Congrès conjoint Eurofinas / <strong>Le</strong>aseuropeCannes <strong>2012</strong>Session d’ouvertureL’environnement <strong>de</strong>s services financiers spécialisésDidier Hauguel, Directeur <strong>de</strong>s Services Financiers Spécialiséset Assurances, Société GénéraleUne décennie <strong>de</strong> transformationsLa première partie <strong>de</strong>s années 2000 a été marquée parl’accroissement <strong>de</strong>s déséquilibres macroéconomiques, alorsque les indicateurs étaient plutôt bons :- croissance mondiale stable et élevée, favorisée par ladémographie, l’intégration européenne et le dynamisme <strong>de</strong>spays émergents ;- faible inflation du fait <strong>de</strong>s politiques monétaires menées par lespays développés ;- déréglementation et défiscalisation.Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> faible inflation et <strong>de</strong> bas taux d’intérêt afavorisé une gran<strong>de</strong> exubérance financière caractérisée dont laconséquence a été, en 2008, une crise due au développementd’un suren<strong>de</strong>ttement sans précé<strong>de</strong>nt à l’échelle <strong>de</strong> la planète.<strong>Le</strong>s activités <strong>de</strong> financement spécialisé ont donc dû traverser dansles dix <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong>s phases successives <strong>de</strong> forte croissance(2003-2007), <strong>de</strong> crise (2008-2009) et <strong>de</strong> lente reprise <strong>de</strong>puis.Aujourd’hui, nous faisons face à un changement majeur dansl’industrie <strong>de</strong> la banque et <strong>de</strong>s services financiers spécialisés. <strong>Le</strong>scoûts doivent être ajustés pour conserver un niveau <strong>de</strong> profitabilitéacceptable. Dans le contexte <strong>de</strong> raréfaction <strong>de</strong> la liquidité et <strong>de</strong>sressources en fonds propres, nombreux sont les établissementsqui se mettent en mesure <strong>de</strong> collecter <strong>de</strong>s dépôts.Trois exemples, tirés <strong>de</strong> l’expérience du groupe Société Générale :- ALD Automotive a subi en 2008-2009 une baisse <strong>de</strong> ses revenusdue à <strong>de</strong>s pertes sur la valeur résiduelle <strong>de</strong>s véhicules loués dufait <strong>de</strong> la mauvaise santé du marché <strong>de</strong> l’occasion dans tous lespays européens. L’entreprise a su faire preuve <strong>de</strong> réactivité enréduisant ses coûts pour compenser cette baisse <strong>de</strong> revenus ;- Société Générale Equipment Finance, face à la crise, a resserréles liens avec son réseau <strong>de</strong> ven<strong>de</strong>urs et mis en place <strong>de</strong>s initiativesvisant à réduire les coûts ;- Société Générale Consumer Finance, <strong>de</strong> son côté, s’est concentréesur certains pays, divisant par <strong>de</strong>ux son réseau.Impact <strong>de</strong>s réformes réglementaires issues <strong>de</strong> la crisesur les services financiers spécialisés<strong>Le</strong>s réformes ne sont pas nécessairement adaptées aux servicesfinanciers spécialisés (cas par exemple <strong>de</strong>s nouvelles règles <strong>de</strong>liquidité fixées par la future CRD4). <strong>Le</strong>s acteurs spécialisés serontdonc tous directement ou indirectement impactés par ces règlesdans leur capacité à répondre aux besoins <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>leurs clients.L’initiative <strong>de</strong> la Commission européenne sur le Shadow bankinga pour objectif <strong>de</strong> fixer un cadre au secteur bancaire parallèledont la part représente aujourd’hui la moitié du total <strong>de</strong>s bilans<strong>de</strong>s banques dans le mon<strong>de</strong>. En la matière, Il est important queles règles découlant <strong>de</strong> cette initiative maintiennent l’égalité <strong>de</strong>concurrence (« Same business, same rules ») et que l’Europe nesoit pas la seule à légiférer en ce domaine.Dernier exemple, celui du crédit à la consommation. Latransposition <strong>de</strong> la directive sur le crédit aux consommateursa eu <strong>de</strong>s conséquences radicales, même si différentes, dansla plupart <strong>de</strong>s marchés européens. En France par exemple, lesmesures nationales prises à l’occasion <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> ladirective ont entrainé une chute sévère <strong>de</strong> la production en créditrenouvelable, avec en parallèle <strong>de</strong> gros efforts fournis par lesacteurs pour s’adapter à la nouvelle réglementation. <strong>Le</strong> coût, ycompris social, <strong>de</strong> la réforme pour les établissements est lourd,et il faut veiller à ce que <strong>de</strong> nouvelles initiatives ne viennent pasaffaiblir encore l’offre <strong>de</strong> crédit.Rapport ASF – juin 2013 90
En conclusion, une mutation profon<strong>de</strong> du secteur s’est engagée.<strong>Le</strong>s défis auxquels doivent faire face les établissements ne doiventpas être sous-estimés et un travail collectif entre les acteurs (pouvoirspublics, professionnels <strong>de</strong> l’industrie) s’impose pour trouver lebon équilibre.EUROFINASRefinancement et liquidité dans la nouvelle normalitéAdaptation aux nouvelles réalités :le cas <strong>de</strong> BNP Paribas Personal FinanceAlain Van Groenendael, Administrateur -Directeur général Délégué, BNP Paribas Personal FinanceChangements majeurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années :- une économie en crise, avec <strong>de</strong>s répercussions fortes sur lecrédit à la consommation ;- un environnement législatif <strong>de</strong> plus en plus contraignant et portantsur tous les aspects <strong>de</strong> l’activité. La perte <strong>de</strong> revenus sur le créditrenouvelable causée par la loi Lagar<strong>de</strong> s’élève à 1,5 milliardd’euros sur trois ans ;- Bâle III a imposé à BNPP PF, société rentable, à revoircomplètement son bilan et à se concentrer sur certaines activitésou sur certains pays.Pour maintenir la profitabilité, il a été décidé <strong>de</strong> favoriser larelation avec le client plus que le produit proposé.Des décisions structurantes ont été prises :- l’activité <strong>de</strong> crédit immobilier a été réduite et concentrée sur lesclients les plus rentables et seulement dans certains pays ;- l’intégration <strong>de</strong> Cetelem dans la banque <strong>de</strong> détail <strong>de</strong> BNPParibas (PF Insi<strong>de</strong>) a été accélérée. Ce modèle fonctionne danshuit pays maintenant et permet <strong>de</strong> résoudre les problèmes <strong>de</strong>refinancement, <strong>de</strong> développer les ventes croisées et d’étendre lesavoir-faire <strong>de</strong> Cetelem (scoring, relations clients etc.) à l’ensemble<strong>de</strong> la banque <strong>de</strong> détail ;- l’offre d’assurance et <strong>de</strong> placements financiers se développe.D’autres initiatives sont également en cours comme le lancementd’une offre <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong>stinée spécialement aux jeunes en CDDainsi que, dans un autre domaine, la mise en commun <strong>de</strong> moyensavec le groupe BPCE.<strong>Le</strong>s partenariats dans le mon<strong>de</strong> du crédit à la consommationTrois intervenants (Hyundai Capital Europe, Volkswagen FinancialServices Suè<strong>de</strong> et Compass, groupe MedioBanca, Italie) ontsuccessivement présenté les particularités <strong>de</strong> leur entreprises’agissant <strong>de</strong>s relations qu’elle peut entretenir avec ses partenaireséconomiques.Alexan<strong>de</strong>r Cho, Directeur <strong>de</strong>s ventes, Hyundai Capital EuropeLa mise en place d’accords <strong>de</strong> coopération et <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>compétences avec <strong>de</strong>s partenaires économiques locaux a permis àHyundai Motor Group <strong>de</strong> se développer, <strong>de</strong>puis les années 1997,notamment sur le marché européen qui représente aujourd’hui27% <strong>de</strong> son chiffre d’affaires.Hyundai Motor Group détient 80% du marché automobiledomestique en Corée avec <strong>de</strong>s encours atteignant 88 milliardsd’euros. Intervenant à tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la fabrication d’unvéhicule et <strong>de</strong> son acheminement vers le client, Hyundai proposeégalement <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> financement en partenariat avec GEMoney Bank. Hyundai Capital services (HCS), structure dédiée,est le lea<strong>de</strong>r sur le marché du financement automobile en Corée.Elle assure 92% <strong>de</strong>s financements <strong>de</strong> véhicules neufs et 64% <strong>de</strong>sfinancements <strong>de</strong> véhicules d’occasion.La stratégie <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> Hyundai Motor Group reposenon seulement sur la mise en place <strong>de</strong> partenariats avec <strong>de</strong>sétablissements locaux partageant ainsi les coûts et les risques,mais aussi sur une offre bien structurée et <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> venteperformantes.Patrik Riese,Directeur général <strong>de</strong> Volkswagen Financial Services Suè<strong>de</strong>Grâce à ses participations dans d’autres sociétés ou <strong>de</strong>spartenariats <strong>de</strong> services, Volkswagen Financial Services AG,captive automobile, est présente dans 38 pays. Actuellement,elle occupe la <strong>de</strong>uxième place sur le marché <strong>de</strong> financementautomobile en Suè<strong>de</strong>.Patrick Riese note le développement en Suè<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits annexesau financement <strong>de</strong> véhicules (services <strong>de</strong> réparation, assurance,carte <strong>de</strong> paiement,…). C’est aussi dans ce cadre que VolkswagenFinancial Services AG fait appel à <strong>de</strong>s partenaires extérieurs(compagnies d’assurance, établissements <strong>de</strong> paiement, réparateursd’automobiles,…).Roberto Ferrari,Directeur marketing <strong>de</strong> Compass, groupe Mediobanca, ItalieRoberto Ferrari rappelle d’abord quelques données générales surl’état <strong>de</strong> la situation économique en Italie. <strong>Le</strong> produit intérieur brut(PIB) s’est contracté fortement au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>2012</strong> avec2,6% sur un an, les niveaux les plus bas étant enregistrés en 2009avec –5,5%. <strong>Le</strong> taux du chômage reste élevé. La consommation<strong>de</strong>s ménages continue à baisser ainsi que la confiance <strong>de</strong>sconsommateurs dans l’avenir.La chute <strong>de</strong>s crédits à la consommation se poursuit, contrairement àla tendance générale au niveau européen. <strong>Le</strong>s nouvelles opérationsen crédit à la consommation se contractent très fortement, surtouten Italie et en France. Après 10 ans <strong>de</strong> croissance constante, lesvolumes <strong>de</strong> nouveaux crédits ont atteint <strong>de</strong>s niveaux aussi basqu’en 2005. <strong>Le</strong>s financements <strong>de</strong> voitures, 43% <strong>de</strong>s crédits à laconsommation distribués en Italie en 2005, ont reculé en 2011et ne représentent plus que 24% <strong>de</strong>s crédits à la consommation.Cette tendance s’accompagne <strong>de</strong> la progression <strong>de</strong>s prêtspersonnels (passant <strong>de</strong> 24% en 2005 à 38% en 2011) et <strong>de</strong>scartes <strong>de</strong> crédit, y compris le crédit renouvelable (passant <strong>de</strong> 16%en 2005 à 22% en 2011) dans le total <strong>de</strong>s nouvelles opérationsen crédit à la consommation.A la situation <strong>de</strong> récession ainsi décrite s’ajoute une forteinflation <strong>de</strong>s textes règlementaires qui pourraient être un frein audéveloppement d’une offre compétitive.Une autre caractéristique du marché du crédit à la consommationen Italie concerne les canaux <strong>de</strong> distribution : en 2011, le crédità la consommation est davantage distribué par le réseau bancaireque par les établissements spécialisés ou les ven<strong>de</strong>urs, en raisonL’ACTIONPROFESSIONNELLE91Rapport ASF – juin 2013
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