Je Leve Mes Yeux - Plough

68 Le lève mes yeuxnous apercevons vite que les choses saintes s’appauvrissentdans nos mains et ne seront bientôt plus que des imagesextérieures, faites à l’image du monde, bien qu’en apparenceopposées, mais n’ayant plus lien de divin.Alors son maître le fit venir et lui dit : Méchant serviteur,je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’enavais prié. Ne te fallait-il pas aussi avoir pitié de toncompagnon de service comme j’ai eu pitié de toi ? Etson maître étant irrité, le livra aux sergents, jusqu’à cequ’il eut payé tout ce qu’il devait (Matthieu 18.32-34).Il ne faut pas oublier que si nous ne pardonnons pas,nous ne pourrons échapper nous-mêmes au tribunal dejustice. Peu importe que notre voisin soit coupable ounon, tant que je maintiens mon accusation, nous restonsprisonniers tous les deux. Car si, par mon accusation, jetraîne mon prochain de vant la justice, il est tout naturelque l’on m’examine aussi : « Ami qui donc es-tu ? Dequel droit amènes-tu tel autre ici ? Reste là, jusqu’à ceque nous t’ayons interrogé toi aussi. Tu as pourtant biendes choses sur la conscience, et tu veux être dur pour lesautres ? » Comment voulez-vous que le Bon Dieu nouslibère quand il se dit : « J’ai été obligé de lui pardonnertant de choses et lui ne veut rien pardonner aux autres ;il faudra donc qu’il attende aussi jusqu’à ce que l’affairesoit jugée. »Voilà pourquoi il importe que nous abandonnionsnotre accusation contre autrui, afin que le Bon Dieunous pardonne aussi et qu’il puisse se servir de nous, cequ’il ne peut faire aussi longtemps que nous sommes enprocès. Du moment que nous ne voulons pas pardonner,