Ces chiens «soignants» qu - Le Copain

Ces chiens «soignants» qui anticipent les crisesAIDE À DOMICILE | Lisa, narcoleptique vivant dans le canton d’Argovie, a reçuChester samedi. Chaque année, l’association Le Copain, fondée en 1993 etspécialisée dans l’aide aux handicapés moteur, accueille, à Bex, quinze à vingtduos chiens-maîtres pour des stages. C’est la première fois qu’elle forme unchien qui aidera une personne souffrant d’une maladie neurologique.© ÉDOUARD CURCHOD | Grâce à Chester, Lisa peut désormais sortir de chez elle en toutesécurité. Le labrador détecte ses crises et veille à ce que personne ne profite de sesEndormissements imprévisibles.STÉPHANIE ARBOIT | 21.12.2009 | 00:33«J’ai utilisé beaucoup de Kleenex.» Si Lisa, 43_ans, a pleuré de joie samedi, sonmari et sa fille de 17_ans et demi ont poussé, eux, des «ouf» de soulagement. Ilsn’auront plus à s’inquiéter pour Lisa quand elle est seule dans son appartementargovien. Désormais, pour l’aider dans sa maladie – la narcolepsie –, elle pourracompter sur Chester , un labrador formé et offert par Le Copain, associationd’éducation de chiens d’assistance pour handicapés moteur.Ce mal qui ronge Lisa depuis cinq ans et demi la plonge dans un profond sommeild’un instant à l’autre, sans crier gare. Ou alors l’enfonce dans un état de cataplexie:consciente, mais ne pouvant donner aucun ordre à son corps. «D’autre part, j’agisparfois de manière automatique, décrit Lisa. Je pouvais me brosser les dentspendant trente minutes sans réagir. Plus maintenant: Chester vient me poussercontre la jambe et me regarde, comme pour me dire «ça suffit!» Et ça me ramène àla conscience.»Mais le chien lui amène surtout de la sécurité. Non seulement le petit manteau jaune

de Chester , estampillé Le Copain, indique aux passants que, si Lisa gît sur lachaussée, ce n’est pas pour avoir abusé d’alcool ou de substances illicites. Maissurtout, il veille à ce qu’aucune personne malintentionnée ne la détrousse et peutaboyer pour demander de l’aide.Mieux: «Depuis quelque temps, il sait à l’avance quand je vais avoir une crise et mefait asseoir. Tant que je n’ai pas dit le «mot magique» prouvant que je suis ànouveau consciente, il ne me laisse pas repartir.»Si Chester a été remis officiellement samedi à Lisa, ces deux-là se côtoient depuisquelque temps déjà. En plus des deux semaines de stage à Bex, où l’heureuxbénéficiaire fait connaissance avec son futur chien d’assistance, Chester et Lisa ontsuivi une formation particulière, la première donnée en Suisse par Le Copain pourune telle situation. «Il faut des chiens relativement indépendants, capables deprendre des initiatives et le dessus sur le maître pour dire stop», explique NicoleBoyer, assistante de direction de l’association.Un mystère pour la scienceSi les épileptiques changent d’odeur à l’approche d’une crise, ce que les chienspeuvent sentir, il n’en est pas de même pour la narcolepsie. Le mystère reste doncentier pour la science. «Y aurait-il un changement de transpiration?» se demande leprofesseur Mathis, neurologue à l’Hôpital de l’Ile, à Berne, qui connaît Lisa, sansdoute le cas le plus sévère de Suisse. «Mais c’est sans doute l’instinct du chien quijoue un grand rôle», ajoute le spécialiste. « Chester va s’affiner dans sa manière demontrer les choses. Il faut être à l’écoute», conclut Nicole Boyer.http://www.24heures.ch/vaud-regions/actu/chiens-soignants-anticipent-crises-2009-12-20