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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Les déterminants de l’état de santé Les déterminants liés aux comportements individuels<br />

Consommation de drogues illicites<br />

Contexte<br />

Le terme de drogues illicites 1 recouvre un<br />

ensemble de substances très différentes en<br />

termes d’effets sur la santé et de niveaux de<br />

consommation. Le cannabis est celle qui est la<br />

plus fréquemment consommée : on évalue à<br />

l’aide d’enquêtes auprès de l’ensemble de la<br />

population française à 3,8 millions le nombre de<br />

personnes qui en consomment dans l’année et<br />

à 1,2 million les usagers réguliers (10 fois dans<br />

le mois). L’usage des autres substances touche<br />

un nombre beaucoup plus faible de personnes<br />

(400 000 dans l’année pour la cocaïne, 90 000<br />

pour l’héroïne) (Beck, 2011). Le nombre d’usagers<br />

réguliers de ces autres substances ne peut<br />

d’ailleurs pas être estimé de façon fiable à l’aide<br />

de ces enquêtes et il faut avoir recours à d’autres<br />

types d’indicateurs.<br />

Indicateurs<br />

Le choix d’un indicateur portant sur la<br />

consommation de drogues est subordonné à la<br />

possibilité de le renseigner de façon fiable et<br />

régulière pour un coût raisonnable, ainsi qu’à sa<br />

pertinence en termes de conséquences pour la<br />

santé. Il est possible d’obtenir par des enquêtes<br />

en population générale des chiffres sur l’expérimentation<br />

de toutes les substances illicites. Le<br />

lien entre prévalence de l’expérimentation dans<br />

l’ensemble de la population et conséquences<br />

actuelles pour la santé est en revanche faible.<br />

C’est pourquoi on privilégie l’indicateur portant<br />

sur les usages réguliers de cannabis au cours de<br />

l’année. L’usage régulier ne pouvant être estimé<br />

par des enquêtes pour les autres substances<br />

illicites plus rarement consommées, on utilise<br />

malgré tout pour les jeunes l’expérimentation de<br />

ces substances, indicateur beaucoup plus informatif<br />

chez eux que lorsqu’on le mesure dans<br />

l’ensemble de la population. Chez les jeunes, en<br />

effet, l’expérimentation témoigne d’une exposition<br />

à un risque plus important qu’en population<br />

adulte en raison du caractère obligatoirement<br />

plus récent de la consommation et de la vulnérabilité<br />

propre aux plus jeunes âges.<br />

Pour la population adulte, l’indicateur retenu<br />

dans le cadre de ce rapport pour la consommation<br />

des autres substances illicites est le<br />

nombre de personnes recevant un traitement<br />

de substitution aux opiacés (TSO). Le nombre<br />

de personnes en TSO renseigne à la fois sur le<br />

niveau de consommation des opiacés et sur la<br />

prise en charge de cette dépendance. Introduits<br />

en France depuis près de 20 ans, les traitements<br />

substitutifs des pharmacodépendances majeures<br />

aux opiacés constituent un des fondements de<br />

la politique de réduction des risques. Le nombre<br />

de personnes en TSO n’a cessé de s’accroître<br />

depuis leur mise sur le marché en 1995. Cet<br />

indicateur est partiel puisqu’il ne porte que sur<br />

la consommation des opiacés. Celle-ci conserve<br />

néanmoins encore une place centrale parmi les<br />

consommateurs de substances illicites les plus<br />

en difficulté : il s’agit de personnes très souvent<br />

dépendantes à une ou plusieurs substances,<br />

consommant presque toujours de nombreuses<br />

substances, drogues illicites comme l’héroïne<br />

ou la cocaïne, mais aussi d’autres produits stimulants,<br />

médicaments, alcool et tabac. Ces<br />

personnes qui vivent, pour une part importante,<br />

dans une grande précarité encourent des risques<br />

importants pour leur santé du fait de leurs<br />

consommations et de leur mode de vie.<br />

uu<br />

Prévalence de l’usage régulier<br />

de cannabis<br />

En 2011, l’usage régulier de cannabis (au<br />

moins 10 usages dans le mois) à 17 ans fléchit<br />

et concerne 6,5 % des jeunes contre 7,3 % en<br />

2008, les garçons plus souvent que les filles<br />

(9,5 % contre 3,4 %). Au niveau régional, la<br />

Lorraine, la Haute-Normandie et les Pays de la<br />

Loire s’avèrent sous-consommateurs, tandis que<br />

Rhône-Alpes, Provence - Alpes - Côte d’Azur et<br />

Midi-Pyrénées sont surconsommateurs (carte 1).<br />

En 2011, les jeunes Français âgés de 15-16 ans<br />

consomment plus souvent du cannabis que les<br />

autres Européens du même âge (pour l’usage au<br />

cours du mois, la France est en première position<br />

sur 36 pays, Hibell et al., 2012.<br />

En 2010, la consommation régulière de cannabis<br />

chez les adultes de 18 à 64 ans s’élève à<br />

2,1 % (3,4 % chez les hommes et 0,9 % chez<br />

les femmes), cette proportion s’avérant stable<br />

entre 2005 et 2010. La consommation régulière<br />

est le fait des jeunes générations et devient<br />

très rare au-delà de 35 ans (graphique 1). C’est<br />

parmi les étudiants et les chômeurs qu’elle<br />

est la plus répandue, parmi les inactifs qu’elle<br />

est la plus faible, les actifs occupés se situant<br />

dans une position intermédiaire (tableau 1). Au<br />

niveau régional, les prévalences les plus élevées<br />

chez les 15-64 ans se trouvent en Île-de-<br />

France, en Provence - Alpes - Côte d’Azur et en<br />

Languedoc-Roussillon (carte 2). La France se situe<br />

pour l’usage régulier de cannabis chez les adultes<br />

de 15 à 64 ans en deuxième position derrière<br />

l’Espagne sur 18 pays européens (EMCDDA,<br />

2013).<br />

uu<br />

Prévalence de l’expérimentation<br />

de substances illicites hors cannabis<br />

chez les jeunes de 17 ans<br />

L’expérimentation d’une substance illicite<br />

autre que le cannabis (poppers, produits à inhaler,<br />

champignons hallucinogènes, cocaïne, ecstasy,<br />

amphétamines, LSD, héroïne, crack) à 17 ans<br />

concerne 14 % des jeunes en 2011. Les plus<br />

fréquemment expérimentés sont les poppers et<br />

les produits à inhaler (respectivement 9,0 % et<br />

5,5 %) ; viennent ensuite les champignons hallucinogènes<br />

et la cocaïne (3,5 % et 3,0 %), puis<br />

les amphétamines, l’ecstasy et le crack (2,4 %,<br />

1,9 % et 1,3 %), enfin LSD et héroïne, dont les<br />

niveaux d’expérimentation sont inférieurs à 1 %.<br />

Les garçons sont plus souvent expérimentateurs<br />

que les filles, excepté en ce qui concerne les<br />

poppers, les produits à inhaler et l’héroïne pour<br />

lesquels la différence par sexe n’est pas significative.<br />

La plupart de ces expérimentations sont<br />

en baisse sur la période 2008-2011, particulièrement<br />

celles de poppers et d’ecstasy. Au niveau<br />

régional, les niveaux d’expérimentation sont<br />

supérieurs au reste de la France métropolitaine en<br />

Bretagne, Pays de la Loire, Bourgogne, Auvergne<br />

et Provence - Alpes - Côte d’Azur (carte 3).<br />

uu<br />

Nombre de patients recevant<br />

un traitement de substitution aux opiacés<br />

La consommation de buprénorphine haut<br />

dosage (BHD) a progressé très rapidement de<br />

1996 jusqu’en 2003, puis à un rythme plus lent<br />

depuis, sauf en 2006, année qui a connu une<br />

plus forte augmentation en raison de l’introduction<br />

des génériques de la BHD. La consommation<br />

de méthadone s’est développée lentement<br />

d’abord, puis plus rapidement à partir de 2004,<br />

date de la Conférence de consensus sur les traitements<br />

de substitution, prônant une meilleure<br />

1. Les données présentées dans les fiches sont les dernières<br />

publiées et ne correspondent pas nécessairement<br />

aux dernières enquêtes réalisées. En particulier, pour le<br />

Baromètre santé de l’INPES et l’enquête Escapad de l’OFDT,<br />

les derniers exercices ont été menés dans le courant de l’année<br />

2014. Les premiers résultats devraient être publiés au<br />

premier trimestre 2015.<br />

108<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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