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Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 <strong>Haiti</strong>: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50<br />
HAITI<br />
Justice<br />
Vérité<br />
Indépendance<br />
NOËL DE LA HONTE ET<br />
DE LA MISÈRE !<br />
LIBERTE<br />
1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: editor@haitiliberte.com Web: www.haitiliberte.com<br />
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devan lokal OEA<br />
a<br />
Page 6<br />
Voir page 3<br />
Haïti, année<br />
<strong>2009</strong>-2010:<br />
Catastrophique<br />
bilan<br />
gouvernemental !<br />
Page 8<br />
Le Président Préval et son épouse Elizabeth,** au milieu de quelques enfants, le jeudi 24<br />
décembre <strong>2009</strong>.** Ce n’était pas un Noël pour les damnés de la terre, mais bien pour ceux<br />
qui continuent à augmenter leurs richesses en pillant Haïti<br />
INCENDIE AU<br />
MARCHÉ HYPPOLITE<br />
L’Otan du<br />
Kosovo à<br />
l’Afghanistan<br />
: guerres sans<br />
frontières<br />
Page 12<br />
Voir page 4<br />
Cuba face à<br />
une année de<br />
grands défis<br />
Un nouvel incendie a éclaté, le mardi 22 décembre <strong>2009</strong> dernier, au marché Hyppolite et a provoqué<br />
des dégâts considérables<br />
Page 17
Pour une éclosion des fleurs<br />
rouges de la liberté<br />
Par Frantz Latour<br />
Voeux<br />
Depuis plus de deux<br />
siècles déjà, le peuple<br />
haïtien constamment<br />
blessé dans sa<br />
dignité, affligé de malheurs<br />
de toutes sortes,<br />
avance courageusement,<br />
héroïquement<br />
même, à la recherche<br />
d’un avenir meilleur, à<br />
la recherche d’horizons<br />
de grand soleil et de<br />
vraie liberté. L’injustice<br />
et l’oppression ont été<br />
ses seuls points de<br />
repère, la détermination<br />
de vaincre, par<br />
contre, sa seule boussole.<br />
Le 16 décembre<br />
1990 avait à peine<br />
commencé à faire<br />
germer les semences<br />
du courage et de l’honneur pour l’éclosion des fleurs rouges<br />
de la démocratie quand les forces liberticides, les forces conjuguées<br />
du mal et de la répression ont fait éclater en mille<br />
cristaux de deuil et de souffrances le rêve de grand changement<br />
du peuple haïtien.<br />
L’année <strong>2009</strong> s’achève et notre mémoire se souvient que<br />
depuis ce rêve brisé le peuple haïtien n’a pas encore retrouvé<br />
son angle de repos. Il poursuit inlassablement son combat<br />
et sa résistance. Il en a l’habitude et le courage, depuis la<br />
poussée revendicatrice des Piquets, le douloureux épisode de<br />
Marchaterre, la glorieuse guerilla nationaliste de Péralte et de<br />
Batraville, jusqu'aux fréquentes manifestations de rue de ces<br />
dernières années contre la présence des forces d’occupation,<br />
contre la faim, contre la volonté sournoise du pouvoir de<br />
vendre l’honneur national et le pays avec au plus offrant et<br />
dernier enchérisseur.<br />
Car il s’agit du même combat, celui de tout un peuple<br />
pour la dignité, pour que la vie ne reste plus en veilleuse,<br />
pour que le pain de l’existence n’ait plus sur ses lèvres un<br />
goût de fond de mer et d’aloès, pour que le jour ne ressemble<br />
plus à la nuit, pour que<br />
l’étranger ne vienne plus lui<br />
voler la force de travail des<br />
paysans condamnés soit<br />
à l’exode intérieur vers les<br />
usines d’assemblage, soit<br />
à l'exil presque obligé dans<br />
les bateys dominicains, et<br />
pour qu’enfin les vivres soient<br />
partagés équitablement<br />
autour de la grande table<br />
nationale.<br />
Au seuil de l’année<br />
2010, le mot d’ordre doit<br />
toujours être au courage,<br />
à la persévérance et à<br />
l’espérance de surmonter les<br />
pires difficultés et de détruire<br />
ce spectre d’annihilation<br />
de l’esprit de 1804. Ni faillir,<br />
ni défaillir, telle doit être<br />
notre attitude pour faire bon<br />
accueil à l’année nouvelle.<br />
Notre cri de révolte face aux<br />
injustices qui accablent le quotidien du peuple haïtien devra<br />
crever le tympan des nuits d’éprouvantes humiliations trop<br />
longtemps endurées par le «peuple souffrant» et renforcées<br />
depuis le brutal coup d’Etat du 29 février 2004.<br />
A l’orée de la nouvelle année, nous renouvelons notre<br />
plus profond attachement et notre indéfectible appui à la très<br />
longue et douloureuse lutte de libération des masses haïtiennes<br />
dont nous sommes solidaires, aujourd’hui, demain et<br />
plus que jamais. A ce peuple au courage indomptable, nous<br />
souhaitons, au nom du journal le plus grand courage, la<br />
plus vigoureuse force d’âme pour écarteler les ténèbres de<br />
l’injustice et de l’oppression qui l’enferment dans un ghetto<br />
de malheur. Nous lui souhaitons toute la persévérance dont<br />
nous la savons capable pour enfin voir avancer avec succès<br />
son combat pour une société plus juste, pour un avenir meilleur.<br />
Faisons confiance aux «mains magiciennes» du peuple,<br />
car elles seules viendront «défoncer la vague de la honte» causée<br />
par la lâcheté et l’égoïsme des classes possédantes, forcer<br />
l’occupant à plier bagages, forger une seconde Indépendance<br />
et saluer l’éclosion des fleurs rouges de la liberté.<br />
HAITI<br />
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Par Hervé Jean Michel<br />
Aucun pays ne peut fonctionner,<br />
ne peut vivre dans l’exclusion<br />
des masses laborieuses, de ces<br />
masses corvéables, exploitables, de<br />
cette armée de réserve de misère. Le<br />
fascisme mussolinien les appelle :<br />
les fumiers de l’histoire.<br />
En Haïti, particulièrement,<br />
avec le coup d’Etat du 29 février<br />
2004 et la mise sous tutelle du pays<br />
par une occupation militaire impérialiste,<br />
les droits de la majorité sont<br />
totalement rejetés, piétinés et méconnus.<br />
Traditionnellement en Haïti<br />
ce sont les masses qui animent la<br />
vie à tous les moments de l’année.<br />
Ce sont celles qui travaillent, produisant<br />
la richesse sociale, pourtant<br />
elles ne jouissent pas de cette sève<br />
nourricière.<br />
Les oligarchies, les politiciens,<br />
les impérialistes jouissent. Ce sont<br />
eux qui s’accaparent de la richesse<br />
produite, de la vie, même du minimum<br />
vital destiné à ces damnés de<br />
la terre. Traditionnellement Noël<br />
est une fête populaire que la culture<br />
chrétienne, particulièrement le<br />
catholicisme a introduit dans nos<br />
mœurs surtout dans nos villes et<br />
nos bourgs. C’est une occasion pour<br />
la bourgeoisie comprador haïtienne<br />
de s’enrichir dans la vente des<br />
marchandises importées. Depuis<br />
le coup d’Etat du 29 février 2004,<br />
compte tenu du rejet total du peuple,<br />
la saison de Noël est vécue comme<br />
un temps ordinaire, elle a perdu son<br />
sens, son intérêt d’antan, elle n’est<br />
plus le chou gras des gros bonnets.<br />
Cette année, surtout, c’est<br />
dans le noir, les détritus, des rues<br />
couvertes de boue, d’insalubrités,<br />
l’absence totale du minimum vital,<br />
dans l’amertume que le peuple<br />
a vécu cette traditionnelle fête de<br />
Noël. Parce que le gouvernement<br />
Préval/Bellerive poursuit la même<br />
politique exigée par les colonisateurs<br />
d’Haïti : le néolibéralisme,<br />
aucun espace socio-économique<br />
n’a été aménagé pour un sauvetage<br />
national, un sursaut national. Véritablement<br />
quand de peuple n’est<br />
pas descendu dans les rues pour se<br />
réjouir à l’occasion des fêtes de fin<br />
d’année, il y a lieu de se dire que les<br />
choses marchent très mal, d’oú un<br />
manque à gagner pour les nantis.<br />
Noël a été une farce, les gens<br />
étaient restés chez eux, plus précisément<br />
ils étaient forcés de rester<br />
chez eux, faute d’argent et surtout<br />
les rues étaient noires, les quartiers<br />
populaires étaient privés d’électricité.<br />
Ce n’était pas un Noël pour les damnés<br />
de la terre, mais bien pour ceux<br />
qui continuent à augmenter leurs<br />
richesses en pillant Haïti.<br />
Pourquoi forcent-ils le peuple<br />
à abandonner le pays en recourant<br />
à la migration massive, à la migration<br />
sauvage ? Pourquoi continuentils<br />
à créer les conditions concrètes<br />
pour un appauvrissement total du<br />
pays ?<br />
L’impérialisme a-t-il d’autres<br />
projets en dehors de l’implantation<br />
systématique du néolibéralisme<br />
dans le pays, en dehors de la mise<br />
sous tutelle ?<br />
N’y aurai-t-il pas un plan de<br />
dépeuplement puis de repeuplement<br />
du territoire haïtien ?<br />
La politique dominicaine appliquée<br />
contre les chômeurs-migrants<br />
haïtiens, devenus braceros<br />
et force de travail corvéable dans<br />
d’autres secteurs de l’économie, le<br />
refus des Dominicains de reconnaître<br />
les droits de cette force de travail<br />
et de la respecter, témoignent de la<br />
complicité entre les deux bourgeoisies.<br />
Les Etats-Unis, le Canada, la<br />
France ne magouillent-ils pas, ne<br />
concoctent-ils pas un Anschluss<br />
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Noël de la honte et de la misère !<br />
C’est dans le noir, les détritus, des rues couvertes de boue, d’insalubrités,<br />
l’absence totale du minimum vital, dans l’amertume que le peuple a vécu<br />
cette traditionnelle fête de Noël<br />
Le Premier ministre Bellerive (à gauche) et son chef Préval poursuivent<br />
la même politique exigée par les colonisateurs d’Haïti<br />
d’Haïti à la République Dominicaine.<br />
Des discussions ont eu lieu à<br />
ce sujet ; des journalistes français<br />
ont interrogé le président Leonel<br />
Fernández, bien que sa réponse fût<br />
très évasive, désinvolte, feignant le<br />
désintéressement même.<br />
Néanmoins, les esprits en<br />
alerte sentent qu’il y a anguille<br />
sous roche ; que quelque chose de<br />
très drôle se complote de plus contre<br />
le pays. Le pire est ce silence de<br />
cimetière, témoignant clairement<br />
à l’instar de la mise sous tutelle<br />
d’Haïti très profitable pour les nantis,<br />
que quelque chose se trame. Le<br />
gouvernement haïtien, d’ailleurs,<br />
n’a jamais levé le petit doigt pour<br />
défendre la souveraineté nationale,<br />
au contraire il travaille d’arrachepied<br />
pour consolider cette domination.<br />
Les propos du chef de l’Etat<br />
dominicain ont été fort élogieux à<br />
l’égard de notre président. Ce n’est<br />
pas par amour, ni par amitié que<br />
Fernández chante des cantiques de<br />
louange à l’endroit de Préval, c’est<br />
par intérêts, dans la mesure oú le<br />
chef de l’Etat d’Haïti ne défend<br />
qu’une cause : fortifier la bourgeoisie<br />
dominicaine, du coup la puissance<br />
de l’Etat dominicain.<br />
De toutes ces pertinentes<br />
questions, des déductions logiques<br />
et réalistes peuvent nous permettre<br />
de dégager de réponses certaines.<br />
Le gouvernement haïtien garde toujours<br />
un silence de cimetière quand<br />
les droits des Haïtiens sont violés en<br />
territoire voisin. L’Etat dominicain<br />
déstabilise l’Etat haïtien à souhait.<br />
Les deux terribles coups d’Etat : celui<br />
de septembre 1991 et celui de<br />
février 2004, dans une très large<br />
mesure sont partis de la République<br />
Dominicaine. Ce dernier est toujours<br />
enchanté qu’Haïti soit déstabilisée,<br />
afin de pouvoir la dominer. Les contentieux<br />
historiques entre ces deux<br />
pays doivent être vidés au profit de<br />
la République Dominicaine, véritable<br />
chien de garde de l’Occident.<br />
Le prolétariat d’Haïti étant plus arriéré,<br />
ressortissant d’un pays qui<br />
se distingue par son haut niveau<br />
d’arriération, les deux bourgeoisies<br />
s’entendent pour le maintenir<br />
dans l’aliénation. La formule n’estelle<br />
pas « bourgeoisie de tous les<br />
pays, unissez-vous contre les prolétaires<br />
». Cette union, signifie que<br />
la lutte étant âpre, la bourgeoisie<br />
en petit nombre, doit s’organiser,<br />
s’agglutiner autour de l’Etat pour<br />
en faire son propre appareil de<br />
lutte, d’exploitation, de maintien<br />
des privilèges, de multiplication des<br />
richesses.<br />
Ce qui se passe en Haïti dans<br />
cette terrible conjoncture de la vie<br />
nationale, mérite la vigilance et<br />
l’intelligence des patriotes qui ne<br />
veulent pas vivre la désagréable surprise<br />
de se lever un beau matin avec<br />
un Anschluss sur les bras, comme<br />
c’est le cas de l’occupation impérialiste<br />
qui pèse sur nos épaules depuis<br />
tantôt cinq années.<br />
Nous étions à nous interroger<br />
sur la fête de Noël, nous voici débrouillant<br />
d’énormes problèmes,<br />
d’énormes contradictions, tellement<br />
les choses sont liées, inextricablement<br />
entrelacées. Le<br />
drame que nous évoquons ici est<br />
la conséquence d’une politique<br />
d’exclusion sociale et économique,<br />
d’une politique qui dans sa pratique,<br />
vise à enrichir davantage les<br />
riches, à appauvrir davantage les<br />
pauvres. C’est pourquoi le peuple a<br />
vécu une fête de Noël de la honte et<br />
de la misère dans un pays crasseux,<br />
poussiéreux, boueux, tandis que les<br />
nantis, princièrement, jouissent des<br />
délices de la vie.<br />
Il est ridicule pour les souffredouleur,<br />
pour les souffre-la-faim de<br />
continuer à s’embourber dans des<br />
mythes, comme si quelque chose<br />
pourrait changer en se détournant<br />
de la réalité concrète. Les exclus<br />
doivent revendiquer leurs droits, car<br />
ils en ont !<br />
Ils doivent se battre pour<br />
mettre fin à une situation d’infortune<br />
généralisée qui n’est pas une invention<br />
des dieux ou d’un Dieu, comme<br />
le pensent les chrétiens, mais tout<br />
simplement l’œuvre de l’exploitation<br />
de l’homme par l’homme.<br />
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Etrange hécatombe à Thomassin,<br />
4 morts, 5 personnes dans<br />
un état très grave<br />
Au cours de la nuit de noël (24<br />
au 25 décembre), dans une<br />
résidence à Thomassin 23 (banlieue<br />
est de Pétion-Ville), 4 personnes ont<br />
été trouvées mortes, parmi eux un<br />
frère et une sœur. Cinq autres qui<br />
ont subi l’effet d’une chose mystérieuse<br />
dans la maison sont dans un<br />
état très critique.<br />
Des autorités policières renforcées<br />
de la justice ont fait le constat<br />
des 4 personnes décédées dont<br />
Sébastien Joseph, Linda Célestin, un<br />
bébé âgé d’un an, Frantz Adam et<br />
Stéphanie ((Stéffi), ces deux derniers,<br />
tués dans la maison de leur propre<br />
mère Chantale où est survenue la<br />
curieuse tragédie. Selon l’inspecteur<br />
Adher Jacques, responsable du sous<br />
commissariat de Thomassin, ce carnage<br />
pourrait être du à une cause<br />
surnaturelle.<br />
Aucune trace de blessure n’a<br />
été signalée sur les corps des victimes.<br />
Cependant, avant de trépasser,<br />
elles avaient toutes vomi une<br />
sorte de substance noirâtre de nature<br />
indéterminée jusqu’à présent, et<br />
une trace de la même couleur était<br />
notée au niveau de leur nez. Quant<br />
à Stéphanie, elle écumait par la<br />
bouche et le nez. Des informations<br />
moins fondées font croire qu’une<br />
des survivantes avait rendu l’âme<br />
le vendredi 26 décembre peu après<br />
son admission à l’hôpital.Soumis à<br />
des investigations médicolégales,<br />
les cadavres sont actuellement en<br />
observation par l’unité de la police<br />
scientifique de la PNH à l’Hôpital de<br />
l’Université d’Etat d’Haïti.<br />
Jackson Rateau<br />
CHAY PA LOU<br />
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2 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 3
Incendie au marché<br />
Hyppolite<br />
Les dégâts sont considérables : 6 shops sont complètement consumés, 38 commerçants sont victimes et<br />
96 millions de gourdes disparus en nature et en espèces<br />
Par Yves Pierre-Louis<br />
Un terrible incendie a éclaté le<br />
mardi 22 décembre dernier<br />
au marché Hyppolite situé au centre<br />
commercial de Port-au-Prince.<br />
L’incendie dont l’origine n’a pas<br />
encore été déterminée a complètement<br />
ravagé une bonne partie<br />
du marché qui porte le nom d’un<br />
ancien président d’Haïti, Florville<br />
Hyppolite. Les dégâts sont considérables<br />
: 6 shops sont complètement<br />
consumés, 38 commerçants<br />
sont victimes et 96 millions de<br />
gourdes disparus en nature et en<br />
espèces. Au marché Hyppolite on<br />
vendait des habits, des chaussures<br />
de toutes sortes et de toutes tailles.<br />
Dans la foulée, plusieurs commerçants<br />
ont eu de légère blessures,<br />
ils ont été soignés sur place par les<br />
secouristes de la Croix-rouge haïtienne<br />
qui n’ont pas pris le temps<br />
d’y arriver.<br />
Après l’incendie, les marchands<br />
et marchandes victimes ont<br />
exprimé leur désolation. « Nous ne<br />
savons que faire, le montant investi<br />
ne nous appartenant, nous devons<br />
rembourser la banque. Nous avons<br />
l’école à payer, les loyers à payer.<br />
Et maintenant tous nos commerces<br />
sont disparus dans le feu. » a<br />
déclaré l’une des victimes.<br />
Tout de suite après l’incendie,<br />
le gouvernement, la police, les<br />
sapeurs-pompiers ont été dépêchés<br />
pour essayer de circonscrire cet incendie<br />
avec beaucoup de difficultés.<br />
Parce que le marché est entouré<br />
de petites maisons construites<br />
de façon anarchique. L’accès au<br />
principal foyer de l’incendie était<br />
totalement difficile au milieu d’un<br />
enchevêtrement de corridors très<br />
étroit.<br />
Présente sur les lieux, la ministre<br />
de la Culture et de la Communication,<br />
Marie Laurence Jocelyn<br />
Lassègue, qui après avoir constaté<br />
les dégâts, a déclaré : « Je suis<br />
venue ici à la demande du Premier<br />
ministre, Jean Max Bellerive, pour<br />
manifester la solidarité du gouvernement<br />
aux victimes. » Elle a<br />
également annoncé la formation<br />
d’une commission interministérielle<br />
composée des ministres des<br />
Affaires sociales, Yves Cristallin,<br />
de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-<br />
Aimé, du Commerce, Colimon Féthier<br />
et celle de la Condition féminine,<br />
Marjorie Michèle pour faire le<br />
suivi sur l’incendie et prendre des<br />
mesures nécessaires.<br />
Pour sa part, le maire assesseur<br />
de Port-au-Prince, Guerey<br />
Mouscady a promis que des dispositions<br />
seront prises au niveau de<br />
la mairie pour arriver à sécuriser<br />
beaucoup plus les marchés du centre<br />
ville et pour éviter les constructions<br />
anarchiques aux alentours<br />
des marchés publics de la capitale.<br />
De plus, le vendredi 25<br />
décembre, angle de la grand Rue et<br />
Rue Bonne foi, un autre incendie<br />
a éclaté dans un dépôt portant le<br />
nom de « l’Eternel est mon Berger<br />
». Grâce à la diligence de la police<br />
et des sapeurs-pompiers, le feu n’a<br />
pas eu le temps de se propager,<br />
selon l’un des collaborateurs du<br />
journal, Anneseau Bissainthe.<br />
République Dominicaine:<br />
Rapatriement de 25<br />
Haïtiens et Cubains<br />
Par Yves Pierre-Louis<br />
L’indexation du salaire<br />
minimum a-t-elle un impact<br />
sur le marché du Travail?<br />
Par Yves Pierre-Louis<br />
Le jeudi 24 décembre dernier, les<br />
autorités migratoires dominicaines<br />
ont rapatrié en Haïti 25 religieux<br />
dont 23 Haïtiens et 2 cubains.<br />
Ces ressortissants haïtiens et<br />
cubains étaient en mission religieuse<br />
en République Dominicaine. Ils ont<br />
dûment présenté des invitations<br />
signées par le responsable de leur<br />
congrégation les autorisant à participer<br />
à une mission religieuse à Santo-<br />
Domingo et à Santiago.<br />
A leur arrivée, le mercredi 23<br />
décembre au poste de contrôle militaire<br />
de la municipalité de Hatillo<br />
Palma, dans la province de Monte<br />
Cristi, situé au Nord-Ouest de la République<br />
Dominicaine, ils ont été interceptés<br />
par les militaires dominicains.<br />
Les autorités dominicaines leur<br />
ont reproché qu’ils ne disposaient pas<br />
de documents de voyage nécessaire<br />
pour accéder dans leur pays, elles les<br />
ont accusés de clandestins et remis<br />
aux autorités migratoires qui les ont<br />
rapatriés en territoire haïtien.<br />
Ces derniers temps, les autorités<br />
dominicaines n’hésitent pas à<br />
expulser de leur territoire des Haïtiens<br />
pour n’importe quelle cause<br />
et dans n’importe quelle condition<br />
au mépris du protocole d’accord<br />
conclu en décembre 1999, sous la<br />
présidence première version de René<br />
Préval. En vertu de cet accord, les<br />
deux gouvernements haïtiens et<br />
dominicains se sont mis d’accord<br />
sur les mécanismes de rapatriement,<br />
fixant les conditions de rapatriement<br />
d’Haïtiens. Depuis lors, tous<br />
les gouvernements dominicains qui<br />
se sont succédés n’ont pas respecté<br />
l’engagement de leur pays. Dix<br />
ans plus tard, la mis en œuvre ne<br />
s’accompagne que de violations flagrantes<br />
des droits des Haïtiens sur le<br />
territoire dominicain.<br />
A l’occasion de la journée internationale<br />
des migrants, le 18<br />
décembre écoulé, le groupe d’appui<br />
aux rapatriés et réfugiés (GARR) a<br />
fait ressortir le caractère massif des<br />
rapatriements d’Haïtiens violant<br />
tout les principes d’interdiction de<br />
rapatriements collectifs inscrit dans<br />
la convention interaméricaines des<br />
droits de l’homme dont la République<br />
Dominicaine est signataire.<br />
GARR rappelle quelques points de<br />
l’Accord : « les autorités dominicaines<br />
s’engagent à communiquer au<br />
préalable et dans un délai raisonnable<br />
les listes de personnes se trouvant<br />
dans le processus de rapatriement<br />
aux autorités diplomatiques ou<br />
consulaires haïtiennes accréditées en<br />
territoire dominicain ; elles pourront<br />
exercer leurs fonctions d’assistance<br />
consulaire. » Cette disposition est<br />
largement ignorée par la migration<br />
dominicaine. Le pire c’est que les<br />
autorités haïtiennes n’entreprennent<br />
aucune démarche pour contraindre<br />
le gouvernement dominicain à respecter<br />
ses engagements, malgré de<br />
multiples dénonciations et protestations<br />
des organisations de la défense<br />
des droits de l’homme, le gouvernement<br />
haïtien ferme les yeux sur la<br />
violation des droits de nos compatriotes<br />
en République Dominicaine.<br />
Le vote du salaire minimum<br />
de 125 gourdes pour huit (8)<br />
heures de travail par jour dans<br />
l’industrie de la sous-traitance<br />
haïtienne n’a pas eu d’impact<br />
négatif sur le marché du Travail.<br />
La preuve en est bien grande, le<br />
directeur du plus grand centre industriel<br />
d’Haïti, Société nationale<br />
de Parcs industriels (SONAPI) à<br />
Port-au-Prince, Jean Kesner Delmas,<br />
dans une rencontre avec la<br />
presse, a annoncé les travaux de<br />
construction de sept (7) bâtiments<br />
supplémentaires dans les parages<br />
du parc industriel métropolitain.<br />
Selon le directeur Delmas, chaque<br />
bâtiment devrait accueillir environ<br />
<strong>30</strong>0 emplois avec un salaire<br />
de misère de 125 gourdes. Actuellement<br />
le Parc métropolitain de<br />
Port-au-Prince reçoit seulement<br />
dix-huit mille emplois sur vingtcinq<br />
mille ouvriers de la soustraitance<br />
haïtienne. Ces travaux<br />
coûteront au total sept millions<br />
cinq cent mille dollars US, financés<br />
par la Banque interaméricaine<br />
de développement (BID)<br />
à hauteur de trois millions cinq<br />
cent mille dollars, la différence de<br />
quatre millions sera financée par<br />
la SONAPI. Les informations données<br />
par le directeur de la SONAPI<br />
faisait savoir que 80% des 350<br />
millions de dollars générés chaque<br />
année par l’industrie de la soustraitance<br />
haïtienne proviennent de<br />
la SONAPI oú 95% des entreprises<br />
d’exportation du textile sont installées.<br />
Rappelons que, la construction<br />
des premiers bâtiments du<br />
parc a été effectuée en 1970, au<br />
moment de la libéralisation de<br />
l’économie haïtienne qui a conduit<br />
à la dégradation systématique de<br />
la production agricole, la dévaluation<br />
de la monnaie nationale, la<br />
privatisation des entreprises publiques.<br />
Elle a également provoqué<br />
l’exode rural et la migration des<br />
Haïtiens en République Dominicaine.<br />
En 1998, sous la présidence<br />
de René Préval, 17 autres bâtiments<br />
ont été construits, portant<br />
le nombre total de bâtiments à 50,<br />
exploités par les multinationales<br />
des grandes puissances impérialistes<br />
et les laquais locaux, tout en<br />
refusant de donner un minimum<br />
vital aux ouvriers. Sous la forte<br />
pression de plusieurs couches de<br />
la population, le Parlement haïtien<br />
avait été contraint de voter pour<br />
salaire minimum la somme de 125<br />
gourdes, l’équivalent de 2.97 dollars<br />
US. L’augmentation du salaire<br />
minimum à 125 gourdes dans les<br />
entreprises de la sous-traitance<br />
n’a pas affecté le marché du travail<br />
haïtien. L’augmentation des<br />
bâtiments au parc industriel va<br />
contribuer sans doute à renforcer<br />
l’exploitation de la main d’œuvre<br />
haïtienne contre une maigre pitance.<br />
Ane fini, ane rive<br />
“ Pèp ayisyen nou 6 milyon<br />
sou chak 100.000 gen younn<br />
ki byen<br />
Sa fè 6 mil ki gen lajan”<br />
Manno Charlemagne<br />
Par Fanfan La Tulipe<br />
Voilà déjà plus d’un demi-siècle<br />
que le Jazz des Jeunes, de regrettée<br />
mémoire, nous a appris à<br />
chanter :«Ane fini, ane rive. Heureuse<br />
année, prospérité». Les années<br />
passent, s’en vont et quand<br />
elles reviennent au mois de janvier,<br />
on se souhaite la «raisonnée», on<br />
se souhaite les vœux les meilleurs<br />
qui allient généralement santé et<br />
prospérité. Pour la santé beaucoup<br />
d’entre nous s’en remettent au<br />
Grand Maître, à corps défendant<br />
toutefois, puisqu’en ce qui a trait<br />
au cancer, à l’hypertension artérielle,<br />
au diabète et à la gagatude, à<br />
la tremblatude et à la décrépitude<br />
liées à l’âge, nan pwen chape. On<br />
s’accroche alors à la prospérité, du<br />
moins à l’espoir de prospérité, pour<br />
la majorité.<br />
Mais parler de prospérité en ces<br />
temps de mondialisation peuplés de<br />
bêtes fauves, c’est seulement pour<br />
se donner du courage. Car la prospérité,<br />
on a fini par s’en rendre bien<br />
compte, elle n’habite que certains<br />
quartiers, elle ne fréquente que les<br />
ti lolit à talon kikit et les messieurs<br />
à faux col, elle ne s’offre qu’à une<br />
minorité gloutonne, elle prend plaisir<br />
à ne frapper qu’à certaines portes<br />
et à peine lui a-t-on ouvert, elle occupe<br />
tout l’espace du salon. Même,<br />
se sentant tellement à l’aise dans<br />
son milieu naturel, li gentan mande<br />
kabann pou l kouche.<br />
La prospérité n’a qu’un seul<br />
mot sur les lèvres : lajan. Et comme<br />
elle ne fréquente que certains cercles<br />
fermés, c’est seulement dans ces<br />
circuits fermés qu’on trouve cette<br />
bonne chose qu’est l’argent, même<br />
si on dit qu’il ne fait pas le bonheur.<br />
Mais, tande ak wè se de. Car, dans<br />
les arcanes des ministères, sous la<br />
voûte du Parlement, dans les antichambres<br />
du Palais national, dans<br />
les hauteurs des Montagnes noires<br />
ou de Péguy Ville, on resplendit de<br />
prospérité. Dire que leur richesse ne<br />
fait pas le(ur) bonheur, c’est comme<br />
nier la loi de la pesanteur. Et chaque<br />
année quand ces gens argentés se<br />
souhaitent «heureuse année, prospérité»,<br />
ils parlent sérieusement, ils<br />
savent de quoi il revient.<br />
La prospérité n’a d’yeux que<br />
pour ceux-là qui sont déjà prospères<br />
et qui visent à accroître leur prospérité.<br />
L’année qui s’en va n’a jamais<br />
été trop bonne pour eux. Ils ne<br />
sont jamais rassasiés, il leur en faut<br />
toujours davantage. Ils ont beau se<br />
gaver à la mangeoire nationale, au<br />
ratelier de l’Etat, à la gamelle internationale,<br />
ils en veulent encore<br />
davantage. Le pire, c’est qu’ils se<br />
fâchent quand ils n’ont pas la panse<br />
bien remplie et sont alors capables<br />
de toutes les violences pour que ne<br />
leur échappe la prospérité, leur prospérité.<br />
Le réflexe de la violence ils<br />
l’ont acquis au fil des ans, au fil de<br />
leurs souhaits de fin d’année, souhaits<br />
d’une heureuse année comme<br />
à l’accoutumée, heureuse année<br />
grâce à une prospérité qui ne doit<br />
pas leur filer entre les mains.<br />
Ane fini, ane rive. Pour la<br />
grande majorité, la nouvelle année<br />
c’est un autre calvaire à gravir.<br />
Ce sont les enfants qu’on ne peut<br />
plus envoyer à l’école en Haïti car<br />
la prospérité n’a pas eu le temps ou<br />
bien n’était guère intéressée à prêter<br />
main forte aux parents. Ce sont<br />
les démunis des quartiers pauvres<br />
dont les petites tripes n’arrêtent<br />
pas de livrer une guerre sans merci<br />
aux grosses tripes, une guerre que<br />
d’ailleurs elles n’arrivent pas à gagner,<br />
jusqu’ici du moins. Ce sont<br />
nos déshérités du sort auxquels font<br />
signe les bateys de la République<br />
dominicaine. Pour eux il n’y aura<br />
pas d’«heureuse année, prospérité»,<br />
il n’y aura que le malheur avec ses<br />
dents griyen et le désespoir avec<br />
ses yeux livides et glauques.<br />
Ane fini, ane rive. A Copenhague,<br />
les pays les plus riches ont<br />
préféré tourner le dos aux pays les<br />
plus pauvres. Les effets de serre ne<br />
leur serrent pas encore le cœur. On<br />
verra d’ici 2050. La Pachamama ?<br />
Connais pas. Sotte baliverne colportée<br />
par les Indiens de l’Amérique latine<br />
qui n’ont pas encore réalisé que<br />
les détenteurs du pouvoir et de l’argent,<br />
les multinationales, ne s’intéressent<br />
guère au bien-être de la<br />
Twa fèy, Twa rasin O!<br />
mama, mais bien à ce que recèle le<br />
ventre de la Pacha. En attendant, ils<br />
ont préféré se livrer aux grands discours<br />
pompeux et dilatoires et aux<br />
propositions non contraignantes.<br />
Aux pays pauvres on a demandé de<br />
laisser les pays riches jouir de leur<br />
prospérité, gagnée à… la sueur des<br />
travailleurs, des sans-papier et des<br />
immigrés coincés entre la pauvreté<br />
et le désespoir.<br />
Ane fini, ane rive. 2010 sera<br />
assurément une année de prospérité<br />
pour les sénateurs et députés<br />
qui vont prendre d’assaut le parlement,<br />
d’autant que– et on ne s’en<br />
doute guère – Préval s’attend à tous<br />
les reniements de la part de ses protégés<br />
qui devront faire la part belle<br />
au Grand Timonier de Washington,<br />
aux aloufa guidés par la Grande<br />
Ourse de Bill Clinton, becs de fer<br />
venus apporter du «travail» à une<br />
main- d’œuvre haïtienne, bon marché,<br />
corvéable à merci, pourvu que<br />
la prospérité générée par le travail<br />
des exploités reste seulement aux<br />
mains des propriétaires de maquiladoras<br />
et d’usines d’assemblage.<br />
Ane fini, ane rive. Ce sera<br />
sans doute une heureuse année<br />
pour les intellectuels de la honte qui<br />
en 2004 avaient refusé, pour des<br />
raisons politiciennes mesquines et<br />
bassement partisanes, de s’associer<br />
à la joie populaire, à l’orgueil national<br />
pour célébrer le glorieux bicentenaire<br />
de notre Indépendance.<br />
Le premier janvier 2010 les verra<br />
sans doute réunis en petits cénacles<br />
de privilégiés pour se laisser<br />
aller à leurs petites grimaces et gesticulations<br />
de singes en mémoire<br />
de l’Empereur, tout en continuant<br />
à jouir de la prospérité que leur<br />
auront apportée leurs accointances<br />
avec l’Hexagone, la Communauté<br />
européenne, le Canada et, surtout,<br />
le caïman étoilé.<br />
Heureuse année, prospérité,<br />
pour Préval qui vient de convoler<br />
en justes noces. Heureuse année<br />
pour le président qui aura bénéficié<br />
d’une stabilité émotionnelle méritée.<br />
Prospérité pour le clan de Madame,<br />
clan duvaliériste, allié naturel du<br />
clan GNBiste de Monsieur. Prospérité<br />
pour la classe des possédants,<br />
heureuse année pour les deux ailes<br />
de l’oligarchie qui se réjouissent du<br />
fait que le CEP croupion de Préval/<br />
Dorsainvil a écarté de la course<br />
électorale le parti politique qui leur<br />
enlève le sommeil. Heureuse année<br />
pour les politiciens dokale qui<br />
ont vite embarqué à bord du train<br />
INITE, car ces kòn siye de la politicaillerie<br />
tout voum se do savent<br />
bien que leur prospérité s’articulera<br />
bientôt autour des risettes, courbettes,<br />
palabrettes et magouillettes<br />
avec l’ambassadeur cinquante-étoilé<br />
dont ils attendent déjà, et anxieusement,<br />
les satiyèt, gingembrettes,<br />
kokonèt et billets vèt.<br />
Heureuse année, prospérité,<br />
pour la communauté internationale<br />
satisfaite de la performance tchoulitarde<br />
de Préval, du naturel lècheculard<br />
de nombre de politiciens qui<br />
se sont mis en rang, le suivant kiyès<br />
ki te la avan, pour ne rien manquer<br />
des tranches et miettes que permettra<br />
le partage du gâteau au moment<br />
des élections/sélections déjà programmées<br />
par les bons soins du<br />
Palais national et du CEP croupionnard<br />
de Dorsainvil. Heureuse année<br />
pour la MINUSTAH dont le contrat<br />
pour réprimer au moindre akasan a<br />
été renouvelé grâce à l’obligeance<br />
du bon gendarme Préval et de son<br />
associé onusien Ban Ki Moon.<br />
Heureuse année, prospérité<br />
pour Obama nobellisé et auréolé de<br />
paix. Heureuse année pour le président<br />
états-unien, doublure réussie<br />
de l’oligarchie judéo-blanche, et qui<br />
du haut de son Nobel a profité pour<br />
présenter la guerre comme acceptable<br />
:« La guerre, sous une forme ou<br />
sous une autre, est apparue avec le<br />
premier homme. À l’aube de l’histoire,<br />
sa moralité n’était pas mise<br />
en doute; c’était un simple fait,<br />
comme la sécheresse ou la maladie,<br />
c’était la façon dont les tribus<br />
puis les civilisations recherchaient<br />
la puissance et réglaient leurs différends»<br />
a péroré Obama..<br />
Comprenez que ça a toujours<br />
été le cas, alors pourquoi se priver<br />
de tuer, d’autant que les Etats-Unis<br />
s’intéressent ardemment au pétrole<br />
et au gaz de toute la région. Comprenez<br />
aussi qu’Obama se porte<br />
« responsable du déploiement de<br />
milliers de jeunes Américains sur<br />
un champ de bataille lointain. Certains<br />
d’entre eux vont tuer, certains<br />
vont être tués». Qu’importe, pourvu<br />
que toutes les richesses de la région<br />
tombent dans notre escarcelle.<br />
Heureuse année et prospérité aussi<br />
pour le Pentagone dont le budget<br />
glouton de 655 milliards de dollars<br />
(515.4 milliards en <strong>2009</strong>) en 2010<br />
fera beaucoup d’heureux au sein du<br />
complexe miltaro-industriel.<br />
Ane fini, ane rive. Heureuse<br />
année pour le ministre Bellerive<br />
« l’insubmersible», les experts internationaux<br />
et les occupants qui vont<br />
bénéficier des grasses retombées<br />
des millions de dollars débloqués<br />
pour «le bien, le développement et<br />
le progrès» du peuple haïtien. Quelques<br />
cadres nationaux auront droit<br />
aux ti kal graten chodyè, croûtons,<br />
miettons, miettes et crassettes.<br />
Parmi les donateurs, débloqueurs,<br />
racketteurs, bailleurs, prestidigitateurs,<br />
magouilleurs et autres salisseurs,<br />
signalons : la Banque mondiale<br />
(24.5 millions ), la Commision<br />
européenne (<strong>30</strong> millions), le Canada<br />
(15 millions, aux bons soins<br />
de Bellerive) , l’Agence Canadienne<br />
pour le Développement International<br />
(555 millions). Apre sa pou n<br />
di Blan yo pa bon, vraiment nous<br />
sommes durs…<br />
Ane <strong>2009</strong> fini, ane 2010 rive.<br />
La nouvelle année ap bon pour les<br />
mêmes, ceux-là qui ont été, sont et<br />
seront toujours en bonne santé…financière.<br />
Et si d’aventure leur santé<br />
médicale donnait des signes de lage<br />
sa, plopplop, ils prennent l’avion<br />
pour Miami. Les vœux d’heureuse<br />
année, prospérité, c’est pour la<br />
majorité qui peine au jour le jour,<br />
juste pour se donner du courage et<br />
se conformer à une certaine routine.<br />
Quant aux nantis, ils ont leur<br />
morue sur le gril et leur pain sur la<br />
couche. Quand ils se souhaitent des<br />
vœux de prospérité, c’est pour se<br />
plaire dans l’usage des pléonasmes.<br />
Car, qui dit riche dit aussi prospérité.<br />
Les années sont toujours heureuses<br />
pour eux, kòb plen pòch yo, prospérité<br />
a, se pou yo menm li te fèt.<br />
Mon année d’écriture pou<br />
<strong>2009</strong> fini. Mon d’année d’écriture<br />
pour 2010 déjà rive. Il n’y aura pas<br />
de prospérité pour moi, je le sais.<br />
N’empêche que ce sera une autre<br />
heureuse année de plénitude pour<br />
ma plume, parce que c’est avec plaisir<br />
que je continuerai à fendre dans<br />
le fif des fossoyeurs de la patrie et à<br />
les pourfendre, jouk mayi mi.<br />
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4 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 5
Kwonik Kreyòl<br />
Perspectives<br />
RONMFL fè yon bilan negatif<br />
sou pouvwa Leta yo<br />
Manm Rezo ògán nasyonal miltiplikatè Fanmi Lavalas, (RONMFL) nan yon konferans pou laprès…<br />
Rezo ògán nasyonal miltiplikatè<br />
Fanmi Lavalas, (RONMFL)<br />
nan lokazyon fendane <strong>2009</strong> la<br />
drese yon bilan negatif 3 pouvwa<br />
Leta yo ki mete ansanm ak gwo<br />
peyi enperyalis yo pou ekate pèp<br />
la nan zafè peyi a epi marinen tout<br />
kalte konplo kont mas pèp la. Devan<br />
sitiyasyon sa a, òganizasyon<br />
konsekan yo ki nan mouvman popilè<br />
an deside kanpe ankwa kont<br />
plan lanmò Préval la. Se nan sans<br />
sa a, RONMFL drese yon bilan<br />
sou 3 pouvwa Leta yo, espesyalman<br />
pouvwa egzekitif la ki genyen<br />
nan tèt li, René Préval ak Jean<br />
Max Bellerive. Konsta echèk sa a<br />
pwouve klèman politik ekonomik<br />
neyoliberal gouvènman an ap aplike<br />
a pote plis mizè, grangou ak<br />
chomaj pou pèp ayisyen an, se<br />
esklizyon ak kòripsyon k ap taye<br />
banda sou kòtòf lestomak mas pèp<br />
la.<br />
RONMFL mande mas pèp<br />
la potekole nan mobilizasyon<br />
manch long pou rive mete kanpe<br />
yon veritab opozisyon kont pouvwa<br />
anplas la, pou fòse prezidan<br />
Préval fè bak sou plan lanmò li a,<br />
BOUKAN<br />
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Radyo Pa Nou<br />
Emisyon KAKOLA<br />
Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti<br />
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Pou yon Ayiti Libere<br />
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Mèkredi 9-10 pm<br />
pou bati yon lòt sosyete ak yon lòt<br />
Leta e pou ansyen prezidan Jean<br />
Bertrand Aristide retounen nan<br />
peyi l. « Non menm nan RONMFL,<br />
nou rele laprès la a jounen jodi a, 4<br />
jou avan lane a fini, pou n fè bilan<br />
pouvwa Leta yo nan peyi a, sou<br />
plan politik, ekonomik ak sosyal.<br />
Dabò sou plan politik, nou konstate<br />
depi Prezidan Preval monte<br />
sou pouvwa a nan lane 2006, se<br />
yon politik desklizyon l ap mennen<br />
kont mas pèp la. Pèp la te<br />
vote l pou l fè demokrasi a vanse,<br />
se bak nou wè l ap fè chak jou, li<br />
vasalize demokrasi a ak 2 lòt pouvwa<br />
Leta yo ki se pouvwa lejislatif<br />
ak pouvwa jidisyè a. Li fè yon<br />
maskarad 19 avril ak 21 jen pèp la<br />
pa al vote, li nonmen senatè l yo<br />
nan palman an, e l ap prepare yon<br />
lòt menm jan an pou 28 fevriye,<br />
pandan li mete majorite nasyonal<br />
la deyò, menm lè Doktè Jean Bertrand<br />
Aristide konfime manda li<br />
bay reprezantan li a, Doktè Marise<br />
Narcisse.<br />
Prezidan Preval pa ranpli misyon<br />
l ki se fè enstitisyon yo mache<br />
jan konstitisyon peyi a di l. Depi l<br />
monte nan tèt peyi a li pa janm<br />
nonmen yon prezidan lakou Kasasyon,<br />
sa fè yo pa janm kab mete<br />
sou pye Konsèy Siperyè Pouvwa<br />
Jidisyè a (CSPJ), pou mete lòd nan<br />
aparèy jidisyè a, konsa detansyon<br />
prevantiv pwolonje yo te kab fini<br />
. Prizonye politik yo kontinye ap<br />
pouri nan prizon, kouwè Ronald<br />
Dauphin ki prèske mouri, Negup<br />
Simon elatriye. Kòripsyon anvayi<br />
aparèy jidisyè a. Prezidan Preval<br />
la, je l ap gade, li vle amande<br />
konstitisyon 1987 la san dizon<br />
pèp la, nan enterè boujwa yo ak<br />
patwon li yo, Kominote entènasyonal<br />
la.<br />
Sou plan ekonomik, Prezidan<br />
Preval ak Premye minis li yo soti<br />
nan Jacques Edouard Alexis, ki te<br />
touye kochon kreyòl peyizan yo<br />
nan lane 80, ki te pwovoke yon<br />
pwotestasyon kont grangou nan<br />
lane 2007, pase nan madanm Michèle<br />
Pierre Louis ki te gagote plis<br />
pase 197 milyon dola vèt ak ti klik<br />
li a nan Primati a, pou rive nan<br />
Jean Max Bellerive ki plis sanble<br />
ak restavèk Préval ke yon premye<br />
minis, se menm penpenp lan. Se<br />
neyoliberal la, privatizasyon an<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté<br />
k ap kontinye kote y ap revoke<br />
ilegalman e defason abitrè plizyè<br />
milye manman ak papa pitit, lage<br />
yo nan lari a 2 bwa balanse. E lè y<br />
ap revandike se CIMO ak sòlda fòs<br />
okipasyon Loni an, Minista li voye<br />
al touye yo. Li pa kreye dyòb, 70<br />
pousan popilasyon an nan chomaj,<br />
lamizè ap ogmante chak jou.<br />
Lagrikilti ki se gwo fòs ekonomi<br />
peyi a bandonnen, peyizan yo pa<br />
ka jwenn angrè ak ankadreman<br />
nan men Leta. Lavichè ap vale teren<br />
san gade dèyè, mas pèp la pa<br />
genyen pouvwa dacha.<br />
Sou plan sosyal, peyi a fè<br />
bak, yon grenn inivèsite Leta a<br />
bloke, Fakilte medsin lan fèmen,<br />
etidyan yo nan lari a, plis pase 40<br />
pou san timoun pa ka al lekòl, nan<br />
tout lari a, genyen plis pase <strong>30</strong>0<br />
mil timoun k ap mande, gen plis<br />
pase 225 mil k ap viv nan domestisite,<br />
yon sitiyasyon ki konparab<br />
a lesklavaj. Popilasyon an pa ka<br />
jwenn laswenyaj, Lopital jeneral<br />
la pa ka bay sèvis. Konpatriyòt<br />
nou yo ki nan Repiblik Domikèn<br />
ap monte lesyèl pa do, rejim Preval<br />
la pa fè anyen pou l fè respekte<br />
dwa yo. Sale minimòm lan k ap<br />
ogmante mizè maksimòm, se ak<br />
anpil leve kanpe pèp la te rive rache<br />
125 goud la anba nonm Preval<br />
la, paske li te kanpe ankwa kont<br />
200 goud la.<br />
An gwo, rejim Preval la se<br />
jarèt l ap bay sistèm eksplwatasyon<br />
ak esklizyon sou do mas pèp<br />
la.<br />
Se lajan sèlman y ap fè sou<br />
do mas yo, yo pa rive bay okenn<br />
sèvis. Se pou tèt sa n ap mobilize<br />
nan fè denonsyasyon ak<br />
pwotestasyon pou rive konstwi<br />
yon veritab opozisyon kont rejim<br />
Preval la k ap kraze enstitisyon yo<br />
nan peyi a. Nou mande mas pèp la<br />
pote kole nan manifestasyon k ap<br />
fèt vandredi premye janvye 2010,<br />
k ap demare sou plas papa Dessalines<br />
Channmas pou al bout<br />
devan katye jeneral fòs okipasyon<br />
Minista sou wout Boudon an pou<br />
mande revokasyon KEP koupyon<br />
Dorsinvil la, depa fòs okipasyon<br />
Loni a, Minista, ak retou fizik<br />
Doktè Jean Bertrand Aristide pandan<br />
n ap mande Prezidan Préval<br />
voye lese pase a bay doktè Jean<br />
Bertrand Aristide».<br />
Sit-in PLONBAVIL<br />
devan lokal OEA a<br />
Madi 29 desanm <strong>2009</strong> la, Platfòm<br />
òganizasyon baz ak viktim<br />
Leta yo te òganize yon pikèt<br />
devan lokal Oganizasyon Eta Ameriken<br />
(OEA) ki chita Pèleren 2 A nan<br />
tèt Petyonvil, pou di pèp ayisyen<br />
an pa dakò ak misyon 80 obsèvatè<br />
l ap voye pou vin sipòte maskarad<br />
seleksyon prezidan Prezidan Préval<br />
ak KEP restavèk, koripsyon Dorsinvil<br />
vle òganize 28 fevriye 2010<br />
la. Plizyè manm òganizasyon viktim<br />
politik neyoliberal la ki te pote<br />
sipò yo nan mouvman an te pwofite<br />
okazyon sa a pou mande OEA fòse<br />
gouvènman Préval/Bellerive la peye<br />
yo 36 mwa revokasyon ak lajan dedomajman<br />
yo.<br />
Sou pankat yo ak bandwòl yo,<br />
yo te mande depa KEP a, kominote<br />
entènasyonal la pa finanse maskarad<br />
28 fevriye a, OEA pa voye 80<br />
obsèvatè li yo pou pa bay KEP a jarèt,<br />
36 mwa pou revoke yo elatriye.<br />
Manifestan yo bò kote pa yo t ap<br />
chante : « OEA nan magouy, OEA<br />
nan magouy, OEA nan magouy,<br />
Pap gen eleksyon san patisipasyon<br />
majorite nasyonal la. »<br />
Aprè anviwon 60 minit mobilizasyon,<br />
yon responsab lokal biwo<br />
OEA a te vin di manifestan yo, gwo<br />
dirijan OEA yo, yo pati an vwayaj<br />
fendane a, y ap retounen nan kòmansman<br />
mwa janvye a. Donk manifestan<br />
yo kase randevou pou mwa<br />
janvye pou al kontinye mande OEA<br />
sispann apiye magouy elektoral ak<br />
koudeta nan peyi Dayiti, pou l kapab<br />
sispann reprezante yon kadav<br />
Manm Plonbavil yo nan yon pikèt devan lokal Oganizasyon Eta<br />
Ameriken (OEA)<br />
politik nan kontinan an. Pèp ayisyen<br />
an lanse yon pinga bay OEA<br />
pou l pa kontinye ap sipòte epi finanse<br />
maskarad elektoral nan peyi<br />
Dayiti.<br />
Yves Pierre-Louis<br />
Yon dife te eklate nan<br />
mache Ipolit<br />
Kèk manm Kò Ponpye a k ap fè dilijans pou touye dife a nan mache Ipolit<br />
Pandan lajounen madi 22 desanm lekòl, bay manje elatriye. Pandan dife<br />
<strong>2009</strong> la, yon gwo dife te eklate a t ap ravaje mache a, machann yo<br />
nan mache Ipolit la ki chita anba lavil, ki t ap eseye sove kèk bagay t ap rele<br />
nan mitan Kwadèbosal, anfas Otorite anmwe. Jis kounye a, yo pa ko jwenn<br />
Pòtyè Nasyonal (APN). Bilan dega yo sous gwo dife sa a ki ravaje yon pati<br />
byen lou, daprè kèk temwen ta sanble<br />
genyen moun ki kankannen ak Nwèl la ak nouvèl ane a. N ap raple<br />
nan mache Ipolit la nan okazyon fèt<br />
plizyè blese nan dife sa a, plizyè kès w, mache Anfè ki chita sou gran Ri an<br />
machandiz disparèt. Sèvis ponpye yo ki genyen plizyè mwa depi l yon pati<br />
t ap fè anpil manèv pou eseye touye ladan l te boule poko janm rekonstui,<br />
dife a, men mache a nan mitan yon machann yo pa jwenn reparasyon<br />
bann ti gerit, ti kay ki rann travay ak dedomajman gouvènman Alexis<br />
ponpye yo trè difisil. Plizyè lòt otorite a te pwomèt yo, machann yo toujou<br />
polisye, minisipal t al konstate dega ap manifeste nan lari Pòtoprens pou<br />
yo.<br />
reklame dedomajman. Dife ki eklate<br />
Nan mache Ipolit la se rad ak nan mache Ipolit la jounen madi 22<br />
pwodui kosmetik machann yo vann, desanm lan vin mete abse sou klou<br />
se la machann ki sòti Panama ak timachann yo anba lavil la k ap bat<br />
Kiraso yo vin vann nan boutik yo. Se dlo pou fè bè, nan yon sosyete kote<br />
yon kote plizyè milyon goud ap brase responsab Leta yo pap travay nan enterè<br />
mas pèp la.<br />
chak jou, se la tou anpil manman ak<br />
papa pitit ap chache lavi pou peye kay,<br />
Yves Pierre-Louis<br />
De Marmelade à Furcie, Préval<br />
change de classe :<br />
Le renforcement du schéma colonial se poursuit<br />
Par Guerby Dujour<br />
Les revendications des pauvres<br />
et de la classe des travailleurs<br />
n’auraient jamais été un sujet de<br />
préoccupation pour l’actuel tenant du<br />
pouvoir politique en <strong>Haiti</strong>, M. René<br />
Préval, étant donné la métamorphose<br />
dont il est l’objet depuis son retour au<br />
timon des affaires. C’est peine perdue<br />
de rappeler à ce dernier son origine<br />
politique pour le porter à prendre<br />
conscience de sa trahison. Ce serait<br />
d’ailleurs une capucinade de trop.<br />
Car le fait même de le lui rappeler le<br />
fait sortir de ses gonds puisque, tout<br />
compte fait, il est impoli de rappeler à<br />
un parvenu qu’il n’avait pas de souliers<br />
et qu’il circulait pieds nus à saint<br />
Antoine.<br />
La petite histoire rapporte que<br />
François Duvalier, le cynique despote<br />
haïtien des années 60, avait<br />
fait liquider la plus forte partie des<br />
gens qui pouvaient s’expliquer sur<br />
la pauvreté ayant miné son enfance<br />
et une bonne partie de sa jeunesse.<br />
Ainsi ce n’est pas sans raison que<br />
Préval applique avec une telle finesse<br />
la théorie absurde prêtée à François<br />
Duvalier à savoir que la reconnaissance<br />
est une lâcheté. Alors livrer ses<br />
compatriotes ã la justice américaine<br />
et à la justice française sans aucun<br />
pré-requis, dépêcher des troupes de<br />
la force d’occupation onusienne dans<br />
les quartiers pauvres pour y semer<br />
le désarroi et la mort, renvoyer des<br />
centaines de fonctionnaires de l’administration<br />
publique au nom du<br />
néolibéralisme économique, traiter<br />
avec mépris le dossier des compatriotes<br />
haïtiens livrés aux bandits dominicains,<br />
ne sont pas incompatibles<br />
avec la mentalité politique de tous<br />
ceux-là qui ont choisi de se mettre<br />
au service des forces impérialistes et<br />
néo-facistes locales au détriment des<br />
intérêts des masses.<br />
François Duvalier n’avait<br />
aucune gêne ã ordonner l’exécution<br />
des frères Numa, de l’écrivain<br />
Jaques Stéphen Alexis sans oublier<br />
les Yanick Rigaud, les Adrien Sansaricq,<br />
les Benoît etc., pour asseoir<br />
une dictature sanglante ayant bénéficié<br />
du support du géant de la<br />
zone au nom du combat contre le<br />
communisme international. Henry<br />
Namphy dont Préval vient d’épouser<br />
la nièce, Elisabeth Debros Vorbe<br />
Delatour, n’avait non plus aucune<br />
gĕne ã ordonner l’exécution de Yves<br />
Volel et de tant d’autres compatriotes<br />
en passant par Charlot Jacquelin<br />
pour pérenniser le même idéal. Donc<br />
comment croire que Préval serait différent<br />
de ces sicaires qui avaient opté<br />
pour la prépotence ã la place de la<br />
synarchie ayant toujours constitué<br />
le rachis de tout grand projet politique.<br />
A moins que l’on oublie ce qui<br />
a toujours caractérisé les régimes de<br />
droite dont le rôle fondamental a toujours<br />
été la sauvegarde permanente<br />
des intérêts des classes possédantes,<br />
rayon réfléchi du capitalisme forfaitaire.<br />
Pour ce faire, il y a toujours<br />
une armée disponible, prête ã écraser<br />
dans le sang la moindre contestation<br />
populaire.<br />
La Minustah n’est pas déployée<br />
pour rien en <strong>Haiti</strong>. Les anciennes<br />
forces armées rétrogrades et<br />
sanguinaires ayant été mises hors<br />
d’état de nuire, il fallait lui trouver<br />
un substitut même temporaire. Bien<br />
L’actuel tenant du régime politique en <strong>Haiti</strong>, M. René Préval, flanqué des<br />
forces de la Minustah et de la PNH<br />
naïfs alors ceux qui se mettraient en<br />
tête qu’elle est lã pour la stabilisation<br />
comme certains idéologues et partisans<br />
du statut quo macouto-capitaliste<br />
dévastateur l’ont prôné ã grands<br />
renforts d’une propagande sous primaire<br />
depuis son invasion barbare<br />
du territoire en l’an 2004. En effet,<br />
cette force d’occupation est venue reconsolider<br />
le schéma colonial que le<br />
régime lavalas avec Aristide comme<br />
chef de file a disloqué.<br />
Pour le comprendre, il faut<br />
nécessairement savoir lire entre les<br />
lignes et ne pas se laisser endoctriner<br />
par les flatteurs de la scène<br />
qui se font appeler intellectuels, en<br />
quête permanente d’un os ã ronger.<br />
D’ailleurs l’on comprend pourquoi<br />
que ce sont ceux-là qui avaient<br />
monté le collectif NON en l’an 2004<br />
pour boycotter la célébration du bicentenaire<br />
qui reçoivent de temps en<br />
temps des prix de la part de certaines<br />
institutions internationales. Donc les<br />
mêmes Biassou, les mêmes Conzé.<br />
Le pire est que même ceux- lã qui<br />
hier avaient maîtrisé le jeu macabre<br />
de l’axe du mal se font aujourd’hui<br />
ses apôtres. René Monplaisir, Samba<br />
Boukman, Yves Cristallin et tant<br />
d’autres que l’on croyait verticaux<br />
ont fait alliance avec les nouveaux<br />
léopards qui dévorent les masses.<br />
L’absence de vergogne et d’idéologie<br />
ayant ployé la conscience effritée de<br />
ces nouveaux vendus ne conteste-telle<br />
pas leur passé de militant pour<br />
le changement? L’argent les a dépouillés<br />
de toute morale. Ainsi entre<br />
eux et les raclures qui nous encerclent<br />
il ya une toute petite file. L’histoire<br />
retiendra inévitablement leurs<br />
noms comme celui de Préval a avoir<br />
fait d’<strong>Haiti</strong> un pandémonium sans la<br />
moindre retenue.<br />
Pour mieux cerner la reconsolidation<br />
du schéma colonial, on doit<br />
s’arrêter sur le fait que les deux régimes<br />
politiques qui ont succédé ã<br />
Aristide ont choisi de repousser d’un<br />
revers de main toutes les démarches<br />
qui visaient à encadrer la masse des<br />
pauvres pour les porter ã s’affirmer<br />
comme citoyens et ã participer au<br />
développement économique et social<br />
de leur classe. Pour y arriver l’éducation<br />
est la règle. D’ou l’idée de multiplier<br />
des écoles nationales et des lycées<br />
publics à l’échelle du pays sans<br />
oublier les programmes de scolarisation<br />
universelle et d’alphabétisation.<br />
Cette démarche de par son caractère<br />
révolutionnaire semblait menacer<br />
la survie du schéma colonial dont le<br />
fondement raciste et réactionnaire ne<br />
permet aucune rédemption ni n’autorise<br />
aucune émancipation du prolétariat.<br />
Ainsi une fin violente devait être<br />
mise, le 29 février 2004, ã cet idéal<br />
combien noble et utile qui participait<br />
d’une vision salvatrice par rapport<br />
ã notre état exécrable de peuple appauvri<br />
à dessein.<br />
Et depuis, l’on assiste ã la<br />
construction de plus d’une quinzaine<br />
de commissariats de police ã l’échelle<br />
du pays en lieu et place d’écoles<br />
nationales et de lycées publics, de<br />
centres de recherches et de bibliothèques.<br />
Plus de 200 millions de dollars<br />
du Pétrocaribe ont été pillés sans en<br />
envisager la plus infirme partie pour<br />
construire un centre universitaire voire<br />
des lycées polytechniques. N’étaitce<br />
la vigilance de la couche saine qui<br />
reste de notre société en stade de<br />
putréfaction avancée, les béotiens<br />
et les desperados de la dernière pluie<br />
n’éprouveraient aucune peine ã incendier<br />
l’université de Tabarre.<br />
Récemment le gouvernement<br />
français, grand architecte du schéma<br />
colonial, avait préféré fournir des<br />
armes aux autorités haïtiennes ã<br />
la place d’ordinateurs portatifs ou<br />
d’ouvrages instructifs. On comprend<br />
lã encore pourquoi personne n’est intervenue<br />
pour dénoncer cette aberration.<br />
Distribuer des armes a toujours<br />
été leur point fort quand on sait que<br />
tout empire conquis par les armes a<br />
nécessairement besoin d’armes pour<br />
le soutenir. Le schéma colonial ne<br />
peut être reconsolidé sans les armes<br />
qui font sa force et qui aident ã sa<br />
pérennisation. Ce sont ces faits qui<br />
permettent de comprendre en profondeur<br />
les raisons du lynchage médiatique<br />
et de cette longue campagne<br />
de diabolisation de Jean Bertrand<br />
Aristide que les sous-fifres, les valets<br />
du système nous présentent et<br />
se préparent ã présenter aux générations<br />
futures comme un gueux et<br />
non comme un rempart de résistance<br />
aux assauts répétés de l’axe obscurantiste.<br />
Napoléon 1er avait bien raison<br />
de dire qu’il déteste les victimes<br />
quand elles adorent leurs bourreaux.<br />
Il faut croire que les masses<br />
d’esclaves avaient plus d’étoffe, plus<br />
de dignité que ces avortons, ces sous<br />
hommes qui préfèrent ramper sous<br />
les bottes des occupants au lieu de<br />
les dénoncer voire les affronter. Etant<br />
donné la gravité des choses, la profondeur<br />
de la blessure, l’histoire sera<br />
de toute manière du côté d’Aristide.<br />
Normalement, les cervelles brûlées<br />
peuvent toujours rejeter cette affirmation<br />
parce qu’ils n’ont pas assez<br />
de jugement ni assez d’esprit pour<br />
cerner le réalisme de telles approches<br />
quoique basées sur des faits dont la<br />
véracité ne peut être mise en doute<br />
sous aucun prétexte.<br />
2010, l’année des choix<br />
et du changement<br />
de politique<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
L<br />
’année <strong>2009</strong> se termine, malheureusement,<br />
comme elle<br />
avait commencé : avec le doute et<br />
l’incertitude. Alors même qu’elle aurait<br />
dû être l’année de grands espoirs<br />
puisqu’elle précède l’année électorale<br />
qu’est 2010. Naturellement<br />
les vœux personnels de certains<br />
ont été peut-être exhaussés, mais<br />
s’agissait-il d’une affaire personnelle<br />
quand l’avenir et le destin de tout un<br />
pays, de tout un peuple demeurent<br />
incertains et qu’à l’horizon les perspectives<br />
s’assombrissent de plus<br />
en plus vue la détérioration de la<br />
situation économique de la population.<br />
L’année <strong>2009</strong> n’a pas été celle<br />
qu’attendait le peuple haïtien. Elle a<br />
plutôt été une année de déchirure<br />
entre le peuple et ses dirigeants,<br />
pourtant en qui il avait mis toute sa<br />
confiance.<br />
Mais est-ce vraiment nouveau,<br />
ce volte de face de nos dirigeants<br />
vis-à-vis de ceux qui les ont fait<br />
roi en épousant les causes de leurs<br />
pires ennemis d’hier ? En Haïti, la<br />
tradition se perpétue et le peuple<br />
continue de payer le prix de sa fidélité<br />
à ce principe universel que sont<br />
les suffrages universels. Alors que<br />
réserve pour la population l’année<br />
2010 qui sera l’année de toutes les<br />
élections où les promesses de tout<br />
genre vont servir de mot de passe à<br />
tous les candidats ? L’on a souvent<br />
parlé de l’année cruciale pour Haïti à<br />
chaque fois qu’il devait y avoir des<br />
élections dans ce pays où ces élections<br />
demeurent quelque chose de<br />
particulier. Car, depuis plus de vingt<br />
ans, tout le monde attend à ce que<br />
les résultats des prochaines élections<br />
annoncées apportent quelque chose<br />
de différent dans la manière de gérer<br />
ce pays.<br />
D’ailleurs, il n’y a pas que les<br />
Haïtiens qui voient dans chaque<br />
élection un espoir pour sortir le pays<br />
du marasme politique et économique<br />
dans lequel nos dirigeants le plongent<br />
depuis bien des décennies. La<br />
Communauté internationale qui<br />
soutient et finance à bout de bras<br />
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tous les processus électoraux en Haïti<br />
voit, elle aussi, dans ces élections<br />
une sorte de porte de sortie pour le<br />
pays fondant son espoir et en pensant<br />
que les élus qui sortiront des<br />
urnes seront forcément différents<br />
de leurs prédécesseurs. Ainsi, à son<br />
corps défendant, elle accepte pratiquement<br />
tout ce que les autorités<br />
haïtiennes leur proposent en vue<br />
d’aboutir à un scrutin parfois même<br />
au détriment de la liberté et du pluralisme<br />
politique, donc en bafouant<br />
purement et simplement les règles<br />
démocratiques.<br />
L’opinion publique nationale<br />
et internationale a été stupéfaite<br />
d’entendre un soi-disant expert<br />
en droit de l’homme, indépendant<br />
de l’ONU, ce qui est déjà curieux,<br />
(expert indépendant, mais travaillant<br />
pour l’ONU) déclarer publiquement<br />
que l’exclusion du parti<br />
Fanmi Lavalas de l’ancien Président<br />
Jean-Bertrand Aristide de la<br />
course électorale ne l’a pas choqué<br />
et pour cause, cela a été décidé,<br />
selon lui, de manière démocratique<br />
et légale par les autorités électorales.<br />
C’est comme si pour une raison ou<br />
une autre, les autorités politiques<br />
américaines décidaient d’exclure le<br />
parti Démocrate d’une élection aux<br />
Etats-Unis sous prétexte que ce parti<br />
ne remplit pas toutes les conditions<br />
requises par la loi électorale américaine.<br />
Quel expert ! Voilà un parti qui<br />
a déjà participé à tous les scrutins et<br />
ceci, à tous les échelons depuis sa<br />
création qui se voit contraint et forcé<br />
d’assister en spectateur à une élection<br />
pour des raisons purement politiques.<br />
Voilà qu’un soi-disant expert<br />
en droits de l’homme se sent satisfait<br />
du sort qu’on a réservé à ce parti<br />
dont même le chef de l’Etat sortant,<br />
quoique en froid avec son fondateur,<br />
ne peut nier son existence légale<br />
depuis sa fondation.<br />
Mais en Haïti, c’est toujours le<br />
monde à l’envers, plus rien n’étonne<br />
personne, pourvu que les élections<br />
s’organisent avec ce profond espoir<br />
que les choses iront mieux après. En<br />
<strong>2009</strong>, la Communauté internationale<br />
a cautionné les scrutins partiels<br />
Suite à la page (19)<br />
ALANA BARRAN<br />
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6 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 7
Perspectives<br />
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Haïti, année <strong>2009</strong>-2010:<br />
Catastrophique bilan gouvernemental !<br />
Par Hervé Jean Michel<br />
Cinq années se sont écoulées,<br />
depuis qu’un tragique coup<br />
d’Etat a mis fin à la relative autonomie<br />
d’Haïti, pour l’inscrire dans<br />
la mise sous tutelle, bref dans une<br />
ignominieuse occupation impérialiste.<br />
Ceux qui ont commis ce crime<br />
contre la Patrie : les élites intellectuelle,<br />
économique, politique et les<br />
impérialistes ont soutenu que leur<br />
initiative allait être couronnée de<br />
succès. La vie sera meilleure dans<br />
toutes ses dimensions pour le bon<br />
peuple haïtien qui se libèrera de<br />
la « dictature d’Aristide », le véritable<br />
problème d’Haïti. C’est dans<br />
l’exclusion sociale, le mensonge<br />
et le pillage instaurés par le gouvernement<br />
de facto, fabriqué par<br />
les impérialistes et les oligarques,<br />
que le peuple haïtien, la majorité<br />
nationale a voté le candidat Préval.<br />
Ce vote et les luttes qui en suivirent<br />
pour faire accepter cette volonté<br />
largement exprimée aux urnes,<br />
signifient divorce, rupture avec<br />
des politiques d’exclusion sociale,<br />
économique et politique, acceptation<br />
des règles et des rigueurs de<br />
la démocratie, gouvernement de la<br />
majorité, en faveur de la majorité.<br />
Malheureusement, le président<br />
Préval n’a rien compris de cette<br />
lutte ; au contraire il a renforcé le<br />
pouvoir oligarchico-impérialiste<br />
par la légitimation et la survivance<br />
du coup d’Etat.<br />
La tempête néolibérale est<br />
toujours gardée, sauvegardée en<br />
tant que credo d’une classe sociale<br />
mondialisée, dont le constant souci<br />
est de piller toutes les richesses de<br />
la planète Terre. Ainsi va la vie pendant<br />
quatre années de règne d’un<br />
pouvoir au service des riches d’ici<br />
et d’ailleurs, des exploiteurs d’ici et<br />
d’ailleurs, au détriment de la subsistance<br />
de ceux qui revendiquent<br />
d’immédiates améliorations des<br />
conditions vitales.<br />
Quel bilan peut-on présenter<br />
aujourd’hui, au cours de ces quatre<br />
années, et pendant l’année qui<br />
s’achève calmement, indubitablement<br />
?<br />
Négatif reconnaîtra<br />
l’observateur, l’analyste conscient<br />
et impartial. Les gouvernements<br />
Préval et ses Premiers ministres<br />
(trois jusqu’à présent) ont tous<br />
échoué dans l’œuvre d’édification<br />
d’un Etat de droit, de justice, de<br />
partage, bref de réimplantation<br />
d’une démocratie pour le peuple<br />
haïtien. Il faut reconnaître que<br />
ces gouvernements ont connu un<br />
grand succès dans leur contribution<br />
à ériger en système : la corruption,<br />
l’injustice, l’exploitation, le népotisme,<br />
le mensonge et l’hypocrisie.<br />
L’année <strong>2009</strong>-2010 a été<br />
l’année la plus décevante pour ceux<br />
(majoritairement Lavalassiens) qui<br />
ont lutté pour empêcher la sélection<br />
de Leslie François Manigat comme<br />
président de la République. A part<br />
l’exclusion dont ces Lavalassiens<br />
fûrent frappés dans la répartition<br />
des postes dans l’administration<br />
publique et le pouvoir de l’Etat, les<br />
19 avril et 21 Juin derniers, Fanmi<br />
Lavalas, a été mise à la porte lors<br />
des sénatoriales partielles, qui ont<br />
vu le président Préval face à la<br />
réponse énergique de la majorité<br />
nationale, boycott, en gardant les<br />
portes fermées, choisir la voie sélective.<br />
Les prochaines législatives<br />
des 28 février et 3 mars 2010,<br />
pourraient se faire sans Fanmi Lavalas,<br />
exclue malgré de vives protestations,<br />
malgré les clarifications<br />
du président Aristide, représentant<br />
national de ladite Organisation<br />
politique.<br />
La lutte ne s’est pas arrêtée,<br />
heureusement, elle se poursuit malgré<br />
les pièges tendus sur le chemin<br />
de la démocratie. Aujourd’hui,<br />
toutes les Institutions du pays<br />
sont dénaturées, elles ne sont que<br />
des instruments entre les mains<br />
de l’oligarchico-impérialiste pour<br />
défendre ses intérêts. Depuis le pays<br />
plonge dans l’opprobre, la misère<br />
absolue, l’indignité, l’impunité et<br />
la corruption. Si nous jetons un<br />
coup d’œil, même sommaire, sur<br />
les 197 millions de dollars décaissés<br />
des fonds de Pétrocaribe pour<br />
réparer les dégâts causés par les<br />
quatre cyclones de l’année 2008,<br />
De gauche à droite : l’ex-Premier ministre Michèle D.Pierre-Louis, l’actuel<br />
Premier ministre Jean-Max Bellerive et le président René Garcia Préval<br />
on comprendra dans quelle puanteur<br />
gît le pays. Des gens immensément<br />
riches, qui ne savent que<br />
faire de l’argent, se sont accaparés<br />
des subsides des pauvres, au détriment<br />
de la vie majoritaire.<br />
Dans la lutte de classe qui se<br />
déroule aujourd’hui en Haïti, tous<br />
les moyens sont bons pour écraser<br />
la classe exploitée ; s’enrichir en<br />
pillant l’Etat, consiste à renforcer<br />
sa puissance dans le rapport : exploiteur-exploité.<br />
Tant que ce système<br />
demeurera ainsi, l’Etat n’aura<br />
plus les moyens de faire face aux<br />
revendications sans cesse croissantes<br />
des laissés pour compte. Il<br />
continuera à être dépendant, sous<br />
tutelle et pourra se plaire dans cette<br />
attitude pour ne demeurer que la<br />
vache laitière et l’instrument de<br />
domination des riches, donc des<br />
puissants. La corruption est donc<br />
une arme puissante que les exploiteurs<br />
utilisent pour fortifier leur pouvoir,<br />
sauvegarder leur puissance.<br />
Le scandale des narco-dollars<br />
à Lavaud (Port-de-Paix) est l’un<br />
des témoignages vivants de la<br />
nature et du niveau de corruption<br />
dans ce pays. Le narco-trafiquant,<br />
Alain Désir, quoique en prison aux<br />
Etats-Unis livré par la législation<br />
Préval-Albright, a vu sa fortune<br />
pillée par des soi-disant agents<br />
225 mille enfants<br />
en esclavage<br />
en Haïti<br />
Un rapport publié par<br />
The Pan American<br />
Development Foundation<br />
(PADF) le mardi<br />
22 décembre dernier<br />
a montré au monde<br />
un tableau sombre<br />
d’esclavage d’enfants<br />
en Haïti avec un total<br />
de 225 mille travaillant<br />
en domesticité. Selon le<br />
PADF qui précise que les<br />
conditions des enfants<br />
en domesticité en Haïti<br />
sont une honte pour<br />
le pays, vu qu’ils sont<br />
soumis à des activités<br />
de servitudes ainsi qu’à<br />
des sévices sexuels etc.<br />
Le rapport du<br />
PADF propose au gou-<br />
de l’appareil juridico-policier. Des<br />
clameurs et des preuves du pillage<br />
ont été fournies au ministère de la<br />
justice et aux autorités gouvernementales.<br />
Le délégué départemental,<br />
Thélus Henry Max, a avisé le<br />
ministre de l’Intérieur expliquant<br />
le drame de Lavaud. Le juge Gélin<br />
pour avoir critiqué les agents de<br />
l’appareil juridique qui ont participé<br />
au pillage, s’est vu révoqué par le<br />
ministre Jean Joseph Exumé qui a<br />
jeté le dossier dans les oubliettes<br />
de l’histoire. Ce ministre s’était emporté<br />
parce que le juge Gélin avait<br />
dénoncé la complicité de très hauts<br />
fonctionnaires de l’Etat, ayant reçu<br />
des pots de vin dans le pillage des<br />
narco-dollars à Lavaud (Port-de-<br />
Paix).<br />
Alors que les hauts dignitaires<br />
du régime pillent les caisses<br />
de l’Etat, les oligarques maintiennent<br />
la cherté de la vie, exigent des<br />
franchises douanières, monopolisent<br />
toute la vie économique, rejetant<br />
avec la complicité du président<br />
Préval le salaire minimum de<br />
200 gourdes/jour fixé par les parlementaires<br />
pour appliquer leur propre<br />
volonté : 125 gourdes. Tout est<br />
absolument négatif dans ce pays,<br />
alors que les occupants, (France,<br />
Canada, Etats-Unis et l’ONU), crient<br />
à la démocratie, à la pluralité<br />
vernement haïtien et<br />
aux bailleurs internationaux<br />
de développer<br />
les services sociaux et<br />
de favoriser l’éducation<br />
des pauvres spécialement<br />
dans les foyers<br />
pour les jeunes filles.<br />
Sur 257 enfants interviewés<br />
à Cité Soleil,<br />
plus de 1<strong>30</strong> ont répondu<br />
qu’ils sont des esclaves<br />
domestiques. Les<br />
séquelles de l’esclavage,<br />
cette malédiction qui<br />
nous a dévorés pendant<br />
des siècles, demeurent<br />
encore en nous. Les<br />
plus pauvres et même<br />
nos enfants en souffrent<br />
amèrement.<br />
Assassinat d’un<br />
adolescent à Miragoâne<br />
idéologique et au partage du pouvoir.<br />
D’ailleurs, dans ce pays, nul<br />
n’est dupe. Même quand le peuple<br />
ne s’exprime pas, il observe, il<br />
comprend, espérant le moment opportun<br />
pour briser ses chaînes. Le<br />
drame le plus déchirant est que le<br />
président Préval monopolise la vie<br />
politique dans ce pays. Le Palais<br />
national est devenu siège de partis.<br />
En effet, c’est au palais national<br />
que se concoctent les magouilles,<br />
les conciliabules pour renforcer<br />
l’exclusion de la majorité, tout en<br />
construisant des combinaisons<br />
pour nommer les députés et sénateurs<br />
pour sa propre cause et celle<br />
de l’impérialisme. L’argent de l’Etat<br />
finance le prétendu parti « Inite ».<br />
Selon les dires, chaque candidat de<br />
cette formation aura à sa disposition<br />
des millions de gourdes et des<br />
moyens de transport sophistiqués<br />
pour mener campagne.<br />
L’année <strong>2009</strong> aura été une<br />
révélation tant qu’elle dévoile les<br />
intentions des acteurs politiques eu<br />
égard à l’université d’Etat d’Haïti.<br />
Le chef d’Etat en vertu de l’article<br />
136 de la constitution de 1987, doit<br />
pourvoir au fonctionnement régulier<br />
des institutions du pays. Jusqu’à<br />
présent l’Université fonctionne très<br />
mal, et le pire est que la faculté<br />
de médecine est policièrement occupée,<br />
comme c’était le cas pour<br />
l’université de Tabarre séquestrée<br />
par les forces d’occupation, après<br />
le kidnapping du 29 février 2004.<br />
Dans ce pays : l’insécurité,<br />
le chômage, la migration sauvage,<br />
l’insalubrité, l’injustice, la corruption,<br />
bref la misère se généralisent.<br />
En 2010, le combat pour le changement<br />
doit être pris avec beaucoup<br />
plus de sérieux par ce peuple, qui<br />
doit dire non aux colons d’ici et<br />
d’ailleurs.<br />
Il est venu le moment oú les<br />
droits de ce peuple doivent être<br />
respectés. Sans cette manifestation<br />
et cette lutte de la volonté, de<br />
l’intelligence et de la persévérance,<br />
les conditions minima ne seront<br />
jamais réunies pour une sensible<br />
amélioration des conditions de vie<br />
des exclus d’Haïti.<br />
Dans la nuit du vendredi 25<br />
au samedi 26 décembre<br />
dernier, à Miragoâne, (Nippes),<br />
Abner Janel, 14 ans, a été trouvé<br />
mort dans son domicile situé à la<br />
rue Henry Christophe. Sa gorge<br />
mutilée a été emportée, d’après<br />
le juge de paix Ed Mary Legerme<br />
qui avait procédé au constat du<br />
cadavre. « Ce martin, de très<br />
tôt, accompagné de la police<br />
locale de Miragoâne, j’ai procédé<br />
au constat légal d’un cas<br />
d’assassinat qui s’est produit<br />
à la rue Henry Christophe. Il<br />
s’agit du jeune Abner Janel dont<br />
la gorge a été tranchée et emportée<br />
par ses assassins. Après<br />
le constat, nous avons procédé<br />
à 4 arrestations dont Emmanuel<br />
Duval, Charles Bien Aimé,<br />
Wesler Pierre et Laura Mackenley<br />
Baquet. Le cas va être<br />
transféré au parquet », a indiqué<br />
le juge Legerme. Ajoutons<br />
que l’un des 4 suspects était<br />
dans la maison où se trouvait<br />
la victime pendant toute la nuit,<br />
alors que les 3 autres n’étaient<br />
que des voisins dont on remarquait<br />
la présence de l’un d’eux à<br />
l’intérieur de la maison quelques<br />
minutes avant le crime, selon<br />
certains témoins.<br />
Paradoxalement, sur ordre<br />
du commissaire du gouvernement<br />
de Miragoâne, Maître Lenor<br />
Julien, 3 des suspects ont été<br />
relâchés le samedi 26 décembre<br />
<strong>2009</strong> à 10 heures PM, sans<br />
suite légale. Rappelons que le<br />
mois de novembre dernier, dans<br />
la commune de l’Azile, la police<br />
avait procédé à l’arrestation<br />
d’une jeune femme ayant à sa<br />
possession un sac contenant 3<br />
têtes de fillettes.<br />
Jackson Rateau<br />
Travesty in <strong>Haiti</strong>:<br />
A First-Hand Account of How<br />
Foreign Aid Has Undermined <strong>Haiti</strong>’s<br />
Economic Development<br />
The First of Several Installments<br />
By Kim Ives<br />
The first thing you should know<br />
about this book by Dr. Timothy<br />
Schwartz is that it was self-published.<br />
The author apparently could not find a<br />
publisher for this thoroughly riveting<br />
and researched account of the 10 years<br />
during the 1990s that he lived and<br />
worked in <strong>Haiti</strong>’s Northwest Department.<br />
One wonders whether the author’s<br />
bracingly honest and unflinching<br />
analysis of <strong>Haiti</strong>’s charity industry<br />
– food aid, orphanages, religious missions,<br />
foreign non-government organizations<br />
(NGOs) – scared off even liberal<br />
and progressive publishers which<br />
should have been falling over each<br />
other in a race to publish and promote<br />
this book.<br />
Schwartz recounts his tale in<br />
“Travesty in <strong>Haiti</strong>: A True Account<br />
of Christian Missions, Orphanages,<br />
Fraud, Food Aid and Drug Trafficking,”<br />
which he put out through Book-<br />
Surge.com in 2008.<br />
Relating his personal experiences<br />
backed up by ample statistics,<br />
the author lays out his central premise<br />
that the “U.S. government working<br />
through USAID [United States Agency<br />
for International Development] and<br />
the planners at the world's major international<br />
lending institutions – the<br />
World Bank, The Inter American Development<br />
Bank (IDB), and the International<br />
Monetary Fund (IMF), all<br />
U.S. and secondarily EU controlled –<br />
were led by USAID in adopting policies<br />
that, with perhaps the best of<br />
intentions, would destroy the <strong>Haiti</strong>an<br />
economy of small farmers.”<br />
This scenario, which the newspaper<br />
Haïti Progrès outlined in depth<br />
and lambasted in the 1980s, became<br />
known as the “American Plan” and<br />
was set in high gear after the departure<br />
of Jean-Claude “Baby Doc” Duvalier in<br />
1986. The result, which is tragically<br />
evident today, has been the destruction<br />
of <strong>Haiti</strong>’s food self-sufficiency.<br />
Schwartz skillfully lays bare the<br />
hypocrisy of foreign food aid to <strong>Haiti</strong><br />
and the economic interests behind it.<br />
“The tip-off that the prevailing U.S.<br />
political interests had little if any<br />
sympathy for impoverished <strong>Haiti</strong>ans<br />
was that it was decided that <strong>Haiti</strong>’s<br />
farmers needed not to produce more<br />
food or adopt better techniques but<br />
rather ... to import food from the US<br />
and Western Europe,” Schwartz writes.<br />
“To help get the process started, they<br />
began selling it at below market prices<br />
and, indeed, giving it away.”<br />
The author also reveals the<br />
corrupt and seamy underside of <strong>Haiti</strong>an<br />
orphanages, which are usually<br />
money-making operations housing<br />
children with parents (sometimes relatively<br />
well-to-do parents). After doing<br />
a survey of Northwest orphanages for<br />
CARE, Schwartz reports that the “operators<br />
of orphanages and nearby or<br />
affiliated schools were, in every case I<br />
came across, spending only a fraction<br />
of the money they raised for the children<br />
and pocketing the rest. Orphanages<br />
in the area were a business.”<br />
Arriving in 1995 as a cultural<br />
anthropologist in a small Northwestern<br />
seaside fishing village (which he refers<br />
to only as The Hamlet), Schwartz<br />
gives an entertaining account of how<br />
he came to grips – sometimes clumsily<br />
– with <strong>Haiti</strong>an culture and mores. He<br />
also offers penetrating observations of<br />
life among various foreign missionaries,<br />
from those operating rich Port-de-<br />
Paix-based schools to those working in<br />
dusty rural outposts around Jean-Rabel<br />
(called Jean Makout or the Village in<br />
the book).<br />
His final chapter examines how<br />
drug-trafficking began to transform<br />
life in that corner of <strong>Haiti</strong>. Schwartz<br />
details one particular drug-drop gone<br />
bad which had both providential and<br />
disastrous effects on the region. In the<br />
course of his analysis, he comes across<br />
“the greatest irony of all: ... the people<br />
of the Hamlet and the Village, many<br />
of whom really are the poorest of the<br />
poor, ... by hijacking one cocaine shipment<br />
... had done more in one day to<br />
better their lives than the <strong>Haiti</strong>an government<br />
and all the foreign NGOs had<br />
accomplished during half a century.”<br />
Schwartz recounts experiences<br />
in hospitals, various NGO headquarters,<br />
poor peasant villages, swank elite<br />
homes, police stations and <strong>Haiti</strong>an<br />
courts, all of which gives a vivid picture<br />
of life in <strong>Haiti</strong>’s Northwest. The<br />
reader meets characters from all walks<br />
of life, from beggars to drug traffickers,<br />
missionaries to judges, mid-level NGO<br />
administrators to ruling-class snobs.<br />
For the next few weeks, we will<br />
publish extracts from “Travesty in<br />
<strong>Haiti</strong>.” The book can be purchased on<br />
Amazon.com. It is essential reading for<br />
anyone seeking to understand the true<br />
effects and role of international aid to<br />
<strong>Haiti</strong>.<br />
Chapter One: Death, Destruction, and<br />
Development<br />
The accounts I present herein<br />
come from my own experiences while<br />
living, researching and working in<br />
<strong>Haiti</strong> over a period of ten years. The<br />
stories are almost entirely factual.<br />
Anecdotes are based on real events,<br />
dialogues on real conversations, and<br />
statistical and archival information is<br />
accurate to the best of my ability as a<br />
researcher. Sources not referenced in<br />
the text are summarized in chapter by<br />
chapter appendices. I have, however,<br />
taken artistic license in blending some<br />
characters and towns, and in rearranging<br />
the order in which events occurred.<br />
I have also changed names of people<br />
and places. (...)<br />
At the level of individuals and<br />
NGOs, the lack of fiscal accountability<br />
is manifest in the enrichment of<br />
the custodians of the money – pastors<br />
and directors of NGOs, schools, and orphanages<br />
– and the redirection of charity<br />
toward middle and upper class <strong>Haiti</strong>ans<br />
for whom it was not intended. At<br />
the level of governments, the absence<br />
of accountability invites subversion of<br />
a different sort: Charity is manipulated<br />
to serve political ends. In both cases,<br />
lack of accountability allows the aid to<br />
be distorted into something that arguably<br />
does more harm than good.<br />
Chapter Two: The Hamlet, Witch Doctors<br />
and Sorcery<br />
I arrived in the Hamlet in 1995. I<br />
had come to conduct research on marriage<br />
and child rearing practices, the<br />
final hurdle in attaining my doctorate<br />
in Cultural Anthropology from the University<br />
of Florida. Equipped with three<br />
years of graduate school and a grant<br />
from the National Science Foundation,<br />
I was supposed to do what is called<br />
participant observation, meaning that I<br />
was to live in the community, take part<br />
in the lives of the people there, live as<br />
they live, interfering as little as possible<br />
so that I could learn about their culture<br />
and how impoverished <strong>Haiti</strong>ans deal<br />
with problems of daily survival. When<br />
I was done, after I had written my dissertation,<br />
I would be qualified to join<br />
the ranks of foreign aid experts who<br />
work for charitable organizations such<br />
as CARE International, experts who<br />
design and carry out farm, commerce<br />
and health projects meant to help the<br />
poor in their struggle to overcome hunger<br />
and disease.<br />
I thought that desire, that will to<br />
help, would give me a special status<br />
among the people living in the Hamlet,<br />
a status of respect and appreciation. I<br />
also expected to pass the year in close<br />
and relatively comfortable association<br />
with nature, with the sea and the natural<br />
environment.<br />
It didn’t work out that way, on<br />
either account.<br />
(To be continued)<br />
<strong>Haiti</strong>: Flawed<br />
election in the<br />
making<br />
United Nations says “good reasons”<br />
for banning <strong>Haiti</strong>’s largest<br />
political party<br />
By the Canada <strong>Haiti</strong> Action Network<br />
December 28, <strong>2009</strong> – The Canada<br />
<strong>Haiti</strong> Action Network expresses<br />
its grave concern at the November<br />
26 decision by <strong>Haiti</strong>’s Provisional<br />
Electoral Council (Conseil électoral<br />
provisoire – CEP) to exclude the<br />
Fanmi Lavalas party from planned<br />
elections to take place on February<br />
28, 2010. On that date, <strong>Haiti</strong> will<br />
hold elections for 98 of 99 seats in<br />
the Chamber of Deputies and ten<br />
seats of its <strong>30</strong>-seat Senate.<br />
According to varying news<br />
reports, some twelve other political<br />
parties that had registered to participate<br />
in the election were ruled<br />
ineligible.<br />
Thousands of <strong>Haiti</strong>ans staged<br />
a protest in the capital city, Port au<br />
Prince, on December 16 against the<br />
exclusion of Fanmi Lavalas. Dr.<br />
Maryse Narcisse of the party’s executive<br />
council told the Reuters news<br />
network: “There will be no election<br />
in February, there will be a selection.<br />
What the authorities are planning<br />
is really a big farce.”<br />
More protests are promised by<br />
popular organizations, including the<br />
newly formed Assembly of Organizations<br />
for Change (Rassemblement<br />
des Organisations pour un Changement).<br />
In justifying its decision, the<br />
Provisional Electoral Council (CEP)<br />
claimed that a registration mandate<br />
sent by Fanmi Lavalas leader, Jean-<br />
Bertrand Aristide, living in exile in<br />
South Africa, is not authentic. In<br />
fact, the party presented an original<br />
mandate authenticated by a <strong>Haiti</strong>an<br />
notary that complies with <strong>Haiti</strong>an<br />
law. Aristide sent a fax of the<br />
mandate directly to the CEP and<br />
confirmed its authenticity in a rare<br />
and lengthy interview on Port au<br />
Prince’s Radio Solidarité.<br />
One party approved by the CEP<br />
is the Front for National Reconstruction<br />
of the notorious paramilitary<br />
Guy Philippe. He stands indicted by<br />
a U.S. court in 2005 on charges of<br />
drug trafficking and money laundering.<br />
This is the second time this<br />
year that the CEP has barred Fanmi<br />
Lavalas from an election. The first<br />
banning occurred in the election to<br />
eleven of the thirty seats in <strong>Haiti</strong>’s<br />
Senate that was held in two rounds<br />
in April and June of <strong>2009</strong>. Following<br />
a call by Lavalas for a boycott of<br />
that election, voter turnout was less<br />
than ten percent, perhaps as little<br />
as two or three percent. Despite the<br />
low turnout, the “elected” senators,<br />
mostly from President Réné Préval’s<br />
electoral machine, Lespwa, took office.<br />
Fanmi Lavalas is by far the<br />
largest and most representative political<br />
party in <strong>Haiti</strong>. It was founded<br />
in 1997 and won an overwhelming<br />
victory in the presidential and legislative<br />
election of 2000. The party<br />
is “still considered the most popular<br />
political force in [<strong>Haiti</strong>]” (Reuters,<br />
‘Aristide party barred from <strong>Haiti</strong>’s<br />
February ballot’, Nov. 25th, <strong>2009</strong>).<br />
A hastily-called <strong>Haiti</strong>an<br />
election that excludes Fanmi Lavalas<br />
will resemble the “elections”<br />
recently held in Honduras and Afghanistan<br />
that, in reality, legitimized<br />
illegal seizures of power.<br />
An exclusion election will<br />
perpetuate the illegal and unconstitutional<br />
seizure of power in <strong>Haiti</strong><br />
dating from February 2004. At that<br />
time, President Aristide, the national<br />
government he led, and other elected<br />
institutions were overthrown in<br />
a paramilitary coup, backed by the<br />
armed forces of the United States,<br />
Canada and France. U.S. Marines<br />
forcibly removed President Aristide<br />
from the country. The reason for<br />
the overthrow was that Lavalas’<br />
policies of social justice threatened<br />
the narrow economic interests of<br />
<strong>Haiti</strong>’s venal elite and their foreign<br />
backers. <strong>Haiti</strong> remains occupied by<br />
a 10,000-member United Nations<br />
police and military force, known by<br />
its acronym MINUSTAH.<br />
The CEP has limited constitutional<br />
authority. It is a provisional<br />
body, hand picked by <strong>Haiti</strong>’s President,<br />
René Préval, whereas the<br />
country’s Constitution, adopted in<br />
1987, requires a permanent body.<br />
The Constitution specifies an electoral<br />
council of nine members, three<br />
selected by each of the national Legislature,<br />
Senate, and Supreme Court<br />
from among nominees put forward<br />
by departmental popular assemblies<br />
(<strong>Haiti</strong> currently consists of ten geopolitical<br />
departments).<br />
MINUSTAH approved of the<br />
“election” of April/June <strong>2009</strong>, as<br />
did the United States, Canada and<br />
France. The big three countries provided<br />
$12 million to organize it.<br />
Some $15 million is earmarked for<br />
the hastily-called 2010 election.<br />
The United Nations’ independent<br />
expert on human rights in <strong>Haiti</strong>,<br />
Michel Forst, declared on November<br />
<strong>30</strong> that he was convinced the CEP<br />
had “good reasons” for its recent<br />
exclusion decisions.<br />
<strong>Haiti</strong>’s Prime Minister Jean<br />
Max Bellerive told a December 18<br />
interview, “The CEP explained their<br />
reasons, and I believe the ones they<br />
gave are pretty good ones, legal<br />
ones, that are coherent with the<br />
law and their mission.”<br />
The signatories of this statement<br />
urge readers to carry out the<br />
following acts of solidarity in support<br />
of the people of <strong>Haiti</strong>:<br />
Call, write and/or email your<br />
respective governments, foreign affairs<br />
departments and MINUSTAH<br />
and demand that they not endorse<br />
an undemocratic electoral process in<br />
<strong>Haiti</strong>.<br />
Demand that the banning of<br />
Fanmi Lavalas from forthcoming<br />
elections be lifted and that <strong>Haiti</strong> hold<br />
free and fair elections. (See the attached<br />
list, for Canadian readers).<br />
Suite à la page (19)<br />
8 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 9
10 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 11
L’OTAN<br />
DU<br />
KOSOVO<br />
À<br />
L’AFGHANISTAN:<br />
GUERRES<br />
SANS<br />
FRONTIÈRES<br />
Conférence organisée par les Amis du Monde diplomatique et le Comité Valmy à Nice, Le<br />
12 novembre <strong>2009</strong>.<br />
Il existe 761 bases américaines avouées dans le monde dont celle, gigantesque de Bondsteel<br />
au Kosovo qui a été arrachée par la guerre et illégitimement à la Serbie, avec l’aide<br />
décisive des impérialistes euro- atlantistes.<br />
Par Diana JOHNSTONE *<br />
Il y a vingt ans, la fin de la Guerre Froide<br />
devait introduire une ère de paix. Pourtant,<br />
depuis dix ans, l’Otan fait la guerre – d’abord<br />
au Kosovo, aujourd’hui en Afghanistan.<br />
C’est la guerre et non la paix qui est de retour.<br />
Pourquoi ?<br />
Je veux présenter plusieurs propositions<br />
qui à mon avis sont des évidences,<br />
mais des évidences qui ne font pas partie du<br />
discours officiel relayé par les médias.<br />
1. Première proposition. Le but principal<br />
de la guerre menée en 1999 par l’Otan<br />
contre la Yougoslavie – dite « guerre du Kosovo<br />
» – était de sauver l’Otan en la dotant<br />
d’une nouvelle mission de mener des guerres<br />
aux endroits et pour des motifs décidés par<br />
elle. (Un but secondaire était de débarrasser<br />
la Serbie d’un chef considéré comme trop peu<br />
empressé de suivre le modèle économique<br />
néo-libéral, mais je laisse de côté cet aspect<br />
des choses, qui aurait pu être traité autrement<br />
que par la guerre, bien que les bombardements<br />
aient hâté la privatisation des industries<br />
ainsi frappées de façon expéditive.)<br />
2. Ce but a été atteint, avec l’acceptation<br />
par les alliés européens de la nouvelle stratégie<br />
de l’Otan, qui préconise la possibilité des<br />
interventions militaires n’importe où dans le<br />
monde sous n’importe quel prétexte – voir<br />
la liste des « menaces » auxquelles ils faut<br />
faire face.<br />
3. Ce changement de politique stratégique,<br />
avec des implications graves, a été<br />
réalisé sans le moindre débat démocratique<br />
dans les parlements européens ou ailleurs.<br />
Il a été réalisé de façon bureaucratique derrière<br />
un épais écran de fumée émotionnel – on<br />
dirait des gaz lacrymogènes – sur le besoin<br />
de sauver des populations de menaces qui<br />
n’existaient pas et qui étaient inventées précisément<br />
pour justifier une intervention qui<br />
servait les intérêts à la fois des Etats-Unis<br />
et des sécessionnistes albanais du Kosovo.<br />
En d’autres termes, la nouvelle politique de<br />
guerre sans limites a été décidée presqu’à<br />
huis clos, et vendue au public comme une<br />
grande entreprise humanitaire d’une généreuse<br />
abnégation, sans précédent dans<br />
l’histoire de l’humanité.<br />
C’est ainsi que la « guerre du Kosovo »<br />
continue à être célébrée, surtout aux Etats-<br />
Unis, servant de preuve que la guerre n’est<br />
plus le pire des maux à éviter, mais le meilleur<br />
des véhicules du Bien.<br />
4. Suite aux attaques criminelles contre<br />
les Tours du World Trade Center le 11 septembre<br />
2001, les alliés européens des Etats-Unis<br />
ont suivi sans broncher l’interprétation plus<br />
que douteuse donnée par l’administration<br />
américaine Bush-Cheney selon laquelle ces<br />
attaques constituaient un « acte de guerre ».<br />
Encore pris dans un tourbillon sentimental –<br />
« nous sommes tous des Américains » – les<br />
hommes et les femmes politiques européens<br />
ne se sont pas mobilisés pour faire remarquer<br />
qu’il s’agissait plutôt d’attaques criminelles<br />
– internationales, peut-être, mais qui<br />
étaient le fait des individus ou des groupes,<br />
non pas d’un Etat, et qui exigeaient logiquement<br />
une riposte policière et non pas de<br />
guerre. Au lieu de secourir les Américains<br />
en leur apportant une dose de bon sens qui<br />
visiblement manquait à leurs dirigeants, les<br />
dirigeants européens ont invoqué l’Article 5<br />
de l’Otan pour la première fois pour suivre<br />
les Etats-Unis agressés dans leur guerre contre<br />
les fantômes en Afghanistan. Ils y sont<br />
toujours…<br />
5. Cinquième proposition. Tout cela fait<br />
la démonstration d’une absence quasi totale<br />
de débat politique, ou même de pensée, en<br />
Europe sur les questions fondamentales de<br />
sécurité et de guerre et de paix, et encore<br />
moins sur le droit international.<br />
6. Sixième proposition, la plus essentielle<br />
et la plus controversée sans doute.<br />
Cette lamentable inexistence morale et intellectuelle<br />
de l’Europe dans ce chemin vers le<br />
désastre est due surtout à une cause : la soidisante<br />
« construction européenne ».<br />
Maintenant je veux revenir sur cette<br />
suite d’événements qui nous mène de l’élan<br />
« humanitaire » du Kosovo jusqu’au bourbier<br />
sanglant d’Afghanistan.<br />
L’Europe et la Yougoslavie<br />
Il est courant de blâmer l’Europe pour<br />
son inaction dans l’affaire yougoslave. Mais<br />
ce reproche prend le plus souvent la forme<br />
d’une lamentation selon laquelle l’Europe aurait<br />
dû intervenir militairement pour sauver<br />
les victimes, bosniaques, il s’entend. Ce n’est<br />
pas une analyse mais une exploitation moralisante<br />
par un des partis – les Musulmans<br />
de Bosnie – d’une tragédie dans laquelle ils<br />
comptent le plus grand nombre de victimes,<br />
mais pour laquelle leurs dirigeants politiques<br />
(surtout Monsieur Izetbegovic) avaient leur<br />
part de responsabilité. Dans cette lamenta-<br />
La « guerre du Kosovo » – était de sauver l’Otan en la dotant d’une nouvelle mission de mener<br />
des guerres aux endroits et pour des motifs décidés par elle…<br />
Obama, arrêtez de bombarder le Pakistan! Certes, vous pouvez Obama et Harper de mettre fin<br />
à l'occupation de l'Afghanistan!<br />
dont le système socialiste était plus libre et plus<br />
prospère que le bloc soviétique et qui évoluait<br />
déjà vers plus de démocratie de style occidental,<br />
était logiquement le candidat prochain pour<br />
l’adhésion à la Communauté européenne.<br />
Certaines voix isolées signalaient cette évidence,<br />
sans être entendues. Au début des années<br />
1990, c’était le drame. Je ne peux pas raconter<br />
toute cette histoire ici, cela se trouve dans<br />
mon livre, « La Croisade des fous ». Mais en<br />
bref, en 1991, il y avait deux mondes parallèles<br />
qui se sont touchés de façon malheureuse. Il y<br />
avait le monde yougoslave, où les républiques<br />
– c’est ainsi qu’on nommait les composants<br />
de la fédération yougoslave – slovène et croate<br />
optaient pour la sécession, soutenues par<br />
l’Allemagne. Et dans le monde de la construction<br />
européenne, le gouvernement français en<br />
particulier était totalement absorbé par l’effort de<br />
convaincre le gouvernement allemand de fondre<br />
son précieux deutschemark dans une nouvelle<br />
monnaie européenne, qui servirait de colle dans<br />
la transformation de la Communauté européenne<br />
en Union européenne. Le résultat est connu.<br />
Quoiqu’au départ, aucun autre membre de<br />
la Communauté ne voulait suivre l’Allemagne<br />
dans la reconnaissance des sécessions sans<br />
négociation de la Slovénie et de la Croatie, lorsque<br />
la France, en pleines négociations sur la<br />
monnaie européenne avec l’Allemagne, a cédé<br />
sur les sécessions yougoslaves, toute la Communauté<br />
a suivi dans cette décision qui violait<br />
le principe de l’inviolabilité des frontières et menait<br />
inévitablement à la guerre civile.<br />
Je sais que tout cela devient un peu compliqué,<br />
mais je veux souligner un aspect qui est<br />
tion sans vraie analyse, l’inaction de l’Europe<br />
est attribuée le plus souvent à sa « lâcheté »<br />
collective, et même, par certains, à son supposé<br />
racisme anti-musulman. Un tel racisme existe<br />
en effet ici et là, mais les causes de la faillite européenne<br />
dans le cas yougoslave sont ailleurs.<br />
Je voudrais offrir ici une autre interprétation<br />
de cette faillite. Elle est plus compliquée, et<br />
moins moralisante. Déjà dans les années 1980,<br />
la Yougoslavie sombrait dans une crise à la fois<br />
économique et politique. L’endettement du gouvernement<br />
central, qui résultait surtout des crises<br />
pétrolières et des manipulations du dollar,<br />
favorisait la poussée séparatiste des républiques<br />
les plus riches, la Slovénie et la Croatie. L’autogestion<br />
socialiste, paradoxalement, contribuait<br />
aussi au mouvement centrifuge. Pourtant le<br />
sentiment unitaire restait encore probablement<br />
majoritaire. C’est l’époque où précisément une<br />
politique attentive européenne d’élargissement<br />
aurait pu empêcher le désastre. Après tout, la<br />
Yougoslavie, située entre la Grèce et l’Italie,<br />
relativement subtil mais essentiel. À cause de<br />
la sacro-sainte « construction européenne », la<br />
Communauté européenne s’est alignée sur la<br />
position allemande qui au départ n’était partagée<br />
par aucun autre Etat membre. Ils n’ont examiné<br />
sérieusement ni les vrais motifs de cette<br />
position, ni sa justification, ni ses conséquences<br />
programmées. Au lieu de cela, ils ont adopté une<br />
version moralisante et unilatérale d’un conflit<br />
complexe qui servait surtout à excuser leur violation<br />
des pratiques normales – non reconnaissance<br />
des sécessions non-négociées. Mais cela<br />
avait pour résultat de les ouvrir aux accusations<br />
moralisantes de ne pas avoir fait assez pour «<br />
sauver les victimes ». Car une fois admise une<br />
vision manichéenne, une solution manichéenne<br />
s’impose. S’étant coincée elle-même, l’Europe a<br />
essayé de combiner son discours manichéen,<br />
qui attribuait toute la culpabilité au seul « nationalisme<br />
serbe », avec des efforts de trouver<br />
une solution négociée, ce qui était contradictoire<br />
et voué à l’échec.<br />
Imaginons par contre que les Etats membres<br />
aient agi en Etats indépendants, sans<br />
se sentir contraints par la « construction européenne<br />
». L’Allemagne aurait sans doute<br />
soutenu ses clients historiques, les séparatistes<br />
slovènes et croates, mais elle aurait dû<br />
écouter d’autres points de vue. Car la France<br />
et la Grande Bretagne, sans doute suivies par<br />
d’autres, auraient pensé aux intérêts de leurs<br />
alliés historiques, les Serbes. Cela ne veut pas<br />
dire qu’on aurait refait la Première Guerre Mondiale<br />
– personne n’est aussi fou. Mais on aurait<br />
pu reconnaître, de part et d’autre, qu’il y avait<br />
d’authentiques conflits non seulement d’intérêts<br />
mais aussi d’interprétations juridiques en ce<br />
qui concernait le statut des frontières entre républiques,<br />
des minorités et ainsi de suite. En<br />
regardant le problème yougoslave de cette façon,<br />
au lieu de le considérer comme un conflit<br />
entre le Bien et le Mal, les puissances européennes<br />
auraient pu encourager une médiation et<br />
une négociation pour éviter le pire.<br />
L’argument que je veux souligner est le<br />
suivant. Un des dogmes de la Construction<br />
Européenne est que l’accord entre les Etats<br />
Membres est un bien si grand que le contenu<br />
de cet accord devient secondaire. On se félicite<br />
d’être d’accord, quel que soit la qualité ou<br />
les conséquences de cet accord. On cesse de<br />
réfléchir. Et l’accord se fait, ou se justifie le<br />
plus facilement autour de quelque poncif moralisant<br />
– les « droits de l’homme » surtout. La<br />
« construction européenne » ressemble au «<br />
processus de paix » au Moyen Orient en ce<br />
sens que le mirage d’un avenir hors d’atteinte<br />
paralyse le présent, et sert d’excuse pour<br />
n’importe quoi.<br />
Je voudrais signaler que, dans le cas<br />
yougoslave, les Etats-Unis ne soutenaient pas<br />
non plus les sécessions sans négociation de la<br />
Slovénie et de la Croatie. L’administration de<br />
Bush père était encline à laisser ce problème<br />
aux Européens. Donc il est trop facile de blâmer<br />
les Etats-Unis. Mais devant l’incurie européenne,<br />
et très susceptibles eux-mêmes aux interprétations<br />
manichéennes, les Américains<br />
de l’administration Clinton ont profité de la<br />
situation pour exploiter le désastre yougoslave<br />
à leurs propres fins, c’est-à-dire, l’affirmation<br />
du rôle dirigeant des Etats-Unis en Europe, la<br />
renaissance de l’Otan et quelques miettes sentimentales<br />
jetées aux Musulmans pour compenser<br />
le soutien sans faille à Israël.<br />
L’Otan et les menaces<br />
L’évolution des deux dernières décennies<br />
pose la question de la poule et de l’oeuf. Autrement<br />
dit, est-ce que l’idéologie cause les actions,<br />
ou l’inverse ? Je serais tentée, vu ce que<br />
je viens de décrire à propos de la Yougoslavie,<br />
de dire que c’est l’inverse – au moins, parfois.<br />
Où plutôt, en l’absence de pensée rigoureuse<br />
et franche, on est facilement entraîné dans des<br />
aventures néfastes par une dialectique entre<br />
idéologie et bureaucratie.<br />
Mon deuxième exemple est le rôle de<br />
l’Otan dans le monde, et de l’Europe dans<br />
l’Otan. A travers l’Otan, la plupart des pays<br />
de l’Union Européenne ont déjà participé à<br />
deux guerres d’agression, ou au moins à l’une<br />
d’entre elles, et d’autres se préparent. Et tout<br />
cela sans véritable débat, sans décision stratégique<br />
visible. En attendant la réalisation de<br />
la Construction Européenne, l’Union Européenne<br />
réellement existante poursuit en somnambule<br />
le chemin de guerre tracé pour elle<br />
par les Etats-Unis.<br />
Cet état d’inconscience est maintenu par<br />
un mythe qui devient plus enfantin avec l’âge,<br />
comme une sénilité : le mythe de l’Amérique<br />
protectrice, puissante et généreuse, qui est le<br />
dernier recours pour sauver l’Europe de tout et<br />
surtout d’elle-même. On objectera qu’on n’y<br />
croit plus. Mais on fait toujours comme si on y<br />
croyait. Qu’ils y croient ou non – et je ne peux<br />
pas le savoir – la plupart des dirigeants européens<br />
n’hésitent pas à raconter des balivernes<br />
à leurs populations, telles que : Les Etats-Unis<br />
veulent mettre leur bouclier anti-missile en<br />
Europe pour défendre les Européens des attaques<br />
iraniennes ; La guerre en Afghanistan<br />
est nécessaire pour éviter les attentats terroristes<br />
en Europe ; La France est rentrée dans<br />
le commandement de l’Otan pour influencer<br />
les Etats-Unis ; Nous sommes la Communauté<br />
Internationale, le monde civilisé, et nous agissons<br />
pour défendre les droits de l’homme. Et<br />
ainsi de suite.<br />
Les Européens acceptent le vocabulaire «<br />
newspeak » de l’Otan. Ainsi pour désigner les<br />
multiples prétextes de guerre, on utilise le mot<br />
« menaces ». Un pays ou une région qu’on<br />
entend attaquer est forcément « stratégique ».<br />
Et toute action agressive est naturellement un<br />
acte de « défense ».<br />
Ici encore c’est idéologie qui suit la<br />
bureaucratie, mais qui devient une force extrêmement<br />
dangereuse. Je m’explique. L’Otan<br />
est surtout une bureaucratie lourde, soutenue<br />
par des intérêts économiques et des carrières<br />
multiples. A la base de l’Otan se trouve le<br />
complexe militaro-industriel américain (ainsi<br />
nommé par Eisenhower en 1961, mais qui<br />
devait inclure le Congrès dans sa dénomination,<br />
car l’industrie militaire est soutenue<br />
politiquement par les intérêts économiques<br />
localisés dans presque chaque circonscription<br />
électorale du pays, défendus avec acharnement<br />
par son représentant au Congrès au<br />
moment de voter le budget). Depuis cinquante<br />
ans, ce complexe forme la base de l’économie<br />
des Etats-Unis – un keynésianisme militaire<br />
qui évite un keynésianisme social qui bénéficierait<br />
à la population mais qui est interdit par<br />
un anti-socialisme dogmatique.<br />
Lors de la « Chute du mur » il y a 20<br />
ans, c’est-à-dire de l’écroulement du bloc soviétique,<br />
il y avait comme un vent de panique<br />
chez son adversaire. Qu’allait-on faire sans<br />
la « menace » qui faisait vivre l’économie ?<br />
Réponse facile : trouver d’autres menaces.<br />
Pour les cibler, il y a les « think tanks », ces<br />
boîtes aux idées richement financées par le<br />
secteur privé pour donner au secteur public<br />
– c’est-à-dire le Pentagone et ses émules au<br />
Congrès et à l’exécutif – les raisons d’être et<br />
d’agir dont il a besoin.<br />
On connaît la suite. On a trouvé le terrorisme<br />
sous Reagan et Saddam Hussein sous<br />
Bush premier, puis le nationalisme serbe et les<br />
violations des droits de l’homme, puis encore<br />
le terrorisme, et maintenant il y a une véritable<br />
explosion de « menaces » auxquelles « la<br />
Communauté internationale », autrement dit<br />
l’Otan, doit répondre.<br />
Une liste non exhaustive : le sabotage<br />
cybernétique ; les changements du climat ;<br />
le terrorisme ; les violations des droits de<br />
l’homme ; le génocide ; le trafic de drogue ;<br />
les états manqués (failed states) ; la piraterie<br />
; la montée des niveaux de la mer ; la<br />
pénurie d’eau ; la sécheresse ; le mouvement<br />
des populations ; le déclin probable de<br />
la production agricole ; la diversification des<br />
sources d’énergie.<br />
(Sources : l’Otan ; Conférence tenue le<br />
premier octobre <strong>2009</strong> organisée conjointement<br />
par l’Otan Lloyd’s of London - «the<br />
world’s leading insurance market» le soidisant<br />
numéro un marché d’assurances du<br />
monde.)<br />
Ce qui est à signaler est que la réponse<br />
supposée à toutes ces menaces, parmi d’autres,<br />
est forcément militaire, et non pas diplomatique.<br />
On peut parfois jouer à la diplomatie,<br />
mais puisqu’on est le plus fort militairement,<br />
à Washington celle-ci est vite amenée à préférer<br />
le traitement militaire de tout problème.<br />
Toutes ces menaces sont nécessaires pour justifier<br />
l’expansion bureaucratique du complexe<br />
militaro-industriel et de sa branche armée,<br />
l’Otan. La seule idéologie qui peut les unifier<br />
n’est plus un système de pensée mais une<br />
émotion : la peur. La peur de l’autre, la peur<br />
de l’inconnu, la peur de n’importe quoi. Et à<br />
cette peur la seule réponse est militaire.<br />
Cette peur tue la diplomatie. Elle tue<br />
l’analyse et le débat. Elle tue la pensée.<br />
L’incarnation de cette peur agressive est<br />
l’Etat d’Israël. Et l’Occident, au lieu de calmer<br />
la peur israélienne, l’adopte et l’intériorise.<br />
La menace par habitude : la Russie<br />
Mais il y a une menace qui ne se trouve<br />
pas sur la longue liste officielle, mais qui pourrait<br />
être la plus dangereuse de toutes, pour<br />
l’Europe en particulier. On en parle peu, elle<br />
prend une place de choix dans les activités<br />
frénétiques de l’alliance atlantique : c’est la<br />
Russie. La Russie, ou plutôt l’Union Soviétique<br />
était l’ennemi contre lequel tout était organisé,<br />
eh bien, cela continue. C’est la menace<br />
par habitude, ou par inertie bureaucratique.<br />
De plus en plus, l’Otan se trouve engagée<br />
dans un encerclement stratégique de la<br />
Russie, à l’ouest de la Russie, au Sud de la<br />
Russie et au Nord de la Russie.<br />
À l’ouest, notamment, tous les anciens<br />
membres du défunt Pacte de Varsovie<br />
sont devenus membres de l’Otan, ainsi que<br />
les Etats Baltes anciennement membres de<br />
l’Union Soviétique même. Certains de ces<br />
nouveaux membres appellent à cor et à cri le<br />
stationnement de plus de forces américaines<br />
en vue d’un éventuel conflit avec la Russie.<br />
A Washington il y a quelques jours, le ministre<br />
des affaires étrangères de la Pologne,<br />
Radek Sikorski, a réclamé le stationnement<br />
de troupes américaines dans son pays “pour<br />
servir de bouclier contre l’agression russe”.<br />
L’occasion était une conférence organisée par<br />
le think tank Center for Strategic and International<br />
Studies (CSIS) sur “les Etats-Unis et<br />
l’Europe centrale” pour célébrer la chute du<br />
mur de Berlin. Il est caractéristique de ce que<br />
l’ancien ministre de la guerre américain Donald<br />
Rumsfeld a appelé “la Nouvelle Europe”,<br />
que Sikorski a eu la citoyenneté britannique<br />
depuis 1984 (il avait alors 21 ans), a fait ses<br />
études à Oxford et a épousé une journaliste<br />
américaine, ayant lui-même travaillé comme<br />
correspondant pour plusieurs journaux et té-<br />
Les alliés de l’Otan continuent à tuer et à se faire tuer en Afghanistan. On peut se demander<br />
quel est le vrai but de cette guerre, qui, au début, était de capturer et punir Osama bin Laden<br />
lévisions américains. Avant de devenir ministre<br />
des affaires étrangères de la Pologne,<br />
Sikorski a passé plusieurs années (de 2002<br />
à 2005) à Washington dans les think tanks<br />
American Enterprise Institute, pépinière des<br />
néo-conservateurs, et la New Atlantic Initiative<br />
en tant que directeur exécutif. Ce Polonais<br />
appartient donc à cette couche très particulière<br />
de stratèges originaires de l’Europe centrale<br />
qui, depuis le début de la Guerre Froide en<br />
1948, ont considérablement influencé la politique<br />
étrangère américaine. Un des plus importants<br />
de ceux-ci, Polonais lui aussi, Zbigniew<br />
Brzezinski, a parlé à la même conférence des<br />
“aspirations impériales” de la Russie, de ces<br />
menaces envers la Géorgie et l’Ukraine et de<br />
l’intention de la Russie de devenir “une puissance<br />
mondiale impériale”.<br />
Il est largement oublié que la Russie<br />
avait volontairement et pacifiquement laissé<br />
filer ces Etats qui aujourd’hui se prétendent<br />
« menacés ». Il est encore plus oublié que<br />
les Etats-Unis avaient, le 9 février 1990, à<br />
l’occasion de négociations sur l’avenir des<br />
deux états allemands, rassuré Gorbachev en<br />
lui promettant que si l’Allemagne unifiée intégrait<br />
l’Otan, « il n’y aurait aucune extension<br />
des forces de l’Otan d’un centimètre de plus<br />
à l’est ». Et lorsque Gorbachev revenait à ce<br />
sujet, en précisant : « Toute extension de la<br />
zone de l’Otan est inacceptable », le secrétaire<br />
d’Etat américain James Baker a répondu, « Je<br />
suis d’accord ».<br />
Ainsi rassuré, Gorbachev a accepté<br />
l’appartenance de l’Allemagne réunifiée à<br />
l’Otan en croyant – naïvement – que les choses<br />
s’arrêteraient là et que l’Otan empêcherait<br />
efficacement tout « revanchisme » allemand.<br />
Mais, déjà l’année suivante, le gouvernement<br />
de l’Allemagne réunifiée a mis le feu aux poudres<br />
balkaniques en soutenant les sécessions<br />
slovènes et croates…<br />
Mais revenons au présent. La mobilisation<br />
contre la prétendue « menace » russe ne<br />
se limite pas aux discours. Pendant que Sikorski<br />
épatait ses anciens collègues des think<br />
tanks washingtoniens, les militaires étaient à<br />
l’oeuvre.<br />
En octobre, des vaisseaux de guerre<br />
américains sont arrivés directement de manoeuvres<br />
aux larges des côtes écossaises pour<br />
participer à des exercices militaires avec les<br />
marines polonaises et baltes. Cela fait partie<br />
de ce que le porte parole de la Marine américaine<br />
décrit comme sa « présence continue »<br />
dans la Mer Baltique, tout près de Saint Petersbourg.<br />
À cette occasion, les responsables<br />
des pays baltes parlaient de « nouvelles menaces<br />
depuis l’invasion russe de la Géorgie »<br />
et des exercices navals de grandes envergure<br />
à venir l’été prochain. Tout cela en projetant<br />
l’augmentation des budgets militaires – 60<br />
milliards d’euros par la Pologne pour améliorer<br />
ses forces armées.<br />
Il est important de noter que cette activité<br />
dans la Mer Baltique sert aussi à faire entrer officieusement<br />
les pays scandinaves historiquement<br />
neutres, la Suède et la Finlande, dans les<br />
exercices et les plans stratégiques de l’Otan.<br />
Les pays scandinaves, avec le Canada, auront<br />
un rôle à jouer dans la course pour s’accaparer<br />
des ressources minérales qui deviendront accessibles<br />
avec le retrait de la calotte glacière.<br />
Des manoeuvres se font déjà en préparation<br />
de cette éventualité. Ainsi l’encerclement de la<br />
Russie par le nord se poursuit.<br />
Aujourd’hui, non contents d’avoir absorbé<br />
les Etats baltes, la Pologne, la Tchéquie,<br />
la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et j’en<br />
passe, les dirigeants américains, vigoureusement<br />
soutenus par « la Nouvelle Europe »,<br />
insistent sur la nécessité de faire entrer dans<br />
le giron de l’Alliance dite « Atlantique » deux<br />
voisins proches de la Russie, la Géorgie et<br />
l’Ukraine.<br />
Dans ces deux cas, on s’approche dangereusement<br />
de la possibilité d’une vraie<br />
guerre avec la Russie… surtout en Ukraine.<br />
L’Ukraine est une très grande « Krajina » yougoslave…<br />
les deux mots signifient « frontières<br />
» en slave … divisée toutes les deux entre<br />
Orthodoxes et Catholiques (Uniates dans le<br />
cas de l’Ukraine), avec en prime la grande<br />
base navale russe à Sébastopol, dans une Crimée<br />
à la population majoritairement russe…<br />
Suite à la page (16)<br />
12 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 13
Perspectives<br />
Perspectives<br />
Le Centre canadien pour<br />
l’avancement du libéralisme<br />
Par Sylvain Guillemette<br />
Stephen Harper n’a jamais<br />
caché son agenda conservateur<br />
–capitaliste-, mais aujourd’hui, il<br />
va un peu plus de l’avant dans des<br />
projets de déstabilisation des démocraties<br />
naissantes, par exemple,<br />
dans des pays à tendances socialistes,<br />
en voulant créer un organisme<br />
gouvernemental, réciproque à<br />
ceux créés aux États-Unis, sous la<br />
plupart des présidences états-uniennes.<br />
Cet organisme, sensé promouvoir<br />
la «démocratie», n’est en<br />
fait qu’un subterfuge, ne visant que<br />
l’épanouissement du libre-marché,<br />
du capitalisme donc. Ce qui n’a rien<br />
de démocratique en soi. Aussi, de<br />
tels organismes par le passé, fournissaient<br />
aides financières, logistiques<br />
et mêmes, des armes, à des groupes<br />
de renégats tentant de saper les efforts<br />
socialistes.<br />
Le National Endowment for<br />
Democracy a par exemple, dans plusieurs<br />
pays d’Amérique latine, aidé<br />
des putchistes, formé des putchistes,<br />
sinon même, des écoles de torture.<br />
Le NED a participé secrètement à des<br />
coups d’État, favorisé des candidats<br />
de la droite populiste au détriment<br />
des populations et de la démocratie,<br />
et n’a bref, jamais servi sa cause soit<br />
disant pressentie.<br />
Le Centre canadien pour<br />
l’avancement de la démocratie aurait<br />
par exemple missions; à Cuba.<br />
Quelle surprise! Nous ne sommes<br />
pas sans savoir que les conservateurs<br />
ne considèrent pas le socialisme<br />
de Cuba comme une démocratie<br />
–et que Harper avait déjà<br />
dit à Bush qu’il s’occuperait de Cuba<br />
à ses côtés le temps venu…-, mais<br />
ils seraient fort surpris de constater<br />
que Cuba est plus démocratique que<br />
le Canada, dans les faits. De plus,<br />
avec un taux de participation aussi<br />
chancelant au pays, nous sommes<br />
en droit de nous demander pourquoi<br />
Harper ne ferait pas cette promotion<br />
ici même. Le tout ne révèle qu’une<br />
chose, que cet organisme ne servira<br />
en fait que les intérêts bourgeois et<br />
impérialistes du Canada, et que jamais<br />
il ne fera la promotion d’autre<br />
chose que le libéralisme.<br />
Stephen Harper<br />
En fait, à 70 millions le budget<br />
annuel de cet organisme, le<br />
Canada ferait mieux de s’occuper de<br />
ses propres problèmes. Les taux de<br />
participation électorale, ici même,<br />
sont en grave chute libre. Seulement<br />
un peu plus de 50% des canadiens<br />
ont participé aux dernières élections<br />
fédérales… 2/3 des montréalais<br />
ont voté contre le maire sortant, il<br />
est pourtant de retour au pouvoir!<br />
Ici, au Québec, quant aux élections<br />
aux commissions scolaires, nous<br />
n’avons même pas dépassé 7.9% de<br />
participation de l’électorat. Harper<br />
croit-il sincèrement que les pauvres<br />
cubains ne s’occupent pas de leurs<br />
affaires et qu’ils demeurent bredouilles<br />
à la maison en cas de besoin?<br />
Les cubains sauraient même faire<br />
sourciller Mario Dumont quant à<br />
leur autonomisme développé.<br />
En réalité, ce type d’aide<br />
fournirait surtout les anticastristes,<br />
ces «dissidents» basés à Miami –ce<br />
tas de criminels, d’anciens tortionnaires,<br />
d’ex-dictateur…-, rêvant du<br />
retour triomphal de la bourgeoisie en<br />
sol cubain. Or, les cubains, de Cuba,<br />
eux, ne désirent pas le retour de ces<br />
pourritures, et ne regrettent surtout<br />
pas le temps de Batista, où les riches<br />
faisaient la pluie et le beau temps,<br />
où il n’y avait que 6000 médecins<br />
réservés pour les gens capables de<br />
se les payer, où les militants syndicalistes<br />
et pacifistes se faisaient littéralement<br />
tuer en pleine rue –En<br />
fait, cela n’a rien d’étonnant. Après<br />
tout, en Colombie, le président Uribe<br />
massacre son propre peuple, celui<br />
qui semble socialiste, et Harper<br />
signe des contrats juteux avec lui,<br />
pas avec personne d’autre… Quel<br />
hasard!-, où l’éducation n’était que<br />
pour les riches.<br />
Les anticastristes ont également<br />
utilisé des moyens non-démocratiques<br />
pour déstabiliser le<br />
socialisme de Cuba. Ils émettent<br />
par exemple, à partir de Miami,<br />
une émission de radio destinée à<br />
renverser le socialisme, cela en<br />
parfaite contradiction des lois internationales<br />
qui rend l’acte illégal,<br />
et pourtant…, ce sont ces<br />
organismes qui paient pour ce<br />
genre d’«actes illégaux»! Ils ont<br />
fait des attentats terroristes, en<br />
faisant exploser des discothèques,<br />
des hôtels et un avion bourré de<br />
civils. Ils ont essayé de faire un<br />
coup d’État à partir de la Baie des<br />
Cochons –avec l’aide de Washington-.<br />
Ils ont essayé maintes fois<br />
d’assassiner Fidel Castro. Ils ont<br />
saboté des plantations, des usines,<br />
des chemins de fer, assassiné des<br />
enseignants, et j’en passe. Et c’est<br />
grâce à des organismes tels que<br />
celui qu’Harper veut créer, avec<br />
nos fonds, que cela fût possible.<br />
Le soulèvement contre le socialisme<br />
à Cuba n’est qu’un mythe,<br />
un mythe entretenu par les nostalgiques<br />
de Batista. Et les dissidents<br />
sont si peu nombreux qu’ils entrent<br />
tous dans l’œil d’une caméra. S’il<br />
fallait faire la comparaison avec les<br />
États-Unis, nous conclurions que les<br />
États-Unis sont en danger et que la<br />
dictature s’y est usurpée en douce. À<br />
l’échelle internationale en tout cas!<br />
Quant aux soit disant prisonniers<br />
politiques détenus à Cuba, il s’agit<br />
en fait des comploteurs ayant pour<br />
projet le renversement littéral du socialisme<br />
à Cuba. Or, ce genre d’acte<br />
illégal aux États-Unis, est passible<br />
de la peine de mort! Aux États-Unis,<br />
on dénombre près de 10 000 prisonniers<br />
politiques. Si Cuba émettait sur<br />
le territoire des États-Unis, une émission<br />
appelant le peuple à renverser<br />
son président, voire à l’assassiner,<br />
comme le fait la radio de Miami, et<br />
toutes les stations privées allant en<br />
ce sens et ayant été créées par ces<br />
organismes, Cuba serait bombardée,<br />
peut-être même envahie.<br />
Au Venezuela, en 2002, ce sont<br />
de tels organismes qui ont soutenu<br />
le coup d’État raté contre Hugo<br />
Chavez, pourtant démocratiquement<br />
élu. Ce sont ces organismes<br />
qui donnaient leur appui logistique<br />
à des stations comme Globovision<br />
ou RCTC, qui appelaient, ni plus ni<br />
moins, à l’assassinat de leur président,<br />
sans que ces organismes ne<br />
condamnent quoi que ce soit de<br />
leurs propos. Ce sont aussi ces organismes<br />
qui ont employé des mercenaires<br />
–Ce d’ailleurs, pourquoi le<br />
rapport parle d’hauts coûts à la hauteur<br />
de 70 millions annuels.-, qui ont<br />
sinon, donné leur appui aux chaînes<br />
de radio et de tv mais qui incitaient<br />
le peuple à prendre les armes contre<br />
le président Hugo Chavez. Drôle de<br />
promotion de la démocratie!<br />
Le dessein véritable des promotions<br />
de cet organisme n’a rien<br />
de démocratique. Tout au contraire!<br />
La seule mention de Cuba fait comprendre<br />
que le véritable but, c’est le<br />
capitalisme à tout vent, coûte que<br />
coûte, même au détriment des populations<br />
qui ont le fait le choix du socialisme,<br />
et cela, démocratiquement!<br />
Et le comble, c’est que nous serions<br />
les poches de ce projet antidémocratique<br />
et violent! Non merci Harper!<br />
Reactionism Watch<br />
12 décembre <strong>2009</strong><br />
Le Dossier Jean<br />
Dominique serait-il<br />
classé?<br />
De gauche à droite le président René Gracia Préval, le journaliste Guyler<br />
C Delva et Michèle Montas<br />
Par Guerby Dujour<br />
Alors que l’on s’approche vers le<br />
10e anniversaire de l’assassinat<br />
de Jean Dominique, l’un des fils<br />
dignes de la nation haïtienne, le 3<br />
avril 2010 prochain, rien absolument<br />
rien ne laisse présager que<br />
justice sera rendue avant cette date<br />
pour marquer désormais une rupture<br />
avec la tradition d’impunité caractérisant<br />
notre société et qui charpente<br />
le système judiciaire haïtien ancré<br />
depuis des lustres dans la corruption.<br />
Pourtant, le chef d’état en<br />
fonction, René Préval, dont Jean<br />
Do fût un ami et l’un des éminents<br />
conseillers lors de son premier mandat,<br />
avait déclaré que les obstacles<br />
politiques sont levés et que toutes<br />
les conditions sont réunies pour que<br />
l’enquête enfin aboutisse. Pour étayer<br />
sa déclaration qui ne pouvait être<br />
plus solennelle, M. Préval a eu la<br />
brillante idée de créer une commission<br />
présidentielle d’enquête avec le<br />
journaliste Guyler C. Delva comme<br />
chef de file. Cependant depuis la<br />
dernière conférence de la dite commission<br />
qui remonte ã plusieurs<br />
mois et au cours de laquelle des<br />
déclarations encourageantes ont été<br />
faites, on ignore ce qui se fait pour<br />
parvenir ã crever l’abcĕs. Nous ne<br />
saurions ne pas reconnaître la bonne<br />
volonté de la commission quant ã<br />
l’aboutissement de l’enquête, sachant<br />
que Guy Delva, de nature, a<br />
toujours été un fonceur.<br />
Toutefois, il y a-t-il une<br />
quelconque volonté de la part de<br />
l’équipe au pouvoir pour permettre<br />
Les 9 membres de la Commission présidentielle d’enquête<br />
Jean Dominique<br />
au peuple haïtien de connaître la<br />
vérité sur l’assassinat de son Donquichotte<br />
national, l’un des porteétendards<br />
de sa longue lutte pour le<br />
changement? Le plus triste dans tout<br />
cela est le silence on dirait organisé<br />
des grands pourfendeurs du dossier<br />
dans le passé. Pourquoi se taisent<br />
les Pierre Espérance, Yolaine Gilles,<br />
Jean Claude Bajeux et tant d’autres<br />
personnes dont des responsables<br />
politiques qui capitalisaient sur ce<br />
brûlant dossier ã des fins politiques !<br />
Ils ne sont pas des moindres ceux<br />
qui se demandent comment le président<br />
René Préval va- t-il regagner<br />
sa résidence ã la fin de son mandat,<br />
sans qu’au moins sous son second<br />
mandat, l’auteur intellectuel de ce<br />
crime, oh combien gratuit, ne soit<br />
connu et coffré?<br />
Ne soyez pas étonnés de voir<br />
des hypocrites s’amener le 3 Avril<br />
2010, comme d’habitude, pour faire<br />
des déclarations ã l’emporte piĕce<br />
rien que pour marquer la journée en<br />
attendant un autre 3 avril. De dulie<br />
au panégyrique, ils ne rateront sûrement<br />
pas le coche. Autrement ce<br />
serait aller de trahison en trahison,<br />
puisque jeter de la poudre aux yeux<br />
n’est pas un crime.<br />
KAPTE<br />
DETANT<br />
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Le droit de l’humanité à l’existence<br />
Par Fidel CASTRO<br />
Les changements climatiques<br />
causent d’ores et déjà des dommages<br />
considérables, et des centaines<br />
de millions de pauvres en<br />
souffrent les conséquences.<br />
Les centres de recherche les<br />
plus avancés assurent qu’il reste<br />
très peu de temps pour échapper à<br />
une catastrophe irréversible. Selon<br />
James Hansen, de l’Institut Goddard,<br />
de la NASA, un niveau de trois cent<br />
cinquante parties de dioxyde de carbone<br />
par million est encore tolérable<br />
; or, il dépasse actuellement trois<br />
cent quatre-vingt-dix et il augmente<br />
tous les ans à raison de deux parties<br />
par million, soit plus que les<br />
niveaux d’il y a six cent mille ans.<br />
Les deux dernières décennies ont été<br />
les plus chaudes depuis qu’il existe<br />
des mesures. Ce gaz a augmenté de<br />
quatre-vingts parties par million ces<br />
cent cinquante dernières années.<br />
Les glaces de la mer Arctique,<br />
l’énorme couche de deux kilomètres<br />
d’épaisseur qui couvre le Groenland,<br />
les glaciers d’Amérique du<br />
Sud qui alimentent les principales<br />
sources d’eau douce de cette région,<br />
le volume colossal qui couvre<br />
l’Antarctique, la couche qui reste encore<br />
sur le Kilimandjaro, les neiges<br />
qui couvrent l’Himalaya et l’énorme<br />
masse gelée de la Sibérie fondent à<br />
vue d’œil. Des scientifiques prestigieux<br />
redoutent des sauts quantitatifs<br />
dans les phénomènes naturels<br />
qui provoquent les changements.<br />
L’humanité avait placé de grands<br />
espoirs dans le Sommet de Copenhague,<br />
qui devait prolonger le Protocole<br />
de Kyoto souscrit en 1996<br />
mais entré en vigueur seulement en<br />
2005. L’échec éclatant de ce Sommet<br />
a engendré des épisodes honteux<br />
qu’il faut dûment éclaircir.<br />
Les États-Unis, qui comptent<br />
moins de 5 p. 100 de la population<br />
mondiale, émettent le quart du dioxyde<br />
de carbone. Leur nouveau<br />
président avait promis de coopérer<br />
aux efforts internationaux pour faire<br />
face à un problème qui touche son<br />
pays autant que le reste du monde.<br />
Les réunions préalables au Sommet<br />
ont mis en lumière que les dirigeants<br />
de cette nation et ceux des pays les<br />
plus riches manœuvraient pour faire<br />
retomber le poids des sacrifices sur<br />
les pays émergents et les pays pauvres.<br />
Beaucoup de dirigeants et des<br />
milliers de représentants des mouvements<br />
sociaux et des institutions<br />
scientifiques, décidés à se battre<br />
pour préserver l’humanité du pire<br />
risque qu’elle a encouru dans son<br />
Histoire, se sont rendus à Copenhague<br />
à l’invitation des organisateurs<br />
du Sommet. Je m’abstiens d’entrer<br />
dans le détail de la brutalité dont<br />
ont fait preuve les forces de l’ordre<br />
danoises contre les milliers de manifestants<br />
et d’invités des mouvements<br />
sociaux et scientifiques pour<br />
me concentrer sur les aspects politiques<br />
du Sommet.<br />
Un véritable chaos a régné à<br />
Copenhague et des choses incroyables<br />
s’y sont passées. Les mouvements<br />
sociaux et les institutions<br />
scientifiques n’ont pas eu le droit<br />
d’assister aux débats. Des chefs<br />
d’État ou de gouvernement n’ont<br />
même pas eu la possibilité de donner<br />
leur opinion sur des problèmes<br />
vitaux. Obama et les dirigeants des<br />
pays les plus riches ont séquestré<br />
la conférence avec la complicité du<br />
Un véritable chaos a régné à Copenhague et des choses incroyables s’y<br />
sont passées. Les mouvements sociaux et les institutions scientifiques<br />
n’ont pas eu le droit d’assister aux débats<br />
gouvernement danois, et les institutions<br />
des Nations Unis ont été mises<br />
sur la touche.<br />
Barack Obama, qui est arrivé<br />
le dernier jour du Sommet et n’y est<br />
resté que douze heures, s’est réuni<br />
avec deux groupes d’invités triés sur<br />
le volet par lui-même et ses collaborateurs.<br />
Et c’est accompagné de l’un<br />
de ces groupes qu’il a eu une réunion<br />
dans la salle plénière avec le reste<br />
des délégations de plus haut niveau.<br />
Aussitôt après avoir pris la parole,<br />
il s’est retiré par une porte dérobée.<br />
À cette réunion plénière, hormis le<br />
petit groupe choisi par lui, les autres<br />
représentants des États n’ont pas<br />
eu le droit de prendre la parole. Si<br />
les présidents bolivien et vénézuélien<br />
ont pu le faire, c’est seulement<br />
parce qu’ils l’ont réclamé avec énergie,<br />
soutenus par les autres, et que<br />
le président du Sommet n’a pas eu<br />
d’autre solution que de la leur céder.<br />
Dans une salle contiguë, Obama a<br />
réuni les dirigeants des pays les<br />
plus riches, de plusieurs nations<br />
émergentes les plus importantes et<br />
de deux pays très pauvres. Il y a<br />
présenté un document négocié avec<br />
deux ou trois des principaux pays,<br />
il a ignoré l’Assemblée générale des<br />
Nations Unies, il a donné des conférences<br />
de presse et il est reparti, tel<br />
Jules César qui s’exclama au terme<br />
d’une ses campagnes victorieuses<br />
en Asie mineure : Vini, vidi, vici !<br />
Le Premier ministre en personne<br />
du Royaume-Uni, Gordon<br />
Brown, avait affirmé le 19 octobre<br />
: « Si nous n’aboutissons pas à un<br />
accord dans les prochains mois, il<br />
ne fait pas le moindre doute qu’une<br />
fois que l’élévation débridée des<br />
émissions aura provoqué des dommages,<br />
aucun accord mondial rétrospectif<br />
à quelque moment du<br />
futur ne pourra en éliminer les effets.<br />
À cette date, il sera alors irrémédiablement<br />
trop tard. »<br />
Et il avait conclu son discours<br />
sur cette péroraison dramatique : «<br />
Nous ne pouvons nous donner le<br />
luxe de l’échec. Si nous échouons<br />
maintenant, le prix à payer sera<br />
très lourd. Si nous agissons maintenant,<br />
si nous agissons de concert,<br />
si nous agissons en faisant preuve<br />
de hauteur de vue et de détermination,<br />
nous pouvons encore remporter<br />
la victoire à Copenhague. Mais,<br />
si nous échouons, la planète Terre<br />
sera en danger, et il n’existe pas de<br />
plan de rechange. »<br />
Il affirme pourtant à présent<br />
avec arrogance que l’Organisation<br />
des Nations Unies a été prise en<br />
otage par un petit groupe de pays<br />
comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie,<br />
le Nicaragua et Tuvalu, et il<br />
accuse la Chine, l’Inde, le Brésil,<br />
l’Afrique du Sud et d’autres nations<br />
émergentes d’avoir cédé aux<br />
séductions des États-Unis pour souscrire<br />
un accord qui expédie aux<br />
oubliettes le Protocole de Kyoto<br />
et ne contient aucun engagement<br />
contraignant pour les États-Unis et<br />
leurs riches alliés. Je me vois obligé<br />
de rappeler que l’Organisation des<br />
Nations Unies a vu le jour voilà à<br />
peine soixante ans, après la Deuxième<br />
Guerre mondiale, alors que les<br />
pays indépendants ne dépassaient<br />
pas la cinquantaine. Elle compte<br />
aujourd’hui plus de cent quatrevingt-dix<br />
États indépendants, après<br />
que la lutte décidée des peuples a eu<br />
liquidé l’odieux système colonial.<br />
La République populaire de<br />
Chine s’est même vu refuser pendant<br />
des années le droit d’entrée à l’ONU,<br />
un gouvernement fantoche y usurpant<br />
sa représentation à l’Assemblée<br />
générale et au Conseil de sécurité.<br />
C’est grâce au soutien tenace d’un<br />
nombre croissant de pays du Tiersmonde<br />
que la Chine bénéficia peu à<br />
peu de la reconnaissance de la communauté<br />
internationale, ce qui fut<br />
un facteur très important pour que<br />
les USA et leurs alliés de l’OTAN reconnaissent<br />
ses droits à l’ONU.<br />
C’est l’Union soviétique<br />
qui contribua le plus par sa lutte<br />
héroïque à la défaite du fascisme, au<br />
prix de plus de vingt-cinq millions<br />
de morts et d’énormes destructions<br />
dans tout le pays. C’est au terme<br />
de cette lutte qu’elle émergea comme<br />
une superpuissance capable de<br />
contrebalancer en partie la domination<br />
absolue qu’exerçait le système<br />
impérial des USA et des anciennes<br />
nations coloniales, et sa mise à sac<br />
impitoyable des peuples du Tiersmonde.<br />
La désintégration de l’URSS<br />
a permis aux USA d’étendre leur<br />
pouvoir politique et militaire en direction<br />
de l’Est, vers le cœur de la<br />
Russie, et de renforcer leur influence<br />
sur le reste de l’Europe. Ce qui s’est<br />
passé à Copenhague n’a donc rien<br />
d’étonnant.<br />
Je tiens à souligner les déclarations<br />
injustes et outrageantes du<br />
Premier ministre britannique et la<br />
tentative des États-Unis d’imposer<br />
comme accord du Sommet un document<br />
dont les pays participants<br />
n’ont discuté à aucun moment.<br />
Le ministre cubain des Relations<br />
extérieures, Bruno Rodríguez, a<br />
affirmé dans la conférence de presse<br />
qu’il a donnée le 21 décembre des<br />
vérités absolument indéniables. J’en<br />
cite quelques paragraphes :<br />
« À Copenhague, je tiens à le<br />
souligner, la Conférence des Parties<br />
n’a adopté aucun accord, aucune décision<br />
concernant des engagements,<br />
qu’ils soient contraignants ou pas,<br />
ni absolument aucune décision relevant<br />
du droit international : à Copenhague,<br />
il n’y a pas eu d’accord,<br />
tout simplement !<br />
« Le Sommet a été un échec, et<br />
l’on veut pourtant berner l’opinion<br />
publique mondiale. […] la carence<br />
de volonté politique a sauté aux<br />
yeux…<br />
« …il a constitué un recul dans<br />
l’action de la communauté internationale<br />
pour prévenir ou alléger les<br />
retombées des changements climatiques…<br />
« …la température mondiale<br />
pourrait s’élever de 5º en moyenne…<br />
»<br />
Puis notre ministre a apporté<br />
d’autres données intéressantes sur<br />
les conséquences possibles de cet<br />
échec, selon les dernières recherches<br />
scientifiques :<br />
« …de la date du Protocole de<br />
Kyoto à ce jour, les pays développés<br />
ont élevé leurs émissions de 12,8 p.<br />
100… 55 p. 100 de ce volume correspondant<br />
aux USA<br />
« Un Étasunien consomme en<br />
moyenne 25 barils de pétrole par<br />
an, un Européen 11, un Chinois<br />
moins de 2, un Latino-Américain ou<br />
un Caribéen, moins de 1.<br />
« Trente pays, dont ceux<br />
de l’Union européenne, consomment<br />
80 p. 100 des combustibles<br />
produits. »<br />
Le fait est que les pays développés<br />
signataires du Protocole de<br />
Kyoto ont élevé radicalement leurs<br />
émissions. Ils veulent toutefois substituer<br />
maintenant à la base adoptée<br />
pour calculer ces émissions, autrement<br />
dit 1990, une nouvelle base,<br />
2005, de sorte que les engagements<br />
envisagés par les USA, les plus<br />
gros pollueurs, ne représenteraient<br />
qu’une réduction de 3 p. 100 par<br />
rapport à vingt-cinq ans avant !<br />
C’est là se moquer d’une manière<br />
éhontée de l’opinion mondiale…<br />
Le ministre cubain, parlant au<br />
nom des pays de l’Alliance bolivarienne<br />
des peuples de Notre Amérique<br />
(ALBA), et défendant la Chine,<br />
l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et<br />
d’autres États importants à économie<br />
émergeante, a ratifié le concept<br />
dégagé à Kyoto de « responsabilités<br />
partagées, mais différenciées,<br />
ce qui veut dire que les pays à accumulation<br />
historique et les pays<br />
développés, responsables de cette<br />
catastrophe, ont des responsabilités<br />
différentes de celles des petits États<br />
insulaires ou des pays du Sud, surtout<br />
des pays les moins avancés…<br />
»<br />
« Responsabilités veut dire<br />
financement ; responsabilités veut<br />
dire transfert de technologies dans<br />
des conditions acceptables. Mais<br />
Obama joue sur les mots, et au lieu<br />
de parler de «responsabilités» partagées<br />
mais différenciées, il parle de<br />
«réponses» partagées, mais différenciées…<br />
« …il abandonne la salle plénière<br />
sans même daigner écouter qui<br />
que ce soit, de même qu’il n’avait<br />
écouté personne avant son intervention.<br />
»<br />
Obama avait affirmé lors d’une<br />
conférence de presse ayant précédé<br />
son départ de la capitale danoise : «<br />
Nous avons généré ici à Copenhague<br />
un accord substantiel sans précédent<br />
: pour la première fois dans<br />
l’Histoire, les plus grandes économies<br />
sont venues ici accepter ensemble<br />
leurs responsabilités. »<br />
Dans son exposé clair et irréfutable,<br />
notre ministre s’est exclamé<br />
: « Que signifie : «…les plus<br />
grandes économies sont venues ici<br />
accepter ensemble leurs responsabilités»<br />
? Ça veut dire qu’il fait<br />
retomber une part importante du<br />
fardeau que représente le financement<br />
des mesures d’atténuation et<br />
d’adaptation que doivent adopter<br />
les pays, surtout ceux du Sud, face<br />
aux changements climatiques, sur<br />
la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique<br />
du Sud. Car, il faut bien le dire, la<br />
Chine, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du<br />
Sud et tous les pays appelés par euphémisme<br />
en développement ont<br />
été victimes d’un braquage, d’un<br />
hold-up ! » Voilà dans quels termes<br />
Suite à la page (17)<br />
14 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 15
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Suite de la page (13)<br />
réclamée par les dirigeants actuels<br />
ukrainiens qui la transféreraient<br />
volontiers aux Etats-Unis. Voilà<br />
l’endroit rêvé pour déclencher la<br />
Troisième Guerre Mondiale – qui<br />
serait sans doute la vraie «der des<br />
ders**».<br />
Les dirigeants baltes sont là<br />
pour interpréter l’inquiétude russe<br />
devant cette expansion de l’Otan<br />
comme la preuve de la « menace<br />
russe ». Ainsi, dans une « lettre ouverte<br />
à l’administration Obama de<br />
l’Europe centrale et orientale » du<br />
juillet dernier, Lech Walesa, Vaclav<br />
Havel, Alexander Kwasniewski,<br />
Valdas Adamkus et Vaira Vike-<br />
Freiberga ont déclaré que “la Russie<br />
est de retour en tant que puissance<br />
révisionniste en train de poursuivre<br />
un programme du 19ème siècle<br />
avec les tactiques et les méthodes<br />
du 21ème siècle”. Le danger, selon<br />
eux, est que ce qu’ils appellent<br />
“l’intimidation larvée” et “l’influence<br />
colportée” (influence peddling) de la<br />
Russie pourrait à la longue mener<br />
à une “de facto neutralisation de la<br />
région”.<br />
On peut se demander où serait<br />
le mal ? Mais le mal est dans le<br />
passé et le passé est dans le présent.<br />
Ces Américanophiles continuent :<br />
“Notre région”, disent-ils, “a souffert<br />
quand les Etats-Unis ont succombé<br />
au ‘réalisme’ à Yalta. … Si un point<br />
de vue ‘réaliste’ avait prévalu au début<br />
des années 1990, nous ne serions<br />
pas dans l’Otan aujourd’hui…”<br />
Mais ils y sont, et ils réclament “une<br />
renaissance de l’Otan”, qui doit<br />
“confirmer sa fonction centrale de<br />
défense collective en même temps<br />
que nous nous adaptons aux nouvelles<br />
menaces du 21ème siècle.” Et<br />
ils ajoutent, avec un brin de chantage,<br />
que leur “capacité de participation<br />
dans les expéditions lointaines<br />
est lié à leur sécurité chez eux.”<br />
La Géorgie est là pour montrer<br />
le danger représenté par ces petits<br />
pays prêts à entraîner l’Alliance<br />
Atlantique dans leurs querelles de<br />
frontières avec la Russie. Mais ce qui<br />
est très curieux est le fait que ces dirigeants<br />
particulièrement belliqueux<br />
de petits pays de l’Est ont souvent<br />
passé des années aux Etats-Unis<br />
dans les institutions proches du pouvoir<br />
ou ont même la double nationalité.<br />
Ils sont patriotes de leur petit<br />
pays tout en se sentant protégés par<br />
la seule superpuissance du monde,<br />
ce qui peut mener à une agressivité<br />
particulièrement irresponsable. Ce<br />
président géorgien, Mikeil Saakachvili,<br />
qui en août 2008 n’a pas hésité<br />
à provoquer une guerre avec la<br />
Russie, a été boursier du Département<br />
d’Etat des Etats-Unis dans les<br />
années ’90, recevant les diplômes<br />
des universités de Columbia et de<br />
George Washington, dans la capitale.<br />
Parmi les signataires de la<br />
lettre citée, il faut noter que Valdas<br />
Adamkus est essentiellement un<br />
Américain, immigré de Lithuanie<br />
dans les années 40, qui a servi dans<br />
le renseignement militaire américain<br />
et dans l’administration Reagan, qui<br />
l’a décoré, et qui a pris sa retraite en<br />
Lithuanie en 1997… pour être tout<br />
de suite élu comme Président de<br />
cet Etat de 1998 jusqu’au mois de<br />
juillet dernier. Le parcours de Vaira<br />
Vike-Freiberga est semblable : d’une<br />
famille qui a fui la Lettonie pour<br />
l’Allemagne en 1945, elle a fait carrière<br />
au Canada avant de rentrer en<br />
Lettonie juste à temps pour être élue<br />
présidente de la République entre<br />
1999 et 2007.<br />
La construction européenne<br />
contre le monde<br />
En épousant ces peurs, qui à<br />
l’origine sont des constructions pour<br />
justifier une militarisation, les Etats<br />
membres de l’Union Européenne se<br />
mettent en opposition avec le reste<br />
du monde. Le reste du monde étant<br />
une source inépuisable de « menaces<br />
». La reddition inconditionnelle<br />
de l’Europe devant la bureaucratie<br />
militaro-industrielle et son idéologie<br />
de la peur était confirmée récemment<br />
par le retour de la France dans<br />
le commandement de l’Otan. Une<br />
des raisons de cette capitulation est<br />
la psychologie du président Sarkozy<br />
lui-même, dont l’adoration pour<br />
les aspects les plus superficiels des<br />
Etats-Unis s’est exprimée dans son<br />
discours embarrassant devant le<br />
Congrès des Etats-Unis en novembre<br />
2007.<br />
L’autre cause, moins flagrante<br />
mais plus fondamentale, est la récente<br />
expansion de l’Union Européenne.<br />
L’absorption rapide de tous<br />
les anciens satellites d’Europe de<br />
l’Est, ainsi que des anciennes républiques<br />
soviétiques d’Estonie, de Lettonie<br />
et de Lituanie, a radicalement<br />
changé l’équilibre du pouvoir au<br />
sein de l’UE elle-même. Les nations<br />
fondatrices, la France, l’Allemagne,<br />
l’Italie et les pays du Bénélux, ne<br />
peuvent plus guider l’Union vers<br />
une politique étrangère et de sécurité<br />
unifiée. Après le refus de la<br />
France et de l’Allemagne d’accepter<br />
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l’invasion de l’Irak, Donald Rumsfeld<br />
a discrédité ces deux pays<br />
comme faisant partie de la « vieille<br />
Europe » et il s’est gargarisé de la<br />
volonté de la « nouvelle Europe »<br />
de suivre l’exemple des Etats-Unis.<br />
La Grande-Bretagne à l’Ouest et les<br />
« nouveaux » satellites européens à<br />
l’Est sont plus attachés aux Etats-<br />
Unis, politiquement et émotionnellement,<br />
qu’ils ne le sont à l’Union<br />
Européenne qui les a accueillis et<br />
leur a apportés une considérable<br />
aide économique au développement<br />
et un droit de veto sur les questions<br />
politiques majeures.<br />
Il est vrai que, même hors du<br />
commandement intégré de l’OTAN,<br />
l’indépendance de la France n’était<br />
que relative. La France a suivi les<br />
Etats-Unis dans la première guerre<br />
du Golfe – le Président François Mitterrand<br />
espéra vainement gagner<br />
ainsi de l’influence à Washington, le<br />
mirage habituel qui attire les alliés<br />
dans les opérations étasuniennes<br />
douteuses. La France s’est jointe<br />
à l’OTAN en 1999 dans la guerre<br />
contre la Yougoslavie, malgré les<br />
doutes aux plus hauts niveaux.<br />
Mais en 2003, le Président Jacques<br />
Chirac et son ministre des affaires<br />
étrangères Dominique de Villepin<br />
ont réellement usé de leur indépendance<br />
en rejetant l’invasion de<br />
l’Irak. Il est généralement reconnu<br />
que la position française a permis à<br />
l’Allemagne de faire de même. La<br />
Belgique a suivi.<br />
Le discours de Villepin, le 14<br />
février 2003, au Conseil de Sécurité<br />
des Nations-Unies, donnant la priorité<br />
au désarmement et à la paix<br />
sur la guerre, reçut une rare « standing<br />
ovation ». Le discours de Villepin<br />
fut immensément populaire dans le<br />
monde entier et a accru énormément<br />
le prestige de la France, en particulier<br />
dans le monde arabe. Mais, de<br />
retour à Paris, la haine personnelle<br />
entre Sarkozy et Villepin a atteint<br />
des sommets passionnels et la persécution<br />
judiciaire de Villepin dans<br />
l’affaire obscure de Clearstream<br />
représente l’ensevelissement de la<br />
dernière velléité d’indépendance<br />
politique de la France sous une avalanche<br />
de boue vengeresse.<br />
Qui parle aujourd’hui pour la<br />
France ? Officiellement, Bernard<br />
Kouchner, prophète de l’ingérence<br />
humanitaire qui, lui, approuvait<br />
l’invasion de l’Irak. Officieusement,<br />
les soi-disant « néo-conservateurs<br />
» qu’on ferait mieux d’appeler les<br />
« impérialistes sionistes », tant leur<br />
véritable projet est un nouvel impérialisme<br />
agressif occidental au<br />
sein duquel Israël trouverait une<br />
place de choix.<br />
Le 22 septembre <strong>2009</strong>, le<br />
Guardian de Londres a publié une<br />
lettre demandant que l’Europe<br />
prenne fait et cause pour la Géorgie<br />
dans le conflit de l’Ossétie du Sud.<br />
Signée par Vaclav Havel, Valdas Adamkus,<br />
Mart Laar, Vytautas Landsbergis,<br />
Otto de Habsbourg, Daniel<br />
Cohn Bendit, Timothy Garton Ash,<br />
André Glucksmann, Mark Leonard,<br />
Bernard-Henri Lévy, Adam Michnik<br />
et Josep Ramoneda, la lettre proférait<br />
les habituelles platitudes prétentieuses<br />
sur les « leçons de l’histoire<br />
» , toutes justifiant l’utilisation de<br />
la puissance militaire occidentales,<br />
bien sûr : Munich, le pacte Ribbentrop-Molotov,<br />
le mur de Berlin.<br />
Les signataires exhortent les 27 dirigeants<br />
démocratiques de l’Europe<br />
à « définir une stratégie pro-active<br />
pour aider la Géorgie à reprendre<br />
pacifiquement son intégrité territoriale<br />
et obtenir le retrait des forces<br />
russes stationnées illégalement sur<br />
le sol géorgien… »<br />
Pendant ce temps, les alliés de<br />
l’Otan continuent à tuer et à se faire<br />
tuer en Afghanistan. On peut se demander<br />
quel est le vrai but de cette<br />
guerre, qui, au début, était de capturer<br />
et punir Osama bin Laden. Un<br />
autre objectif, plus confidentiel, est<br />
valable quelle que soit l’issue de ce<br />
conflit : l’Afghanistan sert à forger<br />
une armée internationale pour policer<br />
la « globalisation » à l’américaine.<br />
L’Europe est surtout une « boîte à<br />
outils » dans laquelle les Etats-Unis<br />
peuvent puiser pour poursuivre ce<br />
qui est essentiellement un projet de<br />
conquête de la planète. Ou, comme<br />
on dit officiellement, la « bonne gouvernance<br />
» d’un monde « globalisé<br />
». Les « impérialistes sionistes » sont<br />
1234567890<br />
mc m+ m- mr<br />
С + - / x<br />
7<br />
4 5<br />
1 2<br />
0<br />
8<br />
9<br />
6<br />
3<br />
-<br />
+<br />
=<br />
sûrement conscients de ce but et le<br />
soutiennent. Mais les autres ? A<br />
par ces illuminés, on a l’impression<br />
d’une Europe somnambule, qui suit<br />
la voix de son maître américain, en<br />
espérant qu’Obama sauvera tout le<br />
monde, mais sans pensée et sans<br />
volonté propres. Plus triste que les<br />
tropiques. Pour conclure, je reviens<br />
à la fameuse « construction européenne<br />
». Je suis consciente qu’il y<br />
avait une époque où il était permis,<br />
et presque raisonnable, d’espérer<br />
que les vieilles nations européennes<br />
se mettraient ensemble paisiblement<br />
dans ce que Gorbatchev, ce<br />
grand cocu de l’histoire, appelait<br />
« notre maison commune ». Mais<br />
depuis il y a eu Maastricht, le néolibéralisme,<br />
le Traité constitutionnel<br />
rejeté puis adopté contre toute procédure<br />
démocratique, et surtout, les<br />
élargissements irréfléchis vers les<br />
pays dont les dirigeants pensent à<br />
poursuivre la Guerre froide jusqu’à<br />
l’humiliation totale de la Russie.<br />
Aujourd’hui, cette construction<br />
a ceci de paradoxal : elle sert<br />
d’Utopie qui distrait du présent en<br />
attendant un avenir qui domine<br />
l’horizon. Et pourtant, elle est vide<br />
de contenu. Elle est dictée beaucoup<br />
moins par un espoir d’avenir<br />
que par une peur et une honte du<br />
passé. L’Europe des nations a perdu<br />
sa fierté et même sa raison d’être<br />
dans les deux grandes guerres du<br />
vingtième siècle, dans le «totalitarisme»<br />
mais surtout – et cela est relativement<br />
récent, depuis 1967 pour<br />
être précis – à cause de l’Holocauste.<br />
L’Europe doit se rendre incapable de<br />
commettre une nouvelle Shoah en<br />
abolissant l’Etat nation, jugé intrinsèquement<br />
coupable, en devenant<br />
«multiculturelle» et en se joignant à<br />
la Croisade menée par son sauveur<br />
historique, les Etats-Unis, pour apporter<br />
la bonne gouvernance et les<br />
Droits de l’Homme au monde entier.<br />
L’Union Européenne n’a pas de<br />
contenu, elle est vouée à se fondre<br />
dans «la Communauté Internationale»<br />
à côté des Etats-Unis. La Construction<br />
européenne est donc tout<br />
d’abord une «déconstruction», pour<br />
emprunter un mot de philosophe.<br />
Ce mirage cache un avenir totalement<br />
imprévu et, aujourd’hui,<br />
imprévisible.<br />
Source : http://www.comite-valmy.<br />
org/spip.php?article418<br />
Article original publié le 18<br />
novembre <strong>2009</strong><br />
Tlaxcala 11décembre /<strong>2009</strong><br />
*Ndlr. Diana Johnstone est<br />
une universitaire, journaliste<br />
américaine et écrivaine de gauche.<br />
Diplomée d’études slaves, elle obtenu<br />
son doctorat à l’Université<br />
du Minnesota. Elle publie régulièrement<br />
des articles d’analyse de<br />
l’actualité internationale dans le<br />
magazine en ligne Counterpunch.<br />
En 1985, elle publie un premier<br />
livre The Politics of Euromissiles :<br />
Europe’s Role in America’s World.<br />
Dans son deuxième livre La Croisade<br />
des fous : Yougoslavie, première<br />
guerre de la mondialisation<br />
(2005), elle porte un regard critique<br />
sur la guerre en Yougoslavie,<br />
remettant en cause la version médiatique<br />
dominante présentant le<br />
nationalisme serbe comme le principal<br />
responsable du conflit.<br />
** Ndlr. « La Der des Ders »<br />
est une expression qui s’est forgée<br />
à la suite de la Première Guerre<br />
mondiale, qui signifie la « Dernière<br />
des dernières (guerres) ». «Le der<br />
des ders» désigne par extension<br />
le soldat, le poilu qui a participé à<br />
cette guerre.<br />
Chine:<br />
Un Britannique<br />
exécuté<br />
Pour la première fois depuis 58<br />
ans, un Européen a été exécuté<br />
par la justice chinoise. Il s'agit d'un<br />
Britannique condamné pour trafic<br />
de drogue. Sa famille dénonçait une<br />
manipulation.<br />
La Chine a exécuté un Britannique<br />
de 53 ans mardi. Akmal<br />
Shaikh était condamné à la peine<br />
capitale pour trafic de drogue. Pékin<br />
a été sourd aux protestations de<br />
Londres et a appliqué la sanction.<br />
La Cour suprême chinoise a rejeté<br />
un ultime appel. Les avocats de la<br />
défense plaidaient des troubles mentaux<br />
bipolaires. La justice a toutefois<br />
estimé qu'aucune preuve n'était apportée.<br />
Elle a alors décidé de procéder<br />
à la première exécution d'un<br />
Européen depuis 1951.<br />
La famille et le gouvernement<br />
britannique avaient réclamé<br />
la clémence ces dernières semaines.<br />
Gordon Brown avait appelé personnellement<br />
son homologue chinois,<br />
Wen Jibao. En vain. Le commerçant<br />
londonien avait été arrêté à Urumqi<br />
en 2007 avec quatre kilos d'héroïne<br />
dans sa valise. En 2008, un procès<br />
de <strong>30</strong> minutes lui a désigné le couloir<br />
de la mort.<br />
Lutte contre la drogue<br />
La famille assure qu'il s'agit<br />
d'une manipulation. Deux hommes<br />
rencontrés en Pologne auraient<br />
profité de son instabilité mentale<br />
pour faire de lui une "mule". Ils<br />
auraient promis à Akmal Shaikh<br />
l'enregistrement de son premier<br />
album de musique pop. L'avocat<br />
du condamné a déploré qu'aucune<br />
évaluation mentale n'ait été acceptée<br />
par la justice. Les autorités chinoises<br />
Vol 253:<br />
Obama<br />
reconnaît<br />
un "échec"<br />
Barack Obama a déclaré mardi<br />
que l'attentat manqué le<br />
jour de Noël contre un avion de<br />
ligne américain entre Amsterdam<br />
et Détroit avait constitué un<br />
"échec" pour les services de sécurité<br />
intérieure et de renseignement<br />
américains. le président américain<br />
a évoqué des "défaillances" dans<br />
les mesures antiterroristes aux<br />
États-Unis. "Lorsque notre gouvernement<br />
détient des informations<br />
sur un extrémiste connu et<br />
que cette information n'est pas<br />
partagée et suivie d'action comme<br />
cela aurait dû être le cas, de sorte<br />
que cet extrémiste embarque dans<br />
un avion avec de dangereux explosifs<br />
qui auraient pu coûter près<br />
de <strong>30</strong>0 vies, il y a faille dans le<br />
système et je considère que c'est<br />
totalement inacceptable", a expliqué<br />
Barack Obama.<br />
Journal du dimanche 29<br />
décembre <strong>2009</strong><br />
Akmal Shaikh<br />
ont, elles, assuré que les droits de la<br />
défense avaient été respectés.<br />
Pour Pékin, cette exécution<br />
résulte de sa détermination à lutter<br />
contre la drogue. "La question<br />
n'est pas de savoir à quel point<br />
nous sommes opposés au trafic de<br />
drogue. Le Royaume-Uni comme<br />
la Chine sont résolus à lutter contre.<br />
La question est de savoir si M.<br />
Shaikh est devenu une nouvelle victime<br />
de ce trafic", a réagi le ministre<br />
britannique des Affaires étrangères,<br />
David Miliband, dans un communiqué<br />
de presse. Le Premier ministre<br />
s'est lui aussi indigné. "Je condamne<br />
l'exécution d'Akmal Shaikh dans<br />
les termes les plus fermes. Je suis<br />
consterné et déçu de voir que nos<br />
constants appels à la clémence n'ont<br />
pas été entendus. Je m'inquiète particulièrement<br />
qu'aucun examen de<br />
santé mentale n'ait été effectué", a<br />
déclaré Gordon Brown.<br />
Journal du dimanche 29 décembre<br />
<strong>2009</strong><br />
Evo Morales<br />
annonce<br />
un Sommet<br />
Climatique<br />
Alternatif pour<br />
avril 2010<br />
Après l’échec du Sommet de Copenhague,<br />
où les pays participants<br />
n’ont pas su définir un accord<br />
afin de compenser le changement<br />
climatique, le président de la Bolivie<br />
a annoncé un Sommet Alternatif qui<br />
devrait être organisé en Bolivie en<br />
avril 2010. Particularité principale<br />
par rapport aux sommets mondiaux<br />
habituels, les chefs d’états et<br />
les représentations officielles ne seront<br />
pas conviés, seuls des groupes<br />
d’experts d’universitaires et les mouvements<br />
sociaux y seront représentés.<br />
Cette décision fait suite aux<br />
déclarations de Morales lors du Sommet<br />
de Conpenhague où il avait<br />
déclaré “Comme il n’y a pas d’accord<br />
et que de profondes différences<br />
idéologiques se maintiennent sur le<br />
choix du meilleur chemin pour affronter<br />
les menaces qui pèsent sur le<br />
monde, c’est précisément les peuples<br />
qui se mobilisent qui doivent fixer les<br />
politiques que l’on doit développer”.<br />
A Travers le Monde<br />
Cuba face à une année<br />
de grands défis<br />
Une année de tension et de travail<br />
prend fin au cours de<br />
laquelle, en dépit de toutes les difficultés,<br />
Cuba a réussi à préserver les<br />
acquis sociaux qui en font un point<br />
de repère au niveau continental et,<br />
d’ores et déjà, les Cubains ont les<br />
yeux tournés vers les projets pour<br />
2010 pour continuer à avancer<br />
sur la voie du perfectionnement de<br />
l’économie dans un monde en proie<br />
à l’incertitude.<br />
La session d’hiver de<br />
l’Assemblée Nationale a fait un bilan<br />
des principaux événements survenus<br />
ces 12 derniers mois et les<br />
députés ont approuvé les grandes<br />
Lignes Economiques et Sociales et le<br />
Budget de l’État pour 2010, considérés<br />
tous les deux comme des outils<br />
fondamentaux pour relever les défis<br />
de l’avenir immédiat.<br />
« En particulier, Cuba doit lutter<br />
contre les conséquences de la crise<br />
globale capitaliste dont l’impact<br />
ne peut pas être évité en raison des<br />
liens étroits qu’ont les économies<br />
nationales avec le marché mondial<br />
» a relevé Osvaldo Martinez, député<br />
qui préside la Commission pour les<br />
Questions Economiques de notre<br />
parlement.<br />
Cuba a été touchée par la chute<br />
des cours du nickel, par la réduction<br />
du nombre de touristes –phénomène<br />
perceptible dans le monde entier- et<br />
elle a dû aussi faire face à la réduction<br />
des sources de financement externe.<br />
Notre pays est frappé aussi de<br />
plein fouet par les effets du blocus<br />
économique, financier et commercial<br />
que les Etats-Unis lui font subir<br />
depuis plus de 50 ans déjà. Le blocus,<br />
avec son enchevêtrement de<br />
lois et d’interdictions ainsi qu’avec<br />
son harcèlement systématique, vise,<br />
non seulement Cuba, mais aussi<br />
tout pays, entreprise ou institution<br />
ayant des relations d’affaires avec<br />
notre petite île.<br />
De plus, tout au long de <strong>2009</strong>,<br />
de très grands efforts ont dû être<br />
consentis à la poursuite de la réparation<br />
des graves dégâts causés par<br />
trois ouragans dévastateurs qui se<br />
sont abattus sur Cuba en 2008.<br />
Malgré ces conditions exceptionnelles,<br />
Cuba a obtenu une croissance<br />
modeste de son PIB de 1,4%<br />
qui bien qu’étant loin des 6% pronostiqués<br />
au début, est un indice<br />
positif dans l’économie cubaine ce<br />
qui n’a pas été le cas dans plus de<br />
la moitié des pays de l’Amérique<br />
Latine et des Caraïbes.<br />
De plus, au milieu du chaos<br />
mondial créé par la crise capitaliste,<br />
notre pays a réussi à maintenir des<br />
indices sociaux très élevés comme<br />
le taux de mortalité infantile de 4,7<br />
pour mille, une espérance de vie de<br />
78 ans et tous les efforts nécessaires<br />
ont été déployés pour protéger la<br />
population contre l’épidémie de dengue<br />
non hémorragique et contre la<br />
pandémie de grippe A (H1 N1).<br />
Au sujet de l’influenza A<br />
Le Président cubain Raul Castro<br />
(H1N1), le Président Raul Castro a<br />
reconnu l’efficacité des mesures prises<br />
pour éviter sa propagation, comme<br />
l’hospitalisation de 57 000 personnes<br />
présentant des symptômes<br />
suspects, et l’hospitalisation à domicile<br />
de 11 000 autres.<br />
Le défi consiste désormais à<br />
maintenir la qualité des acquis sociaux<br />
et des services indispensables<br />
et à approfondir en même temps le<br />
perfectionnement et l’actualisation<br />
du modèle économique.<br />
En clôturant la session d’hiver<br />
de l’Assemblée nationale, le Président<br />
Raul Castro a indiqué que<br />
dans la réalisation de ces tâches il<br />
ne peut pas y avoir de place pour<br />
l’improvisation et la hâte. « Au<br />
milieu d’une situation mondiale<br />
complexe qui pourrait s’aggraver<br />
en 2010, avec un adversaire très<br />
proche et puissant, qui maintient<br />
intact tout son arsenal d’agressions,<br />
Cuba, -comme l’a relevé Raul Castro-<br />
ne peut pas se permettre de se<br />
tromper.<br />
Cuba si lorraine 24 décembre <strong>2009</strong><br />
Le droit de l’humanité à l’existence<br />
Suite de la page (15)<br />
frappants et irréfutables notre ministre<br />
a raconté ce qu’il s’est passé à<br />
Copenhague.<br />
Je dois ajouter que le 19 décembre,<br />
à dix heures du matin, alors que<br />
notre vice-président Esteban Lazo<br />
et notre ministre des Relations extérieures<br />
étaient déjà repartis, on a<br />
assisté à une tentative tardive de<br />
ressusciter le document mort-né de<br />
Copenhague en tant que document<br />
du Sommet. Il ne restait plus alors<br />
pratiquement aucun chef d’État et<br />
seuls quelques ministres. De nouveau,<br />
la dénonciation des membres<br />
restants des délégations de Cuba, du<br />
Venezuela, de Bolivie, du Nicaragua<br />
et d’autres pays a fait capoter la<br />
manœuvre. Voilà comme s’est conclu<br />
le Sommet : sans gloire !<br />
On ne saurait non plus oublier<br />
qu’aux heures les plus critiques de<br />
cette journée-là, tard dans la nuit,<br />
le ministre cubain des Relations<br />
extérieures, et les délégations qui<br />
livraient cette digne bataille, ont offert<br />
leur coopération au secrétaire<br />
général des Nations Unies, Ban Kimoon,<br />
dans la lutte toujours plus<br />
dure qui se déroulait et dans les<br />
efforts à consentir à l’avenir pour<br />
préserver notre espèce.<br />
L’organisation écologique<br />
World Wide Fund (WWF) a averti<br />
que les changements climatiques<br />
échapperaient à tout contrôle dans<br />
les cinq à dix prochaines années si<br />
les émissions n’étaient pas réduites<br />
radicalement.<br />
Mais Obama lui-même<br />
m’épargne la peine de démontrer<br />
ce que j’ai dit sur ses agissements.<br />
Il a déclaré le 23 décembre, dans<br />
une interview à la chaîne de télévision<br />
CBS, que les gens avaient<br />
raison d’être déçus des résultats du<br />
Sommet sur les changements climatiques<br />
: « …au lieu d’un échec total,<br />
d’une inaction totale, ce qui aurait<br />
été un énorme recul, nous avons pu<br />
du moins nous maintenir en gros là<br />
où nous étions… » Selon l’agence<br />
de presse, Obama est le plus critiqué<br />
par les pays qui sentent presque à<br />
l’unanimité que le Sommet s’est<br />
achevé sur un désastre.<br />
L’ONU est maintenant dans<br />
une impasse. Demander à de nombreux<br />
autres États d’adhérer à un<br />
accord arrogant et antidémocratique<br />
serait humiliant.<br />
Poursuivre la bataille et exiger<br />
à toutes les conférences, surtout<br />
celles de Bonn et de Mexico, le droit<br />
de l’humanité à l’existence, en nous<br />
fondant sur la morale et la force que<br />
nous donne la vérité, telle est à mon<br />
avis la seule voie.<br />
Fidel Castro Ruz<br />
Le 26 décembre <strong>2009</strong><br />
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16 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 17
Dans la diaspora<br />
Les dernières Nouvelles de Paris<br />
Par Dr Antoine. F. Pierre<br />
Les actualités haïtiennes de Paris<br />
ont été particulièrement denses et<br />
diversifiées dans et hors la communauté.<br />
Cela vient, en partie, du fait<br />
qu’une nouvelle dimension a été insufflée<br />
par le nouveau programme<br />
artistique de la section culturelle de<br />
l’ambassade d’Haïti. Programme<br />
dont nous avons signalé la richesse<br />
dans notre dernière chronique. Cela<br />
s’ajoute au propre programme de<br />
l’ambassade (stricto senso) que le<br />
Chargé d’Affaires, M. Gaspard a redynamisé<br />
depuis bientôt trois ans<br />
en donnant un éclat particulier aux<br />
commémorations nationales. Tout<br />
cela nous a pris de court et nous<br />
oblige, tout en signalant l’ensemble<br />
des manifestations, à ne développer<br />
que la plupart d’entre elles.<br />
Dans la chronique du mois<br />
de juillet dernier, nous avions juste<br />
signalé le décès du doyen de notre<br />
communauté, M. René Benjamin. De<br />
nombreux et fervents hommages lui<br />
ont été rendus par des parents, des<br />
amis accourus d’Haïti, des U.S.A et<br />
d’ailleurs. Cela s’est passé à la veille<br />
de ses obsèques au cours d’une soirée<br />
organisée à l’Ageca, rue de Charonne<br />
dans le 11e arrondissement de<br />
Paris. On était le 21 juillet et le 22,<br />
les funérailles furent célébrées, dans<br />
la matinée, à l’Eglise Notre-Dame<br />
de la Villette dans le quartier Bolivar<br />
à Paris 20 e . Dans l’après midi la<br />
dépouille a été transférée au cimetière<br />
du Père Lachaise pour être incinérée.<br />
Des officiels, des amis, des parents et<br />
proches de tous âges se sont retrouvés<br />
en une foule compacte et recueillie<br />
pour accompagner le défunt pleuré<br />
et regretté par beaucoup de monde<br />
au sein duquel notre ami a laissé un<br />
vide difficile sinon impossible à combler.<br />
Quelques parents et collaborateurs<br />
ont pris la parole à l’Eglise et<br />
au cimetière pour rappeler les qualités<br />
de l’homme dont le dévouement,<br />
l’attachement désintéressé et agissant<br />
à l’infortune de plus d’un l’ont porté<br />
à l’association de tous ceux qui se<br />
sont confiés à son association Haïti<br />
Développement. Nous avons retenu<br />
les interventions de deux de ses plus<br />
proches collaborateurs, interventions<br />
ô combien émouvantes de nos amis<br />
André Bogentson et Augustin Rémy.<br />
La reprise de la saison mondaine<br />
ou culturelle s’est faite très tôt au mois<br />
de septembre, le 10 exactement avec<br />
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L’ouvrage du professeur Frantz<br />
Antoine Leconte sur le poète et<br />
romancier haïtien Josaphat Large :<br />
La Fragmentation de l’être<br />
la poursuite du programme de service<br />
culturel de l’ambassade d’Haïti à Paris.<br />
Ce fût au Musée du Montparnasse<br />
sur plusieurs thèmes : « Regards<br />
croisés sur Saint Soleil, les peintres<br />
paysans des Soissons la Montagne.<br />
Rencontre avec Carlo Célius, critique<br />
d’art et Jean-Marie Drot réalisateur,<br />
commissaire de l’Exposition, autour<br />
des films : Tiga, rêves, possession,<br />
création, folie d’Arnold Antonin et<br />
le dernier voyage d’André Malraux...<br />
etc ». Sans entrer dans les détails des<br />
différents événements de cette soirée,<br />
il faut quand même signaler que<br />
la rencontre prévue entre Jean-Marie<br />
Drot et Carlo Célius fût explosive par<br />
l’attaque sans ménagement de notre<br />
ami Célius à l’endroit de J-M. Drot. Célius<br />
ne supportait pas que les responsables<br />
de l’exposition qualifient la peinture<br />
haïtienne de « peinture vodou »<br />
avec cette connotation d’exclusion et<br />
de tout autre qualificatif. Cette interpellation<br />
inattendue de J-M Drot par<br />
notre ami marque incontestablement<br />
une relève mouvementée de génération<br />
devant un public plus ou moins<br />
surpris et incrédule.<br />
Le programme prévu pour le<br />
25 septembre au Musée du Montparnasse<br />
toujours avec Carlo Célius,<br />
s’est déroulé sans anicroche. Celius<br />
a fait parler photographes et peintres<br />
de leurs arts respectifs. Nous avions<br />
pu écouter avec beaucoup d’intérêts<br />
les photographes Gérald Bloncourt<br />
et Henry Roy, les peintres Etzer<br />
Charles, Elodie Barthélémy et Eddy<br />
Saint-Martin. Ce fûrent des approches<br />
tout en nuances qui caractérisent<br />
l’influence directe ou indirecte ou pas<br />
du tout de l’imaginaire haïtien dans<br />
la création ou l’expression de chacun<br />
des intervenants dans leurs œuvres.<br />
Pour ce qui concerne les soirées<br />
des 09 octobre et 13 novembre,<br />
nous extrayons de la lettre trimestrielle<br />
n° 3-09 du service culturel de<br />
l’ambassade, ce compte-rendu que<br />
nous sommes heureux de relayer :<br />
« La troisième soirée a<br />
abordé le champ littéraire avec une<br />
trilogie poésie, théâtre qui a donné<br />
lieu à une formidable performance entre<br />
la poésie de James Noel, les textes<br />
de Malraux et les contes de Mimi<br />
Barthélémy. La parole de Jean-René<br />
Lémoine a permis un éclairage très<br />
juste et sensible sur les territoires de la<br />
création qu’ils soient géographiques,<br />
affectifs, symboliques, au-delà des<br />
clivages identitaires. Ces entretiens<br />
ont été menés par Yves Chemla. Hors<br />
programmation, avec les éditions<br />
Vents d’Ailleurs, nous avons le plaisir<br />
d’accueillir Gary Victor pour la<br />
présentation de son dernier roman,<br />
Banal oubli, qui sera accompagné<br />
de la projection du film de Patrick<br />
et Olivier Poivre d’Arvor : Horizons<br />
lointains, Haïti, réalisé par Anne Lescot.<br />
Ce cycle de tables rondes qui<br />
se terminera en décembre, a drainé<br />
jusqu’à présent un public nombreux<br />
et attentif. Il a été rendu possible<br />
grâce à l’esprit curieux et l’accueil<br />
généreux de Jean Digne, président du<br />
musée et de sa sympathique équipe<br />
de collaboratrices dynamiques et<br />
professionnelles. Nous tenons à les<br />
remercier chaleureusement […].<br />
Nous revenons aux autres<br />
événements culturels du mois<br />
d’octobre 09 organisés par diverses<br />
autres associations haïtiennes de<br />
Paris. Ainsi l’association « Pour Haïti<br />
» s’est donné sans doute le plaisir<br />
d’inviter le professeur Frantz Antoine<br />
Leconte de New York, à venir parler<br />
de Josaphat Large, poète et romancier<br />
haïtien, sans penser à alerter le<br />
public en donnant une large publicité<br />
à l’événement. Ces messieurs savent<br />
pourtant bien qu’il ne suffit pas seulement,<br />
même sous le patronage de<br />
l’ambassade d’Haïti à Paris, de rédiger<br />
et distribuer un tract à la va vite.<br />
Résultat, la soirée du vendredi 09 octobre<br />
à la Maison de l’Amérique latine<br />
fût un fiasco. M. Leconte s’est courageusement<br />
et brillamment acquitté<br />
de sa mission devant une vingtaine<br />
de personnes presque triées sur le volet,<br />
autant dire une salle vide ! C’est<br />
dommage pour l’orateur, un homme<br />
de large savoir et de grande gentillesse<br />
qui maîtrisait bien son sujet.<br />
Le 17 octobre <strong>2009</strong>,<br />
l’Association des Taxis Haïtiens de<br />
Paris (ATHP), par l’intermédiaire<br />
de son Groupe de Mécénat, tenait à<br />
commémorer le 203 e anniversaire<br />
de l’assassinat de l’Empereur Jean-<br />
Jacques Dessalines, en organisant une<br />
rencontre désormais rituelle avec un<br />
public grandissant et fidèle. Chaque<br />
rencontre revêt une forme particulière<br />
et nouvelle. Le sujet de la soirée était<br />
confié à votre serviteur qui devait<br />
révéler au public ses notes de lecture<br />
sur l’ouvrage de M. Berthony Dupont<br />
(directeur de notre journal, Haïti Liberté)<br />
intitulé : Jean-Jacques Dessalines<br />
Itinéraire d’un révolutionnaire. Nous<br />
laissons la parole, à M. Guy Cétoute,<br />
autre membre du Groupe de Mécénat<br />
pour le compte rendu.<br />
Une soirée réussie à<br />
l’ATHP<br />
Faire salle comble et élaborer<br />
un riche programme ont toujours<br />
été deux ingrédients indispensables<br />
pour un événement culturel réussi à<br />
l’ATHP, selon les objectifs assignés.<br />
Samedi 17 octobre <strong>2009</strong>, ces deux<br />
conditions ont été réunies. Une soirée<br />
mémorable à tous points de<br />
vue, tant par le brillant exposé du<br />
Docteur Antoine Fritz Pierre, des<br />
déclamations de textes poétiques<br />
que par l’organisation, l’ambiance<br />
et l’état d’esprit général. En effet,<br />
samedi 17 octobre <strong>2009</strong>, au local de<br />
l’ATHP, il s’est passé quelque chose<br />
d’indéfinissable qui marque un tournant<br />
ou une ère nouvelle dans la<br />
manière de faire les choses que toute<br />
l’assistance sélecte a profondément<br />
ressenti ; quelque chose en termes de<br />
qualités expressives des intervenants,<br />
en termes de profondeurs des idées<br />
et sentiments exprimés, en termes<br />
de convictions et d’engagement des<br />
uns et des autres pour cheminer dans<br />
le sens ascensionnel du mieux-être.<br />
Comme si le 203 e anniversaire de<br />
la mort tragique du fondateur de la<br />
patrie haïtienne, Jean-Jacques Dessalines<br />
devait constituer le premier<br />
jalon d’une nouvelle voie à suivre<br />
devant conduire au sommet.<br />
Dès l’ouverture de la soirée par<br />
L’ouvrage de M. Berthony Dupont :<br />
Jean-Jacques Dessalines Itinéraire<br />
d’un révolutionnaire<br />
le propos de bienvenue de l’ATHP,<br />
Achmet Périclès, le ton était donné<br />
par l’invitation de l’assistance à se<br />
servir de l’exemple des preux du passé<br />
comme stimulant pour se projeter<br />
dans l’action victorieuse.<br />
Puis venait le plat de résistance<br />
consistant en la présentation<br />
de l’ouvrage de M. Berthony Dupont<br />
[…] par le Dr. Antoine Fritz Pierre.<br />
Devant une assistance attentive<br />
et conquise, l’orateur de la soirée<br />
s’est acquitté remarquablement<br />
de la lourde tâche en choisissant<br />
une approche linéaire, consistant à<br />
présenter la chronologie rigoureuse<br />
et détaillée des grands moments de<br />
la vie du fondateur de la patrie haïtienne<br />
que l’on peut articuler, en substance,<br />
en trois axes principaux.<br />
Le premier axe s’attachait à<br />
présenter le contexte de la naissance<br />
du futur Empereur dans un monde<br />
esclavagiste inhumain dans lequel<br />
l’enfant Dessalines, esprit rebelle<br />
par nature, faisait souvent l’objet de<br />
sévères sévices corporels qui n’ont<br />
en rien entamé son penchant de<br />
naturel frondeur. Plus tard, devenu<br />
jeune homme il se retrouva sous la<br />
férule d’un Toussaint Louverture<br />
avec lequel il apprendra le métier<br />
des armes, et révélera être un militaire<br />
accompli, et son aptitude pour<br />
le commandement des hommes. On<br />
dira même de lui qu’il fût un habile<br />
tacticien et un grand stratège.<br />
Le deuxième axe a décrit les<br />
étapes difficultueuses conduisant à<br />
la bataille victorieuse de Vertières<br />
où l’armée indigène a définitivement<br />
terrassé l’armée napoléonienne. On<br />
retient les incompréhensions qui se<br />
sont élevées entre le général en chef<br />
des armées et certaines bandes de<br />
marrons ayant à leur tête les Lamour<br />
Dérance, Petit Noël Prieur, qui ont<br />
hésité à rejoindre l’armée indigène.<br />
Le troisième axe a abordé<br />
les événements qui ont conduit à<br />
l’assassinat de l’Empereur, deux ans<br />
seulement après la proclamation de<br />
l’indépendance du pays. L’ autorité<br />
de Dessalines a été contestée par<br />
les hauts gradés, notamment Christophe,<br />
au premier chef, puis Guérin,<br />
Pétion. Jusqu’à l’incompréhensible<br />
assassinat, au Pont-Rouge, le 17 octobre<br />
1806. On a compris qu’il s’est<br />
passé quelque chose qui mérite réflexion<br />
sur soi, car l’écart est énorme<br />
entre les menées collectives admirables<br />
des généraux indigènes pour<br />
vaincre l’armée napoléonienne et les<br />
menées souterraines de ces mêmes<br />
généraux qui ont conduit au lâche<br />
assassinat contre l’Empereur. On ne<br />
peut qu’être partagé entre estime et<br />
stupeur sur ces hommes à qui nous<br />
devons tant.<br />
Après les débats, il y a eu<br />
présentation par Guy Cétoute d’une<br />
délégation africaine composée de<br />
Sékou Diawara, Teham Wagram,<br />
Popo Klaah, qui annonçait en substance<br />
la constitution d’un groupe de<br />
travail « Réfléchir et agir », en vue<br />
de la célébration des 50 ans des indépendances<br />
africaines au cours de<br />
l’année 2010.<br />
S’ouvrait alors la partie purement<br />
culturelle marquée par la<br />
déclamation de poèmes de circonstances<br />
dans l’ordre que voici :<br />
Lecture du poème : La légende du<br />
drapeau (poème de Luc Grimard),<br />
par Mme Violande Glaude. Intermède<br />
musical, guitare et percussion, avec<br />
les artistes Gary Legrand et Harry<br />
Laurent. Lecture de poèmes : Pierre<br />
Sully (poème de Nel), par la comédienne<br />
Esther Guignard, avec une<br />
voix d’homme qui imprimait au texte<br />
une tonalité de canon. Charlemagne<br />
Péralte (poème de Nel), par Berlioze<br />
Joseph. Charlotin Marcadieu (poème<br />
de Nel), par Mme Violande Glaude.<br />
Seconde intermède musicale,<br />
guitare et percussion, avec les artistes<br />
: Gary Legrand et Henri Laurent.<br />
Poème, Dessalines nous parle<br />
(poème de Jean Brierre), mise en<br />
scène et joué par la Compagnie, Comédiens<br />
et Plus.<br />
Les artistes se sont surpassés<br />
pour faire de la soirée un moment<br />
unique en portant les textes par leurs<br />
voix, dans les sphères où règnent les<br />
grands disparus. Grand moment<br />
d’apothéose pendant lequel l’âme de<br />
l’assistance a vibré avec les mânes<br />
des ancêtres. Tout était de l’ordre<br />
de l’éloquence, qui est l’expression<br />
dans sa plénitude. Un grand coup de<br />
chapeau au « Groupe de Mécénat »<br />
de l’ATHP qui a su trouver la note<br />
juste pour offrir ce grand moment.<br />
L’Empereur Dessalines le mérite bien.<br />
Le défi qui leur est lancé maintenant<br />
est de pouvoir se maintenir à ce sommet<br />
qu’a été la soirée du samedi 17<br />
octobre <strong>2009</strong>.<br />
Le jeudi 22 octobre l’ambassade<br />
d’Haïti à Paris nous avait conviés, à<br />
la Maison de l’Amérique latine à venir<br />
débattre avec le public, l’écrivain<br />
poète Lyonel Trouillot et le professeur<br />
Raphaël Lucas (de Bordeaux)<br />
sur le thème : Regards des écrivains<br />
sur Dessalines. Notre ami Carlo Célius<br />
dirigeait ce débat. En la circonstance,<br />
la grande salle était bien remplie<br />
(plus de 150 personnes) et la soirée<br />
pouvait commencer par l’allocution<br />
de bienvenue du chargé d’affaires,<br />
M. Fritzner Gaspard qui soulignait<br />
que « l’événement de cette soirée<br />
répondait à la nécessité de valoriser<br />
davantage la dimension historique<br />
dans la diplomatie haïtienne et que<br />
c’était une bonne occasion pour rencontrer<br />
la communauté haïtienne<br />
[…]. Après quoi, M. Célius appelait<br />
les orateurs à s’exprimer en commençant<br />
par M. Trouillot, puis M.<br />
Lucas. A la fin de leur intervention,<br />
il en fit un résumé et appela le public<br />
à s’exprimer. Nous avions écouté tout<br />
ce monde et compris vu la pertinence<br />
des questions posées par le public,<br />
nous avions compris, disons-nous,<br />
que les deux orateurs de la soirée ont<br />
présenté leurs propres regards sur Dessalines<br />
et non ceux des autres écrivains,<br />
comme cela avait été demandé<br />
dans le libellé du thème fixé dans le<br />
carton d’invitation. C’était, certes intéressant,<br />
mais nous eussions été plus<br />
satisfait d’apprécier un tour d’horizon<br />
sur les opinions de multiples auteurs<br />
haïtiens ou étrangers sur un hommes<br />
dont les actes et la vie n’ont pas fini<br />
de provoquer de grandes et parfois de<br />
graves réflexions à travers le monde,<br />
dès qu’il s’agit d’Haïti.<br />
A Suivre<br />
Flawed Election<br />
Suite à la page (9)<br />
Demand that the <strong>Haiti</strong>an<br />
government facilitate<br />
the return of Jean-Bertrand<br />
Aristide to his native land<br />
when he so chooses, including<br />
assuring his personal security.<br />
Demand that the foreign<br />
aid promised to <strong>Haiti</strong><br />
to rebuild its economy and<br />
social infrastructure be made<br />
immediately available. Less<br />
than five per cent of the<br />
$760 million promised by<br />
an April, <strong>2009</strong> UN-hosted<br />
international conference has<br />
been delivered. Substantially<br />
greater sums must be provided<br />
in recognition of the<br />
destructive and illegal coup<br />
d’etat of 2004.<br />
For more background<br />
on the announced February,<br />
2010 election: http://<br />
www.miamiherald.com/<br />
opinion/other-views/v-print/<br />
story/1376563.html<br />
For more background<br />
on <strong>Haiti</strong>, view the website<br />
of the Canada <strong>Haiti</strong> Action<br />
Network:<br />
http://canadahaitiaction.ca/<br />
or phone <strong>Haiti</strong><br />
Solidarity BC (Vancouver)<br />
at 778 858 5179 or Toronto<br />
<strong>Haiti</strong> Action Network at 416<br />
731 2325<br />
In Canada, please send<br />
messages of concern to<br />
the following:<br />
GOVERNMENT<br />
Prime Minister<br />
Stephen Harper<br />
2010 politique<br />
Suite de la page (7)<br />
sans la participation du parti<br />
Fanmi Lavalas, le premier<br />
parti politique du pays en<br />
nombre de militants et de voix.<br />
En 2010, on reprend la même<br />
attitude d’exclusion, l’on recommence.<br />
Les électeurs lavalassiens<br />
n’ont pas droit aux<br />
élections. Mais selon certains,<br />
si cela peut apporter une solution<br />
aux problèmes du pays<br />
tant pis. Or, tout le monde le<br />
sait, cela ne fera qu’aggraver<br />
l’instabilité politique du pays<br />
en excluant d’office la majeure<br />
partie des électeurs d’un scrutin<br />
à caractère national.<br />
Pourtant, les élections<br />
de 2010 restent vraiment<br />
capitales pour la population,<br />
le pays et la Communauté<br />
internationale qui souhaite<br />
que le pays retrouve la stabilité<br />
politique que tous les acteurs<br />
semblent réclamer pour<br />
qu’enfin l’économie, dans le<br />
vrai sens du terme, ait droit<br />
de cité. Comment donc peuton<br />
exclure un pan entier de<br />
la population d’une démarche<br />
dite démocratique et pluraliste<br />
quand cette démarche la<br />
concerne au premier chef ?<br />
L’année 2010 est, à n’en<br />
pas douter, l’année des choix<br />
et devrait être aussi celle du<br />
changement véritable. Alors,<br />
l’on est en droit de se demander<br />
s’il peut y avoir des choix<br />
sans la participation de tous ?<br />
Et surtout, le changement que<br />
prônent l’élite politique haïtienne<br />
et la Communauté internationale<br />
pour Haïti, le sera<br />
au profit de qui ?<br />
Il se trouve que les choix<br />
qui seront faits les 28 février<br />
Phone: 613-946-8682<br />
Email: pm@pm.gc.ca<br />
Address:<br />
Office of the Prime Minister<br />
80 Wellington Street<br />
Ottawa, Ontario K1A 0A2<br />
Lawrence Cannon<br />
Minister of Foreign Affairs<br />
Tel: (613) 992-5516<br />
Fax: (613) 992-6802<br />
Email: Cannon.L@parl.gc.ca<br />
Address:<br />
House of Commons<br />
Ottawa, Ontario K1A 0A6<br />
Peter Kent<br />
Minister of State of Foreign<br />
Affairs (Americas)<br />
Tel: (613) 992-0253<br />
Fax: (613) 992-0887<br />
Email: kentp@parl.gc.ca<br />
Address:<br />
House of Commons<br />
Ottawa, Ontario K1A 0A6<br />
Bev Oda<br />
Minister of International<br />
Cooperation<br />
Tel: (613) 992-2792<br />
Fax: (613) 992-2794<br />
Email: Oda.B@parl.gc.ca<br />
Address:<br />
House of Commons<br />
Ottawa, Ontario<br />
K1A 0A6<br />
Embassy of the Republic<br />
of <strong>Haiti</strong><br />
Mrs. Marie Nathalie<br />
Menos-Gissel, Minister-<br />
Counsellor and Chargé<br />
d’Affaires<br />
1<strong>30</strong> Rue Albert, No. 1409<br />
Ottawa, Ontario<br />
K1P 5G4 Canada<br />
Phone: (613) 238 1628<br />
et 3 mars prochains seront<br />
déterminants pour l’avenir<br />
du pays et de ses habitants.<br />
Or, dans le contexte actuel, il<br />
serait plus important que ce<br />
soit l’ensemble de la population<br />
qui détermine son choix.<br />
Sommes nous revenus au<br />
temps où ce sont ceux d’en<br />
haut qui décident de tout pour<br />
ceux d’en bas ? L’on ne peut<br />
imaginer que les autorités<br />
politiques haïtiennes et celles<br />
de la Communauté internationale<br />
puissent penser qu’au<br />
vingt-et-unième siècle, le peuple<br />
haïtien n’est toujours pas<br />
assez adulte pour choisir seul<br />
ses représentants et déterminer<br />
seul son avenir. Si tel est le<br />
cas, ce serait une grave erreur<br />
de la part de ceux qui ont fait<br />
preuve de leur incompétence<br />
dans la gestion du pays et de<br />
leur incapacité à porter le pays<br />
vers la modernité.<br />
Les choix qui seront<br />
faits cette année ne devraient<br />
pas être des choix imposés<br />
du sommet ni concoctés dans<br />
l’antichambre des Palais nationaux<br />
ou internationaux.<br />
Sinon, le résultat à la fin de ce<br />
cycle politique serait pire que le<br />
précédent. On l’a vu, à chaque<br />
fois qu’on a empêché la population<br />
de choisir elle-même<br />
ses représentants dans les différentes<br />
instances de gouvernance<br />
du pays, l’affaire s’est<br />
toujours mal terminée. Cette<br />
année les choix sont doublement<br />
utiles, d’où l’urgente<br />
et impérieuse nécessité pour<br />
la population de choisir des<br />
femmes et des hommes en qui<br />
elle a confiance et surtout des<br />
gens ayant une certaine idée<br />
Fax: 613 238 2986<br />
Email: bohio@sympatico.ca<br />
OPPOSITION<br />
Bob Rae<br />
Liberal Foreign Affairs<br />
Critic<br />
Tel: (613) 992-5234<br />
Fax: (613) 996-9607<br />
Email: raeb@parl.gc.ca<br />
Address:<br />
House of Commons<br />
Ottawa, Ontario<br />
K1A 0A6<br />
Francine Lalonde<br />
Bloc Quebecois Foreign<br />
Affairs Critic<br />
Tel: (613) 995-6327<br />
Fax: (613) 995-5173<br />
Email: lalonf@parl.gc.ca<br />
Address:<br />
Bureau 211,<br />
Édifice de la Justice<br />
Ottawa, Ontario<br />
K1A 0A6<br />
Paul Dewar<br />
NDP Foreign Affairs Critic<br />
Tel: (613) 946-8682<br />
Email: dewarp@parl.gc.ca<br />
Address:<br />
House of Commons<br />
Ottawa, Ontario<br />
K1A 0A6<br />
In <strong>Haiti</strong>, contact:<br />
MINUSTAH<br />
11, Impasse Théodule<br />
Bourdon<br />
Port-au-Prince, Haïti<br />
Téléphones Portable:<br />
011 5093 478 6299 / 011<br />
5093 702 6522<br />
Bureau: 011 5092 244 2050<br />
ext. 6099, 6555, 6035,<br />
3347<br />
Email: press@minustah.org<br />
républicaine de : liberté, égalité,<br />
fraternité. Car, cette année<br />
est aussi celle du changement.<br />
Changement des maires, des<br />
députés et des sénateurs qui,<br />
durant leur mandat, n’avaient<br />
rien réalisé ni pour leurs électeurs<br />
ni pour leurs circonscriptions<br />
ou leurs départements.<br />
Ils méritent qu’on les renvoie<br />
définitivement à leurs châteaux<br />
qu’ils ont eu le temps de<br />
construire.<br />
Il faut des femmes et des<br />
hommes neufs et compétents<br />
capables de prendre en compte<br />
le retard de ce pays sur ses<br />
voisins du continent. Changement<br />
de Président de la République.<br />
Etant arrivé au terme de<br />
son mandat constitutionnel, le<br />
peuple sera appelé à faire un<br />
choix parmi des dizaines de<br />
candidats. Attention à ne pas<br />
se tromper sur la personne<br />
ou du moins sur le candidat<br />
ou la candidate. L’expérience<br />
et la compétence doivent être<br />
les premiers critères de sélection<br />
du vote ou de choix. Il<br />
faut un nouveau chef de l’Etat<br />
ayant une certaine vision<br />
pour ce pays. Nous ne devons<br />
plus parler des « Petits projets<br />
de la présidence » mais des<br />
« Grands travaux de la République<br />
». Nous ne sommes<br />
plus au dix-neuvième siècle,<br />
mais au vingt-et-unième. Il<br />
faut quelqu’un nourrissant<br />
de grands desseins capables<br />
de sortir le pays du sousdéveloppement<br />
chronique<br />
dans lequel il s’accroche.<br />
2010 devra être l’année électorale,<br />
l’année des choix et du<br />
changement d’hommes et de<br />
politique.<br />
Manzè lanjelis fèk bite<br />
San l pa menm ko tonbe<br />
Yon lane trepase<br />
Fin koule dènye gout<br />
Koule dènye degout<br />
Rive nan tobout<br />
Jis li rive mete yon bout<br />
Nan kayanbouk listwa<br />
Demilnèf fin fennen<br />
Devide dènye degout<br />
Dènye degout lè l<br />
Dènye degout fyèl<br />
Kite n nan chalè<br />
Chalè lokipasyon<br />
Lokipasyon desepsyon<br />
Chalè lekzil<br />
Chalè lesklizyon<br />
Chalè analfabetis<br />
Chalè grangou<br />
Chalè lavichè<br />
Chalè revokasyon<br />
Anvan demilnèf sefwe<br />
Sèpan dezespwa<br />
Met soutàn inikite<br />
Sou po do ipokrizi<br />
Pou kraponnen fidèl<br />
Levanjil zonbifikatè<br />
Pou fè yo di amèn<br />
Pou vèsè tèt anba<br />
Pou vèsè kabouya<br />
Demilnèf te anmè<br />
Anmè pase nanm fyèl<br />
Pase nannan fyèl<br />
Fyèl bèf kabwa<br />
Travay fin debaba<br />
Anmè pou anplwaye<br />
Lespwa revoke<br />
Anmè pou militan<br />
Minista arete<br />
Pou 2010 ka bèl<br />
Anmè pou Ayiti<br />
Ki anba bòt lokipasyon<br />
Demilnèf sefwe<br />
Demilnèf fè vwèl<br />
Men l pa geri<br />
Gou anmè fyèl<br />
Gou kòripsyon<br />
Gou eksklizyon<br />
Move gou lekzil<br />
Ki pa fin chatouyèt<br />
Tout lizyè lalwèt<br />
Tout patizan lepèp<br />
Demilnèf sefwe<br />
Demilnèf demake<br />
Demilnèf anbake<br />
Demilnèf antere<br />
Li kite n nan malè<br />
Kite n ak gou mizè<br />
Li fè n monte kalvè<br />
Malè pòvrete<br />
Kalvè lekzil<br />
Kalvè lesklizyon<br />
Kalvè pèsekisyon<br />
Kalvè pongongon<br />
Kalvè madichon<br />
Kalvè giyon<br />
Anvan douvanjou<br />
Gentan fin trepase<br />
Anvan douvanjou<br />
Kase lezo<br />
Sou fon lantouray<br />
Letènite men longè<br />
Yon lane tou nèf<br />
Debake<br />
Derape<br />
Depoze<br />
Pote boure<br />
Trap de<br />
Demildis<br />
Konsa l rele<br />
Anvan grèg bajou<br />
Koule kafe ti moulen<br />
Demildis debake<br />
Trap de<br />
Brid sou kou<br />
Sa l ap pote<br />
Pou twoukoukou<br />
Pou demildis ta gou<br />
Nan bouch tout site<br />
Ki divòse ak solèy<br />
Fòk katachapika lanmò<br />
Lanmò pwenn fè pa<br />
Pwenn fè pa depi opa<br />
Ta djage koupe souf<br />
Tou ONG velekete<br />
Asosiyasyon kouyon<br />
Fondasyon bidon<br />
Gage raketè atoufè<br />
Aksyonè anjandre<br />
Kadejakè legal<br />
Volè ak kostim<br />
Estwopyèz ak kikit<br />
Pou 2010 ta vanyan<br />
Pou lespwa ta djougan<br />
Fòk tout vye okipan<br />
Okipan mangouyan<br />
Okipan je drandran<br />
Salopri batanklan<br />
Zantray kayiman<br />
Ta trepase angranjan<br />
Anvan joudlan<br />
Ta debake anpenpan<br />
Ala fete n ta fete<br />
Ala tete n ta tete<br />
Asuiv<br />
J Fatal Piard<br />
18 Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010 Haïti Liberté 19
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Nous parlons français.<br />
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Hablamos español.<br />
20<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 24 • Du <strong>30</strong> Décembre <strong>2009</strong> au 5 Janvier 2010