10.02.2016 Views

Echo de la Réhab - N°14 - Décembre 2014

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Décembre</strong> <strong>2014</strong><br />

L'écho<br />

<strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> réhab<br />

Dossier spécial : le sentiment d'exclusion<br />

<strong>N°14</strong>


L'Écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong><br />

Service <strong>de</strong> <strong>Réhab</strong>ilitation psycho-sociale<br />

CH Sainte -Marie-Privas<br />

« Quelles bizarreries ne trouve­t­on pas dans cette gran<strong>de</strong> ville quand on veut<br />

se promener et regar<strong>de</strong>r ? La vie fourmille <strong>de</strong> monstres innocents. Seigneur,<br />

mon Dieu, vous le créateur, vous qui avez fait <strong>la</strong> loi et <strong>la</strong> liberté... »<br />

<strong>de</strong>lprat.wordpress.com<br />

éditorial<br />

« L 'homme est un animal<br />

social » dit Pascal.<br />

Toute personne est exclue du<br />

système social à partir du<br />

moment où il sort <strong>de</strong>s cadres<br />

référentiels sociaux.<br />

Hé<strong>la</strong>s, <strong>la</strong> société condamne <strong>la</strong><br />

différence. La xénophobie, <strong>la</strong><br />

peur <strong>de</strong> l'étranger, tout ce qui est<br />

inconnu nous fait peur, ce qui<br />

explique <strong>la</strong> révolte du mon<strong>de</strong> en<br />

général face à notre condition<br />

absur<strong>de</strong>.<br />

C'est que nous sommes <strong>de</strong>s êtres<br />

limités à notre condition humaine<br />

et à l'environnement qui nous<br />

façonne et on peut alors se poser<br />

<strong>la</strong> question fondamentale <strong>de</strong><br />

l'humanité : sommes nous<br />

vraiment <strong>de</strong>s êtres libres, libres<br />

<strong>de</strong> bouger et libres <strong>de</strong> penser ?<br />

Ce qui nous prive <strong>de</strong> liberté c'est<br />

justement <strong>la</strong> peur <strong>de</strong> tout, le peur<br />

ce qui est différent.<br />

Par contre si nous cherchons<br />

c<strong>la</strong>irement à comprendre autrui à<br />

travers <strong>de</strong>s é<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> solidarité et<br />

d'altruisme, nous nous<br />

enrichissons <strong>de</strong> notre propre<br />

humanité <strong>de</strong>venant <strong>de</strong>s êtres<br />

pleins <strong>de</strong> conscience car ce qui<br />

peut sauver <strong>de</strong> l'exclusion c'est<br />

l'amour.<br />

Aujourd'hui l'exclusion est un<br />

problème <strong>de</strong> notre société<br />

individualiste reglée par <strong>de</strong>s<br />

images normatives, stéréotypées<br />

d'uniformisation. L'être humain<br />

est imprégné <strong>de</strong> tout ça. La<br />

société exclut <strong>la</strong> différence. Mais<br />

chacun ne se sent-il pas différent<br />

par rapport à une norme idéale et<br />

déshumanisée ?<br />

Louisette B.


Sommaire<br />

Nouvelles d'ici et d'ailleurs<br />

Politique internationale<br />

A l'heure <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparence<br />

Éloge du secret<br />

Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Rencontre culturelle « Ne pas pouvoir se passer <strong>de</strong><br />

l'art ? »<br />

Passage à RCF et Fréquence 7<br />

Un écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> caserne : Interview pompiers<br />

L'avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité 3°Conférence A<strong>la</strong>in Mercuel<br />

« Et si ce soir je dormais <strong>de</strong>hors ? »<br />

Dossier spécial : le sentiment<br />

d'exclusion<br />

Photo <strong>de</strong> Francesco Gattoni et textes<br />

Recettes d'ici et d'ailleurs<br />

F<strong>la</strong>mmekueche au Maroilles<br />

Les moules au pamplemousse<br />

Civet <strong>de</strong> <strong>la</strong>pin<br />

Waterzoï <strong>de</strong> poulet<br />

Billet d'humeur<br />

Stop à l'exclusion <strong>de</strong>s femmes pudiques<br />

Cigarette<br />

Du gris dans ma pensée<br />

Dis moi où va <strong>la</strong> peine<br />

Mais pourquoi ?<br />

Et si <strong>la</strong> vie<br />

L'humeur, l'humus<br />

La connerie est-elle soluble dans l'eau ?<br />

La cupidité et l'avarice<br />

oui toi oui<br />

Un peu d'histoire<br />

Respect<br />

Le temps est en pleine mutation<br />

Dans <strong>la</strong> maison du Bon Dieu<br />

Détente<br />

Randonnée culturelle<br />

Chemins<br />

Photographie<br />

Raymond Depardon<br />

Série "Turin"<br />

Le paysage<br />

Danses<br />

B<strong>la</strong>gues <strong>de</strong> Christophe M.<br />

Le coin <strong>de</strong>s artistes<br />

Hôpital silence<br />

Serein le jour<br />

Poème Cécile<br />

Quand le matin s'emmêle<br />

L'amour 'christophe)<br />

Fol amour<br />

L'amour (sabrina)<br />

Chaque jour que moi je vis<br />

Grâce fugace<br />

Sacrifice<br />

Le souffle coupé<br />

Rêve dévoilé<br />

On a aimé...ou pas<br />

Interview <strong>de</strong> Julien Delmaire<br />

L'écriture<br />

A quoi sert l'art ?<br />

Dossier sciences<br />

Mathématiques :Sinus et cosinus<br />

Philo :<br />

La Vérité<br />

Le réel d'après Clément Rosset<br />

Sciences occultes :<br />

magie définition<br />

un peu <strong>de</strong> magie<br />

Sciences humaines :<br />

La souffrance mentale<br />

angoisse et création<br />

Douleur et souffrance psychique<br />

Les psychologues<br />

Le transfert<br />

Témoignages<br />

Un air <strong>de</strong> saison<br />

Courriers <strong>de</strong>s lecteurs à finaliser<br />

Sites internet


NOUVELLES D'ICI<br />

ET D'AILLEURS<br />

Politique internationale<br />

De <strong>la</strong><br />

responsabilité <strong>de</strong><br />

chacun<br />

Le mon<strong>de</strong> ne tourne pas rond ;<br />

l'actualité internationale est faite<br />

<strong>de</strong> guerres <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nète.<br />

L'armement vendu par ceux-là<br />

même qui sont impliqués dans<br />

les conflits : <strong>la</strong> France n'a-t-elle<br />

pas vendu <strong>de</strong>s armes à Kadafi<br />

pour le renverser juste après ?<br />

Certains pays détiennent <strong>la</strong><br />

bombe atomique, d'autres disent<br />

l'avoir...d'autres se servent <strong>de</strong> ça<br />

pour justifier une guerre : on a<br />

dit que l'Irak avait <strong>la</strong> bombe pour<br />

l'attaquer mais c'était un prétexte,<br />

un leurre .<br />

C'est inquiétant et ça peut faire<br />

peur.<br />

Les jeunes qui partent pour<br />

combattre avec le Jihad. Les<br />

otages qu'on décapite.<br />

C'est grave car il y a un<br />

amalgame qui se fait : on<br />

confond <strong>la</strong> pratique d'une<br />

religion avec le terrorisme.<br />

En France, le p<strong>la</strong>n vigipirate est<br />

sur le point d'être déclenché. Le<br />

terrorisme agit au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Y a-t-il encore du<br />

bon en ce mon<strong>de</strong> ?<br />

Cette question est très importante<br />

car elle correspond à l’espoir et à<br />

l’avenir <strong>de</strong> l’humanité. Malgré <strong>la</strong><br />

méchanceté <strong>de</strong>s guerres, il y a<br />

encore <strong>de</strong> l’amour, <strong>de</strong> l’amitié et<br />

religion et touche <strong>de</strong> nombreux<br />

pays.<br />

C'est un chantage odieux qui<br />

touche <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion civile en<br />

plein cœur. Il est inadmissible<br />

d'avoir fait circuler une vidéo<br />

sur internet montrant l’exécution<br />

d'un otage.<br />

Ce<strong>la</strong> touche les gens <strong>de</strong> religion<br />

musulmane qui doivent se<br />

défendre par rapport à<br />

l'amalgame qui est fait entre<br />

musulmans et terroristes.<br />

A Privas, dans les cafés, les gens<br />

parlent à tort et à travers :<br />

l'amalgame est fait !<br />

Il faut être vigi<strong>la</strong>nt à ne pas<br />

favoriser <strong>la</strong> stigmatisation et ça,<br />

c'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong><br />

chacun.<br />

Être terroriste, ce n'est pas être<br />

musulman.<br />

Être terroriste, c'est être lâche et<br />

influençable.<br />

Christophe T., James F., Marie-<br />

Agnès C., Anne-Marie G.<br />

<strong>la</strong> paix dans <strong>de</strong> nombreux lieux<br />

<strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>.<br />

Voilà ma réponse à cette<br />

question.<br />

Si vous, lecteur du journal, avez<br />

d’autres réponses, veuillez y<br />

répondre.<br />

Je vous remercie <strong>de</strong> votre bonne<br />

compréhension.<br />

Guy B.


A l'heure <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparence, <strong>la</strong> question du mensonge<br />

continue à se poser.<br />

Peut-on faire l'éloge du mensonge alors que les médias montrent du doigt le mensonge <strong>de</strong> certains<br />

hommes politiques à droite comme à gauche?<br />

Qu'en est-il du mensonge dans <strong>la</strong> vie quotidienne ?<br />

Ici, on pense que parfois, on peut se sentir obligé <strong>de</strong> mentir, pour protéger ceux qu'on aime ou pour se<br />

protéger. Ce serait plutôt gar<strong>de</strong>r certaines choses pour soi, mentir par omission en vou<strong>la</strong>nt cacher une<br />

vérité trop crue.<br />

La majorité <strong>de</strong>s gens mentent quotidiennement. Il y aurait les gros mensonges et les petits mensonges... Se<br />

mentir à soi-même, prêcher le faux pour savoir le vrai. Mentir pour arrondir les angles, pour préserver le<br />

lien à l'autre .<br />

Peut-on tout dire ?<br />

Comment faire quand on détient une vérité difficile à dire ?<br />

Y a t-il <strong>de</strong>s choses impossibles à dire ? Qu'est ce que « dire <strong>la</strong> vérité » ? On dit qu'il n'y a pas <strong>de</strong> vérité en<br />

soi, que chacun a sa vérité... <strong>la</strong> Vérité nous transcen<strong>de</strong>-t-elle ?<br />

Le mensonge en politique peut il être parfois obligatoire pour que <strong>la</strong> société continue à fonctionner ?<br />

Doit-on tout savoir ? Doit-on tout dire ?<br />

On n'est pas loin du Big Brother <strong>de</strong> George Orwell avec les caméras <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce à « tous les coins <strong>de</strong><br />

rue », les cartes bleues, internet qui renseignent sur nos habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation. Ce pistage rassure et<br />

inquiète à <strong>la</strong> fois.<br />

Nathalie J., James F., Patrick A., Marie-Agnès C., C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> S., Daniel P., Anne-Marie G.<br />

le secret est-il nécessaire en<br />

politique ?<br />

S’il n’est pas inhérent à l’essence <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique,<br />

doit-on pour autant éradiquer tout secret en<br />

politique ou existe-t-il <strong>de</strong>s secrets légitimes en<br />

politique ?<br />

Nous pouvons définir le secret comme un savoir<br />

qui est tenu caché et réservé aux initiés.<br />

Dans le champ politique, ces initiés ne seraient-ils<br />

pas les hommes qui possè<strong>de</strong>nt le pouvoir, en<br />

d’autres termes, les hommes politiques ?<br />

La maîtrise <strong>de</strong> l’art <strong>de</strong> gouverner nécessite-t-elle un<br />

savoir secret que l’on ne peut se permettre <strong>de</strong><br />

révéler à tous au risque <strong>de</strong> perdre <strong>la</strong> possession du<br />

pouvoir ?<br />

Le secret en politique comporte-t-il un fon<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> droit pour le légitimer ?<br />

Par ailleurs, dans <strong>la</strong> mesure où le processus <strong>de</strong><br />

démocratisation qui caractérise l’ère mo<strong>de</strong>rne est<br />

censé conférer au démos, c’est-à-dire au peuple<br />

dans son ensemble, le pouvoir, <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong><br />

certaines informations qui étaient exclusivement<br />

réservées à certains auparavant dans les régimes<br />

aristocratiques et monarchiques ne doit-elle pas être<br />

mise à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> tous ?<br />

Ce<strong>la</strong> signifie-t-il que le processus <strong>de</strong><br />

démocratisation est corrélé à un processus<br />

d’extension <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparence ?<br />

Toutefois, transparence et démocratie marchentelles<br />

toujours <strong>de</strong> pair ?<br />

Une société où règne l’idéologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparence<br />

absolue est-elle vraiment un idéal soutenable ?<br />

Quels sont les risques et perversions qui peuvent<br />

résulter <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparence absolue ? Dès<br />

lors, comment repenser <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du curseur entre<br />

secret et transparence en politique dans une société<br />

fidèle à l’idéal démocratique ?<br />

ameliepinset.wordpress.com/2009/.../le-secret-estil-necessaire-en-politiq...


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

Rencontres culturelles au Centre Social<br />

<strong>de</strong> l'hôpital Ste Marie<br />

Depuis Octobre <strong>2014</strong>, <strong>de</strong>s rencontres ont lieu avec <strong>de</strong>s invités venus donner leur éc<strong>la</strong>irage sur <strong>la</strong> question<br />

<strong>de</strong> "<strong>la</strong> dépendance". Mireille Cluzet, artiste p<strong>la</strong>sticienne a démarré ce cycle.<br />

Ne pas pouvoir se passer <strong>de</strong> l'art<br />

Du lien entre l'art et <strong>la</strong> dépendance, on pourrait dire que, du côté <strong>de</strong> l'artiste, l''art est une nécessité.<br />

Qu'en est-il <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion que chacun entretient avec l'art ?<br />

L'art serait une catharsis <strong>de</strong>s émotions, un espace <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> certains sentiments <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> intérieur.<br />

L'art serait un moyen <strong>de</strong> combler ce manque en libérant une forme d'expression : « Je mets en forme et au<strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong> moi, ce qui me gêne <strong>de</strong>dans ».<br />

Il y a toujours eu du renouveau dans l'expression artistique, du renouveau dans <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> représenter<br />

les choses.<br />

Pour Kant, l'art est <strong>la</strong> belle représentation d'une chose. C'est entrer dans <strong>la</strong> chose elle-même pour <strong>la</strong><br />

représenter.<br />

Il faut un espace pour voir, il faut un espace pour accueillir l'art.<br />

La nature contient <strong>la</strong> création . Le regard que l'on porte sur cette nature peut être artistique. C'est ce qu'on<br />

appelle un rapport sensible.<br />

La photographie, par exemple, prend et capture quelque chose dans le réel. C'est un acte <strong>de</strong> représentation,<br />

un acte <strong>de</strong> transformation. Le fait même d'extraire une chose du réel transforme <strong>la</strong> chose.<br />

On est tous conditionné par le sensible, par ce rapport à <strong>la</strong> création. Nos perceptions opèrent une<br />

transformation du réel car elles sont <strong>de</strong> nature subjective. C'est une spécificité <strong>de</strong> l'humanité.<br />

Les <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> <strong>la</strong> grotte Chauvet témoignent <strong>de</strong> cette capacité à représenter les choses, les animaux en<br />

particulier. Était-ce pour apprivoiser leur peur que les hommes peignaient sur les parois <strong>de</strong>s grottes ?<br />

Mais y a-t-il toujours une raison à <strong>la</strong> création ou <strong>la</strong> création vient-elle <strong>de</strong> façon insouciante ?<br />

Il y a une puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation, sinon comment comprendre que, dans les religions monothéistes,<br />

<strong>la</strong> représentation ait été frappée d'interdiction ?<br />

Nous sommes tous imprégnés du fait artistique sans le savoir. Le chant africain par exemple, est une<br />

représentation chantée du quotidien.<br />

On ne pourrait pas se passer <strong>de</strong> l'art car il nous construit.<br />

Mais qu'est-ce-que l'art ?<br />

Un savoir faire ? On parle bien <strong>de</strong> l'art <strong>de</strong> vivre. Mais c'est aussi un savoir « y » faire avec ce qu'on est soi ,<br />

avec cette partie <strong>de</strong> soi qui ne peut se transmettre qu'après <strong>la</strong> transformation par <strong>la</strong> création.<br />

L'art crée du lien et du futur ; les œuvres d'art durent longtemps.


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

A partir <strong>de</strong> quand parle-t-on d'œuvres d'art ?<br />

Une œuvre est une création qui, d'une part, correspondrait à une nécessité <strong>de</strong> faire pour l'artiste et d'autre<br />

part, <strong>de</strong>vrait être reconnu par d'autres comme telle.<br />

Le <strong>de</strong>gré d'implication <strong>de</strong> l'artiste est fondamental. C'est un engagement entier <strong>de</strong> sa personne qui peut se<br />

comparer à un geste <strong>de</strong> survie.<br />

Les systèmes politiques qui interdisent l'art sont <strong>de</strong>s sociétés qui dépérissent. Nous sommes tous <strong>de</strong>s<br />

survivants et pour l'artiste, l'acte artistique est une nécessité <strong>de</strong> se battre pour survivre.<br />

L'écho sur les on<strong>de</strong>s<br />

Agnès P.<br />

ardéchoises<br />

Le 14 octobre," l'écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong>" a été invité à RCF pour une interview dans l'émission "Près <strong>de</strong><br />

chez vous". Nous remercions <strong>la</strong> radio et ses animateurs pour leur accueil chaleureux.<br />

Anne-Laure Roumengou <strong>de</strong> <strong>la</strong> radio "Fréquence 7 " est venue nous rejoindre au journal le jeudi 27<br />

Novembre pour réaliser une émission radiophonique que nous pourrons bientôt entendre sur les<br />

on<strong>de</strong>s. Merci Anne-Laure !<br />

En cours : un enregistrement <strong>de</strong>s textes écrits lors <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> Julien Delmaire (cf interview dans<br />

<strong>la</strong> rubrique "on a aimé... ou pas") avec Françoise Sour, comédienne, et Léa Grange <strong>de</strong> Sonoscope.<br />

Vous pouvez dès à présent avoir une version écrite <strong>de</strong> certains dans ce numéro et ceux à venir. Ils<br />

sont accompagnés et\ou accompagnent une <strong>de</strong>s photos <strong>de</strong> francesco Gattoni avec qui nous avons <strong>de</strong>s<br />

projets. Nous les partagerons lorsqu'ils se concrétiseront.


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

Rencontre avec le Capitaine Saurel<br />

<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> : Qu'est ce qu'il se passe quand on appelle les<br />

pompiers ?<br />

Capitaine Saurel : Quand on fait le 15 qui est le numéro du SAMU<br />

ou le 18, celui <strong>de</strong>s pompiers, l'appel arrive au CRTA (Centre <strong>de</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s appels).<br />

Le CRTA est le centre <strong>de</strong>s appels . Il est équipé d'un matériel<br />

informatique qui ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> chaque situation en fonction <strong>de</strong>s éléments recueillis.<br />

Lorsque le CRTA reçoit un appel, <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> permanence <strong>de</strong>man<strong>de</strong> confirmation du numéro d'appel,<br />

l'adresse, qui sont <strong>de</strong>s informations indispensables.<br />

Elle va poser <strong>de</strong>s questions qui vont permettre d'évaluer <strong>la</strong> situation afin d'envoyer le nombre <strong>de</strong><br />

véhicules adapté, le matériel médical etc...Elle va vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r par exemple, si le blessé répond quand<br />

on lui parle, si il respire, si il bouge etc... en aucun cas, vous ne <strong>de</strong>vez raccrocher le premier.<br />

EDLR : Comment ai<strong>de</strong>r le travail <strong>de</strong>s secours ? Si on a son brevet <strong>de</strong> secourisme, peut-on mettre une<br />

personne en position <strong>la</strong>térale <strong>de</strong> sécurité ?<br />

C.S : La position <strong>la</strong>térale <strong>de</strong> sécurité sert à éviter que <strong>la</strong> personne s'étouffe lorsqu'elle est inconsciente.<br />

Si le blessé a fait une chute, il ne faut pas <strong>la</strong> bouger. Si il ne respire plus, on peut pratiquer une<br />

venti<strong>la</strong>tion par le bouche à bouche. Mais si <strong>la</strong> personne est inconsciente, il faut éviter <strong>de</strong> faire du bouche<br />

à bouche et appeler tout <strong>de</strong> suite les secours.<br />

Appeler les secours, répondre à leurs questions puis les attendre en bas <strong>de</strong> l'immeuble par exemple est<br />

une bonne manière d'ai<strong>de</strong>r les gens. Attendre en bas <strong>de</strong> l'immeuble permet <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r les secours dès leur<br />

arrivée.<br />

On trouve aussi <strong>de</strong>s défibril<strong>la</strong>teurs dans les lieux publics qui permettent <strong>de</strong> pratiquer un choc précoce<br />

pour renforcer les chances <strong>de</strong> survie pour une personne qui est en arrêt cardiaque. Tout est écrit sur<br />

l'appareil, il suffit <strong>de</strong> lire les instructions.<br />

EDLR : Quelles sont les motifs <strong>de</strong> vos interventions les plus fréquentes?<br />

C.S : Il y a <strong>de</strong> plus en plus d'appels quand quelqu'un est ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. Un peu comme si on compensait le<br />

manque <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins généralistes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>. L'année précé<strong>de</strong>nte, il y a eu 70% <strong>de</strong> secours à personne<br />

(blessée ou ma<strong>la</strong><strong>de</strong>) et 10% d'incendies <strong>de</strong> forêts ou maisons.<br />

Nous comptons entre 5 et 10 interventions par jour.<br />

EDLR : Êtes vous toujours bien accueillis ?<br />

C.S : C'est vraiment exceptionnel d'avoir <strong>de</strong>s problèmes. De façon générale, les gens éprouvent plutôt <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> reconnaissance à notre endroit. Mais il est vrai que, dans notre société, on supporte <strong>de</strong> moins en moins<br />

d'attendre et ce<strong>la</strong> s'exprime par <strong>de</strong> l'agressivité.


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

EDLR : Quelle ai<strong>de</strong> pouvez vous apporter à une personne « désespérée » ? Avez vous une formation<br />

spécifique ?<br />

C.S : En ce qui concerne <strong>la</strong> formation, nous n'avons pas vraiment <strong>de</strong> formation dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

souffrance psychique mais l'expérience du terrain nous gui<strong>de</strong>. Nous avons une formation dans <strong>la</strong> gestion<br />

du stress mais nous nous appuyons davantage sur notre « humanité ».<br />

Nous discutons avec les gens et nous les transportons vers un lieu <strong>de</strong> soins adapté à leurs besoins.<br />

En ce qui concerne les hospitalisations à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'un tiers nous intervenons après <strong>la</strong> venue d'un<br />

mé<strong>de</strong>cin mais le plus souvent le transport se fait par une ambu<strong>la</strong>nce privée. Ce n'est pas notre mission<br />

première.<br />

EDLR : Pouvez-vous rentrer chez les gens ?<br />

C.S : Oui, avec <strong>la</strong> police.<br />

Nous pouvons rentrer chez les gens si il y a suffisamment d'éléments pour dire qu'il y a une personne en<br />

danger. On essaie <strong>de</strong> passer par le toit ou <strong>la</strong> fenêtre pour faire le moins <strong>de</strong> dégâts matériels possibles.<br />

EDLR : Y a t'il <strong>de</strong>s femmes dans votre équipe ? Sont elles bien intégrées ?<br />

C.S : Il y a 15 femmes pour un effectif qui compte 105 pompiers. Elles sont bien intégrées dans le groupe.<br />

L'intérêt d'avoir <strong>de</strong>s femmes dans le groupe permet d'avoir un autre interlocuteur pour certaines<br />

situations où <strong>de</strong>s personnes peuvent se sentir plus rassurées par <strong>la</strong> présence d'une femme à leurs côtés.<br />

EDLR : Ça ne doit pas être facile <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r son sang froid dans <strong>de</strong>s situations difficiles ? Comment faîtes<br />

vous ?<br />

C.S : Nous avons l'habitu<strong>de</strong> mais malgré ce<strong>la</strong> j'ai encore en mémoire <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts .Quand on intervient,<br />

on regar<strong>de</strong> les aspects techniques. On sait ce qu'on doit faire c'est­à­dire qu'on ne voit pas quelqu'un qui<br />

saigne mais « une hémorragie à arrêter ».<br />

Les infirmiers pompiers sont habilités à faire les protocoles d'urgence sans attendre <strong>la</strong> prescription<br />

médicale.<br />

Comme je vous le disais nous sommes aussi formés à <strong>la</strong> gestion du stress et après chaque situation<br />

difficile, nous faisons un débriefing. Et puis il y a <strong>de</strong>s psychologues chez les sapeurs pompiers.<br />

EDLR : Les jeunes vont-ils sur toutes les interventions ?<br />

C.S : Les stagiaires restent à <strong>la</strong> caserne. Lorsque les pompiers sont en début <strong>de</strong> carrière, on fait plus<br />

attention à eux et parfois on peut les mettre en retrait si c'est nécessaire et si on peut le faire. Quoiqu'il en<br />

soit, dans chaque véhicule qui part en intervention, il y a un chef qui organise le travail.


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

EDLR : Quel est l'âge minimum requis pour rentrer chez les pompiers ?<br />

C.S : L'âge minimum pour rentrer chez les pompiers est <strong>de</strong> 16 ans pour les pompiers volontaires et 18 ans<br />

pour les professionnels. Mais il est rare <strong>de</strong> rentrer à 18 ans car ,malgré le fait que le BAC ne soit pas<br />

obligatoire, il faut passer <strong>de</strong>s concours, acquérir <strong>de</strong> l'expérience.<br />

Le nombre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces étant limité pour beaucoup <strong>de</strong> candidats, il est donc rare <strong>de</strong> réussir dès <strong>la</strong> première<br />

fois.<br />

Enfin, les professionnels peuvent arrêté <strong>de</strong> travailler comme pompiers à 57 ans.<br />

EDLR : Vous parlez <strong>de</strong> professionnels et <strong>de</strong> volontaires. Comment est-ce organisé ?<br />

C.S : Nous ne pourrions pas travailler sans les pompiers volontaires. Sur l'ensemble <strong>de</strong> l'effectif, je vous<br />

disais 105 pompiers, il n'y a que 18 pompiers professionnels. Sur <strong>la</strong> France, il y a environ 200 000<br />

pompiers volontaires pour 40 000 pompiers professionnels.<br />

Les pompiers professionnels dépen<strong>de</strong>nt du ministère <strong>de</strong> l'intérieur.<br />

En ce qui concerne les volontaires, les gens viennent sur leurs jours <strong>de</strong> repos et perçoivent une<br />

in<strong>de</strong>mnisation.<br />

En journée, les gar<strong>de</strong>s à <strong>la</strong> caserne sont constituées <strong>de</strong> 9 pompiers sur p<strong>la</strong>ce et <strong>de</strong> pompiers qui sont chez<br />

eux et que l'on appelle si besoin. Quand il y a une alerte rouge à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> météo, il faut plus <strong>de</strong> mon<strong>de</strong><br />

disponible.<br />

A Privas, il y a obligatoirement <strong>de</strong>s professionnels et <strong>de</strong>s volontaires. C'est le chef <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> qui organise le<br />

travail.<br />

La présence <strong>de</strong> professionnels varie en fonction du nombre d'intervention pour un secteur donné. La<br />

caserne <strong>de</strong> Privas, couvre 14 communes.<br />

A Annonay comme à Aubenas, il y a <strong>de</strong>s pompiers professionnels.<br />

Par contre, à Saint Sauveur <strong>de</strong> Montagut par exemple, il y a peu d'interventions donc il y a une caserne<br />

avec <strong>de</strong>s pompiers volontaires.<br />

Sur tout le territoire, il y a <strong>de</strong>s petites casernes avec <strong>de</strong>s pompiers volontaires qui sont in<strong>de</strong>mnisés pour le<br />

travail qu'ils font. C'est important car lorsqu'il arrive une catastrophe, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> pompiers<br />

volontaires permet qu'il y ait un plus grand nombre d'intervenants.<br />

EDLR : De quoi est remplie une journée quand on est pompier ?<br />

C.S : L'objectif d'une caserne est d'assurer les secours.<br />

Pour ça, on doit assurer une présence 24h\24.Les horaires sont <strong>de</strong> 7h à 19h pour <strong>la</strong> journée et <strong>de</strong> 19h à 7h<br />

pour <strong>la</strong> nuit.<br />

Dans les tâches journalières, il y a l'inventaire du matériel, <strong>la</strong> vérification du matériel et 2 fois par jour,<br />

<strong>de</strong>s exercices <strong>de</strong> sauvetage, <strong>de</strong>s activités sportives à l'extérieur et à l'intérieur.<br />

On doit être entrainé.<br />

Par exemple, on doit aller s'entrainer régulièrement dans les établissements accueil<strong>la</strong>nt du public comme<br />

l'hôpital Sainte Marie. Pour ce<strong>la</strong>, nous possédons un p<strong>la</strong>n détaillé <strong>de</strong> tous les établissements<br />

administratifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville et <strong>de</strong>s environs (hôpitaux, prison, centrale nucléaire...) Et dans ces lieux, nous<br />

procédons à <strong>de</strong>s sauvetages en hauteur, dans les caves etc...<br />

Nous faisons d'ailleurs <strong>de</strong>s tests sportifs régulièrement et une visite médicale par an.<br />

L'après midi, on doit s'occuper <strong>de</strong> l'entretien <strong>de</strong> <strong>la</strong> caserne et <strong>de</strong>s véhicules. On possè<strong>de</strong> 10 poids lourds et<br />

5 véhicules légers.


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

EDLR : Vous parliez <strong>de</strong> sauvetage en hauteur. Y a 'il d'autres interventions nécessitant une spécialisation ?<br />

C.S : En effet, en fonction du type d'intervention ou <strong>de</strong>s lieux, nous avons <strong>de</strong>s pompiers spécialisés.<br />

Par exemple, pour rechercher <strong>de</strong>s victimes sous <strong>de</strong>s décombres, nous faisons appel à <strong>de</strong>s pompiers maitres<br />

chiens. Nous avons aussi <strong>de</strong>s collègues qui sont sauveteurs <strong>de</strong> surface c'est­à­dire jusqu'à 3 mètres <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur . Après ils utilisent <strong>de</strong>s bouteilles, ce sont <strong>de</strong>s plongeurs.<br />

Pour <strong>la</strong> reconnaissance en milieu périlleux, certains pratiquent l'esca<strong>la</strong><strong>de</strong> ou <strong>la</strong> spéléologie.<br />

Il existe aussi les risques chimiques et radioactifs, le transport <strong>de</strong> matière dangereuse, le déb<strong>la</strong>iement...<br />

Ces pompiers spécialisés interviennent sur l'ensemble du département.<br />

EDLR : Et pour les feux <strong>de</strong> forêts ?<br />

C.S : Nous sommes renforcés par les forestiers sapeurs. Ils font partie d'une équipe du conseil général Sud<br />

<strong>de</strong> l’Ardèche. Ils s'occupent <strong>de</strong> l'entretien <strong>de</strong>s pistes en prévention <strong>de</strong>s risques d'incendie. Ils font <strong>de</strong>s<br />

patrouilles dans <strong>de</strong>s véhicules jaunes. Lorsqu'il y a un incendie, ils nous ai<strong>de</strong>nt avec leurs tracto­pelles.<br />

Nous avons <strong>de</strong>s liens très étroits avec eux surtout en été. Ils sont en re<strong>la</strong>tion avec le CODIS.<br />

Il y a aussi ce qu'on appelle les gélons qui sont <strong>de</strong>s tours <strong>de</strong> guet en haut <strong>de</strong>s forêts pour localiser les feux<br />

durant l'été. Il en existe 5 dans tout le département.<br />

EDLR : Comment trouvez-vous l'eau nécessaire à vos interventions ?<br />

C.S : On évite <strong>de</strong> prendre l'eau sur les poteaux d'eau potable, donc on pompe dans les <strong>la</strong>cs, les piscines...<br />

Par contre, si on n'a pas le choix, on prend l'eau en ville sur les branchements d'eau potable. Il faut savoir<br />

que chaque véhicule contient entre 1500 et 3000 litres.<br />

Les hélicoptères servent à faire <strong>de</strong>s repérages pour comman<strong>de</strong>r les canadaires. Ce sont <strong>de</strong>s hélicos rouges<br />

et jaunes. Les hélicos b<strong>la</strong>ncs servent au transport <strong>de</strong>s victimes. Ce sont les hélicos du SAMU.<br />

EDLR : Avez-vous d'autres missions ?<br />

C.S : Oui, tous les 2 ans, nous <strong>de</strong>vons contrôler les établissements recevant du public <strong>de</strong>s hôpitaux<br />

jusqu'aux grands magasins et veiller à ce que les règles <strong>de</strong> sécurité soient respectées.<br />

Nous donnons également <strong>de</strong>s avis pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> bâtiments.<br />

Il faut savoir que dans ce domaine du secourisme, il y a aussi les formations payantes comme le PSC 1 qui<br />

sont dispensées par <strong>la</strong> Croix Rouge ou <strong>la</strong> protection civile.<br />

EDLR : Aimez vous votre métier ?<br />

C.S : C'est <strong>la</strong> rencontre avec <strong>de</strong>s pompiers qui m'a donné envie <strong>de</strong> faire ce métier. A l'heure actuelle, je<br />

suis toujours content <strong>de</strong> faire ce métier passionnant.<br />

Merci au Capitaine Saurel du temps qu'il nous a consacré.


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

L'écho au colloque<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

Pourquoi a-t-il fallu attendre les années 90, pour se poser<br />

véritablement <strong>la</strong> question du soins <strong>de</strong>s personnes sans domicile fixe<br />

(SDF) ?<br />

Les causes sont d'origines diverses :<br />

La personne SDF ne rentrerait pas dans les cadres habituels : pas<br />

d'adresse, pas d'horaires etc...et son parcours <strong>de</strong> vie est jalonné <strong>de</strong><br />

difficultés. La vie dans <strong>la</strong> rue favorise les prises <strong>de</strong> toxiques ou<br />

d'alcool et les conduites anti-sociales sont organisées.<br />

La psychiatrie est organisée en secteur c'est-à-dire que les gens sont<br />

hospitalisés en fonction <strong>de</strong> leur lieu d'habitation. Alors quelqu'un<br />

qui n'a pas <strong>de</strong> domicile passe-t-il à côté <strong>de</strong>s soins ?<br />

Le contexte hospitalier manque <strong>de</strong> lits<br />

On avance souvent un argument "éthique" comme "si il est dans <strong>la</strong> rue, c'est son choix" ou "il ne fait pas<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'ai<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> soins".<br />

Mais sait-on décrypter <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> implicite ? N'a-t-on pas vite fait <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s amalgames ?<br />

Pour A<strong>la</strong>in Mercuel, il n'existe pas <strong>de</strong> modèle à <strong>la</strong> rencontre avec une personne SDF. La rencontre se fait à<br />

chaque fois au cas par cas et l'invention est <strong>de</strong> rigueur.Il parle d'une nébuleuse <strong>de</strong> ce public et d'une<br />

nébuleuse <strong>de</strong>s intervenants.<br />

Si <strong>la</strong> rue ne rend pas fou, elle présente <strong>de</strong>s risques d'aggravation. L'angoisse, <strong>la</strong> dépression entraine le<br />

refus, le repli sur soi et le retrait. C'est comme une démission <strong>de</strong> l'attachement.<br />

Souvent, se rajoute <strong>de</strong>s problèmes somatiques et le risque d'engrenage dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> précarité est majeur.<br />

A ce moment-là, on parle d'asphaltisation c'est-à-dire qu'il y a <strong>de</strong>s gens qu'on ne voit même plus.<br />

La vie dans <strong>la</strong> rue oblige à mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> survie qui sont rarement comprises comme<br />

telles. De même, certains moments <strong>de</strong> dépersonnalisation sont à comprendre comme une réaction au<br />

contexte particulièrement éprouvant <strong>de</strong> ce contexte <strong>de</strong> vie.<br />

<strong>la</strong> question se pose d'un besoin <strong>de</strong> soin ou\et besoin <strong>de</strong> lien ?<br />

Peut-être peut-on commencer par établir un lien mais comment faire ?<br />

Comment construire un lien avec une personne pour qui le lien n'a jamais été durable et qui s'est donc<br />

construit lui-même comme ce<strong>la</strong> ? Comment rendre possible l'instal<strong>la</strong>tion d'une confiance réciproque ?


Brèves <strong>de</strong> Privas<br />

Brèves <strong>de</strong><br />

Pour finir, quelques repères :<br />

32% <strong>de</strong>s personnes SDF souffrent <strong>de</strong> troubles psychiques sévères et 45% ont subi <strong>de</strong>s violences intrafamiliales.<br />

47% considèrent leur santé psychique mauvaise.<br />

Beaucoup <strong>de</strong> personnes abusent <strong>de</strong> toxiques car l'inacceptable s'acceptent sous toxiques.<br />

Il y a 300 000 personnes SDF en France dont 100 000 qui sont en souffrance psychique.<br />

Les gens décè<strong>de</strong>nt dans <strong>la</strong> rue, le plus souvent à cause <strong>de</strong> violences.<br />

La durée moyenne <strong>de</strong> vie en France est <strong>de</strong> 80 ans et <strong>de</strong> 34 ans pour les personnes qui vivent dans <strong>la</strong> rue...<br />

Dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale, 1 personne sur 5 est amenée à souffrir <strong>de</strong> troubles psychiatriques...<br />

Et<br />

si ce soir je dormais <strong>de</strong>hors,<br />

sous un carton l’estomac vi<strong>de</strong> en pensant<br />

aux moments heureux <strong>de</strong> mon existence ?<br />

Dis Papa Noël tu veux pas revenir pour tous les pôvres ?<br />

Bon, je disais, que ressent un SDF ? La faim, <strong>la</strong> soif, l’insécurité,<br />

<strong>la</strong> peur du len<strong>de</strong>main...<br />

Je ne comprends pas que dans un pays riche comme <strong>la</strong> France, il y ait <strong>de</strong>s<br />

gens dans <strong>la</strong> rue.<br />

Imaginez que ce soit vous ce soir qui dormiez <strong>de</strong>hors loin <strong>de</strong> votre confort ?<br />

Votre regard ? Non, je ne sais plus.<br />

Les associations font ce qu’elles peuvent, mais le droit à <strong>la</strong> dignité, au respect, les<br />

fon<strong>de</strong>ments-même <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie ?<br />

Tout le mon<strong>de</strong> a droit à un toit, mais peut-être que pour ceux qui vivent dans l’opulence,<br />

le luxe outrancier, j’espère qu’ils n’avaleront pas <strong>de</strong> travers leurs succulentes victuailles.<br />

J’ai lu dans une autobiographie ceci :<br />

quelqu'un <strong>de</strong> célèbre dit à son associé<br />

« J’aimerais bien prendre un loft <strong>de</strong> 400 m²<br />

Réponse : - Tu sais combien il fait mon appartement ? »<br />

No Comment<br />

Pascal G.


LE SENTIMENT<br />

D' EXCLUSION<br />

Solitu<strong>de</strong> refus marginalisation peur exclusionsociété<br />

rejet<br />

famille<br />

Un camp <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />

peur exclusion appartenanceSolitu<strong>de</strong><br />

juxtaposé au vieux port<br />

et un évadé au visage caché<br />

marginalisation société rejet famille refus<br />

pour seule défense un brouil<strong>la</strong>rd <strong>de</strong>nse<br />

appartenanceSolitu<strong>de</strong><br />

seul alternative pour qu 'il vive<br />

exclusion rejet refus peur<br />

au loin l'Angleterre pour qu'il se terre;<br />

marginalisation appartenanceSolitu<strong>de</strong> société famille<br />

Martin<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation appartenanceSolitu<strong>de</strong> société famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation appartenance Solitu<strong>de</strong> société famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation appartenance Solitu<strong>de</strong> société famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation appartenance Solitu<strong>de</strong> société famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation appartenance Solitu<strong>de</strong> société famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation appartenance Solitu<strong>de</strong> société famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

marginalisation société famille<br />

appartenanceSolitu<strong>de</strong> peur<br />

exclusion marginalisationrejet société famille refus<br />

appartenanceSolitu<strong>de</strong><br />

exclusion<br />

Comme un mirage au firmament,<br />

rejet<br />

j'oserai briser<br />

refus peur les<br />

marginalisation<br />

ca<strong>de</strong>nas, surpasser les barbelés<br />

appartenanceSolitu<strong>de</strong> société<br />

avec courage<br />

famille<br />

et<br />

liberté...<br />

exclusion<br />

Je surmonterai seule sans<br />

rejet<br />

un souffle, ni sanglot<br />

refus peur ;<br />

marginalisation<br />

révoltée ; j'irai au­<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />

appartenanceSolitu<strong>de</strong> société<br />

frontières, poing<br />

famille<br />

levé !..<br />

Je quitterai désert solitu<strong>de</strong>, dans l'oubli<br />

exclusion rejet refus peur<br />

<strong>de</strong>s<br />

miradors vers ma p<strong>la</strong>nète fraîche et nouvelle dans<br />

marginalisation<br />

l'aurore, <strong>de</strong>s jours étince<strong>la</strong>nts<br />

appartenanceSolitu<strong>de</strong> société<br />

comme <strong>de</strong>s diamants;<br />

Je l'aimerai <strong>de</strong>rrière moi <strong>la</strong> fracture, et l'oppression famille<br />

exclusion rejet refus peur<br />

;<br />

ma vie sera alors délivrance et constel<strong>la</strong>tion dans un<br />

marginalisation<br />

rêve <strong>de</strong><br />

appartenance Solitu<strong>de</strong> société<br />

lumière et <strong>de</strong> mystères...<br />

famille<br />

Jackie peur G.<br />

Daniele in "vivre je voudrai dans <strong>la</strong> ......." Francesco Gattoni


Autour d'un café... débats d'idées...<br />

Le sentiment d'exclusion, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong>.<br />

Ça parle du lien à l'autre.<br />

Parfois, on a peur <strong>de</strong> blesser, <strong>de</strong> fâcher celui qui est en face <strong>de</strong> soi-même. Ce<strong>la</strong> a-t-il à voir avec <strong>la</strong><br />

nécessité <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir faire p<strong>la</strong>isir à l'autre pour qu'il nous aime en retour ?<br />

Y a-t-il un lien avec <strong>la</strong> culpabilité d'exister ?<br />

Il faudrait ne pas trop exister. A-t-on le droit <strong>de</strong> vivre ? Parfois, on se sent écrasé. On dit que l'institution<br />

écrase l'individu. Peut-être qu'on manque <strong>de</strong> confiance en soi ?<br />

Il est vrai aussi que lorsqu'on est hospitalisé en psychiatrie ou à l'hôpital général, on est pris en charge.<br />

Notre santé dépend <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong>s autres qui nous soignent.<br />

Comment reprendre les rênes <strong>de</strong> notre vie quand on a dû <strong>la</strong> « <strong>la</strong>isser entre les mains » <strong>de</strong>s soignants ?<br />

Comment re<strong>de</strong>venir acteur ? Comment les soignants acceptent-ils <strong>de</strong> redonner <strong>la</strong> main au patient ?<br />

Comment fait-on pour se séparer <strong>de</strong> quelqu'un qui a occupé, à un moment donné <strong>de</strong> notre vie, une p<strong>la</strong>ce<br />

centrale ?<br />

Néanmoins, qui nous connait mieux que nous-mêmes ?<br />

Parfois, on préfère ne rien savoir <strong>de</strong> soi. C'est <strong>la</strong> passion <strong>de</strong> l'ignorance. Et on s'en sort comme ça.<br />

Mais <strong>la</strong> question c'est celle <strong>de</strong> pouvoir se passer <strong>de</strong>s autres. Peut-on vivre isolé du mon<strong>de</strong> ? Comment se<br />

sentir faire partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> « communauté » ?<br />

Pour Amélie Nothomb, c'est l'écriture qui fait lien social. Elle ne peut pas se passer d'écrire. C'est sa raison<br />

d'être et cette raison d'être fait lien avec les autres.<br />

Chacun peut trouver sa manière d'être en re<strong>la</strong>tion, d'appartenir à une communauté. On voit <strong>de</strong>s gens qui<br />

revendiquent le fait d'être toxicomane par exemple. C'est comme s’ils s'i<strong>de</strong>ntifiaient à leur ma<strong>la</strong>die. Les<br />

gens qui fument se retrouvent entre fumeurs. Il y a <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> paroles qui réunissent les gens en<br />

fonction <strong>de</strong> leur ma<strong>la</strong>die comme <strong>la</strong> bipo<strong>la</strong>rité par exemple. De ce fait, les gens se définissent en fonction<br />

<strong>de</strong> ce dont ils souffrent. L'i<strong>de</strong>ntité crée un sentiment d'appartenance.<br />

Faire le même travail aussi ! De façon générale, exercer une profession donne une p<strong>la</strong>ce par rapport aux<br />

autres : « je fais ceci ou ce<strong>la</strong> ».<br />

Le bénévo<strong>la</strong>t, <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, permet <strong>de</strong> trouver une p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d'ai<strong>de</strong>. Il semblerait qu'un<br />

français sur 6 fasse du bénévo<strong>la</strong>t. A partir <strong>de</strong> là, on peut dire que le travail bénévole contribue au<br />

fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et pallie à certains dysfonctionnements comme les restos du cœur.<br />

Individuellement, on se sent utile et ce<strong>la</strong> peut donner du sens à sa vie.<br />

Que sa vie ait du sens nous éloigne <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> « survie ».<br />

Par contre, lorsqu'on est triste, déprimé, angoissé, le lien à l'autre se détériore momentanément car il peut<br />

nous persécuter.<br />

« Mais au bout du compte, on se rend compte, qu'on est toujours tout seul au mon<strong>de</strong> » comme le dit <strong>la</strong><br />

chanson <strong>de</strong> Michel Berger : une question philosophique, celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> intrinsèque à <strong>la</strong> condition<br />

humaine.<br />

Daniel P., C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> S., James F., Nathalie J, Sylvette G., Agnès P.


L'exclusion vécue <strong>de</strong> l'intérieur...<br />

Très jeune, j'ai connu l’alcool et le cannabis, ce qui ne m'a pas empêché <strong>de</strong><br />

décrocher un DEUG d'ang<strong>la</strong>is.<br />

Les drogues dures sont arrivées plus tard avec <strong>de</strong>s voyages pathologiques qui<br />

m'ont amené à être hors <strong>la</strong> loi, à mendier et à consommer divers toxiques <strong>de</strong><br />

façon importante.<br />

Peu à peu, je me suis désocialisé, j'ai arrêté les étu<strong>de</strong>s, j'ai démissionné <strong>de</strong> mon<br />

statut <strong>de</strong> « surveil<strong>la</strong>nt » <strong>de</strong> collège.<br />

Une histoire <strong>de</strong> vie compliquée et douloureuse n'a fait que m'isoler un peu plus.<br />

Les conduites à risques m'ont amené à l'hospitalisation que quelquefois je<br />

<strong>de</strong>mandais comme un refuge : le lieu <strong>de</strong> soin <strong>de</strong>venait lieu <strong>de</strong> vie.<br />

Le sentiment d'exclusion je connais, une désocialisation lente et douloureuse,<br />

progressive.<br />

Beaucoup d'aventures, sans len<strong>de</strong>main, pour me retrouver finalement tout seul.<br />

La souffrance entraînant <strong>de</strong>s tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, et <strong>de</strong>s états délirants, m'isole<br />

et m'éloigne du mon<strong>de</strong> dit « normal ».<br />

P.A<br />

Parfois, même<br />

souvent, quand je sors<br />

<strong>de</strong> chez moi, je me sens<br />

menacé par le mon<strong>de</strong> qui<br />

m'entoure.<br />

Je me sens harcelé par un mon<strong>de</strong> qui me<br />

paraît hostile.<br />

Il me semble que le mon<strong>de</strong> est plutôt bête<br />

et méchant. Tout me paraît violent et je<br />

ressens beaucoup <strong>de</strong> haine <strong>de</strong> <strong>la</strong> part<br />

<strong>de</strong>s autres.<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> S.<br />

C’est à sa tristesse quotidienne et durable qu’on reconnaît<br />

d’abord <strong>la</strong> personne déprimée. La personne se sent seule et<br />

désespérée; elle n’a plus d’intérêt pour son entourage, elle se<br />

sent isolée, fatiguée et pleure facilement.<br />

À ces signes extérieurs <strong>de</strong> dépression, il faut ajouter <strong>la</strong><br />

culpabilité et <strong>la</strong> dépréciation <strong>de</strong> soi-même.<br />

La personne déprimée peut <strong>de</strong>venir très critique envers ellemême<br />

et s’accuser <strong>de</strong> tous les torts, elle se sent très<br />

coupable. En conséquence, elle se dévalorise sévèrement et<br />

perd l’estime d’elle-même. Il y a une importante perte<br />

d’intérêt pour tout ce qui l’intéressait jusque-là.<br />

La personne très déprimée doit faire un effort surhumain<br />

pour chaque activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie : se lever, manger et même<br />

parler semblent au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ses forces.<br />

Une autre forme <strong>de</strong> dépression se reconnaît par l’intensité <strong>de</strong><br />

certains symptômes et par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> caractéristiques<br />

telles que <strong>de</strong> « fausses » croyances ou le fait d’entendre <strong>de</strong>s<br />

voix.<br />

La personne peut aussi être accablée <strong>de</strong> pensées qui <strong>la</strong> font<br />

se sentir exagérément indigne <strong>de</strong> vivre, coupable d’une telle<br />

indignité ou alors, elle pourra se sentir persécutée. Ces<br />

sentiments d’indignité, <strong>de</strong> culpabilité et <strong>de</strong> persécution, bien<br />

que non fondés en réalité, sont très intenses.<br />

D'après « <strong>la</strong> dépression » par « La fondation <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies<br />

mentales »


Le flétichisme<br />

Il se fait à l'âge <strong>de</strong> l'enfance, environ 7 ans.<br />

Ça se fait par marcher sur les fesses <strong>de</strong> quelqu'un avec les<br />

pieds et y <strong>la</strong>isser son empreinte <strong>de</strong> chaussures. Ce<strong>la</strong> attire<br />

le regard dans <strong>la</strong> trace <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaussure. Si bien que ça le<br />

fait regar<strong>de</strong>r et c'est mauvais car ça baisse l'intelligence<br />

sco<strong>la</strong>ire : on apprend mal à l'école car on ne pense qu'à<br />

regar<strong>de</strong>r les chaussures.<br />

On perd son observation et ce<strong>la</strong> dicte dans <strong>la</strong> tête, d'autres<br />

idées.<br />

Alors, on se <strong>la</strong>isse impressionner par les autres.<br />

En sport d'équipe, on n'ose pas se mêler à <strong>la</strong> lutte, on<br />

manque <strong>de</strong> courage et donc on se fait moquer <strong>de</strong> soi.<br />

En somme, le flétichisme, rend les gens faibles<br />

d'intelligence, perturbe l'observation, rend <strong>la</strong> réflexion<br />

difficile, diminue le courage et fait se renfermer sur soi et<br />

manquer <strong>de</strong> dialogue.<br />

Christophe T.<br />

On peut ressentir une profon<strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>, même au sein<br />

d'une foule.<br />

Ce n'est pas que l'on est exclu mais on en a le sentiment.<br />

Le sentiment d'exclusion est le sentiment <strong>de</strong> rejet qui a un<br />

rapport avec un sentiment d'abandon.<br />

Le sentiment d'abandon parle du traumatisme d'un enfant<br />

qui s'est senti abandonné, lâché par sa mère ou son père.<br />

Ce sentiment nous accompagne tout le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie plus<br />

ou moins.<br />

Le sentiment d'abandon est un traumatisme car les<br />

sentiments d'angoisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> première enfance sont<br />

primordiaux et l'on ne peut jamais les combler. Ils nous<br />

poursuivent toute <strong>la</strong> vie et sont peut être à l'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sénilité. Pour moi, les premiers jours <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie déterminent<br />

toute <strong>la</strong> vie et <strong>la</strong> vieillesse.<br />

« Le traumatisme<br />

psychique résulte <strong>de</strong><br />

l'invasion <strong>de</strong> l'espace<br />

mental du sujet par le<br />

réel <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, le néant<br />

comme expérience.<br />

Le point central <strong>de</strong> ces<br />

éprouvés est un<br />

sentiment soudain,<br />

violent, durable,<br />

douloureux <strong>de</strong><br />

déshumanisation. »<br />

Professeur François<br />

Lebigot.<br />

« On parle <strong>de</strong><br />

traumatisme quand il y a<br />

eu confrontation à <strong>la</strong><br />

mort qu’elle ait été réelle<br />

ou imaginaire.»<br />

Hélène TURCK,<br />

psychothérapeute<br />

"On observe une<br />

paralysie <strong>de</strong> toute<br />

activité psychique, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

motilité, <strong>de</strong>s perceptions,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée; un état <strong>de</strong><br />

passivité, <strong>de</strong> nonrésistance<br />

s’installe."<br />

Sandor Férenczi,<br />

psychanalyste<br />

Les traumatismes surviennent dans un contexte où l'enfant est dépendant <strong>de</strong> l'adulte qui s'occupe <strong>de</strong> lui et<br />

pas en mesure <strong>de</strong> comprendre ce qui se passe. Ce<strong>la</strong> <strong>la</strong>isse <strong>de</strong>s traces. Il y a <strong>de</strong>s parents qui condamnent<br />

leurs enfants sans le savoir.<br />

Les traumatismes sexuels au sein d'une famille font régner <strong>la</strong> folie dans <strong>la</strong> famille. La folie, l'humiliation<br />

qui touche toutes les c<strong>la</strong>sses sociales. Il faut éduquer les enfants, leur expliquer ce qui est possible <strong>de</strong> faire<br />

ou pas. L'inceste est une bombe atomique qui détruit le lien à l'autre et fait le terreau du suici<strong>de</strong>.<br />

Il y a le fantasme et <strong>la</strong> réalité et l'un n'est pas l'autre. On peut penser <strong>de</strong>s choses et ne pas les faire.<br />

C'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> folie <strong>de</strong> confondre l'un et l'autre. Il faut préserver le droit <strong>de</strong>s enfants à être protégé et éduqué,<br />

leur apprendre le respect du corps. Si l'enfant est éduqué dans une morale juste, on peut éviter le<br />

terrorisme et le fanatisme. Si on préserve l'enfant dès le plus jeune âge, il participera à <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité à<br />

l'âge adulte. C'est l'avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> société que <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser leur enfance aux enfants et leur donner les chances<br />

<strong>de</strong> réussir.<br />

C'est l'avenir <strong>de</strong> l'humanité que tous les peuples se rallient et fraternisent.<br />

Louisette B.


Qui pourra te dire ce qu'est l'exclusion sans que luimême<br />

<strong>de</strong>vienne exclu ou celui qui exclut ?<br />

J'ai touché <strong>de</strong> près le forme <strong>de</strong> l'exclusion quand tes mots<br />

<strong>de</strong>viennent abstraits pour les autres, que ton corps s'est<br />

perdu. Décalé, ton visage où découle <strong>de</strong> <strong>la</strong> beauté, c’est<br />

finalement une cause d'exclusion.<br />

J'aime le temps qu'il faut pour finalement comprendre,<br />

évoluer et gagner <strong>de</strong> l'assurance. Ce temps qui fait<br />

gagner, on en sort vainqueur d'avoir lutté.<br />

Beau jardin <strong>de</strong>s délices où <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> ses fruits recycle<br />

les couleurs <strong>de</strong> l'exclusion.<br />

Ophélie D.<br />

Image : http://www.magicmaman.com/,france­un­enfant­sur­6­est­victime­d­exclusion­sociale,2385863.asp<br />

La souffrance est là qui<br />

rô<strong>de</strong> avec son fin museau<br />

<strong>de</strong> loup.<br />

Ses maîtres-mots se fixent<br />

autour <strong>de</strong> :<br />

démembrement,<br />

éc<strong>la</strong>tement, morcellement,<br />

envahissement,<br />

effondrement et parfois<br />

vécu <strong>de</strong> fin du mon<strong>de</strong>.<br />

En effet, aliénation<br />

mentale et aliénation<br />

sociale ont partie liée.<br />

Ce<strong>la</strong> nous invite à penser<br />

et repenser sans cesse ce<br />

que signifie <strong>de</strong> vivre les<br />

uns avec et auprès <strong>de</strong>s<br />

autres.<br />

Joseph Rouzel,<br />

psychanalyste<br />

L’exclusion<br />

Le rejet touche beaucoup <strong>de</strong> personnes.<br />

Les gens ne se ren<strong>de</strong>nt pas compte, mais une chose est sûre, c’est que sur<br />

certaines personnes très sensibles il y a parfois <strong>de</strong>s conséquences<br />

dramatiques.<br />

Je vois parler <strong>de</strong>s sco<strong>la</strong>ires qui subissent <strong>de</strong>s rackets, <strong>de</strong>s moqueries, qui se<br />

lèvent le matin avec beaucoup d’appréhension, <strong>de</strong> mal-être, et tous ces<br />

pauvres gamins qui souffrent énormément <strong>de</strong> tout ça. Exemple :<br />

connaissez-vous <strong>la</strong> chanson <strong>de</strong> Keen V. « Petite Emilie » qui moi<br />

personnellement m’a beaucoup touchée, car c’est <strong>la</strong> réalité.<br />

Et cette histoire se finit dramatiquement pour ceux qui <strong>la</strong> connaissent.<br />

Et oui, c’est malheureux <strong>de</strong> savoir que le suici<strong>de</strong> entre 15 et 25 ans ne fait<br />

que croitre… Ce sentiment qui les bouffe, ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>,<br />

personne ne les comprend et ils continuent à les rejeter, à se moquer d’eux<br />

sans savoir que ces personnes sont super sensibles et qu’il n’y a personne<br />

pour les épauler, ils se sentent seuls et inutiles, ils finissent par mettre un<br />

terme à leur vie.<br />

Et personnellement, je trouve ça terrible.<br />

Moi aussi j’ai souvent été exposée à ce genre <strong>de</strong> rejet et <strong>de</strong> moqueries.<br />

Mais je pense et j’aimerais bien que dans les sco<strong>la</strong>ires il y ait plus <strong>de</strong><br />

personnes (psychologues, éducateurs…) pour que ces gens soient pris en<br />

charge au maximum, et qu’ils puissent les ai<strong>de</strong>r à se reconstruire et à faire<br />

face.<br />

Sabrina G.


La folie <strong>de</strong> <strong>la</strong> norme<br />

« toute civilisation produit inévitablement <strong>de</strong>s formes<br />

plurielles <strong>de</strong> ségrégation .<br />

Le délinquant, le criminel, l’enfant en difficulté, le ma<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

mental, l’étranger, le sans emploi… sont autant <strong>de</strong> figures<br />

<strong>de</strong> l’écart vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> norme, ce pur produit <strong>de</strong> fiction<br />

qui dirait l’humanité uniforme.<br />

Travestie avec les oripeaux d’une culture, ignorant <strong>la</strong><br />

décence du doute, <strong>la</strong> mort siège au sein <strong>de</strong> cette norme, aux<br />

antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> dire, » car dire est<br />

intrinsèquement subjectif.<br />

Eric <strong>la</strong>urent, psychanalyste<br />

Dans<br />

l’exclusion, il y a occlusion,<br />

c’est-à-dire fermé à tout.<br />

Ex, c’est-à-dire séparé <strong>de</strong>.<br />

Mon exclusion vient <strong>de</strong> ma différence. « Respectez les<br />

différences » disent l’adage et le proverbe.<br />

Chacun est isolé du mon<strong>de</strong> parce que chaque créature a sa<br />

différence mais chacun peut rejoindre un souvenir d’amour qui a<br />

avec <strong>la</strong> foi en Dieu.<br />

La foi, c’est prier allongé, agenouillé ou assis.<br />

L’essentiel n’est pas que <strong>la</strong> prière, mais l’honnêteté.<br />

Combien d’êtres sont infidèles à leurs serments ?<br />

Louisette B.<br />

On est vivants<br />

Mais à quel prix ?<br />

Et pour quelle qualité <strong>de</strong> vie ?<br />

L’enfer-mement.<br />

Merci, ma ment’euse.<br />

Inclusion forcée dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s.<br />

Ma<strong>la</strong><strong>de</strong> toi-même !<br />

Relégués au statut/statue <strong>de</strong> patient, statu<br />

quo.<br />

Chronicisés, étiquetés.<br />

A vie, ou plutôt à mort ; car il est RARE<br />

<strong>de</strong> rencontrer un psychiatre ayant <strong>de</strong><br />

l’espoir à revendre.<br />

S.N., est saine, est-ce haine.


Ici on est exclu, dès que tu dis à quelqu'un que<br />

t'es en psy, ça y est, il te regar<strong>de</strong> différemment.<br />

Najat E.<br />

Picasso, © D.D. Duncan<br />

Certaines personnes en psychiatrie ne<br />

<strong>de</strong>vraient pas y être car ils ne trouvent<br />

pas leur p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> société qui est<br />

encore mal faite.<br />

Des événements dans <strong>la</strong> vie du patient<br />

qui patiente en étant en psychiatrie. Et<br />

après, il se trouve catalogué sans<br />

véritable avis <strong>de</strong>s docteurs qui ne<br />

prennent pas <strong>de</strong> risque.<br />

Sébastien G.<br />

Se faire exclure parce que notre<br />

nationalité n’est pas acceptée<br />

dans un pays où l’on va.<br />

Etre exclu d’un groupe sportif<br />

par manque <strong>de</strong> qualité dans le<br />

sport pratiqué.<br />

Etre exclu d’un métier pour un<br />

ren<strong>de</strong>ment insuffisant, ou une<br />

mésentente personnelle.<br />

Se sentir exclu parce que on ne<br />

peut pas avoir <strong>la</strong> mentalité <strong>de</strong><br />

ceux qui se réunissent.<br />

Etre exclu d’un métier<br />

confi<strong>de</strong>ntiel parce qu’on parle<br />

trop.<br />

Christophe T.<br />

L’exclusion, <strong>la</strong> souffrance<br />

psychique ;<br />

Quand <strong>la</strong> <strong>la</strong>me effilée <strong>de</strong><br />

l’exclusion se montre, souvent<br />

les pleurs <strong>de</strong> l’âme sont sa<br />

conscience. On disparait dans<br />

nos souvenirs qui <strong>la</strong>issent<br />

s’exprimer notre propre<br />

évasion mentale<br />

.<br />

Une souffrance est née <strong>de</strong><br />

l’incompréhension quand <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die n’est pas loin.<br />

A force <strong>de</strong> souffrance on<br />

grandit dans cet état, on<br />

apprend à contrôler ces effets<br />

indésirables physiques qui<br />

nous font mal.<br />

Contrôler, je ne sais pas, mais<br />

les reconnaitre, ça c’est sûr.<br />

Les escaliers <strong>de</strong> l’exclusion ont<br />

les <strong>de</strong>scend à toute allure pour<br />

qu’à un moment on les<br />

remonte tout à coup d’un pas<br />

plus sûr.<br />

Ophélie D.


Sartre écrivait en 1964 :<br />

« L'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je vou<strong>la</strong>is dire par là que nos<br />

rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours <strong>de</strong>s rapports infernaux. Or,<br />

c'est tout autre chose que je veux dire.<br />

Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer.<br />

Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a <strong>de</strong> plus important en nous­mêmes, pour notre<br />

propre connaissance <strong>de</strong> nous­mêmes.<br />

Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons <strong>de</strong> nous connaître, au fond nous usons <strong>de</strong>s<br />

connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont,<br />

nous ont donné, <strong>de</strong> nous juger.<br />

Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre <strong>de</strong>dans. Quoi que je sente <strong>de</strong> moi, le<br />

jugement d'autrui entre <strong>de</strong>dans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans <strong>la</strong><br />

totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer.<br />

Et il existe une quantité <strong>de</strong> gens dans le mon<strong>de</strong> qui sont en enfer parce qu'ils dépen<strong>de</strong>nt trop du jugement<br />

d'autrui. Mais ce<strong>la</strong> ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça<br />

marque simplement l'importance capitale <strong>de</strong> tous les autres pour chacun <strong>de</strong> nous."<br />

Exclure c’est déjà inclure l’idée<br />

<strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong> ce qui pourrait nous<br />

faire peur ou nous gêner. Exclure, c’est un mot<br />

définitif agressif et malvenu dans <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong>s<br />

Hommes.<br />

L’exclusion est pourtant une réaction bassement animale. Le vieux<br />

lion est exclu <strong>de</strong> son c<strong>la</strong>n quand il n’apporte plus rien à son groupe ou<br />

quand il est une charge. L’éléphant ancestral est exclu parce qu’il ne<br />

peut plus suivre le troupeau. L’exclusion est une réaction naturelle mais<br />

vicieuse.<br />

L’exclusion est un mal ou un gène sur lequel il faut travailler pour<br />

l’anéantir et le faire disparaitre tel un virus malfaisant.<br />

La différence entre l’animal et l’humain, c’est que l’animal exclut pour<br />

survivre et n’a pas <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> faire marcher sa conscience, alors que<br />

l’Homme, lui, a l’énergie, l’Amour et l’espoir qui reste vivant<br />

éternellement.<br />

Donc l’homme exclue par méchanceté ou simplement par<br />

ignorance.<br />

Nina G.<br />

Selon Serge Tisseron, <strong>la</strong> honte est un sentiment social, dans le sens où l’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> honte est le risque<br />

d’exclusion.<br />

Le psychisme humain prend racine dans <strong>la</strong> famille, qui est un lieu d’i<strong>de</strong>ntifications, d’apprentissages, et<br />

un lieu <strong>de</strong> soutien. Par <strong>la</strong> suite chacun est tributaire <strong>de</strong>s groupes auxquels il participe. Le groupe a un<br />

effet contenant sur le sujet.<br />

Le rejet du groupe provoque une violence telle qu’il peut « ébranler les personnalités les mieux<br />

constituées. »


« Perdue » dans<br />

l’hôpital<br />

Mémé d’où vienstu<br />

?<br />

Où vas-tu ?<br />

Elle ne le sait même<br />

pas elle-même.<br />

Comme ils disent :<br />

« elle est perdue »<br />

Perdue pour qui ?<br />

Perdue pour quoi ?<br />

Tu es belle mémé<br />

Les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ta peau<br />

Marquent le temps.<br />

Pourquoi n'y<br />

aurait-il plus<br />

d’espérance pour<br />

toi ?<br />

Pourquoi !<br />

Posez-vous <strong>la</strong><br />

question<br />

Est-elle « perdue » ?<br />

Jean-Michel, 25<br />

octobre 14<br />

La nuit <strong>de</strong> l'angoisse<br />

« Ça fait peur » disons-nous, car ce qui est redouté semble être<br />

c<strong>la</strong>irement évitable. L’avoir-peur est ce moment où l’on se sent<br />

concerné par ce qui est menaçant. On peut avoir peur pour soi ou<br />

pour l’autre.<br />

(...)Si j’ai peur, j’ai nécessairement peur <strong>de</strong> quelque chose. Par<br />

exemple, je peux avoir peur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, je peux avoir peur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die, je peux avoir peur <strong>de</strong> perdre mon emploi. La peur est<br />

donc un affect qui surgit <strong>de</strong>vant quelque chose <strong>de</strong> déterminé.<br />

Lorsque j’ai peur, j’ai peur <strong>de</strong> quelque chose <strong>de</strong> menaçant qui<br />

vient d’une direction déterminée, et met en péril quelque chose <strong>de</strong><br />

déterminée.<br />

En revanche, lorsque j’angoisse, je redoute une inconnue venant<br />

<strong>de</strong> partout et <strong>de</strong> nulle part.<br />

Si <strong>la</strong> peur, dans son état <strong>de</strong> peur, me révèle ce qui <strong>la</strong> provoque,<br />

l’angoisse ne me révèle rien. Je reste prostré avec mon angoisse.<br />

Devant ma peur, je suis certes seul, mais autrui peut me venir en<br />

ai<strong>de</strong>. Dans l’angoisse, je ne suis pas seulement seul, je suis très<br />

précisément isolé.<br />

Avec l’angoisse, l’horizon qui était le mien s’effondre. Je n’ai plus<br />

<strong>de</strong> lointain. Je n’ai plus <strong>de</strong> ciel, plus <strong>de</strong> sol, le paysage s’est<br />

écroulé <strong>de</strong>vant mes yeux comme un décor <strong>de</strong> cinéma. Les repères<br />

spatiaux sont brouillés. Je n’ai plus <strong>de</strong> frontières, plus <strong>de</strong><br />

distances. Ni « ici » ni « Là-bas ». Le mon<strong>de</strong> ambiant, <strong>la</strong><br />

préoccupation <strong>de</strong>venant soudain une symphonie égarée, un<br />

vacarme silencieux. Voilà pourquoi <strong>la</strong> menace qui pèse sur moi<br />

n’est plus localisable. » Marc Apozzo<br />

Je ne sais pas où est <strong>la</strong> menace car je ne sais plus où je suis<br />

comme si le mon<strong>de</strong> et moi-même entretenaient un rapport mutuel.<br />

Je suis désormais « isolé », seul au milieu d’un mon<strong>de</strong> qui s’est<br />

effondré et qui, désormais, n'offre plus aucun refuge, plus aucun<br />

sens.<br />

Hei<strong>de</strong>gger thématise là l’effet dévastateur <strong>de</strong> l’angoisse comme un<br />

moment crucial à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> perte, perte <strong>de</strong> ses repères, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

compréhension <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong>s autres, mais aussi <strong>de</strong> l’effondrement<br />

du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> signification. Et en même temps, l'angoisse est un<br />

moment crucial <strong>de</strong> confrontation à soi-même où l'on a à faire face<br />

à sa liberté, n'étant plus soumis à <strong>la</strong> dictature du « On » et <strong>de</strong>vant<br />

« se choisir » et « se saisir soi-même ».<br />

D'après « La nuit <strong>de</strong> l'angoisse » <strong>de</strong> Marc Apozzo 1. Note sur<br />

Hei<strong>de</strong>gger<br />

Les carnets <strong>de</strong> <strong>la</strong> Phiolosophie, n°15, Janv.Fév.Mars 2011)


L'expérience en psychiatrie peut être un lieu <strong>de</strong> passage qui permette <strong>de</strong> redémarrer dans <strong>la</strong> vie et qui<br />

évite les trois quarts du temps <strong>de</strong> se retrouver SDF.<br />

Il faut savoir que <strong>la</strong> rue n’est pas une solution car c’est un engrenage vers <strong>la</strong> déchéance physique puis<br />

psychique. C’est une situation dans <strong>la</strong>quelle on risque <strong>de</strong> se retrouver <strong>de</strong> plus en plus souvent dans les<br />

années à venir…<br />

La vie dans <strong>la</strong> rue implique d’être dans une gran<strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> surtout si vous êtes une femme. La femme<br />

est plus vulnérable, mais il faut savoir que certains hommes aussi.<br />

Naturellement, il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> prostitution : c’est <strong>de</strong> l’argent vite gagné et vite dépensé (alcool, drogue…) Il<br />

peut vous arriver <strong>de</strong> donner un sandwich à un SDF qui le refuse et préfère se réfugier<br />

dans l’alcool.<br />

Marie­Agnès C., Patrick A. et Sébastien G.<br />

Chacun d'entre nous, souligne J. Furtos (Furtos, 2001), vit dans un mon<strong>de</strong> connu, pas toujours facile, mais<br />

un univers que nous avons intégré, prévisible.<br />

La souffrance n'est pas absente <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, du fait que ce mon<strong>de</strong> n'est pas stable et du fait que pour<br />

exister nous dépendons <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong> l'autre. Les bouleversements du mon<strong>de</strong> nous affectent.<br />

Mais nous arrivons à surmonter cette souffrance ; nous pouvons nous réadapter et nous reconstruire parce<br />

que le mon<strong>de</strong> fait sens et, surtout, parce qu'il est partagé avec les autres, nos familiers.<br />

Suite à <strong>de</strong>s événements catastrophiques, il arrive que le mon<strong>de</strong> donné soit complètement bouleversé et<br />

<strong>de</strong>vienne chaotique et désintégré. Lorsque nous n'avons plus <strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s autres <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>,<br />

nous en sommes exclus.(...)<br />

Pour Furtos, « <strong>la</strong> précarité psychique correspond à <strong>la</strong> vulnérabilité psychique <strong>de</strong>vant le vacillement du<br />

mon<strong>de</strong> et les difficultés <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> soi comme digne d'existence dans un groupe humain<br />

donné » (Furtos 2001 : 3)(...)<br />

Lorsque le mon<strong>de</strong> inconnu, désintégré l'emporte sur le mon<strong>de</strong> connu, il y a précarité sociale, à ne pas<br />

confondre donc avec pauvreté, même si <strong>la</strong> pauvreté comporte bien sûr un grand risque <strong>de</strong> précarité. (...)Et<br />

on peut être pauvre sans être en rupture <strong>de</strong> lien social.<br />

La précarité se définit par <strong>la</strong> perte <strong>de</strong>s « objets sociaux ». Un objet social, c'est le travail, l'argent, le<br />

logement, <strong>la</strong> formation, les diplômes. On en a ou on n'en a pas. Les objets sociaux donnent aux personnes<br />

les sécurités <strong>de</strong> base. Un objet social, c'est ce qui fait lien dans <strong>la</strong> société : il donne un statut, une<br />

reconnaissance d'existence, une valeur, il permet d'être en re<strong>la</strong>tion. La perte <strong>de</strong>s objets sociaux c'est <strong>la</strong><br />

perte <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que chacun a dans sa famille, dans le groupe, dans <strong>la</strong> société.(...)<br />

Dans le mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal contemporain, ce qui fait problème pour les individus appartenant pourtant à <strong>la</strong><br />

même société est <strong>de</strong> savoir ce qui fait société, c'est-à-dire ce qu'ils partagent comme valeurs et intérêts<br />

communs.<br />

L'individu, plus que <strong>la</strong> collectivité, est <strong>de</strong>venu responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> son malheur comme <strong>de</strong> son<br />

bonheur. La cohésion sociale fait problème.<br />

Apporter une assistance sociale à <strong>de</strong>s individualités séparées n'a pas <strong>de</strong> sens si les individus n'ont pas,<br />

d'abord, le sentiment d'appartenir à <strong>la</strong> même société. Il faut donc « reconstruire du lien social », <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

solidarité plutôt que <strong>de</strong> <strong>la</strong> sollicitu<strong>de</strong>.<br />

In «Souffrance psychique et souffrance sociale» Paul Jacques . 2004.<br />

1.


Qu’est-ce que l’exclusion ?<br />

Un rejet, un déni <strong>de</strong> l’autre ! Je suis convaincu que si nous nous<br />

comportions comme <strong>de</strong>s êtres humains, il n’y aurait plus d’exclus.<br />

Que dire du budget <strong>de</strong> l’armement, combien coûte un porte-avion,<br />

un sous-marin ?<br />

Bien sûr, je suis peut-être un peu naïf, mais avec cet argent on<br />

pourrait nourrir <strong>de</strong>s pauvres (bien sûr, il faut <strong>de</strong>s armes pour se<br />

défendre ! Sauf quand les armes françaises se retrouvent aux mains<br />

<strong>de</strong>s terroristes !)<br />

En attendant, il y a <strong>de</strong>s pères <strong>de</strong> famille qui per<strong>de</strong>nt leur emploi, il<br />

ne peuvent plus avec leur femme payer le crédit <strong>de</strong> <strong>la</strong> voiture, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

maison, et on finit par tout leur saisir !<br />

Que dire du budget <strong>de</strong> l’espace ? C’est bien <strong>de</strong> faire avancer <strong>la</strong><br />

science, mais avec les sommes colossales consacrées, on pourrait<br />

nourrir tous les pauvres <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />

Bien sûr, moi je suis un passionné <strong>de</strong> sciences, mais ne va-t-elle pas<br />

un peu trop loin ? Et Dieu dans tout ça ?<br />

En ce moment, il y a <strong>de</strong>s SDF qui parcourent <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> km à<br />

pied <strong>la</strong> faim au ventre.<br />

Ça me révolte !<br />

La Solitu<strong>de</strong><br />

La solitu<strong>de</strong> est-elle un boulet ?<br />

Parfois écrasante, parfois reposante,<br />

Mais que dire quand on est seul à contrecœur ?<br />

C’est affreux.<br />

Pour ma part, j’ai 46 ans et je <strong>la</strong> subis.<br />

Je voudrais fon<strong>de</strong>r un foyer avec plein <strong>de</strong> gamins qui<br />

font <strong>de</strong>s bêtises,<br />

Avoir une compagne douce mais ayant du caractère.<br />

On se crierait <strong>de</strong>ssus, j’essayerais <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire rire.<br />

A tous (toutes) ceux et celles qui sont seuls je voudrais<br />

dire,<br />

Que je serai comme on dit, « à chacun sa chacune ».<br />

Qui vivra verra. Pour ma part, je crois que je suis trop<br />

romantique.<br />

Le premier pas, j’aimerais qu’elle fasse le premier pas.<br />

Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire.<br />

Pascal G.<br />

Pascal G.<br />

Ô toi qui gis toute seule <strong>de</strong>vant<br />

son petit gobelet : que pouvonsnous<br />

faire <strong>de</strong> toi ?<br />

A présent, tu ne veux plus souffrir,<br />

envole toi !<br />

Lève <strong>la</strong> tête et tu trouveras que tu<br />

n’es pas seule à vivre ce que tu<br />

ressens<br />

Jette donc cette bouteille <strong>de</strong><br />

mauvais vin que tu partages avec<br />

tes amis <strong>de</strong> galère.<br />

Allons, il est grand temps que tu<br />

t’envoles !<br />

Patrick A.<br />

Pascal G.


ATD (Dossier Gran<strong>de</strong> pauvreté)<br />

Il existe une association assez peu connue qui s’appelle ATD Quart-Mon<strong>de</strong>, ce qui signifie « Ai<strong>de</strong> à Toute<br />

Détresse dans le Quart-Mon<strong>de</strong> ».<br />

Cette association créée par le Père Joseph Wresinski avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Geneviève Antonio <strong>de</strong> Gaulle (nièce<br />

<strong>de</strong> Charles <strong>de</strong> Gaulle) dans les années après-guerre, à l’époque où il y avait encore <strong>de</strong>s bidonvilles autour<br />

<strong>de</strong> Paris.<br />

Le Père Wresinski s’instal<strong>la</strong> dans un <strong>de</strong> ces abris <strong>de</strong> fortune où vivaient dans <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> oisiveté une<br />

popu<strong>la</strong>tion dont <strong>la</strong> seule occupation était d’attendre <strong>la</strong> soupe popu<strong>la</strong>ire 3 fois par jour. D’emblée, le Père<br />

Joseph fut adopté dans <strong>la</strong> cité.<br />

La première chose qu’il fit fue <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>r les marchands <strong>de</strong> soupe popu<strong>la</strong>ire et d’interpeler les habitants en<br />

ces termes : « A partir <strong>de</strong> maintenant, <strong>la</strong> soupe c’est nous qui allons <strong>la</strong> gagner ! »<br />

Cette initiative fut diversement reçue et partagea <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en <strong>de</strong>ux : ceux qui étaient d’accord et ceux<br />

qui ne l’étaient pas. Ceux qui étaient d’accord se mirent au travail avec le Père Joseph : ramassage du<br />

métal et autres objets recyc<strong>la</strong>bles.<br />

Les femmes, avec l’argent que rapportaient leurs maris, al<strong>la</strong>ient au marché et cuisinaient <strong>de</strong> bons petits<br />

p<strong>la</strong>ts. Le père Joseph remarqua que les gens se négligeaient et se sentaient honteux à cause <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, aussi<br />

avec <strong>de</strong>s volontaires ils installèrent un coiffeur et un institut <strong>de</strong> beauté pour les femmes. Tout ce<strong>la</strong> leur<br />

redonnait confiance en eux.<br />

Il organisa <strong>de</strong>s bibliothèques <strong>de</strong> rue pour que les habitants se familiarisent avec <strong>la</strong> lecture car nombre<br />

d’entre eux ne savaient pas lire. Ils construisirent <strong>de</strong> leurs mains une église et organisèrent <strong>de</strong>s festivals<br />

car l’accès à <strong>la</strong> culture est le préa<strong>la</strong>ble nécessaire pour ne plus se sentir exclu.<br />

Cependant, quelques personnes critiquaient tous ces changements car ils regrettaient le temps où on leur<br />

fournissait <strong>la</strong> nourriture gratuitement et sans travailler. Deux camps s’étaient ainsi formés avec quelques<br />

bagarres que le Père Joseph avait parfois du mal à juguler ; <strong>la</strong> tension était si forte qu’un groupe brû<strong>la</strong> sa<br />

maison.<br />

Petit à petit, le calme et l’union se rétablirent dans le quartier. Mais le Père Joseph poursuivit son œuvre<br />

auprès <strong>de</strong>s plus démunis, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Geneviève Antony <strong>de</strong> Gaulle, c’est ainsi que naquit ATD Quart-<br />

Mon<strong>de</strong> ; il existe <strong>de</strong> nombreuses équipes dans le mon<strong>de</strong> qui continuent l’œuvre du Père Joseph.<br />

Contrairement aux ONG (Organisations Non Gouvernementales) c<strong>la</strong>ssiques, ils n’ai<strong>de</strong>nt pas directement<br />

par le biais d’apports matériels. Par tous les moyens, ils ai<strong>de</strong>nt les gens du Quart Mon<strong>de</strong> à retrouver leur<br />

dignité : les rencontrer, proposer <strong>de</strong>s ateliers, <strong>de</strong>s bibliothèques <strong>de</strong> rue, <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> partir en vacances<br />

pour ceux qui ne sont jamais partis…<br />

Il existe aussi une pratique très spécifique à ATD qui est le partage <strong>de</strong>s savoirs et les universités<br />

popu<strong>la</strong>ire : nous avons tous remarqué qu’un mot ou une phrase n’a pas <strong>la</strong> même résonnance pour tout le<br />

mon<strong>de</strong>, ainsi à ATD les gens venant du quart-mon<strong>de</strong> se réunissent en université avec <strong>de</strong>s bénévoles et les<br />

volontaires pour partager leur savoir et ainsi mieux communiquer.<br />

ATD agit aussi au niveau politique et social. ATD fait partie du conseil économique et social et peut agir<br />

au plus haut <strong>de</strong> l’Etat. C’est ainsi qu’elle fut à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sur le droit au logement opposable.<br />

Bien que fondée par un prêtre, ATD a un statut <strong>la</strong>ïc totalement areligieux et apolitique. Ils sont souvent<br />

méconnus car ils ne font aucune publicité, les membres sont « recrutés » par le bouche à oreille, ce<strong>la</strong> coute<br />

moins cher à l’association.<br />

Si vous souhaitez en savoir plus : http://www.atd-quartmon<strong>de</strong>.fr<br />

Cécile F.


Quelques références<br />

proposées par<br />

Sylvie N.<br />

Bibliographie :<br />

« La fabrique <strong>de</strong>s exclus » <strong>de</strong> Jean<br />

Maisondieu<br />

« Le cri <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mouette » d’Emmanuelle<br />

Laborit (Poche)<br />

(Ouvrage édifiant) « Les naufragés : avec les<br />

clochards <strong>de</strong> Paris » <strong>de</strong> Patrick Declerck, Ed.<br />

Plon, collection Terre Humaine<br />

(Exclusif d’exclusion) Une histoire <strong>de</strong><br />

l’écologie, numéro spécial <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue S!lence<br />

<strong>de</strong> Lyon, mars 2012, 4€.<br />

Filmographie :<br />

« Une infinie tendresse », <strong>de</strong> Pierre Ja<strong>la</strong>ud,<br />

1970.<br />

« Miracle en A<strong>la</strong>bama », <strong>de</strong> Arthur Penn,<br />

1962.<br />

Théâtre :<br />

« Les enfants du silence », <strong>de</strong> Mark Medoff,<br />

adaptée en français par Jean Dalric et Jacques<br />

Col<strong>la</strong>rd, avec Emmanuelle Laborit<br />

Radio :<br />

Emissions du 17 au 20 novembre <strong>2014</strong>, « <strong>la</strong><br />

fabrique <strong>de</strong> l’histoire », sur France culture, par<br />

Emmanuel Laurentin, semaine d’émissions sur<br />

le handicap à travers l’histoire.<br />

Antigone<br />

" Le Choeur : Tu as voulu aller au bout <strong>de</strong> ton audace, et tu t'en es venue brutalement buter contre le haut<br />

pié<strong>de</strong>stal où se dresse <strong>la</strong> Justice. Ce sont les fautes paternelles que paye ici ton épreuve.<br />

Antigone : Tu touches là au plus cruel <strong>de</strong> mes soucis, au sort <strong>la</strong>mentable, cent fois ressassé, <strong>de</strong> mon père,<br />

et, du même coup,<br />

à tout notre <strong>de</strong>stin, à nous, les nobles Labdaci<strong>de</strong>s.<br />

Ah ! Fatal hymen d'une mère infortunée !<br />

De quels coupables suis­je issue, misérable ! Et ce sont ceux qu’aujourd’hui, maudite, sans hymen, je<br />

m'en vais rejoindre à mon tour.<br />

Ah ! le maleheureux hymen que tu as donc rencontré, frère, puisque, même mort, tu as pu venir perdre<br />

encore <strong>la</strong> sœur qui t'avait survécu !<br />

Le choeur : Respecter les dieux sans doute est piété. Mais qui se charge du pouvoir ne veut pas voir ce<br />

pouvoir trangressé. Ta passion n'avait pris conseil que d'elle même, et ainsi elle t'a perdue.<br />

[...]<br />

Antigone : privée <strong>de</strong> pleurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, sans amis, sans mari, me voici, malheureuse, entraînée sur <strong>la</strong> route<br />

qui s'ouvre <strong>de</strong>vant moi !<br />

Infortnée, je n'aurai plus le droit <strong>de</strong> contempler l'éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> ce f<strong>la</strong>mbeau sacré ;<br />

et, sur mon sort que nul ne pleure, pas une bouche amie pour pousser un gémissement ! "<br />

Antigone, <strong>de</strong> Sophocle, Ed. folio c<strong>la</strong>ssique


J'ai longtemps regardé ce film dont j'ai écrit le scénario.<br />

Scénario <strong>de</strong> ma vie ; ma vie scénarisée aussi par les membres<br />

<strong>de</strong> cette famille, famille démembrée, déchirée qui prône le<br />

silence;<br />

S'y <strong>la</strong>nce odieusement cette famille pour ordonner "Tais­ toi,<br />

cache­toi c'est tabou ". Mais moi maman, c'est à bout que je<br />

suis, à bout <strong>de</strong> nerf mais loin du tunnel.<br />

Tu as mis <strong>de</strong>s barbelés pour m'empêcher d'entrer ; entrée <strong>de</strong>s<br />

mots dans ma tête, tête <strong>de</strong> mule qui recrache les mots. Les<br />

maux trahissent victorieusement par les mots " Taistoi,cache­toi",<br />

disait <strong>la</strong> mère .<br />

Amère tu seras mais libérée je serai. Je parlerai maman car<br />

maman aujourd'hui je suis.<br />

Et <strong>de</strong> te suivre, je ne veux plus.<br />

Plus <strong>de</strong> déni, ni dans le nid fragile <strong>de</strong> mon enfance, ni dans le<br />

nid douillet <strong>de</strong> ma vie, <strong>de</strong> celle que j'aime plus que tout : ma<br />

fille.<br />

Fil <strong>de</strong> ma vie ensoleillée par sa présence, si belle enfance plus<br />

jamais d'absence. Je serai forte pour toi ma fille.<br />

Karine


RECETTES<br />

D'ICI ET<br />

D'AILLEURS<br />

Le <strong>la</strong>pin au miel<br />

Coût : moyen<br />

Préparation : facile, mais à surveiller<br />

régulièrement.<br />

Ingrédients :<br />

Un <strong>la</strong>pin coupé en morceaux<br />

du miel 3 cuil à soupe<br />

un cube <strong>de</strong> légumes (bio <strong>de</strong> préférence)<br />

sel, 5 baies<br />

herbes <strong>de</strong> provence<br />

Réalisation :<br />

Dans une cocotte en fonte, faire revenir les<br />

morceaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>pin dans <strong>de</strong> l'huile d'olive. Réserver.<br />

Dans une petite casserole faire fondre le cube dans<br />

un peu d'eau.<br />

Verser le cube fondu et son liqui<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> cocotte.<br />

Rajouter 3 cuil à soupe <strong>de</strong> miel.<br />

Mé<strong>la</strong>nger le tout dans <strong>la</strong> cocotte et faire cuire<br />

environ 30, 40 minutes à feux doux cocotte<br />

couverte.<br />

Ensuite, enlever le couvercle et cuire encore à feux<br />

très doux jusqu'à ce que le jus réduise et d'aspect<br />

légèrement caramélisé.<br />

Servir avec <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre vapeur ou <strong>de</strong>s<br />

tagliatelles.<br />

Pour ceux qui le peuvent, servir avec un St Joseph.<br />

Pour les autres, eau <strong>de</strong> source ou eau gazeuse du<br />

Vernet.<br />

Vous pouvez trouver cette eau dans tous les<br />

intermarchés <strong>de</strong> France et <strong>de</strong> Navarre et peut être<br />

même à l'étranger mais dans un intermarché.<br />

A SAVOIR :<br />

C'est l'eau <strong>de</strong>s centenaires car mon arrière grand<br />

mère qui en consommait régulièrement est morte à<br />

l'âge <strong>de</strong> 99 ans et ma grand-mère à 101 ans.<br />

Ma gran<strong>de</strong>-tante qui habitait très près du Vernet<br />

avait aussi dans son champs une source qui était<br />

une résurgence <strong>de</strong> l'eau du Vernet, « <strong>la</strong> Salutaire ».<br />

Quand nous nous ba<strong>la</strong>dions à pieds ou à vélo à<br />

500m environ, nous allions jusqu'à l'usine où l'on<br />

savait que les ouvriers nous offriraient une<br />

bouteille.<br />

N.B. :<br />

Cette recette peut être réalisée avec n'importe<br />

quelle vian<strong>de</strong>.<br />

Je n'ai jamais essayé avec du poisson. Si le coeur<br />

vous en dit, envoyez moi votre recette et vos<br />

appréciations.<br />

Cécile F.


Les moules<br />

marinères<br />

Voici <strong>la</strong> recette <strong>de</strong>s moules<br />

Marinières <strong>de</strong> cette journée<br />

100 kilo <strong>de</strong> moules Bouchot<br />

½ litre huiles olives<br />

10 kilos d’oignons<br />

1 kilo <strong>de</strong> persil<br />

500 grs d’ail<br />

5 litres <strong>de</strong> vin b<strong>la</strong>nc<br />

PROGRESSION<br />

Laver et ébarber les moules<br />

Faire suer les oignons et l’ail à<br />

l'huile d’olive<br />

Ajouter les moules et le vin<br />

b<strong>la</strong>nc bien touiller et couvrir<br />

Surveiller <strong>la</strong> cuisson, quand<br />

elles sont ouvertes rajouter le<br />

persil hachés<br />

On a servi aussi 120 kilos <strong>de</strong><br />

frites<br />

Bon Appétit<br />

Bonne journée<br />

Michel JEAN<br />

Chef Gérant cuisine<br />

F<strong>la</strong>mmekueche au Maroilles<br />

½ Maroilles (360g)<br />

250g <strong>de</strong> farine<br />

1 tasse <strong>de</strong> <strong>la</strong>it tiè<strong>de</strong><br />

1 œuf<br />

10g <strong>de</strong> levure bou<strong>la</strong>ngère<br />

30g <strong>de</strong> beurre<br />

1 pincée <strong>de</strong> sel.<br />

Faire une pâte levée en mé<strong>la</strong>ngeant <strong>la</strong> farine, <strong>la</strong> levure dé<strong>la</strong>yée dans le<br />

<strong>la</strong>it, le beurre fondu, l’œuf entier et le sel. Etaler <strong>la</strong> pâte sur une tourtière<br />

beurrée et <strong>la</strong>isser monter pendant une heure ou <strong>de</strong>ux dans un endroit<br />

tiè<strong>de</strong>. Quand <strong>la</strong> pâte est levée, <strong>la</strong> garnir complètement <strong>de</strong> fines tranches<br />

<strong>de</strong> Maroilles et cuire à four chaud 25 minutes environ.<br />

Recette du Nord, par Myriam M.<br />

Recette du Nord :<br />

Waterzoï <strong>de</strong><br />

poulet<br />

Pour 6 personnes<br />

Un bon poulet, <strong>de</strong>s carottes, <strong>de</strong>s<br />

navets, du céleri en branche, du<br />

poireau, <strong>de</strong>s oignons, du persil,<br />

un <strong>de</strong>mi litre <strong>de</strong> crème fraiche,<br />

poivre et sel.<br />

Cuire pendant 45 minutes le<br />

poulet coupé en 4 dans une<br />

cocotte avec poivre sel oignons<br />

carottes et navets.<br />

Pendant ce temps, préparer une julienne <strong>de</strong> carottes, navets céleris<br />

poireaux. La faire suer au beurre, saler, poivrer et recouvrir. Puis égoutter<br />

les légumes. Crémer le fond <strong>de</strong> cuisson avec un <strong>de</strong>mi litre <strong>de</strong> crème<br />

fraîche et <strong>la</strong>isser réduire, ensuite mé<strong>la</strong>nger délicatement avec les<br />

légumes.<br />

Sur le p<strong>la</strong>t, disposer les morceaux <strong>de</strong> poulet, les légumes égouttés et<br />

recouvrir <strong>de</strong> julienne. Parsemer <strong>de</strong> persil hâché.<br />

Myriam M.


BILLET D'HUMEUR<br />

Stop à l’exclusion <strong>de</strong>s<br />

femmes pudiques<br />

La femme musulmane ne sera jamais plus soumise<br />

que celles qui se dénu<strong>de</strong>nt pour se soumettre aux<br />

regards <strong>de</strong>s hommes et à leurs attentions. Avant <strong>de</strong><br />

parler <strong>de</strong> toutes ces femmes pudiques, commencez<br />

par reprendre votre dignité que vous avez perdue<br />

dans cette société qui vous p<strong>la</strong>ce tout en bas <strong>de</strong><br />

l’échelle sociale. Vous êtes un objet <strong>de</strong> vente et une<br />

distraction pour <strong>la</strong> gente masculine…<br />

Une pub pour un shampooing ? Une femme nue<br />

pour vendre.<br />

Une soirée alcoolisée ? Des femmes nues qui<br />

dansent pour vendre <strong>de</strong>s produits.<br />

Un long vol en avion ? Que <strong>de</strong>s femmes maquillées<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tête aux pieds obligatoirement pour vendre<br />

<strong>de</strong>s produits.<br />

Vous n’êtes pas soumises à l’homme, vous êtes<br />

soumises aux désirs <strong>de</strong> l’homme, c’est encore une<br />

pire chose, donc avant <strong>de</strong> parler et <strong>de</strong> vous attaquer<br />

à <strong>de</strong>s femmes qui se préservent <strong>de</strong> toutes vos<br />

turpitu<strong>de</strong>s, ne ba<strong>la</strong>yez même plus <strong>de</strong>vant votre<br />

porte mais changez carrément d’appartement, ça<br />

sera moins compliqué, merci.<br />

Tous vos jugements et toutes vos méchancetés sont<br />

parfois très blessants. C’est aussi une forme<br />

d’exclusion. Alors, pour certaines qui sont très<br />

pudiques, vous jugez alors que vous ne pouvez<br />

même pas imaginer tout ce qu’elles ont subi.<br />

Non ! Vous préférez vous moquer et vous exprimer<br />

par <strong>de</strong>s clichés, en disant « elles s’habillent comme<br />

ça, leurs maris sont surement <strong>de</strong>s djihadistes », ou<br />

encore « elles s’habillent comme ça parce qu’elles<br />

ont honte <strong>de</strong> leurs formes » et vous ajoutez encore<br />

« moi, j’aurai honte ». Ou encore, « elles<br />

s’habillent comme <strong>de</strong>s mecs, c’est <strong>de</strong>s racailles, ou<br />

<strong>de</strong>s femmes gays ».<br />

Mais sachez qu’il y a un proverbe qui dit que<br />

l’habit ne fait pas le moine. Dans ces cas-là, si vous<br />

ne voulez même pas essayer <strong>de</strong> comprendre, mais<br />

que vous préférez juger ou vous moquer, et bien<br />

continuez à vous maquiller, vous pouponner et vous<br />

resterez toujours tout en bas <strong>de</strong> l’échelle sociale, et<br />

le jour où il vous arrivera un problème, malgré tout<br />

ce que vous pensez <strong>de</strong> ces femmes pudiques, en<br />

aucun cas je ne vous souhaiterai ça. Peut-être qu’il<br />

vous faut ça pour arrêter vos moqueries et vos<br />

méchancetés sur toutes ces femmes pudiques.<br />

Si nous n’avons pas envie <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une<br />

distraction, ou encore nous soumettre aux désirs<br />

<strong>de</strong>s hommes, c’est qu’au moins nous avons un<br />

minimum <strong>de</strong> dignité. Toutes ces femmes là que<br />

vous jugez différentes, sachez que parmi elles, elles<br />

sont plusieurs à prier pour vous au lieu <strong>de</strong> vous<br />

juger ou <strong>de</strong> vous détester.<br />

Alors, essayez d’avoir un minimum <strong>de</strong> respect pour<br />

toutes les femmes qui, elles, se respectent et vous<br />

respectent aussi.<br />

Sabrina G.<br />

Respect<br />

D'ailleurs, le mot respect ne fait<br />

pas partie <strong>de</strong> son vocabu<strong>la</strong>ire.<br />

Il ne dit jamais bonjour, jamais<br />

merci ou s'il vous p<strong>la</strong>it...tout<br />

semble lui être dû.<br />

Voilà qu'un beau matin,<br />

Monsieur Tout le Mon<strong>de</strong> entend<br />

<strong>de</strong>s voix !<br />

Pas venant <strong>de</strong>s airs, mais d'en<br />

bas, au niveau <strong>de</strong>s pâquerettes !<br />

Ce sont ses baskets... Elles lui<br />

disent : « Respecte ! »<br />

Devient­il fou ?<br />

« Respecte ! Respecte ! »<br />

Quoi ?<br />

« Toi et les autres ! Nous ! »<br />

« Respect, je crie ton nom<br />

partout ! »<br />

Le respect, c'est comme le<br />

sourire, ça ne coûte rien et tout<br />

le mo<strong>de</strong> aime ça.<br />

Texte proposé par Sabrina B.


Dites-moi où va <strong>la</strong> peine quand on se sépare d'elle ?<br />

Les yeux <strong>de</strong> l'enfance sèment les graines <strong>de</strong> l'avenir... Qui m'a parlé<br />

d'exclusion, ce sentiment néfaste qui habille notre pu<strong>de</strong>ur ?<br />

J'ai oublié ce temps par nécessité, mais mon cœur est imbibé <strong>de</strong> ce<br />

souvenir, et toi, dis moi, Sabrina ?<br />

Maispourquoiavons-noustant<strong>de</strong>tristesse ? D’oùce<strong>la</strong><br />

vient ? Et ?<br />

Najat<br />

Dites moi quand, <strong>de</strong>puis toujours, vous êtes confronté au malheur qui<br />

finalement vous sauve.<br />

Vous baissez les bras car vous vous dites que ça ne changera pas que<br />

pour vous, c'est comme ça et pas autrement.<br />

C'est pour ça qu'heureusement il y a <strong>de</strong>s personnes, même si elles sont<br />

en minorité. Le bonheur qu'elles vous apportent, et là ça ai<strong>de</strong> à tenir<br />

jusqu'à <strong>la</strong> prochaine épreuve. Heureusement que moi, j'en connais et<br />

je ne les remercierai jamais assez.<br />

ET SI LA VIE<br />

Et oui, Sabrina, on a besoin <strong>de</strong>s autres pour apprendre et réaliser à<br />

travers les expériences collectives, même si on y est pour une gran<strong>de</strong><br />

partie pour quelque chose ; gérer ses émotions c'est avancer plus vite.<br />

J'aime le temps qui s'approche lentement pour, tout d'un coup, tout<br />

apprendre aussi vite.<br />

Ophélie D. et Sabrina G.<br />

Et si <strong>la</strong> vie ne tenait qu'à un fil, je pense que j'aurais déjà<br />

passer un coup <strong>de</strong> fil ;<br />

<strong>la</strong> vie n'est qu'un simple jeu où l'on gagne et où on perd ;<br />

cette vie est bien rangée, grâce à elle tous les problèmes se<br />

sont arrangés ;<br />

grâce à elle, on peut sourire, respirer et nous continuons à<br />

penser à <strong>la</strong> fin,<br />

pourquoi ?<br />

Choisir cette fin, dans cette histoire tout se passe bien, merci<br />

monsieur merci madame.<br />

Grâce à vous, je vais bien, j'écris ma vie à cœur ouvert,<br />

personne ne sait lire un livre ouvert, quand tout se perd et son<br />

contraire.<br />

Rien nous entraîne sauf qu'il y a peine.<br />

A peine 20 ans, déjà trop grand, grâce à <strong>la</strong> vie qui coule dans<br />

nos veines ; c'est ce qu'on aime et c'est ce qui nous fait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

peine ...ou pas !<br />

Léko by Keyvin


Oui, toi, oui !<br />

Tu approches <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinquantaine et alors ?<br />

Ma quête : sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychose ; c'est lourd à supporter.<br />

Alors, que fais­tu <strong>de</strong> ta vie ?<br />

Tu approches <strong>de</strong> tes cinquante années, qu’as­tu fais <strong>de</strong> ta vie, <strong>de</strong> toute ta vie ?<br />

Tu cherches comme une petite coccinelle à sortir <strong>de</strong> ton petit trou.<br />

Tout petit déjà, tu étais « différent ».<br />

A présent, envole­toi !<br />

Alors, qu’as­tu fait <strong>de</strong> ta vie ?<br />

Tu approches <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinquantaine, il est temps <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> ton trou <strong>de</strong> souris.<br />

Alors quoi ? Réveille­toi !<br />

Patrick A.<br />

Cigarette, quand tu nous tiens !<br />

Pourquoi fumer ? Cette cigarette qui nous bouffe notre souffle, entraîne parfois cancer ou AVC.<br />

Je te pose <strong>la</strong> question à toi le fumeur :<br />

que cherches­tu avec cette sucette morbi<strong>de</strong> ?<br />

Frustration, difficultés à supporter le temps présent, problème <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> poids. Tu fumes, tu bois un<br />

verre, un rail <strong>de</strong> coke. Une addiction en entraîne une autre.<br />

Comment arrêter ?<br />

La volonté, oui, <strong>la</strong> volonté.<br />

Mais non, ça ne suffit pas, il faut ÊTRE.<br />

Patrick A.<br />

Du gris dans ma pensée s'écoule,<br />

Comme du tabac que dans ma<br />

feuille je roule.<br />

Le temps <strong>de</strong> s'arrêter fumer, tout se<br />

coule,<br />

Comme un cœur qu'on veut briser,<br />

on le saoule.<br />

Des mots pour entraîner <strong>la</strong> foule,<br />

Au seuil <strong>de</strong> ma pensée, je coule.<br />

L'arbitre <strong>de</strong> ma pensée s'écoule<br />

D'une cigarette allumée qui foule<br />

une âme renversée <strong>de</strong> soul.<br />

Ophélie D.


L’humeur<br />

L’humeur, l’humus. Le temps qu’il fait, le vent <strong>de</strong>s fous.<br />

L’humus, <strong>la</strong> terre, le terreau.<br />

Les feuilles qui tombent comme tous les autres végétaux. Les animaux qui meurent. Le corps, les corps<br />

faits <strong>de</strong> poussière d’étoiles. La chair, les os, les eaux <strong>de</strong> pluie se conjuguent, se composent, s’harmonisent<br />

pour faire <strong>la</strong> magie <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature.<br />

Notre corps est fait <strong>de</strong> tout ça. Les <strong>la</strong>rmes <strong>de</strong> sels, l’or, l’argent, le cuivre.<br />

L’écorce <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau.<br />

L’humeur, l’humus.<br />

Le cycle <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Là où tout s’entasse, mûrit, flétrit, donne nourriture<br />

aux racines.<br />

Les humeurs. Le corps et les humeurs, les humeurs du corps.<br />

« Le corps, temple <strong>de</strong> l’âme ».<br />

Notre corps, notre humus.<br />

L’humeur, l’humus.<br />

Sylvie N., transcription Agnès P.<br />

Forêt <strong>de</strong> bouleaux­Gustav Klimt<br />

Dans <strong>la</strong> maison du bon Dieu , on trouve <strong>de</strong> l'amour, <strong>de</strong> <strong>la</strong> joie<br />

pour tous les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s du mon<strong>de</strong>.<br />

Aurélia<br />

Le temps est en pleine mutation, <strong>la</strong> steppe disparait à cause<br />

<strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong>s eaux, à cause <strong>de</strong>s changements<br />

climatiques, donc plus <strong>de</strong> nuage sur terre.<br />

Sébastien C.<br />

Un peu d’histoire…<br />

Une belle trouvaille sur internet ! J’ai trouvé sur internet, sur<br />

YouTube, <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> batailles aériennes avec <strong>de</strong>s avions<br />

<strong>de</strong> guerre français <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> 39-45.<br />

Ce ne sont pas <strong>de</strong>s images d’archives, mais <strong>de</strong>s images <strong>de</strong><br />

synthèse qui sont incroyablement réalistes. Ces images <strong>de</strong><br />

synthèse sont <strong>de</strong>s films funéraires en mémoire <strong>de</strong>s pilotes qui<br />

se sont fait tuer pendant <strong>la</strong> bataille en France, pour ne pas<br />

oublier ce que les nazis ont fait.<br />

La reconstitution proposée par ces images m’a fasciné, c’est<br />

pour moi très intéressant.<br />

Référence : VG33, c’est le nom d’un avion ou Dewoitine.<br />

Gilbert C.


Les surfaces vitales<br />

- Urgence P<strong>la</strong>nétaire -<br />

La connerie est­elle soluble dans<br />

l’eau ?<br />

Pensons-y, parlons-en, faisons-les,<br />

vivons-y<br />

SURFACE VITALE<br />

- En accord avec <strong>la</strong> bible : Genèse<br />

2 ; 8, 9 ; Michée 4 :4<br />

- Ecole <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Saint-Etienne<br />

Aurélien Boutaud + Natacha<br />

Gondran : L’EMPREINTE<br />

ECOLOGIQUE<br />

VEGETARISME<br />

- Genèse 1 : 29, 30<br />

- L’EVIDENCE : BIO<br />

Après tout, <strong>la</strong> bêtise est universelle, mais l’intelligence c’est<br />

quoi ?<br />

Comment peut­on dire à quelqu'un qu’il est bête ? D’après<br />

<strong>la</strong> doctrine chrétienne, qui jugera sera jugé. De quel droit<br />

peut­on accabler quelqu'un en lui disant qu’il est stupi<strong>de</strong> ?<br />

Pourtant nous sommes tous égaux et enclins à juger, parfois<br />

nous nous sentons supérieurs et on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pour<br />

quoi.<br />

Rappelez­vous <strong>de</strong> Forest Gump, comme il était poignant ce<br />

film ! Faites à autrui ce que vous voudriez que l’on vous<br />

fasse, c’est <strong>la</strong> leçon que l’on pourrait retirer <strong>de</strong> ce film. Si<br />

vous voyez un ou une mal­aimée, ne les méprisez pas, il et<br />

elle sont purs aux yeux <strong>de</strong> Dieu, voilà, c’est tout ce que je<br />

vou<strong>la</strong>is dire.<br />

Heureux les doux, les humbles et le miséricordieux,<br />

Et ça c’est écrit,<br />

Mais <strong>la</strong> nature humaine confond souvent pitié et piété.<br />

PERSONNALISME<br />

- Notre Saint Père le Pape JP II en<br />

parle comme d’un CONCEPT<br />

dans son livre ENTREZ DANS<br />

L’ESPERANCE<br />

- UNESCO, OMS<br />

Zone b<strong>la</strong>nche EHS<br />

- Emmanuel MOUNIER<br />

Soyons cohérents,<br />

COMPOSSIBLES<br />

(Leibniz)<br />

VEGETARIENS<br />

Donc <strong>la</strong> PHILOSOPHIE<br />

obligatoire dès les c<strong>la</strong>sses<br />

maternelles.<br />

Michelle A.<br />

Pascal G.<br />

LA CUPIDITÉ ET L'AVARICE<br />

Que dire <strong>de</strong>s avares ?<br />

Qu'ils ne sont pas humains ?<br />

Que <strong>la</strong> vertu du partage est bien plus belle !?<br />

Et <strong>la</strong> cupidité ? Ne sommes-nous pas tous<br />

cupi<strong>de</strong>s (pas vrai <strong>la</strong> FDJ) ?<br />

C'est curieux mais sachant que l'argent est un<br />

dieu sur terre , je ne sais plus.<br />

Tout partager, c'est quand même beau et ça<br />

réchauffe le cœur.<br />

Quand aux avares, en fin <strong>de</strong> compte, je les<br />

hais.<br />

Pascal G.


DÉTENTE<br />

Direction le p<strong>la</strong>teau ardéchois !<br />

Découverte <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne du partage <strong>de</strong>s eaux<br />

Méditerranée/At<strong>la</strong>ntique : il existe une ligne, en Ardèche, où les<br />

cours d’eaux situés sur <strong>la</strong> gauche <strong>de</strong> cette ligne se jettent dans <strong>la</strong><br />

Méditerranée et ceux situés sur <strong>la</strong> droite se jettent dans l’At<strong>la</strong>ntique.<br />

La ferme Bour<strong>la</strong>tier : ferme qui retrace <strong>la</strong> vie à <strong>la</strong> ferme à<br />

l’époque, elle a un toi <strong>de</strong> <strong>la</strong>uze et une grosse charpente en<br />

châtaignier.<br />

La source <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire : sous le Gerbier <strong>de</strong>s Joncs, <strong>la</strong> Loire prend sa<br />

source. Celle-ci coule dans un bassin. Il y a une boutique <strong>de</strong><br />

souvenirs avec <strong>de</strong>s cartes postales.<br />

Randonné <strong>de</strong> 4km au bord du ruisseau jusqu’au<br />

restaurant où nous avons mangé à midi.<br />

Direction Borée pour observer les menhirs<br />

(Tchier <strong>de</strong> Borée), avec <strong>de</strong>s gravures magnifiques<br />

sur chaque menhir.<br />

Petit détour par le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> Saint-Martial et nous rentrons à Privas.<br />

Christophe M


Qu'est-ce qu'un paysage ?<br />

Forme un paysage, ce qui est susceptible <strong>de</strong> déclencher en moi une émotion, dit<br />

Renato Scariati : « Mon » paysage est avant tout une impression, une création, une<br />

vue <strong>de</strong> l'esprit, floue, mouvante et mystérieuse qui surgit à <strong>la</strong> rencontre d'un univers<br />

intérieur avec une partie du mon<strong>de</strong>. Le paysage implique cette rencontre, cette<br />

étincelle, cette explosion qui peut avoir lieu dans les moments et les lieux les plus<br />

inattendus. Cette étincelle n'a d'ailleurs pas forcément besoin <strong>de</strong> lieux pour naître.<br />

Elle peut venir d'un mot, d'un parfum, <strong>de</strong> n'importe quel médiateur [...] entre moi et<br />

le mon<strong>de</strong>.<br />

Bertrand Levy in « Géographie et littérature : quelques signes <strong>de</strong> lisibilité et <strong>de</strong><br />

l'illisibilité dans le paysage. »<br />

Chemins<br />

Des milliers <strong>de</strong> chemins, pour mes jambes et mes souliers.<br />

En ce frais matin d'octobre je rêve à mon chemin.<br />

Je lui ai donné un prénom, connu <strong>de</strong> moi seul, je lui ai proposé mon amour:<br />

il a dit OUI!<br />

Alors, alors tandis que je chemine sur son ventre, il marche, lui, le chemin, il joue avec son hôte. Parfois<br />

<strong>de</strong>vant moi, loin, d'autres fois <strong>de</strong>rrière moi; il lui arrive aussi <strong>de</strong> se perdre, mon chemin perd son chemin,<br />

parce que les hommes, toujours les mêmes,<br />

l'ont oublié!<br />

Causant « chemins », mon ami « l'instruit » affirme qu'il est Romain.<br />

­ Quoi! Avant JC (800)?<br />

­ Non, après<br />

­ César, Septime Sévère, Constantin?<br />

Heureusement, je n'ai pas <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong>s dates. Tu me saoules mon ami, ce chemin est à moi;<br />

avec lui j'écris mon histoire,<br />

et je l'écoute...<br />

« Ici, j'étais sentier <strong>de</strong> mulets, là, chemin <strong>de</strong> charrettes; là par là ils ont livré bataille les courageux<br />

Gaulois. Ceux du second millénaire étaient forts, jeunes et vigoureux. La roche <strong>de</strong> s'amuïr face à leur<br />

détermination.<br />

J'ai toujours servi dans ma vie. J'étais toujours utile pendant les pério<strong>de</strong>s « d'échanges et <strong>de</strong><br />

partages ». De <strong>la</strong> grand' route ils s'élevaient au hameau avec <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre, ils s'abaissaient plus<br />

tard avec <strong>de</strong>s châtaignes et du vin en barriques, viens voir:<br />

dans <strong>la</strong> combe, un peu vers le nord, <strong>la</strong> lumière du soleil se décline en ombres mystérieuses, lève les<br />

yeux. Les rochers sont cabossés, les arbres tordus, passe ton chemin en vitesse, sans réfléchir, il y a eu ici,<br />

du sang répandu sur mes âmes.<br />

Je suis vraiment heureux <strong>de</strong> mon parcours parmi les hommes. Si je raconte ma vie c'est grâce à eux bien


sûr.<br />

Avec <strong>de</strong>s pioches et <strong>de</strong>s pelles, récemment un gros « bull » a fait un super boulot propre et<br />

net. J'aime bien les: trial <strong>de</strong>ux roues, quads, chevaux tracteurs. Enfin, j'éprouve quand même une<br />

« sensation fusionnelle » avec « les mecks comme toi »,<br />

Surtout quand tu chantes, ou que tu parles à haute voix. Alors, avant <strong>de</strong> nous séparer, dismoi<br />

<strong>de</strong>s jolies choses pour faire rêver un Vieux chemin ».<br />

Que j'eusse aimé ouïr ton angélique voix;<br />

Toi Pénélope ma chemine,<br />

Princesse d'Allobrogie,<br />

sur tes f<strong>la</strong>ncs s'éparpillent <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> mon cœur, comme petit Poucet semait <strong>de</strong>s cailloux<br />

Puis, réf. F. Gall et M. Berger<br />

Si maman si<br />

Si maman si Si maman si<br />

Maman si tu voyais ma vie<br />

Je pleure comme je ris<br />

Si maman si<br />

Mais mon avenir reste gris,<br />

Et mon cœur aussi.<br />

Le<br />

directeur d’un<br />

collège convoque trois élèves<br />

indisciplinés :<br />

- Toi, qu’as-tu fait ?<br />

- J’ai mis <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie dans l’évier.<br />

- Trois jours <strong>de</strong> colle ! Et toi ?<br />

- J’ai mis une punaise sur <strong>la</strong> chaise du<br />

professeur.<br />

- Huit jours <strong>de</strong> colle ! Et toi ?<br />

- J’ai <strong>la</strong>ncé du carton par <strong>la</strong> fenêtre.<br />

- Bon, ça ira pour cette fois.<br />

A ce moment-là arrive un élève couvert <strong>de</strong><br />

pansements.<br />

- Et toi, comment t’appelles-tu ?<br />

- Ducarton, Monsieur.<br />

Christophe M.<br />

Il y a<br />

<strong>de</strong>ux mille ans, Joseph va voir<br />

l’instituteur <strong>de</strong> Jésus :<br />

« Votre fils a <strong>de</strong> très bons résultats, il est très doué,<br />

mais il me fait passer pour un imbécile ! A <strong>la</strong> piscine, il<br />

marche sur l’eau, à <strong>la</strong> cantine il multiplie les pains ! »<br />

Joseph rentre chez lui et dispute Jésus :<br />

« Tu as intérêt à te comporter normalement, sinon, tu peux<br />

faire une croix sur tes vacances <strong>de</strong> Pâques ! »<br />

Danse<br />

A bientôt , Jean­Pierre G.<br />

Danse rebelle et i<strong>de</strong>ntique,<br />

Pas à pas,<br />

Danse sa religion<br />

Danse rythmique<br />

Danse catholique<br />

Et pathétique<br />

Danse banale<br />

Et délicatesse<br />

Son spectacle et ses bals popu<strong>la</strong>ires<br />

Danse combinaison<br />

La fête<br />

Danse<br />

Comme un Roi aime une fée<br />

Danse <strong>de</strong>s canards<br />

Pour s’amuser et picoler<br />

Danse du ba<strong>la</strong>i<br />

Danse <strong>de</strong>s Rois<br />

Danse du théâtre<br />

Danse <strong>de</strong> l’opéra.<br />

Christophe M.<br />

Christophe M.


LE COIN DES<br />

ARTISTES<br />

Hôpital Silence<br />

J'écrirais bien sur <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>la</strong> légèreté, le<br />

vi<strong>de</strong> total du corps et <strong>de</strong> l'esprit.<br />

De tout.<br />

Les abus <strong>de</strong> transparence<br />

Le viol <strong>de</strong>s enfants dans leurs écoles, leurs<br />

familles.<br />

Le viol <strong>de</strong>s garçons.<br />

Le viol <strong>de</strong> l'amitié dans ma vie, privée d'une<br />

prétendue liberté.<br />

La température qui monte,<br />

<strong>la</strong> fonte <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ces.<br />

Le froid qui <strong>de</strong>scend,<br />

le mercure qui monte.<br />

Les plombs qui brûlent,<br />

les corps qui cassent<br />

<strong>de</strong> légèreté.<br />

Les amies toutes ennemies,<br />

les ennemies toutes amies.<br />

Violer <strong>de</strong>s amis,<br />

violer par les bleus.<br />

J'ai <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue bien pendue.<br />

Malheureusement, je ne dis jamais ce que je<br />

veux :<br />

Le souffle coupé.<br />

Cette respiration lente et modulée par un<br />

ventre qui s’exprime <strong>de</strong> peur <strong>de</strong><br />

s’essouffler, où passe ces années qui<br />

s’envolent, je cherche à m’en souvenir <strong>de</strong><br />

ces désirs <strong>de</strong> voyages d’adrénaline.<br />

Le souffle coupé par le vent qui emporte<br />

tout, qui n’a pas <strong>de</strong> regret…<br />

J’épouse les années qui viennent mais<br />

malgré ce rapprochement, quand vient<br />

l’année d’après je finis par oublier.<br />

J’attends que viennent ces petits yeux qui<br />

vont me contempler pour qu’après je<br />

trouve <strong>la</strong> porte <strong>de</strong> l’éternité, le souffle<br />

coupé.<br />

Ophélie D..<br />

Hôpital Silence.<br />

Serein le jour,<br />

Sirène <strong>la</strong> nuit.<br />

Première rive, <strong>la</strong> lumière reflète<br />

son addition.<br />

Première occasion d'une illusion,<br />

Du pas dirige une sensation.<br />

Plein <strong>de</strong> vie, aquarelle,<br />

Revanche personnelle.<br />

A <strong>la</strong> déraison,<br />

Puisque tu files,<br />

Emma R.<br />

Serein le jour, sirène <strong>la</strong> nuit...<br />

Puisses­tu continuer à être<br />

Surnaturel et manifeste ?<br />

La lune si blon<strong>de</strong> et mobile,<br />

Sa réalité ?<br />

Promestique <strong>la</strong> terre,<br />

A toi <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r en l'air.<br />

Vous ne voudriez pas que je me<br />

<strong>la</strong>isse aller ?<br />

Fugitif l'arc en ciel<br />

D'une éclipse étonnante<br />

Et passagère d'amour.<br />

Fraternel et réel prophète<br />

Avec vers vous, au sentier.<br />

Christophe M.


Quand le matin s’emmêle,<br />

Le ciel couleur <strong>de</strong> pomme me donne<br />

La pensée <strong>de</strong> l’Ecume du jour.<br />

Quand vient à passer<br />

L’oiseau à ma fenêtre,<br />

Le chemin et les cauchemars<br />

Ne sont que l’espoir bleu <strong>de</strong> l’argent<br />

Que je gagne chaque jour.<br />

Mohamed<br />

Printemps, p<strong>la</strong>inte et<br />

souffrance<br />

Joie c'est toi,<br />

Rossignol chantant dans les bois.<br />

L'oiseau coucou...<br />

Que <strong>de</strong> vie dans les arbres !<br />

Que <strong>de</strong> vie mais aussi que <strong>de</strong> mort :<br />

Oeuf tombé du nid,<br />

Oeuf mangé par <strong>de</strong>s prédateurs...<br />

Mais quand même, tout vit ici : eau, soleil...<br />

Comment ne pas aimer cette saison ?<br />

Comment ne pas <strong>la</strong> chérir ?<br />

Et pourtant, il y a <strong>de</strong>s gens qui souffrent sur<br />

cette p<strong>la</strong>nète.<br />

Les soigner, les bichonner, tout faire pour<br />

eux !<br />

Et plus que ça même !<br />

Car cette souffrance est intolérable, ne <strong>la</strong><br />

tolérons plus.<br />

Cécile F.<br />

Rêve dévoilé par obscur jour et nuit,<br />

Derrière le masque surprit l’impasse.<br />

Le rêve intervient au sommeil sorti <strong>de</strong> l’insomnie.<br />

Réservation. Complexe le bonheur. Attirer. Détente absolue.<br />

Le rêve montre son paradis imaginaire.<br />

Les yeux réservent mi­clos : et le rêve indépendant , formule gadget.<br />

Rêve d’avoir à sa portée <strong>de</strong> l'or ou du pétrole.<br />

Le rêve du poète­Cézanne<br />

Christophe M.<br />

Quel sacrifice est le temps qui s’écoule,<br />

qui découle <strong>de</strong> son sens que l’absence nourrit !<br />

Quel sacrifice est <strong>la</strong> liberté qui se perd, ce faux semb<strong>la</strong>nt qu’est le sentiment <strong>de</strong> cette liberté.<br />

Oh ! Donnez-moi cette branche à <strong>la</strong>quelle m’accrocher, sur <strong>la</strong>quelle je m’éprends pour ne pas couler.<br />

Dites-moi car je ne sais plus dire, je ne sais qu’enfouir et ce<strong>la</strong>, me fuir !<br />

Quel sacrifice est cet amour prison qui, pour <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> raisons, se transforme en liaison décimée <strong>de</strong> sa<br />

passion.<br />

A toi, mon sacrifice !<br />

Ophélie D.


Chaquejourquemoijevis,<br />

Je penseàtoi, toi quivis<br />

Regar<strong>de</strong>sleciel, le soleil, chaquejour,<br />

Tu feras, nousferons<strong>de</strong>meilleursjours.<br />

Ecoute<strong>la</strong>naturechanter,<br />

Marchedroit, chanteetfais-moidanser !<br />

Si tu pensesàtoi,<br />

Alorsjepenseraiàmoi.<br />

Chante, danseetnousferonsrêver !<br />

Le mon<strong>de</strong> va nous suivre, danser, chanter et<br />

aimer !<br />

Mohamed<br />

Jeunes femmes­gustav Klimt<br />

L'AMOUR,<br />

L'AMOUR j'y crois tellement.<br />

Mais voi<strong>la</strong> une violence,<br />

une tempête m'a ravagée<br />

<strong>de</strong> haine et <strong>de</strong> tristesse,<br />

tristesse qui dit tristesse,?<br />

Non mais plutôt <strong>de</strong> désarroi,<br />

comment lui pardonner ?<br />

Je sais avec le temps<br />

mais bon, mon cœur bat<br />

et il bat toujours donc<br />

l'arrêter, non, <strong>la</strong>issons<br />

nos battements rirroler.<br />

Le baiser­Gustav Klimt<br />

Sabrina B.<br />

Alors je bois un café<br />

Quand <strong>la</strong> bougie est allumée<br />

J'irai voir les aurores<br />

Sur les fleurs <strong>de</strong> ton corps.<br />

Bien sûr l'amour nous reviendra<br />

A l'intérieur <strong>de</strong> tes jambes et dans tes bras,<br />

Mon amour est fol à lier<br />

Dans ses membres écartelés.<br />

Ma jolie poupée d'amour<br />

Dans tes bras je t'aime toujours<br />

Alors dans <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains<br />

Je fais l'amour entre tes seins.<br />

Frédéric


Ach, grâcefugace, accélère, fuis,<br />

évanouis-toi, finiraisbienparterattraper, te<br />

faire <strong>la</strong> fête, m'emplirànouveau<strong>de</strong>toi, et ce<br />

jusqu'à <strong>la</strong> nausée... aimeraisvivreen<br />

permanencesoustajupe... tellement<br />

instantanée... si viteévaporéeque l'onen<br />

<strong>de</strong>meurevidé, abruti.... grâce<strong>la</strong>Garce... tu<br />

nouseffleures<strong>de</strong>tesongleslongs, telleune<br />

magique baguettequi nousmétamorphose<br />

pouruntempstropcourt, puisdéjàle<br />

souvenirindicible<strong>de</strong>cetétatcommeun<br />

aboutissement, GrâceleGraal, <strong>la</strong> finalité<strong>de</strong><br />

nos élucubrationsetdivagationsquantausens<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie... <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort...<br />

Pil<br />

L’Amour donne <strong>de</strong>s<br />

sentiments du café-crème<br />

avec son arôme,<br />

Sont à <strong>la</strong> belle-étoile l’Amour, ses désirs<br />

et ses p<strong>la</strong>isirs.<br />

Rêve intense l’Amour est en pose,<br />

Bonbon et sacrifice sont son vertige,<br />

Appel serein.<br />

I love you façon conjugale et<br />

imperturbable.<br />

Détail <strong>la</strong> mariée­Gustav Klimt<br />

Qui va me souffler le mot qui éveille ma triste<br />

pensée, restée fermée au temps répété par<br />

l'aube éc<strong>la</strong>irée ?<br />

Ce soir, je me livre dans ce petit livre qui son<strong>de</strong><br />

ma pensée.<br />

Christophe M.<br />

Tu m'aimes dis-tu, toi qui me regar<strong>de</strong>s sans me<br />

regar<strong>de</strong>r, qui m'apaises sans me reposer.<br />

J'ai haï celui qui m'a reproché le temps que<br />

j'ai mis à me délivrer.<br />

Donne moi un jour, une année ou le temps<br />

d'une fleur, pour te <strong>de</strong>vancer, toi que j'aime,<br />

mon acolyte, mon écorché<br />

.<br />

Ophélie D.


ON A AIMÉ...OU PAS<br />

Rencontre avec<br />

Julien Delmaire,<br />

poète et écrivain<br />

Julien Delmaire : Pour moi, l'écriture est une nécessité et un travail. C'est du sérieux .<br />

Je dirais qu'il y a une dimension sacrée dans <strong>la</strong> poésie . Peut-être parce que j'ai un grand respect du verbe<br />

et <strong>de</strong>s autres qui m'écoutent lorsque je dis mes textes.<br />

<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> : Comment es tu venu à l'écriture ?<br />

J.D : j'ai toujours beaucoup lu mais c'est le s<strong>la</strong>m qui m'a donné l'envie d'écrire. Ça m'a permis <strong>de</strong><br />

rencontrer <strong>de</strong>s poètes vivants. Ils ne sont pas tous morts ! C'est important les rencontres. Rencontrer <strong>de</strong>s<br />

gens d'horizons différents qui viennent dire leur poésie. Le s<strong>la</strong>m, c'est une scène ouverte sur <strong>la</strong> poésie<br />

vivante et contemporaine.<br />

Tout ne dépend pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité littéraire du texte. Quand tu dis ton texte, le corps entier est en jeu. C'est<br />

une façon d'incarner le texte poétique, à un moment où le contexte te permet d'avoir un retour direct sur le<br />

texte que tu dis. Ce qui n'est pas le cas du roman par exemple.<br />

Mais l'échange est encore au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s mots . L'attention, <strong>la</strong> tension du public va te faire bouger et nourrir<br />

ta façon <strong>de</strong> dire.<br />

Parfois quand tu fais une lecture <strong>de</strong>vant un public qui n'y est pas, tu dois trouver en toi une force qui te<br />

pousse à dire ton texte malgré tout. C'est comme une nécessité aussi. Être dans une sorte d'absolu du<br />

texte.<br />

EDLR : Comment tu définirais ta poésie ?<br />

J.D : J'aimerais qu'elle soit vivante, faite <strong>de</strong> sang et <strong>de</strong> chair. Qu'elle ne serve pas qu'à moi, que par ma<br />

voix passent d'autres voix.<br />

Je crois qu'on écrit aussi pour ceux qui sont absents. C'est important <strong>la</strong> mémoire ; <strong>la</strong> mienne et celle <strong>de</strong>s<br />

autres..<br />

Mais <strong>la</strong> poésie, c'est aussi une manière d'aller à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s gens. Les rencontres, les ateliers<br />

d'écriture, m'ont aidé à gar<strong>de</strong>r le cap quand j'étais en pleine promotion <strong>de</strong> mon roman.<br />

EDLR : Tu disais qu'écrire est quelque chose <strong>de</strong> sérieux ?<br />

J.D : Oui, quand tu écris tu mets tout ce que tu as. Une chose importante pour moi, c'est ne pas me trahir,<br />

ne pas avoir honte <strong>de</strong> ce que j'écris. En fait, ne pas faire n'importe quoi. C'est ce qui est compliqué<br />

lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> vendre un livre. Comment resté fidèle à soi-même ? Il y a une contradiction nette entre<br />

ce qu'on te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire lorsqu'on est en pleine promotion d'un livre et le fait même d'écrire. C'est dur<br />

à accepter <strong>la</strong> promotion. Tu as un peu le sentiment <strong>de</strong> « faire le guignol ».<br />

EDLR : Est-ce que l'art est un objet <strong>de</strong> consommation ? En même temps, ce n'est pas vulgaire <strong>de</strong><br />

vivre <strong>de</strong> son art ?<br />

J.D : C'est même formidable <strong>de</strong> pouvoir vivre <strong>de</strong> ce qui te passionne et te brûle à <strong>la</strong> fois. Ce dont je<br />

vou<strong>la</strong>is parler, c'est ce moment où tu dois vendre ce que tu as fabriqué avec ce que tu es. Comment le faire


sans te trahir, sans te <strong>la</strong>isser prendre par le succès ? Faire <strong>de</strong>s compromis, se prêter au jeu sans se<br />

compromettre,. J'espère que si un jour j'oublie ça, mes proches me rappelleront à <strong>la</strong> réalité.<br />

Heureusement, j'ai un succès modéré, ce qui est paradoxalement une chance !<br />

EDLR : La poésie a t'elle modifié ton rapport au mon<strong>de</strong> ?<br />

J.D : La poésie est au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'écriture. C'est une manière d'être au mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> voir le mon<strong>de</strong>.<br />

C'est une temporalité différente où tu regar<strong>de</strong>s en arrière, au présent et au futur. Ce<strong>la</strong> te permet <strong>de</strong> faire un<br />

pas <strong>de</strong> côté et ne pas subir le moment présent. C'est une façon <strong>de</strong> transformer ton regard sur le mon<strong>de</strong> qui<br />

t'entoure. L'anti-poésie c'est BFM TV !<br />

EDLR : Est ce que tu parles <strong>de</strong> toi lorsque tu écris ? Comment fais-tu pour exprimer <strong>de</strong>s choses<br />

difficiles ?<br />

J.D : IL y a <strong>de</strong>s gens qui me disent : « c'est quoi cette violence ? » mais je ne suis pas toujours en colère.<br />

Ceux qui repère ce<strong>la</strong> chez moi, le repère parce qu'ils connaissent cette violence eux-même.<br />

J'ai eu ma dose <strong>de</strong> « mer<strong>de</strong> » comme tout le mon<strong>de</strong> et l'écriture m'ai<strong>de</strong> à me tenir <strong>de</strong>bout. Écrire est<br />

<strong>de</strong>venue une urgence après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> mon père.<br />

Ma poésie est faite <strong>de</strong> ce que j'ai vécu mais aussi <strong>de</strong> ce que je n'ai pas vécu. Par contre, lorsque je fais<br />

référence à <strong>de</strong>s choses très fortes <strong>de</strong> mon histoire, <strong>la</strong> poésie m'ouvre un chemin par <strong>la</strong> fiction, les<br />

métaphores...je peux le dire mais ce n'est surtout pas une confession.<br />

EDLR : Tu as besoin <strong>de</strong> t'isoler pour écrire ?<br />

J.D : Je n'aime pas <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> pure. En fait, j'aime écrire avec <strong>de</strong>s gens pas loin. A <strong>la</strong> maison mais aussi<br />

dans <strong>de</strong>s cafés que j'aime fréquenter comme celui dans lequel on se trouve aujourd'hui.<br />

EDLR : Certains d'entre nous sont <strong>de</strong>s écrivains acharnés ! Comment fait-on pour se faire éditer<br />

quand on a un manuscrit ? Quel est le coût ? Doit-on avoir une orthographe irréprochable ?<br />

J.D : Il existe <strong>de</strong>ux façon <strong>de</strong> se faire éditer : à compte d'auteur. A ce moment-là, on paye soi-même. Ou<br />

bien à compte d'éditeur, et là, c'est <strong>la</strong> maison d'édition qui paye les frais et se rémunère avec <strong>la</strong> vente du<br />

livre. D'où <strong>la</strong> promotion dont on a parlé.<br />

Pour mon premier roman, j'ai écrit une dizaine <strong>de</strong> versions pour aboutir à <strong>la</strong> version finale.<br />

J'avais envoyé mon manuscrit par <strong>la</strong> poste . Celui-ci est passé au comité <strong>de</strong> lecture qui a donné son accord<br />

et m'a proposé un contrat d'édition. A partir <strong>de</strong> là, <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> réécriture ont commencé. Une fois ce<br />

travail achevé, <strong>la</strong> maison d'édition s'occupe <strong>de</strong> tout.<br />

Tu par<strong>la</strong>is <strong>de</strong> l'orthographe ? Il faut savoir qu'ils ont tellement <strong>de</strong> manuscrits à lire qu'il <strong>de</strong>vient important<br />

<strong>de</strong> présenter un manuscrit sans trop <strong>de</strong> coquilles énormes. Il suffit <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r autour <strong>de</strong> soi , que <strong>de</strong>s gens<br />

fassent une relecture avant d' envoyer ton texte.<br />

Mais ce<strong>la</strong> est va<strong>la</strong>ble pour un roman parce que c'est <strong>la</strong> promotion qui permet <strong>de</strong> le faire connaître et <strong>de</strong> le<br />

vendre.<br />

Il y a aussi <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> se faire éditer sur internet. Par exemple, en ce qui concerne <strong>la</strong> poésie, je pense<br />

qu'il n'est pas nécessaire <strong>de</strong> passer par une maison d'édition, un imprimeur suffit. Je dis ça car <strong>la</strong> poésie se<br />

vend grâce aux lectures que tu fais <strong>de</strong> tes textes. C'est par <strong>la</strong> rencontre directe avec les gens que <strong>la</strong> poésie se<br />

vend.<br />

EDLR : Est ce que tu arrives à vivre <strong>de</strong> ton écriture ?<br />

J.D :Je dirai que l'argent que je gagne me sert à continuer à écrire mais pas plus.<br />

Écrire un roman <strong>de</strong>man<strong>de</strong> environ 3000 heures <strong>de</strong> travail et on te donne 3000 euros d'avance. En fait, si les<br />

auteurs étaient plus soudés, ce<strong>la</strong> permettrait à un plus grand nombre <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> leur travail.<br />

Il faudrait une maison d'édition auto-gérée par les écrivains eux-même avec le soucis <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

pour chacun car dans l'édition comme ailleurs, on ne prête qu'aux riches.<br />

Merci Julien !


A quoi sert l'art ?<br />

L'art est <strong>la</strong> transcendance du quotidien.<br />

C'est une façon différente <strong>de</strong> concevoir <strong>la</strong> vie, c'est<br />

une sublimation <strong>de</strong> nos instincts.<br />

A travers nos instincts, on peut mo<strong>de</strong>ler <strong>la</strong> pensée<br />

et le <strong>la</strong>ngage. La pensée et le <strong>la</strong>ngage sont<br />

influencés par <strong>la</strong> société dans <strong>la</strong>quelle on vit.<br />

Dans <strong>la</strong> poésie , on n'utilise pas le <strong>la</strong>ngage<br />

conventionnel. La poésie est <strong>la</strong> transcendance<br />

absolue <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />

L'art fait du bien, c'est pour ce<strong>la</strong> que l'on ne peut<br />

pas s'en passer lorsqu'on l'expérimente. L'art influe<br />

sur notre quotidien. L'écriture a une gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

dans ma vie.<br />

Chacun a sa particu<strong>la</strong>rité et un <strong>la</strong>ngage différent.<br />

La peinture est un art, <strong>la</strong> poésie un autre. La<br />

construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité peut être façonnée<br />

par l'art. C'est toujours essentiel <strong>de</strong> s'extérioriser.<br />

La souffrance peut s'exorciser, le désir, les profonds<br />

désirs ou les aspirations peuvent trouver dans l'art<br />

un exutoire<br />

.<br />

Si on se contraint à travailler, on peut avoir <strong>de</strong>s<br />

facilités. Il y a forcément <strong>de</strong>s choses innées en soi<br />

mais par le travail, par l'écriture, j'ai forcément<br />

acquis un savoir-faire grâce à ma longue expérience<br />

<strong>de</strong> l'écriture.<br />

Dans tous les arts, le travail compte.<br />

N'est-ce-pas vouloir se perfectionner et s'élever que<br />

d'approfondir nos idées ? Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s idées est<br />

une belle expérience très forte et passionnante.<br />

Dans <strong>la</strong> vie, il faut bien un peu d'art. Ça ai<strong>de</strong> !<br />

Louisette B.<br />

L’écriture, c’est une occupation, elle permet <strong>de</strong><br />

rechercher ce qui nous manque, <strong>de</strong>s personnes qui<br />

recherchent les mêmes choses que vous.<br />

Trouver ce qui nous manque par l’écriture,<br />

remp<strong>la</strong>ce le dialogue, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur papier, c’est<br />

une observation par les lecteurs. Dès qu'ils lisent<br />

un morceau <strong>de</strong> papier qui les intéressent, ils<br />

réfléchissent sur <strong>la</strong> lecture.<br />

L’écriture est une ai<strong>de</strong> d’occupation et <strong>de</strong> réflexion<br />

pour celui qui écrit et pour celui qui lit.<br />

L’écriture passe du temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong>, comme <strong>la</strong><br />

lecture fait travailler le cerveau.<br />

Christophe T.


DOSSIER SCIENCES<br />

Mathématiques<br />

Le sinus <strong>de</strong> l’angle (c) est égal, par définition, au rapport du côté opposé sur l’hypoténuse (l’hypoténuse est le<br />

côté opposé à l’angle droit (A))<br />

Le cosinus <strong>de</strong> l’angle (b) est égal, par définition, au rapport du côté adjacent su l’hypoténuse.<br />

Donc sin (c) = cos (b) et par symétrie cos (c) = sin (b)<br />

(c) et (b) étant <strong>de</strong>s angles complémentaires ( (c)+(b) = angle droit )<br />

Application pratique en physique<br />

Sur un p<strong>la</strong>n incliné, c'est-à dire une pente, considérons une voiture qui se met au point mort sans freiner.<br />

Cette voiture est soumise à une force égale au produit <strong>de</strong> son poids par le sinus <strong>de</strong> l'angle <strong>de</strong><br />

dénivel<strong>la</strong>tion. Pour les petits angles presque nuls, le sinus <strong>de</strong> l'angle <strong>de</strong> dénivel<strong>la</strong>tion est égale à alpha soit<br />

une valeur proche <strong>de</strong> zéro.<br />

Le poids est égal au produit <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse par <strong>la</strong> gravitation : P = m x g.<br />

si on imagine un angle à 90° <strong>la</strong> voiture est soumise à son propre poids : elle chute car il n'y aplus<br />

d'adhérence comme <strong>la</strong> pomme <strong>de</strong> Newton. Elle passe <strong>de</strong> 0 mètre\secon<strong>de</strong> à 9,81 m\secon<strong>de</strong> c'est-à-dire<br />

qu'elle atteint <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> 9,81 mètre en une secon<strong>de</strong>.<br />

La force d'attraction : g h<br />

= (g 0<br />

x R 2 ) : (R + h) 2<br />

Plus on s'élève en altitu<strong>de</strong>, plus <strong>la</strong> gravitation diminue ; En effet, <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravitation <strong>de</strong> Newton nous<br />

dit que 2 masses s'attirent par une force égale à (K x m 1<br />

x m 2<br />

) : d 2<br />

Ce<strong>la</strong> veut dire que plus les masses sont rapprochées plus elles s'attirent comme <strong>de</strong>s aimants.<br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> S.


Philosophie<br />

La Vérité<br />

La résorption <strong>de</strong>s traumatismes est primordiale pour arriver à <strong>la</strong> Vérité.<br />

La Vérité est au bout <strong>de</strong> notre nez. La résolution <strong>de</strong>s problèmes qu'ils soient affectifs ou autres, résulte <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Mais <strong>la</strong> vraie vie !<br />

Je ne suis pas bouddhiste, ni musulman. Je suis protestant, c'est pour ce<strong>la</strong> que je proteste si souvent.<br />

On me parle <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> mais je ne vois pas à quoi ça correspond.<br />

Si tous les grands <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> étaient un peu fous, c'est certainement parce qu'ils détenaient <strong>de</strong>s choses<br />

que personne d'autre n'aurait imaginé.<br />

"Il n’y a rien <strong>de</strong> plus fragile que <strong>la</strong><br />

faculté humaine d’admettre <strong>la</strong><br />

réalité, d’accepter<br />

indiscutablement l’impérieuse<br />

prérogative du réel"<br />

« En tout cas, il n’y a aucun moyen <strong>de</strong> percevoir le<br />

réel. Il y a certes <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> fuir le réel, mais il<br />

n’y a aucune loi permettant d’être dans le réel.<br />

C’est quelque chose <strong>de</strong> difficile et cruel en soi<br />

comme <strong>la</strong> mort, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, etc. (...)<br />

C’est très compliqué… <strong>la</strong> perception, l’intelligence,<br />

et <strong>la</strong> conception du réel en soi est vraiment<br />

difficile. On peut sentir un roman, un livre et<br />

comme disait Kant nous pouvons avoir plus ou<br />

moins le sentiment du réel, mais jamais nous ne<br />

pouvons le percevoir. (…)<br />

Ce que ce<strong>la</strong> exprime pour moi est que le réel exclut<br />

le possible ; qu’il n’y a pas <strong>de</strong> possible et que le<br />

possible est une idée imaginaire et illusoire.(...)<br />

La forme <strong>la</strong> plus fondamentale <strong>de</strong> l’illusion n’est<br />

pas l’imaginaire. Pour moi, l’imagination est<br />

effectivement <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> doubler, <strong>de</strong> manière<br />

fantasmatique, le réel. J’admire chez l’homme <strong>la</strong><br />

faculté anti-perceptive<br />

Daniel P.<br />

cette science sert à maitriser le réel, à le mesurer, et<br />

ce n’est peut-être pas pour le concevoir. C’est une<br />

connaissance utilitaire qui mesure, mais elle n’est<br />

pas une connaissance philosophique. En fait, ce que<br />

j’entends par le réel n’est pas une connaissance ni<br />

scientifique, ni philosophique.(...)<br />

Idiot, en grec idiotês, ne signifie pas crétin,<br />

imbécile, mais évoque le sens <strong>de</strong> particulier,<br />

singulier. Le sens du mot est resté dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

mo<strong>de</strong>rne quand on parle d’un idiome, d’une <strong>la</strong>ngue<br />

particulière. Beaucoup <strong>de</strong> philosophes sont<br />

d’accord avec l’idée que le réel est un objet<br />

singulier.<br />

En réalité, il n’y a pas <strong>de</strong>ux choses pareilles, par<br />

conséquent, quand je dis que le réel est idiot, je<br />

veux dire que le réel est singulier. Je parle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

singu<strong>la</strong>rité. Cette pensée est également très forte<br />

chez Leibniz, le philosophe allemand. Selon lui, il<br />

n’y a pas <strong>de</strong>ux brins d’herbe pareils (...)<br />

Clément Rosset "Le réel est idiot"<br />

Entretien avec Clément Rosset, philosophe et<br />

écrivain français<br />

Et je pense que c’est <strong>la</strong> musique, mais je pense<br />

également que tous les arts nous conduisent près du<br />

réel, mais celui qui nous en rapproche le plus pour<br />

moi est <strong>la</strong> musique. Quant aux sciences, les<br />

mathématiques n’ont pas <strong>de</strong> rapport avec le réel,<br />

mais <strong>la</strong> physique est évi<strong>de</strong>mment une étu<strong>de</strong> qui se<br />

rapproche du réel. Pourtant, il faut mentionner que


Sciences occultes<br />

Un peu <strong>de</strong> magie<br />

Il faut une essence pour le corps. Il existe une re<strong>la</strong>tion essencecorps.<br />

L’essence se dép<strong>la</strong>ce d’elle-même. Je peux comman<strong>de</strong>r à<br />

son dép<strong>la</strong>cement grâce aux mouvements <strong>de</strong> mon corps.<br />

Si seulement cette essence était lumineuse, alors je pourrai<br />

contempler <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> magie en couleurs appelés runes. Les<br />

runes doivent être effectuées par l’essence ou le réticule, pour que<br />

le sort soit effectué, et nous sommes accompagnés d’un point<br />

lumineux vivant qui parle et qui bouge dans l’univers ; si nous<br />

possédions chacun une essence <strong>de</strong> sa propre couleur ! Cette<br />

essence est appelée une lumière, <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> Zeus est rouge et<br />

bleu. Ainsi, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette lumière, il peut faire tomber <strong>la</strong> foudre<br />

et Poséidon peut comman<strong>de</strong>r aux raz-<strong>de</strong>-marée.<br />

Pour obtenir un effet, il faut accomplir le sortilège, donc :<br />

- Dire à voix haute son intention, ce que je souhaite<br />

- Donner du mouvement à sa propre lumière et ainsi <strong>de</strong>ssiner <strong>la</strong><br />

rune<br />

- Donner l’énergie et voir l’effet s’accomplir.<br />

La magie est un art<br />

fondé sur <strong>la</strong> croyance en<br />

l'existence d'êtres ou <strong>de</strong><br />

pouvoirs surnaturels et<br />

<strong>de</strong> lois naturelles<br />

occultes permettant<br />

d'agir sur le mon<strong>de</strong><br />

matériel par le biais <strong>de</strong><br />

rituels spécifiques.<br />

Dans <strong>de</strong> nombreuses<br />

cultures, les moyens mis<br />

en œuvre par <strong>la</strong> magie<br />

en tant que science<br />

occulte s’opposent aux<br />

religions établies ainsi<br />

qu'aux raisonnements<br />

scientifiques<br />

Wikipédia<br />

Frédéric N.<br />

Sciences humaines<br />

La souffrance<br />

mentale<br />

La souffrance et <strong>la</strong> douleur<br />

touchent toujours l’humain à un<br />

moment ou à un autre <strong>de</strong> sa vie.<br />

La perte d’un être cher peut<br />

plonger dans une profon<strong>de</strong><br />

souffrance. Après <strong>la</strong> perte d’un<br />

être cher, souvent on déprime.<br />

La souffrance a toutes sortes <strong>de</strong><br />

formes. La souffrance peut être<br />

si gran<strong>de</strong> qu’on pense à l’acte<br />

suicidaire. La souffrance peut<br />

être une profon<strong>de</strong> angoisse et on<br />

ne sait pas pourquoi, l’angoisse<br />

est là. La souffrance peut être<br />

récurrente, dans ce cas, elle peut<br />

<strong>de</strong>venir pathologique. Les<br />

traumas infantiles peuvent<br />

provoquer à l’âge adulte <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die mentale, soit<br />

psychotique, soit névrotique, soit<br />

schizophrénique.<br />

Si dans l’enfance, l’enfant a été<br />

brimé, il peut être agressif et à <strong>la</strong><br />

suite <strong>de</strong> ces traumatismes il peut<br />

avoir <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong><br />

culpabilité, voire <strong>de</strong>s sentiments<br />

d’infériorité parce qu’il n’a pas<br />

été aimé.<br />

Louisette B.


Douleur<br />

1. Sensation pénible ressentie dans une partie du<br />

corps, résultant d'une impression produite avec trop<br />

d'intensité. Éprouver une vive douleur.<br />

2. Impression morale pénible. Avoir <strong>la</strong> douleur <strong>de</strong><br />

perdre un être cher.<br />

Souffrance<br />

Fait <strong>de</strong> souffrir, physiquement ou moralement<br />

Souffrir<br />

Éprouver une sensation douloureuse ou pénible.<br />

Souffrir du froid.<br />

Délire, ma<strong>la</strong>die, problème <strong>de</strong> famille,<br />

Douleur, le tabac,<strong>la</strong> bière, l'alcool et <strong>la</strong> drogue<br />

La douleur d'être agressé.<br />

Douleur,<br />

Pleurer et avoir du chagrin.<br />

La ma<strong>la</strong>die psychique fait appel au cerveau .<br />

Problème du mental qui consciencieusement se<br />

réjouit et ce divertissement conclut <strong>la</strong> guérison.<br />

Christophe M<br />

Dictionnaire Hachette, Édition 2012<br />

L’angoisse et <strong>la</strong> création<br />

Il suffit d’une souffrance aiguë pour que tout l’équilibre <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie d’une personne soit gâché. L’angoisse<br />

face à <strong>de</strong>s situations qu’on vit apparait, disparait.<br />

Dans <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die psychotique, les évènements <strong>de</strong> <strong>la</strong> prime enfance si l’on a été brimé.<br />

Sous <strong>la</strong> forme d’un refoulement, l’angoisse apparait. L’angoisse en quelque sorte est dans le cœur surtout<br />

si l’on n’a pas été aimé, enfant et adolescent. D’un être équilibré peut survenir l’angoisse à cause d’un<br />

souvenir désagréable qu’il a vécu en propre au sein même <strong>de</strong> sa vie affective.<br />

Je pense que le surgissement <strong>de</strong> l’angoisse c’est que les affects même <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne sont déséquilibrés à<br />

cause d’un trauma. Si on doit arriver en forme à <strong>la</strong> vie adulte, ce n’est pas le cas, il y a beaucoup <strong>de</strong> gens<br />

en France qui prennent <strong>de</strong>s tranquillisants, et ça prouve qu’il y a un ma<strong>la</strong>ise.<br />

Si l’angoisse perdure elle peut se transmuer en phobie, c’est dans <strong>la</strong> dépression qu’on voit apparaitre <strong>de</strong>s<br />

symptômes liés à <strong>la</strong> pathologie mentale, telle que <strong>la</strong> schizophrénie et ses dérivés (cyclothymie,<br />

hébéphrénie, schizoïdie, paranoïa, délire <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs, agoraphobie et aussi c<strong>la</strong>ustrophobie). Tous les cas<br />

sont différents, parce que chaque être est unique.<br />

De <strong>la</strong> souffrance sont nées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s œuvres.<br />

J’ai souvent exorcisé mes angoisses par l’écriture, heureusement, <strong>de</strong>puis 10 ans je vais mieux, mais je<br />

réfléchis sur le mon<strong>de</strong> et je me pose <strong>de</strong> sacrées questions, quant à savoir s’il ne périclitera pas dans le<br />

chaos, avec toutes ces guerres dans le mon<strong>de</strong> (100 guerres).<br />

Louisette B.<br />

” Sans angoisse il n’y aurait pas <strong>de</strong> création. Et je dirais même, il n’y aurait pas<br />

d’homme ” dit Romain Gary, dans Pseudo


Être ou ne pas être psychologue...<br />

La psychologie est une arme à<br />

double tranchant. Il faut savoir<br />

l’utiliser. C’est être fidèle à soimême<br />

qu’être psychologue.<br />

Etre psychologue, c’est l’union<br />

entre <strong>de</strong>ux êtres ou entre <strong>de</strong>ux<br />

éléments etc…<br />

Nietzsche appréciait<br />

Dostoïevski.<br />

Le Double. L’adolescent, les<br />

frères Karamazov, tant <strong>de</strong><br />

passion.<br />

Spinoza avait raison, <strong>de</strong>s gens<br />

peuvent faire <strong>de</strong> belles choses.<br />

La vraie valeur du conscient,<br />

c’est <strong>de</strong> dialoguer, d’échanger.<br />

Nous existons en nous. Nous<br />

sommes généralement en<br />

contradiction avec nous-mêmes.<br />

Menons le bateau avant qu’il ne<br />

coule.<br />

Si Dieu existe, nous pouvons<br />

faire <strong>de</strong>s choses bien. Il faut<br />

délibérer.<br />

Comment sort­on du<br />

transfert avec son analyste ?<br />

Tout d'abord, qu'est-ce que le<br />

transfert ? Freud a découvert qu'au<br />

cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> cure analytique, le patient<br />

fait inconsciemment jouer au<br />

psychanalyste le rôle <strong>de</strong>s figures<br />

parentales aimées et craintes,<br />

En d'autres termes, les conflits<br />

infantiles s'actualisent dans <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion que le patient noue avec son<br />

analyste.<br />

Et je pense que pour être<br />

psychologue, il faut être<br />

passionné.<br />

En ce qui concerne les<br />

personnes qui vont voir une ou<br />

un psychologue, elles sont dans<br />

le besoin. Ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

beaucoup, ce que le bon<br />

psychologue peut lui apporter.<br />

J’ai vu et ai été en entretien<br />

avec <strong>de</strong>s psychologues : il y en<br />

a une qui m’a apporté<br />

beaucoup, mais ce<strong>la</strong> est loin.<br />

La différence entre psychologue<br />

et psychothérapeute, c’est que<br />

les psychologues sont plus<br />

profonds.<br />

Daniel P.<br />

Il est important <strong>de</strong> signaler qu'il ne<br />

s'agit pas <strong>de</strong> répéter à <strong>la</strong> lettre "les<br />

mêmes scénarios". Ce ne sont pas les<br />

re<strong>la</strong>tions objectivement vécues qui<br />

se répètent dans le tranfert, mais <strong>la</strong><br />

réalité psychique.(...) [c'est-à-dire <strong>la</strong><br />

manière dont on a vécu les<br />

re<strong>la</strong>tions.]<br />

Comme vous le soulignez, le<br />

transfert ne se cantonne pas à <strong>la</strong><br />

situation analytique. Il est à l'oeuvre<br />

dans les re<strong>la</strong>tions amoureuses, les<br />

re<strong>la</strong>tions amicales, les re<strong>la</strong>tions<br />

mé<strong>de</strong>cin/ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, les re<strong>la</strong>tions<br />

professeur/élève, les re<strong>la</strong>tions<br />

professionnelles notamment les<br />

rapports avec son supérieur<br />

hiérarchique…<br />

On n' échappe pas au transfert parce<br />

que l'on n'échappe pas à son histoire,<br />

à son inconscient. Mais<br />

contrairement à ce que vous semblez<br />

penser, le transfert n'est pas négatif.<br />

Il ne se s'agit pas <strong>de</strong> rejouer<br />

passivement <strong>la</strong> même pièce en<br />

changeant simplement les acteurs<br />

mais <strong>de</strong> prendre conscience que ce<br />

qui se joue <strong>de</strong> douloureux dans le<br />

présent peut s'expliquer à <strong>la</strong> lumière<br />

du passé et par <strong>la</strong> même, se dépasser.<br />

Dessin Pascal G.<br />

Catherine Marchi, psychologue<br />

clinicienne


TÉMOIGNAGES<br />

Sans doute que c'était prévu <strong>de</strong>puis longtemps, sans aucun doute que c'était écrit sur <strong>la</strong> sombre page d'un<br />

cahier d'écolier du jeune Destin.<br />

Toujours est­il que <strong>la</strong> journée avait parfaitement commencée, pas trop le temps <strong>de</strong> souffler, peu <strong>de</strong> temps<br />

mort.<br />

Les amis qui s'attar<strong>de</strong>nt, bières et vins qui coulent en un flot mesuré, une cigarette partagée à l'occasion<br />

d'une agréable conversation.<br />

Rien qui ne <strong>la</strong>isse envisager l'issue.<br />

Une <strong>de</strong> ces journées ordinaires mais dont on se souviendra <strong>de</strong> <strong>la</strong> douceur, comme d'absorber un gâteau<br />

arabe au miel, trop rarement, finalement.<br />

Et c'est lentement que les nuages ont fait leur apparition, le ciel qui s'obscurcit et pèse sur les âmes au<br />

<strong>de</strong>hors, <strong>la</strong> pluie qui n'a su tar<strong>de</strong>r.<br />

Un coup <strong>de</strong> fil tortueux, <strong>la</strong> fureur qui monte, l'échafaudage cérébral qui s'effondre, une clope mal<br />

supportée, qui nous fait vomir le trop­plein <strong>de</strong> sa<strong>la</strong><strong>de</strong> avariée, et <strong>la</strong> rancœur accumulée et <strong>la</strong> haine <strong>de</strong> soi<br />

et du mon<strong>de</strong> accab<strong>la</strong>nt qui nous entoure.<br />

Derrière chaque cigarette, chaque médicament, chaque verre, chaque bouchée se profilent l'AVC, l'attaque<br />

cardiaque, <strong>la</strong> mort n'est plus si loin, inéluctable.<br />

J'aurais dû étrangler Destin dès ce matin au réveil...<br />

Pil<br />

mardi 28 octobre <strong>2014</strong>,<br />

La vie est une fleur éclose. Sur mon matin <strong>de</strong> joie, le ciel s’ouvre sur<br />

mon existence, d’une couleur verte, couleur d’espérance.<br />

Je me satisfais par sa lumière et sa miséricor<strong>de</strong> est gran<strong>de</strong>. Je me<br />

sacralise à travers Dieu. Le rite <strong>de</strong> purification m’élève.<br />

Quand je prie, mon enthousiasme débor<strong>de</strong>. Je voudrais tant<br />

comprendre où ma vie s’est enfuie.<br />

Aujourd'hui, 49 ans. Quel est le bi<strong>la</strong>n ?<br />

Je me suis structurée au fil <strong>de</strong>s années à travers l’écriture.<br />

Heureusement que j’avais l’écriture pour exorciser l’angoisse. Mes<br />

souffrances ont été monstrueuses.<br />

J’ai réussi, il y a 20 ans à ne plus m’angoisser pour rien. Maintenant<br />

l’atelier journal est une bonne activité <strong>de</strong> loisirs<br />

J’aime aussi <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong>, je me comp<strong>la</strong>is chez moi avec ma chatte<br />

Mi<strong>la</strong>dy.<br />

Je <strong>de</strong>vrais lire. Ça occuperait mes journées. Il faut absolument que je<br />

me sorte <strong>de</strong> cette paresse<br />

J’aime écouter <strong>la</strong> radio.<br />

J’aime ma solitu<strong>de</strong>, j’aime Mi<strong>la</strong>dy,<br />

J’aime mon chez moi, j’aime <strong>la</strong> vie.<br />

Louisette B.


Les bateaux tanguent, les trains<br />

bougent, le cinéma s’écoule, les<br />

horloges marquent et sonnent les<br />

heures. Le sport s’anime et on se<br />

réjouit.<br />

Les chansons chantent leur refrain, le<br />

courant nous entraîne.<br />

La re<strong>la</strong>xation profon<strong>de</strong> est ma<br />

nouvelle passion.<br />

D’où vient cette innommable souffrance, du<br />

fœtus qu’on désire au bébé qu’on ignore ?<br />

De <strong>la</strong> violence qu’on exprime pour parler<br />

d’amour dont on ne connaît pas le sens ni les<br />

gestes ?<br />

L’adulte ma<strong>la</strong><strong>de</strong> d’avoir été méprisé renie son<br />

existence, car en manque désespéré d’amour<br />

impossible à rattraper.<br />

Certes, c'est une coutume asiatique,<br />

culturelle pathologique et orientale.<br />

Pourtant un nouvel amour est là, mais<br />

insuffisant car l’enfant fait l’adulte mais le<br />

parent est le lien.<br />

Christophe M.<br />

J’ai peur aujourd’hui, peur <strong>de</strong> ne jamais<br />

guérir ce cœur qui se force à sourire.<br />

Un<br />

Cauchemar<br />

m’a réveillée, je<br />

croyais que j’étais<br />

attrapée par trois<br />

chasseurs.<br />

Donner et recevoir c’est apprendre ou<br />

régresser.<br />

Le silence est constructeur quand le bruit fait<br />

<strong>de</strong>s erreurs.<br />

Ophélie<br />

Martine T.<br />

"A St André, il y a un bruit sourd car pendant <strong>la</strong> nuit les souris dansent…<br />

La haine et <strong>la</strong> bonne entente ne produisent jamais d’écho mais pendant <strong>la</strong> nuit rien n’arrête les esprits<br />

malfaisants car le risque d’être puni est nul.<br />

Il suffit pour ce<strong>la</strong> <strong>de</strong> manipuler les caméras.<br />

Les intrus et les paresseux et donc les mauvais camara<strong>de</strong>s se donnent le mot et c’est un chaos pur et<br />

simple. Deman<strong>de</strong>z <strong>de</strong>s nouvelles à <strong>la</strong> police et vous en saurez davantage sur Charlotte …"<br />

Aurélia


Dans <strong>la</strong> famille hérisson, il y a le<br />

père , <strong>la</strong> mère et Yaya,petit<br />

hérisson.<br />

Un jour, petit hérisson pleurait<br />

tout seul dans son coin.<br />

Maman hérisson lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> :<br />

« Qu'as-tu mon enfant? »<br />

- « Je suis tout seul à l'école, tout<br />

le mon<strong>de</strong> me rejette parce que je<br />

pique. »<br />

- « Ce n'est rien, c'est normal si<br />

quelqu'un t'ennuie <strong>de</strong> te<br />

défendre. Sèche tes <strong>la</strong>rmes et va<br />

porter ces fleurs, que j'ai ramassé<br />

au jardin, à mamie hérisson.<br />

Petit hérisson part en courant<br />

comme toujours pour aller voir<br />

mamie hérisson car elle lui<br />

raconte <strong>de</strong> belles histoires. Mais<br />

ce jour là mamie est au lit, dans<br />

sa couette <strong>de</strong> feuilles mortes.<br />

- « Qu'as-tu mamie? »<br />

Pas <strong>de</strong> réponse, elle dort peut<br />

être, mais en fait elle lui paraît<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong>.<br />

Petit hérisson repart vite sur ses<br />

petites pattes pour en parler à<br />

maman.<br />

Maman hérisson lui dit : « Je<br />

vais voir mamie, pendant ce<br />

temps commence tes <strong>de</strong>voirs. »<br />

Car maman hérisson sait que<br />

quand mamie est au lit, ce n'est<br />

pas bon signe et souvent il faut<br />

l'hospitaliser d'urgence. Car elle<br />

ne mange plus, ne se lève plus et<br />

est surtout très angoissée.<br />

Quand maman revient, Yaya a<br />

fini ses <strong>de</strong>voirs et joue aux<br />

kap<strong>la</strong>s.<br />

Maman lui dit : « On a<br />

hospitalisé mamie car elle fait<br />

une dépression grave et c'était<br />

urgent. »<br />

Yaya <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à sa maman ce<br />

qu'est une <strong>de</strong>pression.<br />

« C'est très difficile à expliquer,<br />

car c'est une ma<strong>la</strong>die assez rare<br />

qui se soigne dans les hôpitaux<br />

spécialisés, les hôpitaux<br />

psychiatriques, où il y a <strong>de</strong>s<br />

psychiatres, <strong>de</strong>s psychologues,<br />

<strong>de</strong>s psychanalystes, <strong>de</strong>s<br />

psychomotriciens, <strong>de</strong>s<br />

psychothérapeutes.<br />

Ψ, en grec se dit « psy », ce qui<br />

signifie <strong>la</strong> pensée (psychisme). »<br />

« Et bien mamie, elle a <strong>la</strong> pensée<br />

qui déraille quand elle va pas<br />

bien. »<br />

Papa hérisson arrive du travail, il<br />

regar<strong>de</strong> maman hérisson et lui dit<br />

:<br />

« Tu as l'air bien triste? Que se<br />

passe-t'il? »<br />

« Ta mère est <strong>de</strong> nouveau en<br />

phase dépressive, ça fait mal au<br />

cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> voir comme ça. C'est<br />

un taxi qui l'a monté à l'hôpital. »<br />

Yaya est perplexe bien sûr, il est<br />

contrarié que mamie parte à<br />

l'hôpital, mais surtout, il ne<br />

comprend pas ce qu'est cet<br />

hôpital Ψ.<br />

Parfois les gens disent que c'est<br />

un hôpital pour les fous, mamie<br />

elle est pas folle du tout, elle est<br />

seulement triste et angoissée! Et<br />

puis j'y comprends rien à tous ces<br />

« psy »!<br />

« Ce sont toutes <strong>de</strong>s personnes<br />

qui vont ai<strong>de</strong>r mamie à se<br />

remettre. » lui répond maman<br />

hérisson.<br />

« Le psychiatre est mé<strong>de</strong>cin et il<br />

va tenter <strong>de</strong> comprendre <strong>de</strong> quoi<br />

souffre mamie et lui prescrire<br />

dans un premier temps un<br />

traitement pour <strong>la</strong> sou<strong>la</strong>ger. Le<br />

psychologue va l'écouter parler<br />

<strong>de</strong> ce qui <strong>la</strong> rend malheureuse et,<br />

avec elle, mamie va peut être<br />

pleurer en pensant à ses<br />

malheurs, mais ça fait du bien <strong>de</strong><br />

pleurer! Et puis les autres psy<br />

sont aussi <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die mentale qui vont aussi<br />

ai<strong>de</strong>r mamie à guérir. »<br />

« C'est bien compliqué tout ça !<br />

Dit Yaya. Moi ce que je voudrais<br />

c'est que mamie guérisse vite et<br />

rentre chez elle. »<br />

«Oui biensûr, mais <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

psychiatrique est longue à<br />

soigner, mamie a <strong>de</strong>s hauts et <strong>de</strong>s<br />

bas, il faut du temps pour <strong>la</strong><br />

stabiliser. »<br />

Le soir venu, Yaya pense à<br />

mamie toute seule à l'hôpital et il<br />

pleure car il l'aime beaucoup...<br />

Cécile F.


Je veux m’enfuir !<br />

Fuir dès que mes yeux s’ouvrent, ouvrir mes yeux<br />

dans un coin d’herbe, oublier en fuyant. De paysage<br />

en rencontre, j’ai toujours été vagabon<strong>de</strong>. Je me suis<br />

enterrée en me posant dans un quotidien loin <strong>de</strong><br />

l’innocence <strong>de</strong> mes 15 ans.<br />

On a voulu me faire peur en me par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> danger<br />

que j’ai toujours bravé. L’amour m’oblige à rester, à<br />

ne plus m’enfuir. C’est une prison dorée ou rien ne<br />

survit, que l’angoisse et le désir <strong>de</strong> fuir.<br />

Un jour je partirai car on ne peut taire un <strong>de</strong>stin, une<br />

envie, un désir.<br />

Mon chemin pour ne pas mourir, petit à petit ce<strong>la</strong> est<br />

mon défi et oui je m’enfuis, c’est ça ma ma<strong>la</strong>die,<br />

l’enfermement <strong>de</strong> l’amour à <strong>la</strong> haine.<br />

Ophélie D.<br />

Le temps, le temps<br />

s’envole, le jour pointe son nez.<br />

Mon chat miaule une mélodie d’amour.<br />

Au creux <strong>de</strong> ma maison, ci-gisent mes<br />

souvenirs.<br />

Dans mon antre, je médite sur <strong>la</strong> création<br />

<strong>de</strong>s cieux et <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre. La girafe est un<br />

animal longiligne, son cou est gracieux.<br />

Ma vie se trémousse sur du papier coloré.<br />

Je <strong>de</strong>ssine l’instant présent sur <strong>la</strong> page <strong>de</strong><br />

mon chagrin.<br />

Il court le temps, il court le temps. J’ai<br />

perdu <strong>de</strong> mon temps, le temps retrouvé à<br />

l’aube <strong>de</strong> mon bonheur.<br />

Louisette B.<br />

Le mon<strong>de</strong> du psychique c’est le mon<strong>de</strong> du cœur qui réagit à <strong>la</strong> pensée.<br />

Un cœur trop secoué peut donner un cerveau ma<strong>la</strong><strong>de</strong> d’un manque d’amour ou d’un<br />

trop d’amour, d’un évènement, d’un geste ;<br />

mais <strong>la</strong> psychiatrie, c’est le mon<strong>de</strong> du soi, <strong>de</strong> l’attention, voire d’une éventuelle<br />

solution.<br />

Qui pourra guérir mon cœur ma<strong>la</strong><strong>de</strong> qui entrave mes gestes bancals et dérive ma<br />

pensée à <strong>la</strong> verticale ?<br />

Ophélie D.


UN AIR DE SAISON<br />

La pluie tombe en courant et stimule l'adoration <strong>de</strong>s Dieux.<br />

Couvre­feux, goutte à goutte, en traverse, humi<strong>de</strong> et froi<strong>de</strong> autour <strong>de</strong>s herbes.<br />

La pluie­érosion du Pont d'Arc et ses grottes. Pluie d'un puits profond qui fait pousser les jardins.<br />

Tombe en averse, flèche invisible qui trace son chemin. Elle avertit l'éc<strong>la</strong>ir quand sa tombe, quand il fait<br />

mauvais temps.<br />

La pluie mouille tout sur son passage, rafraichit les 4 saisons. Froids et g<strong>la</strong>cials, l'eau <strong>de</strong> pluie et l'air<br />

frais figé dans l'espace.<br />

Quand il pleut, les animaux sont à l'étable.<br />

Christophe M.<br />

L’automne<br />

Quand l’arbre effeuille par petites foulées ses tendres<br />

pensées, il nous arrive doucement <strong>de</strong> se perdre à <strong>la</strong><br />

saison, car toute saison se mêle à nos humeurs.<br />

Les couleurs <strong>de</strong> l’automne sont <strong>la</strong> nostalgie d’un cœur<br />

qui attend, tombe <strong>la</strong> pluie parsemée <strong>de</strong> pensées.<br />

L’autodidacte saison <strong>de</strong> ma pensée.<br />

Ophélie D.<br />

L'automne<br />

Dans les feuilles bruite le vent d'automne, le vent d'automne qui chante.<br />

Le jour se lève sur Manhattan, ville grise, enfer monotone et mécanique.<br />

Les monstres d'acier <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville embrument le paysage d'un enfer morbi<strong>de</strong>.<br />

Je retourne à mon vil<strong>la</strong>ge.<br />

Le jour se lève, les feuilles d'automne s'amoncèlent en bas <strong>de</strong>s arbres.<br />

Des éboueurs passent sans fin et les ramassent.<br />

Je me love dans l'écrin <strong>de</strong> ce temps maussa<strong>de</strong>. J'attends le printemps.<br />

Aujourd'hui c'est le <strong>de</strong>uil, le temps s'attar<strong>de</strong>, reste immobile.<br />

Les oiseaux immobiles sur les fils électriques, <strong>la</strong> neige est là, elle est déjà là.<br />

Demain c'est Noël, les enfants auront­ils en bas <strong>de</strong>s sapins plein <strong>de</strong> joujoux.<br />

C'est un jour que l'on ne peut pas oublier. C'est l'hiver et souviens­toi dans mon regard, un jour peut être,<br />

si dieu le veut.<br />

Quoi donc?<br />

Et bien, le paradis pardi !<br />

Drôle <strong>de</strong> saison : normal, à cause <strong>de</strong> l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.<br />

Louisette B.<br />

Sébastien G.


COURRIER<br />

DES LECTEURS<br />

ET<br />

DES LECTRICES<br />

Site internet <strong>de</strong>s images par ordre d'apparition<br />

marcalpozzo.blogspirit.com/.../<strong>la</strong>-nuit-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>ngoisse-note-sur-hei<strong>de</strong>gger...<br />

<strong>de</strong>lprat.wordpress.com<br />

emediasinstitut.fr<br />

monjournal<strong>de</strong>bord.midiblogs.com<br />

arbrealettres.tumblr.com<br />

a<strong>la</strong>distasio.telequebec.tv<br />

cahier<strong>de</strong>cuisine.com<br />

mireille-sorgue.blogspot.com<br />

emmi<strong>la</strong>.canalblog.com<br />

filsantejeunes.com<br />

repro-tableaux.com<br />

eternels-ec<strong>la</strong>irs.fr (kiss)<br />

picturalissime.com<br />

photosmarval.org (3 âges)<br />

quilteuseforever.wordpress.com (arbres)<br />

galerie-portalis.com<br />

pbs.org<br />

cdiscount.com<br />

intellego.fr


C hers lecteurs,<br />

Nous espérons que vous avez été satisfaits<br />

p ar <strong>la</strong> p arution <strong>de</strong> ce numéro.<br />

N' hésitez p as à nous faire p art <strong>de</strong> vos réactions, vos<br />

suggestions ou vos critiques. Vous p ouvez p roposer au comité <strong>de</strong><br />

rédaction <strong>de</strong>s textes que vous souhaiteriez voir p ublier dans ce<br />

j ournal; nous p rendrons le soin <strong>de</strong> les lire et <strong>de</strong> vous rép ondre.<br />

Laissez nous un moyen <strong>de</strong> vous contacter !<br />

La vocation <strong>de</strong> ce j ournal, rédigé p ar <strong>de</strong>s p ersonnes ayant fait l' exp érience<br />

d' une hospitalisation en p sychiatrie, est <strong>de</strong> <strong>de</strong>stigmatiser <strong>la</strong> souffrance<br />

p sychique. S i cette entrep rise vous intéresse,faites nous le savoir!<br />

Nous p ossédons une adresse électronique:<br />

echo-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-rehab @p rivas-groupe-sainte-marie. com<br />

ou une b oite à lettres au sein <strong>de</strong> l' hôpital située à l' entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> médiathèque<br />

<strong>de</strong>s p atients.<br />

L' atelier j ournal a lieu tous les j eudis <strong>de</strong> 1 4 h3 0 à 1 6h3 0 à <strong>la</strong> médiathèque<br />

<strong>de</strong>s p atients et les mercredis <strong>de</strong> 9h3 0 à 11 h00 à La Vil<strong>la</strong> S ophie 1 0-1 2<br />

rue du D octeur Bourret.<br />

Vous p ouvez venir nous rencontrer autour d' un café, p our<br />

échanger <strong>de</strong>s idées, écrire . . .<br />

Au p <strong>la</strong>isir <strong>de</strong> vous accueillir,<br />

L' équip e <strong>de</strong> rédaction<br />

"L'écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong>'"<br />

médiathèque <strong>de</strong>s patients<br />

Centre Hospitalier Sainte-Marie<br />

19, cours du Temple<br />

07000 Privas<br />

Tel. 04 75 20 15 60<br />

echo-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-rehab@privas-groupe-sainte-marie.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!