LA MOBILITÉ AUGMENTÉE EN 2035
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LE DESIGN TANK<br />
S N C F<br />
PRÉS<strong>EN</strong>TE<br />
DESIGN TANK SNCF / SESSION 1<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong><br />
<strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong><br />
<strong>EN</strong> <strong>2035</strong><br />
T<strong>EN</strong>DANCES<br />
ET NOUVEAUX<br />
USAGES<br />
SNCF Campus Étoiles<br />
Direction de la Communication et de l’Information<br />
2, place aux Étoiles<br />
93210 La Plaine-Saint-Denis
Illustrateurs : Guillaume Danel, Frédéric Debailleul<br />
Conception réalisation :
Une démarche de prospective agile<br />
pour imaginer les futurs de la mobilité<br />
augmentée à <strong>2035</strong><br />
Le Design Tank SNCF est un dispositif transverse qui place le design<br />
au cœur de la réflexion et de l’action. Choisir une thématique,<br />
écouter les signaux faibles, identifier les usages émergents<br />
et les tendances à long terme pour nourrir les stratégies et les actions<br />
des activités SNCF, voilà son ambition.<br />
Pour sa première édition, le Design Tank SNCF a choisi comme sujet<br />
de travail la « mobilité augmentée » et a initié une démarche prospective<br />
pour appréhender les futurs possibles de ce concept à l’horizon <strong>2035</strong>.<br />
Quels nouveaux usages et tendances sont susceptibles<br />
d’avoir un impact sur la mobilité augmentée des individus, sur le fret<br />
ou sur le réseau ferroviaire dans les vingt prochaines années ?<br />
Afin de mener cette réflexion, la direction de la Communication<br />
et de l’Information de SNCF a animé une démarche prospective<br />
rassemblant une trentaine d’experts pendant trois mois. Accompagnées<br />
de Chronos, cabinet de prospective, et de Saguez & Partners,<br />
les équipes SNCF ont franchi différentes étapes : identification<br />
des facteurs clés, hypothèses à <strong>2035</strong>, visions, scénarios d’usages<br />
et, enfin, production d’un récit prospectif.<br />
01<br />
Ce cahier de prospective est le fruit de ce travail. Il donne à voir des axes<br />
de développement, des préconisations concrètes et des fictions<br />
imagées pour que cette mobilité augmentée advienne !<br />
Bon voyage dans le futur !<br />
L’équipe du Design Tank SNCF
SOMMAIRE<br />
La mobilité augmentée :<br />
le récit prospectif<br />
02<br />
La mobilité augmentée :<br />
qu’est-ce que c’est ?<br />
06 La mobilité augmentée dans sa double dimension<br />
La méthode<br />
18 Axe 1 – En <strong>2035</strong>, SNCF est intégrateur<br />
de mobilité désirable et durable<br />
20 Préconisation 1 – Faciliter et encourager les pratiques<br />
de mobilité décarbonée<br />
26 Préconisation 2 – Favoriser l’accès aux ressources locales<br />
32 Axe 2 – En <strong>2035</strong>, SNCF accompagne le quotidien<br />
des individus au-delà du voyage<br />
34 Préconisation 1 – Valoriser les agents aux multiples<br />
compétences pour mieux servir les voyageurs<br />
40 Préconisation 2 – Faire du voyage un temps gagné<br />
44 Axe 3 – En <strong>2035</strong>, SNCF facilite les flux grâce<br />
à son expertise data<br />
46 Préconisation 1 – Investir la logistique inverse<br />
et la logistique hybride<br />
52 Préconisation 2 – Anticiper pour répondre aux besoins<br />
en temps réel<br />
03<br />
10 La démarche méthodologique<br />
11 Étape 1 – Identification des facteurs clés qui conditionnent<br />
le futur de la mobilité augmentée<br />
11 Étape 2 – Sondage auprès de 34 experts<br />
12 Étape 3 – Exploration lors d’un atelier prospectif pour imaginer<br />
la mobilité augmentée en <strong>2035</strong><br />
13 Étape 4 – Un récit prospectif pour guider le développement<br />
de la mobilité augmentée d’ici à <strong>2035</strong><br />
Le Design Tank SNCF,<br />
une posture d’écoute<br />
58 Et ensuite ?<br />
60 Ils ont collaboré à la démarche<br />
62 Annexes
04<br />
La mobilité<br />
augmentée :<br />
qu’est-ce<br />
que c’est ?
La mobilité augmentée<br />
dans sa double dimension<br />
Le concept de mobilité augmentée est polysémique. Les uns<br />
vont imaginer des voitures autonomes ; d’autres se représenter<br />
des infrastructures aux multiples capteurs ; d’autres encore vont<br />
imaginer des hommes cyborgs assistés dans leurs mouvements,<br />
de la « démobilité » (1) , voire de la mobilité « décarbonée ».<br />
Nous avons choisi de repartir des usages pour définir la mobilité<br />
augmentée comme l’ensemble des dispositifs et services<br />
permettant de simplifier ou d’enrichir le parcours des voyageurs<br />
et des marchandises.<br />
06<br />
SIMPLIFIER <strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong>. Face à la multiplication des modes<br />
de transport et des usages, simplifier la mobilité nécessite d’intégrer<br />
les mobilités physiquement et numériquement. Ce sont ces intégrations<br />
(spatiales, signalétiques, modales, mais aussi informationnelles,<br />
logicielles, design et billettiques) qui doivent permettre d’optimiser<br />
la gestion d’un réseau, d’améliorer les services de fret et de proposer<br />
des solutions adaptées aux besoins des individus.<br />
07<br />
<strong>EN</strong>RICHIR <strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong>. Longtemps considéré comme<br />
un trajet subi, le déplacement est aujourd’hui envisagé comme<br />
un « voyage » qu’on aimerait plus enthousiasmant ou plus utile.<br />
C’est l’une des exigences fortes des individus, qui souhaitent<br />
occuper leur temps de transport selon leur convenance. Travailler,<br />
faire ses courses, se divertir, gérer ses déplacements ultérieurs<br />
sont autant de potentialités ouvertes par la mobilité augmentée.<br />
C’est pourquoi celle-ci implique d’adapter les lieux du voyage<br />
(gares, stations, infrastructures) aux besoins de la vie quotidienne<br />
« hors mobilité ».<br />
Dans le cadre du Design Tank, les équipes SNCF et des experts externes,<br />
accompagnés par le cabinet Chronos, ont voulu interroger les futurs<br />
possibles de la mobilité augmentée à <strong>2035</strong>. Comment la mobilité<br />
augmentée pourrait simplifier et enrichir le parcours des individus<br />
et des marchandises dans vingt ans ? Quels pourraient être les bénéfices<br />
de cette mobilité augmentée pour la société, les collectivités,<br />
les acteurs économiques et les habitants ? Quels sont les objectifs clés<br />
et les actions pour SNCF si la mobilité augmentée devenait un axe<br />
de développement prioritaire ? Telles sont les questions sur lesquelles<br />
nous avons travaillé et qui ont présidé à l’écriture de ce récit.<br />
(1) Démobilité : concept valorisant la diminution des mobilités « en trop »,<br />
sur le modèle de la décroissance.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
08<br />
La méthode
La démarche méthodologique<br />
Étape 1 – Identification des facteurs clés qui<br />
conditionnent le futur de la mobilité augmentée<br />
10<br />
La démarche de prospective menée par le Design Tank<br />
a intégré des méthodes de production collective en associant<br />
une trentaine d’experts internes et externes. Elle s’est<br />
déroulée pendant trois mois et s’est organisée autour<br />
des quatre grandes étapes suivantes.<br />
D’ici à <strong>2035</strong>, quels sont les nouveaux usages et les tendances susceptibles<br />
d’influencer la mobilité augmentée des individus, le fret et le réseau<br />
SNCF ? Pour répondre à cette question, nous avons identifié et caractérisé<br />
10 facteurs décisifs que vous pouvez découvrir plus en détail en annexe 1.<br />
Les 10 facteurs clés<br />
1. Évolution des pratiques d’achats et de consommation.<br />
2. Évolution de la culture, des formes et des lieux de travail.<br />
3. Évolution des pratiques liées aux loisirs et au tourisme.<br />
4. Évolution du marché et du rapport à l’automobile « propriétaire ».<br />
5. Évolution de l’intégration des services et offres de mobilité.<br />
6. Évolution des contraintes environnementales imposées<br />
aux opérateurs et aux individus par les institutions.<br />
7. Évolution du rapport à la sûreté des individus.<br />
8. Évolution des modèles de production vers des séries courtes,<br />
fréquentes, personnalisées.<br />
9. Évolution des sociabilités et formes de socialisation.<br />
10. Évolution de la gestion de la donnée pour l’optimisation<br />
des offres et du réseau.<br />
11<br />
Étape 2 – Sondage auprès de 34 experts<br />
Dans un deuxième temps, nous avons proposé une série d’hypothèses<br />
sur l’évolution possible de ces facteurs à <strong>2035</strong>. Quoique formulées<br />
de façon volontairement « provocante », ces hypothèses demeurent<br />
toujours plausibles, possibles ou souhaitées.<br />
Elles ont toutes été soumises au jugement d’une trentaine d’experts<br />
internes et externes à SNCF, afin de recueillir leurs commentaires<br />
et leurs appréciations. Vous pouvez découvrir l’intégralité des<br />
hypothèses en annexe 2.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
<strong>LA</strong> DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE<br />
Exemples d’hypothèses<br />
Point de vente. Nous sommes en <strong>2035</strong>, un quart des commerces<br />
de proximité sont transformés à la fois en points de livraison, en lieux<br />
d’information et de conseil, en vitrines des marques et en espaces<br />
d’expériences/loisirs.<br />
Voiture publique et partagée. En <strong>2035</strong>, la moitié des distances<br />
parcourues en automobile le sont en voiture publique ou partagée<br />
(covoiturage, location pair à pair, autopartage), contre 7 % en 2015.<br />
• La préparation du voyage multimodal ;<br />
• Les lieux du voyage et parcours du quotidien ;<br />
• Les usages à bord des services de mobilité.<br />
Sur la base des travaux antérieurs et en faisant appel à l’imaginaire<br />
des parties prenantes, sur chaque sujet, les participants ont<br />
élaboré un futur « à succès », un récit prospectif ainsi qu’un scénario<br />
d’usage pour mieux l’incarner.<br />
12<br />
Logistique du dernier kilomètre. En <strong>2035</strong>, SNCF est l’acteur<br />
français de référence en matière de logistique du dernier kilomètre,<br />
proposant des solutions pour l’acheminement des marchandises<br />
jusqu’aux points de vente et domiciles des consommateurs.<br />
Travail. En <strong>2035</strong>, un actif sur deux travaille depuis son domicile<br />
et en tiers-lieux deux fois par semaine, réduisant ce faisant la fréquence<br />
des déplacements domicile-travail.<br />
Pack de mobilité. En <strong>2035</strong>, un tiers des Français sont abonnés<br />
à des packs de mobilité comprenant l’accès à un panel de modes<br />
de déplacement de façon illimitée sur leur territoire.<br />
Étape 4 – Un récit prospectif pour guider<br />
le développement de la mobilité augmentée<br />
d’ici à <strong>2035</strong><br />
Dernière étape, la production d’un récit prospectif à <strong>2035</strong> qui capitalise<br />
sur l’ensemble de la démarche menée par le Design Tank sur la mobilité<br />
augmentée. Il se présente sous la forme d’un référentiel stratégique et<br />
rend compte de la façon dont SNCF envisage accompagner la mobilité<br />
augmentée autour de trois axes.<br />
Axe 1 – En <strong>2035</strong>, SNCF est intégrateur de mobilité désirable et<br />
durable – en facilitant l’accès aux services de mobilités décarbonées<br />
et en renforçant l’accessibilité des ressources de proximité.<br />
13<br />
Étape 3 – Exploration lors d’un atelier prospectif<br />
pour imaginer la mobilité augmentée en <strong>2035</strong><br />
Troisième étape, nous avons réuni lors d’un atelier d’immersion<br />
une trentaine d’experts internes et externes pour explorer et prototyper<br />
des visions partagées de la mobilité augmentée à <strong>2035</strong>.<br />
Quatre groupes ont travaillé respectivement autour des thèmes<br />
suivants :<br />
• Logistique. Enjeux à grande et petite échelle,<br />
reconfiguration du jeu d’acteurs ;<br />
Axe 2 – En <strong>2035</strong>, SNCF accompagne le quotidien des individus au-delà<br />
du voyage, en réinventant les lieux de mobilité et en investissant<br />
dans les métiers du conseil humain et numérique auprès de ses clients.<br />
Axe 3 – En <strong>2035</strong>, SNCF facilite les flux grâce à son expertise data,<br />
en investissant la logistique inverse et hybride et en mettant l’anticipation<br />
au cœur de ses démarches.<br />
Pour chaque axe sont proposées des préconisations associées, des<br />
fictions donnant à voir des futurs possibles ainsi que les raisons pour<br />
lesquelles nous pensons que ces hypothèses sont plausibles pour <strong>2035</strong>.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
14<br />
La mobilité<br />
augmentée :<br />
le récit<br />
prospectif
En <strong>2035</strong>, SNCF<br />
est intégrateur<br />
de mobilité<br />
désirable<br />
et durable<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF<br />
accompagne<br />
le quotidien<br />
des individus<br />
au-delà du<br />
voyage<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF<br />
facilite les flux<br />
grâce à son<br />
expertise data<br />
16<br />
17<br />
Faciliter et encourager<br />
les pratiques de<br />
mobilité décarbonée<br />
Favoriser l’accès aux<br />
ressources locales<br />
Valoriser les agents<br />
aux multiples<br />
compétences pour<br />
mieux servir les<br />
voyageurs<br />
Faire du voyage<br />
un temps gagné<br />
Investir la logistique<br />
inverse et la logistique<br />
hybride<br />
Anticiper pour<br />
répondre aux besoins<br />
en temps réel<br />
Du forfait<br />
mobilité au «pass<br />
de territoire»<br />
décarboné<br />
Vers des villes<br />
et «territoires<br />
de courtes<br />
distances»<br />
Des agents<br />
aux facilitateurs<br />
de voyage<br />
Je voyage<br />
à mon image<br />
Le bagage est<br />
un colis comme<br />
les autres<br />
De la maintenance<br />
corrective à la<br />
maintenance<br />
prédictive<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 1<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF est intégrateur<br />
de mobilité désirable et durable<br />
OÙ <strong>EN</strong> EST-ON AUJOURD’HUI ?<br />
18<br />
D’ici à <strong>2035</strong>, SNCF souhaite promouvoir et rendre possible une mobilité<br />
désirable et durable.<br />
Désirable ? En travaillant à ce que les déplacements des individus,<br />
courtes ou longues distances, occasionnels ou réguliers, soient vécus<br />
comme des temps agréables et porteurs d’opportunités, par opposition<br />
aux mobilités contraignantes et génératrices de stress. Ces mobilités<br />
« subies » ne pourront être éliminées, mais de nombreuses pistes<br />
existent pour les réduire et pour changer leur vécu en améliorant<br />
le confort, l’accessibilité et les activités possibles durant le parcours.<br />
Durable ? En poursuivant les efforts pour intégrer l’ensemble<br />
des options de mobilités collectives peu émettrices de gaz<br />
à effet de serre, mais aussi les mobilités actives ou en partage.<br />
Si la gamme est infinie, elle comprend au moins l’intégration du train,<br />
des transports publics, du covoiturage, de la location entre particuliers,<br />
de l’autopartage ainsi que celle de la marche et du vélo. Au-delà,<br />
les services permettant d’éviter des trajets seront aussi intégrés,<br />
comme les espaces de travail (coworking, télécentres, tiers-lieux),<br />
les lieux d’achats et de consignes afférents et, plus largement,<br />
la gamme des services de proximité.<br />
1/3<br />
des Français déclarent avoir<br />
le choix de son mode de transport,<br />
les autres étant contraints<br />
à se déplacer avec un ou des<br />
modes de transport déterminés.<br />
Source : Chronos et l’ObSoCo<br />
en partenariat avec SNCF, l’Ademe<br />
et PSA, Observatoire des mobilités<br />
émergentes, 2014.<br />
50 %<br />
des communes rurales<br />
métropolitaines ne disposent<br />
plus d’aucun commerce<br />
du quotidien.<br />
Source : « Quel avenir pour le commerce<br />
de proximité dans les quartiers »<br />
du Conseil national des centres<br />
commerciaux, 2013.<br />
350<br />
espaces de coworking en France,<br />
et il s’en crée en moyenne<br />
un nouveau par semaine,<br />
pour environ 10 000 coworkers.<br />
Source : « Le coworking en France<br />
en 2014 », étude BAP, La Fonderie,<br />
Région Île-de-France.<br />
50 minutes<br />
quotidiennes pour effectuer<br />
l’aller-retour entre le logement<br />
et le lieu de travail. Une moyenne<br />
qui cache des différences<br />
importantes entre la province<br />
et la région parisienne, où le trajet<br />
dure en moyenne 68 min.<br />
Source : Dares, le service d’études<br />
et de statistiques du ministère du Travail,<br />
2016.<br />
19<br />
Deux préconisations majeures ont émergé de la démarche<br />
prospective pour accompagner ce développement : encourager<br />
les pratiques de mobilité décarbonée et faciliter l’accès<br />
aux ressources de proximité.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 1 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF EST INTÉGRATEUR DE <strong>MOBILITÉ</strong> DÉSIRABLE ET DURABLE<br />
PRÉCONISATION 1<br />
Faciliter et encourager<br />
les pratiques de mobilité<br />
décarbonée<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF est un intégrateur et un opérateur de mobilités<br />
décarbonées : elle fournit aux usagers toutes les alternatives<br />
possibles à la voiture en solo. Cela passe par la promotion<br />
de ces mobilités durables, actives et en partage, à la fois auprès<br />
des individus et des pouvoirs publics.<br />
20<br />
Il ne s’agit pas nécessairement d’inventer de nouveaux modes<br />
de transport ni de tous les opérer, mais de donner les moyens<br />
aux individus de pratiquer ces mobilités alternatives en les intégrant<br />
dans une même interface. En <strong>2035</strong>, l’offre existante est donc<br />
signifiée aux clients à la fois de manière physique (information<br />
complète sur tous les modes en gare et en station) et de façon<br />
numérique (interface unique pour l’information, la réservation,<br />
le paiement de tous les modes). De même, SNCF rend possible<br />
la consultation, la réservation et le paiement de ses offres<br />
via des canaux multiples.<br />
21<br />
Enfin, SNCF milite en faveur d’une fiscalité incitative aux pratiques<br />
de mobilité durable, fondée sur l’émulation et la récompense<br />
plutôt que sur la sanction. Les pratiques de mobilité durable sont<br />
récompensées à travers des abattements fiscaux ou des offres<br />
auprès de commerces et services partenaires.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 1 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF EST INTÉGRATEUR DE <strong>MOBILITÉ</strong> DÉSIRABLE ET DURABLE<br />
POURQUOI CE<strong>LA</strong> PEUT-IL<br />
ADV<strong>EN</strong>IR <strong>EN</strong> <strong>2035</strong> ?<br />
22<br />
« C’est le sens de<br />
l’histoire qui connaît<br />
des débuts de<br />
réalisation, ici et là. Les<br />
grands utilisateurs de<br />
déplacements seront<br />
bien sûr partants.<br />
Cela suppose une prise<br />
de conscience de<br />
la part des autorités<br />
organisatrices. »<br />
Bruno Marzloff<br />
Chronos<br />
« SNCF doit devenir<br />
une entreprise de<br />
mobilités responsables<br />
au sein de laquelle<br />
le train conservera une<br />
place de choix. »<br />
Béatrice Chavanel<br />
SNCF<br />
Les individus souhaitent accéder de façon plus fluide<br />
et personnalisée à une offre de mobilité intégrée.<br />
En <strong>2035</strong>, les Français ont accès à des packs de mobilité<br />
décarbonée, comprenant un large panel de modes de<br />
déplacement sur leur territoire, et à des services connexes.<br />
Cette hypothèse s’appuie sur des appétences et usages<br />
déjà existants chez les clients, mais dont l’évolution dépend<br />
fortement de la bonne volonté des offreurs de services.<br />
SNCF se voit promoteur et partenaire de ces forfaits mobilité,<br />
et pourrait même les opérer pour le compte des autorités<br />
organisatrices de mobilité.<br />
En <strong>2035</strong>, le voyageur ne choisit pas un mode de transport<br />
donné, mais un parcours de mobilité multimodal selon<br />
ses envies et ses contraintes. Cette hypothèse concerne<br />
pour l’instant uniquement ceux qui ont le choix de leurs modes<br />
de déplacements (un tiers des Français environ). L’intégration<br />
des options de mobilité doit permettre de tendre vers une<br />
autonomisation croissante de l’individu, y compris en milieu<br />
périurbain et rural.<br />
De nouveaux modes de transport, en particulier de transports<br />
individuels, ainsi que des véhicules autonomes principalement<br />
utilisés comme véhicules collectifs ont pris leur place dans<br />
le cocktail mobilité. Cette hypothèse postule une massification<br />
de modes pour l’heure émergents : véhicule autonome, roue<br />
électrique, etc. Le principal défi réside dans l’accompagnement<br />
des usages.<br />
Les pratiques de partage automobile sont à maturité<br />
(covoiturage, location pair à pair, auto-partage).<br />
Cette hypothèse part du principe d’une généralisation<br />
de pratiques aujourd’hui confidentielles : il s’agit donc<br />
d’une hypothèse de rupture. Les opérateurs de services ont<br />
un rôle crucial à jouer (renforcement de la voiture partagée<br />
hors des centres urbains), de même que les pouvoirs publics<br />
(politiques d’incitation et de facilitation). Dans ce cadre,<br />
SNCF est opérateur de la première flotte de voitures partagées<br />
en France.<br />
Une fiscalité carbone ambitieuse se met en place,<br />
basée sur les incitations.<br />
En <strong>2035</strong>, une fiscalité carbone incite individus et opérateurs<br />
de fret à adopter des principes de mobilité durable.<br />
Les individus et entreprises volontaristes en la matière<br />
sont récompensés à travers des réductions fiscales<br />
et des valorisations symboliques. Cette hypothèse dépend<br />
très fortement d’une volonté politique des acteurs publics,<br />
privés et citoyens. Elle constitue une forte rupture avec<br />
le présent. SNCF se voit alors endosser un rôle fort de lobbying<br />
et de communication pour peser sur les décisions<br />
des pouvoirs publics.<br />
« Cela ne sera sans<br />
doute pas vrai en ville<br />
et pour les courtes<br />
distances, mais c’est<br />
réaliste pour les trajets<br />
de moyennes et<br />
longues distances…<br />
sous réserve d’inclure<br />
les autocars dans les<br />
voitures partagées. »<br />
Jean-Pierre Orfeuil<br />
Institut d’urbanisme<br />
de Paris (IUP)<br />
« Cela est fort<br />
probable, et en tout<br />
cas indispensable,<br />
si les propulsions<br />
alternatives ne se<br />
développent pas de<br />
manière exponentielle,<br />
ce qui est fort<br />
possible… »<br />
Marc Fontanès<br />
Auxilia<br />
23<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
24<br />
ET SI ON RÊVAIT…<br />
Du forfait mobilité au « pass de territoire »<br />
décarboné<br />
Le « pass de territoire » réunit en une même interface et un même<br />
service l’accès à l’ensemble des modes de transport public<br />
et en partage à l’échelle du « bassin de vie » des individus, ainsi<br />
que des services connexes (accès à des espaces de travail,<br />
achats de proximité, consignes, stationnements de vélos, etc.).<br />
Il est géré par un consortium emmené par la collectivité<br />
d’un territoire, dont SNCF fait partie. Il permet un accès illimité<br />
à des modes de transport non ou peu polluants et favorise<br />
les liens et la pratique de son territoire.<br />
En 2025, ce compte est accessible aux habitants des métropoles.<br />
Dix ans plus tard, tous les habitants du territoire français en<br />
bénéficient. Développer ces offres relève en partie d’une continuité<br />
de la stratégie SNCF (carte KorriGo en Bretagne), mais cette<br />
dernière n’a la main que sur une brique de l’offre. En développant<br />
ces services en gare, SNCF étend les services disponibles depuis<br />
le pass.<br />
25<br />
Références actuelles<br />
Forfait mobilité KorriGo expérimenté en Bretagne<br />
à 29,90 € par mois, avec augmentation de l’usage du train<br />
de 40 %, et aussi Suica, pass multiservice japonais,<br />
Octopus Card à Hong Kong ou Mobility as a service<br />
à Helsinki, en Finlande.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 1 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF EST INTÉGRATEUR DE <strong>MOBILITÉ</strong> DÉSIRABLE ET DURABLE<br />
PRÉCONISATION 2<br />
Favoriser l’accès<br />
aux ressources locales<br />
Aller toujours plus loin, toujours plus vite n’est plus le seul horizon<br />
souhaitable en <strong>2035</strong>. C’est l’accès facilité aux ressources de proximité<br />
(emplois, services, biens de consommation, sociabilité, culture, etc.)<br />
qui prime sur le déplacement. Portée à la fois par les pouvoirs publics,<br />
par les entreprises et par des initiatives citoyennes, la « reconquête<br />
du local » touche les espaces denses, périurbains, comme la ruralité.<br />
Dans ce contexte, l’essentiel est de faciliter la mise en relation<br />
entre les ressources locales et les individus. Cet objectif implique<br />
de connaître intimement les acteurs économiques et les besoins<br />
des habitants sur leur bassin de vie, et de repenser les lieux de mobilité<br />
(gares et stations) en fonction du contexte local.<br />
26<br />
Dans cette optique et à l’horizon <strong>2035</strong>, SNCF devient un « assembleur »<br />
des activités du quotidien ainsi qu’un promoteur de la courte distance<br />
en valorisant les ressources de proximité (commerces, professionnels,<br />
services publics) et en proposant des moyens faciles d’y accéder.<br />
SNCF peut, par exemple, mettre à disposition de façon temporaire<br />
ou permanente une partie de ses locaux pour permettre aux activités<br />
du quotidien de s’y tenir (cabinets médicaux itinérants, stands<br />
de commerçants, etc.). La gare devient ainsi une place de marché<br />
renouvelée. Cela implique également une transformation des métiers<br />
SNCF, avec de nouveaux rôles pour certains agents alors chargés<br />
de mettre en relation l’offre et la demande à des échelles locales.<br />
27<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 1 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF EST INTÉGRATEUR DE <strong>MOBILITÉ</strong> DÉSIRABLE ET DURABLE<br />
POURQUOI CE<strong>LA</strong> PEUT-IL<br />
ADV<strong>EN</strong>IR <strong>EN</strong> <strong>2035</strong> ?<br />
28<br />
L’aménagement du territoire permet désormais<br />
de vivre dans la proximité.<br />
En <strong>2035</strong>, tous les services du quotidien sont accessibles<br />
à quinze minutes à pied ou à vélo (50 % de la population<br />
couverte) ou en ligne pour les Français. Cette hypothèse<br />
du « territoire des courtes distances » est une véritable<br />
rupture qui va dans le sens de demandes émergentes,<br />
mais à l’encontre des tendances globales (mégaprojets<br />
d’infrastructure de transport et d’équipements commerciaux).<br />
Cela dépendra donc très fortement des orientations<br />
privilégiées par les acteurs publics aux niveaux national<br />
et local. SNCF souhaite défendre ce concept du « territoire<br />
des courtes distances » en repensant son réseau de gares<br />
comme des pôles de services maillant le territoire.<br />
Le nombre de personnes travaillant à leur compte comme<br />
artisans ou commerçants est significatif sur l’ensemble<br />
du territoire, y compris dans les territoires périurbains<br />
et peu denses. Cette hypothèse s’inscrit dans la continuité<br />
d’une tendance de fond : la montée du travail indépendant.<br />
Sa confirmation dans les territoires périurbains et ruraux<br />
est, en revanche, une rupture. Les facteurs économiques sont<br />
bien sûr déterminants dans la confirmation ou l’infirmation<br />
de cette hypothèse. Les opérateurs de mobilité doivent dans<br />
tous les cas sortir d’une logique d’heure de pointe traditionnelle<br />
et trouver des solutions flexibles pour accompagner des emplois<br />
du temps de plus en plus individualisés.<br />
« La dispersion<br />
du travail sera à<br />
l’œuvre. Je vois plutôt<br />
se dessiner une<br />
“archipellisation”<br />
du travail. Les<br />
localisations du travail<br />
se définissent en<br />
“mode projet ”.<br />
Le domicile est une<br />
plateforme de transit<br />
du travail, les vrais<br />
lieux sont ailleurs. »<br />
Bruno Marzloff<br />
Chronos<br />
29<br />
D’ici à <strong>2035</strong>, le désir de consommation local sera<br />
de plus en plus important. Ce désir de consommation local<br />
existe, mais n’est pas toujours possible ni avéré dans les<br />
pratiques. Nous postulons ici une croissance des pratiques<br />
de consommation responsables avec un important volet « local ».<br />
Cela dépendra de la structuration des filières industrielles<br />
comme des orientations des politiques publiques. SNCF se voit<br />
partenaire des acteurs locaux.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
30<br />
ET SI ON RÊVAIT…<br />
Vers des villes et « territoires<br />
des courtes distances »<br />
En <strong>2035</strong>, chaque individu doit pouvoir disposer dans un rayon<br />
de quinze minutes en mode actif (marche ou vélo) ou facilement<br />
accessible en ligne (pour les zones les plus isolées) des services<br />
nécessaires à son quotidien (lieux d’achat, de sociabilité, de travail,<br />
de soins, tiers-lieux).<br />
Cet objectif a été formalisé dans des chartes élaborées à l’échelle<br />
de bassins de vie élargis. Les pouvoirs publics sont garants<br />
du respect de cet objectif, avec une forte implication des acteurs<br />
privés, publics et associatifs dans l’animation de ces réseaux<br />
de proximité.<br />
SNCF joue un rôle actif dans la réalisation de cet objectif<br />
en valorisant les ressources locales. On voit alors émerger<br />
des « responsables de district », chargés de mettre en relation<br />
l’offre et la demande en gare/station et aux alentours. Le rôle<br />
de cette fonction est particulièrement crucial en milieu rural.<br />
31<br />
Inspiration<br />
Projet de « métropole du quart d’heure »<br />
de Bordeaux (services du quotidien) ou encore<br />
celui de Copenhague, au Danemark.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
32<br />
AXE 2<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF accompagne<br />
le quotidien des individus au-delà<br />
du voyage<br />
Accompagner le voyageur avant, pendant et après le voyage, en somme<br />
dans ses mobilités porte-à-porte, implique d’intervenir bien au-delà<br />
du champ du transport. Cette évolution est déjà engagée par SNCF<br />
et nécessite des transformations managériales et organisationnelles<br />
importantes. En <strong>2035</strong>, le personnel SNCF au contact des voyageurs<br />
est une ressource clé grâce à sa fine connaissance du territoire sur<br />
lequel il opère et des offres de mobilités qui s’y déploient. Autonome<br />
et travaillant en réseau, assisté par des services numériques ayant<br />
gagné en intelligence, cet agent SNCF foncièrement polyvalent sait<br />
adresser des demandes et des profils de voyageurs multiples.<br />
Plus largement, la connaissance du voyageur est un enjeu primordial.<br />
SNCF anticipe les besoins de ses clients grâce à une double<br />
présence numérique et physique. Les données des individus<br />
permettent de mieux connaître leurs attentes, dans le respect<br />
de leur vie privée. La présence d’animateurs accompagnateurs est<br />
le pendant indispensable du compagnon numérique à la disposition<br />
des voyageurs. Ces trajets augmentés sont riches d’opportunités :<br />
SNCF propose davantage d’activités, en offrant des possibilités<br />
de construire un voyage à son image.<br />
OÙ <strong>EN</strong> EST-ON AUJOURD’HUI ?<br />
44 %<br />
des Français estiment<br />
que les nouvelles technologies<br />
leur ont permis de mieux<br />
organiser leurs déplacements.<br />
75 %<br />
des détenteurs de smartphone<br />
utilisent des services en ligne<br />
ou des applications avant<br />
ou pendant leur trajet.<br />
13 %<br />
des Français seulement<br />
sont intermodaux, c’est-à-dire<br />
qu’ils combinent plusieurs<br />
modes de transport au sein<br />
d’un même trajet. Ils sont 27 %<br />
en Île-de-France.<br />
20 %<br />
des actifs déclarent travailler dans<br />
des lieux ou moyens de transport.<br />
Source : Chronos et l’ObSoCo,<br />
en partenariat avec SNCF, l’Ademe<br />
et PSA, Observatoire des mobilités<br />
émergentes, 2014.<br />
96 %<br />
des voyageurs longues<br />
distances et 89 % des voyageurs<br />
courtes distances déclarent<br />
profiter du temps de transport<br />
pour « rêvasser et regarder<br />
les paysages ».<br />
15 %<br />
des voyageurs discutent souvent<br />
avec d’autres voyageurs au cours<br />
d’un trajet longue distance.<br />
Source : IFOP pour SNCF –<br />
Les occupations à bord du train, trajets<br />
longues et courtes distances, 2015.<br />
33<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 2 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF ACCOMPAGNE LE QUOTIDI<strong>EN</strong> DES INDIVIDUS AU-DELÀ DU VOYAGE<br />
PRÉCONISATION 1<br />
Valoriser les agents aux multiples<br />
compétences pour mieux servir<br />
les voyageurs<br />
Qu’ils soient à bord, en gare, en point de vente, à l’information<br />
ou au contrôle, les métiers des agents de terrain évoluent. Gagnant<br />
en polyvalence et en autonomie, les agents sont des tiers de confiance<br />
qui accueillent, conseillent et orientent les clients vers des solutions<br />
idoines ; ceci, aussi bien à distance qu’en gare et dans les trains ; aussi<br />
bien au départ qu’à l’arrivée et pendant le trajet.<br />
34<br />
Cette évolution des fonctions vers une responsabilité de « conseil »<br />
nécessite d’accompagner les agents dans la transformation de leur<br />
métier. Au-delà de la seule formation, il s’agit de mettre en valeur<br />
les ressources humaines disposant de connaissances « locales »<br />
et de compétences qui ne demandent qu’à être révélées.<br />
35<br />
Pour faciliter et enrichir le voyage des clients SNCF, le conseil<br />
et l’animation sont deux axes stratégiques. Ainsi, l’automatisation<br />
croissante de certaines fonctions (notamment du contrôle<br />
des billets) et le développement des services numériques intelligents<br />
s’accompagnent d’une requalification du rôle des agents :<br />
ces derniers sont le point de contact clé entre une institution<br />
et des individus aux multiples identités, besoins et envies.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 2 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF ACCOMPAGNE LE QUOTIDI<strong>EN</strong> DES INDIVIDUS AU-DELÀ DU VOYAGE<br />
POURQUOI CE<strong>LA</strong> PEUT-IL<br />
ADV<strong>EN</strong>IR <strong>EN</strong> <strong>2035</strong> ?<br />
La présence humaine à bord a plus un rôle<br />
d’animation que de contrôle. La mobilité entre<br />
dans une logique multiservicielle.<br />
Le voyage est un lieu multiservice (commerce, travail,<br />
aide à la personne, loisirs, sport, culture). Cette hypothèse<br />
confirme une tendance actuelle à diversifier les activités<br />
possibles dans les lieux de mobilité. Elle dépend fortement<br />
de la volonté des acteurs de la mobilité et de la capacité<br />
à innover de la part des commerçants, des services publics, etc.<br />
Le sentiment de sérénité (plus que de sécurité) est toujours<br />
apporté par la présence humaine de professionnels<br />
dans les lieux de transport. En <strong>2035</strong>, il n’y a plus de contrôle<br />
humain lors des trajets, 90 % des activités de contrôle<br />
sont automatisées. Si l’effet rassurant des agents est une<br />
constante, on note en revanche une tendance à profiter<br />
de l’automatisation pour réduire la présence humaine<br />
dans les lieux de mobilité. SNCF préconise de conserver<br />
cette présence à valeur ajoutée, tout en faisant muter<br />
ses finalités, en passant du contrôle à l’animation et au conseil.<br />
« Il y aura peut-être<br />
une diminution de<br />
la présence humaine,<br />
mais surtout une<br />
redistribution.<br />
La présence humaine<br />
restera essentielle<br />
et peut-être encore<br />
plus déterminante<br />
dans la perception<br />
de la qualité<br />
du service rendu. »<br />
Anne Panis-Lelong<br />
SNCF<br />
36<br />
« Le digital vient<br />
fluidifier le voyage,<br />
mais ne remplace<br />
pas la relation<br />
voyageur-équipage,<br />
pilier fondamental<br />
du voyage. »<br />
Isabelle Petit<br />
SNCF<br />
Le personnel à bord a un nouveau rôle d’hôte, d’accueil<br />
et d’animation en longues et courtes distances.<br />
La transition de métiers techniques basés sur l’infrastructure<br />
et l’administratif vers des logiques servicielles (assistance,<br />
contact et animation) est une tendance de fond qui<br />
touche d’autres secteurs tels que l’automobile. La rapidité<br />
de cette transition dépend non seulement de la volonté<br />
des acteurs (SNCF au premier plan), mais aussi de l’évolution<br />
de la demande des clients et de la concurrence (notamment<br />
des acteurs du numérique, déjà fortement inscrits dans<br />
des logiques servicielles).<br />
37<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
38<br />
ET SI ON RÊVAIT…<br />
Des agents aux facilitateurs de voyage<br />
Les agents en gare ou dans les trains endossent des rôles<br />
de facilitateurs, responsables de la mise en relation de l’offre<br />
et de la demande : commerçants et clients en gare, individus<br />
souhaitant sociabiliser pendant le trajet, etc.<br />
En gare, le responsable de zones de vie est chargé d’analyser<br />
les données récoltées localement et d’anticiper les besoins<br />
des individus et des entreprises. Il met en relation l’offre<br />
et la demande : grâce à lui, un professionnel de santé peut tenir<br />
des consultations en zone rurale ; un petit producteur local<br />
est valorisé auprès des voyageurs en fin de voyage, etc.<br />
Pendant le voyage, l’agent facilitateur est également au service<br />
des voyageurs. En amont, il connaît les préférences des individus<br />
qui se sont manifestés. À bord du train, il fournit un cadre pour<br />
les activités et vient en aide à tout voyageur qui en exprime<br />
le besoin. Toutes ces nouvelles fonctions s’appuient sur l’humain<br />
et sont rendues possibles par le numérique. SNCF met un point<br />
d’honneur à garantir le respect de la vie privée et à promouvoir<br />
une éthique des données ; une société « anti-Gattaca ».<br />
39<br />
Inspirations<br />
Passeport mobilité (Montréal, Canada), partenariat<br />
entre Uber et le promoteur Parkmerced, services type<br />
WeChat (interaction conversationnelle), CityMapper.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 2 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF ACCOMPAGNE LE QUOTIDI<strong>EN</strong> DES INDIVIDUS AU-DELÀ DU VOYAGE<br />
PRÉCONISATION 2<br />
Faire du voyage un temps gagné<br />
40<br />
En <strong>2035</strong>, les opérateurs de mobilité ne proposent plus des moyens<br />
de transport, ils proposent des « lieux de vie mobiles » qui,<br />
comme l’écrit le prospectiviste Georges Amar, permettent<br />
« d’habiter la mobilité ». Les véhicules et lieux de mobilité<br />
(train, car, tram, gare, station, voiture en partage ou autonome)<br />
possèdent une intensité fonctionnelle plus importante,<br />
leur permettant d’héberger différents usages. À l’instar<br />
d’une rue, le train assume plusieurs fonctions (repos, achat,<br />
travail, loisir, etc.) et propose des ambiances variées et évolutives.<br />
La durée d’un trajet se transforme en temps vécu.<br />
Le temps de mobilité s’éprouve dans des espaces modulables<br />
qui accueillent les hybridations des temps de vie de chaque<br />
individu : il est alors un temps d’échange ou un temps pour soi.<br />
Il est surtout devenu un temps apprécié.<br />
41<br />
Tous les personnels SNCF qui interviennent au long des parcours<br />
sont identifiés par les voyageurs comme des personnes de confiance<br />
et des ressources précieuses. Ils apportent une présence rassurante,<br />
gage de sérénité, et sont des ressources pour conseiller et accompagner<br />
les individus afin que leur mobilité soit synonyme de liberté.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 2 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF ACCOMPAGNE LE QUOTIDI<strong>EN</strong> DES INDIVIDUS AU-DELÀ DU VOYAGE<br />
POURQUOI CE<strong>LA</strong> PEUT-IL<br />
ADV<strong>EN</strong>IR <strong>EN</strong> <strong>2035</strong> ?<br />
ET SI ON RÊVAIT…<br />
Je voyage à mon image<br />
42<br />
« La valeur de la bulle<br />
personnelle, du temps<br />
pour soi va rester<br />
forte, voire acquérir<br />
un statut encore plus<br />
important à l’avenir,<br />
tandis que seule<br />
une petite partie de<br />
la population est<br />
en quête de sociabilité<br />
et d’échange. »<br />
Anne Panis-Lelong<br />
SNCF<br />
« Le degré d’entraide<br />
et de sociabilité<br />
pendant les trajets<br />
dépendra de la<br />
politique d’incitation<br />
(même symbolique)<br />
de SNCF. »<br />
Régis Chatellier<br />
CNIL<br />
Les choix varient selon les jours.<br />
Le voyageur ne choisit pas un mode de transport donné,<br />
mais choisit un parcours de mobilité multimodal selon ses envies<br />
et ses contraintes. (1)<br />
Le voyage est devenu un lieu de partage social (voyage pair<br />
à pair facilité par SNCF). La tendance à échanger avec ses pairs<br />
via les réseaux sociaux est confirmée, mais elle concerne surtout<br />
des communautés préconstituées. L’échange pair à pair pendant<br />
le trajet dépend donc fortement de la volonté des individus<br />
et de la proactivité de SNCF. Cette dernière souhaite jouer un rôle<br />
de « mise en relation » plutôt que de prescripteur.<br />
L’animation l’emporte sur le contrôle.<br />
Le sentiment de sérénité (plus que de sécurité) est<br />
toujours apporté par la présence humaine de professionnels<br />
dans les lieux de transport. Le personnel à bord a un nouveau<br />
rôle d’hôte, d’accueil et d’animation en longues et courtes<br />
distances (et non plus seulement un rôle de contrôle au<br />
bémol près des évolutions sécurité). (2)<br />
En <strong>2035</strong>, les individus choisissent non pas un mode, mais un parcours<br />
de mobilité qui répond à leurs envies et contraintes du jour : le critère<br />
prioritaire est alternativement la vitesse, l’expérience, le confort,<br />
le prix et d’autres choses encore. Dans ce contexte, les opérateurs<br />
de services ont une fine connaissance de leurs clients et sont capables<br />
de leur proposer une expérience de voyage qui correspond à la fois<br />
au profil des individus et à leurs attentes du jour.<br />
Les voyageurs sont libres de vivre leur trajet comme dans une bulle<br />
ou, au contraire, comme un moment social. SNCF proposera<br />
des configurations adaptées, fondées sur un double choix : « seul/<br />
à plusieurs » et « silencieux/animé ». Plutôt que de prescrire des<br />
usages, SNCF choisit une posture d’anticipation et de facilitateur.<br />
Au besoin, un facilitateur de voyageur, mobilisable grâce à une<br />
application, met en relation ceux qui souhaitent se rencontrer.<br />
Il veille aux besoins de première nécessité et coordonne les activités<br />
pendant le trajet.<br />
Références<br />
Le Cab (personnalisation de l’expérience client en VTC<br />
grâce à des iPad embarqués, paramétrés avec<br />
des préférences clients enregistrées), des fonctionnalités<br />
sur BlaBlaCar (« mood » du trajet), etc.<br />
43<br />
(1) Voir axe 1.<br />
(2) Voir objectifs précédents.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 3<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF facilite les flux<br />
grâce à son expertise data<br />
la gestion de ses services grâce à des plateformes logistiques<br />
multimodales en réseau, doublées de plateformes « data » de proximité.<br />
À travers ces « superplaces de marché », SNCF est capable d’anticiper<br />
les besoins du territoire et des consommateurs en termes de logistique<br />
et de déplacements, et de fournir une réponse adaptée au bon moment.<br />
44<br />
L’évolution des activités de fret est en grande partie déterminée<br />
par des évolutions économiques et sociales, tels que les nouveaux<br />
besoins de consommation et de déplacements. Leur gestion<br />
peut être fortement simplifiée par le big data ; la maîtrise des données<br />
devient alors un levier majeur d’amélioration des services de logistique<br />
et de maintenance du réseau d’infrastructures.<br />
La prospective de la logistique et des transports nécessite de penser<br />
le temps long des infrastructures et des amortissements ainsi<br />
que l’inertie inhérente à ce secteur. Cependant, des ruptures sont<br />
prévisibles à moyen terme (<strong>2035</strong>), qui donnent à voir un système<br />
d’une plus grande agilité, relevant de stratégies volontaristes<br />
des acteurs traditionnels et de nouveaux entrants. Le développement<br />
massif d’une économie de proximité, poussée entre autres<br />
par des normes environnementales toujours plus contraignantes,<br />
s’impose également.<br />
Ces ruptures sont rendues possibles par deux évolutions majeures.<br />
La première concerne le décloisonnement des activités « voyageurs »<br />
et « logistique » de SNCF. La mutualisation des compétences<br />
permet de baliser de grandes étapes à <strong>2035</strong> : développement<br />
de la logistique de proximité, application d’une « logistique<br />
inverse » à la gestion des bagages, test de la logistique hybride<br />
(fret/voyageurs) sur des portions de réseau. Le renforcement<br />
de la stratégie B2C de la branche logistique sous-tend<br />
ces transformations majeures.<br />
La seconde évolution concerne le data management au service<br />
de l’anticipation et du développement de services innovants<br />
pour les voyageurs, le fret et le réseau. SNCF propose d’optimiser<br />
OÙ <strong>EN</strong> EST-ON AUJOURD’HUI ?<br />
15 %<br />
d’augmentation du chiffre<br />
d’affaires pour le commerce<br />
en ligne français, qui enregistre<br />
une croissance soutenue<br />
depuis plusieurs années (+ 12 %<br />
en 2014) et touche toutes<br />
les générations et toutes sortes<br />
de publics.<br />
Source : Fevad, 2014.<br />
20 %<br />
du volume d’affaires du<br />
e-commerce réalisé depuis<br />
les smartphones.<br />
20 à 30 %<br />
d’augmentation par an des<br />
livraisons aux Parisiens, boostées<br />
par l’essor du e-commerce<br />
et de la prolifération des petits<br />
supermarchés.<br />
Source : Les Échos, 2013.<br />
15 %<br />
du fret en 2012 était capté<br />
par le transport ferroviaire<br />
de marchandises.<br />
Source : EC Europa.<br />
90 %<br />
des Français se considèrent<br />
« mal informés » sur l’usage<br />
des données par les entreprises<br />
et institutions publiques.<br />
Source : Harris Interactive/Quantmetry<br />
sur le rapport des Français au big data,<br />
2016.<br />
45<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 3 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF FACILITE LES FLUX GRÂCE À SON EXPERTISE DATA<br />
PRÉCONISATION 1<br />
Investir la logistique inverse<br />
et la logistique hybride<br />
D’ici à <strong>2035</strong>, la logistique pourrait connaître trois chantiers majeurs.<br />
Le premier est celui de la logistique de proximité, avec le développement<br />
d’une « micrologistique », ou logistique du dernier kilomètre.<br />
Celle-ci n’est pas nécessairement synonyme de livraison à domicile.<br />
Elle exige néanmoins le développement innovant de points<br />
de contacts de livraison (partenariats, consignes).<br />
46<br />
Le second chantier est celui de la logistique inverse, c’est-à-dire<br />
la gestion et l’optimisation des flux provenant du consommateur<br />
et en direction du fournisseur de services. Cela se traduit notamment<br />
par la capacité à rendre attractive une offre de logistique des bagages.<br />
Ainsi, en <strong>2035</strong>, SNCF est capable de déployer des techniques fines<br />
de logistique inverse afin de proposer un service de prise en charge<br />
intégrée des bagages. Dans cette perspective, elle met à profit<br />
l’expertise de la branche Logistics et le décloisonnement des métiers<br />
au sein de l’organisation.<br />
47<br />
Enfin, SNCF est capable de gérer du transport hybride (voyageurs/<br />
bagages/fret) ; troisième chantier, à plus long terme, du secteur<br />
de la logistique. SNCF Logistics dispose d’ores et déjà des ressources<br />
(humaines/compétences, équipements, services, systèmes de gestion<br />
et de contrôle) lui permettant de s’engager dans des services innovants<br />
pour servir la mobilité augmentée de ses clients, en capitalisant<br />
plus sensiblement sur ses infrastructures existantes. Elle s’appuie<br />
en outre sur de nouvelles pistes d’innovation : innovation partenariale,<br />
investissement du véhicule autonome comme relais logistique,<br />
développement de « contenants connectés », intégration du client<br />
dans la chaîne logistique comme fournisseur de services.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 3 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF FACILITE LES FLUX GRÂCE À SON EXPERTISE DATA<br />
POURQUOI CE<strong>LA</strong> PEUT-IL<br />
ADV<strong>EN</strong>IR <strong>EN</strong> <strong>2035</strong> ?<br />
SNCF renforce la stratégie B2C, voire pair à pair<br />
de la logistique.<br />
La logistique joue un rôle clé dans les objectifs<br />
de développement durable.<br />
48<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF est l’acteur français de référence en matière<br />
de logistique du dernier kilomètre, proposant des solutions<br />
pour l’acheminement des marchandises jusqu’aux points<br />
de contact de proximité pour le client. L’avènement<br />
de cet horizon dépend donc d’une véritable volonté d’acteurs,<br />
de la capacité à nouer des partenariats innovants ainsi que<br />
de la structuration de la concurrence.<br />
En <strong>2035</strong>, la logistique inverse est maîtrisée et offre un modèle<br />
pour la gestion des bagages. La maîtrise de la logistique<br />
inverse pour la gestion des bagages constitue une rupture<br />
pour l’organisation – il s’agit ici de décloisonner les métiers<br />
SNCF en mettant les expertises logistiques au service<br />
de la branche Voyageurs. Elle dépend donc essentiellement<br />
d’une volonté d’acteurs.<br />
En <strong>2035</strong>, les pratiques de partage automobile sont<br />
à maturité (covoiturage, location pair à pair, auto-partage),<br />
le véhicule autonome peut avoir un débouché logistique.<br />
Cette hypothèse postule la massification de pratiques<br />
pour l’heure très émergentes. Il s’agit donc d’une hypothèse<br />
de rupture. SNCF est opérateur de la première flotte de voitures<br />
partagées en France et exploite également des véhicules<br />
autonomes capables d’assurer à la fois du transport voyageurs<br />
et du fret.<br />
En <strong>2035</strong>, une fiscalité carbone incite les individus et<br />
opérateurs de fret à adopter des principes de mobilité<br />
durable. Les individus et entreprises volontaristes en la matière<br />
sont récompensés à travers des réductions fiscales et des<br />
valorisations symboliques. (1)<br />
« Ce serait préférable,<br />
mais les lobbys sont<br />
forts aujourd’hui.<br />
Comment évoluerontils<br />
en <strong>2035</strong> ?»<br />
Florence Rousseau<br />
SNCF<br />
49<br />
En <strong>2035</strong>, le client final est intégré dans la chaîne de valeur<br />
logistique comme fournisseur de services, mais pas<br />
nécessairement dans sa contribution à la livraison à domicile<br />
en pair à pair. Cette hypothèse nuance l’idée de services<br />
personnalisés et instantanés, et insiste plutôt sur la contribution<br />
des individus à la production des services : réseaux de livraison,<br />
points retraits à la gouvernance partagée, etc. Elle dépend<br />
bien sûr de l’acceptabilité d’un tel mode de fonctionnement<br />
et de la pédagogie déployée par les acteurs.<br />
(1) Voir axe 1.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
50<br />
ET SI ON RÊVAIT…<br />
Le bagage est un colis comme les autres<br />
En <strong>2035</strong>, SNCF s’appuie sur la branche Logistics pour optimiser<br />
la gestion des bagages des voyageurs. Les bagages sont pris<br />
en charge à domicile ou déposés en relais de proximité et restitués<br />
en gare d’arrivée, libérant ainsi le voyageur et une place inédite<br />
à bord. La place gagnée à bord permet d’implanter de nouveaux<br />
services, notamment à bord des trains.<br />
La logistique « bagages » se double d’un service client<br />
efficace : les voyageurs sont tenus au courant en temps réel<br />
de l’avancement du service. Cette innovation est rendue<br />
possible par une nouvelle coopération entre différents métiers<br />
SNCF. Ce décloisonnement des silos est porté par un fort<br />
volontarisme de la direction SNCF. Elle prépare le terrain<br />
pour le transport hybride marchandises/voyageurs à plus<br />
long terme.<br />
51<br />
Références<br />
Volvo et son système de livraison<br />
directement dans le coffre.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 3 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF FACILITE LES FLUX GRÂCE À SON EXPERTISE DATA<br />
PRÉCONISATION 2<br />
Anticiper pour répondre<br />
aux besoins en temps réel<br />
En <strong>2035</strong>, les acteurs publics et les entreprises ont pris conscience<br />
que la simple ouverture de leurs données ne suffisait pas<br />
à produire des services innovants. Ils investissent le croisement<br />
de données de sources multiples et parviennent à instituer<br />
un modèle stable de gouvernance des données.<br />
52<br />
Des plateformes territoriales réunissent et croisent des données<br />
locales issues de particuliers, d’entreprises, de fournisseurs<br />
de services. Ces plateformes permettent d’anticiper les besoins<br />
des individus et des entreprises, notamment en termes<br />
de déplacement et d’acheminement des marchandises.<br />
Ces « data centers nouvelle génération » peuvent, par exemple,<br />
être implantés dans des gares.<br />
53<br />
Ces plateformes ont donc deux fonctions principales :<br />
• centraliser et croiser les données locales issues d’acteurs variés,<br />
dans le but d’anticiper et de réguler les échanges dans et autour<br />
de la gare/station ;<br />
• articuler la micrologistique et la macrologistique en accueillant<br />
les flux logistiques longues distances, tout en proposant<br />
des solutions pour le dernier kilomètre durable (acheminements<br />
en véhicule électrique, points de retrait, consignes, etc.).<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
AXE 3 : <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>, SNCF FACILITE LES FLUX GRÂCE À SON EXPERTISE DATA<br />
POURQUOI CE<strong>LA</strong> PEUT-IL<br />
ADV<strong>EN</strong>IR <strong>EN</strong> <strong>2035</strong> ?<br />
ET SI ON RÊVAIT…<br />
De la maintenance corrective<br />
à la maintenance prédictive<br />
54<br />
«“Tout à fait<br />
souhaitable”<br />
plutôt que “tout<br />
à fait d’accord”. »<br />
Joël Hazan<br />
The Boston<br />
Consulting Group<br />
La possibilité de croiser des données permet<br />
de mieux anticiper la demande en déplacements.<br />
Les acteurs qui gèrent des masses de données<br />
(collectivités, grandes entreprises, etc.) s’unissent<br />
et accélèrent l’interopérabilité de ces données.<br />
Les institutions publiques et privées semblent déjà aller<br />
dans le sens d’un approfondissement des logiques d’open<br />
data. L’institution d’un modèle partagé de gouvernance<br />
des données constitue cependant une rupture dont<br />
l’avènement dépend de la volonté d’acteurs et du cadre<br />
de confiance institué ou non par la puissance publique.<br />
SNCF se fait promoteur de plateformes de partage<br />
de données multiacteurs.<br />
En <strong>2035</strong>, il est souhaitable que les demandes de sillons<br />
formulées moins d’une semaine avant le jour souhaité<br />
aient une réponse en instantané grâce à la plateforme<br />
d’optimisation. Il s’agit donc de proposer un délai raisonnable<br />
pour l’ajustement des sillons à la demande des voyageurs<br />
ou aux nécessités du fret. Cela dépend bien sûr d’une volonté<br />
d’acteurs (optimisation logicielle, capacitation du personnel).<br />
D’ici à <strong>2035</strong>, SNCF aura systématisé l’implantation de capteurs<br />
sur ses infrastructures, qu’il s’agisse des rails ou des gares.<br />
La collecte et l’analyse des données remontées permettent<br />
d’anticiper très en amont les actions de maintenance à effectuer<br />
et de déployer ainsi, en avance, des solutions alternatives<br />
pour les individus impactés par les travaux.<br />
Cette « maintenance prédictive » implique deux grands chantiers :<br />
• le premier est celui de la formation d’une partie du personnel<br />
à l’analyse des données ;<br />
• le second est celui de la diversification des offres alternatives<br />
au train (voitures en partage, véhicules autonomes, solutions<br />
basées sur les modes actifs, etc.).<br />
Références<br />
Étude sur les requêtes d’itinéraires réalisée<br />
par Transilien, Placemeter, Karos, Stockholmståg.<br />
55<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
Le Design Tank<br />
56<br />
SNCF,<br />
une posture<br />
d’écoute
Et ensuite ?<br />
L’évolution de la mobilité augmentée est au croisement de tendances<br />
sociétales, économiques, technologiques et concurrentielles<br />
qui vont nous surprendre et ouvrent un champ large de possibles.<br />
Nous ne sommes pas devins, et nul ne peut prédire comment<br />
cette mobilité augmentée s’incarnera en <strong>2035</strong>. La démarche<br />
prospective et le récit dont vous avez pris connaissance proposent<br />
une vision et des incarnations d’un futur possible. Elle donne<br />
à voir ce que la mobilité augmentée pourrait produire de bénéfique<br />
pour la société, pour les territoires, les usagers et, in fine, ce que<br />
cela induit pour l’évolution des activités SNCF.<br />
58<br />
En tant qu’acteur clé de la mobilité, le groupe SNCF peut contribuer<br />
dès aujourd’hui à influencer la mobilité augmentée vers un futur<br />
souhaitable, celui d’une mobilité choisie et accessible à tous,<br />
respectueuse de notre planète, synonyme de confort,<br />
de facilité et d’opportunités pour les voyageurs ainsi que<br />
d’inclusion dans les territoires.<br />
59<br />
En <strong>2035</strong>, la mobilité augmentée à laquelle nous croyons sait se saisir<br />
des potentiels big data et de l’automatisation, pour permettre<br />
aux agents SNCF de conseiller, accueillir, accompagner les voyageurs<br />
afin que le temps en mobilité soit une expérience riche, fluide<br />
et humaine.<br />
Le Design Tank souhaite rester à l’écoute de ces signaux faibles<br />
et de ces tendances émergentes pour permettre aux activités SNCF<br />
de se saisir pleinement de ces sujets et de promouvoir une mobilité<br />
porteuse de nos convictions.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
Ils ont collaboré à la démarche<br />
Nous remercions les experts qui ont contribué à ce récit prospectif.<br />
60<br />
Experts SNCF<br />
Isabelle Bascou<br />
SNCF Voyages<br />
Matthieu Bejot<br />
SNCF Réseau<br />
Najoua Benjemaa<br />
Keolis<br />
Sabrina Blanc<br />
SNCF Intercités<br />
Béatrice Chavanel<br />
SNCF Direction de<br />
la Communication<br />
et de l’Information<br />
Pascal Desaunay<br />
SNCF Matériel<br />
Étienne Delpy<br />
SNCF Gares<br />
& Connexions<br />
Christophe Gay<br />
SNCF Forum<br />
Vie Mobiles<br />
Jean Ghedira<br />
SNCF Intercités<br />
Emmanuelle<br />
Jimenez-Schaaf<br />
SNCF Direction de<br />
la Communication<br />
et de l’Information<br />
Nathalie Juston<br />
SNCF DR Bretagne<br />
Alain Krakovitch<br />
SNCF Transilien<br />
Cécile Laufer<br />
SNCF Réseau<br />
Isabelle Le Saux<br />
Arep Design<br />
Fabienne Lhermet<br />
SNCF Direction de<br />
la Communication<br />
et de l’Information<br />
Thierry Orsini<br />
SNCF Logistics<br />
Anne<br />
Panis-Lelong<br />
SNCF Mobilités<br />
Isabelle Patard<br />
SNCF Direction de<br />
la Communication<br />
et de l’Information<br />
Isabelle Petit<br />
IdTGV<br />
Hervé Richard<br />
SNCF Mobilités<br />
Florence<br />
Rousseau<br />
SNCF Voyages<br />
David Sanz<br />
SNCF Direction<br />
Innovation<br />
Recherche<br />
Claude Solard<br />
SNCF Réseau<br />
David Zindo<br />
Ermewa Group<br />
Experts<br />
Caroline Amand<br />
Saguez & Partners<br />
Cécile Ayed<br />
Saguez & Partners<br />
Laurent Barelier<br />
Chronos<br />
Diane Bouchenot<br />
Expert nouvelles<br />
mobilités, Auxilia<br />
Ludovic Bu<br />
Expert mobilité<br />
durable<br />
Benoît Carniel<br />
Alstom<br />
Régine<br />
Charvet Pello<br />
RCP<br />
Régis Chatellier<br />
CNIL<br />
Jean-Philippe<br />
Cordina<br />
Saguez & Partners<br />
Caroline<br />
de Franqueville<br />
Urbaniste, Chronos<br />
Julien de Labaca<br />
Eurorégion<br />
Aquitaine-Euskadi<br />
Laurent Denize<br />
d’Estrées<br />
Agence<br />
14 Septembre<br />
Marc Fontanès<br />
Expert mobilité<br />
inclusive, Auxilia<br />
Guillaume Gozé<br />
Kettle<br />
Joël Hazan<br />
The Boston<br />
Consulting Group<br />
Nicolas<br />
Le Douarec<br />
Entrepreneur<br />
Hélène Le Teno<br />
Auxilia<br />
Christophe<br />
Lejarre<br />
RCP<br />
Gilles Lipovetsky<br />
Sociologue<br />
Bruno Marzloff<br />
Sociologue,<br />
Chronos<br />
Léa Marzloff<br />
Chronos<br />
Jean-Pierre<br />
Orfeuil<br />
Chercheur<br />
et professeur<br />
des universités<br />
Gabriel Plassat<br />
Ademe<br />
Chloé Renault<br />
Codesign-it!<br />
Olivier Saguez<br />
Saguez & Partners<br />
Laurence<br />
Sellincourt<br />
Chronos<br />
61<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
Annexes<br />
les types de populations et de territoires. Le marché et les usages<br />
de la voiture en partage (covoiturage, location pair à pair, autopartage),<br />
qu’elle soit privée ou publique.<br />
62<br />
Annexe I – Présentation des facteurs clés<br />
Pour chaque facteur, nous avons décrit sa situation historique et actuelle,<br />
nous avons observé leur nature (tendance lourde ou émergente),<br />
leur dynamique (inertie ou évolution rapide), leur stade de développement<br />
(croissance, maturité, déclin, etc.) et leurs évolutions possibles (continuité,<br />
rupture, incertitude).<br />
Évolution des pratiques d’achat et de consommation<br />
Les canaux utilisés pour faire des achats, de même que le rapport<br />
aux temps et lieux d’achat et de consommation évoluent, sous l’effet<br />
notamment du numérique, impactant ce faisant la fréquence<br />
et la nature des déplacements liés aux achats. Parallèlement, les valeurs<br />
associées à ces pratiques se transforment (notamment le rapport<br />
à une consommation plus locale).<br />
Évolution de la culture, des formes et des lieux de travail<br />
La structuration du marché de l’emploi (salariat, entreprenariat,<br />
professions libérales, durée des contrats, etc.). Les rythmes de travail,<br />
la localisation des emplois et les lieux qui accueillent le travail<br />
(siège ou antenne, tiers-lieux, télétravail). Le rapport vie pro/perso.<br />
Le poids du numérique et du collaboratif dans le travail.<br />
Évolution de l’intégration des services et offres de mobilité<br />
Qu’elle soit spatiale, informationnelle, tarifaire, billettique ou marketing,<br />
l’intégration des offres et services de mobilité publique se poursuit.<br />
Évolution des contraintes environnementales imposées<br />
aux opérateurs et aux individus par les institutions<br />
Les contraintes (financières, réglementaires) appliquées aux entreprises<br />
et aux individus, en lien avec les politiques environnementales.<br />
Évolution du rapport à la sûreté des individus<br />
Attentes des individus par rapport aux risques d’atteintes aux biens<br />
et aux personnes et aux menaces d’attentats terroristes.<br />
Évolution des modèles de production vers des séries courtes,<br />
fréquentes, personnalisées<br />
Passage d’un modèle de production traditionnel vers un modèle basé sur<br />
des séries courtes, fréquentes, voire de la production « personnalisée ».<br />
Évolution des sociabilités et formes de socialisation<br />
Formes de sociabilité humaine (pair à pair et communautaire) et relations<br />
médiatisées par les outils et supports numériques. Relation à l’humain<br />
et aux machines dans les services délivrés.<br />
63<br />
Évolution des pratiques liées aux loisirs et au tourisme<br />
Augmentation du temps libre. Faisceau de valeurs qui impactent les activités<br />
pratiquées dans ce temps libre (rapport à l’environnement, recherche<br />
d’expériences, poids des sociabilités, etc.). Organisation de ce temps.<br />
Évolution du marché et du rapport à l’automobile « propriétaire »<br />
Le marché de la voiture individuelle et le rapport à la voiture<br />
« propriétaire », avec une attention portée aux différences entre<br />
Évolution de la gestion de la donnée pour l’optimisation<br />
des offres et du réseau<br />
Traitement de jeux de données de plus en plus nombreuses et diverses,<br />
émanant des capteurs, machines, opérateurs, institutionnels, individus,<br />
etc., dans la gestion du trafic collectif et des mobilités individuelles.<br />
Maturité des données en termes de normalisations des formats,<br />
de lisibilité, d’interopérabilité, d’accessibilité qui accroissent de manière<br />
exponentielle le gisement solvable de données.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
ANNEXES<br />
Annexe 2 – Hypothèses<br />
Sur la base de ces facteurs, les équipes du Design Tank ont émis<br />
25 hypothèses pour l’avenir. Si celles-ci sont volontairement<br />
« provocantes », elles demeurent toujours plausibles, possibles ou<br />
souhaitées. Elles ont été soumises au jugement d’une trentaine<br />
d’experts (voir ci-après) internes et externes à SNCF afin de recueillir<br />
leurs commentaires et leurs appréciations parmi sept choix<br />
(tout à fait d’accord / d’accord / mitigé / pas d’accord / pas du tout<br />
d’accord / pas de position / affirmation non pertinente).<br />
Les hypothèses de travail retenues par le Design Tank<br />
et travaillées lors d’une journée d’immersion.<br />
Voiture publique et partagée. En <strong>2035</strong>, la moitié des distances<br />
parcourues en automobile le sont en voiture publique ou partagée<br />
(covoiturage, location pair à pair, autopartage), contre 7 % en 2015.<br />
Véhicule autonome. En <strong>2035</strong>, un trajet sur deux est effectué en véhicule<br />
autonome sur les trajets domicile-travail, et les passagers peuvent<br />
s’adonner à des activités pendant le parcours (travail, réseaux sociaux, etc.).<br />
Offre de porte-à-porte. Entre 2016 et <strong>2035</strong>, l’offre de porte-à-porte<br />
de SNCF double en volume d’affaires grâce au déploiement<br />
de voitures autonomes sur les premiers et derniers kilomètres,<br />
si bien que SNCF n’est plus associée prioritairement au train<br />
dans l’esprit des clients.<br />
Point de vente. En <strong>2035</strong>, un quart des commerces de proximité sont<br />
transformés à la fois en points de livraison, en lieux d’information et<br />
de conseil, en vitrines des marques et en espaces d’expériences/loisirs.<br />
Pack de mobilité. En <strong>2035</strong>, un tiers des Français est abonné<br />
à des packs de mobilité comprenant l’accès à un panel de modes<br />
de déplacement de façon illimitée sur leur territoire.<br />
64<br />
Logistique du dernier kilomètre. En <strong>2035</strong>, SNCF est l’acteur<br />
français de référence en matière de logistique du dernier kilomètre,<br />
proposant des solutions pour l’acheminement des marchandises<br />
jusqu’aux points de vente et domiciles des consommateurs.<br />
Intégration modale. En <strong>2035</strong>, la moitié des gares françaises<br />
proposent au moins cinq modes de transport différents<br />
pour les derniers kilomètres, tous intégrés avec le train (intégration<br />
physique, informationnelle, tarifaire et billettique).<br />
65<br />
Travail. En <strong>2035</strong>, un actif sur deux travaille depuis son domicile<br />
et en tiers-lieux deux fois par semaine, réduisant ce faisant<br />
la fréquence des déplacements domicile-travail.<br />
Fiscalité carbone. En <strong>2035</strong>, une fiscalité carbone individuelle<br />
récompense ou pénalise les individus en fonction de leurs pratiques<br />
de consommation et de mobilité.<br />
Tourisme. En <strong>2035</strong>, la moitié des touristes confient l’organisation<br />
de leur voyage à des compagnons numériques qui se chargent<br />
de planifier les déplacements, l’hébergement et de fournir<br />
des activités personnalisées en amont du voyage.<br />
Sécurité. En <strong>2035</strong>, les portiques de sécurité sont généralisés<br />
à l’ensemble des trains roulant sur le réseau Français. Certains objets<br />
ne peuvent être embarqués par les passagers dans les trains<br />
pour des mesures de sécurité.<br />
Bagages. En <strong>2035</strong>, la gestion des bagages est entièrement<br />
gérée par des opérateurs de service, plus aucun voyageur<br />
ne se rend en gare ou à l’aéroport avec une valise.<br />
Livraison entre particuliers. En <strong>2035</strong>, une livraison sur deux est<br />
effectuée par un particulier, à l’instar du système OnMyWay<br />
d’Amazon, qui encourage les individus à endosser un rôle de livreur.<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
ANNEXES<br />
Entraide voyageur. En <strong>2035</strong>, la moitié des voyageurs longues<br />
distances se signalent lors de leur réservation pour aider<br />
les personnes en ayant besoin (familles, personnes à mobilité<br />
réduite, personnes âgées, etc.). Un signal est allumé au-dessus<br />
de leur place.<br />
Notes<br />
Autonomisation. Entre 2016 et <strong>2035</strong>, l’automatisation croissante<br />
de l’infrastructure et des services entraîne une diminution<br />
de la présence humaine : en moyenne, les voyageurs SNCF<br />
ne croisent plus de personnel qu’au cours d’un voyage sur 10.<br />
Demande de sillons. En <strong>2035</strong>, les demandes de sillons de dernière<br />
minute (c’est-à-dire formulées moins d’une semaine avant le jour<br />
souhaité) ont une réponse en instantané grâce à la plateforme<br />
d’optimisation.<br />
66<br />
67<br />
<strong>LA</strong> <strong>MOBILITÉ</strong> <strong>AUGM<strong>EN</strong>TÉE</strong> <strong>EN</strong> <strong>2035</strong>
68<br />
Notes