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Changeons la recherche ! - Silence

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sonné. Ce n’est pas forcément lié à l’oppressiondu travail mais, tout simplement,les techniques devenant de plus enplus complexes (je n’ai pas dit compliquées,les deux mots sont différents), lesdomaines de spécialisation deviennent deplus en plus pointus. Malheureusement,je n’avais pas encore lu Jacques Ellul àl’époque ! (…)À <strong>la</strong> fin de ma présentation, une desrares questions qui me fut posée était :“Envisages-tu une application militairede ces dispositifs mémoires, pour, parexemple, programmer les p<strong>la</strong>ns de volsdes avions de chasse ?”. J’avoue que çam’a totalement surpris, d’autant plus que<strong>la</strong> question m’a été posée par une femme(totalement «dégenrée » !). Que vouliezvousque je réponde ? Remarquez, à <strong>la</strong>première présentation que j’avais faite enarrivant en thèse devant un parterre dechercheurs (qui faisaient d’ailleurs plutôtde <strong>la</strong> gestion administrative) on m’avaitposé une seule question : “Les procédésque tu nous présentes sont-ils brevetables? “. Pas mal non plus… Mais àpart ça, je faisais tout ce<strong>la</strong> pour “<strong>la</strong> grandeurde <strong>la</strong> science”, n’est-ce pas ? (…)Ma thèse, je l’aurai, avec une mentiontrès bien, moi, convaincu pendant troisans d’avoir fait un travail <strong>la</strong>mentable, grâcesurtout aux remarques de mon encadrantequi se déchargeait de son stress surmoi en me pourrissant <strong>la</strong> vie. Mon jury dethèse était quand même bien arrangé : lesdeux personnes chargées d’examiner monopus travail<strong>la</strong>ient avec nous, et le présidentdu jury m’avait suivi durant ma thèse.Mais beaucoup de thésards sont dansce cas. Il s’agit plus d’un exercice formelque d’autre chose. Nous sommes entrenous. Et rejeter un des nôtres tendrait àprouver que nous pouvons nous tromper.Une fois qu’on l’a compris, on peut fairen’importe quoi : on n’est jamais viré ! (3)(…)“Criminelsde <strong>la</strong> pensée” ?Alors, pourquoi ai-je quitté le CEA ?Tout d’abord parce que <strong>la</strong> façon d’y travaillerne me convenait pas : trop hiérarchique,trop individualisée. Aucune prisesur les décisions d’orientation de <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>(qui n’a, dans le domaine que j’aifréquenté, de <strong>recherche</strong> que le nom !),aucune vision de ce à quoi ce<strong>la</strong> sert. Unearrogance de caste (je n’ai pas dit de c<strong>la</strong>sse!) qui, sous prétexte d’un bon diplômeuniversitaire technique, croit détenir <strong>la</strong>seule véritable vision du monde (une visiontechnoscientifique, faite de progrèsqu’on n’arrête pas, mé<strong>la</strong>ngée à un humanismecreux en général). Peu de rencontresen dehors du cercle d’amis travail<strong>la</strong>ntdans le domaine. Peu de lecturessur des sujets politiques, sociaux, économiques,philosophiques ou religieux.Pourtant, je témoigne que certainespersonnes à l’intérieur de ces <strong>la</strong>boratoiresrestent humaines et correctes. Mais jepense qu’elles se sentent prises en tenaille“Parler voiture, sport, drague, pub amusante, dernière soirée, sortie ski ou rando…”.entre, d’une part, une critique d’un systèmetechnicien qu’elles prennent commeune attaque personnelle et, d’autre part,l’envie d’être utiles à <strong>la</strong> collectivité. Lameilleure façon de savoir ce qu’elles pensentserait de pouvoir discuter avec ellesdans des endroits neutres, et non pas lorsde raouts organisés par telle ou telle institution.De toute façon, les quelques personnesintéressantes dans ces <strong>la</strong>bos nesont pas dupes et fuient comme <strong>la</strong> pestece genre de célébration. George Orwellles aurait qualifiées de “criminels de <strong>la</strong>pensée”. Nous, nous disions simplementqu’elles n’étaient pas “corporate”.D’autre part, une administration etune vie quotidienne qui se déroulent àl’intérieur de ce microcosme (le soir, onse fréquente entre soi généralement) fontqu’une certaine peur règne : faire le fanfaronen réunion est possible, voire souhaitablepour détendre l’atmosphère, maisune critique en règle, de l’intérieur, de <strong>la</strong>façon de procéder semble impensablepour <strong>la</strong> majeure partie d’entre eux.D’autre part, à mon avis, il n’y a rien à attendre(ou peu) de ceux qui, ayant tropsacrifié pour accéder à certains échelons,devraient accepter de reconnaître qu’ils sesont trompés. Quant aux “criminels de <strong>la</strong>pensée”, s’ils n’ont pas <strong>la</strong> possibilité dedéserter (hum ?), il leur reste celle d’informerle public sur les malfaisances deleur institution.Refus de col<strong>la</strong>borerUne autre raison, c’est que ce à quoij’œuvrais me semb<strong>la</strong>it inutile, voire dangereux.Deux débouchés s’ouvraient pourmon travail : une application militaire (àlong terme visiblement), et une application“gadgétale” : nouveaux téléphonesportables faisant appareil photo, nouvellesapplications pour les ordinateursportables, pour <strong>la</strong> voiture, pour des machinset des trucs dont <strong>la</strong> majeure partiede <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mondiale n’a pas besoin,voire pas envie… De <strong>la</strong> mort et du divertissement,c’est-à-dire cette activité humainequi, au contraire du jeu, nous empêchede réfléchir à ce que nous voulons être etnous distrait sans jamais nous faire songerà notre vie. Le tout réalisé dans une ambiancefaite de rapports à rendre, de“deadlines”, de réunions inutiles, de ten-(3) Je me souviens d’un chercheur qui ne supportaitplus de travailler dans le même bureau qu’une chercheuse(nous travaillions à l’époque à deux par bureau).Il l’a harcelée par mail interposé (en étant face àface dans le bureau, pour vous dire l’esprit qui règnelà-bas) afin de se faire muter dans un autre service !Ambiance…SILENCE N°3437Février 2007


Désertionsions permanentes entre équipes, degrandes gueules passant en force. Tous cesgens, tout ce temps, tout cet argent dépensé,en somme, pour quoi ?J’ai terminé mes études quand les premierstravaux autour de Minatec ont commencé.J’ai de très bons amis, sur lesquelsje sais pouvoir compter dans ma vie personnelle,et qui comptent pour moi, dansces structures de <strong>recherche</strong> ou dans cesindustries high-tech. De temps à autre,nous discutons des dangers de <strong>la</strong> sociététechnicienne, de son confort. Mais leconfort est-il un projet politique ? Ilsécoutent ce que j’ai à dire et ils désirentêtre utiles, mais ils ne savent pas quoi faire.Pour eux, agir collectivement au seinde leur travail semble déjà une utopie.Moi, j’ai choisi de partir, de refuser de col<strong>la</strong>borerplus longtemps. Mais si j’ai fait cechoix, c’est moins parce que j’étais“contre” quelque chose que parce quej’avais envie d’autre chose dans <strong>la</strong> vie (4).Certes, si j’étais resté, j’aurais eu ma p<strong>la</strong>ce,un bon sa<strong>la</strong>ire, 35h, les RTT, un travailpas trop fatigant et des collègues avec quidiscuter de sujets qui ne m’intéressent pasplus que ça. Mais pour moi, je le vois plutôtcomme le prix de mon silence. Onparle beaucoup d’éthique dans ce milieu.Comme partout, plus on parle de quelquechose, moins on a cette chose. Monéthique personnelle m’interdit d’avoir cegenre de comportement et ce genre de rôledans <strong>la</strong> société. J’ai choisi le chômage(et pourtant, j’en avais encore peur àl’époque, de ce chômage) plutôt qu’unep<strong>la</strong>ce à 2000 € par mois, car cette sommeétait le prix de ma résignation à l’ordreétabli. Mon prix d’achat quoi. De <strong>la</strong> corruption.De plus, à force de fréquenter d’autrespersonnes n’ayant pas de formation techniqueavancée (ça existe !), je me suisrendu compte à quel point toute cette <strong>recherche</strong>technico-scientifico-industrielleétait incompréhensible pour le citoyen ou<strong>la</strong> citoyenne. Et je me suis rendu compteaussi à quel point les chercheurs que jefréquentais n’avaient pas plus d’idées surles implications politiques et sociales deleurs <strong>recherche</strong>s que le quidam de <strong>la</strong> rue.Et qu’avant de continuer à foncer dans lemur, il vaudrait mieux réfléchir au “pourquoi”plutôt qu’au “comment”.Une dernière chose : il y a quelquesjours, un ancien de ma promo d’écoled’ingénieur, qui travaille encore pourSagem-Défense (mais il va bientôt partir)me disait : “Tu sais, les équipes de projet,tu leur demanderais de travailler sur autrechose, les gens le feraient”. C’est ce<strong>la</strong> lepire : personne ne prend <strong>la</strong> peine de demanderautre chose. Tout le monde attendque le voisin fasse le premier pas. Tous cesbraves chercheurs aimeraient travaillersincèrement pour le bien de <strong>la</strong> collectivité,faire venir des enfantsdans les <strong>la</strong>bos, nepas bosser pour l’armée,réduire les pollutionsau strict minimum(même si, je suisdésolé pour tous ceuxqui ont un portable ouun ordi, il faudra en tolérerun peu !). Mais ilssont des rouages. Ils nesont pas “responsables”des axes de <strong>recherche</strong>. Ils ne sontpas libres. Et ils ne le savent pas. Mais jene leur en veux pas : j’ai été longtempscomme eux, sans comprendre pourquoij’étais si mal dans ma peau.Avant de continuerà foncer dansle mur, il vaudraitmieux réfléchir au“pourquoi” plutôtqu’au “comment”.D’autres vies possiblesComment vont-ils réagir à <strong>la</strong> lecturede ce texte ? Mes amis me connaissent, ilsrespectent mes choix comme je respecteles leurs, et ils ne seront donc pas surpris.Et pas forcément en désaccord. Les autresdiront que c’est excessif, caricatural, insultant,mais il n’est pas sûr qu’ils lisentjusqu’au bout : ils n’ont pas le temps.Pour ma part j’ai tourné le dos à toutça. Après 23 mois aux ASSEDIC etquelques mois au RMI, j’ai ouvert en janvier2006 un local au 59 rue Nico<strong>la</strong>s-Chorier, dans le quartier Saint-Bruno àGrenoble. Ce lieu me permet de rencontrerbeaucoup de gens, issus de milieuxdivers, de participer à <strong>la</strong> vie sociale et politiquede ma ville et demon quartier tout en gagnantma vie et en essayant,à mon échelle, dechanger les choses. Je nedis pas que c’est <strong>la</strong> voie àsuivre pour tous. C’est <strong>la</strong>mienne. J’en suis très heureux,bien plus que quandje faisais partie de cetteélite high-tech. Ce qui merassure néanmoins, c’estde savoir que de ma promotion d’école,nous sommes plusieurs (je dirais environ10 %) à avoir fait ce choix de <strong>la</strong> désertion,en devenant profs, photographes, animateursassociatifs, que sais-je encore. Nousavons franchi le pas. Et d’autres, j’en suisconvaincu, résistent individuellement del’intérieur. À eux désormais de résistercollectivement aux choix de <strong>recherche</strong>faits par leur hiérarchie et par <strong>la</strong> technoindustrie,et d’informer <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sur<strong>la</strong> réalité des activités de <strong>recherche</strong> et dedéveloppement menées au sein de cesstructures.Antoine Fernandes ■Le texte complet est disponible sur le sitewww.piecesetmaindoeuvre.com.(4) A l’époque, je découvrais juste Ivan Illich qui m’aapporté plein de choses dans <strong>la</strong> réflexion sur ces problèmes.J’ai lu Jacques Ellul un peu plus tard encore.Mais jamais d’agressivité, non. Nous sommes dans un milieu feutré, entre gens polis et diplômés.SILENCE N°3438Février 2007


Scientifique défroquéen post-soixante-huitard attardéPierre Péguin, après un essai d’intervention dans le milieu universitairea fait, en 1981, le saut dans l’inconnu pour vivre plus en accordavec ses idées. Trajet d’une vie.Arrivé à <strong>la</strong> quarantaine, engagé dansune carrière scientifique universitairequasiment aboutie, et quej’avais pratiquée intensément avec foi,aussi bien en <strong>recherche</strong> qu’en enseignement,je me suis trouvé de plus en plusmal dans ma peau. J’avais vécu pleinementMai-68 à Lyon (où j’exerçais àl’INSA), engagé avec Annie, ma compagne,dans le mouvement anti-nucléaireà Grenoble où nous avions émigré pour leCSTB (Centre scientifique et techniquedu bâtiment) d’abord, puis l’universitéensuite. J’étais dans <strong>la</strong> contradiction de <strong>la</strong>contestation de l’évolution de <strong>la</strong> sociétévers de plus en plus de gaspil<strong>la</strong>ge et deconsommation, alors que mon statut,mon travail, mon sa<strong>la</strong>ire faisaient de moiun privilégié. Je pouvais, avec une heured’activité scientifique, m’acheter 3 heuresde travail d’un ouvrier au SMIC, ou unedouzaine d’heures d’un travailleur d’unpays pauvre, alors que mon heure étaitvalorisante, intéressante.MarginalisationCette contradiction avec ma vision de<strong>la</strong> société qui évoluait me sapait le moral,et je me voyais mal vieillir en universitairegrincheux et revendicatif tout en bénéficiantde mon statut privilégié. Ce<strong>la</strong> eutdes conséquences sur mon activité scientifique.Ce<strong>la</strong> a commencé par mon refusde m’engager au secret envers le Centred’études nucléaires de Grenoble où j’avaisun statut de directeur de thèse, et dont jeme suis donc fait virer. A l’université, j’aiorienté mes interventions, avec des collèguesdont l’aide m’a été précieuse, versles énergies renouve<strong>la</strong>bles et les économiesd’énergie, sous forme d’une optionoù les contacts avec les étudiant(e)s ontété très riches, et également par des formationsd’adultes (à l’époque <strong>la</strong> demandeà Grenoble était forte dans ce domaine).Moyennant quoi, je me suis marginalisédans <strong>la</strong> communauté scientifique : ne faisantplus de <strong>la</strong> grande science, je me déqualifiais.S’ajoutait à ce<strong>la</strong> une crise depassage de <strong>la</strong> quarantaine qui a faillifoutre en l’air mon couple et ma famille(4 enfants).Après une petite déprime transforméeen une ma<strong>la</strong>die (pneumonie – le psychosomatiqueça existe) qui m’a démoli pourquelques semaines, décision a été prise dese préparer à changer de vie vers une activitéagricole nourrissant mes rêves.Retour à <strong>la</strong> terreEn 81 – j’avais alors 43 ans – noustrouvons enfin une ferme dans <strong>la</strong> ValléeFrançaise, en Cévennes, pouvant convenir,et l’achetons en copropriété avec desamis qui me sont chers et qui m’ont bienaidé. En fait cette ferme s’avérera présenterun gros inconvénient : l’accès par <strong>la</strong>rivière rendait le logement permanenttrop difficile pour une famille. J’ai pu toutde même démarrer une activité en gardantun mi-temps à Grenoble pendant unan et demi. Tout ce<strong>la</strong> a été difficile et douloureuxpour les miens et angoissantpour moi. Et, en 83, nous avons <strong>la</strong>rgué lesamarres, en espérant que je n’échoue pas.L’activité principale (outre l’accueil devacanciers en camping, des petits élevages,jardins, arbres fruitiers etc.) quim’a permis ce changement de vie a étél’apiculture, qui s’est avérée bien correspondreà mon tempérament. Nécessité detravailler en force, par gros à-coups,transhumances sur les montagnes deLozère permettant de “s’approprier” unpays, etc. Engagé dès le départ dans lecourant biologique que nous fréquentionsdéjà en citadins grenoblois, j’ai toujourstravaillé en mention Nature etProgrès, et j’en ai pris d’ailleurs rapidement<strong>la</strong> responsabilité du cahier descharges et de son application. Je m’honored’être l’un des rares professionnels enFrance à n’avoir jamais introduit dansmes ruches ni pesticides de synthèse, niantibiotiques.Dans cette nouvelle vie, certes différentede ce que j’imaginais mais riched’efforts, de transpiration, d’angoisses etde contacts, j’ai rapidement connu denombreux “néo-cévenols” d’origines trèsdiverses et j’ai partagé avec eux les coupsde main, l’entraide, les bons momentschaleureux permettant de tenir dans cettevie difficile mais forte. La force de vie quis’exprime dans cette mouvance “néo-rurale”est salutaire et elle m’a changé de <strong>la</strong>résignation et <strong>la</strong> mé<strong>la</strong>ncolie citadine. Desjeunes continuent régulièrement de venirs’installer pour échapper à une société deplus en plus oppressante. Mais les conditionsd’instal<strong>la</strong>tion sont beaucoup plusdifficiles qu’il y a 30 ans, beaucoup plusprécaires du fait de <strong>la</strong> hausse considérabledes prix des terres, du bâti et même desruines. Nous entrons dans l’ère desconstructions illégales, cachées, mais inventives; et c’est toujours mieux que lescabanes “de l’autre côté du périph”.Me voilà maintenant retraité, privilégiéd’avoir pu exercer deux métiers radialementopposés, l’un fondé sur l’abstraction,l’autre sur le travail physique etprotégé par une demi-retraite d’universitaire(un luxe dans ce contexte).“Scientifique défroqué” donc, et “retour à<strong>la</strong> terre” tardif, donc réellement “postsoixante-huitardattardé” ! Mais douloureusementtouché par <strong>la</strong> perte de monfils, qui reprenait ma suite à <strong>la</strong> ferme, etavec qui je m’entendais si bien. C’estmaintenant sa compagne qui continue.Pierre Péguin ■SILENCE N°3439Février 2007


Recherche indépendante<strong>Changeons</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>Les pages suivantes n’auront pas <strong>la</strong> prétention de réaliser unpanorama complet des <strong>la</strong>boratoires “indépendants”. Seulementd’apporter des témoignages ou éléments de présentation dequelques initiatives, très différentes, tentant de faire de <strong>la</strong><strong>recherche</strong> hors des cadres conventionnels (1).Ceci permettant, tout d’abord, de prouver qu’il est possiblede “chercher” sans faire partie d’une structure institutionnelle,industrielle ou militaire. Au vu des résultats obtenus par certainsdes <strong>la</strong>bos, personne ne pourra dire que cette volonté n’est qu’unelointaine “utopie irréaliste”. Il est possible, aujourd’hui, de déserterles CEA, CNRS, INRA et autres <strong>la</strong>bos privés ; et de continuerà faire de <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>.Il est possible d’arrêter d’obéir aux intérêts des lobbies industrielset militaires et de monter des <strong>la</strong>bos n’ayant pas pour butd’inventer de nouveaux gadgets ou de nouvelles armes. Voici uneporte de sortie pour tous ceux qui, comme dans le texte précédent,désespèrent à l’intérieur de leurs <strong>la</strong>bos et aimeraient queleur savoir-faire soient réellement utiles.La vie d’un <strong>la</strong>bo indépendant est toutefois loin d’être un longfleuve tranquille et les différents témoignages font ressortir plusieursquestionnements.La <strong>recherche</strong> de financement est ainsi le principal souci des<strong>la</strong>bos indépendants, que chacun s’efforce de surmonter tant bienque mal. L’origine des financements questionne sur <strong>la</strong> réelle indépendancedes <strong>la</strong>boratoires, notamment quand une grosse partiedes revenus provient d’institutions (par le biais de subventionsou de contrats). Un <strong>la</strong>bo indépendant doit-il être autonomefinancièrement ?Le rapport aux institutions est sujet à de grosses divergences,voire à de vives oppositions entre les différents <strong>la</strong>bos. Un<strong>la</strong>boratoire indépendant doit-il col<strong>la</strong>borer avec les <strong>la</strong>boratoiresinstitutionnels ? Avec les services de l’Etat ou de l’institution ennemie(comme EDF ou Areva pour les anti-nucléaires) ? Doit-ilêtre un “panse-p<strong>la</strong>ie” ou un contre-pouvoir ?Si ce dossier n’apporte pas une réponse définitive à ces questionnements,les différents éléments apportés permettent d’avancerun peu dans <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> d’autres <strong>recherche</strong>s.Vincent Peyret ■(1) Beaucoup d’autres structures, notamment étrangères, auraient certainementpu apporter des éléments intéressants.L’ACRO : 20 ans de surveil<strong>la</strong>ncecitoyenne des instal<strong>la</strong>tions nucléairesAssociation pour lecontrôle de <strong>la</strong> radioactivité dansL’ACRO,l’Ouest, a été fondée dans une régionfortement nucléarisée, en réponse à<strong>la</strong> désinformation et à <strong>la</strong> carence enmoyens de contrôle indépendant et fiablede <strong>la</strong> radioactivité. Ces problèmes locauxont pris une importance nationale suite à<strong>la</strong> catastrophe de Tchernobyl qui a fait detous les Européens les riverains d’une instal<strong>la</strong>tionnucléaire. La volonté de minimiserl’impact sanitaire des rejets dans l’environnementdes instal<strong>la</strong>tions nucléaireset des retombées de Tchernobyl est apparuecomme insupportable à de nombreuxcitoyens. L’ACRO a donc été créée avecpour but principal de permettre à chacunde s’approprier <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce de son environnementau moyen d’un <strong>la</strong>boratoired’analyse fiable et performant, et de s’immiscerdans un débat technoscientifiquepar l’accès à l’information. En effet, undiscours basé sur un état de conscience,une intuition ou même le simple bonNée après l’accident de Tchernobyl, l’ACROproduit une expertise scientifique sous contrôlecitoyen. Une voie possible pour définir d’autresmodes de <strong>recherche</strong>.sens ne suffit pas pour être entendu parles décideurs, qu’ils soient technocratesou élus. C’est pour ce<strong>la</strong> que l’associationutilise les mêmes outils scientifiques que<strong>la</strong> technoscience officielle pour faireavancer le débat.Les sollicitations spontanées des particulierssont trop peu nombreuses pourjustifier le maintien d’un <strong>la</strong>boratoire associatifcomme l’ACRO. Pourtant, ce quidistingue sa démarche de <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nceinstitutionnelle et réglementaire, c’est sontravail “avec” <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et non “pour”elle. L’ACRO va donc au-devant des popu<strong>la</strong>tionspour exercer une surveil<strong>la</strong>ncecitoyenne des instal<strong>la</strong>tions nucléaires duNord-Cotentin et de Haute-Normandie :ce sont les riverains qui organisent et effectuentles prélèvements destinés à êtreanalysés dans le <strong>la</strong>boratoire. Il ne s’agitpas de remp<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce officielle,dont les moyens sont beaucoup plusgrands, mais de <strong>la</strong> compléter et de l’aiguillonner.Ce travail de longue haleine apour but d’arracher aux seuls experts lemonopole de <strong>la</strong> gestion des questions environnementalesqui concernent tout lemonde, pour en faire un enjeu politique.Les citoyens impliqués dans cette démarchedeviennent des vigies qui ont sumettre en évidence de nombreux dysfonctionnements.C’est cette démarcheque l’association va étendre à <strong>la</strong> région deGravelines et exporte en Biélorussie dansles territoires contaminés par <strong>la</strong> catastrophede Tchernobyl.SILENCE N°34310Février 2007


Un fonctionnementassociatifL’ACRO est indépendante politiquementet est entre les mains de ses adhérentspar le fonctionnement démocratiqueinhérent à toute structureassociative, avec une voix par personne etune limitation des pouvoirs. Alors que denombreuses associations se contentent dedonateurs qui n’ont pas le droit de vote,l’ACRO estime important d’avoir des adhérentsqui exercent un contrôle de sesactivités. L’association s’est donné commemission première de tenter de répondreaux préoccupations de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, ou,le plus souvent, de ses représentants quesont les associations ou, parfois, les éluslocaux qui nous sollicitent. Ses actionspeuvent donc apparaître opportunistesdu fait de l’évolution des demandes, maisl’ACRO répond toujours à celles-ci avecrigueur scientifique et transparence.L’ACRO revendique son appartenanceau “tiers secteur scientifique” qui se caractérisepar <strong>la</strong> construction de savoirs selonun mode participatif, au sens où <strong>la</strong> divisiondu travail entre experts et “profanes”(usagers des savoirs) et le rapportde délégation cèdent <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à un rapportde dialogue et de co-production desconnaissances et des innovations. Le publicdu tiers secteur scientifique se distinguedonc du public passif de <strong>la</strong> vulgarisationscientifique. Des clubs d’astronomie,des groupes ornithologiquesou autres sociétés naturalistes ont aussimontré <strong>la</strong> fertilité d’une alliance entrespécialistes et profanes. Mais dès qu’il y aun enjeu technoscientifique, le partagedu savoir ne va plus de soi. Les craintesdes citoyens ne seraient que des comportementspathologiques dus à l’irrationalitéou à un déficit de communication, voireles deux. Un tel jugement fait fi du faitque <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est de plus en plus éduquéeet que le tiers secteur scientifique asouvent atteint un degré de connaissancequi dépasse <strong>la</strong>rgement celui des décideurs.Pierre Gleize/GreenpeaceL’ACRO réalisant des prélèvements d’eau à <strong>la</strong> Hague, pour le compte de Greenpeace.Difficile indépendancePour pouvoir fonctionner, l’ACROfait, entre autres, appel à des soutiens financierspublics car un <strong>la</strong>boratoire incontestableavec cinq permanents compétentscoûte cher, même si ceux-ci ne sontpas rétribués à leur juste valeur. Les ressourcessont diversifiées afin de maintenirune indépendance et sont toujours insuffisantes.Outre une trentaine demairies qui subventionnent (parfois symboliquement)sans contrepartie, <strong>la</strong> plupartdes soutiens sont liés à un ou plusieurscontrats d’étude particuliers où,souvent, un co-financement est exigé. Lamotivation des bailleurs est variée : certainsélus ou une CLI (Commission localed’information) préfèrent l’ACRO en sedisant que les résultats ne seront pascontestés par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ; certainesadministrations sont plutôt attirées par lecoût des analyses (comme pour le radon); d’autres, comme le ministère del’Environnement, voient dans son actionune mission de service public qu’ils veulentsoutenir. Ces financements ne sontpas pérennes et doivent être régulièrementrenégociés. Surtout, ils ne suffisentpas à couvrir tous les coûts engendrés parl’activité associative : sans un engagementbénévole important, il y a longtempsque l’ACRO aurait cessé d’exister.SILENCE N°34311Février 2007


Recherche indépendanteMais c’est aussi cette dimension citoyennequi fait peur aux pouvoirs publics. Lesoutien est donc réduit au strict minimum.Le <strong>la</strong>boratoire effectue des analysespour des particuliers (moins d’une dizainepar an, hé<strong>la</strong>s) et des associations, etdes études pour des associations ou descollectivités locales. Ce travail permet defaire fonctionner le <strong>la</strong>boratoire, de financer<strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce citoyenne des instal<strong>la</strong>tionsnucléaires, d’accroître les compétenceset surtout d’aller investiguer deszones qui échappent aux contrôles officiels.Obligationde transparenceToutes les études font l’objet d’un articledans L’ACROnique du nucléaire et/ousont mises en ligne sur Internet :http://www.acro.eu.org. L’ACRO est intransigeantesur le respect de ces conditionsde diffusion, ce qui lui vaut parfois deperdre des contrats. De plus, elle ne travaillepas pour les exploitants nucléaires.L’information, et non <strong>la</strong> communication,occupe également une part importante deson activité. L’enjeu est de rendre ses travauxaccessibles à tous et de vulgariserles débats technoscientifiques liés au nucléaireafin de permettre à chacun de s’approprierles problèmes, sans subir lestermes dans lesquels ils sont généralementposés. Ce<strong>la</strong> signifie une argumentationsolide qui dépasse les simples slogans,même si ce<strong>la</strong> n’est pas médiatique.Pour que <strong>la</strong> réflexion prime sur les schémasde pensée pré-établis, l’associationne se revendique pas comme antinucléaire(ni pro-nucléaire…). C’est un atoutprimordial qui sert <strong>la</strong> crédibilité de l’informationdélivrée, mais est parfois malperçu. Ainsi, le citoyen doit pouvoir sefaire sa propre opinion et décider de sonavenir, de l’avenir de ses enfants enconnaissance de cause.Les sollicitations pour des interventionspubliques sont nombreuses de <strong>la</strong>part d’autres associations ou collectifs, dumilieu sco<strong>la</strong>ire, mais aussi des pouvoirspublics. Dans ce dernier cas, il n’est pastoujours facile de savoir, a priori, si l’invitationsert à donner une apparence démocratiqueà un débat ou s’il y a une réellevolonté d’entendre un son de cloche différent.D’autant plus que c’est souvent lesdeux ! Mais dans tous les cas, il apparaîtimportant d’apporter un autre point devue à une audience qui parfois peut débouchersur des prises de décision. Il enest de même pour les articles écrits dansdes revues officielles. D’une manière plus<strong>la</strong>rge, l’ACRO accepte les gestes d’ouverturedes autorités en participant à denombreuses instances de concertation.Cette prise en compte du tiers secteurscientifique est encore nouvelle enFrance et l’ACRO a fait lechoix d’expérimenter lesprocédures de consultation.C’est un travail difficileet délicat, qui comportedes risques d’erreuret celui d’être critiqué.Cette démarche lui a valude nombreuses attaquesdu milieu associatif. Il estvrai que toutes les structuresofficielles sont làpour accompagner desinstal<strong>la</strong>tions nucléairesen p<strong>la</strong>ce ou ayant un travailrétrospectif à faire. Comme souventpour les activités à risque, <strong>la</strong> justificationmême de l’activité ne peut y être débattue.Penser que l’on peut obtenir d’elles <strong>la</strong>remise en question du nucléaire seraittrès naïf.Cette démarche participative, rejetéepar d’autres associations, n’est pas systématique.Chaque sollicitation est traitéeau cas par cas et entre dans le cadre d’unecharte votée en AG. Sans être dupe de <strong>la</strong>volonté gouvernementale, l’ACRO penseque les rares gestes d’ouverture de certainesadministrations en faveur d’uneprise en compte des questions de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionméritent d’être soutenus.Les re<strong>la</strong>tions avec le milieu de <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>fondamentale sont d’un autreordre. Tout comme au GSIEN, dontl’ACRO est très proche, les universitairesqui s’investissent ou soutiennent l’associationle font de manière privée. Certainsont un engagement notoire et connu detous. D’autres apportent leurs compétencesde façon plus ponctuelle quand ilssont sollicités. A notre connaissance, aucunn’a subi de pressions professionnelles.NombreusesembûchesIl serait trop long de passer en revuetous les succès et les échecs de l’ACRO.Les embûches ont été nombreuses en 20ans d’existence. Les membres les plus anciensse souviennent de <strong>la</strong> Cogéma affirmantdans les médias que l’ACRO multiplietous ses résultats par dix pour semettre en valeur, ou du ministère desAffaires sociales (dont dépendait le SC-L’ACRO revendiqueson appartenanceau “tiers secteurscientifique” quise caractérise par<strong>la</strong> constructionde savoirs selon unmode participatif.PRI du Pr. Pellerin) empêchant l’affectationd’un objecteur de conscience… Ouencore de l’ANDRA portant p<strong>la</strong>inte contrel’ACRO et deux de ses membres. Le principalexploit est donc sûrement d’avoirréussi à exister aussi longtemps et d’êtredevenu un acteurcrédible, qui traiteaussi bien avec lesinstitutions qu’avecGreenpeace. Pluspersonne ne contesteses mesures, seulementl’interprétationqui en est faite et <strong>la</strong>dernière étude réaliséepour le comptede Greenpeace a euun impact internationalimportant. D’unpoint de vue environnemental,on peut mettre au crédit del’association le fait d’avoir joué un rôlemajeur dans <strong>la</strong> réduction des rejets del’usine Cogéma de La Hague ou d’avoirrévélé les nombreux dysfonctionnementsdu centre de stockage de <strong>la</strong> Manche. Plusponctuellement, l’association a révélé unecontamination anormale par du radiumdu site de l’ancienne usine Bayard qui fabriquaitdes réveils luminescents à Saint-Nico<strong>la</strong>s-d’Aliermont, en Haute-Normandie.C’est grâce à cette affaire que lesseuils de décontamination des sitescontaminés ont été révisés. (…)“Changer de vie et changer <strong>la</strong> vie” passeaussi par le refus des logiques guerrièreset identitaires de nos sociétés, etmalheureusement aussi parfois du mouvementaltermondialiste et antinucléaire.C’est un chemin qui n’est pas balisé. Maisc’est par <strong>la</strong> pratique que l’ACRO bâtit unedémarche originale pour apprendre àvivre dans une société du risque, entransformant en enjeu politique et citoyendes problèmes posés en termes uniquementtechnoscientifiques. Ce n’estqu’un petit pas vers plus de démocratieparticipative. L’engagement du citoyendans <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> société revêt diversesformes qui peuvent être syndicale, politique,associative. Toutes ont des atouts etdes limites. Une société démocratique impliqueune (bio-) diversité des approcheset des actions.David Boilley ■Administrateur de l’ACRO.ACRO, 138, rue de l’Eglise,14200 Hérouville-Saint-C<strong>la</strong>ir, tél 02 31 94 35 34.SILENCE N°34312Février 2007


Recherche-actionHybrider <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>Créée en juillet 2006, <strong>la</strong> coopérative de <strong>recherche</strong> action est un collectifde sociologues qui ont eu l’occasion de travailler chacun personnellementdans le domaine de <strong>la</strong> médiation culturelle, autour des problématiquesde genre et de sexualité ou encore sur <strong>la</strong> question de l’auto-organisation.DREn créant cette forme, il s’agit poureux de faire valoir et d’expérimenterune autre pratique de <strong>la</strong><strong>recherche</strong> que celle défendue par les institutionsacadémiques reconnues. Il s’agitainsi notamment d’éprouver le caractèrehautement collectif de cette activité.Alors que <strong>la</strong> gestion des carrières estconçue de sorte que seule <strong>la</strong> sortie et <strong>la</strong>réussite individuelles soient possibles, <strong>la</strong>coopérative ouvre une brèche à plusieursniveaux. D’abord, cette réunion est unemanière de collectiviser les expériencesde <strong>recherche</strong> des un-e-s et des autres.Ensuite, les contrats de <strong>recherche</strong> sontpris en charge collectivement, au moinsen ce qui concerne <strong>la</strong> définition du projet,l’analyse des données recueillies et le retourfait aux acteurs de terrain. C’estdonc systématiquement un collectif quisigne. Enfin, si le travail effectif fait parchacun-e est reconnu, <strong>la</strong> répartition desrevenus se fait en fonction des besoins.L’enjeu est de taille. Il vise en effet à déchargersuccessivement tel-le ou tel-lemembre de ses impératifs financiers enlui offrant <strong>la</strong> possibilité d’être ponctuellementsa<strong>la</strong>rié-e par <strong>la</strong> coopérative et depouvoir, pendant cette période, se consacrerexclusivement à des travaux de <strong>recherche</strong>.Mais <strong>la</strong> reconnaissance de <strong>la</strong> dimensioncollective de <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> passe égalementpar des implications méthodologiquesradicales : leur manière de faireentend associer acteurs de terrain et sociologuesdans une optique de coproductiondes connaissances. Intéressés par lesexpertises que les praticien-ne-s construisentlocalement pour définir et résoudreles problèmes auxquels ils sont confrontés,ils considèrent que les sociologues, etplus <strong>la</strong>rgement les universitaires, n’ontpas le monopole en matière de productiondes savoirs. Dès lors, <strong>la</strong> pratique de<strong>recherche</strong> s’hybride et fait <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à descollectifs composites : les acteurs de terrainsont ainsi associés de part en part auprocessus de <strong>recherche</strong>. Présents au momentde <strong>la</strong> construction du projet, ils interviennentaussi dans l’analyse : lestemps de restitution de celles-ci sont l’occasionde discussions qui visent à redéfinirles propositions faites par les chercheurs.Ces propositions ont une viséeopératoire. Pratiquer <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>-actionconsiste non seulement à produire des savoirsen coopération avec les acteurs deterrain, mais surtout à leur fournir des outilsde description et d’analyse de <strong>la</strong> pratique,à leur donner des prises pour agir.Toute jeune, <strong>la</strong> coopérative de <strong>recherche</strong>action est en attente de contratsqui lui permettraient de déployer concrètementles principes exposés ici. S’ils ontengagé récemment un travail en lien avecdes associations qui mettent en œuvre despratiques d’auto-support dans le domainede <strong>la</strong> santé communautaire (réduction desrisques pour les “usagers de drogues”, priseen charge de problématiques liées à <strong>la</strong>santé mentale), les financements n’ontpour l’heure pas encore suivi…Le groupe de <strong>recherche</strong> action (1),26, rue René-Leynaud 69001 Lyon,coop<strong>recherche</strong>action@no-log.org(1) Officiellement, <strong>la</strong> coopérative de <strong>recherche</strong> actionapparaît sous le nom de Groupe de <strong>recherche</strong> action(GRAC). La coopérative est en effet un horizon en attente.Faute d’avoir eu les fonds nécessaires à sa création,elle existe pour l’instant en tant qu’association loi1901 et ne peut donc utiliser le nom «coopérative».SILENCE N°34313Février 2007


Recherche indépendanteLe Centre de documentationet de <strong>recherche</strong>sur <strong>la</strong> paix et les conflitsau printemps 1984 que futcréé le CDRPC, dans un contextefort différent de celui d’au-C’estjourd’hui… Nous étions en période deguerre froide et <strong>la</strong> grande Muette portaitbien son nom ! Un fort mouvement depaix s’était développé dans plusieurs paysoccidentaux — sauf en France — pourrefuser l’imp<strong>la</strong>ntation de nouveaux missilesnucléaires, les euromissiles. Les fondateursdu Centre avaient alors le sentimentque les organisations militantesdéveloppaient un discours trop exclusivementidéologique et ne s’appuyaient passur des argumentaires construits à partirde <strong>la</strong> réalité technique, stratégique, etc.D’où <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de cet outil d’expertiseavec deux observatoires axés l’un surles exportations d’armements et l’industried’armement, l’autre sur le nucléairemilitaire et ses conséquences sanitaires etenvironnementales.Une reconnaissanceconflictuelleLa reconnaissance du CDRPC par lesinstitutions a pris une dizaine d’années…et elle reste encore très conflictuelle avecle cabinet du ministère de <strong>la</strong> Défense, ouavec certains responsables militaires commele délégué à <strong>la</strong> sûreté nucléaire de <strong>la</strong>Défense, Marcel Jurien de <strong>la</strong> Gravière, quinous accusait début octobre 2006 de “manipulerdes morceaux de faits” et de vouloir«déstabiliser les institutions de l’État»…Avec les industriels de l’armement, lesrapports sont limités et s’inscrivent plusdans le cadre de campagnes collectives delobbying.Le Centre assure son financementd’une part avec <strong>la</strong> vente de ses étudessous forme de crédits de <strong>recherche</strong> et depublications et, d’autre part, grâce à desdons. C’est bien là que le bât blesse ! Caren France, sur ces sujets, les créditsd’études sont, pour l’essentiel, entre lesmains du ministère de <strong>la</strong> Défense. Les décisionsd’octroi des projets d’études nes’effectuent pas seulement en fonction decritères de compétences mais égalementde critères politiques.Plus de transparencePar rapport aux deux axes principauxdu CDRPC — à savoir les transferts d’armementset les armes nucléaires — duchemin a été parcouru durant ces vingtdernières années avec, d’une part, uneplus grande transparence au niveau desexportations d’armes et surtout, d’autrepart, <strong>la</strong> remise en cause de l’absence deconséquences pour tout le personnel civilet militaire qui a participé au programmedes essais nucléaires français ainsi quepour les popu<strong>la</strong>tions du Sahara et dePolynésie. L’émergence de cette questiondans l’agenda politique ainsi que <strong>la</strong>constitution d’associations de vétérans etde victimes des essais nucléaires (1) résultedes travaux conduits par le Centresur ces sujets depuis le début des années1990…CDRPC,Centre de documentationet de <strong>recherche</strong> sur <strong>la</strong> paix et les conflits,187, montée de Chou<strong>la</strong>ns, 69005 Lyon,tél : 04 78 36 93 03, www.obsarm.org.DR(1) En métropole : l’Aven, 187, montée de Chou<strong>la</strong>ns,69005 Lyon, tél : 04 78 36 93 03, www.aven.org ; enPolynésie : Moruroa e tatou, www.moruroaetatou.org.Une association est également en cours de constitutionen Algérie.SILENCE N°34314Février 2007


Recherche alternativeL’ Institut de <strong>recherche</strong> sur<strong>la</strong> résolution non violente des conflitsest une structure indépendanteayant pour objectif de menerL’IRNCdes <strong>recherche</strong>s pluridisciplinairessur <strong>la</strong> non-violence. Durant les années80, ses chercheurs mènent des études surles stratégies et <strong>la</strong> faisabilité de <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce d’une défense civile popu<strong>la</strong>ire nonviolentede <strong>la</strong> société française contre uneagression étrangère, dans un contexte deguerre froide. Depuis les années 90, ses<strong>recherche</strong>s se dép<strong>la</strong>cent sur le terrain del’intervention civile de paix comme formed’intervention non armée sur le terrain deconflits armés ou de violences politiquesdans le monde. L’institut cherche par sesétudes à mettre en lumière <strong>la</strong> crédibilitéd’alternatives aux formes d’interventionviolentes ou armées, dans les politiquesde défense en particulier, ainsi que dansles secteurs éducatif et social.Les trois axes actuels de <strong>recherche</strong> del’IRNC sont l’intervention civile de paix(avec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une base de donnéesinformatique sur ce thème et <strong>la</strong> participationà des programmes de <strong>recherche</strong>européens), <strong>la</strong> culture de non-violence(dans ses dimensions éducatives, philosophiques,sociologiques,…), et <strong>la</strong> médiatisationde <strong>la</strong> non-violence.L’originalité de l’IRNC, par oppositionà une position antimilitariste, a été, depuisle départ, de développer un dialogueavec les institutions politiques et militairesafin de faire valoir les apports de <strong>la</strong>non-violence dans les politiques de défense.C’est ainsi que, dès le départ, despartenariats sont noués avec le ministèrede <strong>la</strong> Défense pour réaliser une étude surLa Défense civile, publiée en 1985 sous cetitre par <strong>la</strong> Fondation pour les études de<strong>la</strong> Défense nationale, puis avec le SGDN,des rencontres ayant lieu régulièrementavec des membres de l’état-major. Un colloqueest organisé en 2001 à l’Assembléenationale pour faire le point sur les <strong>recherche</strong>set les pratiques d’interventioncivile de paix (ICP) auprès des acteurspolitiques et militaires.L’IRNC, Institut de <strong>recherche</strong> sur <strong>la</strong> résolutionnon violente des conflits, est née sous formeassociative en 1984 à l’initiative de chercheurstravail<strong>la</strong>nt sur <strong>la</strong> thématique de <strong>la</strong> non-violence(Jacques Sémelin, Jean-Marie Muller,François Marchand…).Equilibre financiermodesteLongtemps ouvert à des financementsd’origine institutionnelle (militaires oupolitiques), l’IRNC s’est tourné récemmentvers des financements d’origine privée(fondations Un Monde par tous, FPH,Non-Violence XXI, MAN,…) suite à undésengagement de ces premiers partenaires.Son équilibre financier est précaireet très modeste ; son fonctionnement reposeessentiellement sur le bénévo<strong>la</strong>t.L’institut a toujours cherché à releverle défi de <strong>la</strong> reconnaissance et de l’institutionnalisationdes principes et méthodesde <strong>la</strong> non-violence, dans un dialogueconstant avec les institutions politiques etmilitaires, jugeant naturel que ces dernièresfinancent les <strong>recherche</strong>s alternativessur les stratégies de défense, et dansune volonté simultanée de totale indépendanceidéologique par rapport à cesfinanceurs.Actuellement l’équipe de l’IRNC regroupedeux poignées de chercheurs indépendantsmenant de front des <strong>recherche</strong>ssur le p<strong>la</strong>n historique, géo -politique ou encore psychologique, débouchantsur des publications (1).L’équipe est ouverte aux apports et à <strong>la</strong>participation de chercheurs intéressés parle thème de <strong>la</strong> non-violence. Tous les ans,l’IRNC accueille 2 à 3 étudiants-chercheurspour un stage de quelques mois.L’IRNC se donne pour mission demettre en contact les <strong>recherche</strong>s sur <strong>la</strong>non-violence, d’origine essentiellementmilitantes et très mal reconnues institutionnellement,avec le monde universitaire.Ses membres participent ponctuellementà des colloques ou à des séminaires,et proposent un accompagnement à desétudiants réalisant des <strong>recherche</strong>s en lienavec le thème de <strong>la</strong> non-violence(sciences politiques, histoire, philosophie,…)ainsi que des bourses de <strong>recherche</strong>.L’institut se heurte à une fermeturedu monde universitaire français àcette thématique, contrairement aux paysanglo-saxons où se sont développées les“peace studies”. Il entretient par contredes liens avec d’autres instituts de <strong>recherche</strong>indépendants (CDRPC à Lyon,Nova en Catalogne, ICNC à Washington)ou de défense (Fondation pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>stratégique) ainsi qu’un partenariatprivilégié avec <strong>la</strong> revue trimestriellede <strong>recherche</strong> Alternatives non-violentes.IRNC,14, rue des Meuniers, 93100 Montreuil,tél : 01 48 59 93 35, www.irnc.org.(1) entre autres : Muller Jean-Marie : Dictionnaire de<strong>la</strong> non-violence, Le Relié 2005, Principes et méthodes del’intervention civile, DDB 1997 ; Sémelin Jacques :Sans armes face à Hitler, Payot 1989 ; collectif : LaDissuasion civile, FEDN 1985.SILENCE N°34315Février 2007


Autres <strong>la</strong>boratoiresCriiRadCommission de <strong>recherche</strong> et d’informationsindépendantes sur <strong>la</strong> radioactivité1986 : Alors que les services officielsindiquent que <strong>la</strong> France, en raison de sonéloignement, a été totalement épargnéepar le nuage radioactif de Tchernobyl, desfamilles entières consomment, sans le savoir,du <strong>la</strong>it, du fromage, des légumesfrais... gorgés de produits radioactifs.C’est en réaction au manque de prise enconsidération des conséquences de cet accidentpour l’environnement et l’être humainque se crée <strong>la</strong> CriiRad. Un groupeassez disparate de personnes habitantdans <strong>la</strong> vallée du Rhône décide de se donnerles moyens confisqués par les institutions,et de créer son propre <strong>la</strong>boratoire.La CriiRad a actuellement pour vocation :- de contrôler et d’informer les popu<strong>la</strong>tionssur les pollutions radioactives etles risques liés au nucléaire,- de veiller au maintien, à l’applicationet à l’amélioration des règles decontrôle et de radioprotection existantes,- d’obtenir <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de toutemesure de protection sanitaire jugée nécessaire.Depuis vingt ans, <strong>la</strong> CriiRad a réalisédes milliers de mesures de contaminationde terrain et de produits alimentaires,beaucoup d’informations autour de ce sujet(publications, débats, émission de radio),des stages de formation, de nombreusesétudes radio-écologiques…Actuellement, le financement provientà 60% des prestations réalisées (quipeuvent être payés par de simples citoyens,des mairies ou conseils généraux…),à 40% des adhérents et à 3% desubventions de collectivités locales.CRII RadRo<strong>la</strong>nd Desbordes, président de <strong>la</strong> CRIIRad.L’association embauche treize personneset regroupe de nombreux bénévoles.Le <strong>la</strong>boratoire essaye d’être au maximumindépendant des exploitants du nucléaire,de l’Etat et de tous les partis politiques.Ce qui n’est pas toujours simplecar les institutions cherchent à le domestiquerou à le faire disparaître. Ainsi, enLamsLaboratoire d’analysemicrobiologiquedes solsTout commença, en 1988, lorsque C<strong>la</strong>udeet Lydia Bourguignon, chercheurs à l’Inra,mirent au point une méthode de mesurede l’activité biologique des sols, qui leurpermit d’établir que les sols étaient entrain de mourir à cause de l’agricultureintensive. L’Inra, financé par des marchandsd’engrais et de pesticides, s’insurgeacontre ces résultats et refusa de lespublier. Ils c<strong>la</strong>quèrent alors <strong>la</strong> porte pourfonder leur propre <strong>la</strong>boratoire afin d’aiderles agriculteurs à mieux gérer leurs sols.Le <strong>la</strong>boratoire, qui sa<strong>la</strong>rie trois personnes,réussit actuellement à s’autofinancergrâce aux prestations qu’il réalise.La difficulté initiale fut de trouver desprêts pour le <strong>la</strong>ncement. Avec beaucoupde difficultés, ils réussirent finalement àavoir un prêt de <strong>la</strong> BNP et de <strong>la</strong> RégionBourgogne.Le Lams s’est régulièrement heurté àdes diffamations de <strong>la</strong> part du lobby agroindustriel,et notamment de <strong>la</strong> part del’Inra, qui qualifia leurs discours de “peuscientifiques”, et discrédita leurs travaux.C<strong>la</strong>ude Bourguignon sur le terrain.“Lorsqu’on crée, en France, un <strong>la</strong>boratoired’analyses pour aider les agriculteursà protéger leur capital sol, on se heurte àdes difficultés administratives et aux attaquesdiffamatoires de l’agroindustrie. LaFrance est le deuxième consommateur mondialde pesticides, elle représente un marchéénorme que l’agro-industrie ne veut pasperdre. Mettre en évidence, par des analyses,l’effet néfaste de ces pesticides sur <strong>la</strong>vie des sols, provoque des réactions violentesdes instances étatiques qui soutiennentles grands lobbies ; et des lobbies euxmêmes”.DRLaboratoire d’analyse microbiologique des sols,Marey-sur-Tille, 21120 Is-sur-Tille,tél : 03 80 75 60 96, www.<strong>la</strong>ms-21.com.Raisons d’agirRaisons d’agir, collectif créé au coursde l’hiver 1995, association 1901 depuisle printemps 1998, regroupe des chercheursen sciences sociales (sociologuespour <strong>la</strong> plupart) mobilisés par les mouvementde novembre-décembre 1995, lemouvement des chômeurs ou celui dessans-papiers, par le triomphe — malheureusementéphémère — de l’optimismede <strong>la</strong> volonté politique (qui soutient letravail le plus souvent obscur des militantsde base) sur le pessimisme de <strong>la</strong> raisonsociologique. Chercheurs mobilisésaussi par <strong>la</strong> fermeture du champ politiquesur ses enjeux internes et le confinementd’un débat public circonscrit au cercleétroit des experts patentés et des intellectuelsmédiatiques, que ces mouvementscontribuèrent tour à tour à mettre en évidence.“En tant que chercheurs, nous soulignonsles effets économiques et sociaux dévastateursdes politiques économiqueslibérales menées partout dans le monde”.Raisons d’Agir,27, rue Jacob, 75006 Paris,raisonsdagir.orgSILENCE N°34316Février 2007


2004, <strong>la</strong> DGNSR a tenté de modifier <strong>la</strong> réglementationconcernant les mesures deradioactivité afin de faire disparaître <strong>la</strong>CriiRad.La CriiRad est régulièrement sollicitéepar des institutions afin de participerà des débats ou dispositifs d’acceptabilitéautour du nucléaire. Après plusieurs tentatives,l’association s’est rendu compteque sa présence ne servait qu’à légitimer<strong>la</strong> communication des exploitants et“qu’elle avait plus à y perdre son âme qu’ày gagner quelque chose”. Cette position<strong>la</strong> démarque notamment d’autres structures,comme l’Acro, qui acceptent généralementles sollicitations institutionnelles.Un article plus long à propos de <strong>la</strong>CriiRad (Vingt ans de Tchernobyl, vingtans de CriiRad) est paru dans S!lencen° 333.La CriiRad, 471, avenue Victor-Hugo,26000 Valence, tél : 04 75 41 82 50.ItabInstitut technique del’agriculture biologiqueL’Itab a pour objectifs <strong>la</strong> coordinationde <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et l’appui aux actionstechniques dans le domaine de l’agriculturebiologique. L’Itab diffuse des informationstechniques auprès des agriculteurs(fiches techniques, guides etrevues).Itab, 149, rue de Bercy, 75595 Paris cedex 12,tél : 01 40 04 50 64, www.itab.asso.frCrii-RemCentre de <strong>recherche</strong>et d’informationindépendantessur les rayonnementsélectromagnétiquesLe but de <strong>la</strong> Crii-Rem est d’informerde façon c<strong>la</strong>ire et objective sur les effetsdes rayonnements électromagnétiquesdans l’environnement ambiant (téléphoneportable, wii-fi, lignes haute tension,micro-ondes…), de proposer des solutionsen faveur de <strong>la</strong> protection des popu<strong>la</strong>tions,et de constituer un contrepouvoircitoyen, indépendant desintérêts industriels et commerciaux.Crii-Rem, 11, rue Edith-Piaf, 72000 Le Mans,tél : 02 43 21 18 69, www.criirem.orgCrii-GenComité de <strong>recherche</strong>d’informationsindépendantessur le génie génétiqueIl s’agit d’un comité apolitique et nonmilitantd’expertise, de conseil, indépendantdes producteurs d’OGM, intervenantà différents niveaux : juridique, scientifique(santé, environnement), sociologique,technique (étiquetage), notammentpour des dosages d’OGM, et auniveau économique ; pour les citoyens,entreprises, associations, groupements,syndicats...Crii-Gen, 40, rue de Montceau,75008 Paris, www.crii-gen.orgDRTous les témoignages ou échosd’expériences de <strong>la</strong>bos indépendantsque ce soit en France oudans d’autres pays (des expériencesintéressantes sont apparemmentdéveloppées en Suisseou en Allemagne) sont les bienvenuespour alimenter de futursarticles dans S!lence.SILENCE N°34317Février 2007


SociétéPetite phrase“Construire des prisons pourenrayer <strong>la</strong> délinquance, c’estcomme construire des cimetièrespour enrayer l’épidémie”Rol<strong>la</strong>nd Hénault.MumiaAbu-JamalPhi<strong>la</strong>delphiecontre Paris ?Nous annoncions dans le numérode janvier, comme de nombreuxautres médias, que <strong>la</strong> ville dePhi<strong>la</strong>delphie où a été condamnéà mort Mumia Abu-Jamal, avaitporté p<strong>la</strong>inte pour “apologie ducrime” contre les villes de Pariset de Saint-Denis qui ont faitMumia Abu-Jamal citoyen d’honneur.L’information re<strong>la</strong>yée par lemédiatique avocat Col<strong>la</strong>rd annonçaitqu’une délégation de <strong>la</strong> villedes Etats-Unis se rendrait enFrance début décembre or il n’ena rien été. Les comités de soutiense demandent aussi pourquoiseules les villes françaisesseraient concernées alors qu’enItalie plusieurs communes ontfait de même. Début décembre,aucun tribunal français n’ayantenregistré de p<strong>la</strong>inte, l’hypothèsed’un simple coup médiatique n’estpas exclu, peut-être en re<strong>la</strong>tionavec les élections syndicales ausein de <strong>la</strong> police française.GrandsparrainsDepuis 1998, l’associationGrands parrains met en re<strong>la</strong>tionenfants, parents et grands-parentsd’adoption pour permettre dedévelopper du lien social entre lesgénérations. Il existe plusieursformes de grand-parrainage :c<strong>la</strong>ssique avec visites et activitéscommunes, épisto<strong>la</strong>ires par correspondance,et visio, avec échangepar internet avec une webcam.Ces différentes formules permettentde varier les re<strong>la</strong>tions selonque l’on soit près ou loin, enbonne santé ou moins…Pour en savoir plus :Grands-Parrains,15, rue des Epinettes,94240 L’Haÿ-les-Roses.Harcèlement au travailet employés jetablesDans les hautes écoles de commerce, on vous apprend àsans cesse améliorer votre productivité. Et pour ce<strong>la</strong>,exploiter son prochain au maximum est une méthode commeles autres. Plusieurs livres viennent de sortir comme Journald’un médecin du travail (Dorothée Ramaut, éd. Cherche-Midi) qui raconte comment les employés sont de plus en plusjetables, notamment dans le monde de <strong>la</strong> grande distribution.Le principe est simple : épuiser le sa<strong>la</strong>rié puis en changerpour dégager un bénéfice maximum. Pensez-y avant d’allerdans une grande surface.Campement des SDF le long du canal Saint-Martin à Paris.Zéro SDF ?En 2002, Jospin avait promis “zéro SDF” en cas d’élection, une promesseaujourd’hui reprise par Sarkozy. Est-ce possible ? le présidentd’Emmaüs, Martin Hirsch a expliqué que ce<strong>la</strong> supposerait d’analyserau plus près <strong>la</strong> situation des SDF. Selon une enquête de Médecinsdu monde, 7 sur 10 sont des hommes, 86% sont sans-emploi, <strong>la</strong> quasitotalitésans ressources, un tiers vit dans <strong>la</strong> rue depuis moins d’un an,un tiers entre un et dix ans, un tiers depuis plus de dix ans. L’espérancede vie d’un SDF est de 43 ans. 63% déc<strong>la</strong>rent ne pas se soigner, 21%ont des problèmes d’alcool, 16% des problèmes respiratoires, 15% lesida. S’il y a des p<strong>la</strong>ces pour un hébergement d’urgence, 84% des sansabrin’utilisent pas le 115 pour les connaître. Il y aurait autour de100 000 SDF en France. Pour les associations caritatives, tendre versle zéro SDF, passerait par des protections contre l’exclusion sociale etnon par l’augmentation des p<strong>la</strong>ces d’hébergement.Petit Robertraciste ?Le petit Robert 2007 donnecomme définition à “colonisation”: “mise en valeur, exploitationde pays devenus colonies”,idem pour “coloniser” : “coloniserun pays pour le mettre envaleur, en exploiter les richesses”.Décidément, l’éditeur a du malà gérer <strong>la</strong> question coloniale.Dans son édition des nomspropres de 1995, il donnait déjàà <strong>la</strong> rubrique “Rwanda”, une présentationdu génocide où <strong>la</strong>France avait le rôle de sauveur !A l’époque, les protestationsdes ONG avaient obligé l’éditeurà rééditer son dictionnaire.TotaledépendanceVous êtes perdu en ville ? Surtoutne demandez pas votre chemin àun passant ordinaire… on ne saitjamais, il pourrait mordre !Soyez dans <strong>la</strong> course à <strong>la</strong> technologie: maintenant avec le service“GPS autonome”, en consultantvotre téléphone portable, vouspouvez savoir où vous êtes etcomment vous dép<strong>la</strong>cer.Et d’ailleurs pourquoi vous dép<strong>la</strong>cer? Vous pouvez tout acheter,tout vendre depuis votre ordinateur.Encore un effort, et on pourracomplètement éviter de rencontrerl’autre, l’ennemi potentiel!P A R I SLes mal-logéssuivent l’avisde JacquesChiracDRDans ses vœux du nouvel an, leprésident de <strong>la</strong> République a souhaitéque soit reconnu le droit aulogement pour venir en aide auxmal-logés. Dès le lendemain, unecentaine de personnes ont prisacte des recommandations deJacques Chirac en pénétrant dansun immeuble de <strong>la</strong> Lyonnaise deBanque, situé au 24, rue de <strong>la</strong>Banque, dans le 2e arrondissement,un bâtiment de quatreétages vide depuis trois ans. Droitau logement a soutenu l’initiative.Le bâtiment a été divisé en troisparties : les deux étages du hautsont occupés par des familles victimesde <strong>la</strong> spécu<strong>la</strong>tion immobilière,le 1er étage accueille desateliers d’artiste, le rez-de-chausséeest un lieu de débat associatifsur <strong>la</strong> question du logementdénommé “Ministère de <strong>la</strong> crisedu logement”.SILENCE N°343 Février 200718


DRObésitéet ostracismeLors d’un congrès internationalsur l’obésité qui s’est tenu débutseptembre à Sydney, une communicationa montré comment lesfemmes obèses sont victimesd’ostracisme tout au long de leurvie. L’aspect physique joue eneffet un rôle plus important pourles femmes que pour les hommeset les inégalités apparaissent trèsjeune : dès l’âge de cinq ans, onconstate des différences significativesdans <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité, l’attributiondes bourses sco<strong>la</strong>ires, et ce<strong>la</strong>se poursuit tout au long de <strong>la</strong> vielors des concours, des entretiensd’embauche…Journée mondiale contre<strong>la</strong> violence faite aux femmesLe 25 novembre est désormais <strong>la</strong> journée mondiale contre <strong>la</strong> violencefaite aux femmes. L’occasion de multiples manifestations dans lemonde. A Paris, à l’appel du CNDF, Centre national pour les droits desfemmes, un collectif de 140 associations, entre 3000 et 5000 personnesont manifesté pour demander qu’une loi permette une meilleureprotection des victimes de violence. Dans <strong>la</strong> manif, étaient présentesArlette Laguiller, Dominique Voynet, Clémentine Autain… SégolèneRoyal a immédiatement promis que ce serait <strong>la</strong> première loi qu’elledéposerait si elle était élue. Le Conseil de l’Europe qui regroupe 46Etats, a <strong>la</strong>ncé une campagne depuis le Sénat espagnol visant à faireadopter de nouvelles lois contre ces violences.6 févrierContre lesmuti<strong>la</strong>tionssexuellesAvec le soutien de l’OMS,Organisation mondiale de <strong>la</strong>santé, le 6 février a été choisi pardes ONG comme journée mondialecontre les muti<strong>la</strong>tionssexuelles. Selon les estimations,entre 100 et 140 millions deLutte contre l’anorexiefemmes et de filles auraient subides muti<strong>la</strong>tions génitales. Deuxmillions de filles en sont encorevictimes chaque année. Cettejournée est notamment animéepar Amnesty international.Présidenteen SuisseSi l’Etat fédéral suisse n’a accordéle droit de vote aux femmesqu’en 1972 et si certains cantonsont même attendu 1981 pour enfaire autant, les femmes sontdepuis montées dans <strong>la</strong> hiérarchiepolitique pour y atteindre le plushaut niveau. En Suisse, <strong>la</strong> présidenceest tournante et changechaque année. Une premièrefemme, Ruth Dreifuss, a été présidenteen 1999 et c’est de nouveaule cas pour l’année 2007avec l’élection de MichelineCalmy-Rey, ancienne ministresuisse des Affaires étrangères.N O R DA quoi rêveWonderwoman ?La compagnie de théâtre LesTambours battants propose les1 er , 2 et 3 février à <strong>la</strong> Grange de<strong>la</strong> ferme Dupire, à Villeneuved’Ascq(tél : 03 20 43 55 65),un spectacle intitulé A quoi rêveFin octobre, Ana Carolina Reston, 21 ans, mannequin brésilienne est morte d’uneinfection urinaire… alors qu’elle ne pesait que 40 kg pour 1,74 m. Son état de faiblesseexplique son incapacité à réagir à une infection bénigne. Le gouvernement espagno<strong>la</strong> promulgué un décret contre l’anorexie qui interdit à des mannequins dont l’indicecorporel n’atteint pas au moins 18 de se montrer en public. L’indice corporel a été déterminépar l’OMS, un indice de moins de 18 correspond à 56 kg pour 1,75 m, en dessousde ce poids, une personne est considérée comme en danger de maigreur. Cinq mannequinsont ainsi été interdites de travail en octobre dernier lors des défilés de mode à Madrid.SILENCE N°343 Février 200719FemmesWonder woman ? En attendantle retour des hommes, desfemmes discutent de toutes cespetites choses cachées qui démangent.Pour passer le temps, ellesgrattent… Les Tambours battantont déjà créé plusieurs piècesengagées, sur <strong>la</strong> pornographie, surl’OMC, sur les biotechnologies.Il s’agit d’une nouvelle création.Renseignements :Les Tambours Battants,11, rue du Pas-Ro<strong>la</strong>nd,59246 Mons-en-Pevèle.DRManquede sagesfemmesLe fonds des Nations uniespour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a publiéun rapport le 15 décembre 2006pour dénoncer le manque desages-femmes dans le monde. Ilestime qu’il en manque plus de330 000 et que ce manquemenace <strong>la</strong> vie de millions defemmes qui accouchent dans demauvaises conditions. Unefemme meurt chaque minutedurant <strong>la</strong> grossesse ou l’accouchementdans le monde. Unefemme sur sept meurt pendantl’accouchement en Afrique subsahariennecontre une sur 8000dans les pays du Nord.H É R A U L TGarageau fémininDans un souci de parité, Base 34,un centre de formation situé àVendargues, a ouvert une formationen alternance pour formerdes femmes à <strong>la</strong> mécanique.Celles-ci travaillent au centre deformation une semaine sur troiset les deux autres chez un garagiste.Les stagiaires devraientouvrir un garage de réparationautomobile en novembre 2007…Si d’ici là le prix du pétrolene s’est pas envolé !


AlternativesPetite phrase“Beaucoup de petites gens, dansbeaucoup de petits lieux, faisantbeaucoup de petites choses, peuventchanger <strong>la</strong> face du monde”Proverbe écossais.Education■ D’autres emplois sont possibles.Dans les collèges et lycées,les documentations sur les filièreset les emplois sont financées parles syndicats patronaux, les ministères…Ainsi, dans les brochuresde l’ONISEP, <strong>la</strong>rgement diffusées,au choix de “travailler enplein air”, on trouve au choix desmétiers comme gendarmes ouagent de l’ONF… mais rien sur<strong>la</strong> possibilité de devenir agriculteur! Sur les emplois possibles,le milieu associatif, des coopératives,de l’économie sociale etsolidaire, sont totalement absents.N’y aurait-il pas parmi nous ungroupe qui pourrait coordonner <strong>la</strong>publication d’un petit documentprésentant ces emplois, leurpotentiel, leur dynamique aveccomme but de le diffuser par lesenseignants les plus ouverts auxidées alternatives ?■ Formations alternatives. Dansle cadre de <strong>la</strong> réalisation d’unguide sur ce sujet, les éditionsLe p’tit gavroche <strong>recherche</strong>nt descontacts et des témoignages demétiers et de formations alternativesen tous domaines : pédagogiesdifférentes, architecture écologique,agriculture bio, énergiesrenouve<strong>la</strong>bles, médecines douces,ressourceries et recycleries, journalisme,restauration et alimentation,arts de <strong>la</strong> rue et théâtre,compagnonnage alternatif, réseauwwoof .... pour tous les âges(pour enfants ou adultes). Elles<strong>recherche</strong>nt aussi des fiches, schémas,livres, contacts d’ateliers,formations et recettes pratiquespour fabriquer soi-même deschoses : meubles en bois ou encarton, cabane, lessive, vêtements,jeux, papier recyclé, décoration,poterie, etc. en faisant de <strong>la</strong>récup’, en étant créative, et sansavoir à les acheter ! Des guidesseront offerts aux plus belles ouriches participations ! Pour participerou en savoir plus :Le p’tit gavroche, 3 bis ruedes Li<strong>la</strong>s, 69008 Lyon,tél : 06 72 28 46 31.Médias■ Ecologie et politique, éditionsSyllepse, 69, rue des Rigoles,75020 Paris, www.ecologie-etpolitique.info.Dans le numéro33 de ce semestriel, un fort intéressantdossier sur le changementclimatique avec notamment auniveau des propositions, deuxarticles de spécialistes :Dard d’artParce que créer c’est résister, le mouvement Dard d’art, ça pique oùça fait marre est un mouvement de création artistique qui a pourcaractéristique de se répandre librement, comme une épidémie d’artrebelle, un réseau permanent d’art gangrenant qui dénonce et propose.Dard d’art propose de multiplier les moments de création. Ceux-ci peuventinstruire, occuper utilement les enfants, et tous les âges, éteindre <strong>la</strong>télé, le portable, l’ordinateur, <strong>la</strong>isser vivre les animaux, rabibocher lescouples, améliorer l’écoute et <strong>la</strong> communication, tenir compte de pépéet de mémé, inviter les voisins, réunir le quartier, donner envie deprendre <strong>la</strong> retraite plus tôt, faire faire des économies, réfléchir à l’avenir,tenir compte du passé, arrêter de perdre sa vie à <strong>la</strong> gagner ou neplus dépenser inutilement voire dangereusement son huile de coude,donner des idées à ceux qui n’en ont pas, rendre jaloux les ceux quifont rien, faire découvrir des techniques : coller, coudre, souder, agrafer,plier, froisser, cuire, dessiner, peindre, sculpter, écrire, salir, habiller,découper, jouir de <strong>la</strong> gratuité, de l’échange, du don, sou<strong>la</strong>ger l’arthrose,évincer les allergies, guérir du stress, du machisme, humaniser leshommes, faire rêver, rendre supportable <strong>la</strong> solitude, changer <strong>la</strong> vie, fairede l’humour, réunir les ennemis, apaiser les violents, contaminer lessa<strong>la</strong>uds (?), changer le politique et redresser le syndicaliste, et, selon lesuccès de l’opération, changer <strong>la</strong> météo et rendre heureuse l’humanité.Si, si !Dard d’art se propose de <strong>la</strong>ncer des moments de création à thème ens’appuyant sur les thèmes développés au fil des pages de revues commeS!lence. Il propose comme premier thème, de février à avril, “énergiesrenouve<strong>la</strong>bles et décroissance” en demandant à chacun de participersous forme d’art postal, l’ensemble des lettres collectées servant ensuiteà une instal<strong>la</strong>tion collective. Précautions pour l’art postal : être suffisammentaffranchie (<strong>la</strong> lettre, pas l’expéditeur-trice !), pas de violencedans les représentations. Résultat de l’œuvre collective dans un prochainnuméro de S!lence. Envoyer vos courriers à : Dard d’art,Francesa Rèines, P<strong>la</strong>sticienne, Comba Rosal, 81140, Caüzac de Vèra.Instal<strong>la</strong>tion dans le port de Marseille :les "guetteurs" , de Véronique Brill.La guerre de l’ortie (suite)La loi interdit désormais de faire connaître les propriétés de produitsphytosanitaires naturels s’ils ne sont pas homologués. Pour les fairehomologuer, il faut que <strong>la</strong> composition soit bien définie et stable.Jardiniers, en totale infraction avec cette loi, je vous donne<strong>la</strong> façon de remédier naturellement à plusieurs ma<strong>la</strong>dies ou parasites,grâce au XYZ.■ Oïdium (ce feutrage b<strong>la</strong>nc sur les feuilles, dû à des champignons, quel’on peut enlever par un simple frottement). Aspergez votre culture deXYZ en plein soleil, c’est très efficace.■ Pucerons, psylles sont facilement délogés par le XYZ sous pression.Allez-y sans ménagement.■ Les altises qui dévorent les jeunes semis de brassicacées (choux,radis…) seront moins virulents si vous appliquez du XYZ en brumisationdeux à trois fois par jour, idem pour diverses punaises des cultures.■ Le XYZ a même un effet secondaire nourricier sur les p<strong>la</strong>nteset peut les sauver en cas de sécheresse (prévoir une dose forte).Le XYZ n’est pas cher, vous le trouverez dans des puits, des mares,des rivières, sous les gouttières… C’est l’eau. Formule chimique : H 2 Oplus quelques impuretés. La présence de ces impuretés, variables selonle lieu et l’époque interdit de faire homologuer ce produit phytosanitairenaturel. Si vous faites partie des veinards dont l’eau contient despesticides, vous obtiendrez même d’autres effets (à préciser après analyse); avec des nitrates, vos légumes seront vert très foncé.L’Etat me poursuivra certainement pour <strong>la</strong> divulgation de ces conseilsqui feront perdre du chiffre d’affaires aux firmes de l’agrochimie, nuldoute qu’il poursuivra aussi ceux qui ont mis des pesticides ou desnitrates dans l’eau. Me retrouver sur le même banc d’accusation queces grosses firmes, <strong>la</strong> honte !Patrice NéelPierre Radanne, ancien directeurde l’Ademe et Jürgen Trittin,ancien ministre de l’environnementen Allemagne.■ Origines contrôlées,Tactikollectif, 20 bis, rue Michelde-Montaigne,31200 Toulouse,tél : 05 34 40 80 70,www.tactikollectif.org.Revue annuelle reprenant les contributions de <strong>la</strong> rencontredu même nom autour des questionsqui agitent les banlieues,<strong>la</strong> dernière rencontre s’est dérouléejuste après les émeutesde l’automne 2005.■ La Belle au bois dormant,Bureau d’études, 9, rue de <strong>la</strong>Révolution, 93100 Montreuil.Journal au format tabloïd devingt pages, gratuit et imprimé à10 000 exemp<strong>la</strong>ires, centré sur <strong>la</strong>critique de <strong>la</strong> technique et de <strong>la</strong>société de contrôle du vivant, créépar les artistes X. Fourt et L.Bonaccini réunis dans Bureaud’études. Envoi par <strong>la</strong> postecontre 1,30 € en timbres ouvignette pré-oblitérée.■ Nature et Progrès, 68, boulevardGambetta, 30700 Uzès,tél : 04 66 03 23 40. La fédérationNature et Progrès est <strong>la</strong> premièreassociation de <strong>la</strong> bio àavoir rejoint le débat sur le commerceéquitable en y apportantson expérience sur les questionssociales liées à <strong>la</strong> bio. Dans len°60 de novembre 2006 (6 €),Nature et Progrès propose unSILENCE N°343 Février 200720


DRKokopelliLes procès continuent !Les industriels des semencesne tolèrent toujours pas quel’on puisse échanger ou vendredes semences en dehors de leurcontrôle. Depuis des années, ilsmultiplient les p<strong>la</strong>intes contreKokopelli, une association quidiffuse des variétés rares etdonc non référencées au registreeuropéen des semences.Kokopelli a été attaqué en procèspar le GNIS (service duministère de l’agriculture) et <strong>la</strong>FNSPF, fédération des principauxfinanciers qui demandentpas moins d’une amende parvariété illégalement commercialisée… Le 26 décembre, Kokopelli a étécondamné à 3426 amendes à 5 € soit 17 130 € au total… à compareraux 800 000 € de chiffre d’affaires de Kokopelli. Dominique Guillet,animateur de Kokopelli, a, en outre, été reconnu coupable de mettre surle marché des “semences de variétés non conformes”. A quoi <strong>la</strong> viedoit-elle être conforme ? Autre procès en attente, <strong>la</strong> société GrainesBaumaux a porté p<strong>la</strong>inte pour concurrence déloyale et demande50 000 € de dommages et intérêts. Kokopelli bénéficie d’un importantréseau de soutien et a reçu cette année 3500 adhésions pour presque100 000 €, somme qui est réinvestie dans <strong>la</strong> formation au sud, en particulierdans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un centre d’agro-écologie en Inde.Association Kokopelli, Oasis, 131, impasse des Palmiers,30319 Alès cedex, tél : 04 66 30 64 91.AlternativesLes jeudisde <strong>la</strong> NefLa Nef, société financière alternative,organise des rencontresrégulières pour sensibiliser lepublic à <strong>la</strong> finance éthique et solidaire.Les prochaines rencontresont lieu à Paris, à son siège, lesjeudis 15 février et 15 mars.A Lyon, une réunion se tient lejeudi 1er février au restaurantToutes les couleurs, 26, rueImbert-Colomès, Lyon 1er, uneautre le jeudi 15 mars au cafélecture Les Voraces, 2, rueCamille-Jourdan, Lyon 1 er .■ La Nef, 35, rue de Lyon,75012 Paris,tél : 01 44 87 00 04.■ La Nef, 114 boulevarddu 11-Novembre-1918, 69625Villeurbanne cedex,tél : 08 11 90 11 90.P A R I SFin de TerreLa compagnie Sarah Veyron duThéâtre du Chaos présente jusqu’au10 mars, au théâtre C<strong>la</strong>vel(3, rue C<strong>la</strong>vel, 75019 Paris), unepièce de Georges de Cagliari Finde Terre dont le thème est “et sile changement climatique remettaiten cause nos civilisations ?”.La pièce commence dans un bistrot-blockhaus,situé sur une presqu’îlerongée par <strong>la</strong> montée desmers et les tempêtes. Deuxfemmes y vivent recluses lorsqu’arriventde nouveaux personnageset que s’engagent des discussionssur ce qui est en trainde se passer et sur <strong>la</strong> responsabilitéde chacun, comment l’absencede décisions peut avoir desconséquences dramatiques.Fin de Terre a été initialementprésenté au festival off d’Avignonen 2004, le texte de <strong>la</strong> pièceest disponible aux éditionsLa Musaraigne.dossier passionnant en lien avec<strong>la</strong> fédération Minga : commentaller vers un commerce pluséquitable ? Le rôle des <strong>la</strong>bels, letravail caché d’une filière de production,comment mettre de <strong>la</strong>transparence dans les re<strong>la</strong>tions,comment avoir une démarcheparticipative tout au long de<strong>la</strong> filière comme le fait Natureet Progrès dans le domainede <strong>la</strong> bio…■ Marginales, Les Bil<strong>la</strong>rdes,04300 Forcalquier. Revuesemestrielle à thème, elle compiled’importants numéros (entre150 et 200 pages) sur des questionsde société. Elle est actuellementen <strong>recherche</strong> d’équilibrefinancier et vous invite à découvrirles anciens numéros :1 - Paysans dernier siècle ?2 - Le refus de parvenir, misèrede l’école, utopies éducatives.3 / 4 - Les dépossédés, figuresdu refus social.5 - Jean Giono et HarryMartinson, écrivains du peuplecontre <strong>la</strong> guerre. A paraître :6 - Stig Dagerman, <strong>la</strong> littératureet <strong>la</strong> conscience. Les 6 premiersnuméros pour 80 €.L’abonnement pour le 6 et lesdeux suivants (sur <strong>la</strong> guerre etsur l’ordre moral), 40 €.La marche du vivantS A V O I EEsperantoUn stage d’initiation à l’espérantoest organisé du 25 au 31 marsà P<strong>la</strong>n Pleisey, station de skià 1650 m. Renseignements :Thierry Depecker, Espéranto,La Roselière, 97, rue Saint-Michel, 73700 Bourg-Saint-Maurice, tél : 04 79 07 53 10.oyez le changement que vous souhaiteriez voir“Sdans le monde” disait Gandhi. “Nous sommesvos enfants et décidons de ne plus jouer le jeu du systèmeavec sa destruction programmée et son fatalismeambiant. Nous allons marcher pour mettre enlumière notre présence dans l’hexagone et nos outilsqui sont le spectacle vivant, <strong>la</strong> permaculture, le collectif,<strong>la</strong> spiritualité sans dogme ni maître”. C’est ainsique se présente <strong>la</strong> marche du vivant qui devrait partirde Bugarach, dans l’Aude, le 6 février, pour traverser<strong>la</strong> France du Sud au Nord et arriver à Paris… entreles deux tours des élections présidentielles. Itinéraire :<strong>la</strong> méridienne verte mise en p<strong>la</strong>ce en 2000. Trois joursde préparation pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du collectif demarche se tiendront du 3 au 6 février, puis les étapesde 15 à 25 km par jour permettront d’arriver àCouiza (le 6), Limoux (le 7), Carcassonne (les 9 et10), Mazamet (le 13), Castres (le 14), Albi (le 17),Carmaux (le 18), Sauveterre (les 20 et 21), Rodez(le 24), Espalion (les 26 et 27), Entraygues (le 1 ermars), Auril<strong>la</strong>c (les 3 et 4), Mauriac (le 11), Ussel (le15), Crocq (le 19), Saint-Loup (le 23), Montluçon(les 25 et 26), Bourges (du 3 au 5 avril), Presly (le7), Clémont (le 10), l’itinéraire du Loiretest en cours de préparation, puis Gironville (le 24),La Ferté-A<strong>la</strong>is (le 25), Leudeville (le 27), Savignysur-Orge(le 28), Vitry (le 29)… et le 1er mai,marche d’Ivry à Paris, actions à Paris du 2 au 6 mai.A Bientôt sur <strong>la</strong> route ! La marche du vivant,c/o La maison du Pont, 15800 Polminhac,tél : 06 61 33 71 63, www.<strong>la</strong>marcheduvivant.org.Alban LabouretSILENCE N°343 Février 200721


AJONCAlternativesL I L L EVisitedes jardinscommunautairesL’Ajonc, Association des jardinsouverts et néanmoins clos, organiseune promenade à vélo dansLille, le dimanche 25 mars pourdécouvrir les jardins communautairesde Fives, Helemmes,Moulins, Wazemmes, Lezenneet Villeneuve-d’Ascq. Tout au longdu trajet, l’opération “les fenêtresqui parlent” vous permettrontde découvrir des œuvres d’artistesprésentées aux fenêtres.Convivialité, culture et lienssociaux sont au programme.Rendez-vous à 14h30 à Ch’tivélo, avenue de Willy-Brandt(location de vélo possible).Ajonc, 13, rue Montaigne,59000 Lille,tél : 03 28 55 03 30.C E N T R EAgricultureet argentLes cinquièmes rencontres régionalesde l’agriculture biodynamiquese tiendront à Bourgueil(Indre-et-Loire) le lundi 26février sur le thème “l’agricultureet l’argent”. Participation auxfrais de 35 € incluant un repasbio. Renseignements : Guy David,La Baye, 49390 Courléon,tél : 02 41 59 80 49.I L L E - E T - V I L A I N EEcologieprofondeet simplicitévolontaireL’association Ecologie pratiqueorganise et anime des ateliers sur<strong>la</strong> simplicité volontaire et l’écologieprofonde, du vendredi 18 h audimanche soir, de mars à octobre2007. Pour plus d’infos sur lesthèmes abordés, une brochure de24 pages est disponible contre1 € ou plus à envoyer à :Association Ecologie pratique,Alexis Robert, La Guette-en-Beauvais, 35380 Paimpont,tél : 02 99 07 87 83 ou C<strong>la</strong>ireCarré, 67, avenue de Gravelle,94220 Charenton-le-Pont,tél : 01 43 75 45 72.Co-errances en difficultéNée en janvier 2003, <strong>la</strong> coopérative de diffusion Co-errances,présentée dans notre numéro 338 de septembre 2006, connaîtactuellement des difficultés. Alors qu’elle regroupe aujourd’hui unequinzaine de périodiques, une dizaine d’éditeurs, quelques producteursde films et quelques <strong>la</strong>bels de musique indépendants, elle se retrouveen conflit avec une maisond’édition qui lui fait un (mauvais)procès. Le principe de <strong>la</strong>coopérative étant de redistribueraux coopérateurs lesrevenus des ventes, elle nedispose pas des fonds nécessairespour faire face à cetimprévu. Elle <strong>la</strong>nce donc unappel à souscription et estégalement ouverte à touteforme de col<strong>la</strong>boration.Co-errances, 45, rued’Aubervilliers, 75018 Paris,tél : 01 40 05 05 97.P A ULes Amantsdu marchéLes amants du marché est uncafé-resto bio, non-fumeur etvégétarien installé sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce oùse tient un marché biologique. Ilpropose des soirées musicales, unespace pour les enfants, un bar100% bio une cuisine de saisoninventive, colorée et pleine desaveurs. Les produits d’entretien,<strong>la</strong> papeterie, les serviettes detable… proviennent de filièresécologiques. Laure et Nico<strong>la</strong>squi animent le lieu vous invite àvenir y découvrir <strong>la</strong> gastronomiebio. Les amants du marché,1, rue Bourbali, p<strong>la</strong>cedu Foirail, 64000 Pau,tél : 05 59 02 75 51.T O U L O U S EKilya tourismeLa jeune agence de tourismeKilya propose des voyages autourdu thème de l’eau. Fonctionnanten entreprise d’insertion, elle proposeune randonnée d’un jourdans le Tarn autour du thème de<strong>la</strong> gestion écologique de l’eau, unweek-end dans l’Hérault, sur lethème de l’épuration de l’eau par<strong>la</strong>gunage ou épuration végétale.Malheureusement, elle proposeaussi un voyage en Guinée avecévidemment dép<strong>la</strong>cement en avionet 4x4, et tous les problèmes dechocs culturels que ce<strong>la</strong> pose.Kilya tourisme, résidencel’Etoile, 19, avenue Emile-Zo<strong>la</strong>,31520 Ramonville-Saint-Agne,tél : 05 62 24 95 19.P-E WeckPour une banque de semencesextraordinaires pressions économiques et légis<strong>la</strong>tives sur lesD’ jardiniers et paysans imposent progressivement l’idée d’uneutilisation généralisée de semences de variétés brevetées. Ce projetagro-industriel mène à une impasse écologique et sociale totale : auxEtats-Unis, 95% des variétés de choux, 91% des variétés de maïs,94% des variétés de pois et 81% des variétés de tomates cultivéesau siècle dernier ont été perdues.En Ethiopie, les espèces indigènes d’orge souffrent d’érosion génétiquegrave et le blé dur est en voie de disparition. Les pays andinsenregistrent une érosion massive des variétés locales de culturesindigènes et de p<strong>la</strong>ntes sauvages apparentées à des p<strong>la</strong>ntes cultivées.En Uruguay, beaucoup de variétés autochtones de légumes et de bléont été remp<strong>la</strong>cées.Au Chili, on signale des pertes de variétés locales de pommesde terre, ainsi que de seigle, d’orge, de lentilles, de pastèques, detomates et de blé. En France 80% des variétés potagères inscritesau catalogue officiel en 1960 ont disparu !Les lois françaises sont les plus dures en Europe concernant lesdroits des paysans, jardiniers à utiliser leurs semences. L’accès auxbanques de gènes organisées par les Etats est impossible aux jardinierset paysans. L’association Savoirs de Terroirs a décidé de créerune banque alternative pour redonner des droits aux citoyens français: Balseli, Banque altermondialiste de semences libérées. Cettebanque a pour but de favoriser les échanges de semences entre lespeuples de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète, en veil<strong>la</strong>nt à redistribuer de ceux qui en ontvers ceux qui n’en ont pas ou pas assez. La banque propose des“prêts” de semences à tous ceux qui en font <strong>la</strong> demande. Chaquevariété doit avoir au moins cinq parrains qui <strong>la</strong> font prospérer.Chaque personne ne peut parrainer plus de cinq variétés. Les prêtssont rendus à <strong>la</strong> banque au bout d’un an avec des intérêts (plus desemences) pour être retransmis à de nouveaux “clients”. La banqueveille à <strong>la</strong> qualité des semences du stock initial qui doivent êtreissues des travaux des jardiniers et paysans et indemnes de transformationsrendues possibles par les biotechnologies (OGM...). Cessemences doivent être libérées de toute marchandisation liée à desbrevets. A cette fin <strong>la</strong> banque s’assure de <strong>la</strong> qualité du matériel initialementconfié en s’appuyant sur un travail de détermination réalisépar des spécialistes dans des fiches de description variétales. Labanque soutient et promeut les professionnels et associations qui diffusentdes p<strong>la</strong>nts et semences de faible intérêt commercial maisindispensables à <strong>la</strong> biodiversité cultivée. En préparation des listes desemences et p<strong>la</strong>nts disponibles sur un site internet. Il est déjà possiblede soutenir cette initiative en envoyant vos dons de semencesou d’argent à : Association Savoirs de Terroirs, Le Mio<strong>la</strong>ure,07200 Saint-Julien-du-Serre.SILENCE N°343 Février 200722


Fêtes, foires, salons(le signe ❉ indique que S!lence est présent)■ Paris : 5 e Naturally. 1er au 5 février, Cité des sciences de La Villette.Naturally, 1, p<strong>la</strong>ce Paul-Ver<strong>la</strong>ine, 92100 Boulogne, tél : 03 86 78 19 20.■ Paris : 23 e Médecines douces. 8 au 12 février, Paris-Expo, porte de <strong>la</strong>Villette, 250 exposants, 10 conférences, 100 ateliers. SPAS, 86, rue de Lille,75007 Paris, tél : 01 45 56 09 09.❉ Bouches-du-Rhône : 10 e Millepertuis et Sarriette. 17 et 18 février, à <strong>la</strong> salledes fêtes de Puyricard, promotion de <strong>la</strong> vie saine avec une centaine d’exposants,quelques conférences. Graines de vie, 450, allée de <strong>la</strong> Vieille-Ferme,13540Puyricard, tél : 04 42 92 06 70.■ Var : 5 e Vie autrement. 24 et 25 février au centre culturel de Ramatuelle.Une cinquantaine d’exposants, une dizaine de conférences, restauration bio.Association bio-logique, L’Aigre, La Garde-Freinet, 83550 Vidauban,tél : 04 94 43 76 86.❉ Lyon : 21 e Primevère. 23 au 25 février à Eurexpo. 450 stands et une centainede conférences et d’ateliers. Thème de l’année : information et communicationavec des conférences de Denis Sieffert (Politis), Esteban (P’titGavroche),Paul Ariès (manuel de l’antipub)… Hors-thème : conférences de Terres deliens, Veg’asso, Lylian Legoff, Célia Izoard, Stéphane Lhomme, Les enfantsd’abord, le MAN, Sainbiose, <strong>la</strong> Nef, le CDRPC… depuis deux ans, un espace“coup de cœur de <strong>la</strong> presse alternative” est animée par des revues comme<strong>Silence</strong>. <strong>Silence</strong> y accueillera Philippe Squarzoni, auteur de <strong>la</strong> BD “Dol” ;L’Ecologiste accueillera Hervé Kempf, auteur de “Comment les riches détruisent<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète”, La Décroissance accueillera Nico<strong>la</strong>s Ridoux, auteur de “Ladécroissance pour tous”… L’expo sur <strong>la</strong> BD sur l’amiante présentée dans notrenuméro de janvier sera présente. Une bourse aux vélos, un pôle matières naturelles,un pôle médias alternatifs seront des points forts du salon. Programmecomplet : Association Primevère, 9, rue Dumenge, 69317 Lyon cedex 04,tél : 04 74 72 89 90.T O U L O U S ESquats fermésLe 26 octobre, une première tentativepour fermer le squat Lec<strong>la</strong>ndé échouait (voir numéro dejanvier). La deuxième a malheureusementété <strong>la</strong> bonne. Revenueen force, <strong>la</strong> police est intervenuele 27 novembre, fermant d’abordle nouveau squat du CouventSaint-Agne. Le 4 décembre, l’armadapolicière (150 d’un coup !)a expulsé le C<strong>la</strong>ndé et encadrédes maçons qui ont irrémédiablementmuré le lieu.M A R S E I L L ELe ComptoirmenacéLe Comptoir est un ancien bâtimentindustriel, une anciennefabrique d’allumettes, qui depuisplusieurs années abrite des activitésassociatives et sociales dudomaine artistique, en lien avecle quartier c<strong>la</strong>ssé en zonesensible. Actuellement 13 structuresy vivent : Les Têtesde l’Art, Boulègue Productions,Scénactif/Zarma Films,Itinerrances, Actor’s Sud,Dipzone Studio, DistributionElectrique de Provence, PAD,Kunga’Ka, Somefac, Les PasPerdus, L’Art de Vivre. Un projetde vente de l’immeuble menace lelieu… alors que les résidentsavaient obtenu au fil des annéesdes aides pour son aménagement.La mairie envisagerait de préempter.Pour s’en assurer, différentesactions de soutien sontmises en p<strong>la</strong>ce : 200 emploisdirects ou indirects sont concernés.Le ComptoirToussaint/Victorine, 29, rueToussaint, 13003 Marseille, tél :04 91 50 77 61.FestivalScienceFrontièresLe 23 e festival Science Frontièresse tiendra au Pa<strong>la</strong>is du Pharo, àMarseille, du 15 au 18 février, surle thème “pas sans ma Terre”. Le15, à 18h30, un grand débatréunira Sylvain Augier, Jean-LucBennahmias, Boris Cyrulnik,Nico<strong>la</strong>s Hulot, Jean-Marie Pelt etQuilomboQuilombo est une boutiquelibrairiequi diffuse deslivres sur les luttes sociales, lemouvement révolutionnaire,l’anarchisme, l’antifascisme, leféminisme... Les livres édités pardes éditeurs engagés sont privilégiés.Des revues, journaux et fanzinespolitiques, militants et decontre-culture sont aussi présentés.Quilombo est présent à Pariset vend par correspondance, onpeut obtenir son catalogue en lelui demandant : Quilombo,23, rue Voltaire, 75011 Paris,tél : 01 43 71 21 07.Alternativesplusieurs scientifiques sur lethème “scénarios pour le futur”.D’autres débats suivront comme“Déchets tout doit disparaître”(le 16 à 16 h), climat, quand lesma<strong>la</strong>dies s’emmêlent (le 17 à20h30)… Un vil<strong>la</strong>ge des actionsquotidiennes est ouvert gratuitement.Festival Science frontières,8 bis, rue du Chemin-de-Fer,94110 Arcueil.A I X - E N -P R O V E N C EAtelierMandarineDepuis 1996, Atelier Mandarineanime un restaurant qui accueillechaque jour de 40 à 60 personneset assure des prestations de traiteurjusqu’à 800 personnes. Cettesociété a été créée par l’associationFAME, Femmes associéespour une meilleure insertion,et embauche en majorité desfemmes en difficulté d’originemaghrébine. Une formation pendantdeux ans sous forme decontrats aidés permet d’avoirun taux de retour à l’emploi del’ordre de 45 %. Au fil des ans,le restaurant a intégré de plus enplus de produits issus du commerceéquitable. Atelier Mandarine,Les Méjanes, 22 bis, boulevarddu Docteur-Schweitzer,13090 Aix-en-Provence,tél : 04 42 52 39 52.I S È R ELa fermede ChalonneSuite à <strong>la</strong> mobilisation des écologistes,un projet d’autoroute a étéabandonné dans le nord dudépartement de l’Isère et desterres préemptées à l’époque ontété remises à disposition par <strong>la</strong>Safer. Trois agriculteurs bio associésen GAEC, Groupement agricoled’exploitation en commun,qui vendent déjà viande, œufs etpain en direct à Grenoble etChambéry ont réussi à acquérir15 hectares mis en vente en2005… mais ceci au détrimentde leur trésorerie. Pour limiterleur endettement, ils ont réfléchiavec l’association Terre de liensafin de mettre en p<strong>la</strong>ce un systèmede distribution de paniersavec <strong>la</strong> création d’une associationMes voisins de panier. Ils cherchentaujourd’hui à mettre enpropriété collective leurs terres etproposent aux consommateurs departiciper en achetant des partsde 100 €. Il y a 600 partsémises. On peut souscrite en prenantcontact avec le Gaec desHormins, tél : 04 74 33 94 49ou Terre de liens,tél : 04 75 59 69 35.L Y O NEcologieet spiritualitéLe mouvement bouddhiste s’interrogeet interroge sur les liensentre spiritualité et re<strong>la</strong>tion avec<strong>la</strong> Terre. Une première rencontreà l’Institut Karma Ling, enSavoie, avait réuni 800 personnesen 2004. Une nouvelle rencontreest organisée à Lyon les 23, 24 et25 mars autour du thème de l’argent.Vendredi 23 : visite de <strong>la</strong>centrale photovoltaïque de <strong>la</strong> Nefà Villeurbanne (17 h), conférencede Lama Lhundroup “éthique etresponsabilité universelle”(20h30). Samedi et dimanche :exposés et tables-rondes avecJean-Baptiste Libouban(Communautés de l’Arche),Mohammed Taleb (Is<strong>la</strong>m et écologie),Christian Delorme (prêtrecatholique), Evelyne Mesquida(Femmes internationales Mursbrisés), Marianne Sébastien (Voielibre), Philippe Leconte (La Nef),Pierre Beaudoin (Frapna),Josette Amor (Epargne enconscience)… Ateliers sur <strong>la</strong>méditation comme écologie interne,croissance et décroissance,les SEL, l’argent autrement…Programme complet auprès deKristophe Lanier, Dharma Ling,5, rue des Marronniers, 69002Lyon, tél : 04 78 42 81 59ou 08 70 75 67 57.SILENCE N°343 Février 200723


PolitiqueLe petit Paul adhère à 14 ans auParti communiste et devient unresponsable des Comités d’actionlycéens. Proche d’Althusser, et lecteur deLacan, il quitte Lyon pour Moscou etentre à l’université Lumumba dont il estrenvoyé parce qu’il y fait une critique duproductivisme. Rentré en France, on nelui en tient pas rigueur. “Sans m’en rendrecompte, je ne suis plus dans l’orthodoxie etje <strong>la</strong>nce avec des copains une revue qui s’appelleS’ouvrir”. Ses copains sont exclus,pas lui !Son père est adhérent du PC est surtoutsyndicaliste. Ses parents sont infirmiers.L’engagement militant syndicalisterévolutionnaire de son père le porte encore.Il devient un grand lecteur de Pouget,Monatte. “Ma thèse je l’ai faite sur le syndicalismerévolutionnaire”.Responsable de l’UNEF un temps, il aensuite une traversée du désert.Il possède une télé mais ne <strong>la</strong> regardepas. Il préfère s’en servir comme “émetteur”,notamment en intervenant pendantle CPE dans un débat contre des représentantspatronaux. “C’est une contradictionque j’assume !”. Apôtre de <strong>la</strong> décroissancemais pas prophète dans ce pays, ils’est prêté à nos questions lors de <strong>la</strong> foirebiologique de Chateldon, en Auvergne.<strong>Silence</strong> : Tu es politologue et détachéde ton poste à Strasbourg. Sur quoias-tu travaillé auparavant?Paul Ariès : Ce<strong>la</strong> fait treize ans que jetravaille sur les sectes. Pour moi ce sontdes métastases d’une société ma<strong>la</strong>de. Jecherchais surtout les liens avec l’extrêmedroite.C’était chaud !C’est le moins qu’on puisse dire !Depuis <strong>la</strong> parution de mes livres ça c’estcalmé. J’ai eu pas mal de problèmes. Je neparle pas des envois de cercueils, ça c’estre<strong>la</strong>tivement banal. Ce qui est plus déstabilisantc’est quand on va commanderpour toi des dizaines de frigidaires ou decanapés. Ou alors plus vicieux on prévientPaul Ariès,révolutionet décroissancePaul Ariès, politologue, auteur de nombreuxouvrages — dont décroissance et barbarisme —a évolué du dogme communiste aux cheminsde <strong>la</strong> décroissance. Entretien.ta famille que t’es à l’hôpital. Seulementdeux fois j’ai subi des contacts physiques.Un petit commando en vou<strong>la</strong>it à mavalise et m’a pété des ligaments et uneautre fois sur l’autoroute je me suis faitcerner. La seule fois où j’ai craqué, c’estquand j’ai reçu 740 photos de mesgamines. Les yeux trouées. Des photosprises au téléobjectif avec écrit au dos :“Elles sont encore en vie, qu’elles en profitent”.Tu ne travailles plus sur les sectes.Pourquoi ?En septembre 2001, c’est <strong>la</strong> cassure.Repositionnement des alliances pour <strong>la</strong>France, l’is<strong>la</strong>miste a remp<strong>la</strong>cé<strong>la</strong> Scientologie dans l’échelledes ennemis. La France vou<strong>la</strong>itfaire ami-ami avec lesEtats-Unis et donc pas toucheà <strong>la</strong> Scientologie. Il y a eu dessignes comme <strong>la</strong> poignée demain Sarkozy -Tom Cruise.Enfin, je n’ai pas voulum’enfermer sur cette question.Je me suis alors intéressé à <strong>la</strong> malbouffe.J’avais <strong>la</strong>ncé le mouvement sur <strong>la</strong>Macdonaldisation. Suite à l’invitation deJosé Bové, j’ai fait une conférence justeavant le démontage du Mac Do.Comment te situes-tu politiquement?Moi, mon projet est de marier lerouge et le vert. Même si ça fait du marron! La société est en train de se fermerà l’héritage de 1917, celle de <strong>la</strong> révolutionet celle des Lumières. Il faut revisiter cespériodes. Je m’affirme de gauche, antiproductiviste,parce qu’il faut comprendreles erreurs du passé.Sans m’en rendre j’ai toujours étéanti-productiviste. Ma découverte del’URSS m’a permis de constater que cen’était ni un rêve social ni un rêve environnementalencore moins un rêve économique.La décroissance,un “mot obus”pour pulvériserl’idéologiedominante.C’est très difficile dene pas être encarté, dene pas être dans unefamille. Je n’aime pasl’extrême gauche, saculture de l’entrisme, de<strong>la</strong> récupération, maisc’est aussi parce que j’aiété vacciné par Althus -ser. C’est pourquoi après je me suis engagésur des thèmes comme Mac Do, untype d’alimentation et de management.Tu a écris plusieurs bouquins surcet empire ?La contestation est partie de l’Italie etj’ai participé à <strong>la</strong> fondation de Slow Food.En France j’étais actif jusqu’à l’époque dudémontage. D’ailleurs, Mac Do n’a pasdéposé p<strong>la</strong>inte, seulement l’Etat.Mac Donald s’est imposé dans lemonde avec 30 000 enseignes !Pour faire un produit mondial il estnécessaire de faire un produit infra culturel.SILENCE N°34324Février 2007


Paul ArièsTu t’investis aujourd’hui sur lethème de <strong>la</strong> décroissance. Faut-il jouersur <strong>la</strong> culpabilité ?Non ! C’est même politiquementdangereux. Moralement chacun doit faireun effort mais <strong>la</strong> solution n’est pas individuelle.On doit pouvoir vivre avec “<strong>la</strong>Simplicité volontaire”. Et puis surtout ons’en prend aux victimes. Les jeunes nesont pas égaux devant <strong>la</strong> pub. Les jeunesde famille monoparentale, de couchespopu<strong>la</strong>ires, les garçons avant les filles, lesjeunes issus de l’immigration sont les plusfragiles. En utilisant le principe “plusdécroissant que moi…”, on va dans lemur !Qu’est ce que c’est <strong>la</strong> décroissancepour toi ?C’est un “mot obus” pour pulvériserl’idéologie dominante. J’étais contre leterme décroissant. Marx n’a pas dit qu’onal<strong>la</strong>it décapitaliser. Je l’ai adopté parcequ’il permet ce basculement sur un imaginaireneuf. Nous sommes désormais desobjecteurs de croissance. A terme, on pourradépasser <strong>la</strong> contradiction entre croissanceet décroissance. Il faut travailler àdécoloniser l’imaginaire comme le ditSerge Latouche. Face à <strong>la</strong> décroissance de<strong>la</strong> pollution, je suis pour <strong>la</strong> croissance desservices publics, c’est pourquoi <strong>la</strong> décroissancesera équitable et sélective. Fairedécroître les riches mais pas les pauvres,notamment ceux du Sud.Est-ce qu’on ne repeint pas lesmêmes murs, ne refait-on pas les mêmescritiques sous un nouveau nom?La décroissance c’est tirer les leçonsd’un certain nombre d’échecs. Je ne suispas sûr que dans une société décroissanteP-E Weckon travaille moins. Par contre le travai<strong>la</strong>liéné, lui va disparaître. La décroissancene doit pas être <strong>la</strong> défense du petit commerce,de <strong>la</strong> société d’avant ! Je ne veuxpas faire l’impasse sur <strong>la</strong> socialisation. Cesont des points de vue qui existent dans lemouvement décroissant.La solution n’est pas de faire moins.Ce n’est pas le partage du gâteau qu’il fautchanger, mais <strong>la</strong> recette !Et les solutions pratiques ?Développer <strong>la</strong> démocratie industrielle(l’autogestion), le secteur associatif, redévelopperle syndicalisme avec une nécessairerévolution culturelle, les coopératives,les universités popu<strong>la</strong>ires. C’estaussi l’agriculture bio, son type d’éducationou d’habitat.Et sur le mythe de <strong>la</strong> grève générale?C’est marrant : Je prépare un bouquinqui pourrait s’appeler Grève généralede <strong>la</strong> consommation. C’est une lumière quiva permettre de produire des choses. Surle p<strong>la</strong>n du sa<strong>la</strong>riat nous sommes faibles. Ilfaut peut être <strong>la</strong>ncer d’autres choses. Lesmots d’ordre anciens sont dépassés. Il fautrécréer des mythes et un <strong>la</strong>ngage politique.Je préfère afficher un point de vued’extrême modestie. Ça se bricole tout ça.Et pendant <strong>la</strong> semaine sans télé,qu’as-tu fait ?Ah mais je ne <strong>la</strong> regarde pas ! Ce sontd’ailleurs les Casseurs de pub qui s’occupentde cette campagne. Mais j’ai <strong>la</strong> télévision.Le CPE ? Qu’en as-tu pensé ?C’était une surprise ! Peu de tempsavant j’avais fait un papier sur <strong>la</strong> crise del’esprit de révolte ! Chez certains décroissantsil y avait tout un discours anti-anti-CPE qui disait que le souci ce n’était pasle CPE mais l’esc<strong>la</strong>vage sa<strong>la</strong>rié, que lesjeunes se trompent de combat. On peutêtre d’accord, mais c’est un point de vuejusqu’au-boutiste qui manque l’essentiel,qui ne voit pas <strong>la</strong> nouveauté. La questionrésidait dans l’insécurité, d’être jeté parson patron du jour au lendemain.Les jeunes ont montré que c’est possiblede gagner. Le pouvoir a sous-estiméqu’il s’en prenait à un symbole très fort,c’est-à-dire que vous aurez une sociétéplus pourrie que celle des anciens !Tu tiens un peu le discours duNouvel Observateur sur <strong>la</strong> bof-générationavant décembre 86 ?J’ai l’impression que c’est un combatminoritaire. Il y a eu une disparition globalede l’esprit de révolte et je ne demandequ’à me tromper. Mais toutes les générationssemblent communier dans <strong>la</strong>consommation. Aujourd’hui il n’y a plusde conflit de générations. Pour se révolteril ne faut pas seulement avoir de bonnesraisons mais une utopie devant !Je suis pour marier le principe d’utopied’Ernst Bloch et celui de responsabilitéde Jonas.Les énergies renouve<strong>la</strong>bles, lepétrole et le nucléaire.Le nucléaire ? Il faudrait 5000 réacteursnucléaires de plus à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce dupétrole alors qu’on en a épuisé le tiers desressources en un siècle. En 30 ans onépuiserait tout l’uranium. Les renouve<strong>la</strong>bles? Oui, mais n’en attendons pas unvéritable changement. Ce n’est pas <strong>la</strong>panacée et les bio-carburants non plus. Ilfaudrait choisir entre se nourrir ou nourrirnos voitures.L’influence de <strong>la</strong> psychanalyse danston discours.L’apport de <strong>la</strong> psychanalyse est fondamentalet si aujourd’hui on s’en prendpolitiquement à elle ce n’est pas pourrien. Je me retrouve complètement dansles travaux de Dany-Robert Dufour. C’estun enjeu énorme. Ce qui nous menacec’est <strong>la</strong> disparition du sujet kantien et dusujet freudien.Que faire ?Revisiter les chemins de traverse, PaulLafarge et son Droit à <strong>la</strong> Paresse. Les questionsdu syndicalisme révolutionnaire surl’utilité de <strong>la</strong> production… certains courantsmarxistes proches de <strong>la</strong> psychanalyse.On n’a jamais fini de payer le fait queMarx ait commencé par le plus simple,c’est-à-dire l’économie alors qu’il vou<strong>la</strong>its’attaquer à l’idéologie, au politique et àl’Etat !Et puis il faut redonner des limites.Tout être humain en a besoin. Les limitesc’est du sens. Et donc donner une prioritéà <strong>la</strong> culture. L’enfant-roi est devenul’enfant-proie de <strong>la</strong> marchandise. L’ennuiest indispensable pour lui. Un enfantoccupé en permanence c’est un enfant quisouffre et c’est le cas devant <strong>la</strong> télévision.Osons nous poser des questions.Par exemple le développement durablen’est qu’un col<strong>la</strong>ge de deux mots, onle voit bien.Propos recueillis parChristophe Goby,à <strong>la</strong> foire biologique de Chateldonen Mai 2006.SILENCE N°34325Février 2007


PolitiqueForum socialmondialDu 20 au 25 février, le prochainforum social mondial se tiendraà Nairobi, au Kenya. Premièrequestion : combien parmi les milliersde militants pour qui “unautre monde” est souhaitable,penseront à économiser <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nèteen ne prenant pas l’avion ?Deuxième question : quels sontles Africains qui ont les moyensfinanciers pour se rendre à cegenre de sommet ? Sont-ilsreprésentatifs d’un “autremonde” ?José BovéDroit deréponseDans le numéro 341 de décembre2006, page 47, il est étonnant delire, comme dans La Décroissanced’ailleurs, des propos fielleux etmensongers dont le seul but est decasser. Curieuse méthode pour unjournal qui se réc<strong>la</strong>me de <strong>la</strong> nonviolenceen couverture et quidevrait aller vers “<strong>la</strong> <strong>recherche</strong>de <strong>la</strong> vérité” comme disait lecamarade Gandhi !Que S!lence partage ou ne partagepas <strong>la</strong> stratégie des collectifs unitairespour 2007 n’est pas un problème,mais que des attaques depersonnes sous couvert de reprised’une brève serve de ligne politiqueme paraît manquer de courage.D’autant plus qu’à aucun momentpersonne de <strong>la</strong> rédaction deS!lence n’a pris <strong>la</strong> peine de m’appelerpour vérifier les informationsou demander ma réaction !Que S!lence titre “José Bové, ledébut de <strong>la</strong> fin ?” en dit long surl’objectif du message. Faut-il sejustifier sur des amis, faut-il leurdemander de démissionner de leurtravail sa<strong>la</strong>rié pour les recevoirchez soi ou réfléchir sur les luttesà mener ? Les talibans ne sontpas seulement en Afghanistan !Drôle de vision de <strong>la</strong> transformationdes rapports humains.Fraternellement vôtreJosé BovéS!lence : nous aurions effectivementdû vérifier avant publicationet nous nous excusons de cettedéformation de <strong>la</strong> réalité qui nuitgravement à <strong>la</strong> renommée d’unepersonne et également au fonctionnementdes médias alternatifs.Blocagedu G8Le G8, réunion des chefs de gouvernementdes sept pays les plusriches et de <strong>la</strong> Russie, doit setenir cette année du 6 au 8 juindans <strong>la</strong> station balnéaire deHeiligendamm, près de Rostock,au nord de l’Allemagne. Desmanifestations sont organisées àce moment-là : une grande manifestationinternationale est prévuele samedi 2 juin suivie d’un meetingle dimanche. A partir dulundi 4, des actions seront misesen p<strong>la</strong>ce pour essayer de bloquer<strong>la</strong> zone militaire et l’aéroport deRostock. Du 5 au 7 se tiendraégalement un sommet alternatifavec de nombreuses personnalitésde l’altermondialisme. En France,Attac, <strong>la</strong> FSU, <strong>la</strong> LCR, Vamos, lesmarches européennes contre lechômage devraient proposerdifférentes initiatives.Elections2007■ Un Hongrois chez les Gaulois.Une chanson portant ce titre estdiffusée gratuitement sur internet(http://www.zedess.com/Sarkozy_Clip/Un_Hongrois_chez_les_Gaulois.html). Sur un air de reggae, legroupe africain Zêdess pose <strong>la</strong>question “Dis-moi Sarkozy, pourquoiton père a fui <strong>la</strong> Hongrie”.Après quelques rappels desexploits du spécialiste du charteret du karcher, <strong>la</strong> chanson se termineen rappe<strong>la</strong>nt qu’en Afrique,il y a des pauvres mais pas declochards. Une excellente chansonP-E WeckCécile Duflot.Décroissance■ Croissance obligatoire ? Peut-on légalement introduire <strong>la</strong> décroissancesur le p<strong>la</strong>n politique ? Pas sûr, car <strong>la</strong> France a ratifié en 1981 lePIDESC, Pacte international re<strong>la</strong>tif aux droits économiques, sociauxet culturels, traité é<strong>la</strong>boré par l’ONU où figure en toutes lettres quenous avons tous droit à “une amélioration constante de ses moyensd’existence”. A noter que dans le projet de Constitution européenne,heureusement bloqué par les référendums en France et aux Pays-Bas,les choses étaient encore plus précises puisque y figurait l’obligationd’assurer <strong>la</strong> croissance économique.■ Le parti en difficulté. Le Parti pour <strong>la</strong> décroissance a du mal à semettre en p<strong>la</strong>ce. Le 21 octobre, une réunion du conseil national étaitouverte aux adhérents. François Montbellet, une personne “suspendue”de ce conseil étant présente. Après des affrontements verbaux, elle s’estvue encadrer par trois policiers qui l’ont accompagné dehors pourcontrôle d’identité. Une personne n’ayant rien trouvé de mieux qued’appeler <strong>la</strong> police en renfort ! Trois membres du parti, Etienne Maillet,porte-parole, membre du bureau national, Bernard-Yves Capelle,membre du conseil national et démissionnaire, Gérald Garcia, membredu conseil national, suspendu et réintégré, ont dressé un bi<strong>la</strong>n de l’activitédu parti : 65 personnes étaient présentes à <strong>la</strong> constitution, le 8avril 2006 ; 20 personnes ont été élues au conseil national dont seulementdeux femmes. Après six mois, le 21 octobre, il ne restait plus queneuf personnes au conseil national ! Le 9 novembre, les “fondateurs”du parti annonçaient aux adhérents que l’assemblée générale prévue le9 décembre était annulée et que quatre membres du conseil nationalétaient exclus : ceux qui ont rendu l’affaire publique. Fin novembre,le site internet du parti était “indisponible”.qu’on aura bien du mal àentendre dans les émissionsmusicales. Le même groupea édité le CD “Sagesse africaine”avec d’autres titres comme“Moi, Bush” ou “Prisonnierdu portable”.■ Notes des partis politiques.L’alliance pour l’environnementqui fédère de grandes associationscomme Greenpeace, lesAmis de <strong>la</strong> Terre, le WWF etd’autres, a mis en p<strong>la</strong>ce un choixde critères pour juger les partispolitiques ayant des responsabilitésgouvernementales. Le 12décembre, elle a donné les résultatsde son évaluation pour lesélus de ces partis. L’UMP avec4,5 sur 20 fait le plus mauvaisscore, devant l’UDF 5, le PCF5,5, le PS 6 et les Verts, les seulsà avoir <strong>la</strong> moyenne, avec 11/20.L’évaluation porte sur 24 critères(changement climatique, oppositionà l’EPR et promotion desrenouve<strong>la</strong>bles, économies d’énergie,opposition aux OGM, auxincinérateurs, réduction desdéchets, protection des milieuxnaturels, promotion d’une agriculturerespectueuse de l’environnementet de <strong>la</strong> santé, solidaritéavec les plus démunis ici etailleurs, transports, interdireles arguments écologiques dansVertsCécile Duflot, nouvellesecrétaire nationaleEn 2004, Yann Wehrling, alors âgé de 33 ans, dessinateur demétier, devenait le plus jeune secrétaire national des Verts.En 2006, le record d’âge est battu, puisque <strong>la</strong> nouvelle secrétairenationale n’a que 31 ans. Cécile Duflot est issue de <strong>la</strong> gauche duparti. Elle soutenait une motion demandant des négociations serréesavec le PS avant tout accord de désistement ou de soutiens réciproquespour les prochaines légis<strong>la</strong>tives. Sa motion a fusionné aveccelle de Dominique Voynet pour réaffirmer que le programme desVerts propose une véritable “révolution écologique”. Cécile Duflot arappelé qu’elle ne négocierait pas de soutien sans contreparties avec le PS et qu’elle n’accepterait pas quele PS leur promette b<strong>la</strong>nc pendant qu’il promet noir à Chevènement. Adepte des actions de terrain, elle aannoncé vouloir être présente dans les actions de soutien à de nombreuses causes. Dès le lendemain de sonélection, elle a campé, avec Yann Wehrling, devenu porte-parole, avec les SDF de Paris, pour dénoncer <strong>la</strong>question du manque de logements sociaux dans <strong>la</strong> capitale. Cécile Duflot est élue d’opposition à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), elle est entrée aux Verts en 2001 et militait alors dans une associationd’aide aux prisonniers. Un an après, elle était déjà au collège exécutif déléguée à l’organisation interne.Mère de trois enfants, elle travaille au sein d’une structure immobilière à caractère social.SILENCE N°343 Février 200726


O-AubertAttac resserre les rangsUne bonne partie du collègedes fondateurs d’Attac,associations et syndicats, setrouvaient en opposition avecl’actuelle direction (JacquesNikonoff, Bernard Cassen etMichèle Dessenne) dont le projetétait de transformer Attacen un parti politique. Les tensionsse sont exacerbées jusqu’àassister à un trucage des urnesdonnant une légère majorité àl’actuelle direction. De nouvellesélections ont eu lieu et 7593 adhérents sur 21000 ont voté parcorrespondance (un record de participation) donnant 20 sièges sur24 aux fondateurs et opposants pour le collège représentant lesgroupes locaux. Dans le collège fondateurs, avec 57,7% des voix,les opposants ont gagné <strong>la</strong> totalité des 18 sièges, soit à l’arrivée38 sièges sur 42 pour les membres fondateurs qui refusent l’évolutionvers un parti politique et souhaitent qu’Attac reste un carrefourde débats sur l’opposition au libéralisme et aux campagnesmenées pour un autre monde. La nouvelle direction est assurée parJean-Marie Harribey, économiste, 58 ans, contradicteur notoire desdécroissants, et Aurélie Trouvé, 27 ans, économiste et agronome.<strong>la</strong> publicité…) et concerne<strong>la</strong> période 1997-2006. L’Alliancedoit également noter les candidatsen fonction de leurs promesses.T O U L O U S EUne autredémocratie ?Les ami-e-s de l’Alternative deToulouse proposent un programmede formation d’abord destinéà des élus, sur le thème de <strong>la</strong>démocratie, le samedi 10 février,à <strong>la</strong> salle Sénéchal, 17, rueRémusat à Toulouse. Au programme: comment fabrique-t-on leslois en Europe, les mouvementsde contestation de <strong>la</strong> démocratie,comment l’Amérique du Sud réinvente<strong>la</strong> démocratie, médias etdémocratie, crise de <strong>la</strong> démocratiepar délégation, gouvernanceou autogestion ? Un week-end deformation est également organiséPolitiqueles vendredi 9 et samedi 10 marssur démocratie, écologie et social,avec <strong>la</strong> présentation de quartiersécologiques, les projets de villesutopiques, <strong>la</strong> démocratie popu<strong>la</strong>iredans les quartiers, les énergiesrenouve<strong>la</strong>bles à Barcelone, lesliens avec le sud, etc. Programmecomplet : Les ami-e-s del’Alternative, 41, rue Sainte-Lucie, 31300 Toulouse,tél : 06 74 67 28 09.T A R NSous l’emploi,l’écologie ?Jean-Marie Harribey, d’Attac,animera une conférence le jeudi1 er février à l’amphi Poincaré, aucentre universitaire Champolliond’Albi, à 20h30, sur ce thème.Renseignements : AssociationJaurès, Espace Tarn, 175,rue du Roc, 81000 Albi,tél : 05 63 54 07 45.SantéVaccins■ Vaccins de l’hépatite B : l’Etatcondamné. Actuellement, environcinq cents victimes du vaccin del’hépatite B ont engagé une procédurejudiciaire contre l’Etat, cespersonnes, souvent travail<strong>la</strong>ntdans le domaine médical, ayantété obligées légalement de se vacciner.Une centaine de personnesont déjà reçu des offres d’indemnisationà l’amiable. Les sommesproposées étant jugées tropfaibles, les procès se poursuivent.Le 7 septembre, <strong>la</strong> cour d’appelde Marseille a condamné l’Etatà verser 165 000 € plus une renteannuelle de 16 500 € à uneancienne employée d’une maisonde retraite, vaccinée en raison deson travail, aujourd’hui atteinte desclérose en p<strong>la</strong>ques. Le 12octobre, le tribunal de Caen acondamné l’Etat à verser383 000 € à une ancienne auxiliairepuéricultrice. La Cour decassation a reconnu en accidentdu travail une sclérose en p<strong>la</strong>ques.Pendant ce temps, les vaccinationscontinuent.■ Manipu<strong>la</strong>tions officielles.Quand des revues publient tropd’informations contrariantes surles vaccins, elles peuvent perdreleur commission paritaire.Il faut dire que certaines informationssont particulièrementgênantes pour nos dirigeants. Parexemple, Isabelle Robard, avocate,auteure de plusieurs livres sur <strong>la</strong>santé, remarque que concernantle vaccin antivariolique, le ministèrede <strong>la</strong> santé reconnaît les accidentspost-vaccinaux à 1 pour400 000… Alors dans les autrespays européens, le chiffre avancéest de 1 pour 10 000. Concernantl’hépatite B, <strong>la</strong> France est l’un despays les moins touchés par cettema<strong>la</strong>die. Officiellement, “l’incidenceavoisine 5 à 10 cas pour100 000 habitants, compte tenudes sujets à risque”. Ce<strong>la</strong> signifierait3000 à 6000 cas par an.Un chiffre que contestent les antivaccinsqui avancent un maximumde 600 cas par an, soit dix foismoins. Et de comparer ce<strong>la</strong> avecles conséquences post-vaccinalesdu vaccin : les associations de victimesont déjà 3800 dossiers depersonnes ma<strong>la</strong>des, beaucoup avec<strong>la</strong> sclérose en p<strong>la</strong>ques. Les associationspensent que le nombre dema<strong>la</strong>des est bien supérieur maisque le rapport avec <strong>la</strong> vaccinationn’est pas toujours établi. Il n’estdonc pas sûr que ce vaccin soit unréel bénéfice pour <strong>la</strong> santé.Ecoute-bébésPire que le téléphone portableDRDernier gadget à <strong>la</strong> mode : l’ “écoutebébé”ou “babyphone”. C’est un appareilqui vous permet à distance de surveillervotre enfant. Le problème est que lesmodèles les plus modernes fonctionnentcomme des téléphones sans fil avec unedose d’émission de radiations importante.Or les cellules d’un bébé sont les plus vulnérables(après celles du fœtus) et <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>ncepeut irradier l’enfant pendant desheures. Un gadget à proscrire absolument !Argile et soinsde santéLes vertus de l’argile dans lessoins de santé sont connues depuisl’antiquité. L’association L’hommeet l’argile s’est mise en p<strong>la</strong>ce pourconstituer un réseau à but humanitairequi a pour objet de collecter,vérifier et diffuser toutes lesinformations concernant l’utilisationmédicale des argiles. Ce grouperéunit des spécialistes des silicatesd’alumine : géologues, pédologues,pharmacologues, physiciens,médecins, vétérinaires, tradipraticiens,ethnologues… chargésd’évaluer et de mettre à jourles connaissances en <strong>la</strong> matière etdes utilisateurs des argiles, désireuxde suivre le développementde <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et de bénéficierde conseils pratiques concernantl’usage interne ou externe des différentesespèces minérales.Sa spécificité est d’optimiser unemédecine coutumière présentesur les cinq continents, en <strong>la</strong>réexaminant à <strong>la</strong> lumière des<strong>recherche</strong>s scientifiques modernes.Sa priorité est d’apporter uneréponse aux problèmes médicauxdes groupes et particuliers ensituation difficile, pauvreté, isolement,guerre, dép<strong>la</strong>cement, catastrophenaturelle…Son action porte plus particulièrementsur les soins de santé primairedes enfants, les soins d’urgenceet de survie et l’épurationd’eau. Les problèmes infectieuxSILENCE N°343 Février 200727


Santé(p<strong>la</strong>ies souillées, abcès,furoncles), les problèmes digestifs(diarrhée, constipation, gastrite,brûlures, nausées), les problèmesdermatologiques et rhumatismauxsont les domaines d’applicationprioritaires. En milieu hospitalierles argiles contribuent en outre àl’amélioration et au maintien ducapital veineux, au traitement deshématomes et à <strong>la</strong> résorption desescarres. Elles ont une actionantalgique très appréciée par lespatients. Pour en savoir plus :L’Homme et l’argile, 41, rueChapon, 75003 Paris,tél : 06 22 61 82 50.Des grossessesde plus en plusdifficilesDRLes femmes qui ont des difficultéà mener à terme une grossessesont en constante augmentationselon les études de l’INED,Institut national d’études démographiques.Actuellement, déjàune grossesse sur trois est problématique.Les causes sont multiples: stress, tabac, alcool, maisaussi baisse de <strong>la</strong> fertilité masculineconséquence de notre expositionà de multiples polluants.Autre symptôme prouvant les difficultésà se reproduire : l’augmentationdes cancers des testicules.Conséquences de ce<strong>la</strong> : lepourcentage de filles à <strong>la</strong> naissanceaugmente dans toute l’Europe,les fœtus féminins étant plusrésistants que les masculins.Appel de Paris :propositions concrètesappel de Paris a été mis en p<strong>la</strong>ce en 2005 par l’association ARTAC,L’ Association pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> thérapeutique anti-cancéreuse, pourdénoncer les conséquences sur <strong>la</strong> santé de notre mauvais environnement.Après un an d’échanges, avec le soutien de 68 experts internationaux, midécembre,l’association a donné une conférence de presse pour présenter164 mesures à prendre pour <strong>la</strong> prévention dans le domaine environnementalregroupées dans les chapitres suivants :• retirer du marché les produits cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiquesconnus comme le formaldéhyde, certains phta<strong>la</strong>tes, le pisphénol A, le cadmium,le mercure et leurs dérivés.• retrait des produits organobromés dont <strong>la</strong> réactivité avec l’ozone semblecontribuer à aggraver <strong>la</strong> disparition de <strong>la</strong> couche d’ozone stratosphérique.• n’autoriser sur le marché les pesticides, additifs alimentaires et cosmétiquesqu’après que ceux-ci aient suivi <strong>la</strong> même procédure réglementaireque les médicaments.• réformer <strong>la</strong> politique agricole commune en faveur d’une diminutionde l’usage des pesticides.• valoriser le tri sélectif des déchets et le recyc<strong>la</strong>ge en remp<strong>la</strong>cementde l’incinération.• mettre en p<strong>la</strong>ce une agence européenne et un institut de <strong>recherche</strong>pour éviter de produire des déchets.• réorienter le programme de <strong>recherche</strong> au niveau européen en directionde l’écologie et de <strong>la</strong> prévention des ma<strong>la</strong>dies environnementales.• enseignement de l’écologie et de l’hygiène dès le plus jeune âge.• création d’une nouvelle discipline : <strong>la</strong> médecine environnementale.ARTAC, 57/59, rue de <strong>la</strong> Convention, 75015 Paris,tél : 01 45 78 53 53 ou 50.■ Monsanto : mauvais résultats. Avant même<strong>la</strong> fin de l’année 2006, Monsanto a déjàannoncé publiquement que ses comptesne sont pas bons… En cause : sa filièresemences OGM qui enregistre des ventesdécevantes. Pourquoi les paysans préfèrentilsleurs semences à celles d’une multinationale? Monsanto ne semble pas comprendre.■ Eurodéputés au secours de Gérard Onesta.Gérard Onesta, député européen des Verts a été condamné pour avoirparticipé à un fauchage d’OGM. Le Parlement européen a adopté unrapport qui dénonce <strong>la</strong> procédure utilisée : le “f<strong>la</strong>grant délit” a permisà <strong>la</strong> justice française de passer outre <strong>la</strong> demande de levée d’immunitéparlementaire, ce qui est contraire au droit européen. Le Parlementdénonce que seules neuf personnes sont passées en procès alors qu’uneliste de 400 participants au fauchage ait été communiquée à <strong>la</strong> policeet à <strong>la</strong> justice. C’est contraire à l’égalité devant <strong>la</strong> loi. L’affaire estpour le moment devant <strong>la</strong> cour de cassation, mais pourrait ensuiteremonter à <strong>la</strong> Cour européenne des droits de l’homme où <strong>la</strong> Francea de grandes chances de se faire condamner.■ Procédure européenne contre <strong>la</strong> France. Le 12 décembre, <strong>la</strong>Commission européenne a engagé une procédure devant <strong>la</strong> Cour européennede justice pour sanctionner <strong>la</strong> France pour avoir adopté unelégis<strong>la</strong>tion trop <strong>la</strong>xiste concernant les OGM. Bruxelles estime en effetque <strong>la</strong> loi ne garantit pas <strong>la</strong> sécurité environnementale autour des parcellesOGM, l’Etat français ne remplit les conditions d’information dupublic et il n’a pas mis en p<strong>la</strong>ce un système de traçabilité des OGMpermettant d’éviter les contaminations. La France avait déjà étécondamnée en 2004 suite à une procédure engagée en 2002 pour lesmêmes motifs. La Commission européenne n’admet pas que <strong>la</strong> Francepersiste à payer une amende, 150 000 € par jour plutôt que d’introduiredans ses lois les directives européennes en <strong>la</strong> matière, directivesplus favorables à l’environnement et aux consommateurs. LaCommission européenne vise en particulier les cultures d’OGM en pleinchamp constatées dans le Sud-Ouest de <strong>la</strong> France et destinées à l’exportationvers l’Espagne, culture réalisée sans aucune autorisation etsans que l’Etat intervienne.DR■ Isère : fin de procès. Le premier fauchage d’OGM a eu lieu le 7 juin1997 à Saint-Georges-d’Espéranche. 300 personnes avaient fauchédeux hectares de colza. A l’époque trois membres de <strong>la</strong> Confédérationpaysanne ont été inculpés. En 2005, en appel, <strong>la</strong> justice met fin à <strong>la</strong>procédure estimant que les syndicalistes bénéficient de <strong>la</strong> loi d’amnistied’août 2002. Elle reconnaît ainsi le caractère de conflit social queposent les OGM. Le procureur du gouvernement et Monsanto se pourvoientalors en cassation. Le 2 novembre 2006, <strong>la</strong> Cour de cassationa confirmé le jugement et l’abandon des poursuites. Une jurisprudencepour les autres procès en cours ! Estimant avoir gagné, <strong>la</strong>Confédération paysanne s’est invitée le 4 décembre au siège nationalde Monsanto, à Bron, près de Lyon, avec des cartons de déménagementspour les inviter à rentrer au pays.■ Rhône-Alpes : résOGM. RésOGM est une association régionale d’informationindépendante sur les OGM qui re<strong>la</strong>ie l’association nationaleinfOGM. Elle met en p<strong>la</strong>ce un réseau d’informations principalementvia internet, mais aussi par courrier. Plusieurs associations en sontmembres : Frapna, Attac, Alliance, Corabio, Confédération paysanne,Nature et Progrès… Rés’OGM info, 7, rue du Jardin-des-P<strong>la</strong>ntes,69001 Lyon, tél : 04 78 42 95 37.SILENCE N°343 Février 200728


DREnvironnementIncinération■ Lien avec les cancers. L’INVS,Institut national de veille sanitairea <strong>la</strong>ncé en 2003 une étudeportant sur les cas de cancers dequatre départements (Isère,Haut-Rhin, Bas-Rhin et Tarn)entre 1990 et 1999. Dans cesdépartements, 16 incinérateursétaient en fonctionnement.L’étude a porté sur 135 567 cas.Sans entrer dans les polluantsémis par les incinérateurs, elleconclut en décembre 2006 qu’il ya un lien entre <strong>la</strong> proximité d’unincinérateur et l’augmentation dunombre des cancers. Une nouvelleétude est en cours pour essayerde connaître quels polluants sontresponsables. Le gouvernement aréagi en affirmant que les normesd’émission ont été revues à <strong>la</strong>Grippe aviaireLes oiseaux sauvagesn’y sont pour rienbaisse depuis 2005… Ce qui estvrai mais ne porte que sur 20composés dont 12 métaux lourds,alors qu’il y a des centaines demolécules différentes qui sortentdes cheminées des incinérateurs.■ Marseille : guéril<strong>la</strong> administrative.La région et les communesconcernées par l’imp<strong>la</strong>ntationd’un incinérateur s’opposentde longue date à <strong>la</strong> volonté del’agglomération marseil<strong>la</strong>ised’imp<strong>la</strong>nter un incinérateur — endehors de son territoire — à Fossur-Mer.Le 2 août 2006, lesopposants avaient obtenu <strong>la</strong> suspensiondu chantier en faisantconstater le risque de destructiond’une p<strong>la</strong>nte rare présente sur lesite, une décision de justice casséepar <strong>la</strong> cour d’appel d’Aix-en-Provence fin septembre 2006.Les communes ont égalementporté l’affaire devant le tribuna<strong>la</strong>dministratif, celui-ci leur reconnaissantle droit de s’opposer àun tel projet sur leur territoire.Comme les travaux continuentmalgré tout, environ 1500 personnesont une nouvelle foismanifesté le 25 novembre et,malgré une haie de CRS, ontpénétré sur le chantier. Ils y ontp<strong>la</strong>nté des croix en bois portant<strong>la</strong> mention “Incinération = cancers”,“Oui au tri et au recyc<strong>la</strong>ge”…Association DPLGF,Défense et protection du littoralet du golfe de Fos, 40, rue <strong>la</strong>Palombière, 13270 Fos-sur-Mer,Les études scientifiques <strong>la</strong>ncées lors de l’hiver 2005-2006concernant <strong>la</strong> propagation de <strong>la</strong> grippe aviaire vont toutesdans le même sens : c’est le commerce de vo<strong>la</strong>illes qui est leprincipal vecteur de transmission de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et non lesoiseaux sauvages accusés à tort. Une étude parue dans Naturedu 16 février 2006 sur le cas du Nigeria constate que <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>dieest apparue plus de quatre mois après l’arrivée des oiseauxmigrateurs et que dans les pays voisins où les oiseauxmigrateurs sont aussi présents, <strong>la</strong> grippe ne s’est pasmanifestée. Différences avec les pays voisins : leNigeria importe beaucoup de vo<strong>la</strong>illes. Une autre étuderéalisée en février 2006 dans le sud de <strong>la</strong> Chine, portantsur 13 000 oiseaux montre aussi que quelquesoiseaux sauvages sont touchés par le virus, mais trèspeu par rapport à ce que l’on observe dans les élevages.Signe que c’est bien le commerce des vo<strong>la</strong>illesindustrielles qui provoque <strong>la</strong> dispersion de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die,toujours en Asie, l’arrêt des importations par le Japon,<strong>la</strong> Corée du Sud ou <strong>la</strong> Birmanie a fait que ces paysn’ont observé aucune contamination… alors queles oiseaux sauvages ont pu y entrer librement.Eau■ Eau polluée. Selon un rapport de l’Ifen, Institut français pourl’environnement, publié le 17 août et portant sur des analyses d’eauréalisées en 2004, plus de <strong>la</strong> moitié des cours d’eau présentent unepollution significative par les pesticides tout comme près d’un tiersdes nappes phréatiques analysées. En rivière, 96% des 607 pointscontrôlés présentent au moins un pesticide. En eaux souterraines,61% des 910 points de contrôle également. L’Ifen indique que leniveau de pollution est re<strong>la</strong>tivement proche de celui de <strong>la</strong> campagneprécédente réalisée en 2002.■ Big jump 2007. Les Etats de l’Union européenne ont jusqu’à2015 pour intégrer dans leur dispositif légis<strong>la</strong>tif le contenu de <strong>la</strong>directive Cadre Eau sur <strong>la</strong> qualité des cours d’eau. Afin de rappeleraux différents Etats qu’il faut accélérer, une coordination d’associationseuropéennes organise simultanément dans quarante grandsbassins versants, le 15 juillet prochain, le “big jump” (grand saut) :il s’agit dans chaque cas de réunir le maximum de participantspour plonger en même temps dans le cours d’eau. En France, c’estSOS Loire vivante qui coordonne cette action et le saut se feradans <strong>la</strong> Loire. L’association cherche notamment des élus prêts à semouiller pour l’occasion. SOS Loire vivante, 8, rue Crozatier,43000 Le Puy-en-Ve<strong>la</strong>y, tél : 04 71 05 57 88.DRBig jump 2006 en Allemagne.■ Loire-At<strong>la</strong>ntique : destruction de l’estuaire de <strong>la</strong> Loire. Depuisplus de vingt ans, le port de Nantes-Saint-Nazaire veut étendre sesactivités sur les zones humides de Donges-Est. Ces zones sont c<strong>la</strong>ssées“protection spéciale intégrée au réseau européen” dans lecadre de “Natura 2000”. Elles constituent l’une des principalesvasières de l’estuaire de <strong>la</strong> Loire, une importante halte migratoiredes oiseaux nicheurs et joue un rôle fondamental dans le cycle dereproduction des poissons du golfe de Gascogne. Pour bloquer leprojet, Bretagne Vivante, <strong>la</strong> LPO et SOS Loire vivante ont déposéune p<strong>la</strong>inte auprès de <strong>la</strong> Commission européenne. D’autres procéduresjuridiques ont été engagées au niveau national. En 2003, lepréfet passe outre et autorise le début des travaux, décision immédiatementattaquée au tribunal administratif. Une audience a eulieu le 29 juin 2006 où le commissaire du gouvernement a rappeléles obstacles juridiques à ce projet et notamment l’intérêt écologiquemajeur du lieu. Malgré ce<strong>la</strong>, le tribunal a débouté les associationsle 19 septembre 2006. Les associations ont fait appel et espèrentque le blocage viendra de l’Europe. SOS Loire vivante,8, rue Crozatier, 43000 Le Puy-en-Ve<strong>la</strong>y, tél : 04 71 05 57 88.DRSILENCE N°343 Février 200730


Des nuisancessur toute <strong>la</strong> ligne !Agir pour l’environnement avec le soutien des opposants aux lignesTHT, <strong>la</strong> LPO, le Crii-Rem, les Biocoop, Greenpeace, Paysages deFrance, Amis de <strong>la</strong> Terre… a <strong>la</strong>ncé une campagne de cartes postalesdemandant au gouvernement d’aller vers une diminution de <strong>la</strong> présencedes lignes très haute tension qui défigurent le paysage et émettent deschamps électriques néfastes à <strong>la</strong> santé. La campagne suggère pour ce<strong>la</strong>de développer des instal<strong>la</strong>tions de production d’énergie plus décentralisées,permettant de limiter <strong>la</strong> longueur et <strong>la</strong> puissance des réseaux. Un moyenindirect de dénoncer <strong>la</strong> volonté de construire l’EPR et de re<strong>la</strong>ncer les centralesnucléaires. La campagne dure jusqu’en juin 2007. Les cartes sontdisponibles avec le document de campagne (0,45 € pièce jusqu’à 50 ex.port compris, 0,30 € pièce au-delà, port compris) auprès de : Agir pourl’environnement, 97, rue Pelleport, 75020 Paris, tél : 01 40 31 02 37.tél : 06 86 55 43 37.Transports■ Vallée du Rhône : choix gouvernemental.Après une procédurede consultation du public auprintemps 2006, le gouvernementa pris des décisions concernantl’évolution des transports dans<strong>la</strong> vallée du Rhône et enLanguedoc-Roussillon jusqu’à <strong>la</strong>frontière espagnole. Tenant comptede <strong>la</strong> position des régionsopposées à un développementautoroutier, le gouvernement aexclu l’é<strong>la</strong>rgissement des autoroutesA7 et A9 au moins pourcinq ans. D’autres mesures sontpréconisées : amélioration del’offre ferroviaire et fluviale pourtransférer les marchandises surChangement climatique■ Records de température. Le 20 novembre, <strong>la</strong> température recordde 21,9°C a été relevé à Fischen, un vil<strong>la</strong>ge de Bavière situé à 780 md’altitude. L’Allemagne a battu tous ses records de températuresmoyennes sur les mois de septembre octobre et novembre avec unemoyenne sur trois mois de 3°C supérieure à <strong>la</strong> normale. Le mois denovembre a été le plus chaud en Belgique depuis le début des relevésmétéorologiques avec une moyenne de 9°C contre 6,1°C habituellement.Sur les trois mois de septembre, octobre et novembre, <strong>la</strong> Suissea battu toutes ses moyennes de température. En France, <strong>la</strong> moyennedes températures sur trois mois a été supérieure à <strong>la</strong> normale de2,9°C. La Grande-Bretagne qui dispose de données météos depuisle dix-septième siècle, a battu tous ses records sur les trois mois del’automne. Les Pays-Bas ont connu l’automne le plus chaud depuistrois siècles. Moscou n’a connu aucune journée d’automne sans que<strong>la</strong> température soit positive, ce qui n’était jamais arrivé. Et il faittout aussi chaud en Amérique du Nord : au Québec, à Sherbrooke, le15 novembre, <strong>la</strong> température nocturne n’est pas descendue en dessousde 15°C… alors que l’ancien record à cette date était de 2,9 °C et que<strong>la</strong> normale est de —5°C ! Moscou a battu tous ses records de températuremoyenne pour <strong>la</strong> première quinzaine de décembre, avec destempératures encore positives à cette époque. Le 15 décembre,l’eau de <strong>la</strong> Méditerranée était encore de 18°C à Nice, <strong>la</strong> température<strong>la</strong> plus élevée à cette date depuis le début des relevés aumilieu du dix-neuvième siècle. “La maison brûle et l’on regardeailleurs”. Les météorologues ne tirent pas de conclusionshâtives, mais Météo France indique quand même que les dixannées les plus chaudes en France ont toutes eu lieu entre 1990et aujourd’hui.■ Animaux déboussolés. Les associations ornithologiques observentune baisse des longueurs des migrations des oiseaux. Ainsiles oies cendrées qui descendent d’habitude de Scandinavie etd’Europe de l’Est vers l’Espagne… s’arrêtent de plus en plusaux Pays-Bas, signe que ces oiseaux y trouvent suffisammentde nourriture, donc d’insectes, pour y passer l’hiver. EnAllemagne, <strong>la</strong> chaleur a retardé l’entrée en hibernation deschauves-souris, et les oiseaux migrateurs n’envisagent pas leurdépart vers le sud. En Suède et en Fin<strong>la</strong>nde, les ours n’ont pascommencé leur hibernation avant <strong>la</strong> mi-décembre.DRSILENCE N°343 Février 200731Environnementl’eau et le rail, ce qui est plutôtpositif, mais également é<strong>la</strong>rgissementde <strong>la</strong> RN.88 entre Lyon etToulouse, re<strong>la</strong>nce de l’A.51 entreGrenoble et Sisteron, interdictionpour les poids lourds de doublerà certaines heures…Evidemment, ces choix n’intègrentpas une possible stagnationdu trafic du fait de <strong>la</strong> hausseprévisible du prix du pétrole.■ Véloroutes internationales.En 2009, si tout va bien, il serapossible de joindre l’océanAt<strong>la</strong>ntique à <strong>la</strong> mer Noire, enrou<strong>la</strong>nt exclusivement sur unevéloroute de 4000 km de long.Actuellement, 1300 km sont déjàouverts. L’itinéraire sera le suivant: Saint-Nazaire, Orléans,Nevers en suivant <strong>la</strong> vallée de <strong>la</strong>Loire, puis Dole, Besançon,Mulhouse en suivant le Doubs,Bâle puis le sud de l’Allemagnejusqu’au <strong>la</strong>c de Constance en suivantle Rhin, puis Ulm pourrejoindre et descendre le Danube,via Vienne, puis Budapest,Belgrade et Bucarest et arrivéeà <strong>la</strong> mer à Tulcea. Tout a été faitpour éviter le voisinage des voitureset les forts dénivelés. Unedouzaine de projets d’eurovéloroutessont actuellement soutenuspar <strong>la</strong> Fédération européenne descyclistes. En ce qui concerne <strong>la</strong>France, un autre projet prévoit <strong>la</strong>descente du Rhône depuisGenève, puis le canal du Midipour rejoindre Toulouse etBordeaux et ensuite une descentedes Landes pour aller en Espagneet vers le Portugal. Pour ensavoir plus : AF3V, AssociationVélo, 5, avenue F. Collignon,31200 Toulouse,tél : 05 34 30 05 59.■ Quels terrains acheter ? Débat au Conservatoire du littoral :cet organisme d’Etat est missionné pour acquérir les 300 mètresde littoral afin d’en faire une zone protégée. Avec le risque d’élévationdu niveau de <strong>la</strong> mer, faut-il continuer à acheter des terrainsdans des zones basses comme <strong>la</strong> Camargue, le marais Poitevin oules différents estuaires, ces terrains risquant d’être sous peu sousl’eau ? Faut-il revoir <strong>la</strong> loi et acheter plus en retrait ?■ La flore ne peut pas suivre. Les températures actuelles ont déjàatteint les maximums enregistrés depuis plusieurs millénaires… maisle réchauffement se fait à une vitesse sans commune mesure avec lesréchauffements précédents. Avec un réchauffement lent, les p<strong>la</strong>ntespeuvent se dép<strong>la</strong>cer du sud vers le nord, au rythme de leur reproduction.Si pour les p<strong>la</strong>ntes annuelles, il est possible par <strong>la</strong> pollinisationde se dép<strong>la</strong>cer à <strong>la</strong> vitesse nécessaire, il n’en est rien avec les p<strong>la</strong>ntespérennes (les arbres et les arbustes) dont le dép<strong>la</strong>cement par renouvellementest beaucoup plus lent.■ Villepin fait des promesses. La France peut-elle rester en margede <strong>la</strong> question climatique ? Poussé par un Nico<strong>la</strong>s Hulot médiatisé, lepremier ministre a annoncé le 13 novembre tout un panel de propositionsqui “pourraient” être mises en p<strong>la</strong>ce pour lutter contre les gazà effet de serre. Concrètement, le lendemain, le gouvernement a débloqué145 millions d’euros… pour le développement du nouvel Airbuset 400 millions d’euros aux sous-traitants de l’automobile.■ Brigade climatique. Depuis le 10 mai 2006, les véhicules neufs ontl’obligation d’apposer sur leur pare-brise une étiquette énergie/CO 2qui va de A (peu polluant) à G (très polluant). Afin de faire de <strong>la</strong> sensibilisation,Greenpeace a mis en p<strong>la</strong>ce des brigades climatique qui distribuedes “amendes écologiques” aux véhicules les plus polluants.Amendes qui expliquent <strong>la</strong> nécessité de diminuer nos émissions de gazà effet de serre et donc de choisir les véhicules les moins polluants.DR


Paix■ 3000 e soldat US mort. Le 3000 e soldat US tué en Irakdepuis mars 2003 l’a été le 28 décembre 2006. Il s’ajouteaux centaines de milliers de morts dans le pays.Il y a eu 111 morts pour le seul mois de décembre, un record.Jef PoskanzerBush dégoût■ Guerre civile ? En Irak, de septembre à novembre, plus de 13 000civils sont morts dans des attentats, de plus en plus c<strong>la</strong>irement interconfessionnels.Ce<strong>la</strong> fait beaucoup plus de morts que dans les rangs desmilitaires… et donc de plus en plus de médias parlent avec justesse de“guerre civile”, un terme que réfute l’administration Bush qui ne veutpas admettre l’échec de son intervention dans le pays.■ Procès inéquitable. Le procès de Saddam Hussein avait été bien synchronisépour que le jugement tombe à <strong>la</strong> veille des élections aux Etats-Unis. Trop tard pour redorer le b<strong>la</strong>son de Georges Bush. Ce procès estcritiqué par l’ONU qui dénonce, fin novembre, une démarche “arbitraire”,<strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion de “critères internationaux” et qui déc<strong>la</strong>re le résultatdu procès comme “illégal”. De quoi faire p<strong>la</strong>isir aux Etats-Unis.■ Afghanistan : départ de l’armée française. Avec plus de 4000 mortsen 2006, l’Afghanistan connaît une montée en puissance de <strong>la</strong> guerre.La France qui fournit environ 2000 des 10 000 hommes censés aiderl’armée du gouvernement mis en p<strong>la</strong>ce par les Etats-Unis, a annoncéqu’elle al<strong>la</strong>it retirer ses hommes en 2007.■ Vétérans pour <strong>la</strong> paix. L’association Vétérans pour <strong>la</strong> paix étaitjusqu’alors animée par des anciens militaires de <strong>la</strong> guerre du Vietnam.L’association connaît ence moment le renfort de militairesde retour d’Irak qui estimentque les Etats-Unis doiventse retirer d’Irak. Une pétition<strong>la</strong>ncée par les Vétérans a déjàété signée par des centaines demilitaires. Des rendez-vous hebdomadairesont lieu dans plusieursEtats où sont p<strong>la</strong>ntéesà chaque fois autant de croixen bois que de militaires desEtats-Unis morts en Irak(photo ci-dessus). Une marchesur Washington est organiséele 27 janvier 2007.Vétérans pour <strong>la</strong> paix à At<strong>la</strong>nta.DRDRDifficiles recrutementsN O R DJeuxcoopératifsL’association Le pas de côtéorganise le mardi 27 févrierà 20 h à <strong>la</strong> MRES, Maison régionalede l’environnement et de <strong>la</strong>solidarité, une soirée de présentationdes jeux coopératifs.Le Pas de Côté, MRES,23, rue Gosselet, 59000 Lille,tél : 03 20 52 12 02.Pour récupérer des jeunes “en difficulté sco<strong>la</strong>ire”, l’armée avait mis en p<strong>la</strong>ce un programme“Défense seconde chance” censé permettre à ces jeunes de trouver leur voie… de préférencedans l’armée. 10 000 p<strong>la</strong>ces avaient été prévues dans des centres de l’armée… Mais un an après <strong>la</strong> miseen p<strong>la</strong>ce de l’opération, <strong>la</strong> séduction de l’armée <strong>la</strong>isse à désirer : seuls 976 jeunes ont rejoint le dispositif.I S È R EFormationsnon-violentesL’Arche de Saint-Antoine proposedes formations dans différentsdomaines comme par exemple“gérer positivement mes conflitsinterpersonnels” (16 au 18mars), “les familles aujourd’hui,normatives, monoparentales,recomposées” (4 au 6 mai), c<strong>la</strong>irièresde paix (21 au 26 août),pédagogie et non-violence (27 au29 octobre)… Programme complet: Arche de Saint-Antoine,38160 Saint-Antoine-l’Abbaye,tél : 04 76 36 45 97.SILENCE N°343 Février 200732


Non-violenceEchange interculturelpour l’éducation à <strong>la</strong> non-violencefilms présentant des aspects différents de<strong>la</strong> non-violence. Lors du débat sur le filmGandhi, chacun reconnaissait l’efficacitéet l’intérêt de l’action non-violente, maiscertains doutaient encore de leur proprecapacité d’action. Le second film leur amontré qu’au Chili, c’est grâce au peuplesorti dans <strong>la</strong> rue et à <strong>la</strong> persévéranced’une démarche non-violente, qu’on amis fin à <strong>la</strong> violence et à <strong>la</strong> dictature. Cesfilms ont aussi permis de continuer à développer<strong>la</strong> réflexion en cherchant ensembleles possibilités d’actions concrètesen Israël et Palestine, mais aussi enEspagne et en France.DRCet été à <strong>la</strong> Borie Noble (Hérault),l’association Jeunesse et Non-violence,avec les organisations PalestinianVision, Les Rabbins pour les droits del’homme, et Paz y Trabajo, organisait unerencontre internationale pour des jeunesde 18 à 25 ans, venant de Palestine, Israël,Espagne et France, sur le thème de l’éducationà <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> résolution desconflits par <strong>la</strong> non-violence. Cet échange,qui s’est déroulé au moment de <strong>la</strong> guerredu Liban, offrait aussi un espace de trêveet de rencontre à de jeunes victimes de <strong>la</strong>tragédie permanente de <strong>la</strong> guerre.La rencontreet <strong>la</strong> fête …Le groupe s’est installé à <strong>la</strong> BorieNoble, et a d’abord découvert son modede vie, fruit des choix de l’Arche de Lanzadel Vasto : pas d’électricité, de l’eau àchauffer, une vie au rythme de <strong>la</strong> naturepour prendre encore le temps de se rencontrer.Puis c’est par <strong>la</strong> fête qu’a commencél’échange : une soirée de danse orientaleoù les Palestiniennes entraînaient lesautres dans leur rythme, et où les garçonsdémontraient comment danser <strong>la</strong> debka,au son des derboukas et des cris de joie.Un autre moment d’échange a été vécupendant <strong>la</strong> journée du vendredi, dansune dimension spirituelle et inter-religieuse.Vers deux heures de l’après-midi,quand le soleil était au zénith, les musulmans,tournés vers <strong>la</strong> Mecque, ont invitéà partager leur prière. En début de soirée,c’est Yuval coiffé de sa kippa qui introduisaitle Shabbat pendant que Michal allumaitles bougies. Et lors de <strong>la</strong> prière communautaire,c’est Ireen, seule chrétiennedu groupe palestinien, qui a chantél’évangile en arabe.Pour découvrir<strong>la</strong> non-violence …Le premier atelier était un échangesous forme de débat en petits groupes :“définition de <strong>la</strong> non-violence”. L’objectifde l’exercice, plutôt que de trouver unedéfinition commune, était d’écouter et decomprendre les cheminements de chacun.Pour approfondir <strong>la</strong> notion de résistancecivile non-violente, deux films ontété projetés comme outils pédagogiques :Gandhi de Richard Attenborough et undocumentaire sur <strong>la</strong> résistance chiliennecontre <strong>la</strong> dictature de Pinochet, les deuxNon-violence XXI soutient financièrement les formationsde Jeunesse et Non-violence. Non-violenceXXI est un fonds associatif entièrement dédié aufinancement d’une culture de non-violence, notammentpar <strong>la</strong> formation et l’éducation à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tiondes conflits et à <strong>la</strong> non-violence.Non-Violence XXI soutient <strong>la</strong> non-violence ;soutenez Non-Violence XXI en faisant un don !114, rue de Vaugirard, 75006 Paris,tél : 01 45 48 37 62, contact@nonviolence21.comhttp://www.nonviolence21.comAborder le conflitisraélo-palestinien …Au fil du séjour, pour aborder le thèmedu conflit israélo-palestinien, il fal<strong>la</strong>itcréer un cadre spécifique, pour éviter lesaffrontements et ne pas générer plus desouffrance qu’il n’en existe déjà. Etchaque jour qui passait était un pas deplus vers <strong>la</strong> confiance entre ces jeunes,séparés au quotidien par l’ignorance et <strong>la</strong>méfiance de l’autre.Le cadre spécifique de cette discussiona été donné par les règles de <strong>la</strong> communicationnon-violente : parler de soiet pas des autres, de ses propres besoins,peurs, attentes et épreuves ; ne pas juger,ne pas accuser, ne pas comparer, maisseulement dire, exprimer sa souffrance etchercher à comprendre <strong>la</strong> douleur del’autre.Finalement, les uns et les autres sesont rejoints à travers les mêmes besoinsfondamentaux de paix, de sécurité, destabilité et de développement, se rendantcompte que les attentes des uns et desautres tiennent au même rêve de reconnaissance,d’épanouissement et de liberté.Donner des réponses à des jeunes quicherchent désespérément une sortieà <strong>la</strong> spirale actuelle de <strong>la</strong> violence était <strong>la</strong>première étape d’un projet à plus longterme : développer une culture de <strong>la</strong> nonviolenceen Europe et au Proche-Orient.Sylvie Cremer ■Jeunesse et non-violence, La Borie Noble,34650 Roqueredonde, tél : 04 67 58 87 15et 04 67 44 09 89, cremersylvia@hotmail.comSILENCE N°34333Février 2007


Non-violenceLa parole est un outil de <strong>la</strong> non-violence.Encore faut-il être capable de parler. Si l’ona un souci de respect dans un groupe, il fauts’assurer que chacun puisse y prendre <strong>la</strong> parole.ParoleLe mot parole a trois sens : Dans le<strong>la</strong>ngage courant, <strong>la</strong> parole s’identifieà l’oral. Le second sens définit lecontenu de ce que nous avons à dire, etqui est porteur de valeur, de contenu. Letroisième sens consiste à définir <strong>la</strong> parolecomme le parti pris de choisir les motsqui vont donner le plus d’humanité àl’échange. La parole est <strong>la</strong> façon individuelled’exprimer ce qui importe pourchacun de nous.La parole de chacun d’entre nous agitsur les humains qui <strong>la</strong> reçoivent : elle valoriseou blesse, accueille ou rejette, donneliberté ou enferme. Comme le ditPhilippe Breton (1) “<strong>la</strong> parole propose etcontient potentiellement un changement,une transformation (…) sur nous-mêmeou sur le monde. La parole possède cepouvoir d’exercer une force sans engendrerde domination ».La parole contient ce potentiel, maiscelui-ci n’est pas toujours réalisé. D’où <strong>la</strong>nécessité pour chacun de“L’un despouvoirs de<strong>la</strong> parole estde s’opposerà <strong>la</strong> paroledu pouvoir”travailler à <strong>la</strong> découverted’une parole juste exprimantau mieux notre pensée,notre être, et <strong>la</strong> plushumanisante possible pourl’autre.La parole répond aumoins à trois besoins fondamentauxde <strong>la</strong> pyramidede Maslow : besoin d’expression,besoin de reconnaissance,besoin d’échange,de partage, de dialogue (2).Pour que <strong>la</strong> parole soit véritablementoutil de démocratie, il faut qu’elle puisseexprimer des opinions avec force maissans volonté de manipuler, de faire violenceà l’autre car pour Philippe Breton“<strong>la</strong> démocratie peut s’envisager comme <strong>la</strong>tentative de généralisation plus ou moinsréussie de dispositifs de mise en œuvreégalitaire de <strong>la</strong> parole au sein de sociétésqui restent fortement inégalitaires sur lep<strong>la</strong>n social et personnel”.Philippe Breton.Il souligne également que “l’un despouvoirs de <strong>la</strong> parole est précisément des’opposer à <strong>la</strong> parole du pouvoir”.Comment prend-on <strong>la</strong> parole dansnos démocraties, dans nos organisationsqui se veulent démocratiques ? Comment<strong>la</strong> parole de tous est-elle prise encompte ? Comment circule-t-elle ?La paroleet <strong>la</strong> violenceJean-Marie Muller dans son Dictionnairede <strong>la</strong> non-violence (3) a écritdeux pages sur <strong>la</strong> parole. Pour lui, <strong>la</strong> parole,le <strong>la</strong>ngage est l’acte de l’homme raisonnablequi renonce à <strong>la</strong> violence pourentrer en re<strong>la</strong>tion avec l’autre. Parler estaussi l’occasion de prendre de <strong>la</strong> distanceavec son émotion. Oser prendre <strong>la</strong> parolec’est quelquefois une façon d’apprivoiser<strong>la</strong> peur, ou de faire accéder à <strong>la</strong> conscienceses ressentis, ce<strong>la</strong> peutDRêtre l’occasion de dire etde nommer sa souffrance.D’où l’importance de créerdes lieux de parole,d’écoute, de ré-appropriationde son histoire, de reconnaissanceet de régu<strong>la</strong>tion.Un des obstacles à <strong>la</strong>participation démocratiqueest <strong>la</strong> maîtrise du<strong>la</strong>ngage. Quand le vocabu<strong>la</strong>ireutilisé par une personne ne dépassepas 400 mots, il est compliqué voire impossiblede formuler ce qu’on ressent,d’entrer dans le conflit avec quelqu’un, dese confronter avec lui en formu<strong>la</strong>nt ceque l’on veut dire. N’ayant pas les motspour le dire, <strong>la</strong> personne a du mal aussi àavoir des mots pour penser <strong>la</strong> situationdans <strong>la</strong>quelle elle est. Nico<strong>la</strong>s Caillotévoque cette question dans le GuideVuibert (4) qui présente un projet appelé“Mille mots” destiné à des jeunes en milieucarcéral, et qui consiste à accompagnerpar des lectures suivies l’acquisitiond’un vocabu<strong>la</strong>ire de 1000 mots minimum.Au bout d’un an, une évaluation intermédiairea permis de révéler un changementdéjà sensible du comportement de cesjeunes. Un article paru dans Le Monde,qui s’intitule «400 mots pour vivre», établit<strong>la</strong> même re<strong>la</strong>tion entre le niveau devocabu<strong>la</strong>ire et <strong>la</strong> capacité à se confronterà l’autre par le <strong>la</strong>ngage plutôt que par <strong>la</strong>(1) Philippe Breton est chercheur en sciences de l’informationet de <strong>la</strong> communication au CNRS, enseignantà l’université de Strasbourg. Il est l’auteur del’Eloge de <strong>la</strong> parole, éd. La Découverte, 2003, et de Laparole manipulée, éd. La Découverte, 1998.(2) Pyramide de Maslow est une représentation desbesoins de l’homme : à <strong>la</strong> base, les besoins physiologiques(respirer, manger, boire, dormir), puis <strong>la</strong> sécurité(chaleur, logement), puis l’appartenance etl’amour, puis l’estime de soi et d’autrui, puis tout enhaut dans <strong>la</strong> pointe : se réaliser.(3) Jean-Marie Muller, Dictionnaire de <strong>la</strong> non-violence,éd. du Relié, 2005.(4) voir article paru dans Non-violence Actualité, marsavril2005.SILENCE N°34334Février 2007


et démocratie participativeviolence. Il faut travailler cette questionde <strong>la</strong> parole si on veut créer les conditionsd’une réelle participation démocratiquepour tous ceux qui, dans leur parcours devie, n’ont pas eu les moyens d’acquérir lesmoyens <strong>la</strong>ngagiers nécessaires. De plus,pour apprendre l’utilité des mots il est indispensabled’avoir expérimenté l’importanced’être écouté, entendu et compris.On entend quelquefois l’expression“<strong>la</strong> violence est un <strong>la</strong>ngage”. Jean-MarieMuller a intitulé son texte “Ecouter <strong>la</strong>violence”sur les évènements de novembre2005 : “La violence qui vient d’embraserles banlieues n’est pas un moyen d’action,mais un moyen d’expression. La violenceapparaît comme le dernier moyen d’expressionà ceux auxquels <strong>la</strong> société a refusétous les autres moyens de s’exprimer,elle est le dernier recours de ceux quisont exclus de toute participation à <strong>la</strong> viede <strong>la</strong> société. La violence voudrait êtreune parole, elle est du moins un cri, cetteviolence est l’expression d’un désir decommunication, un besoin de dialogue,il appartient à <strong>la</strong> société d’entendre cetappel et d’y répondre”. C’est le <strong>la</strong>ngagedes sans-voix, <strong>la</strong> société ne veut pas entendrece qu’ils ont à dire…Face au mouvement contre le CPE, legouvernement a fait <strong>la</strong> sourde oreille auxaspirations des jeunes et plutôt que deconstruire les conditions de dialogue envue d’une concertation, de négociations,il a choisi une stratégie politique baséesur le passage en force de son projet.Cette façon inadmissible dans un processusdémocratique de régler un conflit socia<strong>la</strong> augmenté <strong>la</strong> mobilisation popu<strong>la</strong>irecontre le CPE en soutien avec <strong>la</strong> jeunesse.Les conditions de prisede parole, <strong>la</strong> priseen compte de <strong>la</strong> paroleDans le cadre d’une démocratie participative,il est important que soient poséesles conditions d’un débat contradictoireoù <strong>la</strong> parole puisse être entendue.Afin que les personnes ne se sentent pastrompées, il est nécessaire que soit biendéfinies <strong>la</strong> fonction du recueil de <strong>la</strong> paroledes intéressés et de bien préciser dansquel type d’instance ce<strong>la</strong> se fait : est-cede l’information des décisions prises, de<strong>la</strong> consultation pour avis, de <strong>la</strong> co-é<strong>la</strong>boration,de <strong>la</strong> co-gestion. Pour parler enconfiance il faut savoir ce qui va être faitde sa parole, de son avis.Dans <strong>la</strong> plupart des instances de démocratieparticipative (les conseils dequartier par exemple), les premières parolessont des p<strong>la</strong>intes, des récriminations,des attaques des décisions prises,des avis contradictoires… C’est une phasenormale qui souvent décourage lesélus, car ils ne comprennent pas que lesadministrés ne soient pas contents desdécisions prises. Il faut penser que lesélus ont comme tout le monde un besoinde reconnaissance, ils n’aiment pas êtrecritiqués, ils ont souvent <strong>la</strong> sensation dese dévouer, de passer beaucoup de leurtemps personnel pour <strong>la</strong> collectivité sansbeaucoup de retour positif. Au débutlorsqu’ils donnent <strong>la</strong> parole aux habitants,ils ont du mal à supporter les critiques.Il faut savoir que, quelquefois, ilsreçoivent aussi des critiques des servicestechniques, par exemple, ou d’autres élusqui sont opposés aux procédures de rencontreet de discussion avec les habitants.Après cette première phase de p<strong>la</strong>intes,nécessaire mais pas suffisante ni pour leshabitants ni pour les élus, et trop limitéepour être vraiment de <strong>la</strong> démocratie participative,il faut savoir passer à autre chose,et aborder en confiance des projets àco-é<strong>la</strong>borer. La parole n’a pas seulementvocation à être entendue par un intermédiairequi choisira ou non de <strong>la</strong> faire remontermais doit être prise en compte directementpour influer sur le cours d’unprojet.Lorsque s’interpose une parole critique,contestatrice par le simple jeu de <strong>la</strong>construction démocratique, commentest-elle vécue, comme un événement, unSILENCE N°34335Février 2007


Non-violenceaccident, ou comme un épisode normalde <strong>la</strong> prise de décision ou de <strong>la</strong> vie du collectifen question ? Quelquefois l’accueild’une critique est vécu comme une formede drame, <strong>la</strong> personne qui l’exprime estvite considérée comme un gêneur, quelqu’unqui décidément ne parvient pas àintégrer <strong>la</strong> culture commune. On voit quemalgré toutes nos bonnes intentions etnotre expérience, le débat contradictoiren’est pas toujours facile à entendre, carce<strong>la</strong> dérange.Commentconflictualiserdes situations de crise,voire de violence ?Comment autoriser à dire cette parolecritique, quelle qu’elle soit, même si elleremet en cause une proposition collectiveamenée dans un débat ? Comment travaillersa reformu<strong>la</strong>tion pour montrer àcelui qui l’a énoncée qu’il a au moins étéentendu ? Soit le débat en cours s’y prêteet cette parole peut être intégrée, soit il nes’y prête pas et <strong>la</strong> proposition peut êtrefaite de trouver un lieu et un momentpour que <strong>la</strong> question soit traitée. La personneou le groupe en position d’animationne doit pas non plus se <strong>la</strong>isser piégerpar le surgissement toujours déstabilisantde <strong>la</strong> parole critique.L’autorisation à dire paraît primordialedans <strong>la</strong> mesure où elle peut libérer <strong>la</strong>personne du poids de son désaccord, de<strong>la</strong> peur de rompre avec le groupe que cettepeur a pu engendrer chez elle. Le faitd’être accueillie, entendue, a un effet “réintégrateur“qui peut permettre à <strong>la</strong> personned’accepter que l’ordre du jour sepoursuive, dans l’immédiat, si elle saitqu’à tel moment, dans telle instance, cettechose-là peut être discutée. Quelquefoisaprès une courte explication <strong>la</strong> personnereconnaît qu’elle s’était faite un point devue incomplet de <strong>la</strong> situation et que saquestion ou sa proposition n’est pas recevable.On l’a vu, des ruptures ou des dégradationsdu débat peuvent découler de<strong>la</strong> mauvaise gestion de ce genre de situation,vécue alors comme une violence, car<strong>la</strong> personne n’a pas été reconnue dans cequ’elle a dit et dans ce qu’elle est. Pourêtre attentif à ce qui peut se transformeren crise, il est quelquefois nécessaire dansdes grands groupes, avec un type de publicparticulier ou lors de débats passionnésparfois, de nommer deux personnespour gérer les débats, une personne quiDRPrise de parole à Hyde Park corner à Londres.anime, qui intervient, et une personnequi a <strong>la</strong> fonction de réguler et d’être àl’écoute de tout ce qui va favoriser ou limiterune saine discussion.Un des obstaclesà <strong>la</strong> participationdémocratiqueest <strong>la</strong> maîtrisedu <strong>la</strong>ngageQuels outilsLe livre Quelle démocratie voulonsnous? Pièces pour un débat, sous <strong>la</strong> directiond’A<strong>la</strong>in Caillé, est le recueil decontributions en général courtes, émanantd’un colloque tenu en janvier 2005sur L’idéal démocratique aujourd’hui (5). Ily a en particulier une petite contributionde Patrick Viveret intituléeQualité démocratiqueet construction desdésaccords dans <strong>la</strong>quelleil distingue trois tempsdans cette constructiond’un débat contradictoire:• Réduire l’opacité :s’assurer que toutes lespersonnes disposent deséléments d’information et de compréhensionsuffisants pour éviter malentendus etincompréhensions. Il propose que chaquepersonne dispose d’un carton b<strong>la</strong>nc qu’ilbrandit lorsque quelque chose ne lui paraîtpas c<strong>la</strong>ir. On ne démarre <strong>la</strong> deuxièmephase que si tout est “c<strong>la</strong>ir” !• Construire les désaccords : “dégager<strong>la</strong> pépite du désaccord de <strong>la</strong> ganguedu malentendu et du procès d’intention“.Phase très interactive où on se met d’accordsur… les objets des désaccords !Pour ce<strong>la</strong> il propose que chacun ait troiscartons rouge (désaccord), jaune (désaccordspartiels) et vert (accords), oud’autres couleurs, voire des cartes à jouer(pique = désaccord, cœur = accord, carreau= idée nouvelle, trèfle = idée décaléeou point d’ordre). Les désaccords sontformulés c<strong>la</strong>irement et écrits sur un tableau.• Traiter les désaccords : en posant <strong>la</strong>question : Qu’est-ce qui vous semblele(s) point(s) le(s) plus fort(s) et/ou le(s)plus recevable(s) dans <strong>la</strong> position quevous ne partagez pas ?”.Après <strong>la</strong> prise de parole, l’écoute desavis contradictoires, un affrontementdes points devue divergents et un travailsur les points d’accord il y ale temps de <strong>la</strong> prise de décision.Pour ce<strong>la</strong> en préa<strong>la</strong>bleil a fallu créer des formes dedébats collectifs qui garantissentà chacun une paroleégale, organiser les débats enrespectant les dé<strong>la</strong>is nécessaires(p<strong>la</strong>nification, préparation, durée,ordre du jour précis…) et distinguer lesdécisions de fonctionnement (qui peuventêtre préparées par une équipe opérationnelleet qui demande plus de rapiditéde décision) des décisions d’orientationpolitique qui demandent souvent plus detemps.(5) Ed. La Découverte, 8 €.Yvette BaillyMan Lyon.SILENCE N°34336Février 2007


ASSDERASSDERChampionnatdes renouve<strong>la</strong>blesLa troisième édition du championnat des énergies renouve<strong>la</strong>blesorganisé par le Cler, Comité de liaison des énergies renouve<strong>la</strong>bles,a vu 72 communes se porter candidates.Pour le so<strong>la</strong>ire photovoltaïque, dans les communes de moins de 2000habitants, c’est Saint-Martin-des-Eaux (Alpes-de-Haute-Provence)qui l’emporte avec 291 m 2 installés pour 108 habitants. Entre 2000et 50 000 habitants, en métropole, La Tour-de-Salvagny (Rhône) est<strong>la</strong>uréate avec 440 m 2 pour 3402 habitants, en Dom-Tom, Saint-Anne(Martinique) l’emporte avec 1960 m 2 pour 4901 habitants. Dans lescommunes de plus de 50 000 habitants, c’est Chambéry (Savoie)qui est en tête avec 1966 m 2 pour 58 000 habitants.En so<strong>la</strong>ire thermique, les <strong>la</strong>uréats sont respectivement Teyssières(Drôme) avec 213 m 2 pour 68 habitants, Montmélian (Savoie) 1207 m 2pour 4026 habitants et encore Chambéry (Savoie) avec 2701 m 2pour 58 000 habitants.Pour le bois énergie, en considérantles instal<strong>la</strong>tions surbâtiments publics et réseauxde chaleur, ce sont respectivementFelletin (Creuse) avec5076 kW pour 1832 habitants,Jonzac (Charente-Maritime) avec 6000 kW pour4296 habitants et Vénissieux(Rhône) avec 12 000 kW pour56 061 habitants.Un prix spécial a été remis à<strong>la</strong> ville de Kaysersberg (Haut-Rhin) qui concourait dans lestrois catégories pour lemeilleur mixte entre les énergies.Cette commune de 2780habitants dispose de 162 m 2Chambéry : 1966 m 2 installés.de panneaux so<strong>la</strong>ires thermiques,82 m2 de photopileset 780 kW en bois énergie.Cler, 2b, rue Jules-Ferry,93100 Montreuil,tél : 01 55 86 80 00.EnercoopDébut de <strong>la</strong>coopérativeFin 2006, après six mois de fonctionnement,<strong>la</strong> jeune coopérativeEnercoop, qui ne vend que del’électricité issue des énergiesrenouve<strong>la</strong>bles, compte déjà 200clients professionnels (associations,commerçants, artisans,agriculteurs…) qui consommentensemble environ 3 MWh par an.Un démarrage encore lent quidevrait s’accélérer à partir dejuillet 2007, date à <strong>la</strong>quelle lesparticuliers pourront rejoindre<strong>la</strong> coopérative : un millier de personnesont déjà signé des précontrats.Un partenariat avecdifférentes sructures commeEnergiesCollecte et recyc<strong>la</strong>ge de matériel informatique.les magasins Biocoop,Greenpeace, Réseau Sortirdu nucléaire, <strong>la</strong> Nef, devraitpermettre d’accélérer les choses.Enercoop vise les 10 000 clientspour atteindre son équilibrefinancier. Enercoop, 11, rue desRéglises, 75020 Paris,tél : 01 73 02 69 25.Eolien■ Maroc : parcs éoliens. Après<strong>la</strong> construction de deux premiersparcs d’éoliennes à Tanger etTétouan, dans le nord du pays, legouvernement a annoncé <strong>la</strong>construction d’un parc éolien de10 MW à El Ayoun, dans le suddu pays. Un choix politique : ils’agit de <strong>la</strong> zone du Sahara occupéepar le Maroc et contesté parles Sahouaris. Les énergies renou-“A termele so<strong>la</strong>ireva s’imposer”C’est le constat que fait PhilippeMalbranche, spécialiste des technologiesso<strong>la</strong>ires au Commissariatà l’énergie atomique (CEA). Eneffet au cours de dix dernièresannées, le prix du kWh so<strong>la</strong>ire aété divisé par plus de deux et toutindique que les prix de productionvont continuer à baisser. Selonl’ensoleillement, qui va de 900DRà 1800 heures par an en France,le kWh produit actuellementrevient entre 50 et 25 centimes…contre 13 centimes facturés parEDF. L’Institut national de l’énergieso<strong>la</strong>ire table sur un prix de 40à 20 centimes en 2010. Entre 20et 10 centimes en 2020, date àpartir de <strong>la</strong>quelle, le so<strong>la</strong>ire photoélectriquedevrait se développertrès rapidement du sud au nord.En 2030, le prix de revient seraiten dessous de 10 centimes surtout le territoire, ce qui rendraitalors le so<strong>la</strong>ire concurrentieldevant toutes les autres énergies.DREconomie virtuelle,consommation réelleCertains économistes estiment que l’on évitera <strong>la</strong> décroissance enconvertissant progressivement <strong>la</strong> société en une société “virtuelle”,sous-entendu que cette société qui passe par les ordinateurs ne consommeraitque très peu de matières et d’énergie. Les chiffres sont malheureusementlà pour contredire une telle vision optimiste : si les activitésc<strong>la</strong>ssées dans le tertiaire se développent sans cesse au point de représenterenviron sept emplois sur dix aujourd’hui, ce<strong>la</strong> n’a en rien faitdiminuer les quantités de matières et d’énergie nécessaires à l’agriculture,à l’industrie… Mais en plus, l’ADEME a chiffré ce que nous coûtele parc d’ordinateurs : en moyenne 360 kWh par ordinateur. On compteplus de 11 millions d’abonnés au haut débit, ce qui entraîne une fortedépense énergétique du fait des périphériques (imprimantes, scanners,modems…) chez l’utilisateur, mais également chez le fournisseur d’accèsqui pour ne pas saturer doit avoir des ordinateurs capables de faireface à des pointes de demandes. Résultat : ces ordinateurs consommentseulement 20 à 25% de leur puissance informatique, mais 100% deleur puissance électrique. Fin 2003, <strong>la</strong> consommation d’internet hautdébit a été estimée au total à 200 millions de kWh, moitié chez l’utilisateur,moitié chez les fournisseurs. A <strong>la</strong> vitesse où se développent internet,cette consommation devrait atteindre 1500 millions de kWh en2009. A cette date, <strong>la</strong> consommation provoquée par l’informatiquedevrait dépasser celle du chauffage électrique !SILENCE N°343 Février 200737


Energiesve<strong>la</strong>bles produisent 1% de <strong>la</strong>consommation du Maroc actuellement.Le gouvernement vise12% en 2012.■ Espagne : nouveau record.Le 15 décembre à 14h30, leséoliennes espagnoles avec 8142MW, ont fourni 31 % de <strong>la</strong>consommation du moment dansle pays. Les éoliennes tournaientà ce moment à 70 % de leurpuissance maximale.■ Normandie : l’offshore minépar <strong>la</strong> préfecture ! Les promoteursdu premier parc éolien offshorefrançais s’attendaient à desdifficultés administratives en proposantl’imp<strong>la</strong>ntation de 156éoliennes au <strong>la</strong>rge de Criel etCayeux-sur-Mer, en Seine-Maritime. La préfecture a refuséle permis de construire… car lesous-sol serait resté miné depuisle débarquement de <strong>la</strong> dernièreguerre. La Compagnie du Ventpromotrice du projet rappelle queles mêmes problèmes ont eu lieuen Grande-Bretagne et que dessolutions de déminage ont ététrouvées. Le parc éolien offshorepourrait quand même voir le jourd’ici 2010.H A U T E - L O I R EEnergiesrenouve<strong>la</strong>bles,saumonset hommesLe WWF et SOS Loire vivanteont obtenu après de nombreusesannées de lutte <strong>la</strong> protection de<strong>la</strong> Loire comme fleuve vivant. Ace titre, ils essaient de faire fermerles uns après les autres lesbarrages encore présents sur desaffluents de <strong>la</strong> Loire, barrages quiperturbent <strong>la</strong> vie fluviale. Quefaut-il alors mettre à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>cepour produire de l’électricité ?Deux pistes sont évidentes : <strong>la</strong>sobriété énergétique qui vise àdiminuer <strong>la</strong> consommation et lerecours à d’autres formes d’énergiesrenouve<strong>la</strong>bles, qui, ellesaussi, peuvent avoir des inconvénients.WWFet Loire-Vivanteorganisent un colloque les 8 et 9mars 2007 au Puy-en-Ve<strong>la</strong>y pouren débattre : énergies renouve<strong>la</strong>bleset biodiversité, énergieCurieuseautonomieDes communes se présententcomme “autonomes enénergie” (voir par exemple “unecommune allemande autosuffisante”S!lence n°340, p.36). Cescommunes ne comptabilisentpour ce<strong>la</strong> que le chauffage etl’électricité… oubliant que lesadministrés se dép<strong>la</strong>cent et quele transport individuel peutreprésenter jusqu’à 40% desdépenses énergétiques d’unepopu<strong>la</strong>tion ! A quand une communequi nous annonce sonautonomie énergétique, transportscompris ?et crise climatique, potentielsénergétiques, le potentiel de négawatts,le boom éolien, le retourdu bois, les promesses du so<strong>la</strong>ire,quelles technologies pour l’hydraulique,les politiques locales del’énergie, visite d’une fermeéolienne… Programme complet :WWF, Marylène Folcher, 1, carrefourde Longchamp, 75116Paris, tél : 01 55 25 84 05.R H Ô N E - A L P E SFormationsL’association GENR, Générationénergies renouve<strong>la</strong>bles, a mis enp<strong>la</strong>ce avec le GRETA de Roanne,le soutien de l’ADEME et de<strong>la</strong> région Rhône-Alpes, toute unesérie de formations : connaissancedu so<strong>la</strong>ire thermique, du boisénergie, des photopiles, du petitéolien, de l’hydraulique, régu<strong>la</strong>tiondes systèmes, cogénération,initiation à <strong>la</strong> zinguerie pour<strong>la</strong> pose de capteurs so<strong>la</strong>ires, etmême un BEP techniques d’instal<strong>la</strong>tionsanitaire et thermiqueen alternance en entreprise. Lesprix de ces formations sont trèsintéressants pour ceux et cellesqui habitent <strong>la</strong> région.Renseignements : GENR,Philippe Lebault, parc industrielde Marly, 403, route deBriennon, 42300 Mably ouGRETA du Roannais, YvesMarie, 4, impasse Champromis42300 Roanne,tél : 04 77 23 05 05.Nucléaire17 au 23 marsMarcheLille-BruxellesA <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> manifestation nationaledécentralisée de Lille, qui setiendra le 17 mars, une marched’une semaine est organisée jusqu’àBruxelles pour aller yremettre 600 000 signatures depersonnes qui demandent <strong>la</strong> sortiedu nucléaire en Europe. L’arrivéede <strong>la</strong> marche à Bruxelles, le 23mars, correspondra au cinquantièmeanniversaire du traitéEuratom qui au niveau européenfait <strong>la</strong> promotion du nucléairecivil. Il est possible de faire <strong>la</strong>marche en bicyclette, en rollers…L’itinéraire est le suivant :Villeneuve d’Ascq (17 mars ausoir), Tournai (18 soir), Leuze-en-Hainault (19 soir), Ath etLessines (20 soir), Grammontet Ninove (21 soir), Dilbeek ouAnderlecht (22 soir) et Bruxelles(le 23 Mars à midi). L’arrivéedans les rues de Bruxelles estcoordonnée par les Amis de <strong>la</strong>Terre Europe. Les marcheurs peuvents’inscrire auprès du Réseausortir du nucléaire, AndréLarivière, Nérol, 43440Champagnac-le-Vieux, tél :04 71 76 36 40 ou 06 76 69 5498. Les personnes et groupes surl’itinéraire qui peuvent hébergerdes marcheurs peuvent prendrecontact avec Martin Boutry,tél : 06 22 13 32 33.Tchernobyl■ Mission So<strong>la</strong>nge Fernex.A <strong>la</strong> demande de l’associationLes enfants de Tchernobyl, uneéquipe de onze personnes, scientifiques,militants et journalistes,se sont rendus, début octobre, àNovozybkov, en Russie, à 200 kmde Tchernobyl, pour y faire uneétude de contamination. La délégationa pris le nom de So<strong>la</strong>ngeFernex en hommage à leur amiedisparue. Dans cette ville de47 000 habitants, des mesuresde radioactivité ont été faites pendantquatre jours dans une quarantained’endroits : espacesverts, bois proches, cours d’écoles,stade, potagers… Des pics de pollutionradioactive atteignent 140curies au kilomètre carré là oùcoulent les eaux de pluie, <strong>la</strong>moyenne ailleurs est de l’ordrede 15 curies au kilomètre carré…soit des chiffres proches de ce quel’on peut mesurer aujourd’huidans <strong>la</strong> zone interdite autour del’ancien réacteur ! Les mesuresdans les aliments sont catastrophiques: en moyenne le doubledes valeurs définissant <strong>la</strong> zoneinterdite de Tchernobyl. Cecimontre le niveau de mensonge desautorités russes pour qui“Tchernobyl, c’est fini”. La conséquencede ce négationnisme, onpeut le mesurer dans les hôpitauxde <strong>la</strong> ville : cancers de <strong>la</strong> thyroïde,tumeur au cerveau, cancersosseux, ostéoporose et cataractechez les jeunes enfants, malformationscongénitales, baisse de <strong>la</strong>fécondité des jeunes couples…La ville a annoncé son intentionde porter p<strong>la</strong>inte contre les autoritésrusses.■ Catastrophe sans fin. Selon desdonnées de l’Institut de <strong>recherche</strong>sur l’hygiène radiologiqueRamzaïev de Saint-Pétersbourg,communiquées le 12 décembre2006, les scientifiques russes ontfait de graves erreurs après l’accidentdans les estimations de <strong>la</strong>durée de <strong>la</strong> contamination. Alorsque l’on estimait que <strong>la</strong> radioactivitédans les aliments al<strong>la</strong>it diminuerrapidement dans les trois ansF E S S E N H E I MDemanded’arrêtPlusieurs associations alsaciennesont <strong>la</strong>ncé une campagned’interpel<strong>la</strong>tion des candidatsaux élections de 2007 pourleur demander de prendre positionen faveur de <strong>la</strong> fermeture de <strong>la</strong>centrale nucléaire de Fessenheim,<strong>la</strong> plus ancienne encore en activitéactuellement (30 ans).après l’accident, celle-ci n’a diminuéque de moitié au bout devingt ans. Alors que <strong>la</strong> zone interditeétait annoncée fermée pourvingt ans, donc jusqu’à maintenant,on parle maintenant de <strong>la</strong>maintenir fermée au moins encorecinquante ans. L’Institut souligneégalement que de nombreusesma<strong>la</strong>dies maintenant développéespar ceux qui habitent les zones lesplus contaminées n’avaient pas étéprévues, notamment le très grandnombre de cas de cancers de <strong>la</strong>thyroïde chez les enfants.L’Institut estime, comme lesexperts de l’ONU, qu’à terme,l’accident fera neuf millions devictimes. (Réseau Sortir dunucléaire, 14 décembre 2006)SILENCE N°343 Février 200738


B O R D E A U XUne histoirede fou !Trois ans, jour pour jour, aprèsavoir porté p<strong>la</strong>inte contre EDFqui a fait fonctionné <strong>la</strong> centraledu B<strong>la</strong>yais sans autorisation pendantsix mois, l’associationTchernob<strong>la</strong>ye a décidé de faireune action symbolique pourdemander au tribunal où en étaitle dossier. Stéphane Lhomme,17 marsSortie dunucléaireManifestationsdécentraliséesAprès <strong>la</strong> manifestations deCherbourg, le Réseau Sortirdu nucléaire a décidé d’une journéede manifestations décentralisées pourle 17 mars 2007, en pleine campagneélectorale. Cinq grandes manifestationsse tiendront à Rennes, Lille,Strasbourg, Lyon et Toulouse.porte-parole du Réseau Sortir dunucléaire a esca<strong>la</strong>dé un échafaudageprésent dans <strong>la</strong> cour dupa<strong>la</strong>is de justice et y est restépendant quatre heures. A sa descenteil a été interpellé et mis engarde à vue. Jusque là l’action et<strong>la</strong> réaction sont assez c<strong>la</strong>ssiques.Mais pendant <strong>la</strong> garde à vue, ils’est vu demander d’accepter uneexpertise psychiatrique ! L’actionne se passe pourtant pas un paysde l’Est de sinistre mémoire, maisbien à Bordeaux.Et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte contre EDF ?Pas de nouvelle, mais StéphaneLhomme et Jean-Michel Tastet,un autre militant, ont été convoquésles 6 et 13 décembre autribunal pour avoir pénétré illégalementdans <strong>la</strong> cour du tribunal !Là, <strong>la</strong> justice sait être rapide.C’est vrai que cette action représenteun danger sans doute plusgrave qu’une centrale nucléairefonctionnant hors <strong>la</strong> loi.On peut sérieusement se demanderqui est devenu fou danscette histoire !EPR■ Un réacteur peu compétitif.Après le refus des Etats-Unis etde l’Inde, Areva a subi un nouveaucamouflet en Chine, en sevoyant refuser l’achat de réacteursEPR. Malgré tout le travailcommercial de notre géant dunucléaire, Areva n’a pour lemoment vendu qu’un seul EPR à<strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>nde, lequel connaît degraves difficultés de construction.■ Un réacteur qui prend duretard. Mi-décembre, Areva aannoncé avoir revu son calendrierpour <strong>la</strong> construction du premierEPR en Fin<strong>la</strong>nde : le démarragedu réacteur initialement annoncéen 2009 est déjà reporté à 2011.Surcoût financier déjà avoué :entre 600 et 700 millions d’euros.Les Fin<strong>la</strong>ndais devraientse plonger dans le dossier deNucléaireSuperphénix, dernier type deréacteur mis en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong>“filière française”. Ce surgénérateurmis en route en 1986, n’ajamais réussi à fonctionneret a été arrêté en 1997.■ Refus de <strong>la</strong> THT. Le conseilmunicipal de Marchésieux, communesituée entre Saint-Lô etPériers, dans <strong>la</strong> Manche, a organiséle 2 décembre un référendumpour savoir <strong>la</strong> position des habitantsde <strong>la</strong> commune sur <strong>la</strong> questionde l’imp<strong>la</strong>ntation de <strong>la</strong> nouvelleligne THT qui pourrait traverser<strong>la</strong> commune en provenancede F<strong>la</strong>manville. 97% des votantsse sont prononcés contre <strong>la</strong> ligneTHT.D R Ô M EFormationde <strong>la</strong> Crii-RadLa Crii-Rad, Commission de<strong>recherche</strong> et d’information indépendantessur <strong>la</strong> radioactivité,propose des formations ne nécessitantaucune connaissance scientifiqueparticulière : utilisationd’un compteur Geiger (28 mars)et radioactivité et radioprotection(31 mars). Programme complet :CriiI-Rad, 471, avenue Victor-Hugo, 26000 Valence,tél : 04 75 41 82 50.DRManifestations à Bure durant l’été 2005.Bure■ Stockage polluant. Le site de stockage de La Hague fuit etcontamine les sous-sols, ce qui est admis par les autorités. Maisofficiellement, celui de Sou<strong>la</strong>ines est parfait et celui de Burele sera également. Le Cedra a voulu vérifier les dires au niveaude Sou<strong>la</strong>ines en commandant une campagne de mesures à <strong>la</strong>CRIIRad. Les résultats, rendus publics le 7 novembre indiquentqu’il y a des fuites, comme l’avait déjà relevé une étude deGreenpeace. Le conseil régional de Champagne-Ardennes, sollicitépar les élus de l’association a décidé de poursuivre les investigations.L’Andra reconnaît qu’il y a des fuites, mais “en dessousdes normes”.■ Achat des consciences. Fin décembre, le gouvernement a annoncéque les quinze communes autour de Bure recevraient une aide del’Etat de 400 euros par habitant et par an. Une manne financièreimportante pour les petites communes rurales qui devrait favoriserle silence des élus dans <strong>la</strong> contestation du site d’enfouissementdes déchets nucléaires.■ Formation transports ferroviaires. si vous voulez tout savoirsur les moyens de bloquer un transport ferroviaire de déchets radioactifs,comment connaître son itinéraire, comment en informer lespopu<strong>la</strong>tions sur le trajet… le Réseau Sortir du nucléaire organiseune formation le week-end des 17 et 18 février à <strong>la</strong> maison deRésistance de Bure, avec Jean-Yvon Landrac, militant breton pisteurde convois nucléaires, Cécile Lecomte, animatrice franco-allemanded’action directe non-violente antinucléaire, Markus Pfläger,chargé des re<strong>la</strong>tions entre Gorleben en Allemagne et Bure.S’inscrire (10 €) auprès de David Lami, 37, avenue de <strong>la</strong>Libération, 76370 Neuville-lès-Dieppe, tél : 02 35 82 41 50ou Isabelle Guil<strong>la</strong>ume, Maison de <strong>la</strong> Résistance, 2, rue de l’Eglise,55290 Bure, tél : 06 33 79 05 91.SILENCE N°34339Février 2007


AnnoncesEntraide■ Nous avons le projet de créer un gîteécologique dans <strong>la</strong> vallée du Buëch(Hautes-Alpes) avec comme activitécomplémentaire une filière de productiond’huile alimentaire issue de l’agriculturebiologique locale. Une ferme aété trouvée dans le hameau de Seilles,commune de <strong>la</strong> Faurie, avec deux vieuxbâtiments permettant un gîte de six etun autre de 12 personnes. La difficultéprovient du montage financier : il nousfaut réunir 30 000 € pour commencer…en attendant les subventions etles ressources. Nous cherchons donc despersonnes pouvant faire un prêt pendantcinq ans ou versant une somme enéchange de nuitées à passer dans lesgîtes (à partir de 15 € <strong>la</strong> nuitée tarifsouscripteur). Pour en savoir plus surle projet : Romaric et Céline Nivelet,château Bas, 38710 Tréminis, tél :04 76 34 32 59, celerom@no-log.org.■ Offre accueil pour retraitants <strong>la</strong>ïquesou confessionnels en Corse. Accueil debénévoles ou wwoofs pour un chantieren autoconstruction. DominiqueValleur, association Sage, Fondale,20270 Tallone, tél : 06 23 74 39 70,sylv@sfr.net.■ Réf. 343.01. Loire. Qui peutme donner un coup de main pour mettreen p<strong>la</strong>ce un site internet en rapport avecles médecines douces, en échange d’unséjour dans ma jolie campagne bocagèreou autre à convenir ensemble ?Ecrire à <strong>la</strong> revue qui transmettra.■ Ferme biologique situéeà Dharamsa<strong>la</strong> (Inde du nord) cherchebénévoles connaissant bien l’agriculturebiologique et si possible biodynamique.Tél : 06 86 16 90 89,mjp.sindbad@yahoo.fr.Vivre ensemble■ Souhaite m’impliquer financièrementdans projet éolien et écohameau, faireproposition : domikgen@yahoo.fr.■ L’écohameau du “moulin deBusseix” créé en 2004 sur une propriétéde 14 ha dans le Limousin regroupeaujourd’hui neuf associés autour de <strong>la</strong>création d’un lieu de vie et d’activitésen cohérence avec les idées et valeursécologiques (solidarité, ouverture, simplicité,décroissance). Une maison enpaille a été réalisée, le gros œuvred’une maison individuelle est achevé,deux autres chantiers sont <strong>la</strong>ncés. Unagriculteur bio s’est installé ainsi qu’unproducteur d’extraits de p<strong>la</strong>ntes. Nouscherchons de nouveaux associés pourinvestir dans ce projet, y vivre et éventuellementy travailler. A<strong>la</strong>in Dorange,Busseix, 87500 Ladignac-le-Long,tél : 05 55 09 39 81,a<strong>la</strong>in.dorange@wanadoo.fr.■ Je suis sophrologue et musicothérapeute,et j’aimerais monter un projetcollectif avec un centre de bien-êtreet un pôle agricole (verger, potager,p<strong>la</strong>ntes médicinales…). Je verrais uneboutique avec du bio bien sûr, maisaussi des livres, de <strong>la</strong> musique, de l’insolite,de <strong>la</strong> simplicité, du partage,de l’humour… Pour moi, écologie estantinomique avec prise de pouvoir,donc, manipu<strong>la</strong>teurs et faux maîtres àpenser s’abstenir ! Je ne sais pas encoreoù nous installer, ni avec qui. Pourceux qui seraient intéressés, ou qui ontune expérience simi<strong>la</strong>ire, je serais ravied’en parler et éventuellement de vousrencontrer. Merci. Nathalie Hermitte,tél : 04 66 85 34 36,nathalie.hermitte@free.fr.■ Réf. 343.02. Création d’un centrede médecines douces. Bien imp<strong>la</strong>ntée enmilieu semi-rural depuis cinq ans, je<strong>la</strong>nce un appel à praticien(nes) enmédecine traditionnelle chinoise, ostéopathie…pour me rejoindre dans <strong>la</strong>création d’un centre pluridisciplinairedédié à une approche globale et préventive.Merci d’envoyer une lettredétaillée à <strong>la</strong> revue qui transmettra.■ Vieux don Quichotte, 59 ans, bientôtà <strong>la</strong> retraite (toute petite <strong>la</strong> retraite !),ayant pas mal baroudé dans divers secteursde cette société (un peu fatigué),cherche S!lencieux et S!lencieuses pastrop “dogmatiques” pour envisagernouvelles aventures vers “l’Idéal”.Christian, tél : 06 88 34 44 73ou 04 37 03 05 83.■ Dans un charmant éco-hameaulimousin, une petite équipe de retraitésprojette <strong>la</strong> création d’un Lieu de vie —structure agréée par l’administrationpour l’accueil d’un maximum de septenfants et ados en difficulté — etparallèlement l’accueil de personnesplus âgées, mettant ainsi en re<strong>la</strong>tionquatre générations pour un projet pédagogiqueet humain novateur. Nous cherchonsd’une part le couple responsabledu lieu de vie, d’autre part des retraitéssouhaitant s’investir dans une retraiteactive et riche de sens.Contact : 06 82 64 72 19,michel.vidalou@free.fr.■ Couple propose de créer une SCIdans un lieu magnifique au cœur desCévennes (1 h d’Alès) afin d’acquérir,de partager et de préserver un domaineen pleine nature sauvage. Il seraitnécessaire de réunir 5 à 6 personnesavec un apport pour l’achat de50 000 € chacun ou moinsde personnes et plus d’investissement.Il y a une grande maison, une petitemaison, une bergerie, 5 ha, une bellepiscine… possibilité de créer d’autreschambres, de construire plusieursyourtes ou cabanons, culture, jardin,fontaines, châtaigneraies… Il y a déjàune certaine rentabilité à l’année grâceà un gîte touristique. Un projet de lieude ressourcement, de séminaires, destages, peut s’y développer ou toutsimplement une maison de campagneà partager. Régis, 04 66 32 46 22,passedanse@yahoo.fr, présentationsur www.lozere.net/homa.Agir ensemble■ Isère. Vous habitez à proximité de LaTour-du-Pin ? Vous souhaitez agir pourmettre en p<strong>la</strong>ce des alternatives dansl’esprit de S!lence ? Nous aussi : travaillonsensemble, venez nous rejoindre :association AuTour, maison des associations,5, avenue Alsace-Lorraine,38110 La Tour-du-Pin, tél : 04 74 9664 39, autour.association@tiscali.fr.Rencontres■ Réf 343.03. Je suis une “jeune”femme de 65 ans, sans manières, indépendanteet sociable, écolo mais pasradicale. J’aime le théâtre, <strong>la</strong> musiqueet surtout les ba<strong>la</strong>des à <strong>la</strong> campagneet à <strong>la</strong> montagne que je souhaite partager…avec un compagnon. Pourquoipas ? Le tout dans <strong>la</strong> bonne humeur etle respect mutuel. J’habite l’Isère, maisapprécierai de visiter d’autres régions.La revue sortira de son silence pour merendre votre réponse et me <strong>la</strong> transmettre.Recherche■ Cherche à petit prix ou en échangetroc, un poêle à bois ou à granulésmême à réparer si en mauvais état.Tél soir : 04 75 21 30 26.■ Vendée, Maine-et-Loire. Cherchegroupement d’achats pour achats engros, demi-gros de produits biologiquesde préférence en Vendée et Maine-et-Loire, éventuellement Deux-Sèvres.Merci de me contacter : RoselyneRondeau, La Pierre Taillée,85590 Saint-Malo-du-Bois,tél : 02 51 61 77 41.■ Actuellement en formation vannerie,je cherche osiériculteur bio pourapprendre ses techniques.catherine.biquet@<strong>la</strong>poste.net,tél : 03 25 90 86 38.Emploi■ Die. Fermier originaire du Kenyacherche travail : entretien jardin,débroussail<strong>la</strong>ge, tonte, soins aux animaux,brico<strong>la</strong>ge avec préférence matériauxécologiques, polyvalent, sérieuxet autonome, parle courammentang<strong>la</strong>is, swahili et français. Accepte leschèques emplois-service. Papiers enrègle. Tél soir : 04 75 21 30 26.■ Charpentier, dessinateur, métreurexpérimenté autoconstructeur proposeses services à particulier, sur régionClermont-Ferrand, pour constructionossature bois bioclimatique : avant-projet,permis de construire, métrés, estimatifs,aide et soutien à l’autoconstruction.Statut souhaité : sa<strong>la</strong>rié à titretemporaire. Tél : 04 73 28 43 01.■ Haute-Loire. Homme, 50 ans,cherche employeur (formation en alternance,contrat de professionnalisation,début avril 07 à mars 08) “vendeurde produits bio”. Départements15-63-48-07-30-34-18-26-42-73-74-04-83 ou 84. A<strong>la</strong>in Besson, tél :04 71 05 16 36, a<strong>la</strong>in.besson@free.fr.■ Coordinatrice projets internationaux(éco. sociale et solidaire, coopération,agro-écologie, éch. culturels, formation,enseignement, etc.), très dynamique, ch.emploi ou missions ponctuelles. Gdeexpérience professionnelle :montage+dévlpt projets, créationréseaux, interface, rech. partenaires,organisation, communication, rédaction,animation équipe, gestion budget, etc.Ang<strong>la</strong>is, espagnol, cata<strong>la</strong>n écritset parlés couramment + connaissanceportugais, allemand, italien. Bonneconnaissance Europe, Inde, AmériqueLatine, Moyen-Orient, Maghreb.Tél : 06 86 16 90 89,mjp.sindbad@yahoo.fr.Logement■ Urgent, vendons ferme en bio, bât. +5 ha : 112 000 € + location 20 hasectionnaux + 5 ha autres. Idéalovin/caprin fromages. Altitude 700 m,limite Auvergne/Limousin, accompagnement+ mise sur rails par moi-mêmesurtout si les acquéreurs ont une vueglobale et collective de <strong>la</strong> vie rurale.Renseignements : François, tél :04 73 85 97 43, visites tous les weekend,vil<strong>la</strong>ge Barrot, 63330 Le Quartier.■ Appartement croix-roussien recherchéà Lyon. Jeune journaliste indépendant<strong>recherche</strong> appartement à Lyon,non-fumeur, de préférence dans lesPentes de <strong>la</strong> Croix-Rousse ou plus basdans le 1 er arrondissement, avec30 à 40 m 2 habitables minimum, etloyer entre 350 et 450 € par mois environ,libre tout de suite. Si le logementest chauffé au gaz ou au poêle à bois,et qu’il dispose d’un salon-cuisine, et dedeux pièces ou chambres (même petitesou hautes avec mezzanine !), et d’unedouche, avec un coin cheminée(qui sait ?), ce serait encore mieux !Si vous avez un contact ou une adresseà me recommander pour m’aiderà trouver, merci d’avance de me contacter! Demandez Esteban au08 71 72 26 75 (freebox) ou écrivezmoià ptitgavroche@gmail.com , merci !■ Ludovic, 36 ans, cuisinier bio, nonfumeur, célibataire, cherche logementgratuit contre heures de cuisine, ménage,repassage, etc. Etudie toute proposition.Ludovic Brun, Castagnols, 48220Via<strong>la</strong>s, tél : 04 66 41 03 69, aprèsfévrier : 04 77 53 03 95.A vendre■ Nous vendons une caravane de toilettesèche (3 toilettes tout équipées avecbacs à sciure), <strong>la</strong> caravane ne peut plusêtre dép<strong>la</strong>cée (problème de châssis)sinon elle est étanche et équipée d’unéc<strong>la</strong>irage intérieur. Prix : 500 €. Nous<strong>la</strong> livrons dans un rayon de 100 kmdepuis Viviers en Ardèche, sinon, prixdifférent. Tél : 04 75 49 46 92.N’hésitez pas à <strong>la</strong>isser un message.■ Particulier vend moulin à farine deforme ronde, électrique (“le grain”)à meule de pierre, familial, état neuf,marque Hawos. Tél : 04 75 25 38 93.SILENCE N°343 Février 200740


Alternatives : Var et Alpes-MaritimesEnvironnementDomaine des CourmettesMarie Clem’sau domaine des Courmettesest pour le moins spectacu<strong>la</strong>ire :L’accèsune route en <strong>la</strong>cet, extrêmementescarpée, avant un p<strong>la</strong>teau à près de 850m d’altitude d’où l’on domine toute <strong>la</strong>Côte-d’Azur.Les fouilles réalisées sur le lieu montrentque ce contrefort était déjà peuplé ily a 50 000 ans. Ancien domaine seigneuria<strong>la</strong>u 13e siècle, il reste entre les mainsde grandes familles jusqu’en 1918 où ledomaine est acheté par <strong>la</strong> Fédération deséglises protestantes de France, qui l’aménageen sanatorium pour y accueillir dessoldats de <strong>la</strong> Première Guerre mondialeintoxiqués par les gaz utilisés dans lestranchées. L’altitude et le soleil (héliothérapie)sont alors expérimentés avec succès.Les bâtiments les plus anciens (18esiècle) sont réaménagés, avec de nombreusesterrasses. Les anciens combattants<strong>la</strong>issent peu à peu <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à dejeunes enfants atteints de tuberculose. Ledirecteur fondateur, le docteur GérardMonod, est alors homéopathe et obtientlà aussi de remarquables résultats.L’accès difficile gène l’exploitation dulieu, <strong>la</strong> route s’effondre régulièrement et, àpartir de 1929, le centre d’héliothérapie<strong>la</strong>isse <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à un centre de camps et decolonies de vacances pour les Ec<strong>la</strong>ireusesde France. Le docteur Monod s’installera àCannes et sera ensuite très actif dans lescomités anti-fascistes. L’isolement du lieufait que le centre de vacances fonctionneen grande autonomie, cultivant sur p<strong>la</strong>cefruits et légumes, blé, <strong>la</strong>vande, poules, <strong>la</strong>pins,vaches, chèvres… Le centre vivramême complètement coupé du mondependant <strong>la</strong> Deuxième Guerre mondiale,avec des terres remises en cultures et cinqbergeries dispersées sur l’ensemble du site.Avec 600 hectares, le domaine des Courmettes,entre Grasse et Vence, est <strong>la</strong> plus grande réservenaturelle volontaire des Alpes-Maritimes.C’est aussi un centre d’accueil et de stages,à <strong>la</strong> suite d’une longue histoire.Les colonies se succèdent jusqu’en1972, date à <strong>la</strong>quelle le site est provisoirementmis en veille afin d’y définir unnouveau projet.Une biodiversitéexceptionnelleEn 1976, l’association Les Courmettesse met en p<strong>la</strong>ce, devient gérante des lieuxet ouvre un centre d’accueil de groupes. Apartir de 1986, elle commence à s’investirdans le domaine de l’éducation à l’environnementet rencontre le CEEP, Conservatoired’étude des écosystèmes deProvence (1), avec qui elle commence unlong inventaire faunistique et floristiquedu lieu. Des équipes scientifiques se succèdentpour ce<strong>la</strong> et le CEEP propose alorsde créer une réserve naturelle volontairepour protéger <strong>la</strong> biodiversité exceptionnelledu site : l’isolement du lieu a fait(1) CEEP, 890, chemin de Bouenhoure-Haut, 13090Aix-en-Provence, tél : 04 42 20 03 83.qu’il a toujours été cultivé sans pesticideset donc sans dégâts pour les espèces présentes.On peut y voir l’aigle royal, le lézardocellé ou encore <strong>la</strong> rainette méridionale,le lys de pomponne et des orchidéessauvages. 723 espèces animales et 532 espècesvégétales ont été recensées sur le site,dont près de cent espèces protégées.Une première convention est signée en1989, une demande de c<strong>la</strong>ssement est faiteen 1993 et le 4 septembre 1996, un arrêtépréfectoral agrée l’association. Le sitede 600 hectares, entre 350 m et 1248 md’altitude, devient alors <strong>la</strong> plus grande réservenaturelle volontaire des Alpes-Maritimes. Le site a été proposé au c<strong>la</strong>ssementde Natura 2000.Le domaineaujourd’huiActuellement, le domaine des Courmettesa confié en fermage les pâturageset une ferme voisine. Le centre d’accueilpeut recevoir 90 personnes dont 42 enMarie Clem’sSILENCE N°34341Février 2007


dortoirs, l’autre moitié en chambre de 2ou 3 lits. Cinq salles polyvalentes sontéquipées pour accueillir des réunions.S’il dispose d’un agrément Jeunesse etsport, l’absence d’un agrément Educationnationale limite <strong>la</strong> venue de c<strong>la</strong>sses vertesqui, pourtant, y trouveraient un lieu magnifiqueà leur disposition.Le centre fonctionne actuellementavec huit sa<strong>la</strong>riés. Outre l’accueil et le logement,un restaurant est ouvert sur p<strong>la</strong>cepour les occupants. Quelques activitéssont proposées : visites de <strong>la</strong> réserve etrandonnées, journée à <strong>la</strong> ferme, fabricationde pain. Cette dernière est assuréepar Christian Vinciguerra, au sein d’uneassociation indépendante, L’Ami du pain,qui, outre les stages sur p<strong>la</strong>ce, se dép<strong>la</strong>ceégalement à <strong>la</strong> demande dans tout le sudestpour former les gens qui souhaitentfaire leur pain eux-mêmes (2). Les promenadessont réglementées : les chienssont interdits pour ne pas effrayer lestroupeaux. VTT, motos et autres véhiculesà moteurs sont interdits. Il est demandéde rester sur les chemins baliséset de ne pas cueillir de fleurs.Christian Vinciguerra.Des chantiers verts sont régulièrementorganisés pour l’aménagement etl’entretien des sentiers. Les bénévolessont alors nourris et logés sur p<strong>la</strong>ce.Pendant l’été et les vacances sco<strong>la</strong>ires,le centre regorge d’activités, maisentre ces périodes, il a du mal à fonctionnerd’où un projet de rénovation deschambres pour atteindre un niveau deconfort supérieur permettant d’accueillirdes séminaires d’entreprises et des stagestout au long de l’année. Un lieu qui dégageassurément une sensation de bienêtre,entre le ciel et <strong>la</strong> mer.Michel Bernard ■Centre d’accueil, domaine des Courmettes, 06140Tourrettes-sur-Loup, tél : 04 93 24 17 00.(2) L’Ami du pain, tél : 04 93 95 19 92. L’associationpropose également des animations avec de <strong>la</strong> musiquedans <strong>la</strong> nature.Marie Clem’sAccueil paysanAccueil paysan est un réseau nationalqui s’est mis en p<strong>la</strong>ce autour d’une charte prévoyantpour les paysans qui font de l’accueilen ferme <strong>la</strong> volonté d’échanger avecles vacanciers dans un esprit convivial etde partage des savoirs-faire. Le sièged’Accueil paysan est à Grenoble.Voici les adhérents de <strong>la</strong> région.■ Les Ruchers, Florence et Jean-C<strong>la</strong>ude Bonnard,Le Seil<strong>la</strong>rot, 06910 Sal<strong>la</strong>griffon,tél : 04 93 05 81 29. Gîte paysan4 à 6 personnes.■ Bianchi Catherine et Patrick, Le Suquet,83630 Artignosc, tél : 04 94 80 74 11.Auberge paysanne dans le parc régionaldu Verdon, 30 personnes maxi.■ Damey France et Rionda Jean-Charles,piste des Condamines, 83610 Collobrières,tél : 04 94 48 09 47. Dortoirs, tableet chambres paysannes.■ Chaffard Luc et Nelly,hameau de Bounas,83630 Bauduen,tél : 04 94 70 21 96.Gîte paysan de 85 m 2 .■ Marie Jean-C<strong>la</strong>ude,Bastide de l’Estré,chemin de <strong>la</strong> Croix-des-Pins, 83630 Aups,tél : 04 94 84 00 45.Gîte 2 à 6 personnes.Naturisme■ Club Horizon, 48, boulevard Paul-Montel,06200 Nice, tél : 04 93 72 53 58.■ L’Origan, La Combe, 06260 Puget-Théniers,tél : 04 93 05 06 00.■ Le haut Chande<strong>la</strong><strong>la</strong>r, chemin de <strong>la</strong> Loubre,06850 Briançonnet, tél : 04 93 60 40 09.■ Club du soleil de Toulon, Domaine de l’Escride,83210 Belgentier-en-Provence,tél : 04 94 48 97 24.■ Mer et soleil de Monaco, vil<strong>la</strong> Florentine,200, avenue Raimu, 83220 Le Pradet,tél : 04 94 21 00 15.■ Vil<strong>la</strong> Léandru, Michelle et Guy Constantinesco,quartier Enfermon, 83310 Grimaud,tél : 04 94 43 33 81.■ La Tuquette, RD 562, km 64,2, Les Suanes Hautes, 83340 Fayence.■ Terran Mignon, Union des commerçants duLevant, 83400 Ile du Levant, tél : 04 94 05 91 36.L’un des plus vieux camps naturistes au monde : depuis1931.■ Amicale de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge naturiste des Vieux salins,37 a, Les Vil<strong>la</strong>s de Costebelle, 380, routede l’Almanarre, 83400 Hyères,tél : 06 09 15 85 63.■ La Haute Garduère, RD 562,83830 Cal<strong>la</strong>s, tél : 04 94 67 95 20.Centre d’accueil trimurti.DRVacancesSILENCE N°34342Février 2007Alternatives : Var et Alpes-MaritimesGîtes PandaLes Gîtes de France ont passé un accord departenariat avec le WWF, Fonds mondial pour<strong>la</strong> nature, pour développer des Gîtes Panda.Pour bénéficier de ce <strong>la</strong>bel, il faut être situédans un environnement naturel de qualité, àproximité de sentiers pédestres, disposer d’unedocumentation et d’informations sur l’observationde <strong>la</strong> nature, avoir un habitat soucieux de<strong>la</strong> protection de l’environnement.■ Entraunes, hameaud’Estenc, Gîtes de France,BP 1602, 06011 Nice cedex1, tél : 04 92 15 2130. Un chalet à 1800 md’altitude dans leMercantour pour 2 à 4personnes gérée par uneaccompagnatrice de montagne.■ Fontan, hameau de Berghe inférieur, Gui<strong>la</strong>ineDiesnis, 15, descente de l’Eglise, Berghe inférieur,06540 Fontan, tél : 04 93 04 54 65. Hameau perchéà 860 m d’altitude, 3 chambres doubles. Proche valléedes Merveilles.Campings clefs vertesDepuis 1982, <strong>la</strong> Fédération pour l’éducationà l’environnement en Europe a mis en p<strong>la</strong>cele <strong>la</strong>bel “Clefs vertes” qui concerne <strong>la</strong> qualitéde vie, <strong>la</strong> gestion environnementale des déchets(réduction à <strong>la</strong> source, recyc<strong>la</strong>ge, tri),l’économie de l’eau, de l’énergie…On en trouve dans le Var :■ Camping Holiday green, route de Bagnols,83600 Fréjus, tél : 04 94 19 88 30. 4 étoiles.■ Camping Sunêlia douce quiétude, 3435, boulevardJacques-Baudino 83700 saint-Raphaël,tél : 04 94 44 30 00. 4 étoiles.■ Camping municipal La Petite Colle, route deSainte-Baume, BP 29, 83860 Nans-les-Pins,tél : 04 94 78 65 98. Une étoile.Et égalementAlpes-Maritimes■ Itinérances, Villep<strong>la</strong>ne, 06470 Guil<strong>la</strong>umes,tél : 04 93 05 56 01. Randonnées avec ânes.■ Association La Pierre et le Sable, A<strong>la</strong>in Creton,31 bis, boulevard du Fossan, 06500 Menton,tél : 04 93 35 39 34. L’association organisedes randonnées familiales avec hébergement dansl’arrière-pays : parc du Mercantour, vallée desMerveilles, rencontre avec l’olivier, p<strong>la</strong>nteset aromates.Var■ L’Ai del Coualo, Myriam et Christian, 7, impassedu Pical, 83136 La Roquebrussane. Randonnéesavec ânes.■ Ba<strong>la</strong>din ba<strong>la</strong>d’âne, Véronique et Michel Lasina,8, allée des Béguines, 83640 P<strong>la</strong>n d’Aups-Sainte-Baume, tél : 06 72 93 64 27. Randonnées avec ânes.■ Trimurti, chemin du Val-de-Perier, 83310Cogolin, tél : 04 94 54 44 11. Centre d’accueild’une capacité de cent p<strong>la</strong>ces sur 40 chambres,sur un site de 10 hectares, séminaires de santé,développement personnel, nourriture essentiellementvégétarienne.DR


EnvironnementAlternatives : Var et Alpes-MaritimesTerre sacréeL’association Terre sacrée a pour but de faireconnaître l’état d’urgence dans lequel se trouve<strong>la</strong> vie sur terre et participer concrètement à <strong>la</strong>mise en œuvre d’une dynamique nouvelle,constructive, basée sur l’entraide ; lutter pourque soit préservé — ou restauré — tout art devivre respectueux de l’environnement, tout hautlieu sauvage, toute espèce rare, toute diversitéculturelle, afin que, sous les routes de <strong>la</strong> normalisation,ne soit plus écrasés aucune petite voie,aucun peuple, art, artisanat, expression naturelle,technologie propre, rite traditionnel ouconnaissance directe au service du vivant...Terre sacrée propose une exploration fluide,basée sur <strong>la</strong> communion et le son ; elle soutienttout é<strong>la</strong>n spontané de créativité, pour peu qu’ilvienne du cœur ; Terre sacrée défend toutecause vraie, quelle qu’en soit <strong>la</strong> couleur.■ Terre sacrée, Cédric Mercier, quartier les Basses-Règues, chemin des Cournillières, 83149 Bras.Parcours sans voitureEn liaison avec les projets européens de véloroutes,le conseil général du Var met progressivementen p<strong>la</strong>ce un parcours cyc<strong>la</strong>blele long du littoral. Tout le département devraitêtre traversable à vélo en site propre.Pour le moment, il reste encore de nombreuxmorceaux de parcours à réaliser. Sur200 km, environ un tiers existe aujourd’hui.En parallèle à ce parcours cyc<strong>la</strong>ble, un sentierpédestre est également en voie de réalisation.Il viendra compléter les 1550 km desentiers déjà balisés dans le département.■ Groupe d’études pour le chemin de fer de Provence,63 bis, boulevard du Jardin-Exotique, 98000 Monaco.Et également■ Coordination pour un schéma intermodal des transports,vil<strong>la</strong> Alexandrine, p<strong>la</strong>ce du Grand-Jardin,06140 Vence. Fédération des associations et des personnescontre l’extension des réalisations autoroutièreset propositions alternatives.■ Vivre en Tinée, 1, ruelle du Château, 06420 Iso<strong>la</strong>2000. Collectif des opposants au projet du tunnel sousle Mercantour et <strong>recherche</strong> d’alternatives dans unsouci de protection de l’environnement.■ Association de défense contre les nuisances aériennes,555, chemin des Meaymes, 06550 LaRoquette-sur-Siagne.■ Collectif contre l’A58, Monique Touzeau-Scheffer,8, montée de <strong>la</strong> Citadelle, 06610 La Gaude. Luttecontre l’A58 et les projets de développement autoroutier.■ Association d’élus locaux pour <strong>la</strong> gestion et le financementd’alternatives au projet d’autoroute A8bis, Gefida, Mairie, 06620 Le Bar-sur-Loup.■ Association d’opposition au TGV, maison des associations,Grande-Rue, 83170 Vins-sur-Caramy.■ Ligue contre <strong>la</strong> violence routière, C. Sandel, Mairie,83400 Hyères.Mouvementnational de luttepour l’environnementMouvement né en 1981, proche des communistes,ce qui explique que sous couvert decroyance à <strong>la</strong> bienveil<strong>la</strong>nce de <strong>la</strong> science, il soitabsent des luttes antinucléaires. Meilleur dansDRUsagersdes transportsLa Fédération nationale des associations d’usagersdes transports fédère de très nombreusesassociations qui militent contre les aménagementsroutiers et font <strong>la</strong> promotion des transportscollectifs. La Fnaut est représentée localementpar :■ Association pour le développement des transportspublics, J.-P. Lescat, 11,26, avenue de Fontmichel,06130 Grasse.■ Adev, Association de défense de l’environnementVilleneuve, 17, avenue de Bellevue, 06270 Villeneuve-Loubet, tél : 06 86 85 35 21.■ Aboutir, J.-J. Couasnon, Le mas des Cytises, 340,chemin du P<strong>la</strong>n, 06370 Mouans-Sartoux.■ Travisa, MJC/FJT, 3, rue Soutrane, Garbejaïre,06560 Valbonne Sophia-Antipolis.■ Toulon Var dép<strong>la</strong>cements, 9, boulevard Miramar,83000 Toulon.■ Association des voyageurs du moyen Var, quartierBelle-Barbe, 83340 Le Thoronet.■ Association hyéroise pour le transport ferroviaire,gare SNCF, p<strong>la</strong>ce de l’Europe, 83400 Hyères.Education à l’environnementLes acteurs de l’éducation à l’environnement sont regroupés au sein du Graine, Groupementrégional des animateurs nature et environnement. Sont adhérents :Dans les Alpes-Maritimes■ P<strong>la</strong>nète sciences Méditerranée, 9, rue Gazan, 06130 Grasse, tél : 04 92 60 78 78.■ Arbre, Association pour <strong>la</strong> réhabilitation les bienfaits et le respect de l’environnement,Les Moulins, bât 9, 70, boulevard Paul-Montel, 06200 Nice, tél : 04 93 18 88 47.■ Il était une fois <strong>la</strong> terre, 1, rue du P<strong>la</strong>n, 06220 Val<strong>la</strong>uris, tél : 04 93 64 06 20.■ Centre de découverte du monde marin, 2 quai Entrecasteaux, 06000 Nice,tél : 04 93 55 33 33.■ CPIE des Iles de Lérins et Pays d’Azur, 2, quai Saint-Pierre 06150 Cannes,tél : 04 93 06 31 51.■ Méditerranée 2000, Les Mûriers, bât. E, 29, avenue des Cigales, 06150 Cannes,tél : 04 92 99 10 01.Dans le Var■ Chekroun Caroline, quartier Leques,83170 Tourves, tél : 04 94 78 98 06.■ La Ferme de Beaugensiers, 1, RD 551,La Vignasse, 83210 Belgentier,tél : 04 94 48 94 44.■ LPO, Ligue pour <strong>la</strong> protection des oiseaux,vil<strong>la</strong> La Paix, rond-point Beauregard, 83400Hyères.■ Génération nature, mairie, 83440 Callian,tél : 04 94 76 41 61.■ P<strong>la</strong>nète sciences Méditerranée, 9, rueGambetta, 83500 La Seyne-sur-Mer,tél : 04 94 94 29 81.■ Tremplin, 35, quai Hoche, 83500 La Seynesur-Mer.■ ADEE, 517, boulevard de <strong>la</strong> Mer, 83600Fréjus, tél : 04 94 53 55 74.■ La Maison des <strong>la</strong>cs, mairie, p<strong>la</strong>ce Sainte-Anne, 83630 Les Salles-sur-Verdon.DRSILENCE N°34343Février 2007


EnvironnementAlternatives : Var et Alpes-Maritimesles domaines de défense des ouvriers sur leurlieu de travail.■ MNLE, Mouvement national de lutte pour l’environnement,5, rue Aussel, 06220 Val<strong>la</strong>uris,tél : 06 71 15 90 13.■ MNLE, Georges Cappa, La Maurisque, Les Adretsde l’Esterel, 83600 Fréjus, tél : 04 94 40 92 11■ MNLE, Dominique Marcellesi, 26, le Petit PinRol<strong>la</strong>nd, 83430 Saint-Mandrier, tél : 04 94 94 98 44.Mouvement d’actions pour <strong>la</strong> rade de ToulonMart, Mouvement d’actions pour <strong>la</strong> rade de Toulon et le littoral varois, fédère 75 associationsimpliquées dans des problèmes environnementaux locaux : associations de défense de l’environnement,comités de quartier, association d’usagers de <strong>la</strong> mer, associations d’insertion par l’environnement…■ Mart, 10, cité Montéty, 83000 Toulon, tél : 04 94 09 06 31.Fédérationdes associationsdu Sud-Estpour l’environnementDepuis une trentaine d’années, <strong>la</strong> Fédération desassociations du Sud-Est pour l’environnement acoordonné de multiples combats : lutte contreles projets d’incinérateurs, participation au débatactuel sur le développement d’une ligne ferroviaireà grande vitesse…■ Fasee, le hameau de Saint-Pierre, cidex 428 ter,06330 Roquefort-les-Pins, tél : 04 93 77 01 68.Non à <strong>la</strong> ligne THTDepuis une vingtaine d’années, l’arrière-paysvarois est menacé par le passage d’une ligneà très haute tension entre Boutre et Carros.En principe le Conseil d’Etat a annulé l’enquêtepublique le 10 juillet 2006, mais les changementspolitiques peuvent encore faire renaîtrele projet : <strong>la</strong> panne de courant qui a eu lieu débutnovembre a été l’occasion pour EDF de revenirà <strong>la</strong> charge en expliquant qu’il manquaittoujours des lignes pour éviter les déconnectionsen série. Le conseil général des Alpes-Maritimes a, lui, annoncé qu’il prenait actede <strong>la</strong> décision et qu’il s’orientait vers une politiquede maîtrise de l’énergie.■ Non à <strong>la</strong> ligne THT, maison de pays, 83440Fayence.Arc-en-CielL’association Arc-en-Ciel a été créée en 1995suite à <strong>la</strong> mobilisation contre l’abattage des micocoulierset des p<strong>la</strong>tanes lors des travauxd’é<strong>la</strong>rgissement de <strong>la</strong> RN8, entre Evenos et LeBeausset. Dès lors, elle a é<strong>la</strong>rgi son champ d’actionet ses préoccupations à <strong>la</strong> protection etl’amélioration de l’environnement, du cadre devie et du patrimoine sur le canton du Beausset.Elle propose des mesures visant à réduire lesnuisances et pollutions de tous ordres. Elle essaiede défendre le potentiel agricole et les espacesnaturels en résistant à <strong>la</strong> spécu<strong>la</strong>tion foncière.Elle se bat contre les nuisances du circuitet de l’aéroport du Castellet, elle soutientl’Amap locale. Elle organise des soirées-débatssur les problèmes locaux.■ Arc-en-Ciel, espace Mistral, 2, rue Saint-Louis,83330 Le Beausset, tél : 04 94 98 65 98.Marie Clem’sTerre en fêteL’association Terre en fête cherche à promouvoirl’idée d’une meilleure utilisation des ressourcesnaturelles, sans gaspil<strong>la</strong>ge, et un mode de vierespectueux de <strong>la</strong> nature et des êtres vivants,pour perpétuer le bien-être de l’individu dans unenvironnement toujours sain et prospère.■ Terre en fête, Alison Prideaux, 2, rue Docteur-Rostan, 06600 Antibes, tél : 04 93 34 68 47.Le SaxifrageLe Saxifrage est une association qui a vu le jourpour <strong>la</strong> promotion de l’environnement méditerranéen.Elle propose des ateliers de promotionde l’agriculture biologique, de l’habitat bioclimatique,de l’équilibre et <strong>la</strong> santé du monde vivant.■ Le Saxifrage, Hélène Martinelli, L’Enc<strong>la</strong>ret, 06620Gourdon.■ APLBS, Association pour <strong>la</strong> protection des siteset du littoral du Brusc et de <strong>la</strong> presqu’île du cap Sicié, BP225 Le Brusc, 83185 Six-Fours-les-P<strong>la</strong>ges cedex, fax :04 94 34 03 58. Lutte principalement contre <strong>la</strong> bétonisationdu littoral.SILENCE N°34344Février 2007■ Au Jardin d’Elie, chemin des Baumes, 83136La Roquebrussanne,tél : 04 94 86 90 28. Autodidacte,peintre, sculpteur et musicien, Elie Alexis a, toutau long de sa vie, misen forme ce jardin aujourd’huigéré par uneassociation. Entreesthétisme et ethnobotanique.Et égalementAlpes-MaritimesDR■ Art’Verre, Monique Torre, 50, boulevard Borriglione,06100 Nice. Aide aux personnes en difficulté par <strong>la</strong> créationd’activités liées à <strong>la</strong> récupération du verre, à sa refonteet à <strong>la</strong> création d’objets utilitaires ou décoratifs.■ Sémina, Béatrice Mazel, 15, avenue Miltat, 06100 Nice.Centre de réflexion interdisciplinaire pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>d’actions innovantes reliant l’environnement,l’art et <strong>la</strong> nature.■ Grasse environnement nature écologie, 12, avenue Guyde-Maupassant,06130 Grasse.■ Capre, Collectif associatif pour des réalisations écologiques,vil<strong>la</strong> Inch’Al<strong>la</strong>h, 32, avenue Joseph-Bougearel,06140 Vence.■ SOS environnement, Francine Costaglio<strong>la</strong>, 435, cheminde <strong>la</strong> Gaude, 06140 Vence.■ Vétérinaire pour tous, Dr Bègue, 386, avenue de <strong>la</strong> Mer,06210 Mandelieu-<strong>la</strong> Napoule.■ Médip<strong>la</strong>nt, vil<strong>la</strong> Symphonia, 23 bis, allée des Oliviers,06220 Val<strong>la</strong>uris. Promouvoir et préserver les espèces végétalesutilisées pour <strong>la</strong> santé ainsi que les processus écologiquesqui les caractérisent.■ Association de défense du bassin de <strong>la</strong> moyenne vallée duVar, mas La Troïka, quartier Le Gralet, 06260 Puget-Theniers, tél : 04 93 05 10 54.■ Iratapignate, M. Gispalou, Le Fontvieille, 114, chemin deFontvieille, 06320 La Turbie. Valoriser et protéger le patrimoinespéléologique et archéologique de <strong>la</strong> Turbie et de sesenvirons.■ Bendejun environnement, Christian Dragoni, 1010, avenueRené-Fatou, 06390 Bendejun.■ Association pour <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> baie de Cannes,6, boulevard du Midi, Le Tanit, 06400 Cannes.■ Les 2000 pattes, mairie, p<strong>la</strong>ce Adrien-Barralis, 06440Luceram. Actions visant à rapprocher les générations entreelles autour d’actions de défense de l’environnement et ducadre de vie.■ Les Amis des sources, Le Baous, 06440 Peillon. Etudeet défense des eaux souterraines et de leurs émergences naturelles.


EnvironnementAlternatives : Var et Alpes-Maritimes■ Dialogue et Nature, Guy Rottier, chemin Laban, 06450Belvédère. en re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> politique Natura 2000, favoriserle dialogue pour promouvoir <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> natureet le maintien de l’activité économique en zone de montagne.■ Conservatoire de l’architecture à <strong>la</strong> chaux, 3, rue deLaforge, 06450 Roquebillière.■ Les ânes de France, mas Saint-Gabriel, hameau desAmphons, 06460 Escragnolles. Défense de l’âne.■ L’Arc-en-Ciel, Le Col, 06500 Castillon. Association pour<strong>la</strong> création d’un parc pédagogique sur <strong>la</strong> flore rurale.■ Association pour <strong>la</strong> création d’une réserve internationaleen Méditerranée occidentale, 306, avenue Mozart, 06600Antibes, tél : 04 93 33 49 49.■ Cap Antibes environnement, L’Aiglon, 12 bis, boulevardWilson, 06600 Antibes.■ Naturama, 1411, chemin des Rastines, 06600 Antibes.Défense du patrimoine naturel.■ L’Ecoloup, 29, rue des Abris, 06620 Le Bar-sur-Loup.■ Eden, Etude et découverte de l’environnement naturel,Colette Polidori, route d’Ubian, quartier Le Cartel, 06660Saint-Etienne-de-Tinée.■ Jardins familiaux du domaine des Gagères, 06670 Saint-B<strong>la</strong>ise.■ Association azuréenne pour <strong>la</strong> défense de l’environnementet du cadre de vie, chemin du Jaquon, 06700 Saint-Laurent-duVar.■ La Forêt, 300, allée Léon-Funel, 06750 Andon, tél : 0493 60 74 86. Association qui fait <strong>la</strong> promotion des emploisen zone de montagne dans le cadre d’une meilleure gestionet protection de l’environnement.■ Association pour l’avenir du Val-d’Esteron, mairie,06830 Bonson.■ Roc, Rassemblement des opposants à <strong>la</strong> chasse, EloiMonod, Les Collettes, 06850 Saint-Auban, tél : 04 93 6043 96.■ Sous l’olivier exactement, 104, Les Hauts-de-Saint-Michel, 06950 Falicon. Défense du patrimoine et du paysageméditerranéen.Var■ La Chèvre du p<strong>la</strong>teau de l’Issole, mairie, 83136Gareoult. Promotion de <strong>la</strong> chèvre en forêt pour <strong>la</strong> créationet l’entretien de pare-feu.■ Masse critique, Fabien Galliot, 96, rue Denans, 83140Six-Fours-les-P<strong>la</strong>ges.■ Nature passion, La Commanderie, Les Engraviers,83150 Bandol.■ Sauvegarde du patrimoine en pierre sèche, musée desarts et traditions popu<strong>la</strong>ires, 15, rue Roumanille, 83300Draguignan.■ Les Naturalistes de l’ouest varois, La Bastide, rue Jenner,83150 Bandol.■ Les Amis de Coudon, mairie, p<strong>la</strong>ce de Gaulle, 83160La Valette-sur-Var. Association fondée en 1992 pour <strong>la</strong> protectiondu mont Coudon (702 m d’altitude au nord-est deToulon). Avec des chantiers de réinsertion, a créé des vergersconservatoires avec plus de soixante variétés d’oliviers,de cistes, d’amandiers, de figuiers, de mûriers, le toutrelié par un sentier découverte, avec des visitesguidées.■ Amicale de <strong>la</strong> Reppe, 360, chemin de <strong>la</strong> Mandragore,83190 Ollioules, tél : 04 94 63 30 36. Association créée en1984 pour <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> Reppe, un fleuve côtier àl’ouest de Toulon. Organise chaque année en octobre depuisDR■ Les aigles du Val d’Argens, quartier Saint-Jean,83570 Entrecasteaux. Défense et promotion des rapaces.2001, Festisources, un festival sur l’eau avec expositions etconférences.■ Amicale ornithologique La Provençale, hôtel de ville, 1,avenue de Gaulle, 83190 Ollioules.■ Sur les chemins de <strong>la</strong> comédie, Anne-Marie Campoy,1138, route du Gros-Cerveau, 83190 Ollioules, tél : 04 9463 31 75. Randonnées pédestres dans les sites naturels etcréation théâtrale en plein air.■ Comité écologique d’Ollioules, Elise Beltrame, montéedes Palmiers, chemin du Roustidou, 83190 Ollioules.■ Ecosoc, 63, chemin du Temple, 83200 Toulon. Ecologiesociale et conseils en environnement.■ Cyclosoft, 86, avenue Docteur-Fontan, 83200 Toulon,tél : 04 94 93 10 00. Promotion des modes de dép<strong>la</strong>cementsdoux, mus par l’énergie humaine.■ Val d’As, Philippe Maurel, La Florane, B13, rue David,83200 Toulon. Association de défense des eaux souterrainesau nord de Toulon.■ Octopussy, mairie annexe, boîte postale 48, 83220 LePradet, tél : 06 23 87 75 30. Association créée en 1986qui propose au public <strong>la</strong> découverte d’un sentier sous-marinpermettant d’observer les trésors de <strong>la</strong> Méditerranée.■ La Londe environnement, BP 25, 83250 La Londe. Luttecontre le bétonnage des côtes varoises.■ Crie-Terre, La Bastide, le Haut Pansard, 83250 LaLonde. Education et sensibilisation à l’environnement et audéveloppement durable, protection des écosystèmes.■ Vivre avec <strong>la</strong> mer, 11, rue Théodore-Aubanel, Les LecquesLe Cey<strong>la</strong>rd, 83270 Saint-Cyr-sur-Mer.■ Ecomusée du haut pays varois, mairie, 83300Châteaudouble.■ Les Traits de Provence, François Cattaneo, quartier desSelves, route des Nourradonis, 83300 Draguignan.Promotion du cheval de trait et de <strong>la</strong> traction animale engénéral.■ Les Amis de l’arboretum, mairie, 83310 La Mole.Animation de l’arboretum animée par <strong>la</strong> mairie et l’école.■ Carqueiranne environnement, 2, Jas de <strong>la</strong> Bastide, 83320Carqueiranne, tél : 04 94 58 47 25. Défense de l’environnementà l’est de Toulon.?■ Association de défense de l’environnement d’Evenos,Georges Tuau, 376, chemin de Destel, Le Broussan, 83330Evenos, tél : 04 94 90 39 23.■ Association pour <strong>la</strong> promotion de l’utilisation des bovinsdans le sylvopastoralisme, Jean Rouquette, Les Tassys,quartier Sainte-Anne, 83330 Evenos. Entretien des masifsforestiers méditerranéens par les bovins, les chavaux et lesânes.■ Habiter le même monde, 1035, chemin de Bevo-Nuecho,83330 Le Beausset.■ Baleines et dauphins sans frontières, M. Serra, LesEscans, 83330 Le Beausset.■ Ethique environnement, 308, chemin des Jardins, 83340Le Cannet-des-Maures.■ Art et paysage, domaine de Sainte-Marie, Les Veys,83390 Cuers. Soutenir et développer les travaux d’artistesayant un rapport avec l’environnement.■ Institut de formation aux métiers de l’environnement, M.Alberigo, rue Lofi, 83390 Cuers.■ Amis de <strong>la</strong> presqu’île de Giens, 10 bis, rue de Limans,83400 Hières, tél : 04 94 00 61 96. Assurent <strong>la</strong> protectiondu sentier du littoral et d’un sentier botanique, organisentdes débats sur des questions environnementales locales ounon. Ont obtenu <strong>la</strong> protection des salins d’Hyères menacésd’un aménagement en marina.■ Fondation Cooper, 1, rue Michelet, 83400 Hyères.Travaille à <strong>la</strong> protection des fonds marins. A révélé le rôledes possidonies, soutient les procédés de fixation des fondsmarins, des p<strong>la</strong>ges et cordons littoraux, des herbiers etfrayères des poissons.■ Eco l’eau, Les Canisses, chemin de Langoustier, île dePorquerolles, 83400 Hyères. Défense du littoral méditerranéen.■ Association de protection des rivières du Var, domaine del’Oratoire, 3, allée des Perches, 83400 Hyères, tél : 04 9465 33 91.■ Vallée verte, l’Ajoupa, route de Pierrefeu, Sauvebonne,83400 Hyères. Défense de <strong>la</strong> vallée de Sauvebonne.■ Parc national de Port-Cros, Castel Sainte-C<strong>la</strong>ire, rueSainte-C<strong>la</strong>ire, 83418 Hyères cedex. anime également à <strong>la</strong>même adresse le Med.Pan, réseau des espaces protégés enMéditerranée.■ Association Krappa’Hue, Ranch de l’Aubarède, 83440Mons, tél : 04 94 85 35 36. Association assurant le lienentre l’équitation et <strong>la</strong> découverte de <strong>la</strong> nature. En difficultéactuellement.■ La Terre n’est qu’un seul pays, 1, val des Mûriers, 83590Gonfaron, tél : 04 94 78 33 90. Association environnementalet culturelle selon l’approche des baha’is.■ Ecomusée du chêne-liège, 83590 Gonfaron.■ Avenir Ecologie, Christine Sevette, La tour de Mare, 60,rue Renoir, 83600 Fréjus. Protection des sites, de <strong>la</strong> qualitéde l’air, de l’eau, des sols, protection des espèces animaleset végétales, lutte contre les pollutions et les nuisances.■ Brin d’herbes, 315, rue Jean-Jaurès, 83600 Fréjus.Education à l’environnement et à l’écologie.■ Amis du parc régional de l’Esterel, mairie, 83600 LesAdrets-de-l’Esterel.■ Pays et gens du Verdon, 10,,, boulevard Georges-Clemenceau, BP 06, 83630 Aups, tél : 04 94 70 02 93.Depuis 1991, éducation à l’environnement et à <strong>la</strong> citoyennetéet <strong>la</strong> conduite d’actions de développement local fondéessur l’environnement dans <strong>la</strong> région du moyen et basVerdon.■ Vil<strong>la</strong>ge des tortues, BP 24, 83590 Gonfaron,tél : 04 94 78 26 41. Parc animalier de deux hectares,élevage et protection de <strong>la</strong> tortue d’Hermann, reptilele plus menacé de France.■ Cade, Connaître, aimer et défendre l’environnement, LeChêne-Vert, 83630 Les Salles-sur-Verdon.■ Ecomusée de <strong>la</strong> Sainte-Baume, Nazareth, hostellerie <strong>la</strong>Sainte-Baume, 83640 P<strong>la</strong>n-d’Aups-Sainte-Baume.■ Maison régionale de l’eau, boulevard Grisolle, 83670Barjols, tél : 04 94 77 15 83. Centre de ressource pourl’éducation à l’environnement et centre d’études sur les milieuxaquatiques. Mé<strong>la</strong>nge d’études scientifiques et d’animationspour les sco<strong>la</strong>ires.■ La Souris verte, quartier Rioumard-le-Bas, 83670Varages.■ Oreille au calme, André l’Official, 617, chemin desVoussiers, 83740 La Cadière-d’Azur. Lutte contre les nuisancessonores.■ Association du domaine du Rayol, avenue des Belges,83820 Le Rayol-Canadel, tél : 04 98 04 44 00. Gestion dudomaine du Rayol qui appartient au conservatoire du littoral.Jardins mis en scène par Gilles Clément. Sentier marin.■ Ecoforum, M. Chavoin, vil<strong>la</strong> Aghia Marina, avenueCourmes, 83820 Le Rayol-Canadel-sur-Mer.SILENCE N°34345Février 2007


Femmes-HommesAlternatives : Var et Alpes-MaritimesMouvement françaispour le p<strong>la</strong>nning familialLe MFPF, Mouvement français pour le p<strong>la</strong>nningfamilial, est une association qui fédère des associationsdépartementales. Le MFPF agit auprèsdes pouvoirs publics pour faire reconnaître lesdroits des femmes à <strong>la</strong> maîtrise de leur fécondité(contraception, avortement) et lutte pour l’éliminationde <strong>la</strong> violence sexiste. Le MFPF accueilleles femmes victimes de violence ; il favorisedes groupes de parole, leur permettantd’agir solidairement pour elles-mêmes et pourles autres en brisant le silence.■ MFPF, 25, rue d’Italie, 06000 Nice,tél : 04 92 09 17 26.■ MFPF, 12, rue Peiresc, 83000 Toulon,tél : 04 94 89 70 00.■ MFPF, 643, veille route de Grasse, 83300Draguignan, tél : 04 94 67 04 57.■ MFPF, Société de secours minière, rue Lamartine,83340 Le Luc, tél : 04 94 73 45 53.■ MFPF, Espace Les Romarins, 83400 Fayences-Tourettes, tél : 04 94 84 18 48.Ecole des parentset des éducateursLes écoles des parents et des éducateurs sontdes associations de médiation familiale. Ce<strong>la</strong>passe par le rétablissement de <strong>la</strong> parole entre lesdeux parties, l’identification des besoins et intérêtsde chacun, <strong>la</strong> reconstitution et <strong>la</strong> préservationdu lien famille, notamment le lienparents/enfants. Lors d’une séparation ducouple, les personnes sont invitées à réfléchir sur<strong>la</strong> notion de coparentalité et à essayer de négocierensemble des accords sur <strong>la</strong> réorganisationfamiliale, toujours dans l’intérêt de l’enfant.■ Ecole des parents et des éducateurs, 11, p<strong>la</strong>ced’Armes, 83000 Toulon, tél : 04 94 22 62 98.Centre d’accueil pourfemmes en difficultéL’association SOS Femmes (en Haute-Marne)recense tous les lieux d’accueil d’urgence pourles femmes en difficulté. Il y en plus de 1000en France, ce qui montre à l’évidence l’importancedes problèmes de violence que subissentles femmes. Voici les adresses de <strong>la</strong> région :■ Abej Côte d’Azur, 13, rue Vernier, 06000 Nice,tél : 04 93 88 67 96.■ Femmes solidarité, 81, rue de France, bureau 312,06000 Nice, tél : 04 93 52 17 81.■ Asic, Association solidarité intégration citoyenneté,60, boulevard Paul-Montel, 06000 Nice,tél : 04 93 71 44 44.■ Centre maternel, 173, boulevard du Mont-Boron,06000 Nice, tél : 04 93 89 34 85.■ Association Vil<strong>la</strong> Sainte-Camille, 68, avenueCorniche-d’Or, BP 37, 06590 Théoule-sur-Mer,tél : 04 92 97 36 36.■ Avaf Etoile, 39, rue Adolphe-Giraud, 83300Draguignan, tél : 04 94 50 88 73.■ Accueil Fémina, 1099, chemin de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nquette,83130 La Garde, tél : 04 94 21 95 04.Méditerranéennes médiatrices de paixL’association Méditerranéennes médiatrices de paix a été fondée sur l’idée que le troisièmemillénaire devra être celui de <strong>la</strong> paix. Les médiatrices et les médiateurs, animés par leur désirde paix, leur amour de l’humanité et un profond sentiment de fraternité mettent en communleur logique, leur volonté, leur énergie et <strong>la</strong> parole porteuse d’espoir, gage de <strong>la</strong> réussite deleurs actions.La parole, ambassadrice de <strong>la</strong> paix, fera force de loi dans l’avenir et en particulier celle de <strong>la</strong>femme qui n’a aucun désir de voir mourir ses hommes et ses enfants. Le rôle de <strong>la</strong> femmen’est-il pas de perpétuer l’humanité et donc d’en refuser <strong>la</strong> destruction?Les conflits naissent souvent de <strong>la</strong> méconnaissance et de l’ignorance de l’autre. Une des missionspremières des Méditerranéennes médiatrices de paix sera d’aller sur le terrain pour y installerl’amitié, encourager les échanges à travers des projets culturels, d’aides diverses et decréer ainsi des liens autour de ce qui les unit et de leur patrimoine commun : <strong>la</strong> MéditerranéeLa finalité de l’association est de former des équipes de femmes et d’hommes prêtes à partirdans les pays méditerranéens où des conflits seraient prêts à naître.■ Les Méditerranéennes médiatrices de <strong>la</strong> paix, 534, route du Mont Macaron,06730 L’Abadie, tél : 04 93 54 47 58.■ Moissons nouvelles, 831, chemin des P<strong>la</strong>ntades,83130 La Garde, tél : 04 94 21 03 99.■ La courte échelle, 67, avenue de <strong>la</strong> Résistance, bâtB, 83110 Sanary-sur-Mer, tél : 04 94 34 77 52.■ Agence Sainte-Rita, 27, rue Rouget-de-Lisle,83000 Toulon, tél : 04 94 93 01 42.■ L’Accueil dracénois, Immeuble Le Christal, 14, ruedes Troupes-de-Marine, 83600 Fréjus,tél : 04 94 17 25 62.SoroptimistSoroptimist est une association féminine internationaleet interprofessionnelle regroupantdes femmes ayant des postes de responsabilité.L’association vise à promouvoir lesdroits humains et en particulier <strong>la</strong> promotionde <strong>la</strong> femme ; développer le sens de l’amitiéet le sentiment d’unité en les Soroptimistesdans tous les pays ; maintenir vivant l’espritde service et de compréhension humaine ;contribuer à l’entente internationaleet à l’amitié universelle.■ Soroptimist, Novotel Sophia-Antipolis,290, rue Fedor-Dostoïeveski, 06560 Valbonne.■ Soroptimist, salle A, paroissiale du Sacré-Cœur,rue Docteur-Chaudon, 06600 Antibes.■ Soroptimist, Geneviève Boisset, Le Kalliste D,267, boulevard Charles-Barnier, 83000 Toulon.■ Soroptimist, Patricia Quillier, La Moutonne,21, allée des Messugues, 83260 La Crau.Union fémininecivique et socialeL’UFCS, Union féminine civique et sociale estune association créée en 1925. Elle a été reconnued’utilité publique en 1947, agréée organisationde consommateurs en 1961, organisme deformation en 1976 et organisme de protectionde l’environnement en 1978.Elle a pour but de susciter <strong>la</strong> participation detous à <strong>la</strong> construction d’une société démocratique,en partant de l’expérience de chacune.il s’agit de faire évoluer les mentalités, en y insuff<strong>la</strong>ntun esprit civique qui, appliqué aux domainesde <strong>la</strong> consommation, de <strong>la</strong> citoyennetéou du travail, contribue à <strong>la</strong> constructiond’une société plus humaine, où chacuna sa chance.■ UFCS, 37, rue Pairolière, 06300 Nice,tél : 04 93 85 49 49.Et égalementAlpes-Maritimes■ SOS Femmes battues, 81, rue de France, bureau 212,06000 Nice, tél : 04 93 52 17 81.■ Femmes créoles, Gaby Montagnac, rés. Althoea II,bât 2, esc. 4, 202, boulevard de <strong>la</strong> Madeleine, 06000Nice.■ MSAANDA, Entraide et échange avec les femmes deBambao, Martine Moutheau, Le Righi-Pa<strong>la</strong>ce, 88, boulevardMagenta, 06100 Nice. Solidarité avec lesfemmes des Comores.■ Fierté gay et lesbienne, Stéphane Patucca, 4, boulevardSaint-Charles, 06110 Le Cannet, tél : 06 26 2323 33.■ CIDF, Centre d’information sur les droits desfemmes, résidence Saint-Augustin, Bât 20, Esc 14, 20,avenue des Mahonias, 06200 Nice, tél : 04 93 71 5569. Centre institutionnel.■ CIDF, 53, avenue Michel-Jourdan, 06150 Cannes,tél : 04 93 47 52 47.■ Ag<strong>la</strong>e, Association gay et lesbienne azuréenned’expression, La quieta, 39, avenue du Mont-Alban, 06300 Nice, tél : 06 13 33 25 10.SILENCE N°34346Février 2007


Librairies-Médias■ AFFDU, Association françaises des femmes diplôméesdes universités, Michèle Mailfert, 50, boulevarddu Soleil, 06150 Cannes.■ Espace femmes 2e génération, 11, p<strong>la</strong>ce Ile-de-Beauté, 06300 Nice.■ Fierté gay et lesbienne, 11, rue Hélène-Vagliano,06400 Cannes, tél : 04 93 45 06 97.■ Femmes avenir montagne écologie, Vil<strong>la</strong> MaVirnani, hameau de Morignole, 06430 Brigue.■ Elles aussi Alpes-Maritimes, Michèle Voisin, 557,avenue de <strong>la</strong> Libération, 06700 Saint-Laurent-du-Var, tél : 06 07 57 91 30. Association qui milite pour<strong>la</strong> parité des femmes et des hommes en politique.■ ISI, 53, avenue de Verdun, 06800 Cagnes-sur-Mer,tél : 04 93 20 20 67. Aide aux femmes en difficulté.Var■ Atout femmes, Valérie Bel<strong>la</strong>ngor, 1047, avenue de<strong>la</strong> Résistance, bât C, 83000 Toulon. Promotion de <strong>la</strong>parité des femmes en politique.■ Mouvement du Nid, 18, p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> Visitation, apptI.3, 83000 Toulon, tél : 04 94 92 29 80. Mouvementd’aide et de réinsertion pour les prostituées.■ Association des femmes seules et femmes chefs defamille, La Poste, rue J.-Courreau, 83110 Sanarysur-Mer.■ Horizons de femmes, Le Pin d’Argent, 4, impassePierre-Loti, 83150 Bandol. Promotion et défensedes droits humains.■ Femmes d’aujourd’hui, 46, rue Picot, 83200Toulon, tél : 04 94 22 17 82.■ Association d’aide aux homosexuels, CyrilSchaeffer, HLM La Marquisanne, bât. A2, Escaillon,83200 Toulon.Parcours de femmesParcours de femmes est une associationqui a pour but d’aider les femmes et plus généralementtoute personne, à leur insertionsociale, professionnelle et à leur formation.Les actions visent en particulier les personnesrelevant de l’allocation parent isolé,du revenu minimum d’insertion et du chômagede longue durée. L’association peut aiderà développer toute entreprise en particulierdes entreprises d’insertion.■ Parcours de femmes, avenue du Centre,ZA La Bocca, 06150 Cannes, tél : 04 93 48 03 56.Le Moulin des contesLe Moulin des contes est une librairieassociative des traditions popu<strong>la</strong>ires. Outreune librairie à Hyères, elle anime égalementune librairie itinérante présente dansde nombreuses rencontres culturelles.L’association organise aussi des soiréescontes, un cercle de lecture et une boursepermanente d’échange gratuit de livresd’occasion.■ Le Moulin des contes, 3 bis, rue du Puits,83400 Hyères, tél : 04 94 35 79 28.Et égalementAlpes-Maritimes■ Librairie du spectacle, 2, rue François-Guisol, 06300 Nice, tél : 04 93 55 11 48.Spécialisée dans le théâtre.■ Librairie Masséna, 66, rue Gioffredo,06000 Nice, tél : 04 93 80 90 16.■ La Vagabonde, Bernadette André, 58,rue Docteur-Cagnoli, 06450 Saint-Martin-Vésubie, tél : 04 93 02 64 73.■ Librairie Le Livre en Fête, 1, boulevardPrésident-Wilson, 06600 Antibes,tél : 04 93 34 94 49.Var■ Librairie Gaïa, 4, p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> Liberté,83000 Toulon, tél : 04 94 92 85 56.Librairie générale avec de nombreuses rencontresavec les auteurs de livres.■ Les Quatre Saisons du Revest, 669, routedu Colombier, 83200 Revest-les-Eaux,tél : 04 94 98 99 63. Lieu de vente de revuessurtout liées à <strong>la</strong> scène alternative.■ Libraire Papiers collés, 21, boulevardJean-Jaurès, 83300 Draguignan,tél : 04 94 68 62 05.■ Librairie-galerie Telo Martius, 261, chemindes Oliviers, 83500 La Seyne-sur-Mer,tél : 04 94 30 73 73.www.cuverville.orgCuverville est le surnom d’un génie de <strong>la</strong>mer en bronze sculpté par Louis-JosephDumas, dressé sur le port de Toulon, undoigt pointant vers le <strong>la</strong>rge. En 2002, devant<strong>la</strong> menace que représente le Front nationaldans <strong>la</strong> ville de Toulon, certains espritscorrosifs décident de <strong>la</strong>ncer une revuesatyrique. Mais ce<strong>la</strong> coûte trop cher et ilsse replient rapidement sur le net où ilscontinuent à publier de fort bons articlessur les dessous de <strong>la</strong> politique locale.■ Cuverville, BP 6027, 83064 Toulon cedex.Et également■ Alp’Azur écologie, 35, avenue Ratti,06000 Nice. Ce bimestriel a pris un temps<strong>la</strong> suite de Nice-Ecologie pour s’étendre àtout le département. Connaît des difficultésactuellement.■ Rouge et Vert, Les alternatifs, BP 2016,06101 Nice cedex 2. Des infos très locales,dans l’esprit des forums sociaux.■ Les amis de Radio-Zinzine, Cap-Sud, 16B, chemin de <strong>la</strong> Baronne, 06110 LeCannet. Radio-zinzine, fort bonne radio,émet depuis Forcalquier, un peu plus aunord.■ Drac Radio (94 Mhz), 17, rue Tracastel,BP 18810, 06130 Grasse, tél : 04 93 3684 85.■ www.sa<strong>la</strong>de-nicoise.net, né en 2004, ceserveur s’est mis en p<strong>la</strong>ce pour qu’une“notre” ville soit possible. Il propose desinfos militantes et anime une campagne de“dépeyratisation”.■ www.nice.indymedia.org. Quelques infoslocales, mais surtout des reprises desautres serveurs indymedia.■ http://terresacree.org, chemin deCounillière, 83149 Bras, tél : 04 94 45 8202. Site présentant de très nombreuxdossiers sur l’écologie et avec plusde 1000 liens avec des associationsdu monde entier.■ Résistance internationale des femmes à <strong>la</strong> guerre,532, chemin de <strong>la</strong> Chapelle-Notre-Dame, 83200Toulon.■ Cadac, Coordination des associations pour le droità l’avortement et à <strong>la</strong> contraception, Vil<strong>la</strong> Vallon,897, avenue de Grasse, 83300 Draguignan,tél : 04 94 68 44 40.■ CIDF, 42, avenue des Iles-d’Or, 83400 Hyères,tél : 04 94 65 82 84.■ Association de solidarité avec les femmes algériennes,Le Mont des Oiseaux, bât.E, avenue Esprit-Armando, 83500 La Seyne-sur-Mer.■ Femmes plurielles, Laurence Dietrich, avenue del’Eyguette, 83570 Correns.■ Femmes plurielles, 54 bis, rue de <strong>la</strong> République,83700 Brignoles, tél : 04 94 77 30 49.■ Editions des sages-femmes, chemin de Saint-Esprit, 83860 Nans-les-Pins. Edition et diffusiond’écrits de sages-femmes.DRRadio-activeRadio-Active est née en 1991 à l’initiative d’une associationde consommateurs. Elle propose alors desémissions plutôt orientées vers le secteur associatif etles communautés. Elle se veut “radio de toutes lescouleurs”. Peu à peu, les programmes musicaux prennentle dessus, provoquant un lourd débat entre bénévoles…jusqu’à un procès qui, en 2002, aboutit à <strong>la</strong>nomination d’un administrateur judiciaire, lequel en2003, annonce <strong>la</strong> liquidation de l’association et <strong>la</strong>disparition des cinq emplois aidés. Une nouvelle équiperéagit alors et continue à faire fonctionner <strong>la</strong> radiode manière bénévole… avec surtout de <strong>la</strong> musique.■ Radio-Active (100 Mhz), 136, avenue Elisa, 83100Toulon, tél : 04 94 61 29 16.SILENCE N°343 Février 200747


CourrierFestival de MénigouteNous aimerions réagir à propos d’un coup de pub qui a été publié dans lenuméro 339 pour le festival de Ménigoute. Vous êtes accueillis au Festivalinternational du film ornithologique avec ce slogan : “un canton tout naturel”.Or, ici-même, un grand projet de décharge est en cours. (…) Une entrepriseprivée (Véolia) envisage d’enfouir 80 000 tonnes de déchets industrielsbanals par an (le département en collecte environ 30 000 tonnes paran) et ce<strong>la</strong> pendant 18 ans. (…) Nous, Les Vieilles Fontaines, associationlocale, sommes opposées à de tels projets. Nous avons donc alerté et interpelléles autres associations locales, notamment Mainate, organisatrice dufestival, (…) et jusqu’à aujourd’hui aucune réponse, aucun soutien. Nous ensommes venus à penser que «qui ne dit rien consent» et ce<strong>la</strong> fait plus quenous inquiéter. Ce<strong>la</strong> nous interroge sur <strong>la</strong> finalité de ce festival, où l’on prônele respect et <strong>la</strong> protection des espèces menacées par les infrastructuresréalisées par l’homme. L’association se tient à votre disposition pour plusd’informations.Enora GroultLes Vieilles fontaines, La Parlière, 79340 Fomperron,tél : 05 49 69 15 70.Economiesou choix politiques ?Je viens de lire dans le n° 325–326 de Juillet 2005, page 82, <strong>la</strong> phrase suivante: «en ajoutant le temps de travail pour payer le véhicule, on se dép<strong>la</strong>ceà <strong>la</strong> vitesse d’un vélo ». Voilà bien <strong>la</strong> statistique, mathématiquement correcte,sophistiquée mais, finalement, trop abstraite et dénuée de sens. Pour<strong>la</strong> grande majorité des gens, le temps de travail n’est pas adaptable aux dépenses.Celui qui se dép<strong>la</strong>ce à vélo devra travailler autant d’heures que lesautres. Il va économiser beaucoup d’argent, certes, il va gagner du tempsdans les embouteil<strong>la</strong>ges ou en ne devant pas s’occuper d’un véhicule ; maisil va en perdre dès qu’il prendra les transports en commun, en ville et plusloin aussi à cause des problèmes d’horaires, d’attente et de changements.En conséquence, il ne me semble pas qu’on puisse «vendre» l’idée du sansvoitureen par<strong>la</strong>nt d’économies de temps, ni même d’argent, encore que leséconomies soient de taille ! J’ai vu récemmentune publicité pour IKEA qui disait,en gros «achetez une cuisinièremoins chère et travaillez moins». Commesi le travailleur moyen pouvait téléphonerà son patron et lui dire «je ne viens pascette semaine, je viens d’acheter une cuisinièremoins chère» ! Alors, on pourraitaussi dire : «je ne viens pas cemois-ci, je n’ai pas acheté de cuisinièredu tout ». Dans les conditions actuelles,ces arguments ne sont que de <strong>la</strong> foutaiseet ne peuvent pas convaincre.Ce qu’il faut «vendre», c’est l’idéed’une vie plus simple et plus belle.Ce n’est pas <strong>la</strong> peine de prétendre quesans voiture, on peut vivre tout aussibien qu’avec. L’abandon de <strong>la</strong> voitureimplique des changements dans tous lesaspects de <strong>la</strong> vie quotidienne et, inévitablement, de <strong>la</strong> vie spirituelle. Avecune voiture, on peut se permettre d’aller visiter un château à 100 kilomètres.Sans voiture, on ne fera plus l’effort. Il faudra alors retrouver sonenchantement tout près. C’est tout un programme de désintoxication car <strong>la</strong>visite du château s’inscrit elle aussi dans <strong>la</strong> logique de consommation :on consomme du monument historique comme on consomme des tableauxcomme on consomme des vêtements. Il s’agit encore d’automatismesde gens en peine de divertissement qui ont perdu contact avec leur natureprofonde. Avoir ou être, voilà <strong>la</strong> question.Jocelyne Fortin ■Grande-Bretagne.<strong>Silence</strong> : rappelons qu’en France, comme en Grande-Bretagne, environ30 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion vit sans voiture (jusqu’à 50 % dans les grandscentres urbains) et qu’il existe de nombreux métiers où le temps de travailest modu<strong>la</strong>ble (artisans, commerçants, fonctionnaires, professions libérales,agriculteurs…).Justice pour les palestiniens(…) Pendant que le Liban en deuil, dévasté, ruiné par l’armée d’Israël, essaietant bien que mal de panser ses p<strong>la</strong>ies, les Israéliens meurtris d’en demandercompte à leurs responsables, <strong>la</strong> «pluie d’été» se poursuit sur Gaza,oubliée. Un million et demi de Palestiniens sont prisonniers sur quelques arpentsde leur «terre ensang<strong>la</strong>ntée», sous ce déluge de fer et de feu, délibérémentasphyxiés par le blocus financier décidé notamment par <strong>la</strong>Commission européenne. Déjà, avant <strong>la</strong> capture du soldat Shadit, «l’arméeisraélienne bombardait <strong>la</strong> bande de Gaza de façon indiscriminée (…) lestueries en masse (…) prenaient un tour systématique.» (1)Depuis, les habitants sont à <strong>la</strong> merci d’une armée d’occupation plus déchaînéeencore, qui «s’est livrée à des saccages partout à travers Gaza (…)tuant et démolissant, bombardant du sol et de l’air aveuglément». Elle afait «du 25 Juin (au 2 septembre) 262 morts et 1200 blessés (…)» (2),coupables d’exister.Le blocus ne <strong>la</strong>isse pénétrer ni vivres, ni ressources, et les fonctionnairesn’ont pas reçu de sa<strong>la</strong>ires depuis six mois. La misère s’installe, «les gensconnaissent déjà <strong>la</strong> famine». Des observateurs israéliens parlent de génocideà bas bruit et, prédit I<strong>la</strong>n Pappe «si l’actuelle esca<strong>la</strong>de (…) de sa politiquegénocidaire doit être tolérée par le monde, alors Israël l’utilisera defaçon encore plus terrible» (3).Ensemble, réagissons, tout de suite, ne «restons pas silencieux» (…).Victimes libanaises et palestiniennes, bien sûr, mais israéliennes aussi :l’aveuglement de leurs dirigeants et les pratiques terrifiantes de leur armée,ne cessent d’attiser <strong>la</strong> haine et <strong>la</strong> rancœur qu’elles ont suscitées. (…) C’està nous, «peuple des nations Européennes», ensemble, d’amener l’Europe àretrouver sa vocation trahie. L’Union doit s’émanciper, se rappeler qu’elle aété conçue sous l’égide des Droits de l’Homme, pour maintenir et promouvoir<strong>la</strong> paix entre les peuples. Il faut faire cesser ce blocus mortifère. (…)«Au nom de <strong>la</strong> mémoire de l’Holocauste, que le monde ne permette pas quele génocide se poursuive à Gaza !» (3)Appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre palestinienset israéliens, envoyé parAnne B<strong>la</strong>nchard ■Essonne.(1) Gideon Levy, Journaliste israélien au quotidien Haaretz. «Altermonde-levil<strong>la</strong>ge»(2) Patrick Cockburn, journaliste ang<strong>la</strong>is.(3) I<strong>la</strong>n Pappe, historien israélien, enseignant de l’université d’Haïfa, auDépartement des sciences politiques, et responsable de l’Institut EmilTouma pour les Etudes palestiniennes à Haïfa.Vue décroissanteJe dévore S!lence dès sa réception… hé<strong>la</strong>s à l’aide d’une loupe, une pagesur trois environ. Pourriez-vous remédier à ce petit inconvénient par soucisde vos lecteurs-lectrices aux années croissantes et à <strong>la</strong> vue décroissante (lesarticles sur fond de couleur sont les plus pénibles à déchiffrer). Merci etbravo pour l’ensemble de <strong>la</strong> revue.Liliane Kazcmarek ■Drôme.<strong>Silence</strong> : si on écrit plusgros, soitle nombre d’infossera décroissant,soit le nombre de pagescroissantet le prix de même.Si les plus jeunesont meilleure vue,ils n’ont pas beaucoupde sous !Alors que faire ?SILENCE N°343 Février 200748


CourrierFarineExploitation des animauxS!lence a pour sous-titre écologie, alternatives et non-violence,ce qui résume bien mon état d’esprit. Je vou<strong>la</strong>is cependant soumettre à réflexion le fait que <strong>la</strong> non-violencedans S!lence est très anthropocentrée (peut-être devrais-je écrire plutôt “humanocentrée”).L’exploitation des animaux est-elle compatible avec <strong>la</strong> non-violence? Est-elle plus “écolo-acceptable”que l’exploitation des humains?L’anti-spécisme a mauvaise presse mais nos réflexions, excellemment alimentées par S!lence,ne nous amènent-elles pas à aller jusqu’au bout du raisonnement?Certes, je ne doute pas que Jujube soit bien traitée et que dans l’élevage bio, on a plus de considérationpour les animaux; mais un esc<strong>la</strong>ve même bien traité reste un esc<strong>la</strong>ve !Alors, allons-nous attendre que les animaux manifestent dans <strong>la</strong> rue pour être attentif à leurs conditionsde vie!Vous avez peut-être “d’autres chats à nourrir”, mais s’il vous p<strong>la</strong>ît, je vous demande au moinsd’y réfléchir. Même s’il ne faut pas “vendre <strong>la</strong> peau de l’ours avant d’avoir tué le chasseur”, merci.Romain Desbois ■Essonne.Espaces urbainsL’article de Jean Sivardière sur les espaces urbains (<strong>Silence</strong> n°339) memet mal à l’aise. Je comprends son souci de limiter les espaces pavillonnaires,coûteux en p<strong>la</strong>ce et en transports, mais il me semble que sa réflexionoublie bien des aspects de ce problème :• L’exode rural et l’agriculture industrielle, qui non seulement ont vidé noscampagnes pour faire une main-d’œuvre pas chère pour l’industrie, maisaussi ont transformé <strong>la</strong> campagne en désert (…). En Bretagne, certainsgéographes disent que <strong>la</strong> région a plus changé en 50 ans qu’en 500. Ens’attaquant à l’agriculture, c’est toute <strong>la</strong> société rurale qui s’est trouvéemenacée.• En France, pays centralisé et totalitaire par excellence, toute différenceest niée. On tente de nous imposer un modèle d’habitat centralisé avec sesmégalopoles. Or, ce modèle n’en est pas un pour bien des régions. Toujoursen Bretagne, ce qui prévaut, c’est un réseau de petits vil<strong>la</strong>ges et de hameaux,et ce bien avant l’invention des véhicules automobiles.• Nulle part, il est question de l’aspect social de l’habitat. Pourtant ce problèmeest bien réel : défaut de logements sociaux, spécu<strong>la</strong>tion immobilièresur les centres villes obligeant les pauvres à s’éloigner, impossibilité pour lesjeunes sa<strong>la</strong>riés de se loger sans caution solidaire de leurs parents. Ce problèmeest tel que certains employés saisonniers sont obligés de dormir dansleur voiture, ou de camper, par défaut de logement, en zone touristique.• Spécu<strong>la</strong>tion immobilière en région touristique, qui fait que les locaux nepeuvent plus se loger, pendant que les touristes s’approprient l’habitat. Sur<strong>la</strong> commune de Bangor à Belle-Île-en-Mer, 60% des maisons sont des résidencessecondaires.• Le problème des villes n’est pas seulement lié aux espaces pavillonnaires.Les zones commerciales hideuses, avec leurs hypermarchés et leurs multitudesde bretelles d’autoroute participent <strong>la</strong>rgement à <strong>la</strong> stérilisation desterres (elles sont le plus souvent construites sur <strong>la</strong> terre agricole, voire pireen zone humide). Elles participent au problème de l’eau qui devient si crucial: pollution, alternance sécheresse et inondations, gaspil<strong>la</strong>ges.En France, il y a suffisamment de logements pour tout le monde. Le vraiproblème est <strong>la</strong> répartition et <strong>la</strong> mainmise sur ce bien collectif qu’est l’espacepar une poignée de cumu<strong>la</strong>rds. Il est légitime pour les familles de réc<strong>la</strong>merdes conditions d’habitat décentes et un peu d’espace vert. Il est choquantque certains s’approprient cet espace aux dépens du plus grandnombre.Rose-Marie Ragot ■MorbihanPourquoi S!lence ?Une question toute simple : pourquoi <strong>Silence</strong> s’appelle-t-elle ainsi ?Marie-Christine Terrier ■Saône-et-loire.S!lence : Le nom «<strong>Silence</strong>» avait plus de sens à l’époque où <strong>la</strong> revueà été crée, en 1982. Il faisait écho au nom d’une grande revue écologiste(«La Gueule Ouverte») et au titre d’une très belle bande dessinéede Comès («<strong>Silence</strong>»). Le nom est resté…Embal<strong>la</strong>ge de <strong>la</strong> revuePetite question pratique : j’ai écrit à plusieurs associations nationales diffusantleur revue sous film p<strong>la</strong>stique, leur suggérant de remp<strong>la</strong>cer ce dernierpar une bande de papier entourant <strong>la</strong> revue pliée, ce qui serait plus écologique.Pour l’instant, je n’ai reçu qu’une réponse, expliquant que le filmp<strong>la</strong>stique «tient essentiellement à des questions de coût mais aussià des normes de La Poste qui sont devenues très contraignantes dans le domaine.Il est aujourd’hui pratiquement impossible de router un journal pliécintré d’une simple bande de papier ».Pouvez vous me confirmer ces fameuses contraintes de La Poste, et m’expliquercomment vous faites pour les surmonter ?Antoine Brolli ■Haut-Rhin.S!lence : C’est vrai que <strong>la</strong> Poste impose des normes de plus en pluscontraignantes. Mais ce<strong>la</strong> concerne l’adressage, censé faciliter <strong>la</strong> distributionpar les facteurs. La Poste n’intervient pas dans le choix de l’embal<strong>la</strong>ge.Là, c’est plutôt le rôle des routeurs. Pour ces derniers le film p<strong>la</strong>stiqueest le plus utilisé, parce qu’effectivement le coût est moindre. Mais rienn’interdit à <strong>la</strong> presse d’utiliser des bandeaux.Si ce<strong>la</strong> ne se fait pas, c’est que le routeur n’est pas équipé mécaniquementpour mettre les journaux sous bandeaux, que cette opération est faite manuellement,donc à un prix plus élevé. D’où l’intérêt de faire l’expéditionpar soi-même dans <strong>la</strong> mesure du possible. C’est une question de choix et devolonté pour chaque périodique. A signaler que certaines revues, moinsépaisses que nous, font encore mieux en tenant le journal plié uniquementpar l’étiquette portant l’adresse..Vive le végétarisme !(…) Malheureusement, il semble qu’en France, les choix alimentaires soientconsidérés comme relevant du domaine privé et non du politique, et que levégétarisme dégage encore une image poussiéreuse et triste. Pourtant, il mesemble que les arguments favorables sont tellement nombreux que ce moded’alimentation devrait s’imposer comme une évidence, surtout à ceux qui sedisent défenseurs de l’environnement (et qui le prouvent d’autres façons).Précision sûrement nécessaire : ceci n’est pas une attaque, bien évidemment,mais se veut plutôt une interrogation bienveil<strong>la</strong>nte.Les arguments qui font référence à <strong>la</strong> santé et au respect dû aux animauxpeuvent en effet être considérés comme étant d’ordre privé, mais ceux quitouchent à <strong>la</strong> faim dans le monde, aux ressources en eau et à l’environnementen général concernent quand même six milliards de personnes !La tranche de jambon, le rôti de bœuf ou <strong>la</strong> côte d’agneau n’ont en effetrien d’anodin. Même si on <strong>la</strong>isse de côté les conditions d’élevage, de transportet d’abattage de ces êtres vivants qui n’ont absolument rien demandé,on ne peut pas faire l’impasse sur leur «coût» environnemental, leur empreinte.Ces animaux, contrairement à ce que certains messages publicitairesaimeraient nous faire croire, ne consomment pas que les verts pâturages.Ils sont gavés de tonnes de céréales qu’il faut bien cultiver quelquepart, qui exigent d’énormes quantités d’eau et qui polluent beaucoup.Quelques exemples : pour produire une calorie de protéine animale, il fauten moyenne sept calories végétales, soit une perte de 86 %. Les bovins enparc d’engraissage sont les pires transformateurs : on a cité le chiffre deSILENCE N°343 Février 200749


Courrier21 kg de protéines végétales nécessaires à un veau pour produire un seulkilo de protéines animales pour les humains. Les pays riches font éleverdirectement une partie de leur bétail dans les pays en développement :<strong>la</strong> viande est ensuite exportée ou bien ce sont les cultures céréalières quisont exportés vers les pays riches. Dans les deux cas, une partie de leur territoiresert à remplir les assiettes des pays riches. (…)Parlons de <strong>la</strong> déforestation : au moins un tiers des forêts tropicales duBrésil ont été détruites au bénéfice de l’expansion du bétail. Un exempleparmi tant d’autres. Parlons de ces pays qui consacrent de plus en plusde terres à l’élevage du bétail et importent (et imposent de fait) du rizou des pâtes à des popu<strong>la</strong>tions qui n’ont plus d’espace pour cultiverleurs aliments traditionnels.L’eau : selon <strong>la</strong> FAO, il faut 1 m3 d’eau pour produire 1000 calories d’alimentsvégétaux et 5 m3 pour produire 1000 calories d’aliments animaux.Il est donc nettement plus efficace de limiter ou de supprimer sa consommationde viande, que de penser à bien fermer tous les robinets de <strong>la</strong> maison.On considère qu’un français moyen consomme 2259 calories d’originevégétale et 1353 calories d’origine animale par jour (ration énergétiquedisponible), ce qui entraîne une consommations de 9024 litres d’eau. Si onremp<strong>la</strong>ce les calories d’origine animale par des calories d’origine végétale,on aboutit à un total de 3612 calories par jour et une consommation d’eaude … 3612 litres. Cette économie de 5412 litres, il faut combien dedouches pour y arriver ? A titre d’exemple, pour un p<strong>la</strong>t type, il faut 100litres d’eau pour obtenir des fruits variés, 150 litres pour le pain, 500 pourles pâtes, les légumes variés ou le riz, 1500 pour une g<strong>la</strong>ce, 1800 pour unfromage et… 4500 pour le steak.Il est donc facile d’économiser les ressources en eau de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète, non ?(…) Ce ne sont que quelques exemples qui montrent bien les méfaits de <strong>la</strong>consommation de viande. Je n’ai pas parlé du poisson, mais les conséquencesde <strong>la</strong> pêche sont du même ordre.Je n’ai volontairement pas parlé non plus des énormes avantages que ce<strong>la</strong>représente pour notre santé (un végétarien coûte beaucoup moins cher à <strong>la</strong>Sécurité sociale qu’un non végétarien), ni de l’abondance des aliments quisont disponibles (…). Alors, où est le problème ? Pourquoi ce mode d’alimentationaltruiste (on se fait p<strong>la</strong>isir en faisant du bien à tout le monde)n’est-il pas pratiqué que par un seul million de personnes en France (bienplus dans les pays anglo-saxons) ?François Degenne ■Indre-et-Loire.Décroissance et santéConcernant le numéro n°341, merci d’avoir abordé cette question de <strong>la</strong> décroissanceen lien avec <strong>la</strong> santé. (…) En Suisse, (…) <strong>la</strong> loi fédérale surl’assurance ma<strong>la</strong>die, qui contraint tous les habitants à s’assurer auprès del’une ou l’autre compagnie d’assurance privée, est fortement contestée,entre autres par des personnes qui militent pour une vie plus saine et se retrouventdevant les tribunaux. On peut se procurer des informations sur cesrésistances auprès du Centre pour l’action non-violente, 52 rue de Genève,CH-1004 LausanneMichel Mégard ■Suisse.Des dou<strong>la</strong>set des sages-femmesDRJe voudrais répondre au courrier d’uneélève sage-femme qui craint que le métierde dou<strong>la</strong> se superpose au sien etempêche l’ouverture de postes desages-femmes (S!lence n°339).Je pense qu’il y a une mauvaise interprétationque j’aimerais rétablir :le métier de dou<strong>la</strong> est complémentaireà celui de sage-femme, aucune dou<strong>la</strong>ne peut prendre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d’une sagefemme,voir <strong>la</strong> charte de l’associationDou<strong>la</strong>s de France : «Les dou<strong>la</strong>s soutiennentle travail des sages-femmes.Elles n’ont aucune compétence pourétablir un suivi médical de grossesseou pratiquer un accouchement.Les dou<strong>la</strong>s n’accompagnent pas les mères/couples qui n’ont pas mis en p<strong>la</strong>ceun suivi médical par une sage-femme ou un médecin.»(…) La dou<strong>la</strong> propose un soutien pratique, affectif et émotionnel dans <strong>la</strong>continuité (pré et post-natal), elle peut éventuellement être présente à l’accouchementsi les parents le désirent. Son rôle est simplement celui d’unefemme, aux côtés de <strong>la</strong> femme et de ceux qui l’entourent, elle est à l’écoutede ses désirs, de ses besoins et <strong>la</strong> suit dans ses choix. Ce sont des momentsde complicité, de confiance et d’intimité de femme à femme. Elle peut aussiêtre très utile au moment du post-partum et accompagner <strong>la</strong> mise en routede l’al<strong>la</strong>itement. (…)Le rôle de <strong>la</strong> dou<strong>la</strong> auprès de <strong>la</strong> sage-femme se révèle <strong>la</strong> plupart du tempsêtre une aide utile et appréciée de tous, médicaux et usagers. Donc les dou<strong>la</strong>set les sages-femmes, deux professions dans <strong>la</strong> complémentarité et le respectmutuel, au service d’une même cause : <strong>la</strong> naissance.Pour plus d’infos : www.dou<strong>la</strong>s.info.fr.Isabelle,sur le chemin du devenir Dou<strong>la</strong>.CreusePub aguicheuseLa pub pour le nouveau magazine, en dernièrede couverture (du n°341, NDLR), mechoque. La (évidemment ) jolie blonde quipointe son doigt pour attraper de nouveauxconsommateurs vous rapporte combien ?Une personne lectrice de S!lence ■Page 43, je découvre avec p<strong>la</strong>isir l’encartde l’association En corps plus pour aider lesfemmes rondes ou grosses qui désirent regagnerestime. Très bien.Mais au dos de <strong>la</strong> revue, je vois aussi unepublicité pour un nouveau magazine végétarienet bio. Et que-voit-on ? Une jeune femme,qui, si elle n’a pas l’air anoréxique ne répondpas moins à tous les critères de <strong>la</strong>femme idéalisée pour notre société : mèchesblondes, dents parfaites, regard charmeur(…). «Si seulement elle avait des formes, je dirais tout n’est pas perdu.»Georges Brassens. Comme pour José Bové, serait-ce le début de <strong>la</strong> finpour S!lence ? je ne le souhaite évidemment pas…Benjamin Mouren ■Vendée.<strong>Silence</strong> : il y a eu un accord d’échange de publicités avec cette revue… partéléphone, donc pas d’argent en jeu. A réception de leur pub, nous avonsaussi été un peu surpris de ce choix très “communication pro”.Petites annonces(…) Quelques-unes de vos lectrices re<strong>la</strong>tent des expériences de contactsmalheureux par l’entremise d’annonces que vous publiez ; c’est bien dommageque des hommes qui semblent s’être engagés dans un choix de vierespectueux notamment de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète, fassent montre de si peu de valeurhumaine. Quant au souhait pour un homme de plus de 45 ans de fonder unefamille et d’avoir des enfants, j’estime que <strong>la</strong> réflexion doit être plus poussée(…). Pour ma part à 51 ans, je pense sincèrement avoir plus de disponibilité,de vécu, de recul, de réflexion… pour accompagner un enfant danssa vie et lui permettre d’ouvrir un certain nombre de portes à sa curiosité, àson expérience personnelle ! (…)Olivier Bonfils ■Tarn-et-Garonne.C’est avec stupeur que j’ai découvert une lettre de vos lectrices me désignant(dans le n°341) comme un être épouvantable. Si vous re<strong>la</strong>tez lesconversations téléphoniques des personnes qui tentent de se rencontrerpar les annonces, bien le bonjour ! (…) Me voici après 20 secondes deconversation, jugé par cette dame, invectivé (…). Commençant à mentir surson âge (20 au lieu de 50), elle manifesta tout de suite une animosité (…)et une rhétorique qui dissimu<strong>la</strong>it mal l’envie d’en découdre. (…) Si cettelectrice avait des choses à me reprocher, qu’elle s’adresse d’abord à moi.Un lecteur désabusé ■SILENCE N°343 Février 200750


S!lence ne commercialise pas les livres présentés dans cette rubrique.La pertedes sensIvan IllichEd. Fayard2004 - 360 p. - 22€Ce recueil d’articles est le dernierd’Ivan Illich : il est paru en françaisaprès sa mort. Plus qu’untestament, il s’agit d’une bonnesynthèse de son œuvre, qui toucheà peu près à l’ensemble des questionnementsde l’auteur. Il estcomposé d’une bonne quinzainede textes rédigés entre <strong>la</strong> fin desannées 1980 et celle des années1990, dans des circonstances visiblementassez diverses. Illich estun auteur d’une érudition c<strong>la</strong>ssiqueimpressionnante, qui transparaîtquasi à chaque ligne, il seraitdonc difficile, dans cettecourte recension, de donnerune idée exhaustive du contenude l’ouvrage. Quelques exemplessuffiront.Le long texte intitulé «l’histoiredes besoins» vaut à lui seull’achat du livre. Une version abrégéeest parue en ang<strong>la</strong>is dansl’ouvrage collectif «TheDevelopment Dictionnary» (quisera peut-être traduit un jour enfrançais sous le titre «Le dictionnairedes mots toxiques», si leséditions Parangon lui prêtentvie…). Il s’agit ici de <strong>la</strong> versioncomplète, qui est un modèle de remiseen cause d’une notion si bienintégrée qu’elle nous paraît évidente: l’homme est un être debesoins. Non, répond Illich, cettenotion est récente : «La générationde l’après-Seconde guerremondiale a été témoin de ce changementd’état de <strong>la</strong> nature humaine: du lot commun à l’hommenécessiteux.» (p.73). L’auteur faitensuite l’histoire de <strong>la</strong> notion debesoin, ce qui l’amène à retracercelle du développement, et à faireentendre au lecteur à quel point ilvit cerné par des notions qui ontenviron cinquante ans, pas plus, etqui n’existent qu’en Occident etnulle part ailleurs.D’autres textes encore s’emploientà remettre en cause <strong>la</strong> visiondes choses usuelle de noscontemporains. Le texte «autostop»,qui date de 1992, commenceainsi : «Cette mise en garde enforme de conte moral se présentecomme une expérience mentale :imaginez une loi qui interdise àquiconque de conduire s’il ne sefait chauffeur de taxi». Et lecourt texte qui suit réfléchit trèssérieusement sur ce prémisse.Dans ce recueil, Illich revient surdes sujets qu’il a abordés depuislongtemps et qui l’ont fait connaître.Que ce soit <strong>la</strong> question del’éducation et de l’école(«L’entreprise éducative actuellevue par le marginal à <strong>la</strong> lumièrede l’Evangile»), ou bien <strong>la</strong> technique(«Hommage à JacquesEllul»), ou encore l’alternativeà l’économie («La sagesse deLéopold Kohr»). En ce sens,ce livre peut constituer une introductionà son œuvre.Une autre catégorie de texte renvoieà l’érudition de l’auteur. Lechapitre intitulé «Le haut parleursur le clocher ou le minaret», quise présente modestement commequelques notes, retrace rien demoins que l’histoire des clochesen Occident, en plus de traiter deson sujet. Ou bien le texte «Lectiodivina dans <strong>la</strong> haute antiquité etl’antiquité tardive», qui retracel’histoire des modes de lecture. Cepourrait être barbant, c’est aucontraire passionnant de bout enbout.Signalons enfin plusieurs textesqui parlent de <strong>la</strong> mort, notammentpour remettre en causenotre approche de <strong>la</strong> question.Je ne parle pas, volontairement,des textes inclus dans ce recueilqui renvoient au religieux, et plusprécisément au christianisme(on sait que l’auteur a été prêtre).Non qu’ils soient sans intérêt(bien au contraire, leur lecture estpassionnante, même pour un noncroyant),mais parce qu’il est impossibled’en parler dans une notede lecture aussi courte.Au total, un livre qu’il faut lire,avant d’acheter les œuvres complètesde l’auteur en deuxvolumes chez le même éditeur.Jean-Marc Luquet.Le guidedes énergiesvertes pour<strong>la</strong> maisonPatrick PiroEd. Terre Vivante2006 - 160 p. - 22€L’ouvrage s’ouvre sur deux rappels: les énergies renouve<strong>la</strong>blesproviennent pratiquement uniquementde l’énergie so<strong>la</strong>ire (qui setransforme en vent, en biomasse…)et ne sont donc pas “nouvelles”et avant de chercher à utiliserces énergies, il faut d’abordchercher à économiser, ce qui estle meilleur moyen de ne pas polluer.De manière pragmatique etfort bien illustrée, comme toujourschez cet éditeur, le livrefait ensuite un tour des aménagementspossibles dans unemaison : chauffage so<strong>la</strong>ire,chauffage au bois, géothermie etpompe à chaleur, électricité photovoltaïqueou éolienne, <strong>la</strong> microhydraulique,le biogaz. Pourchaque chapitre, une présentationdes perspectives est fort utile. Lelivre aborde en final “<strong>la</strong> maisonréconciliée avec l’énergie”, c’està-direune maison suffisammentisolée pour ne pratiquement plusconsommer d’énergie pour sonchauffage et des besoins électriquescouverts par les renouve<strong>la</strong>bles.Il manque un chapitre pourexpliquer que l’on économise plusen habitat dense qu’avec des maisonsindividuelles et que si l’onveut un logement écologique, ce<strong>la</strong>passe par un habitat collectif,dans un centre de commune etnon éparpillé dans <strong>la</strong> nature (coûténergétique important pour lesdép<strong>la</strong>cements). Tout le reste estexcellent. MB.La mort del’asile, histoirede l’antipsychiatrieLivresJacques Lesage de <strong>la</strong> HayeEd. Libertaires2006 - 224 p. - 10€Depuis plusieurs décennies, l’auteurlutte pour <strong>la</strong> suppression desasiles, parce que “l’exclusion,l’enfermement comme réponse à<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die mentale sont de véritablescrimes contre l’humanité”.Il re<strong>la</strong>te l’histoire somme touteméconnue de l’antipsychiatrie,cette vision assez pertinente, prenantle contre-pied de <strong>la</strong> psychiatrieet remettant en cause tout lesystème d’enfermement et les rapportsaux ma<strong>la</strong>des. Celle-ci a“magnifié le fou. C’est un révé<strong>la</strong>teursocial”. Une <strong>la</strong>rge partie dulivre est consacrée aux luttescontre <strong>la</strong> ligne dominante, contrel’institution asi<strong>la</strong>ire. La descriptiond’alternatives (centre médico-psychologiques,foyers de jouret de nuit, appartements associatifs…)qui ont été mises en p<strong>la</strong>cedepuis <strong>la</strong> fermeture progressivedes hôpitaux psychiatriques vientétayer le discours de l’agitateur.Sur <strong>la</strong> forme, erreurs de frappeset coquilles nuisent à <strong>la</strong> lecture,de même il manque une bibliographiepermettant d’approfondir lesujet.Sur le fond, l’auteur a un peu tendanceà privilégier les témoignagespersonnels (à <strong>la</strong> limite dunarcissisme parfois) et il ne parlepas des ma<strong>la</strong>des qui se retrouventdorénavant en prison sans soins,ni suivi.De même, il reconnaît les limitesde cette alternative, notammentparce que les solutions proposéesapparaissent assez imprécises,“le traitement des ma<strong>la</strong>dies mentalesva devoir s’é<strong>la</strong>rgir, s’affiner,s’amplifier. Des techniques nouvellesvont devoir se mettre enp<strong>la</strong>ce”. Lesquelles ?Mais en ces temps de délire sécuritaire,le combat pour une autreappréhension de <strong>la</strong> folie et destraitements envisagés reste plusque nécessaire.Cet ouvrage est salutaire ence sens et est abordable pourle néophyte. MJ.Les gou<strong>la</strong>gs de<strong>la</strong> démocratieAnge<strong>la</strong> DavisEd. Au diable vauvert(30600 Vauvert)2006 - 160 p. - 15€En 1970, Ange<strong>la</strong> Davis, communisteet membre des B<strong>la</strong>ckPanthers est arrêtée et condamnéeà <strong>la</strong> peine capitale pour sesprises de position politique auxEtats-Unis. Le mouvement deprotestation mondial qui s’ensuitfait qu’elle obtient son acquittementseize mois plus tard. Depuis,elle dénonce sans relâche l’hypocrisiede <strong>la</strong> politique américaine.Alors que le monde entier découvrele vrai visage des Etats-Unis avec les affaires des campsde prisonniers en Irak,Afghanistan et Guantanamo, dansce livre sous forme d’entretiens,Ange<strong>la</strong> Davis dénonce le mondecarcéral en général et rappelleSILENCE N°343 Février 200751


que <strong>la</strong> démocratie états-unienneest compromise depuis ses originesracistes, qu’elle perpétue lesinégalités sociales et raciales, quele complexe pénitentiaire du paysest hérité d’un passé esc<strong>la</strong>vagisteet que le rêve américain n’est quele miroir des inégalités les pluscriantes au monde. Elle met enavant le lien entre l’univers carcéralet le lobby militaro-industriel :un pays dont l’économie reposesur les ventes d’armes, les guerreset les occupations de territoire, nepeut admettre un débat démocratiquesur le sujet, et donc emprisonneses opposants de <strong>la</strong> mêmemanière qu’il fait des prisonniersde guerre. Elle pose <strong>la</strong> question desavoir comment un habitant desEtats-Unis peut se sentir en sécuritéavec deux millions de personnesincarcérées dans le pays,<strong>la</strong> multiplication des affaires detorture et un sentiment de rejetsdans le monde entier. FV.Football,sociologiede <strong>la</strong> haineLivresCamille Dal et Ronan David(sous <strong>la</strong> direction de)Ed. L’harmattan2006 - 206 p. - 17,50€Amis du football soyez les bienvenusdans cet ouvrage collectif. Sivous êtes persuadés que ce sportfavorise l’amitié, <strong>la</strong> solidaritéentre les peuples ; si vous pensezque ce n’est qu’un sport fraternel,festif, technique certes, mais siagréable à regarder, alors ce livreest fait pour vous.Les auteurs, sociologues, démontrentavec sagacité toute <strong>la</strong> haine,tout le mépris qu’entraîne ce jeu.Détestation du corps, de l’autre,le foot véhicule aussi une violence,une soumission, une arriération,un machisme qui ne sont pas autantamplifiées dans les autres activitéshumaines. A ce<strong>la</strong> il faut rajouter<strong>la</strong> connivence avec <strong>la</strong>plupart des médias, l’agressivitéenvers les adversaires ou dansles tribunes (hooliganisme, salutsnazis… ) et bien entendu le dopageet les “beuveries” d’après match.Si l’on complète le tableau parl’aspect financier proprementscandaleux et ressemb<strong>la</strong>nt étrangementaux méthodes mafieuses,il n’est pas erroné de parler dufoot comme d’une véritable sousculturede masse. Un des rédacteursn’hésite d’ailleurs pas à affirmerqu’”il est l’un des pluspuissants outils d’imposition de <strong>la</strong>domination capitaliste tant par levoilement et l’abrutissement desconsciences qu’il génère que <strong>la</strong>par rationalisation et l’aliénationdu corps qu’il engendre”.Il n’y a certes pas de grandes révé<strong>la</strong>tions,ni de grandes surprisesdans ce travail sociologique. Dansces pages se trouvent toutefoisrassemblés, démonstrations àl’appui, les excès, les faits, qui detemps à autre sont re<strong>la</strong>tés dans <strong>la</strong>presse, mais de manière éparpillée,sporadique. Réquisitoireimp<strong>la</strong>cable contre cet autre“opium du peuple”. MJ.Jouerle conflitPratiques duthéâtre-forumYves GuerreEd. L’Harmattan2006 - 200 p. - 17,50€Nous souhaitons tous améliorerles pratiques de citoyenneté et dedémocratie directe. En ce<strong>la</strong>, lethéâtre-forum est un excellent outi<strong>la</strong>rtistique à notre disposition.A partir d’un problème donné,d’un conflit, d’un questionnement,une troupe de théâtre essaie dejouer ce que pourrait être <strong>la</strong> suitelogique de ce point de départ. Lesspectateurs-acteurs interviennentalors pour proposer d’autres développements…<strong>la</strong> pièce est alorsrejouée et ceci le nombre de foisqu’il faut pour qu’au final, <strong>la</strong> situationen aval du point de départsoit jugée satisfaisante pour legroupe qui s’interroge. Cette méthodeintroduite en France dansles années 70 par le BrésilienAugusto Boal, sous le nom dethéâtre de l’opprimé, est un formidableoutil pour explorer parexemple <strong>la</strong> résolution non-violentedes conflits, ce<strong>la</strong> peut être égalementune méthode pour s’entraînerà <strong>la</strong> préparation d’une actionmilitante, pour renouer le dialoguedans une communauté déchirée…Yves Guerre a été le directeurdu Centre du théâtre del’Opprimé de 1985 à 1990 puisd’Arc-en-Ciel Théâtre à partir de1991. Après un bref historique dudéveloppement de cette méthode,l’auteur présente les nombreuxmoyens mis en œuvre par les acteurspour susciter le débat et faireprogression l’action en fonctiondu milieu, du sujet, du public…Une méthode fort intéressantetoujours en progression. MB.Choisir <strong>la</strong>non-violenceJean-Marie MullerEd. Centre de ressourcessur <strong>la</strong> non-violence,11, allée de Guérande,31770 Colombiers2006 - 56 p. - 6€(+1,50€ de port)Jean-Marie Muller est l’un des piliersde <strong>la</strong> pensée non-violente enFrance. Auteur de nombreux ouvrages,il réagit également souventà l’actualité pour montrer lesimpasses de <strong>la</strong> violence et les possibilitésde <strong>la</strong> non-violence.Ce petit ouvrage compile doncdes textes récents de l’auteur(2005 et 2006) : interventionau forum social, débat sur <strong>la</strong>désobéissance civile, analyse desviolences dans les banlieues, <strong>la</strong> facilitédu choix de <strong>la</strong> violence aprèsle 11 septembre 2001, le conflitisraélo-palestinien, <strong>la</strong> guerre enIrak, <strong>la</strong> question des caricaturesde Mahomet, <strong>la</strong> récente guerredu Liban. Des analyses qui permettentà chaque fois d’affirmer<strong>la</strong> richesse que propose <strong>la</strong> nonviolence.Des textes courts, re<strong>la</strong>tivementfaciles à lire. MB.Quand lesmultinationalesgouvernentle mondeDavid Kortenéd. Yves Michel2006- 528 p. - 23,50€.La première édition de ce livre estsortie aux Etats-Unis en 1995 et,bien qu’ignoré par les médias, aété un best-seller dans les milieuxmilitants. L’auteur qui s’est engagélonguement dans les ONG dedéveloppement, en est arrivé à unpoint de réflexion remettant encause de nombreux discours…illusoires tant quenotre destinée nerelèvera pas d’undébat démocratique.Il rappellelonguement danscet ouvrage commentle discoursdes dominantstruque les débats,rappe<strong>la</strong>nt les nombreusesétudes surles limites de <strong>la</strong>p<strong>la</strong>nète, le pseudodiscoursde <strong>la</strong> croissance au secoursdes plus pauvres… alorsque c’est parce que <strong>la</strong> croissanceprofite au plus riche que lesautres deviennent plus pauvres,etc. Il montre comment les sociétés,par besoin de croissance, ontsu investir le champ politique etfaire croire que le libéralisme estle meilleur des choix pour tous,alors qu’il ne l’est que pour cessociétés. Nous en sommes arrivésà une situation tout aussi intolérableque le communisme totalitariste: l’économisme totalitarisme.D’où <strong>la</strong> nécessité de redéfinir cequi n’aurait pas dû cesser d’êtreet de reprendre <strong>la</strong> tripartitionproposée notamment par NicanorPer<strong>la</strong>s : un pôle civique où l’individuexiste par sa créativité, saculture, sa conscience et qui estun contre-pouvoir aux institutionspolitiques et gouvernementales, unpôle politique qui concerne lesgouvernements qui possèdent certainsdroits que le pôle civiquepeut lui accorder dans un souci devivre ensemble. Ce pôle a poursouci d’assurer <strong>la</strong> défense desbiens publics. Un pôle économiquequi assure <strong>la</strong> production des biensSILENCE N°343 Février 200752


et services dont nous avons besoin.Aujourd’hui, il est nécessaire deredéfinir les règles pour que lestrois pôles existent dans cet ordreet non l’inverse comme c’est malheureusementle cas aujourd’hui.Et l’auteur de décrire les processusmis en p<strong>la</strong>ce pour en arriverlà : néocolonialisme dans les paysdu Sud, contrôle des médias et de<strong>la</strong> publicité dans les pays du Nord,financement des partis politiquesqui ensuite leur rendent par demultiples avantages…Tout y passe : modification deslois, création de besoins artificiels,contrôle des personnes par les crédits,privatisation des biens publics(dont l’école aux Etats-Unis).Progressivement, on assiste à uneconcentration des pouvoirs entreles mains de structures où les personnesphysiques sont de plus enplus absentes. Les deux dernièresparties de l’ouvrage s’attachent àchercher des solutions. Il s’agitpour ce<strong>la</strong> de sortir de nombreuxcercles vicieux mis en p<strong>la</strong>ce parL E L I V R E D U M O I SLe paride <strong>la</strong>décroissanceSerge LatoucheEd. Fayard2006 - 302 p . - 19€Depuis trois ans, le débatsur <strong>la</strong> décroissance a prisune ampleur incroyable et lesquestions s’accumulent plusvite que les réponses. Serge Latouche, l’un des initiateursde ce débat, a participé à de nombreusesconfrontations publiques ou dans <strong>la</strong> presse. Il essaiedonc dans ce livre, après un <strong>la</strong>rge rappel de l’originedu mouvement, de répondre à quelques questions,avec comme méthode de travail, de rappeler àchaque fois ce qui a été écrit ces dernières années.Pour le lecteur averti comme pour le néophyte, c’estdonc un formidable texte qui permet de connaître lesdivergences nombreuses dans le mouvement en formationet ce qu’en pense l’auteur.La première partie de l’ouvrage rappelle quelquesdonnées élémentaires comme “Avec un taux de croissancede 10% — celui de <strong>la</strong> Chine aujourd’hui — onobtient une multiplication par 736 en un siècle”[p.44] : aurons-nous besoin de 736 fois plus dechoses en un siècle ? Absurde ! Entre 1900 et 2000,le PIB a été multiplié par 12, sommes-nous douzefois plus heureux ? Et qu’est-ce que chiffre cettecroissance ? “La tempête de décembre 1999en France aurait contribué à une hausse de 1,2% dutaux de croissance” [p.72]. Les indices économiquesmis en p<strong>la</strong>ce pour essayer de mieux appréhender <strong>la</strong>réalité sont parfois par<strong>la</strong>nts. Ainsi le PNUD,Programme des Nations Unies pour le développement,a mis en p<strong>la</strong>ce un indice de pauvreté qui donnecomme résultat 10,9% de pauvres au Mexique…contre 13,7% aux Etats-Unis, 17,8% au Canada,20% en Grande-Bretagne. Traduction : <strong>la</strong> misère auNord est plus insupportable que <strong>la</strong> pauvreté au Sud.Depuis longtemps, Serge Latouche appelle donc àchanger de point de vue et à sortir des approches économiques: “Certes, si le thermomètre est mauvais,mieux vaut en changer pour suivre l’évolution de <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die, mais si celle-ci est grave, le meilleur thermomètredu monde sera impuissant à apporter <strong>la</strong>guérison” [p.81]. Alors quel est l’objectif de <strong>la</strong> décroissance: “Il s’agit de (…) faire décroître le ‘bienavoir’statistique pour améliorer le bien-être vécu”[p.87]. Après une explication sur l’impasse que maintientle développement suivi d’un adjectif,Serge Latouche aborde différentes questions.Concernant <strong>la</strong> démographie, il conclut ainsi“Sommes-nous surpeuplés ? Oui, incontestablementsi tout le monde devait consommer comme unAméricain moyen. A l’inverse, <strong>la</strong> pratique de diètepar le Burkinabé de base pourrait offrir encore une<strong>la</strong>rge marge de manœuvre. Alors que dans le premiercas <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion devrait décroître pour atteindre environ1 milliard d’individus, elle pourrait d’éleverdans le second cas jusqu’à 23 milliards” [p.145].Serge Latouche s’intéresse à ce qui pourrait accélérer<strong>la</strong> prise de conscience et conclut une nouvelle foisqu’il est impossible de renoncer volontairement à <strong>la</strong>“pédagogie des catastrophes”, une idée que je ne partagepas : faut-il souhaiter d’autres Tchernobyl ?Il traite également <strong>la</strong> question de l’emploi, montrantque des facteurs divergents existent : <strong>la</strong> fin du pil<strong>la</strong>gedu Sud nécessite plus de travail ici, moins de besoinsnécessite moins de travail, l’abandon de certainestechniques peut entraîner plus de travail (désherbagemanuel en bio par exemple), <strong>la</strong> diminution du tempsde travail peut permettre plus d’emplois. Il insiste surle fait que “<strong>la</strong> question fondamentale n’est pas lenombre exact d’heures nécessaires mais <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce dutravail comme ‘valeur’ dans <strong>la</strong> société” [p.235].Dans un chapitre fort intéressant, Serge Latoucheaborde <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> décroissance pour le Sud.Si au Sud, <strong>la</strong> question de l’empreinte écologique ne sepose généralement pas, <strong>la</strong> fin du pil<strong>la</strong>ge des ressourcespar le Nord entraînerait un retour des culturesvivrières et donc un changement d’orientation.L’imaginaire occidental qui pollue <strong>la</strong> vision locale auradu mal à disparaître (comment faire que l’onne rêve plus au Sud d’avoir une télévision ou une voiture?). Ce chapitre mériterait d’être plus développé.D’une part, parce que Serge Latouche n’envisage pasles aides que le Sud peut nous apporter par ses pratiquesplus sobres et plus solidaires, d’autre part parcequ’il n’aborde pas <strong>la</strong> question de l’immigration,qui, pour une bonne part, est une conséquence de l’occidentalisationde l’imaginaire du Sud.La fin de l’ouvrage est consacré à l’engagement politique: comment traduire ce rejet du productivisme(ce qui inclut non seulement le rejet du capitalisme,mais également le “socialisme réellement existant”)dans un engagement politique ? L’auteur ne croit guèreà une société libertaire idéale et craint fortementune dérive vers un écototalitarisme. Il préfère doncaller vers un réseau d’initiatives locales qui expérimententdes formes de démocratie directe qu’encouragerune gouvernance mondiale… qui peut plus facilementdériver. Avec ce livre, les débats sont ouverts !MB.Livresles multinationales, ce qui commencepar être capable d’avoirun autre imaginaire que celui quel’on vous suggère par les médiasdominés. Ecologie, responsabilité,biens communs, héritage des valeurs.Au delà de démarche personnelle,l’engagement dans <strong>la</strong>sphère politique est indispensablepour obtenir des limitations auxondes néfastes actuelles. Les propositionssont nombreuses, variéeset intéressantes (faire une loi permettantaux travailleurs de racheterleur entreprise si elle risqued’être rachetée par une autre ;taxer tous les échanges financiers ;taxer <strong>la</strong> consommation de manièreprogressive (et non dégressivecomme actuellement) ; redonnerun contrôle démocratique auxaides publiques…). Freiner les dégâts(avec les manifs altermondialistes)et construire les alternativeset retrouver de vraies valeursautour du sens de <strong>la</strong> vie. Le livren’offre pas de solution clé enmain, mais défriche déjà beaucoupde directions dans lesquelless’engager. MB.Les luttesécologistesdans leFinistèreTudi Kernalegenn,Ed. Yoran Embanner(29170 Fouestant)2006 - 380 p. - 25€Le livre ne traite que de <strong>la</strong> période1967 à 1981. Il montre <strong>la</strong> montéeen puissance du réseau associatifavec <strong>la</strong> structuration de <strong>la</strong>SEPNB et sa revue de l’époqueOxygène, d’Eaux et Rivières deBretagne, les luttes suite aux maréesnoires (Torrey-Canyon etAmoco Cadiz), le renouveau culturelbreton, les comités locaux antinucléaires,<strong>la</strong> revue Nukleel et lerefus de toute centrale nucléaireavec comme point d’orgue, <strong>la</strong> luttede Plogoff. Tout ce<strong>la</strong> dans uncontexte régional d’agricultureproductiviste, d’une Bretagne quidoit rattraper son retard (noussommes tous en retard sur le traindu progrès !)… Le mouvement associatifse politise peu à peu jusqu’àl’émergence des mouvementsécologistes et de candidats auxélections. 1981 marque toutefoisun tournant avec <strong>la</strong> victoire dePlogoff, le recentrage associatifde plusieurs associations et un re-SILENCE N°343 Février 200753


flux de <strong>la</strong> contestation antinucléaire.Le livre se conclut sur <strong>la</strong>reproduction du matériel militantde l’époque, un riche cahier encouleur. Un gros travail historiqueen attendant un deuxième tomejusqu’à aujourd’hui ? FV.La prison, çan’arrive pasqu’aux autresPhilippe ZoummeroffEd. Albin Michel2006 - 257p. - 17€LivresL’idée du livre paraît séduisante :l’auteur se penche sur les conditionsde vie dans les prisons françaises.Il n’est pas superflu depréciser que son constat et saconclusion sont accab<strong>la</strong>nts eteffroyables. Le contraire eût étépour le moins suspect. Même s’ilfait bien le tour de <strong>la</strong> question decet univers carcéral, le lecteurreste sur sa faim. Les documentscités et les sources sont presqueexclusivement d’origine officielle.Les solutions, quand elles existent,sont toujours très ordinaires,très banales. Il n’y a pas d’originalité,ni de réflexion sur l’utilitéde <strong>la</strong> prison. Dès lors, le résultatest un peu décevant et <strong>la</strong> lecturesouvent rébarbative. MJ.R O M A N SDéneigerle cielAndréBucherEd. SabineWespieser2007 - 146p.17€David a soixanteans, veuf. Ilvit perché dansune ferme audessusdu vil<strong>la</strong>gede Montfrocdans <strong>la</strong> Drômequand, en ce 23 décembre au soir,un ami lui téléphone pour lui direqu’il arrive en stop de Sisteron.La tempête de neige incite Davidà aller à pied à <strong>la</strong> rencontre deson ami. Commence alors unemarche nocturne dans <strong>la</strong> neigepour le moins hallucinatoire quientraîne le lecteur dans les souvenirsde David.Dans un style à <strong>la</strong> fois conciset poétique, André Bucher nousplonge dans les vagabondagesde <strong>la</strong> pensée. L’obscurité, le froid,le silence et les bruits de <strong>la</strong> nuit,tout concourt à nous faire partagerses réflexions sur <strong>la</strong> vie…dans un décor qui ressemble décidémentbeaucoup à sa réalité detous les jours. Une tranche de viequi ne dure qu’une nuit. Trèsagréable à lire. MB.Io<strong>la</strong>ndaAercio F<strong>la</strong>vio Consolin,HB éditions,2006 - 156 p. - 15€Quatre nouvelles. Quatre variations,venues du moite Brésil, autourde <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre deshommes d’âge mûr et de — très— jeunes partenaires, dans unesociété rurale en proie à <strong>la</strong> rigiditédes mœurs et au conservatismesocial et religieux, à <strong>la</strong> toute-puissancedes grands propriétairesterriens. Des destins de femmesbrisés par les conventions ou par<strong>la</strong> violence des mâles. On assistede l’intérieur des personnages autrouble de <strong>la</strong> rencontre, à <strong>la</strong> naissanceconfuse puis à <strong>la</strong> découvertedu désir, de l’attirance. A <strong>la</strong>peur de l’adolescente face au désirmasculin qui <strong>la</strong> menace, à <strong>la</strong>renaissance du vieil homme éplorédans <strong>la</strong> passion charnelle, à l’attiranceinattendue entre l’adulte etl’adolescent. Le choix d’une écriturelibérée de ses règles de ponctuationpermet d’explorer différemmentle <strong>la</strong>ngage et de rendreavec finesse le bouillonnement etle trouble intérieur des personnagesen proie à des désirs et àdes pensées contradictoires. Ad’autres moments il égare le lecteurà <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> de repèresnarratifs. Une œuvre à <strong>la</strong> moiteurtropicale, qui se p<strong>la</strong>ce sur l’ambiguïtéd’une restitution du désirmasculin qu’on peut lire commeune justification des actes et desrapports de domination qui les accompagnent,ou par effet de miroir,comme une dénonciation.C’est bien le rôle du roman dep<strong>la</strong>cer le lecteur face à ses responsabilitéset à sa libertéde récepteur. GG.SILENCE N°343 Février 200754NOUS A VONS ÉGA LEMENT REÇU■ Femmes handicapées citoyennes et Femmes handicapées, <strong>la</strong> vie devant elles, coordonnéspar Maudy Piot, éd. L’Harmattan, 2006, 128 p. et 150 p. 12,50€et 13,50€. Comptes-rendus de deux colloques organisés à Paris en 2003 et 2005par l’association “Femmes pour le dire, femmes pour agir” qui lutte contre les discriminationsenvers les femmes handicapées. Nombreux sujets abordés : féminismeet handicap, désirs d’enfant et corps de femmes, femmes handicapées et violence,partir des handicapés pour redéfinir un modèle économique, <strong>la</strong> situation dansd’autres pays…■ Cambodge, je me souviens et Cambodge, mon pays, ma douleur, Méas Pech-Métral, éd. HB (04300 Forcalquier), 2006, 168 p. et 216 p. 15 et 18€. Mémoirede l’auteure, enfant emprisonnée par les Khmers rouges, qui réussit à s’enfuir enThaï<strong>la</strong>nde, arrive en France à 18 ans et peut enfin trouver <strong>la</strong> paix. Le premier récitest un recueil de courts textes et de poésies qui <strong>la</strong>isse entrevoir avec pudeurun monde horrible, une dictature sang<strong>la</strong>nte dans un pays pourtant fort beau.Le deuxième tome reprend de manière plus c<strong>la</strong>ssique l’itinéraire d’une vie.Deux manières de traduire un chemin de vie.■ Les arbres remarquables d’Europe, Jeroen Pater, éd. du Rouergue(12000 Rodez), 2006, 224p. 42?. Recueil de photos et d’histoires d’une centained’arbres parmi les plus gros et les plus vieux d’Europe dont une dizaineen France.■ Les matériaux naturels, Jean-François Bertoncello, Julien Fouin,éd. du Rouergue (12000 Rodez), 2006, 204p. 20€. Deux formateurs de Maisonspaysannes de France, spécialistes de l’usage des matériaux sains présentent dansce livre comment construire, restaurer ou décorer sa maison avec de nombreux matériaux: pierre, brique, terre, chaux, plâtre, bois, iso<strong>la</strong>tion… Richement illustré.■ Donner des ailes à nos enfants, Gilianne Fortin, éd. Cosmogone (Lyon), 2006,174p. 20€. Des conseils pleins de bon sens pour essayer d’être positif avec ses enfants,à leur écoute, et leur donner une capacité à être heureux. Sous forme degrosses phrases, de dictons, d’exemples. Ce<strong>la</strong> reste superficiel.■ Journalisme et dépendances, sous <strong>la</strong> direction de Ivan Chupin et Jérémie Nollet,éd. l’Harmattan, 2006, 310p. 26€. Un journaliste ne peut être indépendant dans<strong>la</strong> mesure où il doit tenir compte de multiples critères économiques, politiques,qu’il vit d’échanges et de concurrences… Contributions diverses : journalisme auLiban, comparaison France-Italie, l’exemple du sang contaminé, les journalistes faceaux ministères, le fonctionnement du Monde diplomatique…■ Collectivisations, l’œuvre constructive de <strong>la</strong> révolution espagnole, recueil de documents,CNT espagnole, éd. Le coquelicot (Toulouse), 2006, 180p. 12€.Réédition d’un livre initialement publié à Barcelone en 1937. Témoignage de ceuxqui sont engagés alors dans <strong>la</strong> révolution libertaire principalement en Catalogne.■ Pour une écologie citoyenne, Mihae<strong>la</strong> Nedelcu et François Hainard, éd.L’Harmattan, 2006, 186 p. 16,50€. Titre trompeur : il ne s’agit pas d’un essaipolitique, mais d’une étude sociologique sur les modes de concertation autourde projets concernant <strong>la</strong> protection environnementale des p<strong>la</strong>ines alluviales de l’arcalpin en Suisse et les conflits d’usage.■ La liberté du scorpion et Les maisons sauvages, Jean-Paul Gatard, 704, cheminde Peidessalle, 06560 Valbonne, 2006, 600 p, 24€ le premier livre, 144 p. 14€le deuxième ou 36€ franco de port chez l’auteur pour les deux. L’auteur se <strong>la</strong>ncedans le premier volume dans une longue analyse des conditions pour que l’émergenced’un contre-pouvoir de <strong>la</strong> société civile puisse être efficace, ce qui relèvepour ce<strong>la</strong> de deux défis : éviter le simplisme démagogique face une complexité difficileà appréhender, déterminer des choix à court terme dans une société où denombreuses questions nécessitent des visions à long terme. Il propose de relierl’émergence de ce contre-pouvoir à un écoradicalisme qui a <strong>la</strong> capacité à rep<strong>la</strong>cerles problèmes politiques et sociaux au sein d’une re<strong>la</strong>tion harmonieuse avec <strong>la</strong> nature.Un écoradicalisme qui n’est pas un outil de conquête du pouvoir, mais aucontraire un moyen de faire vivre les contre-pouvoirs. L’auteur aborde alors demultiples questions en croisant les réflexions économiques, écologiques, philosophiques,religieuses, psychologiques… Ce<strong>la</strong> débouche sur différentes propositions :intégrer le doute et les incertitudes dans une démarche politique, savoir décrypterles sources d’information, sortir des raisonnements manichéens, valoriser lescontre-pouvoirs et <strong>la</strong> diversité, et surtout ne rien faire d’irréversible au détrimentdes générations futures. L’auteur termine le premier ouvrage en prônant des espacesd’expérimentation, des “vil<strong>la</strong>ges écologiques” qu’il distingue des écovil<strong>la</strong>gesen ce sens qu’il ne s’agit pas de regrouper des personnes autour d’une charte limitée,mais partir d’un vil<strong>la</strong>ge dans sa diversité. Dans le deuxième ouvrage, il annoncevouloir développer cette idée du vil<strong>la</strong>ge ou du quartier comme lieu socialementà taille humaine et pouvant permettre diverses expérimentations.On y trouve un débat entre trois personnages, où l’on s’égare dans des considérationsphilosophiques et spirituelles.■ Insoumission à l’école obligatoire, Catherine Baker, éd. Tahin party, 2006, 204p. 8€. Réédition de ce livre fondamental sur l’éducation et l’école, publié initialementen 1985 (avec des encarts réactualisant <strong>la</strong> situation vingt ans après). Un styleenf<strong>la</strong>mmé pour dénoncer l’embrigadement des individus depuis leur plus jeuneâge et <strong>la</strong> nécessité de chercher d’autres voies pour éviter l’asservissement social etle contrôle des individus.■ La presse, ma<strong>la</strong>de imaginaire ? Eric Marquis, éd. Les Carnets de l’info, 2006,100p. 8,90€. En chiffre d’affaires, <strong>la</strong> presse stagne, avec une baisse régulière desventes des quotidiens au profit de <strong>la</strong> presse spécialisée. Depuis cinquante ans, unseul titre a (pour le moment) survécu : Libération. Les quotidiens régionaux faiblissentégalement. Par contre, les hebdos, mensuels et <strong>la</strong> presse spécialisée se portentmieux, moins soumis aux aléas de <strong>la</strong> publicité, vivant plus de leurs abonnementset de leurs ventes réelles. L’auteur, journaliste et syndicaliste, présente ici denombreuses données intéressantes et les pistes explorées par <strong>la</strong> grande presse poursurvivre.


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Naître à <strong>la</strong> maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 325-326 Nord-Pas-de-Ca<strong>la</strong>is.Des jardins dans <strong>la</strong> ville. La Maison de <strong>la</strong>nature et de l’environnement. Droit au vélo.La Malterie. Laisse ton empreinte. . . . 4 €■ 331 Ariège et Hautes-PyrénéesPhébus Ariège maîtrise l’énergie. La ferme de<strong>la</strong> Coume. Terre de couleurs. Saveurs d’ailleurs.Vil<strong>la</strong>ge écolo ou écovil<strong>la</strong>ge ? Le Millepatte.Prommata, Equitable . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 337 ParisParis à vélo. La Passerelle.Le Picoulet. Bébéen vadrouille. Radio libertaire. Le Barbizon.l’UPF. <strong>la</strong> Piñata. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 342 Var et Alpes-MaritimesLa ferme du collet. Les diables bleus.Eccomondo.Correns,1 er vil<strong>la</strong>ge bio.Hélichryse.AMAP, Craviro<strong>la</strong>, Guy Rottier,Ouvert et durable . . . . . . . . . . . . . . 4 €S’abonner à S!lenceFrance métropolitaine■ Découverte 1 er abonnement 6 n° 15 €■ Particulier 1 an 40 €■ Institution 1 an 80 €■ Soutien 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans 65 €■ Groupés par 3 ex 1 an 100 €■ Groupés par 5 ex 1 an 150 €■ Petit budget 1 an 25 €je règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalVilleFrance : Règlement à <strong>Silence</strong>,9, rue Dumenge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y LyonAutres numéros■ 311 OGM Violence marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €■ 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de <strong>la</strong> monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €■ 315 Décroissance et non-violenceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €■ 317 Vivre à <strong>la</strong> campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginer unebanque transparente. Bureautique et économiesd’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 323 L’écologie au quotidienDécroissance : diminuer notre vouloir d’achat.Constitution : vers une Europe militaire ! 4 €■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eolien : du vent sur<strong>la</strong> maison qui brûle. La pile à combustible 4 €■ 327 De nos [in]cohérencesREPAS : les Nouveaux Robinson. Energie :L’éolien détrône le nucléaire . . . . . . . . . 4 €■ 328 Décroissance, social et emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche . . . . . . . 4 €■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2) . . . . . 4 €Suisse■ Découverte 1 er abonnement 6 n°25 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1 er abonnement 6 n° 22 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Soutien 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans........... 85 €■ Petit budget 1 an........... 35 €Belgique : Règlement à Brabant-Ecologie, Route de Renipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54■ 330 Des entreprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance . . . . . . . . 4 €■ 332 Créons des médias alternatifsRésistance au Lyon-Turin.Faucheurs volontaires.Auroville : une utopie en marche. 4 €■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl : des enfants dans <strong>la</strong> tourmente.Autonomadisme contre libéralisme. Dix ans desevrage radiophonique . . . . . . . . . . . 4 €■ 335 Résistances à <strong>la</strong> FrançafriqueCapitalisme : sauver <strong>la</strong> gratuité ? Energies :rouler au biocarburant. Grenoble : nanotechnologiesnon merci ! . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 336 Décroissance : penser<strong>la</strong> transitionLyon-Turin : Gérard Leras. Mouvement anti-CPE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox. . . . . . . . 4 €■ 339 Handicap et alternativesEnvironnement : Seveso.L’action non-violenteça s’apprend ! Paris : Déboulonneurs, Massagecafé, Alternative Santé. . . . . . . . . . . 4 €■ 340 Pour des innovations frugalesPaix : inspection citoyenne. Paris : La Maisondes Femmes. Alternatives : le café du soleil -OK Chorale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, <strong>la</strong> petite Rockette. Commerce équitable :pratique néo-coloniale ? . . . . . . . . . . 4 €■ Devenons des médias alternatifs,éditions du P’tit gavroche. 2006, 370 p, 10 € (+ 3€ frais de port)Suisse : Règlement à ContratomCP 65 - CH 1211 Genève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4

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