Le document en pdf - Interfédé
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›››Au s<strong>en</strong>s restreint, l’activation signifieune activation des allocations visantà augm<strong>en</strong>ter l’efficacité des dép<strong>en</strong>sespubliques (activer les dép<strong>en</strong>ses).Mais au s<strong>en</strong>s large, elle r<strong>en</strong>d compted’un phénomène d’activation desindividus pour les impliquer et lesresponsabiliser davantage (activerla société).<strong>Le</strong>s effets de ces politiques sontaujourd’hui bi<strong>en</strong> connus et largem<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>tés par les analystes despolitiques sociales : créant des statutsintermédiaires <strong>en</strong>tre emploi, assistanceet chômage, elles ont contribuéau mainti<strong>en</strong> d’emplois précairesrapidem<strong>en</strong>t apparus comme un étatperman<strong>en</strong>t plutôt que comme uneétape vers la réinsertion. Confusion<strong>en</strong>tre assurance sociale et assistancesociale, précarité maint<strong>en</strong>ue et fragilisationdes publics les plus vulnérables,réflexes sécuritaires, individualisationet contractualisationcroissantes, ciblage des populationsà risques, figur<strong>en</strong>t parmi quelquesuns des effets les plus couramm<strong>en</strong>trelevés et critiqués.De petits pas<strong>en</strong> petits pas…On pourra certes conclure queles mesures d’activation n’ont pascomplètem<strong>en</strong>t bouleversé nos politiquessociales (particulièrem<strong>en</strong>t lespolitiques de santé et les systèmesde p<strong>en</strong>sions). En effet, les évolutionsles plus radicales se sont opéréesnon pas à partir du noyau assurantielc<strong>en</strong>tral du système mais <strong>en</strong>direction des personnes les plusdémunies, les plus vulnérables ou<strong>en</strong>core les plus périphériques aurégime commun. Mais à force depetits pas, ces mesures adresséesà un public spécifique ont contribuéà un “nouveau régime de protection”- pour paraphraser RobertCastel - différ<strong>en</strong>t du précéd<strong>en</strong>t,davantage particulariste et incitatif,appuyé par des mesures de discriminationspositives, des prestationsciblées, des formules d’interv<strong>en</strong>tionsdéc<strong>en</strong>tralisées, décloisonnées ettransversales.Au fond, il y aurait désormais, derrièrela notion d’activation, cette idée qu’ilapparti<strong>en</strong>drait à tout un chacun de“faire <strong>en</strong> sorte que” ou de “mettre deschoses <strong>en</strong> place” face à la m<strong>en</strong>ace durisque ou face au destin. Nous serions<strong>en</strong> quelque sorte tous responsablesface au chômage, face à la maladie,face à l’échec scolaire et aux aléasde la vie car il nous apparti<strong>en</strong>draitde gérer notre propre parcours devie. Aussi, tout échec peut-il être<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du comme un échec pot<strong>en</strong>tielde l’individu. “Vous êtes au chômage?Vous n’avez donc pas suffisamm<strong>en</strong>ttravaillé votre employabilité!”, “Voussubissez un échec scolaire? Vousn’avez pas suffisamm<strong>en</strong>t appris àappr<strong>en</strong>dre!”, etc. Toute une nouvelleint<strong>en</strong>tion de gouverner nos conduiteset comportem<strong>en</strong>ts se déclinerait là,dans le sillon des métamorphosesactuelles des politiques sociales. •Didier VRANCKENProfesseur à l’Université de LiègePrésid<strong>en</strong>t de l’Institut des Sci<strong>en</strong>cesHumaines et SocialesDirecteur du C<strong>en</strong>tre de Rechercheet d’Interv<strong>en</strong>tion Sociologiques(CRIS)Pour <strong>en</strong> savoir plusASTIER I., 2007, <strong>Le</strong>s nouvellesrègles du social, Paris, PressesUniversitaires de France, coll. <strong>Le</strong>li<strong>en</strong> social.http://www.sci<strong>en</strong>ceshumaines.comCASTEL R., 2003, L’Insécuritésociale, qu’est-ce qu’être protégé?Paris, <strong>Le</strong> Seuil, coll. La Républiquedes idées.http://1libertaire.free.frROSANVALLON P., 1998,La nouvelle question sociale,Paris, Seuil, coll. Points.VRANCKEN D., 2002, <strong>Le</strong> crépusculedu social, Bruxelles, Labor,coll. Quartier libre.http://www.altereduc.beVRANCKEN D. et MACQUET C.,2006, <strong>Le</strong> travail sur Soi. Vers unepsychologisation de la société?,Paris, Belin, coll. Perspectivessociologiques.Un dossier de la Revue Nouvelled’octobre 2007 (N°10) est consacréau travail sur soihttp://www.revu<strong>en</strong>ouvelle.be14
›››TB : “Evaluer le rôle et les actions duFOREm est difficile. Nous sout<strong>en</strong>onsavant tout FOREm Conseil dansses politiques d’insertion face auxreprés<strong>en</strong>tants des employeurs quiprioris<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises.”“<strong>Le</strong> DIISP et le PAC sont des politiquescontradictoires qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tsur un même champ. Elles n’ontpas été concertées. Je me demandesi le FOREm peut développer <strong>en</strong>même temps ces deux politiques.Pour une même personne, va-t-ilprivilégier la politique de contrôleou celle d’émancipation? Je ne suispas convaincu de l’efficacité de sesactions dans un tel contexte. <strong>Le</strong>DIISP risque d’être instrum<strong>en</strong>talisépar les demandeurs d’emploi <strong>en</strong>dev<strong>en</strong>ant un bouclier de protectionpour eux contre l’exclusion duchômage. Avec pour conséqu<strong>en</strong>ceune dévalorisation des opérateursdu secteur de la préformation et dela formation”.Et le JOBPASS?Fabi<strong>en</strong>ne TINANT : “FGTB et CSCont globalem<strong>en</strong>t la même attitude,parce que nous nous sommesconc<strong>en</strong>trés sur les mêmes aspects.La transmission des données doitse faire dans le respect de la vieprivée; il faut que la personne surlaquelle on donne des informationssoit concernée car c’est quelquechose qui lui apparti<strong>en</strong>t. C’est sonchoix. Il faut vraim<strong>en</strong>t qu’elle puisses’approprier cet aspect-là. Bi<strong>en</strong> sûr,il est important que les opérateurspuiss<strong>en</strong>t disposer d’informations,mais ce qui me semble vraim<strong>en</strong>timportant, c’est que le bénéficiairepuisse savoir quelles sont les informationsqui sont véhiculées à sonsujet. Il faudra voir comm<strong>en</strong>t ça seconcrétise vraim<strong>en</strong>t”.TB : “Si le job Pass permet unmeilleur suivi, c’est une bonne chose.Mais il faut être att<strong>en</strong>tif à la façon dele mettre <strong>en</strong> place! Peut-on reprocherau FOREm de t<strong>en</strong>ter d’assurerun meilleur suivi des personnesavec, bi<strong>en</strong> sur, leur cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t?Non de toute évid<strong>en</strong>ce. Par contre,je m’inquiète que ces bases dedonnées soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours de réalisationsans possibilité de modificationou même de consultation. Ainsi, il estinadmissible que les organisationssyndicales se voi<strong>en</strong>t refusées l’accèsà ces données sur base de mandatdes personnes concernées. Je p<strong>en</strong>seque la méthode administrative etles pratiques mises <strong>en</strong> place par leFOREm sont inadéquates. Il devrait yavoir une transmission automatiquedes informations transmises par leFOREm à l’ONEm et aux organismesde paiem<strong>en</strong>t des allocations dechômage. Je crains fort qu’avecl’orange bleue on n’aille pas dansce s<strong>en</strong>s-là, mais qu’au contraire, oncherchera à interdire l’accompagnem<strong>en</strong>tet la déf<strong>en</strong>se par les syndicatsdes personnes vues par l’ONEmdans le PAC.”16
Par rapport au Contrat CréditInsertion, on passe à l’opérationnalisation.Qu’<strong>en</strong> p<strong>en</strong>ser?FT : “Je n’att<strong>en</strong>ds pas que dans unlaps de temps aussi court il y <strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t beaucoup qui soi<strong>en</strong>t signés.Ce n’est pas la quantité qui compte.A la commission du dispositif, nousp<strong>en</strong>sons qu’il ne faut pas négligerl’information par rapport à la formation;formation - information - s<strong>en</strong>sibilisation.<strong>Le</strong> Contrat Crédit Insertion,il faut savoir quand le faire signer. Etcomme nous sommes <strong>en</strong> contactavec des personnes fragilisées, il nefaut pas se tromper. Parce que cettedurée de 2 ans peut avoir des effetspervers; par exemple, à quel mom<strong>en</strong>tdoit-on donc faire signer ce contratCrédit Insertion? Donc pour moi, leDIISP est bi<strong>en</strong> plus que le contratCrédit Insertion. Ce n’est pas unexercice facile car chaque opérateura un métier difficile. Pour m<strong>en</strong>er àbi<strong>en</strong> ces objectifs et ces actions,l’opérateur doit être solide.”TB : “Globalem<strong>en</strong>t, je suis étonné desretours que me font nos accompagnateurssyndicaux. <strong>Le</strong>s chômeursse dis<strong>en</strong>t heureux qu’on s’intéresseà eux, que pour la première foisdepuis longtemps, on les écoute.C’est fort interpellant car cela révèleà quel point les chômeurs de longuedurée viv<strong>en</strong>t un profond s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td’exclusion…”.<strong>Le</strong> job tonic n’opère-t-il pas unchangem<strong>en</strong>t important dans lecadre du DIISP?TB : “<strong>Le</strong> JOB tonic part d’une excell<strong>en</strong>teinitiative <strong>en</strong> évitant l’<strong>en</strong>lisem<strong>en</strong>tdans le stage d’att<strong>en</strong>te. Une étudecommanditée par le FOREm met <strong>en</strong>évid<strong>en</strong>ce que celui-ci donne clairem<strong>en</strong>tla priorité aux demandeursd’emploi les plus proches d’uneembauche rapide, tout comme <strong>en</strong>Grande Bretagne, au Danemarkou <strong>en</strong> France. En cas de repriseéconomique, je crains que les DEIles plus précarisés visés par leDIISP ne soi<strong>en</strong>t oubliés. Je ne s<strong>en</strong>spas une réelle volonté politiquede les intégrer; un peu comme sion cherchait à réduire les actions,par exemple, des EFT et OISP, àde l’occupationnel. Ce n’est pas<strong>en</strong>courageant pour votre secteur!C’est très interpellant; tout se passecomme si notre système économiqueécartait définitivem<strong>en</strong>t 3 à 5% de samain d’œuvre disponible!”.MB : “<strong>Le</strong> DIISP est une politiquede la Région wallonne qui s'inscritdans une logique volontariste etde prév<strong>en</strong>tion. Mais il évolue, lesjeunes de moins de 25 ans sont souscontrainte dans le Job tonic. C’estun changem<strong>en</strong>t significatif. En soi,c’est bi<strong>en</strong> de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge cespublics le plus rapidem<strong>en</strong>t possible.Il y a urg<strong>en</strong>ce. T<strong>en</strong>ter d’interv<strong>en</strong>iraprès l’<strong>en</strong>lisem<strong>en</strong>t dans le chômageest totalem<strong>en</strong>t inadéquat selon laCSC; or, malheureusem<strong>en</strong>t, c’est cequ’on fait habituellem<strong>en</strong>t!”. •Propos recueilliset sélectionnés parJean Luc VRANCKENAdministrateur de l’Interfédé17
<strong>en</strong> Wallonie et de structurer l’accompagnem<strong>en</strong>tdes demandeursd’emploi, dans le but de les am<strong>en</strong>erle plus rapidem<strong>en</strong>t possible vers unemploi durable et de qualité.<strong>Le</strong> Ministre Tarabella a répondu qu’ilétait convaincu de l’importance durôle joué par le secteur de l’insertionsocioprofessionnelle et qu’il était bi<strong>en</strong>consci<strong>en</strong>t du fait que l’<strong>en</strong>veloppebudgétaire actuellem<strong>en</strong>t disponibleétait insuffisante. Il s’est <strong>en</strong>gagédevant l’assemblée à faire de sonmieux pour convaincre ses collèguesministres et obt<strong>en</strong>ir un élargissem<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>veloppe. Sur ce point,il est à noter que depuis lors, leMinistre a t<strong>en</strong>u sa parole, car lorsde sa réunion du 09 novembre, leGouvernem<strong>en</strong>t wallon a décidéd’élargir l’<strong>en</strong>veloppe budgétaire desEFT/OISP “<strong>en</strong> vue principalem<strong>en</strong>td’augm<strong>en</strong>ter le nombre de places<strong>en</strong> formation pré qualifiante etd’assurer un financem<strong>en</strong>t pér<strong>en</strong>neau secteur” - voir communiqué duGW du 9/11/2007 - et le Ministrea écrit à chaque EFT/OISP pourannoncer personnellem<strong>en</strong>t labonne nouvelle.<strong>Le</strong>s travailleurs du secteur ontégalem<strong>en</strong>t demandé au Ministre dese positionner sur quelques autresproblèmes liés au nouveau systèmede financem<strong>en</strong>t, qui sera d’applicationà partir de 2008 : le principal étantle fait que les taux horaires prévus(10 € ou 12 €€ par heure, selon letype de formation) ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas<strong>en</strong> compte la structure du personnelet son anci<strong>en</strong>neté (ce qui incitera àremplacer les “vieux” travailleurs pardes “jeunes”, moins coûteux); et lefait que l’on part déjà perdant dansle nouveau système, puisque lestaux horaires ont été établis sur basedes coûts moy<strong>en</strong>s de 2004, ignoranttotalem<strong>en</strong>t les indexations qui ont eulieu <strong>en</strong>tre 2004 et 2008.<strong>Le</strong> Ministre a répondu qu’il n’étaitpas actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageable derevoir les taux horaires, vu le contextebudgétaire - la priorité étant d’arriverà financer tout le monde <strong>en</strong> 2008 auxtaux conv<strong>en</strong>us, qui seront indexésannuellem<strong>en</strong>t … mais seulem<strong>en</strong>t àpartir de 2009. L’Interfédé a dès lorssignalé que la question de la revalorisationdes taux horaires, notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> fonction de la structure dupersonnel, figurerait <strong>en</strong> bonne placedans le mémorandum et cahier desrev<strong>en</strong>dications du secteur pour lesélections régionales et communautairesdu printemps 2009.2 e ENJEU :<strong>Le</strong> Dispositif Intégréd’Insertion SocioProfessionnelle (DIISP) :<strong>Le</strong> Dispositif Intégré d’Insertion SocioProfessionnelle (DIISP) a pour objectifde cadrer le champ et les acteursde l’insertion socioprofessionnelle<strong>Le</strong> dispositif, piloté par le FOREm,s’est progressivem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> placedepuis la fin 2005 et est <strong>en</strong>tré danssa phase opérationnelle <strong>en</strong> septembre2006. La mise <strong>en</strong> œuvre impliquetoute une série d’obligations pourles demandeurs d’emploi et pour lesopérateurs de formation et d’insertion.<strong>Le</strong>s EFT et les OISP sont <strong>en</strong> premièreligne pour participer à cette mise <strong>en</strong>œuvre et pour constater les difficultésqui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t; notamm<strong>en</strong>t à causede la confusion qui règne <strong>en</strong>tre leDIISP wallon et le dispositif fédérald’activation des demandeurs d’emploi(le PAC, ou Plan d’Accompagnem<strong>en</strong>tdes Chômeurs).Pour les EFT et les OISP, les beauxprincipes du départ (faire travailler<strong>en</strong>semble tous les opérateurs deformation et d’insertion, afin depermettre aux demandeurs d’emploide s’insérer dans notre société via unemploi dit durable et de qualité) sontmis <strong>en</strong> péril par une mise <strong>en</strong> œuvre quivire de plus <strong>en</strong> plus vers le contrôledu demandeur d’emploi et des opérateursqui les accompagn<strong>en</strong>t.Un important travail de réflexion etde partage d’expéri<strong>en</strong>ces concrètessur le terrain a été m<strong>en</strong>é <strong>en</strong> plateformessous régionales des EFT/OISPdepuis plusieurs mois. Ce travail amis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la distance qui secreuse <strong>en</strong>tre l’esprit du décret DIISPet la manière dont le dispositif semet <strong>en</strong> place. Lors de l’AssembléeSectorielle, les 400 travailleurs dusecteur prés<strong>en</strong>ts le matin ont prolongéle travail déjà effectué, <strong>en</strong> participant àsix ateliers consacrés aux principalesthématiques du DIISP :1 <strong>Le</strong>s cinq fédérations sont : ACFI : Action Coordonnéede Formation et d’Insertion - AID :Actions Intégrées de Développem<strong>en</strong>t - ALEAP :Association Libre d’Entreprises d’Appr<strong>en</strong>tissageProfessionnel - CAIPS : Concertation desAteliers d’Insertion Professionnelle et Sociale- LEEW : Lire et Écrire Wallonie›››19
Choix de femmes…l’adieu à C<strong>en</strong>drillon!Il était une fois Gisèle, Yayé, Najma, Carine et tant d’autres, lancées dans une av<strong>en</strong>ture peu ordinaire, loin dess<strong>en</strong>tiers battus. Equipées d’une caisse <strong>en</strong>registreuse, d’une truelle ou d’un ordinateur, elles ont décidé de choisir,de se faire plaisir, de créer là où on ne les att<strong>en</strong>d pas…Tous terrainsCollectif des femmes - Louvain-la-NeuveAAu Collectif des femmes,à Louvain-La-Neuve, unv<strong>en</strong>dredi matin : “à laradio, à la télévision, on<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d toujours qu’il existe toutessortes de facilités pour la miseà l’emploi des jeunes. Mais vousn’imaginez pas tout ce qu’il fautchipoter…”, s’indigne Gisèle. “Et, aubout du compte, après des milliersde portes à frapper, vous n’y avezpas droit!”. Jeune femme africaine de29 ans, elle rêve d’ouvrir sa boutiquede mode pour habiller la femme avecses propres créations. Elle profitedes soldes et des marchés pour seconfectionner un stock de tissus,boutons et autre matériel de couture.Au lieu de partir <strong>en</strong> vacances, elles’achète des machines à coudre. Ellesoupire : “à la longue, c’est fatiguantphysiquem<strong>en</strong>t, mais surtout moralem<strong>en</strong>t…Il faut retrouver la force dedire : je continue…”.Femmeet esprit d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dreFréqu<strong>en</strong>ter le Collectif lui a permis des’ori<strong>en</strong>ter dans cette énorme nébuleusede lois, de portes à frapper pourmettre son projet <strong>en</strong> route. Selon elle,le témoignage des autres, qu’il soitpositif ou négatif, aide énormém<strong>en</strong>t :“On essaie de ne pas faire les mêmeserreurs, de ret<strong>en</strong>ir les pièges à éviter”,se confie-t-elle. Dans cette optique,la formation à la création de Petiteset Moy<strong>en</strong>nes Entreprises 1 , proposeune approche à la fois individuelleet collective : séminaires, échangesd’expéri<strong>en</strong>ces, r<strong>en</strong>contres et visiteschez des <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs, évaluationdes points forts et faibles de sonprojet, élaboration d’un plan financier,coaching personnalisé p<strong>en</strong>dantdeux ans… “On s’est r<strong>en</strong>du comptequ’il ne suffisait pas de donner dessous”, témoigne Placide, formateur<strong>en</strong> Gestion et Elaboration de microprojetsau Collectif. “En 1983, l’ONEmdonnait de l’arg<strong>en</strong>t pour monter son<strong>en</strong>treprise plutôt que d’aller pointer.Résultat : 99% d’échec par manquede suivi!”.1 Formation à la création de Petites et Moy<strong>en</strong>nesEntreprises : http://www.collectifdesfemmes.be›››21
›››Des études de marchés sont réalisées<strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce par le Collectif.Une idée peut être bonne maispeu commerciale. D’autres pistesd’ori<strong>en</strong>tation peuv<strong>en</strong>t alors s’ajouter,se superposer, s’affiner… Mais selonPlacide, “L’ess<strong>en</strong>tiel, c’est de s<strong>en</strong>sibiliserà l’esprit d’<strong>en</strong>treprise”. Sonpublic, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t féminin d’origineétrangère, s’inscrirait davantagedans cette démarche. Pourquoi lafemme serait-elle plus créative? PourPlacide, la réponse est simple : “Lafemme se pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge, elle ne vapas tolérer que ses <strong>en</strong>fants meur<strong>en</strong>tde faim… Ainsi, elle trouve unealternative comme fonder sa propre<strong>en</strong>treprise pour s’<strong>en</strong> sortir…”.A l’APAJ 2 , on crée aussi. Manchesretroussées et plaisir dans lesyeux. “J’ai toujours aimé les travauxmanuels, les peintures décoratives,le trompe-l’oeil…”, partage K<strong>en</strong>za,inscrite au module “rénovation légèredu bâtim<strong>en</strong>t et finition décorative”.Depuis 1999, l’APAJ, atelier de formationpar le travail à Bruxelles, a ouvertune porte d’<strong>en</strong>trée au métier de laconstruction, auparavant réservéexclusivem<strong>en</strong>t aux hommes. Nora,embarquée dans cette av<strong>en</strong>tured’une année, témoigne. “Si on doitatt<strong>en</strong>dre les hommes… ils te dis<strong>en</strong>tdemain, plus tard, je suis fatigué…Faire cette formation, ça changela vie de tous les jours, on peut sedébrouiller seules”. En tout, elles sontun groupe de neuf femmes, <strong>en</strong>tre 28et 41 ans. Beaucoup d’<strong>en</strong>tre ellesn’ont jamais t<strong>en</strong>u <strong>en</strong> main ni pinceauni marteau. Sophie était employée debureau, Najma, commis de cuisine,Yayé, femme au foyer.A prés<strong>en</strong>t, l’une fait de la gravuresur bois sur un coffre, la secondefinalise un meuble de télévisiontandis que la dernière se réjouitdevant son armoire, “Je l’ai crééepour ma fille, c’est une surprise!”. Ici,chacune réalise son propre projet,de A à Z. Tous comme les hommes,elles élabor<strong>en</strong>t un plan technique,un bordereau, effectu<strong>en</strong>t les achatsde quincaillerie etc. “Ce qui estparticulier dans cet appr<strong>en</strong>tissage,c’est qu’on travaille aussi sur devrais chantiers”, explique fièrem<strong>en</strong>tK<strong>en</strong>za. “On a retapé les bureaux duCPAS de Schaerbeek, la salle deréunion de l’APAJ,… et même nospropres ateliers!”. <strong>Le</strong>s techniquesde faux marbre ou l’imitation pierrede France sont directem<strong>en</strong>t mises<strong>en</strong> application. Soit <strong>en</strong> atelier, soitsur chantier ou <strong>en</strong>core <strong>en</strong> stage :au théâtre de la Monnaie, dans unatelier de m<strong>en</strong>uisier,… “Un plus pourla mise à l’embauche”, selon AnneVerhelst, directrice de l’APAJ. Mêmesi la période d’un mois est estiméetrop courte.La construction :un métier d’homme?!…Aux obstacles du quotidi<strong>en</strong>, lesfemmes répond<strong>en</strong>t par la solidarité.Si la découpe de panneaux est troplourde, elle n’hésit<strong>en</strong>t pas à s’<strong>en</strong>traiderpour effectuer le travail. “Onest liées, il y a une bonne <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te<strong>en</strong>tre nous”, raconte Yayé, seuleavec plusieurs <strong>en</strong>fants. “Ri<strong>en</strong> n’estinsurmontable”, r<strong>en</strong>chérit Nejma.Pour cette jeune marocaine, “c’estun vrai défi de montrer aux hommesqu’on est capable de travailler dansla rénovation du bâtim<strong>en</strong>t”. Et elles’empresse d’ajouter : “ Au fond,ce n’est pas vraim<strong>en</strong>t un métierd’homme…”. Est-il <strong>en</strong>core nécessairede le préciser?Jacques, leur formateur, considèreles femmes “plus soigneuses, plusméticuleuses, plus disciplinées. Avecelles, l’appr<strong>en</strong>tissage a tout sons<strong>en</strong>s, moins avec les hommes : ellesvont beaucoup plus loin dans leschoses, ont davantage le désir dedécouvrir”. Anne Verhelst ajoute :“<strong>Le</strong>ur motivation est rarem<strong>en</strong>t le fruitdu hasard. <strong>Le</strong>ur choix de s’inscriredans ce type de formation est clairem<strong>en</strong>tréfléchi, mûri. D’ailleurs, letaux d’abandon est très faible. Ellesont un investissem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t decelui des hommes…Eux, le font souv<strong>en</strong>t parce que c’estun métier d’homme. Point”. Pourl’av<strong>en</strong>ir, Anne souhaite ouvrir unmodule <strong>en</strong> éco-construction : isolation,<strong>en</strong>duisage à l’argile… “pour qu<strong>en</strong>otre public soit à la pointe!”Yayé, elle, poursuit un autre rêve,celui d’initier les femmes au métier dela construction dans son pays d’origine,la Guinée : “A toutes ces femmesqui sont à la maison, je voudrais leurdire que l’on peut faire autre chose,même sans étude…”. Surtout, ne passe cont<strong>en</strong>ter de subir les choses.Aller voir plus loin. Se laisser le droità l’épanouissem<strong>en</strong>t, personnel etprofessionnel. C’est égalem<strong>en</strong>t lemessage de Catherine. Elle débuteune formation au Collectif contre lesViol<strong>en</strong>ces Familiales et l’Exclusion(CVFE) 3 à Liège : “découverte desmétiers techniques de l’informatique”.Quand on lui demande : “Pourquoitu ne vas pas nettoyer plutôt que det’inscrire à cette formation?” Elle sehérisse. “Comme si c’était naturel l<strong>en</strong>ettoyage pour une femme! Mais moi,j’ai <strong>en</strong>vie de faire autre chose…”Il y a 30 ans déjà, quelquestravailleuses sociales partai<strong>en</strong>t auQuébec pour t<strong>en</strong>ter de répondre à cebesoin. <strong>Le</strong> CVFE n’était alors qu’unrefuge pour femmes <strong>en</strong> détresse…Mais la question d’autonomie financièrese posait déjà. Inspiré de diversprojets d’insertion socioprofessionnelle,le CVFE est dev<strong>en</strong>u aussiorganisme de formation. Depuis 2001,la filière Sofft Explore propose dedécouvrir <strong>en</strong> 5 mois les métiers techniquesde l’informatique. Aujourd’hui,elles sont 13 femmes à débuter l’expéri<strong>en</strong>ce.“Ici, on explore pour mieuxs’ori<strong>en</strong>ter”, raconte Carine, 33 ans,<strong>docum<strong>en</strong>t</strong>aliste de formation.22
Collectif des femmes - Louvain-la-NeuveL’informatique,un laboratoiredu changem<strong>en</strong>t…“On fonctionne comme un véritablelaboratoire”, ajoute Lutgarde, coordinatricede la filière Sofft Explore.“C’est l’occasion de s’essayer, deconfronter sa propre réalité à laréalité professionnelle. On interrogesur le s<strong>en</strong>s de se lancer dans unmétier technique : qu’est-ce que jesuis prête à faire pour travailler?”.L’évaluation de la viabilité du projetest une étape importante. Antonia,formatrice technique, <strong>en</strong> témoigne.“Parfois, elles idéalis<strong>en</strong>t le métier.Elles veul<strong>en</strong>t faire de l’infographieparce qu’elles ont l’impression quel’on s’amuse plus, que l’on crée cequ’on a <strong>en</strong>vie… Mais c’est un métiertrès stressant, on est toujours <strong>en</strong>treson cli<strong>en</strong>t et son patron”.<strong>Le</strong>s séances d’élaboration du projetprofessionnel, d’une part et lesateliers techniques, d’autre part,les confront<strong>en</strong>t à leurs propresparadoxes : “On t<strong>en</strong>te simplem<strong>en</strong>td’ouvrir les femmes à d’autresreprés<strong>en</strong>tations”, précise Lutgarde,“de leur montrer que le métier del’informatique ne se limite pas àdu secrétariat ou à de la bureautique…Et inversem<strong>en</strong>t, les métierstechniques ne sont pas seulem<strong>en</strong>tmonter et démonter un ordinateur!”C’est tout un travail de déconstructionde stéréotypes. Qui se fait à partirdes représ<strong>en</strong>tations que les femmes<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t elles-mêmes.“Par exemple, raconte Lutgarde, pourfaire du hardware, on doit soit-disantêtre <strong>en</strong> bleu de travail, être doué <strong>en</strong>mathématiques et accroc à son ordinateur…Or, les femmes, sont étiquetéesplus “sociales”, à l’écoute. Cequ’on oublie, c’est que le technici<strong>en</strong>hardware est aussi un métier decommunication. L’informatici<strong>en</strong> doitcompr<strong>en</strong>dre la demande, s’adapterà son cli<strong>en</strong>t, collaborer…”.Dans ce processus, les témoignagesd’expéri<strong>en</strong>ces constitu<strong>en</strong>tdes mom<strong>en</strong>ts clés : am<strong>en</strong>er desmodèles féminins, ne pas hésiterà nommer les difficultés et doutespersonnels… “Une femme du mêmeâge que nos stagiaires, d’appar<strong>en</strong>cefluette, et qui explique son travail deprise <strong>en</strong> charge de tout un réseauinformatique permet l’id<strong>en</strong>tification,explique Lutgarde. A partir de là,on peut pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce queles rôles ne sont pas figés, on peut<strong>en</strong> imaginer une autre définition”.Mais elle précise : “ce n’est pas uncombat”. L’objectif est d’insufflerune possibilité de changem<strong>en</strong>t :“montrer que l’on peut avoir uneemprise sur les événem<strong>en</strong>ts à sonpropre niveau”.La formation ouvre l’év<strong>en</strong>tail despossibles, on est <strong>en</strong>core dans ladécouverte, on vérifie l’ori<strong>en</strong>tation.“Tant qu’on reste dans la formation,c’est rassurant”, souligne-t-elle. Etaprès? Selon Lutgarde, “elles vontêtre de plus <strong>en</strong> plus confrontées à laréalité, d’autres difficultés vont faireleur apparition”. Que faire quand iln’existe pas de vestiaire pour femmessur le lieu de travail? Comm<strong>en</strong>ttrouver sa place dans un universmajoritairem<strong>en</strong>t masculin dont lesfonctions n’ont pas toujours deféminin : webmaster, webdéveloppeur,etc?… En réponse à toutesces interrogations, Carine rappelletout simplem<strong>en</strong>t : “On n’est pasles mêmes, mais on peut apporterautre chose, une autre s<strong>en</strong>sibilité. Eninformatique, comme dans tous lesdomaines, les hommes et les femmessont complém<strong>en</strong>taires”… Ouf, c’estvrai… dans cette chasse aux inégalités- ou bi<strong>en</strong> lutte pour l’égalité? -,on l’avait presque oublié! •Stéphanie DevlésaverJournaliste2 APAJ : 146, chaussée de Haecht à 1030Bruxelles3 Sofft Explore : http://www.cvfe.be23
Trans-FormationL’Entreprise d’Entraînem<strong>en</strong>tPédagogique (EEP)…ou comm<strong>en</strong>t acquérir de la pratique<strong>en</strong> se formant dans le secteur tertiaire?Ce 30 septembre 2007, l’Interfédé a introduit un dossier de candidature dans le cadre de la programmation2007-2013 du FSE. Ce dossier porte sur la formation continuée des travailleurs du secteur.AAfin de répondre auxdéfis de la formation destravailleurs dans le secteuret <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec lamission de coordination de l’offre deformation confiée à l’IF par la RW, ilcompr<strong>en</strong>d plusieurs volets : une actionde coordination et d’articulation del’offre de formation à destination destravailleurs du secteur, une actionqui vise à sout<strong>en</strong>ir les c<strong>en</strong>tres dansle développem<strong>en</strong>t d’une politique deformation continuée du personnelqui correspond à leurs besoins et àleur mode d’organisation, et <strong>en</strong>fin laparticipation à l’organisation d’actionsspécifiques de formation.Dans le dossier introduit, plusieursactions spécifiques de formation ontété citées (par exemple, la formationgénérale des travailleurs qui se matérialiseaujourd’hui dans le programmede formation proposé directem<strong>en</strong>t parl’IF). A noter que les actions citées dansce dossier n’épuis<strong>en</strong>t ni les besoins niles pistes qui pourrai<strong>en</strong>t être explorées<strong>en</strong> matière d’offre de formation.le transfert des connaissances debase, la mise <strong>en</strong> situation réelle etla formation à projet. Cela fait maint<strong>en</strong>ant15 ans que la Funoc 1 utilise,dans ses formations tertiaires, lapédagogie de l’EEP. Elle a été lapremière <strong>en</strong> Wallonie à développercette méthodologie. Pour nous <strong>en</strong>parler, donnons-lui la parole …Actuellem<strong>en</strong>t, 2 EEP sont <strong>en</strong> activitésà la FUNOC.EURO-LIBRIS (euro.libris@funoc.be) est spécialisée dans l’éditionet la commercialisation de bandesdessinées. NET ECLAIR (net.eclair@funoc.be) offre un servicede blanchisserie, nettoyage à sec etlocation de tapis anti-poussière.Un imm<strong>en</strong>se jeu de rôleUne Entreprise d’Entraînem<strong>en</strong>tPédagogique (EEP) est une <strong>en</strong>treprisefictive. Elle se veut l’imageid<strong>en</strong>tique d’une PME (sauf la fonctionde production) au sein d’un marchééconomique concurr<strong>en</strong>tiel lui aussifictif. Seule exception par rapportà l’<strong>en</strong>treprise réelle : elle ne voitcirculer ni arg<strong>en</strong>t réel ni marchandiseréelle. Par contre, tous les servicescommerciaux d’une <strong>en</strong>treprise ysont représ<strong>en</strong>tés : secrétariat-accueil,v<strong>en</strong>tes, achats, comptabilité.Dans une EEP, le service secrétariats’occupe du courrier …<strong>Le</strong> service du personnel s’occupede la gestion du personnel…Parmi ces pistes, nous avons prés<strong>en</strong>téune action de formation portant surla création et l’accompagnem<strong>en</strong>td’Entreprises d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t pédagogique”(EEP). L’EEP est un supportpédagogique utilisé principalem<strong>en</strong>tdans les formations tertiaires quiintègre 3 situations d’appr<strong>en</strong>tissages :© EEP - Funoc24
<strong>Le</strong> service commercial réceptionneles commandes… <strong>Le</strong> serviceachats s’occupe des différ<strong>en</strong>tescommandes pour l’<strong>en</strong>treprise …<strong>Le</strong> service comptabilité effectueles paiem<strong>en</strong>ts …Si les EEP sont fictives, les tâchesdes différ<strong>en</strong>ts services sont réelles.<strong>Le</strong>s participants, <strong>en</strong> accomplissantces tâches, appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi de façonpratique toutes les fonctions d’une<strong>en</strong>treprise commerciale.En effet, les Entreprises d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>tv<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t des marchandises(fictives) ou propos<strong>en</strong>t des prestationsde services. Elles reçoiv<strong>en</strong>tdes demandes, des contrats, descommandes d’autres EEP qui sontà la fois ses cli<strong>en</strong>tes et ses fournisseurs.Dans ce contexte, l’appr<strong>en</strong>ant-employécorrespond trèsactivem<strong>en</strong>t avec les autres EEP et sefamiliarise avec des matières tellesque la correspondance commerciale,l’informatique, l’appr<strong>en</strong>tissage des<strong>docum<strong>en</strong>t</strong>s commerciaux (<strong>docum<strong>en</strong>t</strong>saccompagnant les marchandises,offres, demandes, bons de livraison,factures,…), mais aussi le classem<strong>en</strong>t,le téléphone, les langues, etc.Afin de sout<strong>en</strong>ir le dispositif pédagogique,dans chaque pays, unec<strong>en</strong>trale nationale aide au développem<strong>en</strong>tet au bon fonctionnem<strong>en</strong>tde ces <strong>en</strong>treprises fictives. Ainsi laFUNOC adhère à la c<strong>en</strong>trale belgeCOFEP qui est elle-même intégréeà un réseau mondial (EUROPEN) de5000 Entreprises d’Entraînem<strong>en</strong>tréparties dans 42 pays.Faire comme si…Pour le stagiaire, la formation se faitsur poste de travail. <strong>Le</strong>s supports de laformation sont des <strong>docum<strong>en</strong>t</strong>s réels,id<strong>en</strong>tiques à ceux qu’utilis<strong>en</strong>t tous lesjours les véritables <strong>en</strong>treprises.Ainsi, les stagiaires réalis<strong>en</strong>t lesdiffér<strong>en</strong>tes étapes d’une transactioncommerciale, de la commandeau paiem<strong>en</strong>t. Ils sont confrontés àdes situations id<strong>en</strong>tiques à cellesr<strong>en</strong>contrées dans les <strong>en</strong>treprisesréelles, à la grande différ<strong>en</strong>ce qu’<strong>en</strong>EEP, ils ont “le droit à l’erreur”. Celapermet aux employés-stagiaires detoucher à toutes les tâches, mêmecelles auxquelles ils n’aurai<strong>en</strong>t paseu accès lors de stages <strong>en</strong> <strong>en</strong>trepriseréelle par crainte justem<strong>en</strong>t de ceserreurs possibles.… pour appr<strong>en</strong>dre© EEP - FunocExpéri<strong>en</strong>ceprofessionnelle -Enseignem<strong>en</strong>t intégréLa formation <strong>en</strong> EEP offre auxstagiaires une expéri<strong>en</strong>ce professionnelle.Elle intègre 3 secteursd’appr<strong>en</strong>tissage indissociables :• Un appr<strong>en</strong>tissage économique etcommercial : disciplines liées aumétier, connaissances et compét<strong>en</strong>cesprofessionnelles• Un appr<strong>en</strong>tissage technologique :utilisation de l’informatique, téléphone,photocopieur, fax, mail,commerce électronique, PCbanking, …• Un appr<strong>en</strong>tissage social : ponctualité,travail individuel maisaussi <strong>en</strong> équipe, résolution deconflits, autonomie, esprit d’initiative,responsabilisation,… ›››1 La FUNOC (Formation pour l’UNiversitéOuverte de Charleroi) développe, pour desadultes peu scolarisés, un dispositif globalde formation composé des filières suivantes :l’alphabétisation, la remise à niveau, l’émerg<strong>en</strong>cede projets et l’ori<strong>en</strong>tation métiers.25
›››Utilisation des languesL’EEP faisant partie d’un réseaumondial, elle offre aussi la possibilitéd’utiliser toute une série delangues étrangères dont notamm<strong>en</strong>tle néerlandais, l’anglais, l’allemand,l’espagnol, l’itali<strong>en</strong>,…La pratique des langues se faitde manière passive (traduction decourriers reçus), mais peut aussi sefaire de manière active sous formede courriers <strong>en</strong>voyés ou d’appelstéléphoniques.Modularité de la pédagogieet public concerné© EEP - FunocL’organisation de l’EEP peut êtreadaptée suivant les objectifs deformation d’un groupe précis destagiaires. En effet, la c<strong>en</strong>trale nationaledes EEP offre différ<strong>en</strong>ts servicesqui peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> chargecertains aspects de l’organisation del’<strong>en</strong>treprise. Ainsi, si la comptabiliténe fait pas partie des objectifs de laformation, elle peut être confiée à unefiduciaire. Il <strong>en</strong> va de même pour lesecrétariat social qui peut s’occuperdu calcul des salaires du personnelde l’EEP. Cette souplesse permet detoucher un public varié d’adultes <strong>en</strong>formation mais aussi d’étudiants del’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur général,technique ou professionnel.Formation de formateursà la création età l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t d’EEPMettre sur pied une EEP ne s’improvisepas et suppose une formation. Celle-cia pour but de permettre d’approcherles dim<strong>en</strong>sions méthodologiques,techniques et logistiques de cettepédagogie afin de l’inscrire au mieuxdans le dispositif pédagogique proposépar une institution donnée. La manièredont la formation des formateurs estconçue permet d’intégrer l’évolutiondes qualifications et des profilsprofessionnels des métiers concernéspar l’EEP qui sera développée. Laformation de formateurs privilégieaussi l’utilisation des nouveaux outilset des démarches pédagogiquesnotamm<strong>en</strong>t dans les domaines destechnologies de l’information et dela communication (TIC) <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecl’évolution du marché… réel.L’action spécifique de formation deformateurs à la création et à l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>td’EEP vise à permettre dedévelopper ce type de pédagogie nonseulem<strong>en</strong>t dans le secteur de l’ISPmais égalem<strong>en</strong>t dans d’autres secteurscomme celui de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t deplein exercice ou de promotion socialeou de la formation professionnelle(FOREm). Vaste projet. •Pour plus d’informations sur ceconcept pédagogique, contactez :Pascale LafontaineFUNOCTél. : 071/270 630 Fax : 071/270 639e-mail : p.lafontaine@funoc.bePlace à la découverte le 16 mai 2008 à La Marlagne<strong>Le</strong> 16 mai prochain, l’Interfédé organise une journéede Découverte pédagogique. Une occasion de fairedécouvrir vos pratiques pédagogiques mais ausside découvrir des pratiques pédagogiques originalesdéveloppées dans le secteur de l’ISP ou dansd’autres secteurs de la formation des adultes.Une journée conçue comme un espace d’échanges,de confrontation, de réflexion, d’ouverture et surtoutd’expérim<strong>en</strong>tation pédagogique. Au programme :de l’action, un mélange de ludique et de sérieux.Deux manières de participer (les 2 sont possiblesle même jour) : faire découvrir une pratique pédagogique“originale” (par exemple pédagogie et art,sport, culture …) ou expérim<strong>en</strong>ter une (des) pratique(s)pédagogique(s) avec d’autres professionnels dusecteur.Intéressé-e à partager une pratique pédagogique?Contactez sans tarder Marina Mirkes à l’Interfédé oule représ<strong>en</strong>tant de votre fédération à la Commissionpédagogique.26
Programme de formation 2007-2008 de l’Interfédé.Ag<strong>en</strong>da des modules de formationDepuis octobre dernier, plusieurs modules de formation ont démarré : Interv<strong>en</strong>ants psychopédagogiques avec 8participants, Formateurs avec 25 participants, Conflits avec 20 participants et Secteur avec 13 participants.Malheureusem<strong>en</strong>t, le nombre de participants inscrits était insuffisant pour organiser le module Directeurs et lemodule Secrétaires. N’<strong>en</strong> tirons pas trop rapidem<strong>en</strong>t la conclusion que ni les directeurs, ni les secrétaires n’ont debesoins <strong>en</strong> formation. Ce manque de réponse à notre offre peut être le résultat de plusieurs facteurs. Il est doncimportant de pr<strong>en</strong>dre le temps de les id<strong>en</strong>tifier afin de faire une offre qui corresponde aux besoins id<strong>en</strong>tifiés.A l’heure d’écrire ces lignes, les inscriptions arriv<strong>en</strong>t pour l’<strong>en</strong>semble des modules. Certains sont d’ores et déjàcomplets ou <strong>en</strong> passe de l’être.Janvier 200818 janvier : Construire un positionnem<strong>en</strong>t collectif(3 jours)Février 200813 février : Règles et sanction ou autorité structurante(3 jours) - Complet15 février : <strong>Le</strong> statut des personnes étrangères et leuraccès à l’emploi et à la formation (3 jours)21 février : <strong>Le</strong> statut des stagiaires <strong>en</strong> regard du droitdu travail et de la sécurité sociale (1 jour)Mars 20084 mars : Respect de la vie privée : du bon usagedu secret professionnel et de devoir de discrétion(2 jours)Avril 200814 avril : Déminons l’extrême droite (4 jours)15 avril : Connaissance du secteur (4 jours)Mai 200829 mai : L’approche par compét<strong>en</strong>ces pour concrétiserles filières et les passerelles dans le cadre duDIISP (3 jours)Travailler et se former <strong>en</strong>semble, différ<strong>en</strong>ts…Comme les années précéd<strong>en</strong>tes, nous proposons aux c<strong>en</strong>tres qui le souhait<strong>en</strong>t d’organiser un module de formation<strong>en</strong> interne (avec les travailleurs) sur la problématique de l’Interculturel.3 jours de formation suivis de 2 r<strong>en</strong>contres de supervision collective pour améliorer le “vivre <strong>en</strong>semble”. La formationsera ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t construite à partir de l’analyse de ce que l’on qualifie de “chocs culturels”. •27
Formez vous qu’ils disai<strong>en</strong>t !oui, mais…ExpressionQuand on parle de dispositif de formation de travailleurs, deux points de vue peuv<strong>en</strong>t être analysés. D’une part,celui de l’employeur, avec le devoir d’organiser un dispositif accessible (ou à défaut, une obligation de cotiserpour que d’autres s’<strong>en</strong> charg<strong>en</strong>t) et d’autre part, celui du travailleur qui a le droit de se former, et un droit, ce n’estpas une obligation, c’est une faculté d’agir… Ces deux axes se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t … mais si on les dissocie,pour l’exercice de cet article, on peut mieux <strong>en</strong>trevoir les responsabilités et les limites de chacun.LL’organisationde la formationprofessionnelle,c’est un devoir…Dans le cadre de la déclaration deLisbonne, <strong>en</strong> 2000, l’Union europé<strong>en</strong>neannonçait devoir dev<strong>en</strong>ir“l’économie de la connaissance laplus compétitive et la plus dynamiquedu monde, capable d’une croissanceéconomique durable accompagnéed’une amélioration quantitative etqualitative de l’emploi et d’une plusgrande cohésion sociale”. Pourréaliser cet objectif ambitieux, leschefs d’Etat ou de gouvernem<strong>en</strong>tont souligné la nécessité d’assurer“non seulem<strong>en</strong>t une transformationradicale de l’économie europé<strong>en</strong>ne,mais aussi un programme ambitieux<strong>en</strong> vue de moderniser les systèmesde sécurité sociale et d’éducation”.En 2002, ils sont allés plus loin <strong>en</strong>core<strong>en</strong> précisant que les systèmes d’éducationet de formation europé<strong>en</strong>sdevai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir une référ<strong>en</strong>ce dequalité au niveau mondial d’ici à2010.Selon l’Union europé<strong>en</strong>ne, les effortsde formation des <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>têtre accrus pour atteindre 1,9% dela masse salariale. <strong>Le</strong>s part<strong>en</strong>airessociaux belges ont confirmé autravers d’accords interprofessionnelssuccessifs que la norme de 1,9% dela masse salariale consacrée à laformation dans les <strong>en</strong>treprises doit© Carhop, Bruxellesêtre atteinte. Lors de la confér<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ationale pour l’emploi <strong>en</strong> 2003, lespart<strong>en</strong>aires sociaux ont délimité desnouveaux <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts pour lesefforts de formation, <strong>en</strong> fonction deslignes directrices suivantes :• à l’horizon 2010, un travailleur surdeux devra suivre une formationou bénéficier d’un appr<strong>en</strong>tissage<strong>en</strong> cours d’année.28
• les 0,10% de la masse salarialeréservés aux groupes à risquedevront tout particulièrem<strong>en</strong>t êtreconsacrés aux travailleurs âgés,aux peu qualifiés, aux handicapéset aux allochtones.• des efforts de formation spécifiquesdevront être cons<strong>en</strong>tis parrapport aux fonctions critiques.L’Accord Interprofessionnel dedébut 2007 invite égalem<strong>en</strong>t lespart<strong>en</strong>aires sociaux à continuerd’investir dans la formation. <strong>Le</strong>sautorités fédérales et régionalesélabor<strong>en</strong>t aussi des plans d’actiondans lesquels la formation joue unrôle capital pour stimuler l’emploi.… un devoir qui doit éviterles inégalités socialesSi on part du principe que l’organisationde la formation professionnelleest un devoir, on peut aussi se direqu’elle devrait être organisée demanière à ce qu’elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre lemoins d’inégalités sociales possibles.A ce titre, la formation professionnelleest un nouvel <strong>en</strong>jeu social 1 . En effet,les formations qui sont proposées surle marché sont généralem<strong>en</strong>t suiviespar des g<strong>en</strong>s qui ont déjà bénéficiéde formations par le passé. Parailleurs, les g<strong>en</strong>s les moins formés,pour autant que des formations soi<strong>en</strong>tprévues pour eux, sont peu sujets às’y inscrire.Auparavant, accéder à et accepterun emploi était formateur; aujourd’huiil faut pour intégrer le marché dutravail, être de plus <strong>en</strong> plus qualifié(quitte à être surqualifié par rapportaux exig<strong>en</strong>ces de l’emploi) et sile travailleur n’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t pas sonemployabilité, son capital humain sedégrade au fil du temps. La formationpeut alors être considérée commeune nouvelle obligation sociale. 2Cep<strong>en</strong>dant, cette t<strong>en</strong>dance à laresponsabilisation individuelle estinterpellante au vu des résultats decertaines <strong>en</strong>quêtes qui conclu<strong>en</strong>t à ladiscrimination d’accès à la formationSart-Tilmant 1965-1966<strong>en</strong> fonction du g<strong>en</strong>re, de l’âge, de lataille des <strong>en</strong>treprises, des qualifications,des secteurs d’activités, de lanationalité des travailleurs et de lanature de leur contrat de travail.De plus, la formation devi<strong>en</strong>t unélém<strong>en</strong>t incontournable dans lediscours de certains pour sortir duchômage. <strong>Le</strong>s études 3 concernantles effets de la formation continuedes demandeurs d’emploi conclu<strong>en</strong>tque l’impact est bénéfique, au niveauindividuel, sur la probabilité de sortiedu chômage mais que cet impact seréduit à mesure que la population <strong>en</strong>formation augm<strong>en</strong>te.La formation est un droitpour les travailleurs…D’autre part, du côté du travailleur,se former est un droit. Un droit qui<strong>en</strong> Belgique dispose d’un outil légaltout à fait original, le congé éducationpayé.<strong>Le</strong>s organisations syndicales ontrev<strong>en</strong>diqué et rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>coreun droit individuel du travailleurà la formation professionnelle ougénérale qu’il choisit. C’est dans cecadre que le congé éducation payéa été conçu. Dès les années 30, lesmouvem<strong>en</strong>ts ouvriers rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>tun droit à la formation au travers duconcept de l’école de la secondechance. Il s’agit de favoriser auprèsdes ouvriers, obligés de travaillerdès leur plus jeune âge, la possibilitéd’acquérir un complém<strong>en</strong>t deformation intellectuelle, morale et/ou économique.Aujourd’hui, le congé éducationpayé permet aux travailleurs dusecteur privé de s’abs<strong>en</strong>ter pouraller <strong>en</strong> formation sans perte desalaire; formation qu’il aura choisie,et que l’employeur peut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tpostposer mais pas refuser.Ce droit permet aux travailleurs dese former <strong>en</strong> journée ou <strong>en</strong> soirée<strong>en</strong> bénéficiant d’un quota annueld’heures de congé payées et d’uneprotection contre le lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t.1 “Quelques pistes pour des positions syndicales<strong>en</strong> matière de FP.”, Didier <strong>Le</strong>bbe, CNE.2 <strong>Le</strong>ttre socio-économique du Conseil C<strong>en</strong>tralde l’Economie,n°128, août 2007.3 CCE, id.›››29
En alphabétisation, ce dispositif estutilisé pour les appr<strong>en</strong>ants travailleursqui vont <strong>en</strong> formation, et actuellem<strong>en</strong>tils n’ont plus droit qu’à maximum120h de congé éducation payé surune année scolaire.© Carhop, Bruxelles<strong>Le</strong> financem<strong>en</strong>t de cette mesure sefait de manière collective : toutes les<strong>en</strong>treprises cotis<strong>en</strong>t à un fonds quirembourse après coup les <strong>en</strong>treprisesdes heures de salaire des travailleurspassées <strong>en</strong> formation.L’esprit de ce dispositif est donc toutà fait original, et porte les travailleursà choisir eux-mêmes de s’inscriredans un projet de formation qui peutêtre éloigné ou non de leur emploiactuel.<strong>Le</strong> congé éducation payé est unoutil original, typiquem<strong>en</strong>t belge,qui reconnaît le droit individuel dutravailleur à la formation et octroiedes moy<strong>en</strong>s pour l’exercice de cedroit. Il est un droit qui permet autravailleur de décrocher un diplômedans un domaine éloigné de saprofession de base, de suivre uneformation pour se spécialiser ou pouraméliorer ses capacités professionnelles,d’accroître tout simplem<strong>en</strong>tson bagage dans un domaine quil’intéresse, ou <strong>en</strong>core d’obt<strong>en</strong>ir unbagage culturel qui l’aide à mieuxexercer son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t social <strong>en</strong>tant que citoy<strong>en</strong> ou militant. C’estun acquis du combat du mondeouvrier : l’accès aux droits culturelsdes travailleurs.… un droit <strong>en</strong> périlUn droit <strong>en</strong> péril parce que durantl'été 2006, le gouvernem<strong>en</strong>t fédéraldécide de restreindre fortem<strong>en</strong>tle nombre d’heures annuelles deformation dont peut bénéficier untravailleur. L’explication annoncéeà ce mom<strong>en</strong>t était une justificationfinancière. Ce dispositif coûte tropcher.La FGTB et la CSC ont directem<strong>en</strong>tformulé leurs objections. Mais legouvernem<strong>en</strong>t n’<strong>en</strong> a pas t<strong>en</strong>ucompte. “Alors que chacun s’accordesur la nécessité pour les travailleursde se former tout au long de la vie, legouvernem<strong>en</strong>t belge porte un sérieuxcoup à ce dispositif. C’est incompréh<strong>en</strong>sibleet inacceptable.” 4Mais <strong>en</strong> y regardant de plus près,les sources d’abus étai<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiéesdans quelques secteurs qui remplissai<strong>en</strong>tles <strong>docum<strong>en</strong>t</strong>s pour le congééducation payé pour des formationsde travailleurs organisées pour l’adaptationà l’outil. Formations qui “sontdirectem<strong>en</strong>t liées à l’employabilité etqui relèv<strong>en</strong>t de la responsabilité del’employeur a contrario du dispositifd’émancipation personnelle qu’est lecongé éducation payé” 5 .Et formez vous qu’ilsdisai<strong>en</strong>t dans le secteur?Dans l’exercice de cet article, onvoit que l’objectif est différ<strong>en</strong>t pourun travailleur qui désire suivre uneformation qui soit “au service desfinalités du secteur” ou qui soit uncomplém<strong>en</strong>t de formation intellectuelle,morale, économique, culturelle“au service de son émancipationpersonnelle”.Pour réagir aux articles du dossierde l’Essor précéd<strong>en</strong>t, “formez vousqu’ils disai<strong>en</strong>t…”. Oui, notre secteura besoin d’avoir des travailleurs quisoi<strong>en</strong>t formés à se poser des questions,dans une finalité d’être desacteurs professionnels d’émancipation.Par contre, laissons à chacunle choix de se charger de sa propreémancipation.La formation organisée dans lesecteur doit être organisée et elle doitl’être de manière à éviter les inégalitéssociales. Formez-nous à l’exercice d<strong>en</strong>otre métier, mais laissez-nous nousoccuper de notre propre émancipationnous-mêmes… •Catherine Delbar,une travailleuse du secteur4 Communiqué de presse, FGTB, CSC, 7 septembre2006.5 Felipe Van Keirsbilck, dans Politique n°51,octobre 2007.30
2008“20.000 stagiaires compt<strong>en</strong>t sur nous. 20.000 stagiaires compt<strong>en</strong>t sur vous …20.000 personnes que nous refusons d’<strong>en</strong>fermer dans la catégories des “sans :sans diplôme, sans rev<strong>en</strong>u, sans qualification, sans compét<strong>en</strong>ce, sans savoir,sans savoir-être, sans savoir faire, sans li<strong>en</strong> social, sans emploi, sans logem<strong>en</strong>t,sans papier, sans projet…Il n’existe pas d’exclus <strong>en</strong> soi. C’est la société qui désigne ses exclus…Notre secteur compte 1700 travailleurs qui chaque jour sont au côté des personnes(…) avec lesquelles nous rev<strong>en</strong>diquons le droit d’être porteurs d’une histoire,d’expéri<strong>en</strong>ces, de capacités, de désirs, d’aspirations 1 .”Pour nous, quel que soit son parcours de vie, sa situation, chaque personne a des compét<strong>en</strong>ceset des connaissances. Chacun sait… et ce savoir est un point d’appui inestimable pour notreaction d’insertion socioprofessionnelle.Notre conviction est forte.En 2008, nous souhaitons la partager dans un réel esprit de part<strong>en</strong>ariat pour qu’elle devi<strong>en</strong>nele fondem<strong>en</strong>t commun à nos actions.<strong>Le</strong> comité de rédaction de l'ESSOR1 Extraits du discours de Dominique Brasseur,Présid<strong>en</strong>te de l’IF, lors de l’assemblée sectorielledu 15 octobre 2007Nous remercions Isabelle, Frédéric, Tonia et Marjorie pour leur collaboration à la prise de vue des photos tout aulong de la journée de l'Assemblée Sectorielle des EFT-OISP.31
<strong>Le</strong>s cinq fédérations membres de l’Interfédération EFT-OISP sont :ACFI - Action Coordonnée de Formation et d'Insertion - www.acfi.be - tél. 02 640 44 07AID - Actions Intégrées de Développem<strong>en</strong>t - www.aid-com.be - tél. 02 246 38 61 (62 ou 65)ALEAP - Association Libre d’Entreprises d’Appr<strong>en</strong>tissage Professionnel - www.aleap.be - tél. 081 24 01 90CAIPS - Concertation des Ateliers d’Insertion Professionnelle et Sociale - www.federationcaips.be - tél. 04 337 89 64Lire et Ecrire Wallonie - www.lire-et-ecrire.be - tél. 071 20 15 20Contribution perman<strong>en</strong>te à la revue :FeBISP - Fédération Bruxelloise des organismes d'insertion socioprofessionnelle et d'économie sociale d'insertion - www.febisp.be - tél. 02 537 72 04<strong>Le</strong> Comité de rédaction :Eric ALBERTUCCIO - Marc CLEPKENS - Catherine Delbar - Véronique KINET - Marjorie LACROIX - Fançois LEDECQ - Tatiana VIAL GRÖSSER -Jean-Luc Vrank<strong>en</strong> - Dan WENDORFSecrétaire de rédaction :Marjorie Lacroix : 064/23 90 56 - essor@interfede.beRédacteur <strong>en</strong> chef :Dan W<strong>en</strong>dorfOnt contribué à la rédaction des articles :E. Albertuccio, D. Brasseur, C. Delbar, M.-P. Delisse, S. Devlésaver, C. Emonts, V. Kinet, P. LAFONTAINE, M. Mirkes, F. Touzri, D. Vranck<strong>en</strong>, J.-L. Vranck<strong>en</strong>,D. W<strong>en</strong>dorfwww.interfede.beInterfédération des Organismes de Formation et d'Insertion Wallonie-BruxellesACFI-AID-ALEAP-CAIPS-Lire et Ecrire WallonieNuméro d'<strong>en</strong>treprise : 439.244.011 - n° de compte : 001-3207881-70avec le souti<strong>en</strong> de la Région Wallonne et du Fonds Social Europé<strong>en</strong>L'ESSOR de l'Interfédé : La revue trimestrielle du secteur de l'insertion socioprofessionnelleConception du layout : SCB Communication - Mise <strong>en</strong> page et production : Kaligram - www.kaligram.beEditeur responsable : Dominique BRASSEUR - rue Marie-H<strong>en</strong>riette, 19-21 - 5000 Namur - tél. 081 / 74 32 00 - fax 081 / 74 81 24 - secretariat@interfede.be<strong>Le</strong>s données diffusées pourront être reproduites par tout utilisateur qui sera t<strong>en</strong>u d’<strong>en</strong> indiquer la source.