07.12.2012 Vues

Se soigner demain - Roche.fr

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Communiqué<br />

<strong>Se</strong><br />

<strong>soigner</strong><br />

<strong>demain</strong>


eDIto<br />

-<br />

La sante au 21e siecle :<br />

une revolution en marche !<br />

-<br />

Dans les laboratoires du monde entier, c’est déjà<br />

<strong>demain</strong> ! La recherche dans le domaine de<br />

la santé est en pleine effervescence. En décodant<br />

les secrets de l’ADN, cette molécule extraordinaire<br />

contenue au cœur de chaque cellule vivante,<br />

les scientifi ques ont ouvert la voie à une révolution<br />

médicale. Aujourd’hui, les biotechnologies<br />

permettent d’agir directement sur les “briques<br />

du vivant”, cellules, gènes et protéines. Et la<br />

médecine commence à bénéfi cier de cette nouvelle<br />

connaissance des ressorts intimes de la vie.<br />

Biomédicaments, thérapies génique ou cellulaire,<br />

traitements ciblés, médecine personnalisée…<br />

Des méthodes prometteuses de diagnostic et<br />

de soin se profi lent. Avec, à la clef, la possibilité<br />

d’améliorer la prise de charge “sur mesure”<br />

de nombreux patients et de combattre<br />

plus effi cacement des maladies graves<br />

comme les cancers, les diabètes ou encore<br />

la maladie d’Alzheimer.<br />

Comment cette nouvelle of<strong>fr</strong>e de soins va-t-elle<br />

changer nos vies ? Parviendrons-nous un jour<br />

à éradiquer certaines maladies graves ? Vivrons-nous<br />

centenaires et en bonne santé ? Ce dossier plonge<br />

au cœur de l’aventure médicale du 21e siècle<br />

et des espoirs qu’elle suscite. Pour tout comprendre<br />

de la révolution thérapeutique actuelle. Mais<br />

aussi découvrir les perspectives passionnantes<br />

qui s’of<strong>fr</strong>ent aux futurs scientifi ques, médecins,<br />

pharmaciens, professionnels de la santé et<br />

des biotechnologies.<br />

Livret réalisé par les Éditions déléguées de Bayard presse<br />

en partenariat avec <strong>Roche</strong>.<br />

Directrice des Éditions déléguées jeunesse :<br />

beatrice.destresse@bayard-presse.com<br />

Textes : Luc Ihaddadène. Conception et réalisation graphique :<br />

Stéphane Gouhier. <strong>Se</strong>crétariat de rédaction : Cassandra Usciati.<br />

Imprimé par Imprimerie Vincent à Tours en juillet 2012.<br />

Photo de couverture : 123rf. Photos intérieures : <strong>Roche</strong><br />

-<br />

Sommaire<br />

L’aventure génétique p. 4<br />

Les thérapies du futur p. 6<br />

Traquer l’ADN<br />

pour mieux <strong>soigner</strong> ! p. 8<br />

Le médicament fait<br />

sa révolution p. 10<br />

Cancers,<br />

maladies neurologiques...<br />

des défi s à relever p. 12<br />

Métiers de passion,<br />

métiers d’avenir p. 14<br />

Et après-<strong>demain</strong> ? p. 16


4<br />

z<br />

-<br />

-<br />

L’aventure geneti oue<br />

-<br />

Le genome humain<br />

- -<br />

L’epopee de la recherche genetique<br />

C’était l’une des quêtes scientifi ques les plus prodigieuses de tous<br />

les temps : percer les secrets de l’ADN, cette molécule qui supporte<br />

les gènes de chaque individu. Grâce au décryptage du code génétique,<br />

la médecine a fait un bond de géant.<br />

Il y a exactement cinquante ans,<br />

en octobre 1962, le prix Nobel<br />

de médecine récompensait une<br />

équipe de scientifi ques* pour l’une<br />

des découvertes les plus mportantes<br />

de l’histoire de l’humanité :<br />

la structure de l’ADN (révélée<br />

en 1953). On savait déjà que cette<br />

énigmatique molécule, contenue<br />

au cœur de chaque cellule vivante,<br />

était le support de l’information<br />

génétique. En déterminant la forme<br />

et l’organisation de l’ADN (en<br />

double hélice), ces chercheurs ont<br />

percé l’un des mystères de la vie.<br />

Dès lors, le code secret des<br />

organismes vivants a été ouvert.<br />

Il restait encore à le décrypter.<br />

Un travail colossal ! En effet, l’ADN<br />

est une longue molécule qui,<br />

déroulée, peut être comparée à<br />

un rouleau de parchemin sur lequel<br />

est rédigé un code de plusieurs<br />

milliards de signes. Déchif<strong>fr</strong>er<br />

l’ensemble du code génétique<br />

d’un être humain a longtemps paru<br />

hors de portée. Jusqu’aux années<br />

1990, lorsque des équipes<br />

scientifi ques de plusieurs pays<br />

ont uni leurs forces pour s’atteler<br />

à cette tâche gigantesque (voir<br />

encadré p. 5). Treize ans d’efforts et<br />

des milliards de dollars plus tard,<br />

ils ont triomphé : le génome humain<br />

a été entièrement décodé.<br />

Le génome, c’est l’ensemble du “matériel génétique” d’un organisme. Le génome de chaque être humain<br />

est presque identique (à 99,9 %). Mais, en même temps, chaque individu est parfaitement unique (grâce<br />

aux variations du 0,1 % restant).<br />

Cellule<br />

Le corps humain est un organisme<br />

composé de cent mille milliards<br />

de cellules, qui forment ses tissus<br />

et ses organes (la peau, le cœur,<br />

les reins, les yeux, le cerveau…).<br />

C<br />

G<br />

Noyau<br />

T<br />

T<br />

A A<br />

La molécule d’ADN<br />

Lorsqu’on le déroule, l’ADN ressemble à une échelle composée<br />

de deux “brins” (les montants) et de “paires de bases”<br />

(les barreaux de l’échelle). Il existe 4 bases différentes,<br />

représentées par les lettres A, G, T, et C. L’ADN rend chaque<br />

personne unique puisque chacun a sa propre combinaison<br />

de lettres A, G, T, C qui n’est pas celle de ses parents<br />

ni de ses <strong>fr</strong>ères et sœurs (à l’exception des vrais jumeaux).<br />

G<br />

C<br />

T<br />

A<br />

C<br />

G<br />

46 chromosomes<br />

Dans le noyau de chaque cellule<br />

se trouvent 23 paires de chromosomes.<br />

Ce sont des bâtonnets d’ADN enroulé.<br />

G<br />

C<br />

20 000 gènes<br />

Le gène est une séquence d’information génétique (un <strong>fr</strong>agment<br />

d’ADN ). C’est une portion d’ADN constituée d’une succession<br />

de centaines de répétitions des 4 lettres de “l’alphabet du vivant”<br />

(AGTC). Le génome humain est composé d’environ 20 000 gènes.<br />

A<br />

T<br />

A<br />

T<br />

Les échantillons d’ADN, déposés sur une plaque<br />

de verre, sont analysés et soumis à des tests.<br />

Ce n’est pourtant qu’une étape !<br />

Car les gènes sont semblables<br />

aux commandants d’une armée.<br />

Ils fabriquent d’autres molécules,<br />

des soldats chargés d’exécuter<br />

les ordres : les protéines. Celles-ci<br />

remplissent toutes sortes de tâches<br />

dans le corps humain, à commencer<br />

par la fabrication et le renouvellement<br />

des cellules et tissus. Le génome<br />

décodé, les scientifi ques veulent<br />

maintenant décrypter les protéines.<br />

C’est un projet faramineux, car,<br />

pour plus de 20 000 gènes, il existe<br />

des centaines de milliers de protéines.<br />

Grâce au génome, la médecine est<br />

déjà entrée dans une nouvelle ère.<br />

Aujourd’hui, il suffi t de prélever<br />

une cellule du corps humain (dans<br />

de la salive, du sang ou un cheveu)<br />

pour extraire un peu d’ADN, puis<br />

l’analyser pour détecter des maladies.<br />

Bien avant la naissance, il est possible<br />

par exemple de repérer certaines<br />

anomalies dans l’ADN de l’enfant.<br />

Identifi er les gènes qui fonctionnent<br />

mal permet aussi de mettre au point<br />

de nouveaux traitements, dans l’espoir<br />

de <strong>soigner</strong> <strong>demain</strong> des maladies pour<br />

lesquelles on ne dispose pas encore<br />

de médicaments effi caces et sûrs.<br />

* Ces scientifi ques sont James Watson, Francis Crick<br />

et Maurice Wilkins (ainsi que Rosalind Franklin,<br />

décédée avant l’attribution du prix Nobel).<br />

Le Projet genome<br />

humain (1989-2003)<br />

-<br />

Au début des années 1990, les États-Unis ont engagé un vaste<br />

projet scientifi que dans le but de “séquencer” l’ensemble<br />

du génome de l’être humain, c’est-à-dire de décrypter la longue<br />

série de milliards de bases (les 4 lettres de “l’alphabet du vivant”<br />

– AGTC) qui composent le code génétique porté par l’ADN.<br />

Des équipes de scientifi ques de plusieurs pays d’Europe (dont<br />

la France) et d’Asie ont participé au projet. Cet immense<br />

inventaire de nos gènes a été achevé pour l’essentiel en 2003.<br />

Informatique et biotechnologie<br />

Les progrès fulgurants des biotechnologies (les technologies<br />

du vivant) auraient été impossibles sans les avancées<br />

de l’informatique, qui ne cessent de s’accélérer. Il y a dix ans,<br />

le premier décryptage d’un génome humain avait nécessité<br />

plus de dix ans de travail, et coûté trois milliards de dollars.<br />

Dans un avenir proche, il sera techniquement possible<br />

de décrypter le génome de chaque individu en quelques heures<br />

et pour seulement 1 000 dollars.<br />

John Craig Venter, l’electron libre<br />

John Craig Venter est une star dans le domaine des biotechnologies<br />

et un entrepreneur milliardaire, comme le sont les fondateurs<br />

de Facebook ou de Google dans le domaine de l’informatique.<br />

Dans les années 1990, ce biologiste américain s’est lancé<br />

dans une folle compétition avec les scientifi ques internationaux<br />

du Projet génome humain. Ainsi, dès 2000, avec son entreprise,<br />

il est parvenu lui aussi, à décrypter un génome humain<br />

complet : le sien !* Mais cet exploit a entraîné une polémique,<br />

car J. Craig Venter a voulu déposer un brevet sur les gènes<br />

découverts, ce qui reviendrait à privatiser des données<br />

qui concernent toute l’humanité.<br />

*Il est d’ailleurs possible de consulter en ligne le génome de J. Craig Venter<br />

(http://huref.jcvi.org/, en anglais)<br />

-


6<br />

z<br />

Les therapies du futur<br />

Nouvelles therapies, nouvelles strategies<br />

Avant même le décryptage complet<br />

du génome humain, réalisé en<br />

2003, les nouvelles connaissances<br />

sur l’ADN ont suscité un immense<br />

espoir : celui d’élaborer des<br />

traitements pour guérir des maladies<br />

incurables. Premières cibles :<br />

les maladies génétiques, qui sont<br />

directement causées par le<br />

dysfonctionnement d’un ou de<br />

plusieurs gènes. Mais l’enjeu est<br />

bien plus large. En effet, dans<br />

de nombreuses autres maladies,<br />

des anomalies dans l’ADN ont été<br />

mises en évidence. Ainsi,<br />

les cancers sont également visés<br />

par la recherche génétique.<br />

-<br />

Corriger un gène défectueux, greffer des cellules saines pour régénérer<br />

un organe malade… Avec l’aide des biotechnologies, cela paraît désormais<br />

possible. Mais la route est encore longue et semée d’embûches.<br />

Dès les années 1960, des<br />

chercheurs ont réfl échi au moyen<br />

d’agir directement sur certains<br />

gènes des malades. L’essor des<br />

biotechnologies, dans les années<br />

1970 et 1980, leur a fourni les<br />

outils nécessaires : il est désormais<br />

possible de produire de l’ADN de<br />

synthèse, c’est-à-dire de fabriquer,<br />

en laboratoire, certains gènes<br />

En observant la manière dont les gènes<br />

s’expriment, il est possible de détecter des<br />

maladies à un stade très précoce.<br />

L’essor des biotechnologies et les progrès de la génétique ouvrent la voie à des médicaments<br />

de nouvelle génération, de très haute technologie.<br />

et protéines indispensables au<br />

fonctionnement du corps humain.<br />

Les conditions d’une révolution<br />

médicale sont réunies. Mais<br />

la route est encore longue et semée<br />

d’embûches.<br />

Dans les années 1990,<br />

un immense effort est mené,<br />

notamment en France, pour mettre<br />

au point des thérapies géniques.<br />

Cette stratégie consiste à restaurer<br />

la fonction d’un gène défi cient<br />

en introduisant directement dans<br />

le génome des malades un gène<br />

sain, pour restaurer des fonctions<br />

défectueuses. L’idée paraît simple,<br />

mais elle se révèle très complexe<br />

à mettre en œuvre.<br />

En 1999, un premier essai<br />

<strong>fr</strong>uctueux est réalisé à l’Hôpital<br />

Necker, à Paris. La thérapie<br />

se montre effi cace pour <strong>soigner</strong><br />

des “enfants-bulle” – ainsi<br />

surnommés car leurs défenses<br />

-<br />

immunitaires ne fonctionnent pas,<br />

ce qui les oblige à vivre enfermés<br />

dans une bulle stérile pour éviter<br />

toute forme d’infection.<br />

Mais ce succès est bientôt terni<br />

par l’évolution de la santé<br />

de certains de ces enfants, qui<br />

souf<strong>fr</strong>ent de complications<br />

dramatiques. Beaucoup d’autres<br />

expériences de thérapie génique<br />

dans le monde ont également<br />

rencontré des diffi cultés<br />

considérables. Mais l’espoir<br />

de parvenir à des résultats plus<br />

concluants à l’avenir demeure.<br />

Depuis 1998 est apparue<br />

une autre approche extrêmement<br />

prometteuse : la thérapie cellulaire.<br />

De nombreuses maladies sont<br />

provoquées par la destruction<br />

de certains types de cellules.<br />

C’est le cas de quelques maladies<br />

cardio-vasculaires, de leucémies,<br />

ou encore de la maladie d’Alzheimer<br />

et celle de Parkinson. La thérapie<br />

cellulaire consiste à injecter dans l’organe<br />

abîmé des cellules saines qui, en se<br />

multipliant, pourraient restaurer sa fonction.<br />

Pour cela, on utilise des cellules souches,<br />

c’est-à-dire des cellules non spécialisées,<br />

capables de se transformer en n’importe quel<br />

type de cellule du corps : neurone, cellule<br />

cardiaque, du foie ou de la peau… Ces<br />

cellules se trouvent surtout dans l’embryon.<br />

En effet, au début de la vie, il n’y a qu’une<br />

seule seule cellule issue de l’ovule fécondé par un un<br />

spermatozoïde. Celle-ci se divise d’abord en<br />

cellules souches, souches, qui qui elles-mêmes engendrent engendrent<br />

peu à peu les milliards de cellules spécialisées<br />

qui composent le corps humain.<br />

Cependant, utiliser ces cellules embryonnaires<br />

– même pour <strong>soigner</strong> – fait débat : l’embryon<br />

est un être vivant, qui ne peut pas être traité traité<br />

comme un simple “matériau “matériau de construction”.<br />

Heureusement, des cellules souches<br />

se trouvent aussi dans dans certains endroits de<br />

l’organisme l’organisme adulte. Et une technique<br />

récente permet même même de reprogrammer<br />

des cellules adultes, spécialisées, en cellules<br />

souches, non spécialisées.<br />

Cette année, des chercheurs ont réussi<br />

à reconstituer, en partie, un muscle cardiaque cardiaque<br />

grâce à des cellules souches cultivées<br />

en laboratoire. Ainsi, la thérapie cellulaire<br />

pourra peut-être, dans le futur, représenter<br />

une alternative à la greffe d’un cœur cœur complet, complet,<br />

une opération lourde.<br />

Les thérapies thérapies génique et cellulaire n’en sont<br />

encore qu’à leurs balbutiements. Mais elles<br />

illustrent les les progrès considérables qu’on peut<br />

attendre d’une meilleure meilleure connaissance<br />

des des “briques du vivant” : cellules, ADN et<br />

protéines. La compréhension des mécanismes<br />

du vivant, qui s’améliore constamment, est<br />

en train de révolutionner la manière dont<br />

on détecte les maladies et dont on élabore<br />

les médicaments…<br />

u<br />

Genentech,<br />

membre du groupe <strong>Roche</strong> :<br />

le Google des biotechnologies<br />

En 1976, un biochimiste et un entrepreneur<br />

talentueux décident de s’associer pour fabriquer<br />

de nouveaux traitements grâce à des molécules<br />

génétiquement modifi ées. Ensemble, ils fondent<br />

Genentech, une start-up installée au sud<br />

de San Francisco. Ils parviennent à recréer en<br />

laboratoire des protéines vitales pour le corps humain.<br />

C’est notamment le cas de l’insuline, une hormone<br />

qui doit être administrée chaque jour aux personnes<br />

qui souf<strong>fr</strong>ent d’une forme de diabète, ou encore<br />

de l’hormone de croissance. La création de Genentech<br />

a ainsi marqué la naissance d’une nouvelle fi lière<br />

industrielle : les biotechnologies. Aujourd’hui,<br />

l’entreprise, qui fait partie du groupe pharmaceutique<br />

<strong>Roche</strong>, emploie plus de 10 000 personnes.<br />

Et Genentech partage avec ses voisins de la Silicon<br />

Valley, comme Google ou Apple, un esprit de liberté<br />

et de créativité qui lui permet<br />

de rivaliser sur le podium<br />

des entreprises les plus attractives<br />

au monde.


8<br />

zTra ouer<br />

l’ADN !<br />

pour mieux <strong>soigner</strong><br />

Diagnostic : la nouvelle donne<br />

Sans un diagnostic juste et détaillé, comment traiter une maladie ?<br />

Grâce aux biotechnologies, la précision et la précocité<br />

des diagnostics ont fait d’énormes progrès. Les maladies sont<br />

désormais traquées à l’échelle moléculaire !<br />

Pour <strong>soigner</strong> une maladie,<br />

il faut d’abord la reconnaître.<br />

La première compétence<br />

d’un médecin, c’est d’établir<br />

un bon diagnostic, pour délivrer<br />

ensuite le traitement adéquat.<br />

Le moyen le plus courant<br />

de déterminer un diagnostic,<br />

est d’observer les symptômes,<br />

c’est-à-dire les signes apparents<br />

d’une maladie : fi èvres, douleur,<br />

boutons sur la peau… Il est aussi<br />

possible de faire des examens,<br />

par exemple une prise de sang.<br />

Aujourd’hui, les biotechnologies<br />

permettent de détecter les<br />

maladies à l’échelle de l’ADN.<br />

Quand une maladie affecte<br />

un organisme, elle perturbe<br />

l’activité des cellules. Parfois, elle<br />

modifi e même quelques “lettres”<br />

du code génétique – ce qu’on<br />

appelle des mutations de gènes. Or,<br />

le moindre changement dans l’ADN<br />

d’une cellule peut dérégler son<br />

comportement : elle peut<br />

alors se multiplier n’importe<br />

comment, ou au contraire dépérir,<br />

se mettre à fabriquer trop<br />

de protéines, ou pas assez…<br />

Une infi me modifi cation dans<br />

la machinerie <strong>fr</strong>agile d’un ensemble<br />

de cellules risque ensuite<br />

de déséquilibrer tout un organe<br />

(comme le cœur, le pancréas,<br />

les reins, le foie,…) et fi nalement<br />

l’organisme tout entier.<br />

Surveiller, détecter et corriger<br />

ces perturbations de l’ADN<br />

est aujourd’hui l’une des clefs pour<br />

<strong>soigner</strong> certaines maladies<br />

graves, qui commencent souvent<br />

de manière discrète. Par exemple,<br />

les cancers, qui se caractérisent<br />

par une prolifération anormale<br />

de cellules transformées. Plus une<br />

maladie est repérée tôt, meilleures<br />

sont les chances de la guérir<br />

ou au moins de limiter ses effets.<br />

Dans cette course de vitesse,<br />

les techniques récentes d’analyse<br />

de l’ADN ont apporté de nouveaux<br />

outils. D’abord la PCR*, une<br />

méthode qui permet, à partir<br />

d’un échantillon d’ADN, d’isoler<br />

Les techniques récentes d’analyse de l’ADN ont apporté de nouveaux outils.<br />

une séquence particulière et<br />

de “l’amplifi er”, c’est-à-dire d’en<br />

obtenir des milliards de copies<br />

en quelques heures. Ainsi,<br />

on peut disposer d’une quantité<br />

suffi sante d’ADN pour l’analyser.<br />

Cette analyse peut être alors<br />

réalisée grâce à une puce à ADN.<br />

Il s’agit d’une petite plaque de<br />

verre ou de plastique sur laquelle<br />

l’échantillon d’ADN est déposé<br />

pour observer, grâce à un procédé<br />

chimique, la manière dont<br />

les gènes fonctionnent.<br />

Un biomarqueur est un outil<br />

de diagnostic très précis. Quand<br />

un gène, par exemple, produit<br />

une protéine de manière excessive,<br />

il est possible d’en détecter<br />

la présence. La protéine fabriquée<br />

en quantité anormale constitue<br />

ainsi un biomarqueur qui apporte<br />

une précision sur cette maladie. On<br />

peut ensuite élaborer un traitement<br />

ciblé, pour corriger l’excès de<br />

production de la protéine, destiné<br />

aux patients dont la maladie<br />

présente cette particularité. C’est<br />

là tout l’enjeu de la médecine<br />

personnalisée (lire « Maladies<br />

neurologiques, cancers… des défi s<br />

à relever » p. 12).<br />

Les progrès technologiques sont<br />

tels que certains prévoient déjà<br />

l’avènement prochain d’une<br />

médecine prédictive. En effet, en<br />

analysant le génome d’un individu,<br />

il est possible de repérer des<br />

prédispositions génétiques<br />

à certaines maladies, c’est-à-dire<br />

une probabilité plus ou moins<br />

grande d’en être un jour atteint.<br />

On peut imaginer que l’utilisation<br />

d’outils de diagnostic moléculaire,<br />

tels que les puces à ADN,<br />

se généralise. Chacun pourrait<br />

connaître les mutations de<br />

son ADN, impliquées par exemple<br />

dans le développement<br />

d’un cancer. Une chose est sûre :<br />

le diagnostic jouera un rôle<br />

primordial dans les futurs progrès<br />

de la médecine : quelles que soient<br />

les technologies disponibles.<br />

* PCR : “réaction en chaîne par polymérase ”<br />

-<br />

Decoder les cancers<br />

Les cancers sont des maladies très complexes. Pour chaque<br />

type de cancer (du sein, du poumon, de la peau etc.), il existe<br />

de nombreuses variantes. En effet, différentes modifi cations<br />

comme les mutations peuvent survenir dans l’ADN,<br />

d’où l’existence de plusieurs variantes de la même maladie.<br />

Les chercheurs de 14 pays se sont engagés dans un vaste projet<br />

(l’International Cancer Genome Consortium) qui vise à étudier<br />

le génome de dizaines de milliers de cellules cancéreuses,<br />

pour établir la liste de toutes ces mutations. Objectif : élaborer<br />

des thérapies ciblées pour chaque variante de ces cancers.<br />

L’ADN et la police scientifique<br />

Autrefois, c’est le relevé d’empreintes digitales qui permettait<br />

d’identifi er la présence ou non d’une personne sur les lieux<br />

du crime. Mais, les empreintes s’effacent facilement<br />

et les policiers n’en retrouvaient pas toujours.<br />

Aujourd’hui, il leur suffi t de récupérer une goutte<br />

de sang ou un cheveu, puisque n’importe<br />

quelle cellule du corps humain contient<br />

de l’ADN. Ensuite, grâce à la PCR,<br />

le moindre <strong>fr</strong>agment d’ADN peut<br />

être “amplifi é” de manière<br />

à le rendre lisible. Il suffi t ensuite<br />

de comparer cet échantillon<br />

avec l’ADN d’un suspect pour<br />

le confondre ou l’innocenter.


10<br />

z<br />

Le medicament fait<br />

sa revolution<br />

Les nouvelles voies du medicament<br />

En améliorant la précision du diagnostic, on peut adapter<br />

les traitements au portrait moléculaire des patients et de leur maladie.<br />

C’est la vocation de la médecine personnalisée, qui s’appuie<br />

sur de nouveaux médicaments ciblés.<br />

Pour <strong>soigner</strong> les maladies, la<br />

médecine a un allié : la pharmacie.<br />

Cette discipline – la fabrication<br />

de médicaments – est assez<br />

récente. Pendant des millénaires,<br />

les médecins ne disposaient<br />

que de quelques remèdes naturels,<br />

souvent peu effi caces. Le recours<br />

à la magie et à d’autres méthodes<br />

sans fondements scientifi ques<br />

tenait souvent lieu de médicaments.<br />

Résultat : l’espérance de vie<br />

était très faible.<br />

Mais à partir du 21 e siècle,<br />

la naissance de la pharmacie<br />

moderne a changé le cours<br />

de l’histoire. Il y a eu d’abord<br />

la mise au point de médicaments<br />

chimiques (comme la morphine,<br />

l’aspirine…) pour soulager<br />

la douleur, puis la découverte<br />

de la vaccination (grâce à<br />

Louis Pasteur notamment), et enfi n<br />

celle des antibiotiques, molécules<br />

capables de tuer les bactéries<br />

responsables d’infections (à partir<br />

des années 1940). Grâce à ces<br />

découvertes décisives, la pharmacie<br />

est devenue une industrie,<br />

capable de produire en masse<br />

des médicaments qui ont sauvé<br />

des millions de vie.<br />

Aujourd’hui, une nouvelle page<br />

de cette histoire est en train de<br />

s’écrire grâce aux biotechnologies.<br />

À l’ère de la chimie succède<br />

La mise au point d’un medicament<br />

Avant d’être autorisé, un nouveau médicament doit faire ses preuves. C’est un processus<br />

de recherche et développement (R&D) très long (dix ans en moyenne) et très coûteux<br />

(près d’un milliard d’euros pour un seul médicament).<br />

Découverte d’une molécule<br />

En laboratoire, on étudie des dizaines de milliers<br />

de molécules susceptibles de guérir des maladies.<br />

Le principe actif du futur médicament peut provenir<br />

d’un produit naturel (extrait de plantes par exemple),<br />

de la chimie (entièrement fabriquée en laboratoire)<br />

ou des biotechnologies (protéine créée dans<br />

des cultures de cellules).<br />

-<br />

-<br />

Tests en laboratoire<br />

Sur 10 000 molécules, 100 retiennent<br />

l’intérêt des chercheurs. On leur fait<br />

alors subir des tests sur des cellules<br />

vivantes et des animaux, comme<br />

des souris. On s’assure notamment<br />

qu’elles ne sont pas toxiques.<br />

Avant d’arriver à la fabrication industrielle<br />

d’un médicament, dix ans de recherche et de<br />

développement sont nécessaires.<br />

celle de la biologie moléculaire.<br />

Par exemple, des cellules<br />

cultivées en laboratoire, comme<br />

des bactéries, peuvent servir<br />

à fabriquer naturellement,<br />

des molécules thérapeutiques,<br />

comme des hormones ou<br />

des anticorps.<br />

Essais sur l’homme<br />

Sur ces 100 molécules,<br />

10 présentent assez de garanties<br />

pour être testées sur des des humains.<br />

D’abord sur une poignée<br />

de volontaires, en bonne santé,<br />

puis sur quelques malades. Enfi n,<br />

si les essais sont concluants,<br />

sur des milliers<br />

de malades<br />

dans le monde.<br />

OK<br />

Autorisation<br />

Ça y est ! Après des années de<br />

tests, le médicament est au<br />

point. Mais il doit encore être<br />

évalué par un organisme d’État,<br />

qui vérifi e qu’il est effi cace et<br />

sans danger avant d’autoriser<br />

sa commercialisation.<br />

(Source : Leem.org)<br />

Les progrès de la génétique<br />

inaugurent aussi l’ère de la médecine<br />

personnalisée. Explication : quand<br />

nous sommes malades, le médecin<br />

prescrit, en fonction des symptômes<br />

observés, un médicament qui a fait<br />

ses preuves sur un très grand nombre<br />

de malades (voir l’infographie p. 10).<br />

Or, nous sommes tous différents<br />

les uns des autres ! Donc, l’effet<br />

d’un médicament peut varier<br />

d’un individu à l’autre. En général,<br />

cette variation est minime. Mais dans<br />

le cas de certaines maladies graves,<br />

un médicament peut être très<br />

effi cace chez certains patients et<br />

se révéler beaucoup moins effi cace,<br />

voire nocif chez d’autres. Ainsi,<br />

l’époque des médicaments “pour<br />

tous” cède peu à peu la place à une<br />

médecine adaptée à des catégories<br />

spécifi ques de patients.<br />

Les thérapies “ciblées” permettent<br />

d’adapter le traitement au profi l<br />

biologique des patients et de leur<br />

maladie. En effet, ces nouveaux<br />

médicaments sont conçus pour<br />

s’attaquer, chacun, à une variation<br />

génétique précise de la maladie.<br />

Avant de prescrire le médicament,<br />

le médecin fait faire au patient<br />

un test de diagnostic moléculaire<br />

pour mesurer par exemple l’activité<br />

d’un gène particulier. Dans le cas<br />

d’un cancer du sein, des médicaments<br />

ciblés ne sont utilisés que lorsque le<br />

test révèle la présence d’une anomalie<br />

de fonctionnement du gène HER2.<br />

Dans le cas contraire, on se tourne<br />

vers un autre traitement.


12<br />

z<br />

Cancers, maladies neurologioues...<br />

des defis a relever<br />

Au 21 e siècle, l’essor des<br />

médicaments modernes (vaccins<br />

et antibiotiques notamment)<br />

a contribué à éliminer certaines<br />

maladies infectieuses. De terribles<br />

fl éaux du passé ont été éradiqués,<br />

comme la variole ou la polio,<br />

ou sont devenus très rares. Mais,<br />

malgré les efforts de la recherche,<br />

de nombreuses maladies restent<br />

encore incurables et d’autres sont<br />

apparues récemment, comme<br />

le sida qui a fait des ravages à partir<br />

des années 1980.<br />

La médecine du 21 e siècle a donc<br />

de nombreux défi s à relever. Dans<br />

quels domaines peut-on espérer<br />

des progrès ? Pourra-t-on un jour<br />

guérir tous les cancers, la maladie<br />

d’Alzheimer, la schizophrénie,<br />

-<br />

Combattre les fleaux de notre temps<br />

La médecine a fait des progrès immenses depuis deux siècles.<br />

Mais de nombreuses maladies, comme les pathologies cardiaques<br />

et les cancers, continuent de faire des ravages. Ce sont autant<br />

de défi s à relever pour la médecine du 21 e siècle. État des lieux.<br />

Les médicaments issus des biotechnologies sont conçus pour apporter de nouvelles<br />

solutions aux maladies de notre époque.<br />

l’autisme, l’asthme ? La révolution<br />

médicale actuelle ouvre des pistes<br />

thérapeutiques encourageantes,<br />

mais les diffi cultés sont<br />

considérables et il faudra du temps<br />

pour voir ces espoirs se concrétiser.<br />

La première cause de mortalité<br />

dans le monde reste les maladies<br />

cardiovasculaires (infarctus,<br />

insuffi sance cardiaque, accidents<br />

vasculaires cérébraux, etc.).<br />

Elles sont responsables de la mort<br />

de millions de personnes<br />

dans le monde chaque année<br />

(17 millions de décès en 2008,<br />

soit 30 % des décès dans<br />

le monde). Dans ce domaine,<br />

des solutions d’avenir se profi lent,<br />

comme la thérapie cellulaire :<br />

récemment, des chercheurs<br />

,<br />

israéliens ont réussi à transformer<br />

des cellules humaines de peau<br />

en cellules de coeur et à les greffer<br />

à du tissu cardiaque de rat.<br />

Les cellules implantées ont réussi<br />

à battre en rythme (voir p. 6-7).<br />

Mais, même si ces progrès sont<br />

importants, la meilleure manière<br />

de combattre les maladies<br />

cardiovasculaires réside dans<br />

la prévention et l’adoption d’un<br />

mode de vie sain. Parmi les facteurs<br />

de risque : le tabac, l’alcool,<br />

la sédentarité ou encore l’obésité.<br />

L’obésité, qui progresse partout<br />

dans le monde, favorise aussi le<br />

diabète. Le nombre de décès liés<br />

à cette maladie devrait doubler<br />

d’ici à 2030 (par rapport à 2005).<br />

Le diabète perturbe une hormone<br />

vitale, l’insuline, qui régule le taux<br />

de sucre dans le sang. De nouveaux<br />

médicaments et des thérapies<br />

géniques sont à l’étude pour<br />

stimuler la production d’insuline.<br />

Mais ici encore, les progrès<br />

dépendent d’abord de l’amélioration<br />

des modes de vie.<br />

Les chercheurs concentrent<br />

aussi leurs efforts pour combattre<br />

l’un des fl éaux de notre temps :<br />

le cancer. Avec les maladies<br />

cardiaques, les cancers sont l’une<br />

des principales causes de mortalité<br />

dans le monde. Dans ce domaine,<br />

les thérapies du futur s’appuient<br />

sur plusieurs approches telles<br />

que la combinaison de médicaments<br />

qui agissent sur différents<br />

mécanismes à l’intérieur des cellules<br />

cancéreuses, sur l’environnement<br />

de ces cellules, ou encore<br />

des traitements qui stimulent le système<br />

immunitaire (voir p. 10-11). Les cancers<br />

sont des maladies si variées et si complexes<br />

qu’il n’existe pas de solution universelle pour<br />

les guérir tous. Mais les traitements récents<br />

améliorent déjà le pronostic de nombreux<br />

cancers, et à l’avenir, il sera possible de mieux<br />

maîtriser leur évolution.<br />

De même, il n’existe pas de médicament<br />

pour guérir le sida. Cette maladie virale, qui<br />

se transmet par le sang ou lors de relations<br />

sexuelles non protégées, reste un fl éau mortel.<br />

Les médicaments antirétroviraux ont beaucoup<br />

amélioré la vie quotidienne de nombreux<br />

malades, qui peuvent souvent vivre longtemps<br />

avec le virus. Mais aucun vaccin n’a pu<br />

être mis au point à l’heure actuelle. Il reste<br />

donc indispensable de se protéger du sida,<br />

notamment lors de rapports sexuels<br />

grâce au seul moyen effi cace : le préservatif<br />

(masculin ou féminin).<br />

Enfi n, de nombreux programmes de recherche<br />

sont menés, partout dans le monde, dans le<br />

but d’améliorer la prise en charge des maladies<br />

d’Alzheimer et de Parkinson. Ces maladies<br />

neurologiques, qui touchent les personnes<br />

âgées, se manifestent par la dégradation des<br />

neurones dans certaines parties du cerveau,<br />

ce qui entraîne des troubles de plus en<br />

plus graves de la mémoire puis des facultés<br />

intellectuelles… Actuellement, des vaccins<br />

thérapeutiques et des thérapies cellulaires<br />

sont à l’étude. Des outils de détection<br />

précoce, à l’aide de l’imagerie cérébrale ou<br />

de biomarqueurs (voir p. 8-9) peuvent aussi<br />

jouer un rôle déterminant pour retarder ou<br />

limiter l’apparition des symptômes. À elle<br />

seule, la maladie d’Alzheimer concerne plus de<br />

30 millions de personnes dans le monde. Avec<br />

l’allongement de la durée de la vie, ce nombre<br />

pourrait tripler d’ici à 2050. C’est donc<br />

un immense défi d’avenir.<br />

La recherche<br />

translationnelle<br />

Les progrès en médecine dépendent de plus en plus<br />

des avancées dans d’autres disciplines, notamment<br />

la biologie moléculaire. Or, la recherche est un processus<br />

long, et il peut se passer des années avant que de nouvelles<br />

connaissances fondamentales se traduisent par de nouveaux<br />

médicaments pour les malades. Pour accélérer ce processus,<br />

une approche se développe, qui consiste à favoriser<br />

une meilleure collaboration entre chercheurs et médecins,<br />

et entre recherche publique et recherche privée. Ainsi,<br />

des traitements innovants peuvent passer plus rapidement<br />

du laboratoire au lit du malade, afi n d’être utiles le plus vite<br />

possible à des patients en attente de nouvelles thérapies.<br />

u<br />

zuopzuopzuop<br />

uopzuopzuopz<br />

zuopzuopzuop


14<br />

Pourquoi pas moi ?<br />

Ce sont les artisans de la révolution médicale<br />

actuelle : médecins et pharmaciens, mais aussi<br />

chercheurs, informaticiens, chefs de produits… Les<br />

métiers de la santé vous attendent ! En voici quatre<br />

exemples, au sein de l’industrie pharmaceutique.<br />

Le secteur de la santé est en pleine ébullition.<br />

Et derrière cette révolution médicale, il y a<br />

des hommes et des femmes. Des chercheurs,<br />

médecins ou pharmaciens bien sûr. Mais aussi<br />

des informaticiens, des juristes, des commerciaux…<br />

Car les innovations qui façonnent la médecine<br />

de <strong>demain</strong> font appel à des compétences et<br />

des profils variés. Quelle que soit leur spécialité,<br />

leur enthousiasme sert la cause la plus noble qui<br />

soit : <strong>soigner</strong> des malades, sauver ou prolonger<br />

des vies. À ceux qui rêvent de s’épanouir dans une<br />

activité valorisante, engagée au service des autres :<br />

les nouveaux métiers de la santé vous attendent.<br />

Voici quatre exemples de personnes qui travaillent<br />

au sein de l’industrie pharmaceutique à différentes<br />

phases de la création d’un nouveau médicament.<br />

Metiers de passion<br />

metiers d’avenir<br />

La sante, ma vocation !<br />

À l’ombre des progrès actuels, il y a<br />

des professionnels de divers horizons,<br />

aux parcours variés, qui œuvrent ensemble<br />

à l’amélioration des soins des malades.<br />

Illustration dans l’industrie pharmaceutique.<br />

Pharmacien<br />

"affaires reglementaires”<br />

La mission de ce pharmacien consiste<br />

à s’assurer que chaque étape depuis<br />

le développement du médicament jusqu’à<br />

sa commercialisation se déroule en conformité<br />

avec la réglementation et dans le respect<br />

des “bonnes pratiques” (règles rigoureuses<br />

que se sont fixées les industriels de la santé).<br />

Il se charge de toutes les démarches<br />

nécessaires auprès des autorités de santé.<br />

Par exemple, avant de commencer<br />

les essais cliniques, le pharmacien “affaires<br />

réglementaires” constitue un dossier qui décrit<br />

précisément la manière dont ils vont être<br />

menés, pour obtenir des autorités de santé<br />

l’autorisation nécessaire. Ensuite, il suit<br />

le déroulement des essais, en veillant<br />

au respect de la réglementation. Quand les<br />

résultats des essais sont concluants, il prépare<br />

le dossier de demande d’autorisation de mise<br />

sur le marché du nouveau médicament.<br />

Études : Doctorat de pharmacie (Bac+6) assorti<br />

d’un master en affaires réglementaires.<br />

Profil : Rigueur, capacité de réflexion et d’analyse,<br />

qualités relationnelles, bon niveau d’anglais.<br />

Temoignage : Nahla de Sahb-Grau,<br />

pharmacienne “affaires réglementaires”<br />

chez <strong>Roche</strong><br />

« C’est un métier très varié : on est présent<br />

à toutes les étapes, du développement à<br />

la commercialisation du nouveau médicament.<br />

Il faut se tenir au courant de l’évolution de<br />

la réglementation, savoir l’interpréter et<br />

trouver des solutions pour s’y adapter. C’est<br />

aussi un travail d’équipe qui demande un bon<br />

relationnel. Quand le médicament obtient<br />

enfin l’autorisation de mise sur le marché,<br />

cela procure une grande satisfaction de savoir<br />

qu’on a participé à cette avancée qui<br />

va améliorer la vie de nombreux malades. »<br />

-<br />

-<br />

-<br />

-<br />

Medecin de recherche clinique<br />

Les essais cliniques représentent une étape cruciale<br />

dans la mise au point d’un nouveau médicament.<br />

D’abord, en laboratoire de recherche, pour observer<br />

ses effets sur des organismes vivants (cellules, animaux<br />

de laboratoire…). Puis à l’hôpital, grâce au concours<br />

de personnes volontaires et de personnes malades<br />

en attente de nouveaux traitements. Le médecin de<br />

recherche clinique met au point les protocoles<br />

de recherche clinique et veille à la bonne réalisation<br />

des études cliniques.<br />

Études : Doctorat en médecine (entre 9 et 12 ans).<br />

Profil : Passionné et prêt à travailler dur car les études<br />

sont longues et prenantes. Bon niveau d’anglais.<br />

-<br />

Pharmacometricien<br />

Le pharmacométricien utilise l’informatique pour<br />

simuler l’action des médicaments sur le corps humain<br />

grâce à des modèles mathématiques qui imitent de<br />

manière théorique des phénomènes biologiques. Ces<br />

simulations informatiques permettent d’anticiper l’effet<br />

d’un médicament diffusé dans l’organisme, dans le but<br />

de déterminer le dosage optimal. La pharmacométrie<br />

permet de guider les essais cliniques pour accélérer<br />

la recherche et le développement.<br />

Études : Doctorat de pharmacie (Bac+6) et/ou master<br />

de biomathématiques/biostatistiques (Bac+5 ou plus),<br />

bon niveau d’anglais.<br />

Profil : Esprit scientifique, attiré à la fois par<br />

la recherche et l’informatique !<br />

Chef de produit<br />

Quand, au terme d’une dizaine d’années de recherche,<br />

un médicament est enfin disponible, il faut le faire<br />

savoir ! C’est le rôle du chef de produit. Sa mission : faire<br />

connaître les qualités thérapeutiques et le progrès que<br />

ce traitement représente pour les malades. Sa démarche<br />

est importante, pour présenter aux médecins le nouveau<br />

médicament, ses bénéfices et ses effets indésirables et<br />

promouvoir son bon usage.<br />

Études : Doctorat de pharmacie (Bac+6) complété<br />

par une formation en marketing.<br />

Profil : Dynamique, enthousiaste, et doté de bonnes<br />

qualités relationnelles.<br />

-<br />

Temoignage : Zahira Mouri, directrice médicale<br />

en oncologie chez <strong>Roche</strong><br />

« Après mes études de médecine, et une spécialisation<br />

en biologie médicale, j’ai travaillé longtemps à<br />

l’hôpital, auprès des patients. J’ai vu leurs souf<strong>fr</strong>ances,<br />

notamment en cancérologie. Après dix ans de métier,<br />

j’ai voulu passer du côté de la recherche et participer<br />

au développement de nouveaux médicaments pour<br />

alléger les souf<strong>fr</strong>ances de ces malades. Chez <strong>Roche</strong>,<br />

c’est particulièrement motivant, car nous travaillons sur<br />

des médicaments de nouvelle génération, issus<br />

des biotechnologies, et qui apportent un vrai bénéfice<br />

aux personnes malades. »<br />

-<br />

Temoignage : Sylvie Retout, pharmacométricienne<br />

chez <strong>Roche</strong><br />

« Je suis mathématicienne de formation et j’ai voulu<br />

appliquer mes connaissances à quelque chose d’utile.<br />

C’est pourquoi je me suis tournée vers la recherche<br />

pharmaceutique. Mon travail a pour objectif de<br />

prédire les effets d’un médicament grâce à un modèle<br />

mathématique, en fonction de son dosage et d’autres<br />

variables, comme l’âge ou le poids du patient. C’est<br />

une discipline amusante, qui suppose d’apprécier<br />

les mathématiques, la biologie et l’informatique. Mais<br />

surtout, mon activité sert à faire avancer la recherche :<br />

c’est aussi cela qui me plaît. »<br />

-<br />

Temoignage : Suzanne Cerdan-Valantin, chef<br />

de produit oncologie sein<br />

« Le chef de produit intervient comme un chef<br />

d’orchestre, une fois le médicament mis à disposition.<br />

J’interagis avec des interlocuteurs différents, dans<br />

l’entreprise comme à l’extérieur. Ma formation de<br />

pharmacienne me permet d’accompagner les médecins,<br />

dans le respect de l’éthique, pour faire progresser<br />

la prise en charge et la qualité de vie des malades.<br />

En un mot, c’est un métier passionnant ! »


16<br />

Et apres-<strong>demain</strong> ?<br />

-<br />

Jusqu’ou peuvent aller les progres de la medecine z?<br />

Biothérapies, thérapie cellulaire, médecine personnalisée…<br />

Jusqu’où peuvent aller les progrès de la médecine ? Tour d’horizon<br />

de quelques questions d’avenir.<br />

La télémédecine pour tous ?<br />

Médecins et patients sont<br />

de plus en plus connectés ! Déjà,<br />

des consultations à distance,<br />

en visioconférence, permettent<br />

de suivre, depuis leur domicile,<br />

des patients incapables de se<br />

déplacer. Bientôt, chacun pourra<br />

aussi accéder à son dossier médical<br />

en ligne, à n’importe quel endroit<br />

du globe. Un chirurgien se trouvant<br />

à New York a même déjà réussi<br />

à opérer une patiente située<br />

à Strasbourg à l’aide d’ordinateurs<br />

et de robots connectés à très haut<br />

débit (par fi bre optique) !<br />

Un corps de rechange ?<br />

Pourrons-nous un jour remplacer<br />

un foie, un rein ou un poumon<br />

défaillant par un organe de rechange,<br />

reconstitué en laboratoire grâce<br />

à ses propres cellules souches ?<br />

Les progrès récents de la thérapie<br />

cellulaire et de la médecine<br />

régénérative permettent d’y rêver.<br />

On sait déjà “faire repousser”<br />

une partie d’un organe (un tissu)<br />

grâce à des cellules souches. Mais<br />

un organe complet est une machine<br />

très complexe : la perspective<br />

d’en fabriquer un à partir de cellules<br />

souches est encore très lointaine.<br />

Vivre 130 ans ?<br />

Actuellement, dans les pays riches,<br />

comme la France, l’espérance de vie<br />

moyenne avoisine les 80 ans.<br />

-<br />

C’est déjà très bien. Mais il est<br />

sans doute possible de repousser<br />

cette limite. Jusqu’à 120 ou 130 ans,<br />

selon certains scientifi ques !<br />

Cependant, le problème n’est pas<br />

de vivre plus longtemps mais<br />

de rester en bonne santé. Il faudrait<br />

en particulier trouver un remède<br />

aux maladies qui touchent<br />

les personnes âgées, comme celles<br />

d’Alzheimer ou de Parkinson.<br />

Des nanomédicaments ?<br />

Grâce aux technologies de l’infi niment<br />

petit (les “nanotechnologies”), les<br />

chercheurs espèrent mettre au point<br />

des médicaments conçus à l’échelle<br />

du nanomètre (un milliardième de<br />

mètre). Tels des missiles téléguidés,<br />

ces “nanomédicaments” pourraient<br />

notamment servir à détruire une<br />

cible précise, par exemple un groupe<br />

de cellules cancéreuses, sans abîmer<br />

les cellules saines qui les entourent.<br />

La fi n de la chirurgie ?<br />

Certains chirurgiens disent que<br />

l’avenir de leur métier est de…<br />

disparaître ! Aujourd’hui, ils sont<br />

assistés par des outils robotiques.<br />

Demain, leur rôle consistera sans<br />

31/07/2012<br />

le<br />

doute à surveiller des opérations<br />

réalisées par des robots avec<br />

Établi –<br />

des gestes d’une précision extrême.<br />

À plus long terme, il sera peut-être<br />

possible de réparer le corps grâce<br />

aux thérapies cellulaire et génique et<br />

aux nanomédicaments par exemple. 02423/CIEI/0712<br />

Information communiquée par <strong>Roche</strong> - www.roche.<strong>fr</strong><br />

-

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