum serait le bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u poursecouer les écharpes tricolores. MB.T R A N S P O R T Sn Pyrénées-Atlantiques : contre un nouvel axe routier. Plusieursmilliers de personnes avai<strong>en</strong>t manifesté le 13 septembre 2003 contre leprojet de route transnavarraise, <strong>en</strong> pays basque. Cette deux fois deuxvoies est voulu par le départem<strong>en</strong>t pour doubler la route côtière aujourd’huisurchargée de poids lourds. Le projet a vu le jour après le refus del’Etat de financer une autoroute. Les associations propos<strong>en</strong>t de développerle rail et non la route et appell<strong>en</strong>t à une nouvelle manifestation lesamedi 1 er octobre à 15 h à Bidache, commune dont le maire Jean-Jacques Lasserre est présid<strong>en</strong>t du conseil général.LEIA, BP3, 64430 Baigorri.n Gr<strong>en</strong>oble-Sisteron : retour de l’A.51. Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t s’est ouvert le19 avril dernier un débat public sur la liaison Gr<strong>en</strong>oble-Sisteron.Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, il ne s’agit pas de donner la priorité à un mode de transportsur un autre. Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, ce débat se veut démocratique. Mais le19 avril, la première réunion s’est t<strong>en</strong>ue à Sisteron, à l’<strong>en</strong>trée de l’autorouteA.51. Les associations qui demand<strong>en</strong>t à consulter les docum<strong>en</strong>tscomparatifs <strong>en</strong>tre les modes de transports… constat<strong>en</strong>t qu’elles lesatt<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t depuis plus de huit mois. Bref, tout semble une nouvelle foisparti pour une nouvelle t<strong>en</strong>tative pour imposer l’autoroute. FrapnaIsère, 5, place Bir-Hakeim, 38000 Gr<strong>en</strong>oble, tél : 04 76 42 64 08.DRn Pas de miracle pour l’A.380. Le nouvel avion d’Airbus dispose deréservoirs pouvant emm<strong>en</strong>er 325 000 litres de kérosène. Il consomme17 000 litres à l’heure. Airbus annonce que cela ne peut représ<strong>en</strong>ter que3 litres au 100 km par passager… mais à condition d’<strong>en</strong> <strong>en</strong>tasser 800à l’intérieur. Pour atterrir, le super-avion va nécessiter d’agrandir les pistesd’aéroport car seulem<strong>en</strong>t une vingtaine ont déjà des pistes assez longues.Le prix du pétrole ne pouvant qu’augm<strong>en</strong>ter, il n’est pas sûr que ce gadgettechnologique soit la meilleure solution pour les transports de l’av<strong>en</strong>ir.SILENCE N°327 Septembre 200536


nanogrammes par m 3 soit 6800 lanorme europé<strong>en</strong>ne. L’incinérateur aété immédiatem<strong>en</strong>t arrêté… maisl’information a été cachée jusqu’<strong>en</strong>juin. Cniid, C<strong>en</strong>tre national d’informationindép<strong>en</strong>dante sur les déchets,21, rue Alexandre-Dumas, 75011Paris, tél : 01 55 78 28 60.T E R R I T O I R E -D E - B E L F O R TPetits gestes,grands effetsLa maison départem<strong>en</strong>tale de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>te jusqu’au18 décembre une exposition interactiveintitulée “petits gestes, grandseffets dans la maison” qui proposeune c<strong>en</strong>taine d’habitudes à adopterpour peser moins lourd sur la planètesans pour autant r<strong>en</strong>oncer à sonconfort. Maison départem<strong>en</strong>talede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, site de Malsaucy,90300 Sermamagny,tél : 0384 29 1812.L Y O NMaisonrhodani<strong>en</strong>ne del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tLa Maison rhodani<strong>en</strong>ne de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taccueille de nombreusesconfér<strong>en</strong>ces tout au long de l’année :qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale des bâtim<strong>en</strong>ts,<strong>en</strong>jeux et perpectives (mardi13 septembre à 19 h avec l’associationOïkos), les bus à haut niveau deservice (v<strong>en</strong>dredi 23 septembre à18 h, avec le CERTU), empreinteécologique et consommations énergétiques(jeudi 29 septembre à 20 havec Hespul), histoire naturelle ducastor lyonnais (mardi 11 octobre à20h avec la FRAPNA), agriculture et<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (v<strong>en</strong>dredi 14 octobreà 19 h avec la MNLE), quelle automobilepour demain ? (jeudi 20octobre, avec la FRAPNA), f<strong>en</strong>g-shuiet géobiologie (mardi 25 octobreà 19h30 avec Oïkos). Maison rhodani<strong>en</strong>nede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 32, rueSainte-Hélène, 69002 Lyon,tél : 04 72 77 19 80.François-XavierVerschaveFondateur et fer de lance de l’associationSurvie, François-XavierVerschave a été emporté par lamaladie. Il est mort à l’âge de60 ans le 29 juin dernier. P<strong>en</strong>dantquinze ans, il a m<strong>en</strong>é un combatpercutant pour r<strong>en</strong>dre public lesinformations sur la poursuite dela politique néo-colonialiste de laFrance : pillage des ressources,blanchim<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t et souti<strong>en</strong>aux dictatures quand cela ne vapas jusqu’au souti<strong>en</strong> discret augénocide rwandais de 1994.Auteur d’une dizaine d’ouvragessur le “Françafrique”, il a connules feux de l’actualité après quetrois chefs d’Etat l’ai<strong>en</strong>t attaqué<strong>en</strong> procès pour ses accusationsparues dans l’ouvrage “Noirsil<strong>en</strong>ce”. Procès qu’il a gagné…Son dernier ouvrage“Négrophobie” dénonce les procédésde la presse (et <strong>en</strong> particulierdu journaliste de LibéStephan Smith) qui attise leracisme comme contre-feu aux<strong>en</strong>quêtes sur la face honteuse d<strong>en</strong>otre politique étrangère.Espérons que l’association Surviepoursuivra avec la même énergieun combat indisp<strong>en</strong>sable. Unejournée de partage et de souv<strong>en</strong>irse ti<strong>en</strong>dra à Paris le dimanche18 septembre de 14 h à 18 h.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Survie, 210,rue Saint-Martin, 75003 Paris,tél : 01 44 61 03 25.DRFrançois-Xavier Verschave.Annulerla dette ?A grand r<strong>en</strong>fort de communication,le ministre britannique desfinances a annoncé début juin quele G8 annulait la dette du tiersmonde.Une mesure qui se veutsurtout spectaculaire quand onregarde ce que cela signifie. Ils’agit bi<strong>en</strong> d’une remise de dettetotale pour les 18 pays les plus<strong>en</strong>dettés (Bénin, Bolivie, Burkina,Ethiopie, Ghana, Guyana,Honduras, Madagascar, Mali,Mauritanie, Mozambique,Nicaragua, Niger, Rwanda,Sénégal, Tanzanie, Ouganda etZambie). Si pour ces pays, c’estune bouffée d’oxygène, cela nechangera pas grand chose àmoy<strong>en</strong> terme : <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce deSILENCE N°327 Septembre 200537Nord/SudChristian AidMax HavelaarDroit de réponseVictor Ferreira, directeur de Max Havelaar Franc<strong>en</strong>ous demande de publier le droit de réponse suivant :“Dans le numéro 323 de mai 2005, votre revue qui déf<strong>en</strong>d pourtantdes valeurs de non-viol<strong>en</strong>ce, tire à boulets rouges et sans distinctionsur l’association Max Havelaar. Elle utilise pour cela des informationserronées et des rapprochem<strong>en</strong>ts faciles qu’il nous est importantd’éclaircir.1 - La mise <strong>en</strong> place d’un commerce équitable pour les producteursde coton n’a pu se faire qu’<strong>en</strong> s’appuyant sur des professionnels compét<strong>en</strong>ts.Le part<strong>en</strong>ariat qu’a conclu Max Havelaar France avec Dagris esttechnique. Cette <strong>en</strong>treprise a noué des relations de longue date avecles organisations de producteurs et possède une expertise sur la qualitédu coton. C’est dans ces deux domaines qu’elle est interv<strong>en</strong>ue. Dagris,qui ne cherche nullem<strong>en</strong>t à imposer les OGM aux paysans, n’a, quoiqu’il <strong>en</strong> soit, pas pris part à l’élaboration des standards qui définiss<strong>en</strong>tles conditions de production et de v<strong>en</strong>te du commerce équitable. C’estFairtrade Labelling Organisation (FLO), la fédération internationaledont Max Havelaar France est membre, qui les a définis, <strong>en</strong> collaborationavec les producteurs. Dès le début du processus, il a été clairem<strong>en</strong>tétabli que les OGM n’avai<strong>en</strong>t pas leur place dans le commerceéquitable.Max Havelaar France s’inquiète des risques de dép<strong>en</strong>dance des producteursvis-à-vis des sem<strong>en</strong>ces brevetées et des risques de contaminationde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. L’association promeut au contraire une agriculturerespectueuse de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : réduction des intrants chimiques,bonne gestion de la consommation d’eau… La conversion à l’agriculturebiologique est considérée comme un objectif à terme pour les producteurs.Elle est <strong>en</strong>couragée par une prime supplém<strong>en</strong>taire pourles produits qui <strong>en</strong> sont issus.2 - Les femmes qui risqu<strong>en</strong>t la stérilité et la maladie dans des serreschargées de pest<strong>ici</strong>des sont une réalité dans l’industrie des fleurs coupées.C’est justem<strong>en</strong>t une des raisons pour lesquelles Flo a décidé decertifier des fleurs coupées <strong>en</strong> commerce équitable. C’est aussi pourcette raison que les standards internationaux de Flo conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t unelongue liste de dispositions limitant l’usage de produits toxiques austrict minimum et <strong>en</strong>cadrant leur utilisation pour <strong>en</strong> éviter les risquespour la santé et pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. D’autre part, le commerce équitablesignifie plus qu’une meilleure rétribution. Entre autres choses, ilcontribue au développem<strong>en</strong>t local par une prime que les travailleursemploi<strong>en</strong>t pour des projets déterminés collectivem<strong>en</strong>t. Les fleurs coupées,v<strong>en</strong>dues pour l’instant uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Suisse et au Royaume-Uni,provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’Afrique de l’Est.3 - Max Havelaar ne travaille plus depuis trois ans avec l’ag<strong>en</strong>ceUtopies. Ses relations presse sont <strong>en</strong> partie confiées à l’ag<strong>en</strong>ceBeautiful World, qui travaille principalem<strong>en</strong>t pour des associations :l’Unicef, Sol <strong>en</strong> si, Un regard un <strong>en</strong>fant…4 - Enfin, rappelons que le label Max Havelaar certifie des produitséquitables et <strong>en</strong> aucun cas des <strong>en</strong>treprises. Il n’<strong>en</strong>gage donc pas l’associationsur le comportem<strong>en</strong>t de ces concessionnaires ou distributeurs”S!l<strong>en</strong>ce : Dagris, auparavant Compagnie française pour le développem<strong>en</strong>tdes fibres textiles, est une <strong>en</strong>treprise connue pour sout<strong>en</strong>ir les dictaturesdans les anci<strong>en</strong>nes colonies françaises, mais comme il est ditci-dessus : “le label Max Havelaar certifie des produits équitables et <strong>en</strong>aucun cas des <strong>en</strong>treprises”. Les multinationales peuv<strong>en</strong>t ainsi continuerà piller le monde tout <strong>en</strong> améliorant leur image de marque <strong>en</strong> faisantla promotion de quelques produits ayant le label Max Havelaar.


Nord/Sudmodification des rapports <strong>en</strong>treces pays et les banques internationales,la dette ne pourra que ser<strong>en</strong>ouveler. Quant à l’importancede cette remise de dettes pour lespays du Nord, cela ne représ<strong>en</strong>teque 40 milliards de dollars surles 2000 milliards du total soitune remise de 2%. Le seul G8dép<strong>en</strong>sera <strong>en</strong> 2005 <strong>en</strong>viron 700milliards pour ses seules dép<strong>en</strong>sesd’armem<strong>en</strong>t.N I G E RLa FrancehypocriteAlors que l’ONU alerte sur lerisque de famine depuis huitmois, il a fallu att<strong>en</strong>dre débutaoût pour que la France fasse ungeste <strong>en</strong> faveur du Niger. Et pourtant,c’est de ce pays dont dép<strong>en</strong>dpour l’ess<strong>en</strong>tiel l’approvisionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> uranium de nos réacteursnucléaires. L’aide accordée parla France s’élève à 4 millionsd’euros… ce qui correspond à1,25 euros par personne vivantdans les zones de famines —3 millions de personnes. Cela correspondégalem<strong>en</strong>t à moins de1 % du bénéfice de la CogémaSatisfactionsqui exploite les mines d’uraniumau Niger (426 millions d’euros debénéfices <strong>en</strong> 2004). Hypocrisie.Commerceéquitabl<strong>en</strong> Artisans du monde : refus dela grande distribution. Initiateurdu commerce équitable <strong>en</strong>France, la fédération Artisans dumonde avait lancé depuis le débutde l’année un débat sur l’opportunitéde v<strong>en</strong>dre ses produits <strong>en</strong>grande surface. Ce débat avait étér<strong>en</strong>du nécessaire du fait de sonimplication dans la c<strong>en</strong>trale d’importationSolidar’monde où ellese retrouve avec d’autres commele CCFD qui mis<strong>en</strong>t sur la diffusiondans les grands magasins.• La réception de S!l<strong>en</strong>ce est chaque mois une véritable bouffée d’oxygène.Nicolas Gyselinck, Nord.• Merci à toute l’équipe de S!l<strong>en</strong>ce de mettre <strong>en</strong> lumière, de maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>éveil, de rassembler, c’est bon pour le moral. Franck Bihannic, Paris.• J’ai découvert S!l<strong>en</strong>ce lors d’une formation à Terre et Humanisme àLablachère. Je trouve les articles très pertin<strong>en</strong>ts et les thèmes abordés correspond<strong>en</strong>ttout à fait à mes préoccupations. Claire Thellier, Sénégal.• Merci pour votre revue pleine d’expéri<strong>en</strong>ces concrètes !Ça r<strong>en</strong>d optimistes ! Annick Huet, Aisne.• Nous te remercions pour la bouffée d’air pur que tu nous apporteschaque mois. Tu nous fais découvrir des alternatives, tu nous fais réfléchir !Rodolphe Vétu, Nord.• Merci à l’équipe de S!l<strong>en</strong>ce qui fait ungrand et beau travail.Hervé Colimard, Finistère.• Pourriez-vous continuer <strong>en</strong>core longtemps,très longtemps de faire le travail quevous faites ! C’est du bon travail, vraim<strong>en</strong>t.Vinc<strong>en</strong>t Jovignot, Haute-Savoie.• J’apprécie ce magazine pour ses témoignages,analyses, informations… Il est unélém<strong>en</strong>t de la construction de ma p<strong>en</strong>séeet donc de ma vie. Claude Dewaele,Allier.• Merci pour votre revue radicale certesmais constructive.Dami<strong>en</strong> Rocher, Nièvre.• Merci pour le souffle qu’apporte votrerevue. Patr<strong>ici</strong>a Verger, Maine-et-Loire.DRCourrierEnviron 115 personnes représ<strong>en</strong>tant90 % des associationslocales se sont retrouvées à Dijonles 4 et 5 juin pour trancher ledébat. A plus de 80 % l’assembléegénérale s’est prononcéepour la poursuite de la distributiondans des réseaux spécialiséset de proximité, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l’économiesolidaire et des collectivitéslocales. La motion adoptéeinsiste égalem<strong>en</strong>t sur la nécessitéde m<strong>en</strong>er une action d’information<strong>en</strong> parallèle au commerce.ILE-DE-FRANCESalon international pourun commerce équitableassociation Minga qui fédère plus de quatre-vingt structures deL’ commerce équitable <strong>en</strong> France organise du 1 er au 4 octobre, à laNef de l’Ile-Saint-D<strong>en</strong>is, le premier salon international pour un commerceéquitable. Les 1 er et 2, le salon est grand public, les 3 et 4,il est réservé aux professionnels. Une c<strong>en</strong>taine de stands et sept confér<strong>en</strong>ces: l commerce équitable, de quoi parle-t-on ? l souverainetéalim<strong>en</strong>taire et régulation mondiale du commerce l commerce équitable,simple consommation ou moy<strong>en</strong> d’un développem<strong>en</strong>t durable lles garanties d’un commerce équitable (normalisation ou régulation)l commerce équitable : une nouvelle organisation du travail ? l filièrecommerciale et coopération déc<strong>en</strong>tralisée”. Des ateliers aborderontd’autres thèmes : l pouvoir, médias et pratiques culturelles l commerceéquitable et transpar<strong>en</strong>ce financière l distribution classique(grandes surfaces, internet, par correspondance…) et alternatives lcommerce équitable, religion et laïcité l la filière textile l monterune structure de commerce équitable… Minga, 6, rue Arnold-Géraux, 93450 Ile-Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 48 09 92 53.Eucan,Etats-Unisdu c<strong>en</strong>tre del’Amérique du NordDans les années à v<strong>en</strong>ir, Artisansdu monde va donc chercherà ouvrir de nouvelles boutiques,contacter de nouveaux part<strong>en</strong>ariats.Artisans du monde,160 boutiques <strong>en</strong> France, rejointainsi la décision du réseau Mingaqui fédère plus de 80 structuresindép<strong>en</strong>dantes. FédérationArtisans du Monde, 53, boulevardde Strasbourg, 75010Paris, tél : 01 56 03 93 50.“- Nous avons <strong>en</strong>gagé l’un des meilleurs écrivains américains d’aujourd’hui…- Vous dites écrivain américain. De quels Américains s’agit-il ?L’Amérique du Sud ?- Je ne compr<strong>en</strong>ds pas. Quelqu’un des Etats-Unis évidemm<strong>en</strong>t.- Evidemm<strong>en</strong>t. Mais le Brésil aussi ce sont des Etats unis, les Etats-Unisdu Brésil : et ils s’appell<strong>en</strong>t les Brésili<strong>en</strong>s.- Non, je disais les Etats-Unis d’Amérique du Nord.- Le Mexique aussi, ce sont des Etats unis d’Amérique du Nord et ils s’appell<strong>en</strong>tMexicains. Le Canada aussi, et ils s’appell<strong>en</strong>t Canadi<strong>en</strong>s. De quelsEtats unis vous parlez ?- Je vi<strong>en</strong>s de le dire : des Etats-Unis du Nord.- Et alors, le nom d’un habitant de ce que vous appelez vos Etats-Unis,c’est quoi ?- …-Vous voyez, vous n’avez pas de nom […]”Ce dialogue est extrait du film Eloge de l’amour de Jean-Luc Godard.Il prés<strong>en</strong>te bi<strong>en</strong> la problématique : les dits Etats-Unis d’Amérique n’ontpas de vrai nom. Celui qu’ils se donn<strong>en</strong>t n’est que descriptif, mais insuffisantpuisqu’il ne les distingue pas d’autres Etats unis d’Amérique quepar conv<strong>en</strong>tion : les autres grands pays du contin<strong>en</strong>t sont <strong>en</strong> effet aussides Etats unis.SILENCE N°327 Septembre 200538


En conséqu<strong>en</strong>ce, ses habitants n’ont pas de nom. (…) Il faudrait donc lesappeler “Etats-Unis du c<strong>en</strong>tre de l’Amérique du Nord”, ce qui permettraitde constituer l’acronyme suivant Eucan. Les habitants serai<strong>en</strong>t lesEucani<strong>en</strong>s et les Eucani<strong>en</strong>nes.Une telle proposition peut être surpr<strong>en</strong>ante au premier abord, mais permettraitde mettre fin à la confusion qui règne lorsque l’on parle de cepays et de ses habitants. Elle est cep<strong>en</strong>dant destinée à disparaître lorsqueles Eucani<strong>en</strong>s se seront, un jour peut-être, trouvé un vrai nom.Christophe Gibiat nCorrèze.Incohér<strong>en</strong>cesA propos de votre appel demandant des témoignages sur la gestion de nosincohér<strong>en</strong>ces, je trouve que vous avez oublié des exemples très importants.Donc, vo<strong>ici</strong> une suite pour votre liste : j’habite <strong>en</strong> ville (lieu anti-écolo oùl’autonomie est impossible par définition), j’ai des <strong>en</strong>fants (croissancedémographique), je suis branché sur EDF (donc sur le nucléaire), j’utilisela SNCF (re-nucléaire), je tire la chasse d’eau, j’utilise des médicam<strong>en</strong>tsallopathiques, je ne mange pas bio, je ne m’habille pas bio… et peut-être<strong>en</strong>core : j’écoute de la musique <strong>en</strong>registrée, je vais au cinéma, je me rase,je me lave, je ne vis pas dans une grotte…Olivier Rognon nGard.Vivre simplem<strong>en</strong>tC’est avec plaisir que je r<strong>en</strong>ouvelle mon abonnem<strong>en</strong>t à S!l<strong>en</strong>ce dont jepartage amplem<strong>en</strong>t la philosophie. Avant de vous connaître, j’étais déjàvégétari<strong>en</strong>ne, adepte de longue date de la récupération et du recyclage. Jevis parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sans télé ni portable… mais apprécie tout autantl’utilisation raisonnée (-nable ?) de mon ordinateur… Et ne saurais certespas me passer de café et de chocolat au motif de la décroissance ! Je préfèrele retour à la bougie !Compromis et contradictions, cohér<strong>en</strong>ces et concessions… l’ess<strong>en</strong>tiel est det<strong>en</strong>dre vers une idée de respect, d’écoute, d’échanges et de partages. “Vivresimplem<strong>en</strong>t pour que simplem<strong>en</strong>t d’autres puiss<strong>en</strong>t vivre” souhaitaitGandhi. Mais combi<strong>en</strong>, parmi les hommes et femmes d’aujourd’hui, adhèr<strong>en</strong>tà cette parole ?Julie Douat nMorbihan.Economie solidaire ?J’aimerais vous faire partager les conclusions de mon expéri<strong>en</strong>ce vécue <strong>en</strong>tant que CES (Contrat-emploi-solidarité), dans un jardin d’insertion(Jardin de Cocagne), d’avril 2004 à avril 2005.(…) Dans les chantiers d’insertion, et plus particulièrem<strong>en</strong>t les Jardins deCocagne, les produits de consommation ne sont pas les légumes, mais lesCES ! Ça va, ça vi<strong>en</strong>t, seuls les trois CDI qui assur<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t rest<strong>en</strong>t.Personnellem<strong>en</strong>t, je n’ai pas à me plaindre, avant, j’étais bénéf<strong>ici</strong>airedu RMI, après je suis bénéf<strong>ici</strong>aire de l’allocation chômage, je suis doncmoins exclu et plus inséré ! n’est-ce-pas ?Il est déplorable de constater une similitude dans le mode de fonctionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre un chantier d’insertion (Jardin de Cocagne) et une <strong>en</strong>treprisecommerciale. Ainsi, l’association (<strong>en</strong>treprise) est composée d’adhér<strong>en</strong>ts(actionnaires) qui bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t d’avantages : paniers de légumes bio livrés(actions intéressantes) résultant d’une production de services ou de bi<strong>en</strong>sde consommation, générés par l’utilisation d’une main-d’œuvre subv<strong>en</strong>tionnéebon marché (tiers et/ou quart-monde ?).La comparaison ne s’arrête pas là. L’association (<strong>en</strong>treprise) préfère investirdans la création d’un poulailler pour produire des œufs (diversificationde la production) pour satisfaire la demande de leurs adhér<strong>en</strong>ts (actionnaires)plutôt que d’embaucher un ou deux <strong>en</strong>cadrants sociaux afin d’améliorerles conditions de vie de la main-d’œuvre bon marché… et littéralem<strong>en</strong>tdésœuvrée !C’est déplorable de constater qu’une catégorie particulière d’actifs (quiont un emploi grâce à ceux qui n’ont pas d’emploi ou des emplois précaires)se comport<strong>en</strong>t comme des fonctionnaires (langue de bois et hypocrisie)et collabor<strong>en</strong>t avec le système économique esclavagiste, <strong>en</strong> répétantsans cesse qu’ils sont là pour nous aider.Les chantiers d’insertion et les contrats aidés ne sont pas des solutions, aucontraire, ils cautionn<strong>en</strong>t la société d’exclusion et la dictature économique.Ils n’insèr<strong>en</strong>t pas puisque ce sont des “chantiers sociaux”, ils sont une version“bas de gamme” du Code du travail (les contrats aidés ne sont pascomptés dans les effectifs ce qui évite la nécessité de mettre <strong>en</strong> placeDRCourrierdélégué du personnel, règlem<strong>en</strong>t intérieur…). De plus rassembler p<strong>en</strong>dantsix mois (un an ou deux), des personnes <strong>en</strong> situation d’exclusion, c’est parfois,pour certaines, une bonne occasion de sortir de chez eux et de leurdéprime, mais pour d’autres, c’est le meilleur moy<strong>en</strong> de les insérer et de lesintégrer davantage dans le milieu des exclus, qui les incite à adopter définitivem<strong>en</strong>tdes comportem<strong>en</strong>ts d’auto-exclusion.Visite d’un jardin d’insertion.Les chantiers d’insertion se multipli<strong>en</strong>t et absorb<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus d’exclus(…). Aujourd’hui, on perd de l’arg<strong>en</strong>t, son temps et sa santé à travaillerà mi-temps au Smic, ce qui incite les pauvres à exploiter les différ<strong>en</strong>tssystèmes d’aides et de protection sociale et/ou à dev<strong>en</strong>ir des hors-laloi.Il faut donc augm<strong>en</strong>ter le Smic de 150% à 200% et pour comp<strong>en</strong>ser,taxer tous les actionnaires et tous les salaires supérieurs à 3 ou 4000€.Pr<strong>en</strong>dre aux riches pour donner aux pauvres ! Ça fait un peu Robin desbois, et alors ? La croissance économique des très pauvres avec la décroissancedes trop riches.Gérard Boisadan nTarn-et-Garonne.Ours et loupJe suis un pur “néo” de 26 ans qui décide d’être berger à 20 ans.Au début, j’étais pour l’ours et pour le loup, p<strong>en</strong>sant bi<strong>en</strong> faire. Ayant rouléma bosse pour une quinzaine d’éleveurs ovins et caprins, je vois maint<strong>en</strong>antd’autres choses : des éleveurs v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leurs troupeaux après le départ deleur conjointe, d’autres se su<strong>ici</strong>d<strong>en</strong>t, un autre a été <strong>en</strong>corné par un taureau(trop de vaches et main-d’œuvre non r<strong>en</strong>table : problème de mondialisationet de progrès sociaux), v<strong>en</strong>tes de troupeaux car trop d’heures à se casserle dos, les reins, trop de nouvelles normes et quinze ans de crédits (mondialisation).Bi<strong>en</strong> sûr, on peut faire un petit élevage “comme avant”, mais avantpersonne n’avait d’arg<strong>en</strong>t pour les week-<strong>en</strong>ds.Du coup, <strong>en</strong> cinquante ans, de moins <strong>en</strong> moins de ruminants pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ircet espace varié propre à la France (sa richesse) gagné par nos aïeux à lasueur de leurs fronts. Maint<strong>en</strong>ant, la forêt progresse tous les ans, les paysagesse ferm<strong>en</strong>t, les chemins s’effondr<strong>en</strong>t, les murets sont <strong>en</strong>vahis par lesronciers et la biodiversité diminue : les graminées, légumineuses et autres(orchidées…) ont besoin de lumière, d’espace et d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> pour être stimuléesavec la faune et la micro-faune associées.Le meilleur outil d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> écologique pour cette biodiversité c’est l’élevagedes ruminants <strong>en</strong> ext<strong>en</strong>sifs. Il valorise l’espace, l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, crée deschemins pour les curieux et permet de faire vivre ceux qui s’occup<strong>en</strong>t desbêtes (comme ils peuv<strong>en</strong>t).(…) P<strong>en</strong>dant des millénaires, l’homme a domestiqué des animaux sauvages(avant il fallait chasser <strong>en</strong> période de disette) et les a adaptés à cesbesoins dans des régions spécifiques : relief, climat, type de sol, assimilationdes végétaux, gourmandise… pour obt<strong>en</strong>ir des animaux rustiques (…)sociables et adaptés aux possibilités de chaque terroir. Pour les Pyrénées,par exemple, chaque vallée avait sa race de vache, de brebis, de chèvre,de cheval… D’où une biodiversité énorme (…).Depuis cinquante ans, par fuite de la misère associée à la paysannerie,par peur du sang associé au sacrifice et de la souffrance sous toutes cesformes, ces anci<strong>en</strong>nes races disparaiss<strong>en</strong>t. Seuls les systèmes agrairesisolés, voire du tiers-monde (proche de la nature) gard<strong>en</strong>t leurs variétés ;il faut plus de 35 heures par semaine pour s’<strong>en</strong> occuper. Ainsi, pourl’Aquitaine, on compte principalem<strong>en</strong>t trois races de vaches, deux de brebis,deux de chevaux et de chi<strong>en</strong>s (associés au bétail). Pour la région Midi-Pyrénées, trois races de vaches, 5 de brebis, un de chevaux, des effectifsde chèvres <strong>en</strong> très faibles effectifs. Donc toujours plus ou moins le risquede consanguinité et donc de disparition.SILENCE N°32739Septembre 2005


DRCourrier(…) Les savoir-faire humains et des c<strong>en</strong>taines d’espèces disparaiss<strong>en</strong>t tousles jours par notre faute (et flemme) et personne n’<strong>en</strong> parle (surtout pasles médias).Face à cela, tout le monde semble s’accorder pour préserver deux espècesde prédateurs : les ours et les loups. Des prédateurs qui ont été chasséssans cesse, souv<strong>en</strong>t sans armes à feu, les derniers loups ayant disparu dansles Pyrénées vers 1920.Actuellem<strong>en</strong>t, la population des loups augm<strong>en</strong>te de 20 à 30 % par an etdevrait d’<strong>ici</strong> vingt ans reconquérir Dordogne, Limousin, Massif c<strong>en</strong>tral et lemême phénomène s’observe dans les Alpes. La souche d’ours pyréné<strong>en</strong>sayant disparu, après un programme de conservation d’une tr<strong>en</strong>taine d’annéesqui s’est avéré inefficace, elle va être ré<strong>en</strong>richit d’ourses slovènes dèsl’automne 2005.(…) Les raisons sont plus politiques (électorale) qu’économique (plus detouristes).Avec mes seulem<strong>en</strong>t 26 ans et mes 60 heures de travail par semaine (et j<strong>en</strong>e vous parle par des dénivelés au quotidi<strong>en</strong>) d’un métier que j’aime, jevois une face apparemm<strong>en</strong>t cachée de l’iceberg.La dernière semaine de juin 2005, 174 brebis ont voulu échapper à unours et sont tombées dans un ravin. Heureusem<strong>en</strong>t, ce n’était pas une espècem<strong>en</strong>acée. Mais ce sont des heures de travail, quelques biberons donnésdeux à trois fois par jour pour aider les agneaux qui ont perdu leur mère…C’était <strong>en</strong> Ariège, à 15 km de mon estive.Je veux r<strong>en</strong>dre hommage à ces deux bergers d’estive (et éleveurs), père etfils (29 et 65 ans) qui ont <strong>en</strong>core trois mois de solitude sur leur montagneà avoir des sueurs froides p<strong>en</strong>dant la nuit, à sursauter à la premièrebranche cassée ou caillou qui tombe. Ils ont vu l’ours à 25 m et bi<strong>en</strong> sûr,ils <strong>en</strong> ont eu peur.Certains voudront parler des patous, chi<strong>en</strong>s de protections, et des parcs d<strong>en</strong>uit. Ils peuv<strong>en</strong>t chercher les statistiques sur l’efficacité de ces chi<strong>en</strong>scontre les ours, ils seront déçus ; quant au reste (parcs et techniques detravail), ils peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir et vivre mon estive à Mér<strong>en</strong>s-les-Vals (Ariège), ilm’arrive de faire 3000 m de dénivelés dans la journée et je ne p<strong>en</strong>se paspouvoir t<strong>en</strong>ir physiquem<strong>en</strong>t plus de dix ans.Comme dans tous les pays, les chi<strong>en</strong>s errants peuv<strong>en</strong>t faire plus de dégâts<strong>en</strong> nombre et <strong>en</strong> fréqu<strong>en</strong>ce, mais eux, ils sont tués net. Un éleveur ou unberger qui n’aime pas ses bêtes, il va à l’usine (ou autre) comme tous ceuxqui sont fils de paysans dans les sociétés modernes depuis tr<strong>en</strong>te ans.Excusez-moi d’être légèrem<strong>en</strong>t aigri mais j’espère que mes deux collèguesne vont pas s’immoler durant l’été. Chacun peut faire son demi-hectare depermaculture pour se donner bonne consci<strong>en</strong>ce ; moi je risque ma vie tousles jours dans les pierriers et <strong>en</strong> voyant l’évolution du nombre des touristes,ce sera bi<strong>en</strong>tôt eux que l’on trouvera au fond des ravins par peur del’ours. Je ne veux pas exterminer l’ours ni le loup, mais l’évolution actuelleest misérable.(…) Pour être intellig<strong>en</strong>t sur ces questions, il faudrait p<strong>en</strong>ser à ceux quiviv<strong>en</strong>t avec ces prédateurs au quotidi<strong>en</strong> : <strong>en</strong> haute Ariège, deux ours mâlesattaqu<strong>en</strong>t tous les jours deux brebis <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne ou une vache ou un étalon.Ils ne cherch<strong>en</strong>t pas les bêtes isolées, mais <strong>en</strong>tre dans le parc de nuitou à la couche, voire dans la bergerie l’hiver (ils ne dorm<strong>en</strong>t pas six moisd’affilés). Proposez un projet intellig<strong>en</strong>t : parc électrique de grande taille,colliers électroniques pour suivi des récidivistes…Bergers et éleveurs sont aussi <strong>en</strong> voie de disparition.Ils s’agrandiss<strong>en</strong>t pour t<strong>en</strong>ir le coup (vu quele voisin a arrêté, c’est plus facile). Les cheptelstotaux diminu<strong>en</strong>t et notre vie ne dép<strong>en</strong>d que deBruxelles, de l’OMC et peut-être de votre avis.Je suis ouvert au dialogue par écrit mais j’ai dessemaines voire des mois de retard dans le courrier.A 2500 m, les facteurs sont rares. M’écrire àl’adresse suivante, cela suit :Eric Berthomieu31 b, rue de l’Ecole Normale47000 Ag<strong>en</strong>.Leconte à la NefComme l’un des précéd<strong>en</strong>ts courriers, je p<strong>en</strong>se que “le loup est dansla bergerie” et j’ajouterais que les moutons sont de vrais agneaux.Je voudrais vous faire part de mon incompréh<strong>en</strong>sion quant à laplace de Philippe Leconte à la présid<strong>en</strong>ce du conseil de surveillancede la Nef, <strong>en</strong> parallèle à une carrière <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dévouée au lobby dunucléaire et pour clore le tout, une place à l’IRSN (avec des déclarationspour le moins tonitruantes).Que de contradictions dans tout cela ! Le CEA pro-nucléaire avec sesdoses, non pas de radioactivité, mais de m<strong>en</strong>songes perpétuels et la Nefqui va financer des projets d’énergies r<strong>en</strong>ouvelables.(…) Le bon s<strong>en</strong>s aurait voulu que Philippe Leconte laisse sa place à uneautre personne, même s’il a été coopté par un ex-membre du conseil desurveillance. Cela fait longtemps que je déf<strong>en</strong>ds des causes nobles et je medis que si aujourd’hui le présid<strong>en</strong>t du conseil de surveillance de la Nef afait toute sa carrière au CEA, demain le PDG d’EDF se prés<strong>en</strong>tera à laprésid<strong>en</strong>ce du réseau Sortir du nucléaire, le ministre de l’industrie lorgnerala présid<strong>en</strong>ce de Gre<strong>en</strong>peace ou des Amis de la Terre, et ainsi de suite.(…) Pourquoi ne pas avoir, à l’image de Bella et Roger Belbéoch, pris despositions claires et bi<strong>en</strong> précises sur le nucléaire ?Jean-François Petit nMeurthe-et-Moselle.Drôles d’annonces“Belle maison dix-huitième siècle sur terrain de 8 ha…500 000 €”. On se croirait dans un journal d’annoncesimmobilières. Franchem<strong>en</strong>t, je me demande quel S!l<strong>en</strong>cieuxessayant de travailler deux heures par jour peuts’acheter une maison à ce prix !Je suis abonnée depuis quatre ans et je vois depuis uncertain temps des annonces de ce type se multiplier.J’ai beau chercher un rapport avec l’écologie et ladécroissance, je n’<strong>en</strong> trouve pas. C’est un peu frustrantet décevant.J’ai aussi été déçue <strong>en</strong> lisant l’annonce “loue maisonprès d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, une demi-heure de la mer”.Une demi-heure, comm<strong>en</strong>t ? A pied, à vélo ? ou <strong>en</strong> voiture <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>antl’autoroute et <strong>en</strong> fonçant à 100 km/h ? Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce se trouveà 50 km de la mer. Cela m’a fait drôle de voir cette annonce après avoir lule magnifique dossier de Dorothée Fessler.Vous dites ne plus vouloir passer des annonces pour les voitures. C’<strong>en</strong> estpourtant une !Je suis moi-même sans permis de conduite ni voiture, avec deux petits<strong>en</strong>fants, par choix, mais j’avoue que l’annonce pour la v<strong>en</strong>te d’une vieillevoiture ne m’a pas tellem<strong>en</strong>t choquée.Je peux plus facilem<strong>en</strong>t imaginer un lecteur avoir besoin d’une voitured’occasion que de s’acheter une propriété à 500 000 €.C’est le seul reproche que j’ai à vous faire. J’aime beaucoup votre journal.Je l’att<strong>en</strong>ds avec impati<strong>en</strong>ce à chaque fois. Je le dévore <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> quelquesjours. Merci pour votre travail.Ania nAveyron.S!l<strong>en</strong>ce : d’accord pour la remarque sur la deuxième annonce. Mais pourla première, ce peut être une information utile pour ceux qui ont des projetsde vie collective.L’espoir fait vivreJ’ai beaucoup aimé la conclusion “l’espoir fait vivre” du dossier de mai“L’écologie au quotidi<strong>en</strong>”. Je suis personnellem<strong>en</strong>t très pessimiste et — j<strong>en</strong>’ose pas toujours le dire, notamm<strong>en</strong>t à mes <strong>en</strong>fants — je ne crois pas qu<strong>en</strong>ous éviterons le mur…Pourtant, je cherche constamm<strong>en</strong>t à réduire mon empreinte écologique etj’essaie de sout<strong>en</strong>ir et faire connaître toutes les initiatives qui vont dansce s<strong>en</strong>s.Pourquoi ? Comme le dis<strong>en</strong>t les auteurs de l’article, pour être <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceavec mes idées, parce qu’inv<strong>en</strong>ter d’autres fonctionnem<strong>en</strong>ts c’est passionnantet créatif, mais aussi pour ma “consci<strong>en</strong>ce”, pour pouvoir me dire :• que j’aurais part<strong>ici</strong>pé un tout petit peu moins que les autres au grandmassacre de la planète,• que j’aurais fait ma part (le colibri de Pierre Rabhi),• que j’aurais fait ce que je pouvais pour éviter le mur pour mes <strong>en</strong>fants,• que j’aurais toujours été le mouton qui rebrousse chemin avant le précipice<strong>en</strong> disant “excusez-moi, excusez-moi”,• que j’aurais choisi la voie de la sagesse et non celle de la folie,• et puis peut-être qu’au mom<strong>en</strong>t de la grande collision, si j’ai réussi àlâcher un maximum du système, je souffrirais peut-être un peu moins(et quelques uns avec moi) pour peut-être survivre…Ghislaine Guiguier nLozère.SILENCE N°32740Septembre 2005


La revue dontvous êtes le hérosSaurez-vous franchir le dossier de S!l<strong>en</strong>cesur le Nord-Pas-de-Calais ? Pas si évid<strong>en</strong>t !Vous comm<strong>en</strong>cez par les jardins de l’Ajoncquand page 6, une note de bas de page vous<strong>en</strong>voie à l’article sur la MNE. Là, vous lisez le nombreimpressionnant de groupes prés<strong>en</strong>ts sur place, quand la note sur l’Adavvous r<strong>en</strong>voie page 18. Là, cul-de-sac, aucune note pour avancer. Vous rev<strong>en</strong>ezà la MNE, vous évitez l’Ajonc qui vous r<strong>en</strong>verrait à la page 4, pouratteindre le Cédepas qui vous r<strong>en</strong>voie directem<strong>en</strong>t à la page 36. Là, l’articlesur Av<strong>en</strong>ir vous r<strong>en</strong>voie sur les Amap page 38. Evitez la note 8 quivous <strong>en</strong>voie directem<strong>en</strong>t dans le numéro Drôme-Ardèche. Après les Amap,vous allez dans les Vergers de Ohain. Vous croyez avoir progressé quand lanote 3 de la page 40 vous oblige à rev<strong>en</strong>ir page 27. Là, la note 2, vousr<strong>en</strong>voie sur Av<strong>en</strong>ir, déjà vu et vous risquez alors de tourner <strong>en</strong> rond. On éviterala note 1 qui vous r<strong>en</strong>voie carrém<strong>en</strong>t au S!l<strong>en</strong>ce n°218 spécial Alsace,la 3 qui vous <strong>en</strong>voie <strong>en</strong>core <strong>en</strong> Drôme-Ardèche ou la 12 qui vous r<strong>en</strong>voie<strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce. Si vous avez évité ces obstacles, vous pouvez alors comm<strong>en</strong>cerle reportage sur Chênelet, <strong>en</strong> page 31. Att<strong>en</strong>tion, la note 2, vous ramèneà la page 12, la note 3 au numéro 321. Impossible de sauter alors l’articlesur Av<strong>en</strong>ir, on boucle <strong>en</strong>core. En trichant et <strong>en</strong> sautant page 44, onpeut lire l’article sur la maison des Sept Vallées, et progresser à la page46 <strong>en</strong> optant pour la note 3. Evitez la note 6 qui vous ramène page 38 oula note 1 qui vous ramène à la MNE, autant dire à la case départ. Page46, de nombreuses notes vous éject<strong>en</strong>t du numéro : avancez l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tpour les éviter. Si vous arrivez page 49, att<strong>en</strong>tion à la note 4 qui vousramène page 13. Si vous arrivez jusqu’aux Editions Sansonnet,c’est gagné ! Avec un peu de chances, vous aurez lu tout le dossier.Quoi que…Francis Vergier nRhône.Droit de vote des migrantsAprès le non majoritaire français et hollandais au traité constitutionneleuropé<strong>en</strong> dans sa forme actuelle, j’espère que celui-ci sera rapidem<strong>en</strong>tretravaillé afin d’améliorer les points critiqués par ses opposants.Entraid<strong>en</strong> Bergers laitiers fromagers transhumantscherch<strong>en</strong>t coup de main. Nourrilogé, petit pécule. Jobard accepté, bulleurs’abst<strong>en</strong>ir. Nathalie et Laur<strong>en</strong>t,tél : 05 65 6105 04.n Donne livres de formation à distanceBac Stae (sci<strong>en</strong>ces et techniques del’agriculture et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t),matières : biologie, physique-chimie,“espaces ruraux et société”, agronomie,zootechnie, “l’homme et le mondecontemporain”, session 2005, à toutepersonne sérieusem<strong>en</strong>t intéressée.Tél : 06 10 10 52 57.n Cherche à emprunter 5000 € pourrepr<strong>en</strong>dre études et finir des travauxdans maison avant de la rev<strong>en</strong>dre.Délai de remboursem<strong>en</strong>t : 12 à 18mois. Merci de votre aide. VanessaVerdu, tél : 04 92 72 54 58.n Toscane. La récolte des olivesapproche… On va avoir besoin d’aide<strong>en</strong>tre le 20 octobre et la finnovembre ! Qui a <strong>en</strong>vie de v<strong>en</strong>ir passerdeux semaines <strong>en</strong> Toscane nous donnerun coup de main, 4 heures par jourcontre hébergem<strong>en</strong>t ? Appelez plutôtle soir. Marco et Patr<strong>ici</strong>a au0039/ 0566/ 91 29 62 ou portable0039/ 338/ 807 24 30. A bi<strong>en</strong>tôt.n Je possède un terrain au nord deTournon (Ardèche), <strong>en</strong> plein milieud’une zone sauvage où domine l’acacia.Je le mets à la disposition dequelqu’un,habitant la région, pour y installerdes ruches. J’habite au village,à 2 km, je pourrai donc aller surveillerde temps <strong>en</strong> temps. Pour de plusamples détails, téléphonez-moi au04 75 07 10 87 Annie.n A 15 km au sud de Nancy (54),association <strong>en</strong> formation pour jardinagebio et permaculture sur terrain avecgrande serre et de tout le matériel,type jardin collectif avec distributionde paniers-garnis auxm embrescherche personnes intéressées ayantune expéri<strong>en</strong>ce ou non, qui souhait<strong>en</strong>t,part<strong>ici</strong>per de façon ponctuelle ourégulière. Pr<strong>en</strong>dre contact avecGabriel, tél : 03 83 30 21 86, après20h de préfér<strong>en</strong>ce ou par courriel à :darehar@yahoo.fr.Vivre <strong>en</strong>sembl<strong>en</strong> Réf. 327.01. Vous avez cinquanteans ou plus, un petit capital, vous désirezune retraite “au vert”, avec unpetit collectif (12 personnes) : autogestion,nourriture bio, bi<strong>en</strong>-être,région Prov<strong>en</strong>ce. Pr<strong>en</strong>ez contact avecnous via la revue qui transmettra.Je souhaite attirer votre att<strong>en</strong>tion sur un point qui n’a pas fait partiedu débat public : le droit de vote des migrants à l’intérieur de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne.De nationalité allemande, résidant <strong>en</strong> France depuis des déc<strong>en</strong>nies, je nepeux y voter qu’aux élections mun<strong>ici</strong>pales et europé<strong>en</strong>nes. Je peux <strong>en</strong>corevoter aux élections nationales <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong> effectuant des démarchesadministratives compliquées. Je ne peux pas part<strong>ici</strong>per à un référ<strong>en</strong>dum.Et je ne peux voter nulle part pour les collectivités territoriales (électionsrégionales et cantonales ou leurs équival<strong>en</strong>ts). Je ne souhaite pas pourautant r<strong>en</strong>oncer définitivem<strong>en</strong>t à ma nationalité d’origine, seul moy<strong>en</strong> d’acquérirle droit de vote complet là où je vis, travaille et paie mes impôts.De nombreux Europé<strong>en</strong>s sont dans ce cas et nos droits civiques sont ainsidiminués. Si nous pouvons circuler librem<strong>en</strong>t, le droit de vote devraitsuivre, dans un souci d’égalité (…).Ingeborg Eilers nIsère.Sclérose <strong>en</strong> plaquesAyant une amie atteinte de sclérose <strong>en</strong> plaques, je souhaiterais queDominique Auger (Sil<strong>en</strong>ce n°324, p.41-42) <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> contact avec moi pourm’<strong>en</strong>voyer le texte qu’elle a écrit là-dessus.Christine Poncet 139, rue de l’Ouest 75014 Paris.J’aimerais recevoir le docum<strong>en</strong>t proposé par Dominique Augersur la sclérose <strong>en</strong> plaques. Merci.Martine Visser 150, rue Pompe-Magnin 01710 Thoiryvisserma@club.fr.Adresse internetSerait-il possible de faire paraître le plus grand nombrepossible d’adresses électroniques ?Michelle Roche nHaute-Loire.Sil<strong>en</strong>ce : on les donne quand elles sont indisp<strong>en</strong>sables, maison préfère les adresses et téléphones plus accessibles à tous. Pourceux qui ont accès à la toile informatique, les sites internet sont facilem<strong>en</strong>ttrouvables avec un moteur de recherche.n Projet d’écohameau sur anci<strong>en</strong>neferme de 40 hectares <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>nemontagne ariégeoise. 5 bâtim<strong>en</strong>ts àrénover, 3 sources, un ruisseau, bois,prés, landes. Accès facile, mais lieutranquille, calme et luxuriant.Pluriactivités agricoles, artisanales,culturelles, accueil et autres possibles.Habitats individuels, éco-construction,certains lieux d’activités et matérielsmis <strong>en</strong> commun. Valeurs press<strong>en</strong>ties :biodiversité humaine, <strong>en</strong>vie vraied’évoluer, joie de vivre, recherche d’autonomie,de simpl<strong>ici</strong>té, partage etconvivialité. Cherchons co-acteurs,prêts à s’investir rapidem<strong>en</strong>t sur unlieu avec un beau pot<strong>en</strong>tiel qui n’att<strong>en</strong>dqu’à revivre pleinem<strong>en</strong>t. Parts deGFA à acheter. Projet agricole pourculture ou maraîchage, petit élevage ettraction animale bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us. ClaudineAillaud, Lux, 09000 Serres-sur-Arget.n Marseille. Cherche colocataires(2 ou 3), de s<strong>en</strong>sibilité libertaire/écolo/féministe pour pr<strong>en</strong>dre un logem<strong>en</strong>tcommun dans Marseille ou al<strong>en</strong>tours.Sommes déjà deux. Possibilitéde monter des projets collectifs <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec ces idées. Mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>-ne-s bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u-e-s.Expéri<strong>en</strong>ce de vie collectiveantérieure souhaitée. Période visée :fin septembre, octobre. ContacterMako, tél : 06 75 90 32 35.CourrierAnnoncesn Voilà un peu plus de deux ans qu<strong>en</strong>ous sommes à la recherche d’un terrainpour y créer un écolieu <strong>en</strong> habitatgroupé ou semi groupé avec ateliers etpart agricole, et, depuis un an, de nouveauxassociés pour réaliser ce projet.Nous sommes deux avec un petitfinancem<strong>en</strong>t. L’une est luthière (violons…)et architecte, formée depuisquinze ans à la géobiologie et au f<strong>en</strong>gshui, versée depuis longtemps dansl’architecture bioclimatique et la bioconstruction<strong>en</strong> particulier terre etterre/paille avec une grande pratiquede chantiers très divers. L’autre estmosaïste, férue de théâtre, <strong>en</strong>treautres, et accessoirem<strong>en</strong>t peintresolier. En bref, toutes deux pasmanches de leurs mains. Un peurec<strong>en</strong>trées depuis un an sur la régiond’Uzès où nous habitons, la flambéedu foncier r<strong>en</strong>d la concrétisation de ceprojet très diff<strong>ici</strong>le et nous faisonsface au peu d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des personnesr<strong>en</strong>contrées <strong>en</strong> vue de le partagerou de le faciliter. Nous avons doncdécidé d’élargir notre recherche à larégion plus large sans pour autants’isoler trop <strong>en</strong> haut d’une montagne.De plus, nous voilà dans l’urg<strong>en</strong>ce, lamaison que nous habitons est mise <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te par notre propriétaire et nosmoy<strong>en</strong>s ne nous permett<strong>en</strong>t pasSILENCE N°327 Septembre 200541


Annoncesd’accéder à un logem<strong>en</strong>t + atelier dansles prix pratiqués dans la région. Nouscherchons une solution : soit une communequi nous facilite la création d’un<strong>en</strong>semble d’habitat (+ dép<strong>en</strong>dances)groupé, soit un terrain pas trop cheravec une part constructible pouraccueillir un projet commun <strong>en</strong> autoéco-construction,soit un écolieu déjàexistant qui puisse nous accueillir avecun projet de petit habitat + atelier <strong>en</strong>auto-éco-construc -tion, soit <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dantde pouvoir réaliser notre projet,une location à un prix abordable dansla région large d’Uzès (Alès, nord duGard), pouvant recevoir nos ateliers.Nous étudierons toute proposition.Contactez Patr<strong>ici</strong>a ou Sylvieau 04 66 22 33 78.n Deux cigales aimant le soleil etl’espace cherch<strong>en</strong>t des rôles de fourmisdans l’agriculture biologique, lam<strong>en</strong>uiserie, la construction, le soin auxanimaux, l’animation, la cuisine… Toustravaux saisonniers rémunérateurs etnous permettant de chercher un lieu devie où nous poser pour construir<strong>en</strong>otre maison <strong>en</strong> bois avec potager bioet chevaux. Secteurs privilégiés :Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce, Montagne Noire (<strong>en</strong>treBéziers et Albi-, le Tarn… Cherchonsrégion où l’agriculture bio est possibleavec tissu culturel riche et vivant àproximité. Projets de femmes bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us,étudi<strong>en</strong>t toutes propositions etappréci<strong>en</strong>t toutes informations. Mercid’avance. Nous avons du courage, del’énergie et des idées à partager et àmettre <strong>en</strong> vie. Nous contacter : Laure,tél : 06 63 34 57 16, ellelle@imode.frou Laur<strong>en</strong>ce, tél : 06 16 34 75 24,laur<strong>en</strong>cepujol@aol.fr.n Famille, deux adultes, deux <strong>en</strong>fants,cherche autre famille ou personne possédantune ferme bio, culture, jardin,animaux… voulant bi<strong>en</strong> partager unepartie de la ferme <strong>en</strong> vue d’un projetpédagogique. Je peux apporter par lasuite une contribution financière etaider aux travaux (jardinage, soins desanimaux…). Toutes régions du midiou c<strong>en</strong>tre-ouest. Ecrire à : MichelBéziers, La Charbonnière-de-Bas,50210 Montpinchon,tél : 02 33 47 73 34.n La tribu Vivace a comm<strong>en</strong>cé le20 juillet une odyssée pédestre avec desremorques tirées par les marcheurs.Elle se propose d’aider à la créationd’éco-lieux communautaires <strong>en</strong> apportantson souti<strong>en</strong>. Alim<strong>en</strong>tation parplantes sauvages, jardins potagers,graines germées, pain à la poêle cuitsur le feu, <strong>en</strong> achetant le minimum(céréales bio, huiles, sel), peu de besoins<strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t. Elle a construit des yourteset est autonome pour le logem<strong>en</strong>t.Yourtes et tepees sont <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te pourfinancer le groupe. Musique et chantévolutionnaire, artisanat complèt<strong>en</strong>t lesressources. Education par<strong>en</strong>tale aveccours par correspondance. Nous cherchonsdes terrains pour construire desespaces de partage et des personnespour peupler cette nouvelle société.Tél : 06 19 42 18 69 Alain.R<strong>en</strong>contresn Homme, 46 ans, bio, écolo, littéraire,affectueux, physique agréable, r<strong>en</strong>contreraitjeune femme 30-44 ansmême esprit pour projet amoureuxet famille. Tél : 06 74 47 25 28.n Réf. 327.02. Nouveau sur la régionlyonnaise, la quarantaine naissante,ouvert, chréti<strong>en</strong>, sympa, jeune d’esprit(et de corps ?), s’intéresse auxmédias, à la musique, à la lecture,au ciné, au théâtre, à l’écologie, àCouplan, au recyclage, aux sci<strong>en</strong>cesnaturelles, au bio, à l’herboristerie,souhaite démarrer un petit feu amicalavec JF 24-40 ans, intérêts à peu prèssimilaires. Et lorsque le feu sera allumé,on décidera à deux si on l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>tou l’éteint. Pour relation durablebasée sur la communication, le partageet la compréh<strong>en</strong>sion. Ecrireà la revue qui transmettra.n Réf. 327.03. Gr<strong>en</strong>obloise, sénioreet grand-mère, écologiste, ouverte aumonde et aux autres, désireuse de viesimple et riche, aimant les arts, la cultureet la nature, rêve de r<strong>en</strong>contreheureuse, d’échanges, de chaleur, etde joies partagées. Ecrire à la revuequi transmettra.n Réf. 327.04. J’habite <strong>en</strong> Char<strong>en</strong>te-Maritime. J’aime la nature, les arts,mais plus ma solitude. Je souhaiter<strong>en</strong>contrer des personnes comme moi,pour partager “nos solitudes” dansun esprit Sil<strong>en</strong>ce, autour d’un verrede thé. Ecrivez-moi vite, le journaltransmettra.n Daron, 53 ans, 1,82m, silver shadowet tout <strong>en</strong> Sil<strong>en</strong>ce, mise à part lafumée, redev<strong>en</strong>u petit garçon, je quitteParis. Je cherche une grande rouquinesolide, avec des kms au compteur etdes grandes gamines plein les pieds.Je laisserai tout croquer à celle quim’appr<strong>en</strong>dra à avoir mal ri<strong>en</strong> qu’<strong>en</strong>regardant un téléphone ! Jeunes etjolies avec petits seins pointus s’abst<strong>en</strong>ir.Daniel, tél : 06 09 08 16 39,in <strong>en</strong>glish, dutch, german or fr<strong>en</strong>ch.n Fais de moi ton rêve, je suis celuique tu cherches depuis tant d’années,afin que nos chemins se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t,pour qu’ils ne fass<strong>en</strong>t plus qu’un etqu’un seul, solidem<strong>en</strong>t ancré dansl’amour, la confiance, le respect, lafidélité, le dialogue <strong>en</strong> commun et laconsci<strong>en</strong>ce du réel et de l’auth<strong>en</strong>tique.J’ai 42 ans, JH, célibataire, jeunessedans l’âme, joie dans l’esprit, amourdans le cœur, taille : 1,60m, cheveuxchâtain, yeux bleu-vert. Autre chose<strong>en</strong>core ? Plein, plein, mais à voir surplace ! Tél : 04 67 82 48 52.n Homme, 46 ans, affectueux, simple,bio, écolo, sans <strong>en</strong>fant, châtain, yeuxbleus, 1,70 m, 70 kg, littéraire, sportif,r<strong>en</strong>contrerait JF 30-45 ans pour projetet famille dans esprit bio et écolo.Tél : 06 74 47 25 28.n Réf. 327.05. Rhône, 62 ans, bi<strong>en</strong>veillante,gaie, s<strong>en</strong>sible, sereine, facultéd’adaptation, relations claires.Chréti<strong>en</strong>ne. S<strong>en</strong>sibilité politique degauche. Pratique Qi kong, reiki, CNV.Aime vie saine, nature, phyto, marche,danse, contes, voyages. Espère H.67 ans maxi, ouvert, gai, bon, pondéré,non-fumeur, pour relation harmonieusedurable. Ecrire à la revue quitransmettra.Recherch<strong>en</strong> Afin de pouvoir emm<strong>en</strong>er mes<strong>en</strong>fants à l’école sans voiture, il mefaudrait un véhicule type rick-shaw àpédales. J’aurais aimé savoir où etcomm<strong>en</strong>t m’<strong>en</strong> procurer (fabriquer ?)un. Quelqu’un aurait-il une expéri<strong>en</strong>ceSILENCE N°327 Septembre 200542à ce sujet à me faire partager ? ClaireShalayel, Aach<strong>en</strong>er strasse 35, 66115Saarbrück<strong>en</strong>, Allemagne.n Je cherche à faire moi-même unplancher solaire chauffant. Je cherchepour cela de la docum<strong>en</strong>tation : pressionmini, débit, type de tuyauterie,températures… Par la même occasion,si des expéri<strong>en</strong>ces d’isolationavec de la laine de mouton, prov<strong>en</strong>antdirectem<strong>en</strong>t du dos de ces braves bêtessont disponibles, je suis pr<strong>en</strong>eur.Merci d’avance pour vos réponsespositives et objectives. Dami<strong>en</strong>Rocher, Le Bourg, 58170 Chiddes,tél : 06 61 23 11 32.n Nous cherchons un petit magazinesympa, esprit S!l<strong>en</strong>ce pour notre fillede 3 ans. Merci pour les infos. Ania etWilly, tél : 05 65 45 22 99.n Perchée sur un nid d’aigle, la petiteécole du hameau du Fraysse est m<strong>en</strong>acéede fermeture. Cette école publiqueaccueille des <strong>en</strong>fants de plusieurs communesqui, toutes, ont déjà une école“classique”. Nous avons donc la chancede pouvoir choisir quel type d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tnous souhaitons pour nos<strong>en</strong>fants. La classe unique offre desressources pédagogiques dont chacunpeut bénéf<strong>ici</strong>er <strong>en</strong> fonction de sesbesoins individuels. Autre point fort,l’aspect convivial des écoles dehameau et les qualités propres de l’<strong>en</strong>seignantedont les compét<strong>en</strong>ces et lamotivation sont exceptionnelles (nousavons fêté vingt ans d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t auFraysse et c’était très émouvant !).Aujourd’hui la commune de Desaignesréclame la part<strong>ici</strong>pation financière desautres communes, qui ne souhait<strong>en</strong>tpas contribuer, ayant déjà, elles aussi,leur propre école à financer. Les<strong>en</strong>fants de Desaignes n’étant pas asseznombreux pour maint<strong>en</strong>ir la classe,notre petite école de hameau risque dedisparaître. 22 <strong>en</strong>fants, 15 familles,cherch<strong>en</strong>t des solutions pour fairevivre <strong>en</strong>core cet <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t solidaireauquel ils sont très attachés, pourse dire qu’<strong>en</strong> France, on a <strong>en</strong>core lechoix… Si vous avez des pistes à nousproposer (écoles expérim<strong>en</strong>tales, alternatives…),des expéri<strong>en</strong>ces à nouscommuniquer, pour toute information,nous sommes pr<strong>en</strong>eurs. YannickNehring, Tr<strong>en</strong>eyre, 07570 Desaignes.n Cherche ou propose covoiturageToulouse-Saint-Brieuc plusieurs foispar an, de préfér<strong>en</strong>ce vacances scolaires.Laisser messageau 05 63 41 67 09.n Collège Sophia, <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne,cherche professeurs passionnantset passionnés pour 6 h à 9 h hebdo<strong>en</strong> français, 6 h à 9 h hebdo <strong>en</strong> histoire-géo.Collège Sophia, 5, rue Pierre-Brosselette, 94480 Ablon,tél : 01 45 97 96 96.n Urg<strong>en</strong>t, cherche moiss-bat microparcellaireou petit modèle complèteet <strong>en</strong> état de marche. Cherche moulinde boulanger à axe vertical. V<strong>en</strong>dsdeux moulins DDD n°6 et n°4. Je peuxme déplacer n’importe où <strong>en</strong> Franceou <strong>en</strong> Belgique. Téléphonerau 00 32 80 39 87 29.n Achète outils de maraîchers “pressemottes”, minimum dix mottes,tél : 04 67 82 48 52 (Gard).n Bonjour, je suis <strong>en</strong> quête d’informationsrelatives d’une part aux projetsd’habitat partagé (statut, possibilitéd’aides, modalités de création, coopérationavec d’autres structures déjàexistantes…) et d’autre part, j’aimeraiségalem<strong>en</strong>t connaître les coordonnéesd’associations (ou de réseaux desavoirs) concernant les médecines traditionnelleset plus particulièrem<strong>en</strong>t decelles qui sont préoccupées de la diffusionde connaissances et d’une éducationà la santé incluant les savoirsancestraux. Catherine Pierre-Elattar,20, rue Marceau, 94200 Ivry-sur-Seine, pierrecml@yahoo.fr.Emploisn Je suis au chômage, <strong>en</strong> RMI. Ça neme plaît pas du tout ! Je cherche toujours,malgré la difficulté d’y parv<strong>en</strong>ir,un poste d’animateur sur une fermeécologique, pédagogique, avec diversespaces naturels intégrés… Je possèdedivers matériels, une c<strong>en</strong>taine deguides, un projet avec 17 thèmesd’éducation à la nature, quinz<strong>en</strong>ichoirs pour invertébrés et vertébréspour mettre <strong>en</strong> place un circuit d<strong>en</strong>ichoirs artif<strong>ici</strong>els et naturels au côtédu circuit des plantes comestibles etméd<strong>ici</strong>nales, etc. Si je n’arrive pas àcette première étape, j’aimerais vivre àpartir d’une structure coopérative deproduction biologique, <strong>en</strong> associationavec des part<strong>en</strong>aires. Pour le logem<strong>en</strong>t,j’att<strong>en</strong>ds votre aide ! Enfin, j’aspireà quitter le départem<strong>en</strong>t de laMay<strong>en</strong>ne où ma famille de paysansn’est pas sur la même longueurd’onde : elle se coltine au pied du capitalismesans discerner l’év<strong>en</strong>tail d’alternativespour des vies humaines etécologiques. Christian Pinçon, 21, rued’Avesnières, 53000 Laval, tél : 06 1044 42 41, ch.ecosysteme@laposte.net.n Hildegarde est allemande, ellea 44 ans, elle a un diplôme d’ingénieuragronome. Elle cherche à partir dejanvier 2006 un travail de préfér<strong>en</strong>cedans un hôtel, une p<strong>en</strong>sion de familleou une communauté. Ouverte et sympathique,elle peut faire du travailménager, agricole, cuisine, jardinage,maçonnerie. Elle souhaite améliorerses connaissances de la langue française.Elle cherche une place pourtrois à six mois contre le gîte et lanourriture. Pour la joindre m’écrire :Anne Rathgels Locher,Filderbahnstr. 57 b, D 70567Stuttgart, alorh@aol.com.n JH 22 ans, jeune diplômé de DUTthermique et énergie, BEP et BACélectrotechnique, cherche partout <strong>en</strong>France un emploi d’études, projets etmise <strong>en</strong> place dans une <strong>en</strong>treprised’installations d’énergies r<strong>en</strong>ouvelableschez le particulier ou pour le raccordem<strong>en</strong>tau réseau électrique. NotionsPAC, MAF, éoli<strong>en</strong>nes, cogénérateurs,photovoltaïque. Demander Antoineau 03 83 62 37 85 (dépt 54).n Ayant fini mes études de “responsablede projets, maîtrise de l’énergieet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”, je cherche unemploi <strong>en</strong> milieu associatif dans ledomaine du développem<strong>en</strong>t durable(gestion de l’énergie, des déchets, projetséoli<strong>en</strong>s, solaires, bioclimatiques,s<strong>en</strong>sibilisation de la population…).Je suis motivée à faire avancer la“consci<strong>en</strong>ce écologique”, mobilitéinternationale. Pour me contacter :email supprimé. Merci.Logem<strong>en</strong>tn Je souhaite confier pour un loyermodique, moy<strong>en</strong>nant gardi<strong>en</strong>nage et<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> (jardin et chat), une maisonanci<strong>en</strong>ne rénovée de 100 m 2 , située <strong>en</strong>périphérie d’un village d’une soixanted’habitants, ori<strong>en</strong>tation sud, ouvertesur le paysage, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t bocager,à 3 h de Paris, 45 mn de Dijon par


autoroute, 8 km commerces et services,3 grandes pièces d’habitationsur deux niveaux, meublées (avecmétier à tisser !), dép<strong>en</strong>dances,chauffage au bois (2 poêles, un foyerouvert), jardin d’<strong>en</strong>viron 1300 m 2 <strong>en</strong>partie sauvage, jeune verger, potagerbio avec petits fruits 70 m 2 .Ev<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t échange avec petitemaison <strong>en</strong> Nivernais ou Bourbonnais,tél : 03 80 90 72 50ou 06 72 14 60 94.n Au pied du Vercors (Drôme, 400 md’altitude), dans un verger de 1200 m 2classé <strong>en</strong> agriculture biologique, v<strong>en</strong>dsmaison <strong>en</strong> pierre, anci<strong>en</strong> corps demagnanerie année 1900. Sur troisniveaux, 120 m 2 habitables,4 chambres, deux salles de bain,2 WC, cuisine équipée, véranda avecvue sur le Vercors, deux dép<strong>en</strong>dancesdont une de 100 m 2 (atelier, garage).Source potable avec bassin. A 2 mn duvillage. Tous commerces et écoles. 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Cherche logem<strong>en</strong>t(chambre ou studio), 20 m 2 maxi,loyer maxi 300€, du 1 er septembre2005 au 31 août 2006 afin desuivre une formation d’ingénieur <strong>en</strong><strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à l’IUP D<strong>en</strong>tes, placeVictor-Hugo. Je m’y r<strong>en</strong>draià vélo (ou <strong>en</strong> bus). pierre-pascal.housez@laposte.net.n Morvan. Cherche colocataires pourmaison 200 m 2 <strong>en</strong> Bourgogne, proximitéparc du Morvan. Loyer trèsmodéré (100€). Tél : 06 22 07 63 15.n Rhône. Boulangère salariée à laboulangerie bio Girasole à Civrieuxd’Azergues,cherche logem<strong>en</strong>t à louer,studio ou T1, même chez l’habitant,mais avec son autonomie, espritS!l<strong>en</strong>ce. A partir du 1 er octobre 2005.Merci de me contacter : EléonoreGalpin, tél : 06 60 33 47 32ou 04 78 76 71 82.n Lyon. Cherche collocationà partir de septembre sur Lyon ouVilleurbanne. Loyer maxi, 300 €. Suisnon fumeur, ouvert, ai 42 ans.Souhaite r<strong>en</strong>contrer g<strong>en</strong>s espritSil<strong>en</strong>ce. Suis bilingue français/anglais.Eric Cooper, chez M. Colm<strong>en</strong>ares,42, cours Emile-Zola, 69100Villeurbanne, tél : 06 14 64 64 00,ericcooper2000@yahoo.com.n Isabelle cherche à louer appartem<strong>en</strong>tà Lyon, 35 m 2 mini, 500€ maxicc, Croix-Rousse, presqu’île, Vieux-Lyon, 6 e , calme, clair, au plus vite. Tél :06 70 71 61 07, iclem<strong>en</strong>tin@free.fr.n cherche maison <strong>en</strong> ruine + terraincomplètem<strong>en</strong>t isolé région Morbihan/Finistère sud, sans voisinage, 50 km deLori<strong>en</strong>t maxi, ou terrain constructiblepour projet habitat sain et autonomedonc sans eau, ni électr<strong>ici</strong>té, ni tout àl’égout. Marc Gironce, tél :02 97 76 22 80 ou 06 07 63 60 79,marc _gironce@yahoo.fr.n Drôme. V<strong>en</strong>ds une partie d’un vieuxvillage totalem<strong>en</strong>t abandonnée et <strong>en</strong>ruines. Site perché et accessible uniquem<strong>en</strong>tà pied. Vue exceptionnelle surles Alpes. Plein soleil. Source. Idéalcréation éco-village. Tél : 04 75 2886 81, laisser message ou écrire àPatrick Auffret, La Forêt d’Eyrolle,26570 Barret-de-Lioure.n Gironde. Sur une propriété viticole,<strong>en</strong> agriculture bio depuis tr<strong>en</strong>te ans,<strong>en</strong>gagé dans des démarches alternatives,v<strong>en</strong>ds maison <strong>en</strong> pierre de 1860.180 m 2 habitables, sur trois niveaux,4 chambres, un salle de bain, une cuisineavec cheminée, escalier c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong>colimaçon, chauffage c<strong>en</strong>tral au bois,possibilité d’aménager 3 à 4 piècessupplém<strong>en</strong>taires. 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Nousdéménageons à Villefranche-sur-Saôneet nous cherchons une maisonnetteavec jardinet à petit prix év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> échanges de services (<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>,jardinage, peintures…) qui serviraitaussi de local pour notre association.B<strong>en</strong>j et Aline Jayr, 142, rueConstantine, 69400 Villefranchesur-Saône,tél : 04 74 07 11 89,<strong>en</strong>jiefr@wanadoo.fr.n Cherche région Cév<strong>en</strong>nes, déptGard, Aveyron, Lozère, Ardèche, régiondu Vigan, un terrain d’un hectare ouplus, situé proche nature, forêt, montagne,avec ou sans construction,ruines, hangar, constructible, cultivable<strong>en</strong> partie, arboré, eau par source oupuits à proximité, bonne exposition,non <strong>en</strong>caissé, accessible ou à aménager,prix raisonnable — jusqu’à75 000 € — Etudie toute proposition.Tél : 06 65 35 39 81.n Gr<strong>en</strong>oble. Je cherche un logem<strong>en</strong>tpour l’année scolaire 2005-2006,dès septembre. Je suis inscrite <strong>en</strong> DUTmétiers du livre. Loyer doux.Tél : 03 81 61 08 32.n Morbihan. Etant désormais seuleet sans grands moy<strong>en</strong>s financiers, jecherche un bricoleur <strong>en</strong> échange d’unlogem<strong>en</strong>t pour une ou deux personnesà partir de septembre. Le logem<strong>en</strong>test dans une maison vieille de troissiècles et demi, avec une <strong>en</strong>trée indép<strong>en</strong>dante.Située <strong>en</strong> front de mer,avec beaucoup de pêche à pieds,à 25 km de Vannes. 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Producteur <strong>en</strong> biodepuis 15 ans (Nature et Progrès),nous avons créé le Patipain, un snackpaysan. C’est une <strong>en</strong>treprise familialeoù nous produisons de la graine àvotre bouche ! Michel cultive le jardin,avec ses légumes et fruits, Marijke faitde la cuisine végétari<strong>en</strong>ne de rêve etGaël fabrique le patipain dans un fourà bois. N’hésitez pas à nous contacter :05 53 58 64 31, www.patipain.com,patipain@hotmail.frn Vous aimeriez <strong>en</strong> savoir plus sur lavie subjective des poissons et sur ceque leur font subir pêches, élevages etaquariophilie ? Il nous reste de nombreusesbrochures (40 p. couleur)disponible à prix libre (vous donnezce que vous voulez), même <strong>en</strong> plusieursexemplaires. Editions TahinParty, 20, rue Cav<strong>en</strong>ne, 69007 Lyon.n RECREES, Réseau d’<strong>en</strong>fants créatifset écologiquem<strong>en</strong>t solidaires, estune association formée d’un collectifcoopératif. Cette structure a pour butde promouvoir les techniques pédagogiquesscolaires et du développem<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>fant. C’est une école alternativeet solidaire avec des ateliers extra-scolairesouverts à tous, qui met l’acc<strong>en</strong>tsur le chemin du développem<strong>en</strong>t.L’école RECREES est une école de vieoù l’<strong>en</strong>fant devi<strong>en</strong>t acteur de son écoleet de son développem<strong>en</strong>t, à son rythme.Il y découvrira la philosophie des<strong>en</strong>fants, le respect de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel, la vie artistique et culturellede la région. Il y expérim<strong>en</strong>tera lacommunication non-viol<strong>en</strong>te, la reconnaissancede ses émotions, la consci<strong>en</strong>cede son corps, la co-gestion de l’espace,l’autonomie, la motivation dedécouvrir et l’appr<strong>en</strong>tissage par soimême.L’acc<strong>en</strong>t est mis sur l’interaction<strong>en</strong>tre droits-devoirs-limites autourd’un conseil d’<strong>en</strong>fants. Les pédagogiesutilisées sont inspirées, <strong>en</strong>tre autres,des courants Montessori et Freinet.Elles s’inscriv<strong>en</strong>t dans le respect desétapes du développem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>fanttout <strong>en</strong> respectant les programmesscolaires.Cette école à dim<strong>en</strong>sion humaine compr<strong>en</strong>dune classe maternelle et uneclasse primaire de dix <strong>en</strong>fants chacune.Les ateliers extra-scolaires ouvertsà tous repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les outils utilisés ausein de l’école, <strong>en</strong> groupe le mercredimatin, et individuellem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong>famille le samedi matin.Dans un esprit coopératif, nous souhaitonspromouvoir le principe de coresponsabilitéde l’école pour lesfamilles <strong>en</strong> optant pour le tandem“écolage/échange de services”.Nous sommes situés à 30 minutesd’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce et de Manosque,dans le parc du Lubéron sur le villagede Mirabeau, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel de deux hectares.Pour la r<strong>en</strong>trée 2005-2006, toutes lesbonnes volontés sont les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues.Des chantiers solidaires sont organiséspour agrandir et améliorer le site. Ceprojet s’est développé et se construit àpartir de la richesse que nous procurechaque nouvelle r<strong>en</strong>contre, alors mercià tous et continuons pour construir<strong>en</strong>otre demain. RECREES, Les Chênes,quartier le Pereiron, 84120Mirabeau, tél : 04 90 77 07 20.n Jardinier bio v<strong>en</strong>d bulbes de safranpour jardin d’épices,tél : 02 54 88 55 98.n Sil<strong>en</strong>cieuces, sil<strong>en</strong>cieux… si vousne vous mettez pas à hurler, laissezau moins votre empreinte sur papier !Lic<strong>en</strong>ciée <strong>en</strong> lettres modernes et <strong>en</strong>histoire, écrivain public diplômée, moimêmemilitante, végétari<strong>en</strong>ne, je suisà votre disposition et à 100 % à votreécoute pour vous aider à coucher surpapier vos récits de vie, états d’âme etcoups de gueule (tous travaux d’écrituresur demande), dans le respect devotre personne et du code de déontologiede ma profession. Contactez-moi(première discussion gratuite) :Alice Rallier, écrivain public,tél : 04 94 08 25 93 (Toulonet sa région), alicerallier@yahoo.fr(à distance).n Offre insert <strong>en</strong> fonte neuf pour gazde ville contre appareil photo numériqueperformant ou autres propositions.Offre VTT adulte contre toutespropositions. Bretagne,tél : 02 99 95 44 16.n Retraité actif et t<strong>en</strong>dre, pratiquantla simpl<strong>ici</strong>té volontaire <strong>en</strong> forêt deBrocéliande, je propose un livre “vivreheureux tout simplem<strong>en</strong>t” (64 pages,3 € dont 1,20 € pour parrainer des<strong>en</strong>fants dans divers pays). Je chercheune ou deux ânesses, petite taille, etune batteuse à graines à main.J’accueille suggestions et bénévolespour achever un lieu d’information surtoutes les alternatives qui ouvrira <strong>en</strong>juin 2006. J’aimerais r<strong>en</strong>contrer amie<strong>en</strong>gagée dans l’écologie, le social, lajustice, la paix, pour aimer et agir<strong>en</strong>semble. Alexis,tél : 02 99 07 87 83.n Yvette Naal propose à “LaBergerie” trois chambres d’hôtes ettable d’hôtes (le soir seulem<strong>en</strong>t) dansun cadre verdoyant, ombragé, avecpossibilité de prom<strong>en</strong>ades et excursions.Repas sur demande bio et végétari<strong>en</strong>s,<strong>en</strong> partie du potager. Yvetteest membre de l’Arche de Lanza delVasto, militante non-viol<strong>en</strong>teet écologiste convaincue. Yvette Naal,La Bergerie, Millac, 24150 Mauzacet Grand-Castang, tél : 05 53 22 5241 (10 km à l’est de Lalinde, 30 kmde Bergerac).Festival d’écologieNature<strong>en</strong> fête24 ET 25 SEPTEMBREle 23 soirée d’ouvertureSaint Herblain(Loire Atlantique)contact : Humus 4402 40 50 02 1402 40 06 16 62SILENCE N°327 Septembre 200543


L E LIVRE D U M O I Smais, <strong>en</strong> plus, la société se chargeelle-même de créer ses proprescontre-productivités qui nous fontperdre le temps que l’on pourraitp<strong>en</strong>ser gagné par ailleurs (quel’on p<strong>en</strong>se aux embouteillages).On a bi<strong>en</strong> du mal à définir cequ’est le temps puisque commele dit ce poème anonyme : “letemps est trop long pour ceux quiatt<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, trop rapide pour ceuxqui ont peur, trop long pour ceuxqui pleur<strong>en</strong>t, trop bref pour ceuxqui se réjouiss<strong>en</strong>t, mais pour ceuxDéchetsménagersLe jardindes imposturesDany DietmannEd. L’Harmattan2005 - 160 p. - 14,50 €€auteur, professeur de sci<strong>en</strong>ces de la vieL’ et de la terre, maire de la communede Manspach, <strong>en</strong> Alsace, essaie de mettre<strong>en</strong> place dans sa commune une méthodepour la réduction des déchets à la source.En spécialiste de la biologie, il contestepour cela la notion de déchet : ce qui ne sert pas à l’un peut être utilisépar l’autre, pour peu que l’on reste dans des déchets de compositionrelativem<strong>en</strong>t simple. Il se plonge alors dans l’univers du déchet et ydécouvre les arcanes économiques qui se cach<strong>en</strong>t derrière nos poubelles.Le système de croissance économique pousse à toujours plus desophistication dans les emballages et sans que la consommation n’augm<strong>en</strong>tevraim<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre 1992 et 2002, la quantité d’ordures ménagèresest passée, <strong>en</strong> France, de 20 à 30 millions de tonnes, soit une progressionde 50%. Or cette croissance <strong>en</strong>traîne à son tour des appétits pourle secteur industriel qui gère ces déchets. Les incinérateurs pouss<strong>en</strong>tavec des capacités qui ant<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t une future augm<strong>en</strong>tation de la productionde déchets. Comme les syndicats intercommunaux s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t àleur fournir des volumes, plus question alors d’<strong>en</strong>gager une politique deréduction des déchets. Et les incinérateurs ne sont pas une solution : ilsne détruis<strong>en</strong>t pas les déchets, ils les modifi<strong>en</strong>t et dégag<strong>en</strong>t des moléculesextrêmem<strong>en</strong>t toxiques : dioxines, métaux lourds, etc. Plutôt quechercher des solutions pour “éliminer” les déchets, mieux vaut, nous ditl’auteur, chercher à compr<strong>en</strong>dre ce qu’ils sont et voir comm<strong>en</strong>t les éviter,les trier et les réutiliser. Il met alors, <strong>en</strong> 1990, une telle politiquedans sa commune. Alors que la moy<strong>en</strong>ne nationale est de 371 kg parhabitant, à Manspach, cela tombe à 103 kg par habitant soit uneréduction de 68%. Le plan de la commune comporte une collectesélective au porte à porte (papier, cartons, métaux, plastiques, <strong>en</strong>combrants); des apports volontaires pour les huiles de vidange et pour leverre ; une collecte des textiles par Terre des Hommes, la collecte despiles et batteries dans les écoles et les mairies. Enfin, le compostageindividuel des matières organiques, expliqué au porte à porte, fait,à lui seul, baisser les ordures de 80 kg par habitant. Les impôts pourles ordures sont calculés <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec une pesée des poubelles toutv<strong>en</strong>ant : plus on trie, moins on paie. Un sondage réc<strong>en</strong>t réalisé parle conseil général de V<strong>en</strong>dée, <strong>en</strong> janvier 2005, annonce que 95% dessondés sont opposés à l’incinération et que 85% trouv<strong>en</strong>t normal depayer <strong>en</strong> proportion de la quantité de déchets produite dans chaquefoyer. Alors pourquoi n’allons-nous pas systématiquem<strong>en</strong>t dansce s<strong>en</strong>s ? Parce que nous sommes dans un système financier qui pèsedans le s<strong>en</strong>s des grosses machines qui non seulem<strong>en</strong>t dégag<strong>en</strong>t desdioxines mais aussi des bénéfices… du moins pour certaines multinationales.Un livre facile à lire pour bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre la lutte actuellecontre les incinérateurs. MB.qui aim<strong>en</strong>t, le temps n’existeplus”. En fait, le temps ne variepas, ce sont nos activités quivari<strong>en</strong>t. Or dans une société deconsommation, nous sommessans cesse soll<strong>ici</strong>tés pour faireplus, consommer plus… Nous nemanquons pas de temps, maisde volonté pour y inscrire ce quinous est vraim<strong>en</strong>t important.L’auteur <strong>en</strong> arrive aux mêmessolutions que les décroissants :travailler moins, simplifier sa vie,organiser son travail, se méfierdes voleurs de temps, <strong>en</strong>diguer lasurinformation et y ajouter unedim<strong>en</strong>sion spirituelle : faire toutavec amour, vivre l’instant prés<strong>en</strong>t,appr<strong>en</strong>dre à ne ri<strong>en</strong> faire, etfinalem<strong>en</strong>t s’aimer soi-même.Plein d’anecdotes, ce petit livreest un véritable bi<strong>en</strong>fait. MB.Ledéveloppem<strong>en</strong>ta-t-il un av<strong>en</strong>ir ?ATTACEd. Mille-et-Une-Nuits2004 - 242 p. - 10 €Les économistes d’Attac, Jean-Marie Harribey <strong>en</strong> tête, se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tquelque peu dépassés dans leursrev<strong>en</strong>dications sociales-démocratespar les anti-développem<strong>en</strong>tistesqui se multipli<strong>en</strong>t dans lesmouvances écologistes, anarchisteset autres. D’où ce livre quise veut la ligne off<strong>ici</strong>elle du mouvem<strong>en</strong>t.Les auteurs refus<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core d’admettre que parler depays “sous-développés” est uneastuce du capitalisme occid<strong>en</strong>talpour aller y pomper ce qui estpompable. Le chapitre “ouvrirle débat” cite les positions nouvellesam<strong>en</strong>ées par des IvanIllich, François Partant ou SergeLatouche… mais se gausse deces approches. Ainsi, JacquesGrinevald serait un affreux pouravoir oser dire que “le pleinemploi est une utopie”. C’est vraiqu’affirmer le “droit au travail”salarié et donc à l’exploitationpour tous, c’est nettem<strong>en</strong>t pluscrédible. Cerise sur le gâteau :la conclusion de l’ouvrage s’embrouillepour finalem<strong>en</strong>t admettreque la planète a des limites et quele développem<strong>en</strong>t devra finalem<strong>en</strong>tlaisser place… à une certainedécroissance ! Encore uneffort, camarades économistes etbi<strong>en</strong>tôt un livre sur la sobriétéau Nord pour assurer la surviedu Sud. MB.LivresR O M A N SLa fermed’<strong>en</strong> hautMichel RagonEd. Albin Michel2005 - 186 p. - 14,90 € €A la fin du dix-neuvième siècle,le fils d’un paysan revi<strong>en</strong>t à lamaison après avoir fait carrièredans l’armée coloniale. Il r<strong>en</strong>tremarié… avec une Africaine, cequi ne se fait pas. Se plaçantdans la peau du vieil homme de80 ans qui vit à la ferme, MichelRagon qui doit approcher cet âge,nous conte là une belle histoired’appr<strong>en</strong>tissage de la différ<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong>tre ceux qui accept<strong>en</strong>t et ceuxqui refus<strong>en</strong>t. Une trop courtefable, dans une langue savoureuse,pour nous rappeler que lesquestions de racisme ne dat<strong>en</strong>tpas d’aujourd’hui. FV.DommagescollatérauxPierre ConesaEd. J’ai lu2005 - 346 p.Les “dommages collatéraux” sontapparus lors du conflit au Kosovopour éviter le trop désobligeant“bavure” des armées US. Mais cequi peut paraître des erreurs decibles n’<strong>en</strong> sont pas toujourset l’auteur, haut fonctionnaireSILENCE N°327 Septembre 200545


Livreset collaborateur au Monde diplomatique,a créé <strong>ici</strong> une histoirevraisemblable du conflit <strong>en</strong> suivantSimon, trafiquant d’armes.Certains se souvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t peut-êtrede l’énorme erreur qui a consistéà bombarder l’ambassade deChine à Belgrade à l’époque. LesEtats-Unis s’excusant <strong>en</strong> disants’être appuyés sur de vieillescartes… à l’heure des satellitescapables de repérer une allumetteau sol. L’explication peut êtrecelle de ce livre où Pierre Conesanous <strong>en</strong>traîne dans les méandresde la politique américaine, sacommunication, ses servicessecrets et ses accointances avecles mafias du monde. Tellem<strong>en</strong>tcrédible que c’<strong>en</strong> est presquedéroutant : le monde est-ilvraim<strong>en</strong>t si pourri ? FV.B . D .Les <strong>en</strong>fantsd’EveBernard Werberet Eric PuechEd. Albin Michel2005 - 48 p. - 12,50 € €Pour une fois, le scénariste estplus célèbre que le dessinateur.Après sa célèbre série de romanssur les fourmis et d’autres sur laspiritualité, Bernard Werber nousemmène à la découverte d’unfutur (dans deux siècles) où nesubsist<strong>en</strong>t que des femmes. Uneguerre atomique a détruit l’humanitéalors qu’une biologiste vi<strong>en</strong>tde mettre au point une méthodede reproduction par œuf, quirésiste aux radiations, mais nedonne que des filles. L’héroïne dulivre va découvrir avec nous qu’ily a des fossiles, témoins du passéet que des complots se tram<strong>en</strong>tautour d’un pouvoir diff<strong>ici</strong>le àcerner. Si le scénario est pr<strong>en</strong>antet si le monde imaginé parWerber est cohér<strong>en</strong>t, le dessinreste un peu faible avec notamm<strong>en</strong>tdes personnages mal différ<strong>en</strong>ciés.MB.L’assassinqui parleaux oiseauxJean-Claude ServaisEd. Dupuis2005 - 56 p. - 13 €€Après douze ans de prison,B<strong>en</strong>oit, surnommé Roitelet pourson amour des oiseaux, sort deprison et retourne dans la maisonhéritée de sa mère dans un villageau sud de la Belgique. C’est làqu’il a été arrêté pour assassinat.Autant dire que son retour n’estpas le bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u, la situation secrispe et il se réfugie dans laforêt. Au fil de l’histoire, on devineque la vérité est plus complexe.A travers une histoire demœurs, Jean-Claude Servais nousrégale une nouvelle fois avec sesobservations de la nature, et <strong>ici</strong>des oiseaux. MB.LunaAlmad<strong>en</strong>Clarke et LapierreEd. Dupuis / Aire libre2005 - 56 p. - 13 €€Après son hilarant MisterPresid<strong>en</strong>t, Clarke prés<strong>en</strong>te <strong>ici</strong> un<strong>en</strong>ouvelle facette de son tal<strong>en</strong>t,avec une histoire au trait réaliste.Sur un scénario de Lapierre, l’auteurde Mélusine nous emmènedans la vie de Luna, une jeuneaveugle qui vit <strong>en</strong>tre sa mère etla réalisation de mobiles. Un joursa mère est tuée. Elle affirmequ’elle était dans son propreappartem<strong>en</strong>t. Mais dans celui-cisa sœur, son beau-frère et sonanci<strong>en</strong> petit ami affirm<strong>en</strong>t l’avoiratt<strong>en</strong>due toute la nuit. Est-ellecoupable ou victime d’un coupmonté ? L’histoire est plaisanteet bi<strong>en</strong> rythmée même si la chut<strong>en</strong>’est pas très originale. MB.E N F A N T SRecyclonsnos objets !Ebokéa et Laur<strong>en</strong>t LolmèdeEd. Albin-Michel2005 - 52 p. - 10,90 €Imprimé sur papier recyclé, richem<strong>en</strong>tillustré, reconnaissons à cetouvrage un large év<strong>en</strong>taire desréutilisations possibles des objetsprés<strong>en</strong>tés, avec d’ailleurs souv<strong>en</strong>tdes idées v<strong>en</strong>ues des paysdu Sud, qui s’avèr<strong>en</strong>t dansle domaine nettem<strong>en</strong>t plusdéveloppés que nous.NOUS AVONS ÉGALEMENT REÇUn Une année ordinaire, journal d’un prolo, Jean-Pierre Levaray, éd. Libertaires(17190 Saint-Georges-d’Oléron), 2005, 104 p. 10 €. Si l’année 2003 a finalem<strong>en</strong>tété ordinaire malgré ses mouvem<strong>en</strong>ts sociaux, ses régressions syndicaleset les off<strong>en</strong>sives du libéralisme, l’auteur lui n’a ri<strong>en</strong> d’ordinaire et a consigné toutau long de l’année ses impressions. Militant libertaire, il apporte un éclairage fortintéressant sur les mouvem<strong>en</strong>ts syndicaux du mom<strong>en</strong>t. Une lecture qui, elle,n’a ri<strong>en</strong> d’ordinaire, dans la tradition de la littérature prolétari<strong>en</strong>ne.n ABC du chamanisme, Maja Cardot, Isabelle Clerc, éd. Granger, 2005, 192 p.18 €. Si le chamanisme, prés<strong>en</strong>t dans le monde <strong>en</strong>tier a beaucoup à nous transmettre,il n’est pas sur que ce livre y contribue.n Soigner ses animaux et se soigner soi-même, Michelle Lemaire, éd.Granger, 2005, 200 p. 17 €. Pouvons-nous utiliser les médecines alternativespour soigner nos animaux et ceux-ci peuv<strong>en</strong>t-ils <strong>en</strong> retour nous aider à noussoigner ? Bonnes questions, mais ce livre fait dans l’anecdotique et manquede sérieux.n Cabiria, rapport 2004, Cabiria, BP 1145, 69203 Lyon cedex 01, 2005,312 p. En 2002, des lois sont votées contre le racolage des prostitué-e-s. Deuxans après le constat est terrible : ce sont surtout les femmes migrantes qui <strong>en</strong>pâtiss<strong>en</strong>t et cela n’a fait que r<strong>en</strong>dre leurs conditions de vie <strong>en</strong>core plus diff<strong>ici</strong>les.L’association Cabiria qui mène des actions de santé communautaire auprès de cespersonnes dresse <strong>ici</strong> un tableau terrifiant de la répression.n Guyane : le r<strong>en</strong>ouveau amérindi<strong>en</strong>, Ethnies n°31-32, Survival international,45, rue du Faubourg-du-Temple, 75010 Paris, 2005, 168 p. 18 €. En 1985, pourla première fois, des Amérindi<strong>en</strong>s guyanais rev<strong>en</strong>diquai<strong>en</strong>t leurs droits, le débutd’un long processus de reconnaissance. Si aujourd’hui leurs rev<strong>en</strong>dications sontmieux connues, les difficultés pour les faire reconnaître rest<strong>en</strong>t imm<strong>en</strong>ses du faitdes <strong>en</strong>jeux économiques que représ<strong>en</strong>te ce territoire (tourisme, base spatiale,exploitation minière). Un tour d’horizon des questions et de quelques réponses.n L’alim<strong>en</strong>tation supérieure, la voix de l’hygiénisme, Herbert Shelton, éd.Aquarius, 2005, 236 p. 17,50 €. Réédition d’un livre célèbre qui prône le végétarisme,la priorité au cru, d’att<strong>en</strong>dre d’avoir faim pour manger et de ne pas hésiterà jeûner pour se soigner. L’alim<strong>en</strong>tation comme moy<strong>en</strong> de gérer sa santé.n A bons jardiniers, bons outils, Philippe Asseray, éd. du Rouergue (Rodez),2005, 245 p. 20 €. Un manuel sur les différ<strong>en</strong>ts outils utilisables dans un jardin,richem<strong>en</strong>t illustré pour montrer les bonnes positions à adopter. Malheureusem<strong>en</strong>t,tous les outils y pass<strong>en</strong>t, cela va de la grelinette très écolo à l’horrible souffleuseà feuilles mortes. Trop de complaisances pour les machines qui gaspill<strong>en</strong>tde l’énergie pour ri<strong>en</strong>.Mais le livre a ses limites. Il n’y apas de distinction faite <strong>en</strong>tre lesdiffér<strong>en</strong>ts objets : une casserole<strong>en</strong> cuivre que l’on fond redonneune casserole <strong>en</strong> cuivre, alorsqu’une bouteille <strong>en</strong> plastique quel’on fond ne redonne pas une bouteille<strong>en</strong> plastique. La casserolese recycle, la bouteille <strong>en</strong> plastiquese réutilise. La casserole nepose donc pas de problème dedéchets, la bouteille, si, car il fautsans cesse <strong>en</strong> produire alors queles réutilisations sont limitées <strong>en</strong>poids. Un frigo est un <strong>en</strong>combrantdont un év<strong>en</strong>tuel recyclage seraittrès complexe alors que le papierest relativem<strong>en</strong>t recyclable, etmême abandonné, il se décomposefacilem<strong>en</strong>t… pas le pot deyaourt ou le sac <strong>en</strong> plastique.L’<strong>en</strong>fant qui lit ce livre peut p<strong>en</strong>serque puisque l’on peut réutiliserces objets, il ne faut pas segêner pour les utiliser. La raréfactiondu pétrole qui pointe son nezsaura nous rappeler que certainsobjets n’ont pas le même cycle devie que d’autres. MB.PlanèteattitudejuniorGaëlle Bouttier-Guériveet Thierry Thouv<strong>en</strong>otIllustrationsde Gaëtan DorémusEd. Seuil2005 - 144 p. - 15 €€Après le succès de Planèteattitude l’année dernière, vo<strong>ici</strong>une version simplifiée destinéeaux adolesc<strong>en</strong>ts. Des articles pluscourts, plus d’illustration, depetites brèves et beaucoup deliaisons faites <strong>en</strong>tre nos modes deconsommation et les problèmesde la planète. C’est parfois <strong>en</strong>coreun peu trop développem<strong>en</strong>tdurable, mais dans l’<strong>en</strong>semblec’est une belle performance. MB.SILENCE N°327 Septembre 200546


PolitiqueLeçond’économieDeux personnes march<strong>en</strong>t sur unchemin. La première voyant unemerde lance un défi au second :“10 000 euros si tu la manges”.La seconde s’exécute et la premièrelui fait un chèque. Un peuplus loin, il y a une autre merde.La deuxième dit alors : “si tu lamanges, je te r<strong>en</strong>ds ton chèque”.La première récupère ainsi sonchèque. La seconde demande :“nous avons échangé 10 000euros chacun, nous ne sommes niplus riche, ni plus pauvre, nousavons tous les deux manger de lamerde et je ne crois pas que nousnous portions mieux qu’avant”.“Détrompe-toi repr<strong>en</strong>d la première: nous v<strong>en</strong>ons de faire progresserle PNB de 20 000 euros”.En att<strong>en</strong>dant lacatastrophe…Selon un sondage Sofres r<strong>en</strong>dupublic le 4 juillet et réalisé dans6 pays europé<strong>en</strong>s (France,Allemagne, Pays-Bas, Italie,Grande-Bretagne, Espagne),70 % des sondés (79 % desFrançais) p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’il faudraune catastrophe écologique pourque la communauté internationalepr<strong>en</strong>ne des mesures sérieuses<strong>en</strong> faveur de la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.59 % des sondés seprononc<strong>en</strong>t pour une législationinternationale pour faire face auxchangem<strong>en</strong>ts climatiques (de73 % <strong>en</strong> Allemagne à 52 % <strong>en</strong>France) contre 9 % qui se prononc<strong>en</strong>tpour une législationnationale et 14 % pour une responsabilitéindividuelle, les autresn’ayant pas d’avis. 65 % (71 %<strong>en</strong> France) estim<strong>en</strong>t que des décisionsmaint<strong>en</strong>ant peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>coreinverser la t<strong>en</strong>dance… 9 % p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tqu’il est déjà trop tard. Si31 % des Europé<strong>en</strong>s demand<strong>en</strong>tde pr<strong>en</strong>dre des mesures <strong>en</strong>faveurs des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,cela varie de 38 % <strong>en</strong>Allemagne à 5 % <strong>en</strong> France !Par contre les Français p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>tà 20 % pour des mesures deprotection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(contre 2 % <strong>en</strong> Italie, 10 %<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne).Sophie Divry Alban LabouretSophie Divry Sophie DivrySophie DivryMarche pour la décroissance de Lyon à Magny-Cours (Nièvre).Sortie de Lyon.Débat <strong>en</strong> soirée.Arrivée à Magny-Cours.Rassemblem<strong>en</strong>t contre la formule 1.Décroissanc<strong>en</strong> Petite phrase. “L’activité humaine exerce unetelle pression sur les fonctions naturelles de laTerre que la capacité des écosystèmes de la planèteà <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir les générations futures ne peut plusêtre considérée comme certaine”. Rapport de1300 experts de l’ONU (En Une du Monde,1 er avril 2005).n Tarn : r<strong>en</strong>contres du Rocade. Le Réseau desobjecteurs de croissance pour l’après développem<strong>en</strong>tti<strong>en</strong>t sa deuxième r<strong>en</strong>contre les 17 et 18 septembreau C<strong>en</strong>tre de formation et de promotionà Br<strong>en</strong>s près de Gaillac sur le thème “passerde la critique aux projets”. Débats sur les alternativespratiques, les alternatives politiques…R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Rocade, Solidarités, BP 52,7 bis, av<strong>en</strong>ue Foch, 81602 Gaillac cedex.n Lyon : Initiative électorale. Le lancem<strong>en</strong>t desEtats généraux de la décroissance équitable auralieu le 15 octobre 2005 à 9 heures à la salle dufoyer de Montchat, 53, rue Charles-Richard 69003Lyon. Il s’agit de discuter d’une prés<strong>en</strong>ce politiquesur le terrain électoral. Le débat sevrait se déplacer<strong>en</strong>suite dans d’autres villes p<strong>en</strong>dant toute l’année àv<strong>en</strong>ir. Pour s’inscrire il faut <strong>en</strong>voyer 5 € parpersonne à : Bruno Clém<strong>en</strong>tin, 41, rue des Martyrsde Vingré, 42000 Saint-Eti<strong>en</strong>ne.n Marche pour la décroissance. La premièremarche pour la décroissance a connu un bon succès.Après une soirée réunissant près de 400 personnesà Lyon, 130 marcheurs pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t le départle l<strong>en</strong>demain. Il n’y aura jamais moins de 80 personnessur une étape. La dernière semaine réunirachaque jour plus de 200 personnes et la dernièreétape a réuni plus de 500 personnes dont quelquespersonnalités (José Bové, Albert Jacquard, SergeLatouche, Paul Ariès). Il s’agissait d’une marche dejeûnes : l’âge moy<strong>en</strong> n’y était que de 25 ans !A l’exception d’un journaliste du Monde, aucunjournaliste sportif n’a r<strong>en</strong>du compte de cette manifestationaux portes du grand prix de formule 1.Libération a publié une “<strong>en</strong>quête” de deux pagessur le monde des décroissants.SILENCE N°327 Septembre 200548

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