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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Les déterminants de l’état de santé Les déterminants liés aux soins<br />

Consommation antibiotique en santé humaine<br />

Contexte<br />

À l’hôpital comme en ville, le suivi de la<br />

consommation d’antibiotiques constitue un outil<br />

de maîtrise des résistances aux antibiotiques.<br />

Les données disponibles sont celles de ventes<br />

d’antibiotiques à usage humain recueillies chaque<br />

année par l’Agence nationale de sécurité du<br />

médicament et des produits de santé (ANSM)<br />

auprès des exploitants de spécialités pharmaceutiques,<br />

distinguant les ventes en officine et les<br />

ventes aux établissements de santé. Ces données<br />

participent à la surveillance européenne dans le<br />

cadre du réseau ESAC-Net (European Surveillance<br />

of Antimicrobial Consumption) et sont utilisées par<br />

le Plan d’alerte sur les antibiotiques pour mesurer<br />

l’impact global des actions entreprises sur le<br />

niveau des consommations. En effet, un objectif<br />

global de réduction des consommations d’antibiotiques<br />

de 25 % entre 2011 et 2016 a été fixé.<br />

Les résultats obtenus à ce jour, qui témoignent<br />

d’une reprise de la consommation dans le secteur<br />

ambulatoire, rendent toutefois difficile la<br />

pleine réalisation de cet objectif, à moins d’un net<br />

retournement de tendance d’ici 2016. Elles sont<br />

complétées depuis 2007, pour le volet hospitalier,<br />

par les données du réseau national de surveillance<br />

de la consommation des antibiotiques dans<br />

les établissements de santé (Réseau ATB-Raisin).<br />

Ce réseau collige des données nationales et régionales<br />

de dispensation hospitalière, globales et par<br />

service, auprès d’établissements volontaires.<br />

Indicateurs<br />

uu<br />

Prescriptions d’antibiotiques en ville<br />

rapportées à 1 000 habitants par jour<br />

En 2012, la consommation d’antibiotiques<br />

en ville s’établit à 29,7 doses définies journalières<br />

(DDJ) pour 1 000 habitants et par jour<br />

(tableau 3). Ce niveau confirme la tendance<br />

à une reprise, modérée, de la consommation<br />

observée depuis plusieurs années. La baisse<br />

de la consommation a été significative au début<br />

des années 2000 mais, depuis 2006, les évolutions<br />

d’une année sur l’autre se traduisent<br />

globalement par une utilisation croissante des<br />

antibiotiques.<br />

Les pénicillines sont les antibiotiques les<br />

plus largement utilisés en ville. Pris dans leur<br />

ensemble, les bêtalactamines (J01C + J01D)<br />

représentent les deux tiers de la consommation<br />

ambulatoire. Les macrolides constituent<br />

la seconde grande classe la plus consommée ;<br />

viennent ensuite les tétracyclines et les quinolones<br />

(tableau 4).<br />

La consommation d’antibiotiques en France<br />

demeure toujours très supérieure (d’environ<br />

30 %) à la moyenne européenne (tableau 5).<br />

La consommation en Europe peut être schématiquement<br />

divisée en trois zones : les pays<br />

du Nord, faibles consommateurs d’antibiotiques,<br />

les pays de l’Est, consommateurs modérés<br />

et les pays du bassin méditerranéen, forts<br />

consommateurs.<br />

uu<br />

Prescriptions hospitalières<br />

d’antibiotiques, rapportées<br />

à 1 000 habitants et par jour et rapportées<br />

à 1 000 journées d’hospitalisation (JH)<br />

En 2012, la consommation d’antibiotiques<br />

dans les établissements hospitaliers est de<br />

2,1 DDJ / 1 000H / J et de 412,3 DDJ / 1 000 JH<br />

(tableau 3). Qu’ils soient rapportés à la population<br />

française ou à l’activité hospitalière, ces résultats<br />

traduisent globalement une stabilisation de la<br />

consommation depuis le milieu des années 2000.<br />

Une baisse est même observée si l’on ne considère<br />

que le premier indicateur. À cet égard, il faut<br />

relever que le second indicateur lié à l’activité<br />

hospitalière peut être jugé plus pertinent, mais<br />

son interprétation se révèle parfois difficile. La<br />

réduction tendancielle des durées moyennes de<br />

séjour peut en effet entraîner une augmentation<br />

apparente de la consommation par journée d’hospitalisation<br />

puisque tout traitement antibiotique<br />

sera alors divisé par un plus petit nombre de journées<br />

d’hospitalisation, créant ainsi l’illusion d’une<br />

augmentation de la consommation.<br />

À l’hôpital, les bêtalactamines constituent,<br />

comme en ville, la classe d’antibiotiques la plus<br />

utilisée (tableau 4). En particulier, l’association<br />

amoxicilline-acide clavulanique représente<br />

désormais 32 % de la consommation dans les<br />

établissements hospitaliers, mesurée en nombre<br />

de DDJ. Parmi les autres bêtalactamines, alors<br />

que la consommation des céphalosporines de<br />

première et de deuxième génération a diminué<br />

dans des proportions importantes au cours de<br />

ces dernières années, celle des céphalosporines<br />

de troisième génération a progressé fortement.<br />

En ce qui concerne les carbapénèmes, leur<br />

usage croissant est d’autant plus préoccupant<br />

que de nouvelles souches résistantes sont apparues.<br />

Quoique moins utilisées, les quinolones<br />

représentent également une part significative de<br />

la consommation d’antibiotiques dans les hôpitaux.<br />

Cette part est cependant restée stable car<br />

la consommation de cette classe a globalement<br />

évolué au même rythme que celle des antibiotiques<br />

dans leur ensemble.<br />

Ces données sont cohérentes avec celles<br />

du réseau ATB-Raisin. Ce réseau rapporte une<br />

consommation moyenne de 374 DDJ / 1 000 JH<br />

en 2012. Des variations sont observées selon le<br />

secteur d’activité (de 62 DDJ / 1 000 JH en psychiatrie<br />

à 1 506 en réanimation). Entre 2008 et<br />

2012, l’analyse portant sur une cohorte d’établissements<br />

ayant participé chaque année rapporte<br />

une augmentation de la consommation hospitalière<br />

globale de + 7,2 % (de 363 à 389 DDJ / 1 000 JH)<br />

mais une consommation 2012 restée relativement<br />

stable par rapport à 2011 (+ 0,3 %), ellemême<br />

stable par rapport à 2010 (+ 0,6 %). Enfin<br />

il rapporte des augmentations de consommation<br />

notables pour la ceftriaxone (+ 48,2 %), les carbapénèmes<br />

(+ 37,4 %) et l’association pipéracilline/tazobactam<br />

(+ 72,7 %), et une consommation<br />

de fluoroquinolones stable depuis 2008 avec une<br />

tendance au ralentissement de la progression de<br />

la lévofloxacine (+ 15,2 % de 2008 à 2012 versus<br />

+ 18,7 % de 2008 à 2011).<br />

}}} Organisme responsable de la production<br />

de la fiche : : InVS, département des Maladies<br />

infectieuses<br />

Synthèse<br />

Après plusieurs années de diminution de la résistance à la méticilline chez Staphylococcus aureus, les données de<br />

2012 montrent une poursuite de cette baisse, suggérant un impact positif des mesures de prévention de la transmission<br />

croisée 1 . La proportion d’ERG (entérocoques résistants aux glycopeptides) se maintient à un niveau faible autour<br />

de 1 %. Ces résultats illustrent la maîtrise de cette émergence, apparue en France en 2004, grâce à l’application des<br />

mesures de contrôle très strictes, définies en 2005 par un avis du Comité technique des infections nosocomiales et des<br />

infections liées aux soins puis par recommandations du Haut Conseil de la santé publique.<br />

En revanche, les données de consommation des antibiotiques et l’évolution de la résistance bactérienne aux antibiotiques<br />

(RATB), notamment chez les gonocoques et les entérobactéries sont inquiétantes. Concernant les gonocoques, le<br />

respect des recommandations de traitement est majeur pour limiter l’émergence des résistances aux céphalosporines<br />

de troisième génération (C3G). Concernant les entérobactéries, la diffusion de ces bactéries commensales du tube<br />

digestif est très liée au péril fécal 2 . La limitation de la diffusion des entérobactéries productrices de bêtalactamases à<br />

spectre étendu (EBLSE) et la lutte contre l’émergence des entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) font<br />

l’objet de recommandations spécifiques du Haut Conseil de la santé publique et de plusieurs axes de travail du Plan<br />

national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016.<br />

1. La transmission croisée définit la transmission de certains micro-organismes (bactéries, virus, champignons) de patient à patient,<br />

de l’environnement à un patient.<br />

2. Risque infectieux lié à la contamination des aliments ou des boissons par des bactéries, virus ou parasites d’origine fécale.<br />

150<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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