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recueil de jurisprudence contentieux du genocide tome iii - ASF

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RP 84/2/2001 JUGEMENT <strong>du</strong> 30/11/2001<br />

RMP 44223/S8/KA TPI BUTARE<br />

Atten<strong>du</strong> que le Tribunal estime nécessaire d’interroger le témoin DUSINGIZIMANA Israël, l’un<br />

<strong>de</strong>s témoins présentés par le Ministère Public mais qui est prévenu dans une autre affaire non<br />

encore jugée et qui a recouru à la procé<strong>du</strong>re d’aveu et <strong>de</strong> plaidoyer <strong>de</strong> culpabilité et était à<br />

l’époque <strong>de</strong>s faits le conseiller <strong>du</strong> secteur MUSHIRARUNGU ; qu’après avoir prêté serment et à<br />

la question <strong>de</strong> savoir combien <strong>de</strong> fois GISAGARA qui était bourgmestre <strong>de</strong> la commune<br />

NYABISINDU a tenu <strong>de</strong>s réunions avec eux, il répond que <strong>de</strong> nombreuses réunions ont eu lieu<br />

mais que, au début <strong>de</strong>s massacres, il a fui si bien qu’il n’a tenu aucune autre réunion,<br />

qu’interrogé sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> la personne qui les a conviés à <strong>de</strong>s réunions après la fuite <strong>de</strong><br />

GISAGARA, il répond que ce sont le capitaine BILIKUNZIRA, le conseiller remplaçant le<br />

bourgmestre en la personne <strong>de</strong> MASONGA François et le Sous-Préfet KAYITANA G. qui ont<br />

tenu environ trois réunions, que le but <strong>de</strong>sdites réunions était l’extermination <strong>de</strong>s Tutsi et qu’ils<br />

écoutaient les ordres donnés et les mettaient à exécution dès leur arrivée dans les secteurs sous<br />

leur autorité si bien que celui qui s’abstenait <strong>de</strong> le faire ne retournait pas à la réunion, mais était<br />

plutôt pourchassé et tué à l’exemple <strong>de</strong><br />

22 ème feuillet.<br />

MPIRWA Azarias qui était le conseiller <strong>du</strong> secteur GAHONDO et MUTAGANDA qui était le<br />

conseiller <strong>du</strong> secteur NYANZA qui ont été tués pour cette raison ;<br />

Atten<strong>du</strong> qu’à la question <strong>de</strong> savoir comment NTEZIRYAYO Emmanuel se comportait lors <strong>de</strong><br />

ces réunions, DISINGIZIMANA Israël dit qu’ils étaient ensemble mais qu’ils ne prenaient pas la<br />

parole à part qu’un jour le capitaine BILIKIUNZIRA a donné l’ordre <strong>de</strong> rechercher GISAGARA<br />

que l’on soupçonnait <strong>de</strong> se cacher dans le secteur BUSASAMANA et que NTEZIRYAYO<br />

Emmanuel n’a rien dit sinon que l’intéressé serait retrouvé s’il se cachait réellement dans ce<br />

secteur ; qu’interrogé sur le temps pendant lequel il a exercé les fonctions <strong>de</strong> conseiller <strong>de</strong><br />

secteur, il répond qu’il les a assumées <strong>de</strong>puis le 20/01/1990 en même temps que NTEZIRYAYO<br />

Emmanuel ; qu’à la question <strong>de</strong> savoir si NTEZIRYAYO Emmanuel se caractérisait auparavant<br />

par un esprit divisionniste, il répond par la négative et dit que cet esprit leur a été inculqué par<br />

les autorités qui leur ont fait comprendre que leur ennemi était le Tutsi ; qu’à celle <strong>de</strong> savoir si<br />

NTEZIRYAYO Emmanuel a lui aussi participé aux massacres il répond que chaque conseiller,<br />

après avoir reçu les ordres, essayait <strong>de</strong> faire quelque chose à son arrivée dans son secteur, que<br />

dans le cas où <strong>de</strong>s victimes ne seraient pas mortes dans le secteur <strong>de</strong> BUSASAMANA, cela<br />

signifierait que NTEZIRYAYO Emmanuel n’a pas commis <strong>de</strong>s tueries ;<br />

Atten<strong>du</strong> qu’en réponse à la question <strong>de</strong> savoir si <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong>s Tutsi pourchassés ou <strong>de</strong> ceux qui<br />

avaient été tués n’ont pas été établies, DUSINGIZIMANA Israël répond qu’ils n’en faisaient pas<br />

usage car chacun connaissait les Tutsi habitant dans son secteur surtout que la mention ethnique<br />

figuraient sur les cartes d’i<strong>de</strong>ntité ; qu’interrogé sur la façon dont ils obtenaient les<br />

renseignements sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s Tutsi qui étaient morts et ceux qui étaient encore en vie, il<br />

répond que ceux qui étaient morts étaient directement i<strong>de</strong>ntifiés à part qu’ils ont été tués à<br />

différents endroits, qu’il dit que le comité <strong>de</strong> dix personnes chargées <strong>de</strong> la sécurité n’a pas existé<br />

dans le secteur MUSHIRARUNGU et qu’il ne sait rien <strong>de</strong> ce comité dans le secteur<br />

BUSASAMANA ; qu’à la question <strong>de</strong> savoir s’il a enten<strong>du</strong> dire que NTEZIRYAYO Emmanuel<br />

a été persécuté pour avoir placé <strong>de</strong>s Tutsi aux barrières, il répond par la négative ; qu’à celle <strong>de</strong><br />

savoir si NTEZIRYAYO Emmanuel était opposé à la manière dont le bourgmestre MASONGA<br />

François exerçait ses fonctions, il répond qu’ils ont collaboré avec l’intéressé jusqu’à leur fuite<br />

et que ceux qui étaient opposés à MASONGA ont été tués comme dit plus haut ;<br />

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