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SIGNÉ BARRIÈRE N°11 phénomène<br />

De la genèse à La Guerre des Étoiles dont il a<br />

beaucoup souffert, à la revente de son empire à<br />

Disney, George Lucas s’est toujours battu contre<br />

Hollywood, imposant sa loi et travaillant en<br />

cinéaste indépendant.<br />

PAR FABRICE LECLERC<br />

En 1974, George Lucas, jeune<br />

cinéaste de la nouvelle génération,<br />

sort du triomphe de son film,<br />

American Graffiti. Les studios<br />

hollywoodiens lui ouvrent les bras et lui,<br />

pense déjà à ce petit film de sciencefiction,<br />

lancé dans l’espace, en hommage<br />

aux sérials (des BD et des feuilletons<br />

TV), vus et revus durant sa jeunesse, qu’il<br />

voudrait réaliser. Il a assez de matière<br />

pour plusieurs longs métrages mais il<br />

va se concentrer sur la partie la plus<br />

spectaculaire de son histoire. La Guerre<br />

des Étoiles est en train de naître.<br />

Timide, introverti, travaillant dans l’ombre<br />

de son mentor Francis Ford Coppola<br />

et de ses amis Steven Spielberg, Martin<br />

Scorsese ou Brian de Palma, Lucas est<br />

un peu le discret de la bande. Mais pas le<br />

moins inventif. Ce texan plutôt malingre a<br />

toujours préféré le cinéma expérimental<br />

(THX 1138, son premier long-métrage en<br />

témoigne) aux sirènes<br />

du box-office.<br />

Avec la bénédiction de<br />

la Twentieth Century<br />

Fox qui flaire dans Star<br />

Wars un bon petit film<br />

d’été, ni plus ni moins,<br />

Lucas s’engage sur<br />

la production de La<br />

Guerre des Étoiles<br />

dès 1975. Il recrute<br />

quelques jeunes fans<br />

d’informatique prêts à<br />

inventer de nouvelles<br />

façons de faire des<br />

effets spéciaux. Et se<br />

lance en 1976 dans le<br />

tournage de son “petit<br />

film”. Mais rien ne va se passer comme<br />

prévu. Retards sur le tournage, technique<br />

encore embryonnaire, l’aventure Star Wars<br />

vire au cauchemar. Si le réalisateur sait ce<br />

qu’il a entre les mains, le studio ne l’entend<br />

pas de la même oreille. Le visionnage des<br />

premières images (non finalisées) glace le<br />

sang des responsables de la Fox qui vont<br />

rendre la vie de Lucas impossible. Il finira le<br />

film seul dans son coin, perdant le soutien<br />

de son studio qui n’y croit plus. Ce dernier<br />

négocie même avec son réalisateur la<br />

cession des produits dérivés contre une<br />

assurance d’arrêter les dépassements de<br />

budget. Ce sera là la plus belle erreur de<br />

stratégie de toute l’histoire d’Hollywood.<br />

Meurtri, affaibli physiquement, George<br />

Lucas termine La Guerre des Étoiles aux<br />

forceps. Spielberg sera le seul de ses amis<br />

à aimer ce “space opéra” improbable, sentir<br />

son potentiel public et soutenir son ami.<br />

Mai 1977 : lessivé, Lucas voit sortir son film.<br />

Steven Spielberg et George<br />

Lucas, des amis pour toujours.<br />

George Lucas et Mark Hamill<br />

(Luke Skywalker) sur le tournage<br />

du premier Star Wars.<br />

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