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Monde du travail et emploi: bref tour d'horizon - SP Schweiz

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Deuxièmement, on compte aussi au nombre des investissements directs à l’étranger<br />

les acquisitions d’entreprises, par lesquelles aucune nouvelle place de <strong>travail</strong> n’est<br />

créée, <strong>et</strong>, troisièmement, de nombreuses entreprises se réorganisent, dans le cadre<br />

de la globalisation, de façon à développer leur présence à proximité des marchés<br />

qu’elles cherchent à conquérir.<br />

Les investissements directs de capitaux suisses à l’étranger (reprises,<br />

augmentations de capitaux, fondations d’entreprises) ont augmenté régulièrement de<br />

1993 (alors même qu’on était dans une période de désinvestissement) à 1997, pour<br />

atteindre 7,2 milliards de francs. Ils représentaient alors 4,1 milliards de francs pour<br />

le seul secteur de l’in<strong>du</strong>strie (principalement la chimie <strong>et</strong> la métallurgie).<br />

Le lieu d’imposition : Les partis bourgeois sont particulièrement friands de ré<strong>du</strong>ctions<br />

d’impôt <strong>et</strong> ne tarissent pas d’éloges sur la concurrence fiscale. Leur principal<br />

argument est le suivant : baisser les impôts des entreprises favorise les<br />

investissements <strong>et</strong> donc la création de places de <strong>travail</strong>. Mais un tel rapport de cause<br />

à eff<strong>et</strong> est loin d’être prouvé empiriquement. Aux USA, on a même pu observer<br />

l’inverse : Ronald Reagan a annoncé une baisse des impôts <strong>et</strong>, dans la même<br />

période, les investissements ont diminué. Naturellement, ici non plus il n’y a pas de<br />

lien de causalité. C<strong>et</strong> exemple montre toutefois que d’autres facteurs déterminent le<br />

comportement des investisseurs d’une façon aussi décisive que les taux de fiscalité.<br />

Un autre thème fréquemment abordé est celui de la concurrence fiscale entre les<br />

États. En avril 1998, l’OCDE a adopté un rapport <strong>et</strong> des recommandations sur la<br />

question de la concurrence fiscale malsaine. La Suisse, de même que le<br />

Luxembourg, s’est abstenue de voter, en particulier parce que les recommandations<br />

rem<strong>et</strong>taient en cause la pratique suisse d’entraide judiciaire <strong>et</strong> administrative<br />

internationale ainsi que le secr<strong>et</strong> bancaire. On débat également de ce thème dans<br />

l’UE, notamment par rapport à la pratique de certains pays membres (tels que<br />

l’Irlande) qui accordent des privilèges fiscaux considérables aux investisseurs<br />

étrangers (paradis fiscaux). Une convention devrait m<strong>et</strong>tre fin à ces pratiques. Les<br />

cantons suisses ont aussi adopté une telle convention contre les abus en matière de<br />

concurrence fiscale. Mais on ne voit pas venir de résultats, bien au contraire. Et<br />

pourtant, des voix s’élèvent, même dans les cercles de l’économie, pour dénoncer le<br />

fédéralisme fiscal helvétique comme un désavantage concurrentiel.<br />

On peut affirmer sans crainte d’exagérer que la Suisse est aujourd’hui, dans son<br />

ensemble, un paradis fiscal. Depuis la réforme de la fiscalité des entreprises (en<br />

1997) son taux maximal d’imposition des entreprises est en comparaison<br />

internationale le plus bas qui soit, si l’on excepte la Hongrie 11 . La situation des firmes<br />

en Suisse s’avère encore plus confortable si l’on prend en considération toutes les<br />

dé<strong>du</strong>ctions fiscales possibles, qui sont chez nous extrêmement généreuses.<br />

Le coût <strong>du</strong> <strong>travail</strong> : La Suisse est un pays à salaires élevés. Les partis bourgeois en<br />

tirent prétexte pour fustiger à tout bout de champ son incapacité à être<br />

concurrentielle. Dans les statistiques internationales, notre pays figure au 3 e rang en<br />

ce qui concerne le coût horaire <strong>du</strong> <strong>travail</strong> (in<strong>du</strong>strie, 1997), au 4 e rang pour les<br />

salaires horaires <strong>et</strong> légèrement au-dessus de la moyenne pour les charges<br />

accessoires <strong>du</strong> salaire 12 . Seules l’Allemagne <strong>et</strong> la Norvège sont mieux classées.<br />

Pourtant, si l’on prend comme base de comparaison le coût salarial unitaire, qui<br />

prend en compte la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, on remarque que la Suisse peut se<br />

mesurer sans complexes au peloton de tête des pays in<strong>du</strong>strialisés, d’autant plus<br />

que, dans les dernières années, la pro<strong>du</strong>ctivité s’y est accrue dans une proportion<br />

11 Chiffres établis par KPMG Fides, cf. NZZ <strong>du</strong> 7.5.1998<br />

12 UBS : Outlook <strong>Schweiz</strong>, 4/98<br />

Parti socialiste suisse – Congrès <strong>du</strong> 29 mai 1999 ?? <strong>Monde</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong> <strong>et</strong> <strong>emploi</strong> : <strong>bref</strong> <strong>tour</strong> d’horizon

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